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L’Ophrys Mouche

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Alors que fleurissent de spectaculaires orchidées tropicales dans nos maisons, découvrez une orchidée sauvage de nos campagnes qui séduit sur un malentendu.

Ophrys mouche (Ophrys insectifera L. 1753), peinture anonyme sur vélin

Dans la deuxième plus grande famille de plantes à fleurs du monde, qui compte plus de 28 000 espèces, les orchidées sont en majorité des plantes tropicales, souvent hybridées et sélectionnées pour créer plusieurs milliers de variétés horticoles cultivées en serres. Cependant, en France métropolitaine, en raison de la grande diversité des sols, des climats et des milieux, au moins 160 espèces sauvages sont également répertoriées, sans compter les hybrides naturels.
 

Les orchidées se distinguent par des fleurs à trois sépales et trois pétales, dont l’un appelé labelle, aux formes suggestives qui facilitent leur reproduction. Parmi les orchidées poussant naturellement dans nos climats tempérés, le genre Ophrys, nommé du grec ancien Ophrus signifiant sourcil en référence à la pilosité du labelle, se reconnait à ses fleurs qui imitent la forme des insectes : abeille, araignée ou mouche.

 

L’Ophrys Mouche, ou Ophrys insectifera (en latin : qui porte un insecte), déploie, sur sa tige mince et longue de 20 à 60 cm, une inflorescence composée de 2 à 10 grandes fleurs. Leur labelle charnu, en forme d’insecte, mime l’odeur d’une guêpe femelle du genre Argogorytes, attirant ainsi le mâle de cette espèce, qui tente en vain de s’accoupler et transporte ainsi le pollen de fleur en fleur.

 

Décrite par Linné en Suède dans la première édition de son Species plantarum (1753), l’Ophrys Mouche est la seule espèce du genre à avoir une répartition entièrement européenne. Elle se rencontre dans une grande partie de la France, sauf en Bretagne et en Corse, ainsi qu’en Europe centrale. Elle fleurit d’avril à juin, dans les lieux herbeux ou boisés.
 

Dans ses promenades à La Roche-Courbon, l’écrivain Pierre Loti découvre ainsi des « orchidées dont les fleurs ont l’air de mouches en velours grimpant le long d’un brin de roseau ».
 

Si vous la rencontrez, observez-la sans la cueillir : elle se fait plus rare, et elle est même désormais protégée dans certaines régions de France.
 
Pour aller plus loin :

 

Commentaires

Soumis par Sylvie Guibet le 17/03/2021

Bonjour
Cette ophrys semble être appelée également ophrys bourdon. Il y en a beaucoup dans le jardin de ma maison de campagne dans le Perche. Toutefois, je n’en connais pas d’autres dans mon entourage.

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