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L'épine-vinette

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20 juin 2022

Ses épines triples protègent de petites baies rouges. L’épine vinette-autrefois bien présente dans les haies, se fait plus rare car elle sert d’hôte à la rouille du blé.

Charles-Louis Gatin, Les arbres, arbustes et arbrisseaux forestiers, Paris, 1932

L’épine-vinette ou vinettier (Berberis vulgaris) appartient à la famille des Berbéridacées comme le mahonia. Vinette désigne l’oseille dont les feuilles rappellent le goût. Le terme se retrouve dans les appellations populaires de l’épine-vinette : oseille des bois, pisse-vinaigre, piche-vinette, arbre salé, vinaigrette… Son nom latin Berberis signifierait coquille en arabe, car ses pétales creux forment comme une coquille).

Leonart Fuchs, De Historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Arbuste touffu et épineux, l’épine-vinette peut atteindre trois mètres de haut et vivre une trentaine d’années. Tiges et rameaux, très cassants, portent des épines à trois pointes. Les feuilles, ovales, coriaces et finement dentées, sont d’un vert foncé mat au-dessus, et d’un vert clair en dessous. Les fleurs jaunes, hermaphrodites, se présentent en grappes et fleurissent en mai-juin. Elles donnent des baies ovales d’un centimètre, passant du vert au jaune puis au rouge au fur et à mesure de leur maturité.

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[Berberis vulgaris] épine-vinette, 20ème siècle

Spontanée en Europe jusqu’à 1900 mètres d’altitude, l’épine-vinette apprécie les sols secs, calcaires et argileux, et pousse au bord de forêt, sur les coteaux, dans les haies vives. Elle est moins présente aujourd’hui car elle sert d’hôte intermédiaire à la rouille du blé, une maladie provoquée par le champignon Puccinia graminis. Depuis le 19ème siècle, elle a souvent été arrachée quand elle poussait près des champs de céréales.

Le règne végétal : Flore médicale usuelle et industrielle du XIXème siècle : atlas iconographique du tome deuxième, Paris, 1865

Dès l’Egypte ancienne, l’épine-vinette a été employée contre la fièvre. Au Moyen Âge, Hildegarde de Bingen déclare qu’elle fait circuler la bile. La théorie des signatures rapprochait également la couleur jaune de ses rameaux brisés à la couleur jaune de la bile. Cette théorie associait une plante à un organe humain ressemblant et qu’elle était censée soigner. Cette couleur jaune de l’épine-vinette est due à la présence de berbérine, un alcaloïde découvert au 19ème siècle.

Frédéric Cuvier, Dictionnaire des sciences naturelles, Végétaux dicotylédons, Paris, 1816-1829

Les baies se révèlent également riches en vitamine C. Vertes, elles se préparent dans du vinaigre et se mangent comme des câpres. Mûres, elles se ramassent en automne et sont cuites pour donner gelées, confitures et boissons. Séchées, elles servent d’épice ; la cuisine iranienne en fait usage dans ses plats. Le suc des baies, mêlé à de l’alun, donne un rouge vif, tandis que la berbérine fournit un colorant jaune pour les tissus, le cuir ou la menuiserie. Le bois, fin,  dur et jaune, est employé en marqueterie ou dans la fabrication de cure-dents. Pour chasser les reliefs d’un repas agrémenté de baies d’épine-vinette ?

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Revue horticole, 1913

Pour aller plus loin

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