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Le Houx

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18 janvier 2021

Prince de l’hiver, le houx tire son immortalité symbolique de son feuillage persistant. Si le vert de ses feuilles et le rouge de ses fruits le prédestinent à l’ornementation, il est aussi doté de nombreux attraits aujourd’hui méconnus comme l’extrême qualité de son bois ou ses propriétés médicinales majeures.

Papier peint à motif répétitif, estampe sur papier rabouté : impression à la planche, sept couleurs sur fond vert, fond lissé, 37 x 58,5 cm, 1800

Le terme houx est hérité du terme francique hulis. Dans l’Antiquité, il se fait appeler aquifolia en référence aux aiguilles juchées sur les extrémités de ses feuilles. Le houx commun est désigné par son nom scientifique Ilex Aquifolium L. qui correspond à l’espèce la plus répandue en France. Le genre Ilex rassemble une centaine d’espèces qui s’étendent sur toute la surface du globe et s’épanouissent dans des climats aussi bien tropicaux que tempérés.
 

Le houx est un arbre qui présente une incroyable longévité puisqu’il peut vivre jusqu’à trois siècles à l’instar de ses feuilles qui peuvent atteindre trois ans avant de s’échouer au sol. Il est aussi particulièrement vigoureux et prolifère dans des sols à la composition minéralogique très diverse. Persévérant et quelque peu colonisateur, il devient un adversaire redoutable dont il est difficile de se débarrasser. Ce n’est donc pas un hasard si, depuis l’Antiquité, le houx est associé comme beaucoup de végétaux au feuillage persistant, à l’immortalité. Il incarne d’ailleurs l’amour indéfectible entre Tristan et Iseult.

 

Espèce dioïque, les pieds de houx commun sont soit femelles soit mâles. Si des fleurs s’épanouissent sur les deux genres, seules les pieds femelles peuvent arborer les petits fruits rouges si caractéristiques.

 

 

Parmi les nombreuses espèces connues, il existe entre autres l’Ilex Paraguariensis aussi appelé houx du Paraguay. Cet arbuste grandit dans la zone centrale de l’Amérique du Sud et notamment dans le bassin du Paraná. Ses feuilles vert clair et dénuées d’épines permettent la préparation d’une infusion fortifiante et diurétique appelée maté ou thé du Paraguay ou encore thé des Jésuites. C’est au XVIe siècle que les missionnaires découvrent cette boisson auprès des peuples indigènes. Sous le charme, ils décident alors d’initier dans la région la culture du houx du Paraguay.

Malgré ses lettres de noblesse, le houx n’a pas toujours bénéficié d’une reluisante réputation. Dans certaines traditions rurales, son feuillage épineux peut le rapprocher injustement du diable et de la sorcellerie. Selon une légende béarnaise, le démon tente avec le houx d’imiter grossièrement le laurier créé par Dieu. Néanmoins, si l’épine est bien souvent assimilée à une arme qui blesse ou qui tue, on peut également en faire bon usage lorsqu’il s’agit de détourner le mauvais sort. En terre gasconne, les aiguillons de houx protègent traditionnellement le chemin des attelages et les préservent des accidents. Dans certaines régions encore notamment en Alsace ou dans les Vosges, le houx semble se substituer au buis traditionnellement béni lors du dimanche des Rameaux.
 

Tantôt rattaché au malin et à la sorcellerie, tantôt reconnu pour ses vertus médicinales, le houx se démarque par son ambivalence qui fait de lui un sujet épineux.

Pour aller plus loin :
Pour en savoir plus sur cet épineux sujet, parcourez la partie botanique du parcours Gallica La Nature en images.
 

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