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Femmes puissantes, épisode 2 : femmes et éducation

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9 mars 2017

À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, le blog Gallica vous propose cette semaine une série en deux parties consacrée au féminisme. Pour ce second épisode, découvrons quelques traités d'éducation féminine rédigés par les premières concernées.

Le Petit Journal supplément du dimanche, n°245, 28 juillet 1895.

Conséquence de la Révolution, la plupart des écoles de filles existantes (institutions religieuses) ont été supprimées sans réponse institutionnelle alternative telle que la proposition faite dès 1790 par Stéphanie-Félicité Du Crest dans son Discours sur la suppression des couvens de religieuses et sur l’éducation publique des femmes.

Les réflexions et propositions sur l'éducation des filles, dans le contexte de la société post révolutionnaire, mettent en relief le rôle d'épouse et de mère et l'influence de la femme au sein de la sphère privée.

Face à la proposition de Sylvain Maréchal d'interdire l'apprentissage de la lecture aux femmes (Projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes), certaines femmes défendent le droit pour les filles à l'accès à l'instruction, et à la "raison".

Dans De l’Éducation. Suivi des Conseils aux jeunes filles, d’un théâtre pour les jeunes personnes et de quelques essais de morale, publié en 1824, Jeanne Campan qui en 1794 avait fondé un établissement d'enseignement féminin et fut nommée en 1805 surintendante des maisons d'éducation de la Légion d'honneur, prône une instruction solide pour les filles, qu'elle soit donnée dans le cadre familial ou dans des institutions d'enseignement.

La même année est publié à titre posthume l'Essai sur l’éducation des femmes de Claire-Elisabeth-Jeanne Gravier de Vergennes. Elle plaide en faveur d'un droit pour les femmes à développer leurs capacités intellectuelles. Joséphine Bachellery fera référence à ce texte dans ses Lettres sur l'éducation des femmes.

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Claire-Elisabeth-Jeanne Gravier de Vergennes, Comtesse de Rémusat, Essai sur l'éducation des femmes, 1824, p.109.

Albertine-Adrienne Necker de Saussure consacre le troisième tome de son traité L'éducation progressive, ou Étude du cours de la vie, publié en 1836 (le premier tome est publié en 1828) à l'éducation des femmes. Elle y plaide également en faveur de l'éducation des filles dans le cadre familial, tout en proposant un programme détaillé d'éducation et d'instruction.

Pauline de Meulan collabore à la revue Annales de l'éducation éditée par François Guizot, son époux. Dans son ouvrage, Éducation domestique ou Lettres de famille sur l'éducation, publié en 1826, elle reprend certains textes publiés dans la revue et développe ses réflexions sur l'éducation des jeunes filles dans le cercle familial et le rôle des mères en tant qu'éducatrices.

Ces textes s'inscrivent dans la lignée des traités du XVIIIème siècle, en particulier l'ouvrage de Fénelon, De l'éducation des filles et L'Émile de Jean-Jacques Rousseau. Marie Armande Jeanne Gacon-Dufour y fait référence dans sa réponse à Sylvain Maréchal, Contre le projet de loi de S ***. M ***., portant défense d’apprendre à lire aux femmes publiée en 1801.

Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou de l'Éducation, Livre cinquième. p.5.

En l'absence d'intervention de l'État dans le domaine de l'enseignement féminin (à l'exception des maisons d'éducation de la Légion d'honneur), le développement de l'enseignement féminin sera le fait d'abord d'initiatives privées (laïques ou religieuses) avec le développement des pensionnats destinés aux jeunes filles.

Pour aller plus loin : la sélection bibliographique consacrée à l'éducation et à la scolarisation des filles L'École des filles est disponible sur le site internet de la BnF.

Sonja Huard

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