Le Tour de France de Gallica, étape 4 : Mondorf-les-Bains - Vittel
Cette quatrième étape du Tour de France est placée sous le signe du thermalisme puisque les coureurs vont rallier deux villes d’eaux. Gageons qu’ils pourront y trouver quelque réconfort...
Etablissement des bains à Mondorf
Au départ de cette étape, Mondorf-les-Bains, fondée en 1841 après un forage qui mit en évidence une source minéralisée aux vertus curatives. Il s’agit de l’unique station thermale du Luxembourg. L’eau de Mondorf est considérée comme fortifiante. Elle convient aux lymphatiques et mélancoliques. Elle est aussi conseillée pour les maladies du tube digestif, les migraines, les engorgements du foie et du pancréas, les rhumatismes, les maladies de peau. On peut penser que ragaillardis par cette eau aux propriétés stimulantes, les coureurs vont pouvoir se lancer allégrement à l’assaut des 203 kilomètres qui les séparent de Vittel, une autre ville d’eaux célèbre.
Située sur le plateau lorrain, Vittel pris son essor au milieu du XIXe siècle. C’est Louis Bouloumié qui est à l’origine de sa création. En 1854, il achète le terrain sur lequel se trouve la Fontaine de Gérémoy, très vite nommée Grande Source, dont les propriétés apéritive, diurétique et digestive sont connues depuis fort longtemps dans le pays. Il découvre une vingtaine de sources plus ou moins minéralisées dont la Source Marie, riche en magnésium, aux effets diurétiques et laxatifs et la Source des Demoiselles, ferrugineuse bicarbonatée avec une saveur astringente, et en 1873, l’autre grande source de Vittel, la Source Salée qui deviendra la Source Hépar.
Jules Chéret. Etablissement thermal de Vittel, Vosges (1885)
Pour développer la station thermale, un premier établissement de bains est construit en 1856, mais c’est surtout à partir de 1860 qu’elle acquiert son statut de station thermale chic fréquentée par une clientèle aisée, française et étrangère.
L’Hôtel de l’Etablissement destiné à faire de Vittel une station élégante et raffinée ouvre ses portes en 1862. Suivront le Grand hôtel du parc et l’hôtel Vittel-Palace. Pour distraire la clientèle qui fréquente la ville d’eaux, un casino construit par Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra de Paris, habitué de la station thermale, ouvre ses portes en 1884, un champ de course est inauguré en 1904, suivi d’un terrain de golf en 1908.
Mais le bien-être passe aussi par les plaisirs de la table. Et parmi les nombreuses spécialités de la région, citons les tofailles, le pâté lorrain, la quiche, les Kneffes au lard ou encore l’eau de vie de mirabelles, au parfum délicat, servie seule comme digestif en fin de repas ou dans un café lorrain flambé, le brûlot. Toutes nourritures et boissons qui, hélas, ne sont pas trop recommandées aux coureurs qui devront affronter, lors de la prochaine étape, la pente très raide à plus de 10, voire 20 % qui mène à la Planche-des-Belles-Filles en Haute-Saône.
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