Le muguet
Si plusieurs plantes portent le nom de « muguet », ce dernier renvoie pour la plupart d’entre nous à de délicates clochettes blanches qui fleurissent en grappes au printemps : le « muguet de mai », ou Convallaria majalis L.
Parmi les autres espèces, citons la jacinthe d’Orient (muguet bleu), le maïanthème à deux feuilles (petit muguet), le salpichroa à feuilles d’origan (muguet des pampas), ou encore le sceau-de-Salomon verticillé (muguet verticillé).
Quant à celui qu’il est d’usage d’offrir en petits brins, il appartiendrait, selon la classification dite classique – basée sur des critères de ressemblance – à la famille des Liliacées. Il est en réalité plus communément relié à la famille des Asparagacées, suivant la classification phylogénétique – fondée sur les relations de parenté entre les différents taxons.
Cette plante à rhizome que l’on trouve souvent en forêt serait offerte pour célébrer le printemps depuis le XVIe siècle, même si la tradition du muguet de mai a disparu de temps à autre au cours de l’histoire. Parallèlement à cela, à la fin du XIXe siècle, la fête des travailleurs – chacun portant pour l’occasion une églantine rouge à la boutonnière – est déplacée du mois de janvier au 1er mai. C’est finalement sous le régime de Vichy que les deux évènements fusionnent et que le muguet est officiellement associé à la fête du travail.
C’est l’expression en ancien français « fleur musquée » qui a donné son nom au muguet – et par dérivation aux jeunes galants s’en parfumant. Il est toutefois difficile d’en extraire l’odeur, raison pour laquelle celle-ci est le plus souvent reproduite de manière synthétique.
Sa délicate fragrance ne doit pas masquer sa dangerosité : il engendre des nausées et des troubles cardiaques et digestifs ; il s’agit d’une plante toxique, à éloigner des enfants et des animaux. Ses vertus diurétiques, émétiques, purgatives et sternutatoires – provoquant l’éternuement – l’ont longtemps fait figurer dans les ouvrages de botanique médicale. De nos jours, certains cas d’intoxication relèvent de la confusion entre ses longues feuilles vertes et celles de l’ail des ours, fréquemment utilisé en cuisine.
De nombreux auteurs se sont inspirés de la fleur printanière pour célébrer les amours naissantes en musique. C’est probablement son caractère éphémère qui nous la rend si chère, comme le chantait Francis Lemarque en 1959 :
« Le temps du muguet ne dure jamais
Plus longtemps que le mois de mai
Quand tous ses bouquets déjà seront fanés
Pour nous deux, rien n’aura changé ».
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