Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1944-05-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 16 mai 1944 16 mai 1944
Description : 1944/05/16 (Numéro 1333). 1944/05/16 (Numéro 1333).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k510950r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/01/2008
MARDI 1« MAI 1*44
n*tm 156» AKN&E
1 FRANC
PR1JC DE L'ABONNEMENT
tiinolS la*
-Francs et colonies 130 *r, 350 U.
Etranger (Aff r. réduit) 180 U. 360 fr.
Etranger (autre pays} 236 u. 4M Jr.
RSOA0T10N et ADMINISTRATION
provisoirement
19. Ru* da Port, OLSRUOHT-PSKBAnO
Téléph. lUdaet. «t Aumlnlslr. *M»1
adresse ttUgraphigue s
O£BAT$-*VC«IR.CLeRM«HT-Fa
S' S- ». C!cnnont-PejT»nd M. «M
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Clermont-Ferrand le 15 mal
JNÏfllLIS CRUAUTÉS
L'émouvant appel que les car-
dinaux français viennent d'a-
tiresser, au sujet des bombarde-
ments des populations civiles,
aux cardinaux et évêques bri-
tanniques et américains aura un
retentissement mondlaL En ter-
mes vibrants et mesurés, les pré-
lats français ont mis en lumière
le spectacle douloureux de tou-
tes les souffrances infligées si
injustement efsi cruellement à
des milliers d'hommes, de fem-
mes, d'enfants totalement étran-
gers à la guerre le spectacle
aussi -de tant dé foyers anéan-
tls et de nombreuses familles
jetées en pleine misère, dans
beaucoup de villes dé France,
dans la plus grande partie de
YEuiopè, et jusqu'à la ville de
Rome elle-même. La guerre
exige-t-elle la dévastation sys-
tématique d'innombrables beau-
tés artistiques, de tant de foyers
spirituels, de cathédrales, d'égli-
ses et de monuments .auxquels
sont attachés de chers souvenirs
historiques et tant de palpita-
tions d'âme d'innombrables gé-
nérations qui nous ont précédés.
Les écoles, les hôpitaux ne sont
pas davantages épargnés, et les
enfants et les malades paient
un lourd tribut à ces cruautés.
Dès Noël 1942, le Souverain
Pontife dans son appel pathé-
tique aux nations ne disait-il
pas « La guerre aérienne a
anéanti sans aucun discerne-
ment, ou du moins sans pru-
dence suffisante, les villes, les
biens, les santés, les demeures,
les lieux de bienfaisance et de
prière. » En rappelant ces paro-
les, les cardinaux ont marqué en
termes mesurés que l'on pour-
rait s'efforcer de distinguer
avec plus de soin les objectifs
militaires, des humbles demeu-
res peuplées de femmes et d'en-
fants qui les avoisinent. ïl est
certain que ces bombardements
répétés ne s'évertuent pas à
épargner ces pauvres foyers. Le
̃« c'est la guerre » leur suffit
pour perpétuer les massacres
quotidiens d'innocents avec une
légèreté et une Indifférence com-
• plète pendant et après ces bom-
bardements qui causent tant de
carnages. Les prélats français,
en demandant aux prélats an-
glais et américains, d'intervenir
auprès de leurs gouvernements,
pour que ceux-ci accordent une
paix relative à tous ces gens de
tonne volonté, que l'on dirait
victimes expiatoires de forfaits
imaginaires, ont correspondu
a l'opinion et à l'émotion de tous
les gens de coeur.
Quels sont donc les humains
qui pourraient demeurer insen-
sible au spectacle de toutes ces
douleurs et de toutes ces meur-
trissures ? Le JVîaréclial dont la
résidence est désormais proche
des populations bombardées
presque journellement, avait
leau, en ce jour de fête de
Jeanne d'Arc à aller rendre hom-
mage à l'héroïne martyre des
Anglais dans Rouen, la ville
elle-même aujourd'hui martyre
des tragiques bombardements
britanniques. Il a vu avec atten-
drissement le spectacle désolé
de la capitale normande où les
plus beaux de ses monuments
ont été atteints de cruelles bles-
sures dont les plaies béantes
attestent la barbarie d'aviateurs
qui se sont acharnés à coups
redoublés sur la malheureuse
cité. Cathédrale, palais de jus-
tice, hôtels célèbres, quartiers
entiers portent le témoignage de
ces brutales attaques où péri-
rent dans une nuit tragique près
d'un millier de victimes.
La Maréchal fut acclamé fré-
nétiquement par toute une popu-
lation enthousiaste en lui s'in-
carnait l'unité de tout le pays,
dans la ville même où les An-
glais avaient brûlé vive celle qui
venait de reconstituer l'unité
française.
LIRE AUJ~UM'HUÏ
Principe et réalité.
La poésie de louis Le Çardonnel.
Manricfc Ricord.
Albert Piwaud. René Dûllot. ̃•
A L'OCCASION DE LA F6TE DE JEANNE D'ABC
Le Maréchal se rend à Rouen
te chef de l'Etat a reçu partout h plus émouvant accueil
des populations éprouvées par les bombardements anglo- américains
Se l'envoyé spécial 4e ÏO.FJ.
Rouen, 14 mai. Le marést.al Pétais
s'est rendu dans la zone nord, ainsi qu'il
i'a déclaré îui-snême, pour être plus près
des populations éprouvées £hftigU0 Jour
par les bombardements, anglo-américains.
A es titre, Rouen qui, depuis deux mi»,
a subi une vingtaine d'agressions, et qui,
le 1* avril dernier, tu «ours «Tua bom-
bardement particuliêiement sauvage, i iu
non .seulement ses plus beaux monuments,
tels la cathédrale, le palais do justles,
11)61*1 ne Bourg-Theroalde, durement at-
teints, mais a encore perdu 808 de ses
calants tués ou brûlés dans la nuit iiï-
gique. avait droit à la particulière, solli-
citude du chef ûe l'Etat. Celui-ci, dans
lequel s'incarne l'unité du pays, a jug«
Qu'il devait à la capitale normande sa
première visite et c'est ainsi que, ce ma-
tin. sans s'êtra fait annoncer, il «st arri-
vé à Rouen.
CeUe visite est ainsi l'expression oon.
| crête de l'indignation, du Miréchal en-
présence des méthodes de girèrre inhu-
maines des Anglo-Américains, et des bom-
bardements terroristes, :de Itur aviation
Qui frappe si cruellement, loin de -tous
objectifs militaires, d'innocentes popu-
lations civllts. °
Les services officiels n'avaient, eu ef-
fet, été avertis que tardivement, mais, eu
dépit de cette consigne de discrétion. Aa
nouvelle de la venue du chef de l'Etat
avait couru comme une, traînée de poudre
à travers toute l'agglomération rouennai-
Be et, partout, à son .passage, mais sur-
tout sur la place' historique du Viîux-
Marcué et dans la magnifique église
•Saint-Ouen, qui sert de cathédrale depuis.
que cette dernière a dû être interdite
aux fidèles, c'est une Xoule Immense qui
a salué de ses acclamations et de ses
bravos l'homme providentiel qui est à
la tête de notre pays.
A LA PREFECTURE REGIONALE
C'est à 11 h. moins dix que ïe Maré-
chal fait son entrée dans !a préfecture
régionale de Normandie sur laquelle,
comme sur l'hôtel ville, flotte le
drapeau tricolore. Chaleureusement ac-,
cueilli par la foule, il ist reçu par M.
Dramard. préfet régional *t M. Guérin,
préfet (Klégaé, ^ul le conduisent aussitôt
dans la salle de réception où l'attendent
le maire de Rouen et les maires des corn.
munes de banlieue particulièrement éprou-
vées par les attaques aériennes.
les autorités sont Drésent6es au chef
de l'Etat ainsi que tous ceux et celles qui
se sont particulièrement distingués dan3
les heures douloureuses que vient -de Tivr»
la cité..
Après la réception, le Maréchal Tlsit»
longuement les bàtlmtnta sinistrés de la
préfecture qui a été atteinte par plusieurs
bombes «t où. notamment, les apparte-
meuts du préfet .régional ont été complè-
tement détruits.
Jm cortège officiel gagne ensuite la
place du Vieux-Marché où. de 3« Xoul«
immense et vibrante, montent des accla-
mations, dès que le chef de l'Etat des-
cend de sa voiture. Celui-ci s'approche
lentement de la dalle sacrée Qui marque
l'emplacement où Jeanne d'Arc fut brûCée.
Il s'entretient avec le secrétaire géoëral
de la mairie auquel il jrappeîle que. 14
ans auparavant, il présidait, à ce mCmc
endroit, les fêtes rmicnnaises de Jeanas
d'Arc.
A ce moment, on apporte une getbe de
fleurs bleues et blanches aux couleurs de
la sainte, que le Maréchal dépose sur la
dalle, et la « Marseillaise » retentit. La
cf.ef de l'Etat, tête nue, écoute arec re-
cueillement. Puis ïl se dirige ver» la .sta-
tue de Jeanne d"Arc. œuvre de Real de]
Sarte, devant laquelle" il se recueille.
TJne femme «t deux enfants, forçant les
Tmrrages, viennent aJorâ Jui apporter des
fleurs qui sont déposées au pied de la
statue, et le Marëchnl fait le tour «le la
foule, contenue difficUèment par le ser-
vies 4'ordre. A son passage, quand ilsa-
lue largement de la main, les vivats re-
doublent. A LA C9177960RAL£
A LA CATHEDRALE
A travers les ruines des quartiers .dé-
vastés par les bombes «t l'incendie, le
Maréchal gagne la cathédrale, devant la-
quelle il' s'arrête quelques instants, puis
l'église Saint-Gucn, dont l'immense nef
Coiûre le patronat «de combat»
Pour attitude antisociale
on indusfrlei esî Interne
Vichy, 14 mai. La direction des Pâ-
tes alimentaires « Cérès », de Nice, ayant
décidé, voici quelque temps, de faire ser-
vir une soupe à ses employés contre ver-
«rnsnt de la somme de 2 'francs. Le 18
avril «iernier. M. Meunier, directeur de
l'entreprise, 'décida de supprimer cette
soupe*en donnant pour prétexte que son
prix de revient était trop élevé pour
l'usine. Un vif mécontentement se mani-
festa parmi le personne!, car, dans les
entreprises similaires de la région, la mê-
me distribution de soupe était assurés i
titre gracieux.
D'autre part, il y > iine quinralae dt
jours, le manque d'emballage ayant In-
terrompu momentanément la confection, et
la livraison des paquets de pâtes, M.
Meunier saisit ce pr&exte pour licencier
53 de ses ouvrières.
Le secrétaire général au maintien de
l'ordre, devant l'attitude ̃volontairement
antisociale de M. Moanier, vient de déci-
der son intenumeju au camp de Ncxon.
tO.KI.-Havas>.
est emplie par une loale vibrante, «t vu
Se DaryLs de laquelle l'accueille Mgr Petit
,de -Ju:eville, archevêque de Rouen.
« ̃ J'aurais voulu, dit celui-ci, vous ac-
cueillir dans m» cathédrale, Je suis heu-
*eux néanmoins de vous recevoir dans
cette basillaufi, témoin de 1* grandeur de
notre passé. Je tiens à cette occasion à
vous assurer te notre reepect et do notre
reconnaissance, je dirai plus, de notre
affectueux attachement.
« Nous avons beaucoup souffert, M. 3a
Maréchal, et J'ajoute aoattert injuste-
ment. Mais nous avons eu la Joie de cons-
tater Que la souffrance courageusement
supportée à ses aspects aï réconfort ».
Le Maréchal exprime alors au Primat
de Normandie l'émotion îju'il ressent a
voir mutilée cettî ville de Rouen QU'il'a
eu, à plusieurs Tcprtsqp, l'occasion d'ad-
mirer dans toute sa splendeur. Il l'assure
de sa sollicitude paternelle pour tous le»
Français et particulièrement ccuk des vil-
les bombardées.
Le Maréchal gagne ensuite, au milieu
des acclamations enthousiastes et des ap-
plaudissements, la place qui Jui a ct4 ré-
servée dans le cheeur, aux côtés de l'»r-
chevique.
Après 1% m«sse. & sa sortie de l'ég'.lse,
il est accueilli par une vibrante « Marseil-
lais» » chantée par des milliers de jjoltri-
exaltant la signification ey niboliquc de la fê|B de l 'héroïne
M. Philippe Henriot fait, à Lyon, un exposé
sur Ja politique générale du gouvernement
Lyon. 14 mai.- A l'issue de la ce
réuionie officielle organisée ce matin
à Lj-oa à l'occasion de la fête de
Jeanne d'Arc, M. Philippe Henriot
s'est rendu au vélodrome de la ,'fête-
d'Or, dans le grand parc d« Ly«n, où
il a assisté à une munirestaUon mili-
cietme de caractère prive.
Le secrétaire d'Etat à l'informa-
tioa a adressé aux nombreux' miliciens
et Irancs-gnrdes réunis autour de lui
une vibrante allocution dans laquelle,
notamment, il a exalté la mémoire de
leurs camarades morts, dans l'accom-
j)liss«ment
Dons l'après-midi, le secrétaire géné-
ral à l'Information est retourne au
vélodrome de la Têto-d'Or où. salué à
sou arrivée par une chaleureuse ova-
tion de la part d'une assistance consi-
dérable évaluée à 10.000 itersonnes, il
a prononcé devant celles-ci une confé-
rence sur « la politique générale du
gouvernement ».
Au début de son exposé, M. Philippe
Henriot a exalté la.liiiute signification
symbolique et si actuelle de cette
grande journée de la fête nationale -de
̃Jeanou d'Are, ̃» îflte de l'unité fran-
çaise, autour du chef légitime du
jwys ».
« Voici venu, poursuit l'orateur, ie mo-
ment où tous ceux qui, depuis taut d'an-
nées, ont, «n dépit des avertissements,
des leçons, des éurtuves, refusé de suivre
la consigne du Maréchal qui leur de-
mandait de choisir, vont être cependant
obligés de faire leur choix. «
P&ssaut «nsuitt: à la menace d'inva-
sion, le secrétiare d'Etat déclare, aux.
applaudissements de l'ass-staiice « Ceux
Qui, U y a sis anois, attendaient le dé-
barquement, le redoutent aujourd'hui.
Toutes les villes françaises sont, main-
tenant exposées, à la vengaanee d'agres-
seurs qui ne renoncent pas mêate A leur,
hypocrisie.
« Je suis pour ma part, ajoute M. Hen-
riot, toujours un peu étonne de ̃ voir que
tant de leçons n'ont pas encore gacri les
Français. La leçon de. Jeanne d'Aro est
une leçon d'unité française autour du
chef légitime de îa patrie. C'est que la
France a -couru à sa perte chaque fois
qu'elle a prêté l'oreille aux dissidents,
aux traitres, aux émigrés, aux merce-
naires de l'étranger. »
Parlant du bolcnerisme, M. Henriot dé-
clare s II y a des gens très • renseignés
qui nous disent que le bolchevisme a
beaucoup évolué, que Staline est en train
de rendre leur place à .des patriarches,
qu'il désire faire rebâtir des églises et,
qu'un de ces jours, il inaugurera sans
doute l'une, d'elles en assistant à la
grsind'messe. »
L'orateur constate qu'une foule de Fran-
çais jse complaisent « Français, dlt-ii, qui vous demandes
s'il est vrai qus le bolchevisme a plus ou
mrfins évolué, est-ce que M. Grenier a
changé ? Est-ce qu: M. Billiouâ a chan-
gé ? Est-oe que Maxty a chxng«S ? .Est-ce
qu» Oorce a changé ? Est-ce que vous
n'avez pas constaté que tous ceux qui
lt'ur résistent disparaissent à brève échéan-
ce ?» a
Puis, M.- PhUipps Hsnriot, rappelant ce
qui se passe à Alger, en vtent à examiner
ce qui se passerait chez nous si le débar-
quement avait iieu.
« Les territoires occupés, déclare-t-il,
seront administrés par un général an-
glais assisté d'un général américain. La
libération, c'est cela ».
Et il ajoute nue la question n'est pas
de jouer sa carte sur un vainqueur quel-
conque, mais de constater que parmi
les maux qui nous menacent, le plus
grave réside dans nos divisions et nos
querelles, alors Que nous sommes les
-victimes des bombardements aériens et
que le parti communiste opère chez notts
par le terrorisme et les assassinats. Il
est grand temps que se Lises ie rassem-
blement, non seulement des bons Fraa-
çais. mais l'union de tous.
« Je disais À la radio, h midi, pour-
suit-il, au temps de Jeanne d'Arc oa se
moquait du peut roi de Bourges. A Ai-
ncs. C'est un moment d'intense émotion
dans lequel, autour de celui qui incarne
l'autorité française, en sent tHUre Je
«sur de la patrie.
Sur le chemin du retour
le Maréchal a déjeuné à Evreux
Evreux, 14 mal. Avant dî quitter
Bouen, le Maréchal s'est entretenu avec
ie maire, M. Suicider, puis le «ortêgs of-
ficiel a pris la route d'Evreux.
Dans le cncf.lieu de l'Eure, ie chef' de
l'Etat' s'est rendu, sous les ovations de
la foule, à la préfecture où M. Le Cpaic,
préfet, l'a accueilli, entouré de l'évêque,
Mgr Gaudron, du maire et du président
des anciens combattants.
Le Maréchal a gagné ensuite le domicile
particulier du préfet où s eu iieu un
déjeuner intime.
Vers 16 h.te Maréchal, acclamé .par la
fouie qui avait fleuri sa voiture, a serré
les mains tendues vers lui et est parti
pour sa résidence provisoire de l'Ilc-ds-
France. to.F.l.-Hayas).
Paris, 14 mai. Le Maréctial de
France, chef de l'Etat, a regagné «a
résignée provisoire ils la zttn nord à
17 h. 45. (O.F.I.-Uayas.)
ger, a Londres, qué du souverain, de Vichy. Mais c est
tout tle même le i"Oi de uourges qui a
refait un Jour l'unité de la rïstiM et
«lui a retrouvé »a couronne et soa pau-
pie. Et c'est peut-ûtte le souverain ce
Vichy, dont on se moo.uuit hier, qui pa-
raîtra plus giand encan: à l'heure où
U aura rallie Ja Franc* eu désorroi. »
Lo secrétaire d'Etat a l'Information dé-
nonce une fois de plus l'erreur de ccuï
qui croient «ncore o,ue J» querelle iranco-
alltimàcdc est en train de se régler, alors
que l'Anglterre, 'l'Amérique, les soviets sa
demandent uni, pendant quelques années
aura ia main-mise sur les richesses du
aura la inainmlse sur les nciicsses au
Le secrétaire d'Etat évoque ensuite la
renconire de Montoir« et ce .qu'elle uous
permettait d'espérer alors que nous nou»
disions qu'après tout, nous serions éter-
nellement les voisins de l'Allemagne et
que l'on comprenait que l'Angleterre si
mettait au Uavera de la reoonstitutlon
do l'Europe. C'est cette Angleterre qui a
trouvé moyeu de faire croire à la Franco
quelle la libérerait et o.ue ««tait eU»
qui pensait à nous.
c Je sais très bien que lorsqu'on vous
parle 4e ce patrimoine européen à cons-
truire et à sauver, lorsqu'on vous pario
dune Europe vous dites ^out oeia c'est
de la propagande allemande, p'.irce qui;
votre pays, pour vous, c'est le coin ou
vous êtes. »
M. Philippe Henrlot fait alors ressortir
que la France ce n'est pas seulement
soi-même, son entourage, âcs altaircs,
c'est aussi les générations qui montent.
Parlant de la puissance russe et du
second front qu'elle réclame, le secré-
taire d'Etat poursuit « 11 faudra autre
chose que les trompettes du Jéricho pour
faire tomber les murs d» l'Atlantique. »
Puis il dénonce ie rêve de Stagne
créer, les républiques soviétiques d'Algé-
rie, de Tunisie, du Maroc, puis une xépu-
bjique socialiste soviétique française.
« C'est contre cela qu'il faut 8e défen-
dre. s'écrie M. Philippe Hcnriot c'ast
contre cela qu'il faut" lutter. Les Fran-
çais ont compris ils s'aperçoivent qu'on
est ptut-être en train de Jts conduire tout
doucement à l'abattoir et qu'il ne eufiit
pas de répéter tous les matins que la
Vrance ne peut pas mourir. Le patriotismo
français consisté 4 regarder la défaite en
face aussi courageusmeent que la vie.
toire. »
Une seule tâche s'impose -è nous
6tre dignes de notre passé, de aos cliefs,
et surtout du chef incomparable qui
aurait tant de droits de se xeposcr, quo
l'on accable sous les sarcasmes }es plus
vils, que les êtres les plus inénrisaoiea
iusuîtent avec rage aux micros de Lon-
dres et d'Alger. Le Maréchal, incarnation
de ia patrie blessée, mais aussi incarna-
tion de la patrie .confiante à qui la
France est en train de rendre, dans ua
immense accès d'amour et de regret». îa
couronne qu'on avait failli lui retirer.
Serrozàs-nous autpur de lui, soyons dignes
de lui, et de ceux qui à sea côtés tra.
vaillent le gouvernement français et
le pit-sideut Laval,
Depuis Ja première heure sur la brè-
che, calomnié, combattu, accusé perpé-
tuellement de vendre Ja France à l'Al-
lemagne, le .président Lava^ sait qu'ê-
tre populaire de son vivant, cela îi'à pas
d'importance pour ua homme d'IStât
pourvu qu'il ait mérité la reconnais-
sance de l'histoire.
Hous n'aurons songé qu'à la France,
conclut M. Philippe "Henriot, nous n'au"-
rons servi que ia France et tombant
pour elle s'il le faut, mais regardant
dans i;averiir Je Telèrement de la patrie
et le rayonnaient de l'Europe natssaote,
»3us pourrons dire que nous avons vécu
et que nous sommes morts pour une
France éternelle.
Les applaudissements crépitent «t l'as-
sistance fait uae vibrante ovation &
l'orateur. C'est aux cris de « Vive Hea-
riot », c Vire Laval », « vire le Maré-
chal », Vive la France » que la -foule
s'écoule tandis que retentit l'hymne de
3s « Marseillaise ». .(O.F.I.-Havas).
j la Firiaide et fïîJtS.S.
1 par G. de KORFF 1
La Finlande venant de rejeter
les dernières propositions de paix
de VU.R.S.S., il serait peut-être
intéressant de jetsr un coup d'œil
sur ces propositions ainBi que siir
les causes qui obligèrent ia Fin-
lande d'agir ainsi. Pour mieux
comprendre tout ce dileipne, il
aurait été utile de parcourir l'his-
toire de ce noble pays, mais la
place nous étant limitée, nous ne
pouvons nous étendre sur ce sujet
et cous nous permettions de;ren-
voyer le lecteur attentif a nos ar-
ticles du samedi 5 juillet 1ÏJ-H et
du mardi 7 mars 19*4.
Voici d'abord les conditions d'ar-
1» Rupture avec l'Allemagne et
mistice des Soviets :z
internement des troupes aileman-»
des et des nayires. allemands ou
bien expulsion des troupes alle-
mandes et des navires allemands
avant la fin d'avriL Au besoin
les Soviets y prêteront la main
année,
2» Remise en vigueur du traité
de 19iO et retraite des troupes fin-
landaises sur la frontière -de la
paix de Moscou en 1940.
3» Si l'armistice est conclu, ra-
patriement immédiat des prison:
niers de guerre russes et des ci-
vils russes et alliés détenus dans
les camp de concentration ou au
travail et, si la paix est conclue.
rapatriement réciproque des pri-
sonniers.
4» Démobilisation "de 50 de
l'armée finlandaise au cours du
mois de mai et sa réduction aux ef-
fectifs de paix en juin-juillet.
5° Paiement de dommages dô
guerre d'une somme de 600 mil-
lions âe doU&vs, payables en cinq
années sous forme de marchandi-
ses telles que papier, cellulose,
navires, machinés e{ appareils.
G» Retour à la Russie de Petsamo
et de son district.
7« Si ces conditions sont accep-
tées, le gouvernement soviétique
renoncera à ses revendicatioHs sur
la base .militaire do Hongô, au
sud-ouest de la Finlande.
La Finlande -était dans l'impos-
sibilité d'accepter ces conditions
les charges imposées dépassant de
beaucoup ses capacités et compro-
mettant ainsi sérieusement .son
existence.
En 1939-40, environ un demi mil-
lion de Gavéiiens se réfiigièrent
en Finlande Vibre, pour se sauver
de l'emprise bolehevisîa. Ainsi les
territoires dont 3a Russie s'empara
à la suite de la paix forcée de
19W, furent évacués volontaire-
ment. Après 1941, 390.000 évacués
ont pu retourner dans leur pays
libéré, qu'ils devraient par consé-
quent abandonner pour ̃ s'enfuir
de nouveau. ,Au printemps 1949,
la population carelienne, en sa to-
talité, préféra quitter son pays an-
cestral et se rendre ailleurs en
Finlande pîutôt que de rester sous
la dépendance russe. La nouvelle
ligne frontière, proposée par fa
Russie, empêcherait le retour dans
leur pays dos 150.000 fugitifs caré-
liens gui, jusqu'à présent, n'ont
pas eu la possibilité d'y rentrer
depuis leur migration d'il y .a qua-
tre ans. La Carélie, dont ces Fin-
landais forment la population, est
une des provinces les plus impor-
tantes du pays. A travers son his-
toire elle a été Je rempart de- la
civilisation occidentale contre les
tendances d'expansion moscovite.
Suivant un ancien arrangement
selon lequel un échange de terri-
toires devait avoir lieu en 18Ci, la
Russie a cédé ù la Finlande le
district de Petsamo par un traité
de paix de 1920. Donc la revendi-
cation sur Petsamo aurait plutôt
un caractère d'usurpation terri-
toriale, et en plus Petsamo prive-
rait la Finlande de son unique
port océanique.
Réalisées, les exigences territo-
riales de la Russie auraient pour
conséquence que les voies d'eau
de l'intérieur du pays, d'une im-
portance vitale pour ja vie éceno-
mlque de la Finlande, seraieut
coupées, ce qui déjà suîTiraît pour
disloquer l'unité économique de
la Finlande.
Comme dommages de guerre, la
Russie exigea de la Finlande la
n*tm 156» AKN&E
1 FRANC
PR1JC DE L'ABONNEMENT
tiinolS la*
-Francs et colonies 130 *r, 350 U.
Etranger (Aff r. réduit) 180 U. 360 fr.
Etranger (autre pays} 236 u. 4M Jr.
RSOA0T10N et ADMINISTRATION
provisoirement
19. Ru* da Port, OLSRUOHT-PSKBAnO
Téléph. lUdaet. «t Aumlnlslr. *M»1
adresse ttUgraphigue s
O£BAT$-*VC«IR.CLeRM«HT-Fa
S' S- ». C!cnnont-PejT»nd M. «M
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Clermont-Ferrand le 15 mal
JNÏfllLIS CRUAUTÉS
L'émouvant appel que les car-
dinaux français viennent d'a-
tiresser, au sujet des bombarde-
ments des populations civiles,
aux cardinaux et évêques bri-
tanniques et américains aura un
retentissement mondlaL En ter-
mes vibrants et mesurés, les pré-
lats français ont mis en lumière
le spectacle douloureux de tou-
tes les souffrances infligées si
injustement efsi cruellement à
des milliers d'hommes, de fem-
mes, d'enfants totalement étran-
gers à la guerre le spectacle
aussi -de tant dé foyers anéan-
tls et de nombreuses familles
jetées en pleine misère, dans
beaucoup de villes dé France,
dans la plus grande partie de
YEuiopè, et jusqu'à la ville de
Rome elle-même. La guerre
exige-t-elle la dévastation sys-
tématique d'innombrables beau-
tés artistiques, de tant de foyers
spirituels, de cathédrales, d'égli-
ses et de monuments .auxquels
sont attachés de chers souvenirs
historiques et tant de palpita-
tions d'âme d'innombrables gé-
nérations qui nous ont précédés.
Les écoles, les hôpitaux ne sont
pas davantages épargnés, et les
enfants et les malades paient
un lourd tribut à ces cruautés.
Dès Noël 1942, le Souverain
Pontife dans son appel pathé-
tique aux nations ne disait-il
pas « La guerre aérienne a
anéanti sans aucun discerne-
ment, ou du moins sans pru-
dence suffisante, les villes, les
biens, les santés, les demeures,
les lieux de bienfaisance et de
prière. » En rappelant ces paro-
les, les cardinaux ont marqué en
termes mesurés que l'on pour-
rait s'efforcer de distinguer
avec plus de soin les objectifs
militaires, des humbles demeu-
res peuplées de femmes et d'en-
fants qui les avoisinent. ïl est
certain que ces bombardements
répétés ne s'évertuent pas à
épargner ces pauvres foyers. Le
̃« c'est la guerre » leur suffit
pour perpétuer les massacres
quotidiens d'innocents avec une
légèreté et une Indifférence com-
• plète pendant et après ces bom-
bardements qui causent tant de
carnages. Les prélats français,
en demandant aux prélats an-
glais et américains, d'intervenir
auprès de leurs gouvernements,
pour que ceux-ci accordent une
paix relative à tous ces gens de
tonne volonté, que l'on dirait
victimes expiatoires de forfaits
imaginaires, ont correspondu
a l'opinion et à l'émotion de tous
les gens de coeur.
Quels sont donc les humains
qui pourraient demeurer insen-
sible au spectacle de toutes ces
douleurs et de toutes ces meur-
trissures ? Le JVîaréclial dont la
résidence est désormais proche
des populations bombardées
presque journellement, avait
leau, en ce jour de fête de
Jeanne d'Arc à aller rendre hom-
mage à l'héroïne martyre des
Anglais dans Rouen, la ville
elle-même aujourd'hui martyre
des tragiques bombardements
britanniques. Il a vu avec atten-
drissement le spectacle désolé
de la capitale normande où les
plus beaux de ses monuments
ont été atteints de cruelles bles-
sures dont les plaies béantes
attestent la barbarie d'aviateurs
qui se sont acharnés à coups
redoublés sur la malheureuse
cité. Cathédrale, palais de jus-
tice, hôtels célèbres, quartiers
entiers portent le témoignage de
ces brutales attaques où péri-
rent dans une nuit tragique près
d'un millier de victimes.
La Maréchal fut acclamé fré-
nétiquement par toute une popu-
lation enthousiaste en lui s'in-
carnait l'unité de tout le pays,
dans la ville même où les An-
glais avaient brûlé vive celle qui
venait de reconstituer l'unité
française.
LIRE AUJ~UM'HUÏ
Principe et réalité.
La poésie de louis Le Çardonnel.
Manricfc Ricord.
Albert Piwaud. René Dûllot. ̃•
A L'OCCASION DE LA F6TE DE JEANNE D'ABC
Le Maréchal se rend à Rouen
te chef de l'Etat a reçu partout h plus émouvant accueil
des populations éprouvées par les bombardements anglo- américains
Se l'envoyé spécial 4e ÏO.FJ.
Rouen, 14 mai. Le marést.al Pétais
s'est rendu dans la zone nord, ainsi qu'il
i'a déclaré îui-snême, pour être plus près
des populations éprouvées £hftigU0 Jour
par les bombardements, anglo-américains.
A es titre, Rouen qui, depuis deux mi»,
a subi une vingtaine d'agressions, et qui,
le 1* avril dernier, tu «ours «Tua bom-
bardement particuliêiement sauvage, i iu
non .seulement ses plus beaux monuments,
tels la cathédrale, le palais do justles,
11)61*1 ne Bourg-Theroalde, durement at-
teints, mais a encore perdu 808 de ses
calants tués ou brûlés dans la nuit iiï-
gique. avait droit à la particulière, solli-
citude du chef ûe l'Etat. Celui-ci, dans
lequel s'incarne l'unité du pays, a jug«
Qu'il devait à la capitale normande sa
première visite et c'est ainsi que, ce ma-
tin. sans s'êtra fait annoncer, il «st arri-
vé à Rouen.
CeUe visite est ainsi l'expression oon.
| crête de l'indignation, du Miréchal en-
présence des méthodes de girèrre inhu-
maines des Anglo-Américains, et des bom-
bardements terroristes, :de Itur aviation
Qui frappe si cruellement, loin de -tous
objectifs militaires, d'innocentes popu-
lations civllts. °
Les services officiels n'avaient, eu ef-
fet, été avertis que tardivement, mais, eu
dépit de cette consigne de discrétion. Aa
nouvelle de la venue du chef de l'Etat
avait couru comme une, traînée de poudre
à travers toute l'agglomération rouennai-
Be et, partout, à son .passage, mais sur-
tout sur la place' historique du Viîux-
Marcué et dans la magnifique église
•Saint-Ouen, qui sert de cathédrale depuis.
que cette dernière a dû être interdite
aux fidèles, c'est une Xoule Immense qui
a salué de ses acclamations et de ses
bravos l'homme providentiel qui est à
la tête de notre pays.
A LA PREFECTURE REGIONALE
C'est à 11 h. moins dix que ïe Maré-
chal fait son entrée dans !a préfecture
régionale de Normandie sur laquelle,
comme sur l'hôtel ville, flotte le
drapeau tricolore. Chaleureusement ac-,
cueilli par la foule, il ist reçu par M.
Dramard. préfet régional *t M. Guérin,
préfet (Klégaé, ^ul le conduisent aussitôt
dans la salle de réception où l'attendent
le maire de Rouen et les maires des corn.
munes de banlieue particulièrement éprou-
vées par les attaques aériennes.
les autorités sont Drésent6es au chef
de l'Etat ainsi que tous ceux et celles qui
se sont particulièrement distingués dan3
les heures douloureuses que vient -de Tivr»
la cité..
Après la réception, le Maréchal Tlsit»
longuement les bàtlmtnta sinistrés de la
préfecture qui a été atteinte par plusieurs
bombes «t où. notamment, les apparte-
meuts du préfet .régional ont été complè-
tement détruits.
Jm cortège officiel gagne ensuite la
place du Vieux-Marché où. de 3« Xoul«
immense et vibrante, montent des accla-
mations, dès que le chef de l'Etat des-
cend de sa voiture. Celui-ci s'approche
lentement de la dalle sacrée Qui marque
l'emplacement où Jeanne d'Arc fut brûCée.
Il s'entretient avec le secrétaire géoëral
de la mairie auquel il jrappeîle que. 14
ans auparavant, il présidait, à ce mCmc
endroit, les fêtes rmicnnaises de Jeanas
d'Arc.
A ce moment, on apporte une getbe de
fleurs bleues et blanches aux couleurs de
la sainte, que le Maréchal dépose sur la
dalle, et la « Marseillaise » retentit. La
cf.ef de l'Etat, tête nue, écoute arec re-
cueillement. Puis ïl se dirige ver» la .sta-
tue de Jeanne d"Arc. œuvre de Real de]
Sarte, devant laquelle" il se recueille.
TJne femme «t deux enfants, forçant les
Tmrrages, viennent aJorâ Jui apporter des
fleurs qui sont déposées au pied de la
statue, et le Marëchnl fait le tour «le la
foule, contenue difficUèment par le ser-
vies 4'ordre. A son passage, quand ilsa-
lue largement de la main, les vivats re-
doublent. A LA C9177960RAL£
A LA CATHEDRALE
A travers les ruines des quartiers .dé-
vastés par les bombes «t l'incendie, le
Maréchal gagne la cathédrale, devant la-
quelle il' s'arrête quelques instants, puis
l'église Saint-Gucn, dont l'immense nef
Coiûre le patronat «de combat»
Pour attitude antisociale
on indusfrlei esî Interne
Vichy, 14 mai. La direction des Pâ-
tes alimentaires « Cérès », de Nice, ayant
décidé, voici quelque temps, de faire ser-
vir une soupe à ses employés contre ver-
«rnsnt de la somme de 2 'francs. Le 18
avril «iernier. M. Meunier, directeur de
l'entreprise, 'décida de supprimer cette
soupe*en donnant pour prétexte que son
prix de revient était trop élevé pour
l'usine. Un vif mécontentement se mani-
festa parmi le personne!, car, dans les
entreprises similaires de la région, la mê-
me distribution de soupe était assurés i
titre gracieux.
D'autre part, il y > iine quinralae dt
jours, le manque d'emballage ayant In-
terrompu momentanément la confection, et
la livraison des paquets de pâtes, M.
Meunier saisit ce pr&exte pour licencier
53 de ses ouvrières.
Le secrétaire général au maintien de
l'ordre, devant l'attitude ̃volontairement
antisociale de M. Moanier, vient de déci-
der son intenumeju au camp de Ncxon.
tO.KI.-Havas>.
est emplie par une loale vibrante, «t vu
Se DaryLs de laquelle l'accueille Mgr Petit
,de -Ju:eville, archevêque de Rouen.
« ̃ J'aurais voulu, dit celui-ci, vous ac-
cueillir dans m» cathédrale, Je suis heu-
*eux néanmoins de vous recevoir dans
cette basillaufi, témoin de 1* grandeur de
notre passé. Je tiens à cette occasion à
vous assurer te notre reepect et do notre
reconnaissance, je dirai plus, de notre
affectueux attachement.
« Nous avons beaucoup souffert, M. 3a
Maréchal, et J'ajoute aoattert injuste-
ment. Mais nous avons eu la Joie de cons-
tater Que la souffrance courageusement
supportée à ses aspects aï réconfort ».
Le Maréchal exprime alors au Primat
de Normandie l'émotion îju'il ressent a
voir mutilée cettî ville de Rouen QU'il'a
eu, à plusieurs Tcprtsqp, l'occasion d'ad-
mirer dans toute sa splendeur. Il l'assure
de sa sollicitude paternelle pour tous le»
Français et particulièrement ccuk des vil-
les bombardées.
Le Maréchal gagne ensuite, au milieu
des acclamations enthousiastes et des ap-
plaudissements, la place qui Jui a ct4 ré-
servée dans le cheeur, aux côtés de l'»r-
chevique.
Après 1% m«sse. & sa sortie de l'ég'.lse,
il est accueilli par une vibrante « Marseil-
lais» » chantée par des milliers de jjoltri-
exaltant la signification ey niboliquc de la fê|B de l 'héroïne
M. Philippe Henriot fait, à Lyon, un exposé
sur Ja politique générale du gouvernement
Lyon. 14 mai.- A l'issue de la ce
réuionie officielle organisée ce matin
à Lj-oa à l'occasion de la fête de
Jeanne d'Arc, M. Philippe Henriot
s'est rendu au vélodrome de la ,'fête-
d'Or, dans le grand parc d« Ly«n, où
il a assisté à une munirestaUon mili-
cietme de caractère prive.
Le secrétaire d'Etat à l'informa-
tioa a adressé aux nombreux' miliciens
et Irancs-gnrdes réunis autour de lui
une vibrante allocution dans laquelle,
notamment, il a exalté la mémoire de
leurs camarades morts, dans l'accom-
j)liss«ment
Dons l'après-midi, le secrétaire géné-
ral à l'Information est retourne au
vélodrome de la Têto-d'Or où. salué à
sou arrivée par une chaleureuse ova-
tion de la part d'une assistance consi-
dérable évaluée à 10.000 itersonnes, il
a prononcé devant celles-ci une confé-
rence sur « la politique générale du
gouvernement ».
Au début de son exposé, M. Philippe
Henriot a exalté la.liiiute signification
symbolique et si actuelle de cette
grande journée de la fête nationale -de
̃Jeanou d'Are, ̃» îflte de l'unité fran-
çaise, autour du chef légitime du
jwys ».
« Voici venu, poursuit l'orateur, ie mo-
ment où tous ceux qui, depuis taut d'an-
nées, ont, «n dépit des avertissements,
des leçons, des éurtuves, refusé de suivre
la consigne du Maréchal qui leur de-
mandait de choisir, vont être cependant
obligés de faire leur choix. «
P&ssaut «nsuitt: à la menace d'inva-
sion, le secrétiare d'Etat déclare, aux.
applaudissements de l'ass-staiice « Ceux
Qui, U y a sis anois, attendaient le dé-
barquement, le redoutent aujourd'hui.
Toutes les villes françaises sont, main-
tenant exposées, à la vengaanee d'agres-
seurs qui ne renoncent pas mêate A leur,
hypocrisie.
« Je suis pour ma part, ajoute M. Hen-
riot, toujours un peu étonne de ̃ voir que
tant de leçons n'ont pas encore gacri les
Français. La leçon de. Jeanne d'Aro est
une leçon d'unité française autour du
chef légitime de îa patrie. C'est que la
France a -couru à sa perte chaque fois
qu'elle a prêté l'oreille aux dissidents,
aux traitres, aux émigrés, aux merce-
naires de l'étranger. »
Parlant du bolcnerisme, M. Henriot dé-
clare s II y a des gens très • renseignés
qui nous disent que le bolchevisme a
beaucoup évolué, que Staline est en train
de rendre leur place à .des patriarches,
qu'il désire faire rebâtir des églises et,
qu'un de ces jours, il inaugurera sans
doute l'une, d'elles en assistant à la
grsind'messe. »
L'orateur constate qu'une foule de Fran-
çais jse complaisent
s'il est vrai qus le bolchevisme a plus ou
mrfins évolué, est-ce que M. Grenier a
changé ? Est-ce qu: M. Billiouâ a chan-
gé ? Est-oe que Maxty a chxng«S ? .Est-ce
qu» Oorce a changé ? Est-ce que vous
n'avez pas constaté que tous ceux qui
lt'ur résistent disparaissent à brève échéan-
ce ?» a
Puis, M.- PhUipps Hsnriot, rappelant ce
qui se passe à Alger, en vtent à examiner
ce qui se passerait chez nous si le débar-
quement avait iieu.
« Les territoires occupés, déclare-t-il,
seront administrés par un général an-
glais assisté d'un général américain. La
libération, c'est cela ».
Et il ajoute nue la question n'est pas
de jouer sa carte sur un vainqueur quel-
conque, mais de constater que parmi
les maux qui nous menacent, le plus
grave réside dans nos divisions et nos
querelles, alors Que nous sommes les
-victimes des bombardements aériens et
que le parti communiste opère chez notts
par le terrorisme et les assassinats. Il
est grand temps que se Lises ie rassem-
blement, non seulement des bons Fraa-
çais. mais l'union de tous.
« Je disais À la radio, h midi, pour-
suit-il, au temps de Jeanne d'Arc oa se
moquait du peut roi de Bourges. A Ai-
ncs. C'est un moment d'intense émotion
dans lequel, autour de celui qui incarne
l'autorité française, en sent tHUre Je
«sur de la patrie.
Sur le chemin du retour
le Maréchal a déjeuné à Evreux
Evreux, 14 mal. Avant dî quitter
Bouen, le Maréchal s'est entretenu avec
ie maire, M. Suicider, puis le «ortêgs of-
ficiel a pris la route d'Evreux.
Dans le cncf.lieu de l'Eure, ie chef' de
l'Etat' s'est rendu, sous les ovations de
la foule, à la préfecture où M. Le Cpaic,
préfet, l'a accueilli, entouré de l'évêque,
Mgr Gaudron, du maire et du président
des anciens combattants.
Le Maréchal a gagné ensuite le domicile
particulier du préfet où s eu iieu un
déjeuner intime.
Vers 16 h.te Maréchal, acclamé .par la
fouie qui avait fleuri sa voiture, a serré
les mains tendues vers lui et est parti
pour sa résidence provisoire de l'Ilc-ds-
France. to.F.l.-Hayas).
Paris, 14 mai. Le Maréctial de
France, chef de l'Etat, a regagné «a
résignée provisoire ils la zttn nord à
17 h. 45. (O.F.I.-Uayas.)
ger, a Londres,
tout tle même le i"Oi de uourges qui a
refait un Jour l'unité de la rïstiM et
«lui a retrouvé »a couronne et soa pau-
pie. Et c'est peut-ûtte le souverain ce
Vichy, dont on se moo.uuit hier, qui pa-
raîtra plus giand encan: à l'heure où
U aura rallie Ja Franc* eu désorroi. »
Lo secrétaire d'Etat a l'Information dé-
nonce une fois de plus l'erreur de ccuï
qui croient «ncore o,ue J» querelle iranco-
alltimàcdc est en train de se régler, alors
que l'Anglterre, 'l'Amérique, les soviets sa
demandent uni, pendant quelques années
aura ia main-mise sur les richesses du
aura la inainmlse sur les nciicsses au
Le secrétaire d'Etat évoque ensuite la
renconire de Montoir« et ce .qu'elle uous
permettait d'espérer alors que nous nou»
disions qu'après tout, nous serions éter-
nellement les voisins de l'Allemagne et
que l'on comprenait que l'Angleterre si
mettait au Uavera de la reoonstitutlon
do l'Europe. C'est cette Angleterre qui a
trouvé moyeu de faire croire à la Franco
quelle la libérerait et o.ue ««tait eU»
qui pensait à nous.
c Je sais très bien que lorsqu'on vous
parle 4e ce patrimoine européen à cons-
truire et à sauver, lorsqu'on vous pario
dune Europe vous dites ^out oeia c'est
de la propagande allemande, p'.irce qui;
votre pays, pour vous, c'est le coin ou
vous êtes. »
M. Philippe Henrlot fait alors ressortir
que la France ce n'est pas seulement
soi-même, son entourage, âcs altaircs,
c'est aussi les générations qui montent.
Parlant de la puissance russe et du
second front qu'elle réclame, le secré-
taire d'Etat poursuit « 11 faudra autre
chose que les trompettes du Jéricho pour
faire tomber les murs d» l'Atlantique. »
Puis il dénonce ie rêve de Stagne
créer, les républiques soviétiques d'Algé-
rie, de Tunisie, du Maroc, puis une xépu-
bjique socialiste soviétique française.
« C'est contre cela qu'il faut 8e défen-
dre. s'écrie M. Philippe Hcnriot c'ast
contre cela qu'il faut" lutter. Les Fran-
çais ont compris ils s'aperçoivent qu'on
est ptut-être en train de Jts conduire tout
doucement à l'abattoir et qu'il ne eufiit
pas de répéter tous les matins que la
Vrance ne peut pas mourir. Le patriotismo
français consisté 4 regarder la défaite en
face aussi courageusmeent que la vie.
toire. »
Une seule tâche s'impose -è nous
6tre dignes de notre passé, de aos cliefs,
et surtout du chef incomparable qui
aurait tant de droits de se xeposcr, quo
l'on accable sous les sarcasmes }es plus
vils, que les êtres les plus inénrisaoiea
iusuîtent avec rage aux micros de Lon-
dres et d'Alger. Le Maréchal, incarnation
de ia patrie blessée, mais aussi incarna-
tion de la patrie .confiante à qui la
France est en train de rendre, dans ua
immense accès d'amour et de regret». îa
couronne qu'on avait failli lui retirer.
Serrozàs-nous autpur de lui, soyons dignes
de lui, et de ceux qui à sea côtés tra.
vaillent le gouvernement français et
le pit-sideut Laval,
Depuis Ja première heure sur la brè-
che, calomnié, combattu, accusé perpé-
tuellement de vendre Ja France à l'Al-
lemagne, le .président Lava^ sait qu'ê-
tre populaire de son vivant, cela îi'à pas
d'importance pour ua homme d'IStât
pourvu qu'il ait mérité la reconnais-
sance de l'histoire.
Hous n'aurons songé qu'à la France,
conclut M. Philippe "Henriot, nous n'au"-
rons servi que ia France et tombant
pour elle s'il le faut, mais regardant
dans i;averiir Je Telèrement de la patrie
et le rayonnaient de l'Europe natssaote,
»3us pourrons dire que nous avons vécu
et que nous sommes morts pour une
France éternelle.
Les applaudissements crépitent «t l'as-
sistance fait uae vibrante ovation &
l'orateur. C'est aux cris de « Vive Hea-
riot », c Vire Laval », « vire le Maré-
chal », Vive la France » que la -foule
s'écoule tandis que retentit l'hymne de
3s « Marseillaise ». .(O.F.I.-Havas).
j la Firiaide et fïîJtS.S.
1 par G. de KORFF 1
La Finlande venant de rejeter
les dernières propositions de paix
de VU.R.S.S., il serait peut-être
intéressant de jetsr un coup d'œil
sur ces propositions ainBi que siir
les causes qui obligèrent ia Fin-
lande d'agir ainsi. Pour mieux
comprendre tout ce dileipne, il
aurait été utile de parcourir l'his-
toire de ce noble pays, mais la
place nous étant limitée, nous ne
pouvons nous étendre sur ce sujet
et cous nous permettions de;ren-
voyer le lecteur attentif a nos ar-
ticles du samedi 5 juillet 1ÏJ-H et
du mardi 7 mars 19*4.
Voici d'abord les conditions d'ar-
1» Rupture avec l'Allemagne et
mistice des Soviets :z
internement des troupes aileman-»
des et des nayires. allemands ou
bien expulsion des troupes alle-
mandes et des navires allemands
avant la fin d'avriL Au besoin
les Soviets y prêteront la main
année,
2» Remise en vigueur du traité
de 19iO et retraite des troupes fin-
landaises sur la frontière -de la
paix de Moscou en 1940.
3» Si l'armistice est conclu, ra-
patriement immédiat des prison:
niers de guerre russes et des ci-
vils russes et alliés détenus dans
les camp de concentration ou au
travail et, si la paix est conclue.
rapatriement réciproque des pri-
sonniers.
4» Démobilisation "de 50 de
l'armée finlandaise au cours du
mois de mai et sa réduction aux ef-
fectifs de paix en juin-juillet.
5° Paiement de dommages dô
guerre d'une somme de 600 mil-
lions âe doU&vs, payables en cinq
années sous forme de marchandi-
ses telles que papier, cellulose,
navires, machinés e{ appareils.
G» Retour à la Russie de Petsamo
et de son district.
7« Si ces conditions sont accep-
tées, le gouvernement soviétique
renoncera à ses revendicatioHs sur
la base .militaire do Hongô, au
sud-ouest de la Finlande.
La Finlande -était dans l'impos-
sibilité d'accepter ces conditions
les charges imposées dépassant de
beaucoup ses capacités et compro-
mettant ainsi sérieusement .son
existence.
En 1939-40, environ un demi mil-
lion de Gavéiiens se réfiigièrent
en Finlande Vibre, pour se sauver
de l'emprise bolehevisîa. Ainsi les
territoires dont 3a Russie s'empara
à la suite de la paix forcée de
19W, furent évacués volontaire-
ment. Après 1941, 390.000 évacués
ont pu retourner dans leur pays
libéré, qu'ils devraient par consé-
quent abandonner pour ̃ s'enfuir
de nouveau. ,Au printemps 1949,
la population carelienne, en sa to-
talité, préféra quitter son pays an-
cestral et se rendre ailleurs en
Finlande pîutôt que de rester sous
la dépendance russe. La nouvelle
ligne frontière, proposée par fa
Russie, empêcherait le retour dans
leur pays dos 150.000 fugitifs caré-
liens gui, jusqu'à présent, n'ont
pas eu la possibilité d'y rentrer
depuis leur migration d'il y .a qua-
tre ans. La Carélie, dont ces Fin-
landais forment la population, est
une des provinces les plus impor-
tantes du pays. A travers son his-
toire elle a été Je rempart de- la
civilisation occidentale contre les
tendances d'expansion moscovite.
Suivant un ancien arrangement
selon lequel un échange de terri-
toires devait avoir lieu en 18Ci, la
Russie a cédé ù la Finlande le
district de Petsamo par un traité
de paix de 1920. Donc la revendi-
cation sur Petsamo aurait plutôt
un caractère d'usurpation terri-
toriale, et en plus Petsamo prive-
rait la Finlande de son unique
port océanique.
Réalisées, les exigences territo-
riales de la Russie auraient pour
conséquence que les voies d'eau
de l'intérieur du pays, d'une im-
portance vitale pour ja vie éceno-
mlque de la Finlande, seraieut
coupées, ce qui déjà suîTiraît pour
disloquer l'unité économique de
la Finlande.
Comme dommages de guerre, la
Russie exigea de la Finlande la
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.32%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.32%.
- Collections numériques similaires Groupe Bayard Groupe Bayard /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Groupe Bayard" or dc.contributor adj "Groupe Bayard")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/3
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k510950r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k510950r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k510950r/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k510950r/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k510950r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k510950r
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k510950r/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest