Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-12-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 30 décembre 1878 30 décembre 1878
Description : 1878/12/30. 1878/12/30.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k460667t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
MMMMCEMBM
~878
ON- S'ADORE
rue des Pi'êt.res-Samt/Germain-1'AuxerroIs, 17.
~ÏHX BE t.'A.B
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris. 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 ir. 80 fr.
Umon postale
européenne. Z~fr. <2fr. 84 ?.
-d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
i.esaDonnemens partent des l" et le de
chaque mois. i t
Pa)p!a, nm numéro 20 cent.
H~ptM~Mmena~am mmméro. 3& eemt.
In JLoMdBewspapeM-eHtoe, 17, Gresham stxeet, G. P. 0.;
MM. MeMzy.M&~tes et G', 1, Finch lane Cornhil!,
E. C. London. MM. W.-tt. Snttth et Son,
186, Strand, W. C. London.
A Bruxelles, à l'O/Kee~ pMMtCtM, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans lesM,
bIlotMques des gares de chemms de fet,jea~
..ÉDITION DE PARIS.
OUR1~11~L nES DÉ ~~S
PCLITtQUESETUTTËMtRES
'j.
MM 5~ MEMBRE
"? ~78
ON S'ABONNE
enBelgi(ïue,cnItaIie,
dans'le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous fes pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
'et dans tous les autres pays,
par renvoi d'une valeur payable à Paris.
Les annonces sont reçues H'
chezMM.)FfMM:hey,IL.amte etC',
8, place de la Bourse,
et au bureau du MCHMAt~ S
elles doivent toujours être agréées par la rédaction.
-
L'échéance du 31 décembre étant~Ia plus
importante de l'année, nos souscriptte~rs
dont l'abonnement expire à cette date
sont priés de le renouveler afin d'éviter
tout retard dans la réception du journal.
PAMS
DIMANCHE 29 DECEMBRE
Huit jours seulement nous séparent des
élections sénatoriales, et il est impossible
de ne pas faire la comparaison entre le
câline qui règne d'un bout de la France à
l'autre et l'agitation inquiète et fiévreuse
qui s'était emparée du pays tout entier
une semaine avant les élections du 14 oc-
tobre 1877. Cinq longs mois qui avaient
été cinq mois de poignante tristesse s'é-
taient écoulés depuis le 16 mai. Chaque
jour avait amené la révélation de quelque
entreprise nouvelle imaginée pour peser
sur la conscience des électeurs.. Tout
avait été mis en pratique entraves
à la liberté de la presse, restrictions
au droit de réunion, poursuites de-
vait les tribunaux pour des délits an-
ciens et pour des délits nouveaux dont
l'invention prouvait tout au moins la fer-
tilité de l'imagination, sinon la science
juridique des hommes qui dirigeaient le
mouvement. Depuis le plus haut degré
de l'échelle gouvernementale jusqu'au
plus bas, tout le monde marchait avec une
ardeur fébrile, et sous aucun régime l'ac-
tion administrative n'avait montré plus
de vigueur et moins de scrupules. Lèpays,
qui avait cru être à jamais débarrassé de
la candidature ofncielle, la voyait re-
naître et en suivait les agissemens avec
plus de stupeur et de dédain que de colère.
Il savait bien qu'il n'avait point de maître,
et comme il n'avait nulle envie de s'en.
donner un, il se montrait fermement décidé
à laisser passer ce tourbillon qui ne pouvait
emporter que ceux qui l'avaient déchaîné,
sans autre préoccupation que d'en abré-
ger la durée. Et lorsque, le 14 octobre, il
eut fait connaître sa volonté de tel)e façon
qu'il ne fut pas possible de s'y tromper,
il se borna, à exprimer sa satisfaction de
sortir enfin de la période sombre et triste
qu'il venait de traverser. Mais c'eût été
trop lui demander que d'exiger qu'il ou-
bliât sur-le-champ les pressions qu'on
avait essayé d'exercer sur lui, les procé-
dés vexatoires auxquels il avait été sou-
mis, et surtout l'humiliation qu'on avait
voulu lui imposer. Cette année, la période
électorale est ouverte depuis trois mois. Le
27 octobre, les conseils municipaux se sont
réunis et ont nommé dans le tiers de là
France des délégués qui le 5 janvier pro-
céderont aux élections sénatoriales. Cette
première opération s'est accomplie avec
une régularité sans précédons. Depuis
lors, le corps électoral chargé de la no-
mination des sénateurs est constitué.
Républicains et réactionnaires ont eu
toute liberté de lui faire connaître leurs
appréciations sur le gouvernement que la
France s'est donné et sur la direction
qu'il convient de lui imprimer. Les uns
et les autres n'y ont pas manqué
ceux-ci oSrant comme gage de ce qu'ils
veulent faire ce qu'ils ont accompli
depuis huit ans; ceux-là ne disant rien,
et pour cause, de ce qu'ils ont tenté
on ne raconte pas volontiers ses dé-
faites lorsqu'on veut entraîner ses trou-
pes au combat et parlant encore moins
de l'avenir qu'ils réservent au pays. Cha–
euh donc a pu se montrer tel qu'il est,
et c'est maintenant aux électeurs à se
prononcer. Ils le feront avec le calme!: <
FEmM M MAL MS MBATS
DU 30 DECEMBRE 1878.
LA SEMAME DRAMATIQUE
THÉÂTRE DE LA PORTE-SA!NT-MART1N
~/s~ du C~~Ke cinq actes et qilatorze ta.Hea.ux de
MM. Dennery et Jules Verne. THEA-
TRE DE LA GAÎTÉ les .S~a~, opé-
rette en quatre actes, de MM. MèHhac
et Halévy, musique de M. OGenba.ch.
LES MATINÉES INTËRNATrONALES de
M."° Marie Dumas. THÉÂTRE De CiiA-
TELET reprise de JXo~oMayo, féerie ea
cinq actes et vingt-cinq iab'eaux, de
MN. Dennery, ClàirTille et Albert Mon-
n!'e.r.
Dans ~'oM~' ~M ~oK~i? qui a fourni une si
longue carrière, l'intérêt reposait sur une
simple gageure. Un Anglais, PbiléàsFogg,
avait parié qu'il accomplirait ce périlleux
voyage en quatre-vingts jours il s'agissait
donc uniquement de Savoir s'il gagnerait
son pari, et c'était une bape assez peu
T1"~ ient pour l'accomplissement
t~ûi ooiïvient pour l'accomplissement
d'un andat aussi grave et sans
qu'on ~puisse accuser le ministère d'avoir
tenté 'exercer une influence directe ou
indirecte sur leurs choix. Il y a quinze
mois, la main du gouvernement était par-
tout désignation des candidats, ordres
impératifs aux foncfjonnaires de tout rang
et de toute attache, faveurs pour ceux
qui pensaient bien, répression inexorable
pour ceux qui pensaient mal. Aussi le
trouble était partout, et jamais le pays n'a
traversé une période de désordre admini-
stratif plus complet que celle du gouverne-
mentdeshommesquiavaientprétendufaire
régner l'ordre moral. Cette comparaison,
dont les traits généraux ne sont assuré-
ment pas exagérés, les électeurs sénato-
riaux la feront. Tous l'ont même déjà
faite, car ce n'est pas sur quelques points
isolés que l'entreprise électorale du 16 mai
a opéré. Le dernier village des Alpes en
a été le témoin aussi bien que les ha-
meaux perdus dans les bruyères de la
Bretagne. Et comment ne seraient-
ils pas frappés de la différence qui
existe entre un gouvernement afîblé, com-
promettant comme à plaisir non seu-
lement son avenir ce qui était peu de
chose mais aussi l'avenir même de
la France s'il avait pu être compromis,
et un gouvernement sage et honnête, res-
pectueux de la volonté de la nation et
n'ayant d'autre souci que sa liberté et
sa grandeur? Le choix des électeurs séna-
toriaux ne saurait être douteux, et le
5 janvier 1879 sera le complément heu-
reux et nécessaire du 14 octobre 1877.
Le nouveau grand-vizir Khérédine Pa-
cha, dont on représentait hier la faveur
comme à son déclin, est fort empressé,
paraît-il, de faire connaître à l'Europe
qu'il n'en est rien, et que même
il est arrivé à obtenir du Sultan
son adhésion au plan général de
réformes attendu déjà depuis si long-
temps r Les valis de toutes les provinces
seraient dorénavant nommés pour cinq ans,
et autant que possible tous les fonctionnai-
res seraient choisis parmi les habitans de
chaque vilayet. Les douanes, les impôts
fonciers et autres revenus seraient affectés
aux travaux publics. Enfin les audiences
des tribunaux seraient publiques et les
~ugemens seraient rendus librement. Les
sujets du Sultan n'obtiendraient-ils satis-
faction que sur ce dernier point, qu'ils
pourraient se considérer comme favorisés
par le destin au delà de toutes leurs es-
pérances. Mais en matière de réformes
c'est surtout en Turquie qu'il y a loin de
la coupe aux lèvres.
fettte BoMrtte <ÏM
emprunt !i 0/& HZ & 98, 93 3/4, 95.
S 0/0 turc. llfr.70.. j
langue ottomane.. ~Sfr.621/2.
Hongrois 6 0/0. 74S/8,9/16.
Egyptiennes 60/0.. 260 & 261 fr. 2S, 260 fr. 621/2
Russe. 863/4.
Nous recevons de notre correspondant
le télégramme suivant
Saint-Pétersbourg, le 28 décembre.
Le ministre des finances continue à s'oc-
cuper de la création de nouvelles ressources
pour l'empire.
n Les recettes des Compagnies de chemins
de fer sur le trafic à grande vitesse, voya-
geurs et marchandises, vont être imposées de
façon à produire au Trésor 7 à 8 minions de
roubles. Quatre autres taxes nouvelles don-
neronU2 à 13 millions. On évalue à 20 mil-
lions ia plus-value des impôts anciens.
Pour le moment, le Trésor a pleinement
assez avec cet accroissement de 40 millions.
solide pour une pièce en cinq actes.
Depuis lors .l'art de voyager_ api-
dément fait des progrès, car les jour-
naux racontaient dernièrement qu'un
Américain venait de faire le même voyage
.avec une notable économie de temps. Le
tour de force de Philéas Fogg n'a plus
rien de bien extraordinaire aujourd'hui.
DaM la nouvelle pièce de la Porte-Saint-
Martin, la. donnée est plus sérieuse et
plus intéressante; il s'agit de retrouver et
de rendre à sa famille un navigateur, le
capitaine Grant, dont on n'a plus d& nou-
velles depuis deux ans et qu'on suppose
avoir fait naufrage quelque part. Mais sur
quel point du globe? voilà ce qu'il iaut
d'abord découvrir.
La pièce étant tirée, comme Z~HOM~e, d'un roman de M. Jules Verne,
je vais raconter le roman et j'indiquerai
ensuite les modiûcations qu'il a dû subir
pour être adapté à la scène. Lord Glenar-
van se promenai), un jour en mer sur gon
yacht le~M~c~M lorsque l'équipage aper-
çut un requin qui suivait le navire. Le
requin étant l'ennemi intime des matelots,
en prendre un est toujours pour eux une
fête. Celui-ci est bientôt hissé à bord et
l'on trouve dans le vaste estomac dé ce
monstre de bon appétit une bouteille~ qui
contient un papier fort avarié par l'humi-
dité, et presque illisible. Lord Glenarvan
parvient cependant à le déchinrer assez
pour comprendre qu'il indique très va-
guement l'endroit où le capitaine Grànt,
jeté a la côte par une tempête, attend
que l'on vienne à son secours. Ce docu-
ment ayant été porté à la connaissance
du public par lès journaux anglais, lord
Glenarvan voit arriver dans son château
!) Les quatre nouveaux impôts sont une
surtaxé de 25 0/0 sur le droit de timbre,
une surtaxe de 40 copeks sur le coton brut
(droits de douanes payables en or), un impôt
sur les primes d'assurance contre l'incendie,
et un droit s.ur les eaux-de vie unes.
s La situation politique au point de vue
extérieur est considérée comme bonne.
téM~rapMe ptrivée.
(Service télégraphique de l'agence Haras.)
Rome, le 29 décembre.
Le Popa~o <'OMmandé a Rome plusieurs préfets pour avoir des
renseignemens détaillés sur les conditions politi-
ques et sociales des principales villes, et pour
donner à ces préfets des instructions en vue
d'une politique uniforme et énergique & l'in-
térieur.
térieur. Berne, le 29 décembre.
Le Conseil fédéral a pris toutes les mesures
pour que l'enquête relative a l'aM~-6'~f soit
poursuivie sans retard.
M'MHH, le 29 décembre.
Le Diario espanol, parlant des menaces qui
sont faites journellement contre la vie des sou-
verains d'Europe, demande une action commune
énergique des différens gouvernemens dans le
but d'assurer la paix sociale.
Constantinople, le 28 décembre, soir.
Seifeddin Effendi, uléma, notable d'un esprit
hbéral et partisan de la révision du Code d'après
la législation française, a été exilé à Aiep.
Les fortifications de Tchataldja sont poussées
activement.
Constantinople, le 28 décembre, soir.
Dans une réponse qu'il a faite au grand-vizir,
le Sultan a déclaré qu'il comptait sur le concours
de tous les fonctionnaires pour l'exécution fidèle
des réformes administratives et pour le nouveau
règlement organique des provinces.
Sur la proposition de la Porte, le Sultan nom-
mera pour cinq années les vatis de tous les vi-
layets.
La Porte nommera.les mutessarifs parmi trois
candidats présentés par le vali.
Les fonctionnaires des provinces seront choisis
autant que possible parmi les habitans de chaque
vilayet.
Le Sultan déclare que la douane, les impots
fonciers et les autres jevenus.seront affectés aux
provinces pour des travaut publics.
Les- séances des tribunaux seront publiques et
les sentences seront rendues librement.
Constahtinople, le 28 décembre, soir.
Oh attend un iradé du Sultan décrétant, sur ta
proposition de Carathéodory Pacha, la 'nomination
d'un deuxième négociateur pour le traité définitif
avec la Russie. Les négociations commenceront
incessamment. v
La Russie n'exigera pas le règlement immé-
diat de l'indemnité de guerre; elle se déclarera
satisfaite par la promesse d'un arrangement ulté-
rieur.
La Grèce a exprimé aux puissances sa satis-
faction pour l'initiative prise par la Turquie dans
la nomination des commissaires turcs chargés de
la délimitation des frontières.
Malgré la résolution prise par la Porte de
garder le district de Janina. la Grèce, pour ne
pas altérer les bonnes relations actuelles, s'en-
tendra directement avec la Turquie et ~évitera,
comme cette dernière, la médiation des puis-
sances.
Constantinople, le 29 décembre.
L'entourage du Sultan est contraire au projet
de Khérédine de convoquer les Chambres.
Il règne & Stamboul une agitation sourde. Le
peuple mécontent voudrait forcer le Sultan à
faire entrer dans l'administration des élémens
franco-anglais.
La Porte inspire aux journaux turcs des arti-
cles qui combattent tout projet d'ingérence étran-
gère.
gère. Vienne, le 29 décembre.
La .B~MM: du ~eM~î conîirme la nouvelle d'après s
laquelle un traité de commerce ayant pour base
le traitement accordé à la nation la plus favorisée
est sur le point d'être conclu entre l'Autriche et
la France.
Semlin, le 29 décembre.
La Skoupchtina a prolongé la suspension des
euets de la loi sur la presse jusqu'au 1" janvier
1880, en maintenant la censure de la police pour
tous les imprimés et les journaux étrangers.
L'Assemblée à voté un crédit de i2,000 fr.
pour quatre nouvelles légations serbes près les
grandes puissances. Le ministre de la guerre a
demandé un crédit supplémentaire de 4 militons
de francs pour former vingt bataillons de troupes
permanentes.
M. ProliakofT, entrepreneur russe, a obtenu la
concession d'un chemin de fer allant de Belgrade
à Alexinatz-Brotzovitz.
Athènes, le 29 décembre.
Il est inexactqueia Grèce, dans lebutdemàin-
tenir de bonnes relations avec la Turquie, soit
disposée à renoncer à Janina dans le cas où la
Porte serait décidée à ne pas céder cette ville à
la Grèce.
d'Ecosse le fils et la fille du marin nau-
fragé, miss Mary Grant et. le jeune Robert,
un enfant de quatorze a quinze ans.
Le lord, qui n'a rien de mieux à faire, se
décide à partir lui-même avec le Z~MMca~
à la recherche du capitaine. Lady Glenar-
van fera partie de l'expédition avec Ro-
bert et miss Mary. Le yacht a déjà gagné
la haute mer .lorsqu'on voit tout à coup
paraître sur le pont un inconnu d'une ap-
parence quelque peu excentrique. C'est
un Français, le savant M. Paganel, mem-
bre de la Société de géographie, qui s'en
va remplir une mission scientifique à Cal-
cutta seulement, comme Paganei est fort
distrait en sa qualité de savant, il s'est
trompé de navire, et, croyant mettre le
pied sur un transatlantique a. bord duquel
sa place était retenue, il s'est, à l'iusu de
tout le monde, installé sur le Z)?MC!?M. Il
est vrai que ses bagages sont à bord du
transatlantique mais ce détail a peu d'im-
portance pour un homme comme Pagaael.
Il expose sa situation avec tant d'esprit,
et de bonae grâce que lord Glenarvan lui
propose de l'accompagner en Amérique.
D'ailleurs, puisqu'il voulait partir pour
les Indes, que ce soient les Indes Orien-
tales ou les Indes Occidentales, cela re-
vient à peu près au même. Ce sont tou-
jours les Indes, et Paganei se laisse sé-
duire par cet argument spécieux.
J'ai oublié de dire que le .pMMeam se di-
rige vers la Patagoaie. C'est là en enet
que par une interprétation erronée du
papier contenu dans la fameuse bouteille
on s'imagine retrouver le capitaine Grant.
Voilà donc le yacht qui jette l'ancré sur
je ne sais quel point de la/cote, et l'équi-
page, avec lord Glenarvan et le savant en
La Grèce, au contraire, est fermement résolue 1
à demander l'exécution littérale de la clause du
traité de Berlin qui concerne la rectification des «
irontiéres turco-grecques. ]
Alger, le 29 décembre.
La quarantaine sur les provenances du Maroc i
vient d'être levée à Gibraltar et dans les ports <
espagnols. j
Bruxelles, le 29 décembre.
Une lettre pastorale collective des évêques bel- ]
ges s'attache à signaler au pays le danger des
projets d'enseignement laïque réclamé par les I
libéraux, r
Les écrits de M. de Bismarck sont déjà
nombreux. Il y ajoutera sans doute en-
core bien des pages, et l'on finira par tout
y trouver, comme dans laThomas d'Aquin. Le recueil en aura
même plus de prix pour les, lecteurs qui
se piquent d'être des hommes pratiques,
car selon les temps et les circonstances
il y aura successivement traité du pour
et du contre; et par exemple, après avoir
paru incliner vers le libre-échange absolu,
pour la plus grande gloire de l'Allemagne,
pour cette plus grande gloire encore le
voici qui, dans sa dernière lettre au Con-
seil fédéral, semble se retourner vers les
théories au moins à demi protectionnis-
tes du ~~MM M~M~ ~eoMom~ poM-
~M6 de Liszt.
On en est ravi parmi les adversaires de
la liberté du commerce qui depuis deux ans
se donnent tant de mouvement en France
et ailleurs. M. de Bismarck leur est une
recrue précieuse. Il parle d'or. Nul ne
peut mettre en doute son expérience des
grandes anaires nul non plus son dé-
vouement aux grands intérêts de sa pa-
trie. S'il se prononce donc pour le relè-
vement des barrières de douane, c'est
évidemment parce que les faits lui
ont parlé, et nous devrions tous le louer
de n'être pas homme à repousser les le-
çons qu'ils donnent au monde. Le louer,
puis l'imiter, cela va sans dire.
Qu'y a-t-il pourtant dans ce nouveau
manifeste ? Une< apologie systématique de
la protection ? Nous l'y cherchons sans
la trouver. L'économiste omnipotent ne
déserte même pas le terrain du libre-
échange. Il n'examine pas, dit-il, la ques-
tion de savoir si le libre-échange absolu
ne serait pas conforme aux intérêts per-
manens et durables de l'Allemagne, ce
qui nous permet de penser qu'il n'a qu'une
très médiocre coniitmce dans les avanta-
ges d'une limitation quelconque de la
liberté du commerce. Il prévoit même
le cas; sans s'en effrayer du reste, où
la réforme des douanes allemandes aurait
pour enet de restreindre à l'étranger l'é-
coulement des produits de l'industrie de
l'Allemagne, et il n'a point l'air de se dis-
simuler la faiblesse des argumens qu'il
emploie pour donner aux simples consom-
mateurs l'assurance qu'ils ne pâtiront pas
de la cherté dont ils vont être appelés à
faire les frais. Jamais homme d'Etat
n'aura été, en somme, moins persuadé de
la bonté finale des mesures qu'il propose.
Aussi ne les propose-t-il qu'en répétant
les deux raisonnemens qui en ce mo-
ment-ci font le tour de l'Europe pour
servir de justification ù. tous les projets
des protectionnistes. Et voici le premier.
Ce n'est pas lui, M. de Bismarck, qui au-
raif voulu donner l'exemple d'une restric-
tion, si légère qu'elle fût, de l'essor du
commerce universel mais l'Allemagne
est bien obligée de prendre ses précau-
tions. Les précautions sont indispensables
c< tant que la plupart des pays avec les-
M quels notre position et notre situation
H nous forcent à entrer en relations s'en-
N tourent de douanes et manifestent une
H tendance à augmenter encore les droits
N perçus par eux. a Voilà qui est bien en-
tête, qui se lance à travers les pampas. II
serait f~rt long d'énumérer par le menu
toutes les aventures de nos nardis explo-
rateurs ils en ont de toute espèce, et
plus que n'en demanderait le voyageur le
plus romanesque. L'homme blasé de la
pièce de Duvert trouverait lui-même qu'il
y en a trop, surtout s'il se voyait enlevé
dans les airs par un condor, comme cela
arrive au jeune Robert ajoutez à cet en-
lèvement un tremblement de terre, une
inondation, un incendie, les tourmens de
la faim et de la soif; et la poursuite achar-
née d'une bande de loups. Heureusement,
nos aventuriers ont pour guide un Pata-
gon gigantesque, nommé Thalcave, aussi
grand de cœur que de taille, qui parvient
à les tirer d'auaire.
Avec tout cela on ce trouve aucun in-
dice du capitaine. Le savant Paganel,
après avoir examiné de nouveau le pré-
cieux papier qui met une bien mauvaise
volonté à se laisser arracher son secret,
reste convaincu que Grant ne peut être
qu'en Australie où il sera tombé entre les
mains des indigènes qui l'auront emmené
dans l'intérieur des terres. C'est clair
comme le jour, et il fallait être aveugle
pour ne pas le voir. Go ~M~ Le Z'MMc~
reprend la mer avec une nouvelle ar-
deur et conduit tout son monde à
Melbourne à travers les péri! s d'une lon-
gue navigation. Vingt fois il est sur le
point de se briser sur des récifs, mais en-
fin il arrive. Lord Glenarvan et ses com-
pagnons entreprennent aussitôt une nou-
velle exploration, mais cette fois ils n'ont
plus pour guide le magnanime Patagon
Tha.lcave, qui n'a voulu accepter aucune
rémunération de ses services et s'est
tendu, car, Dieu merci! l'argument fait
assez de bruit de tous les côtés. Personne
ne sera coupable des erreurs qui pourront
être commises ce sera toujours le voisin
Personne enfin ne veut qu'on lui fasse un
crime d'avoir commencé, et chacun com-
mence, afin d'être bien gardé. Nous ne
voulons pas dire de nous-mêmes plus de
mal qu'il ne convient; mais enfin, nous
pourrions bien en France nous reprocher
d'avoir contribué tout particulièrement a
propager cette espèce d'épidémie générale
de défiance; et, si nous n'avions pas feint
d'avoir si grand'peur de représailles et de
mesures de défense imaginaires, M. de
Bismarck n'aurait probablemement pas
si aisément pris son parti de demander
80 ou 90 millions de plus aux tarifs doua-
niers de son pays.
L'autre raisonnement en faveur est celui-
ci Sans contredit, le relèvement des droits
de douane est une mauvaise chose, et en
se généralisant il a pour résultat certain
de réduire la quantité de travail et de
production de tous les peuples à la fois.
Aussi n'est-ce que pour un temps qu'on
s'y résigne. Le système ne fait d'il-
lusion à personne, et nul ne prétend que
le mieux ne serait pas, même pour le
développement de la richesse particu-
lière de chaque Etat, de communiquer au
travail, à la production et aux échanges
une activité nouvelle. On n'a pas d'autre
désir au fond. Seulement, lorsque les
traités de commerce qui ont lié entre eux
tous les ateliers et tous les marchés de
l'Europe arrivent à échéance, il est de la
plus simple prudence et de l'habileté !a plus
élémentaire de tenir chacun la dragée
haute à son voisin et M. de Bismarck
n'a garde, en terminant sa lettre, de ne
pas s'emparer pour son compte d'un argu-
ment qui tient une si grande place dans
l'exposé des motifs de notre projet de loi
portant établissement d'un nouveau tarif
général des douanes.
Il est vraiment curieux de voir ainsi
tous les peuples commerçans, ou du
moins presque tous, se faire de ces me-
naces, quand au fond de leurs intentions
se retrouve uniformément le même désir
de continuer, toujours sur le même pied,
des relations qui leur ont valu à tous un
surcroîtinespéréderichesse,etdelesvoir, à
force de prudence et d'habileté prétendue,
s'exposer à l'obligation de les interrompre.
Faudra-t-il en arriver là? Et aurons-nous
réellement une si grande appréhension
d'être dupes les uns des autres que nous
devions tomber dans la duperie univer-
selle la plus fâcheuse, en décidant que
les traités de commerce seront ajournés
jusqu'à l'on ne sait plus quelles calendes? '?
M. de Bismarck ne s'en cache pas. Tous
ces débats lui paraissent un peu puérils.
Il a pris ce parti comme il en aurait pris
un autre. Peu lui importerait, en défini-
tive, que les 1,750 millions de marchan-
dises entrant chez lui en franchise paient
ou ne paient pas la taxation de 5 0/0 à
laquelle il demande au Conseil fédéral de
les soumettre. Qu'on lui donne à la place
un impôt moins discutable, il ne s'y op-
poserait pas. L'essentiel pour lui, et
même l'unique but de sa politique écono-
que d'à présent, c'est de trouver un
revenu supplémentaire de 80 ou 90 mil-
lions pour que le budget de l'empire soit
moins gêné qu'il ne l'est. La question des
douanes se trouve placée là par hasard, et
il fait peu de cas du secours que pourront
lui prêter ou lui refuser, pour la résoudre,
l'essaim des docteurs de* l'économie po-
litique historique et du socialisme en
chaire qui pullulent en AUemagne. Nos
protectionnistes peuvent donc voir qu'ils
auraient tort de trop se féliciter de l'allié
qui leur arrive. Il ne s'occupe nullement
contenté de répondre « J'ai tout fait par
amiLié parole remarquable par laquelle
ce sauvage voulait faire rougir les guides
civilisés de l'ancien et du Nouveau-
Monde. Nos voyageurs sont conduits par
un scélérat nommé Ayrton, un des traî-
tres les plus noirs qu'on ait jamais vus
dans aucun mélodrame. Ce n'est pas Ayr-
ton qui imiterait le désintéressement de
Thalcave, car, de crainte peut-être que ses
services ne soient pas assez bien payés,
il a formé le projet de se payer lui-même
en enlevant le Z~MMC~a pour se livrer à la
piraterie avec un équipage de convicts.
Il est vrai que Ayrton est un Anglais et
non point un enfant de la nature, un
vrai Patagon.
Ayrton commence par égarer ses voya-
geurs il empoisonne leurs bœufs et leurs
chevaux, il embourbe leur chariot et il
finit par les laisser seuls, sans armes et
sans vivres, au milieu du désert. La si-
tuation est embarrassante; comment en
sortir? La côte est encore éloignée de
trente lieues. Lord Glenar van se met réso-
lument en marche avec sa troupe, espé-
rant rejoindre le Z~M~caM avant Ayrton.
Vain espoir! le yacht a disparu, et nos
gens, ne songeant plus qu'à regagner
l'Angleterre, sont trop heureux de pren-
dre passage à bord d'un lourd caboteur
qui doit les conduire à Auckland et
qui naturellement fait naufrage avant
d'arriver au port. Les malheureux voya-
geurs gagnent pourtant la terre sur un
radeau, mais c'est pour tomber entre
les mains des sauvages de la Nouvelle-
Zélande qui s'apprêtent à les mettre à la
broche selon la coutume du pays. Com-
ment parviennent-ils à s'échapper? C'est
d'eux, et sa taxe de 5 0/0 n'est pas d'ail-
leurs l'idéal de leurs rêves.
Le budget fédéral de l'empire, nous le
savons en enet, n'a pas de moyens d'exis-
tence bien déterminés. Il n'a pas d'é-
quilibre, constitué comme il l'est, et il
faut tous les ans le régler par des contin-
gens matriculaires demandés aux différena
Etats, dont le total cette année-ci dépassait
120 millions de francs. M. de Bismarck lui
voudrait une assise solide et fixe. Il
croit la trouver dans les droits de
douane. Nous dérangerions peut-être ses
nouveaux calculs si nous cessions d'en-
tretenir nous-mêmes en Europe la
croyance que les droits de douane sur-
élevés vont devenir une recette pour tous
les budgets qui figurent dans les annuai-
res, au risque de diminuer partout la ri-
chesse effective de toutes les nations;
PAUL BOITEAU.
La question hellénique vient de faire
un premier pas vers sa solution. Grâce
aux démarches actives et incessantes de
notre ambassadeur à Constantinople, aux-
quelles les déclarations faites en der-
nier lieu dans le Sénat par l'honorable
M. Waddington sont venues donner une
nouvelle force, la Porte s'est enfin déci-
dée à notifier au cabinet d'Athènes la no-
mination de commissaires chargés de,
la délimitation des nouvelles frontières.
Ces commissaires se trouvent déjà sur les
lieux ce sont Moukhtar Pacha, Vahan
ESendi et Abddin Bey. Moukhtar Pacha,
connu déjàparsa campagne enAsie-Mineure
contre les Russes et plus récemment encore
par la mission pacifique qu'il a remplie
en Crète, a révélé dans ces deux circon-
stances les qualités d'un bon général et
les aptitudes d'un habile négociateur.
Vahan Effendi est un Arménien fonction-
~naire de la Porte. Il y a deux ans,
le gouvernement l'envoyait à Saloni-
que, où venait d'éclater une émeute,
pour châtier les assassins du con-
sul de France. Quant à Abddin Bey, il
passe pour avoir une parfaite connais-
sance dos localités, étant lui-même natif
de la Thëssalie ou de l'Epire. De son côté,
le gouvernement hellénique a désigné des
commissaires qui iront rejoindre les délé-
gués ottomans. Leur tâche est tout indi-
quée ils devront étudier sur les lieux
mêmes la question de la délimitation des
frontières et arrêter la nouvelle ligne de
démarcation entre les deux pays. Mais, si
simple que la tâche paraisse, nous incli-
nons à croire qu'elle ne sera pas remplie.
~ur cette question, les intérêts des deux
pays sont si divisés et. les instructions
données par les deux gouvernemens à
leurs commissaires sont elles-mêmes si
différentes, que tout accord semble impos-
sible. Tandis que les commissaires turcs,
se conformant en cela à leurs instrun~
tiens, verront dans chaque concession un
danger menaçant pour la sécurité de l'em-
pire, les commissaires grecs se borneront
à demander l'exécution pure et simple des
résolutions adoptées par le Congrès de
Berlin dans sa séance du 5 juillet. On
sait que le Congrès avait alors émis l'avis
que la vallée de Salamyrias sur le versant
de la mer Egée et celle de.Kalamas du
côté de la mer Ionienne devaient for-
mer la nouvelle frontière entre la
Turquie et la Grèce. Ce tracé indiquait
en même temps au cabinet d'Athènes la
ligne de conduite qu'il avait à suivre dans
ses négociations avec la Porte. Il n'est
donc pas admissible que le gouvernement
hellénique prenne aujourd'hui l'initiative
d'un nouvel arrangement, et tout porte à
croire qu'il s'en rapportera plutôt à la mé-
diation des puissances et aux résolutions
une longue histoire que je ne vous ra-
conterai pas. Toujours est-il que nous les
revoyons en mer sur une embarcation
poursuivie par les pirogues des sauvages.
Ils vont même être atteints lorsqu'un
coup de canon tiré fort à propos épou-
vante les cannibales qui abandonnent
leur proie. Et pour comble de bonheur
c'est le -CMMMM lui-même qui a tiré ce
coup de canon, le Z~KMM qui, grâce à un
ordre de route mal transcrit par le dis-
trait M. Paganel, était à ctoiser sur les
côtes de la Nouvelle-Zélande lorsque
lord Glenarvan l'attendait dans les en-
virons de Melbourne. C'est ainsi que
les distractions du savant profitent a ses
amis.
JM ce n'est pas tout. Le lendemain, au
point du jour, le~M~~M se trouve en vue
d'une petite île que l'on croit déserte,
l'île Tabor. On aperçoit un homme qui
fait des signaux du haut. d'un rocher, et
cet homme c'est justement le capitaine
Grant. On ne le trouvait pas quand on le
cherchait, et on le trouve au moment où
l'on ne songeait plus à lui.
Ce roman a dû subir d'assez nom-
breuses modifications pour être trans-
porté à la scène. M. Dennery, qui est un
homme habile, a parfaitement compris que
pour intéresser le public aux recherches
entreprises dans le but de retrouver le
capitaine Grant il fallait commencer par
montrer ce digne capitaine que dans le
roman on ne voit qu'à la fin. Le premier
tableau représente donc le naufrage de
Grant sur les côtes de l'île Tabor, nau-
frage compliqué d'une révolte de sesma-
telots. A partir de ce moment on ne le perd
jamais entièrement de .vue; on est tantO
~878
ON- S'ADORE
rue des Pi'êt.res-Samt/Germain-1'AuxerroIs, 17.
~ÏHX BE t.'A.B
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris. 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 ir. 80 fr.
Umon postale
européenne. Z~fr. <2fr. 84 ?.
-d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
i.esaDonnemens partent des l" et le de
chaque mois. i t
Pa)p!a, nm numéro 20 cent.
H~ptM~Mmena~am mmméro. 3& eemt.
In JLoMd
MM. MeMzy.M&~tes et G', 1, Finch lane Cornhil!,
E. C. London. MM. W.-tt. Snttth et Son,
186, Strand, W. C. London.
A Bruxelles, à l'O/Kee~ pMMtCtM, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans lesM,
bIlotMques des gares de chemms de fet,jea~
..ÉDITION DE PARIS.
OUR1~11~L nES DÉ ~~S
PCLITtQUESETUTTËMtRES
'j.
MM 5~ MEMBRE
"? ~78
ON S'ABONNE
enBelgi(ïue,cnItaIie,
dans'le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous fes pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
'et dans tous les autres pays,
par renvoi d'une valeur payable à Paris.
Les annonces sont reçues H'
chezMM.)FfMM:hey,IL.amte etC',
8, place de la Bourse,
et au bureau du MCHMAt~ S
elles doivent toujours être agréées par la rédaction.
-
L'échéance du 31 décembre étant~Ia plus
importante de l'année, nos souscriptte~rs
dont l'abonnement expire à cette date
sont priés de le renouveler afin d'éviter
tout retard dans la réception du journal.
PAMS
DIMANCHE 29 DECEMBRE
Huit jours seulement nous séparent des
élections sénatoriales, et il est impossible
de ne pas faire la comparaison entre le
câline qui règne d'un bout de la France à
l'autre et l'agitation inquiète et fiévreuse
qui s'était emparée du pays tout entier
une semaine avant les élections du 14 oc-
tobre 1877. Cinq longs mois qui avaient
été cinq mois de poignante tristesse s'é-
taient écoulés depuis le 16 mai. Chaque
jour avait amené la révélation de quelque
entreprise nouvelle imaginée pour peser
sur la conscience des électeurs.. Tout
avait été mis en pratique entraves
à la liberté de la presse, restrictions
au droit de réunion, poursuites de-
vait les tribunaux pour des délits an-
ciens et pour des délits nouveaux dont
l'invention prouvait tout au moins la fer-
tilité de l'imagination, sinon la science
juridique des hommes qui dirigeaient le
mouvement. Depuis le plus haut degré
de l'échelle gouvernementale jusqu'au
plus bas, tout le monde marchait avec une
ardeur fébrile, et sous aucun régime l'ac-
tion administrative n'avait montré plus
de vigueur et moins de scrupules. Lèpays,
qui avait cru être à jamais débarrassé de
la candidature ofncielle, la voyait re-
naître et en suivait les agissemens avec
plus de stupeur et de dédain que de colère.
Il savait bien qu'il n'avait point de maître,
et comme il n'avait nulle envie de s'en.
donner un, il se montrait fermement décidé
à laisser passer ce tourbillon qui ne pouvait
emporter que ceux qui l'avaient déchaîné,
sans autre préoccupation que d'en abré-
ger la durée. Et lorsque, le 14 octobre, il
eut fait connaître sa volonté de tel)e façon
qu'il ne fut pas possible de s'y tromper,
il se borna, à exprimer sa satisfaction de
sortir enfin de la période sombre et triste
qu'il venait de traverser. Mais c'eût été
trop lui demander que d'exiger qu'il ou-
bliât sur-le-champ les pressions qu'on
avait essayé d'exercer sur lui, les procé-
dés vexatoires auxquels il avait été sou-
mis, et surtout l'humiliation qu'on avait
voulu lui imposer. Cette année, la période
électorale est ouverte depuis trois mois. Le
27 octobre, les conseils municipaux se sont
réunis et ont nommé dans le tiers de là
France des délégués qui le 5 janvier pro-
céderont aux élections sénatoriales. Cette
première opération s'est accomplie avec
une régularité sans précédons. Depuis
lors, le corps électoral chargé de la no-
mination des sénateurs est constitué.
Républicains et réactionnaires ont eu
toute liberté de lui faire connaître leurs
appréciations sur le gouvernement que la
France s'est donné et sur la direction
qu'il convient de lui imprimer. Les uns
et les autres n'y ont pas manqué
ceux-ci oSrant comme gage de ce qu'ils
veulent faire ce qu'ils ont accompli
depuis huit ans; ceux-là ne disant rien,
et pour cause, de ce qu'ils ont tenté
on ne raconte pas volontiers ses dé-
faites lorsqu'on veut entraîner ses trou-
pes au combat et parlant encore moins
de l'avenir qu'ils réservent au pays. Cha–
euh donc a pu se montrer tel qu'il est,
et c'est maintenant aux électeurs à se
prononcer. Ils le feront avec le calme!: <
FEmM M MAL MS MBATS
DU 30 DECEMBRE 1878.
LA SEMAME DRAMATIQUE
THÉÂTRE DE LA PORTE-SA!NT-MART1N
~/s~ du C~~Ke cinq actes et qilatorze ta.Hea.ux de
MM. Dennery et Jules Verne. THEA-
TRE DE LA GAÎTÉ les .S~a~, opé-
rette en quatre actes, de MM. MèHhac
et Halévy, musique de M. OGenba.ch.
LES MATINÉES INTËRNATrONALES de
M."° Marie Dumas. THÉÂTRE De CiiA-
TELET reprise de JXo~oMayo, féerie ea
cinq actes et vingt-cinq iab'eaux, de
MN. Dennery, ClàirTille et Albert Mon-
n!'e.r.
Dans ~'oM~' ~M ~oK~i? qui a fourni une si
longue carrière, l'intérêt reposait sur une
simple gageure. Un Anglais, PbiléàsFogg,
avait parié qu'il accomplirait ce périlleux
voyage en quatre-vingts jours il s'agissait
donc uniquement de Savoir s'il gagnerait
son pari, et c'était une bape assez peu
T1"~ ient pour l'accomplissement
t~ûi ooiïvient pour l'accomplissement
d'un andat aussi grave et sans
qu'on ~puisse accuser le ministère d'avoir
tenté 'exercer une influence directe ou
indirecte sur leurs choix. Il y a quinze
mois, la main du gouvernement était par-
tout désignation des candidats, ordres
impératifs aux foncfjonnaires de tout rang
et de toute attache, faveurs pour ceux
qui pensaient bien, répression inexorable
pour ceux qui pensaient mal. Aussi le
trouble était partout, et jamais le pays n'a
traversé une période de désordre admini-
stratif plus complet que celle du gouverne-
mentdeshommesquiavaientprétendufaire
régner l'ordre moral. Cette comparaison,
dont les traits généraux ne sont assuré-
ment pas exagérés, les électeurs sénato-
riaux la feront. Tous l'ont même déjà
faite, car ce n'est pas sur quelques points
isolés que l'entreprise électorale du 16 mai
a opéré. Le dernier village des Alpes en
a été le témoin aussi bien que les ha-
meaux perdus dans les bruyères de la
Bretagne. Et comment ne seraient-
ils pas frappés de la différence qui
existe entre un gouvernement afîblé, com-
promettant comme à plaisir non seu-
lement son avenir ce qui était peu de
chose mais aussi l'avenir même de
la France s'il avait pu être compromis,
et un gouvernement sage et honnête, res-
pectueux de la volonté de la nation et
n'ayant d'autre souci que sa liberté et
sa grandeur? Le choix des électeurs séna-
toriaux ne saurait être douteux, et le
5 janvier 1879 sera le complément heu-
reux et nécessaire du 14 octobre 1877.
Le nouveau grand-vizir Khérédine Pa-
cha, dont on représentait hier la faveur
comme à son déclin, est fort empressé,
paraît-il, de faire connaître à l'Europe
qu'il n'en est rien, et que même
il est arrivé à obtenir du Sultan
son adhésion au plan général de
réformes attendu déjà depuis si long-
temps r Les valis de toutes les provinces
seraient dorénavant nommés pour cinq ans,
et autant que possible tous les fonctionnai-
res seraient choisis parmi les habitans de
chaque vilayet. Les douanes, les impôts
fonciers et autres revenus seraient affectés
aux travaux publics. Enfin les audiences
des tribunaux seraient publiques et les
~ugemens seraient rendus librement. Les
sujets du Sultan n'obtiendraient-ils satis-
faction que sur ce dernier point, qu'ils
pourraient se considérer comme favorisés
par le destin au delà de toutes leurs es-
pérances. Mais en matière de réformes
c'est surtout en Turquie qu'il y a loin de
la coupe aux lèvres.
fettte BoMrtte <ÏM
emprunt !i 0/& HZ & 98, 93 3/4, 95.
S 0/0 turc. llfr.70.. j
langue ottomane.. ~Sfr.621/2.
Hongrois 6 0/0. 74S/8,9/16.
Egyptiennes 60/0.. 260 & 261 fr. 2S, 260 fr. 621/2
Russe. 863/4.
Nous recevons de notre correspondant
le télégramme suivant
Saint-Pétersbourg, le 28 décembre.
Le ministre des finances continue à s'oc-
cuper de la création de nouvelles ressources
pour l'empire.
n Les recettes des Compagnies de chemins
de fer sur le trafic à grande vitesse, voya-
geurs et marchandises, vont être imposées de
façon à produire au Trésor 7 à 8 minions de
roubles. Quatre autres taxes nouvelles don-
neronU2 à 13 millions. On évalue à 20 mil-
lions ia plus-value des impôts anciens.
Pour le moment, le Trésor a pleinement
assez avec cet accroissement de 40 millions.
solide pour une pièce en cinq actes.
Depuis lors .l'art de voyager_ api-
dément fait des progrès, car les jour-
naux racontaient dernièrement qu'un
Américain venait de faire le même voyage
.avec une notable économie de temps. Le
tour de force de Philéas Fogg n'a plus
rien de bien extraordinaire aujourd'hui.
DaM la nouvelle pièce de la Porte-Saint-
Martin, la. donnée est plus sérieuse et
plus intéressante; il s'agit de retrouver et
de rendre à sa famille un navigateur, le
capitaine Grant, dont on n'a plus d& nou-
velles depuis deux ans et qu'on suppose
avoir fait naufrage quelque part. Mais sur
quel point du globe? voilà ce qu'il iaut
d'abord découvrir.
La pièce étant tirée, comme Z~HOM~e, d'un roman de M. Jules Verne,
je vais raconter le roman et j'indiquerai
ensuite les modiûcations qu'il a dû subir
pour être adapté à la scène. Lord Glenar-
van se promenai), un jour en mer sur gon
yacht le~M~c~M lorsque l'équipage aper-
çut un requin qui suivait le navire. Le
requin étant l'ennemi intime des matelots,
en prendre un est toujours pour eux une
fête. Celui-ci est bientôt hissé à bord et
l'on trouve dans le vaste estomac dé ce
monstre de bon appétit une bouteille~ qui
contient un papier fort avarié par l'humi-
dité, et presque illisible. Lord Glenarvan
parvient cependant à le déchinrer assez
pour comprendre qu'il indique très va-
guement l'endroit où le capitaine Grànt,
jeté a la côte par une tempête, attend
que l'on vienne à son secours. Ce docu-
ment ayant été porté à la connaissance
du public par lès journaux anglais, lord
Glenarvan voit arriver dans son château
!) Les quatre nouveaux impôts sont une
surtaxé de 25 0/0 sur le droit de timbre,
une surtaxe de 40 copeks sur le coton brut
(droits de douanes payables en or), un impôt
sur les primes d'assurance contre l'incendie,
et un droit s.ur les eaux-de vie unes.
s La situation politique au point de vue
extérieur est considérée comme bonne.
téM~rapMe ptrivée.
(Service télégraphique de l'agence Haras.)
Rome, le 29 décembre.
Le Popa~o <'OMmandé a Rome plusieurs préfets pour avoir des
renseignemens détaillés sur les conditions politi-
ques et sociales des principales villes, et pour
donner à ces préfets des instructions en vue
d'une politique uniforme et énergique & l'in-
térieur.
térieur. Berne, le 29 décembre.
Le Conseil fédéral a pris toutes les mesures
pour que l'enquête relative a l'aM~-6'~f soit
poursuivie sans retard.
M'MHH, le 29 décembre.
Le Diario espanol, parlant des menaces qui
sont faites journellement contre la vie des sou-
verains d'Europe, demande une action commune
énergique des différens gouvernemens dans le
but d'assurer la paix sociale.
Constantinople, le 28 décembre, soir.
Seifeddin Effendi, uléma, notable d'un esprit
hbéral et partisan de la révision du Code d'après
la législation française, a été exilé à Aiep.
Les fortifications de Tchataldja sont poussées
activement.
Constantinople, le 28 décembre, soir.
Dans une réponse qu'il a faite au grand-vizir,
le Sultan a déclaré qu'il comptait sur le concours
de tous les fonctionnaires pour l'exécution fidèle
des réformes administratives et pour le nouveau
règlement organique des provinces.
Sur la proposition de la Porte, le Sultan nom-
mera pour cinq années les vatis de tous les vi-
layets.
La Porte nommera.les mutessarifs parmi trois
candidats présentés par le vali.
Les fonctionnaires des provinces seront choisis
autant que possible parmi les habitans de chaque
vilayet.
Le Sultan déclare que la douane, les impots
fonciers et les autres jevenus.seront affectés aux
provinces pour des travaut publics.
Les- séances des tribunaux seront publiques et
les sentences seront rendues librement.
Constahtinople, le 28 décembre, soir.
Oh attend un iradé du Sultan décrétant, sur ta
proposition de Carathéodory Pacha, la 'nomination
d'un deuxième négociateur pour le traité définitif
avec la Russie. Les négociations commenceront
incessamment. v
La Russie n'exigera pas le règlement immé-
diat de l'indemnité de guerre; elle se déclarera
satisfaite par la promesse d'un arrangement ulté-
rieur.
La Grèce a exprimé aux puissances sa satis-
faction pour l'initiative prise par la Turquie dans
la nomination des commissaires turcs chargés de
la délimitation des frontières.
Malgré la résolution prise par la Porte de
garder le district de Janina. la Grèce, pour ne
pas altérer les bonnes relations actuelles, s'en-
tendra directement avec la Turquie et ~évitera,
comme cette dernière, la médiation des puis-
sances.
Constantinople, le 29 décembre.
L'entourage du Sultan est contraire au projet
de Khérédine de convoquer les Chambres.
Il règne & Stamboul une agitation sourde. Le
peuple mécontent voudrait forcer le Sultan à
faire entrer dans l'administration des élémens
franco-anglais.
La Porte inspire aux journaux turcs des arti-
cles qui combattent tout projet d'ingérence étran-
gère.
gère. Vienne, le 29 décembre.
La .B~MM: du ~eM~î conîirme la nouvelle d'après s
laquelle un traité de commerce ayant pour base
le traitement accordé à la nation la plus favorisée
est sur le point d'être conclu entre l'Autriche et
la France.
Semlin, le 29 décembre.
La Skoupchtina a prolongé la suspension des
euets de la loi sur la presse jusqu'au 1" janvier
1880, en maintenant la censure de la police pour
tous les imprimés et les journaux étrangers.
L'Assemblée à voté un crédit de i2,000 fr.
pour quatre nouvelles légations serbes près les
grandes puissances. Le ministre de la guerre a
demandé un crédit supplémentaire de 4 militons
de francs pour former vingt bataillons de troupes
permanentes.
M. ProliakofT, entrepreneur russe, a obtenu la
concession d'un chemin de fer allant de Belgrade
à Alexinatz-Brotzovitz.
Athènes, le 29 décembre.
Il est inexactqueia Grèce, dans lebutdemàin-
tenir de bonnes relations avec la Turquie, soit
disposée à renoncer à Janina dans le cas où la
Porte serait décidée à ne pas céder cette ville à
la Grèce.
d'Ecosse le fils et la fille du marin nau-
fragé, miss Mary Grant et. le jeune Robert,
un enfant de quatorze a quinze ans.
Le lord, qui n'a rien de mieux à faire, se
décide à partir lui-même avec le Z~MMca~
à la recherche du capitaine. Lady Glenar-
van fera partie de l'expédition avec Ro-
bert et miss Mary. Le yacht a déjà gagné
la haute mer .lorsqu'on voit tout à coup
paraître sur le pont un inconnu d'une ap-
parence quelque peu excentrique. C'est
un Français, le savant M. Paganel, mem-
bre de la Société de géographie, qui s'en
va remplir une mission scientifique à Cal-
cutta seulement, comme Paganei est fort
distrait en sa qualité de savant, il s'est
trompé de navire, et, croyant mettre le
pied sur un transatlantique a. bord duquel
sa place était retenue, il s'est, à l'iusu de
tout le monde, installé sur le Z)?MC!?M. Il
est vrai que ses bagages sont à bord du
transatlantique mais ce détail a peu d'im-
portance pour un homme comme Pagaael.
Il expose sa situation avec tant d'esprit,
et de bonae grâce que lord Glenarvan lui
propose de l'accompagner en Amérique.
D'ailleurs, puisqu'il voulait partir pour
les Indes, que ce soient les Indes Orien-
tales ou les Indes Occidentales, cela re-
vient à peu près au même. Ce sont tou-
jours les Indes, et Paganei se laisse sé-
duire par cet argument spécieux.
J'ai oublié de dire que le .pMMeam se di-
rige vers la Patagoaie. C'est là en enet
que par une interprétation erronée du
papier contenu dans la fameuse bouteille
on s'imagine retrouver le capitaine Grant.
Voilà donc le yacht qui jette l'ancré sur
je ne sais quel point de la/cote, et l'équi-
page, avec lord Glenarvan et le savant en
La Grèce, au contraire, est fermement résolue 1
à demander l'exécution littérale de la clause du
traité de Berlin qui concerne la rectification des «
irontiéres turco-grecques. ]
Alger, le 29 décembre.
La quarantaine sur les provenances du Maroc i
vient d'être levée à Gibraltar et dans les ports <
espagnols. j
Bruxelles, le 29 décembre.
Une lettre pastorale collective des évêques bel- ]
ges s'attache à signaler au pays le danger des
projets d'enseignement laïque réclamé par les I
libéraux, r
Les écrits de M. de Bismarck sont déjà
nombreux. Il y ajoutera sans doute en-
core bien des pages, et l'on finira par tout
y trouver, comme dans la
même plus de prix pour les, lecteurs qui
se piquent d'être des hommes pratiques,
car selon les temps et les circonstances
il y aura successivement traité du pour
et du contre; et par exemple, après avoir
paru incliner vers le libre-échange absolu,
pour la plus grande gloire de l'Allemagne,
pour cette plus grande gloire encore le
voici qui, dans sa dernière lettre au Con-
seil fédéral, semble se retourner vers les
théories au moins à demi protectionnis-
tes du ~~MM M~M~ ~eoMom~ poM-
~M6 de Liszt.
On en est ravi parmi les adversaires de
la liberté du commerce qui depuis deux ans
se donnent tant de mouvement en France
et ailleurs. M. de Bismarck leur est une
recrue précieuse. Il parle d'or. Nul ne
peut mettre en doute son expérience des
grandes anaires nul non plus son dé-
vouement aux grands intérêts de sa pa-
trie. S'il se prononce donc pour le relè-
vement des barrières de douane, c'est
évidemment parce que les faits lui
ont parlé, et nous devrions tous le louer
de n'être pas homme à repousser les le-
çons qu'ils donnent au monde. Le louer,
puis l'imiter, cela va sans dire.
Qu'y a-t-il pourtant dans ce nouveau
manifeste ? Une< apologie systématique de
la protection ? Nous l'y cherchons sans
la trouver. L'économiste omnipotent ne
déserte même pas le terrain du libre-
échange. Il n'examine pas, dit-il, la ques-
tion de savoir si le libre-échange absolu
ne serait pas conforme aux intérêts per-
manens et durables de l'Allemagne, ce
qui nous permet de penser qu'il n'a qu'une
très médiocre coniitmce dans les avanta-
ges d'une limitation quelconque de la
liberté du commerce. Il prévoit même
le cas; sans s'en effrayer du reste, où
la réforme des douanes allemandes aurait
pour enet de restreindre à l'étranger l'é-
coulement des produits de l'industrie de
l'Allemagne, et il n'a point l'air de se dis-
simuler la faiblesse des argumens qu'il
emploie pour donner aux simples consom-
mateurs l'assurance qu'ils ne pâtiront pas
de la cherté dont ils vont être appelés à
faire les frais. Jamais homme d'Etat
n'aura été, en somme, moins persuadé de
la bonté finale des mesures qu'il propose.
Aussi ne les propose-t-il qu'en répétant
les deux raisonnemens qui en ce mo-
ment-ci font le tour de l'Europe pour
servir de justification ù. tous les projets
des protectionnistes. Et voici le premier.
Ce n'est pas lui, M. de Bismarck, qui au-
raif voulu donner l'exemple d'une restric-
tion, si légère qu'elle fût, de l'essor du
commerce universel mais l'Allemagne
est bien obligée de prendre ses précau-
tions. Les précautions sont indispensables
c< tant que la plupart des pays avec les-
M quels notre position et notre situation
H nous forcent à entrer en relations s'en-
N tourent de douanes et manifestent une
H tendance à augmenter encore les droits
N perçus par eux. a Voilà qui est bien en-
tête, qui se lance à travers les pampas. II
serait f~rt long d'énumérer par le menu
toutes les aventures de nos nardis explo-
rateurs ils en ont de toute espèce, et
plus que n'en demanderait le voyageur le
plus romanesque. L'homme blasé de la
pièce de Duvert trouverait lui-même qu'il
y en a trop, surtout s'il se voyait enlevé
dans les airs par un condor, comme cela
arrive au jeune Robert ajoutez à cet en-
lèvement un tremblement de terre, une
inondation, un incendie, les tourmens de
la faim et de la soif; et la poursuite achar-
née d'une bande de loups. Heureusement,
nos aventuriers ont pour guide un Pata-
gon gigantesque, nommé Thalcave, aussi
grand de cœur que de taille, qui parvient
à les tirer d'auaire.
Avec tout cela on ce trouve aucun in-
dice du capitaine. Le savant Paganel,
après avoir examiné de nouveau le pré-
cieux papier qui met une bien mauvaise
volonté à se laisser arracher son secret,
reste convaincu que Grant ne peut être
qu'en Australie où il sera tombé entre les
mains des indigènes qui l'auront emmené
dans l'intérieur des terres. C'est clair
comme le jour, et il fallait être aveugle
pour ne pas le voir. Go ~M~ Le Z'MMc~
reprend la mer avec une nouvelle ar-
deur et conduit tout son monde à
Melbourne à travers les péri! s d'une lon-
gue navigation. Vingt fois il est sur le
point de se briser sur des récifs, mais en-
fin il arrive. Lord Glenarvan et ses com-
pagnons entreprennent aussitôt une nou-
velle exploration, mais cette fois ils n'ont
plus pour guide le magnanime Patagon
Tha.lcave, qui n'a voulu accepter aucune
rémunération de ses services et s'est
tendu, car, Dieu merci! l'argument fait
assez de bruit de tous les côtés. Personne
ne sera coupable des erreurs qui pourront
être commises ce sera toujours le voisin
Personne enfin ne veut qu'on lui fasse un
crime d'avoir commencé, et chacun com-
mence, afin d'être bien gardé. Nous ne
voulons pas dire de nous-mêmes plus de
mal qu'il ne convient; mais enfin, nous
pourrions bien en France nous reprocher
d'avoir contribué tout particulièrement a
propager cette espèce d'épidémie générale
de défiance; et, si nous n'avions pas feint
d'avoir si grand'peur de représailles et de
mesures de défense imaginaires, M. de
Bismarck n'aurait probablemement pas
si aisément pris son parti de demander
80 ou 90 millions de plus aux tarifs doua-
niers de son pays.
L'autre raisonnement en faveur est celui-
ci Sans contredit, le relèvement des droits
de douane est une mauvaise chose, et en
se généralisant il a pour résultat certain
de réduire la quantité de travail et de
production de tous les peuples à la fois.
Aussi n'est-ce que pour un temps qu'on
s'y résigne. Le système ne fait d'il-
lusion à personne, et nul ne prétend que
le mieux ne serait pas, même pour le
développement de la richesse particu-
lière de chaque Etat, de communiquer au
travail, à la production et aux échanges
une activité nouvelle. On n'a pas d'autre
désir au fond. Seulement, lorsque les
traités de commerce qui ont lié entre eux
tous les ateliers et tous les marchés de
l'Europe arrivent à échéance, il est de la
plus simple prudence et de l'habileté !a plus
élémentaire de tenir chacun la dragée
haute à son voisin et M. de Bismarck
n'a garde, en terminant sa lettre, de ne
pas s'emparer pour son compte d'un argu-
ment qui tient une si grande place dans
l'exposé des motifs de notre projet de loi
portant établissement d'un nouveau tarif
général des douanes.
Il est vraiment curieux de voir ainsi
tous les peuples commerçans, ou du
moins presque tous, se faire de ces me-
naces, quand au fond de leurs intentions
se retrouve uniformément le même désir
de continuer, toujours sur le même pied,
des relations qui leur ont valu à tous un
surcroîtinespéréderichesse,etdelesvoir, à
force de prudence et d'habileté prétendue,
s'exposer à l'obligation de les interrompre.
Faudra-t-il en arriver là? Et aurons-nous
réellement une si grande appréhension
d'être dupes les uns des autres que nous
devions tomber dans la duperie univer-
selle la plus fâcheuse, en décidant que
les traités de commerce seront ajournés
jusqu'à l'on ne sait plus quelles calendes? '?
M. de Bismarck ne s'en cache pas. Tous
ces débats lui paraissent un peu puérils.
Il a pris ce parti comme il en aurait pris
un autre. Peu lui importerait, en défini-
tive, que les 1,750 millions de marchan-
dises entrant chez lui en franchise paient
ou ne paient pas la taxation de 5 0/0 à
laquelle il demande au Conseil fédéral de
les soumettre. Qu'on lui donne à la place
un impôt moins discutable, il ne s'y op-
poserait pas. L'essentiel pour lui, et
même l'unique but de sa politique écono-
que d'à présent, c'est de trouver un
revenu supplémentaire de 80 ou 90 mil-
lions pour que le budget de l'empire soit
moins gêné qu'il ne l'est. La question des
douanes se trouve placée là par hasard, et
il fait peu de cas du secours que pourront
lui prêter ou lui refuser, pour la résoudre,
l'essaim des docteurs de* l'économie po-
litique historique et du socialisme en
chaire qui pullulent en AUemagne. Nos
protectionnistes peuvent donc voir qu'ils
auraient tort de trop se féliciter de l'allié
qui leur arrive. Il ne s'occupe nullement
contenté de répondre « J'ai tout fait par
amiLié parole remarquable par laquelle
ce sauvage voulait faire rougir les guides
civilisés de l'ancien et du Nouveau-
Monde. Nos voyageurs sont conduits par
un scélérat nommé Ayrton, un des traî-
tres les plus noirs qu'on ait jamais vus
dans aucun mélodrame. Ce n'est pas Ayr-
ton qui imiterait le désintéressement de
Thalcave, car, de crainte peut-être que ses
services ne soient pas assez bien payés,
il a formé le projet de se payer lui-même
en enlevant le Z~MMC~a pour se livrer à la
piraterie avec un équipage de convicts.
Il est vrai que Ayrton est un Anglais et
non point un enfant de la nature, un
vrai Patagon.
Ayrton commence par égarer ses voya-
geurs il empoisonne leurs bœufs et leurs
chevaux, il embourbe leur chariot et il
finit par les laisser seuls, sans armes et
sans vivres, au milieu du désert. La si-
tuation est embarrassante; comment en
sortir? La côte est encore éloignée de
trente lieues. Lord Glenar van se met réso-
lument en marche avec sa troupe, espé-
rant rejoindre le Z~M~caM avant Ayrton.
Vain espoir! le yacht a disparu, et nos
gens, ne songeant plus qu'à regagner
l'Angleterre, sont trop heureux de pren-
dre passage à bord d'un lourd caboteur
qui doit les conduire à Auckland et
qui naturellement fait naufrage avant
d'arriver au port. Les malheureux voya-
geurs gagnent pourtant la terre sur un
radeau, mais c'est pour tomber entre
les mains des sauvages de la Nouvelle-
Zélande qui s'apprêtent à les mettre à la
broche selon la coutume du pays. Com-
ment parviennent-ils à s'échapper? C'est
d'eux, et sa taxe de 5 0/0 n'est pas d'ail-
leurs l'idéal de leurs rêves.
Le budget fédéral de l'empire, nous le
savons en enet, n'a pas de moyens d'exis-
tence bien déterminés. Il n'a pas d'é-
quilibre, constitué comme il l'est, et il
faut tous les ans le régler par des contin-
gens matriculaires demandés aux différena
Etats, dont le total cette année-ci dépassait
120 millions de francs. M. de Bismarck lui
voudrait une assise solide et fixe. Il
croit la trouver dans les droits de
douane. Nous dérangerions peut-être ses
nouveaux calculs si nous cessions d'en-
tretenir nous-mêmes en Europe la
croyance que les droits de douane sur-
élevés vont devenir une recette pour tous
les budgets qui figurent dans les annuai-
res, au risque de diminuer partout la ri-
chesse effective de toutes les nations;
PAUL BOITEAU.
La question hellénique vient de faire
un premier pas vers sa solution. Grâce
aux démarches actives et incessantes de
notre ambassadeur à Constantinople, aux-
quelles les déclarations faites en der-
nier lieu dans le Sénat par l'honorable
M. Waddington sont venues donner une
nouvelle force, la Porte s'est enfin déci-
dée à notifier au cabinet d'Athènes la no-
mination de commissaires chargés de,
la délimitation des nouvelles frontières.
Ces commissaires se trouvent déjà sur les
lieux ce sont Moukhtar Pacha, Vahan
ESendi et Abddin Bey. Moukhtar Pacha,
connu déjàparsa campagne enAsie-Mineure
contre les Russes et plus récemment encore
par la mission pacifique qu'il a remplie
en Crète, a révélé dans ces deux circon-
stances les qualités d'un bon général et
les aptitudes d'un habile négociateur.
Vahan Effendi est un Arménien fonction-
~naire de la Porte. Il y a deux ans,
le gouvernement l'envoyait à Saloni-
que, où venait d'éclater une émeute,
pour châtier les assassins du con-
sul de France. Quant à Abddin Bey, il
passe pour avoir une parfaite connais-
sance dos localités, étant lui-même natif
de la Thëssalie ou de l'Epire. De son côté,
le gouvernement hellénique a désigné des
commissaires qui iront rejoindre les délé-
gués ottomans. Leur tâche est tout indi-
quée ils devront étudier sur les lieux
mêmes la question de la délimitation des
frontières et arrêter la nouvelle ligne de
démarcation entre les deux pays. Mais, si
simple que la tâche paraisse, nous incli-
nons à croire qu'elle ne sera pas remplie.
~ur cette question, les intérêts des deux
pays sont si divisés et. les instructions
données par les deux gouvernemens à
leurs commissaires sont elles-mêmes si
différentes, que tout accord semble impos-
sible. Tandis que les commissaires turcs,
se conformant en cela à leurs instrun~
tiens, verront dans chaque concession un
danger menaçant pour la sécurité de l'em-
pire, les commissaires grecs se borneront
à demander l'exécution pure et simple des
résolutions adoptées par le Congrès de
Berlin dans sa séance du 5 juillet. On
sait que le Congrès avait alors émis l'avis
que la vallée de Salamyrias sur le versant
de la mer Egée et celle de.Kalamas du
côté de la mer Ionienne devaient for-
mer la nouvelle frontière entre la
Turquie et la Grèce. Ce tracé indiquait
en même temps au cabinet d'Athènes la
ligne de conduite qu'il avait à suivre dans
ses négociations avec la Porte. Il n'est
donc pas admissible que le gouvernement
hellénique prenne aujourd'hui l'initiative
d'un nouvel arrangement, et tout porte à
croire qu'il s'en rapportera plutôt à la mé-
diation des puissances et aux résolutions
une longue histoire que je ne vous ra-
conterai pas. Toujours est-il que nous les
revoyons en mer sur une embarcation
poursuivie par les pirogues des sauvages.
Ils vont même être atteints lorsqu'un
coup de canon tiré fort à propos épou-
vante les cannibales qui abandonnent
leur proie. Et pour comble de bonheur
c'est le -CMMMM lui-même qui a tiré ce
coup de canon, le Z~KMM qui, grâce à un
ordre de route mal transcrit par le dis-
trait M. Paganel, était à ctoiser sur les
côtes de la Nouvelle-Zélande lorsque
lord Glenarvan l'attendait dans les en-
virons de Melbourne. C'est ainsi que
les distractions du savant profitent a ses
amis.
JM ce n'est pas tout. Le lendemain, au
point du jour, le~M~~M se trouve en vue
d'une petite île que l'on croit déserte,
l'île Tabor. On aperçoit un homme qui
fait des signaux du haut. d'un rocher, et
cet homme c'est justement le capitaine
Grant. On ne le trouvait pas quand on le
cherchait, et on le trouve au moment où
l'on ne songeait plus à lui.
Ce roman a dû subir d'assez nom-
breuses modifications pour être trans-
porté à la scène. M. Dennery, qui est un
homme habile, a parfaitement compris que
pour intéresser le public aux recherches
entreprises dans le but de retrouver le
capitaine Grant il fallait commencer par
montrer ce digne capitaine que dans le
roman on ne voit qu'à la fin. Le premier
tableau représente donc le naufrage de
Grant sur les côtes de l'île Tabor, nau-
frage compliqué d'une révolte de sesma-
telots. A partir de ce moment on ne le perd
jamais entièrement de .vue; on est tantO
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.88%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.88%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PACA1"Marseille à la fin de l'ancien régime / par F. Dollieule, dom Th. Bérengier,... H. Alezais... (et al.] /ark:/12148/bd6t5928730q.highres Ordonnance du Roi, pour rétablir les compagnies de bombardiers classés dans les ports de Brest, Toulon & Rochefort ; & régler provisoirement ce qui sera observé dans le service & l'administration de l'artillerie de Marine . Du 26 décembre 1774 /ark:/12148/bd6t542050440.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460667t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460667t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460667t/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460667t/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460667t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460667t
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460667t/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest