Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-12-21
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 21 décembre 1878 21 décembre 1878
Description : 1878/12/21. 1878/12/21.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
SAMM 2i DECEMBRE
1878
SAMEM21 MCENBM
i878
ON S'ABONDE
âme des Prëtres-Saiùt-Germain-l'Auxerrots, n;
JPRtXBB~ABOMXEMEMTF
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris. ~8fr. 36 fr. 72 ?.
Departemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale
européenne. 21 ?. 42 fr. 84 fr.
–d'outre-mer. 24 &. 48 fr. 96 fr.
Les abonnemens partent des 1" et 16 de
chaque mois.
T~T!jrt' itjr TB~T~ 'aEr~'Br~iar~ t Mt~f~)
MMt M~ mN~< mm~
~NNNM M&ttM /tm H J st BNi~ B
jUi w jLT~M~ JtyMJk~ t~M~m~ M ky
ONT S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une vaieur payable à. Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit franç&iS,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les,pays du Nord
chez tous les directeurs de postes
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable & Parla.
POUTtOtJES ET HTTËRMRES
iL VJUHJB. H~~JRJ~y U iL imR Ja. Ja. JLtiU~iT~Jti~aJ~Jt~y
B*!M'is, nn ntunéfo ~0 cen Mépaftomems!, nm natméf~ XS cent.
In ttenden, apply to Cewte and C°, ibreMn
n&wspa.pers omce, n, Gresham street, G. P. 0;;
aSM. NeMzy, Mt~tea et G', 1, Finch lane ComhUÏ, ~'`
E. C. London, MM. W.-H. Smtth et Sën,
186, Strand, W. G. London.
À Bruxelles, à ro/XM<~MMM! 46, rue delà Made-
leine, dans les kiosques et dans les bU)iiotbè~
ques de gares de chemins de fer belges-t?~?~
Les annonces sont reçues
chez MM. FaMchey, tLaMte et C',
8. place de la Bourse,
etaubureauduJKODH.XAJLt
elles doivent toujours être agréées parlaredaction.
i-
L'échéance du 31 décembre étantja plus
importante de l'année, nos souscripteur!
dont l'abonnement expire à cette dater
sont priés de le renouveler, a6n d'éviter
tout retard dans la réception du journal.
<> PAMS
VENDREDI 20 DECEMBRE
Le .2'MK~ annonçait hier dans une cor-
respondance venue de Pesth que la com-
mission de la Roumélie orientale était sur
le point de suspendre ses travaux et de
quitter Philippopoli. La commission au-
rait reconnu que la présence des Rus-
ses la mettait dans l'impossibilité de
remplir ses fonctions et elle aurait
pris le parti de se retirer jusqu'à nou-
vel ordre, c'est-à-dire jusqu'au départ
des Russes qui doit toujours, on l'espère
du moins, se produire au printemps pro-
chain. Cette nouvelle avait grand besoin
d'être confirmée, et nous nous empres-
sons de dire qu'elle ne l'est pas dans les
dépêches que l'agence Havas nous trans-
met aujourd'hui. Une détermination de
cette nature n'aurait sans doute rien de
surprenant après les incidens survenus
depuis quelques jours, mais elle serait
très grave et produirait en Europe la plus
pénible impression. Nous avons ra-
conté quelques unes des mésaventures
auxquelles la commission a été exposée.
On n'a pas oublié les menaces formelles
qui lui avaient été adressées dès avant son
arrivée, et qui semblaient non seulement
autorisées, mais encouragées par l'atti-
tude et par le langage du général Don-
doukoff-Korsakon'. Depuis lors, les géné-
raux russes ont montré plus de réserve;
mais le mal était fait, et il s'en est fallu
de peu que la commission n'ait rencontré
la réception qu'on lui avait promise. Ce
qui est sûr, c'est que cette commission,
malgré l'autorité de son mandat, s'est
trouvée jusqu'ici dans l'impossibilité de
remplir sa tâche. Tous les fils de l'admi-
nistration du pays étaient entre les mains
gares eux-mêmes, populations originai-
rement très soumises et très maniables,
ont montré un esprit de révolte auquel
on ne s'attendait pas. Comment expliquer
ce changement, sinon par le sentiment
instinctif qu'ontlesBulgares que, lors même
qu'ils ne sont pas soutenus ostensiblement
par les Russes, i!s rencontrent au fond
leur adhésion secrète ? Ce sentiment est
trompeur sans doute, mais il est général.
Aussi lorsque M. Schmidt, chargé par la
commission d'administrer les finances de
la province, a voulu entamer une tournée
d'inspection, il a rencontré dès ses pre-
miers pas une mauvaise volonté active,
une résistance absolue. On a refusé,
dans les diverses localités où il s'est
présenté, de lui communiquer les comp-
tes, de lui ouvrir les caisses, et dans quel-
ques endroits même l'opposition a pris la
forme d'attroupemens populaires, bruyans,
ardens, disposés à recourir à la force si
le commissaire européen persistait à rem-
plir son devoir. Au bout de quelques
jours M. Schmidt s'est déclaré vaincu il
est revenu à' Philippopoli et a confessé à
la commission sa parfaite impuissance.
Ce n'est pa~ que les autorités russes lui
aient été contraires dans cette circons-
tance. Le général Stolipine a fait les
efforts les plus apparens pour lui
assurer le respect qu'il méritait,
mais il n'a pas eu lui-même plus de suc-
cès que M. Schmidt, et l'es Bulgares
lui ont répondu en invoquant la seule
autorité qu'ils reconnaissent, celle du gé-
néral DondoukofT-Korsakofi. M7M disce
OMMM. Cet exemple montre les difficultés
presque insurmontables que la commis-
sion trouve devant elle, et nous n'aurions
été qu'à demi étonnés si elle avait renoncé
à les affronter, du moins pour le mo-
ment.
Mais il faut opposer à ces craintes
pessimistes les espérances toujours opti-
mistes de lord Beaconsneld. Hier encore,
dans un discours adressé à des rési-
dens anglais de Californie, lord Bea-
consneld a affirmé avec force que le
traité de Berlin était en excellente voie
d'exécution, et que toutes ses prescrip-
tions seraient respectées. Nous en ac-
ceptons l'augure. Ajoutons qu'une dé-
pêche de Constantinople publiée par le
~MtM annonce « de bonne source russe n
qu'aussitôt l'ordre rétabli en Roumélie,
de quelque manière que ce soit, les Rus-
ses évacueront cette province. Voilà une
excellente intention Il aurait certaine-
ment mieux valu ne pas commencer par
troubler l'ordre; mais puisqu'il est trou-
blé il faut maintenant s'appliquer à le ré-
tablir. Nousferonsseulementobi~erverque
la question est de savoir si la présence
des Russes contribue efficacement à cct).e
œuvre de pacification ou si elle ne la rend
pas p!us délicate. Il ne faut pas oublier
non plus que le traité de Berim a assigné
à la présence des Russes en Roumé-
lie une durée fixe et n'a pas fait dé-
pendre leur départ du rétablissement
de l'ordre. Lorsque les Russes évacue-
ront la province, la commission eu-
ropéenne sera là et on lui fournira cer-
tainement les moyens de faire respecter
son autorité au moins aussi bien que les
Russesl&fontre&pecterencembment.Nous
iusons~ians le Z~~M~ ~a~/ï un démenti
formëL~LU retour de la commission de
~pupMlie à Constantinople. Ennn on té-
-l~gTaphie de Philippopoli que la com-
mission vient de décider que les décisions
prises à la majorité de ses membres se-
raient obligatoires. Ce n'est pas l'acte
d'une commission qui serait sur le point
de se suspendre elle-même et de renon-
cer à sa mission. Nous croyons donc que
la première nouvelle du Times était in-
exacte, et que la commission ne se lais-
sera ni intimider ni lasser par l'opposi-
tion qu'elle rencontre trop souvent.
Le .Sdépêche qui n'est pas sans importance,
mais dont, bien qu'elle vienne de Pa-
ris, nous ne pouvons ni vériner ni
garantir l'authenticité. On avait dit
que la mission russe à Caboul était
rappelée, et notre correspondant de
Londres nous a fait part de l'heureuse
impression que cette nouvelle a produite
en Angleterre. Voilà, disait-on, tout dan-
ger de complications entre l'Angleterre et
la Russie définitivement écarté. Par mal-
heur, le fait est démenti, ce qui ne veut
pas dire qu'il ne soit pas vrai, mais qu'il
ne doit être accepté que sous réserve. Le
:TMM l'exactitude. Nous saurons sans doute
dans peu de jours à quoi nous en tenir
à ce sujet..
On lira plus loin, parmi nos Nouvelles
étrangères, les résultats de la discussion
qui vient d'avoir lieu au Landtag prus-
sien sur le sectionnement dont le mi-
nistère du commerce a été l'objet.
Les domaines et les forêts ont été sé-
parés de ce ministère et reportés à
l'agriculture. Enfin le ministère du.
commerce a. été divisé en deux le
ministère des travaux publics et le mi-
nistère du commerce et de l'industrie.
Cette réforme n'a pas seulement un ca-
ractère administratif, mais encore un ca-
ractère politique, et il y a déjà longtemps
qu'elle était poursuivie, mais en vain,
par le prince de Bismarck. L'intérêt qu'il
y voyait était de soumettre les che-
mins de ;!er prussiens à la surveil-
lance des autorités impériales, tandis
qu'ils ont été soumis jusqu'à ce jour
à la surveillance des autorités prus-
siennes. On sait l'importance que M. de
Bismarck attache à ce changement. Tout
l'effort de son esprit depuis ces dernières
années a pour objet de travailler à uni-
fier l'empire en lui donnant des lois
fiscales, économiques, commerciales et
industrielles communes. La législation des
chemins de fer l'a particulièrement préoc-
cupé. Il vient enfin d'obtenir gain de cause
devant la Chambre des Députés de Prusse
qui s'est prêtée à la réalisation de ses
desseins. Le président de la chancellerie de
l'empire se trouvant chargé du commerce
et de l'industrie pour ?. Prusse, le Landtag
a déclaré qu'il ne voyait aucune utilité à
conserver pour cet objet un ministère
prussien spécial. En conséquence, le com-
merce et l'industrie, distraits, comme nous
l'avons indiqué plus haut, des travaux pu-
blics et des domaines, ont été dévolus au
président de la chancellerie. C'est un tait
dont il ne faut ni exagérer ni méconnaître
l'importance, et, dans tous les cas, c'est j
un succès pour le gouvernement impérial.
BOURSE DE PARIS
CMtnt'e le 19 !e 20. Mfmssc. N~tsac.
s o/o
Comptant.'6 43 ~6~J.
Fin cour. 7640. ~6~0.
se/e
Amortissable.
Comptant. 79 80. 7980.
Fin cour. 79 75 79721/2 21<2
Comptantt07.t072S.2!i.
5 0/0
ComptantH280-i280.~ .f.J.
Fin cour. HZ 92 1/2 112 82 1/2 .10.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. 90, 88 3/4, 90.
S 0/U turc. llfr.37,60,
Banque ottomane.. 470 fr., 471 h'.
Egyptiennes 6 0/0.. 34Sfr.62.
TféMgpapMe pfïvëe.
(Service télégraphique de Fasence Havas.)
Rome, le 20 décembre.
Chambre ~M Z)~pMnique &. la Chambre la composition du nouveau
ministère telle qu'elle a été télégraphiée.
Il dit qu'il ne peut pas, pour le moment, déve-
lopper le programme complet du cabinet toute-
fois, les nouveaux ministres sont des hommes
déjà. connus qui resteront fidèles à leurs prin-
cipes.
Le président du conseil croit cependant néces-
saire d'exposer quelques points du programme
du ministère.
Le cabinet entend maintenir l'ordre public en
appliquant les lois existantes sans faiblesse ni
arbitraire. Il demandera la discussion de la loi
relative aux nouvelles constructions de chemins
de fer; il soutiendra la loi relative à l'abolition
de l'impôt sur la mouture; il défendra l'équilibre
Snancier et proposera une large réforme élec-
torale.
Le ministre des finances présente un projet
pour l'exercice provisoire du budget pendant
deux mois. Il demande l'urgence qui est votée.
Au Sénat. M. Depretis a fait les mêmes com-
munications et a donné lecture d'un décret royal
par lequel M. Maze Delaroche, ministre de la
guerre, est nommé sénateur.
Londres, le 20 décembre.
Lord Beaconsfield a eu hier une audience de la
reine & Windsor.
Le conseil des ministres s'est réuni hier.
Il n'y aura plus de réunion jusqu'aux têtes de
Noët.
On mande de Berlin au Jt/o~Mt~ Post que les
négociations entre les nuissances européennes
relativement à une entente concernant les mesu-
res de précaution à prendre après l'évacuation de
la Bulgarie et de la Roumélie par les Russes ne
sont pas encore abandonnées.
On télégraphie de Berlin au ?*MKM
« On croit que la Russie refusera de sanction-
ner une occupation commune de la Bulgarie et
de la Roumétie; mais ce refus n'empêche pas les
autres puissances de faire des démarches en vue
d'arriver à l'exécution de ce projet. »
Le Dassure que le cabinet Beaconsneld a eu, dès l'o-
rigine, l'idée de cette occupation commune.
La Turquie a manifesté le désir de voir le
comte Andrassy en prendre l'initiative, mais ce
dernier hésite. Il est probable que la France et
l'Italie feront des démarches à cet égard.
Une dépêche de Constantinople, adressée au
~MMM, annonce de source russe qu'aussitôt
l'ordre rétabli en Roumélie, de quelque ma-
nière que ce soit, les Russes évacueront cette
province.
Le Daily y~M'M~, dans une dépêche de Pa-
ris, assure que la nouvelle du rappel de la mis-
sion russe à Caboul est sans fondement.
Une dépêche de Vienne, publiée par le .Dy~~MpA, dément le retour à Constantinople de
la commission de la Roumélie crient a) e.
Aucune convention spéciale entre l'Autriche et
la Turquie ne sera conclue relativement à l'occu-
pation de Novi-Bazar. L'Autriche demande seu-
lement la déclaration que la Porte ne s'opposera
pas à l'occupation si l'Autriche la croit nécessaire.
Londres, le 20 décembre.
Le prince de Galles, le prince Léopold et le
prince Christian sont arrivés aujourd'hui à Lon-
dres, revenant de Darmstadt où ils s'étaient ren-
dus pour assister aux funérailles de la princesse
Alice.
Berlin, le 20 décembre.
Le jMeAMMzeM~ déclare qu'il n'y a absolu-
ment rien de fondé dans la nouvelle répandue
et commentée de différens cotés, d'après la-
quelle l'empereur aurait reçu, en reprenant la
direction des affaires gouvernementales, une
lettre de félicitations du Pape et y aurait ré-
pondu. Le .RMC/Mn'a pas écrit au Pape depuis son retour à Berlin.
Les Chambres prussiennes se sont ajournées au
8 janvier.
Vienne, le 19 décembre, soir.
La commission du budget a adopté presque à
l'unanimité le traité de commerce austro-alle-
mand.
Soûa, le 19 décembre, soir.
Le commissaire ottoman en Bulgarie, appuyé
par plusieurs consuls, s'est opposé, conformé-
ment à l'article 6 du traité de Berlin, a la partici-
pation du consul russe aux travaux de ta com-
mission.
Constantinople, le 19 décembre, soir.
M. Layard fait de l'opposition à la nomination
de Rustem Pacha comme gouverneur de la Rou-
mélie orientale.
Constantinople, le 19 décembre, soir.
Les commissaires ottomans qui ont été dési-
gnés pour la délimitation des frontières grecques
sont Mouktar Pacha, Vahan Etfendi et Abe-
din Bey.
Philippopoli, le 19 décembre, soir.
La commission a discuté une proposition du
commissaire français relative au service obliga-
toire dans la milice de la Roumélie.
La commission a décidé que dorénavant les
décisions prises à la majorité des votans se-
raient obligatoires.
Bucharest, le 19 décembre, soir.
Le Sénat a voté l'Adresse en réponse au dis-
cours du Trône conformément au texte de la
commission.
La Chambre des Députés terminera demain la
discussion de t'Adresse.
Elle a voté aujourd'hui par 67 voix contre 2 la
prise en considération du projet de la commis-
sion.
Madrid, le 19 décembre, soir.
M. de Chaudordy partira pour Paris la semaine
prochaine.
Le ministre des affaires étrangères s'occupe de
la question des passeports entre l'Espagne et la
France.
L'état sanitaire de Tanger s'est amélioré.
La Gaceta publie un ordre royal autorisant
l'entrée en Espagne, sans certificat d'origine, de
tous les vins provenant de France et des autres
nations ayant des traités de commerce avec l'Es-
pagne.
Ces vins seront expédiés par les douanes, avec
le bénéfice des traités de commerce s'ils provien
nent de pays producteurs.
Berne, le 20 décembre.
Les Chambres ont ratifié la convention moné-
taire relative à la frappe des pièces de 8 fr. con-
clue à Paris le 5 novembre avec la Belgique, la
France, FItalie et la Grèce.
Nous apprenons à l'instant la mort de
M. François Le Normant, gérant du
ToM~M~ des jO~a~ et fils d'un des fon-
dateurs de ce journal avec les frères Berlin.
Nous ne pouvons en ce moment qu'expri-
mer tous nos regrets devant cette perte
qui nous est si sensible quoique âgé
de quatre-vingt-nenf ans, M. Le Nor-
mant avait toujours conservé toute sa
lucidité d'esprit, et son bonheur de cha-
que jour était de venir passer quelques
heures dans cette maison de la rue des
Prêtres où il était né en 1789.
De cruelles souffrances ont hâté la mort
de ce vieil ami dont nous rappellerons
bientôt les mérites et la bonté.
Il est temps, grand temps que nous
arrivions aux élections qui selon toutes
les apparences modifieront la composi-
tion du Sénat. Jusque-là, la France ne
pourra pas se dire qu'elle a un gou-
vernement nous ne disons pas un
gouvernement stable et solidement éta-
bli, ce qui dépend toujours de l'his-
toire et ce que se promettent succes-
sivement tous les régimes, mais un gou-
vernement clairement défini. Nos inten-
tions révolutionnaires ne sont pas vastes;
elles ne vont pas jusqu'à croire qu'un chan-
gement de quelques voix fera d'un Sénat
conservateur un Sénat radical, et nous
serions des premiers à le regretter. Il
nous suffira que la majorité du Sé-
nat devienne dans le vrai sens du
mot, constitutionnelle qu'au lieu d'être
hostile à la Constitution elle s'appli-
que à la faire marcher, et qu'en un
mot l'harmonie soit établie entre les diHe-
rens corps de l'Etat. C'est cette simplicité
qui manque actuellement encore au
jeu et à l'exercice de nos institu-
tions. Toutes les manœuvres de la
coalition innommée qui. depuis deux ou
trois ans faccommode et rapièce le Sé-
nat primitif n'ont eu d~ autre objet que
d'introduire dans un corps appelé répu-
blicain des ennemis de la république et
d'empêcher un gouvernement quelconque
de se fonder. Ces grands tacticiens n'ont
pas eu d'autre politique ne rien faire,
mais tout empêcher, la politique de l'im-
puissance et de la négation.
Cette politique, ils la continuent jus-
qu'au bout, jusqu'au dernier moment de
leur domination expirante. Nous les
voyons à l'oeuvre aujourd'hui encore
dans l'ardeur qu'ils mettent à soulever
des conflits entre les deux Cham-
bres. C'est leur idée favorite, leur
idée maîtresse. Leur idéal est d'avoir une
Chambre qui dise non quand l'autre a dit
oui. Ils n'ont la notion de l'ordre que sous
la forme de résistance, et celle de l'har-
monie que sous la forme de dissonance.
:C'est ce singulier et malheureux esprit
politique que nous espérons voir dispa-
raître quand la majorité sera renouvelée
dans le Sénat. Nous admettons que le
Sénat soit destiné à être un modérateur;
mais il y a une certaine différence entre
modérer la vitesse d'un train et mettre
des pierres de taille sur la voie. Le
Sénat sera moins suspect quand on
pourra croire qu'il veut régler la républi-
que et non la tuer, qu'il est réellement
conservateur et non pas factieux.
Or aujourd'hui et pour les derniers
momens de pouvoir qui lui restent, la
coalition sénatoriale n'a qu'une dernière
pensée mettre les deux Chambres aux
prises. Assurément nous n'attribuons pas
tant de philosophie ou de perfidie au cha-
leureux et capiteux protecteur des chè-
ques, ni même aux preux chevaliers de la
sainte garance; mais le vote des
200,000 fr. pour les desservans a une au-
tre portée. Il y a là une intention prémé-
ditée de conflit.
Nous aurions ptl être de ceux qui ont
regretté que la Chambre des Députés
n'eût pas tranquillement adopté ce cré-
dit. Ce qui prouve qu'il était raisonna-
ble, c'est que non seulement le gouver-
nement, mais la commission républi-
caine du Sénat l'approuvaient. Mais
il y avait là une occasion de con-
flit, occasion heureuse qu'il ne fallait
pas laisser échapper. Nous aurions com-
pris le vote du Sénat si le crédit avait été
critiqué et condamné en principe; au con-
traire, le gouvernement et la commission
se sont empressés d'assurer qu'il serait
présenté et voté dans le prochain budget.
Mais non, il fallait le conflit.
Eh bien on doit être satisfait; on a
trouvé sa bonne petite querelle '~M~M, on lance sa petite flèche de Parthe.
Quelle aimable façon d'introduire l'ordre et
l'harmonie dans les institutions et de rem-
plir les fonctions de Sénat modérateur et
pacificateur! Nous ne pouvons préjuger
laTdëtermination de la Chambre des Dé-
putés mais ce qui est évident pour tous
et ce que le pays verra et comprendra aisé-
ment, c'est qu'on ne voulait pas la paix.
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Après l'adoption de quelques projets de
loi d'intérêt local, M. Varroy a présenté, au
nam de la commission des finances, un rap-
port verbal sur la situation faite au budget des
recettes par le rejet des trois derniers para-
graphes de l'article f'' relatifs à l'éta-
blissement du droit proportionnel de 50 c.
sur les chèques de place & place. Le vote
des trois amendemens de M. de Belcastel
sur le budget des cultes a occasionné une
augmentation de dépenses de 327,-i00 fr.. en
sorte que l'excédant du budget était par cela
môme réduit à 664,822 fr. D'autre part, la
suppression des trois derniers paragraphes
de l'article !< de la loi des recettes doit
amener une réduction dans la perception des
droits sur les effets de commerce de 5 mil-
lions au dire de la commission du budget
de la Chambre des Députés, de 2,500,000 fr.
d'après l'avis de M. le ministre des nuances.
La commission des finances avait le devoir
de chercher à combler ce déficit. Deux opi-
nions ont été émises devant elle. On pro-
posait d'une part le relèvement à 70 c. du
droit de 30 c. sur les effets de commerce; mais
il y a contre ce système une objection des
plus sérieuses qui a son origine dans l'im-
possibilité de créer des coupures inférieures
à 1,000 fr. qui devraient être imposées en
centimes et fractions de centimes. Il fallait
donc maintenir l'abaissement du droit à 50 c.,
ou bien le relever jusqu'à fr. Une autre
proposition consistait à ajourner l'abaisse-
ment du droit proportionnel. A 1 fr. 80 c. la
droit sur les enets de commerce rapporte au
Trésor environ 1,700,000 fr. par mois. En six
semaines on peut donc espérer retrouver les
2,500,000 fr. nécessaires pour rétablir l'équi-
libru primitif du budget, et ce but sera at-
teint en reportant au 1~ mai au lieu du
18 mars le moment où le droit proportionnel
sera abaissé à 50 c. Le ministre des finances
et ta. commission se sont trouvés d'accord
pou? préférer le second système au premier.
Le Sénat a été du même avis, et il a décidé
que le 1~ mai seulement le droit proportion-
nel sur les eSets de commerce sera de 50 c.
par 1,000 fr. au lieu de 1 fr. 50 c.
') Ainsi a été trouvé rapidement, grâce à la
bonne volonté et à l'esprit de conciliation qui
se sont rencontrés chez tout le monde, un
moyen de sortird'une situation qui hiereneore
paraissait des plus délicates. Et pour peu que
la Chambre des Députés soit animée des
mêmes sentimens, on peut esph'er que la
clôtura de la session aura Heu demain soir.
B L'ensemble du budget des recettes a été
ensuite voté à l'unanimité, o
Dans sa séance du 2~i mai dernier le Sénat a
pris en considération une proposition de.
M. Edouard Charton, sénateurde l'Yonne, qui
était ainsi conçue
« Un monument commémora.tif sera élevé sur
remplacement de la salle où l'Assemblée Natio-
nale Constituante a tenu ses séances a Versaities
depuis le 5 mai jusqu'au 15 octobre 1789. »
La commission spéciale nommée plus
tard pour étudier au fond cette proposition
a été d'avis que le projet de l'honorable séna-
teur de l'Yonne était né d'un sentiment juste
et patriotique, et que le Sénat s'honorerait en
!e transformant en loi. La commission a chargé
M. Edouard Charton de rédiger lui-même un
rapport en ce sens. Ce document a été distri-
bué ce matin aux sénateurs nous en ex-
trayons les renseignemens intéressans qui
suivent
<: Les voyageurs français ou étrangers qui
viennent chaque jour à Versailles peuvent sui-
vre dans les salles, les galeries, les jardins du
Palais, jusqu'aux moindres détails de l'histoire
de la royauté et de la cour pendant plus d'un
siècle. Mais s'ils demandent a visiter la salle où
les députés de la nation ont délibéré dans les
circonstances les plus solennelles au commence-
ment de la Révolution, on est obligé, à moins de
vouloir les induire en erreur, de leur avouer
qu'on ne saurait où les conduire. Le souvenir
est effacé.
Cet oubli date de loin. Chateaubriand dit
dans ses J~Mo~M ~'ow~-)> sant Versailles, ilvitia salie provisoire de l'As-
& semblée élevée sur la place du Palais. L'erreur
peut paraître singulière. Si l'illustre écrivain,
mieux informé, avait eu la curiosité de jeter un
regard dans l'hôtel des Menus-Plaisirs, à quel-
ques cents pas de la place, sur l'avenue de Paris,
il eût vu que c'était un ancien magasin de déco-
rations d'opéra et de jouets du Palais qu'on
avait transformé en salle de l'Assemblée Natio-
nale, et son génie, qui se plaisait souvent aux
oppositions d'images et d'idées, eût été sans
doute frappé de ce contraste.
s- En effet, du temps où l'on jouait l'opéra dans
la salle même où siège en ce moment le Sénat,
les décorations étaient peintes dans l'hôtel des
Petits Menus-Plaisirs, rue de Noailles, et emma-
gasinées avec des instrumens de musique et des
jouets de différentes sortes: billards, jeux de ba-
gues, quintaines. etc., dans le fond de l'hôtel des
Grands Menus-Plaisirs, du côté de la rue des
Chantiers.
)) En nss, on Qt de ce magasin de décorations
une vaste salle richement ornée d'après les des-
sins de l'architecte Pâris~ afin d'y recevoir l'As-
semblée des Notables qui s'y réunit au mois de
février H87.
& La même Assemblée y tint aussi ses séances
en n88, du 6 novembre au 12 décembre.
& La salle se trouva ainsi toute indiquée et
préparée pour servir aux Etats-Généraux en mai
1789. On la décora seulement avec plus d'art, on
l'orna de colonnes, et on y ajouta des gradins et
des tribunes pour l'usage du public que l'on
n'avait pas admis aux séances des Notables.
& Apres lé 15 octobre, lorsque l'Assemblée Na-
tionale suivit le roi à Paris, la salle ne fut plus
utilisée que de loin en loin pour des réunions
électorales.
s En n99, on la vendit par adjudication.
comme propriété nationale, à un individu qui
proposa à la municipalité de Versailles de la lui
donner à loyer pour en faire une halle aux
grains. La municipalité refusa. L'individu eut
alors la triste idée de renverser les colonnes, de
détruire les lambris et les vendit l'année suivante,
en 1800. Comme il ne s'en trouva pas moins dans
l'impossibilité de payer le prix de l'adjudication,
il encourut la déchéance, et l'emplacement de la
salle redevint la propriété du Domaine qui n'a-
vait jamais été dépossédé du reste de l'hôtel.
Depuis l'an 1800 jusqu'à nos jours on n'a rien
reconstruit sur le sol où s'élevait la salle.
Ce ne fut longtemps qu'un terrain vague,
servant de dépôt de fragmens de marbreet d'au-
tres débris venant des réparations de quelques
parties du château.
Dans la suite, l'hôtel étant devenu ce qu'on
appelle un bien < affecté et mis a la disposition
du ministère de la guerre qui loge dans ces bâ-
timens un quartier de cavalerie, le terrain vague
fut clos d'un petit mur du côté de la rue des
Chantiers et planté de manière à servir de jardin
à un officier. C'est l'état actuel. Ce jardin, d'une
superficie d'environ 500 mètres, appartient donc
au Domaine, et en disposant sur ce sol, libre de
toute construction, de l'espace qui serait jugé
nécessaire pour un monument commémoratif, on
ne serait obligé a aucune expropriation. a
M. le comte Foucher de Careil vient de
soumettre au Sénat la proposition suivante
relative a la destruction des lapins.
M. Foueher de Careil propose de modifier
ainsi le 6~ paragraphe de l'article 9 de la loi
du 3 mai 1844 sur la police de la chasse
« Les préfets des départemens, sur l'avis des
conseils généraux, prendront des arrêtés pour
déterminer.
» 3° Les espèces malfaisantes ou nuisibles que
le propriétaire, possesseur ou fermier pourra en
tout temps détruire sur ses terres et les condi-
tions de l'exercice de ce droit, sans préjudice du
droit appartenant au propriétaire ou au fermier
de repousser ou détruire, même avec des armes
à feu., les bêtes fauves qui porteraient dommage
a ses propriétés. »
Ajouter à la suite de ce paragraphe
« Les lapins sont assimilés aux bêtes fauves
que l'on a le droit de détruire en tout temps,
même avec des armes à feu, sans autorisation
préalable. Le propriétaire, possesseur ou fermier,
peut en outre détruire en tout temps les rabouil-
îéres sur ses terres. &
On nous écrit de Rome, le 17 dé-
cembre
a La crise n'est pas encore terminée et
l'enfantement du ministère est laborieux.
Le vote du 11 décembre ayant été l'œuvre
d'une coalition, il ne faut mécontenter aucun
des groupes qui y ont pris part. M. Depretis
personnellement est accepté par tout le
monde. Son âge, son expérience et sa modé-
ration bien connue lui donnent un ascendant
auquel personne ne se refuse. Mais il n'est pas
facile de trouver des collègues réunissant les
mêmes conditions, d'autant plus que les chefs
de groupes tels que MM. Crispi, Nicotera et
Mordini sont exclus par l'hostilité qu'ils sus-
citent chez les groupes voisins. Je me dis-
pense de rapporter les bruits qui circulent.
Nous avons ici des gens qui se plaisent a fa-
briquer des combinaisons ministérielles et
qui, s'ils n'ont pas assez de crédit pour faire
accepter leurs listes au Quirinal, en ont suf-
fisamment pour les faire imprimer par les
journaux grands et petits.
a Ces gens-là jouent à merveille le rôle de
la mouche du coche. Si la mouche ne fait pas
avancer le carrosse, elle réussit quelquefois
à le faire verser en faisant cabrer les chevaux
par une piqûre faite à l'endroit sensible.
C'est une manière comme une autre de té-
moigner son importance.
s Quoile que soit sa composition, le pro-
gramme du futur ministère est nettement
indiqué: il devra gouverner avec fermeté sans
faire de réaction. Personne ne veut de lois
exceptionnelles. La loi sur la sûreté publique
est très suffisante puisqu'elle pfrmët d'in-
terner les hommes dangereux ou seulement
suspects. L'essentiel est de ne pas se tromper,
et pour cela il faut une bonne police, c'est-à-
dire une police bien payée.
» M. Depretis devrait profiter de l'occasion
pour demander un crédit à cet en'et, ainsi
que pour augmenter le nombre des carabi-
niers dont la vue réjouit les honnêtes gens,
indigènes et étrangers.
En ce moment le crédit serait voté d'en-
thousiasme dans quelques mois on soulè-
verait des difficultés de tous genres. Il est
d'autant plus urgent de constituer le gouver-
nement, que chaque jour quelques faits nou-
veaux révèlent l'existence d'une agitation
souterraine. On doit s'en préoccuper en Italie
plus qu'ailleurs à cause de la tendance de la
population aux sociétés secrètes et aux cons-
pirations. Tout le monde est discret dans ce
pays-ci dans la vie ordinaire c'est une qua-
lité, en politique c'est un danger.
» Avant-hier, à Naples, une vingtaine d'in-
connus ont voulu enlever la poudrière pen-
dant la nuit. Après avoir échangé des coups
de feu avec le poste ils ont pris la fuite i
mais on a pu les arrêter.
B Hier, à Pise, un agent de police a été
tué et un autre blessé.' Il est impossible de
regarder de pareils faits comme étant pure-
ment accidentels.
» Hier, le Pape a reçu les chefs de plusieurs
Sociétés ouvrières. Léon XIII a répondu par
un discours très modéré qui se termine
ainsi
« Nous sommes assurés que tous les bons ou-
vriers et travailleurs que vous représentez com-
prennent les immenses avantages qu'Us trouvent
à se déclarer nettement fervens catholiques et
iUs dévoués de l'Eglise. Ils fermeront les oreilles
aux suggestions des mëchans et des impies. Us
seront unis d'esprit et de cœur à Jésus-Christ et
à son vicaire. Ils s'appliqueront tranquillement a
l'exercice de leur profession et de leur. métier, et
ils auront en horreur cet esprit irréligieux de
turbulence et de désordre à l'aide duquel le dé-
mon trouble et bouleverse aujourd'hui la so-
ciété. »
» Ce discours peut être considéré comme
une réponse indirecte aux journaux qui ac-
cusent l'Eglise de pactiser avec le socialisme.
Il est à l'adresse de l'empereur d'Allemagne
autant qu'à celle des ouvriers de Rome. Mal-
gré les discours de M. Falk, les journaux du
Vatican ont l'air de croire à une entente pro-
chaine entre le Saint-Siège et Berlin.
)) H.-G. MONTFERRIER. »
On nous écrit de Londres, ie )9 dé-
cembre
(f La profonde et respectueuse sympathie
que la nation tout entière ressent pour la
famille royale si douloureusement atteinte
dans ses affections a trouvé une éloquente
expression dans le Parlement. Dans les
deux Chambres les leaders du parti au
pouvoir, soutenus par les chefs de l'Oppo-
sition, ont proposé une Adresse de condo-
léances à. la reine. Lord Beaconsfield a su ren-
contrer des accens émus, à la hauteur de la
triste circonstance, pour exalter les mérites
de la princesse victime de son amour mater-
nel. Lord Granville a cité quelques passages
d'une lettre écrite par le prince de Galles qui
sont un noble éloge d'une existence si dé-
vouée et généreusement consacrée au bien.
L'amendement de M. Fawcett à la mo-
tion présentée par M. Stanhope. sous-secré-
taire d'Etat pour l'Inde, a été rejeté hier par
une forte majorité. Il s'agissait de fournir la
sanction parlementaire aux dépenses occa-
sionnées par la guerre de l'Afghanistan elle
est nécessaire pour permettre d'employer les
fonds du Trésor indien à des expéditions en
dehors des frontières. Par là, les Chambres
anglaises conservent un droit de contrôle. >~
s Lorsque la crise avec l'émir a pris une
tournure menaçante et que la rupture a paru
inévitable, un mouvement d'opinion s'est
produit en Angleterre, demandant que les
frais de la campagne fussent mis, au moins
en partie, à la charge de la métropole. Le
jPaH J!/iîK et le ~aM~a~ ont soutenu cette
façon de voir, aussi bien que le .PLa guerre allait être entreprisepourles besoins
de la politique générale, pour sauvegarder les
intérêts de la Grande-Bretagne; rien de moins
généreux et de moins juste que de les imposer
à l'Inde dont les finances sont toujours dans
un état plus ou moins précaire. On s'attendait
à ce que le gouvernement appuierait un ar-
rangement de ce genre aussi a-t-on été surpris
lorsqu'il a simplement demandé l'autorisation
d'employer les ressources de l'Inde à subvenir
aux frais de la guerre actuelle. M. Stanhope
s'est évertué à réduire les proportions de la
campagne engagée en ce moment à un mini-
mum il a parlé d'une simple guerre de
frontières, comme le Trésor indien en a
payé tant il n'y avait pas lieu de re-
courir à la métropole. Quoi de plus per-
nicieux que d'instituer un régime de sub-
sides réguliers en faveur de l'Inde Le gou-
vernement de cette possession britanni-
que n'aurait plus aucun scrupule à dépenser
le plus possible, puisque l'appui du Trésor
anglais serait acquis à l'avance. Du reste, le
gouvernement se réservait de venir, lorsqu'il
le jugerait convenable, proposer une réparti-
tion des dépenses entre l'Angleterre et
l'Inde.
L'Opposition a combattu de toutes ses
forces, accusant le projet ministériel d'être
inique. La guerre de l'Afghanistan avait son
origine dans les complications de la politique
impériale; d'ailleurs, les finances indiennes
ne pouvaient supporter un pareil fardeau.
M. Stanhope parlait d'un surplus disponible
dans le budget; mais ce surplus ne devait-il
pas recevoir d'autres destinations ?
a La majorité de la Chambre a eu con-
fiance dans le cabinet elle ne s'est pas
laissé ébrsnier par les critiques de M. Faw-
cett et de ses amis. D'après les caiculs
de M. Stanhope, les frais de la guerre depuis
le début des hostilités jusqu'au 1" avril
ne sont pas considérés comme devant dé-
passer 1 million de livres. ~L'avenir ré-
serve d'ordinaire des surpriseMésagréables
quand il s'agit de liquider les comptes les
prévisions ont toujours été trop optimistes.
SAMM 2i DECEMBRE
1878
SAMEM21 MCENBM
i878
ON S'ABONDE
âme des Prëtres-Saiùt-Germain-l'Auxerrots, n;
JPRtXBB~ABOMXEMEMTF
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris. ~8fr. 36 fr. 72 ?.
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T~T!jrt' itjr TB~T~ 'aEr~'Br~iar~ t Mt~f~)
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au moyen d'une vaieur payable à. Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit franç&iS,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
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L'échéance du 31 décembre étantja plus
importante de l'année, nos souscripteur!
dont l'abonnement expire à cette dater
sont priés de le renouveler, a6n d'éviter
tout retard dans la réception du journal.
<> PAMS
VENDREDI 20 DECEMBRE
Le .2'MK~ annonçait hier dans une cor-
respondance venue de Pesth que la com-
mission de la Roumélie orientale était sur
le point de suspendre ses travaux et de
quitter Philippopoli. La commission au-
rait reconnu que la présence des Rus-
ses la mettait dans l'impossibilité de
remplir ses fonctions et elle aurait
pris le parti de se retirer jusqu'à nou-
vel ordre, c'est-à-dire jusqu'au départ
des Russes qui doit toujours, on l'espère
du moins, se produire au printemps pro-
chain. Cette nouvelle avait grand besoin
d'être confirmée, et nous nous empres-
sons de dire qu'elle ne l'est pas dans les
dépêches que l'agence Havas nous trans-
met aujourd'hui. Une détermination de
cette nature n'aurait sans doute rien de
surprenant après les incidens survenus
depuis quelques jours, mais elle serait
très grave et produirait en Europe la plus
pénible impression. Nous avons ra-
conté quelques unes des mésaventures
auxquelles la commission a été exposée.
On n'a pas oublié les menaces formelles
qui lui avaient été adressées dès avant son
arrivée, et qui semblaient non seulement
autorisées, mais encouragées par l'atti-
tude et par le langage du général Don-
doukoff-Korsakon'. Depuis lors, les géné-
raux russes ont montré plus de réserve;
mais le mal était fait, et il s'en est fallu
de peu que la commission n'ait rencontré
la réception qu'on lui avait promise. Ce
qui est sûr, c'est que cette commission,
malgré l'autorité de son mandat, s'est
trouvée jusqu'ici dans l'impossibilité de
remplir sa tâche. Tous les fils de l'admi-
nistration du pays étaient entre les mains
rement très soumises et très maniables,
ont montré un esprit de révolte auquel
on ne s'attendait pas. Comment expliquer
ce changement, sinon par le sentiment
instinctif qu'ontlesBulgares que, lors même
qu'ils ne sont pas soutenus ostensiblement
par les Russes, i!s rencontrent au fond
leur adhésion secrète ? Ce sentiment est
trompeur sans doute, mais il est général.
Aussi lorsque M. Schmidt, chargé par la
commission d'administrer les finances de
la province, a voulu entamer une tournée
d'inspection, il a rencontré dès ses pre-
miers pas une mauvaise volonté active,
une résistance absolue. On a refusé,
dans les diverses localités où il s'est
présenté, de lui communiquer les comp-
tes, de lui ouvrir les caisses, et dans quel-
ques endroits même l'opposition a pris la
forme d'attroupemens populaires, bruyans,
ardens, disposés à recourir à la force si
le commissaire européen persistait à rem-
plir son devoir. Au bout de quelques
jours M. Schmidt s'est déclaré vaincu il
est revenu à' Philippopoli et a confessé à
la commission sa parfaite impuissance.
Ce n'est pa~ que les autorités russes lui
aient été contraires dans cette circons-
tance. Le général Stolipine a fait les
efforts les plus apparens pour lui
assurer le respect qu'il méritait,
mais il n'a pas eu lui-même plus de suc-
cès que M. Schmidt, et l'es Bulgares
lui ont répondu en invoquant la seule
autorité qu'ils reconnaissent, celle du gé-
néral DondoukofT-Korsakofi. M7M disce
OMMM. Cet exemple montre les difficultés
presque insurmontables que la commis-
sion trouve devant elle, et nous n'aurions
été qu'à demi étonnés si elle avait renoncé
à les affronter, du moins pour le mo-
ment.
Mais il faut opposer à ces craintes
pessimistes les espérances toujours opti-
mistes de lord Beaconsneld. Hier encore,
dans un discours adressé à des rési-
dens anglais de Californie, lord Bea-
consneld a affirmé avec force que le
traité de Berlin était en excellente voie
d'exécution, et que toutes ses prescrip-
tions seraient respectées. Nous en ac-
ceptons l'augure. Ajoutons qu'une dé-
pêche de Constantinople publiée par le
~MtM annonce « de bonne source russe n
qu'aussitôt l'ordre rétabli en Roumélie,
de quelque manière que ce soit, les Rus-
ses évacueront cette province. Voilà une
excellente intention Il aurait certaine-
ment mieux valu ne pas commencer par
troubler l'ordre; mais puisqu'il est trou-
blé il faut maintenant s'appliquer à le ré-
tablir. Nousferonsseulementobi~erverque
la question est de savoir si la présence
des Russes contribue efficacement à cct).e
œuvre de pacification ou si elle ne la rend
pas p!us délicate. Il ne faut pas oublier
non plus que le traité de Berim a assigné
à la présence des Russes en Roumé-
lie une durée fixe et n'a pas fait dé-
pendre leur départ du rétablissement
de l'ordre. Lorsque les Russes évacue-
ront la province, la commission eu-
ropéenne sera là et on lui fournira cer-
tainement les moyens de faire respecter
son autorité au moins aussi bien que les
Russesl&fontre&pecterencembment.Nous
iusons~ians le Z~~M~ ~a~/ï un démenti
formëL~LU retour de la commission de
~pupMlie à Constantinople. Ennn on té-
-l~gTaphie de Philippopoli que la com-
mission vient de décider que les décisions
prises à la majorité de ses membres se-
raient obligatoires. Ce n'est pas l'acte
d'une commission qui serait sur le point
de se suspendre elle-même et de renon-
cer à sa mission. Nous croyons donc que
la première nouvelle du Times était in-
exacte, et que la commission ne se lais-
sera ni intimider ni lasser par l'opposi-
tion qu'elle rencontre trop souvent.
Le .S
mais dont, bien qu'elle vienne de Pa-
ris, nous ne pouvons ni vériner ni
garantir l'authenticité. On avait dit
que la mission russe à Caboul était
rappelée, et notre correspondant de
Londres nous a fait part de l'heureuse
impression que cette nouvelle a produite
en Angleterre. Voilà, disait-on, tout dan-
ger de complications entre l'Angleterre et
la Russie définitivement écarté. Par mal-
heur, le fait est démenti, ce qui ne veut
pas dire qu'il ne soit pas vrai, mais qu'il
ne doit être accepté que sous réserve. Le
:TMM
dans peu de jours à quoi nous en tenir
à ce sujet..
On lira plus loin, parmi nos Nouvelles
étrangères, les résultats de la discussion
qui vient d'avoir lieu au Landtag prus-
sien sur le sectionnement dont le mi-
nistère du commerce a été l'objet.
Les domaines et les forêts ont été sé-
parés de ce ministère et reportés à
l'agriculture. Enfin le ministère du.
commerce a. été divisé en deux le
ministère des travaux publics et le mi-
nistère du commerce et de l'industrie.
Cette réforme n'a pas seulement un ca-
ractère administratif, mais encore un ca-
ractère politique, et il y a déjà longtemps
qu'elle était poursuivie, mais en vain,
par le prince de Bismarck. L'intérêt qu'il
y voyait était de soumettre les che-
mins de ;!er prussiens à la surveil-
lance des autorités impériales, tandis
qu'ils ont été soumis jusqu'à ce jour
à la surveillance des autorités prus-
siennes. On sait l'importance que M. de
Bismarck attache à ce changement. Tout
l'effort de son esprit depuis ces dernières
années a pour objet de travailler à uni-
fier l'empire en lui donnant des lois
fiscales, économiques, commerciales et
industrielles communes. La législation des
chemins de fer l'a particulièrement préoc-
cupé. Il vient enfin d'obtenir gain de cause
devant la Chambre des Députés de Prusse
qui s'est prêtée à la réalisation de ses
desseins. Le président de la chancellerie de
l'empire se trouvant chargé du commerce
et de l'industrie pour ?. Prusse, le Landtag
a déclaré qu'il ne voyait aucune utilité à
conserver pour cet objet un ministère
prussien spécial. En conséquence, le com-
merce et l'industrie, distraits, comme nous
l'avons indiqué plus haut, des travaux pu-
blics et des domaines, ont été dévolus au
président de la chancellerie. C'est un tait
dont il ne faut ni exagérer ni méconnaître
l'importance, et, dans tous les cas, c'est j
un succès pour le gouvernement impérial.
BOURSE DE PARIS
CMtnt'e le 19 !e 20. Mfmssc. N~tsac.
s o/o
Comptant.'6 43 ~6~J.
Fin cour. 7640. ~6~0.
se/e
Amortissable.
Comptant. 79 80. 7980.
Fin cour. 79 75 79721/2 21<2
Comptantt07.t072S.2!i.
5 0/0
ComptantH280-i280.~ .f.J.
Fin cour. HZ 92 1/2 112 82 1/2 .10.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. 90, 88 3/4, 90.
S 0/U turc. llfr.37,60,
Banque ottomane.. 470 fr., 471 h'.
Egyptiennes 6 0/0.. 34Sfr.62.
TféMgpapMe pfïvëe.
(Service télégraphique de Fasence Havas.)
Rome, le 20 décembre.
Chambre ~M Z)~pM
ministère telle qu'elle a été télégraphiée.
Il dit qu'il ne peut pas, pour le moment, déve-
lopper le programme complet du cabinet toute-
fois, les nouveaux ministres sont des hommes
déjà. connus qui resteront fidèles à leurs prin-
cipes.
Le président du conseil croit cependant néces-
saire d'exposer quelques points du programme
du ministère.
Le cabinet entend maintenir l'ordre public en
appliquant les lois existantes sans faiblesse ni
arbitraire. Il demandera la discussion de la loi
relative aux nouvelles constructions de chemins
de fer; il soutiendra la loi relative à l'abolition
de l'impôt sur la mouture; il défendra l'équilibre
Snancier et proposera une large réforme élec-
torale.
Le ministre des finances présente un projet
pour l'exercice provisoire du budget pendant
deux mois. Il demande l'urgence qui est votée.
Au Sénat. M. Depretis a fait les mêmes com-
munications et a donné lecture d'un décret royal
par lequel M. Maze Delaroche, ministre de la
guerre, est nommé sénateur.
Londres, le 20 décembre.
Lord Beaconsfield a eu hier une audience de la
reine & Windsor.
Le conseil des ministres s'est réuni hier.
Il n'y aura plus de réunion jusqu'aux têtes de
Noët.
On mande de Berlin au Jt/o~Mt~ Post que les
négociations entre les nuissances européennes
relativement à une entente concernant les mesu-
res de précaution à prendre après l'évacuation de
la Bulgarie et de la Roumélie par les Russes ne
sont pas encore abandonnées.
On télégraphie de Berlin au ?*MKM
« On croit que la Russie refusera de sanction-
ner une occupation commune de la Bulgarie et
de la Roumétie; mais ce refus n'empêche pas les
autres puissances de faire des démarches en vue
d'arriver à l'exécution de ce projet. »
Le D
rigine, l'idée de cette occupation commune.
La Turquie a manifesté le désir de voir le
comte Andrassy en prendre l'initiative, mais ce
dernier hésite. Il est probable que la France et
l'Italie feront des démarches à cet égard.
Une dépêche de Constantinople, adressée au
~MMM, annonce de source russe qu'aussitôt
l'ordre rétabli en Roumélie, de quelque ma-
nière que ce soit, les Russes évacueront cette
province.
Le Daily y~M'M~, dans une dépêche de Pa-
ris, assure que la nouvelle du rappel de la mis-
sion russe à Caboul est sans fondement.
Une dépêche de Vienne, publiée par le .D
la commission de la Roumélie crient a) e.
Aucune convention spéciale entre l'Autriche et
la Turquie ne sera conclue relativement à l'occu-
pation de Novi-Bazar. L'Autriche demande seu-
lement la déclaration que la Porte ne s'opposera
pas à l'occupation si l'Autriche la croit nécessaire.
Londres, le 20 décembre.
Le prince de Galles, le prince Léopold et le
prince Christian sont arrivés aujourd'hui à Lon-
dres, revenant de Darmstadt où ils s'étaient ren-
dus pour assister aux funérailles de la princesse
Alice.
Berlin, le 20 décembre.
Le jMeAMMzeM~ déclare qu'il n'y a absolu-
ment rien de fondé dans la nouvelle répandue
et commentée de différens cotés, d'après la-
quelle l'empereur aurait reçu, en reprenant la
direction des affaires gouvernementales, une
lettre de félicitations du Pape et y aurait ré-
pondu. Le .RMC/M
Les Chambres prussiennes se sont ajournées au
8 janvier.
Vienne, le 19 décembre, soir.
La commission du budget a adopté presque à
l'unanimité le traité de commerce austro-alle-
mand.
Soûa, le 19 décembre, soir.
Le commissaire ottoman en Bulgarie, appuyé
par plusieurs consuls, s'est opposé, conformé-
ment à l'article 6 du traité de Berlin, a la partici-
pation du consul russe aux travaux de ta com-
mission.
Constantinople, le 19 décembre, soir.
M. Layard fait de l'opposition à la nomination
de Rustem Pacha comme gouverneur de la Rou-
mélie orientale.
Constantinople, le 19 décembre, soir.
Les commissaires ottomans qui ont été dési-
gnés pour la délimitation des frontières grecques
sont Mouktar Pacha, Vahan Etfendi et Abe-
din Bey.
Philippopoli, le 19 décembre, soir.
La commission a discuté une proposition du
commissaire français relative au service obliga-
toire dans la milice de la Roumélie.
La commission a décidé que dorénavant les
décisions prises à la majorité des votans se-
raient obligatoires.
Bucharest, le 19 décembre, soir.
Le Sénat a voté l'Adresse en réponse au dis-
cours du Trône conformément au texte de la
commission.
La Chambre des Députés terminera demain la
discussion de t'Adresse.
Elle a voté aujourd'hui par 67 voix contre 2 la
prise en considération du projet de la commis-
sion.
Madrid, le 19 décembre, soir.
M. de Chaudordy partira pour Paris la semaine
prochaine.
Le ministre des affaires étrangères s'occupe de
la question des passeports entre l'Espagne et la
France.
L'état sanitaire de Tanger s'est amélioré.
La Gaceta publie un ordre royal autorisant
l'entrée en Espagne, sans certificat d'origine, de
tous les vins provenant de France et des autres
nations ayant des traités de commerce avec l'Es-
pagne.
Ces vins seront expédiés par les douanes, avec
le bénéfice des traités de commerce s'ils provien
nent de pays producteurs.
Berne, le 20 décembre.
Les Chambres ont ratifié la convention moné-
taire relative à la frappe des pièces de 8 fr. con-
clue à Paris le 5 novembre avec la Belgique, la
France, FItalie et la Grèce.
Nous apprenons à l'instant la mort de
M. François Le Normant, gérant du
ToM~M~ des jO~a~ et fils d'un des fon-
dateurs de ce journal avec les frères Berlin.
Nous ne pouvons en ce moment qu'expri-
mer tous nos regrets devant cette perte
qui nous est si sensible quoique âgé
de quatre-vingt-nenf ans, M. Le Nor-
mant avait toujours conservé toute sa
lucidité d'esprit, et son bonheur de cha-
que jour était de venir passer quelques
heures dans cette maison de la rue des
Prêtres où il était né en 1789.
De cruelles souffrances ont hâté la mort
de ce vieil ami dont nous rappellerons
bientôt les mérites et la bonté.
Il est temps, grand temps que nous
arrivions aux élections qui selon toutes
les apparences modifieront la composi-
tion du Sénat. Jusque-là, la France ne
pourra pas se dire qu'elle a un gou-
vernement nous ne disons pas un
gouvernement stable et solidement éta-
bli, ce qui dépend toujours de l'his-
toire et ce que se promettent succes-
sivement tous les régimes, mais un gou-
vernement clairement défini. Nos inten-
tions révolutionnaires ne sont pas vastes;
elles ne vont pas jusqu'à croire qu'un chan-
gement de quelques voix fera d'un Sénat
conservateur un Sénat radical, et nous
serions des premiers à le regretter. Il
nous suffira que la majorité du Sé-
nat devienne dans le vrai sens du
mot, constitutionnelle qu'au lieu d'être
hostile à la Constitution elle s'appli-
que à la faire marcher, et qu'en un
mot l'harmonie soit établie entre les diHe-
rens corps de l'Etat. C'est cette simplicité
qui manque actuellement encore au
jeu et à l'exercice de nos institu-
tions. Toutes les manœuvres de la
coalition innommée qui. depuis deux ou
trois ans faccommode et rapièce le Sé-
nat primitif n'ont eu d~ autre objet que
d'introduire dans un corps appelé répu-
blicain des ennemis de la république et
d'empêcher un gouvernement quelconque
de se fonder. Ces grands tacticiens n'ont
pas eu d'autre politique ne rien faire,
mais tout empêcher, la politique de l'im-
puissance et de la négation.
Cette politique, ils la continuent jus-
qu'au bout, jusqu'au dernier moment de
leur domination expirante. Nous les
voyons à l'oeuvre aujourd'hui encore
dans l'ardeur qu'ils mettent à soulever
des conflits entre les deux Cham-
bres. C'est leur idée favorite, leur
idée maîtresse. Leur idéal est d'avoir une
Chambre qui dise non quand l'autre a dit
oui. Ils n'ont la notion de l'ordre que sous
la forme de résistance, et celle de l'har-
monie que sous la forme de dissonance.
:C'est ce singulier et malheureux esprit
politique que nous espérons voir dispa-
raître quand la majorité sera renouvelée
dans le Sénat. Nous admettons que le
Sénat soit destiné à être un modérateur;
mais il y a une certaine différence entre
modérer la vitesse d'un train et mettre
des pierres de taille sur la voie. Le
Sénat sera moins suspect quand on
pourra croire qu'il veut régler la républi-
que et non la tuer, qu'il est réellement
conservateur et non pas factieux.
Or aujourd'hui et pour les derniers
momens de pouvoir qui lui restent, la
coalition sénatoriale n'a qu'une dernière
pensée mettre les deux Chambres aux
prises. Assurément nous n'attribuons pas
tant de philosophie ou de perfidie au cha-
leureux et capiteux protecteur des chè-
ques, ni même aux preux chevaliers de la
sainte garance; mais le vote des
200,000 fr. pour les desservans a une au-
tre portée. Il y a là une intention prémé-
ditée de conflit.
Nous aurions ptl être de ceux qui ont
regretté que la Chambre des Députés
n'eût pas tranquillement adopté ce cré-
dit. Ce qui prouve qu'il était raisonna-
ble, c'est que non seulement le gouver-
nement, mais la commission républi-
caine du Sénat l'approuvaient. Mais
il y avait là une occasion de con-
flit, occasion heureuse qu'il ne fallait
pas laisser échapper. Nous aurions com-
pris le vote du Sénat si le crédit avait été
critiqué et condamné en principe; au con-
traire, le gouvernement et la commission
se sont empressés d'assurer qu'il serait
présenté et voté dans le prochain budget.
Mais non, il fallait le conflit.
Eh bien on doit être satisfait; on a
trouvé sa bonne petite querelle '~M
Quelle aimable façon d'introduire l'ordre et
l'harmonie dans les institutions et de rem-
plir les fonctions de Sénat modérateur et
pacificateur! Nous ne pouvons préjuger
laTdëtermination de la Chambre des Dé-
putés mais ce qui est évident pour tous
et ce que le pays verra et comprendra aisé-
ment, c'est qu'on ne voulait pas la paix.
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Après l'adoption de quelques projets de
loi d'intérêt local, M. Varroy a présenté, au
nam de la commission des finances, un rap-
port verbal sur la situation faite au budget des
recettes par le rejet des trois derniers para-
graphes de l'article f'' relatifs à l'éta-
blissement du droit proportionnel de 50 c.
sur les chèques de place & place. Le vote
des trois amendemens de M. de Belcastel
sur le budget des cultes a occasionné une
augmentation de dépenses de 327,-i00 fr.. en
sorte que l'excédant du budget était par cela
môme réduit à 664,822 fr. D'autre part, la
suppression des trois derniers paragraphes
de l'article !< de la loi des recettes doit
amener une réduction dans la perception des
droits sur les effets de commerce de 5 mil-
lions au dire de la commission du budget
de la Chambre des Députés, de 2,500,000 fr.
d'après l'avis de M. le ministre des nuances.
La commission des finances avait le devoir
de chercher à combler ce déficit. Deux opi-
nions ont été émises devant elle. On pro-
posait d'une part le relèvement à 70 c. du
droit de 30 c. sur les effets de commerce; mais
il y a contre ce système une objection des
plus sérieuses qui a son origine dans l'im-
possibilité de créer des coupures inférieures
à 1,000 fr. qui devraient être imposées en
centimes et fractions de centimes. Il fallait
donc maintenir l'abaissement du droit à 50 c.,
ou bien le relever jusqu'à fr. Une autre
proposition consistait à ajourner l'abaisse-
ment du droit proportionnel. A 1 fr. 80 c. la
droit sur les enets de commerce rapporte au
Trésor environ 1,700,000 fr. par mois. En six
semaines on peut donc espérer retrouver les
2,500,000 fr. nécessaires pour rétablir l'équi-
libru primitif du budget, et ce but sera at-
teint en reportant au 1~ mai au lieu du
18 mars le moment où le droit proportionnel
sera abaissé à 50 c. Le ministre des finances
et ta. commission se sont trouvés d'accord
pou? préférer le second système au premier.
Le Sénat a été du même avis, et il a décidé
que le 1~ mai seulement le droit proportion-
nel sur les eSets de commerce sera de 50 c.
par 1,000 fr. au lieu de 1 fr. 50 c.
') Ainsi a été trouvé rapidement, grâce à la
bonne volonté et à l'esprit de conciliation qui
se sont rencontrés chez tout le monde, un
moyen de sortird'une situation qui hiereneore
paraissait des plus délicates. Et pour peu que
la Chambre des Députés soit animée des
mêmes sentimens, on peut esph'er que la
clôtura de la session aura Heu demain soir.
B L'ensemble du budget des recettes a été
ensuite voté à l'unanimité, o
Dans sa séance du 2~i mai dernier le Sénat a
pris en considération une proposition de.
M. Edouard Charton, sénateurde l'Yonne, qui
était ainsi conçue
« Un monument commémora.tif sera élevé sur
remplacement de la salle où l'Assemblée Natio-
nale Constituante a tenu ses séances a Versaities
depuis le 5 mai jusqu'au 15 octobre 1789. »
La commission spéciale nommée plus
tard pour étudier au fond cette proposition
a été d'avis que le projet de l'honorable séna-
teur de l'Yonne était né d'un sentiment juste
et patriotique, et que le Sénat s'honorerait en
!e transformant en loi. La commission a chargé
M. Edouard Charton de rédiger lui-même un
rapport en ce sens. Ce document a été distri-
bué ce matin aux sénateurs nous en ex-
trayons les renseignemens intéressans qui
suivent
<: Les voyageurs français ou étrangers qui
viennent chaque jour à Versailles peuvent sui-
vre dans les salles, les galeries, les jardins du
Palais, jusqu'aux moindres détails de l'histoire
de la royauté et de la cour pendant plus d'un
siècle. Mais s'ils demandent a visiter la salle où
les députés de la nation ont délibéré dans les
circonstances les plus solennelles au commence-
ment de la Révolution, on est obligé, à moins de
vouloir les induire en erreur, de leur avouer
qu'on ne saurait où les conduire. Le souvenir
est effacé.
Cet oubli date de loin. Chateaubriand dit
dans ses J~Mo~M ~'ow~-
& semblée élevée sur la place du Palais. L'erreur
peut paraître singulière. Si l'illustre écrivain,
mieux informé, avait eu la curiosité de jeter un
regard dans l'hôtel des Menus-Plaisirs, à quel-
ques cents pas de la place, sur l'avenue de Paris,
il eût vu que c'était un ancien magasin de déco-
rations d'opéra et de jouets du Palais qu'on
avait transformé en salle de l'Assemblée Natio-
nale, et son génie, qui se plaisait souvent aux
oppositions d'images et d'idées, eût été sans
doute frappé de ce contraste.
s- En effet, du temps où l'on jouait l'opéra dans
la salle même où siège en ce moment le Sénat,
les décorations étaient peintes dans l'hôtel des
Petits Menus-Plaisirs, rue de Noailles, et emma-
gasinées avec des instrumens de musique et des
jouets de différentes sortes: billards, jeux de ba-
gues, quintaines. etc., dans le fond de l'hôtel des
Grands Menus-Plaisirs, du côté de la rue des
Chantiers.
)) En nss, on Qt de ce magasin de décorations
une vaste salle richement ornée d'après les des-
sins de l'architecte Pâris~ afin d'y recevoir l'As-
semblée des Notables qui s'y réunit au mois de
février H87.
& La même Assemblée y tint aussi ses séances
en n88, du 6 novembre au 12 décembre.
& La salle se trouva ainsi toute indiquée et
préparée pour servir aux Etats-Généraux en mai
1789. On la décora seulement avec plus d'art, on
l'orna de colonnes, et on y ajouta des gradins et
des tribunes pour l'usage du public que l'on
n'avait pas admis aux séances des Notables.
& Apres lé 15 octobre, lorsque l'Assemblée Na-
tionale suivit le roi à Paris, la salle ne fut plus
utilisée que de loin en loin pour des réunions
électorales.
s En n99, on la vendit par adjudication.
comme propriété nationale, à un individu qui
proposa à la municipalité de Versailles de la lui
donner à loyer pour en faire une halle aux
grains. La municipalité refusa. L'individu eut
alors la triste idée de renverser les colonnes, de
détruire les lambris et les vendit l'année suivante,
en 1800. Comme il ne s'en trouva pas moins dans
l'impossibilité de payer le prix de l'adjudication,
il encourut la déchéance, et l'emplacement de la
salle redevint la propriété du Domaine qui n'a-
vait jamais été dépossédé du reste de l'hôtel.
Depuis l'an 1800 jusqu'à nos jours on n'a rien
reconstruit sur le sol où s'élevait la salle.
Ce ne fut longtemps qu'un terrain vague,
servant de dépôt de fragmens de marbreet d'au-
tres débris venant des réparations de quelques
parties du château.
Dans la suite, l'hôtel étant devenu ce qu'on
appelle un bien < affecté et mis a la disposition
du ministère de la guerre qui loge dans ces bâ-
timens un quartier de cavalerie, le terrain vague
fut clos d'un petit mur du côté de la rue des
Chantiers et planté de manière à servir de jardin
à un officier. C'est l'état actuel. Ce jardin, d'une
superficie d'environ 500 mètres, appartient donc
au Domaine, et en disposant sur ce sol, libre de
toute construction, de l'espace qui serait jugé
nécessaire pour un monument commémoratif, on
ne serait obligé a aucune expropriation. a
M. le comte Foucher de Careil vient de
soumettre au Sénat la proposition suivante
relative a la destruction des lapins.
M. Foueher de Careil propose de modifier
ainsi le 6~ paragraphe de l'article 9 de la loi
du 3 mai 1844 sur la police de la chasse
« Les préfets des départemens, sur l'avis des
conseils généraux, prendront des arrêtés pour
déterminer.
» 3° Les espèces malfaisantes ou nuisibles que
le propriétaire, possesseur ou fermier pourra en
tout temps détruire sur ses terres et les condi-
tions de l'exercice de ce droit, sans préjudice du
droit appartenant au propriétaire ou au fermier
de repousser ou détruire, même avec des armes
à feu., les bêtes fauves qui porteraient dommage
a ses propriétés. »
Ajouter à la suite de ce paragraphe
« Les lapins sont assimilés aux bêtes fauves
que l'on a le droit de détruire en tout temps,
même avec des armes à feu, sans autorisation
préalable. Le propriétaire, possesseur ou fermier,
peut en outre détruire en tout temps les rabouil-
îéres sur ses terres. &
On nous écrit de Rome, le 17 dé-
cembre
a La crise n'est pas encore terminée et
l'enfantement du ministère est laborieux.
Le vote du 11 décembre ayant été l'œuvre
d'une coalition, il ne faut mécontenter aucun
des groupes qui y ont pris part. M. Depretis
personnellement est accepté par tout le
monde. Son âge, son expérience et sa modé-
ration bien connue lui donnent un ascendant
auquel personne ne se refuse. Mais il n'est pas
facile de trouver des collègues réunissant les
mêmes conditions, d'autant plus que les chefs
de groupes tels que MM. Crispi, Nicotera et
Mordini sont exclus par l'hostilité qu'ils sus-
citent chez les groupes voisins. Je me dis-
pense de rapporter les bruits qui circulent.
Nous avons ici des gens qui se plaisent a fa-
briquer des combinaisons ministérielles et
qui, s'ils n'ont pas assez de crédit pour faire
accepter leurs listes au Quirinal, en ont suf-
fisamment pour les faire imprimer par les
journaux grands et petits.
a Ces gens-là jouent à merveille le rôle de
la mouche du coche. Si la mouche ne fait pas
avancer le carrosse, elle réussit quelquefois
à le faire verser en faisant cabrer les chevaux
par une piqûre faite à l'endroit sensible.
C'est une manière comme une autre de té-
moigner son importance.
s Quoile que soit sa composition, le pro-
gramme du futur ministère est nettement
indiqué: il devra gouverner avec fermeté sans
faire de réaction. Personne ne veut de lois
exceptionnelles. La loi sur la sûreté publique
est très suffisante puisqu'elle pfrmët d'in-
terner les hommes dangereux ou seulement
suspects. L'essentiel est de ne pas se tromper,
et pour cela il faut une bonne police, c'est-à-
dire une police bien payée.
» M. Depretis devrait profiter de l'occasion
pour demander un crédit à cet en'et, ainsi
que pour augmenter le nombre des carabi-
niers dont la vue réjouit les honnêtes gens,
indigènes et étrangers.
En ce moment le crédit serait voté d'en-
thousiasme dans quelques mois on soulè-
verait des difficultés de tous genres. Il est
d'autant plus urgent de constituer le gouver-
nement, que chaque jour quelques faits nou-
veaux révèlent l'existence d'une agitation
souterraine. On doit s'en préoccuper en Italie
plus qu'ailleurs à cause de la tendance de la
population aux sociétés secrètes et aux cons-
pirations. Tout le monde est discret dans ce
pays-ci dans la vie ordinaire c'est une qua-
lité, en politique c'est un danger.
» Avant-hier, à Naples, une vingtaine d'in-
connus ont voulu enlever la poudrière pen-
dant la nuit. Après avoir échangé des coups
de feu avec le poste ils ont pris la fuite i
mais on a pu les arrêter.
B Hier, à Pise, un agent de police a été
tué et un autre blessé.' Il est impossible de
regarder de pareils faits comme étant pure-
ment accidentels.
» Hier, le Pape a reçu les chefs de plusieurs
Sociétés ouvrières. Léon XIII a répondu par
un discours très modéré qui se termine
ainsi
« Nous sommes assurés que tous les bons ou-
vriers et travailleurs que vous représentez com-
prennent les immenses avantages qu'Us trouvent
à se déclarer nettement fervens catholiques et
iUs dévoués de l'Eglise. Ils fermeront les oreilles
aux suggestions des mëchans et des impies. Us
seront unis d'esprit et de cœur à Jésus-Christ et
à son vicaire. Ils s'appliqueront tranquillement a
l'exercice de leur profession et de leur. métier, et
ils auront en horreur cet esprit irréligieux de
turbulence et de désordre à l'aide duquel le dé-
mon trouble et bouleverse aujourd'hui la so-
ciété. »
» Ce discours peut être considéré comme
une réponse indirecte aux journaux qui ac-
cusent l'Eglise de pactiser avec le socialisme.
Il est à l'adresse de l'empereur d'Allemagne
autant qu'à celle des ouvriers de Rome. Mal-
gré les discours de M. Falk, les journaux du
Vatican ont l'air de croire à une entente pro-
chaine entre le Saint-Siège et Berlin.
)) H.-G. MONTFERRIER. »
On nous écrit de Londres, ie )9 dé-
cembre
(f La profonde et respectueuse sympathie
que la nation tout entière ressent pour la
famille royale si douloureusement atteinte
dans ses affections a trouvé une éloquente
expression dans le Parlement. Dans les
deux Chambres les leaders du parti au
pouvoir, soutenus par les chefs de l'Oppo-
sition, ont proposé une Adresse de condo-
léances à. la reine. Lord Beaconsfield a su ren-
contrer des accens émus, à la hauteur de la
triste circonstance, pour exalter les mérites
de la princesse victime de son amour mater-
nel. Lord Granville a cité quelques passages
d'une lettre écrite par le prince de Galles qui
sont un noble éloge d'une existence si dé-
vouée et généreusement consacrée au bien.
L'amendement de M. Fawcett à la mo-
tion présentée par M. Stanhope. sous-secré-
taire d'Etat pour l'Inde, a été rejeté hier par
une forte majorité. Il s'agissait de fournir la
sanction parlementaire aux dépenses occa-
sionnées par la guerre de l'Afghanistan elle
est nécessaire pour permettre d'employer les
fonds du Trésor indien à des expéditions en
dehors des frontières. Par là, les Chambres
anglaises conservent un droit de contrôle. >~
s Lorsque la crise avec l'émir a pris une
tournure menaçante et que la rupture a paru
inévitable, un mouvement d'opinion s'est
produit en Angleterre, demandant que les
frais de la campagne fussent mis, au moins
en partie, à la charge de la métropole. Le
jPaH J!/iîK et le ~aM~a~ ont soutenu cette
façon de voir, aussi bien que le .P
de la politique générale, pour sauvegarder les
intérêts de la Grande-Bretagne; rien de moins
généreux et de moins juste que de les imposer
à l'Inde dont les finances sont toujours dans
un état plus ou moins précaire. On s'attendait
à ce que le gouvernement appuierait un ar-
rangement de ce genre aussi a-t-on été surpris
lorsqu'il a simplement demandé l'autorisation
d'employer les ressources de l'Inde à subvenir
aux frais de la guerre actuelle. M. Stanhope
s'est évertué à réduire les proportions de la
campagne engagée en ce moment à un mini-
mum il a parlé d'une simple guerre de
frontières, comme le Trésor indien en a
payé tant il n'y avait pas lieu de re-
courir à la métropole. Quoi de plus per-
nicieux que d'instituer un régime de sub-
sides réguliers en faveur de l'Inde Le gou-
vernement de cette possession britanni-
que n'aurait plus aucun scrupule à dépenser
le plus possible, puisque l'appui du Trésor
anglais serait acquis à l'avance. Du reste, le
gouvernement se réservait de venir, lorsqu'il
le jugerait convenable, proposer une réparti-
tion des dépenses entre l'Angleterre et
l'Inde.
L'Opposition a combattu de toutes ses
forces, accusant le projet ministériel d'être
inique. La guerre de l'Afghanistan avait son
origine dans les complications de la politique
impériale; d'ailleurs, les finances indiennes
ne pouvaient supporter un pareil fardeau.
M. Stanhope parlait d'un surplus disponible
dans le budget; mais ce surplus ne devait-il
pas recevoir d'autres destinations ?
a La majorité de la Chambre a eu con-
fiance dans le cabinet elle ne s'est pas
laissé ébrsnier par les critiques de M. Faw-
cett et de ses amis. D'après les caiculs
de M. Stanhope, les frais de la guerre depuis
le début des hostilités jusqu'au 1" avril
ne sont pas considérés comme devant dé-
passer 1 million de livres. ~L'avenir ré-
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