Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-12-20
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Description : 20 décembre 1878 20 décembre 1878
Description : 1878/12/20. 1878/12/20.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
JMfMAL DES BEBATS
PÛUfI~ES EÏ MTTËMtMS
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i878
ON S'ABOIE
M.e d6s Pfëtres-Stnat-Germâm-l'Auxerrois,
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Trois mois. Six mois. Un M<
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Départemens. 20 û-. 40 &. Mfr.
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europëeime. 2t ff. 42 fr. 84 n*~
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Les abonnemehs partent des 1" et i6 de
chaque mois.
JP&f'ta~ Mtt mminefo. SOcem~
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In t.onnewspapers omce, t7, Gresham street, G. P. U.;
JMtM. mcMzy.M~'iëaet C', t,Finch lane CorDtuU,
E. G; London; MM. W.-H. Smtth et Nén,
186, Strand, W. C. London.
"A Brux~les, a l'O/~ee pMMM- 46, rue de~"
Madeleine, dans les kiosques et dans tesjtp-;
Miothéques des gares de chemins de fe~b
ON S'ABONNE
enBelgique,en!talie,'
oans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans Ie<
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
Lesannoncessontreçues `
chezM!H.F
8, place de la Bourse,
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eIlesdoiYentt.oujonrsêt.reagreeespMiafedacUon.
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PANS a
~EC~i i& DÉCEMBRE
Le ministère italien est enfin constitué
eous la. présidence de M. Depretis mais
nous avouons qu'il nous est difficile de dire
ce qu'il représente exactement et quelles
sont ses chances de durée. Les noms des
nouveaux ministres ne sont pas très
connus; quelques uns passent pour la
première fois les Alpes sur les ailes
de la Renommée. M. Depretis, prési-
dent du Conseil, est le seul homme de
son cabinet qui ait une notoriété euro-
péenne. Il est donc probable. si l'on en
juge du moins d'après les apparences, que
le ministère Depretis est ce que nous ap-
pelons en France un ministère de transi-
tion. Lorsqu'un cabinet succombe sans pré-
paration parlementaire suffisante, c'est-à-
dire sans qu'un autre cabinet soit tout prêt
& recueillir l'héritage, l'embarras est par-
Ms très grand et très long pour constituer
une administration .nouvelle. Aucun nom
he s'impose nécessairement au choix du
souverain. Le roi Humbert a choisi M. De-
pretis pour le charger de former un cabi-
net mais il aurait pu tout aussi bien
choisir un autre que lui, puisque M. De-
pretis n'a pas de majorité assurée.
La solution la plus logique autait été
sans doute la dissolution de la Cham-
bre. Le cabinet Cairoli a proposé au roi
d'y avoir recours, mais le roi s'y est refusé
pour des motifs qui nons paraissent, d'nil-
leurs, excellons. Si la Chambre est divisée,
le p'ays ne l'est pa~ moins des élections
nouvelles dans un moment aussi difficile
auraient eu plutôt pour enet d'aggraver
ces divisions et de les rendre irrémédia-
bles que de les taire disparaître. Il est
douteux, du reste, que le ministère Cai-
roli, qui avait montré dans son admi-
nistration une grande faiblesse, eût pu
avoir sur les électeurs une influence
assez grande pour les rattacher à sa poli-
tique. Il y a dans le pays des démens ré-
publicains et révolutionnaires avec les-
quels presque tous les membres du minis-
tère Cairoli se sont trouvés autrefois en re-
lation. Est-ce le cabinet qui aurait modéré
les entràîaemens de ses anciens amis ou
ceux-ci, plutôt, n'auraient-ils pas dé-
bordé le cabinet lui-même malgré ses
bonnes intentions? Le roi Humbert a
dû se poser toutes ces questions et il les
a résolues dans le sens de la prudence. II
a repoussé l'idée de la dissolution. Il a
mieux aimé se séparer de ses ministres que
courir les chances d'un appel aux élec-
teurs. Il a compris que des élections trou-
bleraient le pays sans lui arracher une
réponse bien claire, sans faire naître~
un moyen pratique de sortir des dif-.
Ëcultés où l'on se trouve. La dissolution
écartée, il a. fallu trouver à tout prix un.
ministère dans la Chambre. Il impor-
tait beaucoup d'en avoir un le plus tôt
possible. Nous savons par notre propre~
histoire que les crises ministérielles
prennent en se prolongeant le plus fâ-
cheux caractère. Les ministres en par-
tance expédient les affaires de leur
département jusqu'à ce qu'ils soient
remplacés, mais ils n'ont plus l'auto-
rité indispensable & uïr gouvernement,
et c'est dan ces circonstances que l'on
sent ce que vaut la force matérielle lors-
qu'elle n'est pas appuyée par la force
morale.. Un ministère de transition
est encore préférable a un ministère
qui se survit à lui-même. Il est composé
la plupart du temps d'administrateurs
modestes, sans couleur politique bien
tranchée, d'hommes de mérite qui ne font
ombragea personne, de ces hommes enfin
qui jouent dans la politique ce qu'on
nomme au théâtre les rôles d'utilités. Ces
minisires administrent convenablement
jusqu'à ce que la crise politique soit arrivée
à son terme et qu'on distingue plus clai-
rement ce qu'il faut faire. Ou nous nous-
trompons, ou le nouveau cabinet italien
est un ministère de ce genre. Son chef
appartient à la gauche modérée et il a
donné dans maintes circonstances des
preuves d'habileté et de fermeté. Quoique
M. Depretis soit u'n personnage assuré-
ment très. considérable, il ne peut cepen-
dant pas dire: Moi seul, et c'est assez!
Ses collègues, au premier coup d'œii, ne
paraissent pas suffisses. Si M. Depretis a
prétendu Taire, comme nous le croyons,
un ministère de transition; s'il a voulu
rendre a. son pays un service de circon-
stance sans se compromettre s'il se ré-
serve lui-même à la façon dea dieux d'Ho-
mère qui ~enveloppaient d'un nuage pour
traverser les champs de bataille, c'est
fort bien! Mais dans le cas contraire, et
ai M. Depretis croit avoir composé un
ministère durable, nous craignons fort
qu'il ne se soit fait illusion. On prend
une barque ou même un radeau pour,
passer d'un navire à un autre, mais non
pas pour faire une longue traversée.
Le Parlement anglais s'est ajourné jus-
qu'au 13 février. Nous avons dit peu de
chose des dernières séances de la Cham-
bre des Communes parce qu'elles avaient
plutôt un intérêt anglais qu'un intérêt
général. Ce qu'il faut retenir de cette
courte session que l'Opposition récla-
mait avec tant d'ardeur avant qu'elle
fût ouverte, c'est l'adhésion éclatante qui
a été donnée presque en toute circon- ¡
stance a: la politique du ministère. Si
t i i
nbûsdisb~s presque, c~ést que sut un
point,, rn~is seulement gur ce point qui a
~ëu~~d~&portance, le ministère a dû re-
culer. Il avait proposé de voter une sub-
vention en faveur des populations du
Rhodope.
La fourmi n'est pas prêteuse
C'est là son moindre défaut.
Les Anglais n'aiment pas & donner leur
argent aux autres, surtout lorsqu'ils en ont
personnellement le plus grand besoin. Un
membre de la majorité s'est préoccupé
avec quelque insistance de la misère qui
croît tous les jours parmi les classes ou-
vrières. N'était-ce pas une façon de dire que
la première charité commence par soi ? Le
gouvernement a retiré sa proposition elle
n'a même pas été discutée, et les mem-
bres de l'Opposition ont profité de cette
circonstance unique pour accabler le mi-
nistère des traits de la plus vigoureuse
ironie. On fait ce que l'on peut si lord
Hartington et ses amis avaient eu une
meilleure occasion de déployer leur
verve oratoire, ils l'auraient certaine-
ment saisie. Le min~tère n'a pas été
sensiblement ébranlé par cette més-
aventure, et il a soutenu un dernier dé-
bat s-ur la question de savoir si les frais
de la guerre de l'Afghanistan devaient être
supportés seulement par le gouvernerrreut
des Indes, ou par le gouvernement
angluis. L'Opposition prônait ce dernier
système, et M. Fawcett avait prése. té
dans ce sens un amendement. L'Op-
position tient à ce que l'Angleterre ~eote
lourdement le poids de la guerre
on comprend bien pourquoi. Le gou-
vernement a conservé une situation où
il ne se trouve engagé d'aucune manière.
J'espère, a dit sir Stanbrd Northcote,
que les affaires de l'Inde seront promp-
tement terminées mais s'il arrivait qu'il
n'en fût pas ainsi et qu'il devînt néces-
saire de faire usage de toutes les forces
impériales, je suis assuré que l'Angle-
terre contribuerait pour sa part aux
frais de la guerre. L'amendement de
M. Fawcett a été repoussé par 235 voix
contre 12S. La Chambre s'est alors sépa-
rée jusqu'au milieu de lévrier.
BOURSE DE PAMS
Ct3tHre le 18. le M. tBMMse. Bnttse.
s e/o
Comptant.'6 45. ~645.7.
Fin couf.'7643.~ '!640. 8.
S 0/0
Amortissable.
~Comptant. 79 7B. 7980. S.
Fit)LCOur.79T!;l;2 ?9~S. 2~2
At/ee/o
'ComptanH&'?t0..tO'?. '?.
&0/0
'Comptanttt290.n280.10.~
fmcouf.<129S. 11292~2 2~2
PETITE BOURSE DU SO:R.
Emprunt S 0/0. H2fr.90, 921/2.
S 0/0 turc. llfr.7S,T71/2.
Banque ottomane.. 47lfr.25.
Florins (or). B27/8.
Honj~o!s60/0.
Egyptiennes 6 0/0.. 247 fr. !!0, 246 fr. 87, 247 fr. SO
.$. 4 TéMgfapMe ptrSvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 19 décembre.
Lord Beacons0e!d a reçu aujourd'hui des rési-
dens anglais de Catifornie une députation qui
lui a présente une Adresse contenue dans un
coffret, en argent, comme témoignage de recon-
naissance pour la politique étrangère du cabinet
anglais.
Lord BeaconsSeld a répondu ainsi
< Je regarde le traité de Berlin comme une so-
iution qui assurera la pacification de l'Europe.
Ce n'est pas un arrangement par pièces et par
morceaux et il ne tend à humilier aucune puis-
sance. Au contraire, il a été rédigé par les hom-
mes les ptus habites et ks p)us expérimentés.
& Je dois faire connaître mon opinion à ce sujet
son but est ta paciucation de l'Europe et il sera
complètement et entièrement atteint.
II existait naguère une espèce de conjuration
pour persuader au monde que le traité de Berlin 1
ne serait pas exécuté. Sans doute, quelques per-
sonnes ont intérêt. & ce qu'il ne soit pas exécuté; ]
mais tel n'est pas le sentiment des signataires.
& Chaque jour quelque chose se fait en vue de
l'exécution mture du traité de Berlin je ne doute
pas qu'il ne vienne un moment où le monde en-
tier reconnaîtra que son exécution est complète.
& 'Chypre a été occupée -parce que c'est un poste
puissant, militaire et maritime pour la nation an-
glaise. et aun que nous puissions soutenir le Sul-
tan dans les projets sincères de régénération de
son empire. Le port de Famagouste pourra rece- »
voir toute la notte anglaise de la Méditerranée. a
Londres, le 19 décembre.
On télégraphie de Namrood au Daily ~V« On est déterminé à punir rigoureusement la
tribu des Zukkur-khels qui a pris part aux atta-
ques contre les camps anglais. »
Le même journal a reçu d'Ali-Musjid un télé- ]
gramme annonçant que 2,200 hommes avec de
Partillerie sont partis de cette ville aun de sur-
prendre quelques villages de la tribu des Zukkur- c
khels.
On espère qu'une punition exemplaire ramè- ]
nera la tranquUlité sur toute la frontière.
Londres, le 19 décembre.
M. Gladstone a annoncé qu'il se présenterait
comme candidat aux élections prochaines.
Londres, le 19 décembre.
On télégraphie de Pesth au Times que la com
mission de la Roumélie orientale a décidé de sus-
pendre ses travaux. Eile ne tiendra pas de séance
d'ici au 15 avril prochain.
7*MKM, provient de ce que les pouvoirs dont elle
était investie étaient insuffisaBs à combattre l'op-
position russe et l'opposition bulgare qu'elle a
rencontrées. u
Londres, le 19 décembre.
Le Déchangée entre M. Gladstone et lord Blantyre,
M. Gladstone propose que le gouvernement
prenne l'initiative d'une souscription en faveur
des réfugiés du Rhodope. Lord BIantyre répond
qu'il est douteux qu'un acte pareil rentre dans
le.5 prérogatives du gouvernement.
M. Gladstone déclare qu'il a été membre d'un
cabinet qui a secondé une souscription volontaire
dans un but semblable.
Rome, le t9 décembre.
Le nouveau ministère a prêté serment aujour-
d'hui entre les mains de S. M. Il annoncera sa
formation demain à la Chambre des Députés et
présentera probablement un projet de loi pour
l'exercice provisoire du budget.
On assure que M. Corti retourne à son poste à
Constantinople.
Berne, !e 18' décembre.
Le Conseil fédéral s'est déclaré prêt à répondre
demain jeudi à l'interpellation relative à l'JLMM<-
C<<.
Semlin, le t9 décembre.
M. le baron Herbert, ministre résident autri-
chien, a. quitté Nisch après avoir présenté ses
lettres de créance au prince Mitan. M. Vassitio-
vitch, ministre de l'instruction publique de Ser-
bie, après avoir terminé les négociations avec le
ministre de l'instruction publique de Russie, s'est
rendu a Nisch pour présenter à la Skoupchtina
un projet de loi tendant à créer des chaires do
langue russe dans toutes les écoles secondaires
dé la principauté.
Le ministre Ristitch a proposé de créer des lé-
gations serbes à Saint-Pétersbourg, Berlin, Lon-
dres, Rome. et Paris.
Saint-Pétersbourg, le 19 décembre.
Le .~MM~er o/~e!~ annonce que. vu le renou-
veHement de réunions tumultueuses dans les
écoles supérieures et de désordres qui sont un
empêchement pour les études. le mini'-tre de
l'intérieur a ordonné d'appliquer à ces écoles les
lois qui interdisent les attroupemc'ns.
Pesth, le 19 décembre.
La Chambre des Députés a adopté par 175
voix contre 1~. après un discours de M. TisM,
)f projet du gouvernement tendant à éme tre 40
millions pour le pa~etnt'ntd''s bons du Trésor. Le
projet de loi concernant la levée des rfcrups
en 18'!9 a été adopté a une très grande majorité.
Constantinople, le 18 décembre, soir.
On annonce que la Russie. désireuse de voir
rétablir les finances de la Turquie, ne s'opposera
pas à la conclusion d'un f'mprunt garanti par
l'AnfIeterre si l'indemnité de guerre est réglée
en même temps.
La Porte a avisé amicaifment M. ChnstUch
qu'à la suite d'une rixe un corps de garde serbe
a franchi la frontière et a brûlé plusieurs vil-
lages.
M. Christitch a télégraphié à Belgrade pour
demander enquête et satisfaction.
Londres, le 19 décembre.
Byrne Madden, l'individu qui a menacé la reine
dans des lettres adressées à lord Lyons et au
sous-secrétaire d'Etat du ministère de l'intérieur,
est renvoyé devant les assises.
Washington, te 18 décembre, soir.
M. Sherman annonce l'amortissement de if) mil-
lions 996,100 dollars restant de l'émission de bons
5.20 faite en 18M, et qui n'ont pas été compris
dans les remboursemens antérieurs.
Washington, le 19 décembre.
Le Congrès s'ajourne aujourd'hui jusqu'au
7 janvier à l'occasion des vacances de Noël.
Nous savons nous plier comme tout le
monde à la marche du temps et il ne nous
viendrait jamais à l'esprit de parler au-
jourd'hui des affaires de l'armée sur le ton
sévère qui a été de mise immédiatement.
après la guerre de 1870. Si les huit an-
nées qui se sont écoulées depuis cette
date ont été employées à relever no-
tre force militaire, elles ont servi peut-
être encore plus à rendre notre caractère
national à son ancienne insouciance.
Le doute à l'égard du mérite de ce qui se
fait est devenu presque une inconvenance,
et seuls quelques retardataires que l'opi-
nion n'écoute plus perdent leur temps à
critiquer ce que fait l'administration de la
guerre ou ce que ne font pas les Cham-
bres qui par exemple laissent en sus-
pens les deux grandes lois organiques sur
l'administration de l'armée et sur l'état-
major. Mais quelque parti pris qu'on ait
de se réjouir avec tout le monde, il
est difficile de fermer l'oreille aux
dissonances qui viennent troubler de
temps en temps le concert de la satisfac-
tion générale. Chaque année, à la saison des
grandes manœuvres, on raconte l'aventure
de quelques intendans qui ont laissé des
régimens sans pain pendant vingt-quatre
heures, où qui, trompés par une ressem-
blance accidentelle de noms, ont fait expé-
dier la viande à vingt kilomètres de l'en-
droit oùdese&tomacs an'Hmési'attcndaient.
Ces anecdotes qui auraient soulevé l'opi-
nion il y a quelques années font so'u'h'c
aujourd'hui; un peu plus on dirait qu'el-
les forment dans les grandes manœuvres
le côté amusant qui fait que le public s'y
intéressera toujours. Aussi quand il sem-
blait que cette disposition facile des es-
prits gagnait du terrain, avons-nous
été agréablement surpris par le bruit
que les journaux ont fait sur l'inci-
dent des cavaliers de Saint-Cloud.
L'cMM* MM~a~c a le premier ra-
conté que le 5 décembre une colonne de
cavalerie d'environ 160 hommes et de 300
chevaux est entrée dans cette petite ville
sans qu'on y fût averti de son arrivée. Il
n'y avait pas de casernemens prêts, ni vi-
vres ni fourrages, de sorte que les cavaliers
et les chevaux ont dû passer la journée
pour ainsi dire sans manger. Si l'admi-
nistration de la guerre eût attaché quel-
que importance à ce fait, elle l'eût démenti
ou elle l'eût expliqué, et c'est ce <{ue
nous avons inutilement attendu avant
de nous décider à en parler. On nous
dira que de telles omissions ne sont
pas rares, et qu'on en a bien vu d'au-
tres en 1870; cela est vrai certai-
nement, mais la ressemblance avec ce qui
se passait il y a huit ans n'a rien de
rassurant. Les habitans de Saint-Cloud
en particulier ont dû faire des réflexions
quand ils ont vu des fenêtres de leurs
maisons, à peine relevées de leurs rui-
nes, une troupe de cavaliers fran-
çais errer en quête d'une ration et d'un
abri Surtout qu'on ne croie pas
que nous soyons portés à exagérer
les choses notre avis n'est pas que
l'autorité militaire manque d'initiative,
de vigilance, et de vigueur. Certes elle a
répondu d'avance a. ce reproche quand
elle a pris dernièrement à l'égard d'un
savant une mesure sévère que nous nous
sommes abstenus d'apprécier. Ces pré-
cieuses qualités ne lui font donc pas dé-
faut. Il faudrait seulement qu'elle les em-
ployât à se surveiller elle-même; car les
moindres bévues prennent une gravité
particulière quand elles sont commises
par ceux qui tiennent en main la sécurité
d'un pays.
Nous avons exposé dans un précédent
article ( 1 ) les négociations poursuivies entre
les cabinets de Londres et de Saint-Pé-
tersbourg relativement à l'établissement
d'une zone neutre destinée à séparer les
possessions respectives des deux gouver-
nemens dans l'Asie centrale. Tous les
deux s'étaient engagés en 1869 à ne point
chercher à établir leur influence dans
l'Afghanistan, qui formait cette zone, et
avaient formeHement renouvelé cet en-
gagËment. en 1875. Cependant, peu de
temps après, le vice-roi de l'Inde était
averti par un agent indigène qu'it
entretenait à Caboul que le généra)
Kaufmann ne ces-ait d'envoyer des let-
tres à l'émir par l'intermédiaire d'é-
missaire~ turcomans sujets de l'émir
de Bonkhara, sous prétexte de fournir
des explications à Sheere-Ali sur l'oc-
cupation de Kh')kand. Enfin, au moi<
de septembre 1876, lord Lytton sembla
perdre toute patience, et dans une dépêche
adressée de Simta, te 18 de ce mois, à
lord Satisbury, alors encore secrétaire
d'Etat pour )c département de l'Inde, il
appelait l'attention de ce dernier sur la
fréquence des lettres du général Kauf-
mann à l'émir. « Elles ne contiennent pas
uniquement, lui disait-il, l'expression de
sentimens amicaux, mais elles traitent de
matières fort importantes qui affectent
non seulement les intérêts extérieurs,
mais encore les aSaires intérieures de
l'Afghanistan elles tendent à se mul-
tiplier de plus en plus, et dernière-
ment elles ont été, en plusieurs occasions,
transmises à Sheere-Aliparun agent russe
spécial, quoique, d'après les a-surances
données à sir A. Bucha~an le 2 novembre
1869, le prince Gortchakou' se soit en-
gagé vis-à-vis de lord Mayo, alors vice-
roi de l'Inde, à ne jamais envoyer d'agent
russe à Caboul. H Lord Lytton ajoutait
que l'émir, qui jusque-là avait témoi-
gué quelque défiance vis-a-vis de la Rns-
sie, qui avait même communiqué au gou-
vernement indien les lettres que lui adres-
sait le général Kaufmann, et consulté ce
gouvernement, sur la teneur des réponses
qu'il devait y faire, commençait à
recevoir avec une sorte d'empressement
les communications de la Russie. Le
vice-roi croyait donc que le temps était
enfin arrivé de faire observer au cabinet
de Saint-Pétersbourg que ses relations
fréquentes avec l'émir étaient une viola-
tion flagrante de la déclaration plusieurs
fois renouvelée par le prince Gortchakoff,
d'après laquelle celui-ci considérait l'Afgha-
nistan comme entièrement placé en de-
hors de la sphère des intérêts russes.
Le mois suivant (octobre 1876), lord
Loftus, précisant davantage les griefs
énoncés dans la précédente dépêche, fai-
sait savoir à Saint-Pétersbourg que le
général Kaufmann avait réellement en-
voyé à Gaboul un agrnt chargé de propo-
ser à l'émir un traité d'alliance offensive
et défensive avec la Russie, et, de plus,
un traité de commerce. Peu de jours
après, le comte Schouvaloff, ambassadeur
à Londres, se rendait auprès de lord
Derby et lui affirmait qu'il n'y avait rien
de vrai dans cette nouvelle. Il niait caté-
goriquement que le général Kaufmaon
exerçât une action quelconque à Caboul,
soit par l'intermédiaire d'un agent
soit d'aucune autre manière. Au mois de
novembre de la même anuée, lord Loftus
renouvela ses plaintes auprès du prince
Gortchakon' qui se contenta de répondre
encore que la Russie, du moins à sa con-
naissance, n'avait aucun agent à Caboul, et
que le général Kaufmann avait tout sim-
plement envoyé une lettre à l'émir en re-
prenant ses fonctions de gouverneur du
Turkestan. « D'ailleurs, ajoutait-il comme
pour couper court à toute discussion
sur ce sujet, quand nous avons en main
une baleine, la Conférence de Cons-
tantinople était alors sur le point de se
réunir, je ne puis pas m'occuper des
petits poissons. a
Pendant tout le cours de l'année 1877,
le gouvernement de l'Inde et celui de la
métropole continuèrent à faire à la Rus-
sie les mêmes représentations, et celle-ci
à leur opposer les mêmes dénégations.
Nous n'insisterons donc pas sur les dépê-
ches échangées pendant cette période;
mais, au commencement de cette année-ci,
la présence d'un agent russe à Caboul ne
pouvait plus être dissimulée malgré tous
les démentis officiels du cabinet de Saint-
Pétersbourg et c'est alors que lord Lyt-
ton se décida à proposer à son gouver-
nement l'envoi d'une mission anglaise au-
près de l'émir. En effet, dès le mois dé
mai, le général Abramoff, gouverneur de
Samarkand, avait été reçu par l'émir et
s'était empressé de négocier avec lui un
traité dont nous allons rapporter les ter-
mes tels qu'ils ont été révélés au vice-roi
(l) FûM* le Journal <~M Débats du i4 décembre.
par son agent secret & Caboul. Cette con-
vention était ainsi conçue
< 1° L'émir autorisera l'établissement d'a-
geas russes à Caboul ou en d'autres lieux de
sou territoire, partout où il paraîtra néces-
saire d'établir de tels agens de nationalité
russe,etceux-cijouirontdetous)es pou voirsdea
consuls; 2° la Russie aura le droit d'occuper
avec des troupes quatre places à sa conve-
nance sur ies frontières de l'Afghanistan, et
l'émir s'engage à prendre ces troupes sous sa
protection; 3° le gouvernement russe est
autorisé à construire une route de Samar-
kand à Cabou!, par Kata-Kurgan, Kojah-
Saleh et Batkh, puis de Caboul à Hé-
rat par la rivière Hamun, l'Ind Koh
Bala Murghab, Maruchak, Pandi et Fi-
raz Koh endn, de Hérat à Candahar par la
route de Garmsir;–4° quand la nécessité
l'exigera, le gouvernement de Caboul per-
mettra le passage par les routes qu'il sera
désirable de suivre, aux troupes russes se
dirigeant sur l'Inde 8° un télégraphe sera
établi entre Samarkand Kata-Kurgan,
Batkh, Caboul, Candahar et autres lieux
où seront établis des troupes ou des
agens russes 6" lesdites troupes seront
pourvues en approvisionnemens et moyens
de transports sous condition du paiement
d'un prix convenable 7" le gouvernement
rus~e permettra que la succession da l'Af-
ghaoi-tau soit dévolue à .perpétuité aux r~-
pr.sentaus. Miccesseurset ht'Dtiers de lémi',
conformément à la volonté du deruier sou"
v rain et aux lois ét.'bti.-s 8" it D'jnter-
viendra en aucnnf facon dans les affaires
intérieures de l'Afghan~tMn, ni dans l'admi-
nistration du p~ys 9° il appuiera de tous
ses fuorts le maintien de la paix dans ''Af-
ghanistan et a&sibtera cette principauté con-
tr-ses eonemis inté'ieur~et ~xtfrieurs;–
10" ics autorités ru~es considéreront les en-
nemis de l'émir comme leurs propres en-
nemis. B
Ce remarquable document, communiqué é
le 18 juin dernier par l'agent anglais à
Caboul, était confirmé à la même époque
par les agens indigènes que le gouverne-
ment de l'Inde entretenait à Jellahabad.
Aux représentations que le gouvernement
anglais, justement ému d'un pareil traité,
crut devoir faire à cet égard, le cabinet de
Saint-Pétersbourg répondit encore qu'on
s'était mépris sur la mission du général
Abramou', que ce n'était là qu'une simple
démarche de courtoisie et une mesure tout
à fait trans)toire. Le gouvernement russe
n'héritait pas à avouer qu'il avait pris en
effet dans le Turke~tan quelques précau-
tions exigées par la situation respective
de l'Angleterre et de la Russie, telte
qu'elle avait été créée par les an'aires
d'Orient. Mais sur la double question
de la marche des co'onnes russes
envoyées en avant de Tashkend et
de Krasnovodsk, et de la présence
de l'agent russe à Caboul, les expli-
cations données par M. de Giers au
nom du chancelier russe et transmises
par M. Plunkett à lord Salisbury (dé-
pêche du 13 août 1878) continuaient
à être fort peu précises. L'ordre, disait-
il, avait été donné d'arrêter la marche des
colonnes; mais, placé à une si grande dis-
tance du théâtre de ces mouvemens mi-
litaires, il lui était impossible d'en être
bien exactement informé; il ne pouvait
qu'affirmer les principes qui dirigeaient
la politique russe. En ce qui con-
cernait l'envoi d'un agent & Caboul,
chargé, comme on l'avait prétendu, d'une
lettre du czar pour l'émir, il affirmait que
la nouvelle était.inexacte mais peut-être
y avait-il eu quelque lettre du général
Kaufmann. M.deGiers terminait en disant
que toutes les mesures que la Russie
avait cru devoir prendre durant la guerre
d'Orient, tant au point de vue potitique
qu'au point de vue militaire, avaient été
abandonnées. Le cabinet de Londres pa-
raît s'être contenté de cette déclaration.
C'est ce qui résulte du moins de la réponse
adressée le 30 septembre dernier à
M. Piunkett par lord Salisbury. Cette dé-
pêche clôt la série des documens coûte-
nus dans le Blue FùoA que nous avons
analysé. Nous n'avons pas besoin, après
cet exposé, de faire ressortir la légitimité
des griefs de i'AngteteDe et l'obligation
où elle s'est trouvée de prendre contre
l'émir, trop accessibte aux sollicitations
de la Russie, les précautions que lui com-
mandent la sécurité de son empire indien
et le maintien de son prestige sur les po-
pulations de l'Asie centrale. La présence
d'un agent britannique à Caboul et une
rectification convenable de la frontière
afghano-indienne sont pour elle deux
nécessités de premier ordre.
ERNEST DOTTAIN.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Toute la discussion du budget des re-
cettes s''st concentrée sur l'amfndement de
M. Pouyfr-Qucrtier demandant la suppres-
!.ion des trois derniers paragraphes de l'ar-
ticle 1~ qui soumettent au droit de timbre
proportionnel de 50 c. pour 1,000 ff. les
chèques de place à piace. L'honorable
M. Pouyer-Quertier a apporté dans ce
débat sa verve exubérante et sa. parole en-
traînante dans son irrégularité a paru faire
tout d'abord sur le Sénat une assez vive im-
pression. La question est des plus déliçates
en même temps que des plu? arides,
et si l'on vou)a.it suivre M. Pouyer-Quer-
tier dans tous Ie% développcmens intéres-
sans mais parfois un peu fantaisistes dans
lesquels ïl s'est lancé on risquerait fort de s'é-
garer, et tout le monde n'a pas le superbe dé-
dain que professe l'honorable sénateur de la
Seine-Inférieure pour la logique et pour la
langue française. Tout le monde d'ailleurs
n'en a pas le droit au môme degré que lui.
M. le ministre des nuances, qui n'a pas re-
cours aux mêmes procédés de discussion,
s'est borné à ramener la question à ses pro-
portions vraies en la dégageant des exagéra-
tiens de M. Pouyer-Quertier. Ii a rappelé que
s'il s'était. en 1874, trouvé d'accord avec
M. Pouyer Quertier, les circonstances
étaient alors absolument différentes de ce
qu'elles sont aujourd'hui. A cette époque, les
effets de commerce étaient soumis au tim-
bre proportionnel de 1 fr. 50 c. pour 1,600 fr.;
et comprenant quelle charge était ainsi im-
posée à l'industrie et au commerce, il avait
cherché un allégement à cet état de cho-
ses ce sauvetage pouvait jusqu'à un ceï'-
tain point être opéré par le chèque
si celui-ci n'était assujetti qu'à un droit fixe.
Mais alors déjà M. Pouyer-QaertieretM. Léon
Say étaient séparés sur plus d'un point, et
en premier lieu sur la définition môme du
chèque que M. le ministre des finances ne
considérait que comme un instrument de re-
trait d'argent, tandis que M. Pouyer-Quer-
tier admettait qu'un chèque pouvait être
tiré contre des marchandises, c'est-à-dire en
faisait un véritable eSet de commerce. Le
chèque n'est qu'un instrument de paiement
dont l'utilité repose tout entière sur la cen-
tralisation du service de caisse. Hors de cet
emploi il perd son caractère, et il est impos-
sible d'admettre la création du deux effets de
commerce traités différemment l'un payant
50 c. pour 1,000 fr. et l'autre un simple droit
fixe de 2!) c.
M Pour remédier à ces divers inconv~niens,
M. le ministre des finances pense qu'il Cet t
important de po'er d'abord la question de
principe dans la loi de nuances e' de direnettement que tous tes en'fts de commfrc' se-
ront traités de la môst'ra fane qui pourra admettre l<'s excfpti.'ns
nécessaires. C'est i'Otdre logique et. pratique
iout à la f')ii<. Croit-on d'ai.hurs que l'At.gte-
ter.e. qui possède le chèque depuis près de
c~nt ans, soit arrivée immédiatement à la lé-
gislation qui y est en vigueur actuetifment?
E) le a passé par des régimes fort difterens, et
it e-t même assez curieux de constater que
depuis lassjnulation fiscale du chèque et de la
lettre de change à vue qui paient égaiem~nt
un droit nxe de 1 penny, ie chèque tend à
disparaître pour faire place à la lettre de
change. Lorsque l'état de nos finances per-
mettra de semblables réductions~ il sera astu-
rément désirable que cet exemple soit imité
ce n'est point encore l'heure. Jusque-là, ce
qui est indispensable c'est de poser le prin-
cipe, qui ne peut être autre que l'assimi-
lation des chèques de place à place aux
tfiets de commerce, sauf les exceptions qu'é-
tablira la loi.
s M. le ministre des finances a conclu en
montrant au Senat la gravité du précédent
qui consisterait renvoyer à la Chambre des
Députés un budget dout l'équilibre Serait dé-
truit par des suppressions de recettes. Un
pareil précédent pourrait être qua)i6é par
les épithètes Ifs plus sévères. Mais il ne veut
pas cro'M que s'il ce produisait par impossi-
ble un bntr.tîoement de ce genre il puisse
jamais venir du Sénat.
Le Sénat, après avoir entendu une ré-
plique do M. Pouyer-Quertier, a décidé qu'il
voterait d'abord sur les paragraphes 2, 3
et 4 de l'article 1~, dont la suppression
étMt demandée, ft qu~ le vote sur le pa-
ragraphe 1' qui a trait à l'abaissement
de 1 Ir. 50 c. à 50 c. n'aurait lieu qu'a-
près. Ce premier scrutin a donné après vé-
rification 131 voix pour l'adoption et
131 voix contre. Ce partage des voix impli-
quant le rejet des trois paragraphes,
M. Varroy a demandé le renvoi de l'arti-
cle 1~ à la commission, ainsi que le renvoi
d'un amendement de M. Le Royer fixant à
70 c. pour 1.000 fr. le timbre des effets de
commerce. M. le ministre des finances a ac-
cepté le renvoi de l'amendement à la com-
mission comme moyen de procédure, mais en
expliquant qu'il n'entendait pas en approu-
ver les termes, certaines coupures ne lui pa-
raissant pas possibles.
Cet incident n'a pas été sans causer une
vive émotion dans le Sénat qui ne peut plus
désormais prévoir avec quelque certitude le
terme de ses travaux.
a L"s autres articles du budget des recettes
ont été adoptés sans dioeusston. s
On nous écrit, de Londres, le 17 décembre:
« La .générosité de la nation anglaise est
connue et appré'iee daus le monde entier;
d'incessantes munincences viennent soulager
les infortunes, quel que soit le pays où elles
se produisent: en Europe, en Aménque ou.
en Asie. Il n'est jamais fait apptitnvain
à la charité de l'Angteterrf; la France n'ou-
blie pas quelle reconnaissance elle dot à cette
contrée pour les secours si nobtemont en-
voyés après la guerre de 1870-71. Mais ce
sont là des bienfaits qui partent de l'initia-
tive privée. Les Anglais, libéraux et conser-
vateurs, sont d'accord sur ce point que
le gouvernement n'a pas à distribuer d'au-
mônes.
Lors de la dernière famine de l'Inde, la
proposition d'accorder un crédit parlemen-
taire aux victimes de la disette n'a pas trouvé
d'appui dans le cabinet. On comprend donc
que la motion du chancelier de i'Echiquier
en faveur des réfugiés du mont Rhodope ait
causé de la surprise; les conservateurs n'ont
pas approuvé cet acte de générosité qui
aurait créé un précèdent et constitué une
rupture de la politique traditionnelle. Le
gouvernement a vite retiré le projet; l'Oppo-
sition s'est montrée sans pitié elle a tenu à
exploiter jusqu'au bout la fausse position où
s'était placé sir StaNbrd Northcote. Lord Har-
tington avec réserve, M. Gladstone avec un
ton d'acrimonie personnelle, sir William Har-
court avec une ironie peu heureuse ont acca-
blé le chancelier de l'Echiquier.
B M. Hubbard, un membre du parti conser-
vateur, avait d'ailleurs indiqué les disposi-
tions généralesdéfayoraMeaà ce crédit extraor-
dinaire en annonçant son i'itention de deman-
der au secrétaire d'Etat pour l'intérieur < s'il
a étaitvraiquel'onse trouveenpréseneed'une
crise économique telle que la génération
f présente n'en a pas connu de semblable,
a la détresse affectant môme la métropole,
mais affectant surtout les districts manu-
facturiers.
t Il me paraît impossible que M. Cross
donne une réponse encourageante. D'après
JMfMAL DES BEBATS
PÛUfI~ES EÏ MTTËMtMS
mm M McmnE
>Il t8M »,
TEmEM~DMEMM
i878
ON S'ABOIE
M.e d6s Pfëtres-Stnat-Germâm-l'Auxerrois,
PRtX~ BE ~ABa~MEME~T
Trois mois. Six mois. Un M<
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enBelgique,en!talie,'
oans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans Ie<
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
Lesannoncessontreçues `
chezM!H.F
8, place de la Bourse,
etautureauduJ<~KXAt
eIlesdoiYentt.oujonrsêt.reagreeespMiafedacUon.
-L.' t:<
PANS a
~EC~i i& DÉCEMBRE
Le ministère italien est enfin constitué
eous la. présidence de M. Depretis mais
nous avouons qu'il nous est difficile de dire
ce qu'il représente exactement et quelles
sont ses chances de durée. Les noms des
nouveaux ministres ne sont pas très
connus; quelques uns passent pour la
première fois les Alpes sur les ailes
de la Renommée. M. Depretis, prési-
dent du Conseil, est le seul homme de
son cabinet qui ait une notoriété euro-
péenne. Il est donc probable. si l'on en
juge du moins d'après les apparences, que
le ministère Depretis est ce que nous ap-
pelons en France un ministère de transi-
tion. Lorsqu'un cabinet succombe sans pré-
paration parlementaire suffisante, c'est-à-
dire sans qu'un autre cabinet soit tout prêt
& recueillir l'héritage, l'embarras est par-
Ms très grand et très long pour constituer
une administration .nouvelle. Aucun nom
he s'impose nécessairement au choix du
souverain. Le roi Humbert a choisi M. De-
pretis pour le charger de former un cabi-
net mais il aurait pu tout aussi bien
choisir un autre que lui, puisque M. De-
pretis n'a pas de majorité assurée.
La solution la plus logique autait été
sans doute la dissolution de la Cham-
bre. Le cabinet Cairoli a proposé au roi
d'y avoir recours, mais le roi s'y est refusé
pour des motifs qui nons paraissent, d'nil-
leurs, excellons. Si la Chambre est divisée,
le p'ays ne l'est pa~ moins des élections
nouvelles dans un moment aussi difficile
auraient eu plutôt pour enet d'aggraver
ces divisions et de les rendre irrémédia-
bles que de les taire disparaître. Il est
douteux, du reste, que le ministère Cai-
roli, qui avait montré dans son admi-
nistration une grande faiblesse, eût pu
avoir sur les électeurs une influence
assez grande pour les rattacher à sa poli-
tique. Il y a dans le pays des démens ré-
publicains et révolutionnaires avec les-
quels presque tous les membres du minis-
tère Cairoli se sont trouvés autrefois en re-
lation. Est-ce le cabinet qui aurait modéré
les entràîaemens de ses anciens amis ou
ceux-ci, plutôt, n'auraient-ils pas dé-
bordé le cabinet lui-même malgré ses
bonnes intentions? Le roi Humbert a
dû se poser toutes ces questions et il les
a résolues dans le sens de la prudence. II
a repoussé l'idée de la dissolution. Il a
mieux aimé se séparer de ses ministres que
courir les chances d'un appel aux élec-
teurs. Il a compris que des élections trou-
bleraient le pays sans lui arracher une
réponse bien claire, sans faire naître~
un moyen pratique de sortir des dif-.
Ëcultés où l'on se trouve. La dissolution
écartée, il a. fallu trouver à tout prix un.
ministère dans la Chambre. Il impor-
tait beaucoup d'en avoir un le plus tôt
possible. Nous savons par notre propre~
histoire que les crises ministérielles
prennent en se prolongeant le plus fâ-
cheux caractère. Les ministres en par-
tance expédient les affaires de leur
département jusqu'à ce qu'ils soient
remplacés, mais ils n'ont plus l'auto-
rité indispensable & uïr gouvernement,
et c'est dan ces circonstances que l'on
sent ce que vaut la force matérielle lors-
qu'elle n'est pas appuyée par la force
morale.. Un ministère de transition
est encore préférable a un ministère
qui se survit à lui-même. Il est composé
la plupart du temps d'administrateurs
modestes, sans couleur politique bien
tranchée, d'hommes de mérite qui ne font
ombragea personne, de ces hommes enfin
qui jouent dans la politique ce qu'on
nomme au théâtre les rôles d'utilités. Ces
minisires administrent convenablement
jusqu'à ce que la crise politique soit arrivée
à son terme et qu'on distingue plus clai-
rement ce qu'il faut faire. Ou nous nous-
trompons, ou le nouveau cabinet italien
est un ministère de ce genre. Son chef
appartient à la gauche modérée et il a
donné dans maintes circonstances des
preuves d'habileté et de fermeté. Quoique
M. Depretis soit u'n personnage assuré-
ment très. considérable, il ne peut cepen-
dant pas dire: Moi seul, et c'est assez!
Ses collègues, au premier coup d'œii, ne
paraissent pas suffisses. Si M. Depretis a
prétendu Taire, comme nous le croyons,
un ministère de transition; s'il a voulu
rendre a. son pays un service de circon-
stance sans se compromettre s'il se ré-
serve lui-même à la façon dea dieux d'Ho-
mère qui ~enveloppaient d'un nuage pour
traverser les champs de bataille, c'est
fort bien! Mais dans le cas contraire, et
ai M. Depretis croit avoir composé un
ministère durable, nous craignons fort
qu'il ne se soit fait illusion. On prend
une barque ou même un radeau pour,
passer d'un navire à un autre, mais non
pas pour faire une longue traversée.
Le Parlement anglais s'est ajourné jus-
qu'au 13 février. Nous avons dit peu de
chose des dernières séances de la Cham-
bre des Communes parce qu'elles avaient
plutôt un intérêt anglais qu'un intérêt
général. Ce qu'il faut retenir de cette
courte session que l'Opposition récla-
mait avec tant d'ardeur avant qu'elle
fût ouverte, c'est l'adhésion éclatante qui
a été donnée presque en toute circon- ¡
stance a: la politique du ministère. Si
t i i
nbûsdisb~s presque, c~ést que sut un
point,, rn~is seulement gur ce point qui a
~ëu~~d~&portance, le ministère a dû re-
culer. Il avait proposé de voter une sub-
vention en faveur des populations du
Rhodope.
La fourmi n'est pas prêteuse
C'est là son moindre défaut.
Les Anglais n'aiment pas & donner leur
argent aux autres, surtout lorsqu'ils en ont
personnellement le plus grand besoin. Un
membre de la majorité s'est préoccupé
avec quelque insistance de la misère qui
croît tous les jours parmi les classes ou-
vrières. N'était-ce pas une façon de dire que
la première charité commence par soi ? Le
gouvernement a retiré sa proposition elle
n'a même pas été discutée, et les mem-
bres de l'Opposition ont profité de cette
circonstance unique pour accabler le mi-
nistère des traits de la plus vigoureuse
ironie. On fait ce que l'on peut si lord
Hartington et ses amis avaient eu une
meilleure occasion de déployer leur
verve oratoire, ils l'auraient certaine-
ment saisie. Le min~tère n'a pas été
sensiblement ébranlé par cette més-
aventure, et il a soutenu un dernier dé-
bat s-ur la question de savoir si les frais
de la guerre de l'Afghanistan devaient être
supportés seulement par le gouvernerrreut
des Indes, ou par le gouvernement
angluis. L'Opposition prônait ce dernier
système, et M. Fawcett avait prése. té
dans ce sens un amendement. L'Op-
position tient à ce que l'Angleterre ~eote
lourdement le poids de la guerre
on comprend bien pourquoi. Le gou-
vernement a conservé une situation où
il ne se trouve engagé d'aucune manière.
J'espère, a dit sir Stanbrd Northcote,
que les affaires de l'Inde seront promp-
tement terminées mais s'il arrivait qu'il
n'en fût pas ainsi et qu'il devînt néces-
saire de faire usage de toutes les forces
impériales, je suis assuré que l'Angle-
terre contribuerait pour sa part aux
frais de la guerre. L'amendement de
M. Fawcett a été repoussé par 235 voix
contre 12S. La Chambre s'est alors sépa-
rée jusqu'au milieu de lévrier.
BOURSE DE PAMS
Ct3tHre le 18. le M. tBMMse. Bnttse.
s e/o
Comptant.'6 45. ~645.7.
Fin couf.'7643.~ '!640. 8.
S 0/0
Amortissable.
~Comptant. 79 7B. 7980. S.
Fit)LCOur.79T!;l;2 ?9~S. 2~2
At/ee/o
'ComptanH&'?t0..tO'?. '?.
&0/0
'Comptanttt290.n280.10.~
fmcouf.<129S. 11292~2 2~2
PETITE BOURSE DU SO:R.
Emprunt S 0/0. H2fr.90, 921/2.
S 0/0 turc. llfr.7S,T71/2.
Banque ottomane.. 47lfr.25.
Florins (or). B27/8.
Honj~o!s60/0.
Egyptiennes 6 0/0.. 247 fr. !!0, 246 fr. 87, 247 fr. SO
.$. 4 TéMgfapMe ptrSvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 19 décembre.
Lord Beacons0e!d a reçu aujourd'hui des rési-
dens anglais de Catifornie une députation qui
lui a présente une Adresse contenue dans un
coffret, en argent, comme témoignage de recon-
naissance pour la politique étrangère du cabinet
anglais.
Lord BeaconsSeld a répondu ainsi
< Je regarde le traité de Berlin comme une so-
iution qui assurera la pacification de l'Europe.
Ce n'est pas un arrangement par pièces et par
morceaux et il ne tend à humilier aucune puis-
sance. Au contraire, il a été rédigé par les hom-
mes les ptus habites et ks p)us expérimentés.
& Je dois faire connaître mon opinion à ce sujet
son but est ta paciucation de l'Europe et il sera
complètement et entièrement atteint.
II existait naguère une espèce de conjuration
pour persuader au monde que le traité de Berlin 1
ne serait pas exécuté. Sans doute, quelques per-
sonnes ont intérêt. & ce qu'il ne soit pas exécuté; ]
mais tel n'est pas le sentiment des signataires.
& Chaque jour quelque chose se fait en vue de
l'exécution mture du traité de Berlin je ne doute
pas qu'il ne vienne un moment où le monde en-
tier reconnaîtra que son exécution est complète.
& 'Chypre a été occupée -parce que c'est un poste
puissant, militaire et maritime pour la nation an-
glaise. et aun que nous puissions soutenir le Sul-
tan dans les projets sincères de régénération de
son empire. Le port de Famagouste pourra rece- »
voir toute la notte anglaise de la Méditerranée. a
Londres, le 19 décembre.
On télégraphie de Namrood au Daily ~V
tribu des Zukkur-khels qui a pris part aux atta-
ques contre les camps anglais. »
Le même journal a reçu d'Ali-Musjid un télé- ]
gramme annonçant que 2,200 hommes avec de
Partillerie sont partis de cette ville aun de sur-
prendre quelques villages de la tribu des Zukkur- c
khels.
On espère qu'une punition exemplaire ramè- ]
nera la tranquUlité sur toute la frontière.
Londres, le 19 décembre.
M. Gladstone a annoncé qu'il se présenterait
comme candidat aux élections prochaines.
Londres, le 19 décembre.
On télégraphie de Pesth au Times que la com
mission de la Roumélie orientale a décidé de sus-
pendre ses travaux. Eile ne tiendra pas de séance
d'ici au 15 avril prochain.
était investie étaient insuffisaBs à combattre l'op-
position russe et l'opposition bulgare qu'elle a
rencontrées. u
Londres, le 19 décembre.
Le Déchangée entre M. Gladstone et lord Blantyre,
M. Gladstone propose que le gouvernement
prenne l'initiative d'une souscription en faveur
des réfugiés du Rhodope. Lord BIantyre répond
qu'il est douteux qu'un acte pareil rentre dans
le.5 prérogatives du gouvernement.
M. Gladstone déclare qu'il a été membre d'un
cabinet qui a secondé une souscription volontaire
dans un but semblable.
Rome, le t9 décembre.
Le nouveau ministère a prêté serment aujour-
d'hui entre les mains de S. M. Il annoncera sa
formation demain à la Chambre des Députés et
présentera probablement un projet de loi pour
l'exercice provisoire du budget.
On assure que M. Corti retourne à son poste à
Constantinople.
Berne, !e 18' décembre.
Le Conseil fédéral s'est déclaré prêt à répondre
demain jeudi à l'interpellation relative à l'JLMM<-
C<<.
Semlin, le t9 décembre.
M. le baron Herbert, ministre résident autri-
chien, a. quitté Nisch après avoir présenté ses
lettres de créance au prince Mitan. M. Vassitio-
vitch, ministre de l'instruction publique de Ser-
bie, après avoir terminé les négociations avec le
ministre de l'instruction publique de Russie, s'est
rendu a Nisch pour présenter à la Skoupchtina
un projet de loi tendant à créer des chaires do
langue russe dans toutes les écoles secondaires
dé la principauté.
Le ministre Ristitch a proposé de créer des lé-
gations serbes à Saint-Pétersbourg, Berlin, Lon-
dres, Rome. et Paris.
Saint-Pétersbourg, le 19 décembre.
Le .~MM~er o/~e!~ annonce que. vu le renou-
veHement de réunions tumultueuses dans les
écoles supérieures et de désordres qui sont un
empêchement pour les études. le mini'-tre de
l'intérieur a ordonné d'appliquer à ces écoles les
lois qui interdisent les attroupemc'ns.
Pesth, le 19 décembre.
La Chambre des Députés a adopté par 175
voix contre 1~. après un discours de M. TisM,
)f projet du gouvernement tendant à éme tre 40
millions pour le pa~etnt'ntd''s bons du Trésor. Le
projet de loi concernant la levée des rfcrups
en 18'!9 a été adopté a une très grande majorité.
Constantinople, le 18 décembre, soir.
On annonce que la Russie. désireuse de voir
rétablir les finances de la Turquie, ne s'opposera
pas à la conclusion d'un f'mprunt garanti par
l'AnfIeterre si l'indemnité de guerre est réglée
en même temps.
La Porte a avisé amicaifment M. ChnstUch
qu'à la suite d'une rixe un corps de garde serbe
a franchi la frontière et a brûlé plusieurs vil-
lages.
M. Christitch a télégraphié à Belgrade pour
demander enquête et satisfaction.
Londres, le 19 décembre.
Byrne Madden, l'individu qui a menacé la reine
dans des lettres adressées à lord Lyons et au
sous-secrétaire d'Etat du ministère de l'intérieur,
est renvoyé devant les assises.
Washington, te 18 décembre, soir.
M. Sherman annonce l'amortissement de if) mil-
lions 996,100 dollars restant de l'émission de bons
5.20 faite en 18M, et qui n'ont pas été compris
dans les remboursemens antérieurs.
Washington, le 19 décembre.
Le Congrès s'ajourne aujourd'hui jusqu'au
7 janvier à l'occasion des vacances de Noël.
Nous savons nous plier comme tout le
monde à la marche du temps et il ne nous
viendrait jamais à l'esprit de parler au-
jourd'hui des affaires de l'armée sur le ton
sévère qui a été de mise immédiatement.
après la guerre de 1870. Si les huit an-
nées qui se sont écoulées depuis cette
date ont été employées à relever no-
tre force militaire, elles ont servi peut-
être encore plus à rendre notre caractère
national à son ancienne insouciance.
Le doute à l'égard du mérite de ce qui se
fait est devenu presque une inconvenance,
et seuls quelques retardataires que l'opi-
nion n'écoute plus perdent leur temps à
critiquer ce que fait l'administration de la
guerre ou ce que ne font pas les Cham-
bres qui par exemple laissent en sus-
pens les deux grandes lois organiques sur
l'administration de l'armée et sur l'état-
major. Mais quelque parti pris qu'on ait
de se réjouir avec tout le monde, il
est difficile de fermer l'oreille aux
dissonances qui viennent troubler de
temps en temps le concert de la satisfac-
tion générale. Chaque année, à la saison des
grandes manœuvres, on raconte l'aventure
de quelques intendans qui ont laissé des
régimens sans pain pendant vingt-quatre
heures, où qui, trompés par une ressem-
blance accidentelle de noms, ont fait expé-
dier la viande à vingt kilomètres de l'en-
droit oùdese&tomacs an'Hmési'attcndaient.
Ces anecdotes qui auraient soulevé l'opi-
nion il y a quelques années font so'u'h'c
aujourd'hui; un peu plus on dirait qu'el-
les forment dans les grandes manœuvres
le côté amusant qui fait que le public s'y
intéressera toujours. Aussi quand il sem-
blait que cette disposition facile des es-
prits gagnait du terrain, avons-nous
été agréablement surpris par le bruit
que les journaux ont fait sur l'inci-
dent des cavaliers de Saint-Cloud.
L'cMM* MM~a~c a le premier ra-
conté que le 5 décembre une colonne de
cavalerie d'environ 160 hommes et de 300
chevaux est entrée dans cette petite ville
sans qu'on y fût averti de son arrivée. Il
n'y avait pas de casernemens prêts, ni vi-
vres ni fourrages, de sorte que les cavaliers
et les chevaux ont dû passer la journée
pour ainsi dire sans manger. Si l'admi-
nistration de la guerre eût attaché quel-
que importance à ce fait, elle l'eût démenti
ou elle l'eût expliqué, et c'est ce <{ue
nous avons inutilement attendu avant
de nous décider à en parler. On nous
dira que de telles omissions ne sont
pas rares, et qu'on en a bien vu d'au-
tres en 1870; cela est vrai certai-
nement, mais la ressemblance avec ce qui
se passait il y a huit ans n'a rien de
rassurant. Les habitans de Saint-Cloud
en particulier ont dû faire des réflexions
quand ils ont vu des fenêtres de leurs
maisons, à peine relevées de leurs rui-
nes, une troupe de cavaliers fran-
çais errer en quête d'une ration et d'un
abri Surtout qu'on ne croie pas
que nous soyons portés à exagérer
les choses notre avis n'est pas que
l'autorité militaire manque d'initiative,
de vigilance, et de vigueur. Certes elle a
répondu d'avance a. ce reproche quand
elle a pris dernièrement à l'égard d'un
savant une mesure sévère que nous nous
sommes abstenus d'apprécier. Ces pré-
cieuses qualités ne lui font donc pas dé-
faut. Il faudrait seulement qu'elle les em-
ployât à se surveiller elle-même; car les
moindres bévues prennent une gravité
particulière quand elles sont commises
par ceux qui tiennent en main la sécurité
d'un pays.
Nous avons exposé dans un précédent
article ( 1 ) les négociations poursuivies entre
les cabinets de Londres et de Saint-Pé-
tersbourg relativement à l'établissement
d'une zone neutre destinée à séparer les
possessions respectives des deux gouver-
nemens dans l'Asie centrale. Tous les
deux s'étaient engagés en 1869 à ne point
chercher à établir leur influence dans
l'Afghanistan, qui formait cette zone, et
avaient formeHement renouvelé cet en-
gagËment. en 1875. Cependant, peu de
temps après, le vice-roi de l'Inde était
averti par un agent indigène qu'it
entretenait à Caboul que le généra)
Kaufmann ne ces-ait d'envoyer des let-
tres à l'émir par l'intermédiaire d'é-
missaire~ turcomans sujets de l'émir
de Bonkhara, sous prétexte de fournir
des explications à Sheere-Ali sur l'oc-
cupation de Kh')kand. Enfin, au moi<
de septembre 1876, lord Lytton sembla
perdre toute patience, et dans une dépêche
adressée de Simta, te 18 de ce mois, à
lord Satisbury, alors encore secrétaire
d'Etat pour )c département de l'Inde, il
appelait l'attention de ce dernier sur la
fréquence des lettres du général Kauf-
mann à l'émir. « Elles ne contiennent pas
uniquement, lui disait-il, l'expression de
sentimens amicaux, mais elles traitent de
matières fort importantes qui affectent
non seulement les intérêts extérieurs,
mais encore les aSaires intérieures de
l'Afghanistan elles tendent à se mul-
tiplier de plus en plus, et dernière-
ment elles ont été, en plusieurs occasions,
transmises à Sheere-Aliparun agent russe
spécial, quoique, d'après les a-surances
données à sir A. Bucha~an le 2 novembre
1869, le prince Gortchakou' se soit en-
gagé vis-à-vis de lord Mayo, alors vice-
roi de l'Inde, à ne jamais envoyer d'agent
russe à Caboul. H Lord Lytton ajoutait
que l'émir, qui jusque-là avait témoi-
gué quelque défiance vis-a-vis de la Rns-
sie, qui avait même communiqué au gou-
vernement indien les lettres que lui adres-
sait le général Kaufmann, et consulté ce
gouvernement, sur la teneur des réponses
qu'il devait y faire, commençait à
recevoir avec une sorte d'empressement
les communications de la Russie. Le
vice-roi croyait donc que le temps était
enfin arrivé de faire observer au cabinet
de Saint-Pétersbourg que ses relations
fréquentes avec l'émir étaient une viola-
tion flagrante de la déclaration plusieurs
fois renouvelée par le prince Gortchakoff,
d'après laquelle celui-ci considérait l'Afgha-
nistan comme entièrement placé en de-
hors de la sphère des intérêts russes.
Le mois suivant (octobre 1876), lord
Loftus, précisant davantage les griefs
énoncés dans la précédente dépêche, fai-
sait savoir à Saint-Pétersbourg que le
général Kaufmann avait réellement en-
voyé à Gaboul un agrnt chargé de propo-
ser à l'émir un traité d'alliance offensive
et défensive avec la Russie, et, de plus,
un traité de commerce. Peu de jours
après, le comte Schouvaloff, ambassadeur
à Londres, se rendait auprès de lord
Derby et lui affirmait qu'il n'y avait rien
de vrai dans cette nouvelle. Il niait caté-
goriquement que le général Kaufmaon
exerçât une action quelconque à Caboul,
soit par l'intermédiaire d'un agent
soit d'aucune autre manière. Au mois de
novembre de la même anuée, lord Loftus
renouvela ses plaintes auprès du prince
Gortchakon' qui se contenta de répondre
encore que la Russie, du moins à sa con-
naissance, n'avait aucun agent à Caboul, et
que le général Kaufmann avait tout sim-
plement envoyé une lettre à l'émir en re-
prenant ses fonctions de gouverneur du
Turkestan. « D'ailleurs, ajoutait-il comme
pour couper court à toute discussion
sur ce sujet, quand nous avons en main
une baleine, la Conférence de Cons-
tantinople était alors sur le point de se
réunir, je ne puis pas m'occuper des
petits poissons. a
Pendant tout le cours de l'année 1877,
le gouvernement de l'Inde et celui de la
métropole continuèrent à faire à la Rus-
sie les mêmes représentations, et celle-ci
à leur opposer les mêmes dénégations.
Nous n'insisterons donc pas sur les dépê-
ches échangées pendant cette période;
mais, au commencement de cette année-ci,
la présence d'un agent russe à Caboul ne
pouvait plus être dissimulée malgré tous
les démentis officiels du cabinet de Saint-
Pétersbourg et c'est alors que lord Lyt-
ton se décida à proposer à son gouver-
nement l'envoi d'une mission anglaise au-
près de l'émir. En effet, dès le mois dé
mai, le général Abramoff, gouverneur de
Samarkand, avait été reçu par l'émir et
s'était empressé de négocier avec lui un
traité dont nous allons rapporter les ter-
mes tels qu'ils ont été révélés au vice-roi
(l) FûM* le Journal <~M Débats du i4 décembre.
par son agent secret & Caboul. Cette con-
vention était ainsi conçue
< 1° L'émir autorisera l'établissement d'a-
geas russes à Caboul ou en d'autres lieux de
sou territoire, partout où il paraîtra néces-
saire d'établir de tels agens de nationalité
russe,etceux-cijouirontdetous)es pou voirsdea
consuls; 2° la Russie aura le droit d'occuper
avec des troupes quatre places à sa conve-
nance sur ies frontières de l'Afghanistan, et
l'émir s'engage à prendre ces troupes sous sa
protection; 3° le gouvernement russe est
autorisé à construire une route de Samar-
kand à Cabou!, par Kata-Kurgan, Kojah-
Saleh et Batkh, puis de Caboul à Hé-
rat par la rivière Hamun, l'Ind Koh
Bala Murghab, Maruchak, Pandi et Fi-
raz Koh endn, de Hérat à Candahar par la
route de Garmsir;–4° quand la nécessité
l'exigera, le gouvernement de Caboul per-
mettra le passage par les routes qu'il sera
désirable de suivre, aux troupes russes se
dirigeant sur l'Inde 8° un télégraphe sera
établi entre Samarkand Kata-Kurgan,
Batkh, Caboul, Candahar et autres lieux
où seront établis des troupes ou des
agens russes 6" lesdites troupes seront
pourvues en approvisionnemens et moyens
de transports sous condition du paiement
d'un prix convenable 7" le gouvernement
rus~e permettra que la succession da l'Af-
ghaoi-tau soit dévolue à .perpétuité aux r~-
pr.sentaus. Miccesseurset ht'Dtiers de lémi',
conformément à la volonté du deruier sou"
v rain et aux lois ét.'bti.-s 8" it D'jnter-
viendra en aucnnf facon dans les affaires
intérieures de l'Afghan~tMn, ni dans l'admi-
nistration du p~ys 9° il appuiera de tous
ses fuorts le maintien de la paix dans ''Af-
ghanistan et a&sibtera cette principauté con-
tr-ses eonemis inté'ieur~et ~xtfrieurs;–
10" ics autorités ru~es considéreront les en-
nemis de l'émir comme leurs propres en-
nemis. B
Ce remarquable document, communiqué é
le 18 juin dernier par l'agent anglais à
Caboul, était confirmé à la même époque
par les agens indigènes que le gouverne-
ment de l'Inde entretenait à Jellahabad.
Aux représentations que le gouvernement
anglais, justement ému d'un pareil traité,
crut devoir faire à cet égard, le cabinet de
Saint-Pétersbourg répondit encore qu'on
s'était mépris sur la mission du général
Abramou', que ce n'était là qu'une simple
démarche de courtoisie et une mesure tout
à fait trans)toire. Le gouvernement russe
n'héritait pas à avouer qu'il avait pris en
effet dans le Turke~tan quelques précau-
tions exigées par la situation respective
de l'Angleterre et de la Russie, telte
qu'elle avait été créée par les an'aires
d'Orient. Mais sur la double question
de la marche des co'onnes russes
envoyées en avant de Tashkend et
de Krasnovodsk, et de la présence
de l'agent russe à Caboul, les expli-
cations données par M. de Giers au
nom du chancelier russe et transmises
par M. Plunkett à lord Salisbury (dé-
pêche du 13 août 1878) continuaient
à être fort peu précises. L'ordre, disait-
il, avait été donné d'arrêter la marche des
colonnes; mais, placé à une si grande dis-
tance du théâtre de ces mouvemens mi-
litaires, il lui était impossible d'en être
bien exactement informé; il ne pouvait
qu'affirmer les principes qui dirigeaient
la politique russe. En ce qui con-
cernait l'envoi d'un agent & Caboul,
chargé, comme on l'avait prétendu, d'une
lettre du czar pour l'émir, il affirmait que
la nouvelle était.inexacte mais peut-être
y avait-il eu quelque lettre du général
Kaufmann. M.deGiers terminait en disant
que toutes les mesures que la Russie
avait cru devoir prendre durant la guerre
d'Orient, tant au point de vue potitique
qu'au point de vue militaire, avaient été
abandonnées. Le cabinet de Londres pa-
raît s'être contenté de cette déclaration.
C'est ce qui résulte du moins de la réponse
adressée le 30 septembre dernier à
M. Piunkett par lord Salisbury. Cette dé-
pêche clôt la série des documens coûte-
nus dans le Blue FùoA que nous avons
analysé. Nous n'avons pas besoin, après
cet exposé, de faire ressortir la légitimité
des griefs de i'AngteteDe et l'obligation
où elle s'est trouvée de prendre contre
l'émir, trop accessibte aux sollicitations
de la Russie, les précautions que lui com-
mandent la sécurité de son empire indien
et le maintien de son prestige sur les po-
pulations de l'Asie centrale. La présence
d'un agent britannique à Caboul et une
rectification convenable de la frontière
afghano-indienne sont pour elle deux
nécessités de premier ordre.
ERNEST DOTTAIN.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Toute la discussion du budget des re-
cettes s''st concentrée sur l'amfndement de
M. Pouyfr-Qucrtier demandant la suppres-
!.ion des trois derniers paragraphes de l'ar-
ticle 1~ qui soumettent au droit de timbre
proportionnel de 50 c. pour 1,000 ff. les
chèques de place à piace. L'honorable
M. Pouyer-Quertier a apporté dans ce
débat sa verve exubérante et sa. parole en-
traînante dans son irrégularité a paru faire
tout d'abord sur le Sénat une assez vive im-
pression. La question est des plus déliçates
en même temps que des plu? arides,
et si l'on vou)a.it suivre M. Pouyer-Quer-
tier dans tous Ie% développcmens intéres-
sans mais parfois un peu fantaisistes dans
lesquels ïl s'est lancé on risquerait fort de s'é-
garer, et tout le monde n'a pas le superbe dé-
dain que professe l'honorable sénateur de la
Seine-Inférieure pour la logique et pour la
langue française. Tout le monde d'ailleurs
n'en a pas le droit au môme degré que lui.
M. le ministre des nuances, qui n'a pas re-
cours aux mêmes procédés de discussion,
s'est borné à ramener la question à ses pro-
portions vraies en la dégageant des exagéra-
tiens de M. Pouyer-Quertier. Ii a rappelé que
s'il s'était. en 1874, trouvé d'accord avec
M. Pouyer Quertier, les circonstances
étaient alors absolument différentes de ce
qu'elles sont aujourd'hui. A cette époque, les
effets de commerce étaient soumis au tim-
bre proportionnel de 1 fr. 50 c. pour 1,600 fr.;
et comprenant quelle charge était ainsi im-
posée à l'industrie et au commerce, il avait
cherché un allégement à cet état de cho-
ses ce sauvetage pouvait jusqu'à un ceï'-
tain point être opéré par le chèque
si celui-ci n'était assujetti qu'à un droit fixe.
Mais alors déjà M. Pouyer-QaertieretM. Léon
Say étaient séparés sur plus d'un point, et
en premier lieu sur la définition môme du
chèque que M. le ministre des finances ne
considérait que comme un instrument de re-
trait d'argent, tandis que M. Pouyer-Quer-
tier admettait qu'un chèque pouvait être
tiré contre des marchandises, c'est-à-dire en
faisait un véritable eSet de commerce. Le
chèque n'est qu'un instrument de paiement
dont l'utilité repose tout entière sur la cen-
tralisation du service de caisse. Hors de cet
emploi il perd son caractère, et il est impos-
sible d'admettre la création du deux effets de
commerce traités différemment l'un payant
50 c. pour 1,000 fr. et l'autre un simple droit
fixe de 2!) c.
M Pour remédier à ces divers inconv~niens,
M. le ministre des finances pense qu'il Cet t
important de po'er d'abord la question de
principe dans la loi de nuances e' de dire
ront traités de la môst'ra fane qui pourra admettre l<'s excfpti.'ns
nécessaires. C'est i'Otdre logique et. pratique
iout à la f')ii<. Croit-on d'ai.hurs que l'At.gte-
ter.e. qui possède le chèque depuis près de
c~nt ans, soit arrivée immédiatement à la lé-
gislation qui y est en vigueur actuetifment?
E) le a passé par des régimes fort difterens, et
it e-t même assez curieux de constater que
depuis lassjnulation fiscale du chèque et de la
lettre de change à vue qui paient égaiem~nt
un droit nxe de 1 penny, ie chèque tend à
disparaître pour faire place à la lettre de
change. Lorsque l'état de nos finances per-
mettra de semblables réductions~ il sera astu-
rément désirable que cet exemple soit imité
ce n'est point encore l'heure. Jusque-là, ce
qui est indispensable c'est de poser le prin-
cipe, qui ne peut être autre que l'assimi-
lation des chèques de place à place aux
tfiets de commerce, sauf les exceptions qu'é-
tablira la loi.
s M. le ministre des finances a conclu en
montrant au Senat la gravité du précédent
qui consisterait renvoyer à la Chambre des
Députés un budget dout l'équilibre Serait dé-
truit par des suppressions de recettes. Un
pareil précédent pourrait être qua)i6é par
les épithètes Ifs plus sévères. Mais il ne veut
pas cro'M que s'il ce produisait par impossi-
ble un bntr.tîoement de ce genre il puisse
jamais venir du Sénat.
Le Sénat, après avoir entendu une ré-
plique do M. Pouyer-Quertier, a décidé qu'il
voterait d'abord sur les paragraphes 2, 3
et 4 de l'article 1~, dont la suppression
étMt demandée, ft qu~ le vote sur le pa-
ragraphe 1' qui a trait à l'abaissement
de 1 Ir. 50 c. à 50 c. n'aurait lieu qu'a-
près. Ce premier scrutin a donné après vé-
rification 131 voix pour l'adoption et
131 voix contre. Ce partage des voix impli-
quant le rejet des trois paragraphes,
M. Varroy a demandé le renvoi de l'arti-
cle 1~ à la commission, ainsi que le renvoi
d'un amendement de M. Le Royer fixant à
70 c. pour 1.000 fr. le timbre des effets de
commerce. M. le ministre des finances a ac-
cepté le renvoi de l'amendement à la com-
mission comme moyen de procédure, mais en
expliquant qu'il n'entendait pas en approu-
ver les termes, certaines coupures ne lui pa-
raissant pas possibles.
Cet incident n'a pas été sans causer une
vive émotion dans le Sénat qui ne peut plus
désormais prévoir avec quelque certitude le
terme de ses travaux.
a L"s autres articles du budget des recettes
ont été adoptés sans dioeusston. s
On nous écrit, de Londres, le 17 décembre:
« La .générosité de la nation anglaise est
connue et appré'iee daus le monde entier;
d'incessantes munincences viennent soulager
les infortunes, quel que soit le pays où elles
se produisent: en Europe, en Aménque ou.
en Asie. Il n'est jamais fait apptitnvain
à la charité de l'Angteterrf; la France n'ou-
blie pas quelle reconnaissance elle dot à cette
contrée pour les secours si nobtemont en-
voyés après la guerre de 1870-71. Mais ce
sont là des bienfaits qui partent de l'initia-
tive privée. Les Anglais, libéraux et conser-
vateurs, sont d'accord sur ce point que
le gouvernement n'a pas à distribuer d'au-
mônes.
Lors de la dernière famine de l'Inde, la
proposition d'accorder un crédit parlemen-
taire aux victimes de la disette n'a pas trouvé
d'appui dans le cabinet. On comprend donc
que la motion du chancelier de i'Echiquier
en faveur des réfugiés du mont Rhodope ait
causé de la surprise; les conservateurs n'ont
pas approuvé cet acte de générosité qui
aurait créé un précèdent et constitué une
rupture de la politique traditionnelle. Le
gouvernement a vite retiré le projet; l'Oppo-
sition s'est montrée sans pitié elle a tenu à
exploiter jusqu'au bout la fausse position où
s'était placé sir StaNbrd Northcote. Lord Har-
tington avec réserve, M. Gladstone avec un
ton d'acrimonie personnelle, sir William Har-
court avec une ironie peu heureuse ont acca-
blé le chancelier de l'Echiquier.
B M. Hubbard, un membre du parti conser-
vateur, avait d'ailleurs indiqué les disposi-
tions généralesdéfayoraMeaà ce crédit extraor-
dinaire en annonçant son i'itention de deman-
der au secrétaire d'Etat pour l'intérieur < s'il
a étaitvraiquel'onse trouveenpréseneed'une
crise économique telle que la génération
f présente n'en a pas connu de semblable,
a la détresse affectant môme la métropole,
mais affectant surtout les districts manu-
facturiers.
t Il me paraît impossible que M. Cross
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