Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-12-19
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Description : 19 décembre 1878 19 décembre 1878
Description : 1878/12/19. 1878/12/19.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
mH9BEmM
i878
ON S'ABONNE
`, enBeIgique,en!talic.
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tumsie,
en Chine et au'Japon,
au moyen d'une valeur 'payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche. enRusstB, .`
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs
et dans tous les autres pays,
par renvoi d'une valeur pay&Me a Paris.
JEN)!i9~CEmM
1878
ON SABONNE
rue des Prétres-Saint-Germain-rAuxerrois, 17.
PRtXmE'ABO~KEMEi~T:.
Trois mois. Sixmois. Un an.
Paris. 18 fr. 36 &. Mfr.
Dôpartemens. '2ûfr. ~40 fr. 80&
Union postale
~européenne. <2~fr. 42 tr. 84 fr.
–d'outro-mer. ~24 fr. 48 h:. 96 fr.
~es aconnemens. partent aes 1" et itt ao
.{K~ cnàquemois.
Paf!s, Mm mzumépe 30 cent.
BeparteMtCK~, mm mmmtépo 35 cent.
Iri C^
In )L
_~gW~MMBtM~e~~9).6aham' 'street, G. P. 0–
MM. Beïtzy, BXMea et C*. i, Finch lane ConthtU
E.C. London; Jt)UM. W.-n. ant:tb<~86, Strand~ W. C. London.
A BruxeUcs, a l'0/~ce ~)deleine, dans les kiosques et dan~ les MbUothé-
'ques de gares de chemins de fer bë~es. e'~
JMMAL DES DEBATS
~L/JSNL'~JL INtJLJtNLiNNJN JtBJ~ JtNLa~~kJ~ JNNJ~'JBNL«JHM~'JLJBBL -BBL ~kJ~
PMJTtQtJES ET UTTËRAtRES
.d~
Les annonces sont reçue&i 1.1
chez MM. FMchcy, B~ttMte et .<
8,pIacedeIa.BourSe,
et au bureau du~O
eUesdOlYenttoujoursètre agréées par la rêdactioa.
PAMS
MERCREDI i8 DÉCEMBRE
La. discussion du budget au Sénat est
devenue le cadre dans lequel les orateurs
de la droite font entrer sous forme de
questions les récriminations et les plain-
tes qu'ils n'osent pas présenter sous la
forme d'interpellations. C'est ce qu'on a
vu l'autre jour au sujet des troubles déjà
anciens qui se sont produits à Marseille,
et ce qu'on a vu hier encore au sujet
de la récente mise en disponibilité de
M. Dareste de la Chavanne recteur
de l'Académie de Lyon. M. de Montgolfier
et M. Lucien Brun ont successivement
pris la parole et ont demandé à M. le mi-
nistre de l'instruction publique des expli-
cations qui leur ont été données claires et
complètes. Nous savons aujourd'hui que
depuis longtemps déjà une sorte de
conflit existait à Lyon entre le rec-
teur et le préfet, entre l'administration
académique et l'administration politi-
que. On a beaucoup parlé hier du
préfet actuel du département du Rhône,
M. Berger, et la droite a paru croire qu'il
était la seule cause des difficultés en
question. Le discours de M. Lucien Brun
en particulier a été dirigé presque ex-
clusivement contre lui. M. Le Royer
nous a pourta.nt fait savoir que de-
puis trois ans déjà les députés et
les sénateurs du Rhône demandaient, sans
avoir pu l'obtenir, le déplacement de
M. Dareste. On voit donc que le conflit
datait de loin et que l'origine en est bien
antérieure à la nomination de M. Berger
à la préfecture de Lyon. Lorsqu'une si-
tuation de cette nature, difficile, tendue,
aigrie peut-être, existe entre les représen-
tans et les chefs de deux administrations
différentes, il nous semble que l'un et
l'autre doivent s'appliquer avec un soin
tout particulier à ne pas faire naître de
ces incidens qui obligent l'autorité supé-
rieure à choisir entre deux fonctionnaires
et à prendre un parti. Le ministre de l'in-
struction publique a dû dire plus d'une fois
au recteur, et le ministre de l'intérieur au
préfet Surtout ne me faites pas d'affaires
et si une affaire éclate, que ce ne soit point
par votre faute; sinon il me sera impos-
sible de vous défendre et de vous soute-
jur. Voilà ce que M. Dareste de la Cha-
vanne aurait dû comprendre, et, s'il l'avait
compris, il n'aurait pas provoqué, soit par
mauvaise humeur, soit par maladresse,
la manifestation qui n'a peut-être pas été
la cause, mais l'occasion de sa disgrâce.
Ici, tous les torts "sont du côté de
M. Dareste. Les orateurs qui ont pris sa
défense l'ont si bien senti qu'ils ont glissé
le plus rapidement possible sur le fait
principal, à savoir sur l'exclusion des élè-
ves de la Faculté de Médecine qui n'ont
pas été appelés à assister à la séance de
rentrée des Facultés. M. Lucien Brun a parlé
longuement des rapports antérieurs entre
le recteur et le préfet il a fait un récit
animé, éloquent, presque dramatique, des
scènes qui se sont passées dans les rues de
Lyon mais de l'exclusion des élèves et de la
responsabilité du recteur qui l'a prononcée,
il n'a .rien dit, ou presque rien. Il semble-
rait, d'après le discours de M. Lucien
Brun, que tout le monde a eu des torts,
excepté M. Dareste de la Chavanne,
et il n'hésite pas à blâmer les deux doyens
chez lesquels les étudians se sont rendus,
et qui ne les ont pas accueillis, à ce qu'il
paraît, avec une philippique assez véhé-
mente. Ces jeunes gens « n'ont pas ren-
contré ce qu'ils devaient attendre une
a réprimande sévère et des paroles de
s blâme pour des étudians dont la place
B était sur les bancs de l'école et non
x) sur le pavé des rues. » Nous en
demandons pardon à M. Lucien Brun,
mais la place des étudians n'était pas en-
core à l'école, puisque l'école n'était pas
ouverte. Elle n'était pas davantage sur r
le pavé des rues, nous le reconnaissons.
Où était-elle donc ? Elle était à la séance
de rentrée des Facultés. Et qui avait in-
terdit aux étudians l'accès de cette
séance ? Qui les avait laissés sur le pavé
des rues? Toute la question est là, et, à
notre avis, les orateurs de la droite ne
l'ont pas suffisamment traitée.
Ils ont mieux aimé s'élever à des con-
sidérations générales et, à propos d'un
incident sans importance, nous montrer
une fois de plus l'abîme dans lequel nous
sommes sur le point de rouler. Les af-
faires de Marseille, les affaires de Lyon
prennent dans leurs discours la propor-
tion et la couleur de ces grands, de ces
sinistres événemens qui annoncent la
En des empires ou des républiques. Le
moindre feu follet qui s'élève par ha-
sard sur la surface tranquille de notre
société est pour eux un éclair qui fend
la nue et précède le tonnerre. Ils
sont atteints d'une sorte d'hypocondrie qui
les porte à se consulter, à se tater,
à nous tâter sans cesse et à répé-
ter Nous sommes, vous êtes bien mala-
des, plus, hélas que vous ne le croyez.
Cette humeur d'esprit est triste assu-
rément, et nous serions tout disposés à y
compatir de toute notre sensibilité si les
hommes qui en sont atteints, après avoir
voulu nous imposer leurs remèdes par
force, ne nous donnaient pas leurs con-
seils avec un ton si absolu, si impé-
rieux, parfois même si rogue. Mais, en
vérité, ils devraient attendre de meil-
Ïe.u.MS occasions pour nous faire sentir no-
tre mal. Qu'est-ce que l'incident de Lyon?
Est-il un pays au monde qui s'é-
meuve et se croie perdu parce que
quelques étudians ont fait pendant quel-
ques heures du bruit dans la rue? Si
le vrai danger apparaît un jour, on
ne croira plus M. Lucien Brun lors-
qu'il viendra le dénoncer; il aura le sort
du berger qui avait crié trop tôt et trop
souvent Au loup et dont on ne fit que
rire quand il le cria pour tout de bon.
S'il y avait eu une émeute, des barricades à
Lyon, M. Lucien Brun n'aurait pas parlé
sur un ton plus solennel et plus prophé-
tique qu'il ne l'a fait hier. Nous savons
tout le respect qui est dû à un homme
sincère dans sa passion; mais les partis
doivent aussi respecter la vérité et ne
pas jeter dans le pays de folles in-
quiétudes que rien ne justifie que
rien n'explique. Ce rôle, au reste, ne
lenr a. pas beaucoup réussi, et noua n'en
sommes pas étonnés. Les Gérontes de co-
médie mènent rarement l'intrigue, et ce
n'est que dans l'immortel roman de
Cervantès que le chevalier de la Manche
éblouit jusqu'à l'illusion son fidèle écuyer
enluidécrivantdes armées, desguerriers et
des géans imaginaires. Le pays reconnaî-
tra plutôt la vérité dans les éloquentes
paroles de M. le ministre de l'instruction
publique. « Il y a longtemps, a dit M. Bar-
)) doux, que la France n'a vu une année
a plus paisible que celle qui vient de s'é-
H couler il y a longtemps qu'elle
a n'a vu une année plus prospère. Vous
f avez eu le spectacle d'un gouver-
nement qui a tenté d'introduire dans
a ce pays à la fois les mœurs de la
B légalité et les mœurs de la liberté. Nous
M nous en rapportons à un juge plus
? équitable le temps. Nous ne craignons
B pas de dire que la tentative que nous
a faisons d'introduire dans la nation, et
a pour jamais, l'éducation libérale, est
a une des plus nobles qui aient jamais
H été faites. » Puisque les orateurs de la
droite avaient élevé la question il a bien
fallu les suivre dans les hauteurs qu'ils
avaient atteintes, et l'on voit comment il
leur a été répondu. °
Le Sénat a voté hier le rét~lissement
au budget des cultes des 200,000 fr. qui
permettraient d'élever de 900 à 1,000 fr.
le traitement de 2,000 desservans. Ce cré-
dit, on le sait, avait été soutenu à
la Chambre par le ministre de l'in-
struction publique, et nous avons regretté
que la Chambre alors ne l'ait pas voté.
Mais la Chambre s'y étant refusée, il
aurait mieux valu saus doute remettre
la question à l'année prochaine. Le gou-
vernement avait pris l'engagement de re-
présenter la demande de crédit, et le
centre gauche, par l'organe de M. Ram-
pon, celui de le voter. La majorité
du Sénat a préféré le rétablissement im-
médiat. Le seul inconvénient que nous y
voyons est l'obligation pour la Chambre
de rouvrir ses séances alors qu'un grand
nombre de députés sont déjà partis pour
les départemens. Espérons que la Cham-
bre en finira une bonne fois avec la ques-
tion en votant le crédit.
BOURSE DE PAMS
Ct&ture le 17 le 18 HtMtsae. Btnase.
s o/o
Comptantes 25. 7645.20.
Fincour.762-?t/2 7645.ni/2
S 0/0
Amortissable.
Comptant. 79 75 797S.
Fin cour. 79 67 1.2 797712 .10.
Comptanm'7.lMlO.10.
5 0/0
Comptantil270.11290.~ .20.
Fin cour, 112 8S.. 112 9M.10.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 112 fr. 85, 871/2.
30/0. 76fr.40, 421/2.
5 0/0 turc. 11 fr.72, 70.
Banque ottomane.. 471 fr. `
Florins (or). 623/4,11/16.
Hongrois 6 0/0. 743/8,1/4. `
Egyptiennes 6 0/0.. 246 fr. 87.
Nous recevons de notre correspondant
le télégramme suivant
Londres, le 18 décembre, midi.
Le correspondant pétersbourgeois du ~cm-
a'a~ télégraphie comme un Mit positif que
le rappel de ia mission russe de Caboul est of-
ficiellement décidé par l'empereur. La nou-
velle est accueillie avec satisfaction en An-
gleterre où les derniers débats parlemen-
taires avaient produit une notable recrudes-
cence du sentiment antirusse.
Le gouvernement anglais réduit peu à peu
la force de sa flotte dans la Méditerranée et
les eaux turques; c'est une manière d'arri-
ver graduellement au rappel complet de l'es-
cadre hors des détroits.
TMMgMpMe pt':T<6e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, le 18 décembre, 5 h. 30 m. soir.
On assure que le cabinet est constitué de la
manière suivante
MM. Depretis, présidence, intérieur et intérim
des affaires étrangères
Magliani, finances
Mezzanotte, travaux puMcs
Coppino, instruction publique;
Majorana, agriculture;
Mage-Delaroche. guerre;
Ferraciu. marine
Tajaci, justice.
Rome, le 18 décembre, 8 h. soir.
Les journaux confirment la composition du
nouveau ministère telle qu'elle a été télégraphiée.
Le comte Tomielli sera secrétaire général au
ministère des anaires étrangères et M. Morano
secrétaire général au ministère de l'intérieur.
Lahore, le 17 décembre, soir.
Lord Lytton a passé en revue cette après-
midi le contingent des princes feudataires, com-
posé de 3,000 nommes de toutes armes avec dix
canons.
Après la revue, le vice-roi a prononcé un dis-
cours dans lequel il a remercié les princes d'avoir
ouërt au gouvernement leurs services avec un si
grand empressement.
Lord Lytton a ajouté « L'Angteterre n'a jamais
été un ennemi sans générosité, mais il faut que
sa justice précède sa générosité. L'Angleterre
serait indigne de la loyauté de ses alliés magna-
nimes si eile ne pouvait pas ou ne voulait pas
punir une insulte qui lui a été faite sans provo-
cation. »
Lord Lytton a fait espérer que l'émir, instruit
par les désastres qu'il a déjà subis, ne rendra
'pas nécessaire la continuation de la guerre.
Le contingent partira samedi pour Peshawer;
il occupera les déniés de Khaïber et la rivière de
Caboul afin de permettre aux troupes régulières
d'avancer. Des ouiciers anglais commandent ce
contingent.
Londres, le 18 décembre.
On télégraphie de Peshawer au Daily .~M
« La brigade du général Macpherson a occupé,
dit-on, Jetta!abab. ))
Une dépêche de Saint-Pétersbourg annonce
qu'après d'actives communications échangées
entre les cabinets de Londres et de Saint-Péters-
bourg la mission russe a Caboul a été officielle-
ment rappelée.
La dépêche ajoute
« Le gouvernement anglais est convaincu que
les troupes russes évacueront la Turquie dans les
délais fixés par le traité de Berlin. &
D'après le S~M~Mt, on considérerait comme
opportun de réduire la flotte de la Méditerranée à
quatre vaisseaux de guerre.
Londres, le 18 décembre.
Une dépêche de Berlin du 17 décembre, adres-
sée au 3foMKM~ Fsouffrira pas une intervention étrangère en fa-
veur de la conclusion de la paix avec l'Afgha-
nistan. L'émir doit s'adresser directement à l'An-
gleterre pour demander la paix.
Londres, le 18 décembre.
(0/~CM~. La colonne du général Browne a
commencé le n sa marche sur Jellalabad, où. le
général compte arriver le 20.
Tout est tranquille dans les passes de Khaïber
et dans les environs.
Londres, le 18 décembre.
Un conseil de cabinet sera tenu demain.
Le départ de la reine pour Osborne, qui avait
été ajourné par suite de la mort de la princesse
Alice, est iixé à vendredi.
Constantinople, le 17 décembre, soir.
La seule difficulté qui empêche la conclusion
du traité déllnitif entre la Russie et la Turquie
porte sur le règlement de l'indemnité de guerre.
La Russie accepterait le paiement en roubles
papier si ce paiement était assuré sur des bases
solides.
La Porte a chargé le gouvernement de Trébi-
zonde d'examiner les comptes de Dervisch Pacha,
ancien gouverneur de Batoum.
Constantinoplè, le 18 décembre.
Les commissaires pour la délimitation des fron-
tières grecques seront nommés cette semaine.
La Porte désire un arrangement.
Si la Grèce et la Turquie ne tombaient pas
d'accord, elles s'en remettraient à la décision de
lEurope.
Semlim, le 17 décembre, soir.
Une députation est allée à Nisch présenter au
prince Milan l'Adresse de la Skoupchtina.
Un décret du prince Milan ordonne la démobi-
lisation des milices et lève l'état de siège dans
la Vieille-Serbie.
La commission pour la délimitation des fron-
tières est partie.
Berlin, le 18 décembre.
La Chambre des Députés s'est prononcée pour
la division du ministère actuel du commerce en
un ministère des travaux publics et un ministère
du commerce et de l'industrie. Elle a décidé que
ce dernier ministère pourrait être réuniàlachan-
ceUerie de l'empire. La Chambre a adopté à une
grande majorité une proposition de résolution de
la commission compétente, tendante à inviter le
gouvernement à transmettre le plus tôt possible e
a l'empire le droit de surveiller les chemins de
fer prussiens. Le ministre du commerce a déclaré
qu'il acceptait cette résolution et a ajouté que le
projet concernant les chemins de fer de l'empire
n'avait rien de commun avec la question de la
surveillance. Il a dit qu'il y aurait toujours des
chemins de fer appartenant à des Compagnies à
côté des chemins de fer appartenant à l'Etat, et
que le gouvernement s'euorcerait de mettre en
pratique l'idée contenue dans la résolution.
Vienne, le 18 décembre.
La commission de la Chambre des Députés
chargée de l'examen du projet relatif à la loi mi-
litaire est revenue à sa résotution précédente de
ne pas commencer la discussion de la proposition
ayant pour but de proroger la loi existante.
Après un débat prolongé elle a résolu d'adop-
ter le projet du gouvernement. La motion ten-
dante à faire déclarer dès aujourd'hui en prin-
cipe la réduction de l'a~mée~ ainsi que la propo-
sition de ne faire durer la loi militaire provisoire
que jusqu'au 1" mars prochain, ont été re-
poussées.
Vienne, le 18 décembre.
CAM~ des TMpM~M. Le ministre du
commerce présente le projet de loi approu-
vant le traité de commerce conclu avec l'Alle-
magne. Ce projet est renvoyé à la commission
chargée d'examiner les questions économiques.
Après un long débat, la Chambre adopte en
première et en deuxième lecture le projet de loi
autorisant le prélèvement des impôts et les cré-
dits nécessaires pour couvrir les dépenses de
l'Etat pendant le premier trimestre de 1879.
La catastrophe de la C~y Bank de Glas-
gow a eu un curieux épilogue. On sait
que les banques d'Ecosse sont constituées
sous le régime de la responsabilité illi-
mitée des actionnaires. L'une d'elles, la
CaMoMM~ jSsm~, vient d'être obligée de
se mettre en liquidation quoique sa si-
tuation fût des plus saines et sa gestion
irréprochable. Mais elle avait le malheur
de posséder quatre actions de sa voisine,
et, comme la grande majorité des action-
naires de la City Bank est insolvable ou
& peu près, le déficit devra être comblé
par les autres. Les administrateurs de la
C~oMMM. ont onert 100,000 liv. st.
(2,500,000 fr.) aux liquidateurs pour être
débarrassés de ces quatre actions qui
semblent avoir été fabriquées avec un
morceau de la tunique du centaure Nes-
sus. Les liquidateurs ont refusé, et voilà
la (7gation de déposer son bilan.
Cette désastreuse déconnture de la
Banque de la Cité de Glasgow a mis en
lumière un côté intéressant des mœurs
Snancières de l'Ecosse. Dans tous les
pays du monde les actionnaires sont une
race confiante et crédule; mais encore
faut-il savoir capter leur confiance et les
mettre
Au point de voir tout sans rien croire.
L'Ecosse est demeurée un pays de dé-
votion puritaine, et nulle part les dehors
religieux ne sont un élément plus indis-
pensable de la respectabilité. Les admini-
strateurs de la City Fa~A ne l'ignoraient
pas, et on les citait pour leur rigide ob-
servation des pratiques du culte aussi
bien que pour le nombre et l'éclat édi-
fiant de leurs œuvres pies. L'un d'eux,
M. Taylor, était principalement adonné à
la philanthropie et à la propagation des
bonnes habitudes morales et religieuses
chez les jeunes gens. Il présidait la So-
ciété chrétienne des jeunes gens de Glas-
gow » et il ne manquait jamais aux as-
semblées ecclésiastiques de l'Eglise d'E-
cosse, où sa parole onctueuse et grave
était écoutée avec une faveur particulière.
B~attre, M. Lewis Potter, avait pour
spécialité de bâtir des églises, et il
poussait, en matière d'observation du
repos dominical, la rigidité à un tel
point, qu'il interdisait strictement
l'entrée de sa maison aux journaux qui
paraissaient le lundi matin par le motif
qu'on y avait travaillé le dimanche. Com-
ment de pareils saints n'auraient-ils pas
inspiré une confiance illimitée aux action-
naires ? Aussi a-t-il fallu que la doulou-
reuse vérité devînt claire comme le jour
pour qu'ils se décidassent à y ajouter foi.
Mais alors leur indignation n'a plus
connu de bornes, et dans l'assem-
blée générale où la liquidation a été
décidée, c'est un clergyman, le ré-
vérend Robertson, qui s'est chargé
de l'exécution de ces sycophantes qui
bâtissaient des églises avec l'argent des
actionnaires. « Ce qui rend encore leur
conduite plus méprisable, s'est-il écrié
s aux applaudissemens frénétiques de
a l'auditoire, c'est qu'ils affectaient tous
les dehors de la religion, faisant de
a longues prières pendant qu'ils portaient
? la désolation dans le pauvre logis de la
M veuve, et bâtissant des églises pendant
H qu'ils ruinaient les maisons. Leur hon-
heur est terni, leur réputation est souil-
lée, le jour du chatiment a commencé
H à poindre, ils n'échapperont pas a la
H vindicte de la loi. H
En Belgique, le procès de la Banque
de Belgique nous a montré des mœurs
fort différentes. Ce n'était pas du tout
par la régularité de sa conduite, son as-
siduité aux offices religieux et la multi-
plicité de ses bonnes œuvres que le cé-
lèbre Kindt se recommandait à la con-
fiance des administrateurs de la Banque.
Non Il menait au contraire une vie
aussi peu correcte que possible et ne
s'en cachait point. Avec ses modestes
appointemens de 4,000 fr. par an, il aSec-
tait les allures d'un dissipateur en train de
dévorer son patrimoine, et quel patri-
moine 23 millions confiés aux triples
serrures de la tour et à la surveillance
d'un état-major d'administrateurs et de
commissaires triés sur te volet. Et per-
sonne ne s'avisait d'y trouver à redire
En fait d'aveuglement, les actionnaires de
la Banque de Belgique n'auraient-ils pas
rendu des points à leurs confrères de la
Banque de Glasgow?
Mais ces deux fâcheux épisodes de l'his-
toire financière de notre temps ne sont-
ils pas caractéristiques? Ici, c'est par la
rigidité apparente des mœurs et des prin-
cipes que l'on inspire confiance au pu-
blic là, au contraire, c'est par l'irrégu-
larité affichée et scandaleuse de la con-
duite mais, en Belgique comme eu
Ecosse, ce qui ne diSérait point, ce qui
se ressemblait absolument, et nous pour-
rions ajouter ce qui se ressemble partout
et toujours, c'est l'imperturbable naïveté
du monde des actionnaires.
G. OE MOLINA.M.
Le ./oM~Ka~ o//?c!<~ du 10 novembre a
publié le Compte-rendu de la justice cri-
minelle pendant l'année 1876, et déjà le
./bM)'?M~ ~M- 2?e~~ a sommairement ana-
lysé cet intéressant document. On nous
permettra d'y revenir aujourd'hui pour
relever les chiffres qui s'appliquent à la
moralité publique, et de saisir en même
temps cette occasion d'exprimer notre
opinion sur des projets de lois importans
qui sont en ce moment soumis aux Cham-
bres. Depuis quelques années en effet,
et surtout depuis quelques mois, on s'in-
quiète avec raison de la législation rela-
tive a.ux mœurs et aux rapports entre les
sexes. Des projets d'initiative parlemen-
taire ont surgi sur la recherche de la pa-
ternité, sur le rétablissement des tours;
un excellent projet de loi avait été pré-
senté à la Chambre précédente pour la
simplification des formalités qui précè-
dent le mariage; enfin l'on sait quelles
discussions a soulevées naguère dans la
presse ce qu'on appelle la police des
mœurs.
Si corrompu que l'on prétende notre
siècle, et l'on ne saurait vraiment
nier que sa corruption ne soit assez pro-
fonde, il n'a pas un instant perdu le
souci des bonnes mœurs ses idées sont,
sur ce point, en désaccord avec sa con-
duite il ne cesse de protester en paroles
contre les égaremens auxquels il s'aban-
donne et, tout en se laissant aller aux
séductions du vice, il recherche avec cu-
riosité les moyens de restaurer le règne
de la vertu, de sauvegarder l'innocence,
de prévenir les fautes morales et les cri-
mes dont le nombre augmente.
Si le Compte-rendu de la justice crimi-
nelle en 1876 constate que le nombre to-
tal des accusations déférées au jury a été
en diminuant depuis 1872, il reconnaît,
d'un autre côté, que les crimes contre
l'ordre public et les personnes n'ont pas
cessé de croître. Il y a, paraît-il, beau-
coup moins de vols qualifiés et d'abus de
confiance nous en sommes heureux
quoiqu'il y ait encore de ce côté bien des
progrès à faire. Peut-être même le pro-
grès que l'on remarque est-il plus appa-
rent que réel et tient-il à ce que la fri-
ponnerie est devenue plus habile, plus
rusée, et passe aisément entre les mailles
de nos lois qu'elle a appris à con-
naître. Du côté des mœurs, il n'y a
pas d'amélioration; tout au contraire, le
développement du mal est frappant. De
1872 à 1876, le nombre des viols et des
attentats à la pudeur sur les enfans
s'est élevé de 682 à 875, ce qui est
un accroissement de près de 30 0/0
les viols et les attentats à la pu-
deur sur adultes ont passé de 124 à 140
les accusations d'avortement, qui n'étaient
qu'au nombre de 19 en 1872, se sont
élevées à 27 en 1876. Ici nous ne pouvons
retenir une exclamation le chiffre ~que
nous venons d'écrire est en effet déri-
soire. Quelle terre sainte et pure serait la
France, quel respect elle aurait des lois
naturellés s'il ne s'y commettait que
27 avortemens par année Ajoutez plu-
sieurs zéros et vous serez sans doute
au-dessous de la vérité. Ce que l'on doit
dire, c'est que l'avortement est un crime
à peu près insaisissable. Il faut des cir-
constances tout à fait exceptionnelles
pour qu'un avortement soit l'objet
d'une accusation devant la Cour d'assises.
De toute cette statistique spéciale, le
point le plus intéressant est celui qui
concerne l'infanticide de 1872 ai 87 6, les
accusations d'infanticide jugées par les
Cours d'assises ont présenté annuelle-
ment un nombre presque constant; 219
infanticides en 1872, 222 en 1873, 198 en
1874, 203 en 1875, 216 en 1876. Ici nous
pouvons faire une remarque analogue à
celle que nous faisions tout à l'heure pour
les avortemens. Ce serait se faire une
grande illusion que de croire qu'il n'y a
dans un pays comme la France que 200
infanticides par année; mais à côté de
l'infanticide ostensible, criminel, dont la
justice retrouve les traces, il y a l'infan-
ticide latent, l'infanticide lent, progressif,
si nous pouvons parler ainsi, dissimulé,
qui échappe à la répression.
L'auteur du Compte-rendu de la justice
criminelle en 1876 a parfaitement compris
que cette statistique, si nécessairement
imparfaite qu'elle soit, des infanticides,
des avortemens, des expositions d'enfans,
avait actuellement pour l'opinion publique
un intérêt spécial. Aussi, au lieu de com-
parer seulement la criminalité actuelle en
ces matières avec celle des quatre années
précédentes, il est remonté jusqu'au com-
mencement du siècle. De 1826 à 1830, le
nombre des infanticides était, en moyenne,
de 102 il s'est élevé à 11S de 1831 à 1840,
à 146 de 1841 à 1850; il a atteint, dans la
période de 1851 à 1860, le chiffre de 198,
au-dessus duquel il ne s'est que légère-
ment élevé depuis lors, étant de 202
de 1861 à 1869, et arrivant à 212 de 1872
à 1876. Si, au lieu de considérer seule-
ment les infanticides jugés, on prend l'en-
semble des dénonciations d'infanticides,
d'avortemens et d'expositions d'enfans,
on'remarque la même progression jusqu'à
la période de 18S1 à 186S, et depuis lors
une légère décroissance; de 861, chiffre
moyen de la période de 1831 à 1835, l'en-
semble des dénonciations de cette caté-
gorie s'est élevé à 1,768 de 1856 à 18~0;
il était de 1,442 en 1876 on remarquera,
sans étonnement d'ailleurs, que les trois
quarts des dénonciations d'infanticides,
d'avortemens et d'expositions d'enfans ne
donnent pas lieu à des poursuites, soit
parce que les auteurs sont inconnus ou
que les charges sont insuffisantes, soit
pour d'autres motifs.
Terminons toute cette statistique de la
criminalité contre les mœurs par deux
observations. Les délits contre les mœurs,
lesquels sont justiciables des tribunaux
correctionnels, ont plus augmenté dans
ces dernières années que les crimes de
même nature. De 2,933 en 1872, ils se
sont élevés à 3,655 en 1876. D'un autre
côté, la proportion des acquittemens pro-
noncés par les Cours d'assises dans la
période de 1873 à 1876 est restée absolu-
ment constante pour les crimes contre
les mœurs elle a été presque uniformé-
ment de 20 à 21 0/0. Cette proportion des
acquittemens s'est singulièrement accrue,
au contraire, pour les crimes contre l'or-
dre public elle a passé de 33 0/0 en 1873
à 42 0/0 en 1876 elle a faibli pour les
crimes contre les personnes, descendant
de 25 0/0 en 1873 à 22 0/0 en 1876. Si nous
avions le temps, nous pourrions peut-
être tirer de ces mouvemens divers quel-
ques curieuses inductions.
La. statistique que nous venons de ré-
sumer sur la criminalité contre les mœurs
suggère de nombreuses réflexions. La So-
ciété n'a-t-elle pas quelque chose à se re-
procher en même temps que les individus
qu'elle condamne? N'est-elle pas parfois
involontairement complice des crimes et
des délits qu'elle punit? Certes, cette
question ne se pose pas quand il s'agit
des viols et des attentats à la pudeur, cri-~
mes grossiers et sans excuse mais pour
les infanticides, les avortemens, les sup-
pressions et les expositions d'enfans, la.
société peut-elle avoir la conscience tran-
quille, le cœur léger, quand elle flétrit et
châtie les auteurs de ces actes déplorables?
Depuis quelques années, la société est un
peu troublée à cet endroit; elle a des scru-
pules, presque des remords, et nous som-
mes de ceux qui pensent que c'est avec
raison.
Nos lois sur les relations entre les
sexes, nos lois sur les naissances natu-
relles sont-elles à l'abri de toute critique
et de tout reproche ? Ce sont des lois im-
pitoyables, draconiennes, et à coup sûr
médiocrement chrétiennes. Elles accablent
l'un des deux sexes de tout le poids de
leurs sévérités et elles accordent à l'autre
toute la faveur de leur connivence. Dans
un crime d'infanticide, d'avortement, d'ex-
position ou de suppression d'enfant, elles
ne veulent voir que le fait matériel, elles
ne remontent pas aux causes elles n'ont
surtout aucun souci de prévenir par des
mesures équitables les actes qu'elles con-
damnent. Depuis un temps immémo*
rial il y a comme une protestation con-
stante, ininterrompue, bruyante même
de la conscience publique contre la ri-
gueur de la loi vis-à-vis de la femme
séduite et abandonnée, et vis-à-vis de
l'enfant naturel délaissé. Le théâtre, la.
philanthropie, la science économique ont
uni dans ces dernières années leurs eSbrts
contre ce qu'ils considéraient comme une
grande injustice sociale et une grande
plaie morale, et l'on ne peut pas dire qu'ils
ne soientarrivés àaucun résultat ils ontob-
tenu de la jurisprudence qu'elle corrigeât
et qu'elle atténuât les rigueurs de la loi
le juge s'est montré, dans les cas de
séduction, plus juste, plus humain plus
chrétien que la loi écrite. D'un autre côté, î
ils ont préparé l'opinion publique à des
réformes légales plus importantes. Si sa-
cré que soit notre Code civil, il est, comme
toutes les institutions humaines, soumis
à l'action du progrès, et il doit, comme
elles, se laisser de plus en plus pénétrer
par l'esprit de justice.
Ces réuexions nous revenaient à la
pensée en parcourant la proposition de loi
relative à la recherche de la paternité, v
projet qui est présenté au Sénat par des
hommes d'opinions et d'antécédens très
divers: MM. Bérenger, de Belcàstel, Fou-
cher de Careil et Schœlcher. On sent, à la
lecture de ce travail, que l'antagonisme
qui existait naguère sur ces questions
entre les légistes et les moralistes est sur
le point de cesser. Les uns et les autres
comprennent que le fond de tout droit;
c'est la juste répartition des responsabi-
lités qu'on ne saurait exiger d'un être
quelconque, de la femme comme de `
l'homme, l'accomplissement de devoirs
si on ne lui accorde pas en même temps~
des droits corrélatifs.
La première partie du travail des au-
teurs de cette proposition est, au point de
vue pratique, très intéressante. Elle exa-
mine l'état actuel de la jurisprudence en `
matière de séduction et elle reconnaît
que depuis quelques années la séduction
est considérée par la plupart des tribu-
naux comme un quasi-délit donnant droit
à des dommages-intérêts. C'est, paraît-il,
la Cour de Bastia, en 1834, qui a fondé,
si nous pouvons parler ainsi, ce nouveau
droit prétorien se superposant ingénieu-
sement au droit écrit. Depuis lors, les
Cours deBordeaux,deCaen,de Montpellier,
de Dijon, de Colmar, d'Aix, d'Angers sont
entrées dans la même voie toutes ont
reconnu que la promesse de mariage, sui-
vie de rapports amenant une grossesse..
peut motiver de la part de la femme une
action en dommages-intérêts contre le sé-
ducteur qui l'abandonne. La Cour de cas-
sation elle-même, par trois arrêts diSe-
rens s'échelonnant de 1862 à 1873 a
adopté la même doctrine elle a [déclaré
que lorsque la tille séduite était d&ns.
l'impossibilité de pourvoir à la subsi-
stance de ses enians, les tribunaux pou-
vaient avoir égard au nombre de ces der-
niers dans la fixation et le mode d'alloca-
tion des dommages-intérêts.
Cette jurisprudence est trop conforme
au sentiment public pour qu'il y ait pé- `
ril de la voir changer. Peut-être faut-il
lui imputer le mérite d'avoir rendu à peu
près stationnaire depuis 1860 le nombre
des infanticides, alors que tous les autres
crimes ou délits contre les mœurs augmen-
taient singulièrement. On doit désirer que
la doctrine nouvelle des Cours et des tribu-
naux se conûrme et se généralise de plus
en plus; peut-être iera-t-elle diminuer les
désordres graves en tout cas, elle satisfera
la conscience publique en faisant la juste
part des responsabilités dans les naissan-
ces naturelles.
Mais il ne sufut pas de penser à la
femme, il faut encore songer à l'enfant et
venir à son secours. Les sénateurs dont
nous donnions plus haut les noms ont
trouvé que l'article 340 du Code pénal,
qui interdit absolument là recherche de
là paternité, sauf le cas de rapt par vio-
lence, est d'une choquante iniquité. Or
cet article est d'une telle précision, qu'il
est presque impossible de l'éluder dana
la pratique et d'en atténuer !a rigueur.
mH9BEmM
i878
ON S'ABONNE
`, enBeIgique,en!talic.
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tumsie,
en Chine et au'Japon,
au moyen d'une valeur 'payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche. enRusstB, .`
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs
et dans tous les autres pays,
par renvoi d'une valeur pay&Me a Paris.
JEN)!i9~CEmM
1878
ON SABONNE
rue des Prétres-Saint-Germain-rAuxerrois, 17.
PRtXmE'ABO~KEMEi~T:.
Trois mois. Sixmois. Un an.
Paris. 18 fr. 36 &. Mfr.
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Union postale
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BeparteMtCK~, mm mmmtépo 35 cent.
Iri C^
In )L
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MM. Beïtzy, BXMea et C*. i, Finch lane ConthtU
E.C. London; Jt)UM. W.-n. ant:tb<
A BruxeUcs, a l'0/~ce ~)
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8,pIacedeIa.BourSe,
et au bureau du~O
eUesdOlYenttoujoursètre agréées par la rêdactioa.
PAMS
MERCREDI i8 DÉCEMBRE
La. discussion du budget au Sénat est
devenue le cadre dans lequel les orateurs
de la droite font entrer sous forme de
questions les récriminations et les plain-
tes qu'ils n'osent pas présenter sous la
forme d'interpellations. C'est ce qu'on a
vu l'autre jour au sujet des troubles déjà
anciens qui se sont produits à Marseille,
et ce qu'on a vu hier encore au sujet
de la récente mise en disponibilité de
M. Dareste de la Chavanne recteur
de l'Académie de Lyon. M. de Montgolfier
et M. Lucien Brun ont successivement
pris la parole et ont demandé à M. le mi-
nistre de l'instruction publique des expli-
cations qui leur ont été données claires et
complètes. Nous savons aujourd'hui que
depuis longtemps déjà une sorte de
conflit existait à Lyon entre le rec-
teur et le préfet, entre l'administration
académique et l'administration politi-
que. On a beaucoup parlé hier du
préfet actuel du département du Rhône,
M. Berger, et la droite a paru croire qu'il
était la seule cause des difficultés en
question. Le discours de M. Lucien Brun
en particulier a été dirigé presque ex-
clusivement contre lui. M. Le Royer
nous a pourta.nt fait savoir que de-
puis trois ans déjà les députés et
les sénateurs du Rhône demandaient, sans
avoir pu l'obtenir, le déplacement de
M. Dareste. On voit donc que le conflit
datait de loin et que l'origine en est bien
antérieure à la nomination de M. Berger
à la préfecture de Lyon. Lorsqu'une si-
tuation de cette nature, difficile, tendue,
aigrie peut-être, existe entre les représen-
tans et les chefs de deux administrations
différentes, il nous semble que l'un et
l'autre doivent s'appliquer avec un soin
tout particulier à ne pas faire naître de
ces incidens qui obligent l'autorité supé-
rieure à choisir entre deux fonctionnaires
et à prendre un parti. Le ministre de l'in-
struction publique a dû dire plus d'une fois
au recteur, et le ministre de l'intérieur au
préfet Surtout ne me faites pas d'affaires
et si une affaire éclate, que ce ne soit point
par votre faute; sinon il me sera impos-
sible de vous défendre et de vous soute-
jur. Voilà ce que M. Dareste de la Cha-
vanne aurait dû comprendre, et, s'il l'avait
compris, il n'aurait pas provoqué, soit par
mauvaise humeur, soit par maladresse,
la manifestation qui n'a peut-être pas été
la cause, mais l'occasion de sa disgrâce.
Ici, tous les torts "sont du côté de
M. Dareste. Les orateurs qui ont pris sa
défense l'ont si bien senti qu'ils ont glissé
le plus rapidement possible sur le fait
principal, à savoir sur l'exclusion des élè-
ves de la Faculté de Médecine qui n'ont
pas été appelés à assister à la séance de
rentrée des Facultés. M. Lucien Brun a parlé
longuement des rapports antérieurs entre
le recteur et le préfet il a fait un récit
animé, éloquent, presque dramatique, des
scènes qui se sont passées dans les rues de
Lyon mais de l'exclusion des élèves et de la
responsabilité du recteur qui l'a prononcée,
il n'a .rien dit, ou presque rien. Il semble-
rait, d'après le discours de M. Lucien
Brun, que tout le monde a eu des torts,
excepté M. Dareste de la Chavanne,
et il n'hésite pas à blâmer les deux doyens
chez lesquels les étudians se sont rendus,
et qui ne les ont pas accueillis, à ce qu'il
paraît, avec une philippique assez véhé-
mente. Ces jeunes gens « n'ont pas ren-
contré ce qu'ils devaient attendre une
a réprimande sévère et des paroles de
s blâme pour des étudians dont la place
B était sur les bancs de l'école et non
x) sur le pavé des rues. » Nous en
demandons pardon à M. Lucien Brun,
mais la place des étudians n'était pas en-
core à l'école, puisque l'école n'était pas
ouverte. Elle n'était pas davantage sur r
le pavé des rues, nous le reconnaissons.
Où était-elle donc ? Elle était à la séance
de rentrée des Facultés. Et qui avait in-
terdit aux étudians l'accès de cette
séance ? Qui les avait laissés sur le pavé
des rues? Toute la question est là, et, à
notre avis, les orateurs de la droite ne
l'ont pas suffisamment traitée.
Ils ont mieux aimé s'élever à des con-
sidérations générales et, à propos d'un
incident sans importance, nous montrer
une fois de plus l'abîme dans lequel nous
sommes sur le point de rouler. Les af-
faires de Marseille, les affaires de Lyon
prennent dans leurs discours la propor-
tion et la couleur de ces grands, de ces
sinistres événemens qui annoncent la
En des empires ou des républiques. Le
moindre feu follet qui s'élève par ha-
sard sur la surface tranquille de notre
société est pour eux un éclair qui fend
la nue et précède le tonnerre. Ils
sont atteints d'une sorte d'hypocondrie qui
les porte à se consulter, à se tater,
à nous tâter sans cesse et à répé-
ter Nous sommes, vous êtes bien mala-
des, plus, hélas que vous ne le croyez.
Cette humeur d'esprit est triste assu-
rément, et nous serions tout disposés à y
compatir de toute notre sensibilité si les
hommes qui en sont atteints, après avoir
voulu nous imposer leurs remèdes par
force, ne nous donnaient pas leurs con-
seils avec un ton si absolu, si impé-
rieux, parfois même si rogue. Mais, en
vérité, ils devraient attendre de meil-
Ïe.u.MS occasions pour nous faire sentir no-
tre mal. Qu'est-ce que l'incident de Lyon?
Est-il un pays au monde qui s'é-
meuve et se croie perdu parce que
quelques étudians ont fait pendant quel-
ques heures du bruit dans la rue? Si
le vrai danger apparaît un jour, on
ne croira plus M. Lucien Brun lors-
qu'il viendra le dénoncer; il aura le sort
du berger qui avait crié trop tôt et trop
souvent Au loup et dont on ne fit que
rire quand il le cria pour tout de bon.
S'il y avait eu une émeute, des barricades à
Lyon, M. Lucien Brun n'aurait pas parlé
sur un ton plus solennel et plus prophé-
tique qu'il ne l'a fait hier. Nous savons
tout le respect qui est dû à un homme
sincère dans sa passion; mais les partis
doivent aussi respecter la vérité et ne
pas jeter dans le pays de folles in-
quiétudes que rien ne justifie que
rien n'explique. Ce rôle, au reste, ne
lenr a. pas beaucoup réussi, et noua n'en
sommes pas étonnés. Les Gérontes de co-
médie mènent rarement l'intrigue, et ce
n'est que dans l'immortel roman de
Cervantès que le chevalier de la Manche
éblouit jusqu'à l'illusion son fidèle écuyer
enluidécrivantdes armées, desguerriers et
des géans imaginaires. Le pays reconnaî-
tra plutôt la vérité dans les éloquentes
paroles de M. le ministre de l'instruction
publique. « Il y a longtemps, a dit M. Bar-
)) doux, que la France n'a vu une année
a plus paisible que celle qui vient de s'é-
H couler il y a longtemps qu'elle
a n'a vu une année plus prospère. Vous
f avez eu le spectacle d'un gouver-
nement qui a tenté d'introduire dans
a ce pays à la fois les mœurs de la
B légalité et les mœurs de la liberté. Nous
M nous en rapportons à un juge plus
? équitable le temps. Nous ne craignons
B pas de dire que la tentative que nous
a faisons d'introduire dans la nation, et
a pour jamais, l'éducation libérale, est
a une des plus nobles qui aient jamais
H été faites. » Puisque les orateurs de la
droite avaient élevé la question il a bien
fallu les suivre dans les hauteurs qu'ils
avaient atteintes, et l'on voit comment il
leur a été répondu. °
Le Sénat a voté hier le rét~lissement
au budget des cultes des 200,000 fr. qui
permettraient d'élever de 900 à 1,000 fr.
le traitement de 2,000 desservans. Ce cré-
dit, on le sait, avait été soutenu à
la Chambre par le ministre de l'in-
struction publique, et nous avons regretté
que la Chambre alors ne l'ait pas voté.
Mais la Chambre s'y étant refusée, il
aurait mieux valu saus doute remettre
la question à l'année prochaine. Le gou-
vernement avait pris l'engagement de re-
présenter la demande de crédit, et le
centre gauche, par l'organe de M. Ram-
pon, celui de le voter. La majorité
du Sénat a préféré le rétablissement im-
médiat. Le seul inconvénient que nous y
voyons est l'obligation pour la Chambre
de rouvrir ses séances alors qu'un grand
nombre de députés sont déjà partis pour
les départemens. Espérons que la Cham-
bre en finira une bonne fois avec la ques-
tion en votant le crédit.
BOURSE DE PAMS
Ct&ture le 17 le 18 HtMtsae. Btnase.
s o/o
Comptantes 25. 7645.20.
Fincour.762-?t/2 7645.ni/2
S 0/0
Amortissable.
Comptant. 79 75 797S.
Fin cour. 79 67 1.2 797712 .10.
Comptanm'7.lMlO.10.
5 0/0
Comptantil270.11290.~ .20.
Fin cour, 112 8S.. 112 9M.10.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 112 fr. 85, 871/2.
30/0. 76fr.40, 421/2.
5 0/0 turc. 11 fr.72, 70.
Banque ottomane.. 471 fr. `
Florins (or). 623/4,11/16.
Hongrois 6 0/0. 743/8,1/4. `
Egyptiennes 6 0/0.. 246 fr. 87.
Nous recevons de notre correspondant
le télégramme suivant
Londres, le 18 décembre, midi.
Le correspondant pétersbourgeois du ~cm-
a'a~ télégraphie comme un Mit positif que
le rappel de ia mission russe de Caboul est of-
ficiellement décidé par l'empereur. La nou-
velle est accueillie avec satisfaction en An-
gleterre où les derniers débats parlemen-
taires avaient produit une notable recrudes-
cence du sentiment antirusse.
Le gouvernement anglais réduit peu à peu
la force de sa flotte dans la Méditerranée et
les eaux turques; c'est une manière d'arri-
ver graduellement au rappel complet de l'es-
cadre hors des détroits.
TMMgMpMe pt':T<6e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, le 18 décembre, 5 h. 30 m. soir.
On assure que le cabinet est constitué de la
manière suivante
MM. Depretis, présidence, intérieur et intérim
des affaires étrangères
Magliani, finances
Mezzanotte, travaux puMcs
Coppino, instruction publique;
Majorana, agriculture;
Mage-Delaroche. guerre;
Ferraciu. marine
Tajaci, justice.
Rome, le 18 décembre, 8 h. soir.
Les journaux confirment la composition du
nouveau ministère telle qu'elle a été télégraphiée.
Le comte Tomielli sera secrétaire général au
ministère des anaires étrangères et M. Morano
secrétaire général au ministère de l'intérieur.
Lahore, le 17 décembre, soir.
Lord Lytton a passé en revue cette après-
midi le contingent des princes feudataires, com-
posé de 3,000 nommes de toutes armes avec dix
canons.
Après la revue, le vice-roi a prononcé un dis-
cours dans lequel il a remercié les princes d'avoir
ouërt au gouvernement leurs services avec un si
grand empressement.
Lord Lytton a ajouté « L'Angteterre n'a jamais
été un ennemi sans générosité, mais il faut que
sa justice précède sa générosité. L'Angleterre
serait indigne de la loyauté de ses alliés magna-
nimes si eile ne pouvait pas ou ne voulait pas
punir une insulte qui lui a été faite sans provo-
cation. »
Lord Lytton a fait espérer que l'émir, instruit
par les désastres qu'il a déjà subis, ne rendra
'pas nécessaire la continuation de la guerre.
Le contingent partira samedi pour Peshawer;
il occupera les déniés de Khaïber et la rivière de
Caboul afin de permettre aux troupes régulières
d'avancer. Des ouiciers anglais commandent ce
contingent.
Londres, le 18 décembre.
On télégraphie de Peshawer au Daily .~M
« La brigade du général Macpherson a occupé,
dit-on, Jetta!abab. ))
Une dépêche de Saint-Pétersbourg annonce
qu'après d'actives communications échangées
entre les cabinets de Londres et de Saint-Péters-
bourg la mission russe a Caboul a été officielle-
ment rappelée.
La dépêche ajoute
« Le gouvernement anglais est convaincu que
les troupes russes évacueront la Turquie dans les
délais fixés par le traité de Berlin. &
D'après le S~M~Mt, on considérerait comme
opportun de réduire la flotte de la Méditerranée à
quatre vaisseaux de guerre.
Londres, le 18 décembre.
Une dépêche de Berlin du 17 décembre, adres-
sée au 3foMKM~ F
veur de la conclusion de la paix avec l'Afgha-
nistan. L'émir doit s'adresser directement à l'An-
gleterre pour demander la paix.
Londres, le 18 décembre.
(0/~CM~. La colonne du général Browne a
commencé le n sa marche sur Jellalabad, où. le
général compte arriver le 20.
Tout est tranquille dans les passes de Khaïber
et dans les environs.
Londres, le 18 décembre.
Un conseil de cabinet sera tenu demain.
Le départ de la reine pour Osborne, qui avait
été ajourné par suite de la mort de la princesse
Alice, est iixé à vendredi.
Constantinople, le 17 décembre, soir.
La seule difficulté qui empêche la conclusion
du traité déllnitif entre la Russie et la Turquie
porte sur le règlement de l'indemnité de guerre.
La Russie accepterait le paiement en roubles
papier si ce paiement était assuré sur des bases
solides.
La Porte a chargé le gouvernement de Trébi-
zonde d'examiner les comptes de Dervisch Pacha,
ancien gouverneur de Batoum.
Constantinoplè, le 18 décembre.
Les commissaires pour la délimitation des fron-
tières grecques seront nommés cette semaine.
La Porte désire un arrangement.
Si la Grèce et la Turquie ne tombaient pas
d'accord, elles s'en remettraient à la décision de
lEurope.
Semlim, le 17 décembre, soir.
Une députation est allée à Nisch présenter au
prince Milan l'Adresse de la Skoupchtina.
Un décret du prince Milan ordonne la démobi-
lisation des milices et lève l'état de siège dans
la Vieille-Serbie.
La commission pour la délimitation des fron-
tières est partie.
Berlin, le 18 décembre.
La Chambre des Députés s'est prononcée pour
la division du ministère actuel du commerce en
un ministère des travaux publics et un ministère
du commerce et de l'industrie. Elle a décidé que
ce dernier ministère pourrait être réuniàlachan-
ceUerie de l'empire. La Chambre a adopté à une
grande majorité une proposition de résolution de
la commission compétente, tendante à inviter le
gouvernement à transmettre le plus tôt possible e
a l'empire le droit de surveiller les chemins de
fer prussiens. Le ministre du commerce a déclaré
qu'il acceptait cette résolution et a ajouté que le
projet concernant les chemins de fer de l'empire
n'avait rien de commun avec la question de la
surveillance. Il a dit qu'il y aurait toujours des
chemins de fer appartenant à des Compagnies à
côté des chemins de fer appartenant à l'Etat, et
que le gouvernement s'euorcerait de mettre en
pratique l'idée contenue dans la résolution.
Vienne, le 18 décembre.
La commission de la Chambre des Députés
chargée de l'examen du projet relatif à la loi mi-
litaire est revenue à sa résotution précédente de
ne pas commencer la discussion de la proposition
ayant pour but de proroger la loi existante.
Après un débat prolongé elle a résolu d'adop-
ter le projet du gouvernement. La motion ten-
dante à faire déclarer dès aujourd'hui en prin-
cipe la réduction de l'a~mée~ ainsi que la propo-
sition de ne faire durer la loi militaire provisoire
que jusqu'au 1" mars prochain, ont été re-
poussées.
Vienne, le 18 décembre.
CAM~ des TMpM~M. Le ministre du
commerce présente le projet de loi approu-
vant le traité de commerce conclu avec l'Alle-
magne. Ce projet est renvoyé à la commission
chargée d'examiner les questions économiques.
Après un long débat, la Chambre adopte en
première et en deuxième lecture le projet de loi
autorisant le prélèvement des impôts et les cré-
dits nécessaires pour couvrir les dépenses de
l'Etat pendant le premier trimestre de 1879.
La catastrophe de la C~y Bank de Glas-
gow a eu un curieux épilogue. On sait
que les banques d'Ecosse sont constituées
sous le régime de la responsabilité illi-
mitée des actionnaires. L'une d'elles, la
CaMoMM~ jSsm~, vient d'être obligée de
se mettre en liquidation quoique sa si-
tuation fût des plus saines et sa gestion
irréprochable. Mais elle avait le malheur
de posséder quatre actions de sa voisine,
et, comme la grande majorité des action-
naires de la City Bank est insolvable ou
& peu près, le déficit devra être comblé
par les autres. Les administrateurs de la
C~oMMM. ont onert 100,000 liv. st.
(2,500,000 fr.) aux liquidateurs pour être
débarrassés de ces quatre actions qui
semblent avoir été fabriquées avec un
morceau de la tunique du centaure Nes-
sus. Les liquidateurs ont refusé, et voilà
la (7
Cette désastreuse déconnture de la
Banque de la Cité de Glasgow a mis en
lumière un côté intéressant des mœurs
Snancières de l'Ecosse. Dans tous les
pays du monde les actionnaires sont une
race confiante et crédule; mais encore
faut-il savoir capter leur confiance et les
mettre
Au point de voir tout sans rien croire.
L'Ecosse est demeurée un pays de dé-
votion puritaine, et nulle part les dehors
religieux ne sont un élément plus indis-
pensable de la respectabilité. Les admini-
strateurs de la City Fa~A ne l'ignoraient
pas, et on les citait pour leur rigide ob-
servation des pratiques du culte aussi
bien que pour le nombre et l'éclat édi-
fiant de leurs œuvres pies. L'un d'eux,
M. Taylor, était principalement adonné à
la philanthropie et à la propagation des
bonnes habitudes morales et religieuses
chez les jeunes gens. Il présidait la So-
ciété chrétienne des jeunes gens de Glas-
gow » et il ne manquait jamais aux as-
semblées ecclésiastiques de l'Eglise d'E-
cosse, où sa parole onctueuse et grave
était écoutée avec une faveur particulière.
B~attre, M. Lewis Potter, avait pour
spécialité de bâtir des églises, et il
poussait, en matière d'observation du
repos dominical, la rigidité à un tel
point, qu'il interdisait strictement
l'entrée de sa maison aux journaux qui
paraissaient le lundi matin par le motif
qu'on y avait travaillé le dimanche. Com-
ment de pareils saints n'auraient-ils pas
inspiré une confiance illimitée aux action-
naires ? Aussi a-t-il fallu que la doulou-
reuse vérité devînt claire comme le jour
pour qu'ils se décidassent à y ajouter foi.
Mais alors leur indignation n'a plus
connu de bornes, et dans l'assem-
blée générale où la liquidation a été
décidée, c'est un clergyman, le ré-
vérend Robertson, qui s'est chargé
de l'exécution de ces sycophantes qui
bâtissaient des églises avec l'argent des
actionnaires. « Ce qui rend encore leur
conduite plus méprisable, s'est-il écrié
s aux applaudissemens frénétiques de
a l'auditoire, c'est qu'ils affectaient tous
les dehors de la religion, faisant de
a longues prières pendant qu'ils portaient
? la désolation dans le pauvre logis de la
M veuve, et bâtissant des églises pendant
H qu'ils ruinaient les maisons. Leur hon-
heur est terni, leur réputation est souil-
lée, le jour du chatiment a commencé
H à poindre, ils n'échapperont pas a la
H vindicte de la loi. H
En Belgique, le procès de la Banque
de Belgique nous a montré des mœurs
fort différentes. Ce n'était pas du tout
par la régularité de sa conduite, son as-
siduité aux offices religieux et la multi-
plicité de ses bonnes œuvres que le cé-
lèbre Kindt se recommandait à la con-
fiance des administrateurs de la Banque.
Non Il menait au contraire une vie
aussi peu correcte que possible et ne
s'en cachait point. Avec ses modestes
appointemens de 4,000 fr. par an, il aSec-
tait les allures d'un dissipateur en train de
dévorer son patrimoine, et quel patri-
moine 23 millions confiés aux triples
serrures de la tour et à la surveillance
d'un état-major d'administrateurs et de
commissaires triés sur te volet. Et per-
sonne ne s'avisait d'y trouver à redire
En fait d'aveuglement, les actionnaires de
la Banque de Belgique n'auraient-ils pas
rendu des points à leurs confrères de la
Banque de Glasgow?
Mais ces deux fâcheux épisodes de l'his-
toire financière de notre temps ne sont-
ils pas caractéristiques? Ici, c'est par la
rigidité apparente des mœurs et des prin-
cipes que l'on inspire confiance au pu-
blic là, au contraire, c'est par l'irrégu-
larité affichée et scandaleuse de la con-
duite mais, en Belgique comme eu
Ecosse, ce qui ne diSérait point, ce qui
se ressemblait absolument, et nous pour-
rions ajouter ce qui se ressemble partout
et toujours, c'est l'imperturbable naïveté
du monde des actionnaires.
G. OE MOLINA.M.
Le ./oM~Ka~ o//?c!<~ du 10 novembre a
publié le Compte-rendu de la justice cri-
minelle pendant l'année 1876, et déjà le
./bM)'?M~ ~M- 2?e~~ a sommairement ana-
lysé cet intéressant document. On nous
permettra d'y revenir aujourd'hui pour
relever les chiffres qui s'appliquent à la
moralité publique, et de saisir en même
temps cette occasion d'exprimer notre
opinion sur des projets de lois importans
qui sont en ce moment soumis aux Cham-
bres. Depuis quelques années en effet,
et surtout depuis quelques mois, on s'in-
quiète avec raison de la législation rela-
tive a.ux mœurs et aux rapports entre les
sexes. Des projets d'initiative parlemen-
taire ont surgi sur la recherche de la pa-
ternité, sur le rétablissement des tours;
un excellent projet de loi avait été pré-
senté à la Chambre précédente pour la
simplification des formalités qui précè-
dent le mariage; enfin l'on sait quelles
discussions a soulevées naguère dans la
presse ce qu'on appelle la police des
mœurs.
Si corrompu que l'on prétende notre
siècle, et l'on ne saurait vraiment
nier que sa corruption ne soit assez pro-
fonde, il n'a pas un instant perdu le
souci des bonnes mœurs ses idées sont,
sur ce point, en désaccord avec sa con-
duite il ne cesse de protester en paroles
contre les égaremens auxquels il s'aban-
donne et, tout en se laissant aller aux
séductions du vice, il recherche avec cu-
riosité les moyens de restaurer le règne
de la vertu, de sauvegarder l'innocence,
de prévenir les fautes morales et les cri-
mes dont le nombre augmente.
Si le Compte-rendu de la justice crimi-
nelle en 1876 constate que le nombre to-
tal des accusations déférées au jury a été
en diminuant depuis 1872, il reconnaît,
d'un autre côté, que les crimes contre
l'ordre public et les personnes n'ont pas
cessé de croître. Il y a, paraît-il, beau-
coup moins de vols qualifiés et d'abus de
confiance nous en sommes heureux
quoiqu'il y ait encore de ce côté bien des
progrès à faire. Peut-être même le pro-
grès que l'on remarque est-il plus appa-
rent que réel et tient-il à ce que la fri-
ponnerie est devenue plus habile, plus
rusée, et passe aisément entre les mailles
de nos lois qu'elle a appris à con-
naître. Du côté des mœurs, il n'y a
pas d'amélioration; tout au contraire, le
développement du mal est frappant. De
1872 à 1876, le nombre des viols et des
attentats à la pudeur sur les enfans
s'est élevé de 682 à 875, ce qui est
un accroissement de près de 30 0/0
les viols et les attentats à la pu-
deur sur adultes ont passé de 124 à 140
les accusations d'avortement, qui n'étaient
qu'au nombre de 19 en 1872, se sont
élevées à 27 en 1876. Ici nous ne pouvons
retenir une exclamation le chiffre ~que
nous venons d'écrire est en effet déri-
soire. Quelle terre sainte et pure serait la
France, quel respect elle aurait des lois
naturellés s'il ne s'y commettait que
27 avortemens par année Ajoutez plu-
sieurs zéros et vous serez sans doute
au-dessous de la vérité. Ce que l'on doit
dire, c'est que l'avortement est un crime
à peu près insaisissable. Il faut des cir-
constances tout à fait exceptionnelles
pour qu'un avortement soit l'objet
d'une accusation devant la Cour d'assises.
De toute cette statistique spéciale, le
point le plus intéressant est celui qui
concerne l'infanticide de 1872 ai 87 6, les
accusations d'infanticide jugées par les
Cours d'assises ont présenté annuelle-
ment un nombre presque constant; 219
infanticides en 1872, 222 en 1873, 198 en
1874, 203 en 1875, 216 en 1876. Ici nous
pouvons faire une remarque analogue à
celle que nous faisions tout à l'heure pour
les avortemens. Ce serait se faire une
grande illusion que de croire qu'il n'y a
dans un pays comme la France que 200
infanticides par année; mais à côté de
l'infanticide ostensible, criminel, dont la
justice retrouve les traces, il y a l'infan-
ticide latent, l'infanticide lent, progressif,
si nous pouvons parler ainsi, dissimulé,
qui échappe à la répression.
L'auteur du Compte-rendu de la justice
criminelle en 1876 a parfaitement compris
que cette statistique, si nécessairement
imparfaite qu'elle soit, des infanticides,
des avortemens, des expositions d'enfans,
avait actuellement pour l'opinion publique
un intérêt spécial. Aussi, au lieu de com-
parer seulement la criminalité actuelle en
ces matières avec celle des quatre années
précédentes, il est remonté jusqu'au com-
mencement du siècle. De 1826 à 1830, le
nombre des infanticides était, en moyenne,
de 102 il s'est élevé à 11S de 1831 à 1840,
à 146 de 1841 à 1850; il a atteint, dans la
période de 1851 à 1860, le chiffre de 198,
au-dessus duquel il ne s'est que légère-
ment élevé depuis lors, étant de 202
de 1861 à 1869, et arrivant à 212 de 1872
à 1876. Si, au lieu de considérer seule-
ment les infanticides jugés, on prend l'en-
semble des dénonciations d'infanticides,
d'avortemens et d'expositions d'enfans,
on'remarque la même progression jusqu'à
la période de 18S1 à 186S, et depuis lors
une légère décroissance; de 861, chiffre
moyen de la période de 1831 à 1835, l'en-
semble des dénonciations de cette caté-
gorie s'est élevé à 1,768 de 1856 à 18~0;
il était de 1,442 en 1876 on remarquera,
sans étonnement d'ailleurs, que les trois
quarts des dénonciations d'infanticides,
d'avortemens et d'expositions d'enfans ne
donnent pas lieu à des poursuites, soit
parce que les auteurs sont inconnus ou
que les charges sont insuffisantes, soit
pour d'autres motifs.
Terminons toute cette statistique de la
criminalité contre les mœurs par deux
observations. Les délits contre les mœurs,
lesquels sont justiciables des tribunaux
correctionnels, ont plus augmenté dans
ces dernières années que les crimes de
même nature. De 2,933 en 1872, ils se
sont élevés à 3,655 en 1876. D'un autre
côté, la proportion des acquittemens pro-
noncés par les Cours d'assises dans la
période de 1873 à 1876 est restée absolu-
ment constante pour les crimes contre
les mœurs elle a été presque uniformé-
ment de 20 à 21 0/0. Cette proportion des
acquittemens s'est singulièrement accrue,
au contraire, pour les crimes contre l'or-
dre public elle a passé de 33 0/0 en 1873
à 42 0/0 en 1876 elle a faibli pour les
crimes contre les personnes, descendant
de 25 0/0 en 1873 à 22 0/0 en 1876. Si nous
avions le temps, nous pourrions peut-
être tirer de ces mouvemens divers quel-
ques curieuses inductions.
La. statistique que nous venons de ré-
sumer sur la criminalité contre les mœurs
suggère de nombreuses réflexions. La So-
ciété n'a-t-elle pas quelque chose à se re-
procher en même temps que les individus
qu'elle condamne? N'est-elle pas parfois
involontairement complice des crimes et
des délits qu'elle punit? Certes, cette
question ne se pose pas quand il s'agit
des viols et des attentats à la pudeur, cri-~
mes grossiers et sans excuse mais pour
les infanticides, les avortemens, les sup-
pressions et les expositions d'enfans, la.
société peut-elle avoir la conscience tran-
quille, le cœur léger, quand elle flétrit et
châtie les auteurs de ces actes déplorables?
Depuis quelques années, la société est un
peu troublée à cet endroit; elle a des scru-
pules, presque des remords, et nous som-
mes de ceux qui pensent que c'est avec
raison.
Nos lois sur les relations entre les
sexes, nos lois sur les naissances natu-
relles sont-elles à l'abri de toute critique
et de tout reproche ? Ce sont des lois im-
pitoyables, draconiennes, et à coup sûr
médiocrement chrétiennes. Elles accablent
l'un des deux sexes de tout le poids de
leurs sévérités et elles accordent à l'autre
toute la faveur de leur connivence. Dans
un crime d'infanticide, d'avortement, d'ex-
position ou de suppression d'enfant, elles
ne veulent voir que le fait matériel, elles
ne remontent pas aux causes elles n'ont
surtout aucun souci de prévenir par des
mesures équitables les actes qu'elles con-
damnent. Depuis un temps immémo*
rial il y a comme une protestation con-
stante, ininterrompue, bruyante même
de la conscience publique contre la ri-
gueur de la loi vis-à-vis de la femme
séduite et abandonnée, et vis-à-vis de
l'enfant naturel délaissé. Le théâtre, la.
philanthropie, la science économique ont
uni dans ces dernières années leurs eSbrts
contre ce qu'ils considéraient comme une
grande injustice sociale et une grande
plaie morale, et l'on ne peut pas dire qu'ils
ne soientarrivés àaucun résultat ils ontob-
tenu de la jurisprudence qu'elle corrigeât
et qu'elle atténuât les rigueurs de la loi
le juge s'est montré, dans les cas de
séduction, plus juste, plus humain plus
chrétien que la loi écrite. D'un autre côté, î
ils ont préparé l'opinion publique à des
réformes légales plus importantes. Si sa-
cré que soit notre Code civil, il est, comme
toutes les institutions humaines, soumis
à l'action du progrès, et il doit, comme
elles, se laisser de plus en plus pénétrer
par l'esprit de justice.
Ces réuexions nous revenaient à la
pensée en parcourant la proposition de loi
relative à la recherche de la paternité, v
projet qui est présenté au Sénat par des
hommes d'opinions et d'antécédens très
divers: MM. Bérenger, de Belcàstel, Fou-
cher de Careil et Schœlcher. On sent, à la
lecture de ce travail, que l'antagonisme
qui existait naguère sur ces questions
entre les légistes et les moralistes est sur
le point de cesser. Les uns et les autres
comprennent que le fond de tout droit;
c'est la juste répartition des responsabi-
lités qu'on ne saurait exiger d'un être
quelconque, de la femme comme de `
l'homme, l'accomplissement de devoirs
si on ne lui accorde pas en même temps~
des droits corrélatifs.
La première partie du travail des au-
teurs de cette proposition est, au point de
vue pratique, très intéressante. Elle exa-
mine l'état actuel de la jurisprudence en `
matière de séduction et elle reconnaît
que depuis quelques années la séduction
est considérée par la plupart des tribu-
naux comme un quasi-délit donnant droit
à des dommages-intérêts. C'est, paraît-il,
la Cour de Bastia, en 1834, qui a fondé,
si nous pouvons parler ainsi, ce nouveau
droit prétorien se superposant ingénieu-
sement au droit écrit. Depuis lors, les
Cours deBordeaux,deCaen,de Montpellier,
de Dijon, de Colmar, d'Aix, d'Angers sont
entrées dans la même voie toutes ont
reconnu que la promesse de mariage, sui-
vie de rapports amenant une grossesse..
peut motiver de la part de la femme une
action en dommages-intérêts contre le sé-
ducteur qui l'abandonne. La Cour de cas-
sation elle-même, par trois arrêts diSe-
rens s'échelonnant de 1862 à 1873 a
adopté la même doctrine elle a [déclaré
que lorsque la tille séduite était d&ns.
l'impossibilité de pourvoir à la subsi-
stance de ses enians, les tribunaux pou-
vaient avoir égard au nombre de ces der-
niers dans la fixation et le mode d'alloca-
tion des dommages-intérêts.
Cette jurisprudence est trop conforme
au sentiment public pour qu'il y ait pé- `
ril de la voir changer. Peut-être faut-il
lui imputer le mérite d'avoir rendu à peu
près stationnaire depuis 1860 le nombre
des infanticides, alors que tous les autres
crimes ou délits contre les mœurs augmen-
taient singulièrement. On doit désirer que
la doctrine nouvelle des Cours et des tribu-
naux se conûrme et se généralise de plus
en plus; peut-être iera-t-elle diminuer les
désordres graves en tout cas, elle satisfera
la conscience publique en faisant la juste
part des responsabilités dans les naissan-
ces naturelles.
Mais il ne sufut pas de penser à la
femme, il faut encore songer à l'enfant et
venir à son secours. Les sénateurs dont
nous donnions plus haut les noms ont
trouvé que l'article 340 du Code pénal,
qui interdit absolument là recherche de
là paternité, sauf le cas de rapt par vio-
lence, est d'une choquante iniquité. Or
cet article est d'une telle précision, qu'il
est presque impossible de l'éluder dana
la pratique et d'en atténuer !a rigueur.
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