Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-12-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 13 décembre 1878 13 décembre 1878
Description : 1878/12/13. 1878/12/13.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k460650t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
WiïSÊï il icatei
1818
MDR1DI 13 DÉCEMBRE
• 1878
ON S'ABOIVIVE
rue des Prètres-Saint-Germain-l'Auxerrôis, 17.
B»ÏÎSX DE 1/ ABONNEMENT
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale 1
européenne. 21 fr. *2 fr. 84 fr;
–d'outre-mer. 24 fr. 48 tr. 96 fr.
Les abonnemens partent des 1" et 16 de
chaque mois.
paris, an numéro 20 cent.
Départesneus, un numéro. 25 cent.
In Lon.lon, apply to Cowlo and C° foreign
r»- -i-.upers office, n. Gresham street, G. P. y.
HTM. Dclizy, Ottvieg et (>. 1 Finch lane Cornhill
E. C. l.ondon; MM. W.-M. Smith et Soik^i
186, Strand, W. C. London. jf\7 ̃̃<
A Bruxelles, à l'Office de publtctté,i&, rue de laJfe.
deleine, dans les kiosques et dans les bibl|6tfie-
qiïes de gares de chemins de fer belges. 'h
ON S'ABONNE
•:̃•• en Belgique. en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne. en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de pos;es;
et dans tous les autres pays,
|>ar l'envoi d'une valeur payable à Pans.
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Les annonces sont reçues
chez MM. Fauchey, Laftlte et C«,,
8, place de la Bourse,
̃̃̃̃̃ et au bureau du JOCRNAI^
elles doivent toujours être agréées par la rédaction.
1 PARIS
JEUDI 12 DÉCEMBRE
La crise ministérielle qu'il était facile
de prévoir en Italie est devenue à peu près
inévitable. L'ordre du jour proposé par
M. Baccelli et accepté par le cabinet a été
rejeté par 263 voix contre 189 dans la
Chambre des Députés. Cet ordre du jour
était un vote de confiance dans le gou-
vernement, qui saura, disait-il, « mainte-
nir rigoureusement l'ordre et la liberté. »
Personne ne doute des opinions ferme-
ment libérales des ministres actuels; la
liberté la plus complète existe en ce mo-
ment en Italie par malheur, on ne sau-
rait en dire autant de l'ordre. L'ordre est
profondément troublé dans les esprits et
.dans les faits. L'avénement d'un roi nou-
veau après un règne long et glorieux est
partout une épreuve difficile, mais parti-
culièrement dans un pays qui a été tra-
vaillé depuis trois quarts de siècle par les
conspirations et par les sociétés secrètes.
Quelque populaire que soit en Italie la
maison de Savoie, il était à craindre que
la mort de Victor-Emmanuel n'imprimât
un réveil soudain aux passions révolu-
tionnaires et que la transition de l'ancien
roi à son successeur ne présentât les
plus graves périls. La disparition su-
bite, inattendue de Victor Emmanuel
a pris tout le monde au dépourvu;
les partis n'étaient pas préparés à une
crise que rien ne faisait pressentir,
mais ils se sont préparés à la hâte,
et l'ébranlement général qui s'est pro-
duit dans les imaginations a eu pour
conséquence naturelle de tourner quel-
ques têtes et de pousser les unes à la
faction et les autres au crime. Espé-
rons que le mal dont l'Italie souffre en
ce moment sera passager; mais il faut
pour cela y porter un remède prompt et
énergique. Le cabinet actuel est-il bien
propre à remplir la tâche difficile qui
lui incombe? On en doutait déjà lors-
que l'attentat de Passavanli a exposé à
un même danger le roi et son ministre.
Le coup de couteau qui a effleuré le roi
et qui a frappé plus gravement, M. Cai-
roli a donné à ce dernier une force mo-
rale dont il aurait pu disposer pour inau-
gurer une politique de résistance, ce que
nous appelons en France une politique à la
Casimir Périer. Mais il aurait fallu pour
cela que M. Cairoli se séparât d'un cer-
tain nombre de ses amis dont quelques
uns étaient entrés avec lui dans le cabi-
net. M. Cairoli n'a pas voulu délier ou
rompre les liens qui l'attachent à eux. Il
est resté fidèle à la solidarité ministé-
rielle. Les déclarations loyales qu'il a fai-
tes à la Chambre l'ont montré résolu à ne
rien changer à la politique qu'il a suivie
jusqu'à ce jour, et à conserver tels quels
hommes et choses. M. Cairoli a peut-être
augmenté par son langage la considéra-
tion qui s'attache légitimement à sa per-
sonne mais il s'en faut de beaucoup
qu'il ait diminué les embarras du gouver-
nement, et peut-être n'a-t-il pas très bien
compris les nécessités de la situation. Il
a préféré une attitude honorable à un rôle
,qui aurait pu être glorieux. Dès lors.le vote
de la Chambre n'était pas douteux. Le mi-
nistère était usé, sinon dans son chef, au
moins dans la plupart de ses membres.
M. Cairoli n'ayant pas voulu se séparer de
ses amis àla veille du vote suivraprobable-
•ment leur sort le lendemain. Nous n'hési-
tons pas à dire que c'est un malheur pour
l'Italie, et que l'opinion aurait partout
approuvé M. Cairoli s'il avait sacrifié ses
préférences et ses convenances, même
dans ce qu'elles ont de délicat et de res-
pectable à l'intérêt supérieur de la
monarchie et de la patrie. Le monde
politique à Rome est profondément
divisé; les questions de personnes
les rivalités d'hommes à hommes y
ont une importance exceptionnelle;
la difficulté de constituer un: minis-
tère absolument nouveau sera im-
mense. L'Italie a besoin en ce moment d'un
gouvernement qui réunisse toutes les
forces actives du pays. Le nom et l'in-
fluence de M. Gairoli étaient une force
précieuse et sont peut-être mainte-
nant une force compromise ou même
perdue. Où est l'homme d'Etat qui
pourra servir de centre de ralliement dans
»cette crise? On le cherche, on ne le voit
pas encore. Sera-ce M. Sella? M. Crispi ?
Si. Nicotera? M. Minghetti? Le gouverne-
ment oscillera-t-il plus ou moins à gau-
che ou à droite ? Le ministère actuel,
après avoir proposé une réforme électo-
rale, dissoudra-t-H la Chambre et fera-
t-il appel au pays ? Nos informations ne
nous permettent pas de nous prononcer
sur ces points encore incertains, et nous
.nous bornerons à suivre d'un œil attentif
le développement de la situation.
La discussion qui a eu lieu hier la Cham-
bre des Députés de Prusse mérite d'être si-
gnalée. On a lu les discours prononcés par
l'empereur Guillaume à sa rentrée àBerlin,
et l'on a été frappé des préoccupations re-
ligieuses et presque mystiques dont ils
étaient pleins. L'empereur attribue en
partie les périls de l'empire à la dimi-
nution de l'esprit religieux, et c'est sur ce
point que, d'après lui, des réformes doi-
vent être faiies. Le- centre catholique pa-
raît avoir interprété ces paroles dans un
sens favorable à ses espérances. Les es-
a f •
pMtâîroalalt-ÏQême la retraite probable du
ministre des cultes, M. Falk. M. Wind-
thorst, chef de la fraction catholique dite
fraction du centre, a profité des cir-
constances pour proposer une modifica-
tion assez importante aux lois de mai.
L'empereur avait dit qu'il fallait renforcer
l'éducation religieuse M. Windthorst a
proposé, on pourrait dire en conséquence,
l'article de loi suivant « L'exécution des
» dispositions relatives à la dissolution
» des établissemens et des Ordres catho-
» lique? et des congrégations analogues,
» portés au paragaphe 1er de la loi
» du 31 mai 1875 est arrêtée par
» la présente loi en ce qui concerne
» les établissemens qui s'occupent de
» l'enseignement et de l'éducation de
» la jeunesse, et qui n'étaient point en-
» core dissous le 1" décembre courant,
» et cela jusqu'à ce que d'autres disposi-
» tions légales soient prises. » M. Falk a
combattu la proposition avec la plus
grande énergie, et, tout en rendant
justice aux sentimens pacifiques du
Pape actuel, il a maintenu dans toute
leur rigueur les droits et les préten-
tions de l'Etat. Si le Pape désire la paix,
a-t-il dit, le centre ne la veut pas et il
combat pour combattre. Le gouvernement,
au contraire, ne fait pas la guerre pour la
guerre, mais pour atteindre enfin la paix
qu'il poursuit. Ce thème a été longue-
ment développé, longuement contredit, et
la discussion a roulé sur les mots autant
que sur les choses. M. Windthorst a dé-
claré que le ministre, au total, n'était pas
la seule et la plus haute autorité à la-
quelle on pût recourir, et il a remercié
le prince impérial de la lettre que
celui ci a écrite au Pape. Si un
arrangement survient, a-t -il dit, en-
tre la Curie romaine et le gouverne-
ment, nous nous y soumettrons abso-
lument, alors même que nous considé-
rerions les concessions faites à l'Etat
comme trop considérables. Un Con-
cordat s'est écrié M. Falk, nous n'ti i
voulons pas nons n'en ferons jamais 1
Dès lors, nous ne voyons pas très
bien ce que le gouvernement entend
dire lorsqu'il parle de la paix. Mais, nous
le répétons, tout ce débat n'a pas apporté
de grandes lumières dans la question
en elle-même il a servi seulement
d'occasion au centre catholique pour pous-
ser une nouvelle charge contre les lois de
mai, et au gouvernement pour les main-
tenir. Chacun a gardé ses positions. La
Chambre est passée à l'ordre du jour pur
et simple sur la proposition de M. Wind-
thorst, et cela à une majorité considéra-
ble. Le centre seul et les vieux conser-
vateurs ont fait exception à cette quasi-
unanimité.
BOURSE DE PARIS
Clôture 1* 11 le 12 Hstuie. Mataac.
N » ©/»
Comptant. 77 10 77 10 « •• •/• >
Fin cour. 77 10 77 7 1,2 2 1/2
3 •/©
Amortissable.
Comptant. 79 70 79 65 3
Fin cour. 19 62 1/2 79 62 1/2
4 1/t» O/©
Comptant 107 50 .• 107 .f. -̃ 50 .è
ft O/O
Comptant 112 80 112 85 »' S
Fin cour. 112 97 1/2 112 97 1 2
PETITB BOURSE DU SOIB.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. 90, 9i 1/4, 85.
3 0/0 amortissable. 79 fr. C0.
5 0/0 turc 12 fr. 05, 021/2.
Banque ottomane.. 481 fr., 480 fr. 62.
Hongrois 6 0/0 74 7/8, 13/lG.
Egyptiennes 6 0/0.. 250 fr., 250 fr. 62.
Russe 801/8,1/16.
Notre correspondant de Berlin nous
adresse le télégramme suivant
a Berlin, le 12 décembre, 8 h. soir.
» Le Conseil fédéral a adopté aujourd'hui
une proposition du chancelier concernant la
révision du tarif douanier. Le traité de com-
merce austro-allemand sera prolongé d'un
an. La signature aura lieu demain ou sa-
medi. »
Un correspondant particulier nous
adresse de Saint-Pétersbourg le télé-
gramme suivant
« Saint-Pétersbourg, le 12 décembre.
» II n'y a rien de fondé dans la nouvelle
télégraphiée par le correspondant berlinois
du Novôje V-remia sur de prétendues i.égo-
ciauoijS qui auraient eu lieu «ntre le comte
Munster, ambassadeur d'Allemagne à Lon-
dres, et le cabinet anglais. D'après cette nou-
v-.lle, le comte Munster aurait proposé à
l'Angleterre de permettre l'unification de la
Bulgarie et de la Rouinolie orientale, au prix
de l'établissement du protectorat biitannique
sur Coustantinople. »
Téïcgrrapïïîe privée»
{Serrioe télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 12 décembre.
Un individu nommé Edward Burn Maldon a
comparu aujourd'hui devant le tribunal de Bow
street, comme prévenu d'avoir adressé à M. A.
Liddeii, sous-secrétaired'Etatà l'intérieur, etàlord
Lyons, ambassadeur d'Angleterre à Paris, des
lettres dans lesquelles il menaçait de tirer sur la
reine.
Edward Burn Maldon est âgé de soixante ans
et remplissait les fonctions d'interprète. Les
lettres qu'il avait adressées étaient anonymes;
Depuis longtemps la police en cherchait l'auteur.
La gar.de du palais de Windsor avait été ren-
forcée depuis quelque temps par mesure de pré-
caution.
Rome, le 12 décembre.
Le Vatican, par l'intermédiaire du nonce du
Pape à Vienne, ayant proposé à la Russie de vou-
loir bien résoudre les questions relatives à l'E-
glise de Pologne, le cabinet russe auraitrépondu
en envoyant le prince Ouzourqff, chargé d'une
mission spéciale auprès du Vatican.
Le prince Ouzourolï a conclu avec le cardinal
Nina divers arrangemens et est retourné en Russie
afin de les soumettre à l'examen de son gouver-
nement. Les négociations prennent une bonne
tournure, la Russie montrant un esprit conciliant.
Mgr Sirossmayer, par suite des difficultés sou-
levées par le gouvernement autrichien et du
mécontentement qui se manifesterait dans son
diocèse s'il transportait son siège à Bosna-Séraï,
restera pour le moment à Diakovar.
Berne; le 12 décembre.
Quatre Etats ont réclamé auprès de la Confé-
dération suisse relativement au journal V Avant-
Garde, publié à la Chaux^de-Fonds. Le Conseil fé-
déral a ordonné la fermeture de l'imprimerie et
l'apposition des scellés sur les presses, et a inter-
dit a la poste de transporter ce journal.
Le gouvernement du canton de Neuchâtel est
chargé de mettre ces mesures à exécution.
Londres, le 12 décembre.
Le Morning Post annonce que le Parlement
s'ajournera probablement le n de ce mois.
On mande de Vienne au Daily Telegraph
« Une dépêche de Péra déclare que le bannis-
sement à Tripoli de Mahmo 'd-Damat-pacha a
pour cause la découverte d'une grande conspira-
tion dont le but était de détrôner le Sultan.» a
Londres, le 12 décembre.
Les avis de Constantinople indiquent que les
négociations relatives à la conclusion d'une nou-
velle convention anglo-turque se poursuivent ac-
tivement. En effet, le premier jour du Baïram.
malgré la cérémonie qui avait eu lieu, M. Layard
fit une visite au Sultan et il se rendit deux fois
chez Khérédine Pacha, sans même attendre que
le nouveau grand-vizir lui eût rendu sa première
visite.
On assure que le conseil des ministres, réuni
dimanche, aurait examiné la question.
Le bruit court également que l'ambassadeur
d'Angleterre aurait demandé la cession à l'An-
gleterre des pons de Souvédié eLd'Alexandrette,
sous la suzeraineté du Sultan, moyennant une
compensation financière et la garantie d'un em-
prunt de 20 millions de livres.
Vienne, le 11 décembre, soir.
La commission chargée d'examiner le traité
de Berlin a discuté la question de savoir si l'ap-
probation des représt-ntans de l'empire était né-
cessaire pour rendre ce traité valide, et elle a dé-
cidé de procéder demain à la discussion du traité.
Vienne, le 12 décembre.
Des avis de Constantinople signalent de l'agi-
tation à Stamboul, à la suite de la découverte
d'une conspiration qui aurait eu pour but la dé-
position du Sultan.
De nombreuses patrouilles parcourent les rues
de la ville pendant la nuit.
Un grand nombre d'arrestations ont été faites
vendredi. Parmi les personnes arrêtées se trouve
Nedji Pacha, chef de musique du palais.
L'ex-Sultan Mourad et le prince héritier sont
gardés à vue.
Des perquisitions ont été faites chez plusieurs
ministres.
Vienne, le 12 décembre.
La commission du budget de la Chambre des
Députés a adopté le projet de loi concernant la
continuation du prélèvement de l'impôt et les
crédits nécessaires pour couvrir les dépenses de
l'Etat jusqu'au mois de mars 1819; mais elle a
repoussé l'article 3 tendant à autoriser le gouver-
nement à émettre 20 millions de rente en or pour
couvrir le déficit.
Saint-Pétersbourg, le 12 décembre.
Le correspondant à Berlin du Nouveau Temps
assure que la communication faite par le comte
^Munster au marquis de Salisbury, à laquelle
M. Bourkeafait dernièrement allusion à la Cham-
bre des .Communes, proposait à l'Angleterre de
permettre l'unification de la Bulgarie et de la
Roumélie orientale.
L'Angleterre, eh retour, prendrait sous son
protectorat Constantinople, en occupant quelques
positions environnantes.
Les négociations à cet égard continueraient.
Athènes, le il décembre, soir.
Photiades Bey, le nouveau gouverneur général
de laCrète, partira demain potir son poste à bord
du cuirassé turc Muchades Khair.
La Chambre a voté par 80 voix contre 20 la
convention avec la Banque nationale, relative à
up emprunt de 7 millions, ainsi que les budgets
de la justice et des affaires étrangères.
Le roi a reçu hier le ministre d'Allemagne,
M. de Radowitz. et Photiades Boy.
S. M. a reçu le même jour les ministres à sa
table.
Le cuirassé anglais Renard, venant de Saloni-
que, est arrivé au Pirée.
Bucharest, le 11 décembre, 8 h. 20 m. soir.
Suleiman Bey, ministre de Turquie à Bucha-
rest, est arrivé.
L'anniversaire de la victoire de Plevna a été
célébré hier.
De légères secousses de tremblement de terre
ont été ressenties ce matin.
Constantinople, le 11 décembre, soir.
La Porte a nommé une commission militaire
chargée d'étudier la rectification des frontières de
la Grèce et seul point de vue stratégique.
Toutefois, il est probable que des considéra-
tions politiques exerceront une influence sur la
décision finale de la Porte.
Constantinople, le 11 décembre.
Une circulaire adressée par Khérédine Pacha
aux représentans de la Porte à l'étranger con-
state que le changement ministériel récent a eu
pour but de résoudre par des mesures actives
les difficultés de l'intérieur aust-i bien que les
questions politiques pendantes, y compris celles
qui résultent des engagemens du traité de Ber-
lin.
On assure que le prince Lobanof, ambassa-
deur de Russie, demande l'ouverture des négo-
ciations en vue de la conclusion du traité dé-
finitif.
Le bruit court que Safvet Pacha serait nommé
ambassadeur à Paris.
De nouvelles nominations sont attendues
Saïd Pacha passerait à l'intérieur, et Namick
Pacha serait nommé gouverneur de Bagdad.
Constantinople, le 12 décembre.
A l'ambassade d'Angleterre, on dément qu'il
soit question d'une nouvelle convention avec la
Porte ayant pour objet, soit la cession définitive
de Chypre, soit une ingérence plus grande de
l'Angleterre dans les affaires turques. Les négo-
ciations qui se poursuivent ont simplement pour
objet le mode d'application des réformes adoptées.
Constantinople, le 12 décembre.
Carathéodori ('acha est attendu demain.
Le soulèvement qui avait éclaté en Mésopota-
mie est complètement apaisé.
Constantinople, le 12 décembre.
Ohannes Thamitch, ancien ministre, a été
nommé président de la commission financière en
remplacement du général Khérédine.
Constantinople, le 12 décembre.
Carathéodori Pacha a quitté hier soir la Crète;
il arrivera à Constantinople samedi.
Moukhiar Pacha a aussi quitté la Crète, serm-
dant directement à Janina.
Photiades Bey partira incessamment pour la
Crète.
Berlin, le 12 décembre.
On dit que U\s délégués autrichiens et alle-
mands ont terminé C3 soir les négociations en
vue de la conclusion. d'un traité de commerce et
sont convenus d'adopter comme base, pour une
année, la situation de la nation la plus favorisée.
Madrid; le 12 décembre, 7 h. soir.
Le conseil des ministres a décidé la création
de cadres de 100 bataillons d'infanterie et de
20 escadrons de cavalerie pour assurer la posi-
tion des officiers en demi-solde.
Les Cortès s'ajourneront le 24 décembre et se
réuniront le 8 janvier 1819.
New-York, le 12 décembre.
La Caroline du Sud a élu gouverneur général
M. Hampton, sénateur.
Des avis de la Havane annoncent que dans
l'île de Cuba les élections municipales ont eu
lieu tranquillement. Les conservateurs libéraux
ont été élus presque partout.
San-Francisco, le 11 décembre.
Plusieurs Français viennent d'acquérir la mine
de plomb argentifère connue sous le nom de
« Old Telegraph Mine », et qui passe pour une
des mines les plus riches des Etats-Unis.
Italie.
Rome, le 12 décembre.
A la suite du vote d'hier, le conseil des minis-
tres s'est réuni dans la soirée pour prendre une
décision.
La situation parlementaire est difficile.
La Chambre tiendra séance aujourd'hui.
Rome, le 12 décembre.
Chambre des Députés. M. Cairoli annonce
qu'à la suite du vote d'hier le ministère a donné
igçfcdémission.
S. M. se réserve de faire connaître ses déci-
sions à cet égard.
En attendant, le ministère restera à son poste
pour administrer les affaires courantes et pour
maintenir l'ordre public.
Rome, le 12 décembre, 9 h. 10 m. soir.
Le roi a fait appeler au Quirinal les présidens
du Sénat et de la Chambre afin de les consulter
sur la situation.
Tous les bruits relatifs à la composition du
nouveau ministère et à la dissolution de la Cham-
bre sont prématurés.
Demain, la Chambre tiendra séance pour dis-
cuter plusieurs projets inscrits à l'ordre du jour.
Par décret en date du 11 décembre:
M. le vice-amiral Jaurès, sénateur, est
nommé ambassadeur de France près S. M. le
roi des Espagnes, en remplacement de M. le
comte Chaudordy, admis dans le cadre de la
disponibilité de son grade.
On lit dans le Journal officiel
« Par un échange de Notes entre le gouver-
nement français et le gouvernement des
royaumes-unis de Suède et de Norvège, le
traité de commerce conclu le 14 février 1868
en're les deux puissances a été prorogé jus-
qu'au 31 décembre 1879. »
On nous écrit de Versailles (Sénat)
“« Lorsque, vers quatre heures, M. le géné-
ràl de Ladmirault, qui préside, annonce au
Sénat que l'ordre du jour appelle la discus-
sion du projet de loi portant fixation du
budget des dépenses de l'exercice 1879, il se
produit soudain sur les bancs peu garnis
de la droite un mouvement des plus pro-
noncés. M. Chesnelong est le premier in-
scrit pour prendre la parole dans la discussion
générale et parait fort indécis. Il va de son
banc celui qu'on appelait encore à la ses-
sion dernière le banc des évoques jusqu'au
pied de la tribune, puis s'en retourne en en-
tendant ses amis murmurer confusément
A demainl à demain! Le Sénat vient de con-
sacrer deux longues heures à voter une dou-
zaine de projets de loi d'intérêt focal et plu-
sieurscréditssupplémentaires; mais son ardeur
ne peut être épuisée par un si mince effort. On
le comprend fort bien à droite, et personne
n'ose formuler nettement la proposition de
renvoi. Aussi M. le général de Ladmirault
est-il fort embarrassé. Pour qu'une demande
de renvoi soit soumise au vote du Sénat, il
faut de toute nécessité que quelqu'un en
prenne l'initiative, et aucun sénateur do
droite ne semble se soucier d'assumer la
responsabilité d'une perte de temps que rien
ne peut justifier. D'autre part, l'honorable gé-
néral ne peut refuser à ses amis la satisfac-
tion d'essayer de reculer de vingt-quatre
heures la discussion du budget. Fort heu-
reusement pour lui, M. de Lareinty, qui dé-
cidément t a tous les courages, se dé-
voue et demande qu'un jour lui soit ac-
cordé pour compléter ses études sur la
loi de finances. On admire beaucoup à
droite et peut-être autant à gauche le
sacrifice fait par l'honorable sénateur de la
Loire-Inférieure, sacrifice bien inutile d'ail-
leurs, car à la première épreuve le Sénat dé-
cide que la discussion commencera, immé-
diatement.
» Devant cette volonté si nettement
manifestée du Sénat, M. Chesnelong monte
à la tribune. Ce n'est pas, on le sait,
son début en matière de discussions fi-
nancières. Il était déjà rapporteur du bud-
get au Corps-Législatif lorsque lui arriva la
mésaventure qui commença à établir sa
réputation. L'honorable sénateur a donc une
véritable habitude des chiffres, et si parfois
il s'y embrouille il ne lui est pas arrivé
depuis lors d'avoir recours à des moyens
extra-parlementaires pour en sortir. Sa parole
e^t abondante et non sans une certaine cou-
leur mais cette couleur devient vite vio-
lente lorsque la question politique se môle à
la question, financière, Aujourd'hui, par
exemple il débute par un examen
calme et raisonné du rappoit de l'honorable
M. Varroy. Il recherche avec une affectation
évidente la modération la plus courtoise et
il s'efforce de concentrer sur quelques points
ses critiques, de manière à faire saisir à ses
auditeurs ce qu'on pourrait appeler les dé-
fauts de la cuirasse, ou, en langage artisti-
que, les trous du budget de 1879.
» Si les reproches que M. Chesnelong croi t
pouvoir adresser au budget de 1879 ne sont
pa-9 nombreux, par contre leur gravité doit
faire compensation à leur petit nombre. Le
rapport de M. Varroy a dit que la situation
financière était bonne. M. Chesneloog la
trouve sinon mauvaise, au moins fort tendue.
Mais c'est surtout le système financier
inauguré par le budget de 1879 que l'ho-
norable sénateur combat, et qu'il déclare
téméraire. Pour lui, le budget ordinaire
n'est pas en excédant de 1 million, comme le
dit la rapport; il est en déficit de 109 mil-
lions, et son compte «st bien vite fait
19 millions pris à l'excédant de 1876 pour
combler la moina-value sur la taxe des
lettres produite par la réforme postale
4 millions de dépenses supprimés par la
Chambre des Députés et qui se reproduiront
nécessairement sous la forme de crédits sup-
plémentaires, 20 millions portés au budget
extraordinaire des travaux publics et qui de-
vraient figurer au budget ordinaire comme
dépenses permanentes et enfin 65 mil-
lions qui devaient être remboursés à la Ban-
que et qui servent à parfaire un équilibre
artificiellement obtenu. C'est surtout la di-
minution de l'amortissement qu'il déplore,
de cet amortissement fixé par M. Tuiers à
200 millions et qu'il a toujours défendu avec
une si rare énergie, de cet amortissement
qui. après avoir servi à payer la dette de
1,500 millions à la Banque de France, était
destiné à payer les 1,500 millions du compte
de liquidation. Aujourd'hui, on change la
destination des 150 millions disponibles en-
core sur cette réserve, et il faut se réégner à
consolider le compte de liquidation. Le bud-
get des travaux publics extraordinaires sera
un budget sur fonds d'emprunts. C'est là la
fatalité et la vérité du système qu'inaugure
le budget de 1879. Si encore on se bornait à
consacrer à cette double destination les ISO
millions réservés, on pourrait affecter 1,500
millions au compte de liquidation et 2 mil-
liards aux travaux publics. On atteindrait
ainsi le budget de 1882 ou peut-être même
celui de 1883. Mais, après, on entrerait à plei-
nes voiles dans les entreprises financières
les plus insensées et les emprunts socia-
listes. Non pas cependant que M. Ches-
nelong aille iusqu'à prétendre que ces
emprunts socialistes doivent être contractés
par les ministres actuels. Il en donne tout t
l'honneur à leurs successeurs, et c'est, d'a-
nrès lui, vers 1883 que cette ère nouvelle
s'ouvrira probablement. Laissant do côté à
partir de ce moment la question financière,
M. Chesnelong a consacré toute la fin de
son discours à la question politique, et le
Sénat a pu entendre prononcer l'éloge de
M. Thiers par un de ceux qui furent ses
plus implacables adversaires. Paraphrasant
la parole célèbre du baron Louis: « Fai-
» tes-moi de bonne politique et je vous
» ferai de bonnes finances », M. Ghesnelong a
ajouté que la seule bonne politique était la
politique conservatrice, et il n'a pas craint de
rappeler qu'en 1872 M. Thiers avait dit« que,
» pour durer, tout gouvernement devait être
» conservateur. »
» II faut en vérité avoir quelque témérité
pour venir prononcer ce nom illustre à la tri-
bune et lui demander secours et appui lors-
qu'on a pendant deux années tout fait pour
chasser du pouvoir celui qui le portait, en
l'accusant de préparer le triomphe du ra-
dicalisme. Aussi M. Dufaure avait-il peine à
maîtriser son impatience, et il lui a fallu tout
son respect de la liberté de la tribune pour
ne pas faire sentir à l'orateur son imprudence.
» Après de pareilles et si étranges affirma-
tions, il n'y avait plus de raisons pour que
M. Chesnelong s'arrêtât aussi personne ne
s'est étonné de l'entendre accuser le minis-
tère de préparer l'avénement du radica-
lisme et de désorganiser le parti conserva-
teur. Le ministère Dufaure est le ministère
Laffitte de la république. Cependant M. Ches-
nelong veut bien reconnaître qu« l'ordre ma-
tériel n'est point troublé. Mais quel désarroi
dans les idées et quelles inquiétudes dans les
consciences! Aussi M. Chesnelong ne dé-
sespère- t-il pas de trouver plus tard des
alliés dans les ministres actuels. Il fera
bien de renoncer à cette espérance. Son
dernier mot a été pour annoncer qu'il votera
le budget modifié ou non, le refus du budget
excédant, à son avis, le droit des Assemblées
parlementaires. C'est une déclaration qu'on
ne lui demandait pas, M. Chesnvlong ne pou-
vant sans doute faire autorité à lui tout seul
en une matière aussi grave.
» Le rapporteur, M. Varroy, pour n'avoir
pas pris un ton aussi élevé, n'en a pas moins
produit sur une grande partie du Sénat une
vive impression. Il s'est d'abord attaché
à montrer toute l'exagération des critiques
de M. Chesnelong relativement au projet de
budget voté par la Chambre des Députés. Les
19 millions pris sur l'excédant de 1876 pour
pourvoir à la moins-value de la taxe des let-
tres servent àcomblerune insuffisance tempo-
raire il n'y a donc rien que de très légitime
à ce qu'ils soient prélevés sur un budget anté.
rieur qui donnera d'ailleurs 31 millions d'excé-
dant de plus qu'on nesupposait. Lafixationdes
dépenses parla Chambre des Députés a été faite
avec tou te larigueur possible, et c'est méconnaî-
tre les intentions et la rectitude du travail de sa
commission du budget que de l'accuser d'avoir
rendu nécessaire depuis trois années l'ouver-
ture de crédits, supplémentaires pour resti-
tuer aux divers services les sommes retran-
chées par elle afin d'obtenir des économies ap-
parentes mais non réelles. L'honorable M. Var-
roy a citénotammentle chapitre des fourrages
au budget de la guerre, sur lequel une écono-
mie incontestée de 8 millionsaété réalisée. Mais
c'est surtout la partie du discours de M. Var-
roy qui traite de la- destination à donner à la
réserve de 150 millions qui a fixé l'attention
du Sénat. L'honorable rapporteur, allant plus
loin dans ses développemens oratoires qu'il
n'était allé dans son rapport, a exposé avec
une entière franchise l'opinion de la majorité
de la commission dés finances du Sénat. Les
150 millions afle.ctés jusqu'ici au rembourse-
ment de la Banque devenant libres, fallait-il
les consacrer, ainsi que l'avait décidé l'As-
semblée Nationale, à l'extinction du compte
de liquidation qui s'élève aujourd'hui à 1 mil-
liard 500 millions, ou bien convenait-il
d'en changer l'affectation et d'en consacrer
une partie à la consolidation de ce compte et
une autre partie à gager des emprunts pour les
grands travaux publics conçus par M. de Frey-
cinet ? Lamajoritéde lacommission df s finances
du Sénat s'est rangée à ce dernier avis. Mais
elle croit qu'il est important d'apporter dans
l'exécution de ces travaux toute la prudence
désirable. Le temps, onze ou douze années,
que demande leur achèvement, peut être
sans inconvénient prolongé de deux ou
trois ans et ce ne sera qu'en raison
des excédans accumulés dans les bud-
gets qui suivront 1883 que ces travaux de-
vront être accélérés. En attendant, il y a un
emploi tout trouvé pour ces réserves pré-
parées ce sera de les consacrer à un amor-
tissement du compte de liquidation. Ainsi
l'accroissement normal de 2 0/0 recevra
la meilleure des destinations. Il servira
d'une part à donner de plus larges al-
locations aux services publics, d'autre part
à doter le budget des travaux extraordi-
naires, et enfin à amortir lecompie de liquida-
tion. C'est un usage modéré et rationnel
des ressources de l'avenir. Car, malgré les
sinistres prédictionsdf M. Cb.e?nelong, M. Var-
roy a confiance dans l'avenir et il compte
sur la force et la vitalité de notre constitution
nouvelle qui ne deviendra jamais un instru-
ment de socialisme et d'oppression,
» Le Sénat s'est séparé sous l'impression de 'e
ces paroles patriotiques et sages. La discus-
sion continuera demain par un discours de
M. Bocher. r>
On nous écrit de Versailles (Chambré
des Députés)
« La Chambre a suspendu ses séances,
laissant à M. le président le soin de la con-
voquer quand il y aura lieu c'est-à-dire
pour recevoir de nouveau le budget que lui
renverra le Sénat s'il y apporte des modifi-
cations ou simplement pour entendre, sui-
vant l'usage, la notification du décret de
clôture de la session. Comme il parait, quant
à présent, probable que la droite du Sénat
votera le budget à peu près tel qu'il lui a été
transmis, il est permis de croire que la ses-
sion de la Chambre est à vrai dire achevée.
» La séance n'a offert qu'un bien faible in-
térêt. Les deux élections de Corse, celles de
MM. Gavini et Abbatucci, ont été, du consen-
tement des intéressés, ajournées à la session
prochaine. Restait, avec les projets de loi de
crédits supplémentaires et d'intérêt local, les-
quels se votent sans discussion, l'élection de
M. Morel dans la 2° circonscription du Puy
(Haute-Loire). C'est une de ces élections qui ont
eu lieu depuis le 14 décembre 1877, et où la
droiie prétend reconnaître la candidature of-
ficielle. La droite a ouvert une campagne
qu'elle poursuit avec. acharnement, attaquant
chacune des élections récentes. Elle entend
nous rendre la pareille, comme s'il y avait
quelque conformité entre lesélr étions faussées
et viciées du 16 mai, et les élections qui sont
intervenues depuis un anl Et quels sont,
dans cette triste campagne, les intraitables
défenseurs de la liberté électorale? les bona-
partistes.
» Savez-vous qui, aujourd'hui, a parlé
durant près de deux heures contre M. Morel,
accusant le candidat et les fonctionnaires
d'avoir eu recours à des manœuvres abu-
sives, et les réprouvant au nom des prin-
cipes avec un rigorisme scandalisé?. M. le
comte de Bouville, l'ancien préfet de Bor-
deaux en 18521. Ce sont les préfets du 2 dé-
cembre qui maintenant reprochent au gou-
vernement de la république de n'être point
assez libéral.
» M. de Bouville, on se le rappelle, demandait
avant-hier l'ajournement de la discussion.
Il l'a eu il a pu apporter son dossier, il a
eu le plaisir de fair.e perdre une séance au
milieu des interruptions stériles et du bruit,
et de produire une série de preuves qui ne
prouvent rien.A entendre M. de Bouville, cette
élection de M. Morel aurait été a scanda-
« leuse. » Elle aurait été préparée sous le pa-
tronage de M. Jacotin qui n'avait pas encore
dû donner sa démission de sénateur. M. de
Bouville insistait cpm plaisamment sur cette
intervention aujourd'hui un peu compro-
mettante, depuis les circonstances r<:gret«
tables qui, on le sait, obligèrent récem-
ment M. Jacotin à se démettre de son
mandat sénatorial. Le concurrent de
M. More!, M. de Kergorlay, était le plus
persécuté des candidats, tandis que M. Morel
se voyait tout permis. Le président du tri-
bunal d'Yssingeaux n'a-t-il pas poussé le
zèle jusqu'à venir dans la 28 circonscription
du Puy, et là, suivant la pittoresque méta-
phore de M. de Bouville, o traîner sa robe
» dans les cabarets?. » Cette accusation a
donné lieu à un des épisodes les plus ora-
geux de la séance.
» Après M. de Bouville, il n'y avait qu;à
voter Aux voix! criait toute la gauche, lors-
que M. Morel est monté à la tribune. L'hono-
rable député du Puy avait bien voulu prendre
au sérieux les accusations des bonapartistes;
il en était fort ému et a tenu à se défendre,
apportant ses preuves lui aussi; c'est ainsi
qu'il a déployé sur la tribune la colossale
affiche-programme d'une fête municipale.
Nous faisons grâce à nos lecteurs de ces dé-
tails infiniment petits. Les bonapartistes les
premiers n'y croient pas, mais ils s'en
servent pour calomnier les républicains, la
majorité et le gouvernement qu'ils ne
prennent même pas la peine d'avertir dès
griefs qu'ils vont alléguer. Il y a là
une inconvenance contraire aux usages
parlementaires, et c'est ce que M. le sous-se-
crétaire d'Etat Lepère leur a rappelé, faisant
justice de ces accusations vainesqui ne repo-
sent sur aucun fait.
•• ». B.-Y. » .̃;̃
Les deux premiers amend^mens au budget
des dépenses de l'exercice 1879 ont été dis-
tribués aujourd'hui aux sénateurs. lia sont t
s-igaés l'un par M. Caillaux seul le second
par les sept membres de la miuorité de la
commission sénatoriale des finances, MM de
Belcastel, Pouyer-Quertier, Chesm-long,' le
duc de Broglie, Grauier, Caillaux et Deisol,
La Chambre des Députés a voté une somme
de 39,963 9-ia fr. pour le chapitre 4 de la troi-
sièine section du ministère des cultes, ie.jue.1
est intitulé a Vicaires généraux, chapitres
et clerg« paroissial. »
Les membres de la minorité de la commis-
sion proposent de rétablir au chapitre 4 un
crédit de 200,000 fr. repoussé par la Chambre
et destiné à porter de 900 fr. à 1 000 fr le
traitement de 2,000 dtsservans âgés de cin-
quante à soixante ans.
L'article 4 du budget des dépenses sur res-
sources extraordinaires a été adopté par la
Chambre avec cette rédaction
« Les crédits ou portions de crédits appli-
cables aux dépenses sur ressources extraor-
dinaires qui n'auront pas été consommés à la,
un de l'exercice 1879 seront reportés par dé-
WiïSÊï il icatei
1818
MDR1DI 13 DÉCEMBRE
• 1878
ON S'ABOIVIVE
rue des Prètres-Saint-Germain-l'Auxerrôis, 17.
B»ÏÎSX DE 1/ ABONNEMENT
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale 1
européenne. 21 fr. *2 fr. 84 fr;
–d'outre-mer. 24 fr. 48 tr. 96 fr.
Les abonnemens partent des 1" et 16 de
chaque mois.
paris, an numéro 20 cent.
Départesneus, un numéro. 25 cent.
In Lon.lon, apply to Cowlo and C° foreign
r»- -i-.upers office, n. Gresham street, G. P. y.
HTM. Dclizy, Ottvieg et (>. 1 Finch lane Cornhill
E. C. l.ondon; MM. W.-M. Smith et Soik^i
186, Strand, W. C. London. jf\7 ̃̃<
A Bruxelles, à l'Office de publtctté,i&, rue de laJfe.
deleine, dans les kiosques et dans les bibl|6tfie-
qiïes de gares de chemins de fer belges. 'h
ON S'ABONNE
•:̃•• en Belgique. en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne. en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de pos;es;
et dans tous les autres pays,
|>ar l'envoi d'une valeur payable à Pans.
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Les annonces sont reçues
chez MM. Fauchey, Laftlte et C«,,
8, place de la Bourse,
̃̃̃̃̃ et au bureau du JOCRNAI^
elles doivent toujours être agréées par la rédaction.
1 PARIS
JEUDI 12 DÉCEMBRE
La crise ministérielle qu'il était facile
de prévoir en Italie est devenue à peu près
inévitable. L'ordre du jour proposé par
M. Baccelli et accepté par le cabinet a été
rejeté par 263 voix contre 189 dans la
Chambre des Députés. Cet ordre du jour
était un vote de confiance dans le gou-
vernement, qui saura, disait-il, « mainte-
nir rigoureusement l'ordre et la liberté. »
Personne ne doute des opinions ferme-
ment libérales des ministres actuels; la
liberté la plus complète existe en ce mo-
ment en Italie par malheur, on ne sau-
rait en dire autant de l'ordre. L'ordre est
profondément troublé dans les esprits et
.dans les faits. L'avénement d'un roi nou-
veau après un règne long et glorieux est
partout une épreuve difficile, mais parti-
culièrement dans un pays qui a été tra-
vaillé depuis trois quarts de siècle par les
conspirations et par les sociétés secrètes.
Quelque populaire que soit en Italie la
maison de Savoie, il était à craindre que
la mort de Victor-Emmanuel n'imprimât
un réveil soudain aux passions révolu-
tionnaires et que la transition de l'ancien
roi à son successeur ne présentât les
plus graves périls. La disparition su-
bite, inattendue de Victor Emmanuel
a pris tout le monde au dépourvu;
les partis n'étaient pas préparés à une
crise que rien ne faisait pressentir,
mais ils se sont préparés à la hâte,
et l'ébranlement général qui s'est pro-
duit dans les imaginations a eu pour
conséquence naturelle de tourner quel-
ques têtes et de pousser les unes à la
faction et les autres au crime. Espé-
rons que le mal dont l'Italie souffre en
ce moment sera passager; mais il faut
pour cela y porter un remède prompt et
énergique. Le cabinet actuel est-il bien
propre à remplir la tâche difficile qui
lui incombe? On en doutait déjà lors-
que l'attentat de Passavanli a exposé à
un même danger le roi et son ministre.
Le coup de couteau qui a effleuré le roi
et qui a frappé plus gravement, M. Cai-
roli a donné à ce dernier une force mo-
rale dont il aurait pu disposer pour inau-
gurer une politique de résistance, ce que
nous appelons en France une politique à la
Casimir Périer. Mais il aurait fallu pour
cela que M. Cairoli se séparât d'un cer-
tain nombre de ses amis dont quelques
uns étaient entrés avec lui dans le cabi-
net. M. Cairoli n'a pas voulu délier ou
rompre les liens qui l'attachent à eux. Il
est resté fidèle à la solidarité ministé-
rielle. Les déclarations loyales qu'il a fai-
tes à la Chambre l'ont montré résolu à ne
rien changer à la politique qu'il a suivie
jusqu'à ce jour, et à conserver tels quels
hommes et choses. M. Cairoli a peut-être
augmenté par son langage la considéra-
tion qui s'attache légitimement à sa per-
sonne mais il s'en faut de beaucoup
qu'il ait diminué les embarras du gouver-
nement, et peut-être n'a-t-il pas très bien
compris les nécessités de la situation. Il
a préféré une attitude honorable à un rôle
,qui aurait pu être glorieux. Dès lors.le vote
de la Chambre n'était pas douteux. Le mi-
nistère était usé, sinon dans son chef, au
moins dans la plupart de ses membres.
M. Cairoli n'ayant pas voulu se séparer de
ses amis àla veille du vote suivraprobable-
•ment leur sort le lendemain. Nous n'hési-
tons pas à dire que c'est un malheur pour
l'Italie, et que l'opinion aurait partout
approuvé M. Cairoli s'il avait sacrifié ses
préférences et ses convenances, même
dans ce qu'elles ont de délicat et de res-
pectable à l'intérêt supérieur de la
monarchie et de la patrie. Le monde
politique à Rome est profondément
divisé; les questions de personnes
les rivalités d'hommes à hommes y
ont une importance exceptionnelle;
la difficulté de constituer un: minis-
tère absolument nouveau sera im-
mense. L'Italie a besoin en ce moment d'un
gouvernement qui réunisse toutes les
forces actives du pays. Le nom et l'in-
fluence de M. Gairoli étaient une force
précieuse et sont peut-être mainte-
nant une force compromise ou même
perdue. Où est l'homme d'Etat qui
pourra servir de centre de ralliement dans
»cette crise? On le cherche, on ne le voit
pas encore. Sera-ce M. Sella? M. Crispi ?
Si. Nicotera? M. Minghetti? Le gouverne-
ment oscillera-t-il plus ou moins à gau-
che ou à droite ? Le ministère actuel,
après avoir proposé une réforme électo-
rale, dissoudra-t-H la Chambre et fera-
t-il appel au pays ? Nos informations ne
nous permettent pas de nous prononcer
sur ces points encore incertains, et nous
.nous bornerons à suivre d'un œil attentif
le développement de la situation.
La discussion qui a eu lieu hier la Cham-
bre des Députés de Prusse mérite d'être si-
gnalée. On a lu les discours prononcés par
l'empereur Guillaume à sa rentrée àBerlin,
et l'on a été frappé des préoccupations re-
ligieuses et presque mystiques dont ils
étaient pleins. L'empereur attribue en
partie les périls de l'empire à la dimi-
nution de l'esprit religieux, et c'est sur ce
point que, d'après lui, des réformes doi-
vent être faiies. Le- centre catholique pa-
raît avoir interprété ces paroles dans un
sens favorable à ses espérances. Les es-
a f •
pMtâ
ministre des cultes, M. Falk. M. Wind-
thorst, chef de la fraction catholique dite
fraction du centre, a profité des cir-
constances pour proposer une modifica-
tion assez importante aux lois de mai.
L'empereur avait dit qu'il fallait renforcer
l'éducation religieuse M. Windthorst a
proposé, on pourrait dire en conséquence,
l'article de loi suivant « L'exécution des
» dispositions relatives à la dissolution
» des établissemens et des Ordres catho-
» lique? et des congrégations analogues,
» portés au paragaphe 1er de la loi
» du 31 mai 1875 est arrêtée par
» la présente loi en ce qui concerne
» les établissemens qui s'occupent de
» l'enseignement et de l'éducation de
» la jeunesse, et qui n'étaient point en-
» core dissous le 1" décembre courant,
» et cela jusqu'à ce que d'autres disposi-
» tions légales soient prises. » M. Falk a
combattu la proposition avec la plus
grande énergie, et, tout en rendant
justice aux sentimens pacifiques du
Pape actuel, il a maintenu dans toute
leur rigueur les droits et les préten-
tions de l'Etat. Si le Pape désire la paix,
a-t-il dit, le centre ne la veut pas et il
combat pour combattre. Le gouvernement,
au contraire, ne fait pas la guerre pour la
guerre, mais pour atteindre enfin la paix
qu'il poursuit. Ce thème a été longue-
ment développé, longuement contredit, et
la discussion a roulé sur les mots autant
que sur les choses. M. Windthorst a dé-
claré que le ministre, au total, n'était pas
la seule et la plus haute autorité à la-
quelle on pût recourir, et il a remercié
le prince impérial de la lettre que
celui ci a écrite au Pape. Si un
arrangement survient, a-t -il dit, en-
tre la Curie romaine et le gouverne-
ment, nous nous y soumettrons abso-
lument, alors même que nous considé-
rerions les concessions faites à l'Etat
comme trop considérables. Un Con-
cordat s'est écrié M. Falk, nous n'ti i
voulons pas nons n'en ferons jamais 1
Dès lors, nous ne voyons pas très
bien ce que le gouvernement entend
dire lorsqu'il parle de la paix. Mais, nous
le répétons, tout ce débat n'a pas apporté
de grandes lumières dans la question
en elle-même il a servi seulement
d'occasion au centre catholique pour pous-
ser une nouvelle charge contre les lois de
mai, et au gouvernement pour les main-
tenir. Chacun a gardé ses positions. La
Chambre est passée à l'ordre du jour pur
et simple sur la proposition de M. Wind-
thorst, et cela à une majorité considéra-
ble. Le centre seul et les vieux conser-
vateurs ont fait exception à cette quasi-
unanimité.
BOURSE DE PARIS
Clôture 1* 11 le 12 Hstuie. Mataac.
N » ©/»
Comptant. 77 10 77 10 « •• •/• >
Fin cour. 77 10 77 7 1,2 2 1/2
3 •/©
Amortissable.
Comptant. 79 70 79 65 3
Fin cour. 19 62 1/2 79 62 1/2
4 1/t» O/©
Comptant 107 50 .• 107 .f. -̃ 50 .è
ft O/O
Comptant 112 80 112 85 »' S
Fin cour. 112 97 1/2 112 97 1 2
PETITB BOURSE DU SOIB.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. 90, 9i 1/4, 85.
3 0/0 amortissable. 79 fr. C0.
5 0/0 turc 12 fr. 05, 021/2.
Banque ottomane.. 481 fr., 480 fr. 62.
Hongrois 6 0/0 74 7/8, 13/lG.
Egyptiennes 6 0/0.. 250 fr., 250 fr. 62.
Russe 801/8,1/16.
Notre correspondant de Berlin nous
adresse le télégramme suivant
a Berlin, le 12 décembre, 8 h. soir.
» Le Conseil fédéral a adopté aujourd'hui
une proposition du chancelier concernant la
révision du tarif douanier. Le traité de com-
merce austro-allemand sera prolongé d'un
an. La signature aura lieu demain ou sa-
medi. »
Un correspondant particulier nous
adresse de Saint-Pétersbourg le télé-
gramme suivant
« Saint-Pétersbourg, le 12 décembre.
» II n'y a rien de fondé dans la nouvelle
télégraphiée par le correspondant berlinois
du Novôje V-remia sur de prétendues i.égo-
ciauoijS qui auraient eu lieu «ntre le comte
Munster, ambassadeur d'Allemagne à Lon-
dres, et le cabinet anglais. D'après cette nou-
v-.lle, le comte Munster aurait proposé à
l'Angleterre de permettre l'unification de la
Bulgarie et de la Rouinolie orientale, au prix
de l'établissement du protectorat biitannique
sur Coustantinople. »
Téïcgrrapïïîe privée»
{Serrioe télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 12 décembre.
Un individu nommé Edward Burn Maldon a
comparu aujourd'hui devant le tribunal de Bow
street, comme prévenu d'avoir adressé à M. A.
Liddeii, sous-secrétaired'Etatà l'intérieur, etàlord
Lyons, ambassadeur d'Angleterre à Paris, des
lettres dans lesquelles il menaçait de tirer sur la
reine.
Edward Burn Maldon est âgé de soixante ans
et remplissait les fonctions d'interprète. Les
lettres qu'il avait adressées étaient anonymes;
Depuis longtemps la police en cherchait l'auteur.
La gar.de du palais de Windsor avait été ren-
forcée depuis quelque temps par mesure de pré-
caution.
Rome, le 12 décembre.
Le Vatican, par l'intermédiaire du nonce du
Pape à Vienne, ayant proposé à la Russie de vou-
loir bien résoudre les questions relatives à l'E-
glise de Pologne, le cabinet russe auraitrépondu
en envoyant le prince Ouzourqff, chargé d'une
mission spéciale auprès du Vatican.
Le prince Ouzourolï a conclu avec le cardinal
Nina divers arrangemens et est retourné en Russie
afin de les soumettre à l'examen de son gouver-
nement. Les négociations prennent une bonne
tournure, la Russie montrant un esprit conciliant.
Mgr Sirossmayer, par suite des difficultés sou-
levées par le gouvernement autrichien et du
mécontentement qui se manifesterait dans son
diocèse s'il transportait son siège à Bosna-Séraï,
restera pour le moment à Diakovar.
Berne; le 12 décembre.
Quatre Etats ont réclamé auprès de la Confé-
dération suisse relativement au journal V Avant-
Garde, publié à la Chaux^de-Fonds. Le Conseil fé-
déral a ordonné la fermeture de l'imprimerie et
l'apposition des scellés sur les presses, et a inter-
dit a la poste de transporter ce journal.
Le gouvernement du canton de Neuchâtel est
chargé de mettre ces mesures à exécution.
Londres, le 12 décembre.
Le Morning Post annonce que le Parlement
s'ajournera probablement le n de ce mois.
On mande de Vienne au Daily Telegraph
« Une dépêche de Péra déclare que le bannis-
sement à Tripoli de Mahmo 'd-Damat-pacha a
pour cause la découverte d'une grande conspira-
tion dont le but était de détrôner le Sultan.» a
Londres, le 12 décembre.
Les avis de Constantinople indiquent que les
négociations relatives à la conclusion d'une nou-
velle convention anglo-turque se poursuivent ac-
tivement. En effet, le premier jour du Baïram.
malgré la cérémonie qui avait eu lieu, M. Layard
fit une visite au Sultan et il se rendit deux fois
chez Khérédine Pacha, sans même attendre que
le nouveau grand-vizir lui eût rendu sa première
visite.
On assure que le conseil des ministres, réuni
dimanche, aurait examiné la question.
Le bruit court également que l'ambassadeur
d'Angleterre aurait demandé la cession à l'An-
gleterre des pons de Souvédié eLd'Alexandrette,
sous la suzeraineté du Sultan, moyennant une
compensation financière et la garantie d'un em-
prunt de 20 millions de livres.
Vienne, le 11 décembre, soir.
La commission chargée d'examiner le traité
de Berlin a discuté la question de savoir si l'ap-
probation des représt-ntans de l'empire était né-
cessaire pour rendre ce traité valide, et elle a dé-
cidé de procéder demain à la discussion du traité.
Vienne, le 12 décembre.
Des avis de Constantinople signalent de l'agi-
tation à Stamboul, à la suite de la découverte
d'une conspiration qui aurait eu pour but la dé-
position du Sultan.
De nombreuses patrouilles parcourent les rues
de la ville pendant la nuit.
Un grand nombre d'arrestations ont été faites
vendredi. Parmi les personnes arrêtées se trouve
Nedji Pacha, chef de musique du palais.
L'ex-Sultan Mourad et le prince héritier sont
gardés à vue.
Des perquisitions ont été faites chez plusieurs
ministres.
Vienne, le 12 décembre.
La commission du budget de la Chambre des
Députés a adopté le projet de loi concernant la
continuation du prélèvement de l'impôt et les
crédits nécessaires pour couvrir les dépenses de
l'Etat jusqu'au mois de mars 1819; mais elle a
repoussé l'article 3 tendant à autoriser le gouver-
nement à émettre 20 millions de rente en or pour
couvrir le déficit.
Saint-Pétersbourg, le 12 décembre.
Le correspondant à Berlin du Nouveau Temps
assure que la communication faite par le comte
^Munster au marquis de Salisbury, à laquelle
M. Bourkeafait dernièrement allusion à la Cham-
bre des .Communes, proposait à l'Angleterre de
permettre l'unification de la Bulgarie et de la
Roumélie orientale.
L'Angleterre, eh retour, prendrait sous son
protectorat Constantinople, en occupant quelques
positions environnantes.
Les négociations à cet égard continueraient.
Athènes, le il décembre, soir.
Photiades Bey, le nouveau gouverneur général
de laCrète, partira demain potir son poste à bord
du cuirassé turc Muchades Khair.
La Chambre a voté par 80 voix contre 20 la
convention avec la Banque nationale, relative à
up emprunt de 7 millions, ainsi que les budgets
de la justice et des affaires étrangères.
Le roi a reçu hier le ministre d'Allemagne,
M. de Radowitz. et Photiades Boy.
S. M. a reçu le même jour les ministres à sa
table.
Le cuirassé anglais Renard, venant de Saloni-
que, est arrivé au Pirée.
Bucharest, le 11 décembre, 8 h. 20 m. soir.
Suleiman Bey, ministre de Turquie à Bucha-
rest, est arrivé.
L'anniversaire de la victoire de Plevna a été
célébré hier.
De légères secousses de tremblement de terre
ont été ressenties ce matin.
Constantinople, le 11 décembre, soir.
La Porte a nommé une commission militaire
chargée d'étudier la rectification des frontières de
la Grèce et
Toutefois, il est probable que des considéra-
tions politiques exerceront une influence sur la
décision finale de la Porte.
Constantinople, le 11 décembre.
Une circulaire adressée par Khérédine Pacha
aux représentans de la Porte à l'étranger con-
state que le changement ministériel récent a eu
pour but de résoudre par des mesures actives
les difficultés de l'intérieur aust-i bien que les
questions politiques pendantes, y compris celles
qui résultent des engagemens du traité de Ber-
lin.
On assure que le prince Lobanof, ambassa-
deur de Russie, demande l'ouverture des négo-
ciations en vue de la conclusion du traité dé-
finitif.
Le bruit court que Safvet Pacha serait nommé
ambassadeur à Paris.
De nouvelles nominations sont attendues
Saïd Pacha passerait à l'intérieur, et Namick
Pacha serait nommé gouverneur de Bagdad.
Constantinople, le 12 décembre.
A l'ambassade d'Angleterre, on dément qu'il
soit question d'une nouvelle convention avec la
Porte ayant pour objet, soit la cession définitive
de Chypre, soit une ingérence plus grande de
l'Angleterre dans les affaires turques. Les négo-
ciations qui se poursuivent ont simplement pour
objet le mode d'application des réformes adoptées.
Constantinople, le 12 décembre.
Carathéodori ('acha est attendu demain.
Le soulèvement qui avait éclaté en Mésopota-
mie est complètement apaisé.
Constantinople, le 12 décembre.
Ohannes Thamitch, ancien ministre, a été
nommé président de la commission financière en
remplacement du général Khérédine.
Constantinople, le 12 décembre.
Carathéodori Pacha a quitté hier soir la Crète;
il arrivera à Constantinople samedi.
Moukhiar Pacha a aussi quitté la Crète, serm-
dant directement à Janina.
Photiades Bey partira incessamment pour la
Crète.
Berlin, le 12 décembre.
On dit que U\s délégués autrichiens et alle-
mands ont terminé C3 soir les négociations en
vue de la conclusion. d'un traité de commerce et
sont convenus d'adopter comme base, pour une
année, la situation de la nation la plus favorisée.
Madrid; le 12 décembre, 7 h. soir.
Le conseil des ministres a décidé la création
de cadres de 100 bataillons d'infanterie et de
20 escadrons de cavalerie pour assurer la posi-
tion des officiers en demi-solde.
Les Cortès s'ajourneront le 24 décembre et se
réuniront le 8 janvier 1819.
New-York, le 12 décembre.
La Caroline du Sud a élu gouverneur général
M. Hampton, sénateur.
Des avis de la Havane annoncent que dans
l'île de Cuba les élections municipales ont eu
lieu tranquillement. Les conservateurs libéraux
ont été élus presque partout.
San-Francisco, le 11 décembre.
Plusieurs Français viennent d'acquérir la mine
de plomb argentifère connue sous le nom de
« Old Telegraph Mine », et qui passe pour une
des mines les plus riches des Etats-Unis.
Italie.
Rome, le 12 décembre.
A la suite du vote d'hier, le conseil des minis-
tres s'est réuni dans la soirée pour prendre une
décision.
La situation parlementaire est difficile.
La Chambre tiendra séance aujourd'hui.
Rome, le 12 décembre.
Chambre des Députés. M. Cairoli annonce
qu'à la suite du vote d'hier le ministère a donné
igçfcdémission.
S. M. se réserve de faire connaître ses déci-
sions à cet égard.
En attendant, le ministère restera à son poste
pour administrer les affaires courantes et pour
maintenir l'ordre public.
Rome, le 12 décembre, 9 h. 10 m. soir.
Le roi a fait appeler au Quirinal les présidens
du Sénat et de la Chambre afin de les consulter
sur la situation.
Tous les bruits relatifs à la composition du
nouveau ministère et à la dissolution de la Cham-
bre sont prématurés.
Demain, la Chambre tiendra séance pour dis-
cuter plusieurs projets inscrits à l'ordre du jour.
Par décret en date du 11 décembre:
M. le vice-amiral Jaurès, sénateur, est
nommé ambassadeur de France près S. M. le
roi des Espagnes, en remplacement de M. le
comte Chaudordy, admis dans le cadre de la
disponibilité de son grade.
On lit dans le Journal officiel
« Par un échange de Notes entre le gouver-
nement français et le gouvernement des
royaumes-unis de Suède et de Norvège, le
traité de commerce conclu le 14 février 1868
en're les deux puissances a été prorogé jus-
qu'au 31 décembre 1879. »
On nous écrit de Versailles (Sénat)
“« Lorsque, vers quatre heures, M. le géné-
ràl de Ladmirault, qui préside, annonce au
Sénat que l'ordre du jour appelle la discus-
sion du projet de loi portant fixation du
budget des dépenses de l'exercice 1879, il se
produit soudain sur les bancs peu garnis
de la droite un mouvement des plus pro-
noncés. M. Chesnelong est le premier in-
scrit pour prendre la parole dans la discussion
générale et parait fort indécis. Il va de son
banc celui qu'on appelait encore à la ses-
sion dernière le banc des évoques jusqu'au
pied de la tribune, puis s'en retourne en en-
tendant ses amis murmurer confusément
A demainl à demain! Le Sénat vient de con-
sacrer deux longues heures à voter une dou-
zaine de projets de loi d'intérêt focal et plu-
sieurscréditssupplémentaires; mais son ardeur
ne peut être épuisée par un si mince effort. On
le comprend fort bien à droite, et personne
n'ose formuler nettement la proposition de
renvoi. Aussi M. le général de Ladmirault
est-il fort embarrassé. Pour qu'une demande
de renvoi soit soumise au vote du Sénat, il
faut de toute nécessité que quelqu'un en
prenne l'initiative, et aucun sénateur do
droite ne semble se soucier d'assumer la
responsabilité d'une perte de temps que rien
ne peut justifier. D'autre part, l'honorable gé-
néral ne peut refuser à ses amis la satisfac-
tion d'essayer de reculer de vingt-quatre
heures la discussion du budget. Fort heu-
reusement pour lui, M. de Lareinty, qui dé-
cidément t a tous les courages, se dé-
voue et demande qu'un jour lui soit ac-
cordé pour compléter ses études sur la
loi de finances. On admire beaucoup à
droite et peut-être autant à gauche le
sacrifice fait par l'honorable sénateur de la
Loire-Inférieure, sacrifice bien inutile d'ail-
leurs, car à la première épreuve le Sénat dé-
cide que la discussion commencera, immé-
diatement.
» Devant cette volonté si nettement
manifestée du Sénat, M. Chesnelong monte
à la tribune. Ce n'est pas, on le sait,
son début en matière de discussions fi-
nancières. Il était déjà rapporteur du bud-
get au Corps-Législatif lorsque lui arriva la
mésaventure qui commença à établir sa
réputation. L'honorable sénateur a donc une
véritable habitude des chiffres, et si parfois
il s'y embrouille il ne lui est pas arrivé
depuis lors d'avoir recours à des moyens
extra-parlementaires pour en sortir. Sa parole
e^t abondante et non sans une certaine cou-
leur mais cette couleur devient vite vio-
lente lorsque la question politique se môle à
la question, financière, Aujourd'hui, par
exemple il débute par un examen
calme et raisonné du rappoit de l'honorable
M. Varroy. Il recherche avec une affectation
évidente la modération la plus courtoise et
il s'efforce de concentrer sur quelques points
ses critiques, de manière à faire saisir à ses
auditeurs ce qu'on pourrait appeler les dé-
fauts de la cuirasse, ou, en langage artisti-
que, les trous du budget de 1879.
» Si les reproches que M. Chesnelong croi t
pouvoir adresser au budget de 1879 ne sont
pa-9 nombreux, par contre leur gravité doit
faire compensation à leur petit nombre. Le
rapport de M. Varroy a dit que la situation
financière était bonne. M. Chesneloog la
trouve sinon mauvaise, au moins fort tendue.
Mais c'est surtout le système financier
inauguré par le budget de 1879 que l'ho-
norable sénateur combat, et qu'il déclare
téméraire. Pour lui, le budget ordinaire
n'est pas en excédant de 1 million, comme le
dit la rapport; il est en déficit de 109 mil-
lions, et son compte «st bien vite fait
19 millions pris à l'excédant de 1876 pour
combler la moina-value sur la taxe des
lettres produite par la réforme postale
4 millions de dépenses supprimés par la
Chambre des Députés et qui se reproduiront
nécessairement sous la forme de crédits sup-
plémentaires, 20 millions portés au budget
extraordinaire des travaux publics et qui de-
vraient figurer au budget ordinaire comme
dépenses permanentes et enfin 65 mil-
lions qui devaient être remboursés à la Ban-
que et qui servent à parfaire un équilibre
artificiellement obtenu. C'est surtout la di-
minution de l'amortissement qu'il déplore,
de cet amortissement fixé par M. Tuiers à
200 millions et qu'il a toujours défendu avec
une si rare énergie, de cet amortissement
qui. après avoir servi à payer la dette de
1,500 millions à la Banque de France, était
destiné à payer les 1,500 millions du compte
de liquidation. Aujourd'hui, on change la
destination des 150 millions disponibles en-
core sur cette réserve, et il faut se réégner à
consolider le compte de liquidation. Le bud-
get des travaux publics extraordinaires sera
un budget sur fonds d'emprunts. C'est là la
fatalité et la vérité du système qu'inaugure
le budget de 1879. Si encore on se bornait à
consacrer à cette double destination les ISO
millions réservés, on pourrait affecter 1,500
millions au compte de liquidation et 2 mil-
liards aux travaux publics. On atteindrait
ainsi le budget de 1882 ou peut-être même
celui de 1883. Mais, après, on entrerait à plei-
nes voiles dans les entreprises financières
les plus insensées et les emprunts socia-
listes. Non pas cependant que M. Ches-
nelong aille iusqu'à prétendre que ces
emprunts socialistes doivent être contractés
par les ministres actuels. Il en donne tout t
l'honneur à leurs successeurs, et c'est, d'a-
nrès lui, vers 1883 que cette ère nouvelle
s'ouvrira probablement. Laissant do côté à
partir de ce moment la question financière,
M. Chesnelong a consacré toute la fin de
son discours à la question politique, et le
Sénat a pu entendre prononcer l'éloge de
M. Thiers par un de ceux qui furent ses
plus implacables adversaires. Paraphrasant
la parole célèbre du baron Louis: « Fai-
» tes-moi de bonne politique et je vous
» ferai de bonnes finances », M. Ghesnelong a
ajouté que la seule bonne politique était la
politique conservatrice, et il n'a pas craint de
rappeler qu'en 1872 M. Thiers avait dit« que,
» pour durer, tout gouvernement devait être
» conservateur. »
» II faut en vérité avoir quelque témérité
pour venir prononcer ce nom illustre à la tri-
bune et lui demander secours et appui lors-
qu'on a pendant deux années tout fait pour
chasser du pouvoir celui qui le portait, en
l'accusant de préparer le triomphe du ra-
dicalisme. Aussi M. Dufaure avait-il peine à
maîtriser son impatience, et il lui a fallu tout
son respect de la liberté de la tribune pour
ne pas faire sentir à l'orateur son imprudence.
» Après de pareilles et si étranges affirma-
tions, il n'y avait plus de raisons pour que
M. Chesnelong s'arrêtât aussi personne ne
s'est étonné de l'entendre accuser le minis-
tère de préparer l'avénement du radica-
lisme et de désorganiser le parti conserva-
teur. Le ministère Dufaure est le ministère
Laffitte de la république. Cependant M. Ches-
nelong veut bien reconnaître qu« l'ordre ma-
tériel n'est point troublé. Mais quel désarroi
dans les idées et quelles inquiétudes dans les
consciences! Aussi M. Chesnelong ne dé-
sespère- t-il pas de trouver plus tard des
alliés dans les ministres actuels. Il fera
bien de renoncer à cette espérance. Son
dernier mot a été pour annoncer qu'il votera
le budget modifié ou non, le refus du budget
excédant, à son avis, le droit des Assemblées
parlementaires. C'est une déclaration qu'on
ne lui demandait pas, M. Chesnvlong ne pou-
vant sans doute faire autorité à lui tout seul
en une matière aussi grave.
» Le rapporteur, M. Varroy, pour n'avoir
pas pris un ton aussi élevé, n'en a pas moins
produit sur une grande partie du Sénat une
vive impression. Il s'est d'abord attaché
à montrer toute l'exagération des critiques
de M. Chesnelong relativement au projet de
budget voté par la Chambre des Députés. Les
19 millions pris sur l'excédant de 1876 pour
pourvoir à la moins-value de la taxe des let-
tres servent àcomblerune insuffisance tempo-
raire il n'y a donc rien que de très légitime
à ce qu'ils soient prélevés sur un budget anté.
rieur qui donnera d'ailleurs 31 millions d'excé-
dant de plus qu'on nesupposait. Lafixationdes
dépenses parla Chambre des Députés a été faite
avec tou te larigueur possible, et c'est méconnaî-
tre les intentions et la rectitude du travail de sa
commission du budget que de l'accuser d'avoir
rendu nécessaire depuis trois années l'ouver-
ture de crédits, supplémentaires pour resti-
tuer aux divers services les sommes retran-
chées par elle afin d'obtenir des économies ap-
parentes mais non réelles. L'honorable M. Var-
roy a citénotammentle chapitre des fourrages
au budget de la guerre, sur lequel une écono-
mie incontestée de 8 millionsaété réalisée. Mais
c'est surtout la partie du discours de M. Var-
roy qui traite de la- destination à donner à la
réserve de 150 millions qui a fixé l'attention
du Sénat. L'honorable rapporteur, allant plus
loin dans ses développemens oratoires qu'il
n'était allé dans son rapport, a exposé avec
une entière franchise l'opinion de la majorité
de la commission dés finances du Sénat. Les
150 millions afle.ctés jusqu'ici au rembourse-
ment de la Banque devenant libres, fallait-il
les consacrer, ainsi que l'avait décidé l'As-
semblée Nationale, à l'extinction du compte
de liquidation qui s'élève aujourd'hui à 1 mil-
liard 500 millions, ou bien convenait-il
d'en changer l'affectation et d'en consacrer
une partie à la consolidation de ce compte et
une autre partie à gager des emprunts pour les
grands travaux publics conçus par M. de Frey-
cinet ? Lamajoritéde lacommission df s finances
du Sénat s'est rangée à ce dernier avis. Mais
elle croit qu'il est important d'apporter dans
l'exécution de ces travaux toute la prudence
désirable. Le temps, onze ou douze années,
que demande leur achèvement, peut être
sans inconvénient prolongé de deux ou
trois ans et ce ne sera qu'en raison
des excédans accumulés dans les bud-
gets qui suivront 1883 que ces travaux de-
vront être accélérés. En attendant, il y a un
emploi tout trouvé pour ces réserves pré-
parées ce sera de les consacrer à un amor-
tissement du compte de liquidation. Ainsi
l'accroissement normal de 2 0/0 recevra
la meilleure des destinations. Il servira
d'une part à donner de plus larges al-
locations aux services publics, d'autre part
à doter le budget des travaux extraordi-
naires, et enfin à amortir lecompie de liquida-
tion. C'est un usage modéré et rationnel
des ressources de l'avenir. Car, malgré les
sinistres prédictionsdf M. Cb.e?nelong, M. Var-
roy a confiance dans l'avenir et il compte
sur la force et la vitalité de notre constitution
nouvelle qui ne deviendra jamais un instru-
ment de socialisme et d'oppression,
» Le Sénat s'est séparé sous l'impression de 'e
ces paroles patriotiques et sages. La discus-
sion continuera demain par un discours de
M. Bocher. r>
On nous écrit de Versailles (Chambré
des Députés)
« La Chambre a suspendu ses séances,
laissant à M. le président le soin de la con-
voquer quand il y aura lieu c'est-à-dire
pour recevoir de nouveau le budget que lui
renverra le Sénat s'il y apporte des modifi-
cations ou simplement pour entendre, sui-
vant l'usage, la notification du décret de
clôture de la session. Comme il parait, quant
à présent, probable que la droite du Sénat
votera le budget à peu près tel qu'il lui a été
transmis, il est permis de croire que la ses-
sion de la Chambre est à vrai dire achevée.
» La séance n'a offert qu'un bien faible in-
térêt. Les deux élections de Corse, celles de
MM. Gavini et Abbatucci, ont été, du consen-
tement des intéressés, ajournées à la session
prochaine. Restait, avec les projets de loi de
crédits supplémentaires et d'intérêt local, les-
quels se votent sans discussion, l'élection de
M. Morel dans la 2° circonscription du Puy
(Haute-Loire). C'est une de ces élections qui ont
eu lieu depuis le 14 décembre 1877, et où la
droiie prétend reconnaître la candidature of-
ficielle. La droite a ouvert une campagne
qu'elle poursuit avec. acharnement, attaquant
chacune des élections récentes. Elle entend
nous rendre la pareille, comme s'il y avait
quelque conformité entre lesélr étions faussées
et viciées du 16 mai, et les élections qui sont
intervenues depuis un anl Et quels sont,
dans cette triste campagne, les intraitables
défenseurs de la liberté électorale? les bona-
partistes.
» Savez-vous qui, aujourd'hui, a parlé
durant près de deux heures contre M. Morel,
accusant le candidat et les fonctionnaires
d'avoir eu recours à des manœuvres abu-
sives, et les réprouvant au nom des prin-
cipes avec un rigorisme scandalisé?. M. le
comte de Bouville, l'ancien préfet de Bor-
deaux en 18521. Ce sont les préfets du 2 dé-
cembre qui maintenant reprochent au gou-
vernement de la république de n'être point
assez libéral.
» M. de Bouville, on se le rappelle, demandait
avant-hier l'ajournement de la discussion.
Il l'a eu il a pu apporter son dossier, il a
eu le plaisir de fair.e perdre une séance au
milieu des interruptions stériles et du bruit,
et de produire une série de preuves qui ne
prouvent rien.A entendre M. de Bouville, cette
élection de M. Morel aurait été a scanda-
« leuse. » Elle aurait été préparée sous le pa-
tronage de M. Jacotin qui n'avait pas encore
dû donner sa démission de sénateur. M. de
Bouville insistait cpm plaisamment sur cette
intervention aujourd'hui un peu compro-
mettante, depuis les circonstances r<:gret«
tables qui, on le sait, obligèrent récem-
ment M. Jacotin à se démettre de son
mandat sénatorial. Le concurrent de
M. More!, M. de Kergorlay, était le plus
persécuté des candidats, tandis que M. Morel
se voyait tout permis. Le président du tri-
bunal d'Yssingeaux n'a-t-il pas poussé le
zèle jusqu'à venir dans la 28 circonscription
du Puy, et là, suivant la pittoresque méta-
phore de M. de Bouville, o traîner sa robe
» dans les cabarets?. » Cette accusation a
donné lieu à un des épisodes les plus ora-
geux de la séance.
» Après M. de Bouville, il n'y avait qu;à
voter Aux voix! criait toute la gauche, lors-
que M. Morel est monté à la tribune. L'hono-
rable député du Puy avait bien voulu prendre
au sérieux les accusations des bonapartistes;
il en était fort ému et a tenu à se défendre,
apportant ses preuves lui aussi; c'est ainsi
qu'il a déployé sur la tribune la colossale
affiche-programme d'une fête municipale.
Nous faisons grâce à nos lecteurs de ces dé-
tails infiniment petits. Les bonapartistes les
premiers n'y croient pas, mais ils s'en
servent pour calomnier les républicains, la
majorité et le gouvernement qu'ils ne
prennent même pas la peine d'avertir dès
griefs qu'ils vont alléguer. Il y a là
une inconvenance contraire aux usages
parlementaires, et c'est ce que M. le sous-se-
crétaire d'Etat Lepère leur a rappelé, faisant
justice de ces accusations vainesqui ne repo-
sent sur aucun fait.
•• ». B.-Y. » .̃;̃
Les deux premiers amend^mens au budget
des dépenses de l'exercice 1879 ont été dis-
tribués aujourd'hui aux sénateurs. lia sont t
s-igaés l'un par M. Caillaux seul le second
par les sept membres de la miuorité de la
commission sénatoriale des finances, MM de
Belcastel, Pouyer-Quertier, Chesm-long,' le
duc de Broglie, Grauier, Caillaux et Deisol,
La Chambre des Députés a voté une somme
de 39,963 9-ia fr. pour le chapitre 4 de la troi-
sièine section du ministère des cultes, ie.jue.1
est intitulé a Vicaires généraux, chapitres
et clerg« paroissial. »
Les membres de la minorité de la commis-
sion proposent de rétablir au chapitre 4 un
crédit de 200,000 fr. repoussé par la Chambre
et destiné à porter de 900 fr. à 1 000 fr le
traitement de 2,000 dtsservans âgés de cin-
quante à soixante ans.
L'article 4 du budget des dépenses sur res-
sources extraordinaires a été adopté par la
Chambre avec cette rédaction
« Les crédits ou portions de crédits appli-
cables aux dépenses sur ressources extraor-
dinaires qui n'auront pas été consommés à la,
un de l'exercice 1879 seront reportés par dé-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.53%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.53%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460650t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460650t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460650t/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460650t/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460650t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460650t
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460650t/f1.image × Aide