Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-13
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Description : 13 novembre 1878 13 novembre 1878
Description : 1878/11/13. 1878/11/13.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
iïRCipi 13 NOVEMBRE
̃v.- 1878 ̃̃̃ "̃̃
MERCREDI 1.3 NOMBRE
̃ 1878
̃ ON S'ABONNE
rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, 17.
PRIX. »K E.AB©NNEMElWr
Trois mois. Six mois. Un an-
̃Paris. 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Dépârteïnens. "20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale •
européenne. 21 fr. 42 fr. 84 fr r
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
i.Les abonnemens partent des 1" et 16 de
chaque mois.
•• >: '̃ "• '̃ ̃' y-' ;••̃ .yV Jj ̃̃ ̃̃• '̃ JrasKTMg
-̃̃ '̃. ON S'ABONNE] y
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur .payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriehe, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes ?
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
f
Paris, an numéro. 30 cent»
Département*, nu numéro. 25 cent»
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Les annonces sont reçues
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8, place de la Bourse,
et au bureau du JOIIRIVAIi)
ellesdoiventtoujonrsêtreagréées par la rédaction.
•: paris x<
MARDI 12 NOVEMBRE
îl y a une limite aux hardiesses qu'il
est permis d'apporter dans la défense de
ses amis, et le Français devrait le com-
prendre lorsqu'il nous reproche d'accuser
M. d'Haussonville, le candidat des droites
du Sénat pour les élections de ven-
dredi, d'avoir, en acceptant la compa-
gnie compromettante de MM. Baragnon
et Oscar de Vallée, fait preuve de mobi-
lité, d'inconsistance et de scepticisme
politique. Vraiment, il faut que le Français
ait la mémoire bien courte pour ne pas
se souvenir de l'entrain avec lequel
M. d'Haussonville et ses amis menaient
sous l'Empire la campagne d'opposition,
on pourrait dire irréconciliable, si l'ex-
pression avait déjà été trouvée à ce
moment. Alors M. d'Haussonville n'a-
vait pas seulement « partie liée »
avec M. Gambetta et M. Louis Blanc.
Il faisait mieux il les recevait dans
ses salons, ainsi que leurs amis les plus
ardens et les plus audacieux dans la pa-
role et dans l'action. Il est vrai qu'il s'a-
gissait de renverser, et que pour cette œu-
vre on faisait appel à toutes les bonnes
volontés et on acceptait tous les concours.
Aujourd'hui il ne peut être question que
de consolider les institutions républi-
caines, et M. d'Haussonville, se sépa-
rant de ses alliés d'autrefois, accepte
le patronage de ceux dont il fut l'adver-
saire implacable. Si ce n'est pas là du
scepticisme au premier chef et la plus
merveilleuse mobilité, c'est que ces mots
n'ont plus de sens. Et il nous est permis
de nous demander' quel but M. le comte
d'Haussonville peut bien poursuivre avec
l'aide de ses nouveaux amis. On croira
difficilement que ce soit la conservation
de la Constitution, malgré le beau titre
de constitutionnel dont il s'est paré. Se-
rait-ce donc, cette fois encore, une œuvre
de destruction qu'il entreprend, non plus
contre l'Empire, mais avec les bonapar-
tistes et à leur profit? Non, certes, il n'y
avait point de témérité à reprocher à
M. d'Haussoaville son inconsistance. Il est
vrai que le Français a toujours été si
sceptique en matière d'alliances politi-
ques, qu'il peut bien trouver qu'entre les
deux manières de M. le comte d'Haus-
sonville il y a à peine une nuance.
Nous avons maintenant sous les yeux
le texte complet du discours prononcé
samedi par lord Beaconsfield, et nous ne
voyous point qu'il y ait rien à modifier
dans nos appréciations sommaires de la
première heure. Il n'est pas toutefois sans
intérêt de constater le ton grave qui règne
dans tout le discours du premier lord de la
Trésorerie et qui fait un si remarquable
contraste avec sa manière habituelle. La
ferme volonté du gouvernement anglais
de veiller à l'exécution stricte du traité
de Berlin dans sa lettre et dans son esprit
y est exprimée avec toute l'énergie que
laissait pressentir le résumé télégraphi-
que. Mais certains détails avaient été
nécessairement négligés, notamment le
passage où il est fait allusion « aux
» commérages mis en circulation par
v des subalternes de divers pays »,
et celui qui a trait « aux bavarda-
» ges de têtes de linottes sans respon-
» sabilité. » Il n'est pas difficile de
découvrir le sens de ces paroles, et il
ne faudrait sans doute pas chercher
plus loin que la Roumélie orientale ou
la Bulgarie pour trouver les personnages
auxquels elles peuvent s'appliquer. Les
journaux qui nous arrivent aujourd'hui
de Vienne et de Berlin sont d'ailleurs
unanimes à approuver le langage du pre-
mier ministre de la reine.
Nous reproduisons plus loin le discours
prononcé par M. le comte de Beust,
ambassadeur d'Autriche-Hongrie à Lon-
dres en réponse au toast porté au
corps diplomatique par le nouveau
lord-maire au banquet de Guildhall. Le
Times consacre un article à ce remar-
quable discours et fait une appréciation
des plus élogieuses de la personne et des
actes de l'ambassadeur de la cour de
Vienne. « L'ambassadeur austro-hongrois
» est, dit-il, un homme remarquable et si,
» pendant la durée de sa mission diploma-
» tique dans ce pays, il ne s'est pas produit
» d'événement important, il a du moins
» maintenu intacte l'amitié traditionnelle
» qui a toujours existé entre l'Autriche et
» l'Angleterre. » Le Times, après avoir ex-
posé les raisons qui, au temps de la poli-
tique absolutiste du prince de Metternich
et de ses successeurs, avaient pu empê-
cher le développement entier des sympa-
thies anglaises, fait l'honneur au comte de
Beust de le donner pour l'auteur du
changement dans le sens libéral qui s'est
opéré en Autriche après la guerre de
1866 Le comte de Beust n'était pas Au-
trichien avant la bataille de Sadowa,
mais bien Saxon. C'est lui qui, nommé
alors chancelier de l'empire austro-hon-
grois fit proclamer la Constitution dua-
liste qui a amené la réconciliation avec la
Hongrie et grâce à laquelle la monarchie a
pu traverser sans désastre les graves crises
qui ont bouleversé l'Europe. Le comte de
Beust est resté au pouvoir jusqu'après la
terminaison de la guerre franco-allemande.
« Pendant sept ans environ, ajoute le
» journal anglais, il a représenté l'Au-
i
» -triché dans ce pays et il n'a pas dimi-
» jwï&la vivacité des sentimens qui unis-
» sent les deux peuples. Il avait appris
» à connaître le caractère anglais et les
» institutions anglaises. » Aussi le Tintes
est-il très flatté des éloges sans réserve
adressés par l'ambassadeur d'Autriche-
Hongrie à la nation anglaise, et si sa mo-
destie en souffre, elle ne va pas du moins
jusqu'à les refuser. M. de Beust, on le
sait, quitte l'ambassade de Londres pour
venir représenter l'empire austro-hongrois
à Paris il était donc intéressant pour
nous de connaître l'opinion de la presse
anglaise sur cet homme d'Etat.
Une dépêche de Constantinople an-
nonce la nomination de Midhat Pacha
au poste de gouverneur général de la
Syrie. Il y a quelques mois, son exil
avait été déjà adouci et il avait
reçu l'autorisation de résider en Crète.
On sait que c'est à son influence, non
moins qu'aux efforts de Mouktar Pacha»
qu'est dû l'apaisement des troubles
qui depuis si longtemps agitaient per-
pétuellement cette île. Aujourd'hui, un
pas de plus est fait par le gouverne-
ment ottoman dans la voie de son
retour aux affaires. Le Sultan lui
confie une des provinces lès plus consi-
dérables de son empire. Nous croyons qu'il
faut voir dans ce rappel, avant tout, un
triomphe de la politique anglaise à Cans-
tantinople. Midhat, en effet, a toujours
été un partisan décidé de cette politique,
et il n'a pu, dans son récent séjour en Oc-
cident, que s'affermir dans ce sentiment.
Son rappel et sa nomination au gou-
vernement de la Syrie, coïncidant avec
le moment précis où l'Angleterre obtientde
la Turquie l'application à l'Asie-Mineure de
tout un large programme de réformes, est
donc un gage des plus sérieux pour
l'exécution sincère et intelligente de ce
programme. Après ce qu'il a fait à Bagdad,
on peut être assuré que la tâche qui est
confiée à Midhat en Syrie n'est pas au-
dessus de ses forces, et il est sans
doute excellent que les autres vali aient
un pareil modèle à imiter.
Aujourd'hui a eu lieu à Bruxelles l'ou-
verture du Parlement belge. Le dis-
cours royal constate la part brillante
prise par la Belgique à l'Exposition uni-
verselle de Paris; il annonce la pré-
sentation de projets de lois plaçant
sous la direction et la surveillance exclu-
sives de l'autorité civile l'enseignement
donné aux frais de l'Etat. La nécessité de
la création d'une réserve nationale pour
compléter l'organisation militaire de la
Belgique est également signalée comme
devant faire l'objet de prochaines mesures
législatives. Enfin le Message se termine
par l'annonce de propositions destinées
à apporter de nouvelles améliorations à
la législation électorale.
BOURSE DE PARIS
Clôture le H. le 12. Hausse. B«U*e.
8 O/O
Comptant. 75 60 75 68 5 «
Fin cour. 73 62 i/2 75 72 1 2 10 /• ·
8 O/O
Amortissable.
Comptant. 78 20 78 30 10 ./•
Fin cour. 78 20 1i 23 ./• 5
« 1/» O/O
Comptant 106 .?• 106 •>.
S O/O
Comptant 112 10 112 10 •̃ .• ♦ •• •/•
Fin cour. 112 15 112 20 5 /•
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. 20, 23 3/4, 17 1/2.
5 0/0 turc. Ufr.25, 27 1/2.
Banque ottomane.. 465 fr., 465 fr. 62, 465 fr.
Hongrois 6 0/0 72 13/16,731/16.
Egyptiennes 6 0/0.. 271 fr. 87, 272 fr. 50.
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 12 novembre.
Le Globe est autorisé à déclarer que lord Lof-
tus a reçu, le 9 novembre, de Livadia, une Note
dans laquelle M. de Giers donne l'assurance que
le désir de l'empereur Alexandre est d exécuter
fidèlement les stipulations du traité de Berlin et
d'amener ainsi une pacification très désirée. Le
czar espère qu'aucun fonctionnaire russe ne
manquera à ses devoirs à cet égard.
Berlin, le 12 novembre.
M. de Bismarck est parti à trois heures un
quart pour Friedrichsrune.
Vienne, le 11 novembre.
La Correspondance politique publie le texte
d'une proclamation annonçant une amnistie gé-
nérale pour la Bosnie et l'Herzégovine. L amnistie
s'étend aux personnes qui se sont compromises a
l'occasion de l'occupation, mais qui ont repris
leurs occupations pacifiques ou se présenteront
volontairement aux autorités dans un délai de
quinze jours en promettant obéissance, et aux
personnes qui se trouvent actuellement en pri-
son. Elle ne s'étend pas aux chefs de 1 insurrec-
tion qui sont déjà arrêtés; mais une demande de
grâce sera adressée à lVmpereur en faveur de
ceux d'entre ces chefs qui mériteront d'une façon
particulière d'être traites avec clémence.
Vienne, le 11 novembre, soir.
La Porte, considérant que la question de la
Roumélie orientale suscitera prochainement des
difficultés, négociera probablement une entente
avec l'Autriche et la Grèce.
Vienne, le 11 novembre, soir.
Le comte Schouvaloff est parti aujourd'hui
pour Pesth, où il restera trois jours.
Vienne, le 12 novembre.
La Correspondance politique annonce que le
prince Milan a signé aujourd'hui le décret nom-
mant le docteur Zukitz. actuellement agent di-
plomatique de Serbie à Vienne, au poste de mi-
nistre plénipotentiaire de Serbie à la cour d'Au-
triche-Hongrie.. r.
M. Zukitz se rendra prochainement a Bude-
Pesth pour remettre ses lettres de créance à
l'empereur François-Joseph.
Pôsth, le 11 novembre, soir.
Le ministre de la guerre a déclaré à la com-
mission des finances de la Délégation du Reichs-
rath que le commandement en chef de l'ar-
mée n'existait plus, mais qu'il y avait un ins-
pecteur général qui n'avait pas de commande-
ment et qui adressait directement à l'empereur
des rapports que le souverain transmettait au
ministre. Le ministre de la guerre a ajouté
que les droits constitutionnels du ministère
étaient, par conséquent, entièrement sauve-
gardés.
Londres, le 12 novembre.
Lord Northbrook, ancien vice-roi des Indes, a
prononcé un discours hier à Manchester, sur la
question afghane. Il a exprimé l'opinion quela
rectification de la frontière nord-ouest sera pro-
bablement limitée à l'occupation permanente de
Quettah.
On télégraphie de Rome au Standard
« On croit que la mission de M. Corti à Paris
et à Londres est de poser les bases d'une action
commune en Orient. »
Le Daily News publie la dépêche suivante de
Berlin
« Plusieurs journaux annoncent que le marquis
de Salisbury refuse de prendre part à la média-
tion en faveur de la Grece. »
Une dépêche de Paris adressée au Daily Tele-
grapîi apprend que le czar a répondu à la der-
nière circulaire de M. Waddiagton en exprimant
la ferme résolution d'exécuter toutes les stipula-,
tions du traité de Berlin.
Le Daily Telegraph, dans une dépêche de Paris,
annonce que le prince Orloff aura une entrevue
avec le prince Uortchakoff à Baden-Baden, van-
dredi prochain 15.
On télégraphie de Vienne au Times:
« Les Russes paraissent disposés à accepter, en
place du traité définitif de paix et comme simple
compromis, une déclaration du Sultan reconnais-
sant la validité de toutes les clauses du traité de
San-Stefano qui n'ont pas été abrogées par le
traité de Berlin. »
Rome, le 11 novembre, 8 h. 10 m. soir.
L'autorité politique de Milan a pris des mesu-
res afin que les internationalistes allemands
émigrant de l'Allemagne et venant à Milan ne
fassent pas, comme ils en avaient, paraît-il, l'in-
tention, le centre de leur propagande dans cette
ville.
En attendant l'application de ces mesures gé-
nérales, deux internationalistes allemands, un
Français et deux Autrichiens ont été expulsés.
La nouvelle relative à l'arrestation à Bologne
d'environ cent individus, comme mesure pré-
ventive, avant l'arrivée de LL. MM., a été exagé-
rée. La police a fait seulement quelques arres-
tations, le questeur en ayant pris la responsabi-
lité.
M. Pessina, ministre du commerce, a prêté ser-
ment aujourd'hui.
Rome, le H novembre.
Les délégués italiens pour le traité de com-
merce avec l'Autriche partiront demain pour
Vienne, l'administration autrichienne ayant dé-
claré qu'elle était prête à reprendre les négocia-
tions commencées.
Des élections pour la nomination d'un député
ont eu lieu à Clusone. M. Roncelli a obtenu 830
voix, et le général Bonelli, ministre de la guerre,
257. Il y a ballottage.
LeDtritlo dit, àpropos de cette élection, que quel-
ques électeurs de Clusone ont voulu ces jours-ci
présenter la candidature de M. Bonelli dans ce
collège sans demander l'adhésion du ministre. Ce
journal ajoute que, bien que le temps ait man-
qué et que le général n'ait pas fait connaître son
adhésion, les résultats du vote prouvent les sym-
pathies très vives du collége de Clusone pour le
ministre. iJ
Rome, le 12 novembre.
Le gouvernement suisse ayant permis aux
curés destitués de se présenter de nouveau au
concours pour la nomination aux différentes cures
et modifiant ainsi les délibérations qu'il avait
prises contre l'Eglise, le Vatican a saisi cette oc-
casion d'essayer d'ouvrir des négociations pour
le rétablissement des bons rapports avec le gou-
vernement suisse.
Mgr Bianchi, ancien nonce du Pape en Bavière,
a été, dans ce but, envoyé en Suisse. Il étudiera
la situation et portera le mot d'ordre aux évêques
afin qu'ils préparent le terrain pour un accommo-
dement.
Si l'occasion se présente, M.Bianchi pourra aussi
ouvrir des négociations directement avec le gou-
vernement suisse.
Florence, le il novembre.
La reine et le prince de Naples qui accomplit
aujourd'hui sa neuvième année sont allés au sa-
lon des Cinq-Cent.s où ils ont été reçus par 8,000
enfans au milieu d'applaudissemens enthou-
siastes. On a présenté à S. M. des Adresses et des
fleurs.
Constantinople, le H novembre, 6 h. 2Sm. soir.
La commission de la Roumélie a adopté à
l'unanimité, à l'exception du commissaire russe
qui a protesté, une proposition du commissaire
autrichien tendante à ce que les ambassadeurs
des puissances à Constantinople se concertent
pour aviser aux mesures concernant le rapa-
triement des émigrés musulmans. Une commis-
sion serait chargée d'exécuter la décision des
ambassadeurs.
Le Sultan recevra en audience solennelle,
mercredi, le patriarche grec, et samedi, M. Bra-
tiano.
Constantinople, le 12 novembre.
Aucune réponse n'a été faite jusqu'à ce jour
par les Russes aux Notes successives de la Porte
relatives à l'insurrection des Bulgares.
11 est probable que la Russie n'acceptera pas
l'enquête proposée.
Les commissaires pour la Roumehe, à l'excep-
tion des commissaires russes, ont décidé de con-
fier aux ambassadeurs étrangers à Constantino-
ple le soin de rapatrier les réfugiés.
Constantinople, le 11 novembre, soir.
La Porte réclame aux Russes 150 soldats turcs
faits prisonniers dernièrement par les Bulgares
qui les ont remis aux Russes.
M. Layard appuie la réclamation de la Porte.
Constantinople, le 12 novembre.
Des troupes russes continuent d'arriver à
Bourgas.
Le conseil des ministres a discuté aujourd'hui
le texte de la réponse à faire à la Note grecque
qui demandait la nomination des délégués pour
fixer la rectification des nouvelles frontières. On
assure qu'une décision dans un sens favorable à
un arrangement a été prise et qu'elle a été sou-
mise au Sultan.
Constantinople, le 12 novembre.
La Porte enverra incessamment à ses repré-
sentans auprès des grandes puissances une dé-
pêche-circulaire demandant que les ambassa-
deurs à Constantinople se réunissent en confé-
rence pour examiner la question du rapatrie-
ment des émigrés et écarter les obstacles que les
Russes opposent à ce rapatriement.
Bruxelles, le 12 novembre.
Les points importans du discours royal et qui
préoccupent surtout l'opinion publique sont ceux
traitant des projets du gouvernement sur l'en-
seignement. Genève, le 12 novembre.
Elections au Grand-Conseil. Le parti anti-
gouvernemental a triomphé avec une grande ma-
îorité dans trois collèges.
M. Carteret a passé l'avant-dernier à Genève.
Voici le texte du discours prononcé
aujourd'hui par le roi des Belges à l'ou-
verture des Chambres .1~
` « Messieurs,
» Je me félicite, en ouvrant cette session
parlementaire, de pouvoir constater qu'à au-
cune époque les rapports entre la Belgique
etj les autres Etats ne furent empreints à un
plus haut degré d'un sentiment d'estime et
de confiance réciproques.
» Les fêtes dont la capitale a pris l'initia-
tive à l'occasion du 2o° anniversaire de mon
mariage ont fait éclater à nouveau l'union
étroite qui règne chez nous entre la nation et
la dynastie. La reine et moi, nous avons été
profondément touchés des témoignages spon-
tanés d'affection que nous ont prodigués les
populations de toutes les provinces comme
de toutes les communes, et auxquels l'en-
fance môme s'est associée d'uae façon qui
nous a particulièrement émus.
» Nos arts et nos industries ont pris une
part, brillante à l'Exposition universelle de
Paris. Les nombreuses récompenses que la
Belgique a recueillies dans cet imposant con-
cours prouvent que ses nationaux, aussi bien
que les administrations publiques, ne sont
demeurés étrangers à aucune des branches
importantes de l'activité humaine et contri-
buent, dans la plupart d'entre elles, au pro-
grès de la civilisation.
» La culture intellectuelle d'un peuple est
plus que jamais, au temps présent, la source
essentielle de sa prospérité. En créant un
ministère spécial de l'instruction publique.
mon gouvernement a suffisamment annoncé
irrésolution de veiller avec un soin par-
ticulier à ce noble et grand intérêt. L'en-
seignement donné aux frais de l'Etat doit
être placé sous la direction et sous la sur-
veillance exclusives de l'autorité civile. Il aura
pour mission, à tous les degrés, d'inspirer
aux jeunes générations l'amour et le respect
des principes sur lesquels reposent nos libres
institutions. Mon gouvernement réclamera
votre concours pour étendre et fortifier cet
enseignement. Une seule session ne suffira
pas à terminer cette œuvre de transformation
el.de développement; mais les projets qui
vous seront très prochainement présentés
traceront nettement la voie dans laquelle mon
gouvernement croit devoir inviter les repré-
sentans du pays à marcher avec lui.
» Si l'instruction générale élève et fortifie
l'esprit des nations, l'enseignement spécial
favorise l'essor des beaux-arts et fait progres-
ser les professions qui se rattachent à l'agri-
culture, à l'industrie, au commerce. Mon gou-
vernement se préoccupe de plus en plus de
procurer à la jeunesse belge les moyens de
développer les aptitudes dont en tout temps
nos populations ont fait preuve dans ces di-
vers domaines.
» Notre organisation militaire est demeu-
rée inachevée. Les gouvernemens qui se sont
succédé pendant ces dernières années ont
tous reconnu la nécessité et l'opportunité de
la création d'uae réserve nationale. Di-s pro-
positions vous seront soumises en vue de
combler cette lacune et d'apporter à l'insti-
tution de l'armée les complémens que l'expé-
rience a signales comme indispensables.
ï> La garde civique de nos principales villes
a montré dans ces derniers temps un re-
doublement de zèle patriotique. Le tir na-
tional est devenu une institution populaire,
digne d'être sérieusement encouragée. Vous
estimerez sans doute, d'accord avec mon
gouvernement, qu'il est temps de pourvoir
notre milice citoyenne d'un armement effi-
cace et de lui donner une organisation qui la
mette éventuellement à même de concourir
utilement à la défense du pays.
» La crise industrielle qui sévit depuis
quelques années chez toutes les nations n'a
pas laissé de faire également ressentir en
Belgique ses fâcheux effets. J'ai toutefois l?
ferme espoir que, grûce à l'esprit d'initiative
et à l'éaergie des chefs d'industrie, comme à
l'esprit d'ordre et de prévoyance des ouvriers,
le jour n'est pas éloigné où nous atteindrons
le terme d'une épreuve vaillamment suppor-
tée- par tous. Les chiffres du mouvement com-
mercial de cette année, comparés à ceux de
l'exercice précédent, témoigueut d'una amé-
lioration qu'il faut considérer comme un in-
dice rassurant.- L'abondance de la dernière
récolte parait d'ailleurs devoir maintenir le
prix Ses denrées alimentaires à un taux qui
compense jusqu'à un certain point la dimi-
nution générale des salaires.
» Toute la sollicitude de mon gouverne-
ment est acquise à la recherche des moyens
capables d'atténuer les souffrances de cette
crise exceptionnels. L'expérience a démon-
tré que le développement dt, la richrsse
nationale est étroitement lié à celui des voies
de communication. Les travaux publics
déjà décrétés seront poursuivis avec vigueur.
Si considérables qu'aient été, dans cet ordre
de faits, les efforts de l'Etat et ceux des
particuliers, il reste beaucoup à faire pour
perfectionner l'outillage économique du pays.
C'est là une des préoccupations constantes
du pouvoir. Le chemin de fer de l'Etat
occupe sous ce rapport une position prépon-
dérante en accroissant les services qu'il rend
journellement aux populations, mon gouver-
nement s'efforcera en même temps de le faire
contribuer, comme autrefois, pour une large
part aux ressources du Trésor public.
» La situation financière réclame un exa-
men approfondi; l'équilibre des recettes et
des dépenses a cessé d'être assuré. Le bud-
get de 1877 a été clôturé en déficit; celui de
l'exercice courant ne se présente guère sous
un jour plus favorable. Le Trésor a contracté
en outre des engagemens considérables; il
faudra aviser aux moyens d'y pourvoir.
s En dehors des graves et multiples ques-
tions que je viens de signaler, plusieurs pro-
jets de lois, déposés dans les sessions précé-
dentes, se recommandent également à votre
attention. La révision des Codes, prescrite
par la Constitution, ne saurait être interrom-
pue. La protection légitime due aux auteurs
d'oeuvres littéraires ou artistiques, aux mo-
dèles et aux dessins industriels, aux marques
do fabrique et de commerce, devra être- le
plus tôt possible assurée ou complétée.
» Les élections qui ont eu lieu récemment
pour le renouvellement de la moitié des Cham-
bres législatives et des conseils communaux
se sont faites, en général, d'une manière ré-
gulière; elles ont mis en évidence la néces-
sité -des lois adoptées naguère pour assurer le
secret du vote et réprimer les fraudes élec-
torales. Cette législation a paru encore sus-
ceptible d'améliorations ultérieure;; mongou-
vernement vous soumettra des propositions
dans ce but.
» Pendant la période électorale qui vient
d'être close, la Belgique a éprouvé à un haut
degré les agitations inséparables de, la vie
politique des peuples libres. Cept-ndant l'ordre
public n'a pas été un instant troublé d'une
manière sérieuse. Le pays n'a pas cessé de se
montrer à la hauteur des institutions qui le
régissent. Lorsque la Belgique célébrera le
cinquantième anniversaire de la proclama-
tion de l'indépendance nationale, elle trouvera
intacte cette Constitution qui a fait sa force
et sa prospérité. Ce grand événement ne sau-
rait trop tôt préoccuper les esprits. Des pro-
positions vous seront faites au cours de
la session afin que cette solennité révèle
tout l'éclat et acquière la signification élevée
que coaiportent de telles fêtes. Il sera fait
appel, dans ce but, au concours de nos
écrivains, de nos artistes, de nos savans,
de nos industriels pour prouver au monde
entier le prix que nous attachons à ce rars
et inestimable bienfait un demi-siècle de
paix et de liberté.
» Vous le voyez, Messieurs, l'œuvre qui
doit faire l'objet de cette session sera des plua
vastes et des plus ardues. Mon gouvernement
compte, pour l'accomplir, sur votre loyal et
patriotique concours. »
Quel que soit l'intérêt dramatique qui
s'attache aux questions de la politique
intérieure ou extérieure il ne sau-
rait nous faire perdre entièrement de
vue les problèmes économiques. Pour
un peuple comme pour un homme, il
s'agit d'abord de vivre, et ensuite seule-
ment de philosopher. Certes, la France
vit à l'heure actuelle la richesse, l'ai-
sance n'ont pas disparu le rendement
croissant de nos impôts, l'abondance des
dépôts dans nos banques, les hauts cours
de nos fonds publies et de toutes les bon-
nes valeurs anciennes témoignent suffi-
samment qu'il y a de la vitalité dans la
nation française. Néanmoins, il est cer-
tain que l'activité économique est un peu
amoindrie, et que la prospérité de l'indus-
trie et du commerce est passagèrement
atteinte. Si l'on constate en France des
souffrances de ce genre, elles sont encore
bien plus grandes partout ailleurs, en An-
gleterre, en Allemagne, dans les deux
Amériques.
Cette crise qui est intense pour les deux
tiers du monde, et qui date déjà de quel-
ques "années puisqu'elle s'est signalée en
Amérique, en Autriche et en Allemagne
dès 1873, a amené dans plusieurs pays et
notamment chez nous une recrudescence
des idées protectionnistes. On entend
toutes sortes de docteurs préconiser comme
un remède souverain le relèvement des
tarifs de douane. Il ne manque même pas
d'esprits paradoxaux qui, dans les conver-
sations et dans les articles de journaux,
parlent de ressusciter contre l'Angleterre
une sorte de blocus continental. Ce blo-
cus une fois rétabli, si tant est qu'uneen-
treprise aussi singulière ait quelque chance
d'aboutir et de se maintenir, la prospérité,
paraît-il, reviendrait dans le monde entier
comme par enchantement. Les fabriques
deviendraient plus actives, d'autres usines
se construiraient, les prix s'élèveraient et
procureraient aux industriels et aux com-
merçans de plus importans bénéfices. Ce
serait le retour de l'âge d'or. Beaucoup de
personnes crédules se bercent de ce rêve
en France, en Italie, en Allemagne, en
Autriche, en Russie; quelques unes même
en Angleterre montrent du penchant pour
des rêveries analogues.
Nous ne sachions pas de vision qui soit
plus déraisonnable et que la moindre ré-
flexion ait plus de facilité à dissiper.
Néanmoins, elle a de mauvais effets elle
engourdit, elle pousse à la somnolence,
elle prépare aux fausses mesures. C'est
grâce à elle que depuis deux ou trois ans
l'Europe entière se trouve, au point de
vue économique, dans un état provisoire,
que les traités de commerce ne sont pas
renouvelés, que quelques pays ont même
déjà commencé à user vis-à-vis les uns
des autres de représailles douanières
l'Espagne et la France il y a un an, l'Ita-
lie et la France il y a six mois. Cette in-
certitude sur le régime économique qui
nous régira à l'avenir est elle-même une
des grandes causes de la crise actuelle;
elle éteint tout esprit d'entreprise, elle
ne permet pas les affaires de longue ha-
leine.
Quels pourraient être les bienfaits du
retour au système protectionniste, ou plu-
tôt de l'aggravation du régime protecteur,
car le libre-échange n'existe ni sur le
continent européen ni sur le continent
américain ce n'est que par une véritable
corruption de mots qu'on peut décorer
du nom de libre-échange un régime où
tous les produits manufacturés étrangers
sont grevés de droits variant entre un
minimum de 8 0/0 et un maximum de
40 0/0?
Tout d'abord on nous accordera bien
que, s'il doit y avoir en Europe une modi-
fication au système économique existant,
cette modification ne se produira pas dans
un pays isolément. Croire que la France
pourrait relever ses droits de douane sans
que l'Allemagne, l'Autriche, la Russie,
l'Espagne, la Suisse en fissent autant,
sans que ce fût aussi une tentation pour
tous les pays neufs comme les Etats de
l'Amérique du Sud et les colonies anglai-
ses d'entrer dans la même voie, entre-
tenir de semblables illusions, ce serait
avoir la tête bien légère ou prendre à son
insu ses désirs pour des réalités.
La question du libre-échange et de la
protection se pose dans le monde entier,
à la même heure, alors que tous les pays
sont devenus libres d'engagemens réci-
proques il est évident qu'elle se résou-
dra partout ou presque partout dans le
même sens. Il y a, dans les affaires de ce
genre, un effet d'entraînement. De même
qu'il y a bientôt vingt ans, Cobden et
M. Michel Chevalier, par la conclusion du
premier traité de commerce, firent entrer
tous les Etats de l'Europe dans une voie
économique nouvelle où nous avons la
ferme espérance qu'ils persévéreront, de
même on doit se dire aujourd'hui que pi
la France, par exemple, ou l'Allemagne
relève ses droits de douane, tous les
autres pays en feront autant.
Nous insistons sur ce point parce qu'il
a la plus grande importance. Il serait
trop commode à nos protectionnistes de
faire croire au pays qu'on peut augmen-
ter la protection pour les filés de coton
français sans qu'il en résultât aucune
conséquence fâcheuse pour toutes nos
industries d'exportation. Il est si vrai que
la question sera résolue dans un sens
analogue par toutes les nations civilisées
qu'en ce moment-ci, dans tous les pays du
monde, les protectionnistes constituent
des ligues dont chacune invoque les pré-
tendus projets réactionnaires du pays
voisin pour pousser son gouvernement
à l'adoption de hauts tarifs.
Nous allons peut-être étonner quelques
personnes, on nous accusera peut-être
de paradoxe et de pessimisme; mais nous
n'hésitons pas à dire que si la politique
protectionniste prévalait sur le continent
européen et dans les deux Amériques, il >
est presque certain que prochainement
l'Angleterre elle-même serait amenée à
rétablir des droits de douane qu'elle a
depuis longtemps supprimés, qu'il lui
faudrait céder à la clameur populaire,
hausser les tarifs sur les soieries, sur les
vins, et même rétablir des taxes sur les
objets de consommation générale comme
le bétail et le blé. Les lettres assez nom-
breuses que publie le Times depuis quel-
ques mois sur ce sujet et dans ce sens ne
laissent aucun doute qu'il en serait ainsi.
La question du régime des douanes
n'est donc pas une mince question, une
question purement nationale; c'est une
des plus vastes, une des plus graves qui
s'agitent dans le monde. 11 ne s'agit pas
de savoir si tel pays en particulier, la
France par exemple, relèvera passagère-
ment et modérément ses tarifs qui sont
d'ailleurs déjà exagérés, il s'agit de sa-
voir si toutes les nations du monde vont
revenir simultanément à la politique d'i-
solement commercial et recourir vis-à-vis
les unes des autres à des représailles doua-
nières.
Si cette politique de réaction doit pré-
valoir, nous nous demandons quel béné-
fice en tirerait la France. Qui y gagnerait
chez nous? Ce ne sont assurément pas les
consommateurs, puisque cette politique a
non seulement pour effet, mais même pour
objet avoué de faire hausser les prix dans
le pays. Seraient-ce les producteurs? Mais
nous exportons pour 2 milliards d'objets
fabriqués et nous n'en importons que
pour 450 millions. Certes, il se pourrait
que les producteurs des objets nationaux
auxquels ces 450 millions d'articles fabri-
qués étrangers font concurrence fissent des
bénéfices plus importans sous le nouveau
régime; mais il est non moins certain, il
est plus certain même que les producteurs
des 2 milliards d'objets fabriquésquenous
exportons éprouveraient des pertes infi-
niment plus importantes par l'élévation
des droits dans les pays qui leur servent
actuellement de débouchés peut-être
même par la fermeture entière ou par-
tielle de plusieurs de ces marchés étran-
gers. Le calcul à faire est bien simple:
supposez que les droits nouveaux suppri-
ment complétement l'importation des ob-
jets fabriqués étrangers, le travail natio-
nal s'accroîtrait de 450 millions; mais,
d'autre part, comme l'élévation de droits
qui serait établie simultanément dans les i
autres pays supprimerait complétement,
par hypothèse, nos exportations d'objets `,
fabriqués, le travail national y perdrait
2 milliards faites la soustraction, il res-
terait 1 milliard I5B0 millions de perte
pour le travail national. Cela s'appelle de
l'arithmétique élémentaire à la portée de
chacun.
On nous dira peut-être que cette hypo-
thèse est exagérée à coup sûr, elle l'est.
Mais, ce qui n'est pas exagéré, c'est que
l'élévation des tarifs qui se ferait au même
moment, ou à peu près au même moment
dans tous les pays, réduirait nos exporta-
tions d'objets fabriqués dans une propor-
tion au moins égale à la réduction des im-
portations en France de produits manu-
facturés étrangers or, comme les pre-
miers sont quadruples des seconds, 1
perte pour le travail national français se-
rait toujours quadruple du gain.
En examinant les choses de près, on voit
même que la France est la nation la plus
mal placée pour faire une expérience
aussi hasardeuse car enfin, qu'importe
la France? Des matières premières ou des
objets alimentaires, c'est-à-dire précisé-
ment les denrées dont la taxation est le
plus difficile, a le plus d'inconvéniens.
Qu'exporte, au contraire, la France? En
général, des objets de luxe ou de demi-
luxe. Certes, elle a aussi une exportation
d'autre nature; mais ce sont les articles
de quelque élégance qui prévalent, c'est-
à-dire précisément les objets qu'il est le
plus facile de soumettre à de très hauts
droits sans un détriment notable. Il ré-
sulte de ces faits que la France est beau-
coup plus exposée qu'un autre pays à des
représailles de douanes qu'elle les sen-
tirait plus vivement, qu'elle en serait plus
profondément atteinte.
Néanmoins, ce n'est pas pour la France
seulement que nous parlons, c'est pour
toute l'Europe. L'élévation des droits de.
douane en Allemagne ou en Suisse sera
défavorable à ces pays. Elle n'amènera
pas une augmentation du travail natiena
iïRCipi 13 NOVEMBRE
̃v.- 1878 ̃̃̃ "̃̃
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̃ 1878
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en Allemagne, en Autriehe, en Russie,
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•: paris x<
MARDI 12 NOVEMBRE
îl y a une limite aux hardiesses qu'il
est permis d'apporter dans la défense de
ses amis, et le Français devrait le com-
prendre lorsqu'il nous reproche d'accuser
M. d'Haussonville, le candidat des droites
du Sénat pour les élections de ven-
dredi, d'avoir, en acceptant la compa-
gnie compromettante de MM. Baragnon
et Oscar de Vallée, fait preuve de mobi-
lité, d'inconsistance et de scepticisme
politique. Vraiment, il faut que le Français
ait la mémoire bien courte pour ne pas
se souvenir de l'entrain avec lequel
M. d'Haussonville et ses amis menaient
sous l'Empire la campagne d'opposition,
on pourrait dire irréconciliable, si l'ex-
pression avait déjà été trouvée à ce
moment. Alors M. d'Haussonville n'a-
vait pas seulement « partie liée »
avec M. Gambetta et M. Louis Blanc.
Il faisait mieux il les recevait dans
ses salons, ainsi que leurs amis les plus
ardens et les plus audacieux dans la pa-
role et dans l'action. Il est vrai qu'il s'a-
gissait de renverser, et que pour cette œu-
vre on faisait appel à toutes les bonnes
volontés et on acceptait tous les concours.
Aujourd'hui il ne peut être question que
de consolider les institutions républi-
caines, et M. d'Haussonville, se sépa-
rant de ses alliés d'autrefois, accepte
le patronage de ceux dont il fut l'adver-
saire implacable. Si ce n'est pas là du
scepticisme au premier chef et la plus
merveilleuse mobilité, c'est que ces mots
n'ont plus de sens. Et il nous est permis
de nous demander' quel but M. le comte
d'Haussonville peut bien poursuivre avec
l'aide de ses nouveaux amis. On croira
difficilement que ce soit la conservation
de la Constitution, malgré le beau titre
de constitutionnel dont il s'est paré. Se-
rait-ce donc, cette fois encore, une œuvre
de destruction qu'il entreprend, non plus
contre l'Empire, mais avec les bonapar-
tistes et à leur profit? Non, certes, il n'y
avait point de témérité à reprocher à
M. d'Haussoaville son inconsistance. Il est
vrai que le Français a toujours été si
sceptique en matière d'alliances politi-
ques, qu'il peut bien trouver qu'entre les
deux manières de M. le comte d'Haus-
sonville il y a à peine une nuance.
Nous avons maintenant sous les yeux
le texte complet du discours prononcé
samedi par lord Beaconsfield, et nous ne
voyous point qu'il y ait rien à modifier
dans nos appréciations sommaires de la
première heure. Il n'est pas toutefois sans
intérêt de constater le ton grave qui règne
dans tout le discours du premier lord de la
Trésorerie et qui fait un si remarquable
contraste avec sa manière habituelle. La
ferme volonté du gouvernement anglais
de veiller à l'exécution stricte du traité
de Berlin dans sa lettre et dans son esprit
y est exprimée avec toute l'énergie que
laissait pressentir le résumé télégraphi-
que. Mais certains détails avaient été
nécessairement négligés, notamment le
passage où il est fait allusion « aux
» commérages mis en circulation par
v des subalternes de divers pays »,
et celui qui a trait « aux bavarda-
» ges de têtes de linottes sans respon-
» sabilité. » Il n'est pas difficile de
découvrir le sens de ces paroles, et il
ne faudrait sans doute pas chercher
plus loin que la Roumélie orientale ou
la Bulgarie pour trouver les personnages
auxquels elles peuvent s'appliquer. Les
journaux qui nous arrivent aujourd'hui
de Vienne et de Berlin sont d'ailleurs
unanimes à approuver le langage du pre-
mier ministre de la reine.
Nous reproduisons plus loin le discours
prononcé par M. le comte de Beust,
ambassadeur d'Autriche-Hongrie à Lon-
dres en réponse au toast porté au
corps diplomatique par le nouveau
lord-maire au banquet de Guildhall. Le
Times consacre un article à ce remar-
quable discours et fait une appréciation
des plus élogieuses de la personne et des
actes de l'ambassadeur de la cour de
Vienne. « L'ambassadeur austro-hongrois
» est, dit-il, un homme remarquable et si,
» pendant la durée de sa mission diploma-
» tique dans ce pays, il ne s'est pas produit
» d'événement important, il a du moins
» maintenu intacte l'amitié traditionnelle
» qui a toujours existé entre l'Autriche et
» l'Angleterre. » Le Times, après avoir ex-
posé les raisons qui, au temps de la poli-
tique absolutiste du prince de Metternich
et de ses successeurs, avaient pu empê-
cher le développement entier des sympa-
thies anglaises, fait l'honneur au comte de
Beust de le donner pour l'auteur du
changement dans le sens libéral qui s'est
opéré en Autriche après la guerre de
1866 Le comte de Beust n'était pas Au-
trichien avant la bataille de Sadowa,
mais bien Saxon. C'est lui qui, nommé
alors chancelier de l'empire austro-hon-
grois fit proclamer la Constitution dua-
liste qui a amené la réconciliation avec la
Hongrie et grâce à laquelle la monarchie a
pu traverser sans désastre les graves crises
qui ont bouleversé l'Europe. Le comte de
Beust est resté au pouvoir jusqu'après la
terminaison de la guerre franco-allemande.
« Pendant sept ans environ, ajoute le
» journal anglais, il a représenté l'Au-
i
» -triché dans ce pays et il n'a pas dimi-
» jwï&la vivacité des sentimens qui unis-
» sent les deux peuples. Il avait appris
» à connaître le caractère anglais et les
» institutions anglaises. » Aussi le Tintes
est-il très flatté des éloges sans réserve
adressés par l'ambassadeur d'Autriche-
Hongrie à la nation anglaise, et si sa mo-
destie en souffre, elle ne va pas du moins
jusqu'à les refuser. M. de Beust, on le
sait, quitte l'ambassade de Londres pour
venir représenter l'empire austro-hongrois
à Paris il était donc intéressant pour
nous de connaître l'opinion de la presse
anglaise sur cet homme d'Etat.
Une dépêche de Constantinople an-
nonce la nomination de Midhat Pacha
au poste de gouverneur général de la
Syrie. Il y a quelques mois, son exil
avait été déjà adouci et il avait
reçu l'autorisation de résider en Crète.
On sait que c'est à son influence, non
moins qu'aux efforts de Mouktar Pacha»
qu'est dû l'apaisement des troubles
qui depuis si longtemps agitaient per-
pétuellement cette île. Aujourd'hui, un
pas de plus est fait par le gouverne-
ment ottoman dans la voie de son
retour aux affaires. Le Sultan lui
confie une des provinces lès plus consi-
dérables de son empire. Nous croyons qu'il
faut voir dans ce rappel, avant tout, un
triomphe de la politique anglaise à Cans-
tantinople. Midhat, en effet, a toujours
été un partisan décidé de cette politique,
et il n'a pu, dans son récent séjour en Oc-
cident, que s'affermir dans ce sentiment.
Son rappel et sa nomination au gou-
vernement de la Syrie, coïncidant avec
le moment précis où l'Angleterre obtientde
la Turquie l'application à l'Asie-Mineure de
tout un large programme de réformes, est
donc un gage des plus sérieux pour
l'exécution sincère et intelligente de ce
programme. Après ce qu'il a fait à Bagdad,
on peut être assuré que la tâche qui est
confiée à Midhat en Syrie n'est pas au-
dessus de ses forces, et il est sans
doute excellent que les autres vali aient
un pareil modèle à imiter.
Aujourd'hui a eu lieu à Bruxelles l'ou-
verture du Parlement belge. Le dis-
cours royal constate la part brillante
prise par la Belgique à l'Exposition uni-
verselle de Paris; il annonce la pré-
sentation de projets de lois plaçant
sous la direction et la surveillance exclu-
sives de l'autorité civile l'enseignement
donné aux frais de l'Etat. La nécessité de
la création d'une réserve nationale pour
compléter l'organisation militaire de la
Belgique est également signalée comme
devant faire l'objet de prochaines mesures
législatives. Enfin le Message se termine
par l'annonce de propositions destinées
à apporter de nouvelles améliorations à
la législation électorale.
BOURSE DE PARIS
Clôture le H. le 12. Hausse. B«U*e.
8 O/O
Comptant. 75 60 75 68 5 «
Fin cour. 73 62 i/2 75 72 1 2 10 /• ·
8 O/O
Amortissable.
Comptant. 78 20 78 30 10 ./•
Fin cour. 78 20 1i 23 ./• 5
« 1/» O/O
Comptant 106 .?• 106 •>.
S O/O
Comptant 112 10 112 10 •̃ .• ♦ •• •/•
Fin cour. 112 15 112 20 5 /•
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. 20, 23 3/4, 17 1/2.
5 0/0 turc. Ufr.25, 27 1/2.
Banque ottomane.. 465 fr., 465 fr. 62, 465 fr.
Hongrois 6 0/0 72 13/16,731/16.
Egyptiennes 6 0/0.. 271 fr. 87, 272 fr. 50.
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 12 novembre.
Le Globe est autorisé à déclarer que lord Lof-
tus a reçu, le 9 novembre, de Livadia, une Note
dans laquelle M. de Giers donne l'assurance que
le désir de l'empereur Alexandre est d exécuter
fidèlement les stipulations du traité de Berlin et
d'amener ainsi une pacification très désirée. Le
czar espère qu'aucun fonctionnaire russe ne
manquera à ses devoirs à cet égard.
Berlin, le 12 novembre.
M. de Bismarck est parti à trois heures un
quart pour Friedrichsrune.
Vienne, le 11 novembre.
La Correspondance politique publie le texte
d'une proclamation annonçant une amnistie gé-
nérale pour la Bosnie et l'Herzégovine. L amnistie
s'étend aux personnes qui se sont compromises a
l'occasion de l'occupation, mais qui ont repris
leurs occupations pacifiques ou se présenteront
volontairement aux autorités dans un délai de
quinze jours en promettant obéissance, et aux
personnes qui se trouvent actuellement en pri-
son. Elle ne s'étend pas aux chefs de 1 insurrec-
tion qui sont déjà arrêtés; mais une demande de
grâce sera adressée à lVmpereur en faveur de
ceux d'entre ces chefs qui mériteront d'une façon
particulière d'être traites avec clémence.
Vienne, le 11 novembre, soir.
La Porte, considérant que la question de la
Roumélie orientale suscitera prochainement des
difficultés, négociera probablement une entente
avec l'Autriche et la Grèce.
Vienne, le 11 novembre, soir.
Le comte Schouvaloff est parti aujourd'hui
pour Pesth, où il restera trois jours.
Vienne, le 12 novembre.
La Correspondance politique annonce que le
prince Milan a signé aujourd'hui le décret nom-
mant le docteur Zukitz. actuellement agent di-
plomatique de Serbie à Vienne, au poste de mi-
nistre plénipotentiaire de Serbie à la cour d'Au-
triche-Hongrie.. r.
M. Zukitz se rendra prochainement a Bude-
Pesth pour remettre ses lettres de créance à
l'empereur François-Joseph.
Pôsth, le 11 novembre, soir.
Le ministre de la guerre a déclaré à la com-
mission des finances de la Délégation du Reichs-
rath que le commandement en chef de l'ar-
mée n'existait plus, mais qu'il y avait un ins-
pecteur général qui n'avait pas de commande-
ment et qui adressait directement à l'empereur
des rapports que le souverain transmettait au
ministre. Le ministre de la guerre a ajouté
que les droits constitutionnels du ministère
étaient, par conséquent, entièrement sauve-
gardés.
Londres, le 12 novembre.
Lord Northbrook, ancien vice-roi des Indes, a
prononcé un discours hier à Manchester, sur la
question afghane. Il a exprimé l'opinion quela
rectification de la frontière nord-ouest sera pro-
bablement limitée à l'occupation permanente de
Quettah.
On télégraphie de Rome au Standard
« On croit que la mission de M. Corti à Paris
et à Londres est de poser les bases d'une action
commune en Orient. »
Le Daily News publie la dépêche suivante de
Berlin
« Plusieurs journaux annoncent que le marquis
de Salisbury refuse de prendre part à la média-
tion en faveur de la Grece. »
Une dépêche de Paris adressée au Daily Tele-
grapîi apprend que le czar a répondu à la der-
nière circulaire de M. Waddiagton en exprimant
la ferme résolution d'exécuter toutes les stipula-,
tions du traité de Berlin.
Le Daily Telegraph, dans une dépêche de Paris,
annonce que le prince Orloff aura une entrevue
avec le prince Uortchakoff à Baden-Baden, van-
dredi prochain 15.
On télégraphie de Vienne au Times:
« Les Russes paraissent disposés à accepter, en
place du traité définitif de paix et comme simple
compromis, une déclaration du Sultan reconnais-
sant la validité de toutes les clauses du traité de
San-Stefano qui n'ont pas été abrogées par le
traité de Berlin. »
Rome, le 11 novembre, 8 h. 10 m. soir.
L'autorité politique de Milan a pris des mesu-
res afin que les internationalistes allemands
émigrant de l'Allemagne et venant à Milan ne
fassent pas, comme ils en avaient, paraît-il, l'in-
tention, le centre de leur propagande dans cette
ville.
En attendant l'application de ces mesures gé-
nérales, deux internationalistes allemands, un
Français et deux Autrichiens ont été expulsés.
La nouvelle relative à l'arrestation à Bologne
d'environ cent individus, comme mesure pré-
ventive, avant l'arrivée de LL. MM., a été exagé-
rée. La police a fait seulement quelques arres-
tations, le questeur en ayant pris la responsabi-
lité.
M. Pessina, ministre du commerce, a prêté ser-
ment aujourd'hui.
Rome, le H novembre.
Les délégués italiens pour le traité de com-
merce avec l'Autriche partiront demain pour
Vienne, l'administration autrichienne ayant dé-
claré qu'elle était prête à reprendre les négocia-
tions commencées.
Des élections pour la nomination d'un député
ont eu lieu à Clusone. M. Roncelli a obtenu 830
voix, et le général Bonelli, ministre de la guerre,
257. Il y a ballottage.
LeDtritlo dit, àpropos de cette élection, que quel-
ques électeurs de Clusone ont voulu ces jours-ci
présenter la candidature de M. Bonelli dans ce
collège sans demander l'adhésion du ministre. Ce
journal ajoute que, bien que le temps ait man-
qué et que le général n'ait pas fait connaître son
adhésion, les résultats du vote prouvent les sym-
pathies très vives du collége de Clusone pour le
ministre. iJ
Rome, le 12 novembre.
Le gouvernement suisse ayant permis aux
curés destitués de se présenter de nouveau au
concours pour la nomination aux différentes cures
et modifiant ainsi les délibérations qu'il avait
prises contre l'Eglise, le Vatican a saisi cette oc-
casion d'essayer d'ouvrir des négociations pour
le rétablissement des bons rapports avec le gou-
vernement suisse.
Mgr Bianchi, ancien nonce du Pape en Bavière,
a été, dans ce but, envoyé en Suisse. Il étudiera
la situation et portera le mot d'ordre aux évêques
afin qu'ils préparent le terrain pour un accommo-
dement.
Si l'occasion se présente, M.Bianchi pourra aussi
ouvrir des négociations directement avec le gou-
vernement suisse.
Florence, le il novembre.
La reine et le prince de Naples qui accomplit
aujourd'hui sa neuvième année sont allés au sa-
lon des Cinq-Cent.s où ils ont été reçus par 8,000
enfans au milieu d'applaudissemens enthou-
siastes. On a présenté à S. M. des Adresses et des
fleurs.
Constantinople, le H novembre, 6 h. 2Sm. soir.
La commission de la Roumélie a adopté à
l'unanimité, à l'exception du commissaire russe
qui a protesté, une proposition du commissaire
autrichien tendante à ce que les ambassadeurs
des puissances à Constantinople se concertent
pour aviser aux mesures concernant le rapa-
triement des émigrés musulmans. Une commis-
sion serait chargée d'exécuter la décision des
ambassadeurs.
Le Sultan recevra en audience solennelle,
mercredi, le patriarche grec, et samedi, M. Bra-
tiano.
Constantinople, le 12 novembre.
Aucune réponse n'a été faite jusqu'à ce jour
par les Russes aux Notes successives de la Porte
relatives à l'insurrection des Bulgares.
11 est probable que la Russie n'acceptera pas
l'enquête proposée.
Les commissaires pour la Roumehe, à l'excep-
tion des commissaires russes, ont décidé de con-
fier aux ambassadeurs étrangers à Constantino-
ple le soin de rapatrier les réfugiés.
Constantinople, le 11 novembre, soir.
La Porte réclame aux Russes 150 soldats turcs
faits prisonniers dernièrement par les Bulgares
qui les ont remis aux Russes.
M. Layard appuie la réclamation de la Porte.
Constantinople, le 12 novembre.
Des troupes russes continuent d'arriver à
Bourgas.
Le conseil des ministres a discuté aujourd'hui
le texte de la réponse à faire à la Note grecque
qui demandait la nomination des délégués pour
fixer la rectification des nouvelles frontières. On
assure qu'une décision dans un sens favorable à
un arrangement a été prise et qu'elle a été sou-
mise au Sultan.
Constantinople, le 12 novembre.
La Porte enverra incessamment à ses repré-
sentans auprès des grandes puissances une dé-
pêche-circulaire demandant que les ambassa-
deurs à Constantinople se réunissent en confé-
rence pour examiner la question du rapatrie-
ment des émigrés et écarter les obstacles que les
Russes opposent à ce rapatriement.
Bruxelles, le 12 novembre.
Les points importans du discours royal et qui
préoccupent surtout l'opinion publique sont ceux
traitant des projets du gouvernement sur l'en-
seignement. Genève, le 12 novembre.
Elections au Grand-Conseil. Le parti anti-
gouvernemental a triomphé avec une grande ma-
îorité dans trois collèges.
M. Carteret a passé l'avant-dernier à Genève.
Voici le texte du discours prononcé
aujourd'hui par le roi des Belges à l'ou-
verture des Chambres .1~
` « Messieurs,
» Je me félicite, en ouvrant cette session
parlementaire, de pouvoir constater qu'à au-
cune époque les rapports entre la Belgique
etj les autres Etats ne furent empreints à un
plus haut degré d'un sentiment d'estime et
de confiance réciproques.
» Les fêtes dont la capitale a pris l'initia-
tive à l'occasion du 2o° anniversaire de mon
mariage ont fait éclater à nouveau l'union
étroite qui règne chez nous entre la nation et
la dynastie. La reine et moi, nous avons été
profondément touchés des témoignages spon-
tanés d'affection que nous ont prodigués les
populations de toutes les provinces comme
de toutes les communes, et auxquels l'en-
fance môme s'est associée d'uae façon qui
nous a particulièrement émus.
» Nos arts et nos industries ont pris une
part, brillante à l'Exposition universelle de
Paris. Les nombreuses récompenses que la
Belgique a recueillies dans cet imposant con-
cours prouvent que ses nationaux, aussi bien
que les administrations publiques, ne sont
demeurés étrangers à aucune des branches
importantes de l'activité humaine et contri-
buent, dans la plupart d'entre elles, au pro-
grès de la civilisation.
» La culture intellectuelle d'un peuple est
plus que jamais, au temps présent, la source
essentielle de sa prospérité. En créant un
ministère spécial de l'instruction publique.
mon gouvernement a suffisamment annoncé
irrésolution de veiller avec un soin par-
ticulier à ce noble et grand intérêt. L'en-
seignement donné aux frais de l'Etat doit
être placé sous la direction et sous la sur-
veillance exclusives de l'autorité civile. Il aura
pour mission, à tous les degrés, d'inspirer
aux jeunes générations l'amour et le respect
des principes sur lesquels reposent nos libres
institutions. Mon gouvernement réclamera
votre concours pour étendre et fortifier cet
enseignement. Une seule session ne suffira
pas à terminer cette œuvre de transformation
el.de développement; mais les projets qui
vous seront très prochainement présentés
traceront nettement la voie dans laquelle mon
gouvernement croit devoir inviter les repré-
sentans du pays à marcher avec lui.
» Si l'instruction générale élève et fortifie
l'esprit des nations, l'enseignement spécial
favorise l'essor des beaux-arts et fait progres-
ser les professions qui se rattachent à l'agri-
culture, à l'industrie, au commerce. Mon gou-
vernement se préoccupe de plus en plus de
procurer à la jeunesse belge les moyens de
développer les aptitudes dont en tout temps
nos populations ont fait preuve dans ces di-
vers domaines.
» Notre organisation militaire est demeu-
rée inachevée. Les gouvernemens qui se sont
succédé pendant ces dernières années ont
tous reconnu la nécessité et l'opportunité de
la création d'uae réserve nationale. Di-s pro-
positions vous seront soumises en vue de
combler cette lacune et d'apporter à l'insti-
tution de l'armée les complémens que l'expé-
rience a signales comme indispensables.
ï> La garde civique de nos principales villes
a montré dans ces derniers temps un re-
doublement de zèle patriotique. Le tir na-
tional est devenu une institution populaire,
digne d'être sérieusement encouragée. Vous
estimerez sans doute, d'accord avec mon
gouvernement, qu'il est temps de pourvoir
notre milice citoyenne d'un armement effi-
cace et de lui donner une organisation qui la
mette éventuellement à même de concourir
utilement à la défense du pays.
» La crise industrielle qui sévit depuis
quelques années chez toutes les nations n'a
pas laissé de faire également ressentir en
Belgique ses fâcheux effets. J'ai toutefois l?
ferme espoir que, grûce à l'esprit d'initiative
et à l'éaergie des chefs d'industrie, comme à
l'esprit d'ordre et de prévoyance des ouvriers,
le jour n'est pas éloigné où nous atteindrons
le terme d'une épreuve vaillamment suppor-
tée- par tous. Les chiffres du mouvement com-
mercial de cette année, comparés à ceux de
l'exercice précédent, témoigueut d'una amé-
lioration qu'il faut considérer comme un in-
dice rassurant.- L'abondance de la dernière
récolte parait d'ailleurs devoir maintenir le
prix Ses denrées alimentaires à un taux qui
compense jusqu'à un certain point la dimi-
nution générale des salaires.
» Toute la sollicitude de mon gouverne-
ment est acquise à la recherche des moyens
capables d'atténuer les souffrances de cette
crise exceptionnels. L'expérience a démon-
tré que le développement dt, la richrsse
nationale est étroitement lié à celui des voies
de communication. Les travaux publics
déjà décrétés seront poursuivis avec vigueur.
Si considérables qu'aient été, dans cet ordre
de faits, les efforts de l'Etat et ceux des
particuliers, il reste beaucoup à faire pour
perfectionner l'outillage économique du pays.
C'est là une des préoccupations constantes
du pouvoir. Le chemin de fer de l'Etat
occupe sous ce rapport une position prépon-
dérante en accroissant les services qu'il rend
journellement aux populations, mon gouver-
nement s'efforcera en même temps de le faire
contribuer, comme autrefois, pour une large
part aux ressources du Trésor public.
» La situation financière réclame un exa-
men approfondi; l'équilibre des recettes et
des dépenses a cessé d'être assuré. Le bud-
get de 1877 a été clôturé en déficit; celui de
l'exercice courant ne se présente guère sous
un jour plus favorable. Le Trésor a contracté
en outre des engagemens considérables; il
faudra aviser aux moyens d'y pourvoir.
s En dehors des graves et multiples ques-
tions que je viens de signaler, plusieurs pro-
jets de lois, déposés dans les sessions précé-
dentes, se recommandent également à votre
attention. La révision des Codes, prescrite
par la Constitution, ne saurait être interrom-
pue. La protection légitime due aux auteurs
d'oeuvres littéraires ou artistiques, aux mo-
dèles et aux dessins industriels, aux marques
do fabrique et de commerce, devra être- le
plus tôt possible assurée ou complétée.
» Les élections qui ont eu lieu récemment
pour le renouvellement de la moitié des Cham-
bres législatives et des conseils communaux
se sont faites, en général, d'une manière ré-
gulière; elles ont mis en évidence la néces-
sité -des lois adoptées naguère pour assurer le
secret du vote et réprimer les fraudes élec-
torales. Cette législation a paru encore sus-
ceptible d'améliorations ultérieure;; mongou-
vernement vous soumettra des propositions
dans ce but.
» Pendant la période électorale qui vient
d'être close, la Belgique a éprouvé à un haut
degré les agitations inséparables de, la vie
politique des peuples libres. Cept-ndant l'ordre
public n'a pas été un instant troublé d'une
manière sérieuse. Le pays n'a pas cessé de se
montrer à la hauteur des institutions qui le
régissent. Lorsque la Belgique célébrera le
cinquantième anniversaire de la proclama-
tion de l'indépendance nationale, elle trouvera
intacte cette Constitution qui a fait sa force
et sa prospérité. Ce grand événement ne sau-
rait trop tôt préoccuper les esprits. Des pro-
positions vous seront faites au cours de
la session afin que cette solennité révèle
tout l'éclat et acquière la signification élevée
que coaiportent de telles fêtes. Il sera fait
appel, dans ce but, au concours de nos
écrivains, de nos artistes, de nos savans,
de nos industriels pour prouver au monde
entier le prix que nous attachons à ce rars
et inestimable bienfait un demi-siècle de
paix et de liberté.
» Vous le voyez, Messieurs, l'œuvre qui
doit faire l'objet de cette session sera des plua
vastes et des plus ardues. Mon gouvernement
compte, pour l'accomplir, sur votre loyal et
patriotique concours. »
Quel que soit l'intérêt dramatique qui
s'attache aux questions de la politique
intérieure ou extérieure il ne sau-
rait nous faire perdre entièrement de
vue les problèmes économiques. Pour
un peuple comme pour un homme, il
s'agit d'abord de vivre, et ensuite seule-
ment de philosopher. Certes, la France
vit à l'heure actuelle la richesse, l'ai-
sance n'ont pas disparu le rendement
croissant de nos impôts, l'abondance des
dépôts dans nos banques, les hauts cours
de nos fonds publies et de toutes les bon-
nes valeurs anciennes témoignent suffi-
samment qu'il y a de la vitalité dans la
nation française. Néanmoins, il est cer-
tain que l'activité économique est un peu
amoindrie, et que la prospérité de l'indus-
trie et du commerce est passagèrement
atteinte. Si l'on constate en France des
souffrances de ce genre, elles sont encore
bien plus grandes partout ailleurs, en An-
gleterre, en Allemagne, dans les deux
Amériques.
Cette crise qui est intense pour les deux
tiers du monde, et qui date déjà de quel-
ques "années puisqu'elle s'est signalée en
Amérique, en Autriche et en Allemagne
dès 1873, a amené dans plusieurs pays et
notamment chez nous une recrudescence
des idées protectionnistes. On entend
toutes sortes de docteurs préconiser comme
un remède souverain le relèvement des
tarifs de douane. Il ne manque même pas
d'esprits paradoxaux qui, dans les conver-
sations et dans les articles de journaux,
parlent de ressusciter contre l'Angleterre
une sorte de blocus continental. Ce blo-
cus une fois rétabli, si tant est qu'uneen-
treprise aussi singulière ait quelque chance
d'aboutir et de se maintenir, la prospérité,
paraît-il, reviendrait dans le monde entier
comme par enchantement. Les fabriques
deviendraient plus actives, d'autres usines
se construiraient, les prix s'élèveraient et
procureraient aux industriels et aux com-
merçans de plus importans bénéfices. Ce
serait le retour de l'âge d'or. Beaucoup de
personnes crédules se bercent de ce rêve
en France, en Italie, en Allemagne, en
Autriche, en Russie; quelques unes même
en Angleterre montrent du penchant pour
des rêveries analogues.
Nous ne sachions pas de vision qui soit
plus déraisonnable et que la moindre ré-
flexion ait plus de facilité à dissiper.
Néanmoins, elle a de mauvais effets elle
engourdit, elle pousse à la somnolence,
elle prépare aux fausses mesures. C'est
grâce à elle que depuis deux ou trois ans
l'Europe entière se trouve, au point de
vue économique, dans un état provisoire,
que les traités de commerce ne sont pas
renouvelés, que quelques pays ont même
déjà commencé à user vis-à-vis les uns
des autres de représailles douanières
l'Espagne et la France il y a un an, l'Ita-
lie et la France il y a six mois. Cette in-
certitude sur le régime économique qui
nous régira à l'avenir est elle-même une
des grandes causes de la crise actuelle;
elle éteint tout esprit d'entreprise, elle
ne permet pas les affaires de longue ha-
leine.
Quels pourraient être les bienfaits du
retour au système protectionniste, ou plu-
tôt de l'aggravation du régime protecteur,
car le libre-échange n'existe ni sur le
continent européen ni sur le continent
américain ce n'est que par une véritable
corruption de mots qu'on peut décorer
du nom de libre-échange un régime où
tous les produits manufacturés étrangers
sont grevés de droits variant entre un
minimum de 8 0/0 et un maximum de
40 0/0?
Tout d'abord on nous accordera bien
que, s'il doit y avoir en Europe une modi-
fication au système économique existant,
cette modification ne se produira pas dans
un pays isolément. Croire que la France
pourrait relever ses droits de douane sans
que l'Allemagne, l'Autriche, la Russie,
l'Espagne, la Suisse en fissent autant,
sans que ce fût aussi une tentation pour
tous les pays neufs comme les Etats de
l'Amérique du Sud et les colonies anglai-
ses d'entrer dans la même voie, entre-
tenir de semblables illusions, ce serait
avoir la tête bien légère ou prendre à son
insu ses désirs pour des réalités.
La question du libre-échange et de la
protection se pose dans le monde entier,
à la même heure, alors que tous les pays
sont devenus libres d'engagemens réci-
proques il est évident qu'elle se résou-
dra partout ou presque partout dans le
même sens. Il y a, dans les affaires de ce
genre, un effet d'entraînement. De même
qu'il y a bientôt vingt ans, Cobden et
M. Michel Chevalier, par la conclusion du
premier traité de commerce, firent entrer
tous les Etats de l'Europe dans une voie
économique nouvelle où nous avons la
ferme espérance qu'ils persévéreront, de
même on doit se dire aujourd'hui que pi
la France, par exemple, ou l'Allemagne
relève ses droits de douane, tous les
autres pays en feront autant.
Nous insistons sur ce point parce qu'il
a la plus grande importance. Il serait
trop commode à nos protectionnistes de
faire croire au pays qu'on peut augmen-
ter la protection pour les filés de coton
français sans qu'il en résultât aucune
conséquence fâcheuse pour toutes nos
industries d'exportation. Il est si vrai que
la question sera résolue dans un sens
analogue par toutes les nations civilisées
qu'en ce moment-ci, dans tous les pays du
monde, les protectionnistes constituent
des ligues dont chacune invoque les pré-
tendus projets réactionnaires du pays
voisin pour pousser son gouvernement
à l'adoption de hauts tarifs.
Nous allons peut-être étonner quelques
personnes, on nous accusera peut-être
de paradoxe et de pessimisme; mais nous
n'hésitons pas à dire que si la politique
protectionniste prévalait sur le continent
européen et dans les deux Amériques, il >
est presque certain que prochainement
l'Angleterre elle-même serait amenée à
rétablir des droits de douane qu'elle a
depuis longtemps supprimés, qu'il lui
faudrait céder à la clameur populaire,
hausser les tarifs sur les soieries, sur les
vins, et même rétablir des taxes sur les
objets de consommation générale comme
le bétail et le blé. Les lettres assez nom-
breuses que publie le Times depuis quel-
ques mois sur ce sujet et dans ce sens ne
laissent aucun doute qu'il en serait ainsi.
La question du régime des douanes
n'est donc pas une mince question, une
question purement nationale; c'est une
des plus vastes, une des plus graves qui
s'agitent dans le monde. 11 ne s'agit pas
de savoir si tel pays en particulier, la
France par exemple, relèvera passagère-
ment et modérément ses tarifs qui sont
d'ailleurs déjà exagérés, il s'agit de sa-
voir si toutes les nations du monde vont
revenir simultanément à la politique d'i-
solement commercial et recourir vis-à-vis
les unes des autres à des représailles doua-
nières.
Si cette politique de réaction doit pré-
valoir, nous nous demandons quel béné-
fice en tirerait la France. Qui y gagnerait
chez nous? Ce ne sont assurément pas les
consommateurs, puisque cette politique a
non seulement pour effet, mais même pour
objet avoué de faire hausser les prix dans
le pays. Seraient-ce les producteurs? Mais
nous exportons pour 2 milliards d'objets
fabriqués et nous n'en importons que
pour 450 millions. Certes, il se pourrait
que les producteurs des objets nationaux
auxquels ces 450 millions d'articles fabri-
qués étrangers font concurrence fissent des
bénéfices plus importans sous le nouveau
régime; mais il est non moins certain, il
est plus certain même que les producteurs
des 2 milliards d'objets fabriquésquenous
exportons éprouveraient des pertes infi-
niment plus importantes par l'élévation
des droits dans les pays qui leur servent
actuellement de débouchés peut-être
même par la fermeture entière ou par-
tielle de plusieurs de ces marchés étran-
gers. Le calcul à faire est bien simple:
supposez que les droits nouveaux suppri-
ment complétement l'importation des ob-
jets fabriqués étrangers, le travail natio-
nal s'accroîtrait de 450 millions; mais,
d'autre part, comme l'élévation de droits
qui serait établie simultanément dans les i
autres pays supprimerait complétement,
par hypothèse, nos exportations d'objets `,
fabriqués, le travail national y perdrait
2 milliards faites la soustraction, il res-
terait 1 milliard I5B0 millions de perte
pour le travail national. Cela s'appelle de
l'arithmétique élémentaire à la portée de
chacun.
On nous dira peut-être que cette hypo-
thèse est exagérée à coup sûr, elle l'est.
Mais, ce qui n'est pas exagéré, c'est que
l'élévation des tarifs qui se ferait au même
moment, ou à peu près au même moment
dans tous les pays, réduirait nos exporta-
tions d'objets fabriqués dans une propor-
tion au moins égale à la réduction des im-
portations en France de produits manu-
facturés étrangers or, comme les pre-
miers sont quadruples des seconds, 1
perte pour le travail national français se-
rait toujours quadruple du gain.
En examinant les choses de près, on voit
même que la France est la nation la plus
mal placée pour faire une expérience
aussi hasardeuse car enfin, qu'importe
la France? Des matières premières ou des
objets alimentaires, c'est-à-dire précisé-
ment les denrées dont la taxation est le
plus difficile, a le plus d'inconvéniens.
Qu'exporte, au contraire, la France? En
général, des objets de luxe ou de demi-
luxe. Certes, elle a aussi une exportation
d'autre nature; mais ce sont les articles
de quelque élégance qui prévalent, c'est-
à-dire précisément les objets qu'il est le
plus facile de soumettre à de très hauts
droits sans un détriment notable. Il ré-
sulte de ces faits que la France est beau-
coup plus exposée qu'un autre pays à des
représailles de douanes qu'elle les sen-
tirait plus vivement, qu'elle en serait plus
profondément atteinte.
Néanmoins, ce n'est pas pour la France
seulement que nous parlons, c'est pour
toute l'Europe. L'élévation des droits de.
douane en Allemagne ou en Suisse sera
défavorable à ces pays. Elle n'amènera
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