Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-12
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Description : 12 novembre 1878 12 novembre 1878
Description : 1878/11/12. 1878/11/12.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
.ËDITIpN.'DE'PARÏS. ;i;
JMR~fAL BES BEBATS
POUTÏ~HES Eî HÎÏERAtRES
mM~~mE
.i~ ~78
'AË'O~Ë'
ehBe!g!que,enItaH6,
dans le Luxembourg, en Tùfquie,
Suisse, en Syrie, en Roumajue et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une vaieur payable à Paris on de
mandats-poste,.soit internationaux, soit&ançais,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous lés autres pays, `
t)&r renvoi d'une valeur payable~ Paris..
mmi~MEmE
ON S'ABONNE'
?6 deit Ptêtres-SMnt-GermAin-l'AuxetMïâ, H.
E.PBitxmEtL'AtM'KMEaaEX'a!
Troismois. Sixmois. Un an.
rans. ~8fr. 3Bfr. 72 fr.
Départemens 20 fr. 40 fr. 80 &
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leitie, dans les kiosques et dans lea~MMiQthé-
ques de gares de chemins de fer belges.
~es annonces sont reçues"
chez MM. F&ttchey, tL&Mte et C',
8,placedela Bourse,
etaubureauduJK~tJRMAtL}
elles doiYent toujours être àgrëees par laredaction.
PAMS \~=,
MJiSDI li NOVEMBRE
'L'Exposition universel!e de 1878 est
close .depuis hier soir, et on peut dire
aujourd'hui avec assurance que la France
a le droit d'être nère de ce grand succès
pacifique. Depuis son premier jusqu'à son
dernier jour rien n'est venu diminuer son
éclat, et aucun incident ne s'est produit
qui pût faire craindre qu'elle ne s'achevât
pas dans des conditions aussi favo-
rables qu'elle s'était ouverte. Lorsqn'a-
près les élections générales de 1876
et la formation du premier cabinet
républicain. la publication d'un décret
rendu sur la proposition de M. Dufaure,
président du conseil, et de M. Teisserenc
de Bort, ministre da commerce, fit con-
naître que le gouvernement de la Répu-
blique, confiant dans sa force et dans sa
stabilité~ conviait toutes les nations aux
luttes pacinques de l'industrie et voulait
montrer au monde entier ce que les et-
forts patiens et ëcergiques d'une nation j
courageuse et sage peuvent faire en sept
ans pour la résurrection de sa richesse et
de sa puissance, quelques esprits sincères
et animés des meilleures intentions trou-
vèrent quelque peu audacieuse l'initiative
du gouvernement. Mais, comme l'honneur
national était engagé, ils n'hésitèrent pas
à donner tout leur concours le plus dé-
voué à l'oeuvre commencée, et leur bonne
volonté ne lui fit jamais défaut. D'autres
au contraire, dès le premier moment se
déclarèrent les ennemis acharnés et irré-
conciliables de l'Exposition universelle;
ils -ne cessèrent d'en prédire l'insuccès,
ils nrent les derniers eSorts pour entra-
ver ses progrès, et sans relâche ils pour-
suivirent leur travail de dénigrement et de
calomnie. Ce manque de patriotisme a
été remarqué surtout chez les bonapar-
tistes. Mais il faut bien, hélas! constater
qu'ils n'ont pas été seuls à agir ainsi.
Puis vint le 16 mai et la crise de six mois
qui a suivi la dissolution de la Chambre
des Députés. On peut bien croire que cette
période douloureuse n'a pas été plus fa-
vorable a l'Exposition universelle qu'aux
autres intérêts du pays. Cependant les
hommes de cœur et de talent que le
ministère républicain avait chargés de la
direction des travaux ne désespérèrent
pas. Ils sont restés imperturbablement à
leur poste d'honneur, et au milieu de
traverses sans nombre ils sont arrivés
à recevoir au jour Gxé les nobles hôtes
qui avaient accepté l'invitation de la
France. Ce qu'a été au point de vue ar-
tistique et industriel l'Exposition de 1878,
nos lecteurs le savent. L'art contempo-
rain a soutenu sans trop de désavantage
une comparaison écrasante avec les tré-
sors de l'art ancien réunis au palais du
Trocadéro. L'industrie a montré quels
progrès elle a accomplis depuis l'Exposi-
tion de 1867, surtout dans les arts méca-
niques. Et, au milieu de ce concours de
tous les peuples, notre pays a hautement
gardé le rang qui lui était acquis avant les
malheurs qui l'ont si cruellement frappé.
Par ce côté déjà, l'Exposition universelle
de 1878 est un des faits considérables de
notre histoire contemporaine mais bien
autrement importante pour !ë rétablisse-
ment de notre prestige a été cette visite du
monde entier à Paris pendant les six mois
qui viennent de s'écouler. Depuis les mem-
bres des familles royales qui, aux côtés du
Président de la république, ont assisté &
l'ouverture et à la clôture de l'Exposition,
FEMMM ci! mm m ïms
.{CUl2NO~TEM6REi878.
R'E'VEE MUSICALE.
F~ ~déeMéreaux(t).–Z~~MKM~ce7~
par À. Marmontel, professeur au Con-
servatoire (2). Nouvelle Me~o~e de
~Ko, par Ernest Bischoff (3). Z'
~K c~~OMM / V~Kc, d'Hector Berlioz, pour piano à
quatre mains (4). J~~e de ~e$'MM~,
de M. Camille Saint-Saëcs (S).
Pièces composées par les plus célèbres
clavecinistes flamands, retrouvées' et
collectionnées par le chevalier Van Ele-
wyck (6).
La veuve d'Amédée Méreaux vient de
réu-nir en un volume, sous le titre de
Fa~ littéraires et NMMMa&M, une sé-
rie d'articles pages ~'histoire, critique,
portraits d'artistes et discours acadé-
mique?, dus à la plume de son mari
qui était à la fois un musicien de ta-
lent et un judicieux écrivain. Il a
habité Rouen pendant la plus grande
partie de son existence, a tenu le sceptre
de la. critique musicale (c'est ainsi
(<) Un ~oL Calmann L6vy. éditeur, Paris.
(2) Un vol. HeDgel et ûls, éditeurs, Paris.
(3) O'KeUy, éditeur, Paris.
(4) Brandus et C', éditeurs, Paris.
(B) Burand, Schœaewerk et C'. éditeurs, Pans.
(6) Schott frères, éditeurs, Bruxelles.
jusqu'aux plus modestes visiteurs, il n'est
peirsehne qui n'ait été frappé du bon or-
'nre qui régnait dans la cité, de l'esprit de
Cordialité sympathique de sa population,
en même temps que de son admirable
entrain et de la spontanéité de son génie
dans l'organisation des fêtes nationales,
et. par-dessus tout, de son amour pas-
sionné pour le travail. Aussi, bien des
préventions injustes ont-elles été détruites,
bien des calomnies sont-elles tombées de-
vant cet admirable spectacle de la ré-
union de tant de merveiUes dans la capi-
tale calme et heureuse de la France qui a
le droit d'avoir confiance dans l'avenir et
~e songe à reconquérir son influence
dans le monde que pour maintenir la paix.
Un succès si complet doit nécessaire-
ment donner une force nouvelle aux in-
stitutions républicaines, et il n'est pas
douteux qu'elles n'en bénéficient dans de
liargès proportions c'est donc un de-
voir pour nous de dire hautement .que
tous ceux qui M sont dévoué:; pendant
trois ans à la réussite de cette œuvre gi-
gantesque ont bien mérité du pays.
Les journaux anglais parus ce matin se
montrent entièrement satisfaits du discours
de lord Beaconsfield, a l'exception cepen-
dant du 2?a~ A~K'-y. L'appréciation du ~"z-
~ lée « De la fermeté en ce qui concerne
N l'exécution du traité de Berlin, de la
» modération dans notre politique asia-
a tique, tels doivent être les premiers
» principes de l'Angleterre. II y a, dans
ces lignes du journal de la Cité, l'indica-
tion d'un revirement assez complet de
l'opinion publique en Angleterre relative-
ment à la question ds l'Afghanistan. Il y
a quelques jours, presque personne à
Londres ne croyait a la possibilité
d'une solution pacifique. Il paraît en
~tre autrement aujourd'hui. Le cabinet
anglais, d'ailleurs, n'a jamais été, comme
on sait, pour une action immédiate, et
il a déjà. retenu à deux reprises l'ardeur
belliqueuse de lord Lytton. D'autre part,
les dépêches de Simla, quoique toujours
contradictoires, font cependant compren-
dre qu'un arrangement amiable devient
de plus en plus probable, et que Sheere-
Ali n'a plus que peu de confiance dans la
possibilité d'uu succès contre l'armée
anglaise.
Les Délégations des deux Parlemens dé
la monarchie austro-hongroise qui se ré-
unissent cette année à Pesth ont été re-
çues Tiior par l'empereur François-Joseph.
Il ne semble point y avoir de déclarations
de quelque importance dans la réponse de
l'empereur à l'allocution des présidons
des Délégations. Il s'est félicité de ce
que le Congrès de Berlin avait conjnré le
danger d'une guerre européenne, et il a
afûrmé la volonté de son gouvernement
de vei'ier à l'exécution de ce traité; il a
regretté que l'occupation de la Bosnie et
de l'Herzégovine n'ait 'pu être opérée
apr~s une entente amiable avec la Tur-
quie enfin il a promis que tout le possi-
ble serait fait pour diminuer les sacrifices
financiers que cette occupation impose à
la monarchie, jusqu'au moment où les
dépenses d'administration de ces deux
provinces pourront être couvertes par
leurs ressources propres.
~LaCo~~oa~Kc~o~~ de Vienne se
diten mesure d'affirmer que laNotedu gou-
vernement français, déjà signalée par plu-
sieurs dépêches, proposant une démarche
collective des puissances en faveur de la
qu'on dit en province) dans le .7de jSoM~M, a été membre de l'Acadé-
mie de Rouen et est. mort à. Rouen.
Et pourtant Amédée Méreaux n'était
pas de Rouen. Il ét&!t né à Paris le
18 septembre 1802. M. le professeur
Marmontel nous raconte, dans une No-
tice biographique placée en tête du
volume, toutes les particularités qui
se rattachent à la carrière si bien rem-
plie et si honorable de son regretté
confrère. Je dis confrère, car Amé-
dée Méreaux é'.ait avant tout un pia-
niste des plus distingués c'est par des
succès de virtuose qu'il avait commencé
il y renonça ensuite pour entrer dans le
professorat. Son père, organiste de l'Ora-
toire, lui avait appris les premiers princi-
pes du piano démenti, pendant son séjour
à Paris, lui donna des conseils; Reicha lui
enseigna, l'harmonie et la composition.
Les relations de M. Marmontel avec Amé-
dée Méreaux datent de 1832. A cette
époque, au retour d'excursions en Bel-
gique, puis en Angleterre où il nt 't
deux saisons de concert avec M" Mali-
bran et Damoreau, le jeune virtuose se
lia aussi avec Chopin et partagea en
plus d'une occasion les succès du grand
artiste. « Son jeu, brillant et très correct,
nous dit son biographe, tenait plus de
l'école allemande que de l'école fran-
çaise. Méreaux, classique pur, ne fai-
sait pas cortége aux romantiques, dont
Liszt était déjà le prophète. a
Les débuts d'Amédée Méreaux furent
patronnés par d'illustres amitiés de col-
lège. Son camarade du lycée Charlemagne,
le savant archéologue Charles Lenor-
mant, lui ût obtenir le titre honorifique
de professeur de musique du duc de Bor-
deaux M" Récamierfut aussi au nombre
de ses élèves. La révolution de 1830 sur-
j&rèce, a été remise au cabinet de Vienne.
P'unautrecôté, le~MM~ annonce quedans
les cercles officieux de Constantinople on
croit!e gouvernement turc dispose à con-
clure un arrangement avec la Grèce, si cette
puissance veut accepter une simple rec-
tification de frontières, au lieu de la ligne
de démarcation indiquée par le Congrès
de Berlin. Il y a certainement une
large distance de l'une à l'autre proposi-
tion, mais il n'en faut pas moins signaler
cette disposition d'esprit assez nouvelle
chez les hommes d'Etat ottomans.
Nous avons publié hier une dépêche de
Beyrouth qui annonce la un du désaccord
f~ui s'était élevé entre le gouverneurgénéral
du Liban, Rustem Pacha, et le haut clergé
catholique grâce à l'intervention du
consul de France à Beyrouth. L'évê-
que Bistani, qui avait été exilé, a été
autorisé à rentrer dans le Liban.. Un
autre conflit reste pendant entre le gou-
verneur de Ta.montagne et ses admi-
nistrés, et il est même la cause première
de celui qui vient de prendre fin. Ainsi
que nous l'avons déjà exposé en lui res-
tituant son véritable caractère, ce conflit
a pris naissance dans les plaintes formu-
lées par les Libanais contre leur gouver-
neur qu'ils accusaient d'avoir violé
la Constitution que l'Europe leur a oc-
ti'oyée en 18Gt, et dont notre ministre des
affaires étrangères a si énergiquement
pris la défense avant le Congrès de Ber-
iin et dans la correspondance diplo-
matique échangée avec le cabinet de
Londres au sujet de l'Egypte et de la
Syrie. Lès Libanais adressèrent à cette
occasion des pétitions aux puissances,
et en particulier au gouvernement fran-
çais. Ils demandaient alors et ils n'ont
cessé de demander depuis ce moment
qu'une enquête fut faite qui prou-
verait la véracité de leurs affirmations.
Le rappel de l'évêque catholique ne met
pas fin, croyons-nous, au conflit qui a
existé entre Rustem Pacha et ses adminis-
trés bien avantl'incidentquia amené l'exil
de Mgr Bistani; il prépare plutôt les voies
à une solution plus complète de la ques-
tion. C'est le commencement de l'exécu-
tion des instructions données à M. Tricou,
notre consul général à Beyrouth, lorsqu'il
a récemment rejoint son poste.
BOURSE DE PARIS r
CtS seet
Comptant. 7S M.. ?S60.{<).
Fin cour. ?570. 7SMi2 ?S ?/
Amortissable.
Comptant. ~8SO. '7820.30.
Fi.acour.?840. 7~M.20.
.a t/s c/c
Comptann06..j.l06.i'
sa/a
Comptante i5.«2 10. SJ.
F)ncour.ll22:ll2la.io.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. H2fr.07 i/2. tl 80/0 turc. ~ff.OS, Hfr.,Ot,tomano ~873. 60 fr.
Hongrois 6 0/0. ?2S/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 269 tr. 37, 27t fr.~6.
Une dépêche de Coustantinople annonce
que Midha.t Pacha vient d'être nommé gou-
verneur de Syrie, en remplacement de Djev-
det Pacha.
vint; Mëreaux, dont la clientèle s'était
dispersée au premier soufSe de la tour-
meute politique, abandonna Paris. Quand
il y revint deux ans après, il s'y retrouva
dans un milieu tout nouveau pour lui, se
remit à voyager, et enfin, las de ses péré-
grinations à travers le monde, ayant soif
de tranquillité et de repos, il alla se fixer
à Rouen et y demeura jusqu'à la fin de sa
vie. Dans la patrie de Corneille et de
Boïeldieu, le musicien-littérateur sut se
créer, par son talent et pon caractère, de
nombreuses sympathies et de solides af-
fections. Personne, dans les questions
d'art, n'était plus écouté que lui personne
n'avait une autorité égale à la sienne. Les
amis qu'il avait laissés à Paris le suivi-
rent toujours avec le plus vif intérêt dans
toutes les phases de sa carrière, et le bruit
de sa renommée trouva en toute occasion
un écho sympathique dans le monde pa-
risien.
Comme compositeur, Méreaux a attaché
son nom à des œuvres très estimées, de
styles et de caractères différens deux
Messes solennelles, dont l'une fut exécu-
tée à Paris en 1866, au bénéfice de l'As-
sociation des artistes musiciens, des can-
tates, un trio, un quatuor, plusieurs
concertos, des chœurs pour l'orphéon,
plusieurs thèmes variés, des polonaises,
des fantaisies, une belle sonate élégiaque,
enfin les grandes études de piano, « œuvre
considérable que l'on peut placer comme
importance et valeur musicale à côté du
M. Marmontel, à qui j'emprunte cette
énumération, y ajoute un paragraphe spé-
cial pour la publication des C~K~CMK.
« monument d'archéologie musicale
élevé au grand art et d'un intérêt de
premier ordre, qui comprend les claveci-
nistesde 1637 à 1790.M Frescobaîdi, Purcel!,
Les alarmistes et les faux bonshommes
de la politique affectent de redouter l'ins-
tant où le parti républicain deviendra le
maître incontesté du gouvernement et
perdra le salutaire contrôle de la majorité
réactionnaire du Sénat. Ils nous prédisent
tous les ahus et tous les excès dans
lesquels tombent par une pente irré-
sistible les pouvoirs sans frein, et c'est
dans l'intérêt général bien plus que dans
leur intérêt particulier qu'ils veulent lais-
ser dans le Sénat une petite garnison des-
tinée au rôle de gendarmerie. C'est leur
feule manière d'entendre l'harmonie des
pouvoirs et le jeu régulier des insti-
tutions ils ne se comprennent qu'à
l'état d'obstacles c'est leur mission,
c'est leur rôle, c'est leur nature et leur
tempérament. Les plus rétors et les plus
experts, ceux qui sont convaincus qu'ils
ont été créés et mis au monde pour être
a~afMres, qui ont la nostalgie de l'ad-
ministration et de l'émargement, !ës hauts
fonctionnaires de droit divin, en un mot
les constitutionnels, se préparent & célé-
brer le deuil prochain de leur influence
en la portant une dernière fois sur les
candidatures d'ennemis déclarés de la ré-
publique. Des hommes comme M. de Mon-
talivet, M. André, le général Gresley, sont,
à ce qu'il paraît, dangereux pour la reli-
gion, la famille et la propriété, et l'ordre
social sera sauvé avec un ancien procu-
reur général de l'empire, avec M. d'Haus-
sonvi[te nouvelle manière, et le fort-en-
voix M. Baragnon.
Nous contemplerions ce spectacle avec
uue certaine tristesse si les constitution-
nels ne nous l'avaient pas déjà donné plu-
sieurs fois. Mais nous savons maintenant
qu'ils sont prêts à passer sous toutes les
fourches caudines, et rien ne nous éton-
nera plus de leur part. Voilà, nous ne
dirons pas un parti, mais un groupe, et
encore est-il composé d'autant de groupes
que d'individus, qui avait eu pendant vingt-
cinq ans une spécialité, celle de haïr et de
combattre l'empire. C'était la principale
raison d'être des constitutionnels, leur dra-
peau, leur Syllabus, nous ajouterons leur
honneur. Qui nous eût dit que nous les
verrions un jour apporter leur appoint à
des candidatures bonapartistesPIlyadéci-
dêment, dans ce petit monde circonscrit et
sentant le renfermé, il y a un esprit cha-
grin, maussade, mécontent, qui en est le
seul air ambiant. Le premier Empire avait
ses grognards, nous avons nos grognons
c'est moins poétique et moins populaire.
Ce qui nous étonne, c'est que ces mes-
sieurs manquent d'adresse, ce qui n'est
pas leur coutume. Car rien n'est plus
maladroit que ce qu'ils [ont en ce mo-
ment i!s brûlent, nous ne dirons pas
leurs vaisseaux, mais leurs petits bateaux,
tout ce qu'Us avaient. Quand même ils
arriveraient à renforcer de trois voix 1&
coalition royaliste et bonapartiste, les
élections de janvier souffleront sur ce
château de cartes, et les constitutionnels
auront perdu la dernière occasion de ren-
trer dans les rangs de la nation.
Il faut en prendre son parti dans deux
mois la république régnera et gouvernera.
Les cris d'alarme dont nous parlions tout
à l'heure ne produisent aucun effet sur
nous, ni sur le pays. Nous sommes con-
vaincus, au contraire, que la république
sera sage et modérée en raison même de sa
sécurité. Ce sont les pouvoirs mal assurés
et toujours menacés qui sont portés
ou entraînés à la vioience. La con-
science de la force donne aussi le sen
Couperin, Sébastien et Emmanuel Bach,
Haendel, Scarlati, Rameau, démenti,
Haydn, Mozart, Dussek, Cramer .ngureut
dans cette galerie; ils y ont leur portrait.
Amédëe Méreaux critique a toujours
parlé avec beaucoup de compétence des
choses de la. musique et n'a jamais fait
de mal à personne. Il y avait en lui un
fonds de bienveillance inépuisable, et, bien
que classique par éducation et par goût,
il est un des rares écrivains qui aient
rendu au génie du grand novateur de ce
siècle un hommage enthousiate et plein
de sincérité. Je n'ai pas besoin de dire
que le chapitre consacré à Berlioz dans
le livre d'Amédée Méreaux m'a particuliè-
rement intéressé, bien qu'il ne m'ait rien
appris de nouveau sur l'œuvre et la vie de
l'iliustre maître. L'auteur de ~a~M~oM
de j~MM~, de jBo~o et .T~M~, de ~<:KC6
~M C~'M~ et des JZ~'o~M, se trouve placé
entre Rossini et Cherubini. Puis viennent
les « portraits ') d'Auber, Hérold, Labarre,
Bériot, Moschelès, Thalberg, Stamaty et
du chevalier Sigismond Neukomm, K le
H dernier élève de la grande école de
s Haydn dont il fut le disciple fidèle, le
n fervent apôtre et l'incontestable proga-
a gateur. Le chevalier Sigismond Neu-
H komm, par la pureté classique de son
a style qui ne se démentit jamais, était la
H personnification d'un constant ensei-
o gnement de cette école, modèle d'in-
H vention mélodique, d'abondance con-
a tenue, d'art parfait et de génie exquis. »
Deux autres '< portraits a, ceux de Pon-
chard et de M" Cinti-Damoreau, complè-
tent la collection. Il faut une grande ha-
bileté de crayon pour esquisser des phy-
sionomies si différentes, une grande sou-
plesse de plume et une forte dose d'éclec-
tisme pour leur prêter à chacune des mé-
rites particuliers. La pYupart de ces no-
timent de la responsabilité, et nous di-
rons que nous en avons la preuve éclatante
dans la conduite que tiennent aujour-
d'hui même les républicains.
Il est certain que les trois candidats
qu'ils ont adoptés ne leur appartiennent
pas et n'ont jamais été des leurs; ce sont
pour eux des nouveaux, et assurément
ce sont des conservateurs. Et cependant
il n'y a pas eu d'hésitation de la part des ré-
publicains de la veille pour accepter ces ré-
publicains dalendemain. Pourquoi ? Parce
que la république est désormais assurée de
sa sécurité, parce qu'elle n'a plus besoin
d'être à l'état militant et toujours sur les
armes, parce qu'étant devenue gouverne-
ment elle doit devenir gouvernementale
et ouvrir les portes à tous ceux qui veu-
lent entrer sincèrement et honnêtement
dans la constitution nouvelle du pays.
Quand nous nous reportons & cinq bu six
ans en arrière et que nous nous rappelons
Ih trop fameuse élection où M. de Rémusat
fut exclu par le parti républicain, nous
pouvons mesurer le terrain parcouru. Cer-
tes les républicains commirent ce jour-là
une grande faute, car frapper d'ostra-
cisme un homme dont la sincérité était si
incontestée, c'était frapper dans sa per-
sonne toute une classe dont, par sa situa-
tion, ses antécédens, ses lumières, ses ser-
vices, sa renommée, il était un des plus il-
lustres comme un des plus aimables repré-
sentans. Ce qu'était alors M. de Rémusat,
M. de Montalivet l'est aujourd'hui, et
nous voyons le vieil ami du roi Louis-
Philippe respecté et adopté par les répu-
blicains. C'est que la république est désor-
mais fondée et assise, c'est qu'elle n'a plus
besoin d'être exclusive, c'est qu'étant le
gouvernement il faut qu'elle gouverne
impartialement tous les sujets de la Con-
stitution et des lois. Trois voix hostiles
de plus dans un Sénat dont la majorité
sera changée bien autrement dans deux
mois ne modifieront pas le cours invin-
cible des événemens.
JoëN LEMOINNE.
On est généralement d'accord, à Lon-
dres comme à Paris, pour attacher une
importance toute particulière à l'émission
du nouvel emprunt égyptien dont la mai-
son Rothschild s'est chargée. On a raison.
L'emprunt en lui-même semble n'intéres-
ser que ceux qui y prendront part, et une
juste déSance.veut que personne ne se
mette à prophétiser dès à présent que,
grâce à un si puissant secours, l'ordre est
rétabli pour jamais dans les finances de
l'Egypte; mais cette affaire sort du com-
mun, elle a une portée politique plus
grande que le premier aspect ne l'indi-
que. L'opération de MM. de Rothschild
n'est pas une opération de nuances
comme il peut s'en traiter tous les jours;
c'est un gage de paix pour l'Europe, et
d'abord pour nous; c'est presque l'équiva-
lent. de la conclusion d'une alliance entre
la France et l'Angleterre. On ne l'a peut-
être pas assez fait remarquer.
Les événemens dont l'Orient vient d'être
si malencontreusement le théâtre ont semé
dans le monde des inquiétudes que ne
saurait dissiper même la plus prompte et
la plus paisible exécution du traité de
Berlin. Rien ne pouvait mieux en avoir
raison qu'une preuve publique de la sin-
cérité des rapports que l'Angleterre et la
France sont décidées à entretenir entre
elles, et de l'entente parfaite de leurs deux
politiques, qui n'en font plus. qu'une, sur
le terrain où elles étaient le plus exposées
tic~s biographiques, d'ailleurs, me parais-
sent avoir été écrites au lendemain de la
mort de ceux qui les ont inspirées. Elles
tiennent, par conséquent, beaucoup de
l'oraison funèbre, et M. Amédée Méreaux
n'a fait que suivre l'usage en s'approchant
de ces tombes à peine fermées, les mains
pleines de fleurs.
Il y a de fort bonnes choses à lire et à
retenir dans l'MM~ë de ~e~ partie du livre de M. Amédée Méreaux
de l'érudition, une certaine verve anecdo-
tique et une grande sûreté de jugement
dans le chapitre intitulé F~e~ ~MM-
culièrement apprécier, c'est dans les
discours prononcés à l'Académie des
Belles-Lettres Sciences et Arts de
Rouen, à laquelle Amédée Méreaux appar-
tenait par sa double qualité de littérateur
et de musicien. Ce titre d'académicien de
province fait sourire quelquefois. Il a été
porté cependantpar des poètes d'un certain
mérite. M*"° du Bocage, l'auteur de la tra-
gédie des ~.?Me~oM~, la muse rouennaise
à qui l'on avait donné pour devise
Fe/MM,l'Académie de Rouen. Voltaire, qu'elle
était venue visiter à Ferney, lui mit sur
la tête une couronne de laurier, en disant
que « c'était le seul ornement qui man-
» quàt à sa coiffure. »
Le laurier académique eût-il manqué à
la gloire d'Amédée Méreaux, cet homme
de cœur, cet artiste si estimé n'en aurait
pas moins laissé la réputation d'un savant
critique et d'un excellent musicien.
M. Marmontel, qui a écrit la préface du
livre d'Amédée Méreaux, vient de publier,
lui aussi, un volume qui s'adresse aux
musiciens, mais plus spécialement aux
pianistes. Et comme les pianistes forment
par la force des choses à voir leurs inté-
rêts se contrarier.
Nous avons des souvenirs et des tradi-
tions à préserver de toute atteinte dans le
Liban et dans les Saints-Lieux inais oh
peut bien dire, sans les vouloir déprécier
te moins du monde, que ce sont là des
traditions et des souvenirs plutôt revêtus
d'une ancienne couleur de poésie que re-
nouvelés par la métamorphose des siècles.
Nos intérêts de l'Egypte ne sont pas moins
respectables par leur antiquité,–car avant
d'aller combattre avec le général Bonà-
parte aux Pyramides nous avions répandu
notre sang, avec saint Louis, derrière les
barricades de la Mansôuràh, mais ils
sont demeurés plus vivans que d'autres
dans notre épopée orientale, grâce au ra-
jeunissement que'communiquent a tout
Ge qu'ils touchent les arts et les sciences
d'&ujourd'nùi.
Le canal dé Suez est l'une denos gloires
comme Instr~meui, de la uivitloot.ttuu uni- rv
verseUè, mais c'est aussi une entreprise
industrielle dont nous avons le droit de ne
pas vouloir qu'on nous dispute, et encore
moins qu'on nous enlève les avantages.
Nos capitaux ne se sont pas bornés à
creuser ce grand chemin de la marine et
du commerce entre l'Europe et l'Asie ils
se sont répandus au large dans la vallée
du Nil, et notre devoir est de ne pas les
y laisser dépérir. Autant de raisons pour
qu'il ne nous fût pas permis de régarder
sans inquiétude les menaces d'un con-
flit de nos revendications les plus lé-
gitimes avec le besoin impérieux que
les Anglais allaient sentir dans le
trouble des événemens, d'assurer leur
route militaire de l'Inde. Heureusement
que, dans cette querelle qu'elles n'ont
ouverte ni l'une ni l'autre, la France et
l'Angleterre avaient plus de motifs pour
s'unir que pour se combattre, et l'intérêt
supérieur de la civilisation générale et de
la paix du monde a dicté les résolutions
auxquelles elles se sont arrêtées. Lorsque
les deux grandes puissances de l'Occident
marchent d'accord, il est bien difficile
d'empêcher que leur entente ne règle pas
l'agitation la plus inquiétante; et de s'être
si vite et si complètement entendues sur la
question de l'Egypte, c'est pour chacune
d'elles une victoire dont le profit appar-
tiendra à tous les peuples.
La dépêche du 7 août dernier, adres-
sée par M. le marquis de Salisbury
à lord Lyons a déjà fait connaître
quel prix mettent les Anglais à ce que
nous n'ayons à nous plaindre d'eux en y
aucune circonstance. « Le gouvernement
de la reine, y est-il dit, a toujours eu le
a désir sincère d'agir cordialement avec
a la France,, afin d'assurer le développe- 1
H ment des ressources de l'Egypte. La
a tâche considérable que la diplomatie
H européenne y poursuit, soit dans l'ordre
M économique, soit dans l'ordre humani-
a taire, intéresse à un degré égal l'Angle-
a terre et la France. » Il n'était donc pas
possible qu'elles y cherchassent les diffi-
cultés, ni, s'H s'en présentait, qu'elles ne
s'empressassent point de les faire dispa-
raître. Désireuses de travailler ensemble à
l'apaisement des compétitions dynastiques
et de maintenir en la consolidant l'autorité
du khédive sous ]a suzeraineté de la
Porte-Ottomane, elles ont souhaité et
poursuivent avec une égale énergie la
réalisation des réformes a qui seules peu-
? vent sauver le peuple égyptien de la
a misère a,–telles sont encore les expres-
sions de la lettre à lord Lyons, et tirer
ses finances des embarras où les ont con-
aujourd'hui une pléiade innombrable
M. Marmontel peut être certain que son
livre ne manquera pas de lecteurs.
La série de trente maîtres du piano
que nous donne aujourd'hui réminent
professeur n'est que la première par-
tie d'un ouvrage qui sera complété
plus tard. « Les noms des grands sym-
phonistes et compositeurs dramatiques
qui ont doté l'orgue, le clavecin, le piano,
de nombreux chefs-d'œuvre, et illustré
tout particulièrement la musique instru-
mentale B n'y sont pas. M. Marmontel les
garde pour une série intermédiaire et re-
viendra ensuite aux pianistes en s'occu-
pant « des virtuoses contemporains, des
compositeurs et des professeurs qui mé-
ritent une place spéciale mais importante
dans la galerie des musiciens célèbres. »
Voi!à de quoi rassurer bien des amours-
propres, de quoi éveiller aussi bien des
perplexités, bien des doutes serai-je ou
ne serai-je pas de la dernière série ?
Toute la question est là. Vous verrez que,
malgré son vif désir de satisfaire tout le
monde, M. Marmontel causera plus d'un
mécontentement, plus d'une déception.
Ces trente « silhouettes et médaillons »
dans lesquels l'auteur a mis « le meilleur
de sa pensée et de sa bonne foi s réprésen-
rues. Un nom a tout d'abord attiré mon
attention et ravivé en moi un triste
mais bien cher souvenir. Ce nom est ce-
lui de M"" Farrenc. M. Marmontel a bien
voulu rappeler les liens de parenté qui
m'unissaient à cette vaillante artiste, et
ce que je dois à son exemple et à
ses conseils. Ailleurs, la plume auto-
risée du biographe rend à la mémoire
de la savante musicienne un hom-
mage qui m'a d'autant plus touché
que je sais combien il est sincère et eom-
JMR~fAL BES BEBATS
POUTÏ~HES Eî HÎÏERAtRES
mM~~mE
.i~ ~78
'AË'O~Ë'
ehBe!g!que,enItaH6,
dans le Luxembourg, en Tùfquie,
Suisse, en Syrie, en Roumajue et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une vaieur payable à Paris on de
mandats-poste,.soit internationaux, soit&ançais,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous lés autres pays, `
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PAMS \~=,
MJiSDI li NOVEMBRE
'L'Exposition universel!e de 1878 est
close .depuis hier soir, et on peut dire
aujourd'hui avec assurance que la France
a le droit d'être nère de ce grand succès
pacifique. Depuis son premier jusqu'à son
dernier jour rien n'est venu diminuer son
éclat, et aucun incident ne s'est produit
qui pût faire craindre qu'elle ne s'achevât
pas dans des conditions aussi favo-
rables qu'elle s'était ouverte. Lorsqn'a-
près les élections générales de 1876
et la formation du premier cabinet
républicain. la publication d'un décret
rendu sur la proposition de M. Dufaure,
président du conseil, et de M. Teisserenc
de Bort, ministre da commerce, fit con-
naître que le gouvernement de la Répu-
blique, confiant dans sa force et dans sa
stabilité~ conviait toutes les nations aux
luttes pacinques de l'industrie et voulait
montrer au monde entier ce que les et-
forts patiens et ëcergiques d'une nation j
courageuse et sage peuvent faire en sept
ans pour la résurrection de sa richesse et
de sa puissance, quelques esprits sincères
et animés des meilleures intentions trou-
vèrent quelque peu audacieuse l'initiative
du gouvernement. Mais, comme l'honneur
national était engagé, ils n'hésitèrent pas
à donner tout leur concours le plus dé-
voué à l'oeuvre commencée, et leur bonne
volonté ne lui fit jamais défaut. D'autres
au contraire, dès le premier moment se
déclarèrent les ennemis acharnés et irré-
conciliables de l'Exposition universelle;
ils -ne cessèrent d'en prédire l'insuccès,
ils nrent les derniers eSorts pour entra-
ver ses progrès, et sans relâche ils pour-
suivirent leur travail de dénigrement et de
calomnie. Ce manque de patriotisme a
été remarqué surtout chez les bonapar-
tistes. Mais il faut bien, hélas! constater
qu'ils n'ont pas été seuls à agir ainsi.
Puis vint le 16 mai et la crise de six mois
qui a suivi la dissolution de la Chambre
des Députés. On peut bien croire que cette
période douloureuse n'a pas été plus fa-
vorable a l'Exposition universelle qu'aux
autres intérêts du pays. Cependant les
hommes de cœur et de talent que le
ministère républicain avait chargés de la
direction des travaux ne désespérèrent
pas. Ils sont restés imperturbablement à
leur poste d'honneur, et au milieu de
traverses sans nombre ils sont arrivés
à recevoir au jour Gxé les nobles hôtes
qui avaient accepté l'invitation de la
France. Ce qu'a été au point de vue ar-
tistique et industriel l'Exposition de 1878,
nos lecteurs le savent. L'art contempo-
rain a soutenu sans trop de désavantage
une comparaison écrasante avec les tré-
sors de l'art ancien réunis au palais du
Trocadéro. L'industrie a montré quels
progrès elle a accomplis depuis l'Exposi-
tion de 1867, surtout dans les arts méca-
niques. Et, au milieu de ce concours de
tous les peuples, notre pays a hautement
gardé le rang qui lui était acquis avant les
malheurs qui l'ont si cruellement frappé.
Par ce côté déjà, l'Exposition universelle
de 1878 est un des faits considérables de
notre histoire contemporaine mais bien
autrement importante pour !ë rétablisse-
ment de notre prestige a été cette visite du
monde entier à Paris pendant les six mois
qui viennent de s'écouler. Depuis les mem-
bres des familles royales qui, aux côtés du
Président de la république, ont assisté &
l'ouverture et à la clôture de l'Exposition,
FEMMM ci! mm m ïms
.{CUl2NO~TEM6REi878.
R'E'VEE MUSICALE.
F~ ~
par À. Marmontel, professeur au Con-
servatoire (2). Nouvelle Me~o~e de
~Ko, par Ernest Bischoff (3). Z'
~K c~~OMM /
quatre mains (4). J~~e de ~e$'MM~,
de M. Camille Saint-Saëcs (S).
Pièces composées par les plus célèbres
clavecinistes flamands, retrouvées' et
collectionnées par le chevalier Van Ele-
wyck (6).
La veuve d'Amédée Méreaux vient de
réu-nir en un volume, sous le titre de
Fa~ littéraires et NMMMa&M, une sé-
rie d'articles pages ~'histoire, critique,
portraits d'artistes et discours acadé-
mique?, dus à la plume de son mari
qui était à la fois un musicien de ta-
lent et un judicieux écrivain. Il a
habité Rouen pendant la plus grande
partie de son existence, a tenu le sceptre
de la. critique musicale (c'est ainsi
(<) Un ~oL Calmann L6vy. éditeur, Paris.
(2) Un vol. HeDgel et ûls, éditeurs, Paris.
(3) O'KeUy, éditeur, Paris.
(4) Brandus et C', éditeurs, Paris.
(B) Burand, Schœaewerk et C'. éditeurs, Pans.
(6) Schott frères, éditeurs, Bruxelles.
jusqu'aux plus modestes visiteurs, il n'est
peirsehne qui n'ait été frappé du bon or-
'nre qui régnait dans la cité, de l'esprit de
Cordialité sympathique de sa population,
en même temps que de son admirable
entrain et de la spontanéité de son génie
dans l'organisation des fêtes nationales,
et. par-dessus tout, de son amour pas-
sionné pour le travail. Aussi, bien des
préventions injustes ont-elles été détruites,
bien des calomnies sont-elles tombées de-
vant cet admirable spectacle de la ré-
union de tant de merveiUes dans la capi-
tale calme et heureuse de la France qui a
le droit d'avoir confiance dans l'avenir et
~e songe à reconquérir son influence
dans le monde que pour maintenir la paix.
Un succès si complet doit nécessaire-
ment donner une force nouvelle aux in-
stitutions républicaines, et il n'est pas
douteux qu'elles n'en bénéficient dans de
liargès proportions c'est donc un de-
voir pour nous de dire hautement .que
tous ceux qui M sont dévoué:; pendant
trois ans à la réussite de cette œuvre gi-
gantesque ont bien mérité du pays.
Les journaux anglais parus ce matin se
montrent entièrement satisfaits du discours
de lord Beaconsfield, a l'exception cepen-
dant du 2?a~ A~K'-y. L'appréciation du ~"z-
~
N l'exécution du traité de Berlin, de la
» modération dans notre politique asia-
a tique, tels doivent être les premiers
» principes de l'Angleterre. II y a, dans
ces lignes du journal de la Cité, l'indica-
tion d'un revirement assez complet de
l'opinion publique en Angleterre relative-
ment à la question ds l'Afghanistan. Il y
a quelques jours, presque personne à
Londres ne croyait a la possibilité
d'une solution pacifique. Il paraît en
~tre autrement aujourd'hui. Le cabinet
anglais, d'ailleurs, n'a jamais été, comme
on sait, pour une action immédiate, et
il a déjà. retenu à deux reprises l'ardeur
belliqueuse de lord Lytton. D'autre part,
les dépêches de Simla, quoique toujours
contradictoires, font cependant compren-
dre qu'un arrangement amiable devient
de plus en plus probable, et que Sheere-
Ali n'a plus que peu de confiance dans la
possibilité d'uu succès contre l'armée
anglaise.
Les Délégations des deux Parlemens dé
la monarchie austro-hongroise qui se ré-
unissent cette année à Pesth ont été re-
çues Tiior par l'empereur François-Joseph.
Il ne semble point y avoir de déclarations
de quelque importance dans la réponse de
l'empereur à l'allocution des présidons
des Délégations. Il s'est félicité de ce
que le Congrès de Berlin avait conjnré le
danger d'une guerre européenne, et il a
afûrmé la volonté de son gouvernement
de vei'ier à l'exécution de ce traité; il a
regretté que l'occupation de la Bosnie et
de l'Herzégovine n'ait 'pu être opérée
apr~s une entente amiable avec la Tur-
quie enfin il a promis que tout le possi-
ble serait fait pour diminuer les sacrifices
financiers que cette occupation impose à
la monarchie, jusqu'au moment où les
dépenses d'administration de ces deux
provinces pourront être couvertes par
leurs ressources propres.
~LaCo~~oa~Kc~o~~ de Vienne se
diten mesure d'affirmer que laNotedu gou-
vernement français, déjà signalée par plu-
sieurs dépêches, proposant une démarche
collective des puissances en faveur de la
qu'on dit en province) dans le .7
mie de Rouen et est. mort à. Rouen.
Et pourtant Amédée Méreaux n'était
pas de Rouen. Il ét&!t né à Paris le
18 septembre 1802. M. le professeur
Marmontel nous raconte, dans une No-
tice biographique placée en tête du
volume, toutes les particularités qui
se rattachent à la carrière si bien rem-
plie et si honorable de son regretté
confrère. Je dis confrère, car Amé-
dée Méreaux é'.ait avant tout un pia-
niste des plus distingués c'est par des
succès de virtuose qu'il avait commencé
il y renonça ensuite pour entrer dans le
professorat. Son père, organiste de l'Ora-
toire, lui avait appris les premiers princi-
pes du piano démenti, pendant son séjour
à Paris, lui donna des conseils; Reicha lui
enseigna, l'harmonie et la composition.
Les relations de M. Marmontel avec Amé-
dée Méreaux datent de 1832. A cette
époque, au retour d'excursions en Bel-
gique, puis en Angleterre où il nt 't
deux saisons de concert avec M" Mali-
bran et Damoreau, le jeune virtuose se
lia aussi avec Chopin et partagea en
plus d'une occasion les succès du grand
artiste. « Son jeu, brillant et très correct,
nous dit son biographe, tenait plus de
l'école allemande que de l'école fran-
çaise. Méreaux, classique pur, ne fai-
sait pas cortége aux romantiques, dont
Liszt était déjà le prophète. a
Les débuts d'Amédée Méreaux furent
patronnés par d'illustres amitiés de col-
lège. Son camarade du lycée Charlemagne,
le savant archéologue Charles Lenor-
mant, lui ût obtenir le titre honorifique
de professeur de musique du duc de Bor-
deaux M" Récamierfut aussi au nombre
de ses élèves. La révolution de 1830 sur-
j&rèce, a été remise au cabinet de Vienne.
P'unautrecôté, le~MM~ annonce quedans
les cercles officieux de Constantinople on
croit!e gouvernement turc dispose à con-
clure un arrangement avec la Grèce, si cette
puissance veut accepter une simple rec-
tification de frontières, au lieu de la ligne
de démarcation indiquée par le Congrès
de Berlin. Il y a certainement une
large distance de l'une à l'autre proposi-
tion, mais il n'en faut pas moins signaler
cette disposition d'esprit assez nouvelle
chez les hommes d'Etat ottomans.
Nous avons publié hier une dépêche de
Beyrouth qui annonce la un du désaccord
f~ui s'était élevé entre le gouverneurgénéral
du Liban, Rustem Pacha, et le haut clergé
catholique grâce à l'intervention du
consul de France à Beyrouth. L'évê-
que Bistani, qui avait été exilé, a été
autorisé à rentrer dans le Liban.. Un
autre conflit reste pendant entre le gou-
verneur de Ta.montagne et ses admi-
nistrés, et il est même la cause première
de celui qui vient de prendre fin. Ainsi
que nous l'avons déjà exposé en lui res-
tituant son véritable caractère, ce conflit
a pris naissance dans les plaintes formu-
lées par les Libanais contre leur gouver-
neur qu'ils accusaient d'avoir violé
la Constitution que l'Europe leur a oc-
ti'oyée en 18Gt, et dont notre ministre des
affaires étrangères a si énergiquement
pris la défense avant le Congrès de Ber-
iin et dans la correspondance diplo-
matique échangée avec le cabinet de
Londres au sujet de l'Egypte et de la
Syrie. Lès Libanais adressèrent à cette
occasion des pétitions aux puissances,
et en particulier au gouvernement fran-
çais. Ils demandaient alors et ils n'ont
cessé de demander depuis ce moment
qu'une enquête fut faite qui prou-
verait la véracité de leurs affirmations.
Le rappel de l'évêque catholique ne met
pas fin, croyons-nous, au conflit qui a
existé entre Rustem Pacha et ses adminis-
trés bien avantl'incidentquia amené l'exil
de Mgr Bistani; il prépare plutôt les voies
à une solution plus complète de la ques-
tion. C'est le commencement de l'exécu-
tion des instructions données à M. Tricou,
notre consul général à Beyrouth, lorsqu'il
a récemment rejoint son poste.
BOURSE DE PARIS r
CtS
Comptant. 7S M.. ?S60.{<).
Fin cour. ?570. 7SMi2 ?S ?/
Amortissable.
Comptant. ~8SO. '7820.30.
Fi.acour.?840. 7~M.20.
.a t/s c/c
Comptann06..j.l06.i'
sa/a
Comptante i5.«2 10. SJ.
F)ncour.ll22:ll2la.io.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. H2fr.07 i/2. tl 80/0 turc. ~ff.OS, Hfr.,
Hongrois 6 0/0. ?2S/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 269 tr. 37, 27t fr.~6.
Une dépêche de Coustantinople annonce
que Midha.t Pacha vient d'être nommé gou-
verneur de Syrie, en remplacement de Djev-
det Pacha.
vint; Mëreaux, dont la clientèle s'était
dispersée au premier soufSe de la tour-
meute politique, abandonna Paris. Quand
il y revint deux ans après, il s'y retrouva
dans un milieu tout nouveau pour lui, se
remit à voyager, et enfin, las de ses péré-
grinations à travers le monde, ayant soif
de tranquillité et de repos, il alla se fixer
à Rouen et y demeura jusqu'à la fin de sa
vie. Dans la patrie de Corneille et de
Boïeldieu, le musicien-littérateur sut se
créer, par son talent et pon caractère, de
nombreuses sympathies et de solides af-
fections. Personne, dans les questions
d'art, n'était plus écouté que lui personne
n'avait une autorité égale à la sienne. Les
amis qu'il avait laissés à Paris le suivi-
rent toujours avec le plus vif intérêt dans
toutes les phases de sa carrière, et le bruit
de sa renommée trouva en toute occasion
un écho sympathique dans le monde pa-
risien.
Comme compositeur, Méreaux a attaché
son nom à des œuvres très estimées, de
styles et de caractères différens deux
Messes solennelles, dont l'une fut exécu-
tée à Paris en 1866, au bénéfice de l'As-
sociation des artistes musiciens, des can-
tates, un trio, un quatuor, plusieurs
concertos, des chœurs pour l'orphéon,
plusieurs thèmes variés, des polonaises,
des fantaisies, une belle sonate élégiaque,
enfin les grandes études de piano, « œuvre
considérable que l'on peut placer comme
importance et valeur musicale à côté du
M. Marmontel, à qui j'emprunte cette
énumération, y ajoute un paragraphe spé-
cial pour la publication des C~K~CMK.
« monument d'archéologie musicale
élevé au grand art et d'un intérêt de
premier ordre, qui comprend les claveci-
nistesde 1637 à 1790.M Frescobaîdi, Purcel!,
Les alarmistes et les faux bonshommes
de la politique affectent de redouter l'ins-
tant où le parti républicain deviendra le
maître incontesté du gouvernement et
perdra le salutaire contrôle de la majorité
réactionnaire du Sénat. Ils nous prédisent
tous les ahus et tous les excès dans
lesquels tombent par une pente irré-
sistible les pouvoirs sans frein, et c'est
dans l'intérêt général bien plus que dans
leur intérêt particulier qu'ils veulent lais-
ser dans le Sénat une petite garnison des-
tinée au rôle de gendarmerie. C'est leur
feule manière d'entendre l'harmonie des
pouvoirs et le jeu régulier des insti-
tutions ils ne se comprennent qu'à
l'état d'obstacles c'est leur mission,
c'est leur rôle, c'est leur nature et leur
tempérament. Les plus rétors et les plus
experts, ceux qui sont convaincus qu'ils
ont été créés et mis au monde pour être
a~afMres, qui ont la nostalgie de l'ad-
ministration et de l'émargement, !ës hauts
fonctionnaires de droit divin, en un mot
les constitutionnels, se préparent & célé-
brer le deuil prochain de leur influence
en la portant une dernière fois sur les
candidatures d'ennemis déclarés de la ré-
publique. Des hommes comme M. de Mon-
talivet, M. André, le général Gresley, sont,
à ce qu'il paraît, dangereux pour la reli-
gion, la famille et la propriété, et l'ordre
social sera sauvé avec un ancien procu-
reur général de l'empire, avec M. d'Haus-
sonvi[te nouvelle manière, et le fort-en-
voix M. Baragnon.
Nous contemplerions ce spectacle avec
uue certaine tristesse si les constitution-
nels ne nous l'avaient pas déjà donné plu-
sieurs fois. Mais nous savons maintenant
qu'ils sont prêts à passer sous toutes les
fourches caudines, et rien ne nous éton-
nera plus de leur part. Voilà, nous ne
dirons pas un parti, mais un groupe, et
encore est-il composé d'autant de groupes
que d'individus, qui avait eu pendant vingt-
cinq ans une spécialité, celle de haïr et de
combattre l'empire. C'était la principale
raison d'être des constitutionnels, leur dra-
peau, leur Syllabus, nous ajouterons leur
honneur. Qui nous eût dit que nous les
verrions un jour apporter leur appoint à
des candidatures bonapartistesPIlyadéci-
dêment, dans ce petit monde circonscrit et
sentant le renfermé, il y a un esprit cha-
grin, maussade, mécontent, qui en est le
seul air ambiant. Le premier Empire avait
ses grognards, nous avons nos grognons
c'est moins poétique et moins populaire.
Ce qui nous étonne, c'est que ces mes-
sieurs manquent d'adresse, ce qui n'est
pas leur coutume. Car rien n'est plus
maladroit que ce qu'ils [ont en ce mo-
ment i!s brûlent, nous ne dirons pas
leurs vaisseaux, mais leurs petits bateaux,
tout ce qu'Us avaient. Quand même ils
arriveraient à renforcer de trois voix 1&
coalition royaliste et bonapartiste, les
élections de janvier souffleront sur ce
château de cartes, et les constitutionnels
auront perdu la dernière occasion de ren-
trer dans les rangs de la nation.
Il faut en prendre son parti dans deux
mois la république régnera et gouvernera.
Les cris d'alarme dont nous parlions tout
à l'heure ne produisent aucun effet sur
nous, ni sur le pays. Nous sommes con-
vaincus, au contraire, que la république
sera sage et modérée en raison même de sa
sécurité. Ce sont les pouvoirs mal assurés
et toujours menacés qui sont portés
ou entraînés à la vioience. La con-
science de la force donne aussi le sen
Couperin, Sébastien et Emmanuel Bach,
Haendel, Scarlati, Rameau, démenti,
Haydn, Mozart, Dussek, Cramer .ngureut
dans cette galerie; ils y ont leur portrait.
Amédëe Méreaux critique a toujours
parlé avec beaucoup de compétence des
choses de la. musique et n'a jamais fait
de mal à personne. Il y avait en lui un
fonds de bienveillance inépuisable, et, bien
que classique par éducation et par goût,
il est un des rares écrivains qui aient
rendu au génie du grand novateur de ce
siècle un hommage enthousiate et plein
de sincérité. Je n'ai pas besoin de dire
que le chapitre consacré à Berlioz dans
le livre d'Amédée Méreaux m'a particuliè-
rement intéressé, bien qu'il ne m'ait rien
appris de nouveau sur l'œuvre et la vie de
l'iliustre maître. L'auteur de ~a~M~oM
de j~MM~, de jBo~o et .T~M~, de ~<:KC6
~M C~'M~ et des JZ~'o~M, se trouve placé
entre Rossini et Cherubini. Puis viennent
les « portraits ') d'Auber, Hérold, Labarre,
Bériot, Moschelès, Thalberg, Stamaty et
du chevalier Sigismond Neukomm, K le
H dernier élève de la grande école de
s Haydn dont il fut le disciple fidèle, le
n fervent apôtre et l'incontestable proga-
a gateur. Le chevalier Sigismond Neu-
H komm, par la pureté classique de son
a style qui ne se démentit jamais, était la
H personnification d'un constant ensei-
o gnement de cette école, modèle d'in-
H vention mélodique, d'abondance con-
a tenue, d'art parfait et de génie exquis. »
Deux autres '< portraits a, ceux de Pon-
chard et de M" Cinti-Damoreau, complè-
tent la collection. Il faut une grande ha-
bileté de crayon pour esquisser des phy-
sionomies si différentes, une grande sou-
plesse de plume et une forte dose d'éclec-
tisme pour leur prêter à chacune des mé-
rites particuliers. La pYupart de ces no-
timent de la responsabilité, et nous di-
rons que nous en avons la preuve éclatante
dans la conduite que tiennent aujour-
d'hui même les républicains.
Il est certain que les trois candidats
qu'ils ont adoptés ne leur appartiennent
pas et n'ont jamais été des leurs; ce sont
pour eux des nouveaux, et assurément
ce sont des conservateurs. Et cependant
il n'y a pas eu d'hésitation de la part des ré-
publicains de la veille pour accepter ces ré-
publicains dalendemain. Pourquoi ? Parce
que la république est désormais assurée de
sa sécurité, parce qu'elle n'a plus besoin
d'être à l'état militant et toujours sur les
armes, parce qu'étant devenue gouverne-
ment elle doit devenir gouvernementale
et ouvrir les portes à tous ceux qui veu-
lent entrer sincèrement et honnêtement
dans la constitution nouvelle du pays.
Quand nous nous reportons & cinq bu six
ans en arrière et que nous nous rappelons
Ih trop fameuse élection où M. de Rémusat
fut exclu par le parti républicain, nous
pouvons mesurer le terrain parcouru. Cer-
tes les républicains commirent ce jour-là
une grande faute, car frapper d'ostra-
cisme un homme dont la sincérité était si
incontestée, c'était frapper dans sa per-
sonne toute une classe dont, par sa situa-
tion, ses antécédens, ses lumières, ses ser-
vices, sa renommée, il était un des plus il-
lustres comme un des plus aimables repré-
sentans. Ce qu'était alors M. de Rémusat,
M. de Montalivet l'est aujourd'hui, et
nous voyons le vieil ami du roi Louis-
Philippe respecté et adopté par les répu-
blicains. C'est que la république est désor-
mais fondée et assise, c'est qu'elle n'a plus
besoin d'être exclusive, c'est qu'étant le
gouvernement il faut qu'elle gouverne
impartialement tous les sujets de la Con-
stitution et des lois. Trois voix hostiles
de plus dans un Sénat dont la majorité
sera changée bien autrement dans deux
mois ne modifieront pas le cours invin-
cible des événemens.
JoëN LEMOINNE.
On est généralement d'accord, à Lon-
dres comme à Paris, pour attacher une
importance toute particulière à l'émission
du nouvel emprunt égyptien dont la mai-
son Rothschild s'est chargée. On a raison.
L'emprunt en lui-même semble n'intéres-
ser que ceux qui y prendront part, et une
juste déSance.veut que personne ne se
mette à prophétiser dès à présent que,
grâce à un si puissant secours, l'ordre est
rétabli pour jamais dans les finances de
l'Egypte; mais cette affaire sort du com-
mun, elle a une portée politique plus
grande que le premier aspect ne l'indi-
que. L'opération de MM. de Rothschild
n'est pas une opération de nuances
comme il peut s'en traiter tous les jours;
c'est un gage de paix pour l'Europe, et
d'abord pour nous; c'est presque l'équiva-
lent. de la conclusion d'une alliance entre
la France et l'Angleterre. On ne l'a peut-
être pas assez fait remarquer.
Les événemens dont l'Orient vient d'être
si malencontreusement le théâtre ont semé
dans le monde des inquiétudes que ne
saurait dissiper même la plus prompte et
la plus paisible exécution du traité de
Berlin. Rien ne pouvait mieux en avoir
raison qu'une preuve publique de la sin-
cérité des rapports que l'Angleterre et la
France sont décidées à entretenir entre
elles, et de l'entente parfaite de leurs deux
politiques, qui n'en font plus. qu'une, sur
le terrain où elles étaient le plus exposées
tic~s biographiques, d'ailleurs, me parais-
sent avoir été écrites au lendemain de la
mort de ceux qui les ont inspirées. Elles
tiennent, par conséquent, beaucoup de
l'oraison funèbre, et M. Amédée Méreaux
n'a fait que suivre l'usage en s'approchant
de ces tombes à peine fermées, les mains
pleines de fleurs.
Il y a de fort bonnes choses à lire et à
retenir dans l'MM~ë de ~
de l'érudition, une certaine verve anecdo-
tique et une grande sûreté de jugement
dans le chapitre intitulé F~e~ ~MM-
discours prononcés à l'Académie des
Belles-Lettres Sciences et Arts de
Rouen, à laquelle Amédée Méreaux appar-
tenait par sa double qualité de littérateur
et de musicien. Ce titre d'académicien de
province fait sourire quelquefois. Il a été
porté cependantpar des poètes d'un certain
mérite. M*"° du Bocage, l'auteur de la tra-
gédie des ~.?Me~oM~, la muse rouennaise
à qui l'on avait donné pour devise
Fe/MM,
était venue visiter à Ferney, lui mit sur
la tête une couronne de laurier, en disant
que « c'était le seul ornement qui man-
» quàt à sa coiffure. »
Le laurier académique eût-il manqué à
la gloire d'Amédée Méreaux, cet homme
de cœur, cet artiste si estimé n'en aurait
pas moins laissé la réputation d'un savant
critique et d'un excellent musicien.
M. Marmontel, qui a écrit la préface du
livre d'Amédée Méreaux, vient de publier,
lui aussi, un volume qui s'adresse aux
musiciens, mais plus spécialement aux
pianistes. Et comme les pianistes forment
par la force des choses à voir leurs inté-
rêts se contrarier.
Nous avons des souvenirs et des tradi-
tions à préserver de toute atteinte dans le
Liban et dans les Saints-Lieux inais oh
peut bien dire, sans les vouloir déprécier
te moins du monde, que ce sont là des
traditions et des souvenirs plutôt revêtus
d'une ancienne couleur de poésie que re-
nouvelés par la métamorphose des siècles.
Nos intérêts de l'Egypte ne sont pas moins
respectables par leur antiquité,–car avant
d'aller combattre avec le général Bonà-
parte aux Pyramides nous avions répandu
notre sang, avec saint Louis, derrière les
barricades de la Mansôuràh, mais ils
sont demeurés plus vivans que d'autres
dans notre épopée orientale, grâce au ra-
jeunissement que'communiquent a tout
Ge qu'ils touchent les arts et les sciences
d'&ujourd'nùi.
Le canal dé Suez est l'une denos gloires
comme Instr~meui, de la uivitloot.ttuu uni- rv
verseUè, mais c'est aussi une entreprise
industrielle dont nous avons le droit de ne
pas vouloir qu'on nous dispute, et encore
moins qu'on nous enlève les avantages.
Nos capitaux ne se sont pas bornés à
creuser ce grand chemin de la marine et
du commerce entre l'Europe et l'Asie ils
se sont répandus au large dans la vallée
du Nil, et notre devoir est de ne pas les
y laisser dépérir. Autant de raisons pour
qu'il ne nous fût pas permis de régarder
sans inquiétude les menaces d'un con-
flit de nos revendications les plus lé-
gitimes avec le besoin impérieux que
les Anglais allaient sentir dans le
trouble des événemens, d'assurer leur
route militaire de l'Inde. Heureusement
que, dans cette querelle qu'elles n'ont
ouverte ni l'une ni l'autre, la France et
l'Angleterre avaient plus de motifs pour
s'unir que pour se combattre, et l'intérêt
supérieur de la civilisation générale et de
la paix du monde a dicté les résolutions
auxquelles elles se sont arrêtées. Lorsque
les deux grandes puissances de l'Occident
marchent d'accord, il est bien difficile
d'empêcher que leur entente ne règle pas
l'agitation la plus inquiétante; et de s'être
si vite et si complètement entendues sur la
question de l'Egypte, c'est pour chacune
d'elles une victoire dont le profit appar-
tiendra à tous les peuples.
La dépêche du 7 août dernier, adres-
sée par M. le marquis de Salisbury
à lord Lyons a déjà fait connaître
quel prix mettent les Anglais à ce que
nous n'ayons à nous plaindre d'eux en y
aucune circonstance. « Le gouvernement
de la reine, y est-il dit, a toujours eu le
a désir sincère d'agir cordialement avec
a la France,, afin d'assurer le développe- 1
H ment des ressources de l'Egypte. La
a tâche considérable que la diplomatie
H européenne y poursuit, soit dans l'ordre
M économique, soit dans l'ordre humani-
a taire, intéresse à un degré égal l'Angle-
a terre et la France. » Il n'était donc pas
possible qu'elles y cherchassent les diffi-
cultés, ni, s'H s'en présentait, qu'elles ne
s'empressassent point de les faire dispa-
raître. Désireuses de travailler ensemble à
l'apaisement des compétitions dynastiques
et de maintenir en la consolidant l'autorité
du khédive sous ]a suzeraineté de la
Porte-Ottomane, elles ont souhaité et
poursuivent avec une égale énergie la
réalisation des réformes a qui seules peu-
? vent sauver le peuple égyptien de la
a misère a,–telles sont encore les expres-
sions de la lettre à lord Lyons, et tirer
ses finances des embarras où les ont con-
aujourd'hui une pléiade innombrable
M. Marmontel peut être certain que son
livre ne manquera pas de lecteurs.
La série de trente maîtres du piano
que nous donne aujourd'hui réminent
professeur n'est que la première par-
tie d'un ouvrage qui sera complété
plus tard. « Les noms des grands sym-
phonistes et compositeurs dramatiques
qui ont doté l'orgue, le clavecin, le piano,
de nombreux chefs-d'œuvre, et illustré
tout particulièrement la musique instru-
mentale B n'y sont pas. M. Marmontel les
garde pour une série intermédiaire et re-
viendra ensuite aux pianistes en s'occu-
pant « des virtuoses contemporains, des
compositeurs et des professeurs qui mé-
ritent une place spéciale mais importante
dans la galerie des musiciens célèbres. »
Voi!à de quoi rassurer bien des amours-
propres, de quoi éveiller aussi bien des
perplexités, bien des doutes serai-je ou
ne serai-je pas de la dernière série ?
Toute la question est là. Vous verrez que,
malgré son vif désir de satisfaire tout le
monde, M. Marmontel causera plus d'un
mécontentement, plus d'une déception.
Ces trente « silhouettes et médaillons »
dans lesquels l'auteur a mis « le meilleur
de sa pensée et de sa bonne foi s réprésen-
attention et ravivé en moi un triste
mais bien cher souvenir. Ce nom est ce-
lui de M"" Farrenc. M. Marmontel a bien
voulu rappeler les liens de parenté qui
m'unissaient à cette vaillante artiste, et
ce que je dois à son exemple et à
ses conseils. Ailleurs, la plume auto-
risée du biographe rend à la mémoire
de la savante musicienne un hom-
mage qui m'a d'autant plus touché
que je sais combien il est sincère et eom-
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