Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-11
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Type : texte texte
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Description : 11 novembre 1878 11 novembre 1878
Description : 1878/11/11. 1878/11/11.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITÏON DE PARIS.
~M ii NOVEMBRE
i878
MNMH MME
i878
ON S'ABONNE'
rue ùes Prêtres-Samt-Germain-rAuxerrois, 17.
mtXmE LABttMKEMEMTT
Trois mois. Sixmois. Un an.
'Paris. 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale
européenne. 21 fr. 42 fr. 84 fr.
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 ir.
Les abonnemens partent des l"' et 16 de
chaque mois.
IPa~ttt, nm numéro ~0 cent.
Bepartemena, mm nmmtero X5 cent.
Yn t-ondem, apply to Cowte and C°, foreign
newspapers omce, 17, Gresham street, G. P. 0.;
MM. meHzy, n~-ies et C', 1, Finch lane ComhiU,
E. C. London, MM. 'W.-H. SmKh et Son,
186, Strand, W. C. Vondon.
A BruxeUes, a ro/~M~MMMtM. 46, rue deta Made-
leine, dans les kiosques et dans les biNioth~
ques de gares de chemins de fer belges,
JMJMAL DES DEBATS
0~ S~BONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et. de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste. soit internatMDaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable a Parts.
PCUTtMJES ET UTTËRAtRES
Les annonces sont reçues
.1 chez MM. Fanchey, ~.mjMte et C',
8, placede:Ia Bourse,
etaubureauduJOtJM!t!A
pHes doivent toujours être agr~es~Kr iarëdaetion,
PAMS
MMANCHE 10 NOVEMBM
Le JoM~Mrapport adressé an Président de la répu-
Mque par M. le garde des sceaux sur l'ad-
ministration de la justice criminelle en
i876. Quelques chiffres que nous em-
pruntons à ce document sont assurément
des plus rassurans au point de vue de
la. situation morale de notre pays.
L'honorable M. Dufaure n'a pas voulu
se borner à mettre en regard les chiffres
de ~a statistique criminelle en 1872 et en
t876 il a cru qu'il était utile de montrer
quelle différence existait entre 1872, alors
que la France était à peine sortie des con-
vulsions de la guerre et de la Commune, et
la période plus calme et plus normale de
i876. C'est surtout pour les crimes soumis
a.u verdict du jury devant les Cours d'assises
que l'écart est considérable. En 1872, le
nombre des accusations était de 4,071; en
i876, il était tombé à 3,693. La diminu-
tion porte tout entière sur les crimes contre
les propriétés, qui n'ont plus atteint que
ïe chiffre de 1,844 en 1876, contre celui
de 2,402 en 1872 pour les vols qualifiés,
cette diminution n'est pas moindre de
30 0/0. Il est vrai que les crimes contre
les personnes ont été au nombre de 1,849
au tieu de 1,669, et cette augmenta-
tion porte surtout sur les attentats
nux mœurs. Le nombre des accusés
est descendu, dans la même période,
de 3,498 & 4,764. Le département de la
Seine est celui qui, proportionnelle-
ment, a fourni la plus grande quantité
d'accusés 36 sur 100,000 habitans
mais il est nécessaire de tenir compte
de la composition exceptionnelle de
sa population. La Savoie tient le der-
nier rang avec 3 accusés sur 100,000
habitans. Les condamnations ont été
dans la proportion de 72 0/0 des accu-
sations en 1872. Cette proportion n'avait
été que de 62 0/0 dans la période de 1861
:'a 1865. Il faut constater ici les excellens
effets de la loi du 21 novembre 1872 sur la
composition du jury, due à l'initiative de
M. Dufaure, en même temps que le soin
de plus en plus grand apporté par les
juges instructeurs et par les chambres de
mise en accusation dans l'examen des
affaires qui doivent être soumises au
jury. Il a été prononcé 22 condamnations
& mort en 1872 et 31 en 1876. Le nombre
des délits de presse soumis aux Cours
d'assises est descendu de 64 à 7.
Les délits jugés par les tribunaux de
police correctionnelle semblent, au pre-
mier abord, être sensiblement plus nom-
breux. De 152,167 en 1872, ils se sont éle-
vés & 169,313 en 1876. Mais il faut tenir
-compte de ce fait qu'entre ces deux an-
nées ont été votées la loi du 23 janvier
1873 sur l'ivresse et la loi du 1" août 1874
sur la conscription des chevaux et mu-
lets. Or, le nombre des délits poursuivis
en vertu de la première de ces lois n'est
pas moindre de 5,287, et, en vertu de la
seconde, de 4,616, ce qui réduit dans de
notables proportions l'augmentation con-
statée. Il est intéressant également de si-
gnaler une diminution marquée dans les
délits de vagabondage et de mendicité.
Enfin les contraventions soumises aux
tribunaux de simple police ont été de
420,736 en 1876, contre 340,521 en 1872,
soit une augmentation de 30 0/0 environ.
Encore une fois, il faut remarquer que
dans le premier chiffre les contraventions
nouvelles créées par la loi sur l'ivresse
entrent pour7S,034, ce quiréduitpresquc à
néant l'accroissement du nombre des con-
traventions. On peut donc conclure des
indications de ce rapport, comme le dit
MU!LMTM M JMRML MS MBATS
DUilNOVEMBREi878. -1
~A SEMADfE DRAMATIQUE
COMÉDIE-FRANÇAISE reprise du
comédie en quatre actes, de M. Octave
Feuillet. TROIS!ËME THÉATRE FRAN-
ÇAIS 6~M~~M~ c~oy~, comédie
en quatre actes et en vers, de M. Er-
nest de Galonné. THEATRE DE L'ODÉON
~fo?M!CM~ C~n'~OM, comédie en quatre
acte?, de M. Louis Davyl. THEATRE
DE LA GAÎTË reprise de la 6'~ce
2)MK, drame en cinq actes, mêlé de cbant,
de MM. Dennery et Gustave Lemoice.
THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL F~OP!M-
CM~, vaudeville en quatre actes, de
MM. de Najac et Paul Moreau.
Le ~M:~ fut joué pour la première fois
au mois de mars 1874, et il m'a semblé
que l'impression du public était la même
au bout de quatre ans qu'à la première re-
-présentation.–Cette pièce, disait-on l'au-
tre soir dans la salle, est habilement faite;
elle est intéressante; elle a même quelque
chose de capiteux qui peut un moment
iàire illusion mais elle est fausse d'un
bout à l'autre et ne supporte pas l'examen.
C'est à peu près ce que l'on disait il y a
fôrt:stement M. le garde des sceaux,
« qu~ie niveau de la crimininalité grave
M-s'ept plutôt abaissé qu'élevé et, que
wJ.'Eius ceux qui concourent à l'oeuvre de
? la justice ont rivalisé d'efforts dans l'ac-
H complissement de leur délicate mis-
H sion. ? »
Hier soir a eu lieu à Londres, dans la
salle de Guildhall, le banquet du nouveau
lord-maire, à l'occasion de la prise de
possession de ses fonctions. Le comte
Beaconsfield, en sa qualité de premier mi-
nistre de la reine, y a prononcé, suivant
l'usage, un grand discours politique qui
pourra fournir des renseignemens pré-
cieux sur les seatimens du cabinet anglais
relativement à l'exécution du traité de
Berlin et à la question de l'Afghanistan.
Autant qu'il est permis d'en juger par la
courte analyse de ce discours que nous
transmet le télégraphe, le premier lord
de la Trésorerie n'a point voulu jeter
dans ce banquet une note par trop som-
bre, et l'avenir qu'il a prédit à son pays
n'a rien qui puisse l'enrayer. Il croit au
maintien de sa puissance sans avoir re-
cours à des efforts suprêmes qu'il n'hési-
terait pas d'ailleurs à lui demander s'il en
était besoin. Mais rien de pareil ne sera
nécessaire, car rien ne menace le traité
de Berlin, que lord Beaconsneld sem-
ble résolu à maintenir comme un pacte
irrévocable, et dont l'exécution doit avoir
lieu, selon le noble comte, dans son esprit
et dans sa lettre. Nous sommes bien loin,
comme on peut voir, des Conférences
chargées d'interpréter ou de modifier ce
traité, Conférences dont la réunion pro-
chaine nous est annoncée depuis quel-
ques jours par la presse russe. Lord
Beaconsfield a ajouté que le gouverne-
ment anglais n'a pas été informé qu'au-
cun des signataires du traité de Berlin
ait l'intention d'en éluder complètement
l'exécution. Quelle pourrait bien, d'ail-
leurs, être cette puissance? Ce n'est assu-
rément pas la Turquie que le premier
ministre anglais a représentée comme
plus indépendante que jamais, délivrée de
relations pernicieuses avec des races hos-
tiles, et en possession d'une capitale inex-
pugnable et des provinces les plus riches.
On pourrait presque croire, en lisant ces pa-
roles, que le Sultann'a jamais été plus puis-
sant et plus redoutable que depuis la signa-
ture du traité de Berlin! Et si cette puis-
sance n'est pas la Turquie, qui cela peut-il
bien être ? Car, si l'empire ottoman n'a
rien perdu, ses adversaires ont certai-
nement bien plus gagné que lui.
En ce qui concerne la question de l'Af-
ghanistan, lord Beaconsfield a été plus
rassurant encore. Il ne redoute nullement
une invasion du territoire indien par sa
frontière nord-ouest. Tout au plus les
ennemis de l'Angleterre pourraient-ils lui
causer des embarras de ce côté. L'at-
tention du gouvernement ayant été
éveillée par des circonstances nouvelles,
des mesures ont été prises pour que,
dans l'avenir, la défense de la frontière
afghane cesse d'être une source d'in-
quiétude pour l'empire anglo-indien. Il
faut toutefois attendre d'avoir le texte
complet de ce discours pour pouvoir l'ap-
précier avec toute certitude.
L'empereur d'Autriche a reçu, le 7 no-
vembre, une Délégation de la Diète d'A-
gram, chargée de lui remettre l'Adresse
votée par l'Assemblée des Députés croa-
tes. Ce document, qui est l'expression des
vœux des Slaves méridionaux de l'em-
pire austro-hongrois, contient l'expres-
sion d' « Hongrie-Croatie » et fait ainsi
une allusion directe à la dislocation
de la Couronne de Saint-Etienhe, pour-
suivie aujourd'hui plus ardemment que
quatre ans. Le /S~MM; est, en enet, une
comédie romanesque, ou plutôt un mélo-
drame écrit par un homme d'esprit et de
goût mais il n'y faut pas chercher une
peinture quelconque de la vie réelle. L'ima-
gination seule en fait les frais.
On connaît assez le sujet de cette
pièce pour qu'il suffise de le rappeler en
peu de mots. La comtesse Blanche de
Chelles, dont le mari commande une fré-
gate dans les mers de la Cochinchine,
habite un château de l'Anjou avec l'ami-
ral de Chelles son beau-père. Cette jeune
femme, entourée d'adorateurs, étonne
tout le monde par ses façons excentriques,
et l'on ne sait comment expliquer cette
étrange créature. Les uns la croient un peu
folle; les autres supposent qu'elle s'ennuie
et qu'elle cherche à se distraire. La vérité
est que la comtesse, éperdûment éprise
d'un ancien aide de camp de son beau-
père, le comte de Savigny, qui ne par-
tage pas cet amour et ne s'en doute même
pas, cherche tout simplement à s'étourdir.
Du reste, elle est toute prête à mourir
pour cette belle passion si jamais les
circonstances l'exigent, et, à cet e6et, elle
ne quitte jamais une bague à tête de
sphinx dont le chaton contient un poi-
son des plus violens.
Or il arrive qu'un jour, exaspérée des
froideurs et des rebuffades de Savigny,
elle prend le parti de se faire enlever par
un Anglais, lord Astley~ qui depuis deux
ans la suit partout comme son ombre.
Mais, au moment où cet enlèvement va
s'accomplir, Savigny, qui se trouve là par
hasard, s'emporte, pousse des cris de co-
lère et menace Blanche de la jeter dans
jamais par les populations slaves de la
Transleithanie. En recevant cette Adresse,
l'empereur-roi a blâmé sévèrement le ca-
ractère inconstitutionnel de ce vœu, tout
en assurant les députés croates de ses
sympathies. On annonce, d'autre part, que
l'empereur a accordé une amnistie géné-
rale pour la Bosnie et l'Herzégovine, et
qu'il sera publié prochainement une pro-
clamation impériale l'annonçant aux po-
pulations de ces deux provinces.
Des élections législatives viennent d'a-
voir lieu aux Etats-Unis. Les forces des
démocrates et des républicains ne seront
point sensiblement modifiées dans la
Chambre des Représentans, où la majorité
appartient aux démocrates. Il est cepen-
dant intéressant de constater qu'une
sorte de revirement d'opinion a eu lieu
depuis les élections précédentes, les dé-
mocrates ayant regagné dans les Etats du
Sud le terrain qu'ils perdaient dans le
Nord et dans l'Ouest.
PetKe Bomrwe dn dintamche.
Emprunt 5 0/0. HZ fr. 22 t/2, t7 ~2.
5 0/0 turc. fr. 121/2, 10.
HoiiH''oia60/0. '?211/t6.
Egyptiennes 60/0.. 275 fr. 62 1/2, 275 fr.
Chemins égyptiens. 372 fr. 50.
TéMgrapMe privée*
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Bude-Pesth, le 9 novembre.
On apprend d'une source digne de foi quel'em-
pereur vient de signer un décret d'amnistie géné-
rale pour les provinces occupées, et qu'on pu-
bliera incessamment une proclamation à ce sujet,
adressée à la population de ces pays.
Pesth, le 9 novembre, soir.
La commission du budget de la Délégation du
Reichstag a examiné le budget du ministère des
finances.
Le ministre des finances de l'empire, répon-
dant à une interpellation de M. Dumba, a déclaré
qu'il avait fait tout son possible pour hâter l'é-
mission de nouveaux bons du Trésor qui lui pa-
raissaient indispensables. Il a dit que le seul
obstacle qui subsistât encore était la question
des armes.
Au cours de la discussion du budget du mi-
nistère de la guerre, M. Sturm a proposé
une résolution réservant le droit que les re-
présentans du pays ont de uxer l'effectif de l'ar-
mée sur le pied de guerre et le contingent des
recrues.
Cette proposition a été adoptée.
Pesth, le 9 novembre.
La Co~rej~OM~aKce .P~la conférence des délégués hongrois, M. Szlavy,
président de la Délégation hongroise, a lu le dis-
cours qui doit être prononcé demain lors de la
réception de la Délégation par l'empereur.
Ce discours fait allusion au traité de Berlin et
fait ressortir la courageuse attitude de l'armée
et les succès remportés dans la campagne qui
vient d'avoir lieu. Il y est dit en outre que l'on
est prêt à faire tout ce qui sera nécessaire pour
maintenir ia position de l'Autriche-Hongrie comme
grande puissance, et tout ce qui ne sera pas au-
dessus des forces matérielles du pays.
Le discours fait surtout ressortir qu'il est néces-
saire que la Délégation connaisse tous les détails
de l'occupation et le but qu'elle est destinée à
faire atteindre. Il fournit des renseignemens sur
certains points Qnanciers et exprime enfin le dé-
vouement de la Hongrie envers l'empereur. La
conférence a approuvé le discours, qu'elle a ac-
cueilli par les applaudissemens unanimes.
Constantinople, le 9 novembre, soir.
Sur le désir exprimé par le Sultan, M. Four-
nier, ambassadeur de France, a été reçu aujour-
d'hui par lui en audience.
Des renseignemens sérieux confirment la nou-
velle donnée par le ~MKM relativement a la santé
de l'empereur Alexandre, qui serait compromise
par l'excès des fatigues.
Les Russes élèvent des fortifications autour
d'Andrinople.
Vienne, le 10 novembre.
Les journaux publient une dépêche de Sera-
jewo. datée du 9. dans laquelle on lit
mandant en chef de l'armée autrichienne une
Adresse à l'empereur François-Joseph, dans la-
quelle ceux-ci demandent l'annexion de la Bosnie
et de l'Herzégovine à l'Autriche-Hongrie, la dis-
traction de ces provinces de la juridiction reli-
gieuse du scheik-ul-islam, l'organisation d'une
autorité ecclésiastique mahometane autonome
pour la Bosnie et l'Herzégovine, la suppression
des écoles confessionnelles et la création d'écoles
populaires, enfin une amnistie générale. Cette
Adresse porte la signature de S9 des habitans mu-
un étang voisin plutôt que de la laisser
partir. Il est clair que c'est la jalousie
qui le pousse K Vous m'aimez » s'é-
crie Blanche en se laissant tomber dans
les bras de Savigny qui s'est trop avancé
pour pouvoir reculer. On comprend bien
qu'après cette scène les deux amans lais-
sent lord Astley croquer le marmot à
la corne du bois avec sa chaise de poste.
Mais leur lune de miel est de courte du-
rée. Menacée par M"" de Savigny qui,
désespérée de l'abandon de son mari,
parle de tout révéler à l'amiral, Blanche
se décide enfin à ouvrir le chaton de sa
bague.
Ce personnage fatal et byronien a été
observé par M. Feuillet non point dans
le monde réel, mais dans le monde fictif
du romantisme de 1830. Dans les pièces
et les romans de cette époque, on voyait
en effet, des êtres poursuivis par une fa-
talité cruelle qui cachaient un mystère
au fond de leur existence, et une collec-
tion de poignards et de poisons dans leurs
poches, de sorte qu'a l'occasion ils avaient
sous la main tout l'attirail nécessaire pour
tuer les autres ou se tuer eux-mêmes.
Blanche de Chelles date évidemment de ce
temps-là. C'est en vain que M. Feuillet
nous dit le contraire dans une tirade hu-
moristique à la façon d'Alexandre Dumas,
où il veut nous faire croire que l'on ren-
contre assez souvent dans le monde des
femmes comme sa petite comtesse.
M. Feuillet en sera pour ses frais d'élo-
quence il dira tout ce qu'il voudra, et, en
dépit du faux acte de naissance qu'il fa-
brique pour M* de Chelles, on verra tou-
jours en elle une petite-nièce d'Antony.
sulmans les plus riches et les plus considérés de
Seraiewo.
Répondant à Murai Beg, te général Philippo-
vitch a dit qu'il se réjouissait d'autant plus de
cette Adresse qu'elle était émanée de l'initiative
musulmane. Il a ajouté que l'amnistie réclamée
était déjà accordée. &
Saint-Pétersbourg, le 10 novembre.
Dans nos cercles officiels on dément les dif-
férentes affirmations qui ont cours à l'étranger
et l'on établit comme chose évidente que la Rus-
sie n'a à faire face à toute espèce de communica-
tion que sur le terrain du traité de Berlin. C'est
à cela que répond de la manière la plus complète
et la plus correcte la conduite du prince Lobanoff.
Si, d'un coté, ce diplomate exige de la Porte
l'exécution ponctuelle des engagemens pris à
Berlin, exécution pour laquelle la Porte se mon-
tre souvent impuissante, il sait, d'autre part. qu'il
est obligé, autant que cela lui est possible, de
prévenir tout désordre en Macédoine. Ni la Porte
ni aucune puissance no saurait contester la cor-
rection de l'attitude du prince Lobanoff. Il est
d'ailleurs hors de doute qu'en Russie on désire
vivement un accord avec l'Angleterre tant en
Europe qu'en Asie.
Le détaut d'autorité du gouvernement turc,
qui ne réussit même pas a se faire prévaloir
dans son propre pays. rend cette entente double-
ment désirable pour l'Europe. En Asie, il s'agit
de maintenir par un accord l'influence des deux
puissances dans cette partie du monde, d'établir
des limites convenables pour l'exercice de cette
influence, et d'empêcher les races asiatiques de
prendre de l'ascendant.
SSht-Pétersbourg,te iO novembre.
La nouvelle publiée par les journaux étrangers
au sujet du retour de l'empereur Alexandre de
Livadia avant l'époque primitivement fixée est
dénuée de fondement. Ce retour s'effectuera,
comme d'ordinaire, pour la fête de saint Georges.
Sont également faux tous les bruits relatifs à
une indisposition ou à une maladie du czar. Aux
démentis déjà donnés à ce sujet par les différen-
tes ambassades russes à l'étranger on peut ajou-
ter que les nouvelles venues de Livadia sur l'é-
tat de S. M. sont absolument satisfaisantes.
Le comte Schouvaloff retourne à Londres et se
trouvera en mesure d'y exposer les vues actuel-
les de l'empereur.
Rome, le 10 novembre.
Le journal Esercito dit que la commission in-
ternationale militaire chargée de la délimitation
de la Bulgarie et de la Roumélie se trouve ac-
tuellement à Silistrie. Des difficultés qui se sont
présentées dans la nomination du commissaire
turc ont retardé la réunion de la commission, de
sorte qu'elle ne pourra pas terminer ses travaux
cette année.
La commission pourra tout au plus achever
pour la un de novembre la délimitation de la Bul-
garie nord entre Silistrie et Mangaiia. Elle ajour-
nera au printemps la suite de ces travaux, c'est-
à-dire la délimitation des frontières sud de la
Bulgarie, car il sera impossible de parcourir les
Balkans en hiver.
Bucharest, le 9 novembre, soir.
On assure dans les cercles militaires russes
que Farmée de réserve commencera à évacuer
la Roumanie vers le 17 de ce mois, et qu'elle oc-
cupera à cette époque la Bessarabie.
Le ?MM~mins de fer de Bender à Galatz a reçu du gouver-
nement russe l'ordre de se préparer a transporter
des troupes.
Ce journal ajoute que trois corps d'armée se-
raient dirigés par cette voie sur la Bulgarie.
Madrid, le 9 novembre, soir.
Les journaux ministériels déclarent que les
bruits relatifs à une crise de cabinet sont dé-
nués de fondement. Le cabinet, en effet, possède
la confiance des Cortès et du roi, ainsi que le
ministre de l'intérieur l'a déclaré ce soir au
Congrès.
On télégraphie de Beyrouth, le 9 novem-
bre
a Le désaccord qui s'était élevé entre le gou-
verneur général et le haut clergé libanais est
aujourd'hui terminé. Grâce aux bons ofûces de
M. Tricou, consul général de France, Rus-
tem Pacha a autorisé le retour de Mgr Bis-
tani. Ce prélat vient de débarquer dans la baie
de Jouni et résidera provisoirement dans le
E.esrouan. L'incident se trouve aplani de la
manière la plus honorable pour les deux par-
ties.
Le banquet du nouveau lord-maire a eu
lieu hier soir dans la salle de Guildhall.
Lord Beaconsfield a prononcé un grand dis-
cours politique. Voici le résumé télégraphi-
que des points de politique étrangère trai-
tés par l'orateur:
Le premier ministre déclare d'abord que, d'a-
près l'opinion du gouvernement, l'invasion du
territoire indien sur les frontières nord-ouest n'est
guère praticable par suite des difficultés physi-
ques mais nos ennemis, ajoute-t-il, pourraient
nous causer des embarras sur ces frontières. Ils
ont ainsi rendu nécessaire la concentration de ce
côté de grandes forces militaires entraînant de
fortes dépenses.
Tandis que nous examinions encore ces incon-
Lord Astley est de la même époque
littéraire. C'est, je crois, 'dans un roman
de George Sand que parut pour la pre-
mière fois ce type de l'Anglais correct,
méthodique et en même temps sentimen-
tal, qui s'attache aux pas de la femme
qu'il aime, avec une précision au-
tomatique, pendant des années, prêt
à accomplir froidement pour elle, quand
elle daignera se tourner vers lui, les ac-
tes de dévouement les plus chevaleres-
ques. En créant ce type, George Sand
avait sans doute pour but de rehausser le
mérite de la femme et de montrer
qu'il n'y avait pas de sacrifices trop
grands pour la conquérir. Mais lord
Astley, l'Anglais du /S~M~, n'est en
réalité qu'une dupe, puisqu'il est sur le
point de s'immoler pour une femme qui se
moque de lui. Il n'y a pas jusqu'au pia-
niste échevelé Ulric qui ne soit une cari-
cature de l'ancien temps, bien démodée
aujourd'hui.
M. Wqrms, qui remplace Delaunay dans
le rôle de Savigny, a de saisissans éclats
de passion dans la scène de nuit du troi-
sième acte lorsqu'il s'oppose au départ
de Blanche mais dans les autres parties
du rôle il a trop de roideur et l'on ne
comprend guère, en le voyant gourmé et
compassé dans sa cravate blanche, qu'il
puisse nourrir au fond du cœur une pas-
sion profonde pour M" de Chelles. Il y a
aussi de la faute de l'auteur qui n'a pas
mis dans la bouche de son personnage un
seul mot pouvant faire pressentir cette
passion. A part M. Worms, les autres in-
terprètes sont ceux de la création et ils
ont naturellement retrouvé leur succès
véniens, notre attention a du se porter sur de
circonstances nouvelles qui se sont produites,
et qui nous ont décidés à prendre toutes les me-
sures nécessaires pour mettre fin à cette situa-
tion.
Lorsque ces mesures seront complètes, c'est-à-
dire bientôt, notre frontière indienne cessera
d'être une source d'inquiétude pour nous.
J'espère qu'alors, poursuit l'orateur, nous vi-
vrons en bonnes relations avec nos voisins les plus
proches, et peut-être aussi avec les plus éloignés.
Lord Beaconsfield défend ensuite la convention
passée avec la Turquie.
Le Sultan, dit-i), est devenu notre allié, et par
l'acquisition de File de Chypre nous sommes en
état de l'aider. Du reste, la politique que nous
suivrons dans la question orientale empêchera la
fatale suprématie d'une seule puissance de s'exer-
cer sur la Turquie.
L'orateur défend ensuite les résultats du Con-
grès qui assurent au Sultan une véritable indé-
pendance en le délivrant de relations pernicieuses
avec des races hostiles et en lui laissant une ca-
pitale inexpugnable, le contrôle des Dardanelles
et la possession de riches provinces.
Répondant aux allégations de ceux qui disent
que le traité de Berlin n'est pas exécuté, lord
Beaconsfield constate qu'il ne s'est écoulé seule-
ment qu'un tiers du délai accordé pour son exé-
cution. Parmi les avantages assurés par le traité,
lord Beaconsûeld mentionne le retour d'Erze-
roum à la Turquie, qui deviendra probablement
la plus forte place de l'Asie-Mineure.
Toutes les stipulations du traité de Berlin, af-
firme l'orateur, sont en voie d'accomplissement.
Le gouvernement anglais n'a pas été informé
que des signataires aient l'intention d'en éluder
complétement l'exécution.
Le noble lord repousse énergiquement l'asser-
tion qu'une puissance quelconque ait cette inten-
tion. S'il se trouvait une puissance qui essayât
de se soustraire aux obligations contractées à
Berlin, ce ne serait pas, en tout cas, l'Angleterre.
Le .gouvernement anglais est résolu a exécuter
le traité selon son esprit et au pied de la lettre.
Pour cela, il ferait avec confiance un appel au
peuple anglais, lui demandant toutes ses forces
et toutes ses ressources pour le maintien de ce
traité.
L'orateur ne peut pas croire à la nécessité de
faire cet appel, car le monde est gouverné par
des souverains qui sont des hommes d'Etat et
non des bavards irresponsables.
La situation, certes, reste sérieuse; mais elle ne
présente pas de dangers.
Lord Beaconsfield termine en réfutant la com-
paraison faite entre l'Angteterre, Venise et la
Ho)lande. Si les Anglais continuent à être dignes
de leurs ancêtres, leur pouvoir et leur empire ne
diminueront jamais.
Après ce discours, un toast a été porté au
corps diplomatique. M. de Beust a répondu
au nom de ses collègues et il a dit adieu à
l'Angleterre qu'il est sur le point de quitter.
On connaît les trois candidats républi-
cains conservateurs qui seront présentés
jeudi prochain au vote du Sénat MM. de
Montalivet, Gresley et André. Quant aux
candidats des droites, il est plus difficile de
les déterminer. L'enfantement est presque
aussi laborieux que celui du Manifeste
dont on a tant parlé et dont on parle en-
core, mais que personne n'a vu et
peut-être ne verra jamais. On peut,
au besoin, se passer du Manifeste, mais
on ne peut pas se passer de candidats.
Le temps court, l'heure presse, il faut
faire un choix Pourtant le choix n'est
pas fait, et les comités des droites hé-
sitent entre plusieurs candidatures dont
les plus 'sérieuses sont celles de MM. le
comte d'HaussonviIle, Oscar de Vallée,
Baragnon, Ernoul, Lefèvre-Pontalis, de
Lacombe, etc. Les gens très informés en
citent quelques autres, mais il est inutile
d'en faire mention. D'après toutes les
vraisemblances, le choix des comités des
droites s'arrêtera aux quatre premières,
et toute la question est de savoir si
M. Ernoul sera préféré à M. Baragnon,
oa M. Baragnon à M. Ernoul. M. d'Haus-
son ville est déjà hors de cause, et
M. Oscar de Vallée est à peine contesté.
Personne n'ignoreque la droite du Sénat
se compose de trois groupes que des naufra-
ges successifs ont déposés sur une même
rive après des avaries et des pertes considé-
rables le groupe légitimiste, le groupe
bonapartiste et le groupe soi-disant con-
d'autrefois. C'est donc toujours M"" Croi-
zette qui fait Blanche de Chelles; elle
meurt à peu près de la même façon, avec
les mêmes soubresauts et les mêmes con-
torsions il m'a semblé seulement que,
cette fois, son agonie était un peu plus
courte. C'est toujours autant de gagné.
Le 6~a~o~MMg e~oyeM, de M. Ernest
de Calonne, joué au Troisième Théâtre-
Français, a le tort d'être une conférence
plutôt qu'une œuvre dramatique. Je ne
suis pas un partisan .exclusif de l'art pour
l'art, et je fais grand cas des pièces qui
prouvent quelque chose, quoique ce ne
soit pas absolument nécessaire, mais à
cette condition que la leçon, s'il y en a
une, ressorte naturellement des faits mis
en scène par l'auteur et se présente d'elle-
même à l'esprit du public au lieu de
servir de prétexte à des discussions
interminables. Il est certain qu'on ne va
pas au. théâtre comme au sermon ou dans
une réunion politique pour entendre des
orateurs qui ont la prétention ou du moins
le devoir d'être éloquens, et qui ne le sont
pas toujours. faut avoir quelque indul-
gence pour la nature humaiue et songer
que l'on va chercher au théâtre des dis-
tractions.
Notre dessein est de K divertir les hon-
nêtes gens », a dit justement Molière, le
plus sensé des hommes. Si en les diver-
tissant on peut les instruire, tant mieux!
M. de Galonné ne s'est pas assez souvenu
de ce'mot du maître. Les personnages de
sa comédie en quatre actes et en vers
instruisent peut-être, mais à coup sûr ils
ne divertissent personne. Encore y au-
stitutionnel. En.temps ordinaire, les élec-
tions aux sièges inamovibles ont lieu
une par une, et les trois groupes se sont
entendus pour présenter fraternelle-
ment un candidat chacun à son tour.
Mais aujourd'hui, trois sièges sont va-
cans d'un même coup; les trois groupes
sont donc appelés à user conjointement
de leur droit de présentation. Il y a pour
eux, dans cette manière de procéder, des
avantages et des inconvéniens. Lorsqu'un
seul groupe met en avant un candidat, les
deux autres n'ont plus qu'à s'incliner.
Nous avons voté pour vous, leur dit-on à vo-
tre tour, votez pournous. Pas de discus-
sion possible Le .MCM~o, sic jubeo, est 1~
règle qui s'impose à tous et que chacun
observe. Mais, dans le cas actuel, les con-
ditions de l'accord sont différentes on se
trouve à deux et même & trois de jeu; on
peut discuter tel candidat, en préférer tel
autre, débattre les titres des divers rivaux,
absolument comme à la veille des élec-
tions à l'Académie française. Qui ne voit
tout de suite l'inconvénient à côté de l'a-
vantage? Il y a danger que les trois groupes
ne s'entendent pas, et que, dans ces grou-
pes mêmes,'tels sénateurs se refusent à
voter pour le candidat choisi et estampillé
par les comités. On ne saurait leur dire
cette fois Nous avons voté pour vous,
payez votre dette puisque les trois
candidats se présentent et que les trois
élections doivent avoir lieu en même
temps. Quelle doit être, en conséquence, la
préoccupation des trois groupes ? C'est de
présenter des candidats de nuance effa-
cée, intermédiaire, et qui, sinon par leur
vie passée, au moins par leurs opinions
présentes, ne peuvent effaroucher per-
sonne dans les groupes voisins.
Il est juste de reconnaître que les
constitutionnels ont eu la main parti-
culièrement heureuse. M. d'Hausson-
ville est à coup sûr, par son esprit, par
ses travaux, par sa grande situation dans
le monde, un candidat qui ne dépare pas
une liste tripartite, composée d'un bona-
partiste et d'un légitimiste, et qui ne
saurait être mieux complétée que par
un sceptique aimable et tolérant. On
pouvait craindre, toutefois, que de
vieux souvenirs ne séparassent M. d'Haus-
sonville de ses nouveaux alliés. Nous
traversons des temps agités, troublés,
où les hommes se sont habitués, sous
peine de renoncer à une vie com-
mune, à se pardonner beaucoup les uns
aux autres. Pourtant, il y a des choses~
qu'il est difficile de pardonner ou d'ou-
blier. Nous avions cru que les légitimis-
tes auraient difficilement oublié que M. le
comte d'Haussonville avait été, par ses
relations de famille et par ses opi-
nions personnelles, un des amis les plus
intimes du gouvernement de Juillet.
Nous nous sommes trompés, et nou~
n'avons garde d'en être surpris. Il
faut conserver tout son étonnement
pour la longanimité des bonapartistes a
l'égard de M. d'HaussonvilIe, et pour l'hu-
meur conciliante que celui-ci professe au-
jourd'hui pour ses adversaires d'autrefois.
Le second Empire n'a pas eu de pire en-
nemi que M. d'Haussonville. Tout le ta-
lent *du spirituel académicien a été en
quelque sorte allumé, enflammé par le
coup d'Etat du 2 décembre. Cet événe-
ment, qui a éteint tant de lumières, a fait
briller M. d'HaussonvilIe d'un éclat tout
nouveau. La colère, la haine, le dédain
sarcastique, le mépris amer et froid pro-
voquaient la fertilité de son imagina-
tion. M. d'Haussonville a été alors, sous
quelque forme qu'il couvrît sa pensée,
articles de journal, articles de revue,
correspondances, grands travaux histo-
riques, un pamphlétaire emporté, vi-
rait-il beaucoup à dire sur l'instruction
que l'on peut retirer de leurs longs dis-
cours. Ils ont, sans contredit, les meilleu-
res intentions du monde mais ils ne
s'expriment pas toujours très clairement
et ils parlent beaucoup plus qu'ils n'agis-
sent. M. de Calonne, qui est un écrivain
consciencieux, a obtenu, l'an dernier, un
grand succès avec ~~M~ ~?y<
justement parce que cette pièce n'avait
pas les défauts qui rendent le Gentilhomme
e~o~M. pénible à écouter jusqu'au bout.
Comme il a le sens du théâtre, il ne lui
sera pas difficile de prendre bientôt sa re-
vanche.
Si l'on était superstitieux, on pourrait
dire que l'Odéon porte bonheur à M. Louis
Davyl. Après avoir débuté assez heureu-
sement à ce théâtre avec la ~~CMe lé-
~~MM, il y a obtenu, cette semaine, un
nouveau succès avec M)MMeM?' C~<~OM.
Ce M. Chéribois est un parfait égoïste qui
rapporte tout à lui et mène sa maison à
la baguette. Personne ne lui résiste, et
dans son entourage chacun n'est occupé
qu'à flatter ses manies. Il fait des aSai-
res, je ne sais trop lesquelles; mais, au-
tant qu'il me semble, il se livre à des
opérations de banque et à des entreprises
industrielles. A voir son ton tranchant et
ses airs affairés, on le croirait volontiers
millionnaire mais c'est à peine et il
donne lui-même le chiffre de sa fortune
-s'il a trente mille livres de rentes; or sa
femme lui a apporté une dot de quatre
cent mille francs c'est donc deux cent
mille francs qu'il aurait gagnés en vingt-
cinq ans, et vraiment, pour un~mdustriel
qui ne croit qu'à 'argent, il n'y a pas là
~M ii NOVEMBRE
i878
MNMH MME
i878
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PAMS
MMANCHE 10 NOVEMBM
Le JoM~M
Mque par M. le garde des sceaux sur l'ad-
ministration de la justice criminelle en
i876. Quelques chiffres que nous em-
pruntons à ce document sont assurément
des plus rassurans au point de vue de
la. situation morale de notre pays.
L'honorable M. Dufaure n'a pas voulu
se borner à mettre en regard les chiffres
de ~a statistique criminelle en 1872 et en
t876 il a cru qu'il était utile de montrer
quelle différence existait entre 1872, alors
que la France était à peine sortie des con-
vulsions de la guerre et de la Commune, et
la période plus calme et plus normale de
i876. C'est surtout pour les crimes soumis
a.u verdict du jury devant les Cours d'assises
que l'écart est considérable. En 1872, le
nombre des accusations était de 4,071; en
i876, il était tombé à 3,693. La diminu-
tion porte tout entière sur les crimes contre
les propriétés, qui n'ont plus atteint que
ïe chiffre de 1,844 en 1876, contre celui
de 2,402 en 1872 pour les vols qualifiés,
cette diminution n'est pas moindre de
30 0/0. Il est vrai que les crimes contre
les personnes ont été au nombre de 1,849
au tieu de 1,669, et cette augmenta-
tion porte surtout sur les attentats
nux mœurs. Le nombre des accusés
est descendu, dans la même période,
de 3,498 & 4,764. Le département de la
Seine est celui qui, proportionnelle-
ment, a fourni la plus grande quantité
d'accusés 36 sur 100,000 habitans
mais il est nécessaire de tenir compte
de la composition exceptionnelle de
sa population. La Savoie tient le der-
nier rang avec 3 accusés sur 100,000
habitans. Les condamnations ont été
dans la proportion de 72 0/0 des accu-
sations en 1872. Cette proportion n'avait
été que de 62 0/0 dans la période de 1861
:'a 1865. Il faut constater ici les excellens
effets de la loi du 21 novembre 1872 sur la
composition du jury, due à l'initiative de
M. Dufaure, en même temps que le soin
de plus en plus grand apporté par les
juges instructeurs et par les chambres de
mise en accusation dans l'examen des
affaires qui doivent être soumises au
jury. Il a été prononcé 22 condamnations
& mort en 1872 et 31 en 1876. Le nombre
des délits de presse soumis aux Cours
d'assises est descendu de 64 à 7.
Les délits jugés par les tribunaux de
police correctionnelle semblent, au pre-
mier abord, être sensiblement plus nom-
breux. De 152,167 en 1872, ils se sont éle-
vés & 169,313 en 1876. Mais il faut tenir
-compte de ce fait qu'entre ces deux an-
nées ont été votées la loi du 23 janvier
1873 sur l'ivresse et la loi du 1" août 1874
sur la conscription des chevaux et mu-
lets. Or, le nombre des délits poursuivis
en vertu de la première de ces lois n'est
pas moindre de 5,287, et, en vertu de la
seconde, de 4,616, ce qui réduit dans de
notables proportions l'augmentation con-
statée. Il est intéressant également de si-
gnaler une diminution marquée dans les
délits de vagabondage et de mendicité.
Enfin les contraventions soumises aux
tribunaux de simple police ont été de
420,736 en 1876, contre 340,521 en 1872,
soit une augmentation de 30 0/0 environ.
Encore une fois, il faut remarquer que
dans le premier chiffre les contraventions
nouvelles créées par la loi sur l'ivresse
entrent pour7S,034, ce quiréduitpresquc à
néant l'accroissement du nombre des con-
traventions. On peut donc conclure des
indications de ce rapport, comme le dit
MU!LMTM M JMRML MS MBATS
DUilNOVEMBREi878. -1
~A SEMADfE DRAMATIQUE
COMÉDIE-FRANÇAISE reprise du
comédie en quatre actes, de M. Octave
Feuillet. TROIS!ËME THÉATRE FRAN-
ÇAIS 6~M~~M~ c~oy~, comédie
en quatre actes et en vers, de M. Er-
nest de Galonné. THEATRE DE L'ODÉON
~fo?M!CM~ C~n'~OM, comédie en quatre
acte?, de M. Louis Davyl. THEATRE
DE LA GAÎTË reprise de la 6'~ce
2)MK, drame en cinq actes, mêlé de cbant,
de MM. Dennery et Gustave Lemoice.
THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL F~OP!M-
CM~, vaudeville en quatre actes, de
MM. de Najac et Paul Moreau.
Le ~M:~ fut joué pour la première fois
au mois de mars 1874, et il m'a semblé
que l'impression du public était la même
au bout de quatre ans qu'à la première re-
-présentation.–Cette pièce, disait-on l'au-
tre soir dans la salle, est habilement faite;
elle est intéressante; elle a même quelque
chose de capiteux qui peut un moment
iàire illusion mais elle est fausse d'un
bout à l'autre et ne supporte pas l'examen.
C'est à peu près ce que l'on disait il y a
fôrt:stement M. le garde des sceaux,
« qu~ie niveau de la crimininalité grave
M-s'ept plutôt abaissé qu'élevé et, que
wJ.'Eius ceux qui concourent à l'oeuvre de
? la justice ont rivalisé d'efforts dans l'ac-
H complissement de leur délicate mis-
H sion. ? »
Hier soir a eu lieu à Londres, dans la
salle de Guildhall, le banquet du nouveau
lord-maire, à l'occasion de la prise de
possession de ses fonctions. Le comte
Beaconsfield, en sa qualité de premier mi-
nistre de la reine, y a prononcé, suivant
l'usage, un grand discours politique qui
pourra fournir des renseignemens pré-
cieux sur les seatimens du cabinet anglais
relativement à l'exécution du traité de
Berlin et à la question de l'Afghanistan.
Autant qu'il est permis d'en juger par la
courte analyse de ce discours que nous
transmet le télégraphe, le premier lord
de la Trésorerie n'a point voulu jeter
dans ce banquet une note par trop som-
bre, et l'avenir qu'il a prédit à son pays
n'a rien qui puisse l'enrayer. Il croit au
maintien de sa puissance sans avoir re-
cours à des efforts suprêmes qu'il n'hési-
terait pas d'ailleurs à lui demander s'il en
était besoin. Mais rien de pareil ne sera
nécessaire, car rien ne menace le traité
de Berlin, que lord Beaconsneld sem-
ble résolu à maintenir comme un pacte
irrévocable, et dont l'exécution doit avoir
lieu, selon le noble comte, dans son esprit
et dans sa lettre. Nous sommes bien loin,
comme on peut voir, des Conférences
chargées d'interpréter ou de modifier ce
traité, Conférences dont la réunion pro-
chaine nous est annoncée depuis quel-
ques jours par la presse russe. Lord
Beaconsfield a ajouté que le gouverne-
ment anglais n'a pas été informé qu'au-
cun des signataires du traité de Berlin
ait l'intention d'en éluder complètement
l'exécution. Quelle pourrait bien, d'ail-
leurs, être cette puissance? Ce n'est assu-
rément pas la Turquie que le premier
ministre anglais a représentée comme
plus indépendante que jamais, délivrée de
relations pernicieuses avec des races hos-
tiles, et en possession d'une capitale inex-
pugnable et des provinces les plus riches.
On pourrait presque croire, en lisant ces pa-
roles, que le Sultann'a jamais été plus puis-
sant et plus redoutable que depuis la signa-
ture du traité de Berlin! Et si cette puis-
sance n'est pas la Turquie, qui cela peut-il
bien être ? Car, si l'empire ottoman n'a
rien perdu, ses adversaires ont certai-
nement bien plus gagné que lui.
En ce qui concerne la question de l'Af-
ghanistan, lord Beaconsfield a été plus
rassurant encore. Il ne redoute nullement
une invasion du territoire indien par sa
frontière nord-ouest. Tout au plus les
ennemis de l'Angleterre pourraient-ils lui
causer des embarras de ce côté. L'at-
tention du gouvernement ayant été
éveillée par des circonstances nouvelles,
des mesures ont été prises pour que,
dans l'avenir, la défense de la frontière
afghane cesse d'être une source d'in-
quiétude pour l'empire anglo-indien. Il
faut toutefois attendre d'avoir le texte
complet de ce discours pour pouvoir l'ap-
précier avec toute certitude.
L'empereur d'Autriche a reçu, le 7 no-
vembre, une Délégation de la Diète d'A-
gram, chargée de lui remettre l'Adresse
votée par l'Assemblée des Députés croa-
tes. Ce document, qui est l'expression des
vœux des Slaves méridionaux de l'em-
pire austro-hongrois, contient l'expres-
sion d' « Hongrie-Croatie » et fait ainsi
une allusion directe à la dislocation
de la Couronne de Saint-Etienhe, pour-
suivie aujourd'hui plus ardemment que
quatre ans. Le /S~MM; est, en enet, une
comédie romanesque, ou plutôt un mélo-
drame écrit par un homme d'esprit et de
goût mais il n'y faut pas chercher une
peinture quelconque de la vie réelle. L'ima-
gination seule en fait les frais.
On connaît assez le sujet de cette
pièce pour qu'il suffise de le rappeler en
peu de mots. La comtesse Blanche de
Chelles, dont le mari commande une fré-
gate dans les mers de la Cochinchine,
habite un château de l'Anjou avec l'ami-
ral de Chelles son beau-père. Cette jeune
femme, entourée d'adorateurs, étonne
tout le monde par ses façons excentriques,
et l'on ne sait comment expliquer cette
étrange créature. Les uns la croient un peu
folle; les autres supposent qu'elle s'ennuie
et qu'elle cherche à se distraire. La vérité
est que la comtesse, éperdûment éprise
d'un ancien aide de camp de son beau-
père, le comte de Savigny, qui ne par-
tage pas cet amour et ne s'en doute même
pas, cherche tout simplement à s'étourdir.
Du reste, elle est toute prête à mourir
pour cette belle passion si jamais les
circonstances l'exigent, et, à cet e6et, elle
ne quitte jamais une bague à tête de
sphinx dont le chaton contient un poi-
son des plus violens.
Or il arrive qu'un jour, exaspérée des
froideurs et des rebuffades de Savigny,
elle prend le parti de se faire enlever par
un Anglais, lord Astley~ qui depuis deux
ans la suit partout comme son ombre.
Mais, au moment où cet enlèvement va
s'accomplir, Savigny, qui se trouve là par
hasard, s'emporte, pousse des cris de co-
lère et menace Blanche de la jeter dans
jamais par les populations slaves de la
Transleithanie. En recevant cette Adresse,
l'empereur-roi a blâmé sévèrement le ca-
ractère inconstitutionnel de ce vœu, tout
en assurant les députés croates de ses
sympathies. On annonce, d'autre part, que
l'empereur a accordé une amnistie géné-
rale pour la Bosnie et l'Herzégovine, et
qu'il sera publié prochainement une pro-
clamation impériale l'annonçant aux po-
pulations de ces deux provinces.
Des élections législatives viennent d'a-
voir lieu aux Etats-Unis. Les forces des
démocrates et des républicains ne seront
point sensiblement modifiées dans la
Chambre des Représentans, où la majorité
appartient aux démocrates. Il est cepen-
dant intéressant de constater qu'une
sorte de revirement d'opinion a eu lieu
depuis les élections précédentes, les dé-
mocrates ayant regagné dans les Etats du
Sud le terrain qu'ils perdaient dans le
Nord et dans l'Ouest.
PetKe Bomrwe dn dintamche.
Emprunt 5 0/0. HZ fr. 22 t/2, t7 ~2.
5 0/0 turc. fr. 121/2, 10.
HoiiH''oia60/0. '?211/t6.
Egyptiennes 60/0.. 275 fr. 62 1/2, 275 fr.
Chemins égyptiens. 372 fr. 50.
TéMgrapMe privée*
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Bude-Pesth, le 9 novembre.
On apprend d'une source digne de foi quel'em-
pereur vient de signer un décret d'amnistie géné-
rale pour les provinces occupées, et qu'on pu-
bliera incessamment une proclamation à ce sujet,
adressée à la population de ces pays.
Pesth, le 9 novembre, soir.
La commission du budget de la Délégation du
Reichstag a examiné le budget du ministère des
finances.
Le ministre des finances de l'empire, répon-
dant à une interpellation de M. Dumba, a déclaré
qu'il avait fait tout son possible pour hâter l'é-
mission de nouveaux bons du Trésor qui lui pa-
raissaient indispensables. Il a dit que le seul
obstacle qui subsistât encore était la question
des armes.
Au cours de la discussion du budget du mi-
nistère de la guerre, M. Sturm a proposé
une résolution réservant le droit que les re-
présentans du pays ont de uxer l'effectif de l'ar-
mée sur le pied de guerre et le contingent des
recrues.
Cette proposition a été adoptée.
Pesth, le 9 novembre.
La Co~rej~OM~aKce .P~la conférence des délégués hongrois, M. Szlavy,
président de la Délégation hongroise, a lu le dis-
cours qui doit être prononcé demain lors de la
réception de la Délégation par l'empereur.
Ce discours fait allusion au traité de Berlin et
fait ressortir la courageuse attitude de l'armée
et les succès remportés dans la campagne qui
vient d'avoir lieu. Il y est dit en outre que l'on
est prêt à faire tout ce qui sera nécessaire pour
maintenir ia position de l'Autriche-Hongrie comme
grande puissance, et tout ce qui ne sera pas au-
dessus des forces matérielles du pays.
Le discours fait surtout ressortir qu'il est néces-
saire que la Délégation connaisse tous les détails
de l'occupation et le but qu'elle est destinée à
faire atteindre. Il fournit des renseignemens sur
certains points Qnanciers et exprime enfin le dé-
vouement de la Hongrie envers l'empereur. La
conférence a approuvé le discours, qu'elle a ac-
cueilli par les applaudissemens unanimes.
Constantinople, le 9 novembre, soir.
Sur le désir exprimé par le Sultan, M. Four-
nier, ambassadeur de France, a été reçu aujour-
d'hui par lui en audience.
Des renseignemens sérieux confirment la nou-
velle donnée par le ~MKM relativement a la santé
de l'empereur Alexandre, qui serait compromise
par l'excès des fatigues.
Les Russes élèvent des fortifications autour
d'Andrinople.
Vienne, le 10 novembre.
Les journaux publient une dépêche de Sera-
jewo. datée du 9. dans laquelle on lit
Adresse à l'empereur François-Joseph, dans la-
quelle ceux-ci demandent l'annexion de la Bosnie
et de l'Herzégovine à l'Autriche-Hongrie, la dis-
traction de ces provinces de la juridiction reli-
gieuse du scheik-ul-islam, l'organisation d'une
autorité ecclésiastique mahometane autonome
pour la Bosnie et l'Herzégovine, la suppression
des écoles confessionnelles et la création d'écoles
populaires, enfin une amnistie générale. Cette
Adresse porte la signature de S9 des habitans mu-
un étang voisin plutôt que de la laisser
partir. Il est clair que c'est la jalousie
qui le pousse K Vous m'aimez » s'é-
crie Blanche en se laissant tomber dans
les bras de Savigny qui s'est trop avancé
pour pouvoir reculer. On comprend bien
qu'après cette scène les deux amans lais-
sent lord Astley croquer le marmot à
la corne du bois avec sa chaise de poste.
Mais leur lune de miel est de courte du-
rée. Menacée par M"" de Savigny qui,
désespérée de l'abandon de son mari,
parle de tout révéler à l'amiral, Blanche
se décide enfin à ouvrir le chaton de sa
bague.
Ce personnage fatal et byronien a été
observé par M. Feuillet non point dans
le monde réel, mais dans le monde fictif
du romantisme de 1830. Dans les pièces
et les romans de cette époque, on voyait
en effet, des êtres poursuivis par une fa-
talité cruelle qui cachaient un mystère
au fond de leur existence, et une collec-
tion de poignards et de poisons dans leurs
poches, de sorte qu'a l'occasion ils avaient
sous la main tout l'attirail nécessaire pour
tuer les autres ou se tuer eux-mêmes.
Blanche de Chelles date évidemment de ce
temps-là. C'est en vain que M. Feuillet
nous dit le contraire dans une tirade hu-
moristique à la façon d'Alexandre Dumas,
où il veut nous faire croire que l'on ren-
contre assez souvent dans le monde des
femmes comme sa petite comtesse.
M. Feuillet en sera pour ses frais d'élo-
quence il dira tout ce qu'il voudra, et, en
dépit du faux acte de naissance qu'il fa-
brique pour M* de Chelles, on verra tou-
jours en elle une petite-nièce d'Antony.
sulmans les plus riches et les plus considérés de
Seraiewo.
Répondant à Murai Beg, te général Philippo-
vitch a dit qu'il se réjouissait d'autant plus de
cette Adresse qu'elle était émanée de l'initiative
musulmane. Il a ajouté que l'amnistie réclamée
était déjà accordée. &
Saint-Pétersbourg, le 10 novembre.
Dans nos cercles officiels on dément les dif-
férentes affirmations qui ont cours à l'étranger
et l'on établit comme chose évidente que la Rus-
sie n'a à faire face à toute espèce de communica-
tion que sur le terrain du traité de Berlin. C'est
à cela que répond de la manière la plus complète
et la plus correcte la conduite du prince Lobanoff.
Si, d'un coté, ce diplomate exige de la Porte
l'exécution ponctuelle des engagemens pris à
Berlin, exécution pour laquelle la Porte se mon-
tre souvent impuissante, il sait, d'autre part. qu'il
est obligé, autant que cela lui est possible, de
prévenir tout désordre en Macédoine. Ni la Porte
ni aucune puissance no saurait contester la cor-
rection de l'attitude du prince Lobanoff. Il est
d'ailleurs hors de doute qu'en Russie on désire
vivement un accord avec l'Angleterre tant en
Europe qu'en Asie.
Le détaut d'autorité du gouvernement turc,
qui ne réussit même pas a se faire prévaloir
dans son propre pays. rend cette entente double-
ment désirable pour l'Europe. En Asie, il s'agit
de maintenir par un accord l'influence des deux
puissances dans cette partie du monde, d'établir
des limites convenables pour l'exercice de cette
influence, et d'empêcher les races asiatiques de
prendre de l'ascendant.
SSht-Pétersbourg,te iO novembre.
La nouvelle publiée par les journaux étrangers
au sujet du retour de l'empereur Alexandre de
Livadia avant l'époque primitivement fixée est
dénuée de fondement. Ce retour s'effectuera,
comme d'ordinaire, pour la fête de saint Georges.
Sont également faux tous les bruits relatifs à
une indisposition ou à une maladie du czar. Aux
démentis déjà donnés à ce sujet par les différen-
tes ambassades russes à l'étranger on peut ajou-
ter que les nouvelles venues de Livadia sur l'é-
tat de S. M. sont absolument satisfaisantes.
Le comte Schouvaloff retourne à Londres et se
trouvera en mesure d'y exposer les vues actuel-
les de l'empereur.
Rome, le 10 novembre.
Le journal Esercito dit que la commission in-
ternationale militaire chargée de la délimitation
de la Bulgarie et de la Roumélie se trouve ac-
tuellement à Silistrie. Des difficultés qui se sont
présentées dans la nomination du commissaire
turc ont retardé la réunion de la commission, de
sorte qu'elle ne pourra pas terminer ses travaux
cette année.
La commission pourra tout au plus achever
pour la un de novembre la délimitation de la Bul-
garie nord entre Silistrie et Mangaiia. Elle ajour-
nera au printemps la suite de ces travaux, c'est-
à-dire la délimitation des frontières sud de la
Bulgarie, car il sera impossible de parcourir les
Balkans en hiver.
Bucharest, le 9 novembre, soir.
On assure dans les cercles militaires russes
que Farmée de réserve commencera à évacuer
la Roumanie vers le 17 de ce mois, et qu'elle oc-
cupera à cette époque la Bessarabie.
Le ?MM~
nement russe l'ordre de se préparer a transporter
des troupes.
Ce journal ajoute que trois corps d'armée se-
raient dirigés par cette voie sur la Bulgarie.
Madrid, le 9 novembre, soir.
Les journaux ministériels déclarent que les
bruits relatifs à une crise de cabinet sont dé-
nués de fondement. Le cabinet, en effet, possède
la confiance des Cortès et du roi, ainsi que le
ministre de l'intérieur l'a déclaré ce soir au
Congrès.
On télégraphie de Beyrouth, le 9 novem-
bre
a Le désaccord qui s'était élevé entre le gou-
verneur général et le haut clergé libanais est
aujourd'hui terminé. Grâce aux bons ofûces de
M. Tricou, consul général de France, Rus-
tem Pacha a autorisé le retour de Mgr Bis-
tani. Ce prélat vient de débarquer dans la baie
de Jouni et résidera provisoirement dans le
E.esrouan. L'incident se trouve aplani de la
manière la plus honorable pour les deux par-
ties.
Le banquet du nouveau lord-maire a eu
lieu hier soir dans la salle de Guildhall.
Lord Beaconsfield a prononcé un grand dis-
cours politique. Voici le résumé télégraphi-
que des points de politique étrangère trai-
tés par l'orateur:
Le premier ministre déclare d'abord que, d'a-
près l'opinion du gouvernement, l'invasion du
territoire indien sur les frontières nord-ouest n'est
guère praticable par suite des difficultés physi-
ques mais nos ennemis, ajoute-t-il, pourraient
nous causer des embarras sur ces frontières. Ils
ont ainsi rendu nécessaire la concentration de ce
côté de grandes forces militaires entraînant de
fortes dépenses.
Tandis que nous examinions encore ces incon-
Lord Astley est de la même époque
littéraire. C'est, je crois, 'dans un roman
de George Sand que parut pour la pre-
mière fois ce type de l'Anglais correct,
méthodique et en même temps sentimen-
tal, qui s'attache aux pas de la femme
qu'il aime, avec une précision au-
tomatique, pendant des années, prêt
à accomplir froidement pour elle, quand
elle daignera se tourner vers lui, les ac-
tes de dévouement les plus chevaleres-
ques. En créant ce type, George Sand
avait sans doute pour but de rehausser le
mérite de la femme et de montrer
qu'il n'y avait pas de sacrifices trop
grands pour la conquérir. Mais lord
Astley, l'Anglais du /S~M~, n'est en
réalité qu'une dupe, puisqu'il est sur le
point de s'immoler pour une femme qui se
moque de lui. Il n'y a pas jusqu'au pia-
niste échevelé Ulric qui ne soit une cari-
cature de l'ancien temps, bien démodée
aujourd'hui.
M. Wqrms, qui remplace Delaunay dans
le rôle de Savigny, a de saisissans éclats
de passion dans la scène de nuit du troi-
sième acte lorsqu'il s'oppose au départ
de Blanche mais dans les autres parties
du rôle il a trop de roideur et l'on ne
comprend guère, en le voyant gourmé et
compassé dans sa cravate blanche, qu'il
puisse nourrir au fond du cœur une pas-
sion profonde pour M" de Chelles. Il y a
aussi de la faute de l'auteur qui n'a pas
mis dans la bouche de son personnage un
seul mot pouvant faire pressentir cette
passion. A part M. Worms, les autres in-
terprètes sont ceux de la création et ils
ont naturellement retrouvé leur succès
véniens, notre attention a du se porter sur de
circonstances nouvelles qui se sont produites,
et qui nous ont décidés à prendre toutes les me-
sures nécessaires pour mettre fin à cette situa-
tion.
Lorsque ces mesures seront complètes, c'est-à-
dire bientôt, notre frontière indienne cessera
d'être une source d'inquiétude pour nous.
J'espère qu'alors, poursuit l'orateur, nous vi-
vrons en bonnes relations avec nos voisins les plus
proches, et peut-être aussi avec les plus éloignés.
Lord Beaconsfield défend ensuite la convention
passée avec la Turquie.
Le Sultan, dit-i), est devenu notre allié, et par
l'acquisition de File de Chypre nous sommes en
état de l'aider. Du reste, la politique que nous
suivrons dans la question orientale empêchera la
fatale suprématie d'une seule puissance de s'exer-
cer sur la Turquie.
L'orateur défend ensuite les résultats du Con-
grès qui assurent au Sultan une véritable indé-
pendance en le délivrant de relations pernicieuses
avec des races hostiles et en lui laissant une ca-
pitale inexpugnable, le contrôle des Dardanelles
et la possession de riches provinces.
Répondant aux allégations de ceux qui disent
que le traité de Berlin n'est pas exécuté, lord
Beaconsfield constate qu'il ne s'est écoulé seule-
ment qu'un tiers du délai accordé pour son exé-
cution. Parmi les avantages assurés par le traité,
lord Beaconsûeld mentionne le retour d'Erze-
roum à la Turquie, qui deviendra probablement
la plus forte place de l'Asie-Mineure.
Toutes les stipulations du traité de Berlin, af-
firme l'orateur, sont en voie d'accomplissement.
Le gouvernement anglais n'a pas été informé
que des signataires aient l'intention d'en éluder
complétement l'exécution.
Le noble lord repousse énergiquement l'asser-
tion qu'une puissance quelconque ait cette inten-
tion. S'il se trouvait une puissance qui essayât
de se soustraire aux obligations contractées à
Berlin, ce ne serait pas, en tout cas, l'Angleterre.
Le .gouvernement anglais est résolu a exécuter
le traité selon son esprit et au pied de la lettre.
Pour cela, il ferait avec confiance un appel au
peuple anglais, lui demandant toutes ses forces
et toutes ses ressources pour le maintien de ce
traité.
L'orateur ne peut pas croire à la nécessité de
faire cet appel, car le monde est gouverné par
des souverains qui sont des hommes d'Etat et
non des bavards irresponsables.
La situation, certes, reste sérieuse; mais elle ne
présente pas de dangers.
Lord Beaconsfield termine en réfutant la com-
paraison faite entre l'Angteterre, Venise et la
Ho)lande. Si les Anglais continuent à être dignes
de leurs ancêtres, leur pouvoir et leur empire ne
diminueront jamais.
Après ce discours, un toast a été porté au
corps diplomatique. M. de Beust a répondu
au nom de ses collègues et il a dit adieu à
l'Angleterre qu'il est sur le point de quitter.
On connaît les trois candidats républi-
cains conservateurs qui seront présentés
jeudi prochain au vote du Sénat MM. de
Montalivet, Gresley et André. Quant aux
candidats des droites, il est plus difficile de
les déterminer. L'enfantement est presque
aussi laborieux que celui du Manifeste
dont on a tant parlé et dont on parle en-
core, mais que personne n'a vu et
peut-être ne verra jamais. On peut,
au besoin, se passer du Manifeste, mais
on ne peut pas se passer de candidats.
Le temps court, l'heure presse, il faut
faire un choix Pourtant le choix n'est
pas fait, et les comités des droites hé-
sitent entre plusieurs candidatures dont
les plus 'sérieuses sont celles de MM. le
comte d'HaussonviIle, Oscar de Vallée,
Baragnon, Ernoul, Lefèvre-Pontalis, de
Lacombe, etc. Les gens très informés en
citent quelques autres, mais il est inutile
d'en faire mention. D'après toutes les
vraisemblances, le choix des comités des
droites s'arrêtera aux quatre premières,
et toute la question est de savoir si
M. Ernoul sera préféré à M. Baragnon,
oa M. Baragnon à M. Ernoul. M. d'Haus-
son ville est déjà hors de cause, et
M. Oscar de Vallée est à peine contesté.
Personne n'ignoreque la droite du Sénat
se compose de trois groupes que des naufra-
ges successifs ont déposés sur une même
rive après des avaries et des pertes considé-
rables le groupe légitimiste, le groupe
bonapartiste et le groupe soi-disant con-
d'autrefois. C'est donc toujours M"" Croi-
zette qui fait Blanche de Chelles; elle
meurt à peu près de la même façon, avec
les mêmes soubresauts et les mêmes con-
torsions il m'a semblé seulement que,
cette fois, son agonie était un peu plus
courte. C'est toujours autant de gagné.
Le 6~a~o~MMg e~oyeM, de M. Ernest
de Calonne, joué au Troisième Théâtre-
Français, a le tort d'être une conférence
plutôt qu'une œuvre dramatique. Je ne
suis pas un partisan .exclusif de l'art pour
l'art, et je fais grand cas des pièces qui
prouvent quelque chose, quoique ce ne
soit pas absolument nécessaire, mais à
cette condition que la leçon, s'il y en a
une, ressorte naturellement des faits mis
en scène par l'auteur et se présente d'elle-
même à l'esprit du public au lieu de
servir de prétexte à des discussions
interminables. Il est certain qu'on ne va
pas au. théâtre comme au sermon ou dans
une réunion politique pour entendre des
orateurs qui ont la prétention ou du moins
le devoir d'être éloquens, et qui ne le sont
pas toujours. faut avoir quelque indul-
gence pour la nature humaiue et songer
que l'on va chercher au théâtre des dis-
tractions.
Notre dessein est de K divertir les hon-
nêtes gens », a dit justement Molière, le
plus sensé des hommes. Si en les diver-
tissant on peut les instruire, tant mieux!
M. de Galonné ne s'est pas assez souvenu
de ce'mot du maître. Les personnages de
sa comédie en quatre actes et en vers
instruisent peut-être, mais à coup sûr ils
ne divertissent personne. Encore y au-
stitutionnel. En.temps ordinaire, les élec-
tions aux sièges inamovibles ont lieu
une par une, et les trois groupes se sont
entendus pour présenter fraternelle-
ment un candidat chacun à son tour.
Mais aujourd'hui, trois sièges sont va-
cans d'un même coup; les trois groupes
sont donc appelés à user conjointement
de leur droit de présentation. Il y a pour
eux, dans cette manière de procéder, des
avantages et des inconvéniens. Lorsqu'un
seul groupe met en avant un candidat, les
deux autres n'ont plus qu'à s'incliner.
Nous avons voté pour vous, leur dit-on à vo-
tre tour, votez pournous. Pas de discus-
sion possible Le .MCM~o, sic jubeo, est 1~
règle qui s'impose à tous et que chacun
observe. Mais, dans le cas actuel, les con-
ditions de l'accord sont différentes on se
trouve à deux et même & trois de jeu; on
peut discuter tel candidat, en préférer tel
autre, débattre les titres des divers rivaux,
absolument comme à la veille des élec-
tions à l'Académie française. Qui ne voit
tout de suite l'inconvénient à côté de l'a-
vantage? Il y a danger que les trois groupes
ne s'entendent pas, et que, dans ces grou-
pes mêmes,'tels sénateurs se refusent à
voter pour le candidat choisi et estampillé
par les comités. On ne saurait leur dire
cette fois Nous avons voté pour vous,
payez votre dette puisque les trois
candidats se présentent et que les trois
élections doivent avoir lieu en même
temps. Quelle doit être, en conséquence, la
préoccupation des trois groupes ? C'est de
présenter des candidats de nuance effa-
cée, intermédiaire, et qui, sinon par leur
vie passée, au moins par leurs opinions
présentes, ne peuvent effaroucher per-
sonne dans les groupes voisins.
Il est juste de reconnaître que les
constitutionnels ont eu la main parti-
culièrement heureuse. M. d'Hausson-
ville est à coup sûr, par son esprit, par
ses travaux, par sa grande situation dans
le monde, un candidat qui ne dépare pas
une liste tripartite, composée d'un bona-
partiste et d'un légitimiste, et qui ne
saurait être mieux complétée que par
un sceptique aimable et tolérant. On
pouvait craindre, toutefois, que de
vieux souvenirs ne séparassent M. d'Haus-
sonville de ses nouveaux alliés. Nous
traversons des temps agités, troublés,
où les hommes se sont habitués, sous
peine de renoncer à une vie com-
mune, à se pardonner beaucoup les uns
aux autres. Pourtant, il y a des choses~
qu'il est difficile de pardonner ou d'ou-
blier. Nous avions cru que les légitimis-
tes auraient difficilement oublié que M. le
comte d'Haussonville avait été, par ses
relations de famille et par ses opi-
nions personnelles, un des amis les plus
intimes du gouvernement de Juillet.
Nous nous sommes trompés, et nou~
n'avons garde d'en être surpris. Il
faut conserver tout son étonnement
pour la longanimité des bonapartistes a
l'égard de M. d'HaussonvilIe, et pour l'hu-
meur conciliante que celui-ci professe au-
jourd'hui pour ses adversaires d'autrefois.
Le second Empire n'a pas eu de pire en-
nemi que M. d'Haussonville. Tout le ta-
lent *du spirituel académicien a été en
quelque sorte allumé, enflammé par le
coup d'Etat du 2 décembre. Cet événe-
ment, qui a éteint tant de lumières, a fait
briller M. d'HaussonvilIe d'un éclat tout
nouveau. La colère, la haine, le dédain
sarcastique, le mépris amer et froid pro-
voquaient la fertilité de son imagina-
tion. M. d'Haussonville a été alors, sous
quelque forme qu'il couvrît sa pensée,
articles de journal, articles de revue,
correspondances, grands travaux histo-
riques, un pamphlétaire emporté, vi-
rait-il beaucoup à dire sur l'instruction
que l'on peut retirer de leurs longs dis-
cours. Ils ont, sans contredit, les meilleu-
res intentions du monde mais ils ne
s'expriment pas toujours très clairement
et ils parlent beaucoup plus qu'ils n'agis-
sent. M. de Calonne, qui est un écrivain
consciencieux, a obtenu, l'an dernier, un
grand succès avec ~~M~ ~?y<
justement parce que cette pièce n'avait
pas les défauts qui rendent le Gentilhomme
e~o~M. pénible à écouter jusqu'au bout.
Comme il a le sens du théâtre, il ne lui
sera pas difficile de prendre bientôt sa re-
vanche.
Si l'on était superstitieux, on pourrait
dire que l'Odéon porte bonheur à M. Louis
Davyl. Après avoir débuté assez heureu-
sement à ce théâtre avec la ~~CMe lé-
~~MM, il y a obtenu, cette semaine, un
nouveau succès avec M)MMeM?' C~<~OM.
Ce M. Chéribois est un parfait égoïste qui
rapporte tout à lui et mène sa maison à
la baguette. Personne ne lui résiste, et
dans son entourage chacun n'est occupé
qu'à flatter ses manies. Il fait des aSai-
res, je ne sais trop lesquelles; mais, au-
tant qu'il me semble, il se livre à des
opérations de banque et à des entreprises
industrielles. A voir son ton tranchant et
ses airs affairés, on le croirait volontiers
millionnaire mais c'est à peine et il
donne lui-même le chiffre de sa fortune
-s'il a trente mille livres de rentes; or sa
femme lui a apporté une dot de quatre
cent mille francs c'est donc deux cent
mille francs qu'il aurait gagnés en vingt-
cinq ans, et vraiment, pour un~mdustriel
qui ne croit qu'à 'argent, il n'y a pas là
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