Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-05
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Description : 05 novembre 1878 05 novembre 1878
Description : 1878/11/05. 1878/11/05.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËMTÏON BB PARIS
MM~BN
~J~
0~ S'ABONNE'.
me des PB6tM9-Sai!it-C'er!najn-4'Auxerroia,
fitttX M& &'AWWM!
Trois mois. Six mois. Um an.
Paris. 18 ff. 3~tr. 'Ktr.
DépartemeBS~ Z~~ 4P& 8&Ëc,
Umon postale
e~opeeane. Mtc.. ~&. ~9'.
–d'onfre-mer. 24 &. ~8 n'. 96 ?.
Les abonnemens partent des i" et i< de
CJ~qUQBMHS.
<*M~ NM nm~rnéf~ tO ee~
t~&~M~~e'M,
<newspa.pers oSIce, n, ûresham street, G. P. 0!
MM. BëMzy, mmwtea et C', i. Finch lana CMnhUt,,
E. 6'. London, HHH W.-Bt. Smtth et ~186, Strand, W. C. VendQB.
A. Brt~e~s, aro~e)eme, dams le& ktcsques et dans les b~liotb~-
ques de gares de chemins de fer bettes.
MN S MJMBM
i878
JM)MAL NES DEBATS
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en 'Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,'
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux~ soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable Paris.
MMTtQUESETUTTERAtRES
Les annonces sont reçues
< ~MZ amt. Fan8, placedala Bourse,
et au bureau du JOUKMA~!
eUes doiventtoujoursêtre agréées pM* ta rédaction.
U
.rep~o~if serait la dernière des puérilités.
Si nous étiMy Russes, nous ferions sans
dj%~ë~&ep~e font les Russes; puia-
q,u,r laisse fajre, àiais n'ayani
qu.~J~~ttr l~&ss fa~re. Mais n'ayant
pas l'avantage, aujourd'hui précieux,
d'être Slaves, nous songeons à l'Eu-
rope et à la paix générale qui est de jour
en jour plus sérieusement menacée. La
paix, voilà toute notre politique Et, dès
lors, nous devons nous demander par qui
la paix est menacée. Est-ce par l'Autriche?
Nous croyons plutôt que la difficulté qu'elle
a eue à cueillir quelques lauriers sur le sol
pierreux del'Herzégovine et de la Bosnie a
guérj. l'Autriche de toute velléité belli-
queuse. Au reste, ses nuances ne lui permet-
tent pas de se lancer dans de longues entre-
prises. Est-ce l'Angleterre? L'Angleterre
a poussé la longanimité jusqu'à la fai-
blesse elle aime la paix comme les pays
très riches et très occupés d'affaires lucra-
tives. Serait-ce la Porte ? Noua le dirions
qu'onnë lecroiraitpas. Lapaixestmenacée
pourtant. Par qui? par la Russie. Est-ce à
dire que les finances russes soient dans
un meilleur état que celles de l'Autriche ? 2
Non les finances russes sont dans un tel
état, qu'elles ne risquent plus d'être dé-
rangées beaucoup. Un pays pauvre, lancé
dans une aventure qui l'a encore appau-
vri, n'a peut-être rien de mieux à faire
que d'aller jusqu'au bout. Que risque-t-il?
Que peut-il perdre ? C'est pourquoi la
Russie, après avoir, par une diversion har-
die, tourné les préoccupations de l'Angle-
terre du côté de l'Afghanistan, a retourné
ses propres regards du coté du Bosphore.
Delà, le péril auquel la paix se trouve expo-
sée. De là aussi l'obligation où nous som-
mes de dire bien haut que si le traité de
Berlin n'est pas exécuté, ce n'est la faute
m de l'Angleterre qu~ reste immobile, ni
de l'Autriche qui a fait de son mieux, ni
de la Porte qui n'en peut mais, ni du
reste de l'Europe qui regarde avec décou-
ragement c'est, la t'aute de la Russie.
L'Agence Havas nous 'donne aujour-
d'hui le résumé d'un article du 6'o~M,
où nous lisons ceci « Tous les Russes
H désirent la paix, et cependant il faut
M reconnaître que la situation est alar-
M mante.» Le journal russe constate exac-
tement les dispositions militaires, admi-
nistratives, ~nancières qui sont prises
dans les Balkans. « Nous avançons vers
H Constantinople, dit-il. Dans la situation
M actuelle, on peut voir en cela un dé6 de
M notre part. » Ce n'est pas nous qui par-
tons ainsi, c'est un journal russe. On voit
qu'il y a dés momens où les mêmes faits
sont appréciés de la même manière par
tout le monde.
JPOUR~E DE PARIS
CMt'M'e te 2 tej! I~Mxee.M~tMe.
Compta.nt.7S30.. M60.30.
Fmcour. 7SM.. 7S?7ae/e
Amortissable. `
Comptant. 78. 78.
Fmcour.'?8i0. 7<45.3S.
4H/)))W/0
Comptanti6s.{'67B ~75
te/e
Comptantnt75J.U19! ,20.
Fincou)r.m97i/2H2M. Mt~
PETITS BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. H2 tr. 2t t/4, 22 i/2.
SO/0 turc. Ufr.10.
Hongrois 6 0/0. 713/4.
Egyptiennes 60/0.. 286 fr. 87, 288 fr. 12.
Sans aS~ires.
T~t~~papMe px4v~e.
(Servtee télégraphique de Fagence Havas.)
Rome, le 4 novembre.
La Vpee ~M<: y~~4 commente un article de
l'CtttM ee~oMca qui conseille aux catholiques
~e participer dorénavant ~ux élections politi-
ques.
e La participation des catholiques aux élections
politiques, dit la Foce MM-tM, n'a jamais
été défendue elle était seulement inopportune.
Il est clair qu'une modification à l'état des
chopes actuel pourrait survenir si les circon-
stances, s'étant elles-mêmes modiSéea, cQnseU-
laient ce changement.
Berlin, le 4 novembre.
M. de Bismarck est arrivé ici aujourd'hui.
Berlin, le 4 hoyembre, soir.
La nouvelle d'une maladie sérieuse de l'ambas-
sadeur de France, répandue par les journaux ber-
linois, est dénuée de tout fondement.
Le comte de Saint-Varier a pu hier et aujour-
d'hui quitter son domicHe.
Simla, le 3 novembre, soir.
Le général Browne commandera probablement
la division qui est en concentration à Peshawer
le générât sir Nevillè Chamberlain le remplace-
rait dans le conseil du vice-roi des Indes.
Simia, le 4 novembre.
Le .PMMMf annonce que l'ultimatum adressé
par le vice-roi à l'émir exige que la réponse de
ce dernier soit arrivée à Peshawer le 20 de ce
mois; autrement, les Anglais envahiront immédia-
tement l'Afghanistan.
Londres, le 4 novembre.
On télégraphie de Lisbonne au 7)<{t~ ~VtMM
qu'une conférence a eu lieu entre le gouverne-
ment portugais et l'envoyé d'Angleterre Klati-
vement à .une action commune des doux pays
po.urpumr.Ie roi de Dahomey.
Lisbonne, le 3 novembre, aoir.
La nouvelle donnée par lela cession à l'Angleterre de la baie Delagoa, es
complètement inexacte.
On cherche & étabtir un accord, entre l'Angle-
terre et le Portugal pour la construction d'un
chemin de fer garanti par les deux gouverne-
mens, entre le territoire portugais et la baie De-
l~goa et le Transvaal.
Constantine, le 3 novembre.
Hier, la muBictpa.tite et ie conseil général de
Constantine ont onert à M. Savary un punch au- )
quel assistaient le préfet, le secrétaire général, le
président du tribunal, le procureur de la répu-
blique et les principales autorités du département.
Plusieurs toasts ont été portés par le maire, le
président du conseil général et le Mtonnier de
POrdre des avocats. N. le sous-secrétaire d'Etat
a prononcé un discours que publient les jour-
naux de Constantine. La presse locale républi-
caine constate l'excellente impression produite
par ce discours sur l'auditoire, tant au point de
vue politique qu'au point de vue algérien.
D'après une dépêche d'Odessa qui nous est
communiquée, te comte Schouvaton était at-
tendu hier dans cette ville, revenant de Li-
vadia. Il devait repartir le soir même dans )a
direction de l'Occident.
On se préoccupe déjà en Angleterre de
savoir sur qui, du gouvernement central
ou du gouvernement indien, devront re-
tomber les frais de la guerre contre l'Af-
ghanistan. La presse est unanime à recon-
naître qu'il s'agit là d'une affaire capitale
pour la sécurité et le prestige de l'empire
britannique. C'est, comme disent nos
voisins, une question « impériale. H H est
donc évident que la métropole devra
prendre une large part des dépenses né-
cessaires au maintien de sa vaste et puis-
sante colonie. La solidarité qui les unit est
aujourd'hui plus étroite que jamais, et elle
s'est attestée avec éclat lors de l'envoi des
troupes indiennes à Malte. Aussi bien
l'Inde serait-elle absolument incapable de
suffire aux frais de la guerre qui s'apprête.
On pourra s'en convaincre par un simple
examen de ses derniers budgets. Cette
étude offre, dans les circonstances actuel-
les, un sérieux intérêt.
C'est dans la séance du 13 août dernier,
tout à fait la fin de la session, que H. Stan-
hope, secrétaire d'Etat pour le département
de l'Inde, a présenté à la Chambre des Com-
munes le budget de l'exercice 1878-79. lire-
suite de son exposé que le produit net du
revenu applicable aux dépenses du gou-
vernement indien, déduction faite des frais
ie perception, s'élève, en chiBrea ronds, à
!0 millions délivres sterling, soit milliard
le francs, dont les dépenses militaires absor-
bent bien près de la moitié, de sorte qu'il
ie reste plus qu'une somme de 20 misons
le livres pour tous les services civils
l'une administration qui s'étenu à une
copulation de 190 millions d'individus.
:1 est encore une autre remarque gé-
lérate à faire c'est que, loin de s'Ac-
croître, les recettes restent depuis long-
emps stationnaires; elles ont même /di-
ninué dans ces dernières années. D'au-
.re part, depuis vingt ans que lé gouver-
nement de l'Inde a été enlevé à la grande
compagnie orientale pour être remis à la
uouronne~"novemDreiN5N), la dette ~t
les intérêts ont plus que double. Ceux-ci
se sont élevés de 2,400,000 !iv. st., chlore
de 1857, à 5,400,000 liv. st., chiffre de 1877.
Il est vrai que le revenu, de son côté,
s'est accru de 20 millions de livres pen-
dant la même période; mais ce progrès, au
lieu d'être le résultat d'un accroissement de
production et de richesse, est dû presque
entièrement à l'établisbement de nouvelles
taxes ou à l'augmentation des anciennes.
La taxe du sel, par exemple, est deux fois
plus forte que sous l'administration de
l'East 7M~ CoM~ Il faut ajouter que
l6s famines qui ont tant épuisé ce pays
n'ont jamais été aussi fréquentes et aussi
désastreuses que depuis quelques an-
nées. Il est malheureusement prouvé
que, même en temps ordinaire, la grande
masse de la population devient de plus en
plus pauvre. Ce fait n'est pas seulement
vrai pour un district, un département ou
une province, mais pour des portions très
étendues de l'Inde. Ces famines ont été,
naturellement, une cause terrible d'épui-
sement non. seulement pour les habitans
et pour les propriétés, mais aussi pour
les nuances. On a pu apprendre, il est
vrai, avec satisfaction, que la. morta- j
litê qu'elles ont entraînée ne s'est éle-
véë, d'après les statistiques du gouverne- <
ment, qu'à 1,400,000 individus, au lieu <
du chiffre de 6 millions qui avait d'abord £
été donné. Cependant il ne faut pas oublier E
que le chinre des dépenses occasionnées 1
par la famine dans le Bengale et dans les 1
contrées méridionales de l'Inde est monté
à 16 millions de livres sterling, résultat 1
qui doit amener une dépense permanente j
de 640,000 liv. st. par an, ajoutée au bud- L
get de l'Inde, d
Après ces considérations préliminaires, b
cous pouvons aborder l'examen des der-
niers budgets de l'Inde. Nous y re!e-
vons, d'après l'exposé de M. Stanhope, les a
E!hinressuivans:En 1876-77, les recettes t~
avaient été de 35,99!),785 liv. st., et les r
lépenses, de 38,178,863, ce qui faisait un o
léucitde 2,182,778 liv. st. En 1877-78, le a
revenu était de 88,635,472 liv. et., et les dé- 1
jeuses, de 62,018,853 liv. st., soit un déficit s
le 3,383,381 Uv. st. Pour l'exercice 1878 79,
!tL Stanhope estime le revenu à 63,195,000
iv.st.et les dépenses, à 61,039,000, ce
~ui donnerait un excédant de 2,156,000 liv.
it. Mais, en réalité, le compte des déncits g,
;i-dessus est tout à iait illusoire. Ainsi il a:
le comprend pas ce qu'on appelle les dé- d
censés ~OM?* ~;hemins de fer, travaux d'irrigation, etc.
~i l'on en tenait compte, le déficit pour P
876-77 arriverait à 5 millions de livres
tterling, celui de 1877-78 dépasserait 8 mil-
ians de livres sterling, et le surplus
)our 1878-79 se trouverait converti en un yj
téncit de 2.500,000 liv. st. On arriverait q
tonc pour les trois annees~à un déficit r<
total de 1 a.SOO.OOO !iv. at. 387,500,000 fr.!
En face de pareils résultats, il n'est pas
difficile de comprendre les inquiétudes
qu'inspire aux esprits timorés l'avenir de
ce pays, si fécond cependant en richesses
naturelles de toute sorte. M. Stanhope ne
partage pas, il est vrai, ces alarmes. « Nous
avons lieu d'espérer, disait-il dans la dis-
cussion du dernier budget, qu'après la
terrible série d'années de famine que nous
avons traversées, la Providence est prête
à verser l'abondance sur cette contrée et
à assurer la prospérité et le bonheur du
peuple de l'Inde. » Ces paroles, disait un
journal de l'Opposition, nous rappellent
le cri désespéré d'un missionnaire em-
barqué à bord d'un bâtiment que venait
d'assaillir une effroyable tempête. Le ca-
pitaine ayant dit à son équipage et aux
passagers qu'il n'y avait plus d'espoir
qu'en la Providence c< Mon Dieu s'écria
le bon moine, en serions-nous donc ré-
duits la.? » Il avait plus de connance dans
les ressources de la science nautique que
dans l'iatervention céleste. De même, une
administration économe et sage, le dé-
veloppement de la production, celui de
l'industrie indigène rassureraient bien
mieux les amis de l'Inde que la benoîte
confiance de M. Stanhope. Il n'y a aucune
impiété à le dire.
HR~ES.T D.OTTAIN.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
a L'élection d'un secrétaire en remplace-
ment de M. Vandier a eu lieu aujourd'hui
conformément & l'ordre du jour fixé à la
séance de jeudi.
Le scrutin, ouvert à trois heures un
quart, a été fermé à quatre heures précises.
M. Clément, sénateur de l'Indre, candidat de
la droite, a été élu par 118 voix contre 99 don-
nées à M. Mazeau, candidat de la gauche. Ce
résultat était d'ailleurs prévu.
a M. Calmon a demandé, après la proclama-
tion du résultat du scrutin, que l'élection de
trois sénateurs inamovibles en remplacement
de M. le général Chareton, M. Renouard et
Mgr Dupantoup fût mise à l'ordre du jour du
mardi 12 novembre. M. de Lareinty a alors
proposé, au nom de la droite du Sénat, que
cette élection eût lieu seulement le vendredi
15 novembre. Malgré la mauvaise réputation
de ce jour, rappelée par un membre de la
gauche, le Sénat a adopta .une faible majo-
rité la Sxation, à vendredi.
a Le Sénat a ensuite décidé qu'il se réuni-
rait jeudi prochain, et qu'il commencerait la
discussion du rapport fait au nom de la com-
mission chargée d'examiner et d'indiquer les
améiiorations à apporter aux voies navigables
intérieures. Puis viendra la discussion dt:
rapport fait par M. Ancel au nom de la com-
mission d'enquête sur la situation du com-
merce et de l'industrie. ))
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
La Chambre a repris cette laborieuse et
fastidieuse vérification des pouvoirs qu'elle
n'avait pu terminer dans sa dernière session.
Il reste encore à examiner une dizaine d'élec-
tions particulièrement irrégulières et contes-
tables c'est la liquidation de la triste entre-
prise électorale du 16 mai. On pensait que
l'élection de M. Paul de Cassagnac viendrait
dès aujourd'hui; aussi l'afÛuence était grande
dans les tribunes; mais l'élection de M. Al-
fred Leroux a occupé toute la séance. M. Le-
roux a été invalidé, à la majorité d& 313 voix
contre 174.
e La séance s'ouvre, suivant l'usage, par le
défilé des rapports et des projets de lois.
M. Waddington dépose sur le bureau de la
Chambre le Livre Jaune, qui contient les piè-
ces relatives au traité de Berlin. M. Bardoux
présente un projet de loi tendant à l'organisa-
tion de l'enseignement primaire supérieur; et
M. de Freycinet, plusieurs projets concernant
le classement de diverses lignes de chemins
de fer d'intérêt général, notamment en Algé-
rie, l'amélioration des voies navigables et des
ports maritimes. Le ministre prie instamment
la Chambre dehâterl'examendecesprojetsqui
sont urgens. M. Nadaud demande que le nombre
des membres des commissions qui auront à les
étudier, eu égard à l'importance desqnestions,
soit élevé à vingt-deux. M. Paul de Cassagnac
s'y oppose. A quoi bon, dit-il, vingt-deux
membres? Nous cherchons à droite quel en
peut être l'avantage, car, si nombreuses que
soient vos commissions, vous n'avez garde
d'y admettre jamais un seul représentant de
la minorité M. Paul de Cassagnac, tou-
jours prompt à l'injure, oubliait, pour citer
un seul exemple, que dans la commission
des tarifs la gauche avait fait entrer qui?.
M. Rouher.
c Cet incident clos, et âpres le dépôt par
MM. Wilson, Langlois, Spuller et Varàmbon,
des rapports sur les budgets des finances, de
la guerre, des affaires étrangères et de la jus-
tice, l'ordre du jour appelait l'examen de
réfection de M. Alfred Eeroux dans la 2° cir-
conscription de l'arrondissement de Fonte-
nay-le-Comtc (Vendée). Le rapporteur du
11" bureau, M. le marquis d'Havrincourt,
membre validé de la droite, concluait na-
turellement à la validation. Mais voici ve-
nir M. Clemenceau qui vient combattre ces
conclusions et demander que M. Leroux soit
invalidé. A première vue, l'élection de M. Le-
roux no semblait pas avoir été une des plus
scandaleuses, partant, des plus compromises;
ancien ministre de l'Empire et vice-président
du Corps-Législatif, M. Leroux n'est sans
doute pas une des personnalités les plus
agresi-ives. les plus provocantes du parti im-
périaiiste il a été de la nuance modérée, il
est d'allures inoSensives; soit) mais son
élection n'a pas eu ce caractère, et la
vérité est que M. Leroux est un vétéran
de la candidature officielle. Un fait cu-
rieux, c'est que jamais M. Leroux,
quelle que puisse être, d~cs ëon ar-
rondissement, son influence de grand pro-
priétaire et d'homme politique, ne s'est pré-
senté que lorsqu'il pouvait compter sur
l'énergique appui de l'administration c'est
ainsi qu'il a été député sous l'Empire. En
1871 et en 1876, où cet appui lui manquait, il
ne se présente point en 1877, où cet appui
lui revient, il se présente.
a Nous ne suivrons pas M. Clémenceau
dans le très long tableau qu'il a déroulé de
cette élection. Aussi bien l'on n'apprend rien
de nouveau. Ce qui s'est passé à Fontenay-
le-Comte s'est passé partout toujours le
même triste cortége d'abus, de fourberies, de
manœuvres illégales et brutales, la pres-
sion à outrance, les intimidations de
la dernière heure, tout ce que peut imaginer
de manœuvres odieuses et ridicules une ad-
ministration aux abois. M. Clemenceau, du-
rant près de deux heures, a dépouillé pièce
par pièce le dossier da l'élection dans la
foule des détails, il y en avait de piquans et
qui peignent au vif les hommes qui gouver-
naient alor~. Le "préfet de la Vendée était
M. le marquis de Fournés, un terrible
préfet 1 le même qui s'était illustré avant
1876, dans la Savoie, par des hécatom-
bes d'instituteurs. Un de ses moyens était
natureUement la révocation des maires; mais
il arrivait ceci, qu'il était plus aisé parfois de
les révoquer que de les remplacer. Sur quoi
M. de Fournès avait imaginé de vou-
loir rendre obligatoire l'acceptation des
fonctions de maire 1 A la veille de l'é-
lection, il écrivait à son ministre pour
lui demander l'autorisation de suspendre les
maires sans en réiérer à l'administration cen-
trale c'était, disait-il, a afin de mieux garantir
o la liberté du scrutin et M. de Fourtou de
lui répondre « Suspendez sans motiver vos
arrêtés, s Le jour du scrutin venu, l'on dé-
ployait des troupes devant les mairies. Et
voilà comment M. Leroux a passé. Mais il a eu,
dit-on, une majorité considérable 1,108 voix 1
Quoi de surprenant? Et ne doit-on pas s'é-
tonner plutôt, dit M. Clémenceau, que cette
majorité n'ait pas été bien plus grande, avec
une aussi exorbitante pression?
)) La cause de M. Leroux était perdue on
le sentait. Le rapporteur, M. d'Havrincourt,
s'est fait cependant son défenseur conscien-
cieux. Il a longuement parlé, mais d'une
voix si faible qu'on l'entendait a peine.
Après avoir opposé aux doeumens de M. Clé-
menceau ses pièces à lui etsesdénégations, il a
fait valoir les services et le passé parlemen-
taire de M. Leroux, et ce dernier lui-
même est Vt nu à la tribune. Ah c'est une
épreuve critique, et pénible même à un ad-
versaire généreux, que ces instans su-
prêmes où l'accusé, déjà condamné, tente
une défense vaine Ces exécutions par
lementaires ont aussi leur émotion. Mais à
qui la faute? M. Leroux avait beau nous dire
J'ai eu la main forcée par mes amis, je ne
représentais pas tel parti plutôt que tel
autre. Oui, mais il représentait une entreprise
coupable contre le suffrage universel; il ajou-
tait par une image bixarre J'ai accepté la
candidature officielle dans la lutte comme
~) un uniforme. H en subit la peine.
H B.-V. B
dats qu'ils présenteront pour remplacer les
trois sénateurs inamovibles décédés.
Etie est ainsi composée MM. de Montait"
vêt. Alfred André et le général Gresley.
Il était impossible de trouver trois noms
pouvant oSrir plus de chances d'être acceptés
au Sénat par l'élément véritablement consti-
tutionnel.
Le Congrès de la propriété industrielle a.
nommé h y a quelque temps une commission
permanente internationale destinée à survivre
au Congrès et à faire passer dans le domaine
des faits ce qui ne se trouve encore que dans
le domaine des théories.
La commission permanente se divise en
sections correspondant aux nations qui ont
été représentées au Congrès. La section fran-
çaise en est la commission exécutive.
Ce matin, les membres de la section fran-
çaise, ayant à leur tête M. Bozérian, sénateur,
anci' n président du Congrès, et actuellement
président de la commission exécutive, ont
été reçus par le ministre de l'agriculture et
du commerce. Ils on~t remis à M. Teissercne
de Bort, 1" le registre des résolutions du
Congrès; 2° un avant-projet de traité interna-
tional. Us ont vivement insisté auprès de M. le
ministre de l'agnculture et du commerce
pour que ce dernier, agissant par la voie di-
plomatique, s'efforce d'obtenir la réunion
d'un Congrès international pour la propriété
industrielle, analogue au Congrès internatio-
nal postal.
Ce congrès international aurait pour mis-
sion de résoudre les questions du domaine
administratif et de donner son avis sur les
questions appartenant au domaine législatif.
M. le ministre de l'agriculture et du com-
merce a renouvelé aux membres de la com-
mission exécutive les assurances du sym-
pathique concours que M. Teisserenc de Bort
avait déjà promis à l'œuvre du Congrès de la
propriété industrielle.
La commission d'initiative parlementaire
du Sénat qui a été nommée jeudi dernier a
élu président M. Paul Massot, et secrétaire
M. Robert-Dehault, tous les deux sénateurs
républicains.
On nous écrit de Londres, le 2 no-
vembre
« Le cabinet doit regretter de n'avoir pas
pronté du moment d'enthousiasme quia suivi
le retour des plénipotentiaires, pour dissou-
dre le Parlement. Aujourd'hui, l'opinion s'eat
modifiée. Ce qu'on écoute avec faveur, ce
sont les attaques mordantes du genre de
celles que sir William Harcourt a lancées
contre le ministère à Scarborough, et non
pas les plaidoyers un peu monotones de sir
StaHbrd Northcote. Lord Beaconsneld et ses
collègues ont conscience de ce revirement.
La partie qu'ils ont jouée depuis le mois da
ma.M 1878 menace de unir par une perte.
B Cette manière d'envisager la position
du cabinet anglais peut sembler exagérée.
Je crois cependant avoir raison, pour
le moment -du moins. Il ne faut pas
grand'chose pour modifier les dispositions de
l'opinion publique dans ce pays-ci mais, je «
le répète, les indices d'une désaffection crois-
sante s'accumulent autour du ministère. Le
traité de Berlin fait plus triste Sgure que
jamais. Le commissaire italien a retiré sa. (
signature des protocoles concernant les in-
surgés du mont Rhodope. Sur l'ordre venu de
Londres, le vice-roi a envoyé un ultimatum
à Sheere-Ali. Et pendant ce temps l'Opposi-
tion, qui s'était tenue silencieuse depuis la
prorogation et avait laissé la parole aux dé-
fenseurs de la poiitique ministérielle, occupe
la scène à son tour. Les libéraux relèvent la
tête administration financière, crise indus-
trielle, affaires étrangères, ils n'épargnent
rien, et beaucoup de leurs attaques portent.
N Lord Lawrence, le comte Grey dans le ~MM~
sir Douglas Forsyth dans le ~MM~~
~MMM s'efforcent de démontrer l'injustice
de la guerre contre Sheere-Ali. M. Gladstone
et sir Vernon Harcourt le redisent dans leurs.
discours, tandis que sir James Stephen con-
tinue sa campagne en faveur d'une occupa-
tion de l'Afghanistan et soutient qu'il n'y a
pas de loi internationale à ménager entre un
Etat civilisé et un souverain barbare.
)) Dans huit jours, le lord-maire recevra a
sa table les ministres, et lord BeaconsGeid
aura l'occasion de prononcer un nouveau
C~MAa~ ~McA. a
La Chambre a nommé aujourd'hui, avant
ta séance publique, ses quatre commissions
mensuelles, et a procédé à l'organisation de
ses bureaux.
Les députés élus présidens de leur bureau
respectif sont MM. Joigreaux, Rameau, Gui-
chard, Desseaux, Thouret, Albert Grévy,
Marcel Barthe, Chavoix, de Tillancourt, Le-
Mond et Robert de Massy.
Les députés nommés secrétaires des bu-
reaux sont MM. Labuze; Mènard-Dorian. de
!a Porte, Ba'ihaut, Loubet, Hérault, Camille
Sée, D~'umel, BorrigHone, Brossard et David
(du Gers).
La commission d'initiative parlementaire
se composa de
MM. Frébault, Lisbonne, Hérisson, Mar-
mottan, Ganne, Mir, Andrieux, Lecomte
(Indre~, Barbedette, Girard, Henri Giraud,
§allard, Dethou, Camille Sée. Chavanne, Pierre
Legrand, Maigne, Labitte, Fourot, Cantagrel,
Ribot, Duclaud.
Les sénateurs ne sont pas encore tous de
retour. Un certain nombre, appartenant in-
distinctement à la droite ou à la gauche,
n'ont pas cru devoir quitter leurs départe-
mens avant d'avoir prépare le terrain ~e la
lutte électorale sénatoriale.
On nous écrit de Constantinople, le
28octobre:
a Je reviens encore une fois–sera-ce la der-
nière?–sur la question du caïmé; c'est, il est
vrai, une des questions vitales pour la Tur-
quie, et qui devenait des plus inquiétantes
par ses conséquences inévitables, ce papier
perdant chaque jour de sa valeur.
D'après le système que je vous annon-
çais dans ma dernière lettre comme étant à
l'examen et ayant quelques chances d'être
accepté, on retire tout le papier en circula-
tion à raison de 300 piastres pour une livre.
C'est une perte des deux tiers mais ce pa-
pier ét~nt à 367 piastres ces jours derniers
et menaçant de monter encore, la perte se
trouverait ainsi réduite dans une proportion
sensible.
t Le mécanisme proposé est le suivant
Contre trois papiers de 100 piastres, on déli-
vrerait un titre d'une livre, portant intérêt à
12 0/0, divisé en dix-huit coupures de S pias-
tres chacune, remboursables de mois en moM.
et les 18,100,000 livres-papiers en circulation
se réduiraient ainsi à 5,033,000 livres.
A l'aide de cette création nouvelle, on dé-
gagerait d'enfce les mains de certains créan-
ciers les rentrées des douanes,–3 millions de
livres,–et à cette sommeon ajouterait, comme
garantie du paiement des coupons, les deux
tiers non perçus du verghi, impôt foncier
soit 2,300,000 livres; 1'moutons, 1 million de livres, et ennn l'impôt
spécial' créé dernièrement pour le retrait de
ce même caïmé, cause de tant de soucis, et
montant à 600,000 livres. On atteint de la
sorte un total de 7,100,000 livres, d'où il
en faut déduire 1,500,000 pour dégager
les rentrées des douanes. Ajoutant à 8,600,000
livres, somme restante, le produit d'une
demi-année complétant les dix-huit mois, on
arrive au chinre de 9,100,000 livres, sur les-
Les sénateurs de la droite n'ont pas encore
arrêté définitivement la liste de leurs candi-
qats aux trois siéges de sénateurs inamovi-
Htes auxquels il doit ôtre pourvu le vendredi
1 de ce mois en séance publique.
Pendant l'après-midi, de nombreux pour-
parlers ont été échangés entre des personna-
lités marquantes de la droite et appartenant
& des opinions monarchistes bien distinctes.
Il s'agissait de propagande en faveur de tel
o,u tel candidat.
On nous assure que M. Boehor a eu, à l'is-
sue de la séance de ce jour, avec le maréchal
CSanrobert. un assez long entretien dans lequel
celui ci aurait vivement soutenu la candida-
ture de M. Oscar de Vallée pour l'un des trois
sièges inamovin!es.
Le groupe de la droite légitimiste du Sénat,
dans une réunion qu'il & tenue ce matin à
l'hôtel du Petit-Vatel, à Versaillps, a main-
tenu comme délégués pour s'occuper des élec-
t~)us des sénateurs inamovibles MM. Ches-
Ujeslong, le baron de Lareinty, le vicomte
de Pelleport-Burète, le vicomte de Rodez-
Bénavent, Gabriel de Belcastel.
Les membres de la droite du Sénat qui ap-
partiennent à la série renouvelable au mojs
de janvier étaient convoqués après la séance
pour entendre la lecture du fameux Mani-
feste destiné à être adressé aux électeurs sé-
natoriaux. Cette circulaire serait, dit-on, très
modérée cependant plusieurs sénateurs sor-
tons. décidés à aSronter de nouveau la lutte,
se montrent opposés à sa publication. Il pa-
rait que c'est moins la rédaction du Mani-
feste que les noms des signataires qui moti-
yent l'opposition dont nous parlons.
Les bureaux des gauches du Sénat ont dé-
finitivement dressé la liste des trois candt-
MM~BN
~J~
0~ S'ABONNE'.
me des PB6tM9-Sai!it-C'er!najn-4'Auxerroia,
fitttX M& &'AWWM!
Trois mois. Six mois. Um an.
Paris. 18 ff. 3~tr. 'Ktr.
DépartemeBS~ Z~~ 4P& 8&Ëc,
Umon postale
e~opeeane. Mtc.. ~&. ~9'.
–d'onfre-mer. 24 &. ~8 n'. 96 ?.
Les abonnemens partent des i" et i< de
CJ~qUQBMHS.
<*M~ NM nm~rnéf~ tO ee~
t~&~M~~e'M,
<
MM. BëMzy, mmwtea et C', i. Finch lana CMnhUt,,
E. 6'. London, HHH W.-Bt. Smtth et ~
A. Brt~e~s, aro~e
ques de gares de chemins de fer bettes.
MN S MJMBM
i878
JM)MAL NES DEBATS
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en 'Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,'
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux~ soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable Paris.
MMTtQUESETUTTERAtRES
Les annonces sont reçues
< ~MZ amt. Fan
et au bureau du JOUKMA~!
eUes doiventtoujoursêtre agréées pM* ta rédaction.
U
.rep~o~if serait la dernière des puérilités.
Si nous étiMy Russes, nous ferions sans
dj%~ë~&ep~e font les Russes; puia-
q,u,r laisse fajre, àiais n'ayani
qu.~J~~ttr l~&ss fa~re. Mais n'ayant
pas l'avantage, aujourd'hui précieux,
d'être Slaves, nous songeons à l'Eu-
rope et à la paix générale qui est de jour
en jour plus sérieusement menacée. La
paix, voilà toute notre politique Et, dès
lors, nous devons nous demander par qui
la paix est menacée. Est-ce par l'Autriche?
Nous croyons plutôt que la difficulté qu'elle
a eue à cueillir quelques lauriers sur le sol
pierreux del'Herzégovine et de la Bosnie a
guérj. l'Autriche de toute velléité belli-
queuse. Au reste, ses nuances ne lui permet-
tent pas de se lancer dans de longues entre-
prises. Est-ce l'Angleterre? L'Angleterre
a poussé la longanimité jusqu'à la fai-
blesse elle aime la paix comme les pays
très riches et très occupés d'affaires lucra-
tives. Serait-ce la Porte ? Noua le dirions
qu'onnë lecroiraitpas. Lapaixestmenacée
pourtant. Par qui? par la Russie. Est-ce à
dire que les finances russes soient dans
un meilleur état que celles de l'Autriche ? 2
Non les finances russes sont dans un tel
état, qu'elles ne risquent plus d'être dé-
rangées beaucoup. Un pays pauvre, lancé
dans une aventure qui l'a encore appau-
vri, n'a peut-être rien de mieux à faire
que d'aller jusqu'au bout. Que risque-t-il?
Que peut-il perdre ? C'est pourquoi la
Russie, après avoir, par une diversion har-
die, tourné les préoccupations de l'Angle-
terre du côté de l'Afghanistan, a retourné
ses propres regards du coté du Bosphore.
Delà, le péril auquel la paix se trouve expo-
sée. De là aussi l'obligation où nous som-
mes de dire bien haut que si le traité de
Berlin n'est pas exécuté, ce n'est la faute
m de l'Angleterre qu~ reste immobile, ni
de l'Autriche qui a fait de son mieux, ni
de la Porte qui n'en peut mais, ni du
reste de l'Europe qui regarde avec décou-
ragement c'est, la t'aute de la Russie.
L'Agence Havas nous 'donne aujour-
d'hui le résumé d'un article du 6'o~M,
où nous lisons ceci « Tous les Russes
H désirent la paix, et cependant il faut
M reconnaître que la situation est alar-
M mante.» Le journal russe constate exac-
tement les dispositions militaires, admi-
nistratives, ~nancières qui sont prises
dans les Balkans. « Nous avançons vers
H Constantinople, dit-il. Dans la situation
M actuelle, on peut voir en cela un dé6 de
M notre part. » Ce n'est pas nous qui par-
tons ainsi, c'est un journal russe. On voit
qu'il y a dés momens où les mêmes faits
sont appréciés de la même manière par
tout le monde.
JPOUR~E DE PARIS
CMt'M'e te 2 tej! I~Mxee.M~tMe.
Fmcour. 7SM.. 7S?7ae/e
Amortissable. `
Comptant. 78. 78.
Fmcour.'?8i0. 7<45.3S.
4H/)))W/0
Comptanti6s.{'67B ~75
te/e
Comptantnt75J.U19! ,20.
Fincou)r.m97i/2H2M. Mt~
PETITS BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. H2 tr. 2t t/4, 22 i/2.
SO/0 turc. Ufr.10.
Hongrois 6 0/0. 713/4.
Egyptiennes 60/0.. 286 fr. 87, 288 fr. 12.
Sans aS~ires.
T~t~~papMe px4v~e.
(Servtee télégraphique de Fagence Havas.)
Rome, le 4 novembre.
La Vpee ~M<: y~~4 commente un article de
l'CtttM ee~oMca qui conseille aux catholiques
~e participer dorénavant ~ux élections politi-
ques.
e La participation des catholiques aux élections
politiques, dit la Foce MM-tM, n'a jamais
été défendue elle était seulement inopportune.
Il est clair qu'une modification à l'état des
chopes actuel pourrait survenir si les circon-
stances, s'étant elles-mêmes modiSéea, cQnseU-
laient ce changement.
Berlin, le 4 novembre.
M. de Bismarck est arrivé ici aujourd'hui.
Berlin, le 4 hoyembre, soir.
La nouvelle d'une maladie sérieuse de l'ambas-
sadeur de France, répandue par les journaux ber-
linois, est dénuée de tout fondement.
Le comte de Saint-Varier a pu hier et aujour-
d'hui quitter son domicHe.
Simla, le 3 novembre, soir.
Le général Browne commandera probablement
la division qui est en concentration à Peshawer
le générât sir Nevillè Chamberlain le remplace-
rait dans le conseil du vice-roi des Indes.
Simia, le 4 novembre.
Le .PMMMf annonce que l'ultimatum adressé
par le vice-roi à l'émir exige que la réponse de
ce dernier soit arrivée à Peshawer le 20 de ce
mois; autrement, les Anglais envahiront immédia-
tement l'Afghanistan.
Londres, le 4 novembre.
On télégraphie de Lisbonne au 7)<{t~ ~VtMM
qu'une conférence a eu lieu entre le gouverne-
ment portugais et l'envoyé d'Angleterre Klati-
vement à .une action commune des doux pays
po.urpumr.Ie roi de Dahomey.
Lisbonne, le 3 novembre, aoir.
La nouvelle donnée par le
complètement inexacte.
On cherche & étabtir un accord, entre l'Angle-
terre et le Portugal pour la construction d'un
chemin de fer garanti par les deux gouverne-
mens, entre le territoire portugais et la baie De-
l~goa et le Transvaal.
Constantine, le 3 novembre.
Hier, la muBictpa.tite et ie conseil général de
Constantine ont onert à M. Savary un punch au- )
quel assistaient le préfet, le secrétaire général, le
président du tribunal, le procureur de la répu-
blique et les principales autorités du département.
Plusieurs toasts ont été portés par le maire, le
président du conseil général et le Mtonnier de
POrdre des avocats. N. le sous-secrétaire d'Etat
a prononcé un discours que publient les jour-
naux de Constantine. La presse locale républi-
caine constate l'excellente impression produite
par ce discours sur l'auditoire, tant au point de
vue politique qu'au point de vue algérien.
D'après une dépêche d'Odessa qui nous est
communiquée, te comte Schouvaton était at-
tendu hier dans cette ville, revenant de Li-
vadia. Il devait repartir le soir même dans )a
direction de l'Occident.
On se préoccupe déjà en Angleterre de
savoir sur qui, du gouvernement central
ou du gouvernement indien, devront re-
tomber les frais de la guerre contre l'Af-
ghanistan. La presse est unanime à recon-
naître qu'il s'agit là d'une affaire capitale
pour la sécurité et le prestige de l'empire
britannique. C'est, comme disent nos
voisins, une question « impériale. H H est
donc évident que la métropole devra
prendre une large part des dépenses né-
cessaires au maintien de sa vaste et puis-
sante colonie. La solidarité qui les unit est
aujourd'hui plus étroite que jamais, et elle
s'est attestée avec éclat lors de l'envoi des
troupes indiennes à Malte. Aussi bien
l'Inde serait-elle absolument incapable de
suffire aux frais de la guerre qui s'apprête.
On pourra s'en convaincre par un simple
examen de ses derniers budgets. Cette
étude offre, dans les circonstances actuel-
les, un sérieux intérêt.
C'est dans la séance du 13 août dernier,
tout à fait la fin de la session, que H. Stan-
hope, secrétaire d'Etat pour le département
de l'Inde, a présenté à la Chambre des Com-
munes le budget de l'exercice 1878-79. lire-
suite de son exposé que le produit net du
revenu applicable aux dépenses du gou-
vernement indien, déduction faite des frais
ie perception, s'élève, en chiBrea ronds, à
!0 millions délivres sterling, soit milliard
le francs, dont les dépenses militaires absor-
bent bien près de la moitié, de sorte qu'il
ie reste plus qu'une somme de 20 misons
le livres pour tous les services civils
l'une administration qui s'étenu à une
copulation de 190 millions d'individus.
:1 est encore une autre remarque gé-
lérate à faire c'est que, loin de s'Ac-
croître, les recettes restent depuis long-
emps stationnaires; elles ont même /di-
ninué dans ces dernières années. D'au-
.re part, depuis vingt ans que lé gouver-
nement de l'Inde a été enlevé à la grande
compagnie orientale pour être remis à la
uouronne~"novemDreiN5N), la dette ~t
les intérêts ont plus que double. Ceux-ci
se sont élevés de 2,400,000 !iv. st., chlore
de 1857, à 5,400,000 liv. st., chiffre de 1877.
Il est vrai que le revenu, de son côté,
s'est accru de 20 millions de livres pen-
dant la même période; mais ce progrès, au
lieu d'être le résultat d'un accroissement de
production et de richesse, est dû presque
entièrement à l'établisbement de nouvelles
taxes ou à l'augmentation des anciennes.
La taxe du sel, par exemple, est deux fois
plus forte que sous l'administration de
l'East 7M~ CoM~ Il faut ajouter que
l6s famines qui ont tant épuisé ce pays
n'ont jamais été aussi fréquentes et aussi
désastreuses que depuis quelques an-
nées. Il est malheureusement prouvé
que, même en temps ordinaire, la grande
masse de la population devient de plus en
plus pauvre. Ce fait n'est pas seulement
vrai pour un district, un département ou
une province, mais pour des portions très
étendues de l'Inde. Ces famines ont été,
naturellement, une cause terrible d'épui-
sement non. seulement pour les habitans
et pour les propriétés, mais aussi pour
les nuances. On a pu apprendre, il est
vrai, avec satisfaction, que la. morta- j
litê qu'elles ont entraînée ne s'est éle-
véë, d'après les statistiques du gouverne- <
ment, qu'à 1,400,000 individus, au lieu <
du chiffre de 6 millions qui avait d'abord £
été donné. Cependant il ne faut pas oublier E
que le chinre des dépenses occasionnées 1
par la famine dans le Bengale et dans les 1
contrées méridionales de l'Inde est monté
à 16 millions de livres sterling, résultat 1
qui doit amener une dépense permanente j
de 640,000 liv. st. par an, ajoutée au bud- L
get de l'Inde, d
Après ces considérations préliminaires, b
cous pouvons aborder l'examen des der-
niers budgets de l'Inde. Nous y re!e-
vons, d'après l'exposé de M. Stanhope, les a
E!hinressuivans:En 1876-77, les recettes t~
avaient été de 35,99!),785 liv. st., et les r
lépenses, de 38,178,863, ce qui faisait un o
léucitde 2,182,778 liv. st. En 1877-78, le a
revenu était de 88,635,472 liv. et., et les dé- 1
jeuses, de 62,018,853 liv. st., soit un déficit s
le 3,383,381 Uv. st. Pour l'exercice 1878 79,
!tL Stanhope estime le revenu à 63,195,000
iv.st.et les dépenses, à 61,039,000, ce
~ui donnerait un excédant de 2,156,000 liv.
it. Mais, en réalité, le compte des déncits g,
;i-dessus est tout à iait illusoire. Ainsi il a:
le comprend pas ce qu'on appelle les dé- d
censés ~OM?* ~
~i l'on en tenait compte, le déficit pour P
876-77 arriverait à 5 millions de livres
tterling, celui de 1877-78 dépasserait 8 mil-
ians de livres sterling, et le surplus
)our 1878-79 se trouverait converti en un yj
téncit de 2.500,000 liv. st. On arriverait q
tonc pour les trois annees~à un déficit r<
total de 1 a.SOO.OOO !iv. at. 387,500,000 fr.!
En face de pareils résultats, il n'est pas
difficile de comprendre les inquiétudes
qu'inspire aux esprits timorés l'avenir de
ce pays, si fécond cependant en richesses
naturelles de toute sorte. M. Stanhope ne
partage pas, il est vrai, ces alarmes. « Nous
avons lieu d'espérer, disait-il dans la dis-
cussion du dernier budget, qu'après la
terrible série d'années de famine que nous
avons traversées, la Providence est prête
à verser l'abondance sur cette contrée et
à assurer la prospérité et le bonheur du
peuple de l'Inde. » Ces paroles, disait un
journal de l'Opposition, nous rappellent
le cri désespéré d'un missionnaire em-
barqué à bord d'un bâtiment que venait
d'assaillir une effroyable tempête. Le ca-
pitaine ayant dit à son équipage et aux
passagers qu'il n'y avait plus d'espoir
qu'en la Providence c< Mon Dieu s'écria
le bon moine, en serions-nous donc ré-
duits la.? » Il avait plus de connance dans
les ressources de la science nautique que
dans l'iatervention céleste. De même, une
administration économe et sage, le dé-
veloppement de la production, celui de
l'industrie indigène rassureraient bien
mieux les amis de l'Inde que la benoîte
confiance de M. Stanhope. Il n'y a aucune
impiété à le dire.
HR~ES.T D.OTTAIN.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
a L'élection d'un secrétaire en remplace-
ment de M. Vandier a eu lieu aujourd'hui
conformément & l'ordre du jour fixé à la
séance de jeudi.
Le scrutin, ouvert à trois heures un
quart, a été fermé à quatre heures précises.
M. Clément, sénateur de l'Indre, candidat de
la droite, a été élu par 118 voix contre 99 don-
nées à M. Mazeau, candidat de la gauche. Ce
résultat était d'ailleurs prévu.
a M. Calmon a demandé, après la proclama-
tion du résultat du scrutin, que l'élection de
trois sénateurs inamovibles en remplacement
de M. le général Chareton, M. Renouard et
Mgr Dupantoup fût mise à l'ordre du jour du
mardi 12 novembre. M. de Lareinty a alors
proposé, au nom de la droite du Sénat, que
cette élection eût lieu seulement le vendredi
15 novembre. Malgré la mauvaise réputation
de ce jour, rappelée par un membre de la
gauche, le Sénat a adopta .une faible majo-
rité la Sxation, à vendredi.
a Le Sénat a ensuite décidé qu'il se réuni-
rait jeudi prochain, et qu'il commencerait la
discussion du rapport fait au nom de la com-
mission chargée d'examiner et d'indiquer les
améiiorations à apporter aux voies navigables
intérieures. Puis viendra la discussion dt:
rapport fait par M. Ancel au nom de la com-
mission d'enquête sur la situation du com-
merce et de l'industrie. ))
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
La Chambre a repris cette laborieuse et
fastidieuse vérification des pouvoirs qu'elle
n'avait pu terminer dans sa dernière session.
Il reste encore à examiner une dizaine d'élec-
tions particulièrement irrégulières et contes-
tables c'est la liquidation de la triste entre-
prise électorale du 16 mai. On pensait que
l'élection de M. Paul de Cassagnac viendrait
dès aujourd'hui; aussi l'afÛuence était grande
dans les tribunes; mais l'élection de M. Al-
fred Leroux a occupé toute la séance. M. Le-
roux a été invalidé, à la majorité d& 313 voix
contre 174.
e La séance s'ouvre, suivant l'usage, par le
défilé des rapports et des projets de lois.
M. Waddington dépose sur le bureau de la
Chambre le Livre Jaune, qui contient les piè-
ces relatives au traité de Berlin. M. Bardoux
présente un projet de loi tendant à l'organisa-
tion de l'enseignement primaire supérieur; et
M. de Freycinet, plusieurs projets concernant
le classement de diverses lignes de chemins
de fer d'intérêt général, notamment en Algé-
rie, l'amélioration des voies navigables et des
ports maritimes. Le ministre prie instamment
la Chambre dehâterl'examendecesprojetsqui
sont urgens. M. Nadaud demande que le nombre
des membres des commissions qui auront à les
étudier, eu égard à l'importance desqnestions,
soit élevé à vingt-deux. M. Paul de Cassagnac
s'y oppose. A quoi bon, dit-il, vingt-deux
membres? Nous cherchons à droite quel en
peut être l'avantage, car, si nombreuses que
soient vos commissions, vous n'avez garde
d'y admettre jamais un seul représentant de
la minorité M. Paul de Cassagnac, tou-
jours prompt à l'injure, oubliait, pour citer
un seul exemple, que dans la commission
des tarifs la gauche avait fait entrer qui?.
M. Rouher.
c Cet incident clos, et âpres le dépôt par
MM. Wilson, Langlois, Spuller et Varàmbon,
des rapports sur les budgets des finances, de
la guerre, des affaires étrangères et de la jus-
tice, l'ordre du jour appelait l'examen de
réfection de M. Alfred Eeroux dans la 2° cir-
conscription de l'arrondissement de Fonte-
nay-le-Comtc (Vendée). Le rapporteur du
11" bureau, M. le marquis d'Havrincourt,
membre validé de la droite, concluait na-
turellement à la validation. Mais voici ve-
nir M. Clemenceau qui vient combattre ces
conclusions et demander que M. Leroux soit
invalidé. A première vue, l'élection de M. Le-
roux no semblait pas avoir été une des plus
scandaleuses, partant, des plus compromises;
ancien ministre de l'Empire et vice-président
du Corps-Législatif, M. Leroux n'est sans
doute pas une des personnalités les plus
agresi-ives. les plus provocantes du parti im-
périaiiste il a été de la nuance modérée, il
est d'allures inoSensives; soit) mais son
élection n'a pas eu ce caractère, et la
vérité est que M. Leroux est un vétéran
de la candidature officielle. Un fait cu-
rieux, c'est que jamais M. Leroux,
quelle que puisse être, d~cs ëon ar-
rondissement, son influence de grand pro-
priétaire et d'homme politique, ne s'est pré-
senté que lorsqu'il pouvait compter sur
l'énergique appui de l'administration c'est
ainsi qu'il a été député sous l'Empire. En
1871 et en 1876, où cet appui lui manquait, il
ne se présente point en 1877, où cet appui
lui revient, il se présente.
a Nous ne suivrons pas M. Clémenceau
dans le très long tableau qu'il a déroulé de
cette élection. Aussi bien l'on n'apprend rien
de nouveau. Ce qui s'est passé à Fontenay-
le-Comte s'est passé partout toujours le
même triste cortége d'abus, de fourberies, de
manœuvres illégales et brutales, la pres-
sion à outrance, les intimidations de
la dernière heure, tout ce que peut imaginer
de manœuvres odieuses et ridicules une ad-
ministration aux abois. M. Clemenceau, du-
rant près de deux heures, a dépouillé pièce
par pièce le dossier da l'élection dans la
foule des détails, il y en avait de piquans et
qui peignent au vif les hommes qui gouver-
naient alor~. Le "préfet de la Vendée était
M. le marquis de Fournés, un terrible
préfet 1 le même qui s'était illustré avant
1876, dans la Savoie, par des hécatom-
bes d'instituteurs. Un de ses moyens était
natureUement la révocation des maires; mais
il arrivait ceci, qu'il était plus aisé parfois de
les révoquer que de les remplacer. Sur quoi
M. de Fournès avait imaginé de vou-
loir rendre obligatoire l'acceptation des
fonctions de maire 1 A la veille de l'é-
lection, il écrivait à son ministre pour
lui demander l'autorisation de suspendre les
maires sans en réiérer à l'administration cen-
trale c'était, disait-il, a afin de mieux garantir
o la liberté du scrutin et M. de Fourtou de
lui répondre « Suspendez sans motiver vos
arrêtés, s Le jour du scrutin venu, l'on dé-
ployait des troupes devant les mairies. Et
voilà comment M. Leroux a passé. Mais il a eu,
dit-on, une majorité considérable 1,108 voix 1
Quoi de surprenant? Et ne doit-on pas s'é-
tonner plutôt, dit M. Clémenceau, que cette
majorité n'ait pas été bien plus grande, avec
une aussi exorbitante pression?
)) La cause de M. Leroux était perdue on
le sentait. Le rapporteur, M. d'Havrincourt,
s'est fait cependant son défenseur conscien-
cieux. Il a longuement parlé, mais d'une
voix si faible qu'on l'entendait a peine.
Après avoir opposé aux doeumens de M. Clé-
menceau ses pièces à lui etsesdénégations, il a
fait valoir les services et le passé parlemen-
taire de M. Leroux, et ce dernier lui-
même est Vt nu à la tribune. Ah c'est une
épreuve critique, et pénible même à un ad-
versaire généreux, que ces instans su-
prêmes où l'accusé, déjà condamné, tente
une défense vaine Ces exécutions par
lementaires ont aussi leur émotion. Mais à
qui la faute? M. Leroux avait beau nous dire
J'ai eu la main forcée par mes amis, je ne
représentais pas tel parti plutôt que tel
autre. Oui, mais il représentait une entreprise
coupable contre le suffrage universel; il ajou-
tait par une image bixarre J'ai accepté la
candidature officielle dans la lutte comme
~) un uniforme. H en subit la peine.
H B.-V. B
dats qu'ils présenteront pour remplacer les
trois sénateurs inamovibles décédés.
Etie est ainsi composée MM. de Montait"
vêt. Alfred André et le général Gresley.
Il était impossible de trouver trois noms
pouvant oSrir plus de chances d'être acceptés
au Sénat par l'élément véritablement consti-
tutionnel.
Le Congrès de la propriété industrielle a.
nommé h y a quelque temps une commission
permanente internationale destinée à survivre
au Congrès et à faire passer dans le domaine
des faits ce qui ne se trouve encore que dans
le domaine des théories.
La commission permanente se divise en
sections correspondant aux nations qui ont
été représentées au Congrès. La section fran-
çaise en est la commission exécutive.
Ce matin, les membres de la section fran-
çaise, ayant à leur tête M. Bozérian, sénateur,
anci' n président du Congrès, et actuellement
président de la commission exécutive, ont
été reçus par le ministre de l'agriculture et
du commerce. Ils on~t remis à M. Teissercne
de Bort, 1" le registre des résolutions du
Congrès; 2° un avant-projet de traité interna-
tional. Us ont vivement insisté auprès de M. le
ministre de l'agnculture et du commerce
pour que ce dernier, agissant par la voie di-
plomatique, s'efforce d'obtenir la réunion
d'un Congrès international pour la propriété
industrielle, analogue au Congrès internatio-
nal postal.
Ce congrès international aurait pour mis-
sion de résoudre les questions du domaine
administratif et de donner son avis sur les
questions appartenant au domaine législatif.
M. le ministre de l'agriculture et du com-
merce a renouvelé aux membres de la com-
mission exécutive les assurances du sym-
pathique concours que M. Teisserenc de Bort
avait déjà promis à l'œuvre du Congrès de la
propriété industrielle.
La commission d'initiative parlementaire
du Sénat qui a été nommée jeudi dernier a
élu président M. Paul Massot, et secrétaire
M. Robert-Dehault, tous les deux sénateurs
républicains.
On nous écrit de Londres, le 2 no-
vembre
« Le cabinet doit regretter de n'avoir pas
pronté du moment d'enthousiasme quia suivi
le retour des plénipotentiaires, pour dissou-
dre le Parlement. Aujourd'hui, l'opinion s'eat
modifiée. Ce qu'on écoute avec faveur, ce
sont les attaques mordantes du genre de
celles que sir William Harcourt a lancées
contre le ministère à Scarborough, et non
pas les plaidoyers un peu monotones de sir
StaHbrd Northcote. Lord Beaconsneld et ses
collègues ont conscience de ce revirement.
La partie qu'ils ont jouée depuis le mois da
ma.M 1878 menace de unir par une perte.
B Cette manière d'envisager la position
du cabinet anglais peut sembler exagérée.
Je crois cependant avoir raison, pour
le moment -du moins. Il ne faut pas
grand'chose pour modifier les dispositions de
l'opinion publique dans ce pays-ci mais, je «
le répète, les indices d'une désaffection crois-
sante s'accumulent autour du ministère. Le
traité de Berlin fait plus triste Sgure que
jamais. Le commissaire italien a retiré sa. (
signature des protocoles concernant les in-
surgés du mont Rhodope. Sur l'ordre venu de
Londres, le vice-roi a envoyé un ultimatum
à Sheere-Ali. Et pendant ce temps l'Opposi-
tion, qui s'était tenue silencieuse depuis la
prorogation et avait laissé la parole aux dé-
fenseurs de la poiitique ministérielle, occupe
la scène à son tour. Les libéraux relèvent la
tête administration financière, crise indus-
trielle, affaires étrangères, ils n'épargnent
rien, et beaucoup de leurs attaques portent.
N Lord Lawrence, le comte Grey dans le ~MM~
sir Douglas Forsyth dans le ~MM~~
~MMM s'efforcent de démontrer l'injustice
de la guerre contre Sheere-Ali. M. Gladstone
et sir Vernon Harcourt le redisent dans leurs.
discours, tandis que sir James Stephen con-
tinue sa campagne en faveur d'une occupa-
tion de l'Afghanistan et soutient qu'il n'y a
pas de loi internationale à ménager entre un
Etat civilisé et un souverain barbare.
)) Dans huit jours, le lord-maire recevra a
sa table les ministres, et lord BeaconsGeid
aura l'occasion de prononcer un nouveau
C~MAa~ ~McA. a
La Chambre a nommé aujourd'hui, avant
ta séance publique, ses quatre commissions
mensuelles, et a procédé à l'organisation de
ses bureaux.
Les députés élus présidens de leur bureau
respectif sont MM. Joigreaux, Rameau, Gui-
chard, Desseaux, Thouret, Albert Grévy,
Marcel Barthe, Chavoix, de Tillancourt, Le-
Mond et Robert de Massy.
Les députés nommés secrétaires des bu-
reaux sont MM. Labuze; Mènard-Dorian. de
!a Porte, Ba'ihaut, Loubet, Hérault, Camille
Sée, D~'umel, BorrigHone, Brossard et David
(du Gers).
La commission d'initiative parlementaire
se composa de
MM. Frébault, Lisbonne, Hérisson, Mar-
mottan, Ganne, Mir, Andrieux, Lecomte
(Indre~, Barbedette, Girard, Henri Giraud,
§allard, Dethou, Camille Sée. Chavanne, Pierre
Legrand, Maigne, Labitte, Fourot, Cantagrel,
Ribot, Duclaud.
Les sénateurs ne sont pas encore tous de
retour. Un certain nombre, appartenant in-
distinctement à la droite ou à la gauche,
n'ont pas cru devoir quitter leurs départe-
mens avant d'avoir prépare le terrain ~e la
lutte électorale sénatoriale.
On nous écrit de Constantinople, le
28octobre:
a Je reviens encore une fois–sera-ce la der-
nière?–sur la question du caïmé; c'est, il est
vrai, une des questions vitales pour la Tur-
quie, et qui devenait des plus inquiétantes
par ses conséquences inévitables, ce papier
perdant chaque jour de sa valeur.
D'après le système que je vous annon-
çais dans ma dernière lettre comme étant à
l'examen et ayant quelques chances d'être
accepté, on retire tout le papier en circula-
tion à raison de 300 piastres pour une livre.
C'est une perte des deux tiers mais ce pa-
pier ét~nt à 367 piastres ces jours derniers
et menaçant de monter encore, la perte se
trouverait ainsi réduite dans une proportion
sensible.
t Le mécanisme proposé est le suivant
Contre trois papiers de 100 piastres, on déli-
vrerait un titre d'une livre, portant intérêt à
12 0/0, divisé en dix-huit coupures de S pias-
tres chacune, remboursables de mois en moM.
et les 18,100,000 livres-papiers en circulation
se réduiraient ainsi à 5,033,000 livres.
A l'aide de cette création nouvelle, on dé-
gagerait d'enfce les mains de certains créan-
ciers les rentrées des douanes,–3 millions de
livres,–et à cette sommeon ajouterait, comme
garantie du paiement des coupons, les deux
tiers non perçus du verghi, impôt foncier
soit 2,300,000 livres; 1'
spécial' créé dernièrement pour le retrait de
ce même caïmé, cause de tant de soucis, et
montant à 600,000 livres. On atteint de la
sorte un total de 7,100,000 livres, d'où il
en faut déduire 1,500,000 pour dégager
les rentrées des douanes. Ajoutant à 8,600,000
livres, somme restante, le produit d'une
demi-année complétant les dix-huit mois, on
arrive au chinre de 9,100,000 livres, sur les-
Les sénateurs de la droite n'ont pas encore
arrêté définitivement la liste de leurs candi-
qats aux trois siéges de sénateurs inamovi-
Htes auxquels il doit ôtre pourvu le vendredi
1 de ce mois en séance publique.
Pendant l'après-midi, de nombreux pour-
parlers ont été échangés entre des personna-
lités marquantes de la droite et appartenant
& des opinions monarchistes bien distinctes.
Il s'agissait de propagande en faveur de tel
o,u tel candidat.
On nous assure que M. Boehor a eu, à l'is-
sue de la séance de ce jour, avec le maréchal
CSanrobert. un assez long entretien dans lequel
celui ci aurait vivement soutenu la candida-
ture de M. Oscar de Vallée pour l'un des trois
sièges inamovin!es.
Le groupe de la droite légitimiste du Sénat,
dans une réunion qu'il & tenue ce matin à
l'hôtel du Petit-Vatel, à Versaillps, a main-
tenu comme délégués pour s'occuper des élec-
t~)us des sénateurs inamovibles MM. Ches-
Ujeslong, le baron de Lareinty, le vicomte
de Pelleport-Burète, le vicomte de Rodez-
Bénavent, Gabriel de Belcastel.
Les membres de la droite du Sénat qui ap-
partiennent à la série renouvelable au mojs
de janvier étaient convoqués après la séance
pour entendre la lecture du fameux Mani-
feste destiné à être adressé aux électeurs sé-
natoriaux. Cette circulaire serait, dit-on, très
modérée cependant plusieurs sénateurs sor-
tons. décidés à aSronter de nouveau la lutte,
se montrent opposés à sa publication. Il pa-
rait que c'est moins la rédaction du Mani-
feste que les noms des signataires qui moti-
yent l'opposition dont nous parlons.
Les bureaux des gauches du Sénat ont dé-
finitivement dressé la liste des trois candt-
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