Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-09
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Description : 09 octobre 1878 09 octobre 1878
Description : 1878/10/09. 1878/10/09.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
EDITION DE PARIS.
mCREMSMï~M
i878
MEMREM 9 MmRE
i878
JCHMAL NES BEBATS
1 1 ON S'ABONNE
rue des PrStres-Saint-Germain-rAu~errois, 17.
MMX ME t/ABOKMEMJÊMT
Trois mois. Six mois.' 'Un* an
Paris. 18 fr. 36 fr. 726';
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 îr.
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chaque mois. y
;-J ON S'ABONNE~
en Belgioue, en Italie.
i dans le Luxempourg, en Turquie",
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tes
régences du Maroc ~t de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à ~aris ou de
.ïnandats-poste, soit internationaux, soit français.
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payacle à Paris.
MMTMUES ET LITTÉRAIRES
)Par!s, nm mnméM ~0 eemt. r:
Bépartemems, nn nmm<6ro X5 ee~.
Jn IL-enden, appiy-to Cewie and C", foreign
Dewspapers omce, n, Gresham street, G.P.O.; `'
1H!H. NeMzy,m~!eaet C', l,Finch tape ComhtjH~_
E. C. Londonj MM. 'W.-M. SmKh e~fSHm,
~6,Strand,'W.C.London.
A BmxBUës,.& .ro/~<-e pw~Hc~ 4~m&~p la
~~M~M~ :~M: ïet. ~osqnes.et ;d&s ~Mt
MiotMques aes gares de chemms de ferl)e~9s.
Les annonces sont reçues
cHez MM. F~uchey, t
..8) place de la Bourse,
etaubureauduMMHWAt.~
elles doivent toujours être agréées par ]& rédaction.
PANS
MAMttsbCTOBMi
C'est demain, on le sait, que le Reichstag
allemand doit procéder a la deuxième lec-
ture de la loi contre les démocrates-socialis-
tes. Nous avons exposé hier, dans nos
Nouvelles étrangères, les modifications que
la commission a fait subir au projet du gou-
vernement, et que le comte Eulenburg a
déclaré ne pouvoir accepter. Ces modinca-
tions, on l'a vu, portent principalement sur
trois points. Le premier point concerne
la définition des « tendances des Socié-
tés à interdire. Rien de plus difficile
qu'une pareille dénnition. Du moment
qu'on ne se contente plus de réprimer les
actes avérés et palpables, mais qu'on re-
cherche les intentions, iln'y apas d'expres-
sion assez claire pour ne se prêter à au-
cune ambiguïté. Le gouvernementpropose
d'interdire les Sociétés qui ont pour but
de ~MMM?* l'ordre politique ou social. Mi-
M~' est un mot bien vague mais la com-
mission, dont nous apprécions les scrupu-
les, en a-t-elle trouvé un beaucoup moins
équivoque lorsqu'elle a déclaré ne vou-
loir interdire que les Sociétés qui ont
pour but de renverser l'ordre social ou
politique? Si la rédaction de la com-
mission triomphe, nous ne voyons pas
ce qui empêchera le gouvernement
dès qu'une Société minera l'ordre politi-
que ou social, d'afnrmer qu'elle a pour
but de renverser cet ordre. En bonne
logique, ce raisonnement sera admissible,
et les esprits les plus subtils auront
quelque peine à le réfuter.
Le second point sur lequel le gouver-
nement et la commission se divisent est
relatif à la composition du tribunal chargé
de juger les recours qui seront formés par
les individus et les Sociétés qu'atteindra
la nouvelle loi. Dans le projet du gouverne-
ment, ce tribunal serait une commission
choisie par le Conseil fédéralparmises pro-
pres membres. Cette disposition scandalise
vivement les nationaux-libéraux, qui
tiennent beaucoup ace que la magistrature
soit représentée dans le tribunal d'ap-
pel. En conséquence, tout en laissant
au Conseil fédéral le droit de choisir les
iBLonveaux juges, elle demande que quatre
d'entre eux seulement soient pris parmi
les membres de ce conseil, et que les cinq
autres appartiennent aux Cours supérieures
de l'empiré ou des divers Etats. Ici encore,
il nous est impossible d'éprouverun grand
enthousiasme pour la proposition de la
commission. La loi contre les socialistes
étant une loi d'exception, on compren-
drait que les tribunaux chargés d'en
surveiller l'exécution fussent égale-
nient des tribunaux d'exception. N'y a-
t-n même pas quelque inconvénient à mê-
ïer la magistrature ordinaire à une cam-
pagne politique et sociale qui n'a point
i~n caractère réellement judiciaire? Le
tribunal que réclame la commission se-
rait, en somme, une sorte de commission
mixte, où l'on verrait des magistrats sié-
ger & côté d'hommes politiques, plus
préoccupés d'atteindre le but qu'ils pour-
suivent que de se coniormer aux règles
et aux traditions du droit.
Le troisième désaccord entre la com-
mission et le gouvernement se rapporte à
la durée de la loi. Le texte gouvernemen-
tal dit tout simplement: « La présente loi
est immédiatement exécutoire le texte
de la commission ajoute c< Et restera en
vigueur jusqu'au 31 mars 1881. Comme
on le voit, les nationaux-libéraux tien-
nent à donner a. la loi un caractère tran-
sitoire, tandis que le gouvernement pré-
fère laisser planer à ce sujet le vague le
plus complet. En nxant à deux ans et
demi la durée de la loi, le Reichstag ac-
tuel qui vient d'être élu pour trois ans se
réserverait le droit de la réviser, de la
supprimer ou de la corriger suivant qu'il
le iugerait convenable. Les nationaux-
libéraux sont dans une position très
fausse la pression de l'opimon publique,
m~ThMTt ~Tmif f)<*s Drncrrès du socialisme.
est trop forte pour qu'il leur soit possible de
refuser à l'Etat des mesures de protection
que tout le monde jugé nécessaires; mais
ces mesures de protection peuvent tour-
ner contre la liberté et menacer aussi di-
rectement les partis politiques que les
partis socialistes. Arrivera-t-on a trouver
le juste milieu qu'on cherche avec tant de
soin? Les faibles barrières qu'on a essayé
d'élever contre l'omnipotence gouverne-
mentale, en supposant qu'elles soient af-
fermies parleReichstag, auront-elles tout
l'eSet qu'on en attend? Nul ne le sait, et
l'avenir que réserve à nos voisins la
loi sur les socialistes est pour tout le
monde un redoutable et inquiétant in-
connu.
L*) malheureuse Roumanie se soumet
avec douleur et bonne grâce au sort que
lui a fait !e Congrès de Berlin. Les con-
servateurs roumains s'étaien~roposé de
soutenir que le Parlement actuel n'avait
pas ~e droit de ratifier les résolutions du
Congrès attendu que ces résolutions
étaient contraires a là Constitution. Il
aurait fallu, par conséquent, recourir aune
Constituante pour sanctionner la rétroces-
sion de la Bessarabie à la Russie et l'ac-
ceptation, en échange, de la Dobrutscba.
8i spécieuse que fût cette opinion, il
eût été bien inutile de la faire triom-
pher. Les Roumains auraient beau user
~dès~eBMurs les plus habiles, ils n'en se-
raient pas moins obligés tût ou tard de
se soumettre aux résolutions du Con-
grès. A quoi -bon prolonger une vaine
résistance? Il est plus sage et plus
digne de ne pas chercher dans des
subtilités parlenlentaires et constitu-
tionnelles d'impuissans moyens dila-
toires. Les Chambres roumaines l'ont
compris. Après une discussion à laquelle
un député de la Bessarabie, M. Urechia,
paraît avoir pris une part importante,
la Chambre des ~Députés, conformément
aux propositions ministérielles, a nommé
une commission'de sept membres char-
gée d'examiner les clauses du traité
de Berlin. La majorité de cette com-
mission est favorable à l'acceptation du
traité. Il est donc probable que la Rou-
manie renoncera à tout projet de 'protes-
tation. Elle paiera ses succès militaires
d'une de ses meilleures provinces. On a
dit de tout temps Malheur aux vaincus!
Pour la Roumanie, le mot est modifié, et
c'est Malheur aux vainqueurs! qu'il
faut dire. Il n'y a que le Congrès de la
paix qui puisse se féliciter de ce chan-
gement qui confirme si bien ses théories
sur la vanité de la gloire!
BOURSE DE PAMS
CMMmre le 7 w le 8 B[
Comptant. 75 52 1/2 75 55 212
Fin cour. 75 62 1/2 75<5. 21/2
S'0/0
Amortissable.
Comptant. 78 40 7865.7..2S.
Fin cour. 7835. 78 M.A .M.
AÊ/xtc/e
Comptante 50 105 75 J..25.
&e/w
Comptantll335.11345.10.
Fincour.H3521/211!621/2. 10.
'~t )t .<
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. ll3fr.671/2,72t/2.
30/0. 78fr.SO.
5 0/Oturc. llfr.50, 621/2.
Banque ottomane.. 479 fr. 37, 480 fr., 479 fr. 37.
Hongrois 6 0/0. 723/4,13/16.
Egyptiennes 60/0.. 283 &. 12, 283 fr. 75.
Nous recevons de nos correspondans
les télégrammes suivans
a Vienne, le 8 octobre, 2 h.
J~ vous annonçais hier que les bruits ré-
pandus sur l'existence d'une circulaire tur-
que contre les atrocités autrichiennes étaient
faux. Voici la vérité à ce sujet:
La Porte, par l'intermédiaire de son am-
bassadeur à Vienne, s'est plainte au comte
Andrassy de la sévérité excessive des autori-
tés autrichiennes à l'égard des musulmans. Il
est probable, en effet, :que les autorités mili-
taires croates, sympathisant avec les popu-
lations slaves, les ont favorisées au détri-
ment des musulmans. Aussi le comte An-
drassy a-t-il promis de prendre des mesures
en conséquence. Si cette remarque officieuse
restait sans résultat, alors seulement la Porte
ferait une démarche officielle.
B M.Tisza restera aux affaires jusqu'à la ré-
union du Parlement; ensuite tout dépendra
du vote qui suivra la discussion sur l'Adresse.
Le comte Andrassy revient samedi.
Berlin, le 8 octobre, 6 h. 59 m. soir.
a L'ordre du jour du Reichstag de demain
mercredi porte 1" élection du bureau 2" dis-
cussion en seconde lecture de la loi sur les
socialistes; Le bureau actuel, provisoirement
élu pour un mois, sera probablement réélu
par acclamation. Quant à la loi, il n'est pas
douteux qu'on n'arrive à un compromis. Le
gouvernement cédera, jusqu'à un certain
point, sur la question de la durée; mais il
exigera une définition plus élastique des dé-
lits, et, pour l'instance d'appel, une commis-
sion où l'élément administratif domine l'élé-
ment judiciaire.
a La C<)'?MaMtS conteste aujourd'hui l'avor-
tement des négociations de Kissingen. La
National Z~t~MM~ maintient la nouvelle du
prochain voyage à Rome de Merr Bergen,
archevêque de Bamberg, et ajoute comme
fait significatif qu'il sera accompagné du ju-
risconsulte ecclésiastique Max Lingg, dont il
a été récemment question pour le siège épis-
copaldeSpire.a n
Télégraphie privée. `~
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin,Ie8 8 octobre.
La Pque Sadoullah Bey a remis hier au gouverne-
ment allemand la circulaire turque relative à l'oc-
cupation autrichienne.
Vienne, le 7 octobre.
Le journal officiel publie une lettre autographe
de l'empereur au prince Auersperg. S. M. ac-
cepte la démission du cabinet cisfeithan. en re-
connaissant le zèle et le dévouement dont il a
fait preuve, et elle charge les ministres de conti-
nuer à diriger lesauaires jusqu'à la formation
d'un nouveau cabinet.
Vienne, le 7 octobre, soir.
Mgr Jacobini, nonce du Pape, est arrivé ici.
La Diète de Carinthie a repoussé une proposi-
tion ayant pour objet le vote d'une Adresse à
l'empereur.
Londres, le 8 octobre.
Le Standard publie les nouvelles suivantes de
Calcutta r
Musjid a été ajournée pour quelque temps,
par suite de la réunion dans cette viûe de nom-
breuses troupes que l'émir y a envoyées.
En euet, 6,000 hommes d'infanterie et 18 ca-
nons menacent Jamrood. Il sera nécessaire de
faire marcher la garnison de Peshawer tout en-
tière pour pouvoir traverser la passe de Khaïber.
» Une dépêche d'UmbaUa, adressée au même
journal, mentionne le bruit que les Afghans ont
attaqué les ASreedees à cause de leur amitié pour
les Aurais. Les Affreedees auraient résisté, et
un combat aurait eu heu. »
Rome, le 8 octobre.
Le Vatican fait. des démarches pour que, dans
la constitution de la principauté de Bulgarie, on
respecte les droits de l'Eglise bulgare qui recon-
naît comme chef le Pape, moyennant quelques
privilèges.
Quant à la Bosnie et à l'Herzégovine, le Va-
tican n'a pas l'intention d'y établir une hiérarchie
catholique, mais il tâchera do .conserver aux
Eglises catholiques de ces deux pays leurs con-
stitutions spéciales..
L'/<~M MtH~c dit que le ministre de la guerre
a fermement résolu de demander la dissolution
de quelques cercles réoublicains, appelés cerctes
de Pietro Barsanti, du nom de ce caporal d'armée
qui a été fusillé en l87i à Pavie pour avoir pro-
voqué une tentative républicaine.
M. Cairoli est parti pour Belgirate.
Le Pape a reçu hier beaucoup d'étrangers.
Andrinople, le 7 octobre, soir.
Les Russes ne quitteront pas Andrinople avant
l'exécution de toutes les clauses du traité de
Berlin, notamment des clauses relatives au Mon-
ténégro et à la Serbie.
Le général Dondoukou-Korsakoff s'installera
prochainement à Sofia.
La Bulgarie aura une Assemblée de notables
qui sera chargée des affaires administratives et
de la fixation du montant des impôts.
Constantinople, le 7 octobre, soir.
La pacification en Crète avance rapidement.
Quant aux réformes à introduire en Asie, l'ac-
cord est établi avec l'Angleterre sur les questions
relatives à la gendarmerie, aux Cours d'appel
et aux collecteurs d'impôts.
Constantinople, le 7 octobre, soir.
Le commissaire russe pour la Roumélie a dé-
claré aujourd'hui que la Russie administre ce
pays conformément au traité de San-Steiano, et
non conformément à celui de Berlin.
Les autres commissaires ont demandé des in-
structions à leurs gouvernemens.
Le marquis de Salisbury a demandé aux con-
suls anglais des rapports sur l'administration des
finances et des douanes en Turquie.
Le contre-projet de la Porte sur les réformes à
appliquer en Asie contient des modifications lé-
geres sur trois points. Il y a tout lieu de suppo-
ser que l'Angleterre acceptera ces modifications
lorsque le contre-projet de la Porte lui sera com-
muniqué oificiellement. Cette communication est,
du reste, attendue incessamment.
L'Angleterre a demandé elle-même que des co-
adjuteurs européens et non pas anglais soient
nommés auprès des Cours d'appel et pour assi-
ster les contrôleurs des finances européens.
Constantinople, le 7 octobre, soir.
Un avis officiel confirme qu'il sera procédé tous
les mois au rachat des ca'miés. pour une somme
de 80,000 livres turques, produite par les douanes.
New-York, le 7 octobre, soir.
Une dépêche de la Jamaïque annonce que l'in-
surrection de Santa-Cruz est réprimée les me-
neurs ont été arrêtés.
L'origine de l'insurrection serait, paraît-il, le
désaccord survenu au sujet des contrats de tra-
vail.
Grenoble, le 8 octobre.
M. Gambetta arrivera à Grenoble demain à
deux heures vingt-neuf minutes de l'après-midi
et descendra à l'hôtel des Trois-Dauphins.
Il doit prononcer un discours jeudi soir, à sept
heures, au théâtre.
On ne nous fera point sortir des vrais
termes de la question soulevée, ou plutôt
réveillée, par la dernière lettre du Pape.
Nous ne nous sommes pas permis, et
nous n'avons pas eu l'idée de faire au
chef de l'Eglise un reproche des négocia-
tions qu'il engage avec des puissances
étrangères, hérétiques ou schismatiques.
Tout au contraire, nous reconnaissons qu'il
remplit véritablement ses fonctions de Père
commun des fidèles en cherchant à vivre
en paix avec les gouvernemens tempo-
rels. Si la cour de Rome parvient à faire
un concordat avec l'empire d'Allemagne,
la condition des catholiques, et surtout
du clergé, pourra s'en trouver améliorée.
Si elle peut se réconcilier avec la schis-
matique Russie, dont le vieux Pie IX, dans
un accès de sainte colère, avait mis l'am-
bassadeur à la porte, peut-être les Polo-
nais s'en trouveront-ils mieux. Quant à
l'Angleterre, la position est plus simple.
TouslesAnglais, catholiques ou protestans,
juifs ou rationalistes, ou rien du tout, sont
libres comme citoyens, et ils n'ont pas be-
soin de concordat. Le gouvernement an-
glais, en divorce diplomatique avec la
papauté depuis la Réformation, n'en en-
tretient pas moins depuis longtemps
à Rome un envoyé anonyme. Lord
Palmerston, qui avait peu de préju-
gés, avait compris le ridicule de cette
fiction et avait voulu renouer avec Ba-
bylone des relations officielles ce fut la
Chambre des Lords, le Sénat de là-bas,
qui s'y opposa. Sur tous ces points, loin
d'avoir jamais critiqué la conduite de la
cour de Rome, nous l'avons toujours ap-
prouvée et respectée.
Quelle est donc la question d'aujour-
d'hui ? Ah ) c'est que le Pape, en même
temps qu'il entre en négociations avec les
gouvernemens séparés de l'Eglise, fait
une violente et soudaine déclaration de
guerre au gouvernement italien. Avec les
autres gouvernemens, c'est la diplomatie,
c'est la trêve; avec celui-là, c'est l'hosti-
lité déclarée.
Et alors, c'est ici que reparaît la ques-
tion du domaine territorial et du gouver-
nement tompoi'f-l de la papauté. Partout
ailleurs, ce sont les intérêts spirituels; ici,
c'est l'aiïaire du patrimoine. Et depuis
quand la cour de Rome a-t-elle pris son
parti de rompre violemment avec le gou-
vernement italien et de se rapprocher des
autres cours de toutes les religions?
C'est depuis qu'elle ne peut plus compter
sur le gouvernement français, sur le gou-
vernement, nous allions dire sur la cour
de Versailles.
Ici, on a vu échouer misérablement
toutes les tentatives de réaction théocra-
tique, et on a fini par reconnaître qu'il
n'y avait plus d'espoir. Tant que l'As-
semblée de 1871 a vécu, on a pu compter
sur une majorité royaliste et romaine; tant
qu'on a pu faire des 24 mai et des 16 mai,
on s'est encore bercé de trompeuses illu-
sions tant qu'on a vu osciller et vaciller
les équilibristes du Sénat, on s'est encore
rattaché aux dernières branches de l'es-
pérance. Maintenant, il faut renoncer à
tous ces rêves, et-d'ici même on a dû
dire à Rome '< Ne comptez plus sur la
France elle est perdue pour nous. Cher-
chez ailleurs. »
Et alors le Vatican va chercher à Berlin,
à Saint-Pétersbourg, à Londres même,
des défenseurs du pouvoir temporel Et
l'on reprend, pour la douze centième fois
au moins la fameuse thèse de la néces-
sité d'une souveraineté territoriale de la
papauté comme garantie de son in-
dépendance. En vérité, le public doit
être un peu fatigué de cette éternelle
discussion qui tourne toujours dans le
même cercle. Nous voudrions bien qu'on
pût nous montrer à quelle époque de
l'histoire moderne, depuis la Réforme, le
patrimoine dit de Saint-Pierre a été une
garantie d'indépendance pour le chef
de l'Eglise. C'est tout le contraire.
Les Papes n'ont jamais été que les es-
claves de leur patrimoine, et leur souve-
raineté n'a jamais fait que passer des
insurections aux invasions. Pour être
protégés contre leurs propres sujets,
ils ont toujours eu besoin de ]a pro-
tection et de l'occupation étrangères, et
dansées derniers temps ils étaient tom-
bés des mains de l'Autriche dans celles
d'un ancien carbonaro qui avait commencé
par s'insurger contre eux, et qui n'avait
jamais fait d'eux et de l'Eglise que le
marchepied de son ambition. Et voilà ce
qu'on appelle l'indépendance et la sou-
veraineté du Pape Voilà ce qu'on
appelle la liberté de l'Eglise Et si au-
jourd'hui, dans les idées de nos ultramon-
tains, il y avait une campagne de Rome,
par qui serait-elle faite? Par l'empereur
d'Allemagne, l'empereur de Russie, et
pourquoi pas par la reine Victoria ? Voilà
où en sont les partisans du pouvoir tem-
porel des Papes
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit d'Alger, le 4 octobre
« Nous ne nous trompions pas lorsque nous
avons signalé le mécontentement produit
parmi les partisans les plus ardens du régime
t civil, par l'accueil sympathique fait aux chefs
arabes qui ont visité l'Exposition. Cette irri-
tation, et la manière dont elle a été exprimée
dans plusieurs journaux algériens, est regret-
table ~sous bien des rapports, Elle tend à
fausser une situation qui devenait chaque
jour plus nette, et à compromettre le succès
de nos légitimes espérances.
N Nous ne devinons pas l'intérêt qu'on peut
avoir à mêler des récriminations personnelles
contre le gouverneur général actuel à une
question de principe, pour la bonne solution
de laquelle il faudrait éviter tout ce qui est
de nature à soulever les passions et à enve-
nimer la discussion. On ne doit se détermi-
ner à substituer le régime purement civil au
régime mi-partie militaire et mi-partie civil
d'aujourd'hui que par des raisons de justice,
d'intérêt général pour la France en même
temps que pour l'Algérie.
o Il ne s'agit pas de faire le procès à l'au-
torité militaire, aux bureaux arabes, aux
chefs indigènes, et d'essayer d'affaiblir par
un dénigrement systématique le souvenir
des services rendus dans le passé par les of-
ficiers de l'armée d'Afrique qui ont été em-
ployés à l'administration du pays. L'ingrati-
tude serait ici. complètement inutile. Que
nous importent les déclamations sur les bu-
reaux arabes, le royaume arabe, la féodalité
arabe et sur les intentions tortueuses prêtées
à l'autorité militaire? A ces accusations qui
ne reposent sur aucun fait réel. sur aucune
parole authentique, sur aucun texte écrit, il
serait trop facile d'opposer les résultats ac-
quis, certains, indéniables, dont on se fait
gloire chaque jour pour attirer l'attention pu-
blique sur la colonie.
Non, la question n'est pas là. Nous n'a-
vons pas à rechercher si l'autorité militaire a
manqué à sa mission, s'il y a lieu de pronon-
cer sa déchéance pour cause d'indignité.
Voici ce qu'il suffit d'établir les modifica-
tions que la situation a subies en Algérie et
en France, et les progrès réalisés par les co-
lons et par les tribus indigènes ont mis na-
turellement fin à cette mission essentielle-
ment temporaire confiée aux ofBciers de
l'armée d'Afrique, en dehors de leurs devoirs
militaires. En France, tout le monde
a reconnu la nécessité de préserver l'armée
des agitations de la politique et des passions
des partis. En Algérie, il n'est pas moins in-
dispensable de rendre aux officiers de-l'armée
leur liberté et leur indépendance, pour qu'ils
se consacrent entièrement à leur tâcha d'ab-
négation et de patriotisme. Ils ne doivent pas
plus faire de l'administration que de la poli-
tique, abandonnant leur prestige militaire et
)'honneur délicat du métier des armes aux
discussions traeassières, aux récriminatioris
sans scrupule des intérêts avec lesquels ils
sont en contact forcé.
N Pas plus de politique que d'administra-
tion, disons-nous, sans compter que l'admi-
nistration se confond souvent avec la politi-
que, comme le témoigne le récent dissenti-
ment survenu entre les sénateurs, les députés
algériens et le gouverneur .général civii en
fonction.
a L'exposition a!gérienne au pavillon du
Trocadéro nous dispense de nous appesantir
sur les progrès accomplis par la colonie; la
population indigène grandit chaque année
en nombre, en richesse, grâce à la tranquillité
qui règne et à son contact plus intime avec
le travail et le capital européens; des be-
soins nouveaux se sont révélés pour elle
comme pour les colons; la nature des de-
voirs de la France vis-à-vis d'elle se trans-
forme, et nous avons expliqué dans une
lettre précédente que les fonctionnaires, ci-
vils, produits de la bureaucratie, sont aussi
peu que les officiers de l'armée en position
de remplir la tâche nouvelle, qui a un carac-
tère surtout économique et social. Ce n'est
pas un besoin arbitraire d<: chang-emens qui
fait réclamer des réformes c'est une évolu-
tion naturelle qui commande les modiSca-
ttons dans la constitution des pouvoirs pu-
Mics en Algérie.
On a tort, du reste, de représen-
ter les indigènes comme les cliens dé-
voués et les défenseurs intéressés de l'auto-
rité militaire. Pourquoi établir cette solidarité
entre le maintien du régime militaire et la
satisfaction des vœux des indigènes ? C'est
en vain qu'on essaie de distinguer
entre tes grands chefs arabes, inféoiés
dit-on, au parti militaire, et les simples ad-
ministrés musulmans qui ne demanderaient
pas mieux, à en croire quelques journaux,
que d'être soumis au régime civil. Cette dis-
tinction n'existe pas; elle est tout à fait ima-
ginaire. En ea'et, nous ne sommes pas
ici en présence d'individualités indigènes
isolées eh rapport avec d'autres individualités
étrangères ce sont deux sociétés organisées
d'après des principes diu'érens, souvent op-
posés, qui sont en face l'une de l'autre. Les
blessures, les anronts, les injures sont res-
sentis par la masse entière, et lorsque l'or-
gueil de race, le sentiment religieux, l'intérêt
social sont en jeu, il n'y a plus de distinction
à faire entre les grands et les petits. On l'a
vu lors de la dernière insuH-ection, quand la
noblesse militaire et religieuse a entraîné à
une rébellion insensée les Kabyles du Djur-
jura, qui passaient pour de purs démocrates,
attachés pour la forme seulement à la reli-
gion musulmane.
» Si les Arabes algériens ont manifesté jus-
qu'ici pour le régime civil une répulsion gé-
nérale et incontestable, c'est qu'ils n'ont pas
reçu des agens civils les mêmes preuves de
bienveillance que des officiers de l'armée;
c'est qu'en les faisant passer du territoire mi.
litaire dans le territoire civil on cesse pres-
que 'instantanément de s'occuper de leurs in-
térêts et qu'on veut les faire entrer de force
dans un droit commun contraire à leurs
mœurs, à leurs habitudes et souvent inconci-
liable avec leurs croyances. Si quelques pro-
létaires musulmans, employés par les colons,
ont paru, par leurs plaintes contre leurs
chefs, soupirer après le régime civil, c'est
l'exception. On pourrait même supposer
qu'ils aspirent surtout après ce relâchement
dans la surveillance et cette difnculté de ré-
pression qui ont multiplié en territoire civil )f
pression qui ont multiplié en territoire civil le
nombre des malfaiteurs indigènes.
D Les musulmans algériens aiment les dé-
positaires du pouvoir militaire, sans qu'on
puisse en conclure qu'ils aiment le régime
auquel ils sont soumis. Tout nous permet au
contraire d'augurer qu'ils accepteraient sans
répugnance l'autorité civile qui est bien
mieux en mesure de s'occuper de leurs inté-
rêts. sous toutes les formes, en les conciliant
avec ceux des colons.
a Croit-on que les Arabes aient beaucoup
à se louer du régime actuel de l'Algérie?
N'était-ce pas un militaire qui était à la tête
du gouvernement lorsqu'on a supprimé les
colléges arabes, en s'emparant sans indem-
nité des immeubles que les tribus avaient
achetés ou construits au moyen de centimes
additionnels ?
D Qui a réduit le nombre des cadis, étendu
la juridiction correctionnelle des juges de
paix et des maires contre les musulmans ex-
clusivement ?
s Qui a désorganisé les communes subdi-
visionnaires arabes, partageant les excédans
de leurs recettes bugétaires aux communes
françaises ?
)) Qui a étendu le territoire civil et englobé
dans la circonscription des communes fran-
çaises des groupes indigènes, de petites tri-
bus, lesquelles ont perdu tout à coup toute
trace d'autonomie et de personnalité civile, et
cela pour relever les finances des communes
en détresse, en augmentant le nombre de
leurs contribuables?
)) Qui a imposé aux tribus des centimes
additionnels pour payer les frais d'hospita-
lisation pour lesquels les conseils généraux
étaient en déficit considérable vis-à-vis du
Trésor?
B Qui a exclu les Arabes des villages euro-
péens et défendu aux concessionnaires de
leur vendre ou de leur louer les terres con-
cédées ?
II faut s'arrêter; l'énumération serait
trop longue. Ellesufnt cependant pourque l'on
comprenne ce que les Arabes ont A gagner à
l'établissement d'un régime civil régulier, où
la loi seule, discutée contradictoirement dans
le Parlement, pourra leur imposer des sacri-
fices. Le régime militaire qui procède par
décrets, et qui depuis huit ans frappe sur le
dos des Arabes pour arriver à se concilier les
colons, n'a pas certainement fait droit à toutes
les exigences de ceux-ci.
s Les Arabes ont montré une grande résigna-
tion. Us ont pardonné au système parce qu'ils
aimaient les hommes. Il faudra peu d'cSorts
aux fonctionnaires civils pour gagner la môme
faveur auprès d'eux. Il faut ajouter qu'avec
le régime des lois, le rôle de l'autorité civile
sera plus facile, parce que la responsabilité <
remontera au Parlement qui peut imposer sa f
volonté, sans exciter de violentes récrimina- i
tions des colons et des indigènes comme les 1
décrets en ont toujours soulevé. Il n'y aura 1
de déçus que ceux qui réclamaient le régime
civil pour perpétuer entre leurs mains le mo-
nopole des droits et des privilèges, n
On nous écrit de Londres, le 7 octobre
L'article de revue qui fait sensation ce
mois-ci est un essai publié par Nine-
~Mf7?t~. L'auteur, M. Hyndmàn, pousse un vé-
ritable cri d'alarme et montre la situation
économique de la grande posses&ion de l'An-
gleterre en Asie comme arrivée à une limite
extrême. Il a réuni à force de patience une
quantité de données statistiques dont il se
sert pour étayer sa théorie de l'appauvrisse-
ment continu de l'Inde depuis la conquête
par les Anglais. Il ne ménage pas la vérité à
ses compatriotes, et l'article a été commenté,
discuté par toute la presse.
N La clef d'une bonne partie de l'argumen-
tation de M. Hyndman se trouve dans le chif-
fre auquel il évalue la revenu total de l'Inde.
Les autorités coloniales l'estimaient à près
de 300 millions de livres sterlisg par an, ce
qui, pour 190 minions d'habitans, donne 31 sh.
6 deniers par tête Sur cette somme, les
taxes viennent prélever de 12 à 16 0/0.
') Les habitans de l'Inde ont donc, en
moyenne, un revenu annuel' inférieur à ce
que coûte l'entretien~d'un prisonnier (46 sh.'
t auBengale).Inutuededire quel'exactitudedes
t chiSrea donnés par M. Hyndman est contes-
tée par beaucoup de personnes mais le
fond du tableau n'est pas moins noir ni
moins inquiétant. It cadre avec l'exposé d'une
éloquente tristesse que miss Nightingale a
fait de la situation des populations agricoles
rongées par les usuriers et vivant au jour le
jour, sans avoir jamais la chance de rien
mettre en réserve pour les semaines de fa-
mine.
)) La comparaison des impôts levés en 1887
et en 1876 nous fait voir que, dans ces vingt
années, la charge s'estaugmentée de BO 0/0, tan-
dis que la prospérité du pays restait station-
naire ou diminuait. L'impôt sur le sel in-
dispensable aliment des hommes et du bé-
tail a augmenté de 2 à 6 millions, si bien
que la santé du cultivateur et de ses bêtes de
somme en souffre cruellement.
Passant en revue les chiffres du commerce
d'exportation et d'importation, M. Hyndman
arrive à la conclusion que les ressources du
pays ont été soumises à un drainage non in-
terrompu. Il le fait monter au total de
420 millions de livres depuis 1867; là encore,
il se heurte à de nombreuses critiques qui
ont certainement leur valeur, mais que je
me dispense de citer ici, mon but étant sim-
plement d'attirer l'attention sur cette étude
pessimiste.
» Les économies des soldats, fonctionnai-
res, négocians qui font leur carrière ou vont
chercher fortune dans l'Inde, ne restent pas
dans le pays, mais sont envoyées en Angle-
terre.
N Les recettes de l'Inde les frais de pet-
ception une fois payés montent à 40 mil-
lions de livres sterling. Le budget de l'année
en absorbe 19; l'intérêt de la dette, 8,400,000;
pensions, solde aux absens, etc., 2,500,0001. st.
Il faut y ajouter la perte sur le change, effet
de la dépréciation de l'argent fin (3 millions
de livres sterling pour 1878-79), et M. Hynd-
man se demande avec anxiété Que reste-
» t-il pour les frais d'administration et pour
l'amélioration de la. condition du pays ? H
)) A moins d'une réforme complète, l'au-
teur prédit une banqueroute nationale de
l'Inde comme résultat de la politique finan-
cière adoptée par l'Angleterre. « Les vingt
dernières années ont été des années de
» paix, cependant le budget a présenté un
? déficit pendant seize années et les impôts
M ont doublé. e
Le second article de M. Forbes et porte le titre de Fiasco de
» Chypre. ') Le correspondant bien connu du
Daily A~M raconte que dans les derniers
jours de juillet il a été surpris, comme le
reste de ses compatriotes, par la nouvelle de
l'annexion de Chypre, et il avoue que cette
nouvelle lui a fait plaisir. Son patriotisme
était flatté de voir le cabinet faire un coup
d'éclat. Depuis lors, il est allé dans l'île,
et il en est revenu désenchanté. Il soumet
à la critique la plus amère la politique
de lord Beaconsfield. Les conditions dans
lesquelles les Anglais occupent Chypre lui
semblent contraires à la dignité britan-
nique. Ils sont de simples fermiers qui peu-
vent recevoir congé d'un jour à l'autre. En
outre, M. Forbes s'indigne que le surplus du
revenu de l'ile soit remis à la Porte au lieu
d'aller dans le Trésor.
M Quant aux objets que le premier ministre
a eus en vue en se faisant adjuger l'ile par la
Porte, c'est-à-dire une position avancée
contre les invasions de la Russie en Asie-Mi-
neure, M. Forbes s'acharne prouver qu'il
était difncile de plus mal tomber. Les Rus-
a ses confinent à l'Asie-Mineure sur la ligne
)) Batoum, Ardahan, Kars, sur la frontière
') nord-est, et nous choisissons pour base
d'opération, en vue d'empêcher les em-
N piétomens futurs de la Russie, une île
dont le seul lieu d'embarquement est à
)) 200 milles d'Alexandrette, le port de dé-
B barquement le plus proche sur la côte
)) sud-ouest de l'Asie-Mineure. )) Malte et
Chypre sont à peu pré-! à la môme distance
des Dardanelles, et il y aurait perte de
temps à envoyer les troupes, munitions d'a-
bord à Malte et ensuite à Chypre. Notre sé-
)) curité dans l'Inde contre des menaces sur
e notre front comme sur nos derrières se `
trouve dans l'occupation militaire de l'Af-
ghanistan. Ce doit être de Caboul et de
Hératque les mots « jusqu'ici et pas plus
B loin ') retentiront avec eflet à Saint-Pé- `
D tersbourg et dans les bazars de l'Inde, et
e non pas s'ils partent d'une misérable Dt
w située dans un coin de la Méditerranée, o
M M. Forbes a pris sa revanche, comme le
prouvent ces extraits, et il ne craint pas de
dire la vérité au cabinet. Les aSaires afghanes
servent de diversion et empêchent de trop se
préoccuper de la convention conclue par -`
M. Layard, et qui jusqu'ici reste à l'état de
lettre morte. » Il .>
On nous écrit de Naples, le 1"- octobre
« Je revois Naples après une absence de
'dix ans; je suis donc bien placé pour vous
dire si le nouveau régime y a fait quelque
chose. Le premier regard est satisfait on
descend dans une gare monumentale. El!e
n'est point tout à fait achevée, les panneaux
des salles attendent encore les grandes toiles
qui doivent les décorer, mais il y a de l'es-
pace et de l'architecture. A la sortie, moins
d'encombrement qu'autrefois; les omnibus et
les fiacres goat rangés avec ordre et ne nous
barrent plus le chemin, les portefaix ne se ruen t
plus sur vous pour vous débarrasser du menu
bagage. J'ai traversé le portique et le trottoir
à travers une fouie serrée, mais relativement
discrète, sans perdre ma montre et mon mou-
choir. Les Carrozzelle n'ont rien gagné ni
perdu; elles pont malpropres, mais commo-
des etpa.s chères; elles courent pour douze
sous de la gare à l'hôtel; les indigènes n'en
donnent que huit, et le cocher ne fait
pas la grimace. Mais si vous luronrèz un
billet de vingt sous, il n'a pas de quoi
mCREMSMï~M
i878
MEMREM 9 MmRE
i878
JCHMAL NES BEBATS
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régences du Maroc ~t de la Tunisie,
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au moyen d'une valeur payable à ~aris ou de
.ïnandats-poste, soit internationaux, soit français.
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
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chez tous les directeurs de postes
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par l'envoi d'une valeur payacle à Paris.
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~~M~M~ :~M: ïet. ~osqnes.et ;d&s ~Mt
MiotMques aes gares de chemms de ferl)e~9s.
Les annonces sont reçues
cHez MM. F~uchey, t
..8) place de la Bourse,
etaubureauduMMHWAt.~
elles doivent toujours être agréées par ]& rédaction.
PANS
MAMttsbCTOBMi
C'est demain, on le sait, que le Reichstag
allemand doit procéder a la deuxième lec-
ture de la loi contre les démocrates-socialis-
tes. Nous avons exposé hier, dans nos
Nouvelles étrangères, les modifications que
la commission a fait subir au projet du gou-
vernement, et que le comte Eulenburg a
déclaré ne pouvoir accepter. Ces modinca-
tions, on l'a vu, portent principalement sur
trois points. Le premier point concerne
la définition des « tendances des Socié-
tés à interdire. Rien de plus difficile
qu'une pareille dénnition. Du moment
qu'on ne se contente plus de réprimer les
actes avérés et palpables, mais qu'on re-
cherche les intentions, iln'y apas d'expres-
sion assez claire pour ne se prêter à au-
cune ambiguïté. Le gouvernementpropose
d'interdire les Sociétés qui ont pour but
de ~MMM?* l'ordre politique ou social. Mi-
M~' est un mot bien vague mais la com-
mission, dont nous apprécions les scrupu-
les, en a-t-elle trouvé un beaucoup moins
équivoque lorsqu'elle a déclaré ne vou-
loir interdire que les Sociétés qui ont
pour but de renverser l'ordre social ou
politique? Si la rédaction de la com-
mission triomphe, nous ne voyons pas
ce qui empêchera le gouvernement
dès qu'une Société minera l'ordre politi-
que ou social, d'afnrmer qu'elle a pour
but de renverser cet ordre. En bonne
logique, ce raisonnement sera admissible,
et les esprits les plus subtils auront
quelque peine à le réfuter.
Le second point sur lequel le gouver-
nement et la commission se divisent est
relatif à la composition du tribunal chargé
de juger les recours qui seront formés par
les individus et les Sociétés qu'atteindra
la nouvelle loi. Dans le projet du gouverne-
ment, ce tribunal serait une commission
choisie par le Conseil fédéralparmises pro-
pres membres. Cette disposition scandalise
vivement les nationaux-libéraux, qui
tiennent beaucoup ace que la magistrature
soit représentée dans le tribunal d'ap-
pel. En conséquence, tout en laissant
au Conseil fédéral le droit de choisir les
iBLonveaux juges, elle demande que quatre
d'entre eux seulement soient pris parmi
les membres de ce conseil, et que les cinq
autres appartiennent aux Cours supérieures
de l'empiré ou des divers Etats. Ici encore,
il nous est impossible d'éprouverun grand
enthousiasme pour la proposition de la
commission. La loi contre les socialistes
étant une loi d'exception, on compren-
drait que les tribunaux chargés d'en
surveiller l'exécution fussent égale-
nient des tribunaux d'exception. N'y a-
t-n même pas quelque inconvénient à mê-
ïer la magistrature ordinaire à une cam-
pagne politique et sociale qui n'a point
i~n caractère réellement judiciaire? Le
tribunal que réclame la commission se-
rait, en somme, une sorte de commission
mixte, où l'on verrait des magistrats sié-
ger & côté d'hommes politiques, plus
préoccupés d'atteindre le but qu'ils pour-
suivent que de se coniormer aux règles
et aux traditions du droit.
Le troisième désaccord entre la com-
mission et le gouvernement se rapporte à
la durée de la loi. Le texte gouvernemen-
tal dit tout simplement: « La présente loi
est immédiatement exécutoire le texte
de la commission ajoute c< Et restera en
vigueur jusqu'au 31 mars 1881. Comme
on le voit, les nationaux-libéraux tien-
nent à donner a. la loi un caractère tran-
sitoire, tandis que le gouvernement pré-
fère laisser planer à ce sujet le vague le
plus complet. En nxant à deux ans et
demi la durée de la loi, le Reichstag ac-
tuel qui vient d'être élu pour trois ans se
réserverait le droit de la réviser, de la
supprimer ou de la corriger suivant qu'il
le iugerait convenable. Les nationaux-
libéraux sont dans une position très
fausse la pression de l'opimon publique,
m~ThMTt ~Tmif f)<*s Drncrrès du socialisme.
est trop forte pour qu'il leur soit possible de
refuser à l'Etat des mesures de protection
que tout le monde jugé nécessaires; mais
ces mesures de protection peuvent tour-
ner contre la liberté et menacer aussi di-
rectement les partis politiques que les
partis socialistes. Arrivera-t-on a trouver
le juste milieu qu'on cherche avec tant de
soin? Les faibles barrières qu'on a essayé
d'élever contre l'omnipotence gouverne-
mentale, en supposant qu'elles soient af-
fermies parleReichstag, auront-elles tout
l'eSet qu'on en attend? Nul ne le sait, et
l'avenir que réserve à nos voisins la
loi sur les socialistes est pour tout le
monde un redoutable et inquiétant in-
connu.
L*) malheureuse Roumanie se soumet
avec douleur et bonne grâce au sort que
lui a fait !e Congrès de Berlin. Les con-
servateurs roumains s'étaien~roposé de
soutenir que le Parlement actuel n'avait
pas ~e droit de ratifier les résolutions du
Congrès attendu que ces résolutions
étaient contraires a là Constitution. Il
aurait fallu, par conséquent, recourir aune
Constituante pour sanctionner la rétroces-
sion de la Bessarabie à la Russie et l'ac-
ceptation, en échange, de la Dobrutscba.
8i spécieuse que fût cette opinion, il
eût été bien inutile de la faire triom-
pher. Les Roumains auraient beau user
~dès~eBMurs les plus habiles, ils n'en se-
raient pas moins obligés tût ou tard de
se soumettre aux résolutions du Con-
grès. A quoi -bon prolonger une vaine
résistance? Il est plus sage et plus
digne de ne pas chercher dans des
subtilités parlenlentaires et constitu-
tionnelles d'impuissans moyens dila-
toires. Les Chambres roumaines l'ont
compris. Après une discussion à laquelle
un député de la Bessarabie, M. Urechia,
paraît avoir pris une part importante,
la Chambre des ~Députés, conformément
aux propositions ministérielles, a nommé
une commission'de sept membres char-
gée d'examiner les clauses du traité
de Berlin. La majorité de cette com-
mission est favorable à l'acceptation du
traité. Il est donc probable que la Rou-
manie renoncera à tout projet de 'protes-
tation. Elle paiera ses succès militaires
d'une de ses meilleures provinces. On a
dit de tout temps Malheur aux vaincus!
Pour la Roumanie, le mot est modifié, et
c'est Malheur aux vainqueurs! qu'il
faut dire. Il n'y a que le Congrès de la
paix qui puisse se féliciter de ce chan-
gement qui confirme si bien ses théories
sur la vanité de la gloire!
BOURSE DE PAMS
CMMmre le 7 w le 8 B[
Comptant. 75 52 1/2 75 55 212
Fin cour. 75 62 1/2 75<5. 21/2
S'0/0
Amortissable.
Comptant. 78 40 7865.7..2S.
Fin cour. 7835. 78 M.A .M.
AÊ/xtc/e
Comptante 50 105 75 J..25.
&e/w
Comptantll335.11345.10.
Fincour.H3521/211!621/2. 10.
'~t )t .<
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. ll3fr.671/2,72t/2.
30/0. 78fr.SO.
5 0/Oturc. llfr.50, 621/2.
Banque ottomane.. 479 fr. 37, 480 fr., 479 fr. 37.
Hongrois 6 0/0. 723/4,13/16.
Egyptiennes 60/0.. 283 &. 12, 283 fr. 75.
Nous recevons de nos correspondans
les télégrammes suivans
a Vienne, le 8 octobre, 2 h.
J~ vous annonçais hier que les bruits ré-
pandus sur l'existence d'une circulaire tur-
que contre les atrocités autrichiennes étaient
faux. Voici la vérité à ce sujet:
La Porte, par l'intermédiaire de son am-
bassadeur à Vienne, s'est plainte au comte
Andrassy de la sévérité excessive des autori-
tés autrichiennes à l'égard des musulmans. Il
est probable, en effet, :que les autorités mili-
taires croates, sympathisant avec les popu-
lations slaves, les ont favorisées au détri-
ment des musulmans. Aussi le comte An-
drassy a-t-il promis de prendre des mesures
en conséquence. Si cette remarque officieuse
restait sans résultat, alors seulement la Porte
ferait une démarche officielle.
B M.Tisza restera aux affaires jusqu'à la ré-
union du Parlement; ensuite tout dépendra
du vote qui suivra la discussion sur l'Adresse.
Le comte Andrassy revient samedi.
Berlin, le 8 octobre, 6 h. 59 m. soir.
a L'ordre du jour du Reichstag de demain
mercredi porte 1" élection du bureau 2" dis-
cussion en seconde lecture de la loi sur les
socialistes; Le bureau actuel, provisoirement
élu pour un mois, sera probablement réélu
par acclamation. Quant à la loi, il n'est pas
douteux qu'on n'arrive à un compromis. Le
gouvernement cédera, jusqu'à un certain
point, sur la question de la durée; mais il
exigera une définition plus élastique des dé-
lits, et, pour l'instance d'appel, une commis-
sion où l'élément administratif domine l'élé-
ment judiciaire.
a La C<)'?MaMtS conteste aujourd'hui l'avor-
tement des négociations de Kissingen. La
National Z~t~MM~ maintient la nouvelle du
prochain voyage à Rome de Merr Bergen,
archevêque de Bamberg, et ajoute comme
fait significatif qu'il sera accompagné du ju-
risconsulte ecclésiastique Max Lingg, dont il
a été récemment question pour le siège épis-
copaldeSpire.a n
Télégraphie privée. `~
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin,Ie8 8 octobre.
La Pque Sadoullah Bey a remis hier au gouverne-
ment allemand la circulaire turque relative à l'oc-
cupation autrichienne.
Vienne, le 7 octobre.
Le journal officiel publie une lettre autographe
de l'empereur au prince Auersperg. S. M. ac-
cepte la démission du cabinet cisfeithan. en re-
connaissant le zèle et le dévouement dont il a
fait preuve, et elle charge les ministres de conti-
nuer à diriger lesauaires jusqu'à la formation
d'un nouveau cabinet.
Vienne, le 7 octobre, soir.
Mgr Jacobini, nonce du Pape, est arrivé ici.
La Diète de Carinthie a repoussé une proposi-
tion ayant pour objet le vote d'une Adresse à
l'empereur.
Londres, le 8 octobre.
Le Standard publie les nouvelles suivantes de
Calcutta r
par suite de la réunion dans cette viûe de nom-
breuses troupes que l'émir y a envoyées.
En euet, 6,000 hommes d'infanterie et 18 ca-
nons menacent Jamrood. Il sera nécessaire de
faire marcher la garnison de Peshawer tout en-
tière pour pouvoir traverser la passe de Khaïber.
» Une dépêche d'UmbaUa, adressée au même
journal, mentionne le bruit que les Afghans ont
attaqué les ASreedees à cause de leur amitié pour
les Aurais. Les Affreedees auraient résisté, et
un combat aurait eu heu. »
Rome, le 8 octobre.
Le Vatican fait. des démarches pour que, dans
la constitution de la principauté de Bulgarie, on
respecte les droits de l'Eglise bulgare qui recon-
naît comme chef le Pape, moyennant quelques
privilèges.
Quant à la Bosnie et à l'Herzégovine, le Va-
tican n'a pas l'intention d'y établir une hiérarchie
catholique, mais il tâchera do .conserver aux
Eglises catholiques de ces deux pays leurs con-
stitutions spéciales..
L'/<~M MtH~c dit que le ministre de la guerre
a fermement résolu de demander la dissolution
de quelques cercles réoublicains, appelés cerctes
de Pietro Barsanti, du nom de ce caporal d'armée
qui a été fusillé en l87i à Pavie pour avoir pro-
voqué une tentative républicaine.
M. Cairoli est parti pour Belgirate.
Le Pape a reçu hier beaucoup d'étrangers.
Andrinople, le 7 octobre, soir.
Les Russes ne quitteront pas Andrinople avant
l'exécution de toutes les clauses du traité de
Berlin, notamment des clauses relatives au Mon-
ténégro et à la Serbie.
Le général Dondoukou-Korsakoff s'installera
prochainement à Sofia.
La Bulgarie aura une Assemblée de notables
qui sera chargée des affaires administratives et
de la fixation du montant des impôts.
Constantinople, le 7 octobre, soir.
La pacification en Crète avance rapidement.
Quant aux réformes à introduire en Asie, l'ac-
cord est établi avec l'Angleterre sur les questions
relatives à la gendarmerie, aux Cours d'appel
et aux collecteurs d'impôts.
Constantinople, le 7 octobre, soir.
Le commissaire russe pour la Roumélie a dé-
claré aujourd'hui que la Russie administre ce
pays conformément au traité de San-Steiano, et
non conformément à celui de Berlin.
Les autres commissaires ont demandé des in-
structions à leurs gouvernemens.
Le marquis de Salisbury a demandé aux con-
suls anglais des rapports sur l'administration des
finances et des douanes en Turquie.
Le contre-projet de la Porte sur les réformes à
appliquer en Asie contient des modifications lé-
geres sur trois points. Il y a tout lieu de suppo-
ser que l'Angleterre acceptera ces modifications
lorsque le contre-projet de la Porte lui sera com-
muniqué oificiellement. Cette communication est,
du reste, attendue incessamment.
L'Angleterre a demandé elle-même que des co-
adjuteurs européens et non pas anglais soient
nommés auprès des Cours d'appel et pour assi-
ster les contrôleurs des finances européens.
Constantinople, le 7 octobre, soir.
Un avis officiel confirme qu'il sera procédé tous
les mois au rachat des ca'miés. pour une somme
de 80,000 livres turques, produite par les douanes.
New-York, le 7 octobre, soir.
Une dépêche de la Jamaïque annonce que l'in-
surrection de Santa-Cruz est réprimée les me-
neurs ont été arrêtés.
L'origine de l'insurrection serait, paraît-il, le
désaccord survenu au sujet des contrats de tra-
vail.
Grenoble, le 8 octobre.
M. Gambetta arrivera à Grenoble demain à
deux heures vingt-neuf minutes de l'après-midi
et descendra à l'hôtel des Trois-Dauphins.
Il doit prononcer un discours jeudi soir, à sept
heures, au théâtre.
On ne nous fera point sortir des vrais
termes de la question soulevée, ou plutôt
réveillée, par la dernière lettre du Pape.
Nous ne nous sommes pas permis, et
nous n'avons pas eu l'idée de faire au
chef de l'Eglise un reproche des négocia-
tions qu'il engage avec des puissances
étrangères, hérétiques ou schismatiques.
Tout au contraire, nous reconnaissons qu'il
remplit véritablement ses fonctions de Père
commun des fidèles en cherchant à vivre
en paix avec les gouvernemens tempo-
rels. Si la cour de Rome parvient à faire
un concordat avec l'empire d'Allemagne,
la condition des catholiques, et surtout
du clergé, pourra s'en trouver améliorée.
Si elle peut se réconcilier avec la schis-
matique Russie, dont le vieux Pie IX, dans
un accès de sainte colère, avait mis l'am-
bassadeur à la porte, peut-être les Polo-
nais s'en trouveront-ils mieux. Quant à
l'Angleterre, la position est plus simple.
TouslesAnglais, catholiques ou protestans,
juifs ou rationalistes, ou rien du tout, sont
libres comme citoyens, et ils n'ont pas be-
soin de concordat. Le gouvernement an-
glais, en divorce diplomatique avec la
papauté depuis la Réformation, n'en en-
tretient pas moins depuis longtemps
à Rome un envoyé anonyme. Lord
Palmerston, qui avait peu de préju-
gés, avait compris le ridicule de cette
fiction et avait voulu renouer avec Ba-
bylone des relations officielles ce fut la
Chambre des Lords, le Sénat de là-bas,
qui s'y opposa. Sur tous ces points, loin
d'avoir jamais critiqué la conduite de la
cour de Rome, nous l'avons toujours ap-
prouvée et respectée.
Quelle est donc la question d'aujour-
d'hui ? Ah ) c'est que le Pape, en même
temps qu'il entre en négociations avec les
gouvernemens séparés de l'Eglise, fait
une violente et soudaine déclaration de
guerre au gouvernement italien. Avec les
autres gouvernemens, c'est la diplomatie,
c'est la trêve; avec celui-là, c'est l'hosti-
lité déclarée.
Et alors, c'est ici que reparaît la ques-
tion du domaine territorial et du gouver-
nement tompoi'f-l de la papauté. Partout
ailleurs, ce sont les intérêts spirituels; ici,
c'est l'aiïaire du patrimoine. Et depuis
quand la cour de Rome a-t-elle pris son
parti de rompre violemment avec le gou-
vernement italien et de se rapprocher des
autres cours de toutes les religions?
C'est depuis qu'elle ne peut plus compter
sur le gouvernement français, sur le gou-
vernement, nous allions dire sur la cour
de Versailles.
Ici, on a vu échouer misérablement
toutes les tentatives de réaction théocra-
tique, et on a fini par reconnaître qu'il
n'y avait plus d'espoir. Tant que l'As-
semblée de 1871 a vécu, on a pu compter
sur une majorité royaliste et romaine; tant
qu'on a pu faire des 24 mai et des 16 mai,
on s'est encore bercé de trompeuses illu-
sions tant qu'on a vu osciller et vaciller
les équilibristes du Sénat, on s'est encore
rattaché aux dernières branches de l'es-
pérance. Maintenant, il faut renoncer à
tous ces rêves, et-d'ici même on a dû
dire à Rome '< Ne comptez plus sur la
France elle est perdue pour nous. Cher-
chez ailleurs. »
Et alors le Vatican va chercher à Berlin,
à Saint-Pétersbourg, à Londres même,
des défenseurs du pouvoir temporel Et
l'on reprend, pour la douze centième fois
au moins la fameuse thèse de la néces-
sité d'une souveraineté territoriale de la
papauté comme garantie de son in-
dépendance. En vérité, le public doit
être un peu fatigué de cette éternelle
discussion qui tourne toujours dans le
même cercle. Nous voudrions bien qu'on
pût nous montrer à quelle époque de
l'histoire moderne, depuis la Réforme, le
patrimoine dit de Saint-Pierre a été une
garantie d'indépendance pour le chef
de l'Eglise. C'est tout le contraire.
Les Papes n'ont jamais été que les es-
claves de leur patrimoine, et leur souve-
raineté n'a jamais fait que passer des
insurections aux invasions. Pour être
protégés contre leurs propres sujets,
ils ont toujours eu besoin de ]a pro-
tection et de l'occupation étrangères, et
dansées derniers temps ils étaient tom-
bés des mains de l'Autriche dans celles
d'un ancien carbonaro qui avait commencé
par s'insurger contre eux, et qui n'avait
jamais fait d'eux et de l'Eglise que le
marchepied de son ambition. Et voilà ce
qu'on appelle l'indépendance et la sou-
veraineté du Pape Voilà ce qu'on
appelle la liberté de l'Eglise Et si au-
jourd'hui, dans les idées de nos ultramon-
tains, il y avait une campagne de Rome,
par qui serait-elle faite? Par l'empereur
d'Allemagne, l'empereur de Russie, et
pourquoi pas par la reine Victoria ? Voilà
où en sont les partisans du pouvoir tem-
porel des Papes
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit d'Alger, le 4 octobre
« Nous ne nous trompions pas lorsque nous
avons signalé le mécontentement produit
parmi les partisans les plus ardens du régime
t civil, par l'accueil sympathique fait aux chefs
arabes qui ont visité l'Exposition. Cette irri-
tation, et la manière dont elle a été exprimée
dans plusieurs journaux algériens, est regret-
table ~sous bien des rapports, Elle tend à
fausser une situation qui devenait chaque
jour plus nette, et à compromettre le succès
de nos légitimes espérances.
N Nous ne devinons pas l'intérêt qu'on peut
avoir à mêler des récriminations personnelles
contre le gouverneur général actuel à une
question de principe, pour la bonne solution
de laquelle il faudrait éviter tout ce qui est
de nature à soulever les passions et à enve-
nimer la discussion. On ne doit se détermi-
ner à substituer le régime purement civil au
régime mi-partie militaire et mi-partie civil
d'aujourd'hui que par des raisons de justice,
d'intérêt général pour la France en même
temps que pour l'Algérie.
o Il ne s'agit pas de faire le procès à l'au-
torité militaire, aux bureaux arabes, aux
chefs indigènes, et d'essayer d'affaiblir par
un dénigrement systématique le souvenir
des services rendus dans le passé par les of-
ficiers de l'armée d'Afrique qui ont été em-
ployés à l'administration du pays. L'ingrati-
tude serait ici. complètement inutile. Que
nous importent les déclamations sur les bu-
reaux arabes, le royaume arabe, la féodalité
arabe et sur les intentions tortueuses prêtées
à l'autorité militaire? A ces accusations qui
ne reposent sur aucun fait réel. sur aucune
parole authentique, sur aucun texte écrit, il
serait trop facile d'opposer les résultats ac-
quis, certains, indéniables, dont on se fait
gloire chaque jour pour attirer l'attention pu-
blique sur la colonie.
Non, la question n'est pas là. Nous n'a-
vons pas à rechercher si l'autorité militaire a
manqué à sa mission, s'il y a lieu de pronon-
cer sa déchéance pour cause d'indignité.
Voici ce qu'il suffit d'établir les modifica-
tions que la situation a subies en Algérie et
en France, et les progrès réalisés par les co-
lons et par les tribus indigènes ont mis na-
turellement fin à cette mission essentielle-
ment temporaire confiée aux ofBciers de
l'armée d'Afrique, en dehors de leurs devoirs
militaires. En France, tout le monde
a reconnu la nécessité de préserver l'armée
des agitations de la politique et des passions
des partis. En Algérie, il n'est pas moins in-
dispensable de rendre aux officiers de-l'armée
leur liberté et leur indépendance, pour qu'ils
se consacrent entièrement à leur tâcha d'ab-
négation et de patriotisme. Ils ne doivent pas
plus faire de l'administration que de la poli-
tique, abandonnant leur prestige militaire et
)'honneur délicat du métier des armes aux
discussions traeassières, aux récriminatioris
sans scrupule des intérêts avec lesquels ils
sont en contact forcé.
N Pas plus de politique que d'administra-
tion, disons-nous, sans compter que l'admi-
nistration se confond souvent avec la politi-
que, comme le témoigne le récent dissenti-
ment survenu entre les sénateurs, les députés
algériens et le gouverneur .général civii en
fonction.
a L'exposition a!gérienne au pavillon du
Trocadéro nous dispense de nous appesantir
sur les progrès accomplis par la colonie; la
population indigène grandit chaque année
en nombre, en richesse, grâce à la tranquillité
qui règne et à son contact plus intime avec
le travail et le capital européens; des be-
soins nouveaux se sont révélés pour elle
comme pour les colons; la nature des de-
voirs de la France vis-à-vis d'elle se trans-
forme, et nous avons expliqué dans une
lettre précédente que les fonctionnaires, ci-
vils, produits de la bureaucratie, sont aussi
peu que les officiers de l'armée en position
de remplir la tâche nouvelle, qui a un carac-
tère surtout économique et social. Ce n'est
pas un besoin arbitraire d<: chang-emens qui
fait réclamer des réformes c'est une évolu-
tion naturelle qui commande les modiSca-
ttons dans la constitution des pouvoirs pu-
Mics en Algérie.
On a tort, du reste, de représen-
ter les indigènes comme les cliens dé-
voués et les défenseurs intéressés de l'auto-
rité militaire. Pourquoi établir cette solidarité
entre le maintien du régime militaire et la
satisfaction des vœux des indigènes ? C'est
en vain qu'on essaie de distinguer
entre tes grands chefs arabes, inféoiés
dit-on, au parti militaire, et les simples ad-
ministrés musulmans qui ne demanderaient
pas mieux, à en croire quelques journaux,
que d'être soumis au régime civil. Cette dis-
tinction n'existe pas; elle est tout à fait ima-
ginaire. En ea'et, nous ne sommes pas
ici en présence d'individualités indigènes
isolées eh rapport avec d'autres individualités
étrangères ce sont deux sociétés organisées
d'après des principes diu'érens, souvent op-
posés, qui sont en face l'une de l'autre. Les
blessures, les anronts, les injures sont res-
sentis par la masse entière, et lorsque l'or-
gueil de race, le sentiment religieux, l'intérêt
social sont en jeu, il n'y a plus de distinction
à faire entre les grands et les petits. On l'a
vu lors de la dernière insuH-ection, quand la
noblesse militaire et religieuse a entraîné à
une rébellion insensée les Kabyles du Djur-
jura, qui passaient pour de purs démocrates,
attachés pour la forme seulement à la reli-
gion musulmane.
» Si les Arabes algériens ont manifesté jus-
qu'ici pour le régime civil une répulsion gé-
nérale et incontestable, c'est qu'ils n'ont pas
reçu des agens civils les mêmes preuves de
bienveillance que des officiers de l'armée;
c'est qu'en les faisant passer du territoire mi.
litaire dans le territoire civil on cesse pres-
que 'instantanément de s'occuper de leurs in-
térêts et qu'on veut les faire entrer de force
dans un droit commun contraire à leurs
mœurs, à leurs habitudes et souvent inconci-
liable avec leurs croyances. Si quelques pro-
létaires musulmans, employés par les colons,
ont paru, par leurs plaintes contre leurs
chefs, soupirer après le régime civil, c'est
l'exception. On pourrait même supposer
qu'ils aspirent surtout après ce relâchement
dans la surveillance et cette difnculté de ré-
pression qui ont multiplié en territoire civil )f
pression qui ont multiplié en territoire civil le
nombre des malfaiteurs indigènes.
D Les musulmans algériens aiment les dé-
positaires du pouvoir militaire, sans qu'on
puisse en conclure qu'ils aiment le régime
auquel ils sont soumis. Tout nous permet au
contraire d'augurer qu'ils accepteraient sans
répugnance l'autorité civile qui est bien
mieux en mesure de s'occuper de leurs inté-
rêts. sous toutes les formes, en les conciliant
avec ceux des colons.
a Croit-on que les Arabes aient beaucoup
à se louer du régime actuel de l'Algérie?
N'était-ce pas un militaire qui était à la tête
du gouvernement lorsqu'on a supprimé les
colléges arabes, en s'emparant sans indem-
nité des immeubles que les tribus avaient
achetés ou construits au moyen de centimes
additionnels ?
D Qui a réduit le nombre des cadis, étendu
la juridiction correctionnelle des juges de
paix et des maires contre les musulmans ex-
clusivement ?
s Qui a désorganisé les communes subdi-
visionnaires arabes, partageant les excédans
de leurs recettes bugétaires aux communes
françaises ?
)) Qui a étendu le territoire civil et englobé
dans la circonscription des communes fran-
çaises des groupes indigènes, de petites tri-
bus, lesquelles ont perdu tout à coup toute
trace d'autonomie et de personnalité civile, et
cela pour relever les finances des communes
en détresse, en augmentant le nombre de
leurs contribuables?
)) Qui a imposé aux tribus des centimes
additionnels pour payer les frais d'hospita-
lisation pour lesquels les conseils généraux
étaient en déficit considérable vis-à-vis du
Trésor?
B Qui a exclu les Arabes des villages euro-
péens et défendu aux concessionnaires de
leur vendre ou de leur louer les terres con-
cédées ?
II faut s'arrêter; l'énumération serait
trop longue. Ellesufnt cependant pourque l'on
comprenne ce que les Arabes ont A gagner à
l'établissement d'un régime civil régulier, où
la loi seule, discutée contradictoirement dans
le Parlement, pourra leur imposer des sacri-
fices. Le régime militaire qui procède par
décrets, et qui depuis huit ans frappe sur le
dos des Arabes pour arriver à se concilier les
colons, n'a pas certainement fait droit à toutes
les exigences de ceux-ci.
s Les Arabes ont montré une grande résigna-
tion. Us ont pardonné au système parce qu'ils
aimaient les hommes. Il faudra peu d'cSorts
aux fonctionnaires civils pour gagner la môme
faveur auprès d'eux. Il faut ajouter qu'avec
le régime des lois, le rôle de l'autorité civile
sera plus facile, parce que la responsabilité <
remontera au Parlement qui peut imposer sa f
volonté, sans exciter de violentes récrimina- i
tions des colons et des indigènes comme les 1
décrets en ont toujours soulevé. Il n'y aura 1
de déçus que ceux qui réclamaient le régime
civil pour perpétuer entre leurs mains le mo-
nopole des droits et des privilèges, n
On nous écrit de Londres, le 7 octobre
L'article de revue qui fait sensation ce
mois-ci est un essai publié par Nine-
~Mf7?t~. L'auteur, M. Hyndmàn, pousse un vé-
ritable cri d'alarme et montre la situation
économique de la grande posses&ion de l'An-
gleterre en Asie comme arrivée à une limite
extrême. Il a réuni à force de patience une
quantité de données statistiques dont il se
sert pour étayer sa théorie de l'appauvrisse-
ment continu de l'Inde depuis la conquête
par les Anglais. Il ne ménage pas la vérité à
ses compatriotes, et l'article a été commenté,
discuté par toute la presse.
N La clef d'une bonne partie de l'argumen-
tation de M. Hyndman se trouve dans le chif-
fre auquel il évalue la revenu total de l'Inde.
Les autorités coloniales l'estimaient à près
de 300 millions de livres sterlisg par an, ce
qui, pour 190 minions d'habitans, donne 31 sh.
6 deniers par tête Sur cette somme, les
taxes viennent prélever de 12 à 16 0/0.
') Les habitans de l'Inde ont donc, en
moyenne, un revenu annuel' inférieur à ce
que coûte l'entretien~d'un prisonnier (46 sh.'
t auBengale).Inutuededire quel'exactitudedes
t chiSrea donnés par M. Hyndman est contes-
tée par beaucoup de personnes mais le
fond du tableau n'est pas moins noir ni
moins inquiétant. It cadre avec l'exposé d'une
éloquente tristesse que miss Nightingale a
fait de la situation des populations agricoles
rongées par les usuriers et vivant au jour le
jour, sans avoir jamais la chance de rien
mettre en réserve pour les semaines de fa-
mine.
)) La comparaison des impôts levés en 1887
et en 1876 nous fait voir que, dans ces vingt
années, la charge s'estaugmentée de BO 0/0, tan-
dis que la prospérité du pays restait station-
naire ou diminuait. L'impôt sur le sel in-
dispensable aliment des hommes et du bé-
tail a augmenté de 2 à 6 millions, si bien
que la santé du cultivateur et de ses bêtes de
somme en souffre cruellement.
Passant en revue les chiffres du commerce
d'exportation et d'importation, M. Hyndman
arrive à la conclusion que les ressources du
pays ont été soumises à un drainage non in-
terrompu. Il le fait monter au total de
420 millions de livres depuis 1867; là encore,
il se heurte à de nombreuses critiques qui
ont certainement leur valeur, mais que je
me dispense de citer ici, mon but étant sim-
plement d'attirer l'attention sur cette étude
pessimiste.
» Les économies des soldats, fonctionnai-
res, négocians qui font leur carrière ou vont
chercher fortune dans l'Inde, ne restent pas
dans le pays, mais sont envoyées en Angle-
terre.
N Les recettes de l'Inde les frais de pet-
ception une fois payés montent à 40 mil-
lions de livres sterling. Le budget de l'année
en absorbe 19; l'intérêt de la dette, 8,400,000;
pensions, solde aux absens, etc., 2,500,0001. st.
Il faut y ajouter la perte sur le change, effet
de la dépréciation de l'argent fin (3 millions
de livres sterling pour 1878-79), et M. Hynd-
man se demande avec anxiété Que reste-
» t-il pour les frais d'administration et pour
l'amélioration de la. condition du pays ? H
)) A moins d'une réforme complète, l'au-
teur prédit une banqueroute nationale de
l'Inde comme résultat de la politique finan-
cière adoptée par l'Angleterre. « Les vingt
dernières années ont été des années de
» paix, cependant le budget a présenté un
? déficit pendant seize années et les impôts
M ont doublé. e
Le second article de
» Chypre. ') Le correspondant bien connu du
Daily A~M raconte que dans les derniers
jours de juillet il a été surpris, comme le
reste de ses compatriotes, par la nouvelle de
l'annexion de Chypre, et il avoue que cette
nouvelle lui a fait plaisir. Son patriotisme
était flatté de voir le cabinet faire un coup
d'éclat. Depuis lors, il est allé dans l'île,
et il en est revenu désenchanté. Il soumet
à la critique la plus amère la politique
de lord Beaconsfield. Les conditions dans
lesquelles les Anglais occupent Chypre lui
semblent contraires à la dignité britan-
nique. Ils sont de simples fermiers qui peu-
vent recevoir congé d'un jour à l'autre. En
outre, M. Forbes s'indigne que le surplus du
revenu de l'ile soit remis à la Porte au lieu
d'aller dans le Trésor.
M Quant aux objets que le premier ministre
a eus en vue en se faisant adjuger l'ile par la
Porte, c'est-à-dire une position avancée
contre les invasions de la Russie en Asie-Mi-
neure, M. Forbes s'acharne prouver qu'il
était difncile de plus mal tomber. Les Rus-
a ses confinent à l'Asie-Mineure sur la ligne
)) Batoum, Ardahan, Kars, sur la frontière
') nord-est, et nous choisissons pour base
d'opération, en vue d'empêcher les em-
N piétomens futurs de la Russie, une île
dont le seul lieu d'embarquement est à
)) 200 milles d'Alexandrette, le port de dé-
B barquement le plus proche sur la côte
)) sud-ouest de l'Asie-Mineure. )) Malte et
Chypre sont à peu pré-! à la môme distance
des Dardanelles, et il y aurait perte de
temps à envoyer les troupes, munitions d'a-
bord à Malte et ensuite à Chypre. Notre sé-
)) curité dans l'Inde contre des menaces sur
e notre front comme sur nos derrières se `
trouve dans l'occupation militaire de l'Af-
ghanistan. Ce doit être de Caboul et de
Hératque les mots « jusqu'ici et pas plus
B loin ') retentiront avec eflet à Saint-Pé- `
D tersbourg et dans les bazars de l'Inde, et
e non pas s'ils partent d'une misérable Dt
w située dans un coin de la Méditerranée, o
M M. Forbes a pris sa revanche, comme le
prouvent ces extraits, et il ne craint pas de
dire la vérité au cabinet. Les aSaires afghanes
servent de diversion et empêchent de trop se
préoccuper de la convention conclue par -`
M. Layard, et qui jusqu'ici reste à l'état de
lettre morte. » Il .>
On nous écrit de Naples, le 1"- octobre
« Je revois Naples après une absence de
'dix ans; je suis donc bien placé pour vous
dire si le nouveau régime y a fait quelque
chose. Le premier regard est satisfait on
descend dans une gare monumentale. El!e
n'est point tout à fait achevée, les panneaux
des salles attendent encore les grandes toiles
qui doivent les décorer, mais il y a de l'es-
pace et de l'architecture. A la sortie, moins
d'encombrement qu'autrefois; les omnibus et
les fiacres goat rangés avec ordre et ne nous
barrent plus le chemin, les portefaix ne se ruen t
plus sur vous pour vous débarrasser du menu
bagage. J'ai traversé le portique et le trottoir
à travers une fouie serrée, mais relativement
discrète, sans perdre ma montre et mon mou-
choir. Les Carrozzelle n'ont rien gagné ni
perdu; elles pont malpropres, mais commo-
des etpa.s chères; elles courent pour douze
sous de la gare à l'hôtel; les indigènes n'en
donnent que huit, et le cocher ne fait
pas la grimace. Mais si vous luronrèz un
billet de vingt sous, il n'a pas de quoi
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