Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-09-23
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Description : 23 septembre 1878 23 septembre 1878
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
MM 23 SEPTEMBRE
««.̃̃
OST S'ABOWMS
*n Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,,
afc Suisse, en Syrie, en. Roumanie et dans le*
régences du Maroc, et de la Tunisie
en Cnine.et au Japon,
§aa moyen d'une valeur payable à Paris ou d»*
mandats-poste, soit internationaux, aoit français
«a Allemagne, en Autriche, en Ruasi»,
et dans tous les pays dû Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, •
VU i'eaToi d'une râleur payante a Pwia.
Las annonces «ont reçuw
«kes DOi. Vaaehey,. JLafflt* •«, «•
8, place d« la Bourse,
•tua bureau du JH*CttNJk£,j k
«BcsAoiYsattoujoiirs êtroazraées par la rédaeUeàl
~ULVDI ~3 SEPTEMBRE
~s
~~t S'ABONNIS
tu~ des Pr~tres-Saint~Germairi~YAnzerrois, il.
~'1tll BB iL'AB0111wBdIIfRNN'1'
Trois moi» Six mois. Un an.
Paris 18 f». 36 tt. îïfr.
Bépartemens. 20 fr, *0"ûv 80 fr.
Union po taie
européenne. 21 fr. a fr. 84 fr.
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
Lies uigonemeng parient aes l" «l 16 ai
chaque mois
B»atri*, as ̃nttner» *• «e«t«
Wtpnrtermvnm, un ninutra. Si «eut.
Jln ILonden, apply to Cewle and O, loreign
newspapers office, 17, Gresham street, G. P. O.-
̃HT. Dfellzy, Davlea et fr, 1, Finch lane Cornhil'.
E. Ç. London: «M. W.-H. inttb et Son!
t86, Strand, w. G., London.
k Bruxelles, à VOffla dt pnHietté, 46, r. de U Made-
leine, dans les kiosques et gares de chem. de fer.
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
PARIS
DIMANCHE 22 SEPTEMBRE
H semblé résulter des dépêches qui
nous arrivent d'Orient que la situation
générale s'y est un peu améliorée. Nous
n'avons pas suivi les Autrichiens dans
tous les détails, tantôt heureux et tantôt
malheureux, de leur campagne en Herzé-
govine et en Bosnie le sujet, il faut le
dire, manquait d'intérêt les opérations
militaires n'avaient rien de remarquable
ni d'instructif; le dénoûment de l'expédi
tion importait seul à l'Europe. Nous l'at-
tendons encore. Les- Autrichiens, pour-
tant, ont remporté depuis quelques jours
des succès qui ne sont pas sans impor-
tance. Le général Iovanovitch croit pou-
voir écrire de Trébigne que la pacification
de l'Herzégovine est terminée. Ce géné-
ral, en effet, s'est transporté sans trou-
ver aucune résistance t de Bilek à
Trébigne et il est maître aujour-
d'hui de toute la partie méridionale de
l'Herzégovine. Les insurgés ne conservent
qu'un centre de résistance dans la con-
trée à Livno; une fois cette position en-
levée, les Autrichiens pourront se consi-
dérer comme maîtres du pays. Dans la
Bosnie, les avantages qu'ils ont rempor-
tés; sans être non plus définitifs, n'ont
pas une moindre importance. Les insur-
gés sont refoulés au nord-est, dans l'an-
gle qui est formé par la Save et la Drina,
et ils sont placés entre lés forces autri-
chiennes qui ont franchi la Save au nord
et celles qui occupent Serajewo au sud.
Quelques dépêches annoncent déjà que le
découragement s'est emparé de plusieurs
d'entre eux qui ont franchi la Drina et
sont entrés en Serbie, où on les a désar-
més. Il faut s'attendre, toutefois, à ce que
l'insurrection tente un dernier et sanglant
effort avant de s'apaiser; mais, suivant
les apparences, cet effort sera vain, et
les Autrichiens auront prochainement ac-
compli cette première partie de leur
tâche.
Lèui" situation dans l'Herzégovine et
dans la Bosnie n'en sera pas, à vïai dire,
beaucoup plus enviable, Ils seront obli-
gés d'entretenir sur pied des forces consi-
dérables- pour maintenir le pays dans
l'ordre et étouffer les germes d'insurrec-
tions nouvelles stif tous les points où ils s
se produiront. Le voisinage de la Ligue
albanaise sera un péril et une menace
jusqu'au jour où cette Ligue elle-même
aura été dissoute. Pour faciliter un évé-
nement aussi désirable et, de plus, pour
se conformer au traité de Berlin, l'Au-
triche ne saurait trop se presser dé
conclure avec la Porte' là convention
dont on a tant parlé depuis quelques se-
maines et dont l'histoire sera un jour cu-
rieuse à raconter; Toutes les fois que les
Autrichiens, ont éprouvé quelque échec,
ils ont manifesté la bonne volonté de
conclure la convention; mais, aussitôt que
leur fortune a paru se rétablir, ils n'ont
plus voulu en entendre parler. Comme
fôs sucoès; et; tes revers se sont succédé
suivant des alternatives presque régu-
lières, tantôt le parti militaire enorgueilli
a^ cru pouvoir se passer de convention,
et tantôt ce même; parti découragé- s'est
tourné avec quelque détressé dii côté des
diplomates. Quant à la Porté, fidèle à ses
habitudes de lenteur et de temporisation»
elle n'a pas pressé les Autrichiens et ne
s'est pas pressée elle-mêtae. Oh annon-
çait, dans Une dépêche récente, que les
Autrichiens ayant présenté enfin un pro-
jettaient déclarés prêts à l'accepter, maie
que le Sultan s'y était opposé. Si la nou-
velle est vraie, c'est la Porte qui, à son
tour, suscite des difficultés; en ce cas, elle
se troihperàit, crdybns-rious. sur" ses véri-
tables intérêts.
Quant aux Russes, ils font savoir, non
sans quelque apparat, qu'ils commencent
IKÏLIÏMK DÏ3 imitkl DIS WM
DU Sâ SEPTEMBRE 187$.*
r.~r
,'̃( ̃ h ̃ t i-.t- ? ̃ :̃•
L'A SEMAINE DRAMATIQUE
s3 · s~s~ t.
Quelques mots sur la situation des théâ-
tres; Théatise no • Vaudeville le
Mari d'Ida, comédie en trois actes, de
MM. Delacoûr et Mancel. Le Théâtre
de M. Emile Zola et ses quatre Préfa-
« Ces, un volume (1). r
Après un mois d'absence, je retrouve
lesTthéâtres à peu près dans l'état où je
les avais laissés. Ils continuent pour là
plupart leur exposition rétrospective des
produits de l'industrie dramatique, sans
aucun changement notable. Quelques uns
y trouvent leur profit, d'autres sont moins
heureux; Le Gymnase a repris Froufroic,
une jolie pièce de Meilhâû et Halévy, es-
sentiellement parisienne mais' quelque
peu dériîodêe aujourd'hui, comme le sont
en général les pièces trop parisiennes, au
bout d'un certain temps. Les Bouffes-Pa-
!l) Chatpsmler, éditeur.
leur mouvement de retraite. San-Stefano
est déjà réoccupé par les Turcs. Voilà qui
est fort bien mais il serait important de
savoir combien de troupes les Rus§es se
proposent de laisser dans la Roumélie
orientale et dans la Bulgarie. Nous rappe-
lions naguère que letraité de Berlin avait
fixé à 50,000 hommes le chiffre de ces
troupes, et les Russes annoncent l'inten-
tion de dépasser ce chiffre dans des pro-
portions considérables. Nous savons bien
que les prétextes spécieux ne leur man-
queront pas pour expliquer cette déter-
mination. On en trouverait facilement
pour se dispenser d'exécuter à peu près
tous les articles du traité de Berlin. Ainsi
la Russie refuse de participer au travail
de la commission chargée de délimiter les
frontières du Monténégro jusqu'à ce que
la forteresse de Podgoritza ait été remise
aux mains des Monténégrins. Il est juste
que la forteresse soit remise aux Monté-
négrins puisque le traité de Berlin la
leur donne mais on ne voit pas en quoi
les Russes, s'ils se prêtaient au travail
pour la délimitation des frontières du
Monténégro, nuiraient à ce résultat ou
l'éloigneraient. Il y a certainement, et .de
côtés très différens, peu d'empressement à
exécuter certains articles très formels du
traité. Les uns font dépendre leurs mou-
vemens des mouvemens des autres, et
dès lors les amours-propres s'en mêlent
et les soupçons s'éveillent. Rien, à coup
sûr, n'est plus regrettable. Cependant.
nous le répétons, la situation s'est un peu
détendue, et il est possible que la lassitude
générale l'emporte enfin sur la mauvaise
volonté de quelques uns.
Petite Bourse du dimanche.
Emprunt 5 0. 0 114 fr. 15. 06 1/4.
3 0/0 76fr.25, 30.
3 0/0 amortissable. 80 fr. 35, 25, 30, 27 1/2.
5 0/0 turc 12fr. 90.
Egyptiennes 6 0/0.. 288 fr. 75, 288 tr. 12 1/2.
Banque ottomane.. 508 fr. 12 1/2, 507 fr. 50.
Télégraphle privée.
{Sérriot télégraphique d« l'agtnot H»tm.)
Londres, le 22 septembre.
Lord Carnarvon a prononcé hier à Teresval. de-
vant une assemblée de fermiers, un discours r"ans
lequel il a exprimé le regret que chaque heure
justifie ses craintes que le traité de Berlin ne
contienne aucun élément de stabilité!
Il pensé' que plus on examine la question, plus
on a la certitude que l'acquisition de Chypre
réussira mal à l'Angleterre. Il a attaqué sévère-
ment une politique qui a créé à l'Angleterre des
obligations qui excèdent ses forces.
Berlin, le 22 septembre.
On mande de Saint-Pétersbourg-
« Le projet de traité de paix définitif présenté
p^r l'ambassadeur de Russie à la Porte comprend
six articles.
» Les stipulations conteiiues daris le traité de
San-Stefano que le traité de Berlin n'a pas abro-
gées sont maintenues.
» L'indemnité de 300 millions de roubles sera
réglée entre la Porte et la Russie, sauf les réser-
ves contenues dans le protocole \U
» L'indemnité de 10 millions de roubles pour
dommages et intérêts aux sujets et institutions
russes en Turquie est réglée suivant .l'article 19
du traité de San-Stefano.
» L'indemnité de 500.000 r.pourîe rétablissement
de la navigabilité du Danube et pour- le dédom-
magement des particuliers qui auraient souffert
de l'interruption de la navigation est réglée' sui-
vant .l'article 18 du traité de, San-Stefano.-
» L'évacuation générale de l'armée russe s'ef-
fectuera comme il est dit au traité de Berlin:
» Les articles 17, 23, 16, 27 et le premier para-
graphe de l'article 21 du traité de San-Stefano
(relatifs à l'amnistie accordée aux sujets ottomans
combromis, aux conventions commerciales, à
Tadminisstràtibn des provinces occupées par les
Russes) sont textuellement maintenus.
» L'article 20 du .traité de San-Stefano (relatif
aux mesures à prendre par la Porte pour ter-
miner à l'amiable toutes les affaires litigieuses
des sujets russes pendantes) est modifié.
» La Russie propose de déférer à dès arbitres
jugeant souverainement, les affaires litigieuses
pendantes1 des" sujets russes. »
Belgrade, le 22 septembre.
Le prirlce Milan a reçu aujourd'hui la com-
mission internationale de délimitation, qui lui a
été présentée par son président, M. Aubert, con-
sul de France. Le prince a prié les commissaires
de fixer la frontière de la manière là pïus con-
forme à l'équité et à la nature des lieux. La' com-
mission restera à Belgrade jusqu'au 1" octobre
pour attendre le commissaire anglais.
risiens ont donné le Pont d'Avignon, une
opérette en trois actes qui n'a pas beau-
coup réussi. L'ancien théâtre Beaumar-
chais, consacré autrefois au drame, a res-
suscité sous le titre de Théâtre des Fan-
taisies-Parisiennes mais il a changé de
genre et il s'est voué à l'opérette. Nous
verrons plus tard s'il y a lieu de déplorer
ce changement.
L'Odéon, faisant un généreux sacrifice,
a laissé de côté un beau soir son éternel
Danichef pour jouer Rodogune, du vieux
Corneille. Je n'ai pas assisté à cette re-
présentation, mais comme on annonce
que Rodogune doit reparaître prochaine-
ment sur l'affiche, je reviendrai sur cette
tragédie dans mon prochain article. Ce
que je vois dé plus sérieux dans le petit
mouvement dramatique qui a eu lieu en
mon absence,, c'est la représentation d'une
comédie nouvelle en trois actes, le Mari
d'Ida, au Vaudeville.
Cette pièce, tirée d'un spirituel article
de M. Mancel publié il y a quelques an-
nées dans la Vie parisienne, a fourni ma-
tière à( des discussions pins ou moins
éthérées, philosophiques et même physio-
logiques sur l'amour. Le sujet y prêtait en
effet merveilleusement. Un jeune beau,
M. de Saint-Jman, est, l'amant d'une jolie
femme mariée avec un certain M. Colas,
négociant retiré des affaires, et qui est
bien l'être le plus sot et le plus plat qu'on
puisse rêver. Il est même d'une bêtise et
d'un* vulgarité invraisemblables. 9<ùut-
On mande de Wischgrad que 35,000 insurgés
bosniaques sont concentrés près des défilés de
Glasinac, se disposant à marcher contre Sera-
jewo.
Le gouvernement turc a licencié toutes les
troupes régulières du vilayet de Kossowo qui ont
fraternisé avec les Arnautes.
Gonstantinop!e, le 22 septembre.
Malgré tout ce qui a été dit. rien n'est encore
décide au sujet de la conclusion de la conven-
tion avec l'Autriche, relativement à l'occupation
de la Bôs-nie.
La Porte a nolisé plusieurs navires du Lloyd
autrichien pour transporter sur les côtes d'Alba-
nie des troupes qui seront ensuite dirigées sur
Pristina.
Le Sultan a reçu le général tunisien Khérédine.
Odessa, le 22 septembre.
On mande de Constantinople. le 19 septembre
« M. Fournier. ambassadeur de France, a remis
à la Porte trois Notes •
» La première de ces Notes met la Porte en de-
meure de faire exécuter le jugement rendu sur
la demande d'un entrepreneur français contre le
khédive, et qui ordonne la saisie du mobilier du
palais Emirghian et des bateaux de la Compagnie
du khédive.
» La seconde Note met la Porre en demeure de
faire incarcérer Vely Pacha, ancien ambassadeur
à Paris, en vertu d'un jugement rendu depuis-
plus de^cinq ans.
» La troisième Note résume les faits antérieurs
et les faits actuels, et menace la Porte de rompre
toutes relations judiciaires jusqu'à ce que satis-
faction ait été donnée. »
Biiéharest, le 21 septembre, 8 h.
io m. soir.
Les officiers "italiens d'état-major, colonel Rossi
et capitaine Fanfani, sont arrivés à Bucharest en
mission militaire.
Une commission militaire roumaine a été en-
voyée dans la Dobrutscha pour la répartition
et l'aménagement des troupes roumaines.
Rome, le 21 septembre, soir.
Le prochain consistoire seratenuenfévripM879,
à l'occasion de l'anniversaire de l'exaltation de
Léon XIII au suprême pontificat.
Mgr Meglia. nonce à Paris; Mgr Cattani, nonce
à Madrid, et Mgr Sanguigni, nonce à Lisbonne,
seront nommés cardinaux.
Madrid, le 21 septembre, soir.
La réouverture des Coûtés aura lieu dans les
premiers jours de novembre.
En France, en Allemagne, en Angleterre
et aux Etats-Unis le mois de septembre
de cette année aura vu apparaître et trai-
ter d'une façon plus ou moins brève ce que
l'on appelle la question sociale, question
éternelle et qui ne recevra jamais de com-
plète solution. En France, c'est le Con-
grès ouvrier qui s'était chargé de nous i
entretenir dé la question des salaires, de
la condition des ouvriers agricoles, de la
question des impôts et de la dette publi-
que, dé l'éducation intégrale pour les
deux sexes, de la paix et de l'arbitrage
international de l'organisation des So-
ciétés syndicales et de leur fédération:
Ce Congrès à été brusquement inter-
rompu et dissous dès sa première réunion
de la manière que l'on sait.
A vrai dire, il est probable que, s'il eût
pu tenir régulièrement et publiquement
ses séances, ce Congrès né nous eût pas
appris grand'chose et n'eût pas amélioré
la situation des ouvriers. Il est curieux
de voir combien manquent de sens pra-
tique, nous né disons pas les ouvriers
français, mais ceux qui s'arrogent le droit
de parler en leur nom. Qu'ont-ils besoin
d'aller perdre leur temps à s'occuper de
là paix universelle et d'è l'arbitrage
international sur lesquels ils ne peu
vent rien, ou bien encore des impôts et
des dettes publiques auxquels ils ne con-
naissent rien, ou même de l'éducation in-
tégrale des deux sexes, quand ils auraient
assez à faire de s'occuper de l'instruction
professionnelle et de l'apprentissage ? `i
Cette extension indéfinie des sujets pour
lesquels les prétendus représentans des.
ouvriers se croient et se disent compé-
tens montre que, dans les Congrès de ce
genre en France, oi; a affaire à des aspi-
rans politiciens beaucoup plus qu'à de
véritables travailleurs que préoccupent
leurs intérêts professionnels et immédiats.
Le Times, qui tant de fois a donné des
preuves de sympathie pour ceux qui s'oc-
cupent sur le continent, avec un certain
enthousiasme, dès questions sociales, con-
tenait dans un de ses récens numéros
une longue correspondance sur les Socié-
Iman a rencontré la brillante Ida à Trou-
ville, mais 41 ne connaît pas le ^mari,
aussi ne met-il jamais le pied chez sa
belle qui trouve, celte situation insup-
portable. M. et M"10 Colas, à leur retour
de Trouville, se sont installés dans leur
charmante villa de Montmorency, et,
comme les deux amans ne peuvent se
voir qu'à Paris chez Saint-Iman, Ida est
fréquemment dans la nécessité d'imagi-
ner des prétextes plus, ou moins plausi-
bles pour quitter Montmorency.
Il serait bien plus commode que Saint-
Iman pût venir familièrement dans la mai-
son à titre d'ami, et pour ce;a il suffit
qu'il fasse la connaissance du bonhomme
Colas. Ida se charge du reste, et bientôt
Colas ne pourra plus se passer de Saint-
Iman., Cette proposition ne sourit pas trop
au jeune homme qui, avec son expérience
du monde, entrevoit dans sa.liaison avec
le bonhomme une série d'ennuis et de
corvées insupportables. Il a vu représenter
}a jolie pièce de Labiche, le Plus heureux
des trois, et il sait quel est le sort de l'a-
mant qui se met en tiers dans un ménage,
surtout quand il a eu le malheur de trop
plaire au mari. Mais Ida insiste, et com-
ment pourrait-il ne pas céder au caprice
de cette charmante femme qui ne craint
pas de se perdre pour lui ?
Voilà donc Saint-Iman devenu l'ami de
la maison et le compagnon inséparable
du mari qui se met tout à fait à son aise en
sa présence et l'accable des confidences les
tés* corporatives en France. L'auteur sem-
blait assez au courant de leur situation
et jetait sur elles un mélancolique coup
d'œil. Le fait est que rien ne ressemble si
peu aux Trades Unions anglaises que les
chambres syndicales françaises. La jeu-
nesse de ces dernières, le régime de sim-
ple tolérance administrative auquel elles
sont soumises sont sans doute deux
des principales causes qui ont entravé leur
développement; mais il en faut chercher
d'autres aussi dans le caractère national et
dans le goût que chaque ouvrier français a
pour son indépendance personnelle. Il y
a, dit-on, à Paris, soixante-dix chambres
syndicales ouvrières, et il est peu proba-
ble qu'elles comptent ensemble dix mille
membres payans, quoique la cotisation soit
bien faible en général 1 fr. par mois.
Evidemment, les neuf dixièmes des ou-
vriers pourraient régulièrement mettre
de côté cette somme minime s'ils voyaient
pour eux un sérieux avantage à s'alfilier
à une chambre syndicale. Mais, tandis
que les Trades Unions en Angleterre vien-
nent au secours de l'ouvrier dans toutes
les circonstances difficiles de sa vie, lui
donnent des subventions en cas de chô-
mage et de maladie, lui promettent des
retraites pour sa vieillesse, se chargent de
lui procurer des funérailles décentes, la
chambre syndicale française n'intervient
à aucun de ces momens elle se contente
d'assurer à l'ouvrier qu'elle prendra la
défense théorique de ses intérêts; elle lui
fait espérer pour un lointain avenir des
modifications dans le régime industriel et
dans la constitution sociale, sans lui don-
ner aucune garantie solide dans le pré-
sent.
C'est là pour les chambres syndicales
françaises une situation singulièrement
défavorable elle vient surtout de ce qu'il
est né sur notre sol depuis longtemps
d'innombrables Sociétés de secours mu-
tuels qui ont une situation légale, et de
ce que beaucoup de patrons ou de Compa-
gnies ont pris des mesures pour assurer
à leurs ouvriers ou à leurs employés des
pensions de retraite. Il n'en était pas
ainsi en Angleterre lorsque les Trades
Uttions se sont fondées. Les chambres
syndicales françaises, dit le correspon-
dant du Times, surgissent tout à coup
comme des moucherons et disparaissent
au premier souffle, n'ayant rien de sub-
stantiel où elles puissent s'appuyer. Ces
paroles sont trop dédaigneuses et trop
sincères mais près des puissantes Tra-
des Unions britanniques que sont les
chambres syndicales parisiennes ? La plus
nombreuse et la plus riche, celle des ou-
vriers en bronze, a, dit-on, 1 ,500membres et
plus de 25,000 fr. en caisse ce n'est même
pas 20 ff. par membre. Celle des graveurs sur
bois compte, dît- OU, 800 affiliés la cham-
bre syndicale des tailleurs a dé vastes
projets, mais peu de membres payans
c'est là l'histoire de presque toutes ces
Sociétés. Il yv a quelques semaines, il s'est
fondé à Rive-de-Gier, avec un certain
apparat, une chambre syndicale de mi-
neurs 400 ouvriers y assistaient un sé-
nateur et deux députés étaient aussi
présens; Il s?est dit, dans cette séance
placée sous un si brillant patronage, 9
quelques bonnes choses, beaucoup de
médiocres et assez de mauvaises. Mais
comment blâmerait-on les ouvriers d'exa-
gérer parfois leurs^ maux et de se
tromper sur les remèdes quand, dans des
Congrès conservateurs comme celui de
Chartres, des hommes appartenant à la
classe la plus élevée de la sociélé leur
déclarent qu'ils sont exploités par les pa-
trons, qu'ils n'ont aucune liberté réelle,
que le régime industriel actuel fait d'eux
des victimes physiques, morales et intel-
lectuelles? On ne peut pas attendre des
ouvriers plusdepatiencs, plus de discerne-
ment, plus d'impartialité dansleur propre
cause que n'en apportent des hommes
opulens et investis de hautes fonctions.
plus désagréables et les plus intimes. Colas:
s'étale dans toute sa pesante bêtise; il. forcé
sa femme à recoudre ses boutons de cu-
lotte, il l'embrasse avec une familiarité
qui n'a rien de paternel, quoi qu'en dise
Ida; il va même jusqu'à raconter à Saint-
Iman tous les iucidens de sa nuit de no-
ces. Le jeune homme est écœuré de ces
confidences nauséabondes: il ne peut
plus supporter le spectacle de ce ménage
incongru, et le dégoût que lui inspire ce
mari imbécile et grossier est tel, que
Mme Colas lui déplaît bientôt autant que
M. Colas., Il a assez de l'un et de l'autre;
il rompt avec la belle Ida pour faire une
fin, c'est-à-dire pour épouser une petite
cousine.
C'est là assurément une idée de comédie,
et l'on a dit que c'était une idée ingénieuse
et piquante, mais fausse. Je ne vois pas
bien sur quoi peut se fonder ce reproche.
Il faut, me faisait observer un homme
d'esprit assis auprès de moi à l'orchestre,
que Saint- Iman aime bien peu Mme Colas
pour qu'il se décide à rompre avec elle
par cette seule raison que M. Colas lui
-paraît insupportable. Cette, remarque est
ifort juste, mais je ne pense pas que les
auteurs de la pièce aient voulu personnifier
dans Saint Iman l'amour passionné et con-
vaincu. Les définitions de l'amour varient
beaucoup. Il y a, disent les moralistes, l'a-
,mour-passion, l'amour-caprice, l'amour-
goût, l'amour de tête et l'amour de cœur,
sans parler de l'amour purement sensuel,
Nous serions heureux quant à nous,
que les ouvriers pussent constituer au
grand jour et sous la protection de la loi
leurs associations de métiers c'est pour
eux un droit dont on ne saurait leur re-
fuser l'exercice. Il est absurde de leur
défendre de se concerter, de se réunir et
de s'associer à plus de vingt personnes
on ne saurait les traiter éternellement en
suspects. Une loi intelligente et libérale
sur les chambres syndicales est nécessaire;
il importe seulementque cette loi fasse res-
pecter la liberté de chacun; qu'elle empê-
che l'oppression d'une corporation sur ses
membres et sur les étrangers. Le fonc-
tionnement régulier et légal des chambres
syndicales débarrasserait peut-être les
ouvriers de tous ces parasites, ces intri-
gans, ces politiciens de bas étage qui,
sans aucune espèce de mandat, se disent
leurs interprètes et ne cherchent qu'à
donner quelque relief à leur nom. Peut-
être aussi, une fois organisés sous un ré-
gime légal, les ouvriers s'occuperaient-
ils de questions plus circonscrites, plus
actuelles, plus aisées à toucher que celles
qui encombrent aujourd'hui le programme
de leurs prétendus Congrès.
En Angleterre, les esprits ardens accu-
sent les Trades Unions d'avoir tourné au
conservatisme; cette allégation est fausse,
ou du moins exagérée, car la plupart des
membres du Parlement qui sont en rela-
tion avec les Trades Unions, M. Mundella,
M. Mac-Donald et bien d'autres, appartien-
nent au parti libéral, si ce n'est au parti
radical. Il n'en est pas moins vrai que
beaucoup d'ouvriers en Angleterre, et sans
doute beaucoup d'unionisls même, votent
dans les élections politiques pour le parti
conservateur; on a même fait la remarque
que c'est à ce dernier parti qu'a profité
l'extension du droit de suffrage dans les
bourgs.
Quoiqu'il en soit, conservateurs ou non
au point de vue politique, les membres
des Trades Unions sont novateurs, si ce
n'est révolutionnaires, en économie so-
ciale ils ont tenu dernièrement leur
onzième Congrès annuel à Bristol. Rien
ne diffère plus du programme de notre
Congrès ouvrier français que les discus-
sions du Congrès des Trades Unions. Ce-
lui-ci s'est bien gardé de consacrer ses
séances à la paix universelle, à l'arbi-
trage international, aux impôts et aux
dettes publiques, à l'éducation intégrale
des deux sexes, et à toutes ces ques-
tions incommensurables qu'il ne peut pas
prétendre trancher en huit jours et d'intui-
tion. Il s'est occupé delà situation générale
des Trades Unions, des causes de la dépres-
sion de l'industrie en Angleterre, puis
surtout des différentes questions qui in-
téressent plus particulièrement l'ouvrier
les indemnités dues par les patrons en
cas d'accident, là juridiction sommaire
des magistrats, le mode de nomination
des magistrats non rétribués, les brevets
d'invention, la loi sur, le jury, l'emprison-
nement pour dettes, la codification des
lois pénales en ce qui concerne les tra-
vailleursmanuels. Il faut avouer que ce
sont là des sujets bien plus circonscrits
et plus précis que les vastes thèmes aca-
démiques qui plaisent tant à nos Coùgrès
français.
L'exposé de la situation des Trades
Unions était naturellement la partie la
plus intéressante des travaux du Congrès.
Cette situation a été très- ébranlée, on le
sait, par les dernières grèves. Les Trades
Unions, de leur propre aveu, ont été dé-
faites dans le Lancashire, à Londres,
dans le Northumberland et ailleurs en-
core elles ont perdu là partie dans leur
lutte contre les filateurs de coton, contre
les maîtres maçons, contre les patrons
charpentiers de Manchester mais elles
n'ont pas été désorganisées, ni détruites,
et cela donne courage aux membres et
aux; chefs.
Le rapport explique par différentes eau-
et cte bien d'autres. Saint-Iman n'est pas
assurément un Othello^ ni un Roméo, ni
un Antony, ni un chevalier Desgrieux.
Tous ces amans célèbres se seraient sans
doute fort peu inquiétés de M. Colas. Mais,
pour n'être pas de leur sang ni de leur
race, Saint-Imari n'en représente pas
moins une variété de l'innombrable fa-
mille des amoureux.
« L'amour, disait un philosophe du'dix-
huitième siècle, n'est que l'échange de
deux fantaisies», et je crois bien que c'est
cette définition que Saint-Iman met en
pratique. Une faut voir en lui qu'un jeune
homme de mœurs élégantes et faciles
commeily en a beaucoup aujourd'hui,
qui perpétuent sur bien des points les
traditions du siècle dernier. Une femme
n'est pour eux qu'un objet de plaisir et
de luxe, et ils l'abandonnent dès qu'elle
icesse de répondre à< ce programme. Si
elle a, pour son malheur, un mari absurde,
et ridicule, ce ridicule rejaillit sur elle, et
ils deviennent «impossibles » l'un et
l'autre pour employer le langage du jour.
•Que deviendrait en effet le beau Saint-
Iman si ses amis du club apprenaient
qu'il est en tiers dans un ménage aussi
platement vulgaire que celui des époux
Colas? Ils se moqueraient de lui. et les
grâces personnelles de M"18 Colas seraient
à grand'peine considérées comme une
circonstance atténuante.
Je trouve dans Chamfort une anecdote
qui se rapporte parfaitement au cas de
ses ces échecs des Trades Unions dans
leurs dernières luttes: d'abord la situation
de l'industrie, qui vraiment était contre'
eux puis les sympathies de toutes lés;
classes de la population qui, en dehors
des grévistes, seraient pour le capital
contre le travail en troisième lieu, l'or-
ganisation et la fédération des patrons
dans la plupart des corps d'état; qua-
trièmement, l'introduction d'habiles ou-
vriers étrangers que le mauvais état de
l'industrie dans le monde entier avait ré-
duits au chômage dans leur propre pays
en cinquième lieu, certaines modifications
qu'ont apportées dans ces derniers tempà
les patrons aux contrats qu'ils passent
avec les consommateurs depuis quelque
temps, on a l'habitude d'insérer dans tout
traité une clause qui prolonge les délais'
d'exécution en cas de grève.
Il est très curieux que lesTrades Unions v
se plaignent d'avoir contre elles l'opinion
publique, les sympathies générales dans
les grèves qu'elles soutiennent contre les
iuduslriels. Si cela était, ce serait une
preuve que beaucoup des réclamations des
unionists sont mal fondées et choquent
le bon sens. Mais le Times fait remar-
quer avec raison qu'il s'en faut con-
sidérablement que l'opinion publique soit
aussi généralement hostile aux Trades
Unions qu'elles le prétendent. Elles ren-
contrent, au contraire, de très chaleureux
amis dans la noblesse, dans le Parlement,
dans le barreau, et surtout dans le clergé.
Les clergymen, plusieurs évêques même,no-
tammeut celui de Manchester,- manquent
peu l'occasion de témoigner qu'ils sont pour
les ouvriers et contre les patrons. Ce trait
est remarquable et mérite qu'on le si-
gnale, parce qu'il est assez général dans
le monde civilisé. Presque partout l'E-
glise, ou plutôt les Eglises, car il s'agit
ici aussi bien du clergé protestant que du
clergé catholique, ont une tendance à
croire que les ouvriers sont des victimes
de la civilisation. Les clergymen d'Angle-
terre montrent fréquemment ces senti-
mens dans les grèves; à Berlin, on sait
qu'il y a un parti appelé socialiste
chrétien qui avait à sa tête un pré-
dicateur évangéliste de la cour; le
défunt et célèbre évêque catholique de
Mayence était aussi assez enclin à une
sorte de socialisme rappelant les pre-
miers âges de l'Eglise., Enfin on se rap-
pelle les récentes déclarations du principal
orateur du Congrès.de Chartres. Cette dis-
position, qui est trop générale pour venir
d'un parti-pris accidentel, tient sans doute
au mépris .qu'ont les Eglises pour la ri-
chesse, à la défaveur qu'elles professent
pour l'industrie, aux sympathies qu'elles
ont toujours pour les pauvres et pour les
faibles.
Si en Angleterre la question sociale
n'inspire aucune inquiétude actuelle, il
n'en est pas de même en Amérique. Là, le
mouvement socialiste, fait chaque jour
d'énormes progrès. Cette contrée qui dç-
vait être pour le vieux monde un pays
modèle, cette contrée où les terres inoc-
cupées abondent et où elles ne coulent
que douze francs l'hectare, renfermé a*
jburd'hui plus de socialistes que la nation
la plus gangrenée d'Europe, II n'est pa,s
rare que les Américains prédisent qu'ils
vont bientôt avoir chez eux la CommunéP
Ces terreurs sont encore prématurées-
mais la force de ce qu'on, appelle « le
parti du travail et des greenbacks, green-
batk and" labour parly », devient très in1-
quiétante.
Ce n'est pas seulement en Califofnie1,
dans quelques grossiers et incultes Etats
de l'Ouest, que ce parti a pris racine,
c'est jusque dans les Etats éclairés de
l'océan Atlantique. Un politicien bien
connu, très habile et médiocrement resr-
pectable, le général Butler, s'est allié avec
Kearney, le chef des socialistes améri-
cains, dans l'espoir d'être élu gouverneur
du Massachusetts, et le seul fait qu'un
Saint-Iman. « M. de X. raconte Chamfort,
» ayant aperçu que M. Barthé était jaloux
» de sa femme, lui dit Vous, jaloux
» Mais savez-vous bien que c'est une
» prétention ? C'est bien de l'honneur que
» vous vous faites. Je m'explique. N'est
» pas qui veut. Savez-vous que, pour
» l'être, il faut savoir tenir une maison,
» être poli, sociable, honnête? Commen-
» cez par acquérir toutes ces qualités, et
» puis les honnêtes gens verront' ce qu'ils
» auront à faire pour vous. Tel que vous
» êtes, qui pourrait vous faire ? Une
» espèce ? Quand il sera temps de vous
» effrayer, je vous en ferai mon compli-
» ment. » C'est en ces termes que Saint-
Iman pourrait prendre congé de M'. Colas au
moment où il rompt avec sa femme, et
le compliment d'adieu' semble avoir été
écrit tout exprès par Chamfort.
Qu'y a^t-il donc' de Taux dans les mo-
tifs de rupture? Rien de plus com-
mun que ces liaisons passagères qui
se nouent et se dénouent avec une
égale facilité, et d'où l'amour véritable est
absent quoiqu'il leur serve de prétexte.
Les Saint-Imans sont aussi nombreux que
les étoiles du ciel et les sables de la mer.
J'ai connu un jeune homme qui, étant étu-
diant au quartier Latin, avait pour maîtresse
la femme d'un riche négociant du quartier
Saint-Martin. La dame, très glorieuse et
très sotte, ne voyait son amant que dans
sa petite chambre de la rue SainWacqueSi
et elle avait formé le projet de l'éblouL
MM 23 SEPTEMBRE
««.̃̃
OST S'ABOWMS
*n Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,,
afc Suisse, en Syrie, en. Roumanie et dans le*
régences du Maroc, et de la Tunisie
en Cnine.et au Japon,
§aa moyen d'une valeur payable à Paris ou d»*
mandats-poste, soit internationaux, aoit français
«a Allemagne, en Autriche, en Ruasi»,
et dans tous les pays dû Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, •
VU i'eaToi d'une râleur payante a Pwia.
Las annonces «ont reçuw
«kes DOi. Vaaehey,. JLafflt* •«, «•
8, place d« la Bourse,
•tua bureau du JH*CttNJk£,j k
«BcsAoiYsattoujoiirs êtroazraées par la rédaeUeàl
~ULVDI ~3 SEPTEMBRE
~s
~~t S'ABONNIS
tu~ des Pr~tres-Saint~Germairi~YAnzerrois, il.
~'1tll BB iL'AB0111wBdIIfRNN'1'
Trois moi» Six mois. Un an.
Paris 18 f». 36 tt. îïfr.
Bépartemens. 20 fr, *0"ûv 80 fr.
Union po taie
européenne. 21 fr. a fr. 84 fr.
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
Lies uigonemeng parient aes l" «l 16 ai
chaque mois
B»atri*, as ̃nttner» *• «e«t«
Wtpnrtermvnm, un ninutra. Si «eut.
Jln ILonden, apply to Cewle and O, loreign
newspapers office, 17, Gresham street, G. P. O.-
̃HT. Dfellzy, Davlea et fr, 1, Finch lane Cornhil'.
E. Ç. London: «M. W.-H. inttb et Son!
t86, Strand, w. G., London.
k Bruxelles, à VOffla dt pnHietté, 46, r. de U Made-
leine, dans les kiosques et gares de chem. de fer.
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
PARIS
DIMANCHE 22 SEPTEMBRE
H semblé résulter des dépêches qui
nous arrivent d'Orient que la situation
générale s'y est un peu améliorée. Nous
n'avons pas suivi les Autrichiens dans
tous les détails, tantôt heureux et tantôt
malheureux, de leur campagne en Herzé-
govine et en Bosnie le sujet, il faut le
dire, manquait d'intérêt les opérations
militaires n'avaient rien de remarquable
ni d'instructif; le dénoûment de l'expédi
tion importait seul à l'Europe. Nous l'at-
tendons encore. Les- Autrichiens, pour-
tant, ont remporté depuis quelques jours
des succès qui ne sont pas sans impor-
tance. Le général Iovanovitch croit pou-
voir écrire de Trébigne que la pacification
de l'Herzégovine est terminée. Ce géné-
ral, en effet, s'est transporté sans trou-
ver aucune résistance t de Bilek à
Trébigne et il est maître aujour-
d'hui de toute la partie méridionale de
l'Herzégovine. Les insurgés ne conservent
qu'un centre de résistance dans la con-
trée à Livno; une fois cette position en-
levée, les Autrichiens pourront se consi-
dérer comme maîtres du pays. Dans la
Bosnie, les avantages qu'ils ont rempor-
tés; sans être non plus définitifs, n'ont
pas une moindre importance. Les insur-
gés sont refoulés au nord-est, dans l'an-
gle qui est formé par la Save et la Drina,
et ils sont placés entre lés forces autri-
chiennes qui ont franchi la Save au nord
et celles qui occupent Serajewo au sud.
Quelques dépêches annoncent déjà que le
découragement s'est emparé de plusieurs
d'entre eux qui ont franchi la Drina et
sont entrés en Serbie, où on les a désar-
més. Il faut s'attendre, toutefois, à ce que
l'insurrection tente un dernier et sanglant
effort avant de s'apaiser; mais, suivant
les apparences, cet effort sera vain, et
les Autrichiens auront prochainement ac-
compli cette première partie de leur
tâche.
Lèui" situation dans l'Herzégovine et
dans la Bosnie n'en sera pas, à vïai dire,
beaucoup plus enviable, Ils seront obli-
gés d'entretenir sur pied des forces consi-
dérables- pour maintenir le pays dans
l'ordre et étouffer les germes d'insurrec-
tions nouvelles stif tous les points où ils s
se produiront. Le voisinage de la Ligue
albanaise sera un péril et une menace
jusqu'au jour où cette Ligue elle-même
aura été dissoute. Pour faciliter un évé-
nement aussi désirable et, de plus, pour
se conformer au traité de Berlin, l'Au-
triche ne saurait trop se presser dé
conclure avec la Porte' là convention
dont on a tant parlé depuis quelques se-
maines et dont l'histoire sera un jour cu-
rieuse à raconter; Toutes les fois que les
Autrichiens, ont éprouvé quelque échec,
ils ont manifesté la bonne volonté de
conclure la convention; mais, aussitôt que
leur fortune a paru se rétablir, ils n'ont
plus voulu en entendre parler. Comme
fôs sucoès; et; tes revers se sont succédé
suivant des alternatives presque régu-
lières, tantôt le parti militaire enorgueilli
a^ cru pouvoir se passer de convention,
et tantôt ce même; parti découragé- s'est
tourné avec quelque détressé dii côté des
diplomates. Quant à la Porté, fidèle à ses
habitudes de lenteur et de temporisation»
elle n'a pas pressé les Autrichiens et ne
s'est pas pressée elle-mêtae. Oh annon-
çait, dans Une dépêche récente, que les
Autrichiens ayant présenté enfin un pro-
jet
que le Sultan s'y était opposé. Si la nou-
velle est vraie, c'est la Porte qui, à son
tour, suscite des difficultés; en ce cas, elle
se troihperàit, crdybns-rious. sur" ses véri-
tables intérêts.
Quant aux Russes, ils font savoir, non
sans quelque apparat, qu'ils commencent
IKÏLIÏMK DÏ3 imitkl DIS WM
DU Sâ SEPTEMBRE 187$.*
r.~r
,'̃( ̃ h ̃ t i-.t- ? ̃ :̃•
L'A SEMAINE DRAMATIQUE
s3 · s~s~ t.
Quelques mots sur la situation des théâ-
tres; Théatise no • Vaudeville le
Mari d'Ida, comédie en trois actes, de
MM. Delacoûr et Mancel. Le Théâtre
de M. Emile Zola et ses quatre Préfa-
« Ces, un volume (1). r
Après un mois d'absence, je retrouve
lesTthéâtres à peu près dans l'état où je
les avais laissés. Ils continuent pour là
plupart leur exposition rétrospective des
produits de l'industrie dramatique, sans
aucun changement notable. Quelques uns
y trouvent leur profit, d'autres sont moins
heureux; Le Gymnase a repris Froufroic,
une jolie pièce de Meilhâû et Halévy, es-
sentiellement parisienne mais' quelque
peu dériîodêe aujourd'hui, comme le sont
en général les pièces trop parisiennes, au
bout d'un certain temps. Les Bouffes-Pa-
!l) Chatpsmler, éditeur.
leur mouvement de retraite. San-Stefano
est déjà réoccupé par les Turcs. Voilà qui
est fort bien mais il serait important de
savoir combien de troupes les Rus§es se
proposent de laisser dans la Roumélie
orientale et dans la Bulgarie. Nous rappe-
lions naguère que letraité de Berlin avait
fixé à 50,000 hommes le chiffre de ces
troupes, et les Russes annoncent l'inten-
tion de dépasser ce chiffre dans des pro-
portions considérables. Nous savons bien
que les prétextes spécieux ne leur man-
queront pas pour expliquer cette déter-
mination. On en trouverait facilement
pour se dispenser d'exécuter à peu près
tous les articles du traité de Berlin. Ainsi
la Russie refuse de participer au travail
de la commission chargée de délimiter les
frontières du Monténégro jusqu'à ce que
la forteresse de Podgoritza ait été remise
aux mains des Monténégrins. Il est juste
que la forteresse soit remise aux Monté-
négrins puisque le traité de Berlin la
leur donne mais on ne voit pas en quoi
les Russes, s'ils se prêtaient au travail
pour la délimitation des frontières du
Monténégro, nuiraient à ce résultat ou
l'éloigneraient. Il y a certainement, et .de
côtés très différens, peu d'empressement à
exécuter certains articles très formels du
traité. Les uns font dépendre leurs mou-
vemens des mouvemens des autres, et
dès lors les amours-propres s'en mêlent
et les soupçons s'éveillent. Rien, à coup
sûr, n'est plus regrettable. Cependant.
nous le répétons, la situation s'est un peu
détendue, et il est possible que la lassitude
générale l'emporte enfin sur la mauvaise
volonté de quelques uns.
Petite Bourse du dimanche.
Emprunt 5 0. 0 114 fr. 15. 06 1/4.
3 0/0 76fr.25, 30.
3 0/0 amortissable. 80 fr. 35, 25, 30, 27 1/2.
5 0/0 turc 12fr. 90.
Egyptiennes 6 0/0.. 288 fr. 75, 288 tr. 12 1/2.
Banque ottomane.. 508 fr. 12 1/2, 507 fr. 50.
Télégraphle privée.
{Sérriot télégraphique d« l'agtnot H»tm.)
Londres, le 22 septembre.
Lord Carnarvon a prononcé hier à Teresval. de-
vant une assemblée de fermiers, un discours r"ans
lequel il a exprimé le regret que chaque heure
justifie ses craintes que le traité de Berlin ne
contienne aucun élément de stabilité!
Il pensé' que plus on examine la question, plus
on a la certitude que l'acquisition de Chypre
réussira mal à l'Angleterre. Il a attaqué sévère-
ment une politique qui a créé à l'Angleterre des
obligations qui excèdent ses forces.
Berlin, le 22 septembre.
On mande de Saint-Pétersbourg-
« Le projet de traité de paix définitif présenté
p^r l'ambassadeur de Russie à la Porte comprend
six articles.
» Les stipulations conteiiues daris le traité de
San-Stefano que le traité de Berlin n'a pas abro-
gées sont maintenues.
» L'indemnité de 300 millions de roubles sera
réglée entre la Porte et la Russie, sauf les réser-
ves contenues dans le protocole \U
» L'indemnité de 10 millions de roubles pour
dommages et intérêts aux sujets et institutions
russes en Turquie est réglée suivant .l'article 19
du traité de San-Stefano.
» L'indemnité de 500.000 r.pourîe rétablissement
de la navigabilité du Danube et pour- le dédom-
magement des particuliers qui auraient souffert
de l'interruption de la navigation est réglée' sui-
vant .l'article 18 du traité de, San-Stefano.-
» L'évacuation générale de l'armée russe s'ef-
fectuera comme il est dit au traité de Berlin:
» Les articles 17, 23, 16, 27 et le premier para-
graphe de l'article 21 du traité de San-Stefano
(relatifs à l'amnistie accordée aux sujets ottomans
combromis, aux conventions commerciales, à
Tadminisstràtibn des provinces occupées par les
Russes) sont textuellement maintenus.
» L'article 20 du .traité de San-Stefano (relatif
aux mesures à prendre par la Porte pour ter-
miner à l'amiable toutes les affaires litigieuses
des sujets russes pendantes) est modifié.
» La Russie propose de déférer à dès arbitres
jugeant souverainement, les affaires litigieuses
pendantes1 des" sujets russes. »
Belgrade, le 22 septembre.
Le prirlce Milan a reçu aujourd'hui la com-
mission internationale de délimitation, qui lui a
été présentée par son président, M. Aubert, con-
sul de France. Le prince a prié les commissaires
de fixer la frontière de la manière là pïus con-
forme à l'équité et à la nature des lieux. La' com-
mission restera à Belgrade jusqu'au 1" octobre
pour attendre le commissaire anglais.
risiens ont donné le Pont d'Avignon, une
opérette en trois actes qui n'a pas beau-
coup réussi. L'ancien théâtre Beaumar-
chais, consacré autrefois au drame, a res-
suscité sous le titre de Théâtre des Fan-
taisies-Parisiennes mais il a changé de
genre et il s'est voué à l'opérette. Nous
verrons plus tard s'il y a lieu de déplorer
ce changement.
L'Odéon, faisant un généreux sacrifice,
a laissé de côté un beau soir son éternel
Danichef pour jouer Rodogune, du vieux
Corneille. Je n'ai pas assisté à cette re-
présentation, mais comme on annonce
que Rodogune doit reparaître prochaine-
ment sur l'affiche, je reviendrai sur cette
tragédie dans mon prochain article. Ce
que je vois dé plus sérieux dans le petit
mouvement dramatique qui a eu lieu en
mon absence,, c'est la représentation d'une
comédie nouvelle en trois actes, le Mari
d'Ida, au Vaudeville.
Cette pièce, tirée d'un spirituel article
de M. Mancel publié il y a quelques an-
nées dans la Vie parisienne, a fourni ma-
tière à( des discussions pins ou moins
éthérées, philosophiques et même physio-
logiques sur l'amour. Le sujet y prêtait en
effet merveilleusement. Un jeune beau,
M. de Saint-Jman, est, l'amant d'une jolie
femme mariée avec un certain M. Colas,
négociant retiré des affaires, et qui est
bien l'être le plus sot et le plus plat qu'on
puisse rêver. Il est même d'une bêtise et
d'un* vulgarité invraisemblables. 9<ùut-
On mande de Wischgrad que 35,000 insurgés
bosniaques sont concentrés près des défilés de
Glasinac, se disposant à marcher contre Sera-
jewo.
Le gouvernement turc a licencié toutes les
troupes régulières du vilayet de Kossowo qui ont
fraternisé avec les Arnautes.
Gonstantinop!e, le 22 septembre.
Malgré tout ce qui a été dit. rien n'est encore
décide au sujet de la conclusion de la conven-
tion avec l'Autriche, relativement à l'occupation
de la Bôs-nie.
La Porte a nolisé plusieurs navires du Lloyd
autrichien pour transporter sur les côtes d'Alba-
nie des troupes qui seront ensuite dirigées sur
Pristina.
Le Sultan a reçu le général tunisien Khérédine.
Odessa, le 22 septembre.
On mande de Constantinople. le 19 septembre
« M. Fournier. ambassadeur de France, a remis
à la Porte trois Notes •
» La première de ces Notes met la Porte en de-
meure de faire exécuter le jugement rendu sur
la demande d'un entrepreneur français contre le
khédive, et qui ordonne la saisie du mobilier du
palais Emirghian et des bateaux de la Compagnie
du khédive.
» La seconde Note met la Porre en demeure de
faire incarcérer Vely Pacha, ancien ambassadeur
à Paris, en vertu d'un jugement rendu depuis-
plus de^cinq ans.
» La troisième Note résume les faits antérieurs
et les faits actuels, et menace la Porte de rompre
toutes relations judiciaires jusqu'à ce que satis-
faction ait été donnée. »
Biiéharest, le 21 septembre, 8 h.
io m. soir.
Les officiers "italiens d'état-major, colonel Rossi
et capitaine Fanfani, sont arrivés à Bucharest en
mission militaire.
Une commission militaire roumaine a été en-
voyée dans la Dobrutscha pour la répartition
et l'aménagement des troupes roumaines.
Rome, le 21 septembre, soir.
Le prochain consistoire seratenuenfévripM879,
à l'occasion de l'anniversaire de l'exaltation de
Léon XIII au suprême pontificat.
Mgr Meglia. nonce à Paris; Mgr Cattani, nonce
à Madrid, et Mgr Sanguigni, nonce à Lisbonne,
seront nommés cardinaux.
Madrid, le 21 septembre, soir.
La réouverture des Coûtés aura lieu dans les
premiers jours de novembre.
En France, en Allemagne, en Angleterre
et aux Etats-Unis le mois de septembre
de cette année aura vu apparaître et trai-
ter d'une façon plus ou moins brève ce que
l'on appelle la question sociale, question
éternelle et qui ne recevra jamais de com-
plète solution. En France, c'est le Con-
grès ouvrier qui s'était chargé de nous i
entretenir dé la question des salaires, de
la condition des ouvriers agricoles, de la
question des impôts et de la dette publi-
que, dé l'éducation intégrale pour les
deux sexes, de la paix et de l'arbitrage
international de l'organisation des So-
ciétés syndicales et de leur fédération:
Ce Congrès à été brusquement inter-
rompu et dissous dès sa première réunion
de la manière que l'on sait.
A vrai dire, il est probable que, s'il eût
pu tenir régulièrement et publiquement
ses séances, ce Congrès né nous eût pas
appris grand'chose et n'eût pas amélioré
la situation des ouvriers. Il est curieux
de voir combien manquent de sens pra-
tique, nous né disons pas les ouvriers
français, mais ceux qui s'arrogent le droit
de parler en leur nom. Qu'ont-ils besoin
d'aller perdre leur temps à s'occuper de
là paix universelle et d'è l'arbitrage
international sur lesquels ils ne peu
vent rien, ou bien encore des impôts et
des dettes publiques auxquels ils ne con-
naissent rien, ou même de l'éducation in-
tégrale des deux sexes, quand ils auraient
assez à faire de s'occuper de l'instruction
professionnelle et de l'apprentissage ? `i
Cette extension indéfinie des sujets pour
lesquels les prétendus représentans des.
ouvriers se croient et se disent compé-
tens montre que, dans les Congrès de ce
genre en France, oi; a affaire à des aspi-
rans politiciens beaucoup plus qu'à de
véritables travailleurs que préoccupent
leurs intérêts professionnels et immédiats.
Le Times, qui tant de fois a donné des
preuves de sympathie pour ceux qui s'oc-
cupent sur le continent, avec un certain
enthousiasme, dès questions sociales, con-
tenait dans un de ses récens numéros
une longue correspondance sur les Socié-
Iman a rencontré la brillante Ida à Trou-
ville, mais 41 ne connaît pas le ^mari,
aussi ne met-il jamais le pied chez sa
belle qui trouve, celte situation insup-
portable. M. et M"10 Colas, à leur retour
de Trouville, se sont installés dans leur
charmante villa de Montmorency, et,
comme les deux amans ne peuvent se
voir qu'à Paris chez Saint-Iman, Ida est
fréquemment dans la nécessité d'imagi-
ner des prétextes plus, ou moins plausi-
bles pour quitter Montmorency.
Il serait bien plus commode que Saint-
Iman pût venir familièrement dans la mai-
son à titre d'ami, et pour ce;a il suffit
qu'il fasse la connaissance du bonhomme
Colas. Ida se charge du reste, et bientôt
Colas ne pourra plus se passer de Saint-
Iman., Cette proposition ne sourit pas trop
au jeune homme qui, avec son expérience
du monde, entrevoit dans sa.liaison avec
le bonhomme une série d'ennuis et de
corvées insupportables. Il a vu représenter
}a jolie pièce de Labiche, le Plus heureux
des trois, et il sait quel est le sort de l'a-
mant qui se met en tiers dans un ménage,
surtout quand il a eu le malheur de trop
plaire au mari. Mais Ida insiste, et com-
ment pourrait-il ne pas céder au caprice
de cette charmante femme qui ne craint
pas de se perdre pour lui ?
Voilà donc Saint-Iman devenu l'ami de
la maison et le compagnon inséparable
du mari qui se met tout à fait à son aise en
sa présence et l'accable des confidences les
tés* corporatives en France. L'auteur sem-
blait assez au courant de leur situation
et jetait sur elles un mélancolique coup
d'œil. Le fait est que rien ne ressemble si
peu aux Trades Unions anglaises que les
chambres syndicales françaises. La jeu-
nesse de ces dernières, le régime de sim-
ple tolérance administrative auquel elles
sont soumises sont sans doute deux
des principales causes qui ont entravé leur
développement; mais il en faut chercher
d'autres aussi dans le caractère national et
dans le goût que chaque ouvrier français a
pour son indépendance personnelle. Il y
a, dit-on, à Paris, soixante-dix chambres
syndicales ouvrières, et il est peu proba-
ble qu'elles comptent ensemble dix mille
membres payans, quoique la cotisation soit
bien faible en général 1 fr. par mois.
Evidemment, les neuf dixièmes des ou-
vriers pourraient régulièrement mettre
de côté cette somme minime s'ils voyaient
pour eux un sérieux avantage à s'alfilier
à une chambre syndicale. Mais, tandis
que les Trades Unions en Angleterre vien-
nent au secours de l'ouvrier dans toutes
les circonstances difficiles de sa vie, lui
donnent des subventions en cas de chô-
mage et de maladie, lui promettent des
retraites pour sa vieillesse, se chargent de
lui procurer des funérailles décentes, la
chambre syndicale française n'intervient
à aucun de ces momens elle se contente
d'assurer à l'ouvrier qu'elle prendra la
défense théorique de ses intérêts; elle lui
fait espérer pour un lointain avenir des
modifications dans le régime industriel et
dans la constitution sociale, sans lui don-
ner aucune garantie solide dans le pré-
sent.
C'est là pour les chambres syndicales
françaises une situation singulièrement
défavorable elle vient surtout de ce qu'il
est né sur notre sol depuis longtemps
d'innombrables Sociétés de secours mu-
tuels qui ont une situation légale, et de
ce que beaucoup de patrons ou de Compa-
gnies ont pris des mesures pour assurer
à leurs ouvriers ou à leurs employés des
pensions de retraite. Il n'en était pas
ainsi en Angleterre lorsque les Trades
Uttions se sont fondées. Les chambres
syndicales françaises, dit le correspon-
dant du Times, surgissent tout à coup
comme des moucherons et disparaissent
au premier souffle, n'ayant rien de sub-
stantiel où elles puissent s'appuyer. Ces
paroles sont trop dédaigneuses et trop
sincères mais près des puissantes Tra-
des Unions britanniques que sont les
chambres syndicales parisiennes ? La plus
nombreuse et la plus riche, celle des ou-
vriers en bronze, a, dit-on, 1 ,500membres et
plus de 25,000 fr. en caisse ce n'est même
pas 20 ff. par membre. Celle des graveurs sur
bois compte, dît- OU, 800 affiliés la cham-
bre syndicale des tailleurs a dé vastes
projets, mais peu de membres payans
c'est là l'histoire de presque toutes ces
Sociétés. Il yv a quelques semaines, il s'est
fondé à Rive-de-Gier, avec un certain
apparat, une chambre syndicale de mi-
neurs 400 ouvriers y assistaient un sé-
nateur et deux députés étaient aussi
présens; Il s?est dit, dans cette séance
placée sous un si brillant patronage, 9
quelques bonnes choses, beaucoup de
médiocres et assez de mauvaises. Mais
comment blâmerait-on les ouvriers d'exa-
gérer parfois leurs^ maux et de se
tromper sur les remèdes quand, dans des
Congrès conservateurs comme celui de
Chartres, des hommes appartenant à la
classe la plus élevée de la sociélé leur
déclarent qu'ils sont exploités par les pa-
trons, qu'ils n'ont aucune liberté réelle,
que le régime industriel actuel fait d'eux
des victimes physiques, morales et intel-
lectuelles? On ne peut pas attendre des
ouvriers plusdepatiencs, plus de discerne-
ment, plus d'impartialité dansleur propre
cause que n'en apportent des hommes
opulens et investis de hautes fonctions.
plus désagréables et les plus intimes. Colas:
s'étale dans toute sa pesante bêtise; il. forcé
sa femme à recoudre ses boutons de cu-
lotte, il l'embrasse avec une familiarité
qui n'a rien de paternel, quoi qu'en dise
Ida; il va même jusqu'à raconter à Saint-
Iman tous les iucidens de sa nuit de no-
ces. Le jeune homme est écœuré de ces
confidences nauséabondes: il ne peut
plus supporter le spectacle de ce ménage
incongru, et le dégoût que lui inspire ce
mari imbécile et grossier est tel, que
Mme Colas lui déplaît bientôt autant que
M. Colas., Il a assez de l'un et de l'autre;
il rompt avec la belle Ida pour faire une
fin, c'est-à-dire pour épouser une petite
cousine.
C'est là assurément une idée de comédie,
et l'on a dit que c'était une idée ingénieuse
et piquante, mais fausse. Je ne vois pas
bien sur quoi peut se fonder ce reproche.
Il faut, me faisait observer un homme
d'esprit assis auprès de moi à l'orchestre,
que Saint- Iman aime bien peu Mme Colas
pour qu'il se décide à rompre avec elle
par cette seule raison que M. Colas lui
-paraît insupportable. Cette, remarque est
ifort juste, mais je ne pense pas que les
auteurs de la pièce aient voulu personnifier
dans Saint Iman l'amour passionné et con-
vaincu. Les définitions de l'amour varient
beaucoup. Il y a, disent les moralistes, l'a-
,mour-passion, l'amour-caprice, l'amour-
goût, l'amour de tête et l'amour de cœur,
sans parler de l'amour purement sensuel,
Nous serions heureux quant à nous,
que les ouvriers pussent constituer au
grand jour et sous la protection de la loi
leurs associations de métiers c'est pour
eux un droit dont on ne saurait leur re-
fuser l'exercice. Il est absurde de leur
défendre de se concerter, de se réunir et
de s'associer à plus de vingt personnes
on ne saurait les traiter éternellement en
suspects. Une loi intelligente et libérale
sur les chambres syndicales est nécessaire;
il importe seulementque cette loi fasse res-
pecter la liberté de chacun; qu'elle empê-
che l'oppression d'une corporation sur ses
membres et sur les étrangers. Le fonc-
tionnement régulier et légal des chambres
syndicales débarrasserait peut-être les
ouvriers de tous ces parasites, ces intri-
gans, ces politiciens de bas étage qui,
sans aucune espèce de mandat, se disent
leurs interprètes et ne cherchent qu'à
donner quelque relief à leur nom. Peut-
être aussi, une fois organisés sous un ré-
gime légal, les ouvriers s'occuperaient-
ils de questions plus circonscrites, plus
actuelles, plus aisées à toucher que celles
qui encombrent aujourd'hui le programme
de leurs prétendus Congrès.
En Angleterre, les esprits ardens accu-
sent les Trades Unions d'avoir tourné au
conservatisme; cette allégation est fausse,
ou du moins exagérée, car la plupart des
membres du Parlement qui sont en rela-
tion avec les Trades Unions, M. Mundella,
M. Mac-Donald et bien d'autres, appartien-
nent au parti libéral, si ce n'est au parti
radical. Il n'en est pas moins vrai que
beaucoup d'ouvriers en Angleterre, et sans
doute beaucoup d'unionisls même, votent
dans les élections politiques pour le parti
conservateur; on a même fait la remarque
que c'est à ce dernier parti qu'a profité
l'extension du droit de suffrage dans les
bourgs.
Quoiqu'il en soit, conservateurs ou non
au point de vue politique, les membres
des Trades Unions sont novateurs, si ce
n'est révolutionnaires, en économie so-
ciale ils ont tenu dernièrement leur
onzième Congrès annuel à Bristol. Rien
ne diffère plus du programme de notre
Congrès ouvrier français que les discus-
sions du Congrès des Trades Unions. Ce-
lui-ci s'est bien gardé de consacrer ses
séances à la paix universelle, à l'arbi-
trage international, aux impôts et aux
dettes publiques, à l'éducation intégrale
des deux sexes, et à toutes ces ques-
tions incommensurables qu'il ne peut pas
prétendre trancher en huit jours et d'intui-
tion. Il s'est occupé delà situation générale
des Trades Unions, des causes de la dépres-
sion de l'industrie en Angleterre, puis
surtout des différentes questions qui in-
téressent plus particulièrement l'ouvrier
les indemnités dues par les patrons en
cas d'accident, là juridiction sommaire
des magistrats, le mode de nomination
des magistrats non rétribués, les brevets
d'invention, la loi sur, le jury, l'emprison-
nement pour dettes, la codification des
lois pénales en ce qui concerne les tra-
vailleursmanuels. Il faut avouer que ce
sont là des sujets bien plus circonscrits
et plus précis que les vastes thèmes aca-
démiques qui plaisent tant à nos Coùgrès
français.
L'exposé de la situation des Trades
Unions était naturellement la partie la
plus intéressante des travaux du Congrès.
Cette situation a été très- ébranlée, on le
sait, par les dernières grèves. Les Trades
Unions, de leur propre aveu, ont été dé-
faites dans le Lancashire, à Londres,
dans le Northumberland et ailleurs en-
core elles ont perdu là partie dans leur
lutte contre les filateurs de coton, contre
les maîtres maçons, contre les patrons
charpentiers de Manchester mais elles
n'ont pas été désorganisées, ni détruites,
et cela donne courage aux membres et
aux; chefs.
Le rapport explique par différentes eau-
et cte bien d'autres. Saint-Iman n'est pas
assurément un Othello^ ni un Roméo, ni
un Antony, ni un chevalier Desgrieux.
Tous ces amans célèbres se seraient sans
doute fort peu inquiétés de M. Colas. Mais,
pour n'être pas de leur sang ni de leur
race, Saint-Imari n'en représente pas
moins une variété de l'innombrable fa-
mille des amoureux.
« L'amour, disait un philosophe du'dix-
huitième siècle, n'est que l'échange de
deux fantaisies», et je crois bien que c'est
cette définition que Saint-Iman met en
pratique. Une faut voir en lui qu'un jeune
homme de mœurs élégantes et faciles
commeily en a beaucoup aujourd'hui,
qui perpétuent sur bien des points les
traditions du siècle dernier. Une femme
n'est pour eux qu'un objet de plaisir et
de luxe, et ils l'abandonnent dès qu'elle
icesse de répondre à< ce programme. Si
elle a, pour son malheur, un mari absurde,
et ridicule, ce ridicule rejaillit sur elle, et
ils deviennent «impossibles » l'un et
l'autre pour employer le langage du jour.
•Que deviendrait en effet le beau Saint-
Iman si ses amis du club apprenaient
qu'il est en tiers dans un ménage aussi
platement vulgaire que celui des époux
Colas? Ils se moqueraient de lui. et les
grâces personnelles de M"18 Colas seraient
à grand'peine considérées comme une
circonstance atténuante.
Je trouve dans Chamfort une anecdote
qui se rapporte parfaitement au cas de
ses ces échecs des Trades Unions dans
leurs dernières luttes: d'abord la situation
de l'industrie, qui vraiment était contre'
eux puis les sympathies de toutes lés;
classes de la population qui, en dehors
des grévistes, seraient pour le capital
contre le travail en troisième lieu, l'or-
ganisation et la fédération des patrons
dans la plupart des corps d'état; qua-
trièmement, l'introduction d'habiles ou-
vriers étrangers que le mauvais état de
l'industrie dans le monde entier avait ré-
duits au chômage dans leur propre pays
en cinquième lieu, certaines modifications
qu'ont apportées dans ces derniers tempà
les patrons aux contrats qu'ils passent
avec les consommateurs depuis quelque
temps, on a l'habitude d'insérer dans tout
traité une clause qui prolonge les délais'
d'exécution en cas de grève.
Il est très curieux que lesTrades Unions v
se plaignent d'avoir contre elles l'opinion
publique, les sympathies générales dans
les grèves qu'elles soutiennent contre les
iuduslriels. Si cela était, ce serait une
preuve que beaucoup des réclamations des
unionists sont mal fondées et choquent
le bon sens. Mais le Times fait remar-
quer avec raison qu'il s'en faut con-
sidérablement que l'opinion publique soit
aussi généralement hostile aux Trades
Unions qu'elles le prétendent. Elles ren-
contrent, au contraire, de très chaleureux
amis dans la noblesse, dans le Parlement,
dans le barreau, et surtout dans le clergé.
Les clergymen, plusieurs évêques même,no-
tammeut celui de Manchester,- manquent
peu l'occasion de témoigner qu'ils sont pour
les ouvriers et contre les patrons. Ce trait
est remarquable et mérite qu'on le si-
gnale, parce qu'il est assez général dans
le monde civilisé. Presque partout l'E-
glise, ou plutôt les Eglises, car il s'agit
ici aussi bien du clergé protestant que du
clergé catholique, ont une tendance à
croire que les ouvriers sont des victimes
de la civilisation. Les clergymen d'Angle-
terre montrent fréquemment ces senti-
mens dans les grèves; à Berlin, on sait
qu'il y a un parti appelé socialiste
chrétien qui avait à sa tête un pré-
dicateur évangéliste de la cour; le
défunt et célèbre évêque catholique de
Mayence était aussi assez enclin à une
sorte de socialisme rappelant les pre-
miers âges de l'Eglise., Enfin on se rap-
pelle les récentes déclarations du principal
orateur du Congrès.de Chartres. Cette dis-
position, qui est trop générale pour venir
d'un parti-pris accidentel, tient sans doute
au mépris .qu'ont les Eglises pour la ri-
chesse, à la défaveur qu'elles professent
pour l'industrie, aux sympathies qu'elles
ont toujours pour les pauvres et pour les
faibles.
Si en Angleterre la question sociale
n'inspire aucune inquiétude actuelle, il
n'en est pas de même en Amérique. Là, le
mouvement socialiste, fait chaque jour
d'énormes progrès. Cette contrée qui dç-
vait être pour le vieux monde un pays
modèle, cette contrée où les terres inoc-
cupées abondent et où elles ne coulent
que douze francs l'hectare, renfermé a*
jburd'hui plus de socialistes que la nation
la plus gangrenée d'Europe, II n'est pa,s
rare que les Américains prédisent qu'ils
vont bientôt avoir chez eux la CommunéP
Ces terreurs sont encore prématurées-
mais la force de ce qu'on, appelle « le
parti du travail et des greenbacks, green-
batk and" labour parly », devient très in1-
quiétante.
Ce n'est pas seulement en Califofnie1,
dans quelques grossiers et incultes Etats
de l'Ouest, que ce parti a pris racine,
c'est jusque dans les Etats éclairés de
l'océan Atlantique. Un politicien bien
connu, très habile et médiocrement resr-
pectable, le général Butler, s'est allié avec
Kearney, le chef des socialistes améri-
cains, dans l'espoir d'être élu gouverneur
du Massachusetts, et le seul fait qu'un
Saint-Iman. « M. de X. raconte Chamfort,
» ayant aperçu que M. Barthé était jaloux
» de sa femme, lui dit Vous, jaloux
» Mais savez-vous bien que c'est une
» prétention ? C'est bien de l'honneur que
» vous vous faites. Je m'explique. N'est
» pas qui veut. Savez-vous que, pour
» l'être, il faut savoir tenir une maison,
» être poli, sociable, honnête? Commen-
» cez par acquérir toutes ces qualités, et
» puis les honnêtes gens verront' ce qu'ils
» auront à faire pour vous. Tel que vous
» êtes, qui pourrait vous faire ? Une
» espèce ? Quand il sera temps de vous
» effrayer, je vous en ferai mon compli-
» ment. » C'est en ces termes que Saint-
Iman pourrait prendre congé de M'. Colas au
moment où il rompt avec sa femme, et
le compliment d'adieu' semble avoir été
écrit tout exprès par Chamfort.
Qu'y a^t-il donc' de Taux dans les mo-
tifs de rupture? Rien de plus com-
mun que ces liaisons passagères qui
se nouent et se dénouent avec une
égale facilité, et d'où l'amour véritable est
absent quoiqu'il leur serve de prétexte.
Les Saint-Imans sont aussi nombreux que
les étoiles du ciel et les sables de la mer.
J'ai connu un jeune homme qui, étant étu-
diant au quartier Latin, avait pour maîtresse
la femme d'un riche négociant du quartier
Saint-Martin. La dame, très glorieuse et
très sotte, ne voyait son amant que dans
sa petite chambre de la rue SainWacqueSi
et elle avait formé le projet de l'éblouL
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