Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-09-19
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Description : 19 septembre 1878 19 septembre 1878
Description : 1878/09/19. 1878/09/19.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËMTïON DE PARIS.
JE!)Mi9SEPïmBRE
~78.
ON S'ABONNE'
rae d B'mxx
Un an. Six inoft. Trois mote.
D~pattemeM. M fr. Paris. 72 fr. 36 fr. t8 &.
Les tbcnmemens partent des i" oKaqae mois.
faMe, xua anMne< tw ee*<* r.
t~àftemexMf, XM* mmmé)t~. «
inttMxteM, appty to Cewte and C°, foreign newa-
papersoCQce, 17,Greshâmstreet,G.P.O.;
MM. meUzy, m~rteo et C% i.Finch tane CorahiU,
E. C., LondiS6. Strand, W. C. London.
B?nMUe8, 4 t'0/)ï Madeteine, dans les kiosques et dans tes M-
bUothéques des <;ares d" che!nins de fer betfes.
t. ValparaMO (ChiU), chez M. OtestM L. Torcero.
JMjmL DES DEBATS
JEUN 19 SEPTEMBRE
.L im..
ON S'AJSOmi!
en Belgique, en ît&Ue.
dans le Luxembou"g, en Turqu!a,
M Smsse, en Syrie, en Roumanie et daM :)M
récences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
Xtandats-poste, soit internationaux, soit-fran6&îXt
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous ~es autres paya,
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'n M bureau dn «t
MMîÏQtJES M UTTËMîRES
PARtS
MERCREDÏ i8 SEPTEMBRE
Nous disions hier qu'il manquait à la
discussion qui vient de commencer dans
le Reichstag allemand la présence et l'in-
tervention de M. de Bismarck. Les der-
mères dépêches de la journée nous an-
nonçaient que cette omission avait déjà
été réparée. M. de Bismarck a pris la pa-
role et il a. prononcé un de ces discours
familiers où il excelle, et dont la saveur
particulière réveille l'attention émoussée
de notre vieille Europe. M. de Bismarck
n'est pas, en effet, un orateur ordinaire
on en a entendu de plus éloquens, mais
bien peu ont traité les questions les plus
graves avec une allure aussi dégagée, un
esprit plus libre et un langage plus mor-
dant. Il faut mê!er à tout cela un je ne
gais quoi particulier qui décèle l'homme
et qui n'appartient qu'à lui. Aujour-
d'hui surtout que M. de Bismarck
est placé hors de pair avec les
hommes d'Etat et les orateurs de son
pays, son humeur naturelle se donne
carrière, son esprit se montre en quelque
sorte en déshabillé, et il ne perd rien
pour cela de sa verve ni de sa vigueur.
On peut en juger en lisant la courte ha-
rangue qu'il a prononcée hier pour ré-
pondre au reproche qu'on lui 'avait fait
d'avoir « donné le biberon dans son ber-
ceau au géant du socialisme démagogi-
que qu'il veut enchaîner aujourd'hui. »
Ce n'est pas là le discours officiel que
cous entendrons sans doute plus tard.
M. de Bismarck se défend d'entrer dans
la discussion de la loi dès la première
lecture, comme nous disons en France. Il
n'admet probablement pas que le débat
puisse s'engager sur le principe même de
la loi, ou du moins qu'il puisse y prendre
part. C'est seulement lorsque le principe
aura été admis que le chancelier consen-
tira à discuter les détails. En attendant, il
s'e~t livré à une causerie instructive et
piquante sur les rapports qu'il a eus au-
trefois, non pas avec le socialisme, mais
avec certains socialistes.
Nous sommes convaincus, malgré les
dénégations de M. Bebel, que M.. de Bis-
marck n'a dit que la vérité. On nous per-
suaderait difficilement qu'un homme d'un
esprit aussi lucide ait jamais pu tomber
dans les utopies socialistes; mais qu'il ait
été curieux de savoir ce qu'étaient ces
systèmes, ces doctrines qui avaient pas-
sionné la France en 1848 et qui avaient
depuis émigré en Allemagne, rien n'est
plus naturel. Tout homme à l'intelligence
éveillée en aurait fait autant à sa place.
Il n'est même pas impossible que M. de
Bismarck se soit demandé un instant
s'il ne pourrait pas se servir utilement
des socialistes. Ses relations avec eux da-
tent d'une quinzaine d'années, c'est-à-dire
du jour où il est arrivé au pouvoir. M. de
Bismarck avait, on s'en souvient, pres-
que tout son pays contre lui. Le parti
libéral-national n'était pas alors ce qu'il
est devenu c'est à peine s'il exi-
stait. Le seul soutien du ministre était
dans le parti de la cour, et ii avait
contre lui le parti progressiste avec
toutes ses nuances et avec les ba-
taillons assez considérables dont il dis-
posait à cette époque. M. de Bismarck
s'est-il demandé si, en se servant habile-
ment des socialistes, il pourrait diminuer
l'influence des progressistes et les user
comme avec une lime avant de les écra-
ser par ses succès ultérieurs ? C'est vrai-
semblable. Nous avons parlé plus d'une
fois de l'aisance merveilleuse avec la-
quelle M. de Bismarck, suivant les néces-
sités du jour, prend son appui où il le
trouve et marche vers son but sans
montrer grand scrupule sur le choix
des moyens ou des instrumens. Un
homme qui a su décider le souverain
du royaume le plus féodal du monde à
faire alliance avec la révolution a bien
pu, pour son compte personnel, opérer
quelques incursions à la découverte dans
le domaine du socialisme. Le socia-
lisme n'était pas alors ce qu'il est mainte-
nant. Il n'était guère qu'une doctrine, inven-
tée ou importée par quelques gens d'esprit,
mais qui n'avait pas pénétré dans les
masses et ne les avait pas corrompues. On
conçoit donc très bien l'attitude sans mal-
veillance que M. de Bismarck avait prise à
son égard, et la curiosité qui l'a entraîné
vers quelques uns de ses chefs ou de ses
apôtres.
Le plus en vue était Lassalle, que tout
le monde connaissait déjà pour un homme
distingué, d'un caractère original, d'une
existence aventureuse et finalement tra-
gique, mais dont personne n'avait parlé,
au total, en meilleurs termes que M. de
Bismarck. Je voudrais bien, a dit le
chancelier, avoir à Varzin des voi-
sins de campagne aussi agréables.
Les voisins véritables de M. de Bismarck
ne trouveront sans doute pas que le trait
soit flatteur pour eux, mais c'est leur af-
faire. Il ressort du discours du chance-
lier que Lassalle était un homme très
intéressant et très attachant de sa
personne, pas du tout républicain, fon-
cièrement dévoué & l'idée de l'unité alle-
mande, ce qui était, a dit M. de Bis-
marck, un trait commun entre lui et moi,
–admettant fort bien la monarchie, mais
très indifférent à la question de savoir
81,1e développement de ses principes amè-
nerait « la dynastie des Hohenzollern
ou la dynastie des Lassalle. M. de Bis-
marck, au contraire, a toujours atta-
ché une certaine importance à cette ques-
tion, et l'on peut croire que, dès cette
époque, il a distingué le principe révolu-
tionnaire qui était caché dans le so-
cialisme. Il n'y a pas trouvé, en revan-
che, une force assez grande pour qu'il
pût s'en aider dans l'oeuvre qu'il
avait entreprise, ni, dès lors, assez in-
quiétante pour qu'il dût s'en préoccuper
beaucoup. Ses rapports avec le socia-
lisme n'ont été au début, qu'une
velléité qui n'a pas eu de suite.
Plus tard, le socialisme a sans doute
apporté son contingent à l'armée du
Kulturkampf, et, cette fois, M. de Bis-
mark a peut-être manqué de vigilance.
Dévoué à d'autres intérêts, il n'a pas
aperçu la marche que la doctrine de Las-
salle avait faite, en se dénaturant par la
propagande. Les derniers événemens ont
rendu manifeste un péril que nul homme
de bonne foi ne saurait méconnaître.
Le remède proposé par M. de Bismarck
sera-t-il efficace? C'est une autre ques-
tion, et nous ne la discuterons pas au-
jourd'hui. Nous laissons ce soin à la
commission de 21 membres à laquelle
le projet a été renvoyé. Nous en restons
pour le moment au discours de M. de
Bismarck, un des plus curieux qu'il ait
prononcés un de ceux qui contien-
nent les révélations les plus précieuses
sur la hardiesse de son esprit et sur
son manque absolu de préjugés, un de
ceux enfin où le caractère de l'homme
se révèle avec le plus de franchise.
C'est précisément cet air de fran-
chise, cet accent naturel, cette verve
caustique mais de bon aloi, qui nous
font absolument croire à la vérité du
fond; car, si l'on a pu faire souvent de
justes reproches à M. de Bismarck, ce n'a
jamais été le reproche d'hypocrisie. Dès
ses débuts, il se jugeait trop au-dessus
du commun des mortels pour daigner leur
rien cacher de ses opinions ou de ses ac-
tes, et il est à croire que les événemens
qui se sont succédé depuis n'ont pas di-
minué sa confiance en lui-même, ni exa-
géré sa modestie.
BOURSE DE PAMS
Ct3tMre le 17 le t8 MMxxe B~ttte
a eo
Comptant. 76 3! 76~
Fin cour. 76~1/2 7632t/2 S..
s$/o
Amortissable.
Comptant. 80 3!! M25.10.
Fin cour. 80 35 8025.10.
Comptantl072S.~t0725.~ P .< ,d
tt 0/~
ComptantH285.tt280. S.
Fin cour.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. il3fr.071/2,05.
Italien. '73fr.40.45, 35.
5 0/Oturc. 12fr.85,90.
Florins (or). 625/8,7/8.
Hongrois 6 0/0. 735/8,t3/i6.
Egyptiennes 60/0.. 288 t'r. <2, 289 fr. 37, 288 fr.
Russe. 841/2,9/16.
TéMgMpMe p~tvée
(SMTioa tVienne, le iSseptembre.
On n'a pas encore entamé ni même proposé de
négociations concernant la prétendue coopéra-
tion de l'Autriche-Hongrie avec la Serbie et le
Monténégro.
Raguse, le 17 septembre.
La bataille du 14. prés de Goritza~ a duré qua-
tre heures. Le général Nagy, après avoir fait ré-
parer la rou'te, s'est retiré vers Trébigne. La
4' compagnie envoyée pour couvrir la. retraite
de l'aile droite a été attaquée par les insurgés.
Cette compagnie, dans l'ardeur du combat,
n'ayant pas entendu l'ordre de se retirer, a
éprouvé des pertes considérables: environ 80 Au-
trichiens ont été blessés. Le capitaine Sandner et
le lieutenant Marx ont été tués; le lieutenant
Kazda. a été grièvement blessé; l'adjudant géné-
ral Nagy et le lieutenant en premier Schwaiger
ontdi~paru.
Bucharest, le 17 septembre, soir.
L'ordre d'occuper la Bessarabie n'est pas at-
tendu avant la rentrée des Chambres.
Plusieurs musulmans qui avaient quitté les
villes bulgares du littoral du Danube sont reve-
nus et ont été remis avec empressement en pos-
session de leurs biens.
L'anniversaire de la prise par les Roumains
de la redoute de Grivitza a été célébré dans toute
la Roumanie par des cérémonies religieuses et
pardesbanquets.
A la résidence du prince, la fête du 10 septem-
bre a été célébré d'une manière touchante. Après
l'office, le prince et la princesse sont venus par-
tager famiUërement le repas des officiers et des
soldats du bataillon de chasseurs qui est en gar-
nison à Sinaia.
Constantinople, le 18 septembre.
Aujourd'hui, dans un conseil extraordinaire.
les ministres ont discuté la question de la Bosnie
qui commence à prendre une meilleure tournure.
On espère arriver a conclure un arrangement a l'a-
miable sur la base du dernier projet du comte
Andrassy.
Les commissaires turcs pour ta Rouméhe sont
nommés, ainsi que ceux qui doivent faire partie
des commissions de délimitation en Europe et
en Asie. Ils partiront incessamment.
Aujourd'hui le Sultan a visité )e séraskiérat.
Ghazi-Osman Pacha était à ses côtés dans 'sa
voiture.
Le Sultan recevra prochainement Musurus
Pacha.
Le projet anglais pour les réformes à introduire
en Asie a été accepté.
L'évacuation des troupes russes se fait avec
activité. Plusieurs navires sont partis aujour-
d'hui.
On croit que le quartier général russe sera trans-
féré à Andrmopte vers la fin de la semaine.
Le général Totleben ira à Livadia à la fin de la
semaine.
Constantinople, le )8 septembre.
Les opérations électorales.pour la nomination
nouveau patriarche grec sont commen-
Albanais se concentrent on grand nombre
d'un nouveau patriarche grec sont commen-
cées.
Les Albanais se concentrent on grand nombre
aUscup.
Constantinople, le 18 septembre.
Le gouvernement turc a désigné Assim Pacha
comme commissaire pour la délimitation de la
Roumélie orientale.
Saint-Pétersbourg, le 18 septembre.
Le prince de Monténégro a adressé ici de vives
plaintes au sujet du retard gué met la Turquie
a remettre Podgoritza en priant le czar d'inter-
venir pour hâter de la part des Turcs l'exécu-
tion du traité de Berlin. Le prince Nikita accuse
Hussein Pacha de vouloir livrer Podgoritza aux
insurgés albanais.
A la suite de cette démarche, le gouvernement
russe a fait des représentations à Constantino-
ple et a chargé ses représentans auprès des puis-
sances d'agir pour presser le départ des mem-
bres de la commission pour la délimitation du
Monténégro.
Londres, le 18 septembre.
On tcit~graphie de Berlin au Jtfo~MM~ .Ple comte de Beust a donné sa démission d'am-
bassadeur d'Autriche à Londres et que le comte
Karolyi doit lui succéder dans ce poste au mois
de novembre.
Le /S~M:~Vienne, que M. Ristitch a offert la coopération de
la Serbie pour la pacification de la Bosnie, mais
que l'Autriche a décliné cette offre.
Le .Dsuivantes
< Vienne, le 17.–Le comte Schouvaloff a quitté
Vienne presque soudainement. Il n'y a guère de
doute qu'il n'ait trouvé le comte Andrassy peu
disposé à écouter ses propositions.
La marche contre Bihacz a été reprise avec
des forces très considérables. »
Constantinople, le 17.–Les bruits d'après les-
quels la Porte a excité le fanatisme musulman
sur la frontière de Grèce sont complétement
faux. ))
Le ~MKM publie les nouvelles suivantes
cendié la ville de Bresohka. dont les habitans s'é-
taient traîtreusement conduits à leur égard. »
< Constantinople, le 16. Le général Totleben
ira voir le czar a Livadia à la un de cette semaine
ou au commencement de la semaine prochaine,
c'est-à-dire lorsque San-Stefano sera complète-
ment évacué. D
Londres, le 18 septembre.
D'après un télégramme de Therapia. de la ~a~
~&K claré publiquement que la Russie maintiendrait
100.UOU hommes en Bulgarie et 43,000 en Rou-
mélie, contrairement aux stipulations du traité
de Berlin.
Vienne, le 18 septembre.
La nouvelle d'après laquetle le comte Schou-
vaioff aurait présenté au comte Andrassy des
propositions qui auraient été repoussées par ce
dernier est dénuée de tout fondement.
Le comte SchouvatoH' est venu à Vienne pour
des motifs personnels il n'était chargé d'aucune
mission ofncielle.
Rome, le 18 septembre.
Une lettre de M. Aurelio SatR, l'ancien trium-
vir, blâme l'agitation de i'/iMM M'Ma!~a: comme
inopportune et engage les patriotes italiens à at-
tendre une meilleure occasion.
New-York, le n septembre, soir.
A 'Worcester, les amis du général Butler s'é-
tant emparés ce matin de bonne heure de la
salle où la Convention démocratique devait s'as-
sembler, le Comité démocratique a déclaré que la
Convention s'ajournait au 25 de ce mois.
Les partisans du générai Butler ont organisé
une Convention et nommé le général Butler gou-
verneur de l'Etat de Massachussets.
Romans, le 18 septembre, 6 h. soir.
M. Gambetta. ayant à ses côtés M. Madier de
Montjau, et entouré des sénateurs et députés de
la région, vient de prononcer devant l0,uoo au-
diteurs un grand d)scours dans lequel il a justi-
fié la conduite et la méthode suivies par les ré-
publicains. L'orateur a abordé ensuite l'examen
des questions relatives à la politique intérieure,
qui doivent être résolues à bref délai.
Nous avons parlé de la lettre que M. Louis
Blanc a écrite à M. le garde dea sceaux pour
protester contre la dissolution du Congrès ou-
vrier de Grenelle et contre l'arrestation de
quelques uns de ses membres.
Le ~ZM. Dufaure à M. Louis Blanc. EUe est conçue
comme il suit
MINISTÈRE Cozes (Charonte-Infér'),
DE i.& jcsTtcE i le 13 septembre !878.
Cabinet
du
président du conseil
garde des sceaux.
a Monsieur le député,
x Vous m'Avez adressé, pour vous- môme et
au nom de plusieurs de vos co! lègue s, une
lettre par laquelle vous protestez contre les
mesures que l'autorité a prises dans ia soirée
du 9 de ce mois. Vous croyez y voir une vio-
lation des lois et une atteinte à des droits
que vous avez mission de défendre.
I~ous croyons, au contraire, avoir scrupu-
leusement observé les lois et avoir accompli
notre devoir en les faisant exécuter.
Il ne me serait pasdifncilode le prouver;
mais vous trouveriez, comme moi, peu conve-
nable d'entamer une semblable discussion au
moment où les tribunaux sont saisis de cette
affaire le ministre de la justice serait inévi-
tablement accusé d'avoir voulu porter atteinte
à l'indépendance de leur opinion.
)) Agréez, monsieur le député, l'assurance
de ma considération la plus distinguée.
s DUFAURE." n
Dans une des dernières séances du Con-
grès, M. de Bismarck, exprimant avec sa
franchise ordinaire son opinion sur l'effi-
cacité du traité de Berlin, disait « Je ne
? crois pas qu'on puisse trouver de for-
B mule qui garantisse d'une manière ab-
H solue l'Europe contre ~e retour des faits
M qui l'ont émue, et, si les puissances
') s'engageaient solidairement à user a.u
a besoin de la force, elles risqueraient de
? provoquer entre elles de graves dissen-
M timens. Le Congrès ne peut faire qu'une
a œuvre humaine, sujette, comme toutes,
a aux tluctuations des événemens. H Mais,
parmi les œuvres humaines, il n'en est
point qui ait été plus rapidement sujette
que le traité de Berlin à ces fluctuations
des événemens avec lesquelles, suivant
M. de Bismarck, il faut toujours compter.
A peine les plénipotentiaires s'étaient-ils
séparés au bruit des discours de lord
Beacons&eld proclamant la paix assurée
pour toujours et célébrant avec enthou-
siasme l'ère nouvelle qui se levait sur le
mQnde, que l'exécution des décisions des
puissances se heurtait de toutes parts
à de sanglans obstacles. Le Congrès de
Berlin avait commis la même faute que la
Conférence de Constantinople il avait
oublié qu'il y avait des Turcs en Turquie;
il n'y avait vu que des Bulgares, des Serbes,
des Monténégrins, des Grecs, etc il n'avait
même pas songé qu'à côté des chrétiens
se trouvaient des musulmans, et non pas
seulement des musulmans d'origine otto-
mane, mais des Slaves convertis, des begs
de Bosnie, des Arnautes de races diverses,
d'autant plus profondément attachés au
mahométisme qu'ils lui devaient à la fois
la liberté, la propriété et le pouvoir. Il a
fallu les cruelles déceptions de l'Autriche
pour rappeler à l'Europe qu'on ne défai-
sait pas eu un jour, autour d'un tapis
vert et au moyen de quelques protocoles,
l'oeuvre de plusieurs siècles. Une seule
force aurait pu comprimer les élémens de
résistance qui allaient éclater sur tous les
points de la péninsule des Balkans. Si la
diplomatie européenne n'avait pas tra-
vaillé sans relâche, depuis plus de trois ans,
~détruire l'autorité centrale, il est proba-
Bïë que la Porte, dont l'intérêt incontes-
table est de se soumettre au traité de Ber-
lin et de sauver à ce prix ce qui reste de
l'empire, aurait tâché d'inspirer la rési-
gnation à ses sujets sacrifiés. Mais, après
l'insurrection de Bosnie et d'Herzégovine,
la mission des consuls, le Mémorandum
de Berlin, la guerre de Serbie, la Confé-
rence de Constantinople, la grande guerre
et le Congrès de Berlin, que reste-t-il de
puissance au Sultan ? L'assassinat de Me-
hemet-Ali nous l'a appris. Le gouverne-
ment turc tombe en dissolution, et, comme
il arrive toujours en pareille circonstance,
il se produit dans chaque province, par
une sorte de génération spontanée, des
pouvoirs locaux, violens, révolutionnai-
res, qui s'emparent de toutes les forces
de l'Etat, laissées sans direction, pour s'en
servir avec la brutalité du fanatisme et de
la révolte.
Le plus puissant, le mieux organisé, le
plus dangereux de ces pouvoirs locaux est
la fameuse Ligue albanaise qui oc-
cupe en ce moment toute l'Europe du
bruit de ses entreprises et qui tient en
échec l'Autriche, la Serbie, le Monténégro
et la Grèce. Les Albanais n'avaient pas
fait parler d'eux pendant la longue crise
qui à abouti au traité de Berlin ils avaient
assisté avec une sorte d'immobilité indif-
férente aux événemens de ces dernières
années. Il était pourtant difficile de croire
qu'une race aussi brave, la. plus belliqueuse
et la plus. ardente peut-être de l'empire
turc, la mieux douée pour l'attaque, la plus
opiniâtre dans la défense, garderait jus-
qu'au bout cette paisible attitude. Les
Albanais se souciaient peu du sort des
Bulgares il fallait qu'ils se sentissent
atteints directement pour se soulever.
C'est le traité de San-Stefano qui a pro-
voqué parmi eux les premiers mouve-
mens de révolte. Ce traité, on se le rap-
pelle, comprenait dans la grande Bulgarie
une partie considérable de la Macédoine,
cédait à la Serbie des territoires impor-
tans vers le sud et donnait au Montene-
gro de nombreux districts albanais. Il
était naturel que les Arnautes, qui lut-
tent depuis des siècles contre les Monté-
négrins, éprouvassent une vive émo-
tion' à la pensée de tomber entre
les mains de leurs plus mortels en-
nemis. Dès les premiers jours de mai,
de nombreuses réunions ont préparé la
formation d'une ligue de résistance. Ces
réunions décidèrent de s'opposer par la
force à l'occupation des villes et des mon-
tagnes albanaises, « dût-on même avoir
a à combattre les troupes du Sultan. »
Ainsi, dès l'origine, la Ligue prenait un
caractère résolument révolutionnaire,
se plaçait au-dessus de l'autorité du Sul-
tan, méconnaissait les ordres de la Porte
et inaugurait un véritable gouvernement
opposé à celui de Constantinople. Un ar-
ticle des statuts constitutifs défendait
même, en termes précis, aux autorités ot-
tomanes de « s'immiscer en aucune façon
') dans les affaires de la direction de la Li-
M gue », tandis qu'un autre articleprocla-
mait «que tous ceux qui contrecarreraient
M la Ligue seraient considérés comme
H non musulmans puisqu'ils contrevien-
B draient au Chériat. o EnSn, l'article 11
annonçait « que quiconque se rendrait
M coupable de trahison envers la Ligue
a ou d'autres manquemens serait d'abord
M cité devant tous, puis puni convena-
H blement, et que tous ses biens seraient
a confisqués.
Ces dispositions, qui indiquent le ca-
ractère de la .Ligue, ne sont pas restées
à l'état de lettre morte le meurtre
de Mebemet-AIi ne l'a que trop prouvé, j
Dès que les résolutions du Congrès ont i
été connues et que la Porte les a eu <
sanctionnées, il s'est produit en Albanie
une explosion révolutionnaire plus vio- 1
lente et mieux réglée que celle qui écla- ]
tait à la même heure en Bosnie. Menacés ·
à la fois par la marche de l'armée au- ]
trichienne, par les prétentions de la ¡
Serbie, du Monténégro et de la Grèce, les (
Albanais ont résolu de faire face à tous 1
leurs ennemis à la fois. Dans le premier ] ¡
moment, les plans les plus étranges, les
tentatives les plus extravagantes ont été ]
proposés. Il s'est même formé, dit-on, l
une compagnie de femmes turques qui est
allée prendre position près de Novi-Bazar.
UneKadema de Serajewos'estmise à la tête j
de ces amazones quipour laplupart portent
des habits d'homme et dont le mot d'or-
dre est « La lutte à la vie et à la mort )' »
Les difficultés que les Autrichiens ont
rencontrées en Bosnie et en Herzégo-
vine ont permis à la Ligue albanaise
de préparer de plus sérieux moyens
de résistance. Elle s'est organisée en
trois corps le premier, dont le siège
est à Prizrend, où se trouve aussi le
comité permanent des begs musulmans, a
pour mission d'assurer la défense du dis-
trict de Novi-Bazar; le second, qui a son
siège Janina, se propose d'arrêter les
Grecs s'ils cherchent à pénétrer en Epire
et en Thessalie; le troisième, qui a son
centre à Salonique et des ramifications
dans la Macédoine, s'est donné pour mis-
sion de fournir un contingent considérable
aux insurgés du Rhodope. Il paraît
qu'un certain nombre de bataillons ont
été également massés sur la frontière
serbe et que Podgoritza refuse absolu-
ment d'ouvrir ses portes aux Monténé-
grins. 11 est impossible de savoir quelles
sont au juste les forces de la Ligue. On a
mis ecLavant les chiffres les plus invrai-
semblables. Mais il suffit de 40 à 60,000
hommes bien résolus, pour faire de l'exé-
cution du traité de BeTlin une entreprise
presque impossible dans un pays de mon-
tagnes que l'hiver va rendre prochaine-
ment inaccessible.
C'est vers Novi-Bazar que la Ligue
porte son principal effort. Une véritable
armée albanaise occupe les défilés de l'é-
troit couloir situé entre la Serbie et le
Monténégro. Les troupes autrichiennes,
qui ont tant de peine à vaincre les bandes
bosniaques, iront-elles se buter contre le
terrible obstacle dressé devant elles? On
comprendrait de la part du gouvernement
de Vienne certaines hésitations. La saison
est bien avancée pour s'engager dans
une région dépourvue de routes, où
même en été il est si difficile de
faire manœuvrer une grande armée. En
marchant contre Novi-Bazar, l'Autriche
attirera d'ailleurs sur elle toutes les forces
de la Ligue albanaise et laissera le champ
Kbre à la Serbie et au Montenegro qui
n'attendent que ce momentpour se jeter sur
la proie queleuraassignée le Congrès.Elle
fera les affaires de ces petits peuples slaves
qui sont ses ennemis naturels et qui lui
0&t montré depuis son entrée en Bosnie
et en Herzégovine des dispositions si peu
favorables elle aura toute la peine et ils
recueilleront la plus grande partie du
profit. Est-ce donc là le dernier résultat
de la politique autrichienne, et le parti
militaire et de la cour n'a-t-il tant déliré
Obtenir un mandat européen en Orient
que pour permettre à la Serbie et au
Monténégro de satisfaire leurs ambitions?
Le Congrès n'avait pas prévu la Ligue
albanaise quand il a distribué avec une
si malencontreuse libéralité les terri-
toires albanais Il est à craindre que
la Grèce ne soit pas plus heureuse
que l'Autriche si elle essaie de s'empa-
rer par la force des frontières qu'on lui
a promises à Berlin. Les populations de
l'Epire et de la Thessalie sont singulière-
ment mélangées à côté des Grecs se trou-
vent des Turcs, desValaques, des Albanais
qui ne se laisseront pas facilement écra-
ser. La Roumanie même pourrait bien
être soumise à une épreuve de ce genre
lorsque, se sentant incapable de résister
plus longtemps aux demandes de la
Russie, elle abandonnera la Bessa-
rabie et tendra la main pour pren-
dre la compensation dérisoire qu'on
lui a donnée. La Dobrutscha est remplie de
musulmans farouches, de Tcherkesses, de
débris de bandes guerrières, et il ne
faudrait pas s'étonner outre mesure si cette
province insalubre devenait le foyer d'une
autre insurrection. Au lieu d'éteindre
l'incendie en Orient, le Congrès l'a dis- l
perse, de sorte que des étincelles
enrayantes brillent dans toutes les contrées
de la Turquie. M. de Bismarck a été bon i
prophète l'œuvre de la diplomatie est ]
sujette à de telles fluctuations, qu'on se 1
demande ~i elle pourra jamais s'en sauver. ]
Cn. GABRIEL. l
Nous détachons de notre courrier d'O-
rient les informations suivantes
Coa~M~Mto~, 9 M~K~e. Je prends
la plume pour vous écrire et ne sais par où
commencer ma lettre: le sol politique de
l'Orient est devenu si fécond en événemens
de tout genre que la tâche d'un correspon-
dant se complique par l'abondance même des
matières.
C'est dans ]a nuit du 6 au 7 que la Porte a
reçu la nouvelle de la mort violente de Me-
hemet-Ali Pacha. Les versions qu'on a don-
nées jusqu'ici sur cet événement tragique
sont si variées, que je préfère m'en tenir au
seul fait de l'assassinat plutôt que de vous
communiquer des détails inexacts ou peu
précis.
L'impression douloureuse produite par cet
événement a été telle que vous devez vous
l'imaginer les ministres du Sultan en ont été
stupéfaits, j'en ai vu qui ont versé des lar-
mss. Tristes destinées que celles de cet em-
pire qui, après avoir enduré tous les maux
de la guerre, se trouve condamné à lutter
contre ses propres sujets! L'histoire offre
peu d'exemples d'un Etat qui ait eu à souffrir
autant que la Turquie dans ces dernières an-
nées.
Disons ici que le choix de la Porte a été
malheureux, non que ce choix eût porté sur
un homme incapable, Mehemet-Ali était à
la hauteur de la mission qui lui était confiée,
seulement la Porte savait que la popula-
tion albanaise était vivement surexcitée elle
n'ignorait pas non p~us que Mehemet-Ali
L avait été envoyé à différentes reprises dans
ces contrées pour y réprimer le brigandage
et qu'il avait dû user quelquefois de séve-
rites peut-être excessives pour réussir dans
L sa. mission; elle savait également que la z~-
<~<~ existe dans ces pays comme en Corse,
et qu'en envoyant Mehemet-AU dans cette
province où il était peu aimé, elle l'exposait
à une mort presque certaine. Mais les minis-
!L tres du Sultan, assaillis par tant de difficul-
tés, embarrassés de tant de problèmes dont
ils cherchent vainement la solution, mar-
chent au hasard et sont menés par les évé-
nemens plutôt qu'ils ne les dirigent. L'Au-
triche avait demandé l'envoi d'un commis-
saire la Porte n'a pas hésité à désigner Mehe-
met-Ali, et, quoique ce dernier ait eu con-
science des dangers qu'il allait courir, il n'a.
pas voulu reculer devant le péril qui le me-
naçait n'était-il pas le vaillant soldat et
l'homme dévoué à son pays adoptif?
Dans les trois mois qui viennent de s'é-
couler, Meheme).-Ali a rempli deux missions
importantes la première, celle du Congres de
Berlin dont on connaît les résultats funestes
la seconde, celle dans laquelle il a péri. J'a-
jouterai à ces renseignemens que le comt&
Zichy, ambassadeur d'Autriehe-Hongrie à.
Constantinople, avait insisté auprès de la.
Porte pour que son choix tombât sur Mehe-
met-Ali aussi a-t-il ëté profondément attristé
en apprenant ce qui est arrivé.
Oa m'assure également qu'on a caché
jusqu'ici au Sultan Hamid la nouvelle de
cette mort, son médecin craignant les enets
qu'elle pourrait produire sur son esprit.
On a besoin d'user de grands ménage-
mens envers ce malheureux souverain qui
ne peut pas trouver un moment de repos. H.
se crée lui-même journellement des préoccu-
pations de toute nature; il voit partout des
conspirateurs et est entouré d'espions qui
viennent lui rendre compte de ce qu'ils ont
entendu dire et plus souvent de ce qu'il&
n'ont jamais su. Sur ces rapports de la police
secrète, des individus pour la plupart inno-
cens sont arrêtés toutes les nuits. Hamid
tremble au moindre bruit; on le voit porter
instinctivement fa main &urun revolver qu'il
a toujours dans la poche; il ne permet à per-
sonne de l'approcher, et ses plus fidèles ser-
viteurs ne sont pas exceptés de cette règle.
Cette situation est intolérable. Safvet le
comprend, mais que peut-il faire? Toutes les
nuits on le réveille pour recevoir Mahmoud-
Agha, le valet du Suttan. qui vient l'entrete-
nir de complots imaginaires en lui intimant
l'ordre de faire arrêter et expulser telles per-
sonnes soupçonnées par la valetaille du Pa-
lais. Pendant que Mahmoud-Agha est cbex
le grand-vizir, on voit arriver un autre mes-
sager qui apporte une seconde liste de pro-
scrits. et ainsi de suite. Je vous laisse à juger
si un tel régime peut durer et s'il n'est pas
aussi funeste pour celui qui l'exerce que pour
les personnes qui en sont les victimes. Cet.
état de choses tait le désespoir des ministres.
trop faibles pour réagir contre le mal, assez
forts pour le propager et le développer, puis-
qu'ils exécutent aveuglément les ordres du
souverain qui leur en voudra un jour de ne
l'avoir pas conseillé mieux qu'ils ne l'ont
fait.
En attendant, la ruine du pays se con-
somme, l'anarchie règne dans tout l'empire
elle est dans l'administration centrale, dans
1< s provinces qui s'insurgent contre l'autorité
du Sultan, dans les rangs de l'armée, dans la
magistrature, partout enfin. On sait où mène
un tel oubli des devoirs les plus élémentaires
qui incombent à un gouvernement, et une
seule chose m'étonne en tout cela, c'est qu'il
y ait des ministres en Turquie qui osent as-
sumer une si lourde responsabilité.
La seule nouvelle importante relative à I&
question grecque, c'estla Noteadresséed'Athè-
nes à la Porte, Note informant le ministre
des aH'aires étrangères de Turquie que si
dans un délai de cinq jours la Porte no se
prononce pas pour une rectification de fron-
tières, le gouvernf-ment du roi George s'a-
dressera à l'Europe pour obtenir l'exécution
de la décision du Congrès.
Ici, les Gi'f es croient très fermement à la
guerre; ils pensent que pfndant qu'on s'a"
dressera d'Athènes aux puissances pour ob-
tenir l'exécution des décisions prises à Ber-
lin, des bandes et mémo des troupes grec-
ques passeront la frontière, et que le gouver-
nement grec dira qu'il n'a pas pu les maîtri-
ser. Les Turcs, de leur côté, sont décidés à
la résistance. Le Sultan le veut. poussé parle
ministre de la guerre, le ministre de la marine,
et son beau-frère Mahmoud Pacha qui, quoi
qu'on en dise, a gardé indirectement quelque
influence au Palais. D'ailleurs, dans cette
question, Ali Pacha, président du Conseil
d'Etat, et Server, ministre de la justice, se
sont déclarés contre Satvet, le plus sage e,t
le plus pacifique des ministres actuels la
premier dans le fol espoir de le remplacer,
dit-on le second, pour obéir à la consigne
russe, s'il faut en croire le dire de quelques
uns.
Il est juste d'ajouter que l'opinion est favo-
rable à ces ministres et que le pauvre Safvet,
battu en brèche, ne saurait faire prf valoir les
idées de modération dont il est animé. Safvet
ne compte certes pas donner la Thessalie et
l'Epii e aux Grecs: ils ont l'appétit robuste, et.
le lendemain iisrevendiqueraient autre chose
mais il trouve que le refus absolu de toute
rectification est impolitique, et en cela il a
raison.
Les Arméniens sont très mécontens et des
Turcs (ceci existait anciennement) et des
Anglais qui ne sa pressent pas de leur don-
ner l'autonomie administrative dont ils ont
besoin pour obtenir ce remède souverain
qu'on ignorait ici avant que Nubar ne l'eut
indiqué à lord Beaconsfield la justice. Le
patriarche arménien s'adresse tous les joura
a sir A. Layard, ambassadeur d'Angleterre v
pour obtenir cette justice, et celui-ci lui ré-
pond invariablement & Mais attendez donc,
Monseigneur, que l'encre du traité de Berlin
ait s~ché. o Les Russes, qui sont bien informés
sur ce qui se passe, font aux Arméniens des
avances que ceux-ci refusent pour le mo-
ment, pendant qu'ils se préparent à répandre
de nouveaux pleurs pour arracher quelques
concessions à l'Europe, que cette situation
en Orient doit commencer à fatiguer énormé-
ment.
Thessalie e< 2~M'ë, &! o M~?K~'< La se-
maine dernière on était très ému à Janina.
voici à quel propos
Le cabinet d'Athènes avait donné à son
consul en cette ville des instructions secrètes
lui enjoignant de chercher à s'aboucher avec
les beys du pays, pour les rassurer sur leur
situation personnelle après l'annexion. Le
consul s'en est acquitté aussitôt mais les
beys, dont les sympathies pouc les Grecs ne
sont pas bien vives, se sont empressés d'en
informer le gouverneur, qui à son tour a con-
voqué tous les consuls pour leur faire part de
la chose et laisser à qui de droit la respon-
sabilité des actes pouvant résulter de l'agita-
tion que de tels agissemens ne manque-
JE!)Mi9SEPïmBRE
~78.
ON S'ABONNE'
rae d
Un an. Six inoft. Trois mote.
D~pattemeM. M fr.
Les tbcnmemens partent des i"
faMe, xua anMne< tw ee*<* r.
t~àftemexMf, XM* mmmé)t~. «
inttMxteM, appty to Cewte and C°, foreign newa-
papersoCQce, 17,Greshâmstreet,G.P.O.;
MM. meUzy, m~rteo et C% i.Finch tane CorahiU,
E. C., Lond
B?nMUe8, 4 t'0/)ï
bUothéques des <;ares d" che!nins de fer betfes.
t. ValparaMO (ChiU), chez M. OtestM L. Torcero.
JMjmL DES DEBATS
JEUN 19 SEPTEMBRE
.L im..
ON S'AJSOmi!
en Belgique, en ît&Ue.
dans le Luxembou"g, en Turqu!a,
M Smsse, en Syrie, en Roumanie et daM :)M
récences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
Xtandats-poste, soit internationaux, soit-fran6&îXt
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous ~es autres paya,
j~M renvoi d'cne valeur pay&Me ?< '!jh
Lea annonces sont recuM
tt!M MM. ~
<, place de ta Bourse,
'n M bureau dn «t
MMîÏQtJES M UTTËMîRES
PARtS
MERCREDÏ i8 SEPTEMBRE
Nous disions hier qu'il manquait à la
discussion qui vient de commencer dans
le Reichstag allemand la présence et l'in-
tervention de M. de Bismarck. Les der-
mères dépêches de la journée nous an-
nonçaient que cette omission avait déjà
été réparée. M. de Bismarck a pris la pa-
role et il a. prononcé un de ces discours
familiers où il excelle, et dont la saveur
particulière réveille l'attention émoussée
de notre vieille Europe. M. de Bismarck
n'est pas, en effet, un orateur ordinaire
on en a entendu de plus éloquens, mais
bien peu ont traité les questions les plus
graves avec une allure aussi dégagée, un
esprit plus libre et un langage plus mor-
dant. Il faut mê!er à tout cela un je ne
gais quoi particulier qui décèle l'homme
et qui n'appartient qu'à lui. Aujour-
d'hui surtout que M. de Bismarck
est placé hors de pair avec les
hommes d'Etat et les orateurs de son
pays, son humeur naturelle se donne
carrière, son esprit se montre en quelque
sorte en déshabillé, et il ne perd rien
pour cela de sa verve ni de sa vigueur.
On peut en juger en lisant la courte ha-
rangue qu'il a prononcée hier pour ré-
pondre au reproche qu'on lui 'avait fait
d'avoir « donné le biberon dans son ber-
ceau au géant du socialisme démagogi-
que qu'il veut enchaîner aujourd'hui. »
Ce n'est pas là le discours officiel que
cous entendrons sans doute plus tard.
M. de Bismarck se défend d'entrer dans
la discussion de la loi dès la première
lecture, comme nous disons en France. Il
n'admet probablement pas que le débat
puisse s'engager sur le principe même de
la loi, ou du moins qu'il puisse y prendre
part. C'est seulement lorsque le principe
aura été admis que le chancelier consen-
tira à discuter les détails. En attendant, il
s'e~t livré à une causerie instructive et
piquante sur les rapports qu'il a eus au-
trefois, non pas avec le socialisme, mais
avec certains socialistes.
Nous sommes convaincus, malgré les
dénégations de M. Bebel, que M.. de Bis-
marck n'a dit que la vérité. On nous per-
suaderait difficilement qu'un homme d'un
esprit aussi lucide ait jamais pu tomber
dans les utopies socialistes; mais qu'il ait
été curieux de savoir ce qu'étaient ces
systèmes, ces doctrines qui avaient pas-
sionné la France en 1848 et qui avaient
depuis émigré en Allemagne, rien n'est
plus naturel. Tout homme à l'intelligence
éveillée en aurait fait autant à sa place.
Il n'est même pas impossible que M. de
Bismarck se soit demandé un instant
s'il ne pourrait pas se servir utilement
des socialistes. Ses relations avec eux da-
tent d'une quinzaine d'années, c'est-à-dire
du jour où il est arrivé au pouvoir. M. de
Bismarck avait, on s'en souvient, pres-
que tout son pays contre lui. Le parti
libéral-national n'était pas alors ce qu'il
est devenu c'est à peine s'il exi-
stait. Le seul soutien du ministre était
dans le parti de la cour, et ii avait
contre lui le parti progressiste avec
toutes ses nuances et avec les ba-
taillons assez considérables dont il dis-
posait à cette époque. M. de Bismarck
s'est-il demandé si, en se servant habile-
ment des socialistes, il pourrait diminuer
l'influence des progressistes et les user
comme avec une lime avant de les écra-
ser par ses succès ultérieurs ? C'est vrai-
semblable. Nous avons parlé plus d'une
fois de l'aisance merveilleuse avec la-
quelle M. de Bismarck, suivant les néces-
sités du jour, prend son appui où il le
trouve et marche vers son but sans
montrer grand scrupule sur le choix
des moyens ou des instrumens. Un
homme qui a su décider le souverain
du royaume le plus féodal du monde à
faire alliance avec la révolution a bien
pu, pour son compte personnel, opérer
quelques incursions à la découverte dans
le domaine du socialisme. Le socia-
lisme n'était pas alors ce qu'il est mainte-
nant. Il n'était guère qu'une doctrine, inven-
tée ou importée par quelques gens d'esprit,
mais qui n'avait pas pénétré dans les
masses et ne les avait pas corrompues. On
conçoit donc très bien l'attitude sans mal-
veillance que M. de Bismarck avait prise à
son égard, et la curiosité qui l'a entraîné
vers quelques uns de ses chefs ou de ses
apôtres.
Le plus en vue était Lassalle, que tout
le monde connaissait déjà pour un homme
distingué, d'un caractère original, d'une
existence aventureuse et finalement tra-
gique, mais dont personne n'avait parlé,
au total, en meilleurs termes que M. de
Bismarck. Je voudrais bien, a dit le
chancelier, avoir à Varzin des voi-
sins de campagne aussi agréables.
Les voisins véritables de M. de Bismarck
ne trouveront sans doute pas que le trait
soit flatteur pour eux, mais c'est leur af-
faire. Il ressort du discours du chance-
lier que Lassalle était un homme très
intéressant et très attachant de sa
personne, pas du tout républicain, fon-
cièrement dévoué & l'idée de l'unité alle-
mande, ce qui était, a dit M. de Bis-
marck, un trait commun entre lui et moi,
–admettant fort bien la monarchie, mais
très indifférent à la question de savoir
81,1e développement de ses principes amè-
nerait « la dynastie des Hohenzollern
ou la dynastie des Lassalle. M. de Bis-
marck, au contraire, a toujours atta-
ché une certaine importance à cette ques-
tion, et l'on peut croire que, dès cette
époque, il a distingué le principe révolu-
tionnaire qui était caché dans le so-
cialisme. Il n'y a pas trouvé, en revan-
che, une force assez grande pour qu'il
pût s'en aider dans l'oeuvre qu'il
avait entreprise, ni, dès lors, assez in-
quiétante pour qu'il dût s'en préoccuper
beaucoup. Ses rapports avec le socia-
lisme n'ont été au début, qu'une
velléité qui n'a pas eu de suite.
Plus tard, le socialisme a sans doute
apporté son contingent à l'armée du
Kulturkampf, et, cette fois, M. de Bis-
mark a peut-être manqué de vigilance.
Dévoué à d'autres intérêts, il n'a pas
aperçu la marche que la doctrine de Las-
salle avait faite, en se dénaturant par la
propagande. Les derniers événemens ont
rendu manifeste un péril que nul homme
de bonne foi ne saurait méconnaître.
Le remède proposé par M. de Bismarck
sera-t-il efficace? C'est une autre ques-
tion, et nous ne la discuterons pas au-
jourd'hui. Nous laissons ce soin à la
commission de 21 membres à laquelle
le projet a été renvoyé. Nous en restons
pour le moment au discours de M. de
Bismarck, un des plus curieux qu'il ait
prononcés un de ceux qui contien-
nent les révélations les plus précieuses
sur la hardiesse de son esprit et sur
son manque absolu de préjugés, un de
ceux enfin où le caractère de l'homme
se révèle avec le plus de franchise.
C'est précisément cet air de fran-
chise, cet accent naturel, cette verve
caustique mais de bon aloi, qui nous
font absolument croire à la vérité du
fond; car, si l'on a pu faire souvent de
justes reproches à M. de Bismarck, ce n'a
jamais été le reproche d'hypocrisie. Dès
ses débuts, il se jugeait trop au-dessus
du commun des mortels pour daigner leur
rien cacher de ses opinions ou de ses ac-
tes, et il est à croire que les événemens
qui se sont succédé depuis n'ont pas di-
minué sa confiance en lui-même, ni exa-
géré sa modestie.
BOURSE DE PAMS
Ct3tMre le 17 le t8 MMxxe B~ttte
a eo
Comptant. 76 3! 76~
Fin cour. 76~1/2 7632t/2 S..
s$/o
Amortissable.
Comptant. 80 3!! M25.10.
Fin cour. 80 35 8025.10.
Comptantl072S.~t0725.~ P .< ,d
tt 0/~
ComptantH285.tt280. S.
Fin cour.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. il3fr.071/2,05.
Italien. '73fr.40.45, 35.
5 0/Oturc. 12fr.85,90.
Florins (or). 625/8,7/8.
Hongrois 6 0/0. 735/8,t3/i6.
Egyptiennes 60/0.. 288 t'r. <2, 289 fr. 37, 288 fr.
Russe. 841/2,9/16.
TéMgMpMe p~tvée
(SMTioa t
On n'a pas encore entamé ni même proposé de
négociations concernant la prétendue coopéra-
tion de l'Autriche-Hongrie avec la Serbie et le
Monténégro.
Raguse, le 17 septembre.
La bataille du 14. prés de Goritza~ a duré qua-
tre heures. Le général Nagy, après avoir fait ré-
parer la rou'te, s'est retiré vers Trébigne. La
4' compagnie envoyée pour couvrir la. retraite
de l'aile droite a été attaquée par les insurgés.
Cette compagnie, dans l'ardeur du combat,
n'ayant pas entendu l'ordre de se retirer, a
éprouvé des pertes considérables: environ 80 Au-
trichiens ont été blessés. Le capitaine Sandner et
le lieutenant Marx ont été tués; le lieutenant
Kazda. a été grièvement blessé; l'adjudant géné-
ral Nagy et le lieutenant en premier Schwaiger
ontdi~paru.
Bucharest, le 17 septembre, soir.
L'ordre d'occuper la Bessarabie n'est pas at-
tendu avant la rentrée des Chambres.
Plusieurs musulmans qui avaient quitté les
villes bulgares du littoral du Danube sont reve-
nus et ont été remis avec empressement en pos-
session de leurs biens.
L'anniversaire de la prise par les Roumains
de la redoute de Grivitza a été célébré dans toute
la Roumanie par des cérémonies religieuses et
pardesbanquets.
A la résidence du prince, la fête du 10 septem-
bre a été célébré d'une manière touchante. Après
l'office, le prince et la princesse sont venus par-
tager famiUërement le repas des officiers et des
soldats du bataillon de chasseurs qui est en gar-
nison à Sinaia.
Constantinople, le 18 septembre.
Aujourd'hui, dans un conseil extraordinaire.
les ministres ont discuté la question de la Bosnie
qui commence à prendre une meilleure tournure.
On espère arriver a conclure un arrangement a l'a-
miable sur la base du dernier projet du comte
Andrassy.
Les commissaires turcs pour ta Rouméhe sont
nommés, ainsi que ceux qui doivent faire partie
des commissions de délimitation en Europe et
en Asie. Ils partiront incessamment.
Aujourd'hui le Sultan a visité )e séraskiérat.
Ghazi-Osman Pacha était à ses côtés dans 'sa
voiture.
Le Sultan recevra prochainement Musurus
Pacha.
Le projet anglais pour les réformes à introduire
en Asie a été accepté.
L'évacuation des troupes russes se fait avec
activité. Plusieurs navires sont partis aujour-
d'hui.
On croit que le quartier général russe sera trans-
féré à Andrmopte vers la fin de la semaine.
Le général Totleben ira à Livadia à la fin de la
semaine.
Constantinople, le )8 septembre.
Les opérations électorales.pour la nomination
nouveau patriarche grec sont commen-
Albanais se concentrent on grand nombre
d'un nouveau patriarche grec sont commen-
cées.
Les Albanais se concentrent on grand nombre
aUscup.
Constantinople, le 18 septembre.
Le gouvernement turc a désigné Assim Pacha
comme commissaire pour la délimitation de la
Roumélie orientale.
Saint-Pétersbourg, le 18 septembre.
Le prince de Monténégro a adressé ici de vives
plaintes au sujet du retard gué met la Turquie
a remettre Podgoritza en priant le czar d'inter-
venir pour hâter de la part des Turcs l'exécu-
tion du traité de Berlin. Le prince Nikita accuse
Hussein Pacha de vouloir livrer Podgoritza aux
insurgés albanais.
A la suite de cette démarche, le gouvernement
russe a fait des représentations à Constantino-
ple et a chargé ses représentans auprès des puis-
sances d'agir pour presser le départ des mem-
bres de la commission pour la délimitation du
Monténégro.
Londres, le 18 septembre.
On tcit~graphie de Berlin au Jtfo~MM~ .P
bassadeur d'Autriche à Londres et que le comte
Karolyi doit lui succéder dans ce poste au mois
de novembre.
Le /S~M:~
la Serbie pour la pacification de la Bosnie, mais
que l'Autriche a décliné cette offre.
Le .D
< Vienne, le 17.–Le comte Schouvaloff a quitté
Vienne presque soudainement. Il n'y a guère de
doute qu'il n'ait trouvé le comte Andrassy peu
disposé à écouter ses propositions.
La marche contre Bihacz a été reprise avec
des forces très considérables. »
Constantinople, le 17.–Les bruits d'après les-
quels la Porte a excité le fanatisme musulman
sur la frontière de Grèce sont complétement
faux. ))
Le ~MKM publie les nouvelles suivantes
taient traîtreusement conduits à leur égard. »
< Constantinople, le 16. Le général Totleben
ira voir le czar a Livadia à la un de cette semaine
ou au commencement de la semaine prochaine,
c'est-à-dire lorsque San-Stefano sera complète-
ment évacué. D
Londres, le 18 septembre.
D'après un télégramme de Therapia. de la ~a~
~&K claré publiquement que la Russie maintiendrait
100.UOU hommes en Bulgarie et 43,000 en Rou-
mélie, contrairement aux stipulations du traité
de Berlin.
Vienne, le 18 septembre.
La nouvelle d'après laquetle le comte Schou-
vaioff aurait présenté au comte Andrassy des
propositions qui auraient été repoussées par ce
dernier est dénuée de tout fondement.
Le comte SchouvatoH' est venu à Vienne pour
des motifs personnels il n'était chargé d'aucune
mission ofncielle.
Rome, le 18 septembre.
Une lettre de M. Aurelio SatR, l'ancien trium-
vir, blâme l'agitation de i'/iMM M'Ma!~a: comme
inopportune et engage les patriotes italiens à at-
tendre une meilleure occasion.
New-York, le n septembre, soir.
A 'Worcester, les amis du général Butler s'é-
tant emparés ce matin de bonne heure de la
salle où la Convention démocratique devait s'as-
sembler, le Comité démocratique a déclaré que la
Convention s'ajournait au 25 de ce mois.
Les partisans du générai Butler ont organisé
une Convention et nommé le général Butler gou-
verneur de l'Etat de Massachussets.
Romans, le 18 septembre, 6 h. soir.
M. Gambetta. ayant à ses côtés M. Madier de
Montjau, et entouré des sénateurs et députés de
la région, vient de prononcer devant l0,uoo au-
diteurs un grand d)scours dans lequel il a justi-
fié la conduite et la méthode suivies par les ré-
publicains. L'orateur a abordé ensuite l'examen
des questions relatives à la politique intérieure,
qui doivent être résolues à bref délai.
Nous avons parlé de la lettre que M. Louis
Blanc a écrite à M. le garde dea sceaux pour
protester contre la dissolution du Congrès ou-
vrier de Grenelle et contre l'arrestation de
quelques uns de ses membres.
Le ~Z
comme il suit
MINISTÈRE Cozes (Charonte-Infér'),
DE i.& jcsTtcE i le 13 septembre !878.
Cabinet
du
président du conseil
garde des sceaux.
a Monsieur le député,
x Vous m'Avez adressé, pour vous- môme et
au nom de plusieurs de vos co! lègue s, une
lettre par laquelle vous protestez contre les
mesures que l'autorité a prises dans ia soirée
du 9 de ce mois. Vous croyez y voir une vio-
lation des lois et une atteinte à des droits
que vous avez mission de défendre.
I~ous croyons, au contraire, avoir scrupu-
leusement observé les lois et avoir accompli
notre devoir en les faisant exécuter.
Il ne me serait pasdifncilode le prouver;
mais vous trouveriez, comme moi, peu conve-
nable d'entamer une semblable discussion au
moment où les tribunaux sont saisis de cette
affaire le ministre de la justice serait inévi-
tablement accusé d'avoir voulu porter atteinte
à l'indépendance de leur opinion.
)) Agréez, monsieur le député, l'assurance
de ma considération la plus distinguée.
s DUFAURE." n
Dans une des dernières séances du Con-
grès, M. de Bismarck, exprimant avec sa
franchise ordinaire son opinion sur l'effi-
cacité du traité de Berlin, disait « Je ne
? crois pas qu'on puisse trouver de for-
B mule qui garantisse d'une manière ab-
H solue l'Europe contre ~e retour des faits
M qui l'ont émue, et, si les puissances
') s'engageaient solidairement à user a.u
a besoin de la force, elles risqueraient de
? provoquer entre elles de graves dissen-
M timens. Le Congrès ne peut faire qu'une
a œuvre humaine, sujette, comme toutes,
a aux tluctuations des événemens. H Mais,
parmi les œuvres humaines, il n'en est
point qui ait été plus rapidement sujette
que le traité de Berlin à ces fluctuations
des événemens avec lesquelles, suivant
M. de Bismarck, il faut toujours compter.
A peine les plénipotentiaires s'étaient-ils
séparés au bruit des discours de lord
Beacons&eld proclamant la paix assurée
pour toujours et célébrant avec enthou-
siasme l'ère nouvelle qui se levait sur le
mQnde, que l'exécution des décisions des
puissances se heurtait de toutes parts
à de sanglans obstacles. Le Congrès de
Berlin avait commis la même faute que la
Conférence de Constantinople il avait
oublié qu'il y avait des Turcs en Turquie;
il n'y avait vu que des Bulgares, des Serbes,
des Monténégrins, des Grecs, etc il n'avait
même pas songé qu'à côté des chrétiens
se trouvaient des musulmans, et non pas
seulement des musulmans d'origine otto-
mane, mais des Slaves convertis, des begs
de Bosnie, des Arnautes de races diverses,
d'autant plus profondément attachés au
mahométisme qu'ils lui devaient à la fois
la liberté, la propriété et le pouvoir. Il a
fallu les cruelles déceptions de l'Autriche
pour rappeler à l'Europe qu'on ne défai-
sait pas eu un jour, autour d'un tapis
vert et au moyen de quelques protocoles,
l'oeuvre de plusieurs siècles. Une seule
force aurait pu comprimer les élémens de
résistance qui allaient éclater sur tous les
points de la péninsule des Balkans. Si la
diplomatie européenne n'avait pas tra-
vaillé sans relâche, depuis plus de trois ans,
~détruire l'autorité centrale, il est proba-
Bïë que la Porte, dont l'intérêt incontes-
table est de se soumettre au traité de Ber-
lin et de sauver à ce prix ce qui reste de
l'empire, aurait tâché d'inspirer la rési-
gnation à ses sujets sacrifiés. Mais, après
l'insurrection de Bosnie et d'Herzégovine,
la mission des consuls, le Mémorandum
de Berlin, la guerre de Serbie, la Confé-
rence de Constantinople, la grande guerre
et le Congrès de Berlin, que reste-t-il de
puissance au Sultan ? L'assassinat de Me-
hemet-Ali nous l'a appris. Le gouverne-
ment turc tombe en dissolution, et, comme
il arrive toujours en pareille circonstance,
il se produit dans chaque province, par
une sorte de génération spontanée, des
pouvoirs locaux, violens, révolutionnai-
res, qui s'emparent de toutes les forces
de l'Etat, laissées sans direction, pour s'en
servir avec la brutalité du fanatisme et de
la révolte.
Le plus puissant, le mieux organisé, le
plus dangereux de ces pouvoirs locaux est
la fameuse Ligue albanaise qui oc-
cupe en ce moment toute l'Europe du
bruit de ses entreprises et qui tient en
échec l'Autriche, la Serbie, le Monténégro
et la Grèce. Les Albanais n'avaient pas
fait parler d'eux pendant la longue crise
qui à abouti au traité de Berlin ils avaient
assisté avec une sorte d'immobilité indif-
férente aux événemens de ces dernières
années. Il était pourtant difficile de croire
qu'une race aussi brave, la. plus belliqueuse
et la plus. ardente peut-être de l'empire
turc, la mieux douée pour l'attaque, la plus
opiniâtre dans la défense, garderait jus-
qu'au bout cette paisible attitude. Les
Albanais se souciaient peu du sort des
Bulgares il fallait qu'ils se sentissent
atteints directement pour se soulever.
C'est le traité de San-Stefano qui a pro-
voqué parmi eux les premiers mouve-
mens de révolte. Ce traité, on se le rap-
pelle, comprenait dans la grande Bulgarie
une partie considérable de la Macédoine,
cédait à la Serbie des territoires impor-
tans vers le sud et donnait au Montene-
gro de nombreux districts albanais. Il
était naturel que les Arnautes, qui lut-
tent depuis des siècles contre les Monté-
négrins, éprouvassent une vive émo-
tion' à la pensée de tomber entre
les mains de leurs plus mortels en-
nemis. Dès les premiers jours de mai,
de nombreuses réunions ont préparé la
formation d'une ligue de résistance. Ces
réunions décidèrent de s'opposer par la
force à l'occupation des villes et des mon-
tagnes albanaises, « dût-on même avoir
a à combattre les troupes du Sultan. »
Ainsi, dès l'origine, la Ligue prenait un
caractère résolument révolutionnaire,
se plaçait au-dessus de l'autorité du Sul-
tan, méconnaissait les ordres de la Porte
et inaugurait un véritable gouvernement
opposé à celui de Constantinople. Un ar-
ticle des statuts constitutifs défendait
même, en termes précis, aux autorités ot-
tomanes de « s'immiscer en aucune façon
') dans les affaires de la direction de la Li-
M gue », tandis qu'un autre articleprocla-
mait «que tous ceux qui contrecarreraient
M la Ligue seraient considérés comme
H non musulmans puisqu'ils contrevien-
B draient au Chériat. o EnSn, l'article 11
annonçait « que quiconque se rendrait
M coupable de trahison envers la Ligue
a ou d'autres manquemens serait d'abord
M cité devant tous, puis puni convena-
H blement, et que tous ses biens seraient
a confisqués.
Ces dispositions, qui indiquent le ca-
ractère de la .Ligue, ne sont pas restées
à l'état de lettre morte le meurtre
de Mebemet-AIi ne l'a que trop prouvé, j
Dès que les résolutions du Congrès ont i
été connues et que la Porte les a eu <
sanctionnées, il s'est produit en Albanie
une explosion révolutionnaire plus vio- 1
lente et mieux réglée que celle qui écla- ]
tait à la même heure en Bosnie. Menacés ·
à la fois par la marche de l'armée au- ]
trichienne, par les prétentions de la ¡
Serbie, du Monténégro et de la Grèce, les (
Albanais ont résolu de faire face à tous 1
leurs ennemis à la fois. Dans le premier ] ¡
moment, les plans les plus étranges, les
tentatives les plus extravagantes ont été ]
proposés. Il s'est même formé, dit-on, l
une compagnie de femmes turques qui est
allée prendre position près de Novi-Bazar.
UneKadema de Serajewos'estmise à la tête j
de ces amazones quipour laplupart portent
des habits d'homme et dont le mot d'or-
dre est « La lutte à la vie et à la mort )' »
Les difficultés que les Autrichiens ont
rencontrées en Bosnie et en Herzégo-
vine ont permis à la Ligue albanaise
de préparer de plus sérieux moyens
de résistance. Elle s'est organisée en
trois corps le premier, dont le siège
est à Prizrend, où se trouve aussi le
comité permanent des begs musulmans, a
pour mission d'assurer la défense du dis-
trict de Novi-Bazar; le second, qui a son
siège Janina, se propose d'arrêter les
Grecs s'ils cherchent à pénétrer en Epire
et en Thessalie; le troisième, qui a son
centre à Salonique et des ramifications
dans la Macédoine, s'est donné pour mis-
sion de fournir un contingent considérable
aux insurgés du Rhodope. Il paraît
qu'un certain nombre de bataillons ont
été également massés sur la frontière
serbe et que Podgoritza refuse absolu-
ment d'ouvrir ses portes aux Monténé-
grins. 11 est impossible de savoir quelles
sont au juste les forces de la Ligue. On a
mis ecLavant les chiffres les plus invrai-
semblables. Mais il suffit de 40 à 60,000
hommes bien résolus, pour faire de l'exé-
cution du traité de BeTlin une entreprise
presque impossible dans un pays de mon-
tagnes que l'hiver va rendre prochaine-
ment inaccessible.
C'est vers Novi-Bazar que la Ligue
porte son principal effort. Une véritable
armée albanaise occupe les défilés de l'é-
troit couloir situé entre la Serbie et le
Monténégro. Les troupes autrichiennes,
qui ont tant de peine à vaincre les bandes
bosniaques, iront-elles se buter contre le
terrible obstacle dressé devant elles? On
comprendrait de la part du gouvernement
de Vienne certaines hésitations. La saison
est bien avancée pour s'engager dans
une région dépourvue de routes, où
même en été il est si difficile de
faire manœuvrer une grande armée. En
marchant contre Novi-Bazar, l'Autriche
attirera d'ailleurs sur elle toutes les forces
de la Ligue albanaise et laissera le champ
Kbre à la Serbie et au Montenegro qui
n'attendent que ce momentpour se jeter sur
la proie queleuraassignée le Congrès.Elle
fera les affaires de ces petits peuples slaves
qui sont ses ennemis naturels et qui lui
0&t montré depuis son entrée en Bosnie
et en Herzégovine des dispositions si peu
favorables elle aura toute la peine et ils
recueilleront la plus grande partie du
profit. Est-ce donc là le dernier résultat
de la politique autrichienne, et le parti
militaire et de la cour n'a-t-il tant déliré
Obtenir un mandat européen en Orient
que pour permettre à la Serbie et au
Monténégro de satisfaire leurs ambitions?
Le Congrès n'avait pas prévu la Ligue
albanaise quand il a distribué avec une
si malencontreuse libéralité les terri-
toires albanais Il est à craindre que
la Grèce ne soit pas plus heureuse
que l'Autriche si elle essaie de s'empa-
rer par la force des frontières qu'on lui
a promises à Berlin. Les populations de
l'Epire et de la Thessalie sont singulière-
ment mélangées à côté des Grecs se trou-
vent des Turcs, desValaques, des Albanais
qui ne se laisseront pas facilement écra-
ser. La Roumanie même pourrait bien
être soumise à une épreuve de ce genre
lorsque, se sentant incapable de résister
plus longtemps aux demandes de la
Russie, elle abandonnera la Bessa-
rabie et tendra la main pour pren-
dre la compensation dérisoire qu'on
lui a donnée. La Dobrutscha est remplie de
musulmans farouches, de Tcherkesses, de
débris de bandes guerrières, et il ne
faudrait pas s'étonner outre mesure si cette
province insalubre devenait le foyer d'une
autre insurrection. Au lieu d'éteindre
l'incendie en Orient, le Congrès l'a dis- l
perse, de sorte que des étincelles
enrayantes brillent dans toutes les contrées
de la Turquie. M. de Bismarck a été bon i
prophète l'œuvre de la diplomatie est ]
sujette à de telles fluctuations, qu'on se 1
demande ~i elle pourra jamais s'en sauver. ]
Cn. GABRIEL. l
Nous détachons de notre courrier d'O-
rient les informations suivantes
Coa~M~Mto~, 9 M~K~e. Je prends
la plume pour vous écrire et ne sais par où
commencer ma lettre: le sol politique de
l'Orient est devenu si fécond en événemens
de tout genre que la tâche d'un correspon-
dant se complique par l'abondance même des
matières.
C'est dans ]a nuit du 6 au 7 que la Porte a
reçu la nouvelle de la mort violente de Me-
hemet-Ali Pacha. Les versions qu'on a don-
nées jusqu'ici sur cet événement tragique
sont si variées, que je préfère m'en tenir au
seul fait de l'assassinat plutôt que de vous
communiquer des détails inexacts ou peu
précis.
L'impression douloureuse produite par cet
événement a été telle que vous devez vous
l'imaginer les ministres du Sultan en ont été
stupéfaits, j'en ai vu qui ont versé des lar-
mss. Tristes destinées que celles de cet em-
pire qui, après avoir enduré tous les maux
de la guerre, se trouve condamné à lutter
contre ses propres sujets! L'histoire offre
peu d'exemples d'un Etat qui ait eu à souffrir
autant que la Turquie dans ces dernières an-
nées.
Disons ici que le choix de la Porte a été
malheureux, non que ce choix eût porté sur
un homme incapable, Mehemet-Ali était à
la hauteur de la mission qui lui était confiée,
seulement la Porte savait que la popula-
tion albanaise était vivement surexcitée elle
n'ignorait pas non p~us que Mehemet-Ali
L avait été envoyé à différentes reprises dans
ces contrées pour y réprimer le brigandage
et qu'il avait dû user quelquefois de séve-
rites peut-être excessives pour réussir dans
L sa. mission; elle savait également que la z~-
<~<~ existe dans ces pays comme en Corse,
et qu'en envoyant Mehemet-AU dans cette
province où il était peu aimé, elle l'exposait
à une mort presque certaine. Mais les minis-
!L tres du Sultan, assaillis par tant de difficul-
tés, embarrassés de tant de problèmes dont
ils cherchent vainement la solution, mar-
chent au hasard et sont menés par les évé-
nemens plutôt qu'ils ne les dirigent. L'Au-
triche avait demandé l'envoi d'un commis-
saire la Porte n'a pas hésité à désigner Mehe-
met-Ali, et, quoique ce dernier ait eu con-
science des dangers qu'il allait courir, il n'a.
pas voulu reculer devant le péril qui le me-
naçait n'était-il pas le vaillant soldat et
l'homme dévoué à son pays adoptif?
Dans les trois mois qui viennent de s'é-
couler, Meheme).-Ali a rempli deux missions
importantes la première, celle du Congres de
Berlin dont on connaît les résultats funestes
la seconde, celle dans laquelle il a péri. J'a-
jouterai à ces renseignemens que le comt&
Zichy, ambassadeur d'Autriehe-Hongrie à.
Constantinople, avait insisté auprès de la.
Porte pour que son choix tombât sur Mehe-
met-Ali aussi a-t-il ëté profondément attristé
en apprenant ce qui est arrivé.
Oa m'assure également qu'on a caché
jusqu'ici au Sultan Hamid la nouvelle de
cette mort, son médecin craignant les enets
qu'elle pourrait produire sur son esprit.
On a besoin d'user de grands ménage-
mens envers ce malheureux souverain qui
ne peut pas trouver un moment de repos. H.
se crée lui-même journellement des préoccu-
pations de toute nature; il voit partout des
conspirateurs et est entouré d'espions qui
viennent lui rendre compte de ce qu'ils ont
entendu dire et plus souvent de ce qu'il&
n'ont jamais su. Sur ces rapports de la police
secrète, des individus pour la plupart inno-
cens sont arrêtés toutes les nuits. Hamid
tremble au moindre bruit; on le voit porter
instinctivement fa main &urun revolver qu'il
a toujours dans la poche; il ne permet à per-
sonne de l'approcher, et ses plus fidèles ser-
viteurs ne sont pas exceptés de cette règle.
Cette situation est intolérable. Safvet le
comprend, mais que peut-il faire? Toutes les
nuits on le réveille pour recevoir Mahmoud-
Agha, le valet du Suttan. qui vient l'entrete-
nir de complots imaginaires en lui intimant
l'ordre de faire arrêter et expulser telles per-
sonnes soupçonnées par la valetaille du Pa-
lais. Pendant que Mahmoud-Agha est cbex
le grand-vizir, on voit arriver un autre mes-
sager qui apporte une seconde liste de pro-
scrits. et ainsi de suite. Je vous laisse à juger
si un tel régime peut durer et s'il n'est pas
aussi funeste pour celui qui l'exerce que pour
les personnes qui en sont les victimes. Cet.
état de choses tait le désespoir des ministres.
trop faibles pour réagir contre le mal, assez
forts pour le propager et le développer, puis-
qu'ils exécutent aveuglément les ordres du
souverain qui leur en voudra un jour de ne
l'avoir pas conseillé mieux qu'ils ne l'ont
fait.
En attendant, la ruine du pays se con-
somme, l'anarchie règne dans tout l'empire
elle est dans l'administration centrale, dans
1< s provinces qui s'insurgent contre l'autorité
du Sultan, dans les rangs de l'armée, dans la
magistrature, partout enfin. On sait où mène
un tel oubli des devoirs les plus élémentaires
qui incombent à un gouvernement, et une
seule chose m'étonne en tout cela, c'est qu'il
y ait des ministres en Turquie qui osent as-
sumer une si lourde responsabilité.
La seule nouvelle importante relative à I&
question grecque, c'estla Noteadresséed'Athè-
nes à la Porte, Note informant le ministre
des aH'aires étrangères de Turquie que si
dans un délai de cinq jours la Porte no se
prononce pas pour une rectification de fron-
tières, le gouvernf-ment du roi George s'a-
dressera à l'Europe pour obtenir l'exécution
de la décision du Congrès.
Ici, les Gi'f es croient très fermement à la
guerre; ils pensent que pfndant qu'on s'a"
dressera d'Athènes aux puissances pour ob-
tenir l'exécution des décisions prises à Ber-
lin, des bandes et mémo des troupes grec-
ques passeront la frontière, et que le gouver-
nement grec dira qu'il n'a pas pu les maîtri-
ser. Les Turcs, de leur côté, sont décidés à
la résistance. Le Sultan le veut. poussé parle
ministre de la guerre, le ministre de la marine,
et son beau-frère Mahmoud Pacha qui, quoi
qu'on en dise, a gardé indirectement quelque
influence au Palais. D'ailleurs, dans cette
question, Ali Pacha, président du Conseil
d'Etat, et Server, ministre de la justice, se
sont déclarés contre Satvet, le plus sage e,t
le plus pacifique des ministres actuels la
premier dans le fol espoir de le remplacer,
dit-on le second, pour obéir à la consigne
russe, s'il faut en croire le dire de quelques
uns.
Il est juste d'ajouter que l'opinion est favo-
rable à ces ministres et que le pauvre Safvet,
battu en brèche, ne saurait faire prf valoir les
idées de modération dont il est animé. Safvet
ne compte certes pas donner la Thessalie et
l'Epii e aux Grecs: ils ont l'appétit robuste, et.
le lendemain iisrevendiqueraient autre chose
mais il trouve que le refus absolu de toute
rectification est impolitique, et en cela il a
raison.
Les Arméniens sont très mécontens et des
Turcs (ceci existait anciennement) et des
Anglais qui ne sa pressent pas de leur don-
ner l'autonomie administrative dont ils ont
besoin pour obtenir ce remède souverain
qu'on ignorait ici avant que Nubar ne l'eut
indiqué à lord Beaconsfield la justice. Le
patriarche arménien s'adresse tous les joura
a sir A. Layard, ambassadeur d'Angleterre v
pour obtenir cette justice, et celui-ci lui ré-
pond invariablement & Mais attendez donc,
Monseigneur, que l'encre du traité de Berlin
ait s~ché. o Les Russes, qui sont bien informés
sur ce qui se passe, font aux Arméniens des
avances que ceux-ci refusent pour le mo-
ment, pendant qu'ils se préparent à répandre
de nouveaux pleurs pour arracher quelques
concessions à l'Europe, que cette situation
en Orient doit commencer à fatiguer énormé-
ment.
Thessalie e< 2~M'ë, &! o M~?K~'< La se-
maine dernière on était très ému à Janina.
voici à quel propos
Le cabinet d'Athènes avait donné à son
consul en cette ville des instructions secrètes
lui enjoignant de chercher à s'aboucher avec
les beys du pays, pour les rassurer sur leur
situation personnelle après l'annexion. Le
consul s'en est acquitté aussitôt mais les
beys, dont les sympathies pouc les Grecs ne
sont pas bien vives, se sont empressés d'en
informer le gouverneur, qui à son tour a con-
voqué tous les consuls pour leur faire part de
la chose et laisser à qui de droit la respon-
sabilité des actes pouvant résulter de l'agita-
tion que de tels agissemens ne manque-
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