Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-11
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Description : 11 août 1878 11 août 1878
Description : 1878/08/11. 1878/08/11.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
MMAMHE ti A~T
ON S'ABONNE
me des Prëtres-Samt-Gerinaih-rAjiixerrois, H.
.P'Rtt~ BE B.'AB~K!!ïEaaEMT':
Un an.' Six mois. TrcismoM.
DépMtemens. 80 fr. 40 fr. ?.0 ft.
t'aris. 7ïtr. 36 tr.
Les aboBnemens partent des t" chaque nicis.
fm~e,
.
:B JLemnewspatpers omce, n, Gresham street, &. P.u.;
N NS. B9eutzy, m~ttea et G', t,Finch iMeGomhiU.
E. C. L ndo&. M~B. VF.-BB. BmKh et Sem,
A. BruTeUea, & l'O/~M ë< ~wM~M. 46, rtK de !a
M&eeieme, dans les Mosqoes et dans les M-
M;othôqne6 des &'ares de chemins dé ?e? be!ses.
A V&tpM-aiso~Chiii), chez M.OrestesY,. Tomeïo.
DIMANCHE M AM!T..
~m
ON.S'ABOMM
.en Belgique, en Itaue,
dans te Luxembourg, en Turquie,
pences Au Maroc et de ta Tunisif
~n Chine et an Japon,
~c. moyen d'une valeur payable à Paris on d<~
~.Moats-poste, soit internationaux, soit {raRaBAHemagne, en Autriche, en Russie.
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de poste)!;
et dans tous les autres pays,
W t'eByoi d'une Tateur pa.yMie & PHt<<
Les annonces sont recnee
-
<, place de taTSoDjs~,
ttMbureaadu~OT~M~A~
)~a!do~B.ttomou?a etïe&~é~ï. par fM~ctioa.
POUTtQtJES ET L!TTERA!RES
PAMS
SAMTEM 10 AOUT
Les journaux de la droite monarchiste
et bonapartiste continuent à se plaindre
amèrement que la république ne soit pas
~assez ouverte pour contenir à l'aise
tous les partis réactionnaires. « Elle
M se ferme, elle est fermée, s'écrie
j'0~< murée, verrouillée, cadenassée
"comme une châtelaine du moyen-âge,
a et eUe a soin de nous annoncer cHe-
même qu'elle s'est pourvue d'une
ceinture de sûreté contre toutes les
coquetteries réactionnaires. H C'est
ainsi qu'on s'exprime dans le parti des
gens de goût qui n'ont pas assez de dé-
dain pour la grossièreté républicaine! La
république est, en effet, une personne
bien imprudente de refuser de se laisser
sauver par les hommes qui lui ont rendu
déjà de si grands services et qui sont
prêts à se dévouer encore pour son salut
Mais que voulez-vous ? Malgré toutes les
raisons qu'elle aurait d'éprouver une con-
fiance absolue pour les auteurs et les
complices du 16 mai, elle a quelque peine
à croire que des aventures semblables
à celles de l'année dernière soient de
aature à fortifier son existence. Elfe
'veut bien accueillir tous les dévoue-
mens sincères, elle veut bien réaliser
la trêve des partis, mais à la condition
qu'on lui donnera des garanties sérieuses
contre des entreprises dont le pays au-
rait trop à sounrir. Nous citions hier les
excellentes paroles du préfet du Pas-de-
Calais en réponse a M. Paris. M. de Frey-
cinet, qui représente dans le ministère la
gauche du Sénat, n'a pas tenu un lan-
gage moins modéré et moins conciliant à
Honûeur et au Havre. Un conseiller mu-
nicipal de Ronfleur, M. Paul Aubert,
ayant rappelé les efforts du gouveTne-
ment de la Défense nationale pour résis-
ter aux progrès de l'invasion, et l'ac-
tivité merveilleuse avec laquelle la France
s'est relevée de ses désastres sous îe
gouvernement tutélaire de M. Thiers,
M. de Freycinet lui a répondu « M. Au-
M bert a fait allusion à de bien doulou-
M reuses–mais glorieuses, en somme,
pour la France à de bien doulou-
N reuses circonstances. Malgré le chagrin
') profond que ces événemens m'ont causé,
a et qui m'étrëint le cœur chaque fois
B qu'on les rappelle, j'ai cependant em-
B porté de ces temps néfastes une conso-
lante pensée, c'est qu'un pays qui a
M montré tant d'énergie, qui a déployé
a tant de ressources dans l'abattement pro-
? fondoùil étaittombé, est toujours capa-
M bledegrandeschoses; etc'estlàcequim'a
N donné la confiancenécessairepour entre-
B prendre le programme des travaux pu-
? biles que vous connaissez. Et j'ajoute
que, dans l'accomplissement de ce pro-
? gramme, j'ai trouvé une bien grande
? douceur, c'est de pouvoir, sur ce ter-
') rain commun j comme sur celui de la
N défense nationale en 1870, grouper tous
B les hommes de cœur et faire appel à la
y bonne volonté et au patriotisme de to'us
M tes Français. ? » Au Havre, le ministre
des travaux publics s'est exprimé avec
plus de sagesse et plus de douceur en-
'core « Le gouvernement, a-t-il dit, ne
a verra jamais dans ceux qui expriment
a des opinions contraires aux siennes
a des adversaires, mais seulement des
? dissidens;il espère qu'avec le temps, ces
? dissidens deviendront des auxiliaires. »
.~Me ~t~, M. de Freycinet a eu raison
de faire cette réserve. La république doit
admettre tous ceux qui lui offrent un
concours désintéressé et loyal mais le
temps seul est la preuve de la sincérité
des sentimens. Il est impossible de re-
garder comme des amis bien solides des
hommes que l'on comptait hier encore
pour ennemis mortels. Nous n'ignorons
pas qu'en religion la grâce a des effets
immédiats/souverains et définitifs mais,
en politique, les conversions sont moins
brusques, et celles-là seules sont dura-
bles qui n'ont pas été faites en quelques
heures, sous le coup d'événemens passa-
gers et au début d'une grande campagne
électorale. < l'
Nous avons reproduit dans un de nos
derniers. Numéros l'article d'un journal
judiciaire, ~6 Z~o~, sur les incidens
les plus regrettables de l'affaire Bastion.
Parmi les réflexions que ces incidens ont
inspirées au Z~certainement frappé tous les lecteurs im-
partiaux. « II eût été désirable, disait ce
!j journal, que la Cour d'Alger ne fût pas
? le juge d'une contestation dans laquelle
N l'un de ses chefs luttaitcontre de simples
o citoyens et se présentait comme par-
D tie offensée. La loi permettait de
e la dégager d'une aussi délicate mis-
c sion. ? Nous n'avons pas besoin d'in-
sister sur les raisons de convenance qui
ont inspiré les réflexions du ~oï~. Mais s
lorsque notre confrère publiait son article,
il ignorait et nous ignorions également
une circonstance qui a singulièrement ag-
gravé la situation fâcheuse dont il se
plaignait avec tant de justesse. Au mo-
ment où la Cour d'Alger a jugé l'af-
faire Bastien, M. Bastien n'était pas
l'un des chefs de cette Cour, il en
était le chef. Le premier président,
M.Bazot,étanten congé, c'est M. Bas-
tien qui le remplaca-it comme le plus
ancien des présidées, en sorte que si l'un
des conseillera delà Chambre chargée de
l'affaire avait été indisposé, c'est M. Bas-
tien qui aurait désigné lui-même l'un des
magistrats chargés de juger sa pro-
pre cause. On sait d'ailleurs trop
bien quelle grande influence exerce
un premier président sur la Cour à
la tête de laquelle il est placé, pour
qu'il soit nécessaire de montrer que
cette circonstance nouvelle méritait d'être
signalée. La lecture complète des dé-
bats nous a révélé d'autres incidens
qu'on ne saurait non plus passer sous si-
lence. On se rappelle que l'avocat de
M. Bastien a qualifié d'indigne l'un des té-
moins des prévenus, M. Martel, sénateur,
ancien garde des sceaux de M. le ma-
réchal de Mac-Mahon. On comprend sans
peine ce qui a suivi un pareil début. Tous
les témoins des prévenus, l'un après l'au-
tre, ont été traités comme M. Martel.
Leur avocat, M. Bozérian, n'a pas été mé-
nagé davantage. Le défenseur de M. Bas-
tien a été amené à reconnaître~ dans l'un
des passages de son discours, que les té-
moins étaient étrangers aux articles de
F~M mais il s'est empressé d'ajouter
en se tournant vers M. Bozérian « Ce que
H je dis là ne s'applique pas à vous, car
M M. Allan a intercalé dans ses articles
H des passages qui vous appartiennent
N et qu'il a extrait de lettres écrites par
a vous-même. Que voulez.-vous? voilà le
danger des mauvaises fréquentations ))
Et comme M. Bozérian l'interrompait en
disant « Allez, allez, continuez sur ce
» ton, ne vous gênez pas M, l'avocat de
M. Bastien a repris « J'ai le droit de vous
? maintenir au débat parce que vous y
a êtes. )) Ainsi, noncontentd'avoir qualifié
les témoins d'indignes, l'avocat de M. Bas-
tien ajm, sans être arrêté par le président,
faire de M. Bozérian un collaborateur des
prévenus. Il devait aller loin en si beau
chemin, et il a fini par déclarer que les
conclusions du ministère public étaient
scandaleuses. Nous n'exagérons pas. Un
pareil langage a été tenu dans une Cour
française sans que le président lît en-
tendre un mot de protestation. En se
levant pour la dernière fois, l'avocat gé-
néral n'a pu s'empêcher d'exprimer la
surprise et l'indignation que lui causait
une' aussi étrange conduite. « Nous ne
n pouvons aborder ce débat sans unepro-
» fonde émotion, a-t-il dit; car nous y
M sommes directement mis en cause par
H une parole imprudente du défenseur de
H lapartie civile. Faisant allusion à l'in-
H cident qui a marqué le début de l'au-
dience, il disait :< Ah c'est habile de
B placer la Cour entre le scandale d'un
H nouveau débat et une retraite avec os-
a tentation! » Ai-je mal entendu? C'est
a au moins le sens des paroles, sinon les
paroles mêmes qui ont été prononcées.
H L'expression de « scandale a été em-
? ployéeetrépétéëencoreàcette audience
H il y a quelques instans. L'honorable
H défenseur, emporté par la chaleur de
a l'improvisation, a oublié que nous nous
a étions associés aux conclusions de
? M"Bozérian. Nous avons fait coiïnaître
o le sentiment qui a guidé notre conduite
') et inspiré l'avis que nous avons donné
M à la Cour dans là plénitude de notre in-
» dépendance. Le défenseur n'aurait pas
» dû oublier cette parole de son client
« Nos actes judiciaires~ ne relèvent que
» de notre conscience. »
Témoins, avocat, ministère public ont
été également outragés par le déien-
seur de M. Bastien, et le président qui
dirigeait l'audience a gardé un silence
complet! Nous le demandons aux 'jour-
naux qui nous reprochent de combattre
la magistrature est-ce que les actes de
certains magistrats ne sont pas plus com-
promettans pour le corps tout entier que
les polémiques les plus violentes de Ja
presse? Nous n'ignorons pas que les dé-
bats judiciaires doivent jouir d'une li-
berté presque absolue mais il faut,
si l'on veut que la justice ne souffre
pas, que cette liberté soit réciproque
et que l'une des parties n'ait pas le
monopole de l'insulte. Nous aurions
compris que le président de la Cour
d'Alger permît à l'avocat de M. Bas-
tien de traiter sans ménagemens les
témoins des prévenus si ces té-
moins avaient été entendus et s'il
s'était agi de discuter la valeur de
leurs témoignages; car alors l'accusation
pouvait avoir intérêt à montrer que la
défense s'appuyait sur des hommes dont
on devait soupçonner l'impartialité. Mais,
du moment qu'on refusait de les laisser
parler.du moment que leurs témoignages ne
se produisaient pas devant la Cour, de quel
droit leur a-t-on infligé l'humiliation
dé paroles injurieuses auxquelles il
leur était défendu de répoï-dre? Con-
damner d'honnêtes gens à écouter en
silence des attaques calomnieuses,
n'est-ce pas violer les règles les plus
.élémentaires du droit ? La Cour d'Al-
ger a pensé autrement. Elle a re-
iusé « d'une façon absolue l'audition
des témoins; elle a trouvé peu conve-
nable d'entendre des hommes tels que
MM. Martel, Legrand, Leturgie, etc., tan-
dis qu'elle écoutait complaisamment un
avocat quelconque traitant d'indigne un
ancien garde des sceaux accusant
M. Bozérian de complicité avec les
prévenus et unissant par déclarer scan-
daleuses les conclusions du mungt<~ c.
public. Ce qui nous console des incidens
de cette triste aGaire, c'est la conduite des
membres du parquet qui, en appel comme
en première instance, ont fait leur devoir
avec une fermeté et un courage dignes
d'inspirer la plus vive estime. Nous avons
cité le langage élevé de M.~avocat général
Fau. On se rappelle que le ministère public
ne s'était pas exprimé avec moins d'éner-
gie et de noblesse en première instance.
N'avons-nous pas eu raison de dire que
M. Duiaure avait ranimé dans la magis-
trature debout les sentimens d'indépen-
dance, et que, lorsqu'il aurait achevé les
mouvemens de personnel auxquels il
travaille sans précipitation mais sans re-
lâche, depuis le 14 octobre, presque tout
le mal fait par le 16 mai à cette magistra-
ture serait réparé?
BOURSE ~E PARIS
oatMt-e le 9 le M ~MM~te.jttttifMe.
SQ/O 0
Comptant. 76 4!! 76 M. B.
Fin cour. M 60.. 7642-1~2 /17H 2
3~/0
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Comptant. 80 7X. S060.is.
Fin cour. 80S5. 80ii0. S.
Comptant 107 M.<. 10790 .<0-~ t
&0/0'
ComptantU075.nOM.3S.
Fin cour. 110 97 1/2 HO 87 12 .40.
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TéMgrapMe pftv~e.
iS&fvieo 'ë)~&phiqc.o de t'agence H&TM j
Rome, le <0 août.
Le cardinal Nina a adressé aux nonces une
circulaire dans laquelle il déclare qu'il .suivra la
ligne de conduite tracée par le cardinal Franchi.
Le nouveau secrétaire d'Etat recommande ~ga-
lement aux nonces de la prudence, afin de ne
pas créer des embarras inutiles et de montrer aux
puissances que le Saint-Siège s'eubrcera. de main-
tenir avec elles les liens d'une amMé sincère en
sauvegardant a la fois l'intérêt, des âmes et la
force des Etats. ,j
M. Cairoli est allé à Genève.
Bucharest, le 9 août.
Les Chambres ne seront pas convoquées avant
le i" septembre.
Le .BoM~MM~ publie des nouvelles provenant de
la Dobrutscha et constatant qu'aucun mouvement
n'est signalé parmi la population de cette pro-
vince.
Les Russes continuent leurs préparatifs de dé-
part ils ont déjà réuni 1KO pièces de siëge.
Le général attend l'ordre de continuer l'éva-
cuation.
Londres, le 10 août.
CAannonce que, dans la séance de lundi il interpel-
lera le gouvrnement pour lut demander s'il est
informé de l'intention où se trouve la Sublime-
Porte de refuser son consentement aux arrange-
mens conclus au sein du Congrès, relativement
à une rectification des frontières grecques recu-
lant ces frontières jusqu'aux vallées de la Sa-
lembria et du Kalamos.
La revue du 20 juin dernier a été incon-
testablement un magnifique spectacle pour
les oisifs et les curieux pressés dans les
tribunes .et autour de la piste de Long-
champs. Il est toujours beau de voir
30,000 hommes brossés de frais défiler sur
une pelouse où la cavalerie ne soulève pas
un nuage dépoussière, etdepouvoirs'ima-
giner que l'on a Sous lés yeux une toile de
Meissonier grossie et animée par enchan-
tement. La précision des alignemens pris
à l'avance, la régularité du pas sur un
terrain uni, l'éclat des armes au soleil, la
correction de la tenue et le mélange des
couleurs, tout est fait pour émerveiller et
exciter l'enthousiasme; on bat des mains
comme au théâtre pour saluer un régi-
ment dont le numéro flatte une espérance
ou rappelle un souvenir. Et le soir, en
rentrant, plus d'un spectateur se dit avec
fierté que la France a refait son armée et
qu'elle vient d'étonner l'étranger par un
témoignage éclatant de sa résurrection ou
de son « relèvement. » Ces satisfactions à
bon marché de l'amour-propre national ont
cependant l'inconvénient d'inspirer à l'opi-
nion publique un optimisme qui est au
moins inutile, et qui pourrait devenir dan-
gereux pour notre organisation militaire s'il
gagnait les Chambres qui font la loi et le
gouvernement qui en dirige l'application.
La presse devrait réagir contre ces ten-
dances mais ne faut-il pas que la presse
compte aussi avec les besoins d'un public
habitué par elle à ne s'entendre dire que
ce qui peut lui plaire ? En réalité, des
parades comme celle du 20 juin à Long-
champs n'ont d'autre raison d'être que
l'agrément du spectacle qu'elles don-
nent elles ne prouvent rien que
de superficiel, et les soldats et les
chefs n'en sauraient tirer profit pour
leur instruction il serait plutôt à. crain-
dre que ces derniers ne fussent troublés
passagèrement dans la considération aus-
tère du devoir qu'ils ont à remplir, par le
tumulte prématuré d'éloges prodigués
sans discernement. On à dit avec raison
dans le temps que le goût de l'éclat ex-
térieur et de la grandeur apparente a
été en partie la cause de la faiblesse de
l'organisation militaire du second Empire,
cause d'autant plus pernicieuse qu'elle en-
tretenait le mal en le déguisant. Une
faudrait pas oublier que nous sommes au
fond le même peuple qu'avant 1870. Si les
grandes lignes naturelles du ca.mctèreu!t-
tional ont été modifiées, c'est plutôt par
une diminution de l'élément froid et ré-
ûëehi à la suite de la perte de nos deux
provinces de l'Est. Nous apportons, en
somme, à l'oeuvre de notre régénéra-
tion les mêmes qualités et les mêmes
défauts qui n'ont pas empêché notre
chute, avec cette seule différence que
nous avons aujourd'hui la libre disposi-
tion de nous-mêmes, et peut-être un peu
p!us de fougue. Ce serait une raison
de prendre garde et moins que jamais de
subordonner au goût des spectacles mi-
litaires qui frappent les sens l'estime dos
qualités profondes que les foules même
éclairées ne soupçonnent point, jusqu'au
jour du moins où l'absence s'en fait sentir
par quelque terrible catastrophe.
Si nous avons cru devoir rattacher
ces réûexions au souvenir de la revue du
20 juin, c'est parce qu'il e~t possible au-
jourd'hui d'opposer à cette fête des yeux
une véritable solennité militaire d'un ca-
ractère tout différent. La revue annoncée
pat)? le 15 septembre au polygone de Vin-
cennes, au lieu d'être elle-même le but,
ne sera que le couronnement de toute une
série de manœuvres et d'exercices utiles
pour les soldats, pour les officiers, pour
l'administration et pour le commande-
ment. Le 4<= corps d'armée, dont le quartier
général est au Mans, et qui comprend
la 7° et la 8" division d'infanterie, la 4° bri-
gade de cavalerie et la 4° brigade d'ar-
tillerie, sera soumis à une expérience
complète de mobilisation qui s'éten-
dra aux départemëns d'Eure-et-Loir,
de la Mayenne, de l'Orne et de la Sarthe,
à l'arrondissement de Rambouillet, au
département de Seine-et-Oise, aux can-
tons de Villejuif et de Sceaux, aux 4°,
S", 6°, 13° et 14" arrondissemens de Paris,
territoires qui forment la circonscription
du corps d'armée. Toutes ces troupes,
une fois la mobilisation faite et l'effectif
des compagnies porté à 200 hommes par
l'incorporation des réservistes, seront con-
centrées dans les environs de Paris par
une série de marches et de mouvemens
soit par les routes, soit en chemin de
fer; et un simulacre d'action s'engagera
vers le cours inférieur de la Marne. Cette
manœuvre sur un grand pied est une in-
novation dont il convient de féliciter le mi-
nistre de la guerre et son état-major général.
C'est par des travaux de ce genre
que les chefs supérieurs et les agens
de l'administration à tous les degrés
pourront s'habituer aux mouvemens
rapides et compliqués que nécessite la
guerre moderne. Les soldats, de leur
côté, prendront l'habitude de se résigner
à des fatigues dont il leur sera impossi-
ble de comprendre toujours l'utilité im-
médiate cette résignation est ce qui im-
porte le plus pour le moral d'une troupe.
Quant aux curieux qui ne manqueront
pas de se rendre au polygone de Vin-
cennes pour assister à la. revue finale,
l'aspect des soldats brunis par le grand
air et le soleil, et la vue dés uniformes
ternis par les marches ou dans les canton-
nemens leur rappelleront que l'armée
n'est pas un objet de lu.xe ou .de parade,
mais qu'elle est d'autant plu& belle qu'elle
se rapproche davantage des conditions de
Pétât de guerre pour lequel seulement
on l'instruit et on l'entretient.
Le} journaux du Havre nous apportent le
compte-rendu de ia visite faite dans.cette
viile parle ministre des; travaux publics.
Nous nous bornerons signaler le banquet
on'ert par là chambre de commerce et qui
eu lieu jeudi à sept heures et demie.
On remarquait parmi les convives M. le
préfet Limbourg; MM. Pouyer-QuBi'tier et
Ancel, sénateurs; MM. Peulevey, Dau-
tresme, 'Waddington, le comte du Douët,
députés; M. Barabbe, maire de Rouen;
M.Desgénetais.M. Lebourgeois. conseillers
généraux le sous-préfet du Havre
M. 'Guillemard, maire, et ses adjoints; les
conseillers d'arrondissement M. le colonel.ba-
ron Bernard; M. le colonel Lallemand; M. le
colonel Gratteraud; le président du tribunal
de commerce M. Le Fraper, commissaire gé-
néral de la marine tous les membres de la
chambrede commerceprésensau Havre ayant t
à leur tête M. le président Mallet. Ce dernier
a porté un toast au. dessert .et a terminé en
disant
« Je bois, Messieurs, au maréchal de Mac-
Mahon, Président de la république, et au
ministre des travaux publics, dont le patrio-
tisme nous a soutenus dnns les jours d'é-
preuves. n
Le ministre des travaux publics a répondu
comme il suit:" ` J
Messieurs,
Si l'exercice du pouvoir a souvent des difficul-
tés, H présente parfois aussi de grandes dou-
ceurs. Je n'en connais pas, pour ma part, de
meilleure que d'être reçu comme je l'ai été sur
cette terre normande où, depuis que j'y ai mis
le pied, j'ai marché je puis le dire, de fête en
fête et d'àccueit chaleureux en accueil chaleu-
reux. C'est pour moi un puissant encouragement
a persévérer dans la voie que je me suis tracée
et a n<) pas m'écarter du but que je poursuis.
Ce but, Messieurs, vous le connaissez. Depuis
mon arrivée aux aCfaires, je n'ai cessé de penser
que le premier devoir d'un ministre républicain
et particulièrement peut-être d'un ministre des
travaux oublies, sur lequel reposent de si grands
intérêts, c'est de chercher à faire aimer la ré
publique, en contribuant à dissiper les préjugés
qui existent encore contre e.le. f, ?
Messieurs, il y a un grand nombre de nos con-
citoyens qui, de très bonne foi, sans parti-pris et
sans mauvaise passion, aimant notre pays autant
que nous l'aimons nous-mêmes, mais comprenant
autrement que nous )a façoi de servir ses intérêts,
voient la république avec inquiétude parce qu'ils
pensent qu'eue n'est pas en état, comme tout bon
gouvernement doit l'être, d'assurer à ce pays l'or-
dre intérieur et de lui donner satisfaction tsur
le terrain ëcoaomique.-Nous avons a faire cette
double preuve; nous avons à démontrer que
nous pouvons maintenir l'ordre et que nous
sommes en mesure, mieux peut-être qu'aucun de
nos devanciers, de favoriser les intérêts maté-
riels, de développer le commerce et Findustrie,
et, pour ce qui nrincombe particuiièrement, d'exé-
cuter de grands travaux publics. (Marques nom-
breuses d'adhésion.)
Nous avons à faire cette démonstration et à
convaincre, je ne dirai pas nos adversaires, mais
nos futurs alliés, nos amis de demain, non par
des récriminations, non par des paroles améres.
non par des reproches immérités, non pas même
par des discussions courtoises; mais nous avons
à faire cette démonstration comme ce philosophe
grec démontrait le mouvement en marchant!
Nous, de même, nous avons, non à parler, mais
à agir.
Nous avons à faire, non de la politique acadé-
démique ou des dissertations platoniques, mais
nous avons à faire do )a politique pratique, c'est-
à-dire travailler, marcher, produire, laisser der-
rière nous des résultats, des témoignages irrécu-
sables d'un bon gouvernement et des aptitudes
do la république à servir les intérêts du pays.
Voiià pourquoi, dès mon arrivée au pouvoir, je
me suis assigné le programme que vous con-
naissez et que mes coltegues du cabinet ont
bien voulu adopter avec moi. et que je résume
en deux mots consacrer dix années à achever
nos voies ferrées, a transformer et compléter
notre réseau navigable, à mettre nos ports de
commerce à la hauteur des besoins nouveaux.
Je crois, Messieurs, que lorsque nous aurons
accompli cette tâche–quand je dis nous, vous
pensez bien que je n'ai pas une ambition minis-
térielle de dix années –lorsque mes successeurs
auront accompli cette tâche, je crois qu'ils au-
ront plus fait pour la consotidation de la répu-
blique que par fes raisonnemens les plus con-
vaincans, les dissertations les plus éloquentes et
surtout par des polémiques passionnées. Je crois
que le pays se laisse surtout convaincre par des
faits et qu'il préfère la politique d'action a la po-
litique de parole.
On nous écrit de Berlin, le 6 août
« C'est un bien joli mot que celui de Nie-
buhr II y a deux sortes de négociations
a avec la curie romaine, celles dont un
w simple commis de chancellerie pourrait se
B charger seul et celles dont l'ange Gabriel
lui-même ne viendrait pas à bout. x Dans
laquelle de ces deux catégories faut-il ranger
les pourparlers actuels dû chancelier de l'em-
pire et du nonce du Pape à Kissingen? C'est
ce que personne ne sait encore, excepté ce
dernier peut-être. Vous aurez lu à ce su-
jet l'article do la .D~cAe .McA~ao~, de
Francfort. La G'~NMKM le reproduit ce soir
sans comm' ntaires. Seion cet article, ou plu-
tôt cette lettre d'un correspondant bien in-
formé, c'est M. de Bismarck qui aurait iait
cette fois les premiers pas. «Déjà, lors du
voyage que le nonce du Pape à Munich 81
versia Sn dejuin à Dresde, aux noces d'argent
du roi de Saxo, le chancelier le fit engager
par le comte de Werther, l'ambassadeur de
Prusse à la cour de Bavière, à venir faire une
visite à Berlin. Mais le nonce ne reçut pas
.de Rome l'autorisation nécessaire. C'est alors
que l'on parta d'une rencontre àKissingeo. a
') Le correspondant de la Z)~M~c~ .McA~-
~o~ prétend que les deux négociateurs ne de-
mandent qu'à s'entendre et à se faire des
concessions réciproques. Le chancelier serait
disposé à supprimer le tribunal ecclésiastique
et à laisser tomber les vieux-catholiques. La
curie, de son côté, renoncerait à demander
l'abolition des lois ecclésiastiques et le rappel
des évoques dépossédés de Posen et do Pa-
derborn, ses champions les plus compromis.
C'est pour ceux-là, qu'on aurait recours à la
nomination de coadjuteurs <;??? spe ~Mcc~~t.
Quant aux évoques de Bresiau, de Cologne et
de Limbourg, d'un esprit plus conciliant et
qui n'ont fait que céder aux nécessités de la
situation, la curie espérerait encore pouvoir
obtenir leur réinstallatioh.
Suivant la ~reM~ ~t~MM~, le Pape, dans
une nouvelle lettre au prince-héritier de l'em-
pire, aurait exprimé l'espoir, si l'on mainte-
nait les lois de mai, qu'il serait possible au
moins de n'en pas imposer l'observation aux
catholiques dans tous les points ou elles se
trouvent en contradiction directe avec le
M:o~!M M~a~t antérieur, basé sur la bulle
de 1821. On &ait combien vivement les vieux
conservateurs désirent voir le Kulturkampf
se terminer par une paix qui ramènerait daus
leurs rangs une trentaine au moins des mem-
bres du centre. La .i~M.? ~eï~KK~ (Ca~~e
la C'fOM;, ou, de son vrai nom, jVoMM~
(?site cependant à croire que le chancelier
puisse faire au Pape une pareille concession
qui équivaudrait à permettre aux catholiques
sinon la désobéissance directe aux lois exis-
tantes, du moins leur non-observation.
)) On ne voit pas toujours dans tout ceci ce
qui pourrait décider le centre à se hâter d'a-
bandonner ses positions pour passer dans le
camp de M. de Bismarck. Aussi la G~'MMMM
coaseille-t-elle encore ce soir aux électeurs
catholiques de Hagen de voter au scrutin de
ballottage pour M. Eugène Richter,!e député
progressiste sortant, le plus habile lecteur
de budget qu'il y ait au Reichstag, et, à
l'heure qu'il est, l'homme le moins agréable
peut-être à M. de Bismarck.
B L'agitation pour les élections complé-
mentaires est des plus vives, et sur bien des
points <-He n'offre pas un spectacle beaucoup
plus édiëant que celle des élections géné-
rales. Une brochure intitulée La ~a~-
t'OM~ des H~'tain rôle dans celtes-ci. Une affiche coilée e
sur toutes-les colonnes de la ville l'a annon-
cée durant toute la dernière semaine de juil-
let au public berlinois. Elle est de l'auteur
d'un livre qui a fait grande sensation il y a
deux ou trois ans, et dont le titre a été cité
plus d'une fois au J!6tcAx~ Les /a;MeM~ et
<~o~MM Berlin (1). On trouve dans
ce livre la liste et l'histoire do plus de
deux centsbanqueset compagnies par actions
qui, après avoir poussé comme des champi-
gnons, se sont évanouies de même do 1~71
à 1875. C'est un curieux répertoire, mais écrit
à un point de vue pessimiste et avec plus de
zèle que de discernement, par un homme do
parti qui semble ne faire aucune distinction
entre les entreprises malhonnêtes et les en-
treprises malheureuses, et qui le plus sou-
vent ne connaît que do nom les hommes et
les choses dont il parle. Sa brochure est ins-
pirée du même esprit que son livre. A ses
(i) Un second volume a. paru l'année dernière
JC~ /aMeMM les ~M~MM ~K ~He?iM~M, par
OMoGIagau. H en a été parte dans te temps à
cette même piace.
yeux, quiconque a figuré dans le coaseU
d'administration ou de surveillance d'une So-
ciété aujourd'hui en déroute ou en détresse
n'est qu'un faiseur et un .agioteur. Or, dans
cette fièvre d'affAires qui s'était emparée de
l'Allemagne après Ia~guerre,on a vu les hom-
mes'les plus respectables, partageant la con-
fiance universelle, prêter le concours de leur
fortune ou de leur nom à des entreprises qui
leur paraissaient utiles et qui, en tout cas,
étaient parfaitement légitimes. Nombre de
membres du Reich8tag,etdcs plus considérés,
de tous les partis, mais principalement dés
partis libéraux, figurent parmi <'ux, et ils sa-
vent ce qu'il leur en a coûté. Ce sont
leurs noms que la brochure de M. Otto
Glagau signale aux électeurs comme des
nomsàproscrire ;et,sil'onen croit laG~MM~
que je citais tout à l'heure, cette brochure
aurait eu une influence décisive au premier
tour de scrutin dans certaines circonscrip-
tions, notamment dans les provinces du Rhin
et de la Westphalie. a On nous écrit ceci,,di-
sait hier la gazette ultramontaine A
l'aide de cotte brochure, M. Griitzner,
conservateur-libéral, a battu daas s la.
2" circonscription de la Saxo à Lcebau, -le pro-
fesseur Frûhauf de Berlin, libéral-natio-
nal et faiseur, et dans le Lauenbourg elle
a failli couler le faiseur Hammaeher qui
ne l'a emporté que de S voix sur le comte
Herbert de Bismarck et dont l'élection
sera probablement contestée. C'est une
brochure à employer dans les ballottages,
car elle peut être d'un grand poids dans
certains cas. Nous la recommandons, par
exemple, aux électeurs de l'arrondisse-
ment de la Ha vel occidentale, où M. Haus-
mann, progressiste et conseiller do sur-
veiUance, est en lutte av.'c un conserva-
teur, M. de Bredow-Senzke. » Ce morceau
vous donne une idée du ton qui règne dans
la polémique locale. M. Hausmann, députe
sortant du Reichstag, membre du Parlement
de Francfort en 1848, l'un des quatre directeurs
ju chemin de fer de Berlin à Magdebourg et
lepuis dix ou douze ans le représentant del~
ville de Brandebourg à la Chambre des Sei-
gneurs de Prusse, est un homme d'une inté-
gnté.d une noblesse de caractère telles. qu'elles
l'ont rendu populaire dans son pays où elles
iui ont valu depuis trente ans l'estime et
même la~ sympathie de ses adversaires poli-
tiques les plus passionnés. S'iisuccombedans
cette lutte, cedont je doute, si cette boue que
l'on jette sur son chemin lui taisait glisser le
pied, le parti progressiste perdrait encore en
lui un de ses membres les plus capables et
qui lui font le plus d'honneur.
» Des deux fractions qui composent ce
qu'on appelle quelquefois le grand parti libé-
ral. c'est e,el)e-ci, déjà la moins nombreuse.
qui sortira le plus diminuée des nouvelles
élections. Le parti progressiste est, du reste,
sujet a ces vicissitudes. Fondé en 186), au
Landtag prussien, e.t composé d'une quin-
zaine de d6puté& presque tous de la Prusre
orientale, il fut, durant le long conflit du
ministère Bismarck jusqu'à Sadowa, le
champion inflexible des droits de la nation.
» Il entra fort amoindri au Parlement de
l'Allemagne du Nord, où il prit le nom de
parti progressiste aUemand. Il se releva au
Parlement de l'empire, et depuis dix-sept ans
il est res~é fidèle à son programme une
Allemagne unie, avec un pouvoir centrai for-
tement constitué et une représentation na-
tionate investie de droits constitutionnels sé-
rieux. C'est à peu près aussi le programme.
des libéraux-nationaux, avec cetta différence
que ceux-ci mettent l'accent sur le premierar'-
ticle, tandis que les progressistes le placent sur
le dernier. Partout ailleurs, en pays parle-
mentaire, les progressistes s'appelteraient des
libéraux modérés ici, où la tradition autori-
taire reste dominante, ils se voient en ce
moment assimilesaux socialistes parla presse
officieuse. « Il faut être sincère, disait hier la
,Fo~. au fond qu'est-ce que veut le parti pro-
gressiste, sinon la suprématie du Parlementa
c'est-à-dire la souveraineté du peuple ? Eh-
bion! n'est-ce pas là l'essentiel aussi pour les
socialistes? N Et s'appuyant sur les résultats
des élections, l'organe des conservateurs.
libéraux condamne le parti progressiste à une
mort proehaine.De 38 membreë qu'il comptait,
il sera probablement, en effet, réduit à 25, et 't
peut-être à 22. J~ais, après être descendu à 19
en 186?. il est remonté à 30 en 1868, à 44 en
1871 et a 49 en 1874. Il représente l'idée de
l'avenir, et sans doute il aura son jour. L'Al-
lemagne en ce moment est un peu comme la
France du second Empire, elteapeurdela
liberté., et il est facile de lui faire croire que
les libéraux à principes sont des doctri-
naires, des logiciens entêtés qui n'en-
tendent rien aux choses et à la politi-
que pratiques. jMais les nations modernes
sont inconstantes et passent aisément d'un
extrême à l'autre. Elles se rassasient bien
vite aussi d'un régime autocratique et de ré-
action. Tact que c'est M. de Bismarck qui
mène les affaires/on a de bonnes raisons de
croire qu'il s'y entend mieux que petsoncs;
mais lorsqu'il n'y sera plus, on dira de lui
aussi peut-être II y a pourtant quelqu'un
qui a plus d'esprit que M. de Bismarck, c'est v
tout le mo'nde. Ce jour.Ià, c'est sans doute un-
progressiste qui prendra la parole, et jl se
pourrait bien alors que tout le monde fût de
son avis. B
On sait que la grande session des conseils
généraux doit s'ouvrir dans tous les departe-
mens le lundi 19 août. Il nous parait intéres-
sant de publier à ce sujet une liste exacte des
sénateurs et des députés du parti républicain
qui sont conseillers généraux.
Tout d'abord nous devons dire que sur les
S33 membres dont se compose la Chambre
des Députés, on compte 313 conseillers géné-~
rs.ux. Ces 313 députés conseillers généraux
se subdivisent en 208 républicains et en iOS
réactionnaires de nuances différentes.
Le Sénat, n'ayant pas encore remplacé onze
de ses membres qui sont décédés, est réduit
à 289 sénateurs. Sur ces 289 sénateurs, il se
trouve 138 conseillers généraux. `- ·
Ces 138 sénateurs conseillers généraux se
divisent en 89 républicains et 79 réaction-
naires.
Voici les noms des S9 sénateurs répuMi-
MMAMHE ti A~T
ON S'ABONNE
me des Prëtres-Samt-Gerinaih-rAjiixerrois, H.
.P'Rtt~ BE B.'AB~K!!ïEaaEMT':
Un an.' Six mois. TrcismoM.
DépMtemens. 80 fr. 40 fr. ?.0 ft.
t'aris. 7ïtr. 36 tr.
Les aboBnemens partent des t"
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N NS. B9eutzy, m~ttea et G', t,Finch iMeGomhiU.
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M&eeieme, dans les Mosqoes et dans les M-
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)~a!do~B.ttomou?a etïe&~é~ï. par fM~ctioa.
POUTtQtJES ET L!TTERA!RES
PAMS
SAMTEM 10 AOUT
Les journaux de la droite monarchiste
et bonapartiste continuent à se plaindre
amèrement que la république ne soit pas
~assez ouverte pour contenir à l'aise
tous les partis réactionnaires. « Elle
M se ferme, elle est fermée, s'écrie
j'0~< murée, verrouillée, cadenassée
"comme une châtelaine du moyen-âge,
a et eUe a soin de nous annoncer cHe-
même qu'elle s'est pourvue d'une
ceinture de sûreté contre toutes les
coquetteries réactionnaires. H C'est
ainsi qu'on s'exprime dans le parti des
gens de goût qui n'ont pas assez de dé-
dain pour la grossièreté républicaine! La
république est, en effet, une personne
bien imprudente de refuser de se laisser
sauver par les hommes qui lui ont rendu
déjà de si grands services et qui sont
prêts à se dévouer encore pour son salut
Mais que voulez-vous ? Malgré toutes les
raisons qu'elle aurait d'éprouver une con-
fiance absolue pour les auteurs et les
complices du 16 mai, elle a quelque peine
à croire que des aventures semblables
à celles de l'année dernière soient de
aature à fortifier son existence. Elfe
'veut bien accueillir tous les dévoue-
mens sincères, elle veut bien réaliser
la trêve des partis, mais à la condition
qu'on lui donnera des garanties sérieuses
contre des entreprises dont le pays au-
rait trop à sounrir. Nous citions hier les
excellentes paroles du préfet du Pas-de-
Calais en réponse a M. Paris. M. de Frey-
cinet, qui représente dans le ministère la
gauche du Sénat, n'a pas tenu un lan-
gage moins modéré et moins conciliant à
Honûeur et au Havre. Un conseiller mu-
nicipal de Ronfleur, M. Paul Aubert,
ayant rappelé les efforts du gouveTne-
ment de la Défense nationale pour résis-
ter aux progrès de l'invasion, et l'ac-
tivité merveilleuse avec laquelle la France
s'est relevée de ses désastres sous îe
gouvernement tutélaire de M. Thiers,
M. de Freycinet lui a répondu « M. Au-
M bert a fait allusion à de bien doulou-
M reuses–mais glorieuses, en somme,
pour la France à de bien doulou-
N reuses circonstances. Malgré le chagrin
') profond que ces événemens m'ont causé,
a et qui m'étrëint le cœur chaque fois
B qu'on les rappelle, j'ai cependant em-
B porté de ces temps néfastes une conso-
lante pensée, c'est qu'un pays qui a
M montré tant d'énergie, qui a déployé
a tant de ressources dans l'abattement pro-
? fondoùil étaittombé, est toujours capa-
M bledegrandeschoses; etc'estlàcequim'a
N donné la confiancenécessairepour entre-
B prendre le programme des travaux pu-
? biles que vous connaissez. Et j'ajoute
que, dans l'accomplissement de ce pro-
? gramme, j'ai trouvé une bien grande
? douceur, c'est de pouvoir, sur ce ter-
') rain commun j comme sur celui de la
N défense nationale en 1870, grouper tous
B les hommes de cœur et faire appel à la
y bonne volonté et au patriotisme de to'us
M tes Français. ? » Au Havre, le ministre
des travaux publics s'est exprimé avec
plus de sagesse et plus de douceur en-
'core « Le gouvernement, a-t-il dit, ne
a verra jamais dans ceux qui expriment
a des opinions contraires aux siennes
a des adversaires, mais seulement des
? dissidens;il espère qu'avec le temps, ces
? dissidens deviendront des auxiliaires. »
.~Me ~t~, M. de Freycinet a eu raison
de faire cette réserve. La république doit
admettre tous ceux qui lui offrent un
concours désintéressé et loyal mais le
temps seul est la preuve de la sincérité
des sentimens. Il est impossible de re-
garder comme des amis bien solides des
hommes que l'on comptait hier encore
pour ennemis mortels. Nous n'ignorons
pas qu'en religion la grâce a des effets
immédiats/souverains et définitifs mais,
en politique, les conversions sont moins
brusques, et celles-là seules sont dura-
bles qui n'ont pas été faites en quelques
heures, sous le coup d'événemens passa-
gers et au début d'une grande campagne
électorale. < l'
Nous avons reproduit dans un de nos
derniers. Numéros l'article d'un journal
judiciaire, ~6 Z~o~, sur les incidens
les plus regrettables de l'affaire Bastion.
Parmi les réflexions que ces incidens ont
inspirées au Z~certainement frappé tous les lecteurs im-
partiaux. « II eût été désirable, disait ce
!j journal, que la Cour d'Alger ne fût pas
? le juge d'une contestation dans laquelle
N l'un de ses chefs luttaitcontre de simples
o citoyens et se présentait comme par-
D tie offensée. La loi permettait de
e la dégager d'une aussi délicate mis-
c sion. ? Nous n'avons pas besoin d'in-
sister sur les raisons de convenance qui
ont inspiré les réflexions du ~oï~. Mais s
lorsque notre confrère publiait son article,
il ignorait et nous ignorions également
une circonstance qui a singulièrement ag-
gravé la situation fâcheuse dont il se
plaignait avec tant de justesse. Au mo-
ment où la Cour d'Alger a jugé l'af-
faire Bastien, M. Bastien n'était pas
l'un des chefs de cette Cour, il en
était le chef. Le premier président,
M.Bazot,étanten congé, c'est M. Bas-
tien qui le remplaca-it comme le plus
ancien des présidées, en sorte que si l'un
des conseillera delà Chambre chargée de
l'affaire avait été indisposé, c'est M. Bas-
tien qui aurait désigné lui-même l'un des
magistrats chargés de juger sa pro-
pre cause. On sait d'ailleurs trop
bien quelle grande influence exerce
un premier président sur la Cour à
la tête de laquelle il est placé, pour
qu'il soit nécessaire de montrer que
cette circonstance nouvelle méritait d'être
signalée. La lecture complète des dé-
bats nous a révélé d'autres incidens
qu'on ne saurait non plus passer sous si-
lence. On se rappelle que l'avocat de
M. Bastien a qualifié d'indigne l'un des té-
moins des prévenus, M. Martel, sénateur,
ancien garde des sceaux de M. le ma-
réchal de Mac-Mahon. On comprend sans
peine ce qui a suivi un pareil début. Tous
les témoins des prévenus, l'un après l'au-
tre, ont été traités comme M. Martel.
Leur avocat, M. Bozérian, n'a pas été mé-
nagé davantage. Le défenseur de M. Bas-
tien a été amené à reconnaître~ dans l'un
des passages de son discours, que les té-
moins étaient étrangers aux articles de
F~M mais il s'est empressé d'ajouter
en se tournant vers M. Bozérian « Ce que
H je dis là ne s'applique pas à vous, car
M M. Allan a intercalé dans ses articles
H des passages qui vous appartiennent
N et qu'il a extrait de lettres écrites par
a vous-même. Que voulez.-vous? voilà le
danger des mauvaises fréquentations ))
Et comme M. Bozérian l'interrompait en
disant « Allez, allez, continuez sur ce
» ton, ne vous gênez pas M, l'avocat de
M. Bastien a repris « J'ai le droit de vous
? maintenir au débat parce que vous y
a êtes. )) Ainsi, noncontentd'avoir qualifié
les témoins d'indignes, l'avocat de M. Bas-
tien ajm, sans être arrêté par le président,
faire de M. Bozérian un collaborateur des
prévenus. Il devait aller loin en si beau
chemin, et il a fini par déclarer que les
conclusions du ministère public étaient
scandaleuses. Nous n'exagérons pas. Un
pareil langage a été tenu dans une Cour
française sans que le président lît en-
tendre un mot de protestation. En se
levant pour la dernière fois, l'avocat gé-
néral n'a pu s'empêcher d'exprimer la
surprise et l'indignation que lui causait
une' aussi étrange conduite. « Nous ne
n pouvons aborder ce débat sans unepro-
» fonde émotion, a-t-il dit; car nous y
M sommes directement mis en cause par
H une parole imprudente du défenseur de
H lapartie civile. Faisant allusion à l'in-
H cident qui a marqué le début de l'au-
dience, il disait :< Ah c'est habile de
B placer la Cour entre le scandale d'un
H nouveau débat et une retraite avec os-
a tentation! » Ai-je mal entendu? C'est
a au moins le sens des paroles, sinon les
paroles mêmes qui ont été prononcées.
H L'expression de « scandale a été em-
? ployéeetrépétéëencoreàcette audience
H il y a quelques instans. L'honorable
H défenseur, emporté par la chaleur de
a l'improvisation, a oublié que nous nous
a étions associés aux conclusions de
? M"Bozérian. Nous avons fait coiïnaître
o le sentiment qui a guidé notre conduite
') et inspiré l'avis que nous avons donné
M à la Cour dans là plénitude de notre in-
» dépendance. Le défenseur n'aurait pas
» dû oublier cette parole de son client
« Nos actes judiciaires~ ne relèvent que
» de notre conscience. »
Témoins, avocat, ministère public ont
été également outragés par le déien-
seur de M. Bastien, et le président qui
dirigeait l'audience a gardé un silence
complet! Nous le demandons aux 'jour-
naux qui nous reprochent de combattre
la magistrature est-ce que les actes de
certains magistrats ne sont pas plus com-
promettans pour le corps tout entier que
les polémiques les plus violentes de Ja
presse? Nous n'ignorons pas que les dé-
bats judiciaires doivent jouir d'une li-
berté presque absolue mais il faut,
si l'on veut que la justice ne souffre
pas, que cette liberté soit réciproque
et que l'une des parties n'ait pas le
monopole de l'insulte. Nous aurions
compris que le président de la Cour
d'Alger permît à l'avocat de M. Bas-
tien de traiter sans ménagemens les
témoins des prévenus si ces té-
moins avaient été entendus et s'il
s'était agi de discuter la valeur de
leurs témoignages; car alors l'accusation
pouvait avoir intérêt à montrer que la
défense s'appuyait sur des hommes dont
on devait soupçonner l'impartialité. Mais,
du moment qu'on refusait de les laisser
parler.du moment que leurs témoignages ne
se produisaient pas devant la Cour, de quel
droit leur a-t-on infligé l'humiliation
dé paroles injurieuses auxquelles il
leur était défendu de répoï-dre? Con-
damner d'honnêtes gens à écouter en
silence des attaques calomnieuses,
n'est-ce pas violer les règles les plus
.élémentaires du droit ? La Cour d'Al-
ger a pensé autrement. Elle a re-
iusé « d'une façon absolue l'audition
des témoins; elle a trouvé peu conve-
nable d'entendre des hommes tels que
MM. Martel, Legrand, Leturgie, etc., tan-
dis qu'elle écoutait complaisamment un
avocat quelconque traitant d'indigne un
ancien garde des sceaux accusant
M. Bozérian de complicité avec les
prévenus et unissant par déclarer scan-
daleuses les conclusions du mungt<~ c.
public. Ce qui nous console des incidens
de cette triste aGaire, c'est la conduite des
membres du parquet qui, en appel comme
en première instance, ont fait leur devoir
avec une fermeté et un courage dignes
d'inspirer la plus vive estime. Nous avons
cité le langage élevé de M.~avocat général
Fau. On se rappelle que le ministère public
ne s'était pas exprimé avec moins d'éner-
gie et de noblesse en première instance.
N'avons-nous pas eu raison de dire que
M. Duiaure avait ranimé dans la magis-
trature debout les sentimens d'indépen-
dance, et que, lorsqu'il aurait achevé les
mouvemens de personnel auxquels il
travaille sans précipitation mais sans re-
lâche, depuis le 14 octobre, presque tout
le mal fait par le 16 mai à cette magistra-
ture serait réparé?
BOURSE ~E PARIS
oatMt-e le 9 le M ~MM~te.jttttifMe.
SQ/O 0
Comptant. 76 4!! 76 M. B.
Fin cour. M 60.. 7642-1~2 /17H 2
3~/0
Amortissable.
Comptant. 80 7X. S060.is.
Fin cour. 80S5. 80ii0. S.
Comptant 107 M.<. 10790 .<0-~ t
&0/0'
ComptantU075.nOM.3S.
Fin cour. 110 97 1/2 HO 87 12 .40.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt!! 0/0, HOfr.5,S21/2.
30/0. 76fr.40.
5 0/Oturo. t4fr.SO.
Egyptiennes 60/0.. 252 fr., 253 fr. 12, 252 fr. M.
TéMgrapMe pftv~e.
iS&fvieo 'ë)~&phiqc.o de t'agence H&TM j
Rome, le <0 août.
Le cardinal Nina a adressé aux nonces une
circulaire dans laquelle il déclare qu'il .suivra la
ligne de conduite tracée par le cardinal Franchi.
Le nouveau secrétaire d'Etat recommande ~ga-
lement aux nonces de la prudence, afin de ne
pas créer des embarras inutiles et de montrer aux
puissances que le Saint-Siège s'eubrcera. de main-
tenir avec elles les liens d'une amMé sincère en
sauvegardant a la fois l'intérêt, des âmes et la
force des Etats. ,j
M. Cairoli est allé à Genève.
Bucharest, le 9 août.
Les Chambres ne seront pas convoquées avant
le i" septembre.
Le .BoM~MM~ publie des nouvelles provenant de
la Dobrutscha et constatant qu'aucun mouvement
n'est signalé parmi la population de cette pro-
vince.
Les Russes continuent leurs préparatifs de dé-
part ils ont déjà réuni 1KO pièces de siëge.
Le général attend l'ordre de continuer l'éva-
cuation.
Londres, le 10 août.
CA
lera le gouvrnement pour lut demander s'il est
informé de l'intention où se trouve la Sublime-
Porte de refuser son consentement aux arrange-
mens conclus au sein du Congrès, relativement
à une rectification des frontières grecques recu-
lant ces frontières jusqu'aux vallées de la Sa-
lembria et du Kalamos.
La revue du 20 juin dernier a été incon-
testablement un magnifique spectacle pour
les oisifs et les curieux pressés dans les
tribunes .et autour de la piste de Long-
champs. Il est toujours beau de voir
30,000 hommes brossés de frais défiler sur
une pelouse où la cavalerie ne soulève pas
un nuage dépoussière, etdepouvoirs'ima-
giner que l'on a Sous lés yeux une toile de
Meissonier grossie et animée par enchan-
tement. La précision des alignemens pris
à l'avance, la régularité du pas sur un
terrain uni, l'éclat des armes au soleil, la
correction de la tenue et le mélange des
couleurs, tout est fait pour émerveiller et
exciter l'enthousiasme; on bat des mains
comme au théâtre pour saluer un régi-
ment dont le numéro flatte une espérance
ou rappelle un souvenir. Et le soir, en
rentrant, plus d'un spectateur se dit avec
fierté que la France a refait son armée et
qu'elle vient d'étonner l'étranger par un
témoignage éclatant de sa résurrection ou
de son « relèvement. » Ces satisfactions à
bon marché de l'amour-propre national ont
cependant l'inconvénient d'inspirer à l'opi-
nion publique un optimisme qui est au
moins inutile, et qui pourrait devenir dan-
gereux pour notre organisation militaire s'il
gagnait les Chambres qui font la loi et le
gouvernement qui en dirige l'application.
La presse devrait réagir contre ces ten-
dances mais ne faut-il pas que la presse
compte aussi avec les besoins d'un public
habitué par elle à ne s'entendre dire que
ce qui peut lui plaire ? En réalité, des
parades comme celle du 20 juin à Long-
champs n'ont d'autre raison d'être que
l'agrément du spectacle qu'elles don-
nent elles ne prouvent rien que
de superficiel, et les soldats et les
chefs n'en sauraient tirer profit pour
leur instruction il serait plutôt à. crain-
dre que ces derniers ne fussent troublés
passagèrement dans la considération aus-
tère du devoir qu'ils ont à remplir, par le
tumulte prématuré d'éloges prodigués
sans discernement. On à dit avec raison
dans le temps que le goût de l'éclat ex-
térieur et de la grandeur apparente a
été en partie la cause de la faiblesse de
l'organisation militaire du second Empire,
cause d'autant plus pernicieuse qu'elle en-
tretenait le mal en le déguisant. Une
faudrait pas oublier que nous sommes au
fond le même peuple qu'avant 1870. Si les
grandes lignes naturelles du ca.mctèreu!t-
tional ont été modifiées, c'est plutôt par
une diminution de l'élément froid et ré-
ûëehi à la suite de la perte de nos deux
provinces de l'Est. Nous apportons, en
somme, à l'oeuvre de notre régénéra-
tion les mêmes qualités et les mêmes
défauts qui n'ont pas empêché notre
chute, avec cette seule différence que
nous avons aujourd'hui la libre disposi-
tion de nous-mêmes, et peut-être un peu
p!us de fougue. Ce serait une raison
de prendre garde et moins que jamais de
subordonner au goût des spectacles mi-
litaires qui frappent les sens l'estime dos
qualités profondes que les foules même
éclairées ne soupçonnent point, jusqu'au
jour du moins où l'absence s'en fait sentir
par quelque terrible catastrophe.
Si nous avons cru devoir rattacher
ces réûexions au souvenir de la revue du
20 juin, c'est parce qu'il e~t possible au-
jourd'hui d'opposer à cette fête des yeux
une véritable solennité militaire d'un ca-
ractère tout différent. La revue annoncée
pat)? le 15 septembre au polygone de Vin-
cennes, au lieu d'être elle-même le but,
ne sera que le couronnement de toute une
série de manœuvres et d'exercices utiles
pour les soldats, pour les officiers, pour
l'administration et pour le commande-
ment. Le 4<= corps d'armée, dont le quartier
général est au Mans, et qui comprend
la 7° et la 8" division d'infanterie, la 4° bri-
gade de cavalerie et la 4° brigade d'ar-
tillerie, sera soumis à une expérience
complète de mobilisation qui s'éten-
dra aux départemëns d'Eure-et-Loir,
de la Mayenne, de l'Orne et de la Sarthe,
à l'arrondissement de Rambouillet, au
département de Seine-et-Oise, aux can-
tons de Villejuif et de Sceaux, aux 4°,
S", 6°, 13° et 14" arrondissemens de Paris,
territoires qui forment la circonscription
du corps d'armée. Toutes ces troupes,
une fois la mobilisation faite et l'effectif
des compagnies porté à 200 hommes par
l'incorporation des réservistes, seront con-
centrées dans les environs de Paris par
une série de marches et de mouvemens
soit par les routes, soit en chemin de
fer; et un simulacre d'action s'engagera
vers le cours inférieur de la Marne. Cette
manœuvre sur un grand pied est une in-
novation dont il convient de féliciter le mi-
nistre de la guerre et son état-major général.
C'est par des travaux de ce genre
que les chefs supérieurs et les agens
de l'administration à tous les degrés
pourront s'habituer aux mouvemens
rapides et compliqués que nécessite la
guerre moderne. Les soldats, de leur
côté, prendront l'habitude de se résigner
à des fatigues dont il leur sera impossi-
ble de comprendre toujours l'utilité im-
médiate cette résignation est ce qui im-
porte le plus pour le moral d'une troupe.
Quant aux curieux qui ne manqueront
pas de se rendre au polygone de Vin-
cennes pour assister à la. revue finale,
l'aspect des soldats brunis par le grand
air et le soleil, et la vue dés uniformes
ternis par les marches ou dans les canton-
nemens leur rappelleront que l'armée
n'est pas un objet de lu.xe ou .de parade,
mais qu'elle est d'autant plu& belle qu'elle
se rapproche davantage des conditions de
Pétât de guerre pour lequel seulement
on l'instruit et on l'entretient.
Le} journaux du Havre nous apportent le
compte-rendu de ia visite faite dans.cette
viile parle ministre des; travaux publics.
Nous nous bornerons signaler le banquet
on'ert par là chambre de commerce et qui
eu lieu jeudi à sept heures et demie.
On remarquait parmi les convives M. le
préfet Limbourg; MM. Pouyer-QuBi'tier et
Ancel, sénateurs; MM. Peulevey, Dau-
tresme, 'Waddington, le comte du Douët,
députés; M. Barabbe, maire de Rouen;
M.Desgénetais.M. Lebourgeois. conseillers
généraux le sous-préfet du Havre
M. 'Guillemard, maire, et ses adjoints; les
conseillers d'arrondissement M. le colonel.ba-
ron Bernard; M. le colonel Lallemand; M. le
colonel Gratteraud; le président du tribunal
de commerce M. Le Fraper, commissaire gé-
néral de la marine tous les membres de la
chambrede commerceprésensau Havre ayant t
à leur tête M. le président Mallet. Ce dernier
a porté un toast au. dessert .et a terminé en
disant
« Je bois, Messieurs, au maréchal de Mac-
Mahon, Président de la république, et au
ministre des travaux publics, dont le patrio-
tisme nous a soutenus dnns les jours d'é-
preuves. n
Le ministre des travaux publics a répondu
comme il suit:" ` J
Messieurs,
Si l'exercice du pouvoir a souvent des difficul-
tés, H présente parfois aussi de grandes dou-
ceurs. Je n'en connais pas, pour ma part, de
meilleure que d'être reçu comme je l'ai été sur
cette terre normande où, depuis que j'y ai mis
le pied, j'ai marché je puis le dire, de fête en
fête et d'àccueit chaleureux en accueil chaleu-
reux. C'est pour moi un puissant encouragement
a persévérer dans la voie que je me suis tracée
et a n<) pas m'écarter du but que je poursuis.
Ce but, Messieurs, vous le connaissez. Depuis
mon arrivée aux aCfaires, je n'ai cessé de penser
que le premier devoir d'un ministre républicain
et particulièrement peut-être d'un ministre des
travaux oublies, sur lequel reposent de si grands
intérêts, c'est de chercher à faire aimer la ré
publique, en contribuant à dissiper les préjugés
qui existent encore contre e.le. f, ?
Messieurs, il y a un grand nombre de nos con-
citoyens qui, de très bonne foi, sans parti-pris et
sans mauvaise passion, aimant notre pays autant
que nous l'aimons nous-mêmes, mais comprenant
autrement que nous )a façoi de servir ses intérêts,
voient la république avec inquiétude parce qu'ils
pensent qu'eue n'est pas en état, comme tout bon
gouvernement doit l'être, d'assurer à ce pays l'or-
dre intérieur et de lui donner satisfaction tsur
le terrain ëcoaomique.-Nous avons a faire cette
double preuve; nous avons à démontrer que
nous pouvons maintenir l'ordre et que nous
sommes en mesure, mieux peut-être qu'aucun de
nos devanciers, de favoriser les intérêts maté-
riels, de développer le commerce et Findustrie,
et, pour ce qui nrincombe particuiièrement, d'exé-
cuter de grands travaux publics. (Marques nom-
breuses d'adhésion.)
Nous avons à faire cette démonstration et à
convaincre, je ne dirai pas nos adversaires, mais
nos futurs alliés, nos amis de demain, non par
des récriminations, non par des paroles améres.
non par des reproches immérités, non pas même
par des discussions courtoises; mais nous avons
à faire cette démonstration comme ce philosophe
grec démontrait le mouvement en marchant!
Nous, de même, nous avons, non à parler, mais
à agir.
Nous avons à faire, non de la politique acadé-
démique ou des dissertations platoniques, mais
nous avons à faire do )a politique pratique, c'est-
à-dire travailler, marcher, produire, laisser der-
rière nous des résultats, des témoignages irrécu-
sables d'un bon gouvernement et des aptitudes
do la république à servir les intérêts du pays.
Voiià pourquoi, dès mon arrivée au pouvoir, je
me suis assigné le programme que vous con-
naissez et que mes coltegues du cabinet ont
bien voulu adopter avec moi. et que je résume
en deux mots consacrer dix années à achever
nos voies ferrées, a transformer et compléter
notre réseau navigable, à mettre nos ports de
commerce à la hauteur des besoins nouveaux.
Je crois, Messieurs, que lorsque nous aurons
accompli cette tâche–quand je dis nous, vous
pensez bien que je n'ai pas une ambition minis-
térielle de dix années –lorsque mes successeurs
auront accompli cette tâche, je crois qu'ils au-
ront plus fait pour la consotidation de la répu-
blique que par fes raisonnemens les plus con-
vaincans, les dissertations les plus éloquentes et
surtout par des polémiques passionnées. Je crois
que le pays se laisse surtout convaincre par des
faits et qu'il préfère la politique d'action a la po-
litique de parole.
On nous écrit de Berlin, le 6 août
« C'est un bien joli mot que celui de Nie-
buhr II y a deux sortes de négociations
a avec la curie romaine, celles dont un
w simple commis de chancellerie pourrait se
B charger seul et celles dont l'ange Gabriel
lui-même ne viendrait pas à bout. x Dans
laquelle de ces deux catégories faut-il ranger
les pourparlers actuels dû chancelier de l'em-
pire et du nonce du Pape à Kissingen? C'est
ce que personne ne sait encore, excepté ce
dernier peut-être. Vous aurez lu à ce su-
jet l'article do la .D~cAe .McA~ao~, de
Francfort. La G'~NMKM le reproduit ce soir
sans comm' ntaires. Seion cet article, ou plu-
tôt cette lettre d'un correspondant bien in-
formé, c'est M. de Bismarck qui aurait iait
cette fois les premiers pas. «Déjà, lors du
voyage que le nonce du Pape à Munich 81
versia Sn dejuin à Dresde, aux noces d'argent
du roi de Saxo, le chancelier le fit engager
par le comte de Werther, l'ambassadeur de
Prusse à la cour de Bavière, à venir faire une
visite à Berlin. Mais le nonce ne reçut pas
.de Rome l'autorisation nécessaire. C'est alors
que l'on parta d'une rencontre àKissingeo. a
') Le correspondant de la Z)~M~c~ .McA~-
~o~ prétend que les deux négociateurs ne de-
mandent qu'à s'entendre et à se faire des
concessions réciproques. Le chancelier serait
disposé à supprimer le tribunal ecclésiastique
et à laisser tomber les vieux-catholiques. La
curie, de son côté, renoncerait à demander
l'abolition des lois ecclésiastiques et le rappel
des évoques dépossédés de Posen et do Pa-
derborn, ses champions les plus compromis.
C'est pour ceux-là, qu'on aurait recours à la
nomination de coadjuteurs <;??? spe ~Mcc~~t.
Quant aux évoques de Bresiau, de Cologne et
de Limbourg, d'un esprit plus conciliant et
qui n'ont fait que céder aux nécessités de la
situation, la curie espérerait encore pouvoir
obtenir leur réinstallatioh.
Suivant la ~reM~ ~t~MM~, le Pape, dans
une nouvelle lettre au prince-héritier de l'em-
pire, aurait exprimé l'espoir, si l'on mainte-
nait les lois de mai, qu'il serait possible au
moins de n'en pas imposer l'observation aux
catholiques dans tous les points ou elles se
trouvent en contradiction directe avec le
M:o~!M M~a~t antérieur, basé sur la bulle
de 1821. On &ait combien vivement les vieux
conservateurs désirent voir le Kulturkampf
se terminer par une paix qui ramènerait daus
leurs rangs une trentaine au moins des mem-
bres du centre. La .i~M.? ~eï~KK~ (Ca~~e
la C'fOM;, ou, de son vrai nom, jVoMM~
(?site cependant à croire que le chancelier
puisse faire au Pape une pareille concession
qui équivaudrait à permettre aux catholiques
sinon la désobéissance directe aux lois exis-
tantes, du moins leur non-observation.
)) On ne voit pas toujours dans tout ceci ce
qui pourrait décider le centre à se hâter d'a-
bandonner ses positions pour passer dans le
camp de M. de Bismarck. Aussi la G~'MMMM
coaseille-t-elle encore ce soir aux électeurs
catholiques de Hagen de voter au scrutin de
ballottage pour M. Eugène Richter,!e député
progressiste sortant, le plus habile lecteur
de budget qu'il y ait au Reichstag, et, à
l'heure qu'il est, l'homme le moins agréable
peut-être à M. de Bismarck.
B L'agitation pour les élections complé-
mentaires est des plus vives, et sur bien des
points <-He n'offre pas un spectacle beaucoup
plus édiëant que celle des élections géné-
rales. Une brochure intitulée La ~a~-
t'OM~ des H~'
sur toutes-les colonnes de la ville l'a annon-
cée durant toute la dernière semaine de juil-
let au public berlinois. Elle est de l'auteur
d'un livre qui a fait grande sensation il y a
deux ou trois ans, et dont le titre a été cité
plus d'une fois au J!6tcAx~ Les /a;MeM~ et
<~o~MM Berlin (1). On trouve dans
ce livre la liste et l'histoire do plus de
deux centsbanqueset compagnies par actions
qui, après avoir poussé comme des champi-
gnons, se sont évanouies de même do 1~71
à 1875. C'est un curieux répertoire, mais écrit
à un point de vue pessimiste et avec plus de
zèle que de discernement, par un homme do
parti qui semble ne faire aucune distinction
entre les entreprises malhonnêtes et les en-
treprises malheureuses, et qui le plus sou-
vent ne connaît que do nom les hommes et
les choses dont il parle. Sa brochure est ins-
pirée du même esprit que son livre. A ses
(i) Un second volume a. paru l'année dernière
JC~ /aMeMM les ~M~MM ~K ~He?iM~M, par
OMoGIagau. H en a été parte dans te temps à
cette même piace.
yeux, quiconque a figuré dans le coaseU
d'administration ou de surveillance d'une So-
ciété aujourd'hui en déroute ou en détresse
n'est qu'un faiseur et un .agioteur. Or, dans
cette fièvre d'affAires qui s'était emparée de
l'Allemagne après Ia~guerre,on a vu les hom-
mes'les plus respectables, partageant la con-
fiance universelle, prêter le concours de leur
fortune ou de leur nom à des entreprises qui
leur paraissaient utiles et qui, en tout cas,
étaient parfaitement légitimes. Nombre de
membres du Reich8tag,etdcs plus considérés,
de tous les partis, mais principalement dés
partis libéraux, figurent parmi <'ux, et ils sa-
vent ce qu'il leur en a coûté. Ce sont
leurs noms que la brochure de M. Otto
Glagau signale aux électeurs comme des
nomsàproscrire ;et,sil'onen croit laG~MM~
que je citais tout à l'heure, cette brochure
aurait eu une influence décisive au premier
tour de scrutin dans certaines circonscrip-
tions, notamment dans les provinces du Rhin
et de la Westphalie. a On nous écrit ceci,,di-
sait hier la gazette ultramontaine A
l'aide de cotte brochure, M. Griitzner,
conservateur-libéral, a battu daas s la.
2" circonscription de la Saxo à Lcebau, -le pro-
fesseur Frûhauf de Berlin, libéral-natio-
nal et faiseur, et dans le Lauenbourg elle
a failli couler le faiseur Hammaeher qui
ne l'a emporté que de S voix sur le comte
Herbert de Bismarck et dont l'élection
sera probablement contestée. C'est une
brochure à employer dans les ballottages,
car elle peut être d'un grand poids dans
certains cas. Nous la recommandons, par
exemple, aux électeurs de l'arrondisse-
ment de la Ha vel occidentale, où M. Haus-
mann, progressiste et conseiller do sur-
veiUance, est en lutte av.'c un conserva-
teur, M. de Bredow-Senzke. » Ce morceau
vous donne une idée du ton qui règne dans
la polémique locale. M. Hausmann, députe
sortant du Reichstag, membre du Parlement
de Francfort en 1848, l'un des quatre directeurs
ju chemin de fer de Berlin à Magdebourg et
lepuis dix ou douze ans le représentant del~
ville de Brandebourg à la Chambre des Sei-
gneurs de Prusse, est un homme d'une inté-
gnté.d une noblesse de caractère telles. qu'elles
l'ont rendu populaire dans son pays où elles
iui ont valu depuis trente ans l'estime et
même la~ sympathie de ses adversaires poli-
tiques les plus passionnés. S'iisuccombedans
cette lutte, cedont je doute, si cette boue que
l'on jette sur son chemin lui taisait glisser le
pied, le parti progressiste perdrait encore en
lui un de ses membres les plus capables et
qui lui font le plus d'honneur.
» Des deux fractions qui composent ce
qu'on appelle quelquefois le grand parti libé-
ral. c'est e,el)e-ci, déjà la moins nombreuse.
qui sortira le plus diminuée des nouvelles
élections. Le parti progressiste est, du reste,
sujet a ces vicissitudes. Fondé en 186), au
Landtag prussien, e.t composé d'une quin-
zaine de d6puté& presque tous de la Prusre
orientale, il fut, durant le long conflit du
ministère Bismarck jusqu'à Sadowa, le
champion inflexible des droits de la nation.
» Il entra fort amoindri au Parlement de
l'Allemagne du Nord, où il prit le nom de
parti progressiste aUemand. Il se releva au
Parlement de l'empire, et depuis dix-sept ans
il est res~é fidèle à son programme une
Allemagne unie, avec un pouvoir centrai for-
tement constitué et une représentation na-
tionate investie de droits constitutionnels sé-
rieux. C'est à peu près aussi le programme.
des libéraux-nationaux, avec cetta différence
que ceux-ci mettent l'accent sur le premierar'-
ticle, tandis que les progressistes le placent sur
le dernier. Partout ailleurs, en pays parle-
mentaire, les progressistes s'appelteraient des
libéraux modérés ici, où la tradition autori-
taire reste dominante, ils se voient en ce
moment assimilesaux socialistes parla presse
officieuse. « Il faut être sincère, disait hier la
,Fo~. au fond qu'est-ce que veut le parti pro-
gressiste, sinon la suprématie du Parlementa
c'est-à-dire la souveraineté du peuple ? Eh-
bion! n'est-ce pas là l'essentiel aussi pour les
socialistes? N Et s'appuyant sur les résultats
des élections, l'organe des conservateurs.
libéraux condamne le parti progressiste à une
mort proehaine.De 38 membreë qu'il comptait,
il sera probablement, en effet, réduit à 25, et 't
peut-être à 22. J~ais, après être descendu à 19
en 186?. il est remonté à 30 en 1868, à 44 en
1871 et a 49 en 1874. Il représente l'idée de
l'avenir, et sans doute il aura son jour. L'Al-
lemagne en ce moment est un peu comme la
France du second Empire, elteapeurdela
liberté., et il est facile de lui faire croire que
les libéraux à principes sont des doctri-
naires, des logiciens entêtés qui n'en-
tendent rien aux choses et à la politi-
que pratiques. jMais les nations modernes
sont inconstantes et passent aisément d'un
extrême à l'autre. Elles se rassasient bien
vite aussi d'un régime autocratique et de ré-
action. Tact que c'est M. de Bismarck qui
mène les affaires/on a de bonnes raisons de
croire qu'il s'y entend mieux que petsoncs;
mais lorsqu'il n'y sera plus, on dira de lui
aussi peut-être II y a pourtant quelqu'un
qui a plus d'esprit que M. de Bismarck, c'est v
tout le mo'nde. Ce jour.Ià, c'est sans doute un-
progressiste qui prendra la parole, et jl se
pourrait bien alors que tout le monde fût de
son avis. B
On sait que la grande session des conseils
généraux doit s'ouvrir dans tous les departe-
mens le lundi 19 août. Il nous parait intéres-
sant de publier à ce sujet une liste exacte des
sénateurs et des députés du parti républicain
qui sont conseillers généraux.
Tout d'abord nous devons dire que sur les
S33 membres dont se compose la Chambre
des Députés, on compte 313 conseillers géné-~
rs.ux. Ces 313 députés conseillers généraux
se subdivisent en 208 républicains et en iOS
réactionnaires de nuances différentes.
Le Sénat, n'ayant pas encore remplacé onze
de ses membres qui sont décédés, est réduit
à 289 sénateurs. Sur ces 289 sénateurs, il se
trouve 138 conseillers généraux. `- ·
Ces 138 sénateurs conseillers généraux se
divisent en 89 républicains et 79 réaction-
naires.
Voici les noms des S9 sénateurs répuMi-
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