Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-02
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Description : 02 août 1878 02 août 1878
Description : 1878/08/02. 1878/08/02.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
2 AM
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dOIJRI~~L DES DÉ~~TS
ON S'ABONNE
tM des Prëtres-Saiii~&crmam-rAux.errois, t7.
B'B~ÏX E~E E.'AB~M!~E'§SEKT!'
Un &n. Six mois. Trois mot)!,
jDepaHemeM. 80 ?. 40 ir. iio f?.
Paris. 72 ïr. 36 fr. <3fr.
Las abonnemens partent des et M de
chaque mois.
ON'S'ABONNE
en Belgique, en ItaHe,
dans le Luxembourg, en Turquie,
<& Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tM
régences du Maroc et de la Tunisie, `
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Paris ou da
'XMndats-poste, soit internationaux, soit français
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes; t
et dans tou~ les autres pays
psr l'envoi d'une valeur payaNa & ïa '6.
Papia~ BtE) EmméE~t. a S~ eesat.
Bê~j&]6°teiEa~a) m~ mtM!~ë!w< ?$' eem~
POLITIQUES ET ~I~'TÉPAIIfES
Ia!Lpapers otSce, 17, Gresham strcet, G. P. 0.;
BSaa. McMiz~ NE. C.,London; BMN. ~?.-M. 8tmKh et iBcm,
<86.Strand,W.C..Lo!Klon.
&.Brnxe!!es, & l'O~M ({e ~MMM, 46, medeia
Madeleine, dasg !es kîosqaes ett dans !eB bi-
bUoth~qaes des gares d<' chemins de te? be~es.
A VatparMSô (ChiUJ, chez M. Orestes L. TorncM.
LesMmpnces sontMcuM
e~as BtM. B'8,place(telaBourse,
a! ta buLreaa, do. Jf8BK&KAK
eUsstîohront to~ours6treag?6ëespar tëdacMsa.
PANS
JEUDI i~ AOUT
Les résultats des élections allemandes
sont encore trop incomplètement connus
pour que nous puissions en donner une
idée d'ensemble; mais, suivant toutes les
apparences, nous avions raison l'autre
jour lorsque nous disions que le nouveau
Reichstag ressemblerait beaucoup à l'an-
cien. Les scrutins des grandes villes ont
été, comme à l'ordinaire, les premiers dé-
pouillée. A Berlin en particulier, tous les
résultats sont acquis, et, comme il fallait
le prévoir, le parti conservateur y a été
battu, tki vain avait-il présenté pour can-
didat un illustre maréchal. M. de Moltke,
le Carnot de l'Allemagne, vainqueur sur
tant de champs de bataille, ne l'a pas été
dans le nouveau combat qu'il avait cou-
rageusement affronté. M. Falk, ministre
de l'instruction publique, et des cultes, a
été plus malheureux encore dans la cir-
conscription électorale où il s'est présenté,
il y a ballottage mais le ministre arrive
le dernier sur la liste avec 2,899 voix, et
c'est un socialiste, M. Fritzsche, qui en
tient la tête avec 20,133 voix. La dis-
proportion est telle, que le succès du so-
cialiste semble assuré quand même les
voix de M Falk se reporteraient sur
M~ Zelle, progressiste, qui en a obtenu
16,747. Dans les autres circonscriptions
de Berlin, les progressistes l'ont emporté
avec des majorités considérables. Tout le
monde a constaté l'empressement avec
lequel )a population berlinoise a couru
au scrutin. Jamais les abstentions n'a-
vaient été moins nombreuses, et l'on cal-
cule qu'à peu près les 90 0/0 des électeurs
ont voté. Si l'on songe que les élections
n'ont pas eu lieu un jour férié, mais
un mardi, il faut reconnaître l'importance
d'une manifestation aussi considérable.
Ce n'est pas seulement en France que
les villes capitales ont une tendance
presque invincible à -voter contre les
candidats agréables au gouvernement.
L'échec de' MM. de MoKke et Falk
C!=t cep'funemcnt au?si significatil que
c.ni do ST. de Rèmusat, à Paris, en
1873. Que faut-il en conclure, sinon que
'nôns avons tortde nous émouvoir, jusqu'à
en perdre tout saug-froid, des aecidens
de cette nature. Si nous sommes malades,
si nous avous quelques poiots trop
Kcusibles, nous ne sommes pas les seuls
dans cet ~tat, et les mieux portans eu ap-
parence ne ~out pas ptus favorisés que
nous. Un tè'.égrauune adressé de Berlin à
la 6"~e/('e ~ë Co~MC dit, que des mesures
de précaution avaient été prises en vue
de désordres que l'on croyait pouvoir re-
douter, particulièrement d:ms la 4° cir-
conscription. celle de M. Fritzsche, où
l'élément sociaiiste est le plus fortement
représenté. Les troupes étaient consi-
gnées dans les casernes; heureusement,
il n'y a pas eu lieu de les faire sortir dans
la rue, et l'ordre a été parfait.
Si le but de M. de Bismarck avait été
seulement la ruine des socialistes dans le
Reichstag, peut-être pourrait-on dire qu'il
l'a atteint;. Les socialistes occupaient une
douzaine de sièges parlementaires ils en
ont déjà perdu quatre, et sans doute ils en
perdront davantage. En revanche, leurs
principes se sont propagés dans tout le
pays, et le nombre de leurs adhérons,
constaté par le scrutin, s'est accru dans
des proportions assez fortes. L'intensité
du mal a diminué ici ou là, mais le mal
lui-même s'est étendu. Nous ne sommes
pas surpris que les socialistes aient perdu
quelques sièges. Les élections se sont
faites principalement contre eux tou tes les
forces de l'opinion étaient dirigées contre
leurinuuence, etl'horreurprovoquéeparmi i
les honnêtes gens par le double attentat
dirigé contre la personne de l'empereur
a dû leur être très préjudiciable. Quel-
ques têtes qui s'étaient élevées jusqu'au
niveau du Parlement ont donc disparu,
mais le tronc de l'arbre'reste solide, et ses
racines se sont développées dans tous les
sens. La situation parlementaire n'en sera
certainement pas plus facile, et la situa-
tion morale n'en est pas beaucoup mcil
leure.
Le socialisme, comme son nom l'indi-
que, est un parti qui rêve une rèvdtution
sociale. Les autres partis qui se disputent
le pouvoir en Allemagne sont plus exclu-
sivement politique.?. Leurs triomphes ou
leurs revers peuvent amener quelques
changemens dans la distribution du pou-
voir et dans la conduite des aSaires, ce
.qui est le jeu naturel des institutions hu-
maine- Il ne paraît pas que, ccUe fois,
les changemens doivent être très considé-
rables. Autant qu'on eu peut juger par les
scrutins conuusjusqu'ici,les divers partis,
après un certain balancement où les uns
auront un-peu perdu et les autres un peu
gagné, reprendront un équilibre qui se rap-
prochera beaucoup de l'ancien. Il était na-
turel que les nationaux-libéraux perdis-
sent quelques sièges, et c'est encore là un
des objets que poursuivait le gouverne-
ment toutefois, leur assiette électorale
est trop ferme, leur accord avec l'opinion
moyenne est trop fixe, pour qu'ils aient
pu être considérablement entamés. Les
progressistes et les ultramontains sem-
blent avoir gagné quelques sièges la
proportion n'est pas encore suffisamment
connue pour savoir dans quel sens se
trouvera poussé le gouvernement. Au
reste, les questions politiques se présen-
tent chez nos voisins, et particulièrement
à l'esprit réaliste de M. de Bismarck, au-
trement que chez nous. Le gouverne-
ment s'embarrasse beaucoup moins des
principes absolus et ne se tient pas pour
engagé à triompher ou à mourir avec
eux. Ce qu'il cherche dans les élections,
ce sont des moyens pour atteindre le but
qu'il se propose, et nous avons déjà dit
quel était le but de M. de Bismarck faire
échec au socialisme et la diminution
parlementaire du parti l'y aidera puissam-
ment et obtenir du Reicbstag le vote
de ses réformes financières. Sur ce point
qui le touche surtout, il est très pos-
sible que M. de Bismarck obtienne gain
de cause. Séparé des ultramontaius par
des différences profondes dans l'ordre
moral et religieux, il peut fort bien, au
prix de quelques concessions plus ou
moins durables, se rapprocher d'eux ou
les rapprocher de lui sur le terrain écono-
mique. Les ultramontains, les conserva-
teurs libres, les membres du parti de
l'empire apporteront peut-être à M. de
Bismarck l'appoint qui lui est nécessaire
pour accomplir les réformes qu'il a im-
médiatement en projet. Quant aux con-
séquences, pour l'avenir, d'une coalition
de cette nature, le chancelier n'est pas
homme à s'en embarrasser beaucoup.
Lorsqu'on est parvenu au terme de son
voyage, on s'inquiète peu 'lu véhicule
qui vous y a conduit. M. de Bismarck n'a
jamais montré un respect exagéré pour
les préjugés parlementaires, et les moyens
ne lui importent qu'en vue de la fin.
Nous dironn peu de chose dos élections
en Alsace et en Lorraine; nous ne les
connaissons pas complètement. A Stras-
bourg, M. Kablé, le candidat de la protes-
tation, l'a emporté contre le député sortant
autonomiste, M. Bcrgmann. H en est de
même dans plusieurs autres circonscrip-
tions mais nous n'oserions pas répondre
que ces élections ne soient pas en quel-
ques endroits les résultats de la coalition
de partis assez divers. Pour résumer
ces considérations très générales et né-
cessairement superficielles, nous persis-
tons a croire que la situation poliiique
de l'Allemagne restera, ou peu s'en faut,
la mémo. Il y aura, à l'intérieur, de gra-
ves di[flcuHés; mais uu homme tel que
M. de Bismarck est-il incapable de les
surmonter ?
Parmi les rcnseignemens que nous rsce
vous ala.derniè'-eheure et qui sont donnés
plus loin sous le titre «AHcmagncM, on
remarquera l'élection de M. Laskcr
principal orateur du parti libéraltna-
tional ce!lc de M. Schu!ze-DeIitzsch.
l'économiste et créateur des banques po-
pulaires qui portent son nom; celle de
M. Reichenspcrger, de la fraction du cen-
tre, et celle du député socialiste Licb-
knecht en Saxe. Deux résultats signiSca-
tifs sont ceux relatifs au prince Wilheim
de Bade qui, est soumis & un ballottage,
et au comte Herbert de Bismarck, fils du
chancelier, qui est battu par le député
sortant, libéral-national, dans la circon-
scrirtion même du Lauenbourg où son
père possède d'immenses'propriétés.
BOURSE DE PARIS
CtiMuro la 3i. le 1" EE~rnsse. E!t~!aao.
sc/a
Comptant. 77. ';G75.y. 2S.
Liquid. 77. ':67S.2S.
Fin cour. ':C95. S.
30/0
Amortissable.
Comptant. 84 ro.t M 3.
Liquid. 837S. 82. 17N.
Fin cour. 8220. 153.
:/? C/a
ComptantlÛ'!NO.~<'n . 5 ~/0 Coupon dët,ach<
Comptant!~ 30.H2 20 .45.
Liquid.393..l!22?;45.
Fin cour. ~2 S'7~/2 .121/2
ï'!tT!TH HOtmSH DU SCtN.
Emprunt 8 0/C. ll2fr.50,71/2.
S u/ï) turc. lSfr.ni/2,05.
Banquû ottomane.. S16 fr., SU fr. 3'?.
E~ptienNMSC/'O.. 268 fr. 75, 12.
FIorms (or). 6o3/4.
Nous recevons d'un de nos correspondans j â
la dépèche suivante
« Berlin, le. 1"'août, 8 h. soir. c
)) D'après les résultats connus, les libéraux- e
nationaux ne perdront que douze ou quinze c
sièges les progressistes, huit. ou dix a
les socialistes ont perdu définitivement
six sièges sur douze qu'ils occupaient, p
Trois de leurs députes sort-.ms sont e
réélus en'Saxe ce sont MM. Bracke, Auer et c
Liebknecht. Quelques uns des autres députés d
socislistes sortaus ont des chances d<: l'empor- d
ter au second tour à Berlin, à Solingen, à 1'
Dresde, etc.; cela dépendra, du vote des ultra- cj
montains et des conservateurs qui ont voté d
pour eux en i877. Voteront-ils contre, cette 1,
année, ou s'absticndront-ils? C'est ia la ques-
tion. -j
N Les principaux représentans du parti
!ibéra(-national sont réélus Bennigsen, For- l
cbenbeck. Lasber, etc..
B Les Polonais gagneront probablement un s'
siège ou deux. fi
& A Kcenigsborg, le candidat progressiste l(
succombera probablement à la coalition des g
conservateurs iunis aux libéraux-nationaux, p
C'est un cas tout à fait particulier. of
s M. Delbrück, l'ancien président de l'Of- e
fice de la chancellerie, démissionnaire il y a
deux ans, estéluàStettin.
f M. Faik. ministre de l'instruction publi-
que et des cultes, n'est encore élu nulle part.a t<
T6!<6gFapSî!e p!t'!v6c.
{SarTictt tëMRriiphiqao de t'a~ac~' Hy.ïte.)
Rome, le 1" août.
Le cardinal Franchi, secrétaire d'Etat du Saint-
Siège, est mort cette nuit a. minuit.
Berlin, le 1" août.
On connaît maintenant les résultats d'environ
227 ék'ctions. Ces résultats se repartissent de la
manière suivante 18 conservateurs, 29 .conser-
vateurs-libéraux. 74 libéraux-nationaux, 19 pro-
gressistes, 35 uitramontains, 2 Alsaciens pro-
testationnistes, 2 Alsaciens autonomistes, 3 so-
cialistes, 8 Polonais, l particulariste et 36 bal-
lottages.
Berlin, loi" août. ·
Il ressort des résultats déjà connus des élec-
tions pour )e Parlement allemand que la force
respective des différons partis n'a presque pas
varié. On remarque seulement que les socialistes
perdront probablement quelques siéges.
Bertin, loi" août.
Le ~pel du comte do HatzMd, ambassadeur d'AtIf-
mngne a la cour de Madrid, appelé à d'autres
ioncttons.
Londres;"Ie i" août.
Le yMKM condamne le discours de M. Gfad-
stone, qu'il considère comme préjudiciabte aux
intérêts de la paix européenne et aux bonnes re-
lations internationales. Les paroles do M. Glad-
stone sont incompatibles avec les grandes vues
d'un homme d'Etat et avec le sentiment d'un gé-
néreux patriotisme..
Le .D de Vienne
« M. Delyannis est parti pour Saint-Pétersbourg,
sur fo désir formellement exprimé du cxar.
» L'insurrection de Serajewo a diminue, et
1 on espère que l'occupation s'accomplira pacili-
quement. a
Le 7'MMM public les deux dépêches suivantes
« Vienne Je 31. -Carathéodory Pacha arrcu des
instructions qu'on croit être de nature a fa'cii'.tcr
la convention relative a l'occupation autrichienne
de ]a Bosnie et de ~Herzégovine.
& La Porte a demandé qu'on étendît le dé!ai des
raufications d:t traité de !3criin. C'est une diffi-
cu'.té de pure forme. »
« Francfort, le 31. Des négociations directes
entre l'AUemagne et le Saint-Siège seront pro-
chainement ouvertes l'Allemagne paraissant
disposée a une réconciliation. & n
Londres, le 1" août, soir.
Le marquis de Sa.Iisburv a reçu aujourd'hui
une députation des conservateurs de Manchester
venus pour le féliciter de sou succès au Congrès,
et t'invi!.er venir visiter Manchester.
Dans sa réponse a. l'Adresse qui lui a été pré-
sentée a nette occasion, le marquis de Saiisbury
s est plaint de ce qu'aucune discussion sur tes
protoootcs n'ait eu lieu a. la Chambre des Lords,
où ies deux plénipotentiaires de la Grande-Bre-
tagne auraient pu donner des explications minu-
tieuses au sujet de quelques points qui ont été
attaqués aux Communes..
Le marquis de Saiisbury a démenti l'assertion
de M. Giadstone, que les rapports entre la France,
l'Italie et l'Angleterre sont moins amicaux qu'a-
vant la convention de Chypre. II croit que le
gouvernement poursuit la politique de ceux qui
veulent l'Angleterre grande et forte.
Vienne, le t" août.
On mande à la Pa: de V~'MM que la 18° di-
vision a franchi aujourd'hui ia frontière de Di.d-
matic et est entrée en Hci zégovine.
Raguse, le 1~ août.
Les communications de Mostar avec Serajewo
sont coupées. On dit que ie valide Sorujcwo s'est
enfui.
Une grande effervescence règne dans la popu-
lation musulmane, qui accuse de faiblesse le gou-
vernement turc.
Bruxelles, le l" août.
La Chambre des Représentans a nommé M. Ro-
g'er président; M. Guniery, député de Bruxelles,
ut M. DewaU, député d'Anvers, vice-présidens.
Madrid, le 31 juillet, 5 h. 40 m. soir.
La 6'a:eMe publie un décret ordonnant )e paie-
ment a des sujets français da 39.088 pesetas pour
les indemniser des préjudices que leur a causés
l'insurrection cantonale de Carthaeënc.
On nous écrit de Londres, le 31 juiUet
« L'issue des débats qui se poursuivent à
la Chambre des Communes autour du. traité
do Berlin et de la convention do Constanti-
nop!e est connue. On sait aussi que !e cabinet
n'est pas disposé à dévoiler ses plans de ré-
forme en Asie-Mineure il se borne àdéctarer
que son ambition est de ramener la. sécurUé
et la prospérité daus ces provinces autrefois
si florissantes. L'intérêt ea est do:ic sensible-
ment sHaibli, et il faut un véritable courage
pour suivre ces interminables discours.Cesoht
toujours les mêmes argumens prosonr.ës !;ous
unt! forme différente, et comme tou~el'élo-
quenco de l'Opposition no changera en rien !a.
poJitique anglaise, l'attention s-t détourne
peu à peu de ces luttes oratoires. Le Da-
mier jour, le ton du dcb~t était si lourd, si
ennuyeux même, qu'un membre en a haute-
ment fait la remarque. Au bout de la. se-
maine, on pourra résumer en quelques phia-
ses ce qui aura été dit de part et d'autre.
a Les adversaires du gouvernement actufl
dirigent leurs attaques contre l'attitude de:
lord Beaeonsfield vis-à-vis do la Grèce et con-
tre la convention anglo-turque. Les conser-
vateurs répliquent en accusant l'admini-
stra.tion de M. Gladstone de n'avoir rien
fait en faveur des sujets chrétiens de la
Porte. les libéraux n'ayant découvert
les vices du régime turc qu'après ôtre tombas
du pouvoir. Les uns exagèrent rimpor:anec
des responsabilités encourues et ils en nient
la nécessité que les autres s'enbrcent de dé-
montrer. Une pareille dépense do rhétorique
estinevi table dans un système parlementaire.
mais elle n'exerce guère d'iniluence sur là
marche des aS'aires.
x Au cours de la discussion, le nom de la
France revient souvent. Les libéraux repro-
chent vivement au cabinet d'avoir manqué
d'égards envers un pays voisin, et les membres
du ministère s'efhrc'jnt a l'envi d'adoucir
l'amertume qui pourrait exister de l'autre
côté du détroit ils mettent tout en œuvre
dans ce dessein, paroles de sympathie pour
la. France, éloge des plénipotentiairesfra.nçais.
)) L'incident G!adstone-Eeacons6eld est ar-
rivé à une véritable crise, comme le montre
l'échange de lettres acrimonieuses entre les
d~ux rivaux qui tous deux sont blâmés pour
s'être lf.issé entraîner au delà des bornes
fixées par les convenances. Les secrétaires de
lord Beaconsneld auront une rude besogne
s'ils doivent relire tous les discours, pam-
phlets, etc., do M.Gladstone depuis deux ans
et demi. Ce petit intermède est assez pi-
quant et relève la monotonie 'des débats sur
la question d'Orient.
« La publica.tion des rapports consulaires
touchant la situation de la Turquie continue
sans relâche. Le dernier .BjM-Soo~ con-
tient le tableau des souffrances infligées aux
populations par la guerre c'est une lecture
des plus attristantes que ce récit d'excès et de
représailles Turcs et Bulgares s'y montrent
sous un jour peu favorable. Un rapport de
M. Odoni, vice-consul d'Angleterre à Galli-
poli, en date du 6 juillet, mérite qu'on s'y
arrête. Il renferme des suggestions pratiques,
concernant le retour des réfugiés. Pour évi-
ter 1'cS'usioii du sang. M. Odoni est d'avis
qu'il faudrait avant tout envoyer dans tous
les chefs-lieux des ca'ïmakams bien connus
pour leur impartialité et leur sévérité, en les
faisant accompagner par quelques déta-
chemens de cavalerie régulière en se-
cond lieu, que le gouvernement empêche
le retour en masse des réfugiés et ne les
laisse retourner que pou a peu, de sorte
qu'ils ne soient pas assez nombreux, dès
leur retour, pour attaquer les raïas et
faire face à l'autorité, et que l'on donne le
temps pour qu'ils puissent se réconcilier peu
à peu avec les ra'ias. Ces derniers, dès que
le~J~usses seront partis, deviendront comme
des moutons envers les Turcs, car pour !e mo-
ment ils conservent encore un certain es-
prit de servilité envers tout ce qui est mu-
sulman, et il n'y aurait pas à craindre des
troubles de leur part. s
Oa nous ëcrit de Genève, !e 30 juillet
La lutte religieuse continue entre le gou-
vernement et les ultramontains. Je ne vous
en parle que de loin en loin, craignant d'en-
nuyer vos lecteurs il importe cependant de
suivre cette petite guerre, ne fût-ce que pour
montrer aux philosophes comment se fondent
les iciigions.
H Le gouvernement s'était servi de tontes
ses armes crn're l'Eglise romaine qui tenait
bon, grâce à ses curés toujours influées sur
les populations rurales. On avait fait à ct's
cures tout le mal qu'on avait pu; on les
avait mémo empêches de porter soutane. Ils
résistaient pourtant, prêchaient dans des
granges quand on leur enlevait ieurs églises,
y attiraient non seulement des femmes, mais
aussi les hommes autrefois indiff'érenH ou
mecreans, et, perchant sur la {'ersécu'.ion,
montaient en gloire et en influence. Tout
cela, vous le comprenez, agaç:ut le gouver-
nement qui perdait du terrain à mesure
qu'ils avançaient le pied, et s'au'aiblissait en
faisant le fort. Aussi voulut-il frapper un
grand-coup. Par un arrêté du 28 décem-
bre 1877, il s'attribua In droit d'intervenir
non seulement dans le culte public, mais
encore dans If culte privé, et d'interdire aux
prêtres étrangers de ptecher dans le pays,.
fût-ce dans une grange ou dans une cave,
sa.na l'autorisation du pouvoir civil. Or tous
les prûtres romains étant étrangers, le Con-
seil d'Etat s'arrogeait par 1'~ ia faculté de les
exclure tM ~o~.complètement le culte catholique orthodoxe.
Trois curés a qui l'autorisation do prêcher
fut refusée recoururent au Conseil fédé-
ral. Je ne vous envoie pas les noms de ces
martyrs qui, m'assure-t-on, ne sont pas fort
intéressans et qui déblatéraient vo!ontiers
contre Genève. lia avaient tort sans doute,
étant prêtres et étrangers; mais le gouver-
nement )t:ur donna raison en leur coupant la
parole. Dscn appelèrent donc à Berao, en
s'appuyant sur la Constitution fédérale dont
l'article SO garantit le libre exercice des cul-
tes « dans les limites compatibles avec l'or-
B dre public et les bonnes mœurs. » Les trois
curés, malgré leurs imprécations, n'avaient
ni attaqué les mœurs ni troublé l'ordre le
Conseil fédérât fut donc forcé d'admettre leur
recours et de casËer l'arrêté du gouvernement
genevois.
B Voilà déjà plusieurs leçons données au
Conseil d'Etat par les autorités de Berne ou
pa.r les juches de Lausanne. H serait temps
que ce!a Huit. car Genève perd chaque jour
dans la Con fédéra, tion quelque chose de son
ancienne faveur et de son ancien crédit.
a Cependant le pouvoir cantonal ne veut
rien entendre et continue les hostilités en
dépit de tous les avertissemens. Il existe des
communes rurales où le culte libéral n'a pu
encore être établi, faute de troupeau et sur-
tout f~ute de prêtres. Les Églises restaient
forcément au pouvoir des ultramontains.
Qu'a-t-on fait pour empêcher ce scandale? On
a décidé que ces églises seraient ouvertes de
temps en temps au culte officiel pour satis-
faire les besoins religieux des minorités.
Notez bieu que dans ces communes les mi-
norités n'ont pas de besoins religieux. Ceux
qui en ont. demeurant attachés à Rome. Cela
ne fait rien, on a demandé la clef des églises
que les maires ou leurs adjoints se sont em-
presses de refuser, sur quoi l'on a révoqué
tes maires et enfoncé les portes les curés
romains ne mettront plus le pisd dans ces
églises profanées où l'on ne dira plus la
messe, à moins que les curés libéraux n'ail-
lent la dire devant les banquettes, ce qui leur
arrive quelquefois.
? Tout cela n'est pas édifiant, et quand
nous lo reprochons aux chefs radicaux, ils
nous répondent x Vous ne comprenez rien
A la question vous êtes des cléricaux et des
sanfédistes. Les Romains sont nos enne-
u)is, et nous les traitons en ennemis,
Us nou~ font la guerre avec l'argent de
l'étranger, nous leur résistons avec nos
pr6prcs finances Œil pour œil, dent pour
dent! Ils nous mordent et nous les mordons.
En les épargnant, nous perdrions Genève.
Ceux qui ne sont pas pour nous sont pour
eux et veulent la ruine du pays. Ce n'est pas
avec des gants b!ancs qu'on fait des réformes.
Luther et Calvin n'ont jamais dit à leurs ad-
versai t'es «Tirez les premiers! Taisez–
voM donc et laissez-nous faire! a
a On pourrait répondre qu'en tout ceci le
pouvoir civil s'appuie sur les doctrines mêmes
qu'il reproche à ses ennemis. Il supprime à
son profit la liberté des cultes il proclame son
droit d'intolérance; il déclare que la fin jus-
tifie !.es moyens; il se permet de petites per-
sécutions, les seules qui soient possibles dans
notre siècle, et il n'a pas même l'avantage
de réussir en imitant ceux qu'il voudrait ré-
former. Quand on St la grosse faute d'exiler
M. Mermillod, l'Eglise romaine à Genève dé-
clinait visiblement l'immigration, dont on
usait ou abusait pour la fortifier, ne lui ap"
portait que des renforts illusoires les catho-
liques des pays voisins, en devenant gene-
vois, sortaient de l'Eglise et grossissaient les
rangs des libres penseurs. Le prélat qu'on
redoutait jetait ses perles d'éloquence à des
étrangers et à des cuisinières; il était suspect
mêmedans sa maison, son clergé ne l'aimaitpas.
Les premiers révoltés furent des catholiques.
Depuis que laguerreestdéclarée.Ieclergé s'est
raltié, les indifférens sont revenus; bien des
mécréans, en haine du pouvoir civil, font
maintenant leurs pâques. Les coups qu'ils ont
reçus (dirait M. Emile Augier) leur ont fait
une conviction. Leurs adversaires–et j'en suis
sont quelquefois forcés de les défendre. Ils
ont ramené à eux, non la sympathie, ils n'en
méritent guère, mais la compassion des gens
de bonne foi. Les infidèles sont devenus des
partisans.
Les granges où prêchent les anciens curés
sont bourrées d'auditeurs, tandis que les
églises où pérorent les nouveaux restent vi-
des. Voilà les résultats obtenus après les
triomphes oratoires des premiers jours et
après cinq ou six ans d'eSsai plus ou mo.'us
loyal.
Il est vrai que les enfans sont nombreux
au catéchisme libéral il y a là peut-ôtre un
troupeau sérieux pour une Eglise future.
Mais la génération présente ne donne pas.
Les romains cherchent & prouver qu'ils sont
les plus forts. Tout récemment, lapetite com-
mune d'Aire-la-Ville était appelée à nommer
ses autorités ecclésiastiques en pareil cas, les
ultramon tains s'abstiennent, en suivant le mot
d'ordre venu du Vatican. Le Vatican avait-il,
cette fois, donneun contre-ordre? Je l'ignore.
Quoi qu'il en soit, les ultramontains ont voté,
et leurs candidats ont passé haut la main. A
peine élus, ils ont naturellement refusé leur
mandat, ne voulant pas se soumettre à l'évo-
que suisse, encore moins au Conseil supérieur
de Genève. C'est ainsi que les romains à
Aire-la-Ville ont fait acte de majorité.
N Rien de nouveau, du reste, à Genève.
Après les fêtes de Jean-Jacques, la ville a
repris son aspect habituel les )'OMM<'s~M sont en train de publier leurs conférences
éditées par M. Jules Sandoz. Les~SK-~co~MM
se sont mis à lire leur auteur qu'ils ne con-
naissaient pas assez. Les journaux, un peu à
sec, cherchent des sujets de querelle. Reste la
question du Gothard, qui intéresse toute la
Suisse, et surtout ceux qui ont de l'argent et
craignent les impôts.
Vous savez qu'il s'agit d'une subvention
fédérale. Les cantons intéressés au chemin de
fer italo-allemand n'ont paa les 8 millions
mis à la charge de la Suisse, ou, s'ils les ont,
ne tiennent pas à les payer. Il faut donc que
la Confédération se saigne tel est l'avis de
la majorité de la commission nommée par le
Conseil national pour examiner la question
du Gothard. L'honneur du pays est engagé
le Conseil fédéral a fait des fautes cette
ligne est importante pour la défense du Tes-
sia, il ne faut pas l'abandonner aux Italiens
et aux Allemands, etc.
a Le rapport de la majorité, non encore
traduit en français, a été longuement analysé
dans les trois derniers numéros du <7o!{?'M~
de G~MM. La minorité répond que la Confé-
dération n'est pas engagée unanci èremen t que
les eau ton s intéressés ont l'obligation de sou-
tenir l'entreprise qu'un autre motif de refuser
la subvention c'est la réduction du programme
primitif qu'il n'est pas démontré que les
devis soient exacts; que les derniers engage-
mens pris à Lucerne sont dangereux, et qu'il
faut ouvrir des négociations nouvelles. Il pa-
rait décidé quo la question sera soumise au
fc/~dans quel sens? Il semble difficile de le pré-
voir les cantons intéressés sont populeux et
arriveront peut-être à rançonner les autres. `
» Voilà le danger de la centralisation. Je me
souviens qu'un jour, dans un voyage pédes-
tre avec une bande d'étudians, je proposai
la motion suivante « Que ceux qui sont de
cet avisqueteld'entre nouspaieà boire à tous
les autres veuillent bien lever la main! o
Toutes les mains se levèrent excepté
celle du martyr qui dut s'exécuter. Il
en va de môme dans la Confédération
depuis qu'elle tend à devenir à l'état unitaire.
Genève n'a rien à gagner et a peut-être beau-
coup à perdre si le chemin du Gothard dé-
tourne du mont Cenis les marchandises et
les voyageurs elle n'en contribuera pas
moins, si la majorité la veut, àia subvention
fédérale. J'avais prévu cela depuis longtemps,
et l'on m'a traité de visionnaire. Etais-je ou
non dans le vrai? »
Nous avons parlé hier dans notre Bulletin
des lettres échangées entre lord Beaconsneld
et M. Gladstone.
Voici la teneur de la lettre adressée par
M. Gladstone à lord BeaeonsSeId
& Cher lord Beaconsfield,
Le ~MKM d'aujourd'hui annonce que vous
avez fait allusion. la nuit dernière, à mon dis-
cours d'Oxford, où je vous aurais attribué. d'a-
près vous, un caractère dangereux et diabolique.
Je vous serais obligé si vous vouliez bien m ap-
prendre quelles sont celles de mes paroles, sur
lesquelles vous avez fondé cette assertion.
& Vous avez dit aussi, d'après ]e compte-rendu,
quependantlesdébatssuriaquestiond'Orientjeme
suis livré à des critiques de votre coûduite et à des
description s de votre caractère en me servant des
épithétes les ptus offensantes. Voulez-vous avoir la
volonté de me fournir une liste ou un choix de ces
épithètes, en tant qu'elles ne s'appliqueraient pas
seulement à vos mesures politiques, mais à votre
caractère personnel, ainsi qu'un tableau des épo-
ques et des endroits où j'en ai fait usage? Si
vous avez été mal renseigné, je vous demande
pardon d'avance pour le dérangement que pourra
vous causer cette lettre, Iaquei)e est. j'ai à peine
besoin de l'ajouter, d'un caractère public. »
Lord Beaconsfield a fait la réponse suivante
à M. Gladstone
<: 30 juillet.
& Lord Beaconsfield présente ses complimens à
M. Gladstone, et a l'honneur de lui accuser ré-.
ception de sa lettre d'aujourd'hui, relative à cer-
taines remarques faites par lord Beaconsfield la
nuit dernière à la Chambre des Lords.
& M. Gladstone désire une liste d'épithètes of-
fensantes appliquées, non pas seulement aux
mesures politiques de lord Beaconsfield, mais
aussi à sa personne et à son caractère, ainsi
qu'un tableau des époques et des endroits où il
en a été fait usage.
)) Comme ceci demanderait des recherhes éten-
dant à une période d'un an et demi, durant
laquelle M. Gladstone, pour employer ses ex-
pressions d'uxtord,a contremme«dejour
et de nuit, semaine par semaine, mois pa
mois x- les desseins de lord Beaconsûeld.
lord Beaconsfield, en ce moment très pressé
par les affaires, se voit contraint de prier les
gentlemen qui sont assez aimables pour l'ai-
der dans la conduite des affaires publiques
d'entreprendre les recherches en question, ce
qui probablement leur prendra un peu de
temps; mais, pour ne pas sembler manquer
de courtoisie envers M. Gladstone en ajour-
nant sa réponse, tord Beaconsûeld doit faire ob-
server, au sujet du discours d'Oxford qui n'a été
qu'une longue série d'invectives contre le gou-
vernement, que M. Gladstone y a dit que, lors-
qu'il parlait du gouvernement, il entendait lord
BeaconsCoId, seul responsable, et par lequel, se-
lon M. Gladstone, < le grand nom de l'Angleterre
» avait été rabaissé et ravili. »
» Dans le même esprit, il y a quelques jours, à
Southwark, lord Beaconsfield a été accusé d'un
)!- acte de duplicité dont tout Anglais devrait avoir
)) honte, d'un acte de duplicité qui n'avait pas été
surpassé, et, selon M. Gladstone, rarement égalé
dans l'histoire des nations. »
» Un tel acte, cependant, ne devait pas étonner
de la part d'un ministre qui, d'après M. Glad-
stone. avait « ven'du les Grecs. &
» Quant à l'épithete de ~M~oH~M~ dont lord
Beaconsfield s'est servi à la Chambre des Lords,
il apprend que ce n'est pas M. Gladstone qui à
Hawarden a comparé lord Beaconsfield à Méphisto-
phéles, mais un des amis de M. Gladstone, et que
cet ami a aimablement demandé à M. Glad-
stone « comment nous pourrions nous débarras-
& ser de ce Méphistophélès. » Mais, comme
M. Gladstone se disposait déjà à indiquer la mé-
thode demandée, probablement le Caucus de
Birmingham. lord Beaconsfield est peut-être
excusable d'avoir supposé que M. Gladstone as-
sumait la responsabilité de cette qualification
plus ou moins ftatteuso. »
ETRANGER.
AHcMMgme. 1
7t7<'c~oM ~te~
Voici quelques renseignemena nouveaux
sur les élections allemandes
Nous avons dit hier que les progressistes
l'avaient emporté à Berlin dans cimr circon-
scriptions, et que, dans )a 4°, leur candidat
était en ballottage avec le démocrate-socia-
liste Fntzsche. Voici les chill'res qui établis-
sent ce résultat et que nous n'avons donnés
que pour une circonscription
I"' circonscription M. Hœnel. progressiste,
élu par 8,997 voix, contre 2,811 données au
maréchal do Moltke, et 2,121 au démocrate-
socialiste Most.
2° circonscription: M. KIotz, progressiste, élu
par H,270 voix, contre C,000 données au dé-
mocrate-socialiste Baumann, et 4,670 au mi-
nistre Falk..
3" circonscription M. de Saucken-Tarput-
scben, progressiste, élu par 13,028 voix.contre
8,060 données au démocrate-socialiste Rac-
kow, et 1,328 au conservateur Votigold
circonscription Ballottage entre
MM. Fntzsche, démocrat~-focialiste- (20,133
voix), M. Ze)le. progressiste ~6,7-i7), et le mi-
nistre Falk (2,998).
H" circonscription :.M. Zimmermann, pro-
gressiste. éiu par 10.578 voix, contre 3 618.
Kapell (démocrate-socialiste), et
1.2SO a M. Schwarzkopf (conservateur)
6° circonscription M. Kiotz. pros:i'pssistc,
élu par 20,765 voix, contre 1S,173 données à
M. Hasenclever (démocrate-socialiste)
Ajoutons qu'un parti qui s'intitule le parti
des artisans avait proposé dans six circon-
scriptions un candidat, M. Bierberg, et que le
parti ultramontain ou du centre avait eealp-
ment posé dans toutes les circonscriptions
la candidature de M. de Schorlemer Aist Un
petit nombre de voix se sont portées sur
ces deux noms.
Le maréchal de Moltke a également réuni
quelques voix dans la 2" circonscription dans
les 3", b° et 6°, le parti chrétien-socialiste, dit
du prédicateur Stocker, s'est compté sur trois
noms, avec 1,317 voix pour résultat; et un li-
béral a obtenu des voix isolées dans la 6"
Le résultat du ballottage est très difficile à
prévoir et dépendra surtout du zë!e des élec-
teurs, les voix données à M. Falk devant
probablement se reporter sur le candidat
progressi~M.'Zene"
gna~on~e~~que~icr:
gnalerons les faits que voici
A Coblentz, M. von Hertling (ultramontain),
élu.
A Kreuznach, l'élection de M. de Treitschke
est assurée.
A Hamm, M. von Bockum-DoIlfs (national-
liberai) est en ballottage avec M. Reichens-
perger (ultramontain). ~m.~
A Schneeberg (Saxe), M. Liebknecht, démo-
crate-socialiste, est réélu.
A Erlangen, M. Marquardsen (national-li-
béral), est en ballottage avec M. Sonnemann
démocrate. ZD
A Cannstadt (Wurtemberg), M. de Varn-
bühler (parti de l'empire), est réélu.
A Constance (Bade), il y a ballottage entre
M. Heilig (national-libéral) et le Mince
Wilhelm de Bade (conservateur). A Mavence
Renleaux(nationa~
libéral). Moufang (centre) et Liebknecht(démo-
crate-socialiste). A Mosle
libéral) eat;élu.
-A Dresde (VieilIe-Vil)e), M. Bebel, socia-
liste, députe sortant, est en ballottage avec
le ministre saxon de Friesen. On pense que
M. de Friesen sera élu.
A Zwickau (Saxe), un libéral-national l'a
emporté sur le socialiste Motteler, député
sortant.
A Chemnitz (Saxe), M. Most, socialiste, dé-
puté sortant, a été battu par un libéral-na-
tional.
A Leipzig, un membre du parti de l'empire
~Ikmand a triomphé de M. Ramm, socialiste.
Les socialistes ont aussi succombé dans la
circonscription de Greiz.
A Eupen, M. Bock, catholique, a été réélu.
A N~uss-Grevenbroich. M. de Daiwigk (cen-
re a été élu à la place d'un autre membre du
:entre.
A Bonn, un député libéral-national a rem-
placé un député du centre.
A Elberfeld, il y a ballottage entre M. Has-
ielmann, socialiste (11,328 voix), et M. Prell
ibéral-national, député sortant. t.
A Solingen, il y a ballottage entre M. Rit-
Mnghausen, socialiste, député sortant (5,067
i~oix). et M. Melbeck, libéral-national.
A Dusseldorf, M. Bernards (centre) est
'éélu.
A Essen, M. Stœtzel, socialiste chrétien et
membre du centre, est réélu.
A Diusbourg, M. de Schulte, national-libé-
ral, est également réélu.
A Gladbacb, on a élu M. de Kehler (centre),
iéputé sortant.
A Crefeld, M. Reichensperger (centre) dé-
puté sortant, a triomphé.
A Sarrelouis-Merzig-Sarrebourg, M. Haanen
.centre) a été réélu.
A Aix-la-Chapelle, M. Gielen (centre) a été
Hu en remplacement d'un autre membre du
centre.
2 AM
im
mm! 2 AMT
i8M.
dOIJRI~~L DES DÉ~~TS
ON S'ABONNE
tM des Prëtres-Saiii~&crmam-rAux.errois, t7.
B'B~ÏX E~E E.'AB~M!~E'§SEKT!'
Un &n. Six mois. Trois mot)!,
jDepaHemeM. 80 ?. 40 ir. iio f?.
Paris. 72 ïr. 36 fr. <3fr.
Las abonnemens partent des et M de
chaque mois.
ON'S'ABONNE
en Belgique, en ItaHe,
dans le Luxembourg, en Turquie,
<& Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tM
régences du Maroc et de la Tunisie, `
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Paris ou da
'XMndats-poste, soit internationaux, soit français
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes; t
et dans tou~ les autres pays
psr l'envoi d'une valeur payaNa & ïa '6.
Papia~ BtE) EmméE~t. a S~ eesat.
Bê~j&]6°teiEa~a) m~ mtM!~ë!w< ?$' eem~
POLITIQUES ET ~I~'TÉPAIIfES
Ia!L
BSaa. McMiz~ N
<86.Strand,W.C..Lo!Klon.
&.Brnxe!!es, & l'O~M ({e ~MMM, 46, medeia
Madeleine, dasg !es kîosqaes ett dans !eB bi-
bUoth~qaes des gares d<' chemins de te? be~es.
A VatparMSô (ChiUJ, chez M. Orestes L. TorncM.
LesMmpnces sontMcuM
e~as BtM. B'
a! ta buLreaa, do. Jf8BK&KAK
eUsstîohront to~ours6treag?6ëespar tëdacMsa.
PANS
JEUDI i~ AOUT
Les résultats des élections allemandes
sont encore trop incomplètement connus
pour que nous puissions en donner une
idée d'ensemble; mais, suivant toutes les
apparences, nous avions raison l'autre
jour lorsque nous disions que le nouveau
Reichstag ressemblerait beaucoup à l'an-
cien. Les scrutins des grandes villes ont
été, comme à l'ordinaire, les premiers dé-
pouillée. A Berlin en particulier, tous les
résultats sont acquis, et, comme il fallait
le prévoir, le parti conservateur y a été
battu, tki vain avait-il présenté pour can-
didat un illustre maréchal. M. de Moltke,
le Carnot de l'Allemagne, vainqueur sur
tant de champs de bataille, ne l'a pas été
dans le nouveau combat qu'il avait cou-
rageusement affronté. M. Falk, ministre
de l'instruction publique, et des cultes, a
été plus malheureux encore dans la cir-
conscription électorale où il s'est présenté,
il y a ballottage mais le ministre arrive
le dernier sur la liste avec 2,899 voix, et
c'est un socialiste, M. Fritzsche, qui en
tient la tête avec 20,133 voix. La dis-
proportion est telle, que le succès du so-
cialiste semble assuré quand même les
voix de M Falk se reporteraient sur
M~ Zelle, progressiste, qui en a obtenu
16,747. Dans les autres circonscriptions
de Berlin, les progressistes l'ont emporté
avec des majorités considérables. Tout le
monde a constaté l'empressement avec
lequel )a population berlinoise a couru
au scrutin. Jamais les abstentions n'a-
vaient été moins nombreuses, et l'on cal-
cule qu'à peu près les 90 0/0 des électeurs
ont voté. Si l'on songe que les élections
n'ont pas eu lieu un jour férié, mais
un mardi, il faut reconnaître l'importance
d'une manifestation aussi considérable.
Ce n'est pas seulement en France que
les villes capitales ont une tendance
presque invincible à -voter contre les
candidats agréables au gouvernement.
L'échec de' MM. de MoKke et Falk
C!=t cep'funemcnt au?si significatil que
c.ni do ST. de Rèmusat, à Paris, en
1873. Que faut-il en conclure, sinon que
'nôns avons tortde nous émouvoir, jusqu'à
en perdre tout saug-froid, des aecidens
de cette nature. Si nous sommes malades,
si nous avous quelques poiots trop
Kcusibles, nous ne sommes pas les seuls
dans cet ~tat, et les mieux portans eu ap-
parence ne ~out pas ptus favorisés que
nous. Un tè'.égrauune adressé de Berlin à
la 6"~e/('e ~ë Co~MC dit, que des mesures
de précaution avaient été prises en vue
de désordres que l'on croyait pouvoir re-
douter, particulièrement d:ms la 4° cir-
conscription. celle de M. Fritzsche, où
l'élément sociaiiste est le plus fortement
représenté. Les troupes étaient consi-
gnées dans les casernes; heureusement,
il n'y a pas eu lieu de les faire sortir dans
la rue, et l'ordre a été parfait.
Si le but de M. de Bismarck avait été
seulement la ruine des socialistes dans le
Reichstag, peut-être pourrait-on dire qu'il
l'a atteint;. Les socialistes occupaient une
douzaine de sièges parlementaires ils en
ont déjà perdu quatre, et sans doute ils en
perdront davantage. En revanche, leurs
principes se sont propagés dans tout le
pays, et le nombre de leurs adhérons,
constaté par le scrutin, s'est accru dans
des proportions assez fortes. L'intensité
du mal a diminué ici ou là, mais le mal
lui-même s'est étendu. Nous ne sommes
pas surpris que les socialistes aient perdu
quelques sièges. Les élections se sont
faites principalement contre eux tou tes les
forces de l'opinion étaient dirigées contre
leurinuuence, etl'horreurprovoquéeparmi i
les honnêtes gens par le double attentat
dirigé contre la personne de l'empereur
a dû leur être très préjudiciable. Quel-
ques têtes qui s'étaient élevées jusqu'au
niveau du Parlement ont donc disparu,
mais le tronc de l'arbre'reste solide, et ses
racines se sont développées dans tous les
sens. La situation parlementaire n'en sera
certainement pas plus facile, et la situa-
tion morale n'en est pas beaucoup mcil
leure.
Le socialisme, comme son nom l'indi-
que, est un parti qui rêve une rèvdtution
sociale. Les autres partis qui se disputent
le pouvoir en Allemagne sont plus exclu-
sivement politique.?. Leurs triomphes ou
leurs revers peuvent amener quelques
changemens dans la distribution du pou-
voir et dans la conduite des aSaires, ce
.qui est le jeu naturel des institutions hu-
maine- Il ne paraît pas que, ccUe fois,
les changemens doivent être très considé-
rables. Autant qu'on eu peut juger par les
scrutins conuusjusqu'ici,les divers partis,
après un certain balancement où les uns
auront un-peu perdu et les autres un peu
gagné, reprendront un équilibre qui se rap-
prochera beaucoup de l'ancien. Il était na-
turel que les nationaux-libéraux perdis-
sent quelques sièges, et c'est encore là un
des objets que poursuivait le gouverne-
ment toutefois, leur assiette électorale
est trop ferme, leur accord avec l'opinion
moyenne est trop fixe, pour qu'ils aient
pu être considérablement entamés. Les
progressistes et les ultramontains sem-
blent avoir gagné quelques sièges la
proportion n'est pas encore suffisamment
connue pour savoir dans quel sens se
trouvera poussé le gouvernement. Au
reste, les questions politiques se présen-
tent chez nos voisins, et particulièrement
à l'esprit réaliste de M. de Bismarck, au-
trement que chez nous. Le gouverne-
ment s'embarrasse beaucoup moins des
principes absolus et ne se tient pas pour
engagé à triompher ou à mourir avec
eux. Ce qu'il cherche dans les élections,
ce sont des moyens pour atteindre le but
qu'il se propose, et nous avons déjà dit
quel était le but de M. de Bismarck faire
échec au socialisme et la diminution
parlementaire du parti l'y aidera puissam-
ment et obtenir du Reicbstag le vote
de ses réformes financières. Sur ce point
qui le touche surtout, il est très pos-
sible que M. de Bismarck obtienne gain
de cause. Séparé des ultramontaius par
des différences profondes dans l'ordre
moral et religieux, il peut fort bien, au
prix de quelques concessions plus ou
moins durables, se rapprocher d'eux ou
les rapprocher de lui sur le terrain écono-
mique. Les ultramontains, les conserva-
teurs libres, les membres du parti de
l'empire apporteront peut-être à M. de
Bismarck l'appoint qui lui est nécessaire
pour accomplir les réformes qu'il a im-
médiatement en projet. Quant aux con-
séquences, pour l'avenir, d'une coalition
de cette nature, le chancelier n'est pas
homme à s'en embarrasser beaucoup.
Lorsqu'on est parvenu au terme de son
voyage, on s'inquiète peu 'lu véhicule
qui vous y a conduit. M. de Bismarck n'a
jamais montré un respect exagéré pour
les préjugés parlementaires, et les moyens
ne lui importent qu'en vue de la fin.
Nous dironn peu de chose dos élections
en Alsace et en Lorraine; nous ne les
connaissons pas complètement. A Stras-
bourg, M. Kablé, le candidat de la protes-
tation, l'a emporté contre le député sortant
autonomiste, M. Bcrgmann. H en est de
même dans plusieurs autres circonscrip-
tions mais nous n'oserions pas répondre
que ces élections ne soient pas en quel-
ques endroits les résultats de la coalition
de partis assez divers. Pour résumer
ces considérations très générales et né-
cessairement superficielles, nous persis-
tons a croire que la situation poliiique
de l'Allemagne restera, ou peu s'en faut,
la mémo. Il y aura, à l'intérieur, de gra-
ves di[flcuHés; mais uu homme tel que
M. de Bismarck est-il incapable de les
surmonter ?
Parmi les rcnseignemens que nous rsce
vous ala.derniè'-eheure et qui sont donnés
plus loin sous le titre «AHcmagncM, on
remarquera l'élection de M. Laskcr
principal orateur du parti libéraltna-
tional ce!lc de M. Schu!ze-DeIitzsch.
l'économiste et créateur des banques po-
pulaires qui portent son nom; celle de
M. Reichenspcrger, de la fraction du cen-
tre, et celle du député socialiste Licb-
knecht en Saxe. Deux résultats signiSca-
tifs sont ceux relatifs au prince Wilheim
de Bade qui, est soumis & un ballottage,
et au comte Herbert de Bismarck, fils du
chancelier, qui est battu par le député
sortant, libéral-national, dans la circon-
scrirtion même du Lauenbourg où son
père possède d'immenses'propriétés.
BOURSE DE PARIS
CtiMuro la 3i. le 1" EE~rnsse. E!t~!aao.
sc/a
Comptant. 77. ';G75.y. 2S.
Liquid. 77. ':67S.2S.
Fin cour. ':C95. S.
30/0
Amortissable.
Comptant. 84 ro.t M 3.
Liquid. 837S. 82. 17N.
Fin cour. 8220. 153.
:/? C/a
ComptantlÛ'!NO.~<'n .
Comptant!~ 30.H2 20 .45.
Liquid.393..l!22?;45.
Fin cour. ~2 S'7~/2 .121/2
ï'!tT!TH HOtmSH DU SCtN.
Emprunt 8 0/C. ll2fr.50,71/2.
S u/ï) turc. lSfr.ni/2,05.
Banquû ottomane.. S16 fr., SU fr. 3'?.
E~ptienNMSC/'O.. 268 fr. 75, 12.
FIorms (or). 6o3/4.
Nous recevons d'un de nos correspondans j â
la dépèche suivante
« Berlin, le. 1"'août, 8 h. soir. c
)) D'après les résultats connus, les libéraux- e
nationaux ne perdront que douze ou quinze c
sièges les progressistes, huit. ou dix a
les socialistes ont perdu définitivement
six sièges sur douze qu'ils occupaient, p
Trois de leurs députes sort-.ms sont e
réélus en'Saxe ce sont MM. Bracke, Auer et c
Liebknecht. Quelques uns des autres députés d
socislistes sortaus ont des chances d<: l'empor- d
ter au second tour à Berlin, à Solingen, à 1'
Dresde, etc.; cela dépendra, du vote des ultra- cj
montains et des conservateurs qui ont voté d
pour eux en i877. Voteront-ils contre, cette 1,
année, ou s'absticndront-ils? C'est ia la ques-
tion. -j
N Les principaux représentans du parti
!ibéra(-national sont réélus Bennigsen, For- l
cbenbeck. Lasber, etc..
B Les Polonais gagneront probablement un s'
siège ou deux. fi
& A Kcenigsborg, le candidat progressiste l(
succombera probablement à la coalition des g
conservateurs iunis aux libéraux-nationaux, p
C'est un cas tout à fait particulier. of
s M. Delbrück, l'ancien président de l'Of- e
fice de la chancellerie, démissionnaire il y a
deux ans, estéluàStettin.
f M. Faik. ministre de l'instruction publi-
que et des cultes, n'est encore élu nulle part.a t<
T6!<6gFapSî!e p!t'!v6c.
{SarTictt tëMRriiphiqao de t'a~ac~' Hy.ïte.)
Rome, le 1" août.
Le cardinal Franchi, secrétaire d'Etat du Saint-
Siège, est mort cette nuit a. minuit.
Berlin, le 1" août.
On connaît maintenant les résultats d'environ
227 ék'ctions. Ces résultats se repartissent de la
manière suivante 18 conservateurs, 29 .conser-
vateurs-libéraux. 74 libéraux-nationaux, 19 pro-
gressistes, 35 uitramontains, 2 Alsaciens pro-
testationnistes, 2 Alsaciens autonomistes, 3 so-
cialistes, 8 Polonais, l particulariste et 36 bal-
lottages.
Berlin, loi" août. ·
Il ressort des résultats déjà connus des élec-
tions pour )e Parlement allemand que la force
respective des différons partis n'a presque pas
varié. On remarque seulement que les socialistes
perdront probablement quelques siéges.
Bertin, loi" août.
Le ~
mngne a la cour de Madrid, appelé à d'autres
ioncttons.
Londres;"Ie i" août.
Le yMKM condamne le discours de M. Gfad-
stone, qu'il considère comme préjudiciabte aux
intérêts de la paix européenne et aux bonnes re-
lations internationales. Les paroles do M. Glad-
stone sont incompatibles avec les grandes vues
d'un homme d'Etat et avec le sentiment d'un gé-
néreux patriotisme..
Le .D
« M. Delyannis est parti pour Saint-Pétersbourg,
sur fo désir formellement exprimé du cxar.
» L'insurrection de Serajewo a diminue, et
1 on espère que l'occupation s'accomplira pacili-
quement. a
Le 7'MMM public les deux dépêches suivantes
« Vienne Je 31. -Carathéodory Pacha arrcu des
instructions qu'on croit être de nature a fa'cii'.tcr
la convention relative a l'occupation autrichienne
de ]a Bosnie et de ~Herzégovine.
& La Porte a demandé qu'on étendît le dé!ai des
raufications d:t traité de !3criin. C'est une diffi-
cu'.té de pure forme. »
« Francfort, le 31. Des négociations directes
entre l'AUemagne et le Saint-Siège seront pro-
chainement ouvertes l'Allemagne paraissant
disposée a une réconciliation. & n
Londres, le 1" août, soir.
Le marquis de Sa.Iisburv a reçu aujourd'hui
une députation des conservateurs de Manchester
venus pour le féliciter de sou succès au Congrès,
et t'invi!.er venir visiter Manchester.
Dans sa réponse a. l'Adresse qui lui a été pré-
sentée a nette occasion, le marquis de Saiisbury
s est plaint de ce qu'aucune discussion sur tes
protoootcs n'ait eu lieu a. la Chambre des Lords,
où ies deux plénipotentiaires de la Grande-Bre-
tagne auraient pu donner des explications minu-
tieuses au sujet de quelques points qui ont été
attaqués aux Communes..
Le marquis de Saiisbury a démenti l'assertion
de M. Giadstone, que les rapports entre la France,
l'Italie et l'Angleterre sont moins amicaux qu'a-
vant la convention de Chypre. II croit que le
gouvernement poursuit la politique de ceux qui
veulent l'Angleterre grande et forte.
Vienne, le t" août.
On mande à la Pa: de V~'MM que la 18° di-
vision a franchi aujourd'hui ia frontière de Di.d-
matic et est entrée en Hci zégovine.
Raguse, le 1~ août.
Les communications de Mostar avec Serajewo
sont coupées. On dit que ie valide Sorujcwo s'est
enfui.
Une grande effervescence règne dans la popu-
lation musulmane, qui accuse de faiblesse le gou-
vernement turc.
Bruxelles, le l" août.
La Chambre des Représentans a nommé M. Ro-
g'er président; M. Guniery, député de Bruxelles,
ut M. DewaU, député d'Anvers, vice-présidens.
Madrid, le 31 juillet, 5 h. 40 m. soir.
La 6'a:eMe publie un décret ordonnant )e paie-
ment a des sujets français da 39.088 pesetas pour
les indemniser des préjudices que leur a causés
l'insurrection cantonale de Carthaeënc.
On nous écrit de Londres, le 31 juiUet
« L'issue des débats qui se poursuivent à
la Chambre des Communes autour du. traité
do Berlin et de la convention do Constanti-
nop!e est connue. On sait aussi que !e cabinet
n'est pas disposé à dévoiler ses plans de ré-
forme en Asie-Mineure il se borne àdéctarer
que son ambition est de ramener la. sécurUé
et la prospérité daus ces provinces autrefois
si florissantes. L'intérêt ea est do:ic sensible-
ment sHaibli, et il faut un véritable courage
pour suivre ces interminables discours.Cesoht
toujours les mêmes argumens prosonr.ës !;ous
unt! forme différente, et comme tou~el'élo-
quenco de l'Opposition no changera en rien !a.
poJitique anglaise, l'attention s-t détourne
peu à peu de ces luttes oratoires. Le Da-
mier jour, le ton du dcb~t était si lourd, si
ennuyeux même, qu'un membre en a haute-
ment fait la remarque. Au bout de la. se-
maine, on pourra résumer en quelques phia-
ses ce qui aura été dit de part et d'autre.
a Les adversaires du gouvernement actufl
dirigent leurs attaques contre l'attitude de:
lord Beaeonsfield vis-à-vis do la Grèce et con-
tre la convention anglo-turque. Les conser-
vateurs répliquent en accusant l'admini-
stra.tion de M. Gladstone de n'avoir rien
fait en faveur des sujets chrétiens de la
Porte. les libéraux n'ayant découvert
les vices du régime turc qu'après ôtre tombas
du pouvoir. Les uns exagèrent rimpor:anec
des responsabilités encourues et ils en nient
la nécessité que les autres s'enbrcent de dé-
montrer. Une pareille dépense do rhétorique
estinevi table dans un système parlementaire.
mais elle n'exerce guère d'iniluence sur là
marche des aS'aires.
x Au cours de la discussion, le nom de la
France revient souvent. Les libéraux repro-
chent vivement au cabinet d'avoir manqué
d'égards envers un pays voisin, et les membres
du ministère s'efhrc'jnt a l'envi d'adoucir
l'amertume qui pourrait exister de l'autre
côté du détroit ils mettent tout en œuvre
dans ce dessein, paroles de sympathie pour
la. France, éloge des plénipotentiairesfra.nçais.
)) L'incident G!adstone-Eeacons6eld est ar-
rivé à une véritable crise, comme le montre
l'échange de lettres acrimonieuses entre les
d~ux rivaux qui tous deux sont blâmés pour
s'être lf.issé entraîner au delà des bornes
fixées par les convenances. Les secrétaires de
lord Beaconsneld auront une rude besogne
s'ils doivent relire tous les discours, pam-
phlets, etc., do M.Gladstone depuis deux ans
et demi. Ce petit intermède est assez pi-
quant et relève la monotonie 'des débats sur
la question d'Orient.
« La publica.tion des rapports consulaires
touchant la situation de la Turquie continue
sans relâche. Le dernier .BjM-Soo~ con-
tient le tableau des souffrances infligées aux
populations par la guerre c'est une lecture
des plus attristantes que ce récit d'excès et de
représailles Turcs et Bulgares s'y montrent
sous un jour peu favorable. Un rapport de
M. Odoni, vice-consul d'Angleterre à Galli-
poli, en date du 6 juillet, mérite qu'on s'y
arrête. Il renferme des suggestions pratiques,
concernant le retour des réfugiés. Pour évi-
ter 1'cS'usioii du sang. M. Odoni est d'avis
qu'il faudrait avant tout envoyer dans tous
les chefs-lieux des ca'ïmakams bien connus
pour leur impartialité et leur sévérité, en les
faisant accompagner par quelques déta-
chemens de cavalerie régulière en se-
cond lieu, que le gouvernement empêche
le retour en masse des réfugiés et ne les
laisse retourner que pou a peu, de sorte
qu'ils ne soient pas assez nombreux, dès
leur retour, pour attaquer les raïas et
faire face à l'autorité, et que l'on donne le
temps pour qu'ils puissent se réconcilier peu
à peu avec les ra'ias. Ces derniers, dès que
le~J~usses seront partis, deviendront comme
des moutons envers les Turcs, car pour !e mo-
ment ils conservent encore un certain es-
prit de servilité envers tout ce qui est mu-
sulman, et il n'y aurait pas à craindre des
troubles de leur part. s
Oa nous ëcrit de Genève, !e 30 juillet
La lutte religieuse continue entre le gou-
vernement et les ultramontains. Je ne vous
en parle que de loin en loin, craignant d'en-
nuyer vos lecteurs il importe cependant de
suivre cette petite guerre, ne fût-ce que pour
montrer aux philosophes comment se fondent
les iciigions.
H Le gouvernement s'était servi de tontes
ses armes crn're l'Eglise romaine qui tenait
bon, grâce à ses curés toujours influées sur
les populations rurales. On avait fait à ct's
cures tout le mal qu'on avait pu; on les
avait mémo empêches de porter soutane. Ils
résistaient pourtant, prêchaient dans des
granges quand on leur enlevait ieurs églises,
y attiraient non seulement des femmes, mais
aussi les hommes autrefois indiff'érenH ou
mecreans, et, perchant sur la {'ersécu'.ion,
montaient en gloire et en influence. Tout
cela, vous le comprenez, agaç:ut le gouver-
nement qui perdait du terrain à mesure
qu'ils avançaient le pied, et s'au'aiblissait en
faisant le fort. Aussi voulut-il frapper un
grand-coup. Par un arrêté du 28 décem-
bre 1877, il s'attribua In droit d'intervenir
non seulement dans le culte public, mais
encore dans If culte privé, et d'interdire aux
prêtres étrangers de ptecher dans le pays,.
fût-ce dans une grange ou dans une cave,
sa.na l'autorisation du pouvoir civil. Or tous
les prûtres romains étant étrangers, le Con-
seil d'Etat s'arrogeait par 1'~ ia faculté de les
exclure tM ~o~.
Trois curés a qui l'autorisation do prêcher
fut refusée recoururent au Conseil fédé-
ral. Je ne vous envoie pas les noms de ces
martyrs qui, m'assure-t-on, ne sont pas fort
intéressans et qui déblatéraient vo!ontiers
contre Genève. lia avaient tort sans doute,
étant prêtres et étrangers; mais le gouver-
nement )t:ur donna raison en leur coupant la
parole. Dscn appelèrent donc à Berao, en
s'appuyant sur la Constitution fédérale dont
l'article SO garantit le libre exercice des cul-
tes « dans les limites compatibles avec l'or-
B dre public et les bonnes mœurs. » Les trois
curés, malgré leurs imprécations, n'avaient
ni attaqué les mœurs ni troublé l'ordre le
Conseil fédérât fut donc forcé d'admettre leur
recours et de casËer l'arrêté du gouvernement
genevois.
B Voilà déjà plusieurs leçons données au
Conseil d'Etat par les autorités de Berne ou
pa.r les juches de Lausanne. H serait temps
que ce!a Huit. car Genève perd chaque jour
dans la Con fédéra, tion quelque chose de son
ancienne faveur et de son ancien crédit.
a Cependant le pouvoir cantonal ne veut
rien entendre et continue les hostilités en
dépit de tous les avertissemens. Il existe des
communes rurales où le culte libéral n'a pu
encore être établi, faute de troupeau et sur-
tout f~ute de prêtres. Les Églises restaient
forcément au pouvoir des ultramontains.
Qu'a-t-on fait pour empêcher ce scandale? On
a décidé que ces églises seraient ouvertes de
temps en temps au culte officiel pour satis-
faire les besoins religieux des minorités.
Notez bieu que dans ces communes les mi-
norités n'ont pas de besoins religieux. Ceux
qui en ont. demeurant attachés à Rome. Cela
ne fait rien, on a demandé la clef des églises
que les maires ou leurs adjoints se sont em-
presses de refuser, sur quoi l'on a révoqué
tes maires et enfoncé les portes les curés
romains ne mettront plus le pisd dans ces
églises profanées où l'on ne dira plus la
messe, à moins que les curés libéraux n'ail-
lent la dire devant les banquettes, ce qui leur
arrive quelquefois.
? Tout cela n'est pas édifiant, et quand
nous lo reprochons aux chefs radicaux, ils
nous répondent x Vous ne comprenez rien
A la question vous êtes des cléricaux et des
sanfédistes. Les Romains sont nos enne-
u)is, et nous les traitons en ennemis,
Us nou~ font la guerre avec l'argent de
l'étranger, nous leur résistons avec nos
pr6prcs finances Œil pour œil, dent pour
dent! Ils nous mordent et nous les mordons.
En les épargnant, nous perdrions Genève.
Ceux qui ne sont pas pour nous sont pour
eux et veulent la ruine du pays. Ce n'est pas
avec des gants b!ancs qu'on fait des réformes.
Luther et Calvin n'ont jamais dit à leurs ad-
versai t'es «Tirez les premiers! Taisez–
voM donc et laissez-nous faire! a
a On pourrait répondre qu'en tout ceci le
pouvoir civil s'appuie sur les doctrines mêmes
qu'il reproche à ses ennemis. Il supprime à
son profit la liberté des cultes il proclame son
droit d'intolérance; il déclare que la fin jus-
tifie !.es moyens; il se permet de petites per-
sécutions, les seules qui soient possibles dans
notre siècle, et il n'a pas même l'avantage
de réussir en imitant ceux qu'il voudrait ré-
former. Quand on St la grosse faute d'exiler
M. Mermillod, l'Eglise romaine à Genève dé-
clinait visiblement l'immigration, dont on
usait ou abusait pour la fortifier, ne lui ap"
portait que des renforts illusoires les catho-
liques des pays voisins, en devenant gene-
vois, sortaient de l'Eglise et grossissaient les
rangs des libres penseurs. Le prélat qu'on
redoutait jetait ses perles d'éloquence à des
étrangers et à des cuisinières; il était suspect
mêmedans sa maison, son clergé ne l'aimaitpas.
Les premiers révoltés furent des catholiques.
Depuis que laguerreestdéclarée.Ieclergé s'est
raltié, les indifférens sont revenus; bien des
mécréans, en haine du pouvoir civil, font
maintenant leurs pâques. Les coups qu'ils ont
reçus (dirait M. Emile Augier) leur ont fait
une conviction. Leurs adversaires–et j'en suis
sont quelquefois forcés de les défendre. Ils
ont ramené à eux, non la sympathie, ils n'en
méritent guère, mais la compassion des gens
de bonne foi. Les infidèles sont devenus des
partisans.
Les granges où prêchent les anciens curés
sont bourrées d'auditeurs, tandis que les
églises où pérorent les nouveaux restent vi-
des. Voilà les résultats obtenus après les
triomphes oratoires des premiers jours et
après cinq ou six ans d'eSsai plus ou mo.'us
loyal.
Il est vrai que les enfans sont nombreux
au catéchisme libéral il y a là peut-ôtre un
troupeau sérieux pour une Eglise future.
Mais la génération présente ne donne pas.
Les romains cherchent & prouver qu'ils sont
les plus forts. Tout récemment, lapetite com-
mune d'Aire-la-Ville était appelée à nommer
ses autorités ecclésiastiques en pareil cas, les
ultramon tains s'abstiennent, en suivant le mot
d'ordre venu du Vatican. Le Vatican avait-il,
cette fois, donneun contre-ordre? Je l'ignore.
Quoi qu'il en soit, les ultramontains ont voté,
et leurs candidats ont passé haut la main. A
peine élus, ils ont naturellement refusé leur
mandat, ne voulant pas se soumettre à l'évo-
que suisse, encore moins au Conseil supérieur
de Genève. C'est ainsi que les romains à
Aire-la-Ville ont fait acte de majorité.
N Rien de nouveau, du reste, à Genève.
Après les fêtes de Jean-Jacques, la ville a
repris son aspect habituel les )'OMM<'s~M
éditées par M. Jules Sandoz. Les~SK-~co~MM
se sont mis à lire leur auteur qu'ils ne con-
naissaient pas assez. Les journaux, un peu à
sec, cherchent des sujets de querelle. Reste la
question du Gothard, qui intéresse toute la
Suisse, et surtout ceux qui ont de l'argent et
craignent les impôts.
Vous savez qu'il s'agit d'une subvention
fédérale. Les cantons intéressés au chemin de
fer italo-allemand n'ont paa les 8 millions
mis à la charge de la Suisse, ou, s'ils les ont,
ne tiennent pas à les payer. Il faut donc que
la Confédération se saigne tel est l'avis de
la majorité de la commission nommée par le
Conseil national pour examiner la question
du Gothard. L'honneur du pays est engagé
le Conseil fédéral a fait des fautes cette
ligne est importante pour la défense du Tes-
sia, il ne faut pas l'abandonner aux Italiens
et aux Allemands, etc.
a Le rapport de la majorité, non encore
traduit en français, a été longuement analysé
dans les trois derniers numéros du <7o!{?'M~
de G~MM. La minorité répond que la Confé-
dération n'est pas engagée unanci èremen t que
les eau ton s intéressés ont l'obligation de sou-
tenir l'entreprise qu'un autre motif de refuser
la subvention c'est la réduction du programme
primitif qu'il n'est pas démontré que les
devis soient exacts; que les derniers engage-
mens pris à Lucerne sont dangereux, et qu'il
faut ouvrir des négociations nouvelles. Il pa-
rait décidé quo la question sera soumise au
fc/~
voir les cantons intéressés sont populeux et
arriveront peut-être à rançonner les autres. `
» Voilà le danger de la centralisation. Je me
souviens qu'un jour, dans un voyage pédes-
tre avec une bande d'étudians, je proposai
la motion suivante « Que ceux qui sont de
cet avisqueteld'entre nouspaieà boire à tous
les autres veuillent bien lever la main! o
Toutes les mains se levèrent excepté
celle du martyr qui dut s'exécuter. Il
en va de môme dans la Confédération
depuis qu'elle tend à devenir à l'état unitaire.
Genève n'a rien à gagner et a peut-être beau-
coup à perdre si le chemin du Gothard dé-
tourne du mont Cenis les marchandises et
les voyageurs elle n'en contribuera pas
moins, si la majorité la veut, àia subvention
fédérale. J'avais prévu cela depuis longtemps,
et l'on m'a traité de visionnaire. Etais-je ou
non dans le vrai? »
Nous avons parlé hier dans notre Bulletin
des lettres échangées entre lord Beaconsneld
et M. Gladstone.
Voici la teneur de la lettre adressée par
M. Gladstone à lord BeaeonsSeId
& Cher lord Beaconsfield,
Le ~MKM d'aujourd'hui annonce que vous
avez fait allusion. la nuit dernière, à mon dis-
cours d'Oxford, où je vous aurais attribué. d'a-
près vous, un caractère dangereux et diabolique.
Je vous serais obligé si vous vouliez bien m ap-
prendre quelles sont celles de mes paroles, sur
lesquelles vous avez fondé cette assertion.
& Vous avez dit aussi, d'après ]e compte-rendu,
quependantlesdébatssuriaquestiond'Orientjeme
suis livré à des critiques de votre coûduite et à des
description s de votre caractère en me servant des
épithétes les ptus offensantes. Voulez-vous avoir la
volonté de me fournir une liste ou un choix de ces
épithètes, en tant qu'elles ne s'appliqueraient pas
seulement à vos mesures politiques, mais à votre
caractère personnel, ainsi qu'un tableau des épo-
ques et des endroits où j'en ai fait usage? Si
vous avez été mal renseigné, je vous demande
pardon d'avance pour le dérangement que pourra
vous causer cette lettre, Iaquei)e est. j'ai à peine
besoin de l'ajouter, d'un caractère public. »
Lord Beaconsfield a fait la réponse suivante
à M. Gladstone
<: 30 juillet.
& Lord Beaconsfield présente ses complimens à
M. Gladstone, et a l'honneur de lui accuser ré-.
ception de sa lettre d'aujourd'hui, relative à cer-
taines remarques faites par lord Beaconsfield la
nuit dernière à la Chambre des Lords.
& M. Gladstone désire une liste d'épithètes of-
fensantes appliquées, non pas seulement aux
mesures politiques de lord Beaconsfield, mais
aussi à sa personne et à son caractère, ainsi
qu'un tableau des époques et des endroits où il
en a été fait usage.
)) Comme ceci demanderait des recherhes éten-
dant à une période d'un an et demi, durant
laquelle M. Gladstone, pour employer ses ex-
pressions d'uxtord,a contremme«dejour
et de nuit, semaine par semaine, mois pa
mois x- les desseins de lord Beaconsûeld.
lord Beaconsfield, en ce moment très pressé
par les affaires, se voit contraint de prier les
gentlemen qui sont assez aimables pour l'ai-
der dans la conduite des affaires publiques
d'entreprendre les recherches en question, ce
qui probablement leur prendra un peu de
temps; mais, pour ne pas sembler manquer
de courtoisie envers M. Gladstone en ajour-
nant sa réponse, tord Beaconsûeld doit faire ob-
server, au sujet du discours d'Oxford qui n'a été
qu'une longue série d'invectives contre le gou-
vernement, que M. Gladstone y a dit que, lors-
qu'il parlait du gouvernement, il entendait lord
BeaconsCoId, seul responsable, et par lequel, se-
lon M. Gladstone, < le grand nom de l'Angleterre
» avait été rabaissé et ravili. »
» Dans le même esprit, il y a quelques jours, à
Southwark, lord Beaconsfield a été accusé d'un
)!- acte de duplicité dont tout Anglais devrait avoir
)) honte, d'un acte de duplicité qui n'avait pas été
surpassé, et, selon M. Gladstone, rarement égalé
dans l'histoire des nations. »
» Un tel acte, cependant, ne devait pas étonner
de la part d'un ministre qui, d'après M. Glad-
stone. avait « ven'du les Grecs. &
» Quant à l'épithete de ~M~oH~M~ dont lord
Beaconsfield s'est servi à la Chambre des Lords,
il apprend que ce n'est pas M. Gladstone qui à
Hawarden a comparé lord Beaconsfield à Méphisto-
phéles, mais un des amis de M. Gladstone, et que
cet ami a aimablement demandé à M. Glad-
stone « comment nous pourrions nous débarras-
& ser de ce Méphistophélès. » Mais, comme
M. Gladstone se disposait déjà à indiquer la mé-
thode demandée, probablement le Caucus de
Birmingham. lord Beaconsfield est peut-être
excusable d'avoir supposé que M. Gladstone as-
sumait la responsabilité de cette qualification
plus ou moins ftatteuso. »
ETRANGER.
AHcMMgme. 1
7t7<'c~oM ~te~
Voici quelques renseignemena nouveaux
sur les élections allemandes
Nous avons dit hier que les progressistes
l'avaient emporté à Berlin dans cimr circon-
scriptions, et que, dans )a 4°, leur candidat
était en ballottage avec le démocrate-socia-
liste Fntzsche. Voici les chill'res qui établis-
sent ce résultat et que nous n'avons donnés
que pour une circonscription
I"' circonscription M. Hœnel. progressiste,
élu par 8,997 voix, contre 2,811 données au
maréchal do Moltke, et 2,121 au démocrate-
socialiste Most.
2° circonscription: M. KIotz, progressiste, élu
par H,270 voix, contre C,000 données au dé-
mocrate-socialiste Baumann, et 4,670 au mi-
nistre Falk..
3" circonscription M. de Saucken-Tarput-
scben, progressiste, élu par 13,028 voix.contre
8,060 données au démocrate-socialiste Rac-
kow, et 1,328 au conservateur Votigold
circonscription Ballottage entre
MM. Fntzsche, démocrat~-focialiste- (20,133
voix), M. Ze)le. progressiste ~6,7-i7), et le mi-
nistre Falk (2,998).
H" circonscription :.M. Zimmermann, pro-
gressiste. éiu par 10.578 voix, contre 3 618.
Kapell (démocrate-socialiste), et
1.2SO a M. Schwarzkopf (conservateur)
6° circonscription M. Kiotz. pros:i'pssistc,
élu par 20,765 voix, contre 1S,173 données à
M. Hasenclever (démocrate-socialiste)
Ajoutons qu'un parti qui s'intitule le parti
des artisans avait proposé dans six circon-
scriptions un candidat, M. Bierberg, et que le
parti ultramontain ou du centre avait eealp-
ment posé dans toutes les circonscriptions
la candidature de M. de Schorlemer Aist Un
petit nombre de voix se sont portées sur
ces deux noms.
Le maréchal de Moltke a également réuni
quelques voix dans la 2" circonscription dans
les 3", b° et 6°, le parti chrétien-socialiste, dit
du prédicateur Stocker, s'est compté sur trois
noms, avec 1,317 voix pour résultat; et un li-
béral a obtenu des voix isolées dans la 6"
Le résultat du ballottage est très difficile à
prévoir et dépendra surtout du zë!e des élec-
teurs, les voix données à M. Falk devant
probablement se reporter sur le candidat
progressi~M.'Zene"
gna~on~e~~que~icr:
gnalerons les faits que voici
A Coblentz, M. von Hertling (ultramontain),
élu.
A Kreuznach, l'élection de M. de Treitschke
est assurée.
A Hamm, M. von Bockum-DoIlfs (national-
liberai) est en ballottage avec M. Reichens-
perger (ultramontain). ~m.~
A Schneeberg (Saxe), M. Liebknecht, démo-
crate-socialiste, est réélu.
A Erlangen, M. Marquardsen (national-li-
béral), est en ballottage avec M. Sonnemann
démocrate. ZD
A Cannstadt (Wurtemberg), M. de Varn-
bühler (parti de l'empire), est réélu.
A Constance (Bade), il y a ballottage entre
M. Heilig (national-libéral) et le Mince
Wilhelm de Bade (conservateur). A Mavence
Renleaux(nationa~
libéral). Moufang (centre) et Liebknecht(démo-
crate-socialiste). A Mosle
libéral) eat;élu.
-A Dresde (VieilIe-Vil)e), M. Bebel, socia-
liste, députe sortant, est en ballottage avec
le ministre saxon de Friesen. On pense que
M. de Friesen sera élu.
A Zwickau (Saxe), un libéral-national l'a
emporté sur le socialiste Motteler, député
sortant.
A Chemnitz (Saxe), M. Most, socialiste, dé-
puté sortant, a été battu par un libéral-na-
tional.
A Leipzig, un membre du parti de l'empire
~Ikmand a triomphé de M. Ramm, socialiste.
Les socialistes ont aussi succombé dans la
circonscription de Greiz.
A Eupen, M. Bock, catholique, a été réélu.
A N~uss-Grevenbroich. M. de Daiwigk (cen-
re a été élu à la place d'un autre membre du
:entre.
A Bonn, un député libéral-national a rem-
placé un député du centre.
A Elberfeld, il y a ballottage entre M. Has-
ielmann, socialiste (11,328 voix), et M. Prell
ibéral-national, député sortant. t.
A Solingen, il y a ballottage entre M. Rit-
Mnghausen, socialiste, député sortant (5,067
i~oix). et M. Melbeck, libéral-national.
A Dusseldorf, M. Bernards (centre) est
'éélu.
A Essen, M. Stœtzel, socialiste chrétien et
membre du centre, est réélu.
A Diusbourg, M. de Schulte, national-libé-
ral, est également réélu.
A Gladbacb, on a élu M. de Kehler (centre),
iéputé sortant.
A Crefeld, M. Reichensperger (centre) dé-
puté sortant, a triomphé.
A Sarrelouis-Merzig-Sarrebourg, M. Haanen
.centre) a été réélu.
A Aix-la-Chapelle, M. Gielen (centre) a été
Hu en remplacement d'un autre membre du
centre.
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