Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-03
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Description : 03 août 1878 03 août 1878
Description : 1878/08/03. 1878/08/03.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PABIS.
SAMEDI 3 AOUT
JOURNAL DES DEBATS
SAMEDI 3 AOI3X
J878._
̃̃ ON S'ÂBONMB ̃ ̃
tut dès. Pritres-Saiiit-Germaiû-rÂùxejroïsï if.
FJ&IX DE I^'ABOIVniBUBnrar
Un an. Six mois. Trois moic-
Dépànemens. 80 fiv 40 ft. 20 ft.
iP&âs» .i. 72 lié ̃̃ 36, fr.. 18 fr.
L«s abonnemens partent des 1« «t 16 d« fr.,
chaque mois..
1 f; 1
Parle, ̃̃ numéro £• ee««.
ftépturÉenien*, ont nninére. SI «est.
In îiondon, apûly to Cowlc and C°, foreign
newspaipera office, 17, Gresham street, G. P. o.;
mat. Deolzy, Davlea et O,l, Fincii laneCornhiU,
E. C. L ndon: MM. W.-H. Sn*14h et «on,
186, Strand, w. G., London.
A Bruxelles, à V Office i* jmblieité, 48, ru« de 1»
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des gares de chemins de fer belges.
A. ValBaraiso (Chili), chez M. Orestes L. Tornero.
ÛM S'ABONME
m Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
•û Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans 1M
régences du Maroc, et de la Tunisie
en Chine et au Japon,
|tn moyen d'une valeur payable à Paris ou af.
Mandats-poste, soit internationaux, soit français
en Allemagne, en Autriche, en Rùssis,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
Mï l'envoi d'une valeur payable à Puis.
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Les annonces sont reçues
«ktlSBlI. Vmieheyv^Bflltv «t G»i r
S, place d« UrBourse,
ai ;an bureau du JOTORNAIsj
(^IesdoiTSBttoujours êtr& agréées par Sk réd&ct&afc,
1 i paèïs v', ̃•
VENDREDI 2 AOUT
Les prochaines élections sénatoriales
sont aujourd'hui lé principal objet des
~ré ct;ü~atïoùs. On ne sàui~à;it é'jr prépa-
îér trop tôt, et c'est ce que tous les par-
tis ont parfaitement compris; mais tous
ne se sont pas trouvés également à même
de passer de là bonne vt)lontë S l'action1
immédiate. Rien n'a été plus facile aux
républicains que de former un comité
Central destiné à réunir les efforts de
ëhâëun et à les faire converger vers
un même but. Les cadres du parti, éprou-
vés par la dernière campagne, ont con-
éervè leur solidité; et les hommes qui les
forment àé trouvent tirets â reprendre*
âii premier signal, leur œuvre de dé-
vouement. Il n'en est pas de même de ce
qu'on appelle le comité conservateur. Ce
comité, aussi bien que les candidats qu'il
protégeait; a été dispersé par1 les der-
nières élections aux quatre vents du ciel.
C'est le sori inévitable des armées battues
et des états-majors qui les ont comman-
dées. Les soldats deviennent ce qu'ils
peuvent, et chacun cherche sa vie à l'a-
venturé. Quant au* généraux, ils se dis-
putent entre eux ils échangent des ré-
tëriminâtionë àrnèrës ils écrivent les
uns contre les autres des journaux, des
broc-hures ou même de gros livres ils
déclarent surtout qu'ils ne serviront
plus ensemble et ne sauraient se rallier
dorénavant autour du même drapeau.
Tel est l'état de l'armée conservatrice.
Ç*âccâsioti se présente de livrer un nou-
Vëâil ëômb'at. Soit ils acceptent le com-^
liât, car ils sont plus ou moins doués du
courage individuel; mais quant à une di-
rection commune, c'en est fait, tous la
repoussent avec unanimité, et c'est le seul
point sur lequel ils peuvent encore se
trouver d'accord.
Le journal le Pays déclarait l'autre
jour, dans un article que le bon goût
nous interdit de reproduire, que jamais
plus M né ferait canâpagne avec le maré-
chal; de serait, a-t-il dit, le plus sûr
Sïoyen d'échouer; et il a pris l'engage-
ment d'honneur de ne pas recommencer
dans des conditions semblables. Nous ne
doutons pas de sa sincérité. Les bonapar-
tistes attendront sans doute, pour tenter
là fortune, que l'aigle impériale se pré-
sente; vivante ou empaillée, à Boulogne
ou ailleurs. Chacun revient à son sym-
bole naturel et à ce (Ju'il appelle son
prinpipe. Les ïégitiniîstes ne sont pas
moins exclusifs que leurs alliés d'hier. Ils
se reprochent avec douleur d'avoir douté
un moment de la.grâcé efficace et suffisante
du surnaturel à assurer leur triomphe,
et d'avoir voulu aider la manifestation
miraculeuse par des procédés trop hu-
mains. De là tout le mal 1 Désormais,
les légitimistes attendront avec re-
cueillement que le dogme opère par la
vertu qui est en lui, et, s'ils préten-
dent transporter des montagnes, ce
sera uniquement par la foi. Voilà pour
les conservateurs purs: A cbté d'eux, il en
est d'autres qui s'intitulent plu&particuliè-
roihent constitutionnels. Ceux-là, comme
leur nom l'indique, ont mis dans la Con-
stitution la même confiance que les bo-
napartistes et les légitimistes ont placée
dans la force invincible de leurs doc-
trines. En d'autres termes, car il faut
être clair, ils espèrent ardemfneht que
la Constitution s'usera par l'exercice,
que lès germes de mort qu'elle contient
se développeront chaque jour dans la
pratique, et qu'elle succombera enfin
éous son propre poids, faute de résis-
tance dans les fondemens ou d'équilibre
dans la construction. Il faut donc, d'a-
près eux, se oien garder d'attaquer de
nouveau la Constitution; il faut au
contraire arroser l'arbre afin de faire
mûrir le fruit plus vite, et quand le fruit
sera mûr il tombera. La critique la plus
pointilleuse ne saurait disputer à ces po-
litiques optimistes le nom de constitution-
nels -elle peut seulement en expliquer
l'application. Le Soleil est l'organe de
ce groupe qui ne se reproche qu'une
chosOi –car, hélas tout le monde a quel-
que chose à se reprocher, c'est d'a-
voir parfois manqué de patience. Il en
aura désormais davantage et ne recom-
mencera pas la faute de s'allier aux bona-
partistes et aux légitimistes, gens impé-
tueux ardens, incapables d'attendre et
destinés à toujours compromettre par leur
brusquerie les entreprises délicates aux-
quelles on leur permet imprudemment de
concourir. Ainsi donc, pour des mptifs
divers, les bonapartistes, les légitimistes
et les constitutionnels, séparés par lès
principes, annoncent bien haut qu'ils se
sépareront aussi dans la pratique, et ils
l'annoncent avec un air de menace dont
la république sera, certainement très ef-
frayée. L'armée ennemie ayant 'été coupée
en trois, cela fait, comme on sait, trois
ârméfeë, et nous risquons fort d'être enve-
loppés. ̃•̃
Tel est le résultat de la campagne du
16 mai parmi les conservateurs. N'ayant
pas pu réussir par un moyen, ils en es-
saient un autre sans se demander s ils
ont chance de réussir davantage. Leur
premier échec étant incontestable, ils se
rendent parfaitement compte des motifs
qui l'ont amené. Ils s'avouent battus.
a L'union rêvée par le ministère du 16
mai s'est montrée impuissante à triom-
pher de la coalition républicaine. » On re-
marquera l'ingénieuse interversion des
termes par laquelle le Soleil parle de « l'u-
nion » des conservateurs et de la « coalition »
des républicains. Lorsque les bonapartistes
et les royalistes marchent ensemble à
l'assaut de nos institutions ils sont
« unis » I et lorsque les républicains de
toutes les nuances se défendent à la fois,
ils sout « coalisés. » Pascal avait raison de
dire qu'avant de parler il fallait s'entendre
surlesens desmots et le définir. Nos adver-
saires aujourd'hui cessent doac de « rêver
l'union », ils rêvent la désunion. Nous se-
rions surpris si cette seconde méthode, si
ce nouvel ordre de bataille qu'on peut ap-
peler Tordre dispersé leur réussissait
mieux que l'ancien. Attendons l'expérience
qu'ils vont faire- Quant à nous, restons
unis. Pourquoi nos adversaires se divi-
sent-ils ? Parce que l'union ne leur a pas
réussi. Mais elle a réussi admirablement
oui républicains, et ce n'est pas à la
veille d'une nouvelle et dernière épreuve
qu'il conviendrait de rompre nos lignes et
de poursuivre chacun notre fortune sé-
parée.
Les élections sénatoriales se présentent
pour nous dans les meilleures conditions.
Le triomphe est certain si nous avons la
sagesse et la patience qui jusqu'ici ne
nous ont pas fait défaut. Sans doute
tout le monde n'est pas également
satisfait il y a parfois, des froisse-
mens et des irritations comment^ les
éviter absolument ? La tâche était diffi-
cile et confuse la meilleure volonté du
monde, la plus éclairée, la plus ferme
ne pouvait pas la remplir en quelques
jours. ïl ne serait pas juste de voir
seulement ce qui n'a pas encore été fait,
il faut voir aussi ce qui a été fait et en
tenir compte. Depuis sept mois la face ad-
ministrative et politique de la France a été
complétement changée. L'esprit républi-
cain pénètre partout, mais il n'a pas encore
pénétré certains corps qui ne se renouvel-
lent qu'à intervalles fixés par la Consti-
tution, le Sénat par exemple. Il y pé-
nétrera si les républicains continuent
d'être ce qu'ils ont été jusqu'ici. Le
sort de la république est entre nos mains;
il ne dépend pas de nos adversaires, il dé-
pend de nous. Le pays s'est détourné
de la coalition monarchique parce que,
sous cette union apparente, il a su dis-
cerner comme sous un masque le génie
des guerres civiles et des discordes vio-
lentés. Il a cru, âU contraire, à l'union
sincère des républicain^, et aussi long-
temps qu'il y croira il sera avec eux,
parce qu'il n'y a pas de meilleure garan-
tie de la paix intérieure que cette union
loyale qui provient de concessions réci-
proques et qui a un objet commun.
JBOtRSE DE PÀWS
Clffitn** le i". le ï Hirasaé. Balase.
3 O/O
Comptant. 76 75 76 60 15
Fin Cour. 76 95 76 80 -/V .1.. 13
9 '©
Amortissable.
Comptant. 81 50 .7: 81 B0 .̃
Fin cour. 82 20 81 20 1
4L 1/» O/O, '.̃
Comptant 107 107 i.
S O/O
Comptant 112 20 111 80 40
Fin cour. 112 57 1/2 112 10 47 1/2
PBTITK BOURSK DU SOI». ]
Emprunt 5 0/0. lll fr. 90, 98, SU, 97 1/2. (
3 0/0 76 fr., 75 fr. 80.
5fl/dntrc 14fr. 90, 15fr. 20, 15,
Banque ottomane.. 509 fr., 513 fr. 75. (
Ottomane 1873. 86 fr. 50, 87 fr. 50.
Egyptiennes 6 0/0.. 255 fr., 238 fr., 236 fr. 25.
Nous recevons d'un de nos coïïéspôndahs
la dépêche suivante
« ^Berlin, le 2 août, 7 h. 8 m. soir.
» Lès progressistes n'ont pas eu dans les
provinces le même succès, qu'à Berlin ils
perdront probablement huit ou dix sièges.
Les conservateurs libéraux, auront gagné le
plus de terrain. Les résultats définit] i:s ne Se-
ront publiés que demain, quatrième jour après
les élections, selon l'usage.
» C'est aussi demain, à $éilx heures, que
doit avoir lieu l'échange des traités ratifiés.
La Turquie manque encore mais, atjx ter-
mes de l'article 64 du traité, le dél£d fixé
pour lès ratifications et les dernières forma-
lités expire au bout de trois semaines. »
Télégraphie privée.
(S»rrlc« télégraphique de ra&èhcè Hâves.)
Rome, le 2 août.
On assuré dans les cerfcles catholiques que
Mgr Masellâ, nonce du Pape, et le prince de Bis-
marck se sont mis d'accord relativement au mo-
dus vivendi à établir entre l'Allemagne et le Va-
tican.. i r
tican. Londres, le 2 août.
Le Daily TeUgraph publie une dépêche de
Vienne annonçant, d'après des avis de Constan-
tinople, que le général Totleben ne veut pas re-
tirer un seul soldat de San-Stefano tant que la
flotte anglaise ïi'aura pas quitté la mer dé Mar-
mara.
De son, côté, le gouvernement refuse de rendre
les prisonniers turcs tant aura pas remboursé les frais de leur entretien.
Une députation de catholiques irlandais par-
tira prochainement pour Rome et ira offrir au
Pape 2,800 liv. st. pour le denier de saint Pierre
au nom des catholiques du diocèse de Dublin.
On télégraphie de Vienne au Standard que la
rencontre des deux empereurs d'Allemagne et
d'Autriche est ajournée; elle n'aura lieu que plus
tard à Salzbourg.
Une dépêche, également de Vienne et adressée
au Times. annonce, sur des nouvelles de Cons-
tantinople, qu'on a découvert dans èette dernière
78 ir. i
0. 15 f
capitale toute une série d'intrigues ayant pour
but le renversement de Savf3t Pacha et le re-
tour au tTaité de San-Stefano et au protectorat
russe.
Le Sultan, ajoute la dépêche, parait même être
entré un moment dans cette voie.
Constantinople, le 30 juillet.
(Reçue le 2 août, 1 h. 20 m. matin.)
L'ambassadeur persan a demandé aujourd'hui
au ministre des affaires étrangères de donner des
ordres afin que, conformément aux décisions du
Congrès, la ville de Khotour soit remise à la
Perse.
Constantinople, le 31 juillet, soir.
La légation grecque a de nouveau invité la
Porte à nommer des délégués pour la délimita-
tion des nouvelles frontières.
Il est inexact que l'appel des réserves ait été
contremandé.
Les Russes demandent à occuper Varna avant
l'évacuation complète de la ville.
Les Russes continuent à se fortifier dans les
environs de Constantinople.
Le patriarche grec est à toute extrémité.
Athènes, le 1" août, soir.
La réponse de la Porte à la communication de
la Grèce, relative à la nomination des commissai-
res pour la délimitation des frontières, n'est pas
encore arrivée.
M. Delyannis est arrivé hier à SaintrPétersbourg
il se rendra de là à Vienne et à Rome. Il sera de
retour à Athènes vers la mi-août.
M. Tissot a déjeuné et dîné hier avec le roi.
M. Fournier, ambassadeur à Constantinople, est
arrivé aujourd'hui ici. -Il est reparti pour la
France.
Une escadre italienne est attendue au Pirée.
Semlin, le 2 août.
Le conseil des ministres de Serbie a fixé la cé-
rémonie de la proclamation de la paix et de l'in-
dépendance au 22 août.
Le moratorium accordé pour les paiemens est
prolongé jusqu'au 13 janvier; il a été décidé que
le délai fixé relativement à la milice durerait jus-
qu'au 23 décembre.
M. Mikaïlqvitch, président du conseil, est re-
venu de Marienbad.
Madrid, le 2 août.
La Gaceta (journal officiel) publie la loi sur les
brevets d'invention qui accorde aux inventeurs
un privilége de dix ou vingt ans, suivant la ca-
tégorie.
La redevance à payer à l'Etat est fixée à 10 pe-
setas pour là première année, 20 pour la seconde,
30 pour la troisième et ainsi de suite en augmen-
tant de 10 pesetas par an.
Le roi n'a encore donné aucun ordre pour le
voyage de la cour à Riofrio.
M. F. Jacqmin, directeur de la Compa-
gnie des chemins de fer de l'Est, a publié
il y a quelque temps une brochure intitulée
Etude sur V exploitation des chemins de fer
par Y État. La situation de l'auteur, la
grande expérience que tout le monde lui re-
connaîtont attiré l'attention sur son travail.
On a cru y voir aussi un écrit de circon-
stance lancé dans la circulation, juste au
moment où le Parlement discutaitle rachat
des Compagnies secondaires. Ceci n'était
plus exact, car la brochure de M. Jacq-
min est datée de novembre 1877. Son but
est bien de démontrer que l'Etat aurait
tort de racheter tous les chemins de fer,
qu'il ne saurait les exploiter avec profit
pour le Trésor et avec commodité pour le
public, que le gouvernement est impuis-
sant à conduire une grande affaire com-
merciale et industrielle. Cette étude a été
suggérée par lès débats survenus à la
Chambre des Députés pendant la session
de 1877 et par l'intention qu'a manifestée
un membre ou tout au plus un petit
groupe de membres de proposer à bref
délai le rachat général des chemins de fer
afin que l'Etat redevienne maître des ta-
rifs. Pour le moment, ce n'est pas en
discussion. Reprendre pour cause d'uti-
lité publique les concessions des grandes
Compagnies n'a été qu'une fois, croyons-
nous, l'objet d'une proposition formelle
depuis que le réseau français est consti-
tué. Ce fut, si la mémoire ne nous fait pas
défaut, Un produit de l'initiative parle-
mentaire dans la dernière .année du Corps
Législatif de l'empire, et les circonstances
empêchèrent qu'il y fût donné suite. Le
but avoué était alors d'alléger les charges
en substituant le crédit de l'Etat à celui
des Compagnies. Peu importe au surplus.
Là question a été posée d'où qu'elle
vienne, iln'est pas mauvais d'en examiner
les conséquences.
La brochure de M. Jacqmin est bourrée
de faits et de chiffres recueillis soit en
France, soit à l'étranger. L'auteur ne
s'occupe qu'en passant du point de vue
financier; il parle surtout de l'exploita-
tion, des obstacles que soulèvent nos
mœurs administratives, des ennuis qu'é-
prouverait le public mis en fàCe de fonc-
tionnaires pour le transport des person-
nes ou des marchandises, du faible ren-
dement qu'obtient l'Etat dans les entre-
prises industrielles auxquelles il se livre,
de la menace que serait pour la liberté
même «n Etat entrepreneur général de
transports, conduit par là logique à s'ap-
proprier bien d'autres monopoles après
avoir absorbé celui-là. Soit restons sur
ce terrain.
En France, l'exploitation par l'Etat n'est
plus qu'un souvenir du temps passé. Elle
a existé pendant trois années,, à partir de
1849, sur les lignes de Versailles à Char-
tres et de Paris à Chalon-sur-Saône, à
titre provisoire, en attendant que des
Compagnies définitives fussent consti-
tuées. M. Jacqmin peut en parler en
homme bien informé. C'est là qu'il eut
la bonne fortune de faire ses débuts dans
là carrière où il occupe aujourd'hui l'un
des premiers rangs. On ne le contestera
pas, c'était une période d'inexpérience
d'où l'on aurait tort de conclure pour ou
contre la valeur intrinsèque du régime
expérimenté. Nous croyons volontiers que
l'ingérence ministérielle dans les menus
détails quotidiens d'une affaire si com-
pliquée devait être fort gênante nous ne
nous étonnons pas d'apprendre que pré-
fets, sous-préfets et d'autres encore abu-
saient des permis de circulation ou des ré-
quisitions sous prétexte que, le chemin
appartenant à l'Etat, toutes les adminis-
trations avaient le droit de s'en servir
gratuitement. Le plus grave paraît être
que les ingénieurs mis à la tête de cette
exploitation n'avaient pas vis-à-vis des
négocians la liberté de transaction que les
Compagnies mieux avisées laissent main-
tenant à leurs représentans. Le commerce
demandait-il une réduction de tarif, un
hangar était-il nécessaire pour abriter des
marchandises, il fallait attendre des se-
maines ou des mois que les bureaux du
ministère eussent lu le rapport, discuté
l'affaire, pris une décision. Que l'on en
convienne, tout cela semble bien être le
vice d'une organisation encore novice.
Toute institution a sa période d'inno-
cence et d'ignorance, même l'administra-
tion d'un chemin de fer la mieux dirigée.
Il se peut qu'il aurait fallu mieux définir
certaines attributions, modifier quelques
articles de la comptabilité publique mais
de ce que cela ne s'est pas fait en ces
trois années d'essai, on aurait tort de
conclure qu'il est impossible de le faire à
l'avenir.
A l'étranger, il y a de nombreux exem-
ples de l'exploitation par l'Etat. Ce ré-
gime est appliqué par la Belgique aux
meilleures lignes de son réseau, mais sur
un parcours total de 2,100 kilomètres seu-
lement, par conséquent sur une longueur
comparable tout au plus à celle que pos-
sède une Compagnie française. En Alle-
magne, les divers Etats exploitent envi-
ron 60 0/0 du réseau la Prusse seule en
a près de 8,000 kilomètres. L'Autriche-
Hongrie exploite 1,760 kilomètres sur
une longueur totale de 17,000. Les che-
mins de fer d'Italie sont, comme on sait,
dans une situation transitoire dont le
gouvernement n'a guère plus à se réjouir
que les actionnaires. C'est donc en Alle-
magne seulement que l'exploitation par
l'Etat a pris beaucoup d'extension. Per-
sonne n'ignore que le réseau allemand,
morcelé entre quantité de petits Etats qui
étaient jaloux de leur autonomie, est as-
sez mal conçu. Si le chancelier s'ef-
force en ce moment de faire racheter tous
les chemins de fer par l'empire, c'est en
vue de leur assurer une unité de direc-
tion qui leur a fait défaut jusqu'à présent.
Ni la Belgique, ni l'Allemagne, ni l'Au-
triche-Hongrie, ni l'Italie ne nous four-
nissent de raisons valables pour modifier
l'organisation que nous possédons. Les
autres nations continentales "de l'Europe
ne connaissent que l'exploitation par les
Compagnies.
«" Ce n'est ni en Angleterre, ni surtout
chez la grande république américaine, dit
ailleurs M. Jacqmin, qu'il faut chercher
des argumens en faveur de l'exploitation
par l'Etat. » Est-ce bien certain? A l'au-
torité du directeur de la Compagnie des
chemins de fer de l'Est nous opposerons
celle d'un autre ingénieur des ponts-et-
chaussées, M. Malézieux, dont les études
sur les travaux publics de ces deux pays
sont bien connues. Dans un livre remar-
quable, les Chemins de fer anglais en 1873,
M. Malézieux montre par quelle succes-
sion d'idées, ou pour mieux dire, en vertu
de quelles traditions le rachat des che-
mins de fer est une question dès à pré-
sent discutée de l'autre côté de la Man-
che. La race anglaise est entreprenante;
son gouvernement encourage cette dispo-
sition naturelle; le Parlement n'y regarde
pas de trop près quand il s'agit d'accor-
der des concessions qui entament le do-
maine public. En cas de succès de ces
affaires qui exercent parfois une influence
considérable sur la situation commerciale
ou politique de la nation tout entière,
l'Etat se sent obligé d'intervenir. Il inter-
vient alors par degrés, sans secousses,
sous la pression de l'opinion publique.
C'est ainsi que les phares furent créés
jadis par des associations particulières
dont les exigences devinrent abusives;
ils sont rachetés peu à ,peu par une cor-
poration, Trinity house, dont les membres,
qui sont les plus hauts personnages du
royaume, opèrent, sous le contrôle du
gouvernement, sans aucun profit person-
ael. C'est encore ainsi que les lignes télé-
graphiques, produit de l'initiative indivi-
duelle, furent reprises par l'Etat en 1868,
au prix de 175 millions de francs, et sont
exploitées maintenant par l'administra-
tion des postes, Et quel plus grand exem-
ple peut-on citer, dans cet ordre d'idées,
que l'absorption de la Compagnie des
Indes, simple corporation commerciale au
début, devenue par la force des événe-
mens un pouvoir politique, et dont l'exis-
tence plusieurs fois séculaire semblait
inébranlable dans un pays qui pousse au
plus haut point le respect des traditions?
Voilà les précédens que rappellent les
économistes et les ingénieurs anglais qui
discutent le rachat des chemins de fer par
l'Etat. Ce n'est pas à dire, toutefois, que
nos voisins soient près d'en venir à cette
extrémité; mais leur réseau est moins
bien organisé que le nôtre leurs Compa-
gnies échappent à ce contrôle de tous les
instans qui est chez nous la garantie des
intérêts privés. Ils envisagent l'expropria-
tion pour cause d'utilité publique comme
une ressource suprême contre les abus
de Compagnies sur lesquelles l'Etat n'a
pas su se réserver une autorité suffisante.
En Amérique, la question se présente
sous un autre aspect parce que les Com-
pagnies y sont plus libres encore qu'en
Angleterre. M. Jacqmin nous apprend que
certains Etats ont inscrit dans leurs lois
fondamentales la prohibition absolue pour
le gouvernement de construire ou d'ex-
ploiter des chemins de fer. Tout dépend
des circonstances; quelques scandales lo-
caux, dans ce pays de spéculation sans
frein, ont sans doute dicté cette prohibi-
tion temporaire. Mais voici ce qui se passe
dans un des plus prospères et des mieux
gouvernés, le Massachussets. Il y existe
un bureau de trois commissaires chargés
de surveiller les chemins de fer, et à la tête
de ce bureau se trouvait en ces derniers
temps M. Charles F. Adams qui a étudié
avec le plus grand soin l'exploitation des
railways dans toutes les contrées de l'Eu-
rope. Or, l'un des rapports de M. Adams
contenait une proposition fort inattendue.
Voyant qu'il est presque impossible en
Amérique d'établir entre les Compagnies
et le public un pouvoir intermédiaire pour
trancher les conflits et résoudre les diffi-
cultés convaincu que la liberté indus-
trielle est un remède inefficace en pareille
matière, il propose que l'Etat achète et
exploite l'une des lignes principales qui
qui sera dès lors le régulateur des tarifs
entre toutes les lignes concurrentes. C'est
à peu près la solution adoptée en Belgi-
que. Ajoutons cependant, pour être im-
partial, que M. Adams préférerait à tout
autre^ système l'institution d'un con-
trôle tel qu'il l'a vu fonctionner en France
auprès des grandes Compagnies; mais l'ou-
tillage administratif américain est encore
trop incomplet pour que ce régime s'y
puisse mettre en vigueur.
Que conclure de ce qui précède, si ce
n'est que le rachat et l'exploitation des che-
mins de fer par l'Etat se discutent partout
et sans cesse? Ne nous étonnons donc pas
qu'il en soit de même en France. En ne
parlant que d'un rachat général qui s'é-
tendrait à l'ensemble du réseau français,
M. Jacqmin s'est rendu la réfutation plus
facile. Ses argumens conservent-ils tous
la même valeur s'il ne s'agit plus que de
reprendre quelques lignes isolées? Est-il
vrai, comme il le soutient, que l'Etat est
incapable d'exploiter un chemin de fer,
même à titre provisoire? M. de Freycinet,
qui est aussi un ingénieur, et à qui ne
manque pas non plus l'expérience des
grandes Compagnies, prétend le contraire.
Si le ministre des travaux publics a rai-
son, ce sera une force de plus que le gou-
vernement se sera assurée pour faire
équilibre à l'omnipotence des concession-
naires.
H. BLERZY.
On nous écrit de Constantinople, le 24
juillet
« Il est réellement à regretter que l'ambas-
sade et les autorités militaires russes soient
si occupées peut-être, autrement, auraient-
elles le temps de prendre en considération
certaines communications, certaines Notes
verbales, comme les appelle le langage diplo-
matique d'ici, que leur adresse la Porte. Il y
en a une qui date d'une semaine et qui jus-
qu'à présent est demeurée sans la moindre
réponse elle a toutefois sa petite impor-
tance. Il n'y est question ni des délimita-
tions continuellement violées, c'est une vé-
tille, ni desvoyageursdépouillés sur les rou-
tes, c'est une plaisanterie, mais de musul-
mans qui auraient été trouvés sûr la route de
Dona avec les yeux crevés et la peau pres-
que entièrement arrachée. Le fait est hideux;
il serait bon cependant de s'assurer s'il est
vrai, comme on le prétend à la Porte. C'est
affaire à la commission des consuls de s'édi-
fier à cet égard et de voir s'il n'y a là rien que
de très naturel, sans gravité, puisqu'il s'agit
des Turcs.
Car les Turcs, comme on sait, sont fort mauvais
[chrétiens.
» Je vous disais qu'ambassade et autorités
militaires russes étaient fort occupées. Pour
les dernières, c'est incontestable; à en juger
par celles de nos environs, elles sont occupées,
et de la façon la plus agréable du monde: elles
donnent des fêtes, et l'ile de Prinkipo leur sert
de champ de bataille dans cette plaisante oc-
currence. Dimanche dernier, il s'agissait d'une
maîtresse fête plus de deux cents officiers
étaient arrivésde San-Stefano et huit centsin-
vitations avaientété lancées. Salle de bal, buf-
fets, rien n'y manquait. Il a manqué toutefois
les invités les familles grecques n'ont nulle-
ment répondu à l'appel deux seulement se
sont risquées et depuis lors on les
boude Vous ne mèneriez pas vos femmes
et vos filles à un bal d'étudians, leur dit-on,
comment les conduisez-vous à un bal d'offi-
ciers1? Il y a des esprits si mal faits Ainsi
quelques personnes prétendentque tout n'était
pas convenablement ordonné à cette fête; que
le champagne abondait, mais qu'il était servi
dans des seaux où l'on puisait à même, des
fontaines Wallace, moins l'élégance; que plu-
sieurs officiers, n'y regardant pas de si près,
retournaient trop souvent à la source, et que.
Seulement, ne sont-ce pas là propos de ja-
loux ?
» Les Anglais, eux aussi, ont donné leurs
fêtes; ils étaient chez eux, car ils recevaient
à bord de YAlexandra, le plus beau des navi-
res qu'ils aient à l'ancre dans la baie des îles
des Princes. Là, tout s est passé dans les rè-
gles de la fashion britannique; on a remar-
qué toutefois que le vin de Chypre faisait
défaut.
» Chypre! Je vous ai dit dans une lettre
précédente que de jolies opérations de ter-
rains s'étaient faites de ce côté par d'heureux
spéculateurs qui ont eu le bonheur d'être dans
le secret des dieux avant tout le monde,
avant même plus d'un diplomate. Les Anglais,
dit-on, sont peu disposés à admettre les
marchés conclus ils ont raison. Si quelqu'un
doit en profiter, que ce soient au moinsTlês1
pauvres paysans qui avaient été dupés
dans l'espèce et si l'un de ces spéculateurs,
protégé français, va se plaindre du procédé
à l'ambassade, qu'il y soit reçu comme il le
mérite son devoir de Français et d'honnêtei
homme n'était-il pas d'avertir avant tout
l'ambassadeur du traité mystérieux qu'il con-'
naissait évidemment, puisqu'il en tirait de si
gros profits? Ce sont là des difficultés qui ne
nous regardent pas nous avons bien assez
de celles qui nous restent, car le traité de-
Berlin en a laissé plus d'une à aplanir.
» Pour la Grèce, on s'entendra les Turcs
renoncent à la folie de résistance manifestée
tout d'abord, et le Sultan a pris en considé-
ration la lettre qu'il a reçue, dit-on, du roi
George. On se soumettra donc, de part et
d'autre, à la décision du Congrès à l'égard
des délimitations nouvelles la Grèce accep-
tant « sauf erreur ou omission », et en gar-,
dant ses espérances; la Turquie, comme con-
trainte et forcée. On bataille encore pour la
cession de Janina on s'entendra cependant,-
soyez-en certain. « II faut bien que nous cé-
dions », me disait un ministre. Il avait rai-
son ils ne peuvent faire autrement.
» En Bosnie, les choses paraissent moins fa-
ciles à terminer il y a là une population musul-
mane nombreuse, 500,000 habitans, suivant les
Turcs, et n'ayant, suivant eux encore, qu'un
penchant des plus médiocres pour la domi-
nation autrichienne. Qu'ils se mettent d'ac-
cord avec les Albanais du district de Pris-
rend et autres, et il peut y avoir une levée
de boucliers qui donnerait de la tablature à
l'occupation.
» Les Turcs se font peut-être illusion, par
suite du désir assez naturel qu'ils ont de ne
pas voir leur dépècement s'accomplir sans ré-
sistance. Le comte Zichy parait toutefois ap-
préhender quelque chose; il a de fréquentes
entrevues avec Savfet Pacha et avec ses col-
lègues des ambassades. Les Turcs, aussi bien
en Bosnie qu'à Batoum, sont réduits à la plus
entière impuissance; quelle influence peu-
vent-ils avoir sur des populations qu'ils
abandonnent?
» Déjà ils évacuent Choumla et les places
du Danube les transports partent d'ici cha-
que jour pour aller chercher les troupes lais-
sées dans cette région. Mais que va-t-on faire
des émigrés qui y sont rassemblés par mil-
liers ? Il y en a 190,000 à Choumla et dans les
environs; impossible de les laisser derrière
soi; impossible également de les amener ici.
Quelle solution trouver, alors? J'en parlais
au grand-vizir, et lui-même ignorait à quel
parti on devait s'arrêter il semblait effrayé
de cette perspective et s'inquiétait profon-
dément du sort de ces malheureux.
» L'évacuation ordonnée par le traité~de
Berlin, les Turcs s'y conforment. On aurait
cru les Russes tenus à quelque équivalent, sous
forme de mouvement de retraite des environs
de Constantinople; ils ne manifestent cepen-
dant aucune velléité de ce genre; bien plus,
les hôteliers de San-Stefano et lieux avoisi-
nans ont reçu avis d'avoir à .tenir prêtes des
chambres pour de nouveaux officiers que l'on
attend, au nombre de 2,000, dit-on. Ceux-ci
viennent en partie pour combler les vides,
et aussi pour prendre part à cette récom-
pense à laquelle tous ont droit voir Con-
stantinople. Mais 2,000, n'est-ce pas beau-
coup ? Il est temps cependant que, dans
son propre intérêt, l'armée russe rentre dans
ses foyers, car elle est toujours décimée par
les maladies elle perd encore maintenant,
assure-t-on, plus de 500 hommes par jour.
Un des fonctionnaires les plus actifs de l'am-
bassade de Russie répète à chaque instant
« Les 100,000 hommes que nous avons perdW»;
il le répète tant, qu'on sent bien qu'il cher-
che à se faire illusion à cet égard. Je crois
beaucoup plus à ce que me disait il y a un
mois un membre de la Croix-Bouge russe
« Nous avons perdu 250,000 hommes »; et un
général russe avouait à Réouf Pacha, lors
de son voyage à Saint-Pétersbourg, c'est
déjà loin de nous, que de San-Stefano.
seulement on avait dirigé 93,000 malades sur
la Russie. Il n'y a là rien qui puisse sur-
prendre l'incurie la plus complète continue à
régner dans l'armée russe, où l'on semble
ignorer les précautions d'hygiène les plus1
élémentaires. Les campemens se font auprès
de marais infects les détritus des cuisines
sont jetés en plein air et y pourrissent;
quant à la sobriété, si indispensable dans les
pays chauds, elle est inconnue à ces pau-
vres soldats, et on ne s'applique en aucune
façon à la leur imposer Dans ces derniers
temps, leur eau-de-vie nationale leur ayant
manqué, que leur laissait-on boire pour la
remplacer? du trois-six dans toute sa bru-
talité! t
» Questions de Bosnie, de Grèce, de l'é-
vacuation des places fortes, des émigrés,
vingt autres encore, notre gouvernement a
là de quoi s'occuper il a en outre la
question intérieure celle des complots,
et à cet égard les arrestations conti-
nuent. Il y en a eu un dernièrement dont on
a beaucoup parlé; s'il est tel qu'on le pré-
sente, il avait une sérieuse importance. C'est
toujours Mourad, bien entendu, qui en est le
héros, héros inconscient, et c'est en son nom
qu'on agit;' il a quelques partisans infatiga-
bles, Sa mère tout d'abord, désireuse au plus
haut point de voir son fils remonter sur
le trône. Un Grec, sujet ottoman, a été le >
principal instigateur de la dernière tentative
dans laquelle était mêlée la franc-maçonne-
rie, Mourad étant lui-même franc-maçon. Ce
Grec est vivement recherché par la police, et
sa tête est mise à prix; mais il est adroit et
saura échapper aux limiers de la police qui
opère cependant infiniment mieux quand il
s'agit de conspirateurs, que pour de vulgaires
assassins. Deux femmes du harem du Sultan
ont joué un rôle, je vous l'ai dit, dans cette
dernière affaire. Officiellement, on explique
ainsi la chose là mère de Mourad les avait
gagnées et obtenait d'elles des renseigne-
mens sur ce qui passait au palais au sujet de
son fils. On l'a su, les deux femmes ont
été arrêtées et. mariées seulement
mariées à deux Arabes de la Mecque qui
n'ont pas perdu de temps pour emmener
leur nouvelle conquête.
» La Mecque, c'est fort bien; mais Mah-
moud aurait employé d'autres moyens un
SAMEDI 3 AOUT
JOURNAL DES DEBATS
SAMEDI 3 AOI3X
J878._
̃̃ ON S'ÂBONMB ̃ ̃
tut dès. Pritres-Saiiit-Germaiû-rÂùxejroïsï if.
FJ&IX DE I^'ABOIVniBUBnrar
Un an. Six mois. Trois moic-
Dépànemens. 80 fiv 40 ft. 20 ft.
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chaque mois..
1 f; 1
Parle, ̃̃ numéro £• ee««.
ftépturÉenien*, ont nninére. SI «est.
In îiondon, apûly to Cowlc and C°, foreign
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mat. Deolzy, Davlea et O,l, Fincii laneCornhiU,
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ÛM S'ABONME
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POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Les annonces sont reçues
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S, place d« UrBourse,
ai ;an bureau du JOTORNAIsj
(^IesdoiTSBttoujours êtr& agréées par Sk réd&ct&afc,
1 i paèïs v', ̃•
VENDREDI 2 AOUT
Les prochaines élections sénatoriales
sont aujourd'hui lé principal objet des
~ré ct;ü~atïoùs. On ne sàui~à;it é'jr prépa-
îér trop tôt, et c'est ce que tous les par-
tis ont parfaitement compris; mais tous
ne se sont pas trouvés également à même
de passer de là bonne vt)lontë S l'action1
immédiate. Rien n'a été plus facile aux
républicains que de former un comité
Central destiné à réunir les efforts de
ëhâëun et à les faire converger vers
un même but. Les cadres du parti, éprou-
vés par la dernière campagne, ont con-
éervè leur solidité; et les hommes qui les
forment àé trouvent tirets â reprendre*
âii premier signal, leur œuvre de dé-
vouement. Il n'en est pas de même de ce
qu'on appelle le comité conservateur. Ce
comité, aussi bien que les candidats qu'il
protégeait; a été dispersé par1 les der-
nières élections aux quatre vents du ciel.
C'est le sori inévitable des armées battues
et des états-majors qui les ont comman-
dées. Les soldats deviennent ce qu'ils
peuvent, et chacun cherche sa vie à l'a-
venturé. Quant au* généraux, ils se dis-
putent entre eux ils échangent des ré-
tëriminâtionë àrnèrës ils écrivent les
uns contre les autres des journaux, des
broc-hures ou même de gros livres ils
déclarent surtout qu'ils ne serviront
plus ensemble et ne sauraient se rallier
dorénavant autour du même drapeau.
Tel est l'état de l'armée conservatrice.
Ç*âccâsioti se présente de livrer un nou-
Vëâil ëômb'at. Soit ils acceptent le com-^
liât, car ils sont plus ou moins doués du
courage individuel; mais quant à une di-
rection commune, c'en est fait, tous la
repoussent avec unanimité, et c'est le seul
point sur lequel ils peuvent encore se
trouver d'accord.
Le journal le Pays déclarait l'autre
jour, dans un article que le bon goût
nous interdit de reproduire, que jamais
plus M né ferait canâpagne avec le maré-
chal; de serait, a-t-il dit, le plus sûr
Sïoyen d'échouer; et il a pris l'engage-
ment d'honneur de ne pas recommencer
dans des conditions semblables. Nous ne
doutons pas de sa sincérité. Les bonapar-
tistes attendront sans doute, pour tenter
là fortune, que l'aigle impériale se pré-
sente; vivante ou empaillée, à Boulogne
ou ailleurs. Chacun revient à son sym-
bole naturel et à ce (Ju'il appelle son
prinpipe. Les ïégitiniîstes ne sont pas
moins exclusifs que leurs alliés d'hier. Ils
se reprochent avec douleur d'avoir douté
un moment de la.grâcé efficace et suffisante
du surnaturel à assurer leur triomphe,
et d'avoir voulu aider la manifestation
miraculeuse par des procédés trop hu-
mains. De là tout le mal 1 Désormais,
les légitimistes attendront avec re-
cueillement que le dogme opère par la
vertu qui est en lui, et, s'ils préten-
dent transporter des montagnes, ce
sera uniquement par la foi. Voilà pour
les conservateurs purs: A cbté d'eux, il en
est d'autres qui s'intitulent plu&particuliè-
roihent constitutionnels. Ceux-là, comme
leur nom l'indique, ont mis dans la Con-
stitution la même confiance que les bo-
napartistes et les légitimistes ont placée
dans la force invincible de leurs doc-
trines. En d'autres termes, car il faut
être clair, ils espèrent ardemfneht que
la Constitution s'usera par l'exercice,
que lès germes de mort qu'elle contient
se développeront chaque jour dans la
pratique, et qu'elle succombera enfin
éous son propre poids, faute de résis-
tance dans les fondemens ou d'équilibre
dans la construction. Il faut donc, d'a-
près eux, se oien garder d'attaquer de
nouveau la Constitution; il faut au
contraire arroser l'arbre afin de faire
mûrir le fruit plus vite, et quand le fruit
sera mûr il tombera. La critique la plus
pointilleuse ne saurait disputer à ces po-
litiques optimistes le nom de constitution-
nels -elle peut seulement en expliquer
l'application. Le Soleil est l'organe de
ce groupe qui ne se reproche qu'une
chosOi –car, hélas tout le monde a quel-
que chose à se reprocher, c'est d'a-
voir parfois manqué de patience. Il en
aura désormais davantage et ne recom-
mencera pas la faute de s'allier aux bona-
partistes et aux légitimistes, gens impé-
tueux ardens, incapables d'attendre et
destinés à toujours compromettre par leur
brusquerie les entreprises délicates aux-
quelles on leur permet imprudemment de
concourir. Ainsi donc, pour des mptifs
divers, les bonapartistes, les légitimistes
et les constitutionnels, séparés par lès
principes, annoncent bien haut qu'ils se
sépareront aussi dans la pratique, et ils
l'annoncent avec un air de menace dont
la république sera, certainement très ef-
frayée. L'armée ennemie ayant 'été coupée
en trois, cela fait, comme on sait, trois
ârméfeë, et nous risquons fort d'être enve-
loppés. ̃•̃
Tel est le résultat de la campagne du
16 mai parmi les conservateurs. N'ayant
pas pu réussir par un moyen, ils en es-
saient un autre sans se demander s ils
ont chance de réussir davantage. Leur
premier échec étant incontestable, ils se
rendent parfaitement compte des motifs
qui l'ont amené. Ils s'avouent battus.
a L'union rêvée par le ministère du 16
mai s'est montrée impuissante à triom-
pher de la coalition républicaine. » On re-
marquera l'ingénieuse interversion des
termes par laquelle le Soleil parle de « l'u-
nion » des conservateurs et de la « coalition »
des républicains. Lorsque les bonapartistes
et les royalistes marchent ensemble à
l'assaut de nos institutions ils sont
« unis » I et lorsque les républicains de
toutes les nuances se défendent à la fois,
ils sout « coalisés. » Pascal avait raison de
dire qu'avant de parler il fallait s'entendre
surlesens desmots et le définir. Nos adver-
saires aujourd'hui cessent doac de « rêver
l'union », ils rêvent la désunion. Nous se-
rions surpris si cette seconde méthode, si
ce nouvel ordre de bataille qu'on peut ap-
peler Tordre dispersé leur réussissait
mieux que l'ancien. Attendons l'expérience
qu'ils vont faire- Quant à nous, restons
unis. Pourquoi nos adversaires se divi-
sent-ils ? Parce que l'union ne leur a pas
réussi. Mais elle a réussi admirablement
oui républicains, et ce n'est pas à la
veille d'une nouvelle et dernière épreuve
qu'il conviendrait de rompre nos lignes et
de poursuivre chacun notre fortune sé-
parée.
Les élections sénatoriales se présentent
pour nous dans les meilleures conditions.
Le triomphe est certain si nous avons la
sagesse et la patience qui jusqu'ici ne
nous ont pas fait défaut. Sans doute
tout le monde n'est pas également
satisfait il y a parfois, des froisse-
mens et des irritations comment^ les
éviter absolument ? La tâche était diffi-
cile et confuse la meilleure volonté du
monde, la plus éclairée, la plus ferme
ne pouvait pas la remplir en quelques
jours. ïl ne serait pas juste de voir
seulement ce qui n'a pas encore été fait,
il faut voir aussi ce qui a été fait et en
tenir compte. Depuis sept mois la face ad-
ministrative et politique de la France a été
complétement changée. L'esprit républi-
cain pénètre partout, mais il n'a pas encore
pénétré certains corps qui ne se renouvel-
lent qu'à intervalles fixés par la Consti-
tution, le Sénat par exemple. Il y pé-
nétrera si les républicains continuent
d'être ce qu'ils ont été jusqu'ici. Le
sort de la république est entre nos mains;
il ne dépend pas de nos adversaires, il dé-
pend de nous. Le pays s'est détourné
de la coalition monarchique parce que,
sous cette union apparente, il a su dis-
cerner comme sous un masque le génie
des guerres civiles et des discordes vio-
lentés. Il a cru, âU contraire, à l'union
sincère des républicain^, et aussi long-
temps qu'il y croira il sera avec eux,
parce qu'il n'y a pas de meilleure garan-
tie de la paix intérieure que cette union
loyale qui provient de concessions réci-
proques et qui a un objet commun.
JBOtRSE DE PÀWS
Clffitn** le i". le ï Hirasaé. Balase.
3 O/O
Comptant. 76 75 76 60 15
Fin Cour. 76 95 76 80 -/V .1.. 13
9 '©
Amortissable.
Comptant. 81 50 .7: 81 B0 .̃
Fin cour. 82 20 81 20 1
4L 1/» O/O, '.̃
Comptant 107 107 i.
S O/O
Comptant 112 20 111 80 40
Fin cour. 112 57 1/2 112 10 47 1/2
PBTITK BOURSK DU SOI». ]
Emprunt 5 0/0. lll fr. 90, 98, SU, 97 1/2. (
3 0/0 76 fr., 75 fr. 80.
5fl/dntrc 14fr. 90, 15fr. 20, 15,
Banque ottomane.. 509 fr., 513 fr. 75. (
Ottomane 1873. 86 fr. 50, 87 fr. 50.
Egyptiennes 6 0/0.. 255 fr., 238 fr., 236 fr. 25.
Nous recevons d'un de nos coïïéspôndahs
la dépêche suivante
« ^Berlin, le 2 août, 7 h. 8 m. soir.
» Lès progressistes n'ont pas eu dans les
provinces le même succès, qu'à Berlin ils
perdront probablement huit ou dix sièges.
Les conservateurs libéraux, auront gagné le
plus de terrain. Les résultats définit] i:s ne Se-
ront publiés que demain, quatrième jour après
les élections, selon l'usage.
» C'est aussi demain, à $éilx heures, que
doit avoir lieu l'échange des traités ratifiés.
La Turquie manque encore mais, atjx ter-
mes de l'article 64 du traité, le dél£d fixé
pour lès ratifications et les dernières forma-
lités expire au bout de trois semaines. »
Télégraphie privée.
(S»rrlc« télégraphique de ra&èhcè Hâves.)
Rome, le 2 août.
On assuré dans les cerfcles catholiques que
Mgr Masellâ, nonce du Pape, et le prince de Bis-
marck se sont mis d'accord relativement au mo-
dus vivendi à établir entre l'Allemagne et le Va-
tican.. i r
tican. Londres, le 2 août.
Le Daily TeUgraph publie une dépêche de
Vienne annonçant, d'après des avis de Constan-
tinople, que le général Totleben ne veut pas re-
tirer un seul soldat de San-Stefano tant que la
flotte anglaise ïi'aura pas quitté la mer dé Mar-
mara.
De son, côté, le gouvernement refuse de rendre
les prisonniers turcs tant
Une députation de catholiques irlandais par-
tira prochainement pour Rome et ira offrir au
Pape 2,800 liv. st. pour le denier de saint Pierre
au nom des catholiques du diocèse de Dublin.
On télégraphie de Vienne au Standard que la
rencontre des deux empereurs d'Allemagne et
d'Autriche est ajournée; elle n'aura lieu que plus
tard à Salzbourg.
Une dépêche, également de Vienne et adressée
au Times. annonce, sur des nouvelles de Cons-
tantinople, qu'on a découvert dans èette dernière
78 ir. i
0. 15 f
capitale toute une série d'intrigues ayant pour
but le renversement de Savf3t Pacha et le re-
tour au tTaité de San-Stefano et au protectorat
russe.
Le Sultan, ajoute la dépêche, parait même être
entré un moment dans cette voie.
Constantinople, le 30 juillet.
(Reçue le 2 août, 1 h. 20 m. matin.)
L'ambassadeur persan a demandé aujourd'hui
au ministre des affaires étrangères de donner des
ordres afin que, conformément aux décisions du
Congrès, la ville de Khotour soit remise à la
Perse.
Constantinople, le 31 juillet, soir.
La légation grecque a de nouveau invité la
Porte à nommer des délégués pour la délimita-
tion des nouvelles frontières.
Il est inexact que l'appel des réserves ait été
contremandé.
Les Russes demandent à occuper Varna avant
l'évacuation complète de la ville.
Les Russes continuent à se fortifier dans les
environs de Constantinople.
Le patriarche grec est à toute extrémité.
Athènes, le 1" août, soir.
La réponse de la Porte à la communication de
la Grèce, relative à la nomination des commissai-
res pour la délimitation des frontières, n'est pas
encore arrivée.
M. Delyannis est arrivé hier à SaintrPétersbourg
il se rendra de là à Vienne et à Rome. Il sera de
retour à Athènes vers la mi-août.
M. Tissot a déjeuné et dîné hier avec le roi.
M. Fournier, ambassadeur à Constantinople, est
arrivé aujourd'hui ici. -Il est reparti pour la
France.
Une escadre italienne est attendue au Pirée.
Semlin, le 2 août.
Le conseil des ministres de Serbie a fixé la cé-
rémonie de la proclamation de la paix et de l'in-
dépendance au 22 août.
Le moratorium accordé pour les paiemens est
prolongé jusqu'au 13 janvier; il a été décidé que
le délai fixé relativement à la milice durerait jus-
qu'au 23 décembre.
M. Mikaïlqvitch, président du conseil, est re-
venu de Marienbad.
Madrid, le 2 août.
La Gaceta (journal officiel) publie la loi sur les
brevets d'invention qui accorde aux inventeurs
un privilége de dix ou vingt ans, suivant la ca-
tégorie.
La redevance à payer à l'Etat est fixée à 10 pe-
setas pour là première année, 20 pour la seconde,
30 pour la troisième et ainsi de suite en augmen-
tant de 10 pesetas par an.
Le roi n'a encore donné aucun ordre pour le
voyage de la cour à Riofrio.
M. F. Jacqmin, directeur de la Compa-
gnie des chemins de fer de l'Est, a publié
il y a quelque temps une brochure intitulée
Etude sur V exploitation des chemins de fer
par Y État. La situation de l'auteur, la
grande expérience que tout le monde lui re-
connaîtont attiré l'attention sur son travail.
On a cru y voir aussi un écrit de circon-
stance lancé dans la circulation, juste au
moment où le Parlement discutaitle rachat
des Compagnies secondaires. Ceci n'était
plus exact, car la brochure de M. Jacq-
min est datée de novembre 1877. Son but
est bien de démontrer que l'Etat aurait
tort de racheter tous les chemins de fer,
qu'il ne saurait les exploiter avec profit
pour le Trésor et avec commodité pour le
public, que le gouvernement est impuis-
sant à conduire une grande affaire com-
merciale et industrielle. Cette étude a été
suggérée par lès débats survenus à la
Chambre des Députés pendant la session
de 1877 et par l'intention qu'a manifestée
un membre ou tout au plus un petit
groupe de membres de proposer à bref
délai le rachat général des chemins de fer
afin que l'Etat redevienne maître des ta-
rifs. Pour le moment, ce n'est pas en
discussion. Reprendre pour cause d'uti-
lité publique les concessions des grandes
Compagnies n'a été qu'une fois, croyons-
nous, l'objet d'une proposition formelle
depuis que le réseau français est consti-
tué. Ce fut, si la mémoire ne nous fait pas
défaut, Un produit de l'initiative parle-
mentaire dans la dernière .année du Corps
Législatif de l'empire, et les circonstances
empêchèrent qu'il y fût donné suite. Le
but avoué était alors d'alléger les charges
en substituant le crédit de l'Etat à celui
des Compagnies. Peu importe au surplus.
Là question a été posée d'où qu'elle
vienne, iln'est pas mauvais d'en examiner
les conséquences.
La brochure de M. Jacqmin est bourrée
de faits et de chiffres recueillis soit en
France, soit à l'étranger. L'auteur ne
s'occupe qu'en passant du point de vue
financier; il parle surtout de l'exploita-
tion, des obstacles que soulèvent nos
mœurs administratives, des ennuis qu'é-
prouverait le public mis en fàCe de fonc-
tionnaires pour le transport des person-
nes ou des marchandises, du faible ren-
dement qu'obtient l'Etat dans les entre-
prises industrielles auxquelles il se livre,
de la menace que serait pour la liberté
même «n Etat entrepreneur général de
transports, conduit par là logique à s'ap-
proprier bien d'autres monopoles après
avoir absorbé celui-là. Soit restons sur
ce terrain.
En France, l'exploitation par l'Etat n'est
plus qu'un souvenir du temps passé. Elle
a existé pendant trois années,, à partir de
1849, sur les lignes de Versailles à Char-
tres et de Paris à Chalon-sur-Saône, à
titre provisoire, en attendant que des
Compagnies définitives fussent consti-
tuées. M. Jacqmin peut en parler en
homme bien informé. C'est là qu'il eut
la bonne fortune de faire ses débuts dans
là carrière où il occupe aujourd'hui l'un
des premiers rangs. On ne le contestera
pas, c'était une période d'inexpérience
d'où l'on aurait tort de conclure pour ou
contre la valeur intrinsèque du régime
expérimenté. Nous croyons volontiers que
l'ingérence ministérielle dans les menus
détails quotidiens d'une affaire si com-
pliquée devait être fort gênante nous ne
nous étonnons pas d'apprendre que pré-
fets, sous-préfets et d'autres encore abu-
saient des permis de circulation ou des ré-
quisitions sous prétexte que, le chemin
appartenant à l'Etat, toutes les adminis-
trations avaient le droit de s'en servir
gratuitement. Le plus grave paraît être
que les ingénieurs mis à la tête de cette
exploitation n'avaient pas vis-à-vis des
négocians la liberté de transaction que les
Compagnies mieux avisées laissent main-
tenant à leurs représentans. Le commerce
demandait-il une réduction de tarif, un
hangar était-il nécessaire pour abriter des
marchandises, il fallait attendre des se-
maines ou des mois que les bureaux du
ministère eussent lu le rapport, discuté
l'affaire, pris une décision. Que l'on en
convienne, tout cela semble bien être le
vice d'une organisation encore novice.
Toute institution a sa période d'inno-
cence et d'ignorance, même l'administra-
tion d'un chemin de fer la mieux dirigée.
Il se peut qu'il aurait fallu mieux définir
certaines attributions, modifier quelques
articles de la comptabilité publique mais
de ce que cela ne s'est pas fait en ces
trois années d'essai, on aurait tort de
conclure qu'il est impossible de le faire à
l'avenir.
A l'étranger, il y a de nombreux exem-
ples de l'exploitation par l'Etat. Ce ré-
gime est appliqué par la Belgique aux
meilleures lignes de son réseau, mais sur
un parcours total de 2,100 kilomètres seu-
lement, par conséquent sur une longueur
comparable tout au plus à celle que pos-
sède une Compagnie française. En Alle-
magne, les divers Etats exploitent envi-
ron 60 0/0 du réseau la Prusse seule en
a près de 8,000 kilomètres. L'Autriche-
Hongrie exploite 1,760 kilomètres sur
une longueur totale de 17,000. Les che-
mins de fer d'Italie sont, comme on sait,
dans une situation transitoire dont le
gouvernement n'a guère plus à se réjouir
que les actionnaires. C'est donc en Alle-
magne seulement que l'exploitation par
l'Etat a pris beaucoup d'extension. Per-
sonne n'ignore que le réseau allemand,
morcelé entre quantité de petits Etats qui
étaient jaloux de leur autonomie, est as-
sez mal conçu. Si le chancelier s'ef-
force en ce moment de faire racheter tous
les chemins de fer par l'empire, c'est en
vue de leur assurer une unité de direc-
tion qui leur a fait défaut jusqu'à présent.
Ni la Belgique, ni l'Allemagne, ni l'Au-
triche-Hongrie, ni l'Italie ne nous four-
nissent de raisons valables pour modifier
l'organisation que nous possédons. Les
autres nations continentales "de l'Europe
ne connaissent que l'exploitation par les
Compagnies.
«" Ce n'est ni en Angleterre, ni surtout
chez la grande république américaine, dit
ailleurs M. Jacqmin, qu'il faut chercher
des argumens en faveur de l'exploitation
par l'Etat. » Est-ce bien certain? A l'au-
torité du directeur de la Compagnie des
chemins de fer de l'Est nous opposerons
celle d'un autre ingénieur des ponts-et-
chaussées, M. Malézieux, dont les études
sur les travaux publics de ces deux pays
sont bien connues. Dans un livre remar-
quable, les Chemins de fer anglais en 1873,
M. Malézieux montre par quelle succes-
sion d'idées, ou pour mieux dire, en vertu
de quelles traditions le rachat des che-
mins de fer est une question dès à pré-
sent discutée de l'autre côté de la Man-
che. La race anglaise est entreprenante;
son gouvernement encourage cette dispo-
sition naturelle; le Parlement n'y regarde
pas de trop près quand il s'agit d'accor-
der des concessions qui entament le do-
maine public. En cas de succès de ces
affaires qui exercent parfois une influence
considérable sur la situation commerciale
ou politique de la nation tout entière,
l'Etat se sent obligé d'intervenir. Il inter-
vient alors par degrés, sans secousses,
sous la pression de l'opinion publique.
C'est ainsi que les phares furent créés
jadis par des associations particulières
dont les exigences devinrent abusives;
ils sont rachetés peu à ,peu par une cor-
poration, Trinity house, dont les membres,
qui sont les plus hauts personnages du
royaume, opèrent, sous le contrôle du
gouvernement, sans aucun profit person-
ael. C'est encore ainsi que les lignes télé-
graphiques, produit de l'initiative indivi-
duelle, furent reprises par l'Etat en 1868,
au prix de 175 millions de francs, et sont
exploitées maintenant par l'administra-
tion des postes, Et quel plus grand exem-
ple peut-on citer, dans cet ordre d'idées,
que l'absorption de la Compagnie des
Indes, simple corporation commerciale au
début, devenue par la force des événe-
mens un pouvoir politique, et dont l'exis-
tence plusieurs fois séculaire semblait
inébranlable dans un pays qui pousse au
plus haut point le respect des traditions?
Voilà les précédens que rappellent les
économistes et les ingénieurs anglais qui
discutent le rachat des chemins de fer par
l'Etat. Ce n'est pas à dire, toutefois, que
nos voisins soient près d'en venir à cette
extrémité; mais leur réseau est moins
bien organisé que le nôtre leurs Compa-
gnies échappent à ce contrôle de tous les
instans qui est chez nous la garantie des
intérêts privés. Ils envisagent l'expropria-
tion pour cause d'utilité publique comme
une ressource suprême contre les abus
de Compagnies sur lesquelles l'Etat n'a
pas su se réserver une autorité suffisante.
En Amérique, la question se présente
sous un autre aspect parce que les Com-
pagnies y sont plus libres encore qu'en
Angleterre. M. Jacqmin nous apprend que
certains Etats ont inscrit dans leurs lois
fondamentales la prohibition absolue pour
le gouvernement de construire ou d'ex-
ploiter des chemins de fer. Tout dépend
des circonstances; quelques scandales lo-
caux, dans ce pays de spéculation sans
frein, ont sans doute dicté cette prohibi-
tion temporaire. Mais voici ce qui se passe
dans un des plus prospères et des mieux
gouvernés, le Massachussets. Il y existe
un bureau de trois commissaires chargés
de surveiller les chemins de fer, et à la tête
de ce bureau se trouvait en ces derniers
temps M. Charles F. Adams qui a étudié
avec le plus grand soin l'exploitation des
railways dans toutes les contrées de l'Eu-
rope. Or, l'un des rapports de M. Adams
contenait une proposition fort inattendue.
Voyant qu'il est presque impossible en
Amérique d'établir entre les Compagnies
et le public un pouvoir intermédiaire pour
trancher les conflits et résoudre les diffi-
cultés convaincu que la liberté indus-
trielle est un remède inefficace en pareille
matière, il propose que l'Etat achète et
exploite l'une des lignes principales qui
qui sera dès lors le régulateur des tarifs
entre toutes les lignes concurrentes. C'est
à peu près la solution adoptée en Belgi-
que. Ajoutons cependant, pour être im-
partial, que M. Adams préférerait à tout
autre^ système l'institution d'un con-
trôle tel qu'il l'a vu fonctionner en France
auprès des grandes Compagnies; mais l'ou-
tillage administratif américain est encore
trop incomplet pour que ce régime s'y
puisse mettre en vigueur.
Que conclure de ce qui précède, si ce
n'est que le rachat et l'exploitation des che-
mins de fer par l'Etat se discutent partout
et sans cesse? Ne nous étonnons donc pas
qu'il en soit de même en France. En ne
parlant que d'un rachat général qui s'é-
tendrait à l'ensemble du réseau français,
M. Jacqmin s'est rendu la réfutation plus
facile. Ses argumens conservent-ils tous
la même valeur s'il ne s'agit plus que de
reprendre quelques lignes isolées? Est-il
vrai, comme il le soutient, que l'Etat est
incapable d'exploiter un chemin de fer,
même à titre provisoire? M. de Freycinet,
qui est aussi un ingénieur, et à qui ne
manque pas non plus l'expérience des
grandes Compagnies, prétend le contraire.
Si le ministre des travaux publics a rai-
son, ce sera une force de plus que le gou-
vernement se sera assurée pour faire
équilibre à l'omnipotence des concession-
naires.
H. BLERZY.
On nous écrit de Constantinople, le 24
juillet
« Il est réellement à regretter que l'ambas-
sade et les autorités militaires russes soient
si occupées peut-être, autrement, auraient-
elles le temps de prendre en considération
certaines communications, certaines Notes
verbales, comme les appelle le langage diplo-
matique d'ici, que leur adresse la Porte. Il y
en a une qui date d'une semaine et qui jus-
qu'à présent est demeurée sans la moindre
réponse elle a toutefois sa petite impor-
tance. Il n'y est question ni des délimita-
tions continuellement violées, c'est une vé-
tille, ni desvoyageursdépouillés sur les rou-
tes, c'est une plaisanterie, mais de musul-
mans qui auraient été trouvés sûr la route de
Dona avec les yeux crevés et la peau pres-
que entièrement arrachée. Le fait est hideux;
il serait bon cependant de s'assurer s'il est
vrai, comme on le prétend à la Porte. C'est
affaire à la commission des consuls de s'édi-
fier à cet égard et de voir s'il n'y a là rien que
de très naturel, sans gravité, puisqu'il s'agit
des Turcs.
Car les Turcs, comme on sait, sont fort mauvais
[chrétiens.
» Je vous disais qu'ambassade et autorités
militaires russes étaient fort occupées. Pour
les dernières, c'est incontestable; à en juger
par celles de nos environs, elles sont occupées,
et de la façon la plus agréable du monde: elles
donnent des fêtes, et l'ile de Prinkipo leur sert
de champ de bataille dans cette plaisante oc-
currence. Dimanche dernier, il s'agissait d'une
maîtresse fête plus de deux cents officiers
étaient arrivésde San-Stefano et huit centsin-
vitations avaientété lancées. Salle de bal, buf-
fets, rien n'y manquait. Il a manqué toutefois
les invités les familles grecques n'ont nulle-
ment répondu à l'appel deux seulement se
sont risquées et depuis lors on les
boude Vous ne mèneriez pas vos femmes
et vos filles à un bal d'étudians, leur dit-on,
comment les conduisez-vous à un bal d'offi-
ciers1? Il y a des esprits si mal faits Ainsi
quelques personnes prétendentque tout n'était
pas convenablement ordonné à cette fête; que
le champagne abondait, mais qu'il était servi
dans des seaux où l'on puisait à même, des
fontaines Wallace, moins l'élégance; que plu-
sieurs officiers, n'y regardant pas de si près,
retournaient trop souvent à la source, et que.
Seulement, ne sont-ce pas là propos de ja-
loux ?
» Les Anglais, eux aussi, ont donné leurs
fêtes; ils étaient chez eux, car ils recevaient
à bord de YAlexandra, le plus beau des navi-
res qu'ils aient à l'ancre dans la baie des îles
des Princes. Là, tout s est passé dans les rè-
gles de la fashion britannique; on a remar-
qué toutefois que le vin de Chypre faisait
défaut.
» Chypre! Je vous ai dit dans une lettre
précédente que de jolies opérations de ter-
rains s'étaient faites de ce côté par d'heureux
spéculateurs qui ont eu le bonheur d'être dans
le secret des dieux avant tout le monde,
avant même plus d'un diplomate. Les Anglais,
dit-on, sont peu disposés à admettre les
marchés conclus ils ont raison. Si quelqu'un
doit en profiter, que ce soient au moinsTlês1
pauvres paysans qui avaient été dupés
dans l'espèce et si l'un de ces spéculateurs,
protégé français, va se plaindre du procédé
à l'ambassade, qu'il y soit reçu comme il le
mérite son devoir de Français et d'honnêtei
homme n'était-il pas d'avertir avant tout
l'ambassadeur du traité mystérieux qu'il con-'
naissait évidemment, puisqu'il en tirait de si
gros profits? Ce sont là des difficultés qui ne
nous regardent pas nous avons bien assez
de celles qui nous restent, car le traité de-
Berlin en a laissé plus d'une à aplanir.
» Pour la Grèce, on s'entendra les Turcs
renoncent à la folie de résistance manifestée
tout d'abord, et le Sultan a pris en considé-
ration la lettre qu'il a reçue, dit-on, du roi
George. On se soumettra donc, de part et
d'autre, à la décision du Congrès à l'égard
des délimitations nouvelles la Grèce accep-
tant « sauf erreur ou omission », et en gar-,
dant ses espérances; la Turquie, comme con-
trainte et forcée. On bataille encore pour la
cession de Janina on s'entendra cependant,-
soyez-en certain. « II faut bien que nous cé-
dions », me disait un ministre. Il avait rai-
son ils ne peuvent faire autrement.
» En Bosnie, les choses paraissent moins fa-
ciles à terminer il y a là une population musul-
mane nombreuse, 500,000 habitans, suivant les
Turcs, et n'ayant, suivant eux encore, qu'un
penchant des plus médiocres pour la domi-
nation autrichienne. Qu'ils se mettent d'ac-
cord avec les Albanais du district de Pris-
rend et autres, et il peut y avoir une levée
de boucliers qui donnerait de la tablature à
l'occupation.
» Les Turcs se font peut-être illusion, par
suite du désir assez naturel qu'ils ont de ne
pas voir leur dépècement s'accomplir sans ré-
sistance. Le comte Zichy parait toutefois ap-
préhender quelque chose; il a de fréquentes
entrevues avec Savfet Pacha et avec ses col-
lègues des ambassades. Les Turcs, aussi bien
en Bosnie qu'à Batoum, sont réduits à la plus
entière impuissance; quelle influence peu-
vent-ils avoir sur des populations qu'ils
abandonnent?
» Déjà ils évacuent Choumla et les places
du Danube les transports partent d'ici cha-
que jour pour aller chercher les troupes lais-
sées dans cette région. Mais que va-t-on faire
des émigrés qui y sont rassemblés par mil-
liers ? Il y en a 190,000 à Choumla et dans les
environs; impossible de les laisser derrière
soi; impossible également de les amener ici.
Quelle solution trouver, alors? J'en parlais
au grand-vizir, et lui-même ignorait à quel
parti on devait s'arrêter il semblait effrayé
de cette perspective et s'inquiétait profon-
dément du sort de ces malheureux.
» L'évacuation ordonnée par le traité~de
Berlin, les Turcs s'y conforment. On aurait
cru les Russes tenus à quelque équivalent, sous
forme de mouvement de retraite des environs
de Constantinople; ils ne manifestent cepen-
dant aucune velléité de ce genre; bien plus,
les hôteliers de San-Stefano et lieux avoisi-
nans ont reçu avis d'avoir à .tenir prêtes des
chambres pour de nouveaux officiers que l'on
attend, au nombre de 2,000, dit-on. Ceux-ci
viennent en partie pour combler les vides,
et aussi pour prendre part à cette récom-
pense à laquelle tous ont droit voir Con-
stantinople. Mais 2,000, n'est-ce pas beau-
coup ? Il est temps cependant que, dans
son propre intérêt, l'armée russe rentre dans
ses foyers, car elle est toujours décimée par
les maladies elle perd encore maintenant,
assure-t-on, plus de 500 hommes par jour.
Un des fonctionnaires les plus actifs de l'am-
bassade de Russie répète à chaque instant
« Les 100,000 hommes que nous avons perdW»;
il le répète tant, qu'on sent bien qu'il cher-
che à se faire illusion à cet égard. Je crois
beaucoup plus à ce que me disait il y a un
mois un membre de la Croix-Bouge russe
« Nous avons perdu 250,000 hommes »; et un
général russe avouait à Réouf Pacha, lors
de son voyage à Saint-Pétersbourg, c'est
déjà loin de nous, que de San-Stefano.
seulement on avait dirigé 93,000 malades sur
la Russie. Il n'y a là rien qui puisse sur-
prendre l'incurie la plus complète continue à
régner dans l'armée russe, où l'on semble
ignorer les précautions d'hygiène les plus1
élémentaires. Les campemens se font auprès
de marais infects les détritus des cuisines
sont jetés en plein air et y pourrissent;
quant à la sobriété, si indispensable dans les
pays chauds, elle est inconnue à ces pau-
vres soldats, et on ne s'applique en aucune
façon à la leur imposer Dans ces derniers
temps, leur eau-de-vie nationale leur ayant
manqué, que leur laissait-on boire pour la
remplacer? du trois-six dans toute sa bru-
talité! t
» Questions de Bosnie, de Grèce, de l'é-
vacuation des places fortes, des émigrés,
vingt autres encore, notre gouvernement a
là de quoi s'occuper il a en outre la
question intérieure celle des complots,
et à cet égard les arrestations conti-
nuent. Il y en a eu un dernièrement dont on
a beaucoup parlé; s'il est tel qu'on le pré-
sente, il avait une sérieuse importance. C'est
toujours Mourad, bien entendu, qui en est le
héros, héros inconscient, et c'est en son nom
qu'on agit;' il a quelques partisans infatiga-
bles, Sa mère tout d'abord, désireuse au plus
haut point de voir son fils remonter sur
le trône. Un Grec, sujet ottoman, a été le >
principal instigateur de la dernière tentative
dans laquelle était mêlée la franc-maçonne-
rie, Mourad étant lui-même franc-maçon. Ce
Grec est vivement recherché par la police, et
sa tête est mise à prix; mais il est adroit et
saura échapper aux limiers de la police qui
opère cependant infiniment mieux quand il
s'agit de conspirateurs, que pour de vulgaires
assassins. Deux femmes du harem du Sultan
ont joué un rôle, je vous l'ai dit, dans cette
dernière affaire. Officiellement, on explique
ainsi la chose là mère de Mourad les avait
gagnées et obtenait d'elles des renseigne-
mens sur ce qui passait au palais au sujet de
son fils. On l'a su, les deux femmes ont
été arrêtées et. mariées seulement
mariées à deux Arabes de la Mecque qui
n'ont pas perdu de temps pour emmener
leur nouvelle conquête.
» La Mecque, c'est fort bien; mais Mah-
moud aurait employé d'autres moyens un
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