Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-07-22
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Description : 22 juillet 1878 22 juillet 1878
Description : 1878/07/22. 1878/07/22.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDÏTION DE PARIS
HNN 22 mLST
i878.
ON S'ABONNE
Ml Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turque,
régences du Maroc et de la Tunisie.
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris on d« ·
tttMdats-poste, soit internationaux, soit franco,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans fous les autres pays,
tM renvoi d'una valeur payable & ?e 'i~
LM Mmonces sont reçuat
.t)m.)!)M)b e<,p!)Me de 1& Bourse,
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taw dM Pratres-SainMrennain-t'AnxerMiB, it.
fmtXaK~ABOMNZMBMTF:
Un an. Sixmoie. Trois mo!<.
Dépaïtemept. M Ce. <0&. MCr.
PME. Mtf. M&. i8&.
Lts Monaemena panent aes t" M tt M
chaque rnoia.
M~M~emeIn ~M~en, appty to Cewte and 0°, foMignnewtt-
papers omce. Gresham street, G, P,0.; *;1
MM.HeUty, m<~te< et C'. t.Finch tme ComMM,
E. C.,London; MH. W~B. exhKh tse. Stramd, W. C. London..
BnneUes, a t'0/?!e< <<* ytMMeleine, dans tes kiosques~ dtuiB h)S M-
MotheofOM des trarM d' chemiM de fe~ be!~e'.
VatparaiM (GMU), chez M. Oîe
JMiMAL DES DEBATS
PeUTKUJES ET UTTËMIMS
PAMS
DIMANCHE 2i jmUET
La première et fâcheuse impression que
la nouvelle de l'occupation de Chypre a
produite en France est aujourd'hui cal-
mée, et on nous rendra la justice que
nous avons.contribué, dans la mesure de
nos forces,~ cet apaisement de l'opinion
qui nous paraissait si désirable. Le lan-
gage de la presse anglaise, le discours de
lordBeaconsneIdetde ses collègues du
ministère, les expUcations diplomatiques
qui nous ont été données n'ont pas peu
contribué à produire ce résultat. Les An-
glais n'ont rien épargné pour ménageries
susceptibilités françaises, et tous leurs
nommes d'Etat manifestent la ferme inten-
tion non seulement de conserver, mais
de resserrer les abonnes relations qu'ils
ont avec noua. Nous lesy aiderons de no-
tre mieux. Il ne faut pourtant pas que
les Anglais se complaisent dans l'illusion
qu'ils n'ont absolument aucun tort à se
reprocher & notre égard. Nous n'avons
jamais déguisé ces torts qui étaient peut- I
être plus dans la forme que dans le
fond; mais la forme ne'laisse pas que
d'avoir son importance lorsqu'il s'agit
des relations amicales de deux grands
peuples. Le secret, le mystère, le soin
jaloux et soupçonneux avec lesquels
le gouvernement anglais a conduit tou-
tes ses négociations au sujet de l'af-
faire de Chypre devaient naturellement
nous blesser, et les apologies trop
subtiles, la casuistique mêlée de so-
phisme avec lesquelles certains jour-
eaux, et le Times en particulier, cherchent
à nous persuader que, si nous avons été
tenus dans l'ignorance, c'est par un souci
délicat de ne pas nous compromettre et
de nous laisser toute notre liberté d'ac-
tion, ces commentaires raffinés, ces in-
terprétations quihtessenciées ne sau-
raient .convenir à la simplicité de notre
esprit: L'Angleterre est un pays de fran-
chise, et nous faisons appel a ce senti-
pient. Qu'on nous réponde Si la
France, dans sa puissance, avait fait ce
que l'Angleterre vient de faire, et si elle
l'avait fait de la même manière, qu'en
aurait-on pensé depuis Douvres jusqu'à
laverness? '1 t
Lord Beaconsneld, en sa harangue, a
bien voulu nous expliquer que nos-inté-
rêts en Syrie étaient purement «senti-
mentaux M, tandis que ceux de l'AngIe-
terre étaient extrêmement « substantiels, n
Ce langage nous aurait moins surpris
dans la bouche de M. Gladstone que
dans celle du brillant auteur de tant
d'oeuvres "sentimentales. Le sentiment,
lorsqu'il sejattacheàdes souvenirs loin-
taihS) & des traditions constantes, à des
enbrts qui ont coûté des larmes et du
sang, le sentiment d'une nation toujours
nère doit être ménagé. Mais.nous en re-
venons à notre question Qu'auraitpensé,
qu'aurait dit l'Angleterre ei nous avions
fait quelque chose de semblable à ce
qu'elle vient de faire? Et de peur
qu'on ne nous réponde pas, nous ré-
pondrons nous-mêmes l'histoire à la
main. 3.
Il n'est pas besoin de remonter a
des temps reculés rappelons seu-
lement l'annexion de la Savoie à Id.
France. Si jamais annexion fit légi-
time et correcte, à coup sûr c'est celle-
là. Nous avions rendu d'assez grands
services à l'Italie pour attendre d'elle un
témoignage « substantiel de reconnats-
sance. La province qu'on nous donnait
était plus française qu'italienne, et son
annexion ne violait en rien ce principe
des nationalitésquiétaitlareligion du jour.
Elle rentrait de plus dans nos frontières na-
turelles: autre principepresqueaussi sacré
etquiaététout aussi-respecté que le pre-
mier. Le souverain qui nous concédait la
~MM M MNAL MS NMS
DU 22 JUILLET ~8':8..
LA SEMAINE DRAMATIQUE
COMËD!E-FRANÇA!SE F~SMMM~, tragé-
die de Racine débuts de M" Agar, de
M. Volny et deM. Sylvain. THËATRB
DU VAUDEVILLE ~CCM ~M'a-
XMM.B, comédiervaudeville en .trois ac-
tes, de ~MM. Henoe~um et Delacour'
(reprise).
.B~tragédies de RaciDe, quoiqne l'auteur Ipi-
même soit d'un autre a-vis. « Si j'at fait,
dit-i!, quelque chose de solide et qui mé-
rite quelque louange, la .plupai-tdes con-
naisseurs demeurent d'acpord que c'est
j~teurs sont rarement les meilleurs juges
de leurs propres ouvrages, II est certain,
ea tout cas, que tesucçès de ~~s'établit pas dèsie premier jour.Cetouvrage
fut l'objetdecritiquesnombreuses auxquel-
les Racine prit la peine de répondre avec
une mauvaise humeur très marquée. Cette
mauvaise humeur l'entraîna même beau-
coup plus loin qu'on ne le voudrait. On est
choq~ de le T~r parler a~cëifeu de
Savoie agissait de son plein gré. Ënun,
le vœu des populations a été for-
mellement consulté. Nous savons bien
que la valeur des votes de ce genre a été
et devait être sujette à la critique ce
qui prouve pourtant qu'elle n'est pas tout
à fait insignifiante, c'est que M. de Bis-
marck n'a pas encore jugé à propos d'exé-
cuter l'opération dans le Schleswig, et que
certainement il s'en abstiendra toujours
dans l'Alsace-Lorraine. Tout se réunissait
donc pour justifier l'annexion de la Sa-
voie à la France. Eh bien quelle est la
puissance qui a protesté le plus violem-
ment contre cette annexion'? Mais quoi!
Nous avons l'air d'établir des compa-
raisons entre les protestations qui se
sont produites, comme s'il y en avait eu
plusieurs. Il n'y en a eu qu'une, et elle est
venue de l'Angleterre Qu'importait à
l'Angleterre que nous eussions obtenu
'quelques rivages sur le lac de Genève, et
même Nice dans la Méditerranée? Nice
~est une belle position sans doute; mais
l'Angleterre n'avait-elle pas Gibraltar
Malte, et à cette époque les îles Ioniennes
'qui ne valaient pas moins que Chypre ?
~Pourtant un ~c bruyant s'est élevé
~dans toute la Grande-Bretagne. L~in-
.dignation, la colère contre la France ont
dépassé toutes les bornes, et les hommes
-d'Etat se faisant les organes de ces scnti-
mens peu éclairés, lord Russell est venu
déclarer en plein Parlement, avec une
brutalité sans exemple, que l'amitié franco-
anglaise était rompue. Ces récriminations
~ont-elles été l'accident d'un jour, le pre-
mier ëSet d'une surprise bientôt calmée ?
Non. L'Angleterre nous a poursuivis de.
ses cris jusqu'en 1870, c'est-à-dire jus-
qu'au jour où nous avons perdu au nord
ce que nous avions acquis au sud. v
Nous ne voulons pas, par un ménage-
ment qu'on appréciera peut-être, remon-
ter plus haut que le second Empire et
montrer lord Palmerston nous observant
tout le temps de sa longue carrière avec
l'impatience d'une intraitable jalousie. De-
puis 1840, où il noue contre la France
une espèce de coalition comme au temps
de Pitt, jusqu'au jour où les tra-
vaux préparatoires pour le perce-
ment dé l'isthme de Suez lui parais-
sent un renouvellement déguisé de l'ex-
pédition d'Egypte, lord Palmerston.n'a pas
cessé d'établir en dogm&que ladéSance
de la France devait être la première vertu
d'un bon Anglais. Nous disions tantôt que
s'il y avait jamais eu une a,nnexion,natu-
relle, c'était celle de la Savoie nous pou-
vons ajouter que s'il y ajamais eu une expé-
dition indispensable c'est celle de Syrie.
Les massacres de Damas, et du Liban va-
laient bien ceux de Batak. Nos compa-
triotes et des milliers de chrétiens avaient
été assassinés. Il fallait à tout prix mon-
trer ledrapeau français dans-ces provinces.
Néanmoins, la fureur de lord Palmerston
n'a pas pu se contenir la durée de
l'occupation a été Axée à un an, et, l'an-
née écoulée, l'Angleterre, nous a .intimé
1 injonction d'évacuer Ja Syrie avec une
hauteur dont on se souvient. Etait-ce une
attitude convenable de .la part d'une na-
tion alliée, destinée sans doute à le rede-
venir, et qui était toujours amie?
Il serait facile d'évoquer en grand nom-
bre des souvenirs du même genre; mais
loin de nous la pensée d'élever des récri-
mina.tiona presque toujours inutiles et
aujourd'hui surtout intempestives! Nous
voudrions seulement que les Anglais
ne manifestassent pas un étonnement
si vif, si profond, si candide, de-
vant l'émotion que nous avons éprou-
vée en France à M nouvelle de l'occu-
pation de Chypre. S'ils cou sentent-.à
réfléchir tant soit peu, ils reconnaîtront
que rien n'était plus naturel, et qu'à notre
place Us auraient ressenti unsentimentnon
moins ardent et peut-être plus durable.
Nous nous sommes appliqués ici à ne pas
management et de respect des œuvres de
la'vieillesse du grand'Corneille, qui pro-
bablement était étranger aux attaques
dont Racine avait à se plaindre.
«Que faudrait-U faire pour contenter
mes juges? dit-il dans la préface de la pre-
mière édition de ~~MM~CM~. La chose se-
rait aisée p~ùr peu qu'on voulût trahir
I~bon sens. Il ne faudrait que s'écarter
du naturel pour se jeter dans l'extraordi-
naire. A:u lieu d'une action simple, char-
gée de peu de matière, telle que doit être
une action qui se passe en un jour, et qui,
s'avançant par degrés vers la fin, n'est
soutenue que par les intérêts, les senti-
méns et les passions des personnages, il
faudrait remplir cette même action de quan-
tité d'incidens qui ne pourraient se passer
qu'en un mois, d'un grand nombre de jeux
de théâtre d'autant plus surprenans qu'ils
seraient moins vraisemblables, d'une in-
finité de déclamations où l'on fsrait dire
aux acteurs tout le contraire de ce qu'Us
devraient dire. Il fa.udrait, représenter quelque héros ivre qui se
voudrait faire haïr de sa maîtresse de
gaîté de cœur un Lacédémonien grand
parleur un conquérant qui ne débiterait
que de~ maximes d'amour; une femme
qui donnerait des ~eçons de fierté a des
conquérans. "Voilà sansdoute dequoi faire
récrier tbus ces messieurs. Mais que dirait
cependant le petit nombre de gens sages
auxquels je m'efforce de plaire?.~ Les al-
lusions à r~~A-, a ;S'~M'MM et à
(f<2~~ ue ~ut q'tc h'cp évi'icn.
exagérer, et cela dispense les Anglais de
trop atténuer l'importance d'un acte, et
surtout d'un procédé qui sont ce qu'ils
sont. H faut rester, les uns et les autres,
dans la vérité de la situation. On montre
un grand désir de maintenir avec nous
un accord intime. Soit Nous avons un
désir égal à l'égard de l'Angleterre. On
connaît toutefois le mot de M. de Bis-
marck, que s'il est parfois bon de par-
donner, il n'est jamais bon d'oublier. Ce
n'est pas à nous que nous voulons l'ap-
pliquer; mais les Anglais ont vraiment
trop oublié leurs anciens procédés envers
la France 1 Si cet oubli signiSe que lord
Bëaconsû.eld est un autre homme que lord
Palmerston, et qu'il no partage en rien
les vieux sentimens anglais contre nous,
alors, tout est pour le mieux, et nous n'a-
vons plus rien à dire.
fetKe Bourse dm dimanche.
Emprunt S 0/0. H4fr.80, 7X~/4.'
30/0. T?fr.82t/2,85. »
5 0/0 turc. <6fr.3!2S.
Banque ottomane.. 8i9fr.,SMfr.
Egyptiennes 6 0/0.. 284 fr. 3~, 285 fr-, 284 fr.
TTétégMpMe privée
(SefTiceMtegr&phicpiedet'ttganceHaTM.!
Constantinople, te 20 juillet, soir.
Los pourparlers relatifs a la retraite des Rus-
ses des environs de Constantinople sont en
bonne voie.
Des avis de Chypre portent que les Anglais ont
commence le déblaiement de l'ancien fort de Fa-
magusta.
Madrid, le 20 juillet, soir.
La Chambre des Députés a approuvé le projet
de loi contre le phylloxera et le projet de loi sur
l'armée.
Le roi a sanctionné le budget.
Londres, le 21 juillet.
Lord Beaconsûeld est allé hier à Osborne pour
rendre visite à la reine.
L'O~~c~ croit que l'Angleterre n'est pas
disposée a appuyer avec enthousiasme la politi-
que du gouvernement; mais; du moins, elle ne
paraît pas l'avoir accueillie avec un mécontente
ment positif. Suivant ce journat,letraité deBerlin
n'est qu'une solution par à-peu-pres de la ques-
tion orientale. Si l'Angleterre avait abandonné ce
traité à lui-même, elle aurait signé l'arrêt de mort
de l'indépendance de la Turquie. Le traité, en
mettant la Turquie àla merci de la. Russie, jus-
tifie certaines mesures complémentaires. Ceux
qui critiquent la politique du gouvernement de-
vront indiquer quelle autre ligne de conduite il
sera-nécessaire de suivre. M. Gladstone a donné
hier une définition claire de la politique positive;
mais il a par la diminué la valeur de ses objections.
La conviction que le protectorat sur la Turquie
d'Asie augmente pour un temps indéterminé les
obligations qui incombent a l'empire britannique
ne suffit pas pour condamner la convention an-
glo-turque mais des explications plus détaillées
au sujet de la manière dont on entend mettre à
exécution le protectorat sont nécessaires, et,, par
conséquent, il faut se fëticiter de ce que l'Opposi-
tion a jeté le dëfl au ministère.
Londres, le 21 juillet.
Les avis de Capetown, en date du 2 jmllet, an-
noncent qu'une amnistie a été accordée le 28 juin
aux insurgés zoulous. °
Les Bis de SandiUietles autres chefs sont
exceptés de l'amnistie.
Le roi Cetteywayo a envoyé à sir Shêpstone.
administrateur duTransvaal. une ambassade pour
répudier les actes des insurgés.
Aucun engagement n'est signalé sur la fron-
tière nord. ,1
L'Assemblée Législative a voté des remerci-
mens au commandant en chef pour les services
qu'il a rendus dans la dernière guerre.. ·
Par ce temps de soleil et de vacances,
et pendant le silence de la tribune ofn-
cielle, il y a encore d'autres tribunes li-
bres où l'éloquence française, plus ou
moins parlementaire, peut trouver un re-
fuge. Par exemple, dans les comices agri-
coles qui se tiennent sur tous les points
du territoire, et où se manifeste la forte
race qui cultive le sol, qui elàve les bœufs,
les moutons, les porcs, les chevaux, qui
représente cette insondable épargne d'où
sortent les rançons de la patrie, et qui
est pour ainsi dire le tuf de la nation
française. Il y avait une de ces réunions
l'autre jour dans l'arrondissement de
Dieppe; M Estancelin, candidat mal venu
aux dernières élections, en était le prési-
dent, et il a, à cette occasion, prononcé
tes, et il faut rendre cette justice aux
mœurs littéraires du temps présent, quel-
que m&l qu'on en puisse dire, qu'aucun
écrivain éminent de nos jours ne s'abais-
serait à de pareilles personnalités contre
un maître ou un rival illustre. Mais chez
Racine, assez d'exemples le prouvent,
le caractère n'étaitpas àlahauteur du génie
il n'avait ni l'élévation d'âme de Corneille,
ni le solide et grand bon sens de Molière,
deux hommes de forte race qui ne se-
rment pas morts; comme lui, d'un regatd
dédaigneux de'Louis XIV.
Où je l'admire pourtant sans réserve,
c'est lorsqu'il montre aux auteurs le pu-
blic idéal que tout écrivain doit sans cesse
avoir devant les yeux. « Nous devons
~ujours nous demander Que diraient
Homère et Virgile s'ils lisaient ces vers?
Que dirait Sophocle s'il voyait représenter
cette scène ? Ici nous retrouvons l'es-
prit d'élite, le poëte de génie amoureux
du grand art, cherchant le beau avant
tout, et trop fier pour rien sacriuer au
mauvais goût du vulgaire.
Il faut avouer, d'ailleurs, que les criti-
ques auxquelles il répond étaient bien
faites pour lui échauffer la bite. Elles
sont généralement fort'ridicules. Un pé-
dant lui reproche d'avoir fait son Néron
trop cruel un autre, au contraire, de
l'avoir présenté sous des couleurs trop
agréables celui-ci trouve qu'il a calom-
nié Narcisse celui-là le blâme d'avoir
pris pour héros de sa. tragédie un
plusieurs discours « avec ce charme d'é-
locution dont il a le secret », comme parle
le journal bien pensant de la localité.
Èh bien nous ne dirons point de mal
ni de l'élocution, ni du charme, ni des se-
crets de M. Estancelin. Au contraire, noua
avons lu ses harangues champêtres avec
le plus grand plaisir. Ce jour-là, il faisait
beau; tout était pour le mieux dans le
meilleur des mondes le sous-préfet chan-
tait avec accompagnement d'orphéons
0 /.~WCO~M'
et les agriculteurs semblaient très bien
connaître et leur bonheur et leurs biens.
Tout le monde paraissait de bonne et belle
humeur un orateur, empruntant son élo-
quence à notre ami Emile Augier, a ré-
cité ces deux vers
Grevez d'impôts la viHe et dégrevez tes champs,
Ayez moins de bourgeois et plus de paysans.
Comment de pareilles maximes n'au-
raient-ellcs pas eu un succès d'enthou-
siasme auprès des agriculteurs? Pauvres
bourgeois! pauvres citadins! on dirait
vraiment qu'ils ne paient pas d'impôts
N'importe; M. Estancelin a porté la
santé de tous les préfets de l'ancien, du
nouveau, sans doute aussi du futur. Nous
ne dirons pas qu'on était, comme dans le
proverbe, « ni hommes ni femmes, tous
Auvergnats N; mais on était tous Nor-
mands, comme on devait être en présence
de ruminans qui n'avaient pas d'opinions
politiques.
Pourquoi faut-il que le ciel serein de
M. Estancelin ait eu son point noir? Pour-
quoi faut-il que la rosé de son exposition
ait eu un pli? Pourquoi le candidat mal-
heureux a-t-il éprouvé le besoin de mêler
une dose de vinaigre aux santés qu'il por-
tait? A qui, par exemple, peuvent s'adres-
ser ces paroles acides ?
c On peut combattre des hommes honnêtes
et loyaux, et déplorer (peut-être à charge de
revanche) la voie dans laquelle ils s'enga-
gent mais c'est en leur conservant l'estime
que l'on doit aux natures droites et convain-
cues, et c'est toujours avec plaisir qu'on leur
tend la main.
? II est des circonstances cependant où ma
voix serait muette et ma main formée; ce se-
rait si je devais parler devant ces hommes
sa.ns énergie, sans caractère, hésitans, errans
entre les uns et les a.uti'ea, par ambition ou
incapacité, et ne recueillant en définitive,
comme légitime moisson, que les dédains du
publie! l
» Nos pères auraient pu les appeler des
lâches; nous,moins sévères dans l'expres-
sion, nous les appelons des lâcheurs. `
a Quelles que soient les hauteurs où les
hasards d'une fortune aveuglée les fassent
monter, le mépris des honnêtes gens de tous
les partis.grandissaat plusjapidement encore
que leur fortune, les écrasera toujours de tout
son poids.
Nous ne chicanerons point le pétulant
M. Estancelin sur la pureté de ses ex-
pressions. Après tout, parlant dans une
réunion campagnarde, il avait droit & une
certaine liberté de style. Nous voudrions
seulement savoir plus précisément a qui'
peuvent s'adresser ces amers reproches et
quels sont ceux qui doivent se reconnaî-
tre sous ce nom de « lâcheurs. M. Es-
tancelin serait bien ingrat s'il se plaignait
des ministres du 16 mai, car ils avaient
mis à son bénéfice et à son service tous
les moyens ~er / vaient disposer. Le candidat uni des or-
léanistes.et des~onapartistes fondus avait
eu sous, sa. main toute l'administration et
tous les employés, depuis le haut jus-
quea en bas. II avait eu les honneurs de
l'af&che Manche, cette insulte éhontée
faite a la liberté du vote et qu'un gou-
vernement sans pudeur avait imposée,
même à ceux qui n'en voulaient pas.
Il avait eu tous les services publics,
jusqu'au ministre des travaux publics
vepu à la dernière heure pour découvrir
la mer et pour promettre 13 ou 14 mil-
lions de subvention aux Dieppois qui en
tirent encore 1& langue. Vraiment, si c'est
1 y en a enfin qui ne peuvent
aas lui pardonner d'avoir fait reparaître
Fume sur la scène après la mort de Bri-
Lanhicus. Toutes ces critiques sont vrai-
ment d'une niaiserie et d'unpédantisme
insupportables. Il y avait pourtant des
shqses plus sérieuses adiré, et ceux qui
s'acharnaient contre 2~pu justement faire temarquer que les trois
premiers actes de cette tragédie sont traî-
nans et vides. L'émotion forte ne com-
mence réellement qu'à la nn du troisième
acte, au moment où Néron donne l'ordre
d'arrêter Britannicùs et Agrippiné, et
adresse ces terribles paroles à.Burrhus
J'ignore quel projet, Bun'hus. vous méditez
Mais. dépuis quelques jçurs, tout ce que je désire
Trouve en vous un censeur prêt à. me contredire.
Rëpondez-m'en, vous dis-je, ou, sur votre refus,
D'autres me répondront et d'elle et.de Burrhus.
On voit ici que 'le tigre va briser sa
chaîne.et jusque-là il n'y a eu qu'une
exposition très longue, Sans aucun in-
cident dramatique d'importance c'est
peu de chose, en eSet, que cette scène où
Néron, caché derrière une porte, assiste
invisible à l'entretien de Junie et de Bri-
tannieus. C'est même là un moyen de co-
médie plutôt que de tragédie.
Britannicus n'a pas un caractère bien
tranché c'est un tout jeune homme, doux
et bon, mais beaucoup trop naïf pour ex-
citer sérieusement Tintérêt. H ne lutte
pas~ il ne se défend pas, il ne comprend
même pas le danger; il a pleine con-
fiance dans Narc.isse qui se joue de lui
a. ces faiseurs malheureux que s'en prend
M. Estancelin, il a tort, car ils ont Mt
tout ce qu'ils ont pu.
Nous serions moins embarrassés, quant
à nous, d'appliquer le mot familier de
M. Estancelin et ceux que nous appelle-
rions des lâcheurs, ce seraient nos débon-
naires gouvernans d'aujourd'hui qui con-
tinuent à livrer tous les services de la ré-
publique à des ennemis jurés de la répu-
btique, et qui laissent toutes les fonctions
aux mains d'employés qui ne s'en servent
que pour trahir le gouvernement auquel
ils jurent ûdelité. C'est là que sont les
vrais lâcheurs.
Mais ceux de M. Estancelin, où sont-ils?
C'est ici qu'est le point noir. Pour em-
prunter le dictionnaire de M. Estancelin,
s'il y a des lâcheurs il y a aussi des
gêneurs, et nous craignons que M. Estan-
celin ne soit de cette dernière catégorie.
Evidemment, ces hommes sans caractère,
sans énergie, incapables et ambitieux,
ne recueillant que les dédains publics et
le mépris des honnêtes gens, ce ne peut
pas même être ces aventuriers de pro-
vince et de rencontre qui avaient entre-
pris les élections comme une partie de go-
belets et de boîtes à double fond. Non,
c'est à d'autres, et à de plus rappro-
chés, que s'adressent les récriminations
amères du candidat orléano-légitimo-bo-
napartiste. Et comme cette éloquence
pourrait, comme la fleur des bois, rester
perdue dans la solitude d'un modeste co-
mice agricole, nous croyons rendre ser-
vice à M. Estancelin en la portant à la
connaissance de ses amis du Sénat.
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit de "Berlin, le 18 juillet
a Le nom du chancelier de l'empire me
semble jouer, dans les élections actuelles en
Allemagne, à peu près le même rôie que le
nom du maréchal-Président dans les élec-
tions de 1878 en France, sous le ministère
Buffet. A part le cadre, c'est le même imbro-
glio, la même équivoque dans les deux cas.
Le seul parti sur lequel le chancelier ait pu
et voulu s'appuyer depuis Sadowa, depuis la
révolution par en haut qui a de fond en com-
ble renouvelé l'Allemagne, le parti libéral-
national, se voit en ce moment mis au ban
de l'opinion publique par les organes ofiicieux
du gouvernementet par les familiers delà chan-
ceIlerie.C'eatsur lui qu'on rejetteIarespoDsabi-
lité du désordre moral et du désarroi matériel
dont on souf&e, et auxquels, après les avoir
causés, il refuse d'appliquer les remèdes hé-
roïquesdéclarésios seuls efficaces par l'homme
d'Etat dirigeant, remèdes qui seraient des
lois répressives et préventives exceptionnel-
les, une nouvelle politique économique et de
nouveaux impôts. & Voter pour les libéraux-
» nationaux, c'est voter contre le chancelier
tel a été tout d'abord l'avertissement donné aux
électeurs par la presse inspirée. La manœuvre
était habile, car aux yeux de la grande ma-
jorité de la nation le chancelier n'est pas moins
l'homme nécessaire de la situation que n'a
pu l'être en France le maréchal-Président a
l'époque dont je parlais tput à l'heure. Or, de
m&me que che:i noua les républicains signa-
lés par la presse ministérielle comme les en-
nemis du maréchal pouvaient, en bonne con-
science, se dire au contraire ses meilleurs
amis, de même, tout en se défen-
dant contre les attaques, les inculpations
et les invectives qui leur viennent du camp
bismàrckien. tout en contestant l'opportunité
ou l'excellence de sa politique nouvelle, avouée
ou dissimulée, les libéraux.na.tionaux se trou-
vent parfaitement en droit d'afSrmer à leurs
électeurs qu'ils sont et resteront, malgré tout,
les plus sûrs et les plus Rdëles appuis du
chancelier.
» C'est ce dont M. de Bismarck ne doute
pas lui-même. Tout ce qu'il veut, et tout
ce qu'il peut vouloir, –c'est un certain aHai-
blissement ou plutôt un nouvel assouplis-
sement du parti libéral-national; mais il ne
saurait souhaiter son annulation; car alors
plus de bascule possible, plus de contre-
poids a opposer aune réaction conservatrice
qui pourrait bien l'emporter lui-même,
ou du moins compromettre l'œuvre de
il va même jusqu'à ne pas se défier de
Néron.
Je crois qu'à mon exemple, impuissant & trahir,
II hait à. 'cœur ouvert, ou cesse de haïr.
II faut que Junië, une jeune 611e pour-
tant, cherche à 1m ouvrir les yeux; encore
ne peut-elle pas y parvenir,
Seigneur, ne jugez pas de son cœur parle vôtre;
Sur des pas'diuërens vous marchez i'un et l'autre,
Je ne connais Néron et sa cour que d'un jour,
Mais, si j'ose le dire,h6!as! dans cette cour
Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on
[pense!
Que ta bouche et M cœur sont peu d'intelligence
Avec combien de joie on y trahit sa foi!
Quel séjour étranger et pour vous et pour moi t
Mais Narcisse, Seigneur, ne vous trahit-il point ?
BMTANNICCS
Et pourquoi voulez-vous que mon cœur s'en délie?
Il serait.certes difncile de pousoerplus
loin l'aveuglement et la candeur. Britan-
nicus n'est pas, du reste, le véritable héros
de la tragédie, et Racine en convient.
« C'est Agrippine, dit-il, que je me suis
surtout eiforcé de bien exprimer; et ma
tragédie n'est pas moins la disgrâce d'A-
grippine que la mort de Britacnicus. H Ce
que. Racine s'est encore efTorcé de tien ex-
primer, c'est le caractère féroce et dissi-
mulé de Néron, au moment de sa vie où ce
caractère commence & se montrer.sousson
véritable jour. Il est ici dans les premières
années de son règne; il n'a pas encore
tué, comme dit Racm&, sa mère, sa femme,
ses gouverneurs; mais il .a en lui les se-
mences de tous ces crimes. Il commence
centralisation et de nivellement a. laquelle
il travaille depuis tantôt douze ans, de
concert avec ces mômes libéraux-nationaux
sur lesquels il sait qu'il peut toujours comp-
ter. La querelle qu'il leur fait en ce moment
n'est donc qu'une de ces querelles d'Alle-
mand dont il a l'habitude avec eux et qu'on
a vues toujours se terminer par un compro-
mis. Ce n'est pas à un autre dénoûment qu'it
faut s'attendre pour cette fois. Ecoutez déjà
la (7of?'M.poptofnciel
N Les élémens de la bourgeoisie libérale
allemande, qui se sont toujours montrés les
amis du gouvernement et les soutiens de
M l'Etat, et qui, entrant pour la plus grande
N part dans la composition du parti libëral-
national, formaient la majorité au Reichs-
') tag, ces élémens, on n'en saurait douter,
demeureront encore, dans la représenta-
N tion de l'empire, un des soutiens de la po-
B litique générale du prince de Bismarck.
B Les prochaines élections, il iaut l'espérer,
M confirmeront de nouveau ce fait, que la
a bourgeoisie libérale exige de ses représen-
)) tans qu'ils prêtent en toute confiance au'
a gouvernement un concours sur lequel ce-
a lui-ci puisse compter pour atteindre les buts
M pratiques propres à favoriser le bien-être
a du peuple, buts proclamés récemment
x comme étant dans les intentions et dans
les désirs du gouvernement. ))
)) Malgré tous ses ambages, ce style est
assez clair; on a encore besoin de la bour-
geoisie libérale et on juge à propos de lui
faire des complimens.
a Voici maintenant en quels termes le
comité libéral-national s'adresse aux élec-
teurs dans son dernier appel « Les électeurs
allemands montreront, le 30 juillet, par
o leurs votes, qu'ils veulent pour représen-
a tans des hommes attachés fidèlement à
a l'empereur et à l'empire, des hommes qui
prêteront volontiers leur concours à la po-
» litique nationale du prince de Bismarck,
a mais qui sauront aussi défendre avec sa-
gesse et fermeté les droits et les libertés
a du peuple allemand. ))
)) N'est-ce pas là, de part et d'autre, le lan-
gage (1) de gens qui, malgré tout, ne deman-
dent qu'a s'entendre?..
» Les libéraux progressistes, malgré leur.
alliance momentanée avec les libéraux-na-
tionaux, le prennent sur un tout autre ton
avec le chancelier on voit à leur style qu'ils
n'ont jamais été un parti gouvernemental
ot n'ont jamais songé à l'être. C'est .dans
les discours de leurs orateurs, et no-'
tacoment dans ceux du docteur Virchow,
qu'il faut chercher l'opinion politique ac-
tuelle des vrais Berlinois. Parmi tous
ceux que le célèbre professeur a pronon-
cés depuis l'ouverture de la campagne élec-
torale, voici celui qui me parait le plus pro-
pre à vous donner une idée de la situation au
point de vue local. *H s'agissait de la candida-
ture du député progressiste K)otz,àquiles
conservateurs et les libéraux-nationaux mo-
dérés voulaient opposer le ministre des cultes
et de l'instruction publique, M. Falk, dans
le 6" cercle électoral.
') M. Virchow commence par exprimer l'es-
poir que cet~e fois'les électeurs feront toas
leur devoir en se donnant la peine, d'aller
voter et en votant comme des hommes. « Le
libéralisme, dit-il ensuite, qu'on ose rendre
? r'sponEable du socialisme, a toujours au
contraire été en'lutte ouverte avec lui. On.
a exploite les actes abominables de deux scé-
m lératsen exigeant'pour le gouvernement les
~pleins pouvoirs les plus larges; on veut qu'il
N n'y ait plusqu'un parti.ie parti bismarckien.
a Mais ce qu'il faut faire contre la démocratie
B socialiste, personne ne le sait encore, pas
N même le prince de Bismarck. Tandis que
B le libéralisme combattait le socialisme, que'
a voyait-on autrefois ? Les démocrates-socia-
n listes étaient les seuls à jouir du droit de
a réunion dont ils étaient l'usage aux libéraux
)) en troublant leurs,assemblées, .sans que 1~
)) policeles troublâteux-mêmesdanscettemise
o en pratique de leurs théories. MM. Lassalle et
') Schweitzer, leurs chefs, étaient dans tes meil-
e leurs rapports avec le gouvernement. Tout à
coup, voici que le socialisme est devenu une
o chose assez phénoménale, assez effroyable
N pour forcer le gouvernement à bouleverser
a tout notre système politique. Mais ce n'est
(1) Los récens discours de M. de Bennigsen a
Saatfeld et à Hanovre, et celui de M. de Forcken-
beck a Neu-Haldensleben laissent à peine encore
un doute à ce sujet.
à vouloir secouer le joug. Il les hait les
uns et les autres, il leur cache sa haine
sousde fausses caresses. En un mot, c'est
un monstre naissant, mais qui n'ose en-
core se déclarer, et qui cherche des cou-
leurs à ses méchantes actions.
Le sujet réel de la tragédie, c'est donc
moins la mort de Britannicus que la lutte
entre Néron et samère, etc'estdans lesdeux
derniers actes particulièrement que cette
lutte et la victoire définitive de Néron son~
peintes avec des traits terribles. Alors
seulement, la pièce de Racine s'élève d'un
grand coup d'aile dans la région des
chefs-d'œuvre. Néron a semblé jusque-là
garder quelque respect pour.sa mère; il
la craint et il en fait l'aveu à Burrhus.
Mon génie tremble devant !e sien
Ah cette mère et ce fils si dignes l'un
de l'autre se comprennent bien! Ils sa-
vent'mutueUement de quoi ils sont capa-
bles. Agrippine tient encore Néron dans
sa main, mais elle sent qu'il ne tardera
pas à lui échapper, et elle attend ce mo-
ment avec terreur et avec résolution, pre-
nant déjà ses précautions, et prête, quand
il le faudra, à jouer son va-tout. Ainsi,
toujours l'œilnxé sur le monstre nais-
sant, Agrippine est comme ce gouverneur
de l'Inde anglaise qui avait élevé et lais-
sait vivre familièrement dans son palais
un tigre, jouant avec lui comme avec un
jeune chat; mais il ne lui faisait jamais
une caresse sans avoir un pistolet tout
armé & portée de la main.
HNN 22 mLST
i878.
ON S'ABONNE
Ml Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turque,
régences du Maroc et de la Tunisie.
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris on d« ·
tttMdats-poste, soit internationaux, soit franco,
chez tous les directeurs de postes;
et dans fous les autres pays,
tM renvoi d'una valeur payable & ?e 'i~
LM Mmonces sont reçuat
.t)m.)!)M)b e
Mm~JNMIT
tm
OM8ABON9ÎB
taw dM Pratres-SainMrennain-t'AnxerMiB, it.
fmtXaK~ABOMNZMBMTF:
Un an. Sixmoie. Trois mo!<.
Dépaïtemept. M Ce. <0&. MCr.
PME. Mtf. M&. i8&.
Lts Monaemena panent aes t" M tt M
chaque rnoia.
papers omce. Gresham street, G, P,0.; *;1
MM.HeUty, m<~te< et C'. t.Finch tme ComMM,
E. C.,London; MH. W~B. exhKh
BnneUes, a t'0/?!e< <<* yt
MotheofOM des trarM d' chemiM de fe~ be!~e'.
VatparaiM (GMU), chez M. Oîe
JMiMAL DES DEBATS
PeUTKUJES ET UTTËMIMS
PAMS
DIMANCHE 2i jmUET
La première et fâcheuse impression que
la nouvelle de l'occupation de Chypre a
produite en France est aujourd'hui cal-
mée, et on nous rendra la justice que
nous avons.contribué, dans la mesure de
nos forces,~ cet apaisement de l'opinion
qui nous paraissait si désirable. Le lan-
gage de la presse anglaise, le discours de
lordBeaconsneIdetde ses collègues du
ministère, les expUcations diplomatiques
qui nous ont été données n'ont pas peu
contribué à produire ce résultat. Les An-
glais n'ont rien épargné pour ménageries
susceptibilités françaises, et tous leurs
nommes d'Etat manifestent la ferme inten-
tion non seulement de conserver, mais
de resserrer les abonnes relations qu'ils
ont avec noua. Nous lesy aiderons de no-
tre mieux. Il ne faut pourtant pas que
les Anglais se complaisent dans l'illusion
qu'ils n'ont absolument aucun tort à se
reprocher & notre égard. Nous n'avons
jamais déguisé ces torts qui étaient peut- I
être plus dans la forme que dans le
fond; mais la forme ne'laisse pas que
d'avoir son importance lorsqu'il s'agit
des relations amicales de deux grands
peuples. Le secret, le mystère, le soin
jaloux et soupçonneux avec lesquels
le gouvernement anglais a conduit tou-
tes ses négociations au sujet de l'af-
faire de Chypre devaient naturellement
nous blesser, et les apologies trop
subtiles, la casuistique mêlée de so-
phisme avec lesquelles certains jour-
eaux, et le Times en particulier, cherchent
à nous persuader que, si nous avons été
tenus dans l'ignorance, c'est par un souci
délicat de ne pas nous compromettre et
de nous laisser toute notre liberté d'ac-
tion, ces commentaires raffinés, ces in-
terprétations quihtessenciées ne sau-
raient .convenir à la simplicité de notre
esprit: L'Angleterre est un pays de fran-
chise, et nous faisons appel a ce senti-
pient. Qu'on nous réponde Si la
France, dans sa puissance, avait fait ce
que l'Angleterre vient de faire, et si elle
l'avait fait de la même manière, qu'en
aurait-on pensé depuis Douvres jusqu'à
laverness? '1 t
Lord Beaconsneld, en sa harangue, a
bien voulu nous expliquer que nos-inté-
rêts en Syrie étaient purement «senti-
mentaux M, tandis que ceux de l'AngIe-
terre étaient extrêmement « substantiels, n
Ce langage nous aurait moins surpris
dans la bouche de M. Gladstone que
dans celle du brillant auteur de tant
d'oeuvres "sentimentales. Le sentiment,
lorsqu'il sejattacheàdes souvenirs loin-
taihS) & des traditions constantes, à des
enbrts qui ont coûté des larmes et du
sang, le sentiment d'une nation toujours
nère doit être ménagé. Mais.nous en re-
venons à notre question Qu'auraitpensé,
qu'aurait dit l'Angleterre ei nous avions
fait quelque chose de semblable à ce
qu'elle vient de faire? Et de peur
qu'on ne nous réponde pas, nous ré-
pondrons nous-mêmes l'histoire à la
main. 3.
Il n'est pas besoin de remonter a
des temps reculés rappelons seu-
lement l'annexion de la Savoie à Id.
France. Si jamais annexion fit légi-
time et correcte, à coup sûr c'est celle-
là. Nous avions rendu d'assez grands
services à l'Italie pour attendre d'elle un
témoignage « substantiel de reconnats-
sance. La province qu'on nous donnait
était plus française qu'italienne, et son
annexion ne violait en rien ce principe
des nationalitésquiétaitlareligion du jour.
Elle rentrait de plus dans nos frontières na-
turelles: autre principepresqueaussi sacré
etquiaététout aussi-respecté que le pre-
mier. Le souverain qui nous concédait la
~MM M MNAL MS NMS
DU 22 JUILLET ~8':8..
LA SEMAINE DRAMATIQUE
COMËD!E-FRANÇA!SE F~SMMM~, tragé-
die de Racine débuts de M" Agar, de
M. Volny et deM. Sylvain. THËATRB
DU VAUDEVILLE ~CCM ~M'a-
XMM.B, comédiervaudeville en .trois ac-
tes, de ~MM. Henoe~um et Delacour'
(reprise).
.B~
même soit d'un autre a-vis. « Si j'at fait,
dit-i!, quelque chose de solide et qui mé-
rite quelque louange, la .plupai-tdes con-
naisseurs demeurent d'acpord que c'est
j~
de leurs propres ouvrages, II est certain,
ea tout cas, que tesucçès de ~~s'établit pas dèsie premier jour.Cetouvrage
fut l'objetdecritiquesnombreuses auxquel-
les Racine prit la peine de répondre avec
une mauvaise humeur très marquée. Cette
mauvaise humeur l'entraîna même beau-
coup plus loin qu'on ne le voudrait. On est
choq~ de le T~r parler a~cëifeu de
Savoie agissait de son plein gré. Ënun,
le vœu des populations a été for-
mellement consulté. Nous savons bien
que la valeur des votes de ce genre a été
et devait être sujette à la critique ce
qui prouve pourtant qu'elle n'est pas tout
à fait insignifiante, c'est que M. de Bis-
marck n'a pas encore jugé à propos d'exé-
cuter l'opération dans le Schleswig, et que
certainement il s'en abstiendra toujours
dans l'Alsace-Lorraine. Tout se réunissait
donc pour justifier l'annexion de la Sa-
voie à la France. Eh bien quelle est la
puissance qui a protesté le plus violem-
ment contre cette annexion'? Mais quoi!
Nous avons l'air d'établir des compa-
raisons entre les protestations qui se
sont produites, comme s'il y en avait eu
plusieurs. Il n'y en a eu qu'une, et elle est
venue de l'Angleterre Qu'importait à
l'Angleterre que nous eussions obtenu
'quelques rivages sur le lac de Genève, et
même Nice dans la Méditerranée? Nice
~est une belle position sans doute; mais
l'Angleterre n'avait-elle pas Gibraltar
Malte, et à cette époque les îles Ioniennes
'qui ne valaient pas moins que Chypre ?
~Pourtant un ~c bruyant s'est élevé
~dans toute la Grande-Bretagne. L~in-
.dignation, la colère contre la France ont
dépassé toutes les bornes, et les hommes
-d'Etat se faisant les organes de ces scnti-
mens peu éclairés, lord Russell est venu
déclarer en plein Parlement, avec une
brutalité sans exemple, que l'amitié franco-
anglaise était rompue. Ces récriminations
~ont-elles été l'accident d'un jour, le pre-
mier ëSet d'une surprise bientôt calmée ?
Non. L'Angleterre nous a poursuivis de.
ses cris jusqu'en 1870, c'est-à-dire jus-
qu'au jour où nous avons perdu au nord
ce que nous avions acquis au sud. v
Nous ne voulons pas, par un ménage-
ment qu'on appréciera peut-être, remon-
ter plus haut que le second Empire et
montrer lord Palmerston nous observant
tout le temps de sa longue carrière avec
l'impatience d'une intraitable jalousie. De-
puis 1840, où il noue contre la France
une espèce de coalition comme au temps
de Pitt, jusqu'au jour où les tra-
vaux préparatoires pour le perce-
ment dé l'isthme de Suez lui parais-
sent un renouvellement déguisé de l'ex-
pédition d'Egypte, lord Palmerston.n'a pas
cessé d'établir en dogm&que ladéSance
de la France devait être la première vertu
d'un bon Anglais. Nous disions tantôt que
s'il y avait jamais eu une a,nnexion,natu-
relle, c'était celle de la Savoie nous pou-
vons ajouter que s'il y ajamais eu une expé-
dition indispensable c'est celle de Syrie.
Les massacres de Damas, et du Liban va-
laient bien ceux de Batak. Nos compa-
triotes et des milliers de chrétiens avaient
été assassinés. Il fallait à tout prix mon-
trer ledrapeau français dans-ces provinces.
Néanmoins, la fureur de lord Palmerston
n'a pas pu se contenir la durée de
l'occupation a été Axée à un an, et, l'an-
née écoulée, l'Angleterre, nous a .intimé
1 injonction d'évacuer Ja Syrie avec une
hauteur dont on se souvient. Etait-ce une
attitude convenable de .la part d'une na-
tion alliée, destinée sans doute à le rede-
venir, et qui était toujours amie?
Il serait facile d'évoquer en grand nom-
bre des souvenirs du même genre; mais
loin de nous la pensée d'élever des récri-
mina.tiona presque toujours inutiles et
aujourd'hui surtout intempestives! Nous
voudrions seulement que les Anglais
ne manifestassent pas un étonnement
si vif, si profond, si candide, de-
vant l'émotion que nous avons éprou-
vée en France à M nouvelle de l'occu-
pation de Chypre. S'ils cou sentent-.à
réfléchir tant soit peu, ils reconnaîtront
que rien n'était plus naturel, et qu'à notre
place Us auraient ressenti unsentimentnon
moins ardent et peut-être plus durable.
Nous nous sommes appliqués ici à ne pas
management et de respect des œuvres de
la'vieillesse du grand'Corneille, qui pro-
bablement était étranger aux attaques
dont Racine avait à se plaindre.
«Que faudrait-U faire pour contenter
mes juges? dit-il dans la préface de la pre-
mière édition de ~~MM~CM~. La chose se-
rait aisée p~ùr peu qu'on voulût trahir
I~bon sens. Il ne faudrait que s'écarter
du naturel pour se jeter dans l'extraordi-
naire. A:u lieu d'une action simple, char-
gée de peu de matière, telle que doit être
une action qui se passe en un jour, et qui,
s'avançant par degrés vers la fin, n'est
soutenue que par les intérêts, les senti-
méns et les passions des personnages, il
faudrait remplir cette même action de quan-
tité d'incidens qui ne pourraient se passer
qu'en un mois, d'un grand nombre de jeux
de théâtre d'autant plus surprenans qu'ils
seraient moins vraisemblables, d'une in-
finité de déclamations où l'on fsrait dire
aux acteurs tout le contraire de ce qu'Us
devraient dire. Il fa.udrait,
voudrait faire haïr de sa maîtresse de
gaîté de cœur un Lacédémonien grand
parleur un conquérant qui ne débiterait
que de~ maximes d'amour; une femme
qui donnerait des ~eçons de fierté a des
conquérans. "Voilà sansdoute dequoi faire
récrier tbus ces messieurs. Mais que dirait
cependant le petit nombre de gens sages
auxquels je m'efforce de plaire?.~ Les al-
lusions à r~~A-, a ;S'~M'MM et à
(f<2~~ ue ~ut q'tc h'cp évi'icn.
exagérer, et cela dispense les Anglais de
trop atténuer l'importance d'un acte, et
surtout d'un procédé qui sont ce qu'ils
sont. H faut rester, les uns et les autres,
dans la vérité de la situation. On montre
un grand désir de maintenir avec nous
un accord intime. Soit Nous avons un
désir égal à l'égard de l'Angleterre. On
connaît toutefois le mot de M. de Bis-
marck, que s'il est parfois bon de par-
donner, il n'est jamais bon d'oublier. Ce
n'est pas à nous que nous voulons l'ap-
pliquer; mais les Anglais ont vraiment
trop oublié leurs anciens procédés envers
la France 1 Si cet oubli signiSe que lord
Bëaconsû.eld est un autre homme que lord
Palmerston, et qu'il no partage en rien
les vieux sentimens anglais contre nous,
alors, tout est pour le mieux, et nous n'a-
vons plus rien à dire.
fetKe Bourse dm dimanche.
Emprunt S 0/0. H4fr.80, 7X~/4.'
30/0. T?fr.82t/2,85. »
5 0/0 turc. <6fr.3!2S.
Banque ottomane.. 8i9fr.,SMfr.
Egyptiennes 6 0/0.. 284 fr. 3~, 285 fr-, 284 fr.
TTétégMpMe privée
(SefTiceMtegr&phicpiedet'ttganceHaTM.!
Constantinople, te 20 juillet, soir.
Los pourparlers relatifs a la retraite des Rus-
ses des environs de Constantinople sont en
bonne voie.
Des avis de Chypre portent que les Anglais ont
commence le déblaiement de l'ancien fort de Fa-
magusta.
Madrid, le 20 juillet, soir.
La Chambre des Députés a approuvé le projet
de loi contre le phylloxera et le projet de loi sur
l'armée.
Le roi a sanctionné le budget.
Londres, le 21 juillet.
Lord Beaconsûeld est allé hier à Osborne pour
rendre visite à la reine.
L'O~~c~ croit que l'Angleterre n'est pas
disposée a appuyer avec enthousiasme la politi-
que du gouvernement; mais; du moins, elle ne
paraît pas l'avoir accueillie avec un mécontente
ment positif. Suivant ce journat,letraité deBerlin
n'est qu'une solution par à-peu-pres de la ques-
tion orientale. Si l'Angleterre avait abandonné ce
traité à lui-même, elle aurait signé l'arrêt de mort
de l'indépendance de la Turquie. Le traité, en
mettant la Turquie àla merci de la. Russie, jus-
tifie certaines mesures complémentaires. Ceux
qui critiquent la politique du gouvernement de-
vront indiquer quelle autre ligne de conduite il
sera-nécessaire de suivre. M. Gladstone a donné
hier une définition claire de la politique positive;
mais il a par la diminué la valeur de ses objections.
La conviction que le protectorat sur la Turquie
d'Asie augmente pour un temps indéterminé les
obligations qui incombent a l'empire britannique
ne suffit pas pour condamner la convention an-
glo-turque mais des explications plus détaillées
au sujet de la manière dont on entend mettre à
exécution le protectorat sont nécessaires, et,, par
conséquent, il faut se fëticiter de ce que l'Opposi-
tion a jeté le dëfl au ministère.
Londres, le 21 juillet.
Les avis de Capetown, en date du 2 jmllet, an-
noncent qu'une amnistie a été accordée le 28 juin
aux insurgés zoulous. °
Les Bis de SandiUietles autres chefs sont
exceptés de l'amnistie.
Le roi Cetteywayo a envoyé à sir Shêpstone.
administrateur duTransvaal. une ambassade pour
répudier les actes des insurgés.
Aucun engagement n'est signalé sur la fron-
tière nord. ,1
L'Assemblée Législative a voté des remerci-
mens au commandant en chef pour les services
qu'il a rendus dans la dernière guerre.. ·
Par ce temps de soleil et de vacances,
et pendant le silence de la tribune ofn-
cielle, il y a encore d'autres tribunes li-
bres où l'éloquence française, plus ou
moins parlementaire, peut trouver un re-
fuge. Par exemple, dans les comices agri-
coles qui se tiennent sur tous les points
du territoire, et où se manifeste la forte
race qui cultive le sol, qui elàve les bœufs,
les moutons, les porcs, les chevaux, qui
représente cette insondable épargne d'où
sortent les rançons de la patrie, et qui
est pour ainsi dire le tuf de la nation
française. Il y avait une de ces réunions
l'autre jour dans l'arrondissement de
Dieppe; M Estancelin, candidat mal venu
aux dernières élections, en était le prési-
dent, et il a, à cette occasion, prononcé
tes, et il faut rendre cette justice aux
mœurs littéraires du temps présent, quel-
que m&l qu'on en puisse dire, qu'aucun
écrivain éminent de nos jours ne s'abais-
serait à de pareilles personnalités contre
un maître ou un rival illustre. Mais chez
Racine, assez d'exemples le prouvent,
le caractère n'étaitpas àlahauteur du génie
il n'avait ni l'élévation d'âme de Corneille,
ni le solide et grand bon sens de Molière,
deux hommes de forte race qui ne se-
rment pas morts; comme lui, d'un regatd
dédaigneux de'Louis XIV.
Où je l'admire pourtant sans réserve,
c'est lorsqu'il montre aux auteurs le pu-
blic idéal que tout écrivain doit sans cesse
avoir devant les yeux. « Nous devons
~ujours nous demander Que diraient
Homère et Virgile s'ils lisaient ces vers?
Que dirait Sophocle s'il voyait représenter
cette scène ? Ici nous retrouvons l'es-
prit d'élite, le poëte de génie amoureux
du grand art, cherchant le beau avant
tout, et trop fier pour rien sacriuer au
mauvais goût du vulgaire.
Il faut avouer, d'ailleurs, que les criti-
ques auxquelles il répond étaient bien
faites pour lui échauffer la bite. Elles
sont généralement fort'ridicules. Un pé-
dant lui reproche d'avoir fait son Néron
trop cruel un autre, au contraire, de
l'avoir présenté sous des couleurs trop
agréables celui-ci trouve qu'il a calom-
nié Narcisse celui-là le blâme d'avoir
pris pour héros de sa. tragédie un
plusieurs discours « avec ce charme d'é-
locution dont il a le secret », comme parle
le journal bien pensant de la localité.
Èh bien nous ne dirons point de mal
ni de l'élocution, ni du charme, ni des se-
crets de M. Estancelin. Au contraire, noua
avons lu ses harangues champêtres avec
le plus grand plaisir. Ce jour-là, il faisait
beau; tout était pour le mieux dans le
meilleur des mondes le sous-préfet chan-
tait avec accompagnement d'orphéons
0 /
et les agriculteurs semblaient très bien
connaître et leur bonheur et leurs biens.
Tout le monde paraissait de bonne et belle
humeur un orateur, empruntant son élo-
quence à notre ami Emile Augier, a ré-
cité ces deux vers
Grevez d'impôts la viHe et dégrevez tes champs,
Ayez moins de bourgeois et plus de paysans.
Comment de pareilles maximes n'au-
raient-ellcs pas eu un succès d'enthou-
siasme auprès des agriculteurs? Pauvres
bourgeois! pauvres citadins! on dirait
vraiment qu'ils ne paient pas d'impôts
N'importe; M. Estancelin a porté la
santé de tous les préfets de l'ancien, du
nouveau, sans doute aussi du futur. Nous
ne dirons pas qu'on était, comme dans le
proverbe, « ni hommes ni femmes, tous
Auvergnats N; mais on était tous Nor-
mands, comme on devait être en présence
de ruminans qui n'avaient pas d'opinions
politiques.
Pourquoi faut-il que le ciel serein de
M. Estancelin ait eu son point noir? Pour-
quoi faut-il que la rosé de son exposition
ait eu un pli? Pourquoi le candidat mal-
heureux a-t-il éprouvé le besoin de mêler
une dose de vinaigre aux santés qu'il por-
tait? A qui, par exemple, peuvent s'adres-
ser ces paroles acides ?
c On peut combattre des hommes honnêtes
et loyaux, et déplorer (peut-être à charge de
revanche) la voie dans laquelle ils s'enga-
gent mais c'est en leur conservant l'estime
que l'on doit aux natures droites et convain-
cues, et c'est toujours avec plaisir qu'on leur
tend la main.
? II est des circonstances cependant où ma
voix serait muette et ma main formée; ce se-
rait si je devais parler devant ces hommes
sa.ns énergie, sans caractère, hésitans, errans
entre les uns et les a.uti'ea, par ambition ou
incapacité, et ne recueillant en définitive,
comme légitime moisson, que les dédains du
publie! l
» Nos pères auraient pu les appeler des
lâches; nous,moins sévères dans l'expres-
sion, nous les appelons des lâcheurs. `
a Quelles que soient les hauteurs où les
hasards d'une fortune aveuglée les fassent
monter, le mépris des honnêtes gens de tous
les partis.grandissaat plusjapidement encore
que leur fortune, les écrasera toujours de tout
son poids.
Nous ne chicanerons point le pétulant
M. Estancelin sur la pureté de ses ex-
pressions. Après tout, parlant dans une
réunion campagnarde, il avait droit & une
certaine liberté de style. Nous voudrions
seulement savoir plus précisément a qui'
peuvent s'adresser ces amers reproches et
quels sont ceux qui doivent se reconnaî-
tre sous ce nom de « lâcheurs. M. Es-
tancelin serait bien ingrat s'il se plaignait
des ministres du 16 mai, car ils avaient
mis à son bénéfice et à son service tous
les moyens ~er /
léanistes.et des~onapartistes fondus avait
eu sous, sa. main toute l'administration et
tous les employés, depuis le haut jus-
quea en bas. II avait eu les honneurs de
l'af&che Manche, cette insulte éhontée
faite a la liberté du vote et qu'un gou-
vernement sans pudeur avait imposée,
même à ceux qui n'en voulaient pas.
Il avait eu tous les services publics,
jusqu'au ministre des travaux publics
vepu à la dernière heure pour découvrir
la mer et pour promettre 13 ou 14 mil-
lions de subvention aux Dieppois qui en
tirent encore 1& langue. Vraiment, si c'est
1 y en a enfin qui ne peuvent
aas lui pardonner d'avoir fait reparaître
Fume sur la scène après la mort de Bri-
Lanhicus. Toutes ces critiques sont vrai-
ment d'une niaiserie et d'unpédantisme
insupportables. Il y avait pourtant des
shqses plus sérieuses adiré, et ceux qui
s'acharnaient contre 2~pu justement faire temarquer que les trois
premiers actes de cette tragédie sont traî-
nans et vides. L'émotion forte ne com-
mence réellement qu'à la nn du troisième
acte, au moment où Néron donne l'ordre
d'arrêter Britannicùs et Agrippiné, et
adresse ces terribles paroles à.Burrhus
J'ignore quel projet, Bun'hus. vous méditez
Mais. dépuis quelques jçurs, tout ce que je désire
Trouve en vous un censeur prêt à. me contredire.
Rëpondez-m'en, vous dis-je, ou, sur votre refus,
D'autres me répondront et d'elle et.de Burrhus.
On voit ici que 'le tigre va briser sa
chaîne.et jusque-là il n'y a eu qu'une
exposition très longue, Sans aucun in-
cident dramatique d'importance c'est
peu de chose, en eSet, que cette scène où
Néron, caché derrière une porte, assiste
invisible à l'entretien de Junie et de Bri-
tannieus. C'est même là un moyen de co-
médie plutôt que de tragédie.
Britannicus n'a pas un caractère bien
tranché c'est un tout jeune homme, doux
et bon, mais beaucoup trop naïf pour ex-
citer sérieusement Tintérêt. H ne lutte
pas~ il ne se défend pas, il ne comprend
même pas le danger; il a pleine con-
fiance dans Narc.isse qui se joue de lui
a. ces faiseurs malheureux que s'en prend
M. Estancelin, il a tort, car ils ont Mt
tout ce qu'ils ont pu.
Nous serions moins embarrassés, quant
à nous, d'appliquer le mot familier de
M. Estancelin et ceux que nous appelle-
rions des lâcheurs, ce seraient nos débon-
naires gouvernans d'aujourd'hui qui con-
tinuent à livrer tous les services de la ré-
publique à des ennemis jurés de la répu-
btique, et qui laissent toutes les fonctions
aux mains d'employés qui ne s'en servent
que pour trahir le gouvernement auquel
ils jurent ûdelité. C'est là que sont les
vrais lâcheurs.
Mais ceux de M. Estancelin, où sont-ils?
C'est ici qu'est le point noir. Pour em-
prunter le dictionnaire de M. Estancelin,
s'il y a des lâcheurs il y a aussi des
gêneurs, et nous craignons que M. Estan-
celin ne soit de cette dernière catégorie.
Evidemment, ces hommes sans caractère,
sans énergie, incapables et ambitieux,
ne recueillant que les dédains publics et
le mépris des honnêtes gens, ce ne peut
pas même être ces aventuriers de pro-
vince et de rencontre qui avaient entre-
pris les élections comme une partie de go-
belets et de boîtes à double fond. Non,
c'est à d'autres, et à de plus rappro-
chés, que s'adressent les récriminations
amères du candidat orléano-légitimo-bo-
napartiste. Et comme cette éloquence
pourrait, comme la fleur des bois, rester
perdue dans la solitude d'un modeste co-
mice agricole, nous croyons rendre ser-
vice à M. Estancelin en la portant à la
connaissance de ses amis du Sénat.
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit de "Berlin, le 18 juillet
a Le nom du chancelier de l'empire me
semble jouer, dans les élections actuelles en
Allemagne, à peu près le même rôie que le
nom du maréchal-Président dans les élec-
tions de 1878 en France, sous le ministère
Buffet. A part le cadre, c'est le même imbro-
glio, la même équivoque dans les deux cas.
Le seul parti sur lequel le chancelier ait pu
et voulu s'appuyer depuis Sadowa, depuis la
révolution par en haut qui a de fond en com-
ble renouvelé l'Allemagne, le parti libéral-
national, se voit en ce moment mis au ban
de l'opinion publique par les organes ofiicieux
du gouvernementet par les familiers delà chan-
ceIlerie.C'eatsur lui qu'on rejetteIarespoDsabi-
lité du désordre moral et du désarroi matériel
dont on souf&e, et auxquels, après les avoir
causés, il refuse d'appliquer les remèdes hé-
roïquesdéclarésios seuls efficaces par l'homme
d'Etat dirigeant, remèdes qui seraient des
lois répressives et préventives exceptionnel-
les, une nouvelle politique économique et de
nouveaux impôts. & Voter pour les libéraux-
» nationaux, c'est voter contre le chancelier
tel a été tout d'abord l'avertissement donné aux
électeurs par la presse inspirée. La manœuvre
était habile, car aux yeux de la grande ma-
jorité de la nation le chancelier n'est pas moins
l'homme nécessaire de la situation que n'a
pu l'être en France le maréchal-Président a
l'époque dont je parlais tput à l'heure. Or, de
m&me que che:i noua les républicains signa-
lés par la presse ministérielle comme les en-
nemis du maréchal pouvaient, en bonne con-
science, se dire au contraire ses meilleurs
amis, de même, tout en se défen-
dant contre les attaques, les inculpations
et les invectives qui leur viennent du camp
bismàrckien. tout en contestant l'opportunité
ou l'excellence de sa politique nouvelle, avouée
ou dissimulée, les libéraux.na.tionaux se trou-
vent parfaitement en droit d'afSrmer à leurs
électeurs qu'ils sont et resteront, malgré tout,
les plus sûrs et les plus Rdëles appuis du
chancelier.
» C'est ce dont M. de Bismarck ne doute
pas lui-même. Tout ce qu'il veut, et tout
ce qu'il peut vouloir, –c'est un certain aHai-
blissement ou plutôt un nouvel assouplis-
sement du parti libéral-national; mais il ne
saurait souhaiter son annulation; car alors
plus de bascule possible, plus de contre-
poids a opposer aune réaction conservatrice
qui pourrait bien l'emporter lui-même,
ou du moins compromettre l'œuvre de
il va même jusqu'à ne pas se défier de
Néron.
Je crois qu'à mon exemple, impuissant & trahir,
II hait à. 'cœur ouvert, ou cesse de haïr.
II faut que Junië, une jeune 611e pour-
tant, cherche à 1m ouvrir les yeux; encore
ne peut-elle pas y parvenir,
Seigneur, ne jugez pas de son cœur parle vôtre;
Sur des pas'diuërens vous marchez i'un et l'autre,
Je ne connais Néron et sa cour que d'un jour,
Mais, si j'ose le dire,h6!as! dans cette cour
Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on
[pense!
Que ta bouche et M cœur sont peu d'intelligence
Avec combien de joie on y trahit sa foi!
Quel séjour étranger et pour vous et pour moi t
Mais Narcisse, Seigneur, ne vous trahit-il point ?
BMTANNICCS
Et pourquoi voulez-vous que mon cœur s'en délie?
Il serait.certes difncile de pousoerplus
loin l'aveuglement et la candeur. Britan-
nicus n'est pas, du reste, le véritable héros
de la tragédie, et Racine en convient.
« C'est Agrippine, dit-il, que je me suis
surtout eiforcé de bien exprimer; et ma
tragédie n'est pas moins la disgrâce d'A-
grippine que la mort de Britacnicus. H Ce
que. Racine s'est encore efTorcé de tien ex-
primer, c'est le caractère féroce et dissi-
mulé de Néron, au moment de sa vie où ce
caractère commence & se montrer.sousson
véritable jour. Il est ici dans les premières
années de son règne; il n'a pas encore
tué, comme dit Racm&, sa mère, sa femme,
ses gouverneurs; mais il .a en lui les se-
mences de tous ces crimes. Il commence
centralisation et de nivellement a. laquelle
il travaille depuis tantôt douze ans, de
concert avec ces mômes libéraux-nationaux
sur lesquels il sait qu'il peut toujours comp-
ter. La querelle qu'il leur fait en ce moment
n'est donc qu'une de ces querelles d'Alle-
mand dont il a l'habitude avec eux et qu'on
a vues toujours se terminer par un compro-
mis. Ce n'est pas à un autre dénoûment qu'it
faut s'attendre pour cette fois. Ecoutez déjà
la (7of?'M.popt
N Les élémens de la bourgeoisie libérale
allemande, qui se sont toujours montrés les
amis du gouvernement et les soutiens de
M l'Etat, et qui, entrant pour la plus grande
N part dans la composition du parti libëral-
national, formaient la majorité au Reichs-
') tag, ces élémens, on n'en saurait douter,
demeureront encore, dans la représenta-
N tion de l'empire, un des soutiens de la po-
B litique générale du prince de Bismarck.
B Les prochaines élections, il iaut l'espérer,
M confirmeront de nouveau ce fait, que la
a bourgeoisie libérale exige de ses représen-
)) tans qu'ils prêtent en toute confiance au'
a gouvernement un concours sur lequel ce-
a lui-ci puisse compter pour atteindre les buts
M pratiques propres à favoriser le bien-être
a du peuple, buts proclamés récemment
x comme étant dans les intentions et dans
les désirs du gouvernement. ))
)) Malgré tous ses ambages, ce style est
assez clair; on a encore besoin de la bour-
geoisie libérale et on juge à propos de lui
faire des complimens.
a Voici maintenant en quels termes le
comité libéral-national s'adresse aux élec-
teurs dans son dernier appel « Les électeurs
allemands montreront, le 30 juillet, par
o leurs votes, qu'ils veulent pour représen-
a tans des hommes attachés fidèlement à
a l'empereur et à l'empire, des hommes qui
prêteront volontiers leur concours à la po-
» litique nationale du prince de Bismarck,
a mais qui sauront aussi défendre avec sa-
gesse et fermeté les droits et les libertés
a du peuple allemand. ))
)) N'est-ce pas là, de part et d'autre, le lan-
gage (1) de gens qui, malgré tout, ne deman-
dent qu'a s'entendre?..
» Les libéraux progressistes, malgré leur.
alliance momentanée avec les libéraux-na-
tionaux, le prennent sur un tout autre ton
avec le chancelier on voit à leur style qu'ils
n'ont jamais été un parti gouvernemental
ot n'ont jamais songé à l'être. C'est .dans
les discours de leurs orateurs, et no-'
tacoment dans ceux du docteur Virchow,
qu'il faut chercher l'opinion politique ac-
tuelle des vrais Berlinois. Parmi tous
ceux que le célèbre professeur a pronon-
cés depuis l'ouverture de la campagne élec-
torale, voici celui qui me parait le plus pro-
pre à vous donner une idée de la situation au
point de vue local. *H s'agissait de la candida-
ture du député progressiste K)otz,àquiles
conservateurs et les libéraux-nationaux mo-
dérés voulaient opposer le ministre des cultes
et de l'instruction publique, M. Falk, dans
le 6" cercle électoral.
') M. Virchow commence par exprimer l'es-
poir que cet~e fois'les électeurs feront toas
leur devoir en se donnant la peine, d'aller
voter et en votant comme des hommes. « Le
libéralisme, dit-il ensuite, qu'on ose rendre
? r'sponEable du socialisme, a toujours au
contraire été en'lutte ouverte avec lui. On.
a exploite les actes abominables de deux scé-
m lératsen exigeant'pour le gouvernement les
~pleins pouvoirs les plus larges; on veut qu'il
N n'y ait plusqu'un parti.ie parti bismarckien.
a Mais ce qu'il faut faire contre la démocratie
B socialiste, personne ne le sait encore, pas
N même le prince de Bismarck. Tandis que
B le libéralisme combattait le socialisme, que'
a voyait-on autrefois ? Les démocrates-socia-
n listes étaient les seuls à jouir du droit de
a réunion dont ils étaient l'usage aux libéraux
)) en troublant leurs,assemblées, .sans que 1~
)) policeles troublâteux-mêmesdanscettemise
o en pratique de leurs théories. MM. Lassalle et
') Schweitzer, leurs chefs, étaient dans tes meil-
e leurs rapports avec le gouvernement. Tout à
coup, voici que le socialisme est devenu une
o chose assez phénoménale, assez effroyable
N pour forcer le gouvernement à bouleverser
a tout notre système politique. Mais ce n'est
(1) Los récens discours de M. de Bennigsen a
Saatfeld et à Hanovre, et celui de M. de Forcken-
beck a Neu-Haldensleben laissent à peine encore
un doute à ce sujet.
à vouloir secouer le joug. Il les hait les
uns et les autres, il leur cache sa haine
sousde fausses caresses. En un mot, c'est
un monstre naissant, mais qui n'ose en-
core se déclarer, et qui cherche des cou-
leurs à ses méchantes actions.
Le sujet réel de la tragédie, c'est donc
moins la mort de Britannicus que la lutte
entre Néron et samère, etc'estdans lesdeux
derniers actes particulièrement que cette
lutte et la victoire définitive de Néron son~
peintes avec des traits terribles. Alors
seulement, la pièce de Racine s'élève d'un
grand coup d'aile dans la région des
chefs-d'œuvre. Néron a semblé jusque-là
garder quelque respect pour.sa mère; il
la craint et il en fait l'aveu à Burrhus.
Mon génie tremble devant !e sien
Ah cette mère et ce fils si dignes l'un
de l'autre se comprennent bien! Ils sa-
vent'mutueUement de quoi ils sont capa-
bles. Agrippine tient encore Néron dans
sa main, mais elle sent qu'il ne tardera
pas à lui échapper, et elle attend ce mo-
ment avec terreur et avec résolution, pre-
nant déjà ses précautions, et prête, quand
il le faudra, à jouer son va-tout. Ainsi,
toujours l'œilnxé sur le monstre nais-
sant, Agrippine est comme ce gouverneur
de l'Inde anglaise qui avait élevé et lais-
sait vivre familièrement dans son palais
un tigre, jouant avec lui comme avec un
jeune chat; mais il ne lui faisait jamais
une caresse sans avoir un pistolet tout
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