Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-07-23
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Type : texte texte
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Description : 23 juillet 1878 23 juillet 1878
Description : 1878/07/23. 1878/07/23.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
MM ~3: JUILLET
MM.~
ON S'ABOms
6nBelgique,enHaHe,'
dans le Luxembourg, en Turquie,
m Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !es
régences du Maroc et de laTums!~
eh Chine et au Japon,
&m moyen d'une valeur payable à Paris on Ce' s
amndats-poste, soit internationaux, soit i~Em~ut
tm AUemagne, en Autriche, en Russis~
et dans tous. les pays du Nord
chez tous tes directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, v
~M renvoi d'une valent payable & PMis.
Les annoncée Bont recaM
e~MtnW.~tmeh~.JLttMKwtte',
<,ptaced
tt!Mbm-eaadn~mHWAZ.<
WMMde!TMttomoats etreaertee)! par ta fédace~S.
MARM~mMT'
'tM'dM P?ëtre8-Samt-Germam-rAuxe?ro:6. n.
P~tTS. S5S &AS@NfïHB!ERf'E'
Un an. Sixmoia. Trcîsmoie-
Pépartemeas. so fr. 40 fr. M
P~ ?2&. 36 tf. ft. i8~.
Las aboEMmens partent des 1" et 6 de
chaque mois.
E"a?Sa, NES BEBBtéFo. ?9 eem<.
~~pas'~eBBBess~aiSBEBa~B'o. BSeeat*
? &.eaac!a, apply to Cow!e and C- foret~a
&?? mëuMy. E~&e E. G. L n(Mn; OM. W.-N. SmMh et SM,.
!S6,Strand,W.C.,London.
& B~eUes, & l'O/~M p<& 4<, rue de!t l
Madeleine, dans les kiosques et dans les b;
Mo!Mt!nes des gares de cheJBtns de fer be:ses.
V~paraiso {Chi~. chez M. Orestes L, TorneM.. 'y
PAMS
LUNDI M JUILLET
Deux élections législatives ont eu lieu
hier l'une dans la. 2" circonscription de l'ar-
rondissement de Valenciennes (Nord), et
l'autre dans la 2° circonscription de l'ar-
Tondissement de Largentière (Ardèche).
L'une et l'autre avaient pour objet de pour-
voira une vacance, à la suite d'une invalida-
tion prononcée par la Chambre. Les deux
candidats invalidés étaient MM. Renard
et Lauriol. La Chambre, qui les a & peine
aperçus, ne les reverra pas. La majorité
s'est prononcée en faveur de M. Girard à
Valenciennes, et de M. Vaschalde à Lar-
gentièrë: c'est un nouveau et double
triomphe pour les républicains. On s'y
attendait; personne n'en a été surpris. Le
suffrage universel se prononce de plus
en plus dans le sens de la république. Les
hommes du 16 mai pouvent apprécier au-
jourd'hui les résultats do leur malencon-
treuse entreprise. Lorsqu'ils ont dissous la
Chambre, 363 républicains se sonténergi-
quement prononcés contre leur politique,
et la réélection des 363 est devenue le mot
d'ordre de notre parti. La pression élec-
torale a été si forte que nos espérances'
ne se sont pas réalisées du premier
coup nous avons perdu quelques amis
ou quelques alliés dans cette batailte
déloyale, mais ils n'ont pas-été perdus
sans retour. Le pays, consulté de nou-
veau, interrogé partiellement dans les cir-
conscriptions diverses, a renforcé les rangs
des républicains. Ils étaient 363 au mois
de juin dernier, ils sont maintenant 380.
Tel est le résultat à peu près complet de'
]a consuïtat.ion que le chef du pouvoir
exécutif, mal conseillé par des hommes
d'intrigue et mal contenu par le Sénat, a
jugé à propos d'adresser à la nation. La
réponse a été claire dès le premier jour
mais les échos successifs qui l'ont répétée
sans l'affaiblir lui ont donné plus de force
encore, et il n'est personne aujourd'hui
qui ne l'ait entendue et comprise. La ma-
jorité républicaine est augmentée dans la
Chambre nou.=; espérons qu'elle sera
bientôt auermie dans ~e.Sénat. Nos insti-
tutions, qui ont déjà reçu les'consécra-
tions les plus solennelles, auront alors les
garanties qui sont indispensables à leur
fonctionnement normal et leur sé-
curité.
.<
Les dépêches d'Angleterre ne nous don-
nent aujourd'hui aucune nouvelle bien
intéressante. Le gouvernement, repré-
senté par ses plénipotentiaires à Berlin,
a eu son succès, succès vif et éclatant.
L'Opposition ne perd pas courage, et,
quoique sa cause soit un peu compromise,
elle îa reprend avec ard'cur et la soutient
avec adresse. On sait que le marquis de
Hartington a déposé un projet de résolu-
tion à la Chambre des Communes et qu'it
blâme le ministère, d'abord de son atti-
tude envers la Grèce, ensuite d'avoir im-
posé au p~ys des charges militaires con-
sidérables,'puis d'avoir pris, au sujet de
l'administration de la Turquie d'Agio,
des obligations difficiles à remplir, enfin
d'avoir fait tout cela pans la participation
du Parlement et à son insu. C'est dans
ce cadre que &e dérouteront sans douie
les débats a la Chambre des Communes
ils doivent commencer le 2H juillet. L'habi-
tude, en Angleterre, est de préparer les dis-
cussion s parlementaires par des manife"
t:itious extérieures, clubs, banquets, etc.,
où les principaux orateurs de l'Opposi-
tion et du gouvernement avertissent l'opi-
nion et s'efTorcent de l'attirer a eux. En
conséquence. M. Gladstone dans un mee-
ting qui a été tenu à Londres dans le
quartier Bearmontsey, et M; Forster au
banquet annuel du Cobden Club, ont pro-
noncé l'un et l'autre des discours qui nous
donnent un avant-goût de ceux que la
Chambre des Communes entendra, bientôt.
M. Gladstone a parlé avec une violence
inusitée, même pour lui. Son langage est
celui d'un tribun populaire qui a mauvais
ton, comme on dit en France. Il n'a pas
reculé devant les expressions les plus bru-
taies et a qualifié la convention du 4 juin
de « convention folle, i) II faut donc que
toute l'Europe soit folle, d'après M. Glads-
tone car cile a généralement considéré
reUc convention comme Un trait de pré-
~oy~ncc et d'habileté, et M. Gladstone est
Hcnl & nvcif la prudence et la sagesse.
Mtte convention, a-t-il dit, est notre honte
~est une convention de duplicité, d'ab-
surdité, etc. On voit par cet exemple la
diversité prodigieuse des esprits lorsque
tous sont ou semblent d'accord sur un
Doint 'il s'en trouve toujours deux ou trois
~our rompre une harmonie qui risque de
tnurncr au monotone. M. Gladstone & doue
repTOChé a l'Ang'aterre d'avoir «vendu ]a
Bessarabie d'avoir « vendu les conquêtes
du Monténégro a l'Autriche d'avoir
« vendu les Grecs d'avoir « vendu la
Turquie, et peut être même de s'être «ven-
due~ elle-même. Ces déclamations, comme
celles du socialisme, sont déjà passées ae
mode en France nous ignorons quel effet
elles traduiront en Angleterre. Il est pro-
bable que l'éloquence renouvelée des
G~cques et de Ledru-Roilm où se
complaît M. Gladstone aura moms
~et que les froides critiques de
M For.~r. M. Forstcr a f obvions auxqaell~ le public anglais
pMb~emcm ic pl~ ~~Lo, ç'es~
à-dire celles qui sont tirées du dévelop-
pement des charges militaires et peut-être
même du changement des institutions qui
se rapportent à la défense du pays, de j
ses possessions lointaines et de celles de
ses aUiés. Nous reviendrons sur ces ar-
gumens qui ne sont qu'esquissés dans les
discours préparatoires des orateurs de
l'Opposition. Au reste, nous n'avons ici a
prendre fait et cause ni dans un sens ni
dans l'autre, car il ne s'agit évidemment
ni d'un intérêt européen ni d'un intérêt
français.
Ce n'est pas seulement en Angleterre
que le traité de Berlin a produit une
sorte de surexcitation. En Grèce, l'opi-
nion est loin d'être satisfaite les der-
nières nouvelles permettent pourtant
de croire que la Porte fera les sa-
crifices indispensables que le Congrès
lui a conseillé défaire sur'ies frontières
grecques. La Serbie se montre mécontente
de l'entrée de l'Autriche dans l'Herzégovine
et la Bosnie, provinces qu'elle considère
comme lui appartenant de droit divin;
nous estimons qu'il n'y a pas lieu de s'in-
quiéter beaucoup de cette mauvaise hu-
meur nécessairement platonique. Du côté
de Batoum, le mécontentement est plus
sincère et pourrait avoir des effets
plus graves peut-être les Russes se-
ront-ils obligés de prendre après la paix
la place qu'ils n'ont pas pu prendre
pendant la guerre; mais il n'est pas
douteux qu'ils tenteront l'entreprise
si cela est nécessaire, et qu'ils en vien-
dront à bout. C'est là un point noir, mais
un de ces points noirs qui se dissipent ou
qu'on dissipe.
Quant à l'Italie, elle est dans un état de
surexcitation qui, sans ~tre très inquié-
tant, mérite l'attention. On annonce que
l'Autriche manifestera peut-être l'intérêt
qu'elle lui cause sous la forme de corps
d'observation chargés desurveiUerles iron-
tières. L'Italie s'est faite, depuis quelques
années, à l'idée que tous les changemens
territoriaux, que tontes les secousses qui
se produisent en Europe doivent lui pro-
fiter. Une expérience assez longue semble
justifier ce sentiment; mais, s'il y a de
bonnes veines au jeu, il y en a de mauvaises,
.et à certaines heures il est bon de savoir
s'abstenir. Les ItaUens sont prodigieuse-
ment surpris que le Congrès ne les ait pas
priés de prendre le Trentin ou Trieste, ou
plus naturellement Trieste et le Trentin. A
défaut de Garibaldi l'ancien, son fils Me-
notti tient des meetings' a Rome, et il y
joue les G'adstone assez convenablement.
Mais l'Itatie n'est pas l'Angleterre, et
l'agitation dont nous voyons poindre le
commencementpourraitdégénérerenmou-
vement révolutionnaire du plus mauvais
aloi. L'Italie fera bien, non seulement
de se rappeler son histoire, mais de la mé-
diter et de la comprendre. Il y a en
Europe bien des situations changées, et
certains pays privilégiés feraient bien de
ne songer qu'à une chose, a savoir de
consolider les situations magnifiques qu'ils
onL acquises si rapidement et que le temps
a jusqu'ici respectées.
BOURSE DE PAMS
C! 30/0
Comptant.?'70. '6H.< 8.
Fin cour. ~8212 ~7X~ 712 2
8 S/a
Amortissable.
Comptant. 84. 8'.2S.M.
Fin cour. 84 5. MtS.10.
AN/S 0/0
Comptant!50/0
Comptant!14'75.H~3~ .45 .(
Fincour.ti48S..U4M. 40-t. ·
PBTITB BOURSX DTJ SO:N.
Emprunt 50/0. ~fr.~35,30.
3C/0. '?7fr~5, 671/2.
Extér" espagnole.. t3ll/i6.
Ini.6rieu.ro. H3/16.
S 0/Oturc. lSfr.40,2-30.
Banque ottcuiMe.. S07 fr., SO? fr. ~2, SOS fr. 73
Ottomane <3. 83 fr. 2S, 87 fr. 2i).
EgypURincaSQ/O.. 279fr.37.
ËLECTtONS LEGISLATIVES.
Scfut-in de baUottaga du 3t. juiUet.
Ar
An'ondisscuiMit de LargentiÈre.
2"circonscnptioa.
Vaseha!de(r~p). G.938 élu
Lauriol ~cons. inv.). 4.890
Mord.
ArrondisEement de Va.leRcienups.
2" circonscription.
AtfredGir)M'd(rép. ')).? &t~ >
Ben&rd (conf. inv.). ') 41,
TetëgtfapMe pï*!T
{geerice téMgr&pb~que do r~nc~ Ha~
.Londres, le 21 juUIeL
U'ie circulaire du ministre de la guerre or-
donne le iicenciem'nt. des réserves de rarmee et
dcla.mitiof.
Le duc~eCambridse passera le 31 jmilet une
revue des troupes licenciées. U y aura 44,000
honuME. Londres.leMjmUet.
MM. DelyanBis et Grennadius se rendect à à
Paris.
D'après une dépêche de Berlin, adressée au
~fMM~t des aY~s dindes de conSancE, veaus
de Vienne, assurent positivement que l'Autriche
est résolue à prendre bientôt des mesures pour
prévenir une agression de la part de l'Italie.
Une dépêche de Be'grade, publiée par le TMKM,
dit que la Skouptchina a l'intention d'adresser à
toutes les puissances un Mémoire protfstant
contre l'occupation, par l'Autriche, de la Bosnie~
et de l'Herzégovine, arguant que ces deux pro-
vinces font historiquement partie du territoire
serbe..
On télégraphie de Constantinop'e au ?'MMM
« M. Tncoupis est attendu prochainement pour
négocier une rectiitcat.ion des fronuéres grecques.
La Porte s'oppose énergiquement a ce que Ja-
nina soit compris dans le territoire cédé. »
On télégraphie de Vienne au même journal
« Philippovitch a quitté Vienne samedi soir
après avoir eu plusieurs conférences avec l'em-
pereur et le comte Andrassy.
» L'occupation de la Bosnie et de l'Herzégovine
commencerale 28 ou le 29 de ce mois.
» La Porte a décidé de ne pas envoyer de ren-
forts en Epire et en Thessalie. ))
D'après une dépêche de Péra, adressée au .D?Y~?'s~, les journaux turcs annoncent que les
habi'tans de Batoum se sont mis en communication
avec les musulmans d'Ardahan, de Kars, d'OIt! et
de Trébizonde, et qu'ils sont déterminés à com-
battre jusqu'au bout plutôt que d'accepter la do-
mination russe.
Le KmM, discutant les objections faites contre
la convention turque, ~dit que l'Opposition n'ef-
fraiera pas le pays en prétendant que cette conven-
tion est un pacte qui tait peser sur le pays une
grande responsabilité. Ces mots vagues ne sau-
raient être un sujet de terreur pour les Anglais.
Toutefois, si~on reconnaissait que le gouver-
nement ne peut exécuter ses projets sans des
dépenses alarmantes, il serait nécessaire d'obte-
nir de la Turquie de nouvelles stipulations très
claires, et ainsi le pacte pourrait être fondamen-
taiement modiûé.
Constantinople. le 20 juillet, soir.
(Arrivée le 2t.]
Le conseil des ministres s'est occupé hier de
la question de la Bosnie,
Ici, les impressions à cet égard sont satisfai-
santes.
Relativement à la Grèce, on continue à espérer
une solution favorable.
On annonce que le gouvernement négocierait
un emprunt de no.OOO livres destiné au rapatrie-
ment des réfugiés.
Constantinople, le 20 juillet.
La nomination de Reefet Bey au poste de
Vienne est interprétée comme un désir de Sav-
fet Pacha d'établir entre les deux cabinets une en-
tente sur les bases des ouvertures faites derniè-
rement par la Sublime-Porte, et tendantes a ame-
ner avec l'Autriche une convention analogue a
celle qui a été conclue avec l'Angleterre. On croit
ici que c'est seulement & ce prix qu'on éviterait
les difficultés que peut faire naître l'occupation
do la Bosnie et de l'Herzégovine.
On dit que la commission financière se réunira
:à la fin d'août. Le comte Pusiowski, qui fut en
<8~6 charge par la Porte de l'enquête financière.
sera, para!t-]l, un des commissaires du gouver-
nement.
Rome, le 21 juillet, soir.
Un meeting, patronné par le parti démocra-
tique. a été tenu aujourd'hui sous la présidence
de Menotti Garibaldi. 2,603 personnes ~environ
y assistaient.
Il a été donné lecture de nombreuses lettres
d'adhésion à l'annexion de Trente et de Trieste,
et de dépêches a t'adresse de Garibaldi.
Le meeting a approuvé une motion blâmant le
Congrès de Berlin pour avoir violé les principes
des nationalités et celui de la souveraineté popu-
laire, affirmant la solidarité de l'Italie avec les
peuples dont le Congres a disposé, et enitn rap-
pelant au gouvernement italien qu'il existe encore
des pays d'origine italienne soumis a la domina-
tion étrangère.
On a exprimé la confiance de voir prochaine-
ment se réaliser pour ces pays un avenir de jus-
tice et d'équité.
Une dépêche do Gênes annonce qu'un meeting
dans le même sens a été tenu dans cette ville.
D'autres meetings auront lieu prochainement.
Rome le 24 juillet, soir.
Ce soir, vers dix heures et demie, quelques
jeunes gens ont commencé une démonstration
sur la place Colonna en criant vivo Trente » Les autorités ont pris des mesu-
res. Un (cordon de troupes a été établi dans quel-
ques rues. et spécialement sur les places Colonna
et de Venise.. Itome, le 2? juillet.
et de, Veiiise. Rome, le 22 juillet.
Des meetings ont eu lieu hier a Turin, a Pa-
lerme et à Pise. Aucun incident ne s'est produit.
A Naples, on s.embie avoir abandonné l'idée de
tenir un meeting.
Rome, le 22 juillet. L.
Des meetings en faveur de I'7~ M'~<;M<ont été tenus hier à Pavie et à Reggio ils n'ont
donné lieu à aucun incident.
A Naples et à Bologne, quelques démonstra-
tions ont eu lieu sans occasionner de désordres.
Les meetings qui devaient être tenus à Mitan,
a. Vienne, à Corne, à San-Remo et dans d'autres
villes ont été ajournés.
La Libertà constate que la tentative de démon-
stration faite hier soir à Rome n'a pas eu les ré-
sultats qu'espéraient ses imprudens et exaltés pro-
moteurs, par suite de l'attitude digne et calme de
la population.
Le journal la Cstration il craint qu'elle n'ait été causée par des
imprudens ou par des agens provocateurs.
Berlin, le 22 juillet.
L'empereur s'est rendu aujourd'hui à Babels-
herg par un train spécial.
M. le comte de Saint-Vallier part ce soir pour
Paris.
Berlin, le 22 juillet.
Le .BM'cAMMM!'Fpériale en date du 22 juillet, contre-signée par
M. le comte Stolberg et abrogeant le décret qui
interdit l'exportation des chevaux.
Le .BwH~Mt ~M lois de ~MpM'e publie le texte
du traité d'extradition conclu entre l'Alk'magne
et l'Espagne.
Des six puissances représentées au <
Congrès (nous ne parlons pas de celle qui
n'y a figuré que comme la victime qu'on ]
mène au sacrifice), trois se sont retirées, s
commb on a dit, les mains nettes l'Aile- 1
magne, qu'on ne peut accuser que de ]
complicité morale; la France et l'Italie, <
qui en toutes circonstances ont plaidé i
avec énergie et plusieurs fois avec succès ]
la cause du droit public européen et celles <
de la justice et de l'humanité. -Les trois i
autres ont commis à la face de toute l'Eu- i
rope le délit flagrant de spoliation. Il se-
rait utile de rechercher ce que chacune i
d'elles a retiré pour le moment et ce
ce qu'elle pourra retirer plus tard du rôle
particulier qu'elle a joué. Peut-être trou-
verait-on que les avantages acquis par
celles qui ont procédé à ce partage in-
forme de l'empire ottoman ne compen-
sent pas les difficultés et les périls où
elles pourront ge trouver engagées dans
l'avenir. Pour ne parler que de la Russie,
la principale intéressée dans l'aSaire, et
qui avait pensé en retirer d'énormes béné.
fices, le bilan de ses gains et de ses pertes
est assez facile & établir. Quoiqu'elle n'ait
pas obtenu tout ce qu'elle s'était promis,
et que le Coures ait. fait d'assez fortes
rognures à la carte du traité de San-Ste-
tano, il faut reconnaître que, par le traité
de Berlin du 13 juillet, elle a fait un grand
pas vers le but depuis longtemps assigné à
sa politique, l'exclusion des Turcs de l'Eu-
ropeou,en attendant, ieurassnjettissement
complet à la Russie. L'indépendance de
la Serbie et du Monténégro, l'autonomie
de la Bulgarie, la constitution nouveUe
de la Roumélie orientale, l'annexion de la
Bosnie et de l'Herzégovine à l'Autriche
sous le nom déguisé d'occupation, enfin
l'extension promise au royaume de Grèce
suppriment presque entièrement en Eu-
rope l'autorité du Sultan. Cependant, au
gré des panslavistes, la Russie n'a fait
que la moitié de ~a besogne pour laquelle
on avait invoqué son intervention. Les
journaux russes les plus modérés font en-
tendre à cet égard des plaintes assez vi-
ves, et ils accusent le Congrès d'avoir dé-
ployé toute son énergie et toute son
habileté pdu<' empêcher la fondation
d'un-fand Etat européen qui àurait
réuni toutes les tribus slaves au
sud du Danube, sous le protectorat
de la Russie. Si ce plan, cher aux co-
mités de Moscou, de Belgrade et d'Agram,
avait été exécuté, « la mer Noire, disait
récemment ]a6"e~ ~M~-Fe'oM~,
serait devenue un lac russe, les Dardanel-
les notre propriété exclusive, et nosarmées,
nos diplomates n'auraient plus jamais eu
à reculer devant l'Autriche c'est pour
cela que nous avions combattu, dans l'es-
pérance qu'en délivrant nos frères du
joug mahométan, nous leur aurions pro-
curé une existence assurée et indépen-
dante, garantie par une étroite alliance
avec l'empire russe auquel les unit la
communauté de races et de religions
mais le Congrès a rendu cette combinai-
son impraticable pour aujourd'hui, et
même pour un avenir immédiat. ') La
6~M/7interprète des sentimens qu'a excités en
Russie l'œuvre du Congrès, s'indigne qu'on
ait accordé à la Roumanie un accroisse-
ment de territoire hors de toute propor-
tion avec les districts de la Bessarabie te-
pris par la Russie, et surtout qu'on lui
ait donné parla, une longue étendue de
littoral sur cette mer Noire qui, d'après
elle, comme on vient de le voir, ne devrait
plus être qu'un lac russe. Cette cession de
la Dobrutscha à la Roumanie implique en-
core un autre méfait dont le Congrès s'est.
rendu coupable celui de livrer à une
race étrangère un certain nombre de Bul-
gares qui habitent cette contrée. Mais
ce n'est pas tout. La Bulgarie a éfé
restreinte dans de telles limites, qu'elle
ne sera qu'une principauté tout à
fait dérisoire, à laquelle ou a d'a-
vance Ôté toute valeur en lui enlevant
les districts du Danube inférieur, « habi-
tés par la fleur de la race bu)gare. M Le
Congrès a coupé eu deux la nationalité
gerbe par l'introduction de l'Autriche au
centre de cette nationalité !a --Serbie et
le Monténégro ne pourront plus se donner
la main. D'un autre côté, on se prëpai'e à à
livrer les Slaves de la Macédoine à l'in-
iluence dissolvante des Grecs. Voiià les
griefs et les récriminations qu'on élève en
Russie contre le traité de Beriin. Il est
évident que, pour ceux qui tier'nent ce
langage, toute i'alï'aire eat à recommen-
cer, et l'on peut s'attendre, sans un pCM-
simismeexagéré, à voir la Roumelie orien-
tale servir dorénavant de terrain aux me-
nées ténébreuses des comités panslavis-
tes, comme l'avait fait jusqu'à présent la
Bulgarie.
Nous ne pensons pas que le cabinet de
Saint-Pétersbourg partage entièrement
ces opinions; nous croyons'plutôt qu'il
n'est pas éloigné d'éprouver quelque sa-
tisfaction des succès que sa politique
vient de remporter. Le Jo~'i~ ~~Z~-
a déjà longuement démontré qu'à
le considérer dans son ensemble le
traité de Berlin n'a détruit aucune des
parties essentielles de celui de San-Ste-
fano. Est-ce à dire pour cela que la Rus-
sie ait beaucoup fortifié sa position en
Europe ? nous ne le pensons pas. Inatta-
quable au nord et à l'est de son vaste
empire, elle a toujours un point faible,
auquel il n'a point été touché -sa fron-
tière du sud-ouest, par laquelle elle con-
fine à l'Autriche. EHe serait toujours ex-
posée, dans le cas d'un nouveau conflit
sur les Balkaup, à une attaque de flanc de
la part de l'Autriche, laquelle attaque gé-
rait désormais d'autant plus dangereuse
que les lignes autrichiennes, par la Bos-
sie et l'Herzégovine, se trouvent considé-
rablement avancées au cœur de la pres-
qu'île des Balkans. Il y a encore cette
nouvelle considération, que la Russie
s'est fait de la Roumanie, mécontente et
froissée, un ennemi qui sera longtemps
irréconciliable elle s'est privée là d'un
secours dont elle avait pu cependant ap-
précier l'importance sous' les murs de
Plevna. A un autre point de vue, la Rus-
sie a peut-être perdu également à donner
l'exacte mesure de sa puissance militaire,
si fortement éprouvée et même si compro-
mise par momens pendant la dernière
guerre. L'Allemagne sait maintenant -à
quoi s'en tenir sur ~e point elle a dû
faire, en vue de toute éventualité, le cal-
cul des ressources de la Russie et de l'ef-
ficacité de ses armées. Nous ne parlons
.pas des immenses pertes d'hommes gué
~a. guerre a. coûté. Qu.ant a.ux. reasour~
ces iinancières de la Russie, elles ont
été rudement atteintes, et son trésor
sera grevé pour longtemps, alors méme~
qu'elle parviendrait à toucher 'indem-
nité de guerre qu'elle s'est attribuée.
Les 5 milliards que nous a enlevés le
traité de Francfort n'ont pas enrichi
l'Allemagne. Nous ne voulons pas pous-
ser plus loin ces réilexions mais il nous
a paru bon d'exposer en quelques mots
le compte de ce'que la Russie peut faire
de ses pronts et de ses pertes dans la for-
midable entreprise où elle s'est sponta-
nément .engagée. En somme, nous esti-
mons qu'elle n'a pas retiré son enjeu.
ERNEST DOTTAIN.
M. de Marcèro est arrivé hier à onze
heures à Maubeuge. Le ministre de l'inté-
rieur a été reçu par le maire, entouré de son
conseil municipal, des maires du canton et
de ceux de la 2° circonscription d'Avesnes,
dont M. de Marcôre est le représentant.
Après les réceptions et le déjeuner, M. de
Marcère a présidé la distribution des ré-
compenses du concours hippique et la céré-
monie de la pose de la première pierre du
théâtre municipal.
Le soir, au banquet, le maire a porté un
toast dans lequel il a remercié M. de Marcèro
de l'intérêt qu'il témoigne au département
du Nord.
Le ministre a répondu en ces termes
« Messieurs,
)) Depuis huit ans vous me donnez sans cesse
des témoignages de votre confiance et de votre
sympathie. C'est mon premier devoir de vous en
exprimer ma gratitude. Je ne saurais vous dire
combien je suis ému et lier de cet accueii cha-
leureux, en songeant que dans ce généreux pays
on ne réserve de pareilles manifestations qu'aux
hommes qu'on estime. J'y vois la preuve que le
pacte formé entre nous depuis huit ans n'a pas
été violé.
? Peut-être avez-vous entendu dire au milieu
des luttes politiques qu'on me reprochait d'avoir
changé. J'ai conscience de l'injustice de ces atta-
ques, et il me suffit de me retrouver au milieu
de vous, témoins intimes de ma vie, pour me
croire digne de la persistance de votre affection.
Comment et pourquoi aurais-je pu changer ? J'ai
trouvé dans ce pays les vertus politiques que je
tiens en plus grand honneur. J'y y ai trouvé, en
effet, un grand sentiment de dignité person-
neile, le goût de la liberté, l'horreur de la li-
cence, l'habitude du travail, une perpétuelle acti-
vité au service de toutes les idées et de toutes
les œuvres de progrès.
Oui, dans ce pays industrieux et riche on
aime la liberté et on sait être libre. On sait faire
sans emphase et sans éclat le sacrifice des inté-
rêts particuliers à la chose publique. A 1 école
des affaires, on apprend la soiencs des transac-
tions, des tempéramens aussi nécessaires, plus
nécessaires peut-être dans le gouvernement des
hommes que dans la conduite des choses. On y
pratique la justice, on y respecte la loi, et. pour
tout dire, il semblerait qu'on s'y soit ingénié a
offrir le modèle d'une nation républicaine.
& Messieurs, lorsqu'on réfléchit aux conditions
morales indispensables aux peuples qui ont la
haute ambition do se gouverner eux-mêmes, on
reconnaît sans peine que les deux ressorts néces-
saires sont le respect de l'égalité et le sentiment
de la justice. C'est ce que Montesquieu appelait
la vertu et disait être le mobile propre aux repu
biiques.
Le respect de la légalité donne aux peuples
l'ordre, principe essentiel de tout gouvernement
et do toute société. Le sentiment de la justice tes
garantit contre la tentation de rendte jamais la
loi oppressive. C'est ce sentiment, en effet, qui
introduit dans les rapports des hommes entre eux
l'esprit de tolérance mutuelle et permet a ia. loi
de s'imposer sans abus à la majorité qui l'a faite,
sans contrainte & la minorité qui la subit.
& Dans les pays libres, les gouvernemens s'ins-
pirent de cette double pensée. lia sont les pre-
miers serviteurs des lois, mais exigent inexora-
blement qu'on les respecte, surtout lorsqu'il
s'agit de la loi primordiale, celle qui régte et dé-
finit le gouvernement lui-même, la Constitution.
& Dans la pratique quotidienne des au'aiMs,
dans le maniement des hommes et des choses~
ils apportent les tempéramens nécessaires. Ainsi
s'établit l'harmonie dans ia société où on n'a ja"
mais rêvé de voir les opinions unanimes, mais
ou il est permis sans chimère d'espérer le règne
de la concorde.
» On a pu voir des républiques dans lesquelles
les citoyens, sous prétexte qu'ils sont libres, se
donnent carrière et prétenâent substituer leurs
conceptions personnelles à l'empire des lois, mé-
connaître et récuser les arrêts de la justice en
contradiction avec leurs passions, imposer dure-
ment leur domination passagère et s'imaginer
qu'ils fondent ainsi la liberté. Messieurs, ces ré-
publiques lointaines où l'anarchie d'un côté et
l'esprit de révolte ne tardent pas a éclater, ces
républiques ont déjà vécu. Messieurs, il faut que
la nôtre vive!
a Dans les sociétés aussi complexes et chargées
d'un long passé, des difficultés peuvent se pro-
duire qui paraissent inextricables; mais avec les
deux principes que je considère comme néces-
saires, le respect de la légalité et le sentiment
de la justice, vous verrez qu'il n'est pas impos-
sible de trouver des solutions.
» Les libertés municipales, par exemple, sont
de celles qui passionnent le plus la France, par-
ticulièrement ce pays de communes, si jaloux de
ses franchises. Mais plus la vie municipale est
intense, plus it est nécessaire qu'elle soit conte-
nue et réglée par le respect de la légalité.
Ce n'est donc qu'on se renfermant dans
les limites de leur droit que les communes
pourront se mouvoir librement unies dans
l'ensemble de l'organisme national. S'il en était
autrement, on ne tarderait pas à voir se réaliser
en quelque sorte cette vieUle allégorie des mem-
bres et de l'estomac que l'on présentait déjà aux
Romains pour les détourner de l'anarchie. Par
un travaif lent mais incessant, la France a
trouvé dans sa constitution politique et mu-
nicipale une force de concentration incai-
cu)ab!o., et lorsqu'il est arrivé que cette force
était mise en œuvre par un sentiment vraiment
national, elie a opéré des prodiges. Réservons-la
avec un soin jaloux. Ce n'est pas à dire qu'il
faille retourner sur nos pas et réduire les com-
munes au rôle de pupûles incapables. L'expé-
rience faite a prouvé qu'elles étaient dignes de la
liberté. Mais il y a une mesure entre l'autonomie
et l'asservissement. Plaise a Dieu que jamais
notre pays n'anéantisse de ses propres mains
l'œuvre de la race tout entière, et que, mécon-
naissant les conditions essentielles de sa puis-
sance. il ne rompe son admirable unité 1
» Les questions religieuses sont aussi de celles
qui agitent le plus notre temps. Je souhaiterais
qu'elles ne fussent jamais soulevées, car il n'en
est pas de mieux faites pour troubler la paix pu-
blique, et d'ailleurs, ne relevant que de la con-
science. ilsembiequ'ellesdevraientéchapper à nos
disputes. Nous ne pouvons pourtant pas nous y
soustraire. Comment les éviter lorsque la question
de l'enseignement nous y ramène chaque jour?
Comment ne pas affirmer que, si nous n'avons
pas le droit d'exiger l'unité d'enseignement, nous
avons le droit d'exiger et le devoir d'obtenir l'u-
nité de direction morale en dehors de laquelle
on verrait les générations grandir côte à côte
sans s'entendre, sans se comprendre, dans une
sorte d'antagonisme intellectuel, avant-coureur
des plus dangereuses discordes. Non, Messieurs,
un gouvernement sage ne saurait le souffrir- Et
comme aussi rien n'est plus douloureux pour les
Amea religieuses que le spectacle des partis se
faisant une arme politique de leurs croyances,
nous devons à la paix publique de pratiquer sin-
cèrement. cette totërance mutuelle qui n'est que
l'esprit de justice appliqué aux affaires de la.
conscience,
Oui, Messieurs, pratiquons la tolér&ace. Pra-~
tiquons-la dans tous les ordres d'idées: en poli-
tique, en religion et jusque sur le terrain éco: r:
nomique. Sur ce terrain, les luttes sont ~giti-
mes. Il y va du patrimoine des familles, de la
production nationale, de la richesse pubtiquc,
des rapports internationaux. Il est bon que tou&
les intérêts soient admis à se défendre. è. se con-
trô)er librement; mais après les controverses i!.
faudra bien Gnir par s'entendre et. même dans le
règlement de ces questions irritantes, faire cha-
cun de son côté les sacrifices nécessaires et abou- .`
tir à un mutuel accommodement.
La question des salaires soulevée à cette
heure, et si près de vous, n'échappe pas aux né-
cessités des mêmes solutions. Il appartient à la
libre discussion de résoudre ces difficultés. Le
gouvernement ne saurait y intervenir, et son de-
voir se borne à maintenir l'ordre et à protéger la.
liberté du travail. Ce devoir, il l'a rempli dan~
des circonstances récentes. On a pu constatel'
également que, sur ;tes différons points où des.
grèves ont éclaté, les républicains. je suis heu-
reux de le dire. ont fait entendre les plus sages
conseils et n'ont usé de leur légitime influence
que pour rappeler leurs concitoyens à une appré-
ciation plus exacte de leurs véritables intérêts.
» Messieurs, ces idées de tolérance, de justice,
de léga ité, pénètrent de plus en plus les esprits
et constituent-un fonds commun de large opinion
sur lequel s'appuie le gouvernement de la répu-
blique, et c'est dans la certitude que nous avons- `
avec nous cette grande opinion sage et résolue:'
que nous puisons notre force.
» C'est pour avoir déjà exprimé cette confiance
qu'on a parlé de mon optimisme. On en a même
ri. Messieurs, .je crois l'ont reproché s'en inquiètent encore plus qu'ils
n'en rient.
Ce n'est pourtant pas que j'aie les yeux fer-
més sur ce qui se passe. Je sais que les partis
ont conservé des états-majors irréconciliables;
mais je sais aussi que ceux qui les ont suivis
jusqu'à présent ont déjà commencé un mouve-
ment de retraite. Us se demandent où les mène-
rait une opposition systématique contre un gou-
vernement qui donne satisfaction à tous les in-
térêts légitimes, qui ne repousse personne, qui
nf demande à ceux qui veulent le servir que la
sincérité de leur adhésion.
» Ils ne prêtent plus une oreille aussi ~complai-
sante aux excitations parlées ou écrites. H est
temps, d'ailleurs, que l'opinion ne se laisse p)us
surprendre par des assertions inexactes ou erro-
nées, qu'elle exerce un contrôle sur elle-même,
et que, décidée à ne pas s'abandonner trop aisé-
ment aux impressions du jour, elle ne donne
pas à un incident sans importance les propor-
tions d'un événement.
» J'avais donc le droit de dire il y a quel-
ques semaines qu'il n'y a plus parmi noue de
combattans, parce que les régimes politiques qui
ont successivement découragé la bonne votonte
de la France n'ont plus de raison d'être, et que la
république s'est substituée à eux, naturellement
et comme une prise de possession d'héritier
légitime. J'avais encore raison de dire qu'il n'y a.
plus de vaincus, car. sous un gouvernement
sage, tempère, équitable, il n'y a pas de place
pour l'oppression.
Messieurs, je conclus.
& La France veut l'ordre; elle l'a. E)Ie aime la
liberté; 'Ile en jouit. Elle a soifdf !a paix; le
régime républicain la lui assure. Libre de son
action, elle n'entend pas qu'on devance l'heure
des progrès nécessaires. Ces biens, la liberté,
l'ordre et la paix. elle a constamment combattu `
pour les obtenir ou pour les garder. Au~si n'ai-
de aucune crainte pour l'avenir. Je sais que la
'France ne se déjugera plus. Dans quelques
mois, elie aura à exprimer de nouveau sa
volonté, et je suis assuré qu'elle saura p."endre
ies moyens de constituer définititivement les
pouvoirs publics dans une harmonie nécessaire:
au bien de l'Etat.
a Messieurs, je saisis l'occasion qui m'a été'
offerte par mes commettans pour leur expo~-
ser quelques unes dés idées qui me servent
de règle de conduite. C'est d'eux que j'en ai
reçu l'inspiration, je leur en devais l'hommage
et la confidence. Je n'ai rien à ajouter qu'Us.
ne sachent sur la gratitude que j'éprouve pour~
eux mais. en terminant, je les prie d'agréer
l'expression de mes sentimens et le toast que je.
porte à la ville de Maubeuge, à son maire, mon
ami Horrie, et à la 2' circonscription d'Avesnes
tout entière »
On nous écnt. de Saint-Pétersbourg, !c
H/17 juillet:
« Le Congres a. httureuscrae~t. terminé sa.
tâche en dépit des prédictions pe~i~istes et
de la mauvaise humeur des partis intéressés
la guerre, et 1~ Russie p(ut se féliciter de
n'avoir pas été poussée à courir une nouvelle
aventure plus risquée que la première. En
supposant môme que les oiseaux de mauvais.
augure, su nombre desquels on peut. comptée
la plupart de nos grands journaux, ne se
trompent pas en quaunant ia paix signée &
Bertin de provisoire et en y découvrant toute'
sorte do dangers pour l'avenir, cette trêve
n'en est pas moins précieuse surtout pour
notre pays, et il faut espérer qu'il saura en
tirer profit. D'aiileurg, existe-t-il vraiment,
en politique, des solution-! radicales qui puis-
sent contenter tout le monde et garantir une
paix perpétuelle ? Les intérêts. If s aspira-
tions et même l'idéal que poursuivent les
nations et les gouvernemens ne sont-ils pas
sujets à des chan~emena fréquëns, et ne se-
rait-il pas présomptueux de se baser
sur le présent pour escompter l'avenir? Les
missions providentielles elles-mêmes, dont
on gratine si volontiers les nations à un mo-
ment donné, ne sont pas à l'abri de
ces surprises, et celles du jour ne cor-
respondent pas nécessairement à celles
d'hier ou du lendemain. Pour n'en citer qu'un
exemple bien connu, chez nous qui eût ose-
mot trs en doute il y a quelques mois encore
que la délivrance des Slaves ne rentrât dans
ta mission historique de la Russie et ne fût
le premier da ses devoirs? Et cependant il
s'est trouvé dos historiens qui ont prouvé, do-
cumeus en main, que cet objectif de la po-
litique russe est de m'ovena.nco moderne
et que les traditions des ancêtres n'y
sont pour riea. Ne pouvant récuser les
faits, les slavophiles y répondent par
une théorie nouvelle de l'histoire. Une
mission historique, disent-hs, ne comprend
pas une tradition léguée par les siècles anté-
rieurs, un objet poursuivi de longue date.
Chaque période a son objectif et son idéal, et
agir AM/fM'NMM~ veut dire comprendre les
conditions de son époque et s'y conformer.
Partant de là, pourquoi ne pas espérer que
les conditions historiques de l'avenir seront
ptus propices à la paix et à la bonne entente
des puissances européennes que celles du
présent, et que le provisoire pourra se trans-
former en définitif?
ePour ce qui est desanaires intérieures,
deux questions sont plus que jamais &
l'ordre du jour et réclament impérieusement
l'attention du gouvernement et de la société.
La. première est toujours celle des impôts
qui, pour être négligée, ne fait que s'aggra-
ver et devenir plus menaçante. Le fardeau
de plus en plus écrasant qui pesé sur la
population agricole surpasse décidément 1&
Boivabititô de cette dera~re; les amÉr~vont
MM ~3: JUILLET
MM.~
ON S'ABOms
6nBelgique,enHaHe,'
dans le Luxembourg, en Turquie,
m Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !es
régences du Maroc et de laTums!~
eh Chine et au Japon,
&m moyen d'une valeur payable à Paris on Ce' s
amndats-poste, soit internationaux, soit i~Em~ut
tm AUemagne, en Autriche, en Russis~
et dans tous. les pays du Nord
chez tous tes directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, v
~M renvoi d'une valent payable & PMis.
Les annoncée Bont recaM
e~MtnW.~tmeh~.JLttMKwtte',
<,ptaced
tt!Mbm-eaadn~mHWAZ.<
WMMde!TMttomoats etreaertee)! par ta fédace~S.
MARM~mMT'
'tM'dM P?ëtre8-Samt-Germam-rAuxe?ro:6. n.
P~tTS. S5S &AS@NfïHB!ERf'E'
Un an. Sixmoia. Trcîsmoie-
Pépartemeas. so fr. 40 fr. M
P~ ?2&. 36 tf. ft. i8~.
Las aboEMmens partent des 1" et 6 de
chaque mois.
E"a?Sa, NES BEBBtéFo. ?9 eem<.
~~pas'~eBBBess~aiSBEBa~B'o. BSeeat*
? &.eaac!a, apply to Cow!e and C- foret~a
&?? mëuMy. E~&e
!S6,Strand,W.C.,London.
& B~eUes, & l'O/~M p<& 4<, rue de!t l
Madeleine, dans les kiosques et dans les b;
Mo!Mt!nes des gares de cheJBtns de fer be:ses.
V~paraiso {Chi~. chez M. Orestes L, TorneM.. 'y
PAMS
LUNDI M JUILLET
Deux élections législatives ont eu lieu
hier l'une dans la. 2" circonscription de l'ar-
rondissement de Valenciennes (Nord), et
l'autre dans la 2° circonscription de l'ar-
Tondissement de Largentière (Ardèche).
L'une et l'autre avaient pour objet de pour-
voira une vacance, à la suite d'une invalida-
tion prononcée par la Chambre. Les deux
candidats invalidés étaient MM. Renard
et Lauriol. La Chambre, qui les a & peine
aperçus, ne les reverra pas. La majorité
s'est prononcée en faveur de M. Girard à
Valenciennes, et de M. Vaschalde à Lar-
gentièrë: c'est un nouveau et double
triomphe pour les républicains. On s'y
attendait; personne n'en a été surpris. Le
suffrage universel se prononce de plus
en plus dans le sens de la république. Les
hommes du 16 mai pouvent apprécier au-
jourd'hui les résultats do leur malencon-
treuse entreprise. Lorsqu'ils ont dissous la
Chambre, 363 républicains se sonténergi-
quement prononcés contre leur politique,
et la réélection des 363 est devenue le mot
d'ordre de notre parti. La pression élec-
torale a été si forte que nos espérances'
ne se sont pas réalisées du premier
coup nous avons perdu quelques amis
ou quelques alliés dans cette batailte
déloyale, mais ils n'ont pas-été perdus
sans retour. Le pays, consulté de nou-
veau, interrogé partiellement dans les cir-
conscriptions diverses, a renforcé les rangs
des républicains. Ils étaient 363 au mois
de juin dernier, ils sont maintenant 380.
Tel est le résultat à peu près complet de'
]a consuïtat.ion que le chef du pouvoir
exécutif, mal conseillé par des hommes
d'intrigue et mal contenu par le Sénat, a
jugé à propos d'adresser à la nation. La
réponse a été claire dès le premier jour
mais les échos successifs qui l'ont répétée
sans l'affaiblir lui ont donné plus de force
encore, et il n'est personne aujourd'hui
qui ne l'ait entendue et comprise. La ma-
jorité républicaine est augmentée dans la
Chambre nou.=; espérons qu'elle sera
bientôt auermie dans ~e.Sénat. Nos insti-
tutions, qui ont déjà reçu les'consécra-
tions les plus solennelles, auront alors les
garanties qui sont indispensables à leur
fonctionnement normal et leur sé-
curité.
.<
Les dépêches d'Angleterre ne nous don-
nent aujourd'hui aucune nouvelle bien
intéressante. Le gouvernement, repré-
senté par ses plénipotentiaires à Berlin,
a eu son succès, succès vif et éclatant.
L'Opposition ne perd pas courage, et,
quoique sa cause soit un peu compromise,
elle îa reprend avec ard'cur et la soutient
avec adresse. On sait que le marquis de
Hartington a déposé un projet de résolu-
tion à la Chambre des Communes et qu'it
blâme le ministère, d'abord de son atti-
tude envers la Grèce, ensuite d'avoir im-
posé au p~ys des charges militaires con-
sidérables,'puis d'avoir pris, au sujet de
l'administration de la Turquie d'Agio,
des obligations difficiles à remplir, enfin
d'avoir fait tout cela pans la participation
du Parlement et à son insu. C'est dans
ce cadre que &e dérouteront sans douie
les débats a la Chambre des Communes
ils doivent commencer le 2H juillet. L'habi-
tude, en Angleterre, est de préparer les dis-
cussion s parlementaires par des manife"
t:itious extérieures, clubs, banquets, etc.,
où les principaux orateurs de l'Opposi-
tion et du gouvernement avertissent l'opi-
nion et s'efTorcent de l'attirer a eux. En
conséquence. M. Gladstone dans un mee-
ting qui a été tenu à Londres dans le
quartier Bearmontsey, et M; Forster au
banquet annuel du Cobden Club, ont pro-
noncé l'un et l'autre des discours qui nous
donnent un avant-goût de ceux que la
Chambre des Communes entendra, bientôt.
M. Gladstone a parlé avec une violence
inusitée, même pour lui. Son langage est
celui d'un tribun populaire qui a mauvais
ton, comme on dit en France. Il n'a pas
reculé devant les expressions les plus bru-
taies et a qualifié la convention du 4 juin
de « convention folle, i) II faut donc que
toute l'Europe soit folle, d'après M. Glads-
tone car cile a généralement considéré
reUc convention comme Un trait de pré-
~oy~ncc et d'habileté, et M. Gladstone est
Hcnl & nvcif la prudence et la sagesse.
Mtte convention, a-t-il dit, est notre honte
~est une convention de duplicité, d'ab-
surdité, etc. On voit par cet exemple la
diversité prodigieuse des esprits lorsque
tous sont ou semblent d'accord sur un
Doint 'il s'en trouve toujours deux ou trois
~our rompre une harmonie qui risque de
tnurncr au monotone. M. Gladstone & doue
repTOChé a l'Ang'aterre d'avoir «vendu ]a
Bessarabie d'avoir « vendu les conquêtes
du Monténégro a l'Autriche d'avoir
« vendu les Grecs d'avoir « vendu la
Turquie, et peut être même de s'être «ven-
due~ elle-même. Ces déclamations, comme
celles du socialisme, sont déjà passées ae
mode en France nous ignorons quel effet
elles traduiront en Angleterre. Il est pro-
bable que l'éloquence renouvelée des
G~cques et de Ledru-Roilm où se
complaît M. Gladstone aura moms
~et que les froides critiques de
M For.~r. M. Forstcr a f
pMb~emcm ic pl~ ~~Lo, ç'es~
à-dire celles qui sont tirées du dévelop-
pement des charges militaires et peut-être
même du changement des institutions qui
se rapportent à la défense du pays, de j
ses possessions lointaines et de celles de
ses aUiés. Nous reviendrons sur ces ar-
gumens qui ne sont qu'esquissés dans les
discours préparatoires des orateurs de
l'Opposition. Au reste, nous n'avons ici a
prendre fait et cause ni dans un sens ni
dans l'autre, car il ne s'agit évidemment
ni d'un intérêt européen ni d'un intérêt
français.
Ce n'est pas seulement en Angleterre
que le traité de Berlin a produit une
sorte de surexcitation. En Grèce, l'opi-
nion est loin d'être satisfaite les der-
nières nouvelles permettent pourtant
de croire que la Porte fera les sa-
crifices indispensables que le Congrès
lui a conseillé défaire sur'ies frontières
grecques. La Serbie se montre mécontente
de l'entrée de l'Autriche dans l'Herzégovine
et la Bosnie, provinces qu'elle considère
comme lui appartenant de droit divin;
nous estimons qu'il n'y a pas lieu de s'in-
quiéter beaucoup de cette mauvaise hu-
meur nécessairement platonique. Du côté
de Batoum, le mécontentement est plus
sincère et pourrait avoir des effets
plus graves peut-être les Russes se-
ront-ils obligés de prendre après la paix
la place qu'ils n'ont pas pu prendre
pendant la guerre; mais il n'est pas
douteux qu'ils tenteront l'entreprise
si cela est nécessaire, et qu'ils en vien-
dront à bout. C'est là un point noir, mais
un de ces points noirs qui se dissipent ou
qu'on dissipe.
Quant à l'Italie, elle est dans un état de
surexcitation qui, sans ~tre très inquié-
tant, mérite l'attention. On annonce que
l'Autriche manifestera peut-être l'intérêt
qu'elle lui cause sous la forme de corps
d'observation chargés desurveiUerles iron-
tières. L'Italie s'est faite, depuis quelques
années, à l'idée que tous les changemens
territoriaux, que tontes les secousses qui
se produisent en Europe doivent lui pro-
fiter. Une expérience assez longue semble
justifier ce sentiment; mais, s'il y a de
bonnes veines au jeu, il y en a de mauvaises,
.et à certaines heures il est bon de savoir
s'abstenir. Les ItaUens sont prodigieuse-
ment surpris que le Congrès ne les ait pas
priés de prendre le Trentin ou Trieste, ou
plus naturellement Trieste et le Trentin. A
défaut de Garibaldi l'ancien, son fils Me-
notti tient des meetings' a Rome, et il y
joue les G'adstone assez convenablement.
Mais l'Itatie n'est pas l'Angleterre, et
l'agitation dont nous voyons poindre le
commencementpourraitdégénérerenmou-
vement révolutionnaire du plus mauvais
aloi. L'Italie fera bien, non seulement
de se rappeler son histoire, mais de la mé-
diter et de la comprendre. Il y a en
Europe bien des situations changées, et
certains pays privilégiés feraient bien de
ne songer qu'à une chose, a savoir de
consolider les situations magnifiques qu'ils
onL acquises si rapidement et que le temps
a jusqu'ici respectées.
BOURSE DE PAMS
C!
Comptant.?'70. '6H.< 8.
Fin cour. ~8212 ~7X~ 712 2
8 S/a
Amortissable.
Comptant. 84. 8'.2S.M.
Fin cour. 84 5. MtS.10.
AN/S 0/0
Comptant!
Comptant!14'75.H~3~ .45 .(
Fincour.ti48S..U4M. 40-t. ·
PBTITB BOURSX DTJ SO:N.
Emprunt 50/0. ~fr.~35,30.
3C/0. '?7fr~5, 671/2.
Extér" espagnole.. t3ll/i6.
Ini.6rieu.ro. H3/16.
S 0/Oturc. lSfr.40,2-30.
Banque ottcuiMe.. S07 fr., SO? fr. ~2, SOS fr. 73
Ottomane <3. 83 fr. 2S, 87 fr. 2i).
EgypURincaSQ/O.. 279fr.37.
ËLECTtONS LEGISLATIVES.
Scfut-in de baUottaga du 3t. juiUet.
Ar
An'ondisscuiMit de LargentiÈre.
2"circonscnptioa.
Vaseha!de(r~p). G.938 élu
Lauriol ~cons. inv.). 4.890
Mord.
ArrondisEement de Va.leRcienups.
2" circonscription.
AtfredGir)M'd(rép. ')).? &t~ >
Ben&rd (conf. inv.). ') 41,
TetëgtfapMe pï*!T
{geerice téMgr&pb~que do r~nc~ Ha~
.Londres, le 21 juUIeL
U'ie circulaire du ministre de la guerre or-
donne le iicenciem'nt. des réserves de rarmee et
dcla.mitiof.
Le duc~eCambridse passera le 31 jmilet une
revue des troupes licenciées. U y aura 44,000
honuME. Londres.leMjmUet.
MM. DelyanBis et Grennadius se rendect à à
Paris.
D'après une dépêche de Berlin, adressée au
~fMM~t des aY~s dindes de conSancE, veaus
de Vienne, assurent positivement que l'Autriche
est résolue à prendre bientôt des mesures pour
prévenir une agression de la part de l'Italie.
Une dépêche de Be'grade, publiée par le TMKM,
dit que la Skouptchina a l'intention d'adresser à
toutes les puissances un Mémoire protfstant
contre l'occupation, par l'Autriche, de la Bosnie~
et de l'Herzégovine, arguant que ces deux pro-
vinces font historiquement partie du territoire
serbe..
On télégraphie de Constantinop'e au ?'MMM
« M. Tncoupis est attendu prochainement pour
négocier une rectiitcat.ion des fronuéres grecques.
La Porte s'oppose énergiquement a ce que Ja-
nina soit compris dans le territoire cédé. »
On télégraphie de Vienne au même journal
« Philippovitch a quitté Vienne samedi soir
après avoir eu plusieurs conférences avec l'em-
pereur et le comte Andrassy.
» L'occupation de la Bosnie et de l'Herzégovine
commencerale 28 ou le 29 de ce mois.
» La Porte a décidé de ne pas envoyer de ren-
forts en Epire et en Thessalie. ))
D'après une dépêche de Péra, adressée au .D
habi'tans de Batoum se sont mis en communication
avec les musulmans d'Ardahan, de Kars, d'OIt! et
de Trébizonde, et qu'ils sont déterminés à com-
battre jusqu'au bout plutôt que d'accepter la do-
mination russe.
Le KmM, discutant les objections faites contre
la convention turque, ~dit que l'Opposition n'ef-
fraiera pas le pays en prétendant que cette conven-
tion est un pacte qui tait peser sur le pays une
grande responsabilité. Ces mots vagues ne sau-
raient être un sujet de terreur pour les Anglais.
Toutefois, si~on reconnaissait que le gouver-
nement ne peut exécuter ses projets sans des
dépenses alarmantes, il serait nécessaire d'obte-
nir de la Turquie de nouvelles stipulations très
claires, et ainsi le pacte pourrait être fondamen-
taiement modiûé.
Constantinople. le 20 juillet, soir.
(Arrivée le 2t.]
Le conseil des ministres s'est occupé hier de
la question de la Bosnie,
Ici, les impressions à cet égard sont satisfai-
santes.
Relativement à la Grèce, on continue à espérer
une solution favorable.
On annonce que le gouvernement négocierait
un emprunt de no.OOO livres destiné au rapatrie-
ment des réfugiés.
Constantinople, le 20 juillet.
La nomination de Reefet Bey au poste de
Vienne est interprétée comme un désir de Sav-
fet Pacha d'établir entre les deux cabinets une en-
tente sur les bases des ouvertures faites derniè-
rement par la Sublime-Porte, et tendantes a ame-
ner avec l'Autriche une convention analogue a
celle qui a été conclue avec l'Angleterre. On croit
ici que c'est seulement & ce prix qu'on éviterait
les difficultés que peut faire naître l'occupation
do la Bosnie et de l'Herzégovine.
On dit que la commission financière se réunira
:à la fin d'août. Le comte Pusiowski, qui fut en
<8~6 charge par la Porte de l'enquête financière.
sera, para!t-]l, un des commissaires du gouver-
nement.
Rome, le 21 juillet, soir.
Un meeting, patronné par le parti démocra-
tique. a été tenu aujourd'hui sous la présidence
de Menotti Garibaldi. 2,603 personnes ~environ
y assistaient.
Il a été donné lecture de nombreuses lettres
d'adhésion à l'annexion de Trente et de Trieste,
et de dépêches a t'adresse de Garibaldi.
Le meeting a approuvé une motion blâmant le
Congrès de Berlin pour avoir violé les principes
des nationalités et celui de la souveraineté popu-
laire, affirmant la solidarité de l'Italie avec les
peuples dont le Congres a disposé, et enitn rap-
pelant au gouvernement italien qu'il existe encore
des pays d'origine italienne soumis a la domina-
tion étrangère.
On a exprimé la confiance de voir prochaine-
ment se réaliser pour ces pays un avenir de jus-
tice et d'équité.
Une dépêche do Gênes annonce qu'un meeting
dans le même sens a été tenu dans cette ville.
D'autres meetings auront lieu prochainement.
Rome le 24 juillet, soir.
Ce soir, vers dix heures et demie, quelques
jeunes gens ont commencé une démonstration
sur la place Colonna en criant vivo Trente » Les autorités ont pris des mesu-
res. Un (cordon de troupes a été établi dans quel-
ques rues. et spécialement sur les places Colonna
et de Venise.. Itome, le 2? juillet.
et de, Veiiise. Rome, le 22 juillet.
Des meetings ont eu lieu hier a Turin, a Pa-
lerme et à Pise. Aucun incident ne s'est produit.
A Naples, on s.embie avoir abandonné l'idée de
tenir un meeting.
Rome, le 22 juillet. L.
Des meetings en faveur de I'7~ M'~<;M<ont été tenus hier à Pavie et à Reggio ils n'ont
donné lieu à aucun incident.
A Naples et à Bologne, quelques démonstra-
tions ont eu lieu sans occasionner de désordres.
Les meetings qui devaient être tenus à Mitan,
a. Vienne, à Corne, à San-Remo et dans d'autres
villes ont été ajournés.
La Libertà constate que la tentative de démon-
stration faite hier soir à Rome n'a pas eu les ré-
sultats qu'espéraient ses imprudens et exaltés pro-
moteurs, par suite de l'attitude digne et calme de
la population.
Le journal la C
imprudens ou par des agens provocateurs.
Berlin, le 22 juillet.
L'empereur s'est rendu aujourd'hui à Babels-
herg par un train spécial.
M. le comte de Saint-Vallier part ce soir pour
Paris.
Berlin, le 22 juillet.
Le .BM'cAMMM!'F
M. le comte Stolberg et abrogeant le décret qui
interdit l'exportation des chevaux.
Le .BwH~Mt ~M lois de ~MpM'e publie le texte
du traité d'extradition conclu entre l'Alk'magne
et l'Espagne.
Des six puissances représentées au <
Congrès (nous ne parlons pas de celle qui
n'y a figuré que comme la victime qu'on ]
mène au sacrifice), trois se sont retirées, s
commb on a dit, les mains nettes l'Aile- 1
magne, qu'on ne peut accuser que de ]
complicité morale; la France et l'Italie, <
qui en toutes circonstances ont plaidé i
avec énergie et plusieurs fois avec succès ]
la cause du droit public européen et celles <
de la justice et de l'humanité. -Les trois i
autres ont commis à la face de toute l'Eu- i
rope le délit flagrant de spoliation. Il se-
rait utile de rechercher ce que chacune i
d'elles a retiré pour le moment et ce
ce qu'elle pourra retirer plus tard du rôle
particulier qu'elle a joué. Peut-être trou-
verait-on que les avantages acquis par
celles qui ont procédé à ce partage in-
forme de l'empire ottoman ne compen-
sent pas les difficultés et les périls où
elles pourront ge trouver engagées dans
l'avenir. Pour ne parler que de la Russie,
la principale intéressée dans l'aSaire, et
qui avait pensé en retirer d'énormes béné.
fices, le bilan de ses gains et de ses pertes
est assez facile & établir. Quoiqu'elle n'ait
pas obtenu tout ce qu'elle s'était promis,
et que le Coures ait. fait d'assez fortes
rognures à la carte du traité de San-Ste-
tano, il faut reconnaître que, par le traité
de Berlin du 13 juillet, elle a fait un grand
pas vers le but depuis longtemps assigné à
sa politique, l'exclusion des Turcs de l'Eu-
ropeou,en attendant, ieurassnjettissement
complet à la Russie. L'indépendance de
la Serbie et du Monténégro, l'autonomie
de la Bulgarie, la constitution nouveUe
de la Roumélie orientale, l'annexion de la
Bosnie et de l'Herzégovine à l'Autriche
sous le nom déguisé d'occupation, enfin
l'extension promise au royaume de Grèce
suppriment presque entièrement en Eu-
rope l'autorité du Sultan. Cependant, au
gré des panslavistes, la Russie n'a fait
que la moitié de ~a besogne pour laquelle
on avait invoqué son intervention. Les
journaux russes les plus modérés font en-
tendre à cet égard des plaintes assez vi-
ves, et ils accusent le Congrès d'avoir dé-
ployé toute son énergie et toute son
habileté pdu<' empêcher la fondation
d'un-fand Etat européen qui àurait
réuni toutes les tribus slaves au
sud du Danube, sous le protectorat
de la Russie. Si ce plan, cher aux co-
mités de Moscou, de Belgrade et d'Agram,
avait été exécuté, « la mer Noire, disait
récemment ]a6"e~ ~M~-Fe'oM~,
serait devenue un lac russe, les Dardanel-
les notre propriété exclusive, et nosarmées,
nos diplomates n'auraient plus jamais eu
à reculer devant l'Autriche c'est pour
cela que nous avions combattu, dans l'es-
pérance qu'en délivrant nos frères du
joug mahométan, nous leur aurions pro-
curé une existence assurée et indépen-
dante, garantie par une étroite alliance
avec l'empire russe auquel les unit la
communauté de races et de religions
mais le Congrès a rendu cette combinai-
son impraticable pour aujourd'hui, et
même pour un avenir immédiat. ') La
6~M/7interprète des sentimens qu'a excités en
Russie l'œuvre du Congrès, s'indigne qu'on
ait accordé à la Roumanie un accroisse-
ment de territoire hors de toute propor-
tion avec les districts de la Bessarabie te-
pris par la Russie, et surtout qu'on lui
ait donné parla, une longue étendue de
littoral sur cette mer Noire qui, d'après
elle, comme on vient de le voir, ne devrait
plus être qu'un lac russe. Cette cession de
la Dobrutscha à la Roumanie implique en-
core un autre méfait dont le Congrès s'est.
rendu coupable celui de livrer à une
race étrangère un certain nombre de Bul-
gares qui habitent cette contrée. Mais
ce n'est pas tout. La Bulgarie a éfé
restreinte dans de telles limites, qu'elle
ne sera qu'une principauté tout à
fait dérisoire, à laquelle ou a d'a-
vance Ôté toute valeur en lui enlevant
les districts du Danube inférieur, « habi-
tés par la fleur de la race bu)gare. M Le
Congrès a coupé eu deux la nationalité
gerbe par l'introduction de l'Autriche au
centre de cette nationalité !a --Serbie et
le Monténégro ne pourront plus se donner
la main. D'un autre côté, on se prëpai'e à à
livrer les Slaves de la Macédoine à l'in-
iluence dissolvante des Grecs. Voiià les
griefs et les récriminations qu'on élève en
Russie contre le traité de Beriin. Il est
évident que, pour ceux qui tier'nent ce
langage, toute i'alï'aire eat à recommen-
cer, et l'on peut s'attendre, sans un pCM-
simismeexagéré, à voir la Roumelie orien-
tale servir dorénavant de terrain aux me-
nées ténébreuses des comités panslavis-
tes, comme l'avait fait jusqu'à présent la
Bulgarie.
Nous ne pensons pas que le cabinet de
Saint-Pétersbourg partage entièrement
ces opinions; nous croyons'plutôt qu'il
n'est pas éloigné d'éprouver quelque sa-
tisfaction des succès que sa politique
vient de remporter. Le Jo~'i~ ~~Z~-
a déjà longuement démontré qu'à
le considérer dans son ensemble le
traité de Berlin n'a détruit aucune des
parties essentielles de celui de San-Ste-
fano. Est-ce à dire pour cela que la Rus-
sie ait beaucoup fortifié sa position en
Europe ? nous ne le pensons pas. Inatta-
quable au nord et à l'est de son vaste
empire, elle a toujours un point faible,
auquel il n'a point été touché -sa fron-
tière du sud-ouest, par laquelle elle con-
fine à l'Autriche. EHe serait toujours ex-
posée, dans le cas d'un nouveau conflit
sur les Balkaup, à une attaque de flanc de
la part de l'Autriche, laquelle attaque gé-
rait désormais d'autant plus dangereuse
que les lignes autrichiennes, par la Bos-
sie et l'Herzégovine, se trouvent considé-
rablement avancées au cœur de la pres-
qu'île des Balkans. Il y a encore cette
nouvelle considération, que la Russie
s'est fait de la Roumanie, mécontente et
froissée, un ennemi qui sera longtemps
irréconciliable elle s'est privée là d'un
secours dont elle avait pu cependant ap-
précier l'importance sous' les murs de
Plevna. A un autre point de vue, la Rus-
sie a peut-être perdu également à donner
l'exacte mesure de sa puissance militaire,
si fortement éprouvée et même si compro-
mise par momens pendant la dernière
guerre. L'Allemagne sait maintenant -à
quoi s'en tenir sur ~e point elle a dû
faire, en vue de toute éventualité, le cal-
cul des ressources de la Russie et de l'ef-
ficacité de ses armées. Nous ne parlons
.pas des immenses pertes d'hommes gué
~a. guerre a. coûté. Qu.ant a.ux. reasour~
ces iinancières de la Russie, elles ont
été rudement atteintes, et son trésor
sera grevé pour longtemps, alors méme~
qu'elle parviendrait à toucher 'indem-
nité de guerre qu'elle s'est attribuée.
Les 5 milliards que nous a enlevés le
traité de Francfort n'ont pas enrichi
l'Allemagne. Nous ne voulons pas pous-
ser plus loin ces réilexions mais il nous
a paru bon d'exposer en quelques mots
le compte de ce'que la Russie peut faire
de ses pronts et de ses pertes dans la for-
midable entreprise où elle s'est sponta-
nément .engagée. En somme, nous esti-
mons qu'elle n'a pas retiré son enjeu.
ERNEST DOTTAIN.
M. de Marcèro est arrivé hier à onze
heures à Maubeuge. Le ministre de l'inté-
rieur a été reçu par le maire, entouré de son
conseil municipal, des maires du canton et
de ceux de la 2° circonscription d'Avesnes,
dont M. de Marcôre est le représentant.
Après les réceptions et le déjeuner, M. de
Marcère a présidé la distribution des ré-
compenses du concours hippique et la céré-
monie de la pose de la première pierre du
théâtre municipal.
Le soir, au banquet, le maire a porté un
toast dans lequel il a remercié M. de Marcèro
de l'intérêt qu'il témoigne au département
du Nord.
Le ministre a répondu en ces termes
« Messieurs,
)) Depuis huit ans vous me donnez sans cesse
des témoignages de votre confiance et de votre
sympathie. C'est mon premier devoir de vous en
exprimer ma gratitude. Je ne saurais vous dire
combien je suis ému et lier de cet accueii cha-
leureux, en songeant que dans ce généreux pays
on ne réserve de pareilles manifestations qu'aux
hommes qu'on estime. J'y vois la preuve que le
pacte formé entre nous depuis huit ans n'a pas
été violé.
? Peut-être avez-vous entendu dire au milieu
des luttes politiques qu'on me reprochait d'avoir
changé. J'ai conscience de l'injustice de ces atta-
ques, et il me suffit de me retrouver au milieu
de vous, témoins intimes de ma vie, pour me
croire digne de la persistance de votre affection.
Comment et pourquoi aurais-je pu changer ? J'ai
trouvé dans ce pays les vertus politiques que je
tiens en plus grand honneur. J'y y ai trouvé, en
effet, un grand sentiment de dignité person-
neile, le goût de la liberté, l'horreur de la li-
cence, l'habitude du travail, une perpétuelle acti-
vité au service de toutes les idées et de toutes
les œuvres de progrès.
Oui, dans ce pays industrieux et riche on
aime la liberté et on sait être libre. On sait faire
sans emphase et sans éclat le sacrifice des inté-
rêts particuliers à la chose publique. A 1 école
des affaires, on apprend la soiencs des transac-
tions, des tempéramens aussi nécessaires, plus
nécessaires peut-être dans le gouvernement des
hommes que dans la conduite des choses. On y
pratique la justice, on y respecte la loi, et. pour
tout dire, il semblerait qu'on s'y soit ingénié a
offrir le modèle d'une nation républicaine.
& Messieurs, lorsqu'on réfléchit aux conditions
morales indispensables aux peuples qui ont la
haute ambition do se gouverner eux-mêmes, on
reconnaît sans peine que les deux ressorts néces-
saires sont le respect de l'égalité et le sentiment
de la justice. C'est ce que Montesquieu appelait
la vertu et disait être le mobile propre aux repu
biiques.
Le respect de la légalité donne aux peuples
l'ordre, principe essentiel de tout gouvernement
et do toute société. Le sentiment de la justice tes
garantit contre la tentation de rendte jamais la
loi oppressive. C'est ce sentiment, en effet, qui
introduit dans les rapports des hommes entre eux
l'esprit de tolérance mutuelle et permet a ia. loi
de s'imposer sans abus à la majorité qui l'a faite,
sans contrainte & la minorité qui la subit.
& Dans les pays libres, les gouvernemens s'ins-
pirent de cette double pensée. lia sont les pre-
miers serviteurs des lois, mais exigent inexora-
blement qu'on les respecte, surtout lorsqu'il
s'agit de la loi primordiale, celle qui régte et dé-
finit le gouvernement lui-même, la Constitution.
& Dans la pratique quotidienne des au'aiMs,
dans le maniement des hommes et des choses~
ils apportent les tempéramens nécessaires. Ainsi
s'établit l'harmonie dans ia société où on n'a ja"
mais rêvé de voir les opinions unanimes, mais
ou il est permis sans chimère d'espérer le règne
de la concorde.
» On a pu voir des républiques dans lesquelles
les citoyens, sous prétexte qu'ils sont libres, se
donnent carrière et prétenâent substituer leurs
conceptions personnelles à l'empire des lois, mé-
connaître et récuser les arrêts de la justice en
contradiction avec leurs passions, imposer dure-
ment leur domination passagère et s'imaginer
qu'ils fondent ainsi la liberté. Messieurs, ces ré-
publiques lointaines où l'anarchie d'un côté et
l'esprit de révolte ne tardent pas a éclater, ces
républiques ont déjà vécu. Messieurs, il faut que
la nôtre vive!
a Dans les sociétés aussi complexes et chargées
d'un long passé, des difficultés peuvent se pro-
duire qui paraissent inextricables; mais avec les
deux principes que je considère comme néces-
saires, le respect de la légalité et le sentiment
de la justice, vous verrez qu'il n'est pas impos-
sible de trouver des solutions.
» Les libertés municipales, par exemple, sont
de celles qui passionnent le plus la France, par-
ticulièrement ce pays de communes, si jaloux de
ses franchises. Mais plus la vie municipale est
intense, plus it est nécessaire qu'elle soit conte-
nue et réglée par le respect de la légalité.
Ce n'est donc qu'on se renfermant dans
les limites de leur droit que les communes
pourront se mouvoir librement unies dans
l'ensemble de l'organisme national. S'il en était
autrement, on ne tarderait pas à voir se réaliser
en quelque sorte cette vieUle allégorie des mem-
bres et de l'estomac que l'on présentait déjà aux
Romains pour les détourner de l'anarchie. Par
un travaif lent mais incessant, la France a
trouvé dans sa constitution politique et mu-
nicipale une force de concentration incai-
cu)ab!o., et lorsqu'il est arrivé que cette force
était mise en œuvre par un sentiment vraiment
national, elie a opéré des prodiges. Réservons-la
avec un soin jaloux. Ce n'est pas à dire qu'il
faille retourner sur nos pas et réduire les com-
munes au rôle de pupûles incapables. L'expé-
rience faite a prouvé qu'elles étaient dignes de la
liberté. Mais il y a une mesure entre l'autonomie
et l'asservissement. Plaise a Dieu que jamais
notre pays n'anéantisse de ses propres mains
l'œuvre de la race tout entière, et que, mécon-
naissant les conditions essentielles de sa puis-
sance. il ne rompe son admirable unité 1
» Les questions religieuses sont aussi de celles
qui agitent le plus notre temps. Je souhaiterais
qu'elles ne fussent jamais soulevées, car il n'en
est pas de mieux faites pour troubler la paix pu-
blique, et d'ailleurs, ne relevant que de la con-
science. ilsembiequ'ellesdevraientéchapper à nos
disputes. Nous ne pouvons pourtant pas nous y
soustraire. Comment les éviter lorsque la question
de l'enseignement nous y ramène chaque jour?
Comment ne pas affirmer que, si nous n'avons
pas le droit d'exiger l'unité d'enseignement, nous
avons le droit d'exiger et le devoir d'obtenir l'u-
nité de direction morale en dehors de laquelle
on verrait les générations grandir côte à côte
sans s'entendre, sans se comprendre, dans une
sorte d'antagonisme intellectuel, avant-coureur
des plus dangereuses discordes. Non, Messieurs,
un gouvernement sage ne saurait le souffrir- Et
comme aussi rien n'est plus douloureux pour les
Amea religieuses que le spectacle des partis se
faisant une arme politique de leurs croyances,
nous devons à la paix publique de pratiquer sin-
cèrement. cette totërance mutuelle qui n'est que
l'esprit de justice appliqué aux affaires de la.
conscience,
Oui, Messieurs, pratiquons la tolér&ace. Pra-~
tiquons-la dans tous les ordres d'idées: en poli-
tique, en religion et jusque sur le terrain éco: r:
nomique. Sur ce terrain, les luttes sont ~giti-
mes. Il y va du patrimoine des familles, de la
production nationale, de la richesse pubtiquc,
des rapports internationaux. Il est bon que tou&
les intérêts soient admis à se défendre. è. se con-
trô)er librement; mais après les controverses i!.
faudra bien Gnir par s'entendre et. même dans le
règlement de ces questions irritantes, faire cha-
cun de son côté les sacrifices nécessaires et abou- .`
tir à un mutuel accommodement.
La question des salaires soulevée à cette
heure, et si près de vous, n'échappe pas aux né-
cessités des mêmes solutions. Il appartient à la
libre discussion de résoudre ces difficultés. Le
gouvernement ne saurait y intervenir, et son de-
voir se borne à maintenir l'ordre et à protéger la.
liberté du travail. Ce devoir, il l'a rempli dan~
des circonstances récentes. On a pu constatel'
également que, sur ;tes différons points où des.
grèves ont éclaté, les républicains. je suis heu-
reux de le dire. ont fait entendre les plus sages
conseils et n'ont usé de leur légitime influence
que pour rappeler leurs concitoyens à une appré-
ciation plus exacte de leurs véritables intérêts.
» Messieurs, ces idées de tolérance, de justice,
de léga ité, pénètrent de plus en plus les esprits
et constituent-un fonds commun de large opinion
sur lequel s'appuie le gouvernement de la répu-
blique, et c'est dans la certitude que nous avons- `
avec nous cette grande opinion sage et résolue:'
que nous puisons notre force.
» C'est pour avoir déjà exprimé cette confiance
qu'on a parlé de mon optimisme. On en a même
ri. Messieurs, .je crois
n'en rient.
Ce n'est pourtant pas que j'aie les yeux fer-
més sur ce qui se passe. Je sais que les partis
ont conservé des états-majors irréconciliables;
mais je sais aussi que ceux qui les ont suivis
jusqu'à présent ont déjà commencé un mouve-
ment de retraite. Us se demandent où les mène-
rait une opposition systématique contre un gou-
vernement qui donne satisfaction à tous les in-
térêts légitimes, qui ne repousse personne, qui
nf demande à ceux qui veulent le servir que la
sincérité de leur adhésion.
» Ils ne prêtent plus une oreille aussi ~complai-
sante aux excitations parlées ou écrites. H est
temps, d'ailleurs, que l'opinion ne se laisse p)us
surprendre par des assertions inexactes ou erro-
nées, qu'elle exerce un contrôle sur elle-même,
et que, décidée à ne pas s'abandonner trop aisé-
ment aux impressions du jour, elle ne donne
pas à un incident sans importance les propor-
tions d'un événement.
» J'avais donc le droit de dire il y a quel-
ques semaines qu'il n'y a plus parmi noue de
combattans, parce que les régimes politiques qui
ont successivement découragé la bonne votonte
de la France n'ont plus de raison d'être, et que la
république s'est substituée à eux, naturellement
et comme une prise de possession d'héritier
légitime. J'avais encore raison de dire qu'il n'y a.
plus de vaincus, car. sous un gouvernement
sage, tempère, équitable, il n'y a pas de place
pour l'oppression.
Messieurs, je conclus.
& La France veut l'ordre; elle l'a. E)Ie aime la
liberté; 'Ile en jouit. Elle a soifdf !a paix; le
régime républicain la lui assure. Libre de son
action, elle n'entend pas qu'on devance l'heure
des progrès nécessaires. Ces biens, la liberté,
l'ordre et la paix. elle a constamment combattu `
pour les obtenir ou pour les garder. Au~si n'ai-
de aucune crainte pour l'avenir. Je sais que la
'France ne se déjugera plus. Dans quelques
mois, elie aura à exprimer de nouveau sa
volonté, et je suis assuré qu'elle saura p."endre
ies moyens de constituer définititivement les
pouvoirs publics dans une harmonie nécessaire:
au bien de l'Etat.
a Messieurs, je saisis l'occasion qui m'a été'
offerte par mes commettans pour leur expo~-
ser quelques unes dés idées qui me servent
de règle de conduite. C'est d'eux que j'en ai
reçu l'inspiration, je leur en devais l'hommage
et la confidence. Je n'ai rien à ajouter qu'Us.
ne sachent sur la gratitude que j'éprouve pour~
eux mais. en terminant, je les prie d'agréer
l'expression de mes sentimens et le toast que je.
porte à la ville de Maubeuge, à son maire, mon
ami Horrie, et à la 2' circonscription d'Avesnes
tout entière »
On nous écnt. de Saint-Pétersbourg, !c
H/17 juillet:
« Le Congres a. httureuscrae~t. terminé sa.
tâche en dépit des prédictions pe~i~istes et
de la mauvaise humeur des partis intéressés
la guerre, et 1~ Russie p(ut se féliciter de
n'avoir pas été poussée à courir une nouvelle
aventure plus risquée que la première. En
supposant môme que les oiseaux de mauvais.
augure, su nombre desquels on peut. comptée
la plupart de nos grands journaux, ne se
trompent pas en quaunant ia paix signée &
Bertin de provisoire et en y découvrant toute'
sorte do dangers pour l'avenir, cette trêve
n'en est pas moins précieuse surtout pour
notre pays, et il faut espérer qu'il saura en
tirer profit. D'aiileurg, existe-t-il vraiment,
en politique, des solution-! radicales qui puis-
sent contenter tout le monde et garantir une
paix perpétuelle ? Les intérêts. If s aspira-
tions et même l'idéal que poursuivent les
nations et les gouvernemens ne sont-ils pas
sujets à des chan~emena fréquëns, et ne se-
rait-il pas présomptueux de se baser
sur le présent pour escompter l'avenir? Les
missions providentielles elles-mêmes, dont
on gratine si volontiers les nations à un mo-
ment donné, ne sont pas à l'abri de
ces surprises, et celles du jour ne cor-
respondent pas nécessairement à celles
d'hier ou du lendemain. Pour n'en citer qu'un
exemple bien connu, chez nous qui eût ose-
mot trs en doute il y a quelques mois encore
que la délivrance des Slaves ne rentrât dans
ta mission historique de la Russie et ne fût
le premier da ses devoirs? Et cependant il
s'est trouvé dos historiens qui ont prouvé, do-
cumeus en main, que cet objectif de la po-
litique russe est de m'ovena.nco moderne
et que les traditions des ancêtres n'y
sont pour riea. Ne pouvant récuser les
faits, les slavophiles y répondent par
une théorie nouvelle de l'histoire. Une
mission historique, disent-hs, ne comprend
pas une tradition léguée par les siècles anté-
rieurs, un objet poursuivi de longue date.
Chaque période a son objectif et son idéal, et
agir AM/fM'NMM~ veut dire comprendre les
conditions de son époque et s'y conformer.
Partant de là, pourquoi ne pas espérer que
les conditions historiques de l'avenir seront
ptus propices à la paix et à la bonne entente
des puissances européennes que celles du
présent, et que le provisoire pourra se trans-
former en définitif?
ePour ce qui est desanaires intérieures,
deux questions sont plus que jamais &
l'ordre du jour et réclament impérieusement
l'attention du gouvernement et de la société.
La. première est toujours celle des impôts
qui, pour être négligée, ne fait que s'aggra-
ver et devenir plus menaçante. Le fardeau
de plus en plus écrasant qui pesé sur la
population agricole surpasse décidément 1&
Boivabititô de cette dera~re; les amÉr~vont
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