ËDITION DE PARÏS.
m'M~ JMN
~m
LMfM 24 m
i~8.
OK S'ABONNE
tne des Prëtres-Samt-Germain-rAuxemttts, n.
PtHX MS ABWatMEMBJWTF
Un an. Six mois. Trots moM.
DépMtemens. 80 &. 40 fr. 20 &~
i~ns. tzfr. 36 &. i8
Les abonnemens partent des t" chaque mois.
0~ ~ABO~B
en Be!gioue,'en Italie.
dans te Luxembourg, an Ttirqnie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans têt!
régences du Maroc et de la Tunisie
en Chine et au Japon
tM moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit franco
en Allemagne, en Autriche, en Russia,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs .de postes;
et dans tous les autres pays,
pu renvoi d'une vaienj payab'a & Parta.
POU~UES ET UTTERAMES
P~~partemeam, mm nmméfe. <& eetB<<
In tendon, appiy to Cew!e and C% foreign
newspatpers ofBce, Gresham street, G. P. 6.;
HSN. B~eotzy, Bfttte* et C', l,Finch taDeComM!}.
E. C. L mdon. MM. tV.-H!. SmKh et WM,
186, Strand, w. C.. Locdon.
ABruxeUes, & l'0/~e< ~< pwH<«M,46, mt delà
Madeleine, dans les kiosques et dans tes bi-
bMotheques des frares de chemins de fer belees.
A Valparaiso (Ghi!i), chez M. OM6tes L. T~rsa~.
Les annonces sont reçce:
C&e: !!NN. P
8,pIacedelsBourse,
9t!MdoiT
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 30 juin sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PAMS
MMABÎCHE 23 Jp~
Un certain nombre dé préfets ont adressé
aux .maires des circonscriptions où un
scrutin doit s'ouvrir le 7 juillet pro-
chain des circulaires qui méritent
l'approbation de tous les hommes éclai-
rés. La neutralité administrative est tou-
jours un devoir pour les fonctionnaires
publics; mais elle s'impose à eux avec
une force particulière lorsqu'il s'agit d'o-
pérations électorales provoquées par l'in-
validation d'un député. Il est indispensa-
ble, en effet, que les électeurs puissent
manifester en toute liberté leurs vérita-
bles sentimens et montrer si la Chambre
les a bien ou mal compris en annulant
les précédentes élections. La plus légère
pression deviendrait coupable en pareille
circonstance. C'est une sorte de jugement
que le suffrage universel est appelé à pro-
noncer. Essayer de dicter son verdict, ne
serait-ce pas commettre une faute des
plus graves et des plus inexcusables?
Nous ne pouvons que féliciter les pré-
fets qui ont rappelé aux maires de leurs
départemens les utiles préceptes de la
neutralité électorale. L'un d'eux, M. Lim-
bourg, préfet de la Seine-Inférieure, a eu
l'heureuse inspiration de remettre sous
leurs yeux la circulaire par laquelle M. de
Marcère a indiqué à tous les fonction-
naires et agens administratifs les règles
de conduite que le gouvernement de la
république a substituées aux détestables
habitudes du gouvernement de combat
« Le gouvernement, disait cette circu-
laire, se sépare nettement de la doc-
? trine des candidatures ofEcieHes, et des
B pratiques que ces candidatures rën-
datent nécessaires. Cette règle de con-
)) duite implique la neutralité la plus
rentière dans la lutte électorale, et,
a comme conséquence, l'abstention de
)) tout acte et de toute démarche qui pour-
)) l'ait marquer aux yeux des populations
)) une préférence en faveur de l'un des
» candidats sur l'autre. On ne saurait
répudier plus nettement, plus ouverte-
ment, plus complètement la~candidaturë
officielle. En principe même, nous serions
d'avis que M. de Marcère est allé trop loin,
et qu'un gouvernement doit conserver le
droit de faire connaître ses préférences aux
électeurs, pourvu qu'il n'use d'aucun des
moyens que la possession du pouvoir
lui donne pour contraindre le suffrage
universel à partager ces préférences.
Mais dans les circonstances actuelles,
après l'abus scandaleux que le ministère
du 16 mai a fait de la candidature ofS–
cielle, une réserve absolue a sa raison
d'être et produira de bons résultats. M. d3
Broglie et M. de Fourtôu se sont servis
avec tant de violence des ressorts de l'au-
torité, qu'on risquerait de les briser par
la plus légère tension. Il faut les laisser
reposer jusqu'à ce que le pays ait bien
compris que sa liberté est entière et que
le gouvernement ne songera jamais à y
porter la moindre atteinte. La plupart des
préfets ont commenté avec tact et udé!ité
les instructions de M. de Marcère. « Le
gouvernement, écrit le préfet du Gard,
B a manifesté en toute circonstance sa ré-
j) solution de demeurer neutre dans les
? luttes électorales. C'est vainement
)) qu'on nous accuse de substituer à
N l'éclat de l'ancienne candidature of-
]f ficielle une sorte de candidature ofil-
? cieuse plus discrètement encouragée.
M Nous répudions au même degré la
M fraude, la violence, l'intimidation et la
)) ruse. » M. Béchade, préfet de Maine-
et-Loire, dit de son côté: «Pour que
H l'autorité soit obeie et respectée, il
? faut qu'elle soit pure dans son origine;
)) je -peux dire que le suffrage universel,
M qui est sa raison d'être, se soit exprimé
M librement, sans qu'une pression abu-
)) sive ou illégale en soit venue vicier le
? verdict. Spectateurs impartiaux de la
M lutte, chargés seulement d'assurer la
)' liberté, la sincérité et le secret du
~.vote, nous devons nous abstenir de
? toute démarche contraire à la neutralité
M'qui nous est imposée. »
'Entre ce langage élevé et les violen-
ces des candidats réactionnaires, les élec-
teurs n'auront pas de peine à distinguer
de quel côté est la modération, la sincérité,
le véritable respect de leurs droits. Nous
assisterons probablement, le 7 juiDet, à
une lutte assez désordonnée. Dans cer-
tains départemens, la coalition monar-
chique du i6mai sera parvenue a _se re-
former dans certains autres, au con-
traire, chaque pa.rti combattra sous son
propre drapeau. Presque au début de la
campagne électorale, un journal légiti-
miste de Bordeaux, Ta prononçait nettement en faveur du
candidat bonapartiste dans l'arrondis-
sement de Bazas, M. Jérôme David,
ancien ministre de l'Empire. La 6'MMmac
couvrait, bien entendu, le scandale de
ga conduite sous !es faux prétextes qui
ont rempli tous les programmes politi-
ques de nos adversaires durant la période
du 16 m'ai. En réalité cependant, le véri-
t&Ne mobile de la manœuvre des légiU-
mistes de la Gironde est,pap~t~M~
cessité d'obtenir les voixuenapa~istes
pour un de leurs candidats aux prochaines
élections sénatoriales. Nous devons rendre
cette justice à ~'C/~MM qu'elle a condamné
avec une grande énergie ce détestable
marchandage. Un autre journal légiti-
miste, l'jS'e~o ~opMcc, de Toulouse,
s'est montré plus sévère encore pour l'al-
liance immorale annoncée par « La royauté, a-t-il dit, n'a rien de bon à
B en retirer, et dussions-nous y gagner,
') non quelques sièges dans la Chambre,
H mais le retour même du Roi, jamais
a nous n'abaisserons le drapeau de la mo-
D narchie nationale dans des compromis
') et des intrigues qui nous réduiraient au
') niveau de simples intrigans de parti. »
Ces fières paroles contrastent singulière-
ment avec celles des défenseurs de la
coalition réactionnaire. Mais les légiti-
mistes ne s'aperçoivent-ils pas un peu
tard qu'en acceptant l'alliance des bona-
partistes ils se sont réduits, pendant toute
la campagne du 16 mai, au niveau de
simples intrigans de parti?
Quoi qu'il en soit, les élections du 7 juil-
let, qui confirmeront, nous en sommes
convaincus, la condamnation prononcée
tant de fois par le suffrage universel
contre les adversaires de la républi-
que, montrera aussi quelle différence
profonde existe entre nos pratiques
politiques et les leurs. On a lu dans notre
Bulletin judiciaire l'édifiant procès de
M. le marquis d'Allen. Le marquis d'Allen
n'était pas un de ces agens subal-
ternes dont un parti peut se servir sans
scrupule parce qu'il peut les renier sans
difficulté. Il se vantait d'être le cousin
germain de M. le comte de Chambord et il
écrivait huit jours avant le scrutin « Je ne
o fais absolument rien sans avoir l'appro-
? bation complète des chefs du parti lé-
)) gitimiste, qui eux-mêmes exécutent de
a point en point les ordres du Roi. o A
Dieu ne plaise que nous croyions le mar-
quis d'Allen sur parole et que nous accu-
sions le t<.Roi ? d'avoir donné l'ordre
de falsifier les scrutins au profit de can-
didats bonapartistes On verra cepen-
dant dans notre Bulletin judiciaire d'au-
jourd'hui que la conduite de M. le mar-
quis d'AIlen n'a pas été un. fait isolé. On
ne saurait trop insister sur le mal que le
gouvernement du 16 mai nous a fait
en développant plus que l'Empire lui-
même la corruption politique et l'im-
moralité électorale, non pour récri-
miner contre un passé irremédiable-
ment disparu, mais pour encourager
l'administration actuelle à persévérer
jusqu'au bout dans la tâche qu'elle a en-
treprise de régénérer les mœurs de ce
pays par la liberté.
fetKe
Emprunt.S 0/0.ll3fr.l5.2S, 23 3/4.
30/0. 76fr.l7 1/2, 221/2.
Fionnsfôr]. 641/8,5/8.
Hongrois 60/0. 801/2.
5 0/0 turc. 15fr.75.80, 70, 80.
Banque ottomane..Ottomane 1873. 82fr.25.
Egyptîënnes 6 0/0.. 275 fr., 276 ir., 273 fr., 274 fr.
Chemins égyptiens. 360fr.,360fr.62.
Nous recevons de nos correspondana parti-
culiers les dépêches suivantes: v
<' Berlin, le 23 juin, 8 h. 12 m. soir.
« Sur les questions de délimitation et de
garanties l'entente est établie, mais elle n'est
pas encore formulée. L~s troupes turques gar-
deront les défilés des Balkans et tiendrontgar-
cison dans certaines places de la Roumélie.
Pour prix de ces concessions, la Russie a ob-
tenu l'incorporation du sandjak de Sofia
dans la Bulgarie du Nord.
s Les attachés militaires s'occupent en ce
moment.de tracer la ligne de délimitation
de la Roumélie. Quand les plans seront prêts,
on les soumettra à la sanction définitive du
Congres. En attendant, la séance de demain
sera consacrée à. la discussion de diSérens
projets d'organisationpour les deux provinces.
Il- est décidéen principe que la Bulgarie
au nord des Balkans sera gouvernée par un
prince à la place d'un commissaire russe,
comme cela était projeté dans le traité d<,
San-Stefano. Une commission internationale
dont les attributions seront à régler sera nom-
mée ultérieurement. La Bulgarie paiera un
tribut à la Porte. Quant à l'organisation de la
Roumelie, elle diuérera peu de celle des au-
tres provinces turques. On voit par ce que
je viens de dire que cette solution d'une
des questions vitales de la Turquie dépasse
les attentes les plus optimistes. Aussi les
plénipotentiaires russes disent-ils être allés
jusqu'à la dernière limite des concessions
poss'bles.
"Les puissances, attachant une importance
spéciale à ce que la question de la Bulgarie
soit résolue dans un sens européen, ont pro-
mis à la Russied'êtrep)ns coulantes dans les
autres questions. Tout le monde est satisfait
de la tournure que prennent les choses, et
l'ensemble des négociations se présente sous
un aspect favorable. » N.
«Berlin, le 23 juin, 9 h. 8 m. ~oir.
))La nouvelle donnée par la~K~cA~ ~/OM-
~F~ relativement au Mémoire des en-
voyésduMontehegro est fausse; unparei) do-
cument n'a pas encore été communiqué. Le
texte publié par la feuille allemande est donc
dénué d'authenticité, a Z.
T6!ég~apMe privée
{Sefvx'e téMpraphttftM de t'agence Hava:-}
Ber]in,Ie!3juiu.
La Russie, en consentant a ce que !a princi-
Muté~ëBuigane soit timitée par !a !igne des
Balkans et que les Turcs soient autorises à for-
tifier les défîtes des Batkans, a mis pour condi-
tion ~M:e ~K~ ?!<)? que l'autonomie de la Bulgarie
du Sud, dont i'appeUation sera à déterminer plus
tard, sera absolument garantie, bt que dans toute
cette partie méridionale il n'y aura pas de trou-
pes turques, mais uniquement des milices locales.
Sofia devra faire partie de la Bulgarie méri-
dionale Varna formera la principale position dé-
fensive de la Bulgarie proprement dtte. Les né-
gociations relatives à l'organisation de cette der-
nière continuent. Ces conditions de la Russie
paraissent irrévocables. H y aura des négocia-
tions au sujet du contrôle européen à exercer sur
la Bulgarie du Sud. Les affaires intéressant la
Grèce ne seront mises sur le tapis que plus tard.
On s'attend à des discussions sérieuses au sujet
des garanties à exiger pour l'autonomie do la
Bulgarie méridionale.
Berlin, le 23 juin.
Le bruit répandu à plusieurs reprises, et d'a-
près lequel lord Beaconsfie)d aurait l'intention de
quitter Berlin des les premiers jours de la se-
maine prochaine, parait dénué de fondement.
Berlin, le 23 juin.
Le Congrès est tombé d'accord dans sa. séance
d'hier sur la question de la fixation des limites
de la Bulgarie au nord des Balkans. Cette déli-
mitation est arrêtée, sauf quetques points de dé-
tail qui seront réglés par une commission mili-
taire.
Varna reste a la Bulgarie du Nord.
Une portion du territoire ouest de la cote de
Macédoine est restituée a la Turquie.
Le Congrès n'a pris aucune décision au'sujet
du régime politique de la Bulgarie-Nord.
Rien de décidé non plus sur l'administration
de la Bulgarie. Sud, ni sur les garanties & donner
par les Turcs.
Le Congrès se réunira demain.
Syra, le 22 juin, soir.
Des avis de Constantinople en date de mer-
credi portent que le général Fuad Pacha, qui
avait sommé les Russes de détruire les postes
d'observation élevés dans les environs de San-
Stefano, ce qui avait motivé les grands mouve-
mens opérés dernièrement par les Russes, a été
désavoué.
L'incident est aplani; néanmoins, du côté des
Turcs de grands préparatifs sont faits. De nou-
velles pièces de canon, des munitions et des ren-
forts sont arrivés dans les lignes turques.
Le Sultan aurait voulu exiler le précédent vi-
zir, Mehemet-Ruchdi Pacha, qui est très popu-
laire mais le grand-vizir actuel, Savfet Pacha,
s'y est opposé.
Les résolutions du Congrès paraissent devoir
être défavorables aux Turcs; les délégués otto-
mans se borneraient a protester.
Une grande effervescence règne à Stamboul.
Il est possible que le Congrès soit suivi d'un
mouvement populaire en vue de la déposition du
Sultan.
Berlin, le 23 juin.
Bulletin de dix heures du matin.
<~ L'état de l'empereur continue d'être satisfai-
sant. La mobilité du bras gauche augmente à
;vu6 d'oeil.
LAUISR, LANGENBECK, WJLMS. ? u
Berlin, le 23 juin.
L'empereur a bien dormi cette nuit.
Lord Beaconsfield a diné hier chez le prince de
Bismarck.
Madrid, le 22 juin, soir.
L'état de santé de la reine continue à être as-
sez grave, mais sans danger imminent.
Hendàye, le 23 juin.
La famille du duc de Montpensier est passée
ici hier soir par train spécial, se rendant à Ma-
drid pour voir la reine d'Espagne dont l'état se
serait, dit-on. aggravé.
Il y a. quatre ou cinq jours, le t8 juin,
les libéraux anglais ont célébré dans un
banquet l'anniversaire du jour de l'aboli-
tion des sermens religieux qui interdi-
saient les droits politiques à quiconque
n'était pas dé l'Eglise ofncielle. Ce n'était
pas un centenaire, ce n'était qu'un cin-
quantenaire. Car l'Angleterre, que nous,
sommes habitués à regarder comme le
pays par excellence de la liberté, n'a com-
mencé que depuis un demi-siècle à entrer
dans cette large voie où la grande, immor-
telle et universelle Révolution française
l'avait précédée. La liberté religieuse, la
première de toutes, est toute nouvelle en
Angleterre, et la France la tient depuis
quatre-vingts ans. M. Léon Say, en rece-
vant tout récemment le monument de
Bastiat, disait « La politique commer-
ciale inaugurée en 1860, et qui a été .si
féconde en résultats heureux, nous a fait
un bien dont nous jouissons comme on
jouit de la santé, pour ainsi dire sans
nous en apercevoir. C'est cette jouissance
paisible qui explique comment les amis
de la liberté commerciale se sont les
uns après les autres successivement en-
dormis. » Il y a beaucoup de vrai dans
cette simple remarque on s'endort sur
l'oreiller du succès, et on oublie bien
vite l'état duquel on est sorti. Voici,
par exemple, l'Angleterre qui jouit d'une
liberté que nous lui envions tous les'
jours. Mais depuis combien de temps ? `<,
Tout au plus depuis cinquante ans.
C'est l'année 1828 qui a été le <'M?'-
KM~ ~OM~, c'est-à-dire le point de bifur-
cation et de séparation entre l'ancien et
le nouvel esprit des lois. Jusque-là, l'E-
glise officielle protestante, l'Eglise Eta-
blie, l'Eglise d'Etat avait agi par l'exclu-
sion et la proscription. Cette Angleterre
tant vantée avait fait, tout aussi bien que
Louis XÎV, sa révocation de l'Edit de
Nantes. La loi du cette loi du ser-
ment dont on célébrait l'autre jour
l'abolition, était dirigée non seulement
contre les catholiques., mais contre
les dissidens protestans qui inspiraient
une égale frayeur à 'l'Eglise ofncielte
nous ne dirons pas contre les juifs,
car dans ce temps-là personne ne pen-
sait à eux et ils n'avaient aucune
existence sociale. Nous le disons en pas-
sant on est injuste envers la France
quand on regarde toujours l'Angleterre
comme ;le pays idéal, de la liberté.~Ilya
à peine cinquante ans que l'Angleterre est
entrée dans la voie de l'égalité religieuse
dont nous jouissions depuis la Révolution.
Il y a tout juste cinquante ans que les ca-
tholiques et les indépendans ont forcé
rentrée du Parlement, tandis que dans les
Chambres françaises on ne réclamait au-
cune profession de foi religieuse et de-
puis près de cinquante ans nous enten-
dons à la tribune française la voix tou-
jours jeune et généreuse du vieux Cré-
mieux, tandis que les Rothschild n'ont
été admis dans la Chambre des Commu-
nes que depuis 1868, il y a dix ans. De-
puis 1688 jusqu'à 1828, l'Eglise anglaise,
identifiée avec l'Etat, n'avait été qu'un
instrument d'exclusion, de persécution et
de proscription. Notre république d'au-
jourd'hui, si tolérante et si indulgente
envers tous ceux qui mordent la
main qui les paie, si lâche envers ceux
qui la trahissent, offre un réel exemple
de monarque débonnaire en présence de
ces grands libéraux anglais qui pendant
cent cinquante ans mirent une main de
fer sur toute liberté religieuse. Même
quand le Parlement vota l'abolition du
serment religieux, il ajouta dans la loi
une autre formule qui disait «Je jure, sur
la vraie foi d'un chrétien, dene rieniaire de
dommageable à l'Eglise Etablie. » Ce qui
fit que M. de Rothschild, qui depuis 1841
était nommé par la Cité de Londres, pa-
raissait régulièrement devant le bureau,
refusait non moins régulièrement de jurer
snr.Tës Evangiles, et laissait son siège
vacant.
Les vieux fanatiques de l'Eglise anglaise
avaient raison de dire que l'abolition du
serment des dissidens était la première
brèche ouverte dans la Constitution ecclé-
siastique de l'Angleterre. En effet, cette
année 1828 fat le point de départ. Après
l'admission des dissidens protestans, il y
eut l'émancipation des catholiques, puis
le bill de réforme, puis l'abolition des dî-
mes, puis l'abolition de l'Eglise protestante
d'Irlande, en attendant celle de l'Eglise of-
iicielle d'Angleterre. Labrèche est faite, et,
pour montrer quels progrès nos libres
voisins ont encore à faire, nous dirons
qu'une des passions qui les divisent et les
passionnent le plus, c'est celle des en-
terremens qui sont régis par une loi qui
ne permet pas aux dissidens d'être suivis
au cimetière par des ministres de leur re-
ligion ou de leur secte. C'est dans ce mo-
ment-ci une question qui peut amener des
changemens de ministère, et lOrdGran-
ville, qui présidait le banquet dont nous
parlons, n'a pas manqué de prendre posi-
tion sur ce terrain.
Nous avons dit que c'était le 18 juin.
C'est aussi l'anniversaire d'une journée
célèbre, celle de Waterloo. Pendant bien
des années cette date était célébrée d'ans
l'hôtel du vieux Wellington par un ban-
quet auquel assistaient tous les officiers
qui avaient été de la journée. Le nombre
diminuait naturellement d'année en année;
c'était une tontine. Mais, hâtons-nous de
le dire, quand l'Angleterre et la France
furent tout à fait rapprochées, le vieux
duc supprima la célébration de l'anni-
versaire.
La mémoire qui planait l'autre jdur sur
le banquetiibéral, c'était celle de l'homme
en qui le libéralisme aristocratique de la
nation anglaise fut incarné pendant plus
de soixante ans, lord John Russell. Les
hommages publics se sont reportés vers
lui comme le champion choisi pour le
grand combat de la Réforme. C'est à
cause de son inébranlable constance et de
son invariable fidélité envers l'esprit de
réforme qu'on lui a pardonné tous ses dé-
fauts, et qu'il est resté populaire jusqu'à la
fin. On se souvenait de ses anciens ser-
vices, et du téméraire courage avec
lequel il allait au-devant de la lutte.
Sydney Smyth disait de lui qu'il ignorait
absolument la crainte morale, et qu'il
était tout prêt indistinctement à prendre
le commandement de la flotte ou à prati-
quer l'opération de la pierre. Après tout,
il était un dissolvant dans les ministères
dont il faisait partie, et ce fut dans une
de ces occasions que lord Stanley, depuis
lord Derby, sortit de la Chambre en disant:
To~KMy ~ le coche. Nous nous rappelons l'avoir vu
pendant la guerre de Crimée, quand les
lettres de Russell au y~c~ flagellaient
si vigoureusement la désorganisation de
l'armée anglaise, mettre son propre mi-
nistère en pièces, en jetant son portefeuille
à travers la Chambre.
II n'avait pas l'esprit généralisateur et
l'éloquence hautaine et écrasante de
M. Guizot; mais il lui ressemblait par
certains côtés que lord Granville a rappe-
lés la froideur en public, la cordialité
chez lui. Bulwer, dans un petit poëme
très connu, le nouveau ~MMlui
« Du plus grand sang-froid, ne connaissant
rien à se reprocher, voici venir te calme
Johnny qui a versé le coche. Fait pour com-
mander, il se soucie peu de plaire. Son nom
vous attire, mais ses manières vous glacent.
Qu'il plaise ou non. il s'en moque il vous de-
ptaudevotre vote,etnon pasvotre sympathie.
Mà's voyez-le quand la vapeur ehaune, et
alors le languissant Johnny devient l'emporté
John et l'esprit de Hampden enflamme la
joue pâle et gonfle le cœur généreux. B
C'est pourquoi lord Russel!, toute sa vie
connu sous le nom populaire de lord
John, est resté jusqu'à son dernier jour
l'objet de l'estime de ses compatriotes.
Membre d'une des plus grandes et des
plus riches maisons historiques de l'An-
gleterre, mais cadet de famille, il avait
toujours vécu modestement. Bien des
fois ministre il perdait de l'argent
dans des fonctions etroitemënt rétribuées,
et souvent son frère, le duc de Bedford,
avait payé ces différences honorables d'un
homme q..i était la gloire de son nom.
En mourant, le due de Bedford lui avait
légué une terre dont il pouvait dis-
poser, et ce fut alors qu'il se laissa
élever à la pairie. D'autre part, la
reine lui avait donné pour résidence une
des maisons royales de Richmond, dont
elle a laissé la survivance à sa veuve. Au
nom de lord John Russell restera tou-
jours associée la date de l'année 1828 qui
a changé le courant .de la politique an-
glaise et l'a définitivement engagée dans
la voie de la liberté.
JOHN LEMOINNE.
Aujourd'hui a eu lieu, au palais du Tro-
cadéro, la distribution des prix de l'Associa-
tion philotechnique pour l'instruction gra-
tuite de3 adultes, sous la présidence de
M. Emmanuel Arago. Une solennité analogue
avait été célébrée déjà au mois de janvier, sous
la présidence de M. Jules Simon: c'était la
distribution des prix de l'année scolaire 1876-
1877, qui avait été ajournée durant la période
du 16 mai. La séance d'aujourd'hui termine
et couronne les travaux de 1877-1878. L'Asso-
ciation philotechnique avait obtenu du mi-
nistre de l'agriculture et du. commerce,
pour cette cérémonie, la grande et belle salle
des Fêtes du Trocadéro, bien autrement spa-
cieuse que le Cirque des Champs-Elysées
où s'était tenue la séance de janvier. EUe
n'en était pas moins pleine de spectateurs qui
des midi, malgré la, distance et la saison,
venaient pour écouter M. le ministre de
l'instruction publique et M. Emmanuel
Arago.
A une heure un quart. M. le ministre est
entré dans la salle au milieu des acclama-
tions. Un moment après, le président,
M. Arago, venait prendre place sur l'estrade,
ayant à sa droite le ministre, et à sa
gauche M. Jules Simon. Autour d'eux
nous voyons M. Garnier-Pagès; M. Car-
not, ancien ministre de l'instruction publi-
que de 1848; MM. Magnin et Foucher de Ca-
reil, sénateurs; M. le recteur de l'académie
de Paris; M. le préfet de police; M. Xavier
Charmes, chef du cabinet de M. Bardoux
M. Dréo député; M. Lionnet, un des fonda-
teurs de l'Association philotechnique le
docteur L. Hébert, secrétaire général quelques
dames et un certain nombre de personnes
distinguées.
Après un discours lu par un des professeurs,
M. Blondel, qui a exposé en fort bons termes
la nature et l'objet de l'Association, les ser-
vices qu'elle ne cesse de rendre, plus nom-
breux et plus étendus de jour en jour, M. le
ministre de l'instruction publique a pris
la parole. On lira plus loin l'allocution que
M. Bardoux a prononcée avec cet accent dont
la franchise éloquente établit vite comme un
courant sympathique entre l'orateur et son
auditoire. M. Bardoux a trouvé les mots
et les traits les plus heureux pour caracté-
riser l'oeuvre bienfaisante de l'Association,
œuvre surtout nécessaire dans une société
démocratique. Une phrase entre autres a
soulevé des applaudissemens enthousiastes,
quand le ministre a parlé de la république
« pour laquelle tous les cœurs battent ici, et
B qui se fait estimer de toute l'Europe par
') l'élévation de ses idées, par la générosité
de ses sentimens, par sa foi dans la liberté. i,
M. Arago a succédé à M. Bardoux. C'eût
été sans doute pour un orateur moins expéri-
menté une tâche un peu difûcile et ingrate
de venir parler des travaux de l'Association et
de l'instruction primaire en général, de ses
bienfaits, de son importance, après le discours
de M. Bardoux, et devant des auditeurs dont
bon nombre avaient pu entendre M. Jules
Simon à la cérémonie du mois de janvier.
Mais M. Arago, soutenu par son talent et par
le sentiment de sa popularité, par son nom
illustre, « un des plus grands noms scienti-
Sques d)i siècle o, comme l'a rappelé M. Bar-
doux, a su rajeunir les vérités et les conseils
qu'il devait, selon l'usage, développer dans son
allocution. Revenant sur l'exposé que M. le
professeur BIondel avait présente des travaux
et des progrès de l'Associationphilotechnique,
il en a retracé l'historique depuis les origi-
nes premières, en 184~, jusqu'à nos jours
où elle se propage de viile eu ville,
fondant au loin, comme des colonies, ses
succursales qui vont formant, a dit spirituel-
lement l'orateur, notre réseau à nous a. le
réseau de grande communication de la science
mise à la portée des plus humbles. M. Arago
a exprimé des vœux qui seront, nous n'en
doutons pas, réalisés avant peu, en faveur de
l'instruction obligatoire et partout répan-
due. Il a enfin reudu un hommage mérité
aux maîtres et aux élèves, à ces maîtres qui
consacrent gratuitement leur temps, leur sa-
voir, leurs enbrts à l'enseignement populaire,
et à ces élèves, femmes et hommes de tou t âge,
de tout emploi, ouvriers, commis, travailleurs
méritans, qui, leur journée finie, vont le soir
au-devant d'une tâche nouvelle pour conqué-
rir la science. w.
B.-V:
Voici le discours de M. Bardoux
«Messieurs,
& II y a quelques mois à peine, j'avais l'honneur
de m'asseoir à côté de votre président. C'était, il
vous en souvient, notre maître à tous, le maître
achevé en l'art de bien dire. Celui qui le rem-
place aujourd'hui, héritier du plus grand nom
scientifique de notre temps, est un de ceux qui
ont aussi donné leur vie entière aux idées libé-
rales et qui ont le mieux mérité l'estime de leurs
concitoyens.
En les appelant successivement à la tête de
votre Association, vous la caractérisez vous sui-
vez sans défaillance la voie tracée depuis son
origine.
& Je n'ai plus a vous en louer. Vous avez
mieux à faire que d'entendre, dans une séance
solennelle, des éloges et des félicitations. Les
chiffres qui viennent d'être cités par votre élo-
quent rapporteur, les résultats qui sont constatés
sont plus saisissans que nies paroles.
a Persévérez, ayez la volonté tenace qui seule
fait les œuvres durables. Là récompense est en
vous-mêmes, dans la joie du devoir. La sagesse
politique, nous la devons ace salutaire et univer-
sel besoin de s'éclairer, d'approcher en toute
chose de la vérité.
)> La république, pour laquelle tous les cœurs
battent ici, se fait estimer de toute l'Europe par
l'élévation de ses idées, par la générosité de ses
sentimens, par sa foi dans la liberté.
& Votre Association, en grandissant à travers
bien des vicisstudes. a su garder toujours ce
triple caractère. Vous avez pu faire pénétrer de
plus en plus dans la grande démocratie pari-
sienne les idées saines, viriles et moralisatrices.
en restant une institution libérale. Oui. persévé-
rez les progrès accomplis centupleront tous les
jours vos forces.
» Vous avez contribué, par l'élan que vous ont
donné vos exce)Iens maîtres, à la grandeur de
notre exposition scolaire.
» Pour ne parler que de l'instruction primaire,
notre exposition constate devant les plus aveu-
gles l'importance heureuse qu'ont prise les ~f-
fWM eAtableaux de toute sorte, quand on les compare,
comme principe pédagogique, aux collections
exposées en 1867, dépassent, par leur variété et
leur intérêt, tous les essais antérieurs.
)> Les progrès de l'enseignement du dessin ont.
suivi la même marche les habitudes de préci-
sion et d'exactitude qui avec le goût forment les
vrais artistes ainsi que les bons ouvriers se dé-
veloppent partout. Il suffit de jeter les yeux sur
le catalogue du ministère de l'instruction pu-
blique pour acquérir la conviction que dans les
directions les plus diverses de nobles en'orts
sont tentés pour populariser toutes les décou-
vertes, aussi Mon celles des savans que celles
des littérateurs et des historiens. Partout cette
rare qualité du génie français, le besoin de clarté,
se manifeste.
» L'honneur principal appartient a l'Université.
Vous me permettrez de la louer,-parce qu'elle
est, comme vous. profondément animée de l'a-
mour du b~en public, et qu'elle s'est associée de
toute son âme au relèvement de la patrie et de
l'esprit national. Elle vous apporte ses énergies
morales; il faut les grouper toutes autour do
vous.
» L'adversité a cela de bon qu'elle a servi &.
retremper les courages et qu'elle a fait surgir les
dëvouemensles plus absolus. Ces solennités n'en
sont-elles pas le témoignage vivant? En rap-
prochant tous ceux qui combattent sous le mémo
drapeau pour la cause de l'instruction populaire,
elles font jaillir des cœurs une liamme qui illu-
mine les intelligences les plus rebelles.
» Enttetenons ce feu sacré! C'est grâce à lui
que vos maîtres ne se rebutent pas dans leur
tâche souvr~t ingrate; que tant d'hommes et
d'humbles femmes parmi vous consentent a re-
devenir écoliers. C'est grâce à lui qu'une forte et
patriotique génération s'élève, et que vous tous
qui m'écoutez n'avez a cette heure qu'une voix
et qu'une pensée Instruisons-nous pour nous-
mêmes et pour la France
» Messieurs, quand on assiste à vos fêtes sco-
laires, on peut avoir une confiance inébranlable
dans l'avenir de la démocratie française. & (Triple
salve d'applaudissemens.) .)
Nous recevons d'un de nos correspon-
dans de Berlin la. lettre suivante
«Berlin, le 21 jujn.
» On serait tout disposé à croire qu'un dé-
rangement s'est produit dans la machine du
Congrès. Les journalistes viennois auraient-
ils deviné la vérité lorsqu'ils ont alarmé le
public? je commence à le craindre. De ce qui
se passe à Berlin, il est difficile de rien ap-
prendre de positif. On est Mduit à ramas-
ser des informations à droite et à gauche
pour arrivera bâtir quelque dépêche l'induc-
tion joue un grand rôle, et heureux ceux qui
sont pourvus d'une imagination sagace
» Après avoir eu séance lundi et mercredi,
on s'attendait & ce que la quatrième réunion
plénière eût lieu aujourd'hui vendredi,
mais non, elle est ajournée, et la date n'en
paraît point encore fixée. La faute en est
à ~a publication du Globe, qui a semé la mé-
fiance, arrêté la marche en avant des négocia
tiens, et qui menace de tout mettre en suspens.
Les journaux allemands se font l'écho de ru-
meurs dont il est difficile de contrôler l'exac-
titude, en parlant de dissentimens entre lord
Beaconsfield et lord Saiisbury. S'il est une
chose qui soit toujours énergiquement dé-
mentie, c'est le désaccord entre les membres
d'un cabinet, et ce démenti ne manquera cer-
tainement pas de se produire dans les circons-
tances présentes. lise pourraitcependantqu'au
début de leur séjour les plénipotentiaires
anglais n'eussent pas des vues identiques
mais la divulgation de l'arrangement conclu
avec la Russie a dû les réunir; ils ont un vif
intérêt à travailler en commun à rétablir
leur autorité sur l'opinion de leur pays.
Ce qui me porte à croire que le Globe a.
puisé ailleurs qu'à une source russe, c'est I~o
spectacle même que nous avons sous les
yeux, celui de difficultés entravant l'oeuvre
pacifique. Par une indiscrétion qui aurait
constitué en môme temps un abus de con-
fiance, il n'y avait rien à gagner pour les
hommes d'Etat russes, du moins rien de pra-
tique. Le secret une fois pénétré, les ministres
anglais, il n'y avait pas à en douter, mon-
treraient d'autant plus de roideur intransi-
geante sur les questions encore ouvertes.
L'Autriche, au courant des stipulations sépa-
rées, chercherait néanmoins à gagner l'An-
gleterre, dont elle était à même de connaître
les engagemens. Faire publier la pièce se-
crète, c'était en grande partie compromettre
le succès obtenu. Je sais bien que beaucoup
de gens se sont formé une opinion toute
contraire mais c'est uniquement là mienne
que j'exprime.
La Crrece a obtenu un triomphe qui mon-
tre le Congrès animé d'intentions libérales.
L'admission a été décidée en principe, et il a
été laissé à la discrétion du président du
Congrès de déterminer à quelles occasions le
représentant de la Grèce serait introduit et
entendu. Il faut rendre cette justice aux
Grecs qu'ils n'ont jamais demandé que leur
participation lorsqu'il s'agirait d'intérêts hel-
léniques. Mais ils désiraient sans doute une
admission de jure, non pas conditionnelte.
Quant à leurs aspirations, le 2'MKM a été fort
bien renseigné par ses correspondans. Je vous
l'ai indiqué, comme ils le font, que le vœu de
la Grèce est de ne voir rien établir de
nature à porter préjudice à son développe-
ment futur. Cependant la Thessalie, l'Epire
et la Crète devraient être annexées au
royaume actuel, tandis qu'entre les Balkans
et la mer Egée unduit, permettant à l'élément hellénique une
expansion égale A celte dont jouirait l'éiément
bulgare. PareDIo ambition menace davantage
l'existence de l'empire turc; les annexiocs
ne sont pas bien vues lorsqu'il s'agit de bâtir
une Turquie forte, par l'Angleterre du
moins.
» Les délégués de l'Alliance Israélite qui
sont venus plaider la cause de leurs coreii-
gionnaires de Roumanie et de Serbie slouent beaucoup de l'accueil qu'ils ont ren-
contré auprès des plénipotentiaires. M. de
Bulow, le prince de Hohentohe, M. Vaddina-
ton, M. de Saint-'ValIier, le comte Corti, qu'ils
ont vus à plusieurs reprises, les ont assurés de
l'appui le plus chaleureux lorsque la ques-
tion viendrait devant le Congrès, et i[ n'y a
pas de doute que les autres memtjjtas du Con-
m'M~ JMN
~m
LMfM 24 m
i~8.
OK S'ABONNE
tne des Prëtres-Samt-Germain-rAuxemttts, n.
PtHX MS ABWatMEMBJWTF
Un an. Six mois. Trots moM.
DépMtemens. 80 &. 40 fr. 20 &~
i~ns. tzfr. 36 &. i8
Les abonnemens partent des t"
0~ ~ABO~B
en Be!gioue,'en Italie.
dans te Luxembourg, an Ttirqnie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans têt!
régences du Maroc et de la Tunisie
en Chine et au Japon
tM moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit franco
en Allemagne, en Autriche, en Russia,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs .de postes;
et dans tous les autres pays,
pu renvoi d'une vaienj payab'a & Parta.
POU~UES ET UTTERAMES
P
In tendon, appiy to Cew!e and C% foreign
newspatpers ofBce, Gresham street, G. P. 6.;
HSN. B~eotzy, Bfttte* et C', l,Finch taDeComM!}.
E. C. L mdon. MM. tV.-H!. SmKh et WM,
186, Strand, w. C.. Locdon.
ABruxeUes, & l'0/~e< ~< pwH<«M,46, mt delà
Madeleine, dans les kiosques et dans tes bi-
bMotheques des frares de chemins de fer belees.
A Valparaiso (Ghi!i), chez M. OM6tes L. T~rsa~.
Les annonces sont reçce:
C&e: !!NN. P
8,pIacedelsBourse,
9t!MdoiT
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 30 juin sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PAMS
MMABÎCHE 23 Jp~
Un certain nombre dé préfets ont adressé
aux .maires des circonscriptions où un
scrutin doit s'ouvrir le 7 juillet pro-
chain des circulaires qui méritent
l'approbation de tous les hommes éclai-
rés. La neutralité administrative est tou-
jours un devoir pour les fonctionnaires
publics; mais elle s'impose à eux avec
une force particulière lorsqu'il s'agit d'o-
pérations électorales provoquées par l'in-
validation d'un député. Il est indispensa-
ble, en effet, que les électeurs puissent
manifester en toute liberté leurs vérita-
bles sentimens et montrer si la Chambre
les a bien ou mal compris en annulant
les précédentes élections. La plus légère
pression deviendrait coupable en pareille
circonstance. C'est une sorte de jugement
que le suffrage universel est appelé à pro-
noncer. Essayer de dicter son verdict, ne
serait-ce pas commettre une faute des
plus graves et des plus inexcusables?
Nous ne pouvons que féliciter les pré-
fets qui ont rappelé aux maires de leurs
départemens les utiles préceptes de la
neutralité électorale. L'un d'eux, M. Lim-
bourg, préfet de la Seine-Inférieure, a eu
l'heureuse inspiration de remettre sous
leurs yeux la circulaire par laquelle M. de
Marcère a indiqué à tous les fonction-
naires et agens administratifs les règles
de conduite que le gouvernement de la
république a substituées aux détestables
habitudes du gouvernement de combat
« Le gouvernement, disait cette circu-
laire, se sépare nettement de la doc-
? trine des candidatures ofEcieHes, et des
B pratiques que ces candidatures rën-
datent nécessaires. Cette règle de con-
)) duite implique la neutralité la plus
rentière dans la lutte électorale, et,
a comme conséquence, l'abstention de
)) tout acte et de toute démarche qui pour-
)) l'ait marquer aux yeux des populations
)) une préférence en faveur de l'un des
» candidats sur l'autre. On ne saurait
répudier plus nettement, plus ouverte-
ment, plus complètement la~candidaturë
officielle. En principe même, nous serions
d'avis que M. de Marcère est allé trop loin,
et qu'un gouvernement doit conserver le
droit de faire connaître ses préférences aux
électeurs, pourvu qu'il n'use d'aucun des
moyens que la possession du pouvoir
lui donne pour contraindre le suffrage
universel à partager ces préférences.
Mais dans les circonstances actuelles,
après l'abus scandaleux que le ministère
du 16 mai a fait de la candidature ofS–
cielle, une réserve absolue a sa raison
d'être et produira de bons résultats. M. d3
Broglie et M. de Fourtôu se sont servis
avec tant de violence des ressorts de l'au-
torité, qu'on risquerait de les briser par
la plus légère tension. Il faut les laisser
reposer jusqu'à ce que le pays ait bien
compris que sa liberté est entière et que
le gouvernement ne songera jamais à y
porter la moindre atteinte. La plupart des
préfets ont commenté avec tact et udé!ité
les instructions de M. de Marcère. « Le
gouvernement, écrit le préfet du Gard,
B a manifesté en toute circonstance sa ré-
j) solution de demeurer neutre dans les
? luttes électorales. C'est vainement
)) qu'on nous accuse de substituer à
N l'éclat de l'ancienne candidature of-
]f ficielle une sorte de candidature ofil-
? cieuse plus discrètement encouragée.
M Nous répudions au même degré la
M fraude, la violence, l'intimidation et la
)) ruse. » M. Béchade, préfet de Maine-
et-Loire, dit de son côté: «Pour que
H l'autorité soit obeie et respectée, il
? faut qu'elle soit pure dans son origine;
)) je -peux dire que le suffrage universel,
M qui est sa raison d'être, se soit exprimé
M librement, sans qu'une pression abu-
)) sive ou illégale en soit venue vicier le
? verdict. Spectateurs impartiaux de la
M lutte, chargés seulement d'assurer la
)' liberté, la sincérité et le secret du
~.vote, nous devons nous abstenir de
? toute démarche contraire à la neutralité
M'qui nous est imposée. »
'Entre ce langage élevé et les violen-
ces des candidats réactionnaires, les élec-
teurs n'auront pas de peine à distinguer
de quel côté est la modération, la sincérité,
le véritable respect de leurs droits. Nous
assisterons probablement, le 7 juiDet, à
une lutte assez désordonnée. Dans cer-
tains départemens, la coalition monar-
chique du i6mai sera parvenue a _se re-
former dans certains autres, au con-
traire, chaque pa.rti combattra sous son
propre drapeau. Presque au début de la
campagne électorale, un journal légiti-
miste de Bordeaux, Ta prononçait nettement en faveur du
candidat bonapartiste dans l'arrondis-
sement de Bazas, M. Jérôme David,
ancien ministre de l'Empire. La 6'MMmac
couvrait, bien entendu, le scandale de
ga conduite sous !es faux prétextes qui
ont rempli tous les programmes politi-
ques de nos adversaires durant la période
du 16 m'ai. En réalité cependant, le véri-
t&Ne mobile de la manœuvre des légiU-
mistes de la Gironde est,pap~t~M~
cessité d'obtenir les voixuenapa~istes
pour un de leurs candidats aux prochaines
élections sénatoriales. Nous devons rendre
cette justice à ~'C/~MM qu'elle a condamné
avec une grande énergie ce détestable
marchandage. Un autre journal légiti-
miste, l'jS'e~o ~opMcc, de Toulouse,
s'est montré plus sévère encore pour l'al-
liance immorale annoncée par « La royauté, a-t-il dit, n'a rien de bon à
B en retirer, et dussions-nous y gagner,
') non quelques sièges dans la Chambre,
H mais le retour même du Roi, jamais
a nous n'abaisserons le drapeau de la mo-
D narchie nationale dans des compromis
') et des intrigues qui nous réduiraient au
') niveau de simples intrigans de parti. »
Ces fières paroles contrastent singulière-
ment avec celles des défenseurs de la
coalition réactionnaire. Mais les légiti-
mistes ne s'aperçoivent-ils pas un peu
tard qu'en acceptant l'alliance des bona-
partistes ils se sont réduits, pendant toute
la campagne du 16 mai, au niveau de
simples intrigans de parti?
Quoi qu'il en soit, les élections du 7 juil-
let, qui confirmeront, nous en sommes
convaincus, la condamnation prononcée
tant de fois par le suffrage universel
contre les adversaires de la républi-
que, montrera aussi quelle différence
profonde existe entre nos pratiques
politiques et les leurs. On a lu dans notre
Bulletin judiciaire l'édifiant procès de
M. le marquis d'Allen. Le marquis d'Allen
n'était pas un de ces agens subal-
ternes dont un parti peut se servir sans
scrupule parce qu'il peut les renier sans
difficulté. Il se vantait d'être le cousin
germain de M. le comte de Chambord et il
écrivait huit jours avant le scrutin « Je ne
o fais absolument rien sans avoir l'appro-
? bation complète des chefs du parti lé-
)) gitimiste, qui eux-mêmes exécutent de
a point en point les ordres du Roi. o A
Dieu ne plaise que nous croyions le mar-
quis d'Allen sur parole et que nous accu-
sions le t<.Roi ? d'avoir donné l'ordre
de falsifier les scrutins au profit de can-
didats bonapartistes On verra cepen-
dant dans notre Bulletin judiciaire d'au-
jourd'hui que la conduite de M. le mar-
quis d'AIlen n'a pas été un. fait isolé. On
ne saurait trop insister sur le mal que le
gouvernement du 16 mai nous a fait
en développant plus que l'Empire lui-
même la corruption politique et l'im-
moralité électorale, non pour récri-
miner contre un passé irremédiable-
ment disparu, mais pour encourager
l'administration actuelle à persévérer
jusqu'au bout dans la tâche qu'elle a en-
treprise de régénérer les mœurs de ce
pays par la liberté.
fetKe
Emprunt.S 0/0.ll3fr.l5.2S, 23 3/4.
30/0. 76fr.l7 1/2, 221/2.
Fionnsfôr]. 641/8,5/8.
Hongrois 60/0. 801/2.
5 0/0 turc. 15fr.75.80, 70, 80.
Banque ottomane..
Egyptîënnes 6 0/0.. 275 fr., 276 ir., 273 fr., 274 fr.
Chemins égyptiens. 360fr.,360fr.62.
Nous recevons de nos correspondana parti-
culiers les dépêches suivantes: v
<' Berlin, le 23 juin, 8 h. 12 m. soir.
« Sur les questions de délimitation et de
garanties l'entente est établie, mais elle n'est
pas encore formulée. L~s troupes turques gar-
deront les défilés des Balkans et tiendrontgar-
cison dans certaines places de la Roumélie.
Pour prix de ces concessions, la Russie a ob-
tenu l'incorporation du sandjak de Sofia
dans la Bulgarie du Nord.
s Les attachés militaires s'occupent en ce
moment.de tracer la ligne de délimitation
de la Roumélie. Quand les plans seront prêts,
on les soumettra à la sanction définitive du
Congres. En attendant, la séance de demain
sera consacrée à. la discussion de diSérens
projets d'organisationpour les deux provinces.
Il- est décidéen principe que la Bulgarie
au nord des Balkans sera gouvernée par un
prince à la place d'un commissaire russe,
comme cela était projeté dans le traité d<,
San-Stefano. Une commission internationale
dont les attributions seront à régler sera nom-
mée ultérieurement. La Bulgarie paiera un
tribut à la Porte. Quant à l'organisation de la
Roumelie, elle diuérera peu de celle des au-
tres provinces turques. On voit par ce que
je viens de dire que cette solution d'une
des questions vitales de la Turquie dépasse
les attentes les plus optimistes. Aussi les
plénipotentiaires russes disent-ils être allés
jusqu'à la dernière limite des concessions
poss'bles.
"Les puissances, attachant une importance
spéciale à ce que la question de la Bulgarie
soit résolue dans un sens européen, ont pro-
mis à la Russied'êtrep)ns coulantes dans les
autres questions. Tout le monde est satisfait
de la tournure que prennent les choses, et
l'ensemble des négociations se présente sous
un aspect favorable. » N.
«Berlin, le 23 juin, 9 h. 8 m. ~oir.
))La nouvelle donnée par la~K~cA~ ~/OM-
~F~ relativement au Mémoire des en-
voyésduMontehegro est fausse; unparei) do-
cument n'a pas encore été communiqué. Le
texte publié par la feuille allemande est donc
dénué d'authenticité, a Z.
T6!ég~apMe privée
{Sefvx'e téMpraphttftM de t'agence Hava:-}
Ber]in,Ie!3juiu.
La Russie, en consentant a ce que !a princi-
Muté~ëBuigane soit timitée par !a !igne des
Balkans et que les Turcs soient autorises à for-
tifier les défîtes des Batkans, a mis pour condi-
tion ~M:e ~K~ ?!<)? que l'autonomie de la Bulgarie
du Sud, dont i'appeUation sera à déterminer plus
tard, sera absolument garantie, bt que dans toute
cette partie méridionale il n'y aura pas de trou-
pes turques, mais uniquement des milices locales.
Sofia devra faire partie de la Bulgarie méri-
dionale Varna formera la principale position dé-
fensive de la Bulgarie proprement dtte. Les né-
gociations relatives à l'organisation de cette der-
nière continuent. Ces conditions de la Russie
paraissent irrévocables. H y aura des négocia-
tions au sujet du contrôle européen à exercer sur
la Bulgarie du Sud. Les affaires intéressant la
Grèce ne seront mises sur le tapis que plus tard.
On s'attend à des discussions sérieuses au sujet
des garanties à exiger pour l'autonomie do la
Bulgarie méridionale.
Berlin, le 23 juin.
Le bruit répandu à plusieurs reprises, et d'a-
près lequel lord Beaconsfie)d aurait l'intention de
quitter Berlin des les premiers jours de la se-
maine prochaine, parait dénué de fondement.
Berlin, le 23 juin.
Le Congrès est tombé d'accord dans sa. séance
d'hier sur la question de la fixation des limites
de la Bulgarie au nord des Balkans. Cette déli-
mitation est arrêtée, sauf quetques points de dé-
tail qui seront réglés par une commission mili-
taire.
Varna reste a la Bulgarie du Nord.
Une portion du territoire ouest de la cote de
Macédoine est restituée a la Turquie.
Le Congrès n'a pris aucune décision au'sujet
du régime politique de la Bulgarie-Nord.
Rien de décidé non plus sur l'administration
de la Bulgarie. Sud, ni sur les garanties & donner
par les Turcs.
Le Congrès se réunira demain.
Syra, le 22 juin, soir.
Des avis de Constantinople en date de mer-
credi portent que le général Fuad Pacha, qui
avait sommé les Russes de détruire les postes
d'observation élevés dans les environs de San-
Stefano, ce qui avait motivé les grands mouve-
mens opérés dernièrement par les Russes, a été
désavoué.
L'incident est aplani; néanmoins, du côté des
Turcs de grands préparatifs sont faits. De nou-
velles pièces de canon, des munitions et des ren-
forts sont arrivés dans les lignes turques.
Le Sultan aurait voulu exiler le précédent vi-
zir, Mehemet-Ruchdi Pacha, qui est très popu-
laire mais le grand-vizir actuel, Savfet Pacha,
s'y est opposé.
Les résolutions du Congrès paraissent devoir
être défavorables aux Turcs; les délégués otto-
mans se borneraient a protester.
Une grande effervescence règne à Stamboul.
Il est possible que le Congrès soit suivi d'un
mouvement populaire en vue de la déposition du
Sultan.
Berlin, le 23 juin.
Bulletin de dix heures du matin.
<~ L'état de l'empereur continue d'être satisfai-
sant. La mobilité du bras gauche augmente à
;vu6 d'oeil.
LAUISR, LANGENBECK, WJLMS. ? u
Berlin, le 23 juin.
L'empereur a bien dormi cette nuit.
Lord Beaconsfield a diné hier chez le prince de
Bismarck.
Madrid, le 22 juin, soir.
L'état de santé de la reine continue à être as-
sez grave, mais sans danger imminent.
Hendàye, le 23 juin.
La famille du duc de Montpensier est passée
ici hier soir par train spécial, se rendant à Ma-
drid pour voir la reine d'Espagne dont l'état se
serait, dit-on. aggravé.
Il y a. quatre ou cinq jours, le t8 juin,
les libéraux anglais ont célébré dans un
banquet l'anniversaire du jour de l'aboli-
tion des sermens religieux qui interdi-
saient les droits politiques à quiconque
n'était pas dé l'Eglise ofncielle. Ce n'était
pas un centenaire, ce n'était qu'un cin-
quantenaire. Car l'Angleterre, que nous,
sommes habitués à regarder comme le
pays par excellence de la liberté, n'a com-
mencé que depuis un demi-siècle à entrer
dans cette large voie où la grande, immor-
telle et universelle Révolution française
l'avait précédée. La liberté religieuse, la
première de toutes, est toute nouvelle en
Angleterre, et la France la tient depuis
quatre-vingts ans. M. Léon Say, en rece-
vant tout récemment le monument de
Bastiat, disait « La politique commer-
ciale inaugurée en 1860, et qui a été .si
féconde en résultats heureux, nous a fait
un bien dont nous jouissons comme on
jouit de la santé, pour ainsi dire sans
nous en apercevoir. C'est cette jouissance
paisible qui explique comment les amis
de la liberté commerciale se sont les
uns après les autres successivement en-
dormis. » Il y a beaucoup de vrai dans
cette simple remarque on s'endort sur
l'oreiller du succès, et on oublie bien
vite l'état duquel on est sorti. Voici,
par exemple, l'Angleterre qui jouit d'une
liberté que nous lui envions tous les'
jours. Mais depuis combien de temps ? `<,
Tout au plus depuis cinquante ans.
C'est l'année 1828 qui a été le <'M?'-
KM~ ~OM~, c'est-à-dire le point de bifur-
cation et de séparation entre l'ancien et
le nouvel esprit des lois. Jusque-là, l'E-
glise officielle protestante, l'Eglise Eta-
blie, l'Eglise d'Etat avait agi par l'exclu-
sion et la proscription. Cette Angleterre
tant vantée avait fait, tout aussi bien que
Louis XÎV, sa révocation de l'Edit de
Nantes. La loi du cette loi du ser-
ment dont on célébrait l'autre jour
l'abolition, était dirigée non seulement
contre les catholiques., mais contre
les dissidens protestans qui inspiraient
une égale frayeur à 'l'Eglise ofncielte
nous ne dirons pas contre les juifs,
car dans ce temps-là personne ne pen-
sait à eux et ils n'avaient aucune
existence sociale. Nous le disons en pas-
sant on est injuste envers la France
quand on regarde toujours l'Angleterre
comme ;le pays idéal, de la liberté.~Ilya
à peine cinquante ans que l'Angleterre est
entrée dans la voie de l'égalité religieuse
dont nous jouissions depuis la Révolution.
Il y a tout juste cinquante ans que les ca-
tholiques et les indépendans ont forcé
rentrée du Parlement, tandis que dans les
Chambres françaises on ne réclamait au-
cune profession de foi religieuse et de-
puis près de cinquante ans nous enten-
dons à la tribune française la voix tou-
jours jeune et généreuse du vieux Cré-
mieux, tandis que les Rothschild n'ont
été admis dans la Chambre des Commu-
nes que depuis 1868, il y a dix ans. De-
puis 1688 jusqu'à 1828, l'Eglise anglaise,
identifiée avec l'Etat, n'avait été qu'un
instrument d'exclusion, de persécution et
de proscription. Notre république d'au-
jourd'hui, si tolérante et si indulgente
envers tous ceux qui mordent la
main qui les paie, si lâche envers ceux
qui la trahissent, offre un réel exemple
de monarque débonnaire en présence de
ces grands libéraux anglais qui pendant
cent cinquante ans mirent une main de
fer sur toute liberté religieuse. Même
quand le Parlement vota l'abolition du
serment religieux, il ajouta dans la loi
une autre formule qui disait «Je jure, sur
la vraie foi d'un chrétien, dene rieniaire de
dommageable à l'Eglise Etablie. » Ce qui
fit que M. de Rothschild, qui depuis 1841
était nommé par la Cité de Londres, pa-
raissait régulièrement devant le bureau,
refusait non moins régulièrement de jurer
snr.Tës Evangiles, et laissait son siège
vacant.
Les vieux fanatiques de l'Eglise anglaise
avaient raison de dire que l'abolition du
serment des dissidens était la première
brèche ouverte dans la Constitution ecclé-
siastique de l'Angleterre. En effet, cette
année 1828 fat le point de départ. Après
l'admission des dissidens protestans, il y
eut l'émancipation des catholiques, puis
le bill de réforme, puis l'abolition des dî-
mes, puis l'abolition de l'Eglise protestante
d'Irlande, en attendant celle de l'Eglise of-
iicielle d'Angleterre. Labrèche est faite, et,
pour montrer quels progrès nos libres
voisins ont encore à faire, nous dirons
qu'une des passions qui les divisent et les
passionnent le plus, c'est celle des en-
terremens qui sont régis par une loi qui
ne permet pas aux dissidens d'être suivis
au cimetière par des ministres de leur re-
ligion ou de leur secte. C'est dans ce mo-
ment-ci une question qui peut amener des
changemens de ministère, et lOrdGran-
ville, qui présidait le banquet dont nous
parlons, n'a pas manqué de prendre posi-
tion sur ce terrain.
Nous avons dit que c'était le 18 juin.
C'est aussi l'anniversaire d'une journée
célèbre, celle de Waterloo. Pendant bien
des années cette date était célébrée d'ans
l'hôtel du vieux Wellington par un ban-
quet auquel assistaient tous les officiers
qui avaient été de la journée. Le nombre
diminuait naturellement d'année en année;
c'était une tontine. Mais, hâtons-nous de
le dire, quand l'Angleterre et la France
furent tout à fait rapprochées, le vieux
duc supprima la célébration de l'anni-
versaire.
La mémoire qui planait l'autre jdur sur
le banquetiibéral, c'était celle de l'homme
en qui le libéralisme aristocratique de la
nation anglaise fut incarné pendant plus
de soixante ans, lord John Russell. Les
hommages publics se sont reportés vers
lui comme le champion choisi pour le
grand combat de la Réforme. C'est à
cause de son inébranlable constance et de
son invariable fidélité envers l'esprit de
réforme qu'on lui a pardonné tous ses dé-
fauts, et qu'il est resté populaire jusqu'à la
fin. On se souvenait de ses anciens ser-
vices, et du téméraire courage avec
lequel il allait au-devant de la lutte.
Sydney Smyth disait de lui qu'il ignorait
absolument la crainte morale, et qu'il
était tout prêt indistinctement à prendre
le commandement de la flotte ou à prati-
quer l'opération de la pierre. Après tout,
il était un dissolvant dans les ministères
dont il faisait partie, et ce fut dans une
de ces occasions que lord Stanley, depuis
lord Derby, sortit de la Chambre en disant:
To~KMy ~
pendant la guerre de Crimée, quand les
lettres de Russell au y~c~ flagellaient
si vigoureusement la désorganisation de
l'armée anglaise, mettre son propre mi-
nistère en pièces, en jetant son portefeuille
à travers la Chambre.
II n'avait pas l'esprit généralisateur et
l'éloquence hautaine et écrasante de
M. Guizot; mais il lui ressemblait par
certains côtés que lord Granville a rappe-
lés la froideur en public, la cordialité
chez lui. Bulwer, dans un petit poëme
très connu, le nouveau ~MMlui
« Du plus grand sang-froid, ne connaissant
rien à se reprocher, voici venir te calme
Johnny qui a versé le coche. Fait pour com-
mander, il se soucie peu de plaire. Son nom
vous attire, mais ses manières vous glacent.
Qu'il plaise ou non. il s'en moque il vous de-
ptaudevotre vote,etnon pasvotre sympathie.
Mà's voyez-le quand la vapeur ehaune, et
alors le languissant Johnny devient l'emporté
John et l'esprit de Hampden enflamme la
joue pâle et gonfle le cœur généreux. B
C'est pourquoi lord Russel!, toute sa vie
connu sous le nom populaire de lord
John, est resté jusqu'à son dernier jour
l'objet de l'estime de ses compatriotes.
Membre d'une des plus grandes et des
plus riches maisons historiques de l'An-
gleterre, mais cadet de famille, il avait
toujours vécu modestement. Bien des
fois ministre il perdait de l'argent
dans des fonctions etroitemënt rétribuées,
et souvent son frère, le duc de Bedford,
avait payé ces différences honorables d'un
homme q..i était la gloire de son nom.
En mourant, le due de Bedford lui avait
légué une terre dont il pouvait dis-
poser, et ce fut alors qu'il se laissa
élever à la pairie. D'autre part, la
reine lui avait donné pour résidence une
des maisons royales de Richmond, dont
elle a laissé la survivance à sa veuve. Au
nom de lord John Russell restera tou-
jours associée la date de l'année 1828 qui
a changé le courant .de la politique an-
glaise et l'a définitivement engagée dans
la voie de la liberté.
JOHN LEMOINNE.
Aujourd'hui a eu lieu, au palais du Tro-
cadéro, la distribution des prix de l'Associa-
tion philotechnique pour l'instruction gra-
tuite de3 adultes, sous la présidence de
M. Emmanuel Arago. Une solennité analogue
avait été célébrée déjà au mois de janvier, sous
la présidence de M. Jules Simon: c'était la
distribution des prix de l'année scolaire 1876-
1877, qui avait été ajournée durant la période
du 16 mai. La séance d'aujourd'hui termine
et couronne les travaux de 1877-1878. L'Asso-
ciation philotechnique avait obtenu du mi-
nistre de l'agriculture et du. commerce,
pour cette cérémonie, la grande et belle salle
des Fêtes du Trocadéro, bien autrement spa-
cieuse que le Cirque des Champs-Elysées
où s'était tenue la séance de janvier. EUe
n'en était pas moins pleine de spectateurs qui
des midi, malgré la, distance et la saison,
venaient pour écouter M. le ministre de
l'instruction publique et M. Emmanuel
Arago.
A une heure un quart. M. le ministre est
entré dans la salle au milieu des acclama-
tions. Un moment après, le président,
M. Arago, venait prendre place sur l'estrade,
ayant à sa droite le ministre, et à sa
gauche M. Jules Simon. Autour d'eux
nous voyons M. Garnier-Pagès; M. Car-
not, ancien ministre de l'instruction publi-
que de 1848; MM. Magnin et Foucher de Ca-
reil, sénateurs; M. le recteur de l'académie
de Paris; M. le préfet de police; M. Xavier
Charmes, chef du cabinet de M. Bardoux
M. Dréo député; M. Lionnet, un des fonda-
teurs de l'Association philotechnique le
docteur L. Hébert, secrétaire général quelques
dames et un certain nombre de personnes
distinguées.
Après un discours lu par un des professeurs,
M. Blondel, qui a exposé en fort bons termes
la nature et l'objet de l'Association, les ser-
vices qu'elle ne cesse de rendre, plus nom-
breux et plus étendus de jour en jour, M. le
ministre de l'instruction publique a pris
la parole. On lira plus loin l'allocution que
M. Bardoux a prononcée avec cet accent dont
la franchise éloquente établit vite comme un
courant sympathique entre l'orateur et son
auditoire. M. Bardoux a trouvé les mots
et les traits les plus heureux pour caracté-
riser l'oeuvre bienfaisante de l'Association,
œuvre surtout nécessaire dans une société
démocratique. Une phrase entre autres a
soulevé des applaudissemens enthousiastes,
quand le ministre a parlé de la république
« pour laquelle tous les cœurs battent ici, et
B qui se fait estimer de toute l'Europe par
') l'élévation de ses idées, par la générosité
de ses sentimens, par sa foi dans la liberté. i,
M. Arago a succédé à M. Bardoux. C'eût
été sans doute pour un orateur moins expéri-
menté une tâche un peu difûcile et ingrate
de venir parler des travaux de l'Association et
de l'instruction primaire en général, de ses
bienfaits, de son importance, après le discours
de M. Bardoux, et devant des auditeurs dont
bon nombre avaient pu entendre M. Jules
Simon à la cérémonie du mois de janvier.
Mais M. Arago, soutenu par son talent et par
le sentiment de sa popularité, par son nom
illustre, « un des plus grands noms scienti-
Sques d)i siècle o, comme l'a rappelé M. Bar-
doux, a su rajeunir les vérités et les conseils
qu'il devait, selon l'usage, développer dans son
allocution. Revenant sur l'exposé que M. le
professeur BIondel avait présente des travaux
et des progrès de l'Associationphilotechnique,
il en a retracé l'historique depuis les origi-
nes premières, en 184~, jusqu'à nos jours
où elle se propage de viile eu ville,
fondant au loin, comme des colonies, ses
succursales qui vont formant, a dit spirituel-
lement l'orateur, notre réseau à nous a. le
réseau de grande communication de la science
mise à la portée des plus humbles. M. Arago
a exprimé des vœux qui seront, nous n'en
doutons pas, réalisés avant peu, en faveur de
l'instruction obligatoire et partout répan-
due. Il a enfin reudu un hommage mérité
aux maîtres et aux élèves, à ces maîtres qui
consacrent gratuitement leur temps, leur sa-
voir, leurs enbrts à l'enseignement populaire,
et à ces élèves, femmes et hommes de tou t âge,
de tout emploi, ouvriers, commis, travailleurs
méritans, qui, leur journée finie, vont le soir
au-devant d'une tâche nouvelle pour conqué-
rir la science. w.
B.-V:
Voici le discours de M. Bardoux
«Messieurs,
& II y a quelques mois à peine, j'avais l'honneur
de m'asseoir à côté de votre président. C'était, il
vous en souvient, notre maître à tous, le maître
achevé en l'art de bien dire. Celui qui le rem-
place aujourd'hui, héritier du plus grand nom
scientifique de notre temps, est un de ceux qui
ont aussi donné leur vie entière aux idées libé-
rales et qui ont le mieux mérité l'estime de leurs
concitoyens.
En les appelant successivement à la tête de
votre Association, vous la caractérisez vous sui-
vez sans défaillance la voie tracée depuis son
origine.
& Je n'ai plus a vous en louer. Vous avez
mieux à faire que d'entendre, dans une séance
solennelle, des éloges et des félicitations. Les
chiffres qui viennent d'être cités par votre élo-
quent rapporteur, les résultats qui sont constatés
sont plus saisissans que nies paroles.
a Persévérez, ayez la volonté tenace qui seule
fait les œuvres durables. Là récompense est en
vous-mêmes, dans la joie du devoir. La sagesse
politique, nous la devons ace salutaire et univer-
sel besoin de s'éclairer, d'approcher en toute
chose de la vérité.
)> La république, pour laquelle tous les cœurs
battent ici, se fait estimer de toute l'Europe par
l'élévation de ses idées, par la générosité de ses
sentimens, par sa foi dans la liberté.
& Votre Association, en grandissant à travers
bien des vicisstudes. a su garder toujours ce
triple caractère. Vous avez pu faire pénétrer de
plus en plus dans la grande démocratie pari-
sienne les idées saines, viriles et moralisatrices.
en restant une institution libérale. Oui. persévé-
rez les progrès accomplis centupleront tous les
jours vos forces.
» Vous avez contribué, par l'élan que vous ont
donné vos exce)Iens maîtres, à la grandeur de
notre exposition scolaire.
» Pour ne parler que de l'instruction primaire,
notre exposition constate devant les plus aveu-
gles l'importance heureuse qu'ont prise les ~f-
fWM eA
comme principe pédagogique, aux collections
exposées en 1867, dépassent, par leur variété et
leur intérêt, tous les essais antérieurs.
)> Les progrès de l'enseignement du dessin ont.
suivi la même marche les habitudes de préci-
sion et d'exactitude qui avec le goût forment les
vrais artistes ainsi que les bons ouvriers se dé-
veloppent partout. Il suffit de jeter les yeux sur
le catalogue du ministère de l'instruction pu-
blique pour acquérir la conviction que dans les
directions les plus diverses de nobles en'orts
sont tentés pour populariser toutes les décou-
vertes, aussi Mon celles des savans que celles
des littérateurs et des historiens. Partout cette
rare qualité du génie français, le besoin de clarté,
se manifeste.
» L'honneur principal appartient a l'Université.
Vous me permettrez de la louer,-parce qu'elle
est, comme vous. profondément animée de l'a-
mour du b~en public, et qu'elle s'est associée de
toute son âme au relèvement de la patrie et de
l'esprit national. Elle vous apporte ses énergies
morales; il faut les grouper toutes autour do
vous.
» L'adversité a cela de bon qu'elle a servi &.
retremper les courages et qu'elle a fait surgir les
dëvouemensles plus absolus. Ces solennités n'en
sont-elles pas le témoignage vivant? En rap-
prochant tous ceux qui combattent sous le mémo
drapeau pour la cause de l'instruction populaire,
elles font jaillir des cœurs une liamme qui illu-
mine les intelligences les plus rebelles.
» Enttetenons ce feu sacré! C'est grâce à lui
que vos maîtres ne se rebutent pas dans leur
tâche souvr~t ingrate; que tant d'hommes et
d'humbles femmes parmi vous consentent a re-
devenir écoliers. C'est grâce à lui qu'une forte et
patriotique génération s'élève, et que vous tous
qui m'écoutez n'avez a cette heure qu'une voix
et qu'une pensée Instruisons-nous pour nous-
mêmes et pour la France
» Messieurs, quand on assiste à vos fêtes sco-
laires, on peut avoir une confiance inébranlable
dans l'avenir de la démocratie française. & (Triple
salve d'applaudissemens.) .)
Nous recevons d'un de nos correspon-
dans de Berlin la. lettre suivante
«Berlin, le 21 jujn.
» On serait tout disposé à croire qu'un dé-
rangement s'est produit dans la machine du
Congrès. Les journalistes viennois auraient-
ils deviné la vérité lorsqu'ils ont alarmé le
public? je commence à le craindre. De ce qui
se passe à Berlin, il est difficile de rien ap-
prendre de positif. On est Mduit à ramas-
ser des informations à droite et à gauche
pour arrivera bâtir quelque dépêche l'induc-
tion joue un grand rôle, et heureux ceux qui
sont pourvus d'une imagination sagace
» Après avoir eu séance lundi et mercredi,
on s'attendait & ce que la quatrième réunion
plénière eût lieu aujourd'hui vendredi,
mais non, elle est ajournée, et la date n'en
paraît point encore fixée. La faute en est
à ~a publication du Globe, qui a semé la mé-
fiance, arrêté la marche en avant des négocia
tiens, et qui menace de tout mettre en suspens.
Les journaux allemands se font l'écho de ru-
meurs dont il est difficile de contrôler l'exac-
titude, en parlant de dissentimens entre lord
Beaconsfield et lord Saiisbury. S'il est une
chose qui soit toujours énergiquement dé-
mentie, c'est le désaccord entre les membres
d'un cabinet, et ce démenti ne manquera cer-
tainement pas de se produire dans les circons-
tances présentes. lise pourraitcependantqu'au
début de leur séjour les plénipotentiaires
anglais n'eussent pas des vues identiques
mais la divulgation de l'arrangement conclu
avec la Russie a dû les réunir; ils ont un vif
intérêt à travailler en commun à rétablir
leur autorité sur l'opinion de leur pays.
Ce qui me porte à croire que le Globe a.
puisé ailleurs qu'à une source russe, c'est I~o
spectacle même que nous avons sous les
yeux, celui de difficultés entravant l'oeuvre
pacifique. Par une indiscrétion qui aurait
constitué en môme temps un abus de con-
fiance, il n'y avait rien à gagner pour les
hommes d'Etat russes, du moins rien de pra-
tique. Le secret une fois pénétré, les ministres
anglais, il n'y avait pas à en douter, mon-
treraient d'autant plus de roideur intransi-
geante sur les questions encore ouvertes.
L'Autriche, au courant des stipulations sépa-
rées, chercherait néanmoins à gagner l'An-
gleterre, dont elle était à même de connaître
les engagemens. Faire publier la pièce se-
crète, c'était en grande partie compromettre
le succès obtenu. Je sais bien que beaucoup
de gens se sont formé une opinion toute
contraire mais c'est uniquement là mienne
que j'exprime.
La Crrece a obtenu un triomphe qui mon-
tre le Congrès animé d'intentions libérales.
L'admission a été décidée en principe, et il a
été laissé à la discrétion du président du
Congrès de déterminer à quelles occasions le
représentant de la Grèce serait introduit et
entendu. Il faut rendre cette justice aux
Grecs qu'ils n'ont jamais demandé que leur
participation lorsqu'il s'agirait d'intérêts hel-
léniques. Mais ils désiraient sans doute une
admission de jure, non pas conditionnelte.
Quant à leurs aspirations, le 2'MKM a été fort
bien renseigné par ses correspondans. Je vous
l'ai indiqué, comme ils le font, que le vœu de
la Grèce est de ne voir rien établir de
nature à porter préjudice à son développe-
ment futur. Cependant la Thessalie, l'Epire
et la Crète devraient être annexées au
royaume actuel, tandis qu'entre les Balkans
et la mer Egée un
expansion égale A celte dont jouirait l'éiément
bulgare. PareDIo ambition menace davantage
l'existence de l'empire turc; les annexiocs
ne sont pas bien vues lorsqu'il s'agit de bâtir
une Turquie forte, par l'Angleterre du
moins.
» Les délégués de l'Alliance Israélite qui
sont venus plaider la cause de leurs coreii-
gionnaires de Roumanie et de Serbie s
contré auprès des plénipotentiaires. M. de
Bulow, le prince de Hohentohe, M. Vaddina-
ton, M. de Saint-'ValIier, le comte Corti, qu'ils
ont vus à plusieurs reprises, les ont assurés de
l'appui le plus chaleureux lorsque la ques-
tion viendrait devant le Congrès, et i[ n'y a
pas de doute que les autres memtjjtas du Con-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.95%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.95%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460481m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460481m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460481m/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460481m/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460481m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460481m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460481m/f1.image × Aide