Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-06-10
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Description : 10 juin 1878 10 juin 1878
Description : 1878/06/10-1878/06/11. 1878/06/10-1878/06/11.
Description : Note : un seul fascicule pour lundi et mardi. Note : un seul fascicule pour lundi et mardi.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
EDITION DE PARIS.
Mt!MAL DES DEBATS
tir
PmîtQUES ET HTTERAÏRES
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Un an. Six mois. TM)!s moa.
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Paris~ 72 fr. 96 tr. i8ft.
Les aMïmemens partent dest" et le chaque BtMs.
ON .~S'ABOKNB
enBeIgique,enÏt&lie.
fégences du Maroc et de la Tunisie
en Chine et au Japon.
tM moyen d'une valeur payable a Pâtis ou aumdats-poste, soit internationaux, soit&anç&t<
tn Anemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~tt renvoi d'une valeur payable & PtftSt
~Me,amSëpfu'teBseme, mm tMMm~fo. &S semt.
in ~:Be~spapers omce, n, Gresham strset, G. P. 0.;
BBB!. ~cHM, maw!et et C', Fm6h lâneComMU,
E. C.-London, t:& W.-H. Nm'!th et 'S~
tS6,Strand,w.C.,Lond
A Br~xeUes, & rM:M ~< ~~K~~M~, M, tM de la
Madeieme, dans les Hosques et da~s les Bi.
bMothè~Mes des cares de chemins de fef b'e!t;es.
A 'Vfdparaiso (ChiUj.chez M. Orestes L. Toraero.
tea annonces sont McnM
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s,p!aoede!TBoMse,
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1PâMS
MJNN 10 JUIN
H faut espérer que l'insuecës complet
.'de la tentative des droites du Sén~t pour
.troublerles dernières séances delà ses-
sion actuelle amortira les velléités belli-
queuses qui semblaient s'être emparées
naires. L'escarmouche dirigée par M. Del-
sol, qui -est devenu un des généraux
.préférés des Tnonarchistes du Sénat,
a piteusement ~échoŒé. C'était auss* ùn'è
prétention par trop intolérable que de
vouloir empiéter su-r les droite dû pouvoir
exécutif 'et hii disputer les attributions
que lui donne l'article 1~ de la loi orga-
nique Tsur l'élection des sénateurs « Un
décret du 'Président de ta république,
rendu 'aun&oins 'six semaines à l'avance,
direct article, 'fixe ie ~our où doivent
avoir lieu les élections pour te 'Se*
nat~ ~t en même temps celui où doi-
vent être choisis les délégués des
conseils municipaux. u Rien de plus
clair, on en conviendra, et l'on est sur-
pris que des jurisconsultes comme
MM. Delsol et Clément se soient aventu-
rés jusqu'à prétendre qu'il appartenait au
Sénat de trancher les questions que sou-
lèvent la durée de son mandat et la con-
vocation de ses électeurs. Nous avons en-
tendu il y a peu de jours des sénateurs
de la droite soutenir, à propos d'une dis-
cussion budgétaire que la Chambre des
Dépotés ae donnait des airs de Gonven-
tion et menaçait l'autorité légitime des
deux autres pouvoirs. Accusation sin-
gulière de la part d'un groupe politique
qui n'épargne rien pour entraîner le Sénat
dans la voie périlleuse où il accuse in-
justement la Chambre des Députés d'être
entrée!
Nous rattachons, d'ailleurs, -aucune
importance à ces mouvemens désespérés
d'un parti qui cherche -à troubler à tout
prix la tranquillité publique, & déranger
par tous les moyens les fêtes de l'Exposi-
tion et àproSter des:grands événemensqui,
agitent~EuropepourprévenirJ'anermisse-
mentpacinque de nos institutions nat&o-
n~les. Que le malheur dont l'Allëmagae
vient d'être frappée ait relevé le courage
abattu des monarchistes, que la réaction'
europée-cme à~laqueHe ifs s'attendent par' .e
suite de l'attentat de Nobiling deur~ait~
paru d6 nature à favoriser leurs ambi-'
tionset l~urs projets peTsonnels, il n'y a!
rien là ;9Utid6iy& nous surprendre. Nous
nous habituons de plus en plus à cette:
absence presque absolue de patriotisme
qui nous fait mieux comprendre "l'histoire
des émigrés. La, deoture, quotidienne de
certains ~ottmaux de la .droite, de 6~-
i~e j~MH'cet de /<ï Z~/i~e MCM;~
M~MM~, par exemple,'nous attriste pro-
fondément nous n'aurions jamais cru
qu'il se trouvât encore des écrivains
français capables de se venger, d'avoir'
perdu le pouvoir en dénonçant sans
cesse leur pays à la colère de l'étran-
ger Mais si ces polémiques antinaiio-!
nales nous inspirent une vive indigna-
tion elles ne nous euraient pas le;
moins du monde. fNous ne partageons
pas l'émotion,'que tes Tnenaoes de
Z'ë/ë~e ~oeM;j6 ~~Me -a causée
à certain de nos confrères. « Prenez;
? garde nous dit ce journal. Avant que.
? l'Exposition soit .terminée, une-grande
? partie sera jouée en France nous as-
o esterons à des événëmens .considéra-
B blés.tl est encore impossibte de tout
H prévoir et de toutdire.M Vaines ianiaron-,
nadës qui né méritent même pas d'être
discutées! Za Z~/ëM~MCM~ ~MM~6
se croit toujours à la yeiUe du 16 mai elle
se trompé. N'ayons-nous pas entendu.~
l'autre jour un des chefs du parti bona-
partiste s'écrier .à la Chambre des D'épu-
tés.que ses amis refus&raient l,eur con-
cours à. une nouvelle entreprise du même;
gen;'ë? Personne n'oserait, s~ ~pômpro~
mettre 'aujourd''hùi dans "une aventure J
dont l'issue ne serait pas douteuse et dont
les co'nséquences seraient 'terribles ~pur
cëux.qui les auraient bravées. 'Quelques
rêveuTS fanatiques peuvent bien songer, à
recommencer l'oeuvre de l'année dernière,
mais ils sont trop isolés pour être dan-
gereux.
Les vacances parlementaîrës s'êcoule-
rout donc daùs le calme dont nous jouis-
sons depuis le. !4 octobre. Le pays peut
être ëùr que Sa tra.nqu.iHite ne sera pa.s
trôu'blëe. Paisible au dedans et respecte
au dehors, il .achèvera en repos l'Exposi-
tion universelle ptpârUcipera avec hon-
neur à la gra.n'îe. réunio' diplomatique.
qui va s'ouvnr dans quelques jours
Berim. Nous eh sommes fâchés pour les
partis réactîoDnaires, mais il faut bien
qu'ils sërë3ignën't à voir la France rëpu-
bticame forte et honorée, puisqu'il ne
leur est pÏus'possible de s'y opposer efû-~
cacement.
CM'~WM'8 '-t*lû.Xe"!M«~
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Comp~nt ''58a M ~S =
FtBcom 78 M~~ M~O~~) t2~2.
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Oo!!Uttamt!M40 .meo y~m~~W~'2 2 ~.A.
MtïTB BOURSE DU ÈSl~.
IËmpruntSO/0. tn'fr.'?2t/'2,75.
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Florins (or). 64~/2,3~8..
H6ngro'is60/0. 79.
Chemms 'ëgypttens. 362 fr., 366 fr.. 3M &.
Dt'6 re'nsëignomens particuliers 'que nous
recevons de Berlin.nous permettent de dire
que l'impression générale relativement au
Congrès est fort optimiste et que l'on a bon
espoir d'un prompt arrangement.
Le prince GortchakoS', le comte 'Schôuva-
tof!'et M. d'Oubril sont attendus. On n'a pas
de nouvelles certaines quant a l'arrivée des
ptéNipotentiaires turcs..
La santé de l'empereur est plus satisf-u-
santë.
~ëMgfmpMe pi~v~e
'(atervië6~6teg!'aphïqit6âèl'agènëeH~va~
Berlin.Ielbjuin.
M. Waddington est arrivé ce soir à huit heu-
res.'lia ët6-'reçu & la 'gare par M. do Saint-Val-
lier et tout le personnel 'de 'l'ambassade.
` Saint-Pétersbourg, le 10 juin.
*L'o prince GôrtchakoG' est parti aujourd'hui
pourBerlin, accompagné de deme secrétaires, le
baron Jomini et le baron Frédérichs.
Londros,lel0juin.
'LeT~MM croit savoir que si le Congrès arrive
à un arrangement relativement à la. dette otto-
mane, l'Angleterre insistera sur l'application spé-
eià'iè du revenu engagé au paiement des em-
prunts ;garantis.
.-Londres.'Ie-lOjuin.
Le Da!7y y
vante:
Constantinople, le 8 juin. On assure que'le
conseil des ministres vient "de décider que les
forteresses ne seraient pas rendues avant la un
des débats "du Congres.
L6ndres,le9juin.
L'O~M~p~' publie une -dépêche de Berlin,
~8'juin, d'après laquelle le prince de Bismarck au-
rait .adnessé aux 'puissances européennes une
circulaire les invitantà employer tous les moyens
dont elles disposent pour réprimer l'action des
socialistes et des internationalistes.
D'après l'06Mf!'particulièrement aux gouvërnemëns de donner
des instructions ace Sujet, aux plénipotentiaires
qui doivent les représenter au Congrès.
'Mais, ajoute ce journal, la question de répres-
sion Qu''socialismeBeserapas oiscuféé au Con-
.grés, parce qu'elle n'est pas mentionnée dans le
~programme.
Constantinople,le9juin,soir.
Le Mémorandum turc publié par des journaux
étrangers, et ddntl'objet serait de démontrer que les
plénipotentiaires russes ont exercé une pression
sur les plénipotentiaires ottomans. lors de la si-
gnature du. traité do San-Stefano, est déclaré ici
apocryphe.
Constantinoplo,le8'juln,soir.
'Parinis 'Effendi et' Izzet Bey ont été adjoints à la
miSsion~uiserend au Congrès de Berlin.
'Constantmople.ie lOjuin.
Les plénipotentiaires turcs au Congrès sont
partishier~
Ghazi Osman Pacha est nommé maréchal du
palais il conserve néanmoins lo commandement
désTorcës réunies a Gonstahtinbple.
.Saïd Etïendi.est nommé ministre de l'inté-
Méur.
Berlin,le iOjuin.
On 'travau!e activement, dans le nouveau palais
du chancelier de l'empire, a l'àTrangëmënt dés
appaBteinens.où.:doit se tenir le Congrès.
tienne, Ïe9jui-n'.
t~~vOMM~e~P~M ~e reçoit 'plusieurs Toh-
seignemens coneordans, desquels "il Téastte que
l'emploi d'une partie du crédit de 60 millions est
prochain. Une partie de l'armée on parle de
six divisions doit êtfé, à toute éventualité,
mise sur le pied de guerre, afin de tenir prêtes
les forces nécessaires pour exécuter les décisions
du Congrès' en tant 'que celles-ci intéressent
l'Antriche-'Hongrie. i~'appeL des hommes qui doi-
vent faire~partie de ces forces doit avoir Heu d'ici
a quelques jours.
'Berlin~le9juin~0h.26m.soii'.
"Voici le bulletin de la santé de l'empereur, qui
aétépul)tiécesoir,&8h.30m.
«aujourd'hui, l'empereur s'est lèvera, passé
trois, heures assis dans un fauteuil, ce qui la vi-
siblement réconforté.
L'appétit a augmenté sensiblement. N
'Berlin, le dO juin, 8 h. m. matin.
Yoicile bulletin de la santé de l'empereur, qui
aëtépubliéceinatin:
&S.2M.'a.dorn)d,tranq~uiue-:pendant' toute ta
nuit, sauf deux ~ntarjuptions.. C K »
))S%'H~'LA.\GE?.BECK.))
Berlin,lel0juin..
Le Co!~sei~ fédéral prendra.deniain une résolu-
tion s~r là proposition de dissolution du Reich-
atag. L'adoption do cette proposition ne parait
pas douteuse.
Londres; le9 juin.
Le ~tm~ publie une dépêche de Vienne, du
9 juin, disant que l'évacuation de Choumia a pro-
bablement commencé.
Les Russes avaient occupé 'Djuma et Eskitam-
boul, points situés au sud et au sud-ouest de
Choumta et en dehors oe la ligne de démarca-
tion mais Fazly Pacha a demandé aux Russes de
serétirer.
Saint-Pétersbourg, le, 9 juin.
Le~MM~ de f.E)KpM-e publie un décret du
cxar, en vertu duquel le chiure des recrues à
appeler cette année pour le service de l'àrmëeet
de la flotte est fixé à 2l8,0i!0 hommes.
Le /û!<~M~ o/?!ctej publie en outre un bulletin
du médecin ordinaire, docteur Boikin. d'où il
résulte que l'impératrice est tombée malade de
la névre, et qu'il s'est manifesté, depuis, des
symptômes do pleurésie. S. M. souffre d'insom-
nie. ses forces ont scnsiNement diminué. Toute-
fois, sa respiration, au dernier.moment, est rede-
venue plus libre; mais la uèvre persiste.
Saint-Pétersbourg, le 10 jum.
Le bulletin de.la santé de, l'impératrice publié
aujourd'hui porte que S. a passé une nuit
plus tranquille que la précédente. Vers le matin,
la température du corps s'est abaissée sensible-
ment. La aspiration est moins embarrassée.
Bruxelles, le 9 juin, soir.
Un dîner de cala a été donné, ce s.oir au palais
en ~honneur du comte Beaconsueld.
Le premier mimstre antjla.is a eu a. sa.'sortie.
du train un court entretien avec le ministre de la
TnrquicaBruxeUës.
LaHavane,le
Un J?~!(M sera chanté aujourd'hui pour cé-
lébrer Ta paciucat!on de Me.
tES PtMOIENTÊïMS ?8 PUISSANCES
.'AU CONGRES DE BERLIN;
AU-EMÀGNE.
Ce n'est pas seulement par FeSet du
hasa.rd et des àrrangemens alphabétiques
de la diplomatie, que le nom du prince de
IMsntMH'eh. se trouve ici placé le premier.
Tout le monde sent que c'est lui qui sera
en quelque sorte -le pivot du Congrès.
C'est lui qui l!a rendu possible et qui a
inventé la formule d'invitation adressée
aux puissances. C'est de lui 'qu'il dépen-
dra de diriger les débats de manière à
amener des résultats satisfaisans, puis-
que! présidera rassemblée dont le siège
sera dans la capitale de l'empire qu'il à
fondé..
Bien des personnes ont attribué, dès
l'origine, à M. de Bismarck l'impulsion
même'de la guerre et ont cherché à expli-
quer sa conduite par des desseins téné-
breux. Nous n~avons jamais été de leur
avis. Les obligations qu'il avait contractées
envers la Russie en 1864, 1866 et 1870
ont imposé à M. de Bismarck une réserve
peut-être exagérée et une neutralité'
peut-être trop complaisante mais elles
ne l'ont jamais conduit à oublier complè-
tement les grands intérêts européens. On
n'a pas oublié avec quelle netteté il a
déclaré, dans sa célèbre réponse à
M. Richter, que.silaRussie songeaitàfaire
des conquêtes, « toute lapolitiquede l'Eu-
ropechangeraitde face." Ses déclarations
au sujet de l'Autriche n'ont pas été moins
nettes, soit lorsqu'il a dit que son amitié
pour la Russie n'irait jamais jusqu'à lui
Mre abandonner -les intérêts vitaux de
l'Autriche, soit lorsqu'il a 'parlé avec ef-
fusion des séntimens de confiance et
d'intimité qui l'unissaient'au comte An-
drassy.
Ajoutons que dans son discours du
19 février dernier, M. de Bismarck a le
premier opposé le droit européen au traité
de San-Stefano. Bien 'a'vant la circulaire
du marquis de-Satisbury, il a donné le si-
gnal de la campagneurplomatique actuelle
en faisant appel au traité de t8H6 et en
s'imposant à lui-même le rôle de « courtier
honnête a dans les négociations. Ce rôle.
il faut convenir qu'il l'a rempli jusqu'ici
avec une entière bonne foi. Grâce à lui,
la réunion du Congrès est devenue pos-
sible. On peut compter encore sur sa
fertileimagination'pourtrouverles moyens;
de le faire réussir. Cela lui sera d'autant plus
facile qu'il, n'a pas besoin, pour atteindre!
ce but, de compromettre son amitié fonda-
mentale envers la Russie. Si M. de Bis-
marck a rendu un vrai'service à la Rus-
sie en lui facilitant la guerre, en conte-
nant l'Autriche, en empêchant la formation
d'une coalition européenne, il rendra à
l'empire des czats un service égal, sinon
plus grand, en lui donnant aujourd'hui le
moyen de rétablir la paix dont cet empire
ne peut plus se passer.
Il serait presque ridicule de refaire la
biographie de'M. de Bismarck. Que'pour-
rions-nous apprendre au public éclairé
sur un homme dont la vie est écrite dans
l'histoire de l'Europe et aussi, hélas dans.
les pages sanglantes de notre propre his-
toire ? Tout le monde sait que M. de Bis-
marck est né le f"' avril 1815. Ce qu'il a
fait depuis, oh l'ignore encore moins.
Tout au plus pourrions-nous publier un
dernier détail bibgràphique-qui n'est peut-
être pas eneoreentré dans la circulation.
Nous apprenons qu'à la suite de sa der-
nière'maladie, M. de 'Bismarck a modiSé
une partie importante de sa toilette, 'et
qu'à la place de sa moustache légendaire
il porte maintenant une 'barbe grise. Lors-
que, 'accouru à Berlin après l'attentat
deNobiling, il est -scSë visiter l'empereur
blessé, celui-ci, toujours d'humeur se-
reine 'malgré ses 'sbuifrahces et. son im-
mobilité, a plaisanté beaucoup sur .cette
transformation de physionomie. Pour pas-
ser à un sujet plus sérieux, rappelons que
M. de Bismarck va s'essayer dans un rôle
tout nouveau pour lui et pour lequel il n'a
montré jusqu'ici aucun goût.
Chose curieuse! Des deux hommes dont
l'action commune a. changé depuis vingt
ans la face de L'Europe, le prince ~OTtcha-
koif et M. de Bismarck, le premier a tou-
jouM rêvé le Congrès, tandis que le se-
cond l'a toujours eu en aversion. C'est le
prince Grortchàkon' qui avait soufflé en
1859 à Napoléon 111 l'idée du Congrès qui
est devenu plus tard l'illusion favorite
de ce rêveur malheureux. Le prince Gort-
cMkoG' n'a jamais, depuis, laissé échap-
per l'occasion de recommander leCongrès
sa verve naturelle, sa finesse, son art de
bien aire,'tout'fait de lui rhômine dës~
grandes assemblées diplômâtiqdes. Esprit
entier, résolu, impérieux, M. de Bismarck,
au 'contraire, a toujours pTétendunëpren-
dre conseil que de lui-même et ne 'céder
qu'à ses propres inspirations. Ilest permis
de supposer que 'c'est son début diploma-
tique à la Diète'de Francfort,–cette sorte
de Congrès permanent dontles pédanteries
etiës lentetits lui inspiraient de si vives
colères, qui lui a inoculé une aversion
marquée pour toute délibération f-ntre di-
plomates « Personne, pas même le plus
? niécha.nt des démocrates, écrivait-il de
)) Francfort en 18H7, ne peut se faire une
B idée de ce que la diplomatie'cache de
H nullité et de charlatanisme. Je Jl'ai ja-
mais douté que tous ces messieurs ne
M fissent leur cuisine à l'eau; mais un po-
a tage si aqueux et si fade qu'il est im-
N possible d'y trouver un œil de graisse
H ne laisse pas que de m'étonner. »
Mais M. de Bismarck est un esprit trop
supérieur, trop plein de ressources pour
ne pas savoir se plier, a. l'occasion, aux
nécessités du Congrès, pour ne pas savoir
même en tirer un grand parti. Pendant
son séjour à Francfort, il demandait à
faire de la politique « en caleçon de
bain.)) C'est de la politique en casque qu'il
àfaitedepuis.eM'onn'ignorepas sans doute
qu'il a adopté a Sadowa le costume mili-
taire qû~on lui voit toujours, même au
Reichstag. Voudra-t-il reprendre, pourpré-
siderles séances du Congrès, l'habit noir
du diplomate qu'il portait autrefois?
Nous l'ignorons. Nous avons la con-
viction qu'il saura imprimer au Con-
grès des allures vives et expëditives
qui hâteront l'~ceuvre de la paix. «Je sais
B dès aujourd'hui, écrivait-il encore de
N'-Francfort, ce que nous aurons fait dans
M deux, trois ou cinq ans, et ce que nous
M pourrions expédier en vingt-quatre heu-
a res si nous voulions être sincères et rai-
N sonnables un jour durant. Le chance-
lier allemand a aujourd'hui assez d'auto-
rité et de prestige pour rendre ses collè-
gues du Congrès ses amis les Russes en
particulier, suf6sâm'ment « sincères et
raisonnables M,et pour amener rapide-
ment cette paix dont la Russie a pl~s be-
soin que le reste'de l'Europe.
M. Ne TBMMow a ëu'ûne carrière politi-
que qu'explique son réel mérite mais
qui semble néanmoins bizarre si l'on ne
tient pas compte 'des transformations
qu'à suMes dans ces derniers temps l'état
intérieur de l'Allemagne. Né en Xtecklem-
bourg, mais Danois d'Origine, il a com-
mencé par représenter le Danemark à
la Diète de Francfort. C'est là même qu'il
est entré en relations avec M. de Bismarck,
~alors que 'ce dernier y était plénipoten-
tiaire'de la Prusse, et ce sont ces premiers
souvenirs, assure-t-on, qui ont déterminé'
'dans ces dernières années le chancelier à
appeler M. de Bûlow auprès de M. M. de
Bûlow a d'ailleurs représenté également
pendant un certain~emps le Mecklembourg
auprès de la cour de Prusse 11 a/aujour-
d'hui le 'titre de ministre d'Etat et est le'
suppléant du prince de Bismarck au
~ministère des ànairès étrangères de
'l'empire.~ On Sait que M. de Bismarck,
~autrefois si prodigue de lui-même, de
ses visites et'de ses 'paroles, alors qu'il
'dirigeait les entreprises'de la Prusse mi-~
litante, n'entretient aujourd'hui que des'
rapports très rares avec les rëprésentans
dës-'puissanccs étrangères depuis qu'il n'a
plus qu'à sauvegarder les destinées
triomphantes ~de l'Allemagne.
VivaTitIaplus grande partie de l'année'
hors de Berlin, ne paraissant dans aucune
réception officielle ou privée, ne recevant
chez lui que le monde parlementaire
prussien une fois par semaine, à l'exclu-'
sidn des diplomates, ïtétant abordable
pour ceux-ci que par exception, et sur de-
mande formulée chaque fois, le chancelier
à~té naturellement oblige de se don-
ner un remplaçant chargé d'entretenir
en son lieu et place les relations ordinai-
res avec le corps diplomatique. Mais un
tel rôle de suppléant n'est rien moins que
facile sous un chef tel que le prince de
Bismarck. Il faut tenir ce rôle en s'abs-
tenant autant que possible d'initiative
personnelle et sans engager la résolu-
tion supérieure du chancelier. La finesse
de M. de Hùlow, son habileté reconnue à
éviter ~toute compromission dans son lan-
gaga, à garder m~me le silence, s'il le
faut; enfin'l'aménité de ses manières le
rendent particulièrement propre à rem-
plir une tâche dont le chancelier ne faci-
lite pas toujours l'accomplissement, et qui
reste, en somme, assez ingrate pour celui
qui l'a acceptée.
Le prince Cari-Victor Mdtcmft&he, de
la branché de Wàldënboùrg, est né en 1819
et succéda en 1845, avec le consentement
de son frère aîné, à la principauté de Schil-
lingsfurt en Bavière, où il se St remar-
quer par ses opinions libérales. Après
quelques années de retraite ~i il fit
des voyages en France, en Italie et
en Angleterre; mais il rentra dans la
vie politique en 18CO et se montra favo-
rable a l'alliance prussienne. En 1866,
il fut nommé président du conseil
bavarois et ministre des an'aires étran-
gères succédant à M. de Pfordten. Il resta
pendant près de trois ans à la tête
d'un ministère libéral, défendant la po-
litique intime avec la Confédération ger-
manique. Son passage dans le gouverne-
ment fut surtout marqué par sa célèbre
circulaire de 1869, dans laquelle, bien que
catholique, il disait'que le concile du Va-
tican, en voulant déclarer l'infailtibilité du
Pape, allait sortir dudomain~ religieux pour
entrer dans le domaine politique. Le prince
HoheBlohe proclamait alors que les Etats
devaient protester contre les déclarations
du concile. Les ultramontains et les par'-
ticularistes s'indignèrent, et il fut ren-
versé par un vote des deux'chambres en
mars 1870.,
Ce fait, qui témoigne hautement d'une
énergique défense des principes :de la ci-
vilisa.tion moderne contre les sgissemens
de Rome, le fit remarquer à Berlin, et, en
1874, .le prince Hohenlohe fut désigné
comme ambassadeur d'Allemagne en rem-
placement de M. le comte d'Arnim.
La mission d'ambassadeur à Paris ne
présentait pas encore beaucoup d'agré-
mens ou de facilités. La société française,
tout en respectant le représentant de
l'Allemagne, ne montrait pas un grand
empressement à venir saluer l'ambassa-
deur. Cependant les manières affables,
l'urbanité parfaite du prince Hohenlohe
brisèrent peu à peu la glace, et les rela-
tions bienveillantes, puis amicales, fi-
nirent par se manifester. Le prince
Hohenlohe, sous une apparence froide et
calme, est un gentleman accompli.et d'une
exquise affabilité.
IMt.deBtadowitz, qui est titulaire du
poste de ministre à Athènes, a été appelé
plusieurs fois par le choix particulier de
M. de Bismarck à 1' « Auswaertiges Àmt »
de la chancellerie fédérale. II passe, avec
le docteur Bûcher, l'ex-démocratede '1848,
qui fait aujourd'hui également partie du
ministère des affaires étrangères, pour un
des collaborateurs les plus appréciés du
chancelier. Le rôledeM. Bûcher ne s'étend
guère au delà de l'enceinte du ministère.
M. de Radowitz a occupé, au contraire, dif-
férens -postes à l'étranger, entre autres
celui de consul général à Bucharest.
Homme du monde, causeur animé, si la
sévère discipline qui règne autour de
M. de Bismarck le lui permet, d'un pa-
triotisme qui ne demande qu'à se faire
connaître, M. de Radowitz. est d'ordinaire
le suppléant de M. de Bûlow lorsque
celui-ci obtient un congé.
AUTRL'Autriche-Hongrie auracomme premier
représentant le comte Julcs~ And~assy~
ministre des anaires étrangères et de la
maisonimpériale. On le qualifie souvent de
chancelier de l'empire austro-hongrois;
mais cette désignation est inexacte. En
succédant au .comte de Beust qui portait
ce .titre, le comte Andrassy l'a décliné
pour ménager les scrupules constitution-
nels de ses compatriotes hongrois qui
voyaient dans le titre de chancelier de
l'empire ( S~cA~MM:) une réminis-
cence de l'ancien régime absolutiste et
centraliste, et le considéraient comme
incompatible avec la Constitution dua-
liste inaugurée par le Compromis de
1867. Le comte Andrassy n'est que minis-
tre commun pour l'Autriche et la Hongrie
des anaires extérieures; mais, comme il
est de droit président et chef du ministère
commun, il jouit en réalité, sans en avoir
le titre, de la position de chancelier et
premier ministre de l'empire.
Le comte Andrassy occupe depuis t867,
c'est-à-dire depuis 4ouze ans, avec une
grande distinction, la scène de la haute
politique, et son nom retentit aussi souvent
que celui des chanceliers de Russie et
d'Allemagne; mais comme Ïes dates de
sa carrière publique sont moins connues
en France que'celles du prince 'de Bis-
marck, nous en rappelons ~es principales.
Issu d'une des plus anciennes et des plus
illustres familles'historiques grie, et né' en '1'823 a Zemplin, ïe comte
'Jules, suivant l'usage de son 'pays qui
par ses moeurs politiques présente 'une
ressemblance frappante avec l'Angleterre,
entra de très bonne heure dans la vie pu-
blique. Nous le voyons dès 1844 envoyé par
le comitat de Zëmplin comme député à la:
Diète de Pesth, où il se révéla bientôt
comme orateur brillant et jpubliciste'plein
de ressources. Il prit ensuite une part ac-
tive et chaleureuse dans la lutte nationale,'
politique~t militaire de -la Hongrie contre
le gouvernement de Vienne pendant les
années 1848 et -t849. Membre du Parlement,
administrateur supérieur (o~~y~~a) du
comitat de Zcmplin., enfin, com-
mandant des AoKC~ de son comi-
tat, il se distingua dans toutes ces posi-
tions. Lorsque le gouvernement national
dirigé par le dictateur Kossuth fut oblige
de se retirer àDebreczin, le comte An-
drassy fut envoyé en mission à Constan-
tinople. C'est là qu'il apprit la catastro-
phe de Vilagos et la fin de l'insurrection.
Il ne sera. pas inutile de rappeler, que la,
Porte faillit s'exposer à une guerre avec
la Russie et l'Autriche plutôt que
de consentir à leur livrer les réfugiés
hongrois et polonais qui avaient cherché
asile en Turquie. On saK qu'après la
défaite de l'insurrection hongroise la
réaction triomphante a exercé de cruel-
les représailles. Les principaux chefs
politiques et militaires du mouvement
furent fusillés ou pendus. Le comte An-
drassy fut aussi condamné à mort et
exécuté en efSgie. Il passa ensuite huit
ans en exil, séjournant tantôt en Angle-
terre, tantôt et surtout en France, où il
laissa d'agréables souvenirs dans le ~A-
parisien. Profitant d'une amnistie, il
retourna en Hongrie en 1857.
La guerre d'Italie ayant amené la chute
de l'absolutisme et ouvert aux Hongrois la
perspective' de recouvrer leurs libertés, le
comte Andrassy rentra dans la vie po-
litique. Elu à la Diète en 1860 et nommé
vice-président, il prit dès lors, comme
ami et principal collaborateur du célèbre
patriote François Deak, une part préémi-
nente dans cette lutte mémorable, lutte
par les moyens légaux, qui dura sept ans
'et qu! eut pour resuÏtat le rétàbUsse-
'ment du royaume de Saint-Etiehne et le
Compromis de 1867. Le vénérable Nestor
de la nation hongroise, qui l'inspirait et
la dirigeait de ses conseils, mais qui n'a
jamais voulu accepter le pouvoir, François
Deak, a distingué dans le comte Andrassy
l'homme d'action le plus capable de réali-
ser son programme, Le conflit pouvaitdu-
rer indéfiniment s'il restait engagé d'un
côté entre le 'gouvernement de 'Vienne et
la Diète de Pesth, de l'autre entre cette der-
nière et le Reichsrath deVienne. Pour ame-
ner une issue favorable, il fallait un di-
plomate, un négociateur habile, sachant
traiter 'avec la cour et les sommités poli-
tiques de Vienne, les convaincre et les
gagner. Le comte Andrassy fut merveilleu-
sement approprié à cette tâche. Doué
d'un esprit brillant et pénétrant, d'une vive
imagination, d'une éloquence singulière-
ment persuasive, possédantauplus hautde-
gréle don de séduction et de fascination per-
sonnelle, il sut conquérir le cœur et la
confiance de l'empereur François-Joseph
il sut se concilier les bonnes grâces de
l'impératrice Elisabeth qui s'est transfor-
mée en peu de temps en véritable 'Hon-
groise il sut, pour ainsi dire-, désarmer l'ar-
chiduc Albert lui-même et les autres hauts
personnages de la cour et de l'armée.
Bref, il accomplit une œuvre de haute di-
plomatie en faisant accepter à la dynastie
et au gouvernement de Vienne les bases du
Compromis qui fut ensuite discuté et adopté
dans tous les détails par les deux Parle-
mens d'Autriche et de Hongrie. Il fut ainsi,
avec Deak, le restaurateur du royaume de
Saint-Etienne et de la Constitution hon-
groise, et, avec M. de Beust, le créateur
de l'organisation dualiste de la. monar-
chie, qui est en ce moment sur ,1e point
de recevoir une nouvelle consécration par
le renouvellement du Compromis.
Président pendant près de cinq ans du
premier ministère responsable et parle-
mentaire de la Hongrie, le comte An-
drassy est resté encore dans ce poste plus
diplomate qu'administrateur. Laissant les
soins administratifs et législatifs à ses col-
lègues, il s'occupa principalement de créer
et d'assurer à la Hongrie une respectable
position extérieure, dela.placer, sous tous
les rapports, .sur le pied d'égalité avec
l'Autriche, de réaliser ce. principe de ~(!-
entre les deux moitiés de la monar-
chie, qui est la base du dualisme. Il pro-
cura à son pays, dans les ~OMM< une
armée nationale; il obtint pour les
Hongrois la part proportionnée dans la
diplomatie, dans le service consulaire,
dans les grades supérieurs de l'armée
commune. En un mot, il fit de la Hon-
grie un véritable royaume avec une cour,
de hautes charges et dignités hongroises,
avec tout l'organisme, tout l'appareil d'une
puissance de 16 minions d'habitahs. 11
usa largement de la part d'influence que
la Constitution attribuait au président du
conseil hongrois dans la .politique étran-
gère en prêtant son concours à M. de
Beust dans toutes les grandes affaires
extérieures. Il participa avec M, de~eu~t
àl'entrevuede Salzbourg entréNàpoléon 111
et François-Joseph il accompagna l'em-
pereur avec le chancelieràÏ'Exposition de
Taris de 1867; il prit une part active à
l'action diplomatique occasionnée parla
iguerre franco-aUemande, et puis par la.
Conférence de Londres de 1871. Dans les
idées du comte Andrassy, l'Autriche, de-
venue l'Autriche-Hongrie n'avait plus
rien à chercher en Allemagne et en
Italie; elle devait accepter franchement
le mouvement unitaire allemand et ita-
lien, et reporter désormais ses visées
politiques sur l'Orient. Depuis son entrée
au pouvoir, il a été partisan constant d'une
alliance avec l'Allemagne. Aussi lorsque,
après la guerre franco-allemande, le rap-
prochement avec l'Allemagne est devenu
pour l'Autriche une nécessité politique
évidente, le comte Andrassy a été natu-
rellement indiqué pour remplacer M. de
Beust. Lorsqu'on novembre 1871, Tempe-
reur se décida à se séparer de ce dernier,
l'opinion unanime désigna le président du
conseil hongrois comme son successeur.
Le comte Andrassy entra dans le palais,
du 2?<ï~ soutenu par l'immense po-
pularité dont il jouissait dans son
pays natal et accueilli sympathiquement
par les Allemands d'Autriche. Nous avons,
depuis cette époque, suivi de trop près
sa conduite politique pour avoir besoin
d'y revenir. Rappelons seulement qu'ayant
apporté au pouvoir le programme de
l'entente étroite avec l'Allemagne, il fut
amené ensuite à élargir cette base, car
M. de Bismarck a tenu à faire entrer dans
la combinaison la Russie, qu'il a pria
sur lui de récôncHier avec l'Autriche.
Dès lors, l'alliance des trois empereurs
semblait être le pivot de la politique
du comte Andrassy jusqu'au moment
où la guerre russo-turque ou plutôt la
manière immodérée dont la Russie a
voulu exploiter sa victoire est venue
ébranler cette aDiance. La crise orien-
tale a imposé à l'homme d'Et&t aus-
tro-hongrois une..tâche très ardue,
et nous ayons maintes fois signalé les
graves difficultés au milieu desquelles
le comte Andrassy eut a se dé-
battre pendant ces derniers temps.
Cepen naviguer à travers tous les écueils avec
une incontestable habileté et avec un
bonheur devenu proverbial eh Autriche.
Mt!MAL DES DEBATS
tir
PmîtQUES ET HTTERAÏRES
sy Ki~ ~M -i. ?.
MM~M~~HM
~m.
M! 10 ET SAM! ti ??
.ON.S'ABONNE.
me des Prëtres-SamtrGermain-rA.nxerroIs, 17.
E'M)t'KmBt.'AnoK)xnRMB'w'F:
Un an. Six mois. TM)!s moa.
:~6pMtemens. SO fr. M ff. 20 !r.
Paris~ 72 fr. 96 tr. i8ft.
Les aMïmemens partent dest" et le chaque BtMs.
ON .~S'ABOKNB
enBeIgique,enÏt&lie.
en Chine et au Japon.
tM moyen d'une valeur payable a Pâtis ou
tn Anemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~tt renvoi d'une valeur payable & PtftSt
~Me,am
in ~
BBB!. ~cHM, maw!et et C', Fm6h lâneComMU,
E. C.-London, t:& W.-H. Nm'!th et 'S~
tS6,Strand,w.C.,Lond
A Br~xeUes, & rM:M ~< ~~K~~M~, M, tM de la
Madeieme, dans les Hosques et da~s les Bi.
bMothè~Mes des cares de chemins de fef b'e!t;es.
A 'Vfdparaiso (ChiUj.chez M. Orestes L. Toraero.
tea annonces sont McnM
~
s,p!aoede!TBoMse,
<
1PâMS
MJNN 10 JUIN
H faut espérer que l'insuecës complet
.'de la tentative des droites du Sén~t pour
.troublerles dernières séances delà ses-
sion actuelle amortira les velléités belli-
queuses qui semblaient s'être emparées
sol, qui -est devenu un des généraux
.préférés des Tnonarchistes du Sénat,
a piteusement ~échoŒé. C'était auss* ùn'è
prétention par trop intolérable que de
vouloir empiéter su-r les droite dû pouvoir
exécutif 'et hii disputer les attributions
que lui donne l'article 1~ de la loi orga-
nique Tsur l'élection des sénateurs « Un
décret du 'Président de ta république,
rendu 'aun&oins 'six semaines à l'avance,
direct article, 'fixe ie ~our où doivent
avoir lieu les élections pour te 'Se*
nat~ ~t en même temps celui où doi-
vent être choisis les délégués des
conseils municipaux. u Rien de plus
clair, on en conviendra, et l'on est sur-
pris que des jurisconsultes comme
MM. Delsol et Clément se soient aventu-
rés jusqu'à prétendre qu'il appartenait au
Sénat de trancher les questions que sou-
lèvent la durée de son mandat et la con-
vocation de ses électeurs. Nous avons en-
tendu il y a peu de jours des sénateurs
de la droite soutenir, à propos d'une dis-
cussion budgétaire que la Chambre des
Dépotés ae donnait des airs de Gonven-
tion et menaçait l'autorité légitime des
deux autres pouvoirs. Accusation sin-
gulière de la part d'un groupe politique
qui n'épargne rien pour entraîner le Sénat
dans la voie périlleuse où il accuse in-
justement la Chambre des Députés d'être
entrée!
Nous rattachons, d'ailleurs, -aucune
importance à ces mouvemens désespérés
d'un parti qui cherche -à troubler à tout
prix la tranquillité publique, & déranger
par tous les moyens les fêtes de l'Exposi-
tion et àproSter des:grands événemensqui,
agitent~EuropepourprévenirJ'anermisse-
mentpacinque de nos institutions nat&o-
n~les. Que le malheur dont l'Allëmagae
vient d'être frappée ait relevé le courage
abattu des monarchistes, que la réaction'
europée-cme à~laqueHe ifs s'attendent par' .e
suite de l'attentat de Nobiling deur~ait~
paru d6 nature à favoriser leurs ambi-'
tionset l~urs projets peTsonnels, il n'y a!
rien là ;9Utid6iy& nous surprendre. Nous
nous habituons de plus en plus à cette:
absence presque absolue de patriotisme
qui nous fait mieux comprendre "l'histoire
des émigrés. La, deoture, quotidienne de
certains ~ottmaux de la .droite, de 6~-
i~e j~MH'cet de /<ï Z~/i~e MCM;~
M~MM~, par exemple,'nous attriste pro-
fondément nous n'aurions jamais cru
qu'il se trouvât encore des écrivains
français capables de se venger, d'avoir'
perdu le pouvoir en dénonçant sans
cesse leur pays à la colère de l'étran-
ger Mais si ces polémiques antinaiio-!
nales nous inspirent une vive indigna-
tion elles ne nous euraient pas le;
moins du monde. fNous ne partageons
pas l'émotion,'que tes Tnenaoes de
Z'ë/ë~e ~oeM;j6 ~~Me -a causée
à certain de nos confrères. « Prenez;
? garde nous dit ce journal. Avant que.
? l'Exposition soit .terminée, une-grande
? partie sera jouée en France nous as-
o esterons à des événëmens .considéra-
B blés.tl est encore impossibte de tout
H prévoir et de toutdire.M Vaines ianiaron-,
nadës qui né méritent même pas d'être
discutées! Za Z~/ëM~MCM~ ~MM~6
se croit toujours à la yeiUe du 16 mai elle
se trompé. N'ayons-nous pas entendu.~
l'autre jour un des chefs du parti bona-
partiste s'écrier .à la Chambre des D'épu-
tés.que ses amis refus&raient l,eur con-
cours à. une nouvelle entreprise du même;
gen;'ë? Personne n'oserait, s~ ~pômpro~
mettre 'aujourd''hùi dans "une aventure J
dont l'issue ne serait pas douteuse et dont
les co'nséquences seraient 'terribles ~pur
cëux.qui les auraient bravées. 'Quelques
rêveuTS fanatiques peuvent bien songer, à
recommencer l'oeuvre de l'année dernière,
mais ils sont trop isolés pour être dan-
gereux.
Les vacances parlementaîrës s'êcoule-
rout donc daùs le calme dont nous jouis-
sons depuis le. !4 octobre. Le pays peut
être ëùr que Sa tra.nqu.iHite ne sera pa.s
trôu'blëe. Paisible au dedans et respecte
au dehors, il .achèvera en repos l'Exposi-
tion universelle ptpârUcipera avec hon-
neur à la gra.n'îe. réunio' diplomatique.
qui va s'ouvnr dans quelques jours
Berim. Nous eh sommes fâchés pour les
partis réactîoDnaires, mais il faut bien
qu'ils sërë3ignën't à voir la France rëpu-
bticame forte et honorée, puisqu'il ne
leur est pÏus'possible de s'y opposer efû-~
cacement.
CM'~WM'8 '-t*lû.Xe"!M«~
<
Comp~nt ''58a M ~S =
FtBcom 78 M~~ M~O~~) t2~2.
*a.;a:
CoMta~tlOS..
Oo!!Uttamt!M40 .meo
MtïTB BOURSE DU ÈSl~.
IËmpruntSO/0. tn'fr.'?2t/'2,75.
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Ottomane t873. 80 fr., 80 fr. M.
Florins (or). 64~/2,3~8..
H6ngro'is60/0. 79.
Chemms 'ëgypttens. 362 fr., 366 fr.. 3M &.
Dt'6 re'nsëignomens particuliers 'que nous
recevons de Berlin.nous permettent de dire
que l'impression générale relativement au
Congrès est fort optimiste et que l'on a bon
espoir d'un prompt arrangement.
Le prince GortchakoS', le comte 'Schôuva-
tof!'et M. d'Oubril sont attendus. On n'a pas
de nouvelles certaines quant a l'arrivée des
ptéNipotentiaires turcs..
La santé de l'empereur est plus satisf-u-
santë.
~ëMgfmpMe pi~v~e
'(atervië6~6teg!'aphïqit6âèl'agènëeH~va~
Berlin.Ielbjuin.
M. Waddington est arrivé ce soir à huit heu-
res.'lia ët6-'reçu & la 'gare par M. do Saint-Val-
lier et tout le personnel 'de 'l'ambassade.
` Saint-Pétersbourg, le 10 juin.
*L'o prince GôrtchakoG' est parti aujourd'hui
pourBerlin, accompagné de deme secrétaires, le
baron Jomini et le baron Frédérichs.
Londros,lel0juin.
'LeT~MM croit savoir que si le Congrès arrive
à un arrangement relativement à la. dette otto-
mane, l'Angleterre insistera sur l'application spé-
eià'iè du revenu engagé au paiement des em-
prunts ;garantis.
.-Londres.'Ie-lOjuin.
Le Da!7y y
vante:
Constantinople, le 8 juin. On assure que'le
conseil des ministres vient "de décider que les
forteresses ne seraient pas rendues avant la un
des débats "du Congres.
L6ndres,le9juin.
L'O~M~p~' publie une -dépêche de Berlin,
~8'juin, d'après laquelle le prince de Bismarck au-
rait .adnessé aux 'puissances européennes une
circulaire les invitantà employer tous les moyens
dont elles disposent pour réprimer l'action des
socialistes et des internationalistes.
D'après l'06Mf!'
des instructions ace Sujet, aux plénipotentiaires
qui doivent les représenter au Congrès.
'Mais, ajoute ce journal, la question de répres-
sion Qu''socialismeBeserapas oiscuféé au Con-
.grés, parce qu'elle n'est pas mentionnée dans le
~programme.
Constantinople,le9juin,soir.
Le Mémorandum turc publié par des journaux
étrangers, et ddntl'objet serait de démontrer que les
plénipotentiaires russes ont exercé une pression
sur les plénipotentiaires ottomans. lors de la si-
gnature du. traité do San-Stefano, est déclaré ici
apocryphe.
Constantinoplo,le8'juln,soir.
'Parinis 'Effendi et' Izzet Bey ont été adjoints à la
miSsion~uiserend au Congrès de Berlin.
'Constantmople.ie lOjuin.
Les plénipotentiaires turcs au Congrès sont
partishier~
Ghazi Osman Pacha est nommé maréchal du
palais il conserve néanmoins lo commandement
désTorcës réunies a Gonstahtinbple.
.Saïd Etïendi.est nommé ministre de l'inté-
Méur.
Berlin,le iOjuin.
On 'travau!e activement, dans le nouveau palais
du chancelier de l'empire, a l'àTrangëmënt dés
appaBteinens.où.:doit se tenir le Congrès.
tienne, Ïe9jui-n'.
t~~vOMM~e~P~M ~e reçoit 'plusieurs Toh-
seignemens coneordans, desquels "il Téastte que
l'emploi d'une partie du crédit de 60 millions est
prochain. Une partie de l'armée on parle de
six divisions doit êtfé, à toute éventualité,
mise sur le pied de guerre, afin de tenir prêtes
les forces nécessaires pour exécuter les décisions
du Congrès' en tant 'que celles-ci intéressent
l'Antriche-'Hongrie. i~'appeL des hommes qui doi-
vent faire~partie de ces forces doit avoir Heu d'ici
a quelques jours.
'Berlin~le9juin~0h.26m.soii'.
"Voici le bulletin de la santé de l'empereur, qui
aétépul)tiécesoir,&8h.30m.
«aujourd'hui, l'empereur s'est lèvera, passé
trois, heures assis dans un fauteuil, ce qui la vi-
siblement réconforté.
L'appétit a augmenté sensiblement. N
'Berlin, le dO juin, 8 h. m. matin.
Yoicile bulletin de la santé de l'empereur, qui
aëtépubliéceinatin:
&S.2M.'a.dorn)d,tranq~uiue-:pendant' toute ta
nuit, sauf deux ~ntarjuptions.. C K »
))S%'H~'LA.\GE?.BECK.))
Berlin,lel0juin..
Le Co!~sei~ fédéral prendra.deniain une résolu-
tion s~r là proposition de dissolution du Reich-
atag. L'adoption do cette proposition ne parait
pas douteuse.
Londres; le9 juin.
Le ~tm~ publie une dépêche de Vienne, du
9 juin, disant que l'évacuation de Choumia a pro-
bablement commencé.
Les Russes avaient occupé 'Djuma et Eskitam-
boul, points situés au sud et au sud-ouest de
Choumta et en dehors oe la ligne de démarca-
tion mais Fazly Pacha a demandé aux Russes de
serétirer.
Saint-Pétersbourg, le, 9 juin.
Le~MM~ de f.E)KpM-e publie un décret du
cxar, en vertu duquel le chiure des recrues à
appeler cette année pour le service de l'àrmëeet
de la flotte est fixé à 2l8,0i!0 hommes.
Le /û!<~M~ o/?!ctej publie en outre un bulletin
du médecin ordinaire, docteur Boikin. d'où il
résulte que l'impératrice est tombée malade de
la névre, et qu'il s'est manifesté, depuis, des
symptômes do pleurésie. S. M. souffre d'insom-
nie. ses forces ont scnsiNement diminué. Toute-
fois, sa respiration, au dernier.moment, est rede-
venue plus libre; mais la uèvre persiste.
Saint-Pétersbourg, le 10 jum.
Le bulletin de.la santé de, l'impératrice publié
aujourd'hui porte que S. a passé une nuit
plus tranquille que la précédente. Vers le matin,
la température du corps s'est abaissée sensible-
ment. La aspiration est moins embarrassée.
Bruxelles, le 9 juin, soir.
Un dîner de cala a été donné, ce s.oir au palais
en ~honneur du comte Beaconsueld.
Le premier mimstre antjla.is a eu a. sa.'sortie.
du train un court entretien avec le ministre de la
TnrquicaBruxeUës.
LaHavane,le
Un J?~!(M sera chanté aujourd'hui pour cé-
lébrer Ta paciucat!on de Me.
tES PtMOIENTÊïMS ?8 PUISSANCES
.'AU CONGRES DE BERLIN;
AU-EMÀGNE.
Ce n'est pas seulement par FeSet du
hasa.rd et des àrrangemens alphabétiques
de la diplomatie, que le nom du prince de
IMsntMH'eh. se trouve ici placé le premier.
Tout le monde sent que c'est lui qui sera
en quelque sorte -le pivot du Congrès.
C'est lui qui l!a rendu possible et qui a
inventé la formule d'invitation adressée
aux puissances. C'est de lui 'qu'il dépen-
dra de diriger les débats de manière à
amener des résultats satisfaisans, puis-
que! présidera rassemblée dont le siège
sera dans la capitale de l'empire qu'il à
fondé..
Bien des personnes ont attribué, dès
l'origine, à M. de Bismarck l'impulsion
même'de la guerre et ont cherché à expli-
quer sa conduite par des desseins téné-
breux. Nous n~avons jamais été de leur
avis. Les obligations qu'il avait contractées
envers la Russie en 1864, 1866 et 1870
ont imposé à M. de Bismarck une réserve
peut-être exagérée et une neutralité'
peut-être trop complaisante mais elles
ne l'ont jamais conduit à oublier complè-
tement les grands intérêts européens. On
n'a pas oublié avec quelle netteté il a
déclaré, dans sa célèbre réponse à
M. Richter, que.silaRussie songeaitàfaire
des conquêtes, « toute lapolitiquede l'Eu-
ropechangeraitde face." Ses déclarations
au sujet de l'Autriche n'ont pas été moins
nettes, soit lorsqu'il a dit que son amitié
pour la Russie n'irait jamais jusqu'à lui
Mre abandonner -les intérêts vitaux de
l'Autriche, soit lorsqu'il a 'parlé avec ef-
fusion des séntimens de confiance et
d'intimité qui l'unissaient'au comte An-
drassy.
Ajoutons que dans son discours du
19 février dernier, M. de Bismarck a le
premier opposé le droit européen au traité
de San-Stefano. Bien 'a'vant la circulaire
du marquis de-Satisbury, il a donné le si-
gnal de la campagneurplomatique actuelle
en faisant appel au traité de t8H6 et en
s'imposant à lui-même le rôle de « courtier
honnête a dans les négociations. Ce rôle.
il faut convenir qu'il l'a rempli jusqu'ici
avec une entière bonne foi. Grâce à lui,
la réunion du Congrès est devenue pos-
sible. On peut compter encore sur sa
fertileimagination'pourtrouverles moyens;
de le faire réussir. Cela lui sera d'autant plus
facile qu'il, n'a pas besoin, pour atteindre!
ce but, de compromettre son amitié fonda-
mentale envers la Russie. Si M. de Bis-
marck a rendu un vrai'service à la Rus-
sie en lui facilitant la guerre, en conte-
nant l'Autriche, en empêchant la formation
d'une coalition européenne, il rendra à
l'empire des czats un service égal, sinon
plus grand, en lui donnant aujourd'hui le
moyen de rétablir la paix dont cet empire
ne peut plus se passer.
Il serait presque ridicule de refaire la
biographie de'M. de Bismarck. Que'pour-
rions-nous apprendre au public éclairé
sur un homme dont la vie est écrite dans
l'histoire de l'Europe et aussi, hélas dans.
les pages sanglantes de notre propre his-
toire ? Tout le monde sait que M. de Bis-
marck est né le f"' avril 1815. Ce qu'il a
fait depuis, oh l'ignore encore moins.
Tout au plus pourrions-nous publier un
dernier détail bibgràphique-qui n'est peut-
être pas eneoreentré dans la circulation.
Nous apprenons qu'à la suite de sa der-
nière'maladie, M. de 'Bismarck a modiSé
une partie importante de sa toilette, 'et
qu'à la place de sa moustache légendaire
il porte maintenant une 'barbe grise. Lors-
que, 'accouru à Berlin après l'attentat
deNobiling, il est -scSë visiter l'empereur
blessé, celui-ci, toujours d'humeur se-
reine 'malgré ses 'sbuifrahces et. son im-
mobilité, a plaisanté beaucoup sur .cette
transformation de physionomie. Pour pas-
ser à un sujet plus sérieux, rappelons que
M. de Bismarck va s'essayer dans un rôle
tout nouveau pour lui et pour lequel il n'a
montré jusqu'ici aucun goût.
Chose curieuse! Des deux hommes dont
l'action commune a. changé depuis vingt
ans la face de L'Europe, le prince ~OTtcha-
koif et M. de Bismarck, le premier a tou-
jouM rêvé le Congrès, tandis que le se-
cond l'a toujours eu en aversion. C'est le
prince Grortchàkon' qui avait soufflé en
1859 à Napoléon 111 l'idée du Congrès qui
est devenu plus tard l'illusion favorite
de ce rêveur malheureux. Le prince Gort-
cMkoG' n'a jamais, depuis, laissé échap-
per l'occasion de recommander leCongrès
sa verve naturelle, sa finesse, son art de
bien aire,'tout'fait de lui rhômine dës~
grandes assemblées diplômâtiqdes. Esprit
entier, résolu, impérieux, M. de Bismarck,
au 'contraire, a toujours pTétendunëpren-
dre conseil que de lui-même et ne 'céder
qu'à ses propres inspirations. Ilest permis
de supposer que 'c'est son début diploma-
tique à la Diète'de Francfort,–cette sorte
de Congrès permanent dontles pédanteries
etiës lentetits lui inspiraient de si vives
colères, qui lui a inoculé une aversion
marquée pour toute délibération f-ntre di-
plomates « Personne, pas même le plus
? niécha.nt des démocrates, écrivait-il de
)) Francfort en 18H7, ne peut se faire une
B idée de ce que la diplomatie'cache de
H nullité et de charlatanisme. Je Jl'ai ja-
mais douté que tous ces messieurs ne
M fissent leur cuisine à l'eau; mais un po-
a tage si aqueux et si fade qu'il est im-
N possible d'y trouver un œil de graisse
H ne laisse pas que de m'étonner. »
Mais M. de Bismarck est un esprit trop
supérieur, trop plein de ressources pour
ne pas savoir se plier, a. l'occasion, aux
nécessités du Congrès, pour ne pas savoir
même en tirer un grand parti. Pendant
son séjour à Francfort, il demandait à
faire de la politique « en caleçon de
bain.)) C'est de la politique en casque qu'il
àfaitedepuis.eM'onn'ignorepas sans doute
qu'il a adopté a Sadowa le costume mili-
taire qû~on lui voit toujours, même au
Reichstag. Voudra-t-il reprendre, pourpré-
siderles séances du Congrès, l'habit noir
du diplomate qu'il portait autrefois?
Nous l'ignorons. Nous avons la con-
viction qu'il saura imprimer au Con-
grès des allures vives et expëditives
qui hâteront l'~ceuvre de la paix. «Je sais
B dès aujourd'hui, écrivait-il encore de
N'-Francfort, ce que nous aurons fait dans
M deux, trois ou cinq ans, et ce que nous
M pourrions expédier en vingt-quatre heu-
a res si nous voulions être sincères et rai-
N sonnables un jour durant. Le chance-
lier allemand a aujourd'hui assez d'auto-
rité et de prestige pour rendre ses collè-
gues du Congrès ses amis les Russes en
particulier, suf6sâm'ment « sincères et
raisonnables M,et pour amener rapide-
ment cette paix dont la Russie a pl~s be-
soin que le reste'de l'Europe.
M. Ne TBMMow a ëu'ûne carrière politi-
que qu'explique son réel mérite mais
qui semble néanmoins bizarre si l'on ne
tient pas compte 'des transformations
qu'à suMes dans ces derniers temps l'état
intérieur de l'Allemagne. Né en Xtecklem-
bourg, mais Danois d'Origine, il a com-
mencé par représenter le Danemark à
la Diète de Francfort. C'est là même qu'il
est entré en relations avec M. de Bismarck,
~alors que 'ce dernier y était plénipoten-
tiaire'de la Prusse, et ce sont ces premiers
souvenirs, assure-t-on, qui ont déterminé'
'dans ces dernières années le chancelier à
appeler M. de Bûlow auprès de M. M. de
Bûlow a d'ailleurs représenté également
pendant un certain~emps le Mecklembourg
auprès de la cour de Prusse 11 a/aujour-
d'hui le 'titre de ministre d'Etat et est le'
suppléant du prince de Bismarck au
~ministère des ànairès étrangères de
'l'empire.~ On Sait que M. de Bismarck,
~autrefois si prodigue de lui-même, de
ses visites et'de ses 'paroles, alors qu'il
'dirigeait les entreprises'de la Prusse mi-~
litante, n'entretient aujourd'hui que des'
rapports très rares avec les rëprésentans
dës-'puissanccs étrangères depuis qu'il n'a
plus qu'à sauvegarder les destinées
triomphantes ~de l'Allemagne.
VivaTitIaplus grande partie de l'année'
hors de Berlin, ne paraissant dans aucune
réception officielle ou privée, ne recevant
chez lui que le monde parlementaire
prussien une fois par semaine, à l'exclu-'
sidn des diplomates, ïtétant abordable
pour ceux-ci que par exception, et sur de-
mande formulée chaque fois, le chancelier
à~té naturellement oblige de se don-
ner un remplaçant chargé d'entretenir
en son lieu et place les relations ordinai-
res avec le corps diplomatique. Mais un
tel rôle de suppléant n'est rien moins que
facile sous un chef tel que le prince de
Bismarck. Il faut tenir ce rôle en s'abs-
tenant autant que possible d'initiative
personnelle et sans engager la résolu-
tion supérieure du chancelier. La finesse
de M. de Hùlow, son habileté reconnue à
éviter ~toute compromission dans son lan-
gaga, à garder m~me le silence, s'il le
faut; enfin'l'aménité de ses manières le
rendent particulièrement propre à rem-
plir une tâche dont le chancelier ne faci-
lite pas toujours l'accomplissement, et qui
reste, en somme, assez ingrate pour celui
qui l'a acceptée.
Le prince Cari-Victor Mdtcmft&he, de
la branché de Wàldënboùrg, est né en 1819
et succéda en 1845, avec le consentement
de son frère aîné, à la principauté de Schil-
lingsfurt en Bavière, où il se St remar-
quer par ses opinions libérales. Après
quelques années de retraite ~i il fit
des voyages en France, en Italie et
en Angleterre; mais il rentra dans la
vie politique en 18CO et se montra favo-
rable a l'alliance prussienne. En 1866,
il fut nommé président du conseil
bavarois et ministre des an'aires étran-
gères succédant à M. de Pfordten. Il resta
pendant près de trois ans à la tête
d'un ministère libéral, défendant la po-
litique intime avec la Confédération ger-
manique. Son passage dans le gouverne-
ment fut surtout marqué par sa célèbre
circulaire de 1869, dans laquelle, bien que
catholique, il disait'que le concile du Va-
tican, en voulant déclarer l'infailtibilité du
Pape, allait sortir dudomain~ religieux pour
entrer dans le domaine politique. Le prince
HoheBlohe proclamait alors que les Etats
devaient protester contre les déclarations
du concile. Les ultramontains et les par'-
ticularistes s'indignèrent, et il fut ren-
versé par un vote des deux'chambres en
mars 1870.,
Ce fait, qui témoigne hautement d'une
énergique défense des principes :de la ci-
vilisa.tion moderne contre les sgissemens
de Rome, le fit remarquer à Berlin, et, en
1874, .le prince Hohenlohe fut désigné
comme ambassadeur d'Allemagne en rem-
placement de M. le comte d'Arnim.
La mission d'ambassadeur à Paris ne
présentait pas encore beaucoup d'agré-
mens ou de facilités. La société française,
tout en respectant le représentant de
l'Allemagne, ne montrait pas un grand
empressement à venir saluer l'ambassa-
deur. Cependant les manières affables,
l'urbanité parfaite du prince Hohenlohe
brisèrent peu à peu la glace, et les rela-
tions bienveillantes, puis amicales, fi-
nirent par se manifester. Le prince
Hohenlohe, sous une apparence froide et
calme, est un gentleman accompli.et d'une
exquise affabilité.
IMt.deBtadowitz, qui est titulaire du
poste de ministre à Athènes, a été appelé
plusieurs fois par le choix particulier de
M. de Bismarck à 1' « Auswaertiges Àmt »
de la chancellerie fédérale. II passe, avec
le docteur Bûcher, l'ex-démocratede '1848,
qui fait aujourd'hui également partie du
ministère des affaires étrangères, pour un
des collaborateurs les plus appréciés du
chancelier. Le rôledeM. Bûcher ne s'étend
guère au delà de l'enceinte du ministère.
M. de Radowitz a occupé, au contraire, dif-
férens -postes à l'étranger, entre autres
celui de consul général à Bucharest.
Homme du monde, causeur animé, si la
sévère discipline qui règne autour de
M. de Bismarck le lui permet, d'un pa-
triotisme qui ne demande qu'à se faire
connaître, M. de Radowitz. est d'ordinaire
le suppléant de M. de Bûlow lorsque
celui-ci obtient un congé.
AUTR
représentant le comte Julcs~ And~assy~
ministre des anaires étrangères et de la
maisonimpériale. On le qualifie souvent de
chancelier de l'empire austro-hongrois;
mais cette désignation est inexacte. En
succédant au .comte de Beust qui portait
ce .titre, le comte Andrassy l'a décliné
pour ménager les scrupules constitution-
nels de ses compatriotes hongrois qui
voyaient dans le titre de chancelier de
l'empire ( S~cA~MM:) une réminis-
cence de l'ancien régime absolutiste et
centraliste, et le considéraient comme
incompatible avec la Constitution dua-
liste inaugurée par le Compromis de
1867. Le comte Andrassy n'est que minis-
tre commun pour l'Autriche et la Hongrie
des anaires extérieures; mais, comme il
est de droit président et chef du ministère
commun, il jouit en réalité, sans en avoir
le titre, de la position de chancelier et
premier ministre de l'empire.
Le comte Andrassy occupe depuis t867,
c'est-à-dire depuis 4ouze ans, avec une
grande distinction, la scène de la haute
politique, et son nom retentit aussi souvent
que celui des chanceliers de Russie et
d'Allemagne; mais comme Ïes dates de
sa carrière publique sont moins connues
en France que'celles du prince 'de Bis-
marck, nous en rappelons ~es principales.
Issu d'une des plus anciennes et des plus
illustres familles'historiques
'Jules, suivant l'usage de son 'pays qui
par ses moeurs politiques présente 'une
ressemblance frappante avec l'Angleterre,
entra de très bonne heure dans la vie pu-
blique. Nous le voyons dès 1844 envoyé par
le comitat de Zëmplin comme député à la:
Diète de Pesth, où il se révéla bientôt
comme orateur brillant et jpubliciste'plein
de ressources. Il prit ensuite une part ac-
tive et chaleureuse dans la lutte nationale,'
politique~t militaire de -la Hongrie contre
le gouvernement de Vienne pendant les
années 1848 et -t849. Membre du Parlement,
administrateur supérieur (o~~y~~a) du
comitat de Zcmplin., enfin, com-
mandant des AoKC~ de son comi-
tat, il se distingua dans toutes ces posi-
tions. Lorsque le gouvernement national
dirigé par le dictateur Kossuth fut oblige
de se retirer àDebreczin, le comte An-
drassy fut envoyé en mission à Constan-
tinople. C'est là qu'il apprit la catastro-
phe de Vilagos et la fin de l'insurrection.
Il ne sera. pas inutile de rappeler, que la,
Porte faillit s'exposer à une guerre avec
la Russie et l'Autriche plutôt que
de consentir à leur livrer les réfugiés
hongrois et polonais qui avaient cherché
asile en Turquie. On saK qu'après la
défaite de l'insurrection hongroise la
réaction triomphante a exercé de cruel-
les représailles. Les principaux chefs
politiques et militaires du mouvement
furent fusillés ou pendus. Le comte An-
drassy fut aussi condamné à mort et
exécuté en efSgie. Il passa ensuite huit
ans en exil, séjournant tantôt en Angle-
terre, tantôt et surtout en France, où il
laissa d'agréables souvenirs dans le ~A-
parisien. Profitant d'une amnistie, il
retourna en Hongrie en 1857.
La guerre d'Italie ayant amené la chute
de l'absolutisme et ouvert aux Hongrois la
perspective' de recouvrer leurs libertés, le
comte Andrassy rentra dans la vie po-
litique. Elu à la Diète en 1860 et nommé
vice-président, il prit dès lors, comme
ami et principal collaborateur du célèbre
patriote François Deak, une part préémi-
nente dans cette lutte mémorable, lutte
par les moyens légaux, qui dura sept ans
'et qu! eut pour resuÏtat le rétàbUsse-
'ment du royaume de Saint-Etiehne et le
Compromis de 1867. Le vénérable Nestor
de la nation hongroise, qui l'inspirait et
la dirigeait de ses conseils, mais qui n'a
jamais voulu accepter le pouvoir, François
Deak, a distingué dans le comte Andrassy
l'homme d'action le plus capable de réali-
ser son programme, Le conflit pouvaitdu-
rer indéfiniment s'il restait engagé d'un
côté entre le 'gouvernement de 'Vienne et
la Diète de Pesth, de l'autre entre cette der-
nière et le Reichsrath deVienne. Pour ame-
ner une issue favorable, il fallait un di-
plomate, un négociateur habile, sachant
traiter 'avec la cour et les sommités poli-
tiques de Vienne, les convaincre et les
gagner. Le comte Andrassy fut merveilleu-
sement approprié à cette tâche. Doué
d'un esprit brillant et pénétrant, d'une vive
imagination, d'une éloquence singulière-
ment persuasive, possédantauplus hautde-
gréle don de séduction et de fascination per-
sonnelle, il sut conquérir le cœur et la
confiance de l'empereur François-Joseph
il sut se concilier les bonnes grâces de
l'impératrice Elisabeth qui s'est transfor-
mée en peu de temps en véritable 'Hon-
groise il sut, pour ainsi dire-, désarmer l'ar-
chiduc Albert lui-même et les autres hauts
personnages de la cour et de l'armée.
Bref, il accomplit une œuvre de haute di-
plomatie en faisant accepter à la dynastie
et au gouvernement de Vienne les bases du
Compromis qui fut ensuite discuté et adopté
dans tous les détails par les deux Parle-
mens d'Autriche et de Hongrie. Il fut ainsi,
avec Deak, le restaurateur du royaume de
Saint-Etienne et de la Constitution hon-
groise, et, avec M. de Beust, le créateur
de l'organisation dualiste de la. monar-
chie, qui est en ce moment sur ,1e point
de recevoir une nouvelle consécration par
le renouvellement du Compromis.
Président pendant près de cinq ans du
premier ministère responsable et parle-
mentaire de la Hongrie, le comte An-
drassy est resté encore dans ce poste plus
diplomate qu'administrateur. Laissant les
soins administratifs et législatifs à ses col-
lègues, il s'occupa principalement de créer
et d'assurer à la Hongrie une respectable
position extérieure, dela.placer, sous tous
les rapports, .sur le pied d'égalité avec
l'Autriche, de réaliser ce. principe de ~(!-
entre les deux moitiés de la monar-
chie, qui est la base du dualisme. Il pro-
cura à son pays, dans les ~OMM< une
armée nationale; il obtint pour les
Hongrois la part proportionnée dans la
diplomatie, dans le service consulaire,
dans les grades supérieurs de l'armée
commune. En un mot, il fit de la Hon-
grie un véritable royaume avec une cour,
de hautes charges et dignités hongroises,
avec tout l'organisme, tout l'appareil d'une
puissance de 16 minions d'habitahs. 11
usa largement de la part d'influence que
la Constitution attribuait au président du
conseil hongrois dans la .politique étran-
gère en prêtant son concours à M. de
Beust dans toutes les grandes affaires
extérieures. Il participa avec M, de~eu~t
àl'entrevuede Salzbourg entréNàpoléon 111
et François-Joseph il accompagna l'em-
pereur avec le chancelieràÏ'Exposition de
Taris de 1867; il prit une part active à
l'action diplomatique occasionnée parla
iguerre franco-aUemande, et puis par la.
Conférence de Londres de 1871. Dans les
idées du comte Andrassy, l'Autriche, de-
venue l'Autriche-Hongrie n'avait plus
rien à chercher en Allemagne et en
Italie; elle devait accepter franchement
le mouvement unitaire allemand et ita-
lien, et reporter désormais ses visées
politiques sur l'Orient. Depuis son entrée
au pouvoir, il a été partisan constant d'une
alliance avec l'Allemagne. Aussi lorsque,
après la guerre franco-allemande, le rap-
prochement avec l'Allemagne est devenu
pour l'Autriche une nécessité politique
évidente, le comte Andrassy a été natu-
rellement indiqué pour remplacer M. de
Beust. Lorsqu'on novembre 1871, Tempe-
reur se décida à se séparer de ce dernier,
l'opinion unanime désigna le président du
conseil hongrois comme son successeur.
Le comte Andrassy entra dans le palais,
du 2?<ï~ soutenu par l'immense po-
pularité dont il jouissait dans son
pays natal et accueilli sympathiquement
par les Allemands d'Autriche. Nous avons,
depuis cette époque, suivi de trop près
sa conduite politique pour avoir besoin
d'y revenir. Rappelons seulement qu'ayant
apporté au pouvoir le programme de
l'entente étroite avec l'Allemagne, il fut
amené ensuite à élargir cette base, car
M. de Bismarck a tenu à faire entrer dans
la combinaison la Russie, qu'il a pria
sur lui de récôncHier avec l'Autriche.
Dès lors, l'alliance des trois empereurs
semblait être le pivot de la politique
du comte Andrassy jusqu'au moment
où la guerre russo-turque ou plutôt la
manière immodérée dont la Russie a
voulu exploiter sa victoire est venue
ébranler cette aDiance. La crise orien-
tale a imposé à l'homme d'Et&t aus-
tro-hongrois une..tâche très ardue,
et nous ayons maintes fois signalé les
graves difficultés au milieu desquelles
le comte Andrassy eut a se dé-
battre pendant ces derniers temps.
Cepen
une incontestable habileté et avec un
bonheur devenu proverbial eh Autriche.
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