Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-02
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Description : 02 mai 1878 02 mai 1878
Description : 1878/05/02. 1878/05/02.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
JEOM 2 M!
t878.
Air
JKMJMAL DES DEBATS
JEHM 2 MA!
i878.
ON 8ABONN&
ime des PrStres-S&inK~ermtda-rA.uxefMis, tt.
MMX ia~ ~'ANOa!!WBMNa!T
un an. Six mois. Trois mots.
DépartemejM. 80 fr. <0 &. 20 Cr.
PMis. ~Zfr. 36 fr. i8tr.
Le? abonnemens patent des t" et t6 de
chaque mois.
Patrie, en mmméfe. <$ éemt.
'~iÉpa)f<êNtë)Mt}B:mnNtmëf~ '«een$.
In~paters oBice, ~'7, GreshMn street, G. P. 0.;
MM. meMzy, Bttvtea et C', i.Finch tane Cont~iU,
~.C.,L!~on; MM. W.B. Smith et a«n,
i86,Str!md,W.C.Lohdon.
A.BrnxetIes.a l'o/iMadeleine, dans les kiosques et dans les bi-
Miotaeques des gares d* chemins de fer bdees.
V~paraise (Cail~, chez M. Orestes L. Tomem.
ON.S'ABONNE
en Belgique, en itaite,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tM
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Paris ou da
mandats-poste, soit internationaux, soit transit,
'Y' en Allemagne, en Autriche, en Russie.
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.
pM renvoi d'une valeur payable tB:b
PMÏTIMM ET LÏTT~AtM
LM annonces sont reçues
e&ez NBM. ~attchey, ~a~Mte S,pIacedcia.Bourse,.
ttUMdo~ent tcajouïsëtreagr~éespar r~c'.tM~
PARIS
MERC~ERI i' MA!
Notre correspondant de Berlin nous
signale un nouvel article que la Fo~~ nous
consacre. Le journal berlinois reconnaît
ce qu'il y a de sérieux et de politique dansi
le projet d'arrangement que nous avons!
proposé pour les affaires d Orient. Malheu-
reusement, dit-il, les puissances qui ont pris
en main cette question ont des intérêts
trop opposés et des tendances trop diver-
gentes pour pouvoir l'adopter. Soit! Il
faut bien reconnaître que l'Angleterre, là
Russie et l'Autriche se mettront difQcite-
mentd'accord surune solution quelconque,
à moins de se faire les unes aux autres des
concessions qui coûteront beaucoup à
leur amour-propre ou même a leurs inté-
rêts particuliers. C'est précisément pour
cela que nous noas sommes demandé s'il
n'y avait pas en Europe une puissance
assez désintéressée dans les ànaires d'O- j
rient pour les considérer exclusivement au
point de vue européen, et assez forte pour
faire prévaloir son opinion. Il n'y avait pas
à chercher longtemps. L'Allemagne tient
incontestablement aujourd'hui le premier
rang~urle continent, et, pour ce qui est
de son désintéressement dans là question
d'Orient, elle-même prend so~in tous les
jours dé le proclamer bien haut. « Nous
n'avons pas d'intérêts directs en Orient)',
à dit cent fois M. de Bismarck. Nous
nous sommes donc adressés à l'Allema-
gne comme nous nous étions adressés à
l'Angleterre, en rappelant les principes
du droit des gens et l'intérêt de l'équilibre
européen. L'Angleterre, sortie de sa lon-
gue somnolence, s'est chargée de dé-
pendre cette grande cause; mais, hélas!
il est à craindre qu'elle lie soit Obli-
gée 'de la défendre par les armes. La
guerre est toujours Une cruelle ex-
trémité, ne serait-il pas possible de
l'éviter? Il nous a semblé que-ri en ne
serait plus facile si l'Allemagne le voulait
bien. En le disant, nous avons été peut-
être indiscrets; maison ne saurait'Tiier
que nous n'ayons parlé avec un désinté-
ressement parfait et une sorte d'abnéga-
tion, sans préoccupation personnelle, sans
préjugé étroit, n'ayant d'autre' soucFque
de mériter non pas la reconnaissance ou (i
l'alliance d'une puissance quelconque,
mais simplement l'estime de toutes, et
nous persistons àcroire que c'est là le
rôle qui convient en ce ~moment à la
France.
Et la preuve que cet appel que nous
avons adressé à l'Allemagne ne cachait
pas les intentions machiavéliques qu'il a
plu à certains esprits de lui attribuer,
c'est que nous avons trouvé des vues pa-
reilles aux nôtres exprimées dans des
journaux importahs de l'Allemagne, et
avec plus de force que nous ne nous se-
rions permis de le faire. C'est ainsi que
T~K~MëMM ~~MKy publie -dans un
dé ses derniers numéros une longue
étude sur la question d'Orient, étude
qu'elle donne comme venant « d'une des
plus grandes autorités dans les sciences
politiques a, et où nous retrouvons, avec
plus de profondeur, la thèse que nous
FEtmiONMJOUMALMS DEBATS
Du2 MAI 1878.
EXPOSITION UNIVERSELLE
BEAUX-ARTS.
(Ptemiei'Mticle.)
~M~cAe. Hans Makart, Lallemand,
d'Angeli, Canon, M~ko, Cermak, De-
fregger, Robert Russ, Robst, Schrodl,
ScMn, Gabi, Defrejjy, Jette!, Hait, Pas-
sini, FUgner, Tautenhayen.
J'ai & peiDe besoin d'exprimer le plaisir
que j'éprouve à voir s'ouvrir l'une de ces
Expositions d'œuvres choisies qui revien-
nent a longue Échéance et permettent de
mesurer les progrès accomplis, de compa-
rer entre elles les diverses écoles, et dont
Te cherche depuis biendes années afairë ap-
précier les avantages. En parcourantces sal-
les des Beaux-Arts dont les améhagemens
la.issentpourtantbeaucoup à désirer, on se
gent,–relativement tout au moins,–en
bonne compagnie, et le mot de ~oa, que
méritaientnosanciennesExpositions, vient
tout naturellement a la pensée. On ne
peut assez le répéter: les Expositions
d'objets d'art telles qu'elles sont consti-
tuées aujourd'hui ont pour les artistes et
pour le public les plus graves inconvé-
oiens, et je ne veux pas laisser échapper
l'occasion quise présente de les signaler
de nouveau. On ira du Champ-de-Mars
aux Champs-Elysées, et j'espère que la
comparaison qui s'établira (toute propor-
tion gardée, bien entendu) entre cette ré-
union d'œuvres soigneusement triées et
ramoncellement de pièces de toute valeur
eue l'on rencontrera encore sans doute
cette année au Palais de l'îndustrie, ou-
avons soutenue nous-mêmes, à savoir que~
dans l'intérêt de la conservation du droit
public européen, il y a nécessité urgente
à restituer à la question d'Orient le carac-
tère européen .et à lui donner une solu-
tion européenne. Nous ne pouvons mieux
faire que de citer
« S'il est évident d'abord, dit l'antonyme
de l'~K~MMMM 2'etpas être livré aux intérêts particuliers, et que
néanmoins les pins impérieux intérêts des
puissances distinctes s'y font valoir avec
une grande force, H découle de cette op-
position logique qu'on ne pourra -jamais
arriver à l'arrangement de cette ques-
tion!d'un caractère si universel, à moins que
ce règlement ne soit pris en main par une
puissance 'qui n'a en Orient a aucune sphère
» d'intérêts directs et particuliers », et qui,
par cela même, est appelée à comprendre et
à représeiter l'intérêt supérieur de l'Eu-
rope. Cette puissance, c'est l'Allemagne. Il
est superflu de démontrer qu'une parole
sérieuse de l'Allemagne et une légère con-
version de sa part vers l'Autriche et l'Angle-
terre domineraient à ce point la position de la
Russie .qu'il ne pourrait plus être ques-
tion pour elle de résister. Mais il n'est
pas superflu de faire observer qu'aussi
longtemos que l'Allemagne ne fera dans cette
voie aucun pas déterminé, toute la question
orientale conservera son caractère actuel,
c'est-à-dire qu'au lieu d'une aHaire européenne
elle sera l'affaire exclusive de la Russie, de
l'Angleterre et de l'Autriche. Il sera impos-
sible'de régler la question définitivement
dans l'intérêt commun de l'Europe aussi long-
temps que l'Allemagne ne deviendra pa-tle
centre et la cheville ouvrière d'une solution
dans le sens de la grande idée d'Henri IV, roi
de France.~n présence de cette mission élevée
qui appartient aFAHemague, je voudrais n'a-
voir pas besoin de caractériser la fonction qu'on
veut nous attribuer aujourd'hui, et que l'on
exprime par un mot qui a dëjà fait le tour du
monde. Il me serait difficile d'exprimer exac-
tement le sentiment d'humiliation qu'un
Allemand doit éprouver de voir que, quand
il s'agit d'une aussi grande entreprise politi-
que, l'Allemagne doit se contenter d'être un
«courtier. N On est bien en droit de ressentir
quelque découragement. La main de Dieu a
conduit l'Allemagne au point où elle se
trouve et en a fait la première puissance du
continent. Croit-on .qu'elle pourra rester ce
qu'elle est si elle ne fait pas ce qu'elle doit?
L'Allemagne doit-elle s'exposer a ce que les
Français lui disent: Noblesse obligea Est-ce
que, par exemple, courtage et noblesse sont
synonymes? Devons-nous nous laisser dire
que Napoléon III. bien qu'il ait été un dan-
ger pour l'AUemagne, a mieux compris
que~ celle-ci le rôle qu'une grande puissance
doittOuer'enBurope?N u .)
On voit que des journaux très sérieux,
de l'autre côté des Vosges, partagent no-
tre manière de voir; néanmoins, une
partie de la presse de Berlin, q&e l'on
est habitué à regarder comme officieuse,
affecte de suspecter encore nos intentions.
Cela, au fond, nom trouble peu, car il n'y
a plus en Allemagne de journaux qui puis-
sent se vanter d'être officieux à titre per-
manent. On se rappeMe le bruit qu'a fait, il
y a trois ans, un article de la Post, intitulé
« La guerre en vue. » Le gouvernement al-
lemand en a été un peu embarrassé, et
M. de Bismarck a déclaré à la tribune que la
)?de ~w~M'e étaient les seuls journaux of-
nciels. Le mot de M. de Bismarck a été
une venté, et le Bureau de la presse, dirigé
par M. Aegidi, a été congédié. Dès lors,
les journaux officieux de Berlin se sont
trouvés réduits à faire leur métier en
volontaires; ils ont cherché à deviner
vrira les yeux des moins clairvoyans. Nous
avons pris l'habitude des Expositions fré-
quentes elles sont pour ainsi dire en-
trées dans nos mœurs. Je conviens qu'on
ne saurait y renoncer, elles sont un mal
nécessaire. Mais ce mal, on pourrait au
moins l'amender et le limiter en modi-
fiant profondément l'organisation actuelle.
Nos Expositions annuelles poursuivent
en efïet deux buts différens, opposés, in-
conoHiableSt En principe, ~llcs sont des-
tinées a faireconnaître des œuvres de
choix capables d'intéresser le public, de
former et de développer son goût. En fait,
elles servent avant tout les intérêts des
artistes en leur fournissant le moyen
d'acquérir la notoriété, de faire connaître
leurs ouvrages et de les vendre. Or, nos
Salons, en revenant chaque année,
excitent les artistes a un travail hâtif
et superficiel ils favorisent la pro-
duction des œuvres anëcdotiqûes fa-
ciles, légères; ils encouragent ces œu-
vres insignifiantes qu'il faudrait sinon
décourager, au moins abandonner à leur
destinée. L'artiste qui n'a pas une
position faite et qui, même l'eût-il, ne
sait pas renoncer à la réputation bruyante
et aux avantages qu'elle procure, doit
exposer et exposer chaque année s'il ne
veut pas être négligé et oublié d'un public
aSairéqui recherche bien moins les pures
jouissances de l'art que les satisfactions
delà curiosité. Pour être remarqué au mi-
lieu de cette foule d'ouvrages d'autant
plus prétentieux et criards qu'ils sont
plus médiocres, il faut hausser la voix,
forcer son talent et, coûte que coûte,
écraser son voisin. D'ailleurs, la date est
fatale contre vent et marée il faut arri-
ver, et voilà l'exécution des œuvres d'art
soumise à des conditions auxquelles moins
que tout autre elle ne saurait s'astreindre.
Ce n'est pas tout: non seulement les Ex-
positions sont trop fréquentes, mais les
objets exposés sont inaniment trop nom-
breux. On se fatigue, on se rebute a Cher-
cher les œuvres de mérite noyées dans
cet océan de banalités.
L'opinion que je professe a été défendue
par un peintre illustre qui était à ~a fois
un grand praticien et un excellent profes-
1
*dè, leur miêu~ la. pensée du. gouver-
nMnenjtL~a~s parvenir toujours, ou du
BM~~hB~parvenir tous, puisqu'ils se
contredtsentmutueHement.Lesuns,comme
la ~Vjugé sage de suivre tout simplement les
vieux mots d'ordre. D'autres et la
Post est du nombre se sont inspirés
des rapports nouveaux qui se sont éta-
blis entre le gouvernement allemand et
le gouvernement français, rapports diplo-
matiques confians et amicaux. Ils ont
renoncé à tenir avec un sentiment d'in-
quiétude affectée la France pour sus-
pecte, à mal interpréter l'express'ion de
toutes nos idées, à chercher dans nos
paroles le contre-pied Se nos pensées, a
nous traiter enfin en ennemis, puisque
nous ne le sommes pas.
Il y a, comme on le voit, deux courans
dans la presse'allemande. Les journaux
qui ont conservé fidèlement les traditions
malveillantes d'autrefois sont-ils bien in-
formés de ce qui se passe chez eux dans
les sphères officielles? Nous l'ignorons;
mais, ce qui es tsûr,c'est qu'ils se trompent
beaucoup sur ce qui se passe chez nous.
K Il est singulier, dit, par exemple,
la .Vo~M~~e~ ~MMC ~<~M~, de
voir dans les journaux républicains
français cette prédilection subite pour
une politique grande et énergique. M
Notre confrère se trompe il n'y a eu
rien de subit dans nos sentimens; ils
sont aujourd'hui ce qu'ils étaient au dé-
but de la crise orientale et l'expres-
sion n'en a pas varié. Ce qui est vrai,
c'est que l'opinion générale, dans notre
pays, est de plus en plus conforme à ces
sentimens, et le correspondant bien connu
comme officieux qui écrit de Berlin à la ~Po-
~MC~avec une surprise singulière. « Les jour-
naux de Paris, dit-il, font dé plus en plus
chorus avec le ./bM?'a<~ Z)e' L'una-
nimité avec laquelle cefait se produit donne
à penser qu'il y a là un mot d'ordre, a
Ce correspondant ne lit pas le /SM~, « le
plus grand succès du jour « Il est
notoire, ajoute-t-il, qu'à. côté d'autres
institutions impériales dont la républi-
que a hérité, se trouve celle du mon-
sieur en habit noir envoyé par le mi-
nistère aux journaux.» Voilà ce qu~ s'ap-
pelle être bien informé, .ou 'nous-ne
nous y connaissons pas On écrirait
sur nous du fond des antipodes qu'on
ne parlerait pas autrement. Le corres-
pondant berlinois de la jPo~M~e C'o~-
~MA~M nous Soupçonne des 'plus
noirs projets. Si nous avons été modérés
pendant quelque temps, c'était, dit-il,
pour assurer le succès de notre Expo-
sition maintenant, nous jetons le mas-
que, et nos desseins se dévoilent
mais quels desseins? Quoique décou-
verts, il ne les distingue pas très bien.
Il demande le mot de l'énigme à là presse
autrichienne, et surtout au j~~t~M~
qui s'est approprié notre mot sur l'Alle-
magne Grandeur oblige et les considé-
rations dont nous l'avons accompagné. Ily
voit le germe d'une alliance entre l'An-
gleterre, l'Autriche et la France, « germes
semés de Londres et de Paris, et qui ont
trouvé à Vienne un sol propice. »
seur. Son autorité ne sera pas contestée,
et on me permettra d'invoquer son appui..
« Quant à moi, écrivait Ingres, je déclare
ie Salon une chose M~OM~, inutile au-
jourd'hui à tous les points de vue, et, de
plus, j'y vois un usage dangereux, un
moyen de corrompre et de détruire
l'art comme je l'entends; car le Salon
tel que nos mœurs l'ont fait tue l'art
pour ne vivifier que le métier. Le
Salon étouffe et corrompt le sentiment
du grand, du beau les artistes sont
poussés & y exposer, par l'appât du
gain, par le désir de se faire remarquer à
tout prix, parla prétendue bonne fortune
d'un sujet'%xoentrique propre à produire
del'eSetetà amener une vente avanta-
geuse. Aussi le Salon n'est-il plus, à la
lettre, qu'un magasin de tableaux à vendre,
un bazar (yù le nombre énorme des ob-
jets assomme et où l'industrie règne à la
place de l'art. Voilà ma pensée. --On ne
l'accueillera pas, je le crains; on la saura,
du moins. Dusse-je être seul à protester
contre les Salons, je protesterai toujours." »
Les dangers signalés par Ingres avec
son accent de conviction et sa véhémence
habituelle n'existent qu'à un degré
beaucoup moindre dans les 'Exposi-
tions universelles, où l'on est bien obligé
de trier, de choisir et d'éliminer les œuvres
mauvaises et médiocres; et je compte sur
la bonne impression du public pour favo-
riser les réformes que je crois nécessaires
et urgentes. Dans ces salles du Champ
de-Mars où se soût donné rendez-vous
les artistes des deux mondes, on éprouve
une jouissance très vive, très élevée, on
se sent dans une atmosphère plus saine
et plus pure, et toutes ces œuvres nobles
et belles permettent des comparaisons
pleines d'enseignemens. Cependant je dois
répétercequeje disais déjà à propos de l'Ex-
position de 1867. Ces Expositions générales,
qui s'accroissent à chaque fois dans d'é-
normes proportions, dépassent vraiment
les forces humaines. Ou ne peut que re-
gretter la réunion dans un môme local
et au même moment des œuvres d'art et
des produits industriels, c'est-à-dire d'ob-
jets qui n'ont entre eux aucune connexité.
Il y a là une confusion inutile et fâcheuse
Ne croirait-on pas lire le .F~Me~M, 'le
toutefois la phrase sur le monsieur eh ha-
bit noir, dont ces journaux ne sauraient
parler plus sérieusement qu'on ne parle
des revenans. H fallait bien autrefois re-
cevoir le monsieur en question, puis-
qu'après trois avertissemens un journal
pouvait être supprimé; mais aujourd'hui
ce personnage légendaire n'existe plus.
Nous avons fait ces citations pour montrer
qu'au dehors comme chez nous les opinions
sont divisées, et qu'il serait inutile de J
chercher dans les journaux, avec certi-
tude, la pensée du gouvernement. Cela
es~t fâcheux sans doute pour ceux qui,
prennent le parti de se conformer toujours
et quand même à cette pensée mais fus-
sions-nous tentés de le prendre nous-!
mêmes, il faut y renoncer, et, dans le~
doute, nous n'avons d'autre ressource que
d'exprimer modestement notre propre~
avis, ce qui est peu de chose, à ce que
d]t/<ï G'dès lors en montrer moins d'effroi. ¡
ËOE&SEBEPA&M
8~/e.
Comptant. 72. 90 73.
Liquid. 7292i2 72 M.7t/2
Ftncouf. ~2~12
A ~'?0/0
ComptanM0~50.tû2SO.
SiO/0
i» ole Coupon dëtachc.
Co!nptanmo2!i.t08SO.50.
Liquid. ~0 20 108 M 1/2 .421/2
FincoM. 108 M .M.. .I
TTéMgMpMe pftvéo.
{Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, let"mai.
Tous les journaux du matin consacrent leurs
principaux articles a. l'ouverture de l'Exposition,
et félicitent chaudement à ce sujet la nation
française.
Le ~MKM déclare que la JFrance est aujourd'hui.
redevenue elle-même.
Le S~~M'~ reconnaît la supériorité de ia'
France et sa puissance à se relever de l'infortune.!
« L'ouverture de l'Exposition, dit ce journal, l'ait à
nos voisins le plus grand honneur; nous leur of-
frons l'hommage de notre admiration. »
Le .Dévénement un bon augure pour l'avenir de la!
troisième république, qui cétèbre ainsi noblement
la huitième année de son existence.
Constantinople, le 30 avril, 9 h. 30 m. soir.
aussitôt après le départ du grand-duc Nicolas.~
qui a eu lieu aujourd'hui, le général Totteben est
aHë à la Porte, où il a eu une longue conférence;
avec le président du conseit, te ministre de Ia~
guerre et le ministre des affaires étrangères.
Londres, le 1" mai.
Le ?*MKM publie les nouvelles suivantes T-
Bucharost. le 30 avril.–Le nouveau commandant
en chef de l'armée russe, le général Totleben, a
publié un ordre du jour exhortant ies troupes:
russes qui se trouvent en Roumanie à se bien
conduire vis-à-vis des populations roumaines.
San-Stefano, le 30. L'impression générale j
causée dans l'armée russe par la nomination du;
général Totleben fait considérer ce changement!
comme un présage d'hostilités nouvelles.
Le général Totleben lui-mêtne considère la!
guerre comme inévitable, et cette opinion est
partagée par son chef d'état-major.
On mande do Berlin au Ds~y ~e~~pA que~
l'Autriche s'est entendue avec la Russie pour une
mobilisation partielle de son armée, et que l'oc-
cupation de la Bosnie est maintenant certaine.
Une dépêche do Vienne adressée à un autre
journal mentionne le bruit que vers le milieu
que ne rachète pas complètement à mes
yeux l'immense publicité qui résulte du
concours de tant d'élémens de curiosité.
Je me berce bien à tort peut-être
de l'espoir que nous assistons à la der-
nière Exposition universelle, et que l'on
comprendra, en visitant le gigantesque
bazar du Champ-de-Mars, que Ie~ Ex-
positions, par sénés, d'objets de même
nature aujourd'hui les machines, de-
main les matières premières, les tis-
sus ou les beaux-aj'ts sont les seules
vraiment utiles et les seules que puis-
sent supporter nos pauvres cervelles hu-
maines dont la capacité ne croît pas avec
les découvertes de la science, les progrès
de l'industrie, les facilités des communi-
cations avec ces sentimens d'aSection et
de solidarité entre les peuples du vieux
et du nouveau monde qui, malgré de fa-
tales éclipses, se sont beaucoup dévelop-
pés depuis quelques années, et que les
Expositions universelles sont destinées
à magnifiquement symboliser. Quoi qu'il
en soit, et en restant sur notre terrain, il
est évident qu'en offrant au public une
réunion d'objets plus ou moins sévère-
ment choisis, cette Exposition universelle
des arts, prise en elle-même, nous per-
mettra d'étudier avec profit les écoles des
diiférens pays et la nôtre de comparer,
de donner ou de recevoir des leçons, et de
mesurer ~Ie chemin qui a été parcouru
soit en avant, soit en arrière, depuis dix
ans.
Maintenant, que pouvons-nous atten-
dre de l'Exposition de cette année? Nous
ne voulons pas nous ériger en prophète.
Les sections française, autrichienne et
hongroise, suisse et belge sont seules
complètement aménagées. Cependant, à
condition de ne pas trop préciser, on
peut émettre au moins des suppositions,
car nous connaissons de vieille date la
plupart des ouvrages qu'exposent les ar-
tistes français, et quelques renseigne-
mens nous permettent d'apprécier d'une
manière générale les écoles étrangères.
Or il est certain que l'Exposition de cette
année sera inférieure de beaucoup à celle
de 1855, et celapourdeux motifs. Le premier
ne touche en rien notre amour-propre. L'Ex-
du mois de mai les troupes autrichiennes ramè-
neront en Bosnie les réfugiés bosniaques. à
moins que tes chances du Congres se soient suf-
fisamment améliorées pour rendre inutile 1 mter-
véntidn de l'Autriche.
Manchester, le 30 avril, soir.
Une conférence à laquelle assistaient plus de
1,MO délégués d'associations diverses s'est ré-
.unie aujourd'hui pour protester* contre la politi-
que de guerre suivie par le gouvernement.
Des résolutions condamnant la politique mi-
nistérielle, ses menaces, ses démonstrations bel-
liqueuses, ont été adoptées..
La conférence a déclaré que l'introduction de
troupes indienne~ en Europe devait causer les~
plus vives alarmes.
II a été admis que. la situation actuelle sur le,
continent ne justifiait pas la guerre et que le
gouvernement anglais, et en particulier lord
BeaconsGeId, était un obstacle à la paix.
M. John Bright, député de Birmington, a pro-
noncé un long discours dans lequel il a blâmé avec.
la plus grande énergie les tendances et la pohti-~
que'beUiqueuses du ministère; il a déclaré.
qu'en ce moment lord Beaconsfield était le seul
grand perturbateur dans la nation, parce que sa
politique était opposée aux plus grands intérêts;
de l'Angleterre.
M. John Bright a déclaré en outre que la cir-
culaire du marquis de Salisbury avait montré
d'une manière évidente que l'objet réel du gou-
vernement anglais était le rétablissement de
l'empire ottoman en Europe..
La Chambre des Depuis s'est empres-
sée hier de mettre en tête de son ordre
du jour la. proposition de loi déposée par
MM. Antonin Proust et Gambetta sur les~
pensions de retraite des officiers de l'ar-
mée. Jeudi, ce projet viendra en discus-;
sion, et les députés qui auront lu le rap-~
port très complet de M. Autonin Proust
sur la question penseront comme nous
que les mesures proposées sont excel-'
lentes~ et que leur adoption ne pourra
qu'exercer un efTet salutaire sur la com-
position de nos cadres d'officiers. Nous
n'entreprendrons pas d'analyser ici le tra-
vail du rapporteur, qui n'embrasse pas
moins de 84 pages avec tableaux et tarifs
dans le texte; nous signalons seulement
aux hommes spéciaux et aux esprits cu-
rieux un savant exposé des Ibis et tarifs;
en vigueur dans les armées étrangères,,
précédé d'un résumé de la législation~
française sur la matière, et nous passons
a ce qui intéresse la masse des lecteurs,
c'est-à-dire au fond même de la question.
Les auteurs de la proposition et d'ac-
cord avec eux la commission de la Cham-
bre, par l'organe de son rapporteur, pro-
posent d'améliorer les pensions de retraiter
des officiers de terre dans une proportion.
qui ressort du tableau suivant, où se trou-
vent mis en regard les tarifs actuels et,
les tarifs proposés pour le minimum et Ici
maximum. Il est à peine utile d'expliquer
ces deux mots en rappelant qu'un militaire'
qui a servi le temps fixé par la loi a le chif-
fre de sa retraite établi sur un minimum
auquel, s'ajoutent des allocations supplé-
mentaires pour chaque année de service
en plus ou pour chaque campagne, jus-
qu'à un maximum invariable auquel
donnent droit aussi certaines blessures ou
infirmités graves contractées au service
~n~.n mmnn nnnnnef~n'
HtHt&jHttUt.L.tnnunrnurmt..)~
MhumutnMaxtmumMinimumMnximum;
Générât de division S.MOf.7.800f.6.SOOf.tO.OOOf.~
Gênerai de brigade 3~900 S.200 S80C 7.500
Colonel. 3.iM 3.900 4.MO 6000
Lieutenant-colonel. 2.340 3.t20 3~00 S.000
Chef de bataillon.. 1.9SO 2.5CO 3.000 <.OPO
Capitaine. t.SOO 2~20 2 300 3.300
Lieutenant. l.tM 1.680 t.MO 2.SOO j
Sous-lieutenant. 840 1.400 l.SOO 2.300
position de cette année, comme celle de
1867, ne renferme que des ouvrages exé-
cutés pendant une période de dix ans.
Celle de 18~ réunissait ce qui avait été
fait de mieux par les artistes survivans
depuis le commencement du siècle les
œuvres presque entiers de Ingres, de
Heim, de Delacroix, de Decamps, de
Flandrin.de Schnetz, de Vernet, etc.Toute
proportion gardée, il en était de même
pour les écoles étrangères. C'est cette cir-
constance qui explique en grande partie
la réunion splendide de tant d'ouvrages
importans dont on ne perdra pas facile-
ment le souvenir.
Mais à cela il faut bien ajouter que de-
puis vingt ou trente ans le niveau ne cesse
de s'abaisser, ou plutôt que le talent, au
lieu de s'incarner dans un petit nombre de
puissantes individualités, tend à s'épar-
piller, à se répandre dans une foule d'ar-
tistes habiles, spirituels, ingénieux, qui ne
dépassent pas et qui même pour la plu-
part atteignent à peine le second rang. Sur
ce point, il ne servirait à rien de se leurrer
d'illusions. Les plus illustres représentans
de l'art allemand, Cornélius, Kaulbach,
Overbeck et les peintres religieux groupés
autour de lui ne sont plus. Chez nous, la
noble génération d'artistes qui se produi-
sit pendant les dernières années de la
Restauration, et qui étaient issus plus ou
moins directement du grand David, a
complètement disparu. Nous avons vu
tomber Ingres, Pradier, Vernet, Rude,
Flandrin, Decamps, Marilhat, Delaroche.
Delacroix, David d'Angers, et, plus ré-
cemment, Gleyre, Edouard Bertin, Ricard,
Gavarni, Corot, Perraud, Carpeaux, Barye;
et il faut convenir que, malgré leurs quali-
tés brillantes que je n'aurais aucun plai-
sir à contester, leurs successeurs ne les
ont que bien imparfaitement remplacés.
Mais l'Exposition actuelle vaudrait-elle
au moins celle de 1867 ? Question délicate
qu'il n'est pas encore possible de trancher
en parfaite connaissance de cause. Je crois
qu'elle lui ressemblera singulièrement, et
que, si elle lui est inférieure, ce ne sera
pas de beaucoup. En eQet, le courant d'idées
qui régnait il y a dix ans n'a guère changé.
C'est encore sur les oeuvres petites, agréa-
La. comparaison des chiffres du tarif
actuel avec les chiures proposés fait voir
qu'il ne s'agit pas d'une de ces améliora-
tions insignifiantes comme il est arrivé a.
des gouvernemens d'en faire pour mar-
quer leur joyeux avènement. Il s'agit d'un
réel changement dans la condition maté-
rielle de nos officiers, et ce progrès
est devenu nécessaire si l'on veut que
les cadrés de l'armée se maintiennent
à une hauteur morale et intellectuelle con-
venable. Un officier en activité de service
.trouve toujours, plus ou moins pénible-
ment, mais enfin il trouve le moyen de
pourvoir honorablement à ses besoins et à.
ceux de sa famille. Mais combien sa. si-
tuation change quand la retraite vient l'at-
teindre En même temps que son revenu
baisse, il sent se dérober autour de lui l'àp-
pui du régiment; et quelquefois c'est à ç.e
momentques'imposentlesfraisd'édùcation
d'une jeune famille, car plus d'un officier
se marie tard. Un des bons moyens d'a-
doucir la carrière militaire n'est-ce pas
d'en assurer le terme contre les souffran-
ces et les humiliations de la pauvreté,;
et peut-on dédaigner ce moyen dans une
société comme'là nôtre, où les séduc-
tions d'une aisance facile à acquérir par
le travail attirent de plus eh plus
hors de l'armée l'élément actif et en-
treprenant qui est si précieux pour
maintenir la vigueur de ses cadres?
N'est-il pas clair, d'ailleurs, qu'on aura
fait beaucoup pour remédier au man-
que de sous-officiers le jour où l'on
aura appelé et retenu dans l'armée un
plus grand nombre d'officiers capables,
puisque ce sont ces derniers qui peu-
vent créer leurs aides subalternes ? Or
la première condition pour obtenir que
des hommes de quelque valeur sacrifient
au service obscur du pays l'activité de
leur âge mûr, c'est de leur garantir une
vieillesse aisée et honorable. La proposi-
tion de MM. Proust et Gambetta se re-
commande à l'adhésion patriotique de tous
ceux que préoccupe l'avenir de nos insti-
tutions militaires précisément parce
qu'elle applique le remède à cet endroit
sensible et nous sommes d'autant plus
.heureux de le dire que nous n'avons pas
eu toujours à approuver dans les ques-
tons relatives à l'armée les propositions
émanées de l'initiative parlementaire.
Maigre l'incertitude du temps, une foule
énorme s'acheminait ce matin, à partir
de dix heures, vers le Trocadéro. Le che-
min de fer, les omnibus, les tramways,
les voitures de place et les voitures de
maître ne suffisaient pas à cette mul-
titude avide d'assister à l'inaugura-
tion de l'Exposition universelle. Les en-
trées avaient été réglées de manière
à éviter autant que possible l'encom-
brement. Les porteurs de cartes dorées,
blanches et rayées ou croisées de jaune et
de rose entraient par les portes du Tro-
cadéro et se casaient dans les galeries des
trois étages de l'immense édifice les car-
tes bleues, vertes, jaunes, violettes don-
naient accès au~ portes du Champ-de-Mars.
Le service d'ordre était faitpar de nombreu-
bles, superficielles que se porte la faveur
publique. Le genre, aussi bien dans la
figure que dans le paysage, règne presque
sans conteste, et les hommes de goût, les
amateurs obstinés des belles choses ne
réussissent pas à enrayer cette décadence
fatale. A la place de quelques arbres sé-
culaires qui couvrent de leurs profonds
ombrages le sol et les plantes rampantes.
qui élèvent dans le ciel leur branchage
sévère et puissant, c'est une foule de
buissons élégans~ gracieux et fleuris. H y
a peut-être autant de bois dans le taillis
que dans la futaie, mais ce n'est pas la
même chose. On rencontre, je le sais, chez
nous aussi bien que chez les étrangers,
de très honorables exceptions que j'aurai
soin de signaler; mais je parle de laloi géné-
rale et de la note dominante. Pour nous,
Français, je'crains que dans'ce grand et
solennel concours nous ne paraissions pas
à notre avantage et que nous n'ayons pas
l'apparence de ce que nous valons réel-
lement. Notre Exposition est beaucoup
trop nombreuse, trop mêlée de médiocre
et de mauvais. En admettant que nous
n'ayons pas reculé, je ne crois pas que
nous ayons fait des progrès signa-
lés depuis dix ans.~r, le jury de 867
n'avait admis que 400 tableaux environ.
C'était déjà beaucoup. Celui de cette an-
née en a accepté près de ~,100, si
je ne me trompe. Nos émules étran-
gers ont agi avec plus de discernement et
de prudence. Ils n'ont envoya que le des-
sus de leur panier, tandis que nous som-
mes allés, nous, jusqu'à la seconde ou à
la troisième coucha. L'Allemagne n'expose
dit-on, qu'une centaine de toiles l'Autri-
che-Hongrie, le même nombre à peu près.
Or, malgré notre supériorité dans les arts,
supériorité que l'on proclame trop haut
à mon sens, mais que je crois pourtant
incontestable, il ne me paraît pas pro-
bable que nous valions dix fois plus que
nos voisins, de sorte que, malgré son mé-
rite, je crains que la comparaison ne soit
pas favorable à notre école et que nous
ayons à nous repentir de n'avoir pas plus:
sévèrement choisi les ouvrages de nés
artistes.
Les étrangers sont noshûtes. C'est d'eux
JEOM 2 M!
t878.
Air
JKMJMAL DES DEBATS
JEHM 2 MA!
i878.
ON 8ABONN&
ime des PrStres-S&inK~ermtda-rA.uxefMis, tt.
MMX ia~ ~'ANOa!!WBMNa!T
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A.BrnxetIes.a l'o/i
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V~paraise (Cail~, chez M. Orestes L. Tomem.
ON.S'ABONNE
en Belgique, en itaite,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tM
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Paris ou da
mandats-poste, soit internationaux, soit transit,
'Y' en Allemagne, en Autriche, en Russie.
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.
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PMÏTIMM ET LÏTT~AtM
LM annonces sont reçues
e&ez NBM. ~attchey, ~a~Mte
ttUMdo~ent tcajouïsëtreagr~éespar r~c'.tM~
PARIS
MERC~ERI i' MA!
Notre correspondant de Berlin nous
signale un nouvel article que la Fo~~ nous
consacre. Le journal berlinois reconnaît
ce qu'il y a de sérieux et de politique dansi
le projet d'arrangement que nous avons!
proposé pour les affaires d Orient. Malheu-
reusement, dit-il, les puissances qui ont pris
en main cette question ont des intérêts
trop opposés et des tendances trop diver-
gentes pour pouvoir l'adopter. Soit! Il
faut bien reconnaître que l'Angleterre, là
Russie et l'Autriche se mettront difQcite-
mentd'accord surune solution quelconque,
à moins de se faire les unes aux autres des
concessions qui coûteront beaucoup à
leur amour-propre ou même a leurs inté-
rêts particuliers. C'est précisément pour
cela que nous noas sommes demandé s'il
n'y avait pas en Europe une puissance
assez désintéressée dans les ànaires d'O- j
rient pour les considérer exclusivement au
point de vue européen, et assez forte pour
faire prévaloir son opinion. Il n'y avait pas
à chercher longtemps. L'Allemagne tient
incontestablement aujourd'hui le premier
rang~urle continent, et, pour ce qui est
de son désintéressement dans là question
d'Orient, elle-même prend so~in tous les
jours dé le proclamer bien haut. « Nous
n'avons pas d'intérêts directs en Orient)',
à dit cent fois M. de Bismarck. Nous
nous sommes donc adressés à l'Allema-
gne comme nous nous étions adressés à
l'Angleterre, en rappelant les principes
du droit des gens et l'intérêt de l'équilibre
européen. L'Angleterre, sortie de sa lon-
gue somnolence, s'est chargée de dé-
pendre cette grande cause; mais, hélas!
il est à craindre qu'elle lie soit Obli-
gée 'de la défendre par les armes. La
guerre est toujours Une cruelle ex-
trémité, ne serait-il pas possible de
l'éviter? Il nous a semblé que-ri en ne
serait plus facile si l'Allemagne le voulait
bien. En le disant, nous avons été peut-
être indiscrets; maison ne saurait'Tiier
que nous n'ayons parlé avec un désinté-
ressement parfait et une sorte d'abnéga-
tion, sans préoccupation personnelle, sans
préjugé étroit, n'ayant d'autre' soucFque
de mériter non pas la reconnaissance ou (i
l'alliance d'une puissance quelconque,
mais simplement l'estime de toutes, et
nous persistons àcroire que c'est là le
rôle qui convient en ce ~moment à la
France.
Et la preuve que cet appel que nous
avons adressé à l'Allemagne ne cachait
pas les intentions machiavéliques qu'il a
plu à certains esprits de lui attribuer,
c'est que nous avons trouvé des vues pa-
reilles aux nôtres exprimées dans des
journaux importahs de l'Allemagne, et
avec plus de force que nous ne nous se-
rions permis de le faire. C'est ainsi que
T~K~MëMM ~~MKy publie -dans un
dé ses derniers numéros une longue
étude sur la question d'Orient, étude
qu'elle donne comme venant « d'une des
plus grandes autorités dans les sciences
politiques a, et où nous retrouvons, avec
plus de profondeur, la thèse que nous
FEtmiONMJOUMALMS DEBATS
Du2 MAI 1878.
EXPOSITION UNIVERSELLE
BEAUX-ARTS.
(Ptemiei'Mticle.)
~M~cAe. Hans Makart, Lallemand,
d'Angeli, Canon, M~ko, Cermak, De-
fregger, Robert Russ, Robst, Schrodl,
ScMn, Gabi, Defrejjy, Jette!, Hait, Pas-
sini, FUgner, Tautenhayen.
J'ai & peiDe besoin d'exprimer le plaisir
que j'éprouve à voir s'ouvrir l'une de ces
Expositions d'œuvres choisies qui revien-
nent a longue Échéance et permettent de
mesurer les progrès accomplis, de compa-
rer entre elles les diverses écoles, et dont
Te cherche depuis biendes années afairë ap-
précier les avantages. En parcourantces sal-
les des Beaux-Arts dont les améhagemens
la.issentpourtantbeaucoup à désirer, on se
gent,–relativement tout au moins,–en
bonne compagnie, et le mot de ~oa, que
méritaientnosanciennesExpositions, vient
tout naturellement a la pensée. On ne
peut assez le répéter: les Expositions
d'objets d'art telles qu'elles sont consti-
tuées aujourd'hui ont pour les artistes et
pour le public les plus graves inconvé-
oiens, et je ne veux pas laisser échapper
l'occasion quise présente de les signaler
de nouveau. On ira du Champ-de-Mars
aux Champs-Elysées, et j'espère que la
comparaison qui s'établira (toute propor-
tion gardée, bien entendu) entre cette ré-
union d'œuvres soigneusement triées et
ramoncellement de pièces de toute valeur
eue l'on rencontrera encore sans doute
cette année au Palais de l'îndustrie, ou-
avons soutenue nous-mêmes, à savoir que~
dans l'intérêt de la conservation du droit
public européen, il y a nécessité urgente
à restituer à la question d'Orient le carac-
tère européen .et à lui donner une solu-
tion européenne. Nous ne pouvons mieux
faire que de citer
« S'il est évident d'abord, dit l'antonyme
de l'~K~MMMM 2'et
néanmoins les pins impérieux intérêts des
puissances distinctes s'y font valoir avec
une grande force, H découle de cette op-
position logique qu'on ne pourra -jamais
arriver à l'arrangement de cette ques-
tion!d'un caractère si universel, à moins que
ce règlement ne soit pris en main par une
puissance 'qui n'a en Orient a aucune sphère
» d'intérêts directs et particuliers », et qui,
par cela même, est appelée à comprendre et
à représeiter l'intérêt supérieur de l'Eu-
rope. Cette puissance, c'est l'Allemagne. Il
est superflu de démontrer qu'une parole
sérieuse de l'Allemagne et une légère con-
version de sa part vers l'Autriche et l'Angle-
terre domineraient à ce point la position de la
Russie .qu'il ne pourrait plus être ques-
tion pour elle de résister. Mais il n'est
pas superflu de faire observer qu'aussi
longtemos que l'Allemagne ne fera dans cette
voie aucun pas déterminé, toute la question
orientale conservera son caractère actuel,
c'est-à-dire qu'au lieu d'une aHaire européenne
elle sera l'affaire exclusive de la Russie, de
l'Angleterre et de l'Autriche. Il sera impos-
sible'de régler la question définitivement
dans l'intérêt commun de l'Europe aussi long-
temps que l'Allemagne ne deviendra pa-tle
centre et la cheville ouvrière d'une solution
dans le sens de la grande idée d'Henri IV, roi
de France.~n présence de cette mission élevée
qui appartient aFAHemague, je voudrais n'a-
voir pas besoin de caractériser la fonction qu'on
veut nous attribuer aujourd'hui, et que l'on
exprime par un mot qui a dëjà fait le tour du
monde. Il me serait difficile d'exprimer exac-
tement le sentiment d'humiliation qu'un
Allemand doit éprouver de voir que, quand
il s'agit d'une aussi grande entreprise politi-
que, l'Allemagne doit se contenter d'être un
«courtier. N On est bien en droit de ressentir
quelque découragement. La main de Dieu a
conduit l'Allemagne au point où elle se
trouve et en a fait la première puissance du
continent. Croit-on .qu'elle pourra rester ce
qu'elle est si elle ne fait pas ce qu'elle doit?
L'Allemagne doit-elle s'exposer a ce que les
Français lui disent: Noblesse obligea Est-ce
que, par exemple, courtage et noblesse sont
synonymes? Devons-nous nous laisser dire
que Napoléon III. bien qu'il ait été un dan-
ger pour l'AUemagne, a mieux compris
que~ celle-ci le rôle qu'une grande puissance
doittOuer'enBurope?N u .)
On voit que des journaux très sérieux,
de l'autre côté des Vosges, partagent no-
tre manière de voir; néanmoins, une
partie de la presse de Berlin, q&e l'on
est habitué à regarder comme officieuse,
affecte de suspecter encore nos intentions.
Cela, au fond, nom trouble peu, car il n'y
a plus en Allemagne de journaux qui puis-
sent se vanter d'être officieux à titre per-
manent. On se rappeMe le bruit qu'a fait, il
y a trois ans, un article de la Post, intitulé
« La guerre en vue. » Le gouvernement al-
lemand en a été un peu embarrassé, et
M. de Bismarck a déclaré à la tribune que la
)?
nciels. Le mot de M. de Bismarck a été
une venté, et le Bureau de la presse, dirigé
par M. Aegidi, a été congédié. Dès lors,
les journaux officieux de Berlin se sont
trouvés réduits à faire leur métier en
volontaires; ils ont cherché à deviner
vrira les yeux des moins clairvoyans. Nous
avons pris l'habitude des Expositions fré-
quentes elles sont pour ainsi dire en-
trées dans nos mœurs. Je conviens qu'on
ne saurait y renoncer, elles sont un mal
nécessaire. Mais ce mal, on pourrait au
moins l'amender et le limiter en modi-
fiant profondément l'organisation actuelle.
Nos Expositions annuelles poursuivent
en efïet deux buts différens, opposés, in-
conoHiableSt En principe, ~llcs sont des-
tinées a faireconnaître des œuvres de
choix capables d'intéresser le public, de
former et de développer son goût. En fait,
elles servent avant tout les intérêts des
artistes en leur fournissant le moyen
d'acquérir la notoriété, de faire connaître
leurs ouvrages et de les vendre. Or, nos
Salons, en revenant chaque année,
excitent les artistes a un travail hâtif
et superficiel ils favorisent la pro-
duction des œuvres anëcdotiqûes fa-
ciles, légères; ils encouragent ces œu-
vres insignifiantes qu'il faudrait sinon
décourager, au moins abandonner à leur
destinée. L'artiste qui n'a pas une
position faite et qui, même l'eût-il, ne
sait pas renoncer à la réputation bruyante
et aux avantages qu'elle procure, doit
exposer et exposer chaque année s'il ne
veut pas être négligé et oublié d'un public
aSairéqui recherche bien moins les pures
jouissances de l'art que les satisfactions
delà curiosité. Pour être remarqué au mi-
lieu de cette foule d'ouvrages d'autant
plus prétentieux et criards qu'ils sont
plus médiocres, il faut hausser la voix,
forcer son talent et, coûte que coûte,
écraser son voisin. D'ailleurs, la date est
fatale contre vent et marée il faut arri-
ver, et voilà l'exécution des œuvres d'art
soumise à des conditions auxquelles moins
que tout autre elle ne saurait s'astreindre.
Ce n'est pas tout: non seulement les Ex-
positions sont trop fréquentes, mais les
objets exposés sont inaniment trop nom-
breux. On se fatigue, on se rebute a Cher-
cher les œuvres de mérite noyées dans
cet océan de banalités.
L'opinion que je professe a été défendue
par un peintre illustre qui était à ~a fois
un grand praticien et un excellent profes-
1
*dè, leur miêu~ la. pensée du. gouver-
nMnenjtL~a~s parvenir toujours, ou du
BM~~hB~parvenir tous, puisqu'ils se
contredtsentmutueHement.Lesuns,comme
la ~V
vieux mots d'ordre. D'autres et la
Post est du nombre se sont inspirés
des rapports nouveaux qui se sont éta-
blis entre le gouvernement allemand et
le gouvernement français, rapports diplo-
matiques confians et amicaux. Ils ont
renoncé à tenir avec un sentiment d'in-
quiétude affectée la France pour sus-
pecte, à mal interpréter l'express'ion de
toutes nos idées, à chercher dans nos
paroles le contre-pied Se nos pensées, a
nous traiter enfin en ennemis, puisque
nous ne le sommes pas.
Il y a, comme on le voit, deux courans
dans la presse'allemande. Les journaux
qui ont conservé fidèlement les traditions
malveillantes d'autrefois sont-ils bien in-
formés de ce qui se passe chez eux dans
les sphères officielles? Nous l'ignorons;
mais, ce qui es tsûr,c'est qu'ils se trompent
beaucoup sur ce qui se passe chez nous.
K Il est singulier, dit, par exemple,
la .Vo~M~~e~ ~MMC ~<~M~, de
voir dans les journaux républicains
français cette prédilection subite pour
une politique grande et énergique. M
Notre confrère se trompe il n'y a eu
rien de subit dans nos sentimens; ils
sont aujourd'hui ce qu'ils étaient au dé-
but de la crise orientale et l'expres-
sion n'en a pas varié. Ce qui est vrai,
c'est que l'opinion générale, dans notre
pays, est de plus en plus conforme à ces
sentimens, et le correspondant bien connu
comme officieux qui écrit de Berlin à la ~Po-
~MC~avec une surprise singulière. « Les jour-
naux de Paris, dit-il, font dé plus en plus
chorus avec le ./bM?'a<~ Z)e' L'una-
nimité avec laquelle cefait se produit donne
à penser qu'il y a là un mot d'ordre, a
Ce correspondant ne lit pas le /SM~, « le
plus grand succès du jour « Il est
notoire, ajoute-t-il, qu'à. côté d'autres
institutions impériales dont la républi-
que a hérité, se trouve celle du mon-
sieur en habit noir envoyé par le mi-
nistère aux journaux.» Voilà ce qu~ s'ap-
pelle être bien informé, .ou 'nous-ne
nous y connaissons pas On écrirait
sur nous du fond des antipodes qu'on
ne parlerait pas autrement. Le corres-
pondant berlinois de la jPo~M~e C'o~-
~MA~M nous Soupçonne des 'plus
noirs projets. Si nous avons été modérés
pendant quelque temps, c'était, dit-il,
pour assurer le succès de notre Expo-
sition maintenant, nous jetons le mas-
que, et nos desseins se dévoilent
mais quels desseins? Quoique décou-
verts, il ne les distingue pas très bien.
Il demande le mot de l'énigme à là presse
autrichienne, et surtout au j~~t~M~
qui s'est approprié notre mot sur l'Alle-
magne Grandeur oblige et les considé-
rations dont nous l'avons accompagné. Ily
voit le germe d'une alliance entre l'An-
gleterre, l'Autriche et la France, « germes
semés de Londres et de Paris, et qui ont
trouvé à Vienne un sol propice. »
seur. Son autorité ne sera pas contestée,
et on me permettra d'invoquer son appui..
« Quant à moi, écrivait Ingres, je déclare
ie Salon une chose M~OM~, inutile au-
jourd'hui à tous les points de vue, et, de
plus, j'y vois un usage dangereux, un
moyen de corrompre et de détruire
l'art comme je l'entends; car le Salon
tel que nos mœurs l'ont fait tue l'art
pour ne vivifier que le métier. Le
Salon étouffe et corrompt le sentiment
du grand, du beau les artistes sont
poussés & y exposer, par l'appât du
gain, par le désir de se faire remarquer à
tout prix, parla prétendue bonne fortune
d'un sujet'%xoentrique propre à produire
del'eSetetà amener une vente avanta-
geuse. Aussi le Salon n'est-il plus, à la
lettre, qu'un magasin de tableaux à vendre,
un bazar (yù le nombre énorme des ob-
jets assomme et où l'industrie règne à la
place de l'art. Voilà ma pensée. --On ne
l'accueillera pas, je le crains; on la saura,
du moins. Dusse-je être seul à protester
contre les Salons, je protesterai toujours." »
Les dangers signalés par Ingres avec
son accent de conviction et sa véhémence
habituelle n'existent qu'à un degré
beaucoup moindre dans les 'Exposi-
tions universelles, où l'on est bien obligé
de trier, de choisir et d'éliminer les œuvres
mauvaises et médiocres; et je compte sur
la bonne impression du public pour favo-
riser les réformes que je crois nécessaires
et urgentes. Dans ces salles du Champ
de-Mars où se soût donné rendez-vous
les artistes des deux mondes, on éprouve
une jouissance très vive, très élevée, on
se sent dans une atmosphère plus saine
et plus pure, et toutes ces œuvres nobles
et belles permettent des comparaisons
pleines d'enseignemens. Cependant je dois
répétercequeje disais déjà à propos de l'Ex-
position de 1867. Ces Expositions générales,
qui s'accroissent à chaque fois dans d'é-
normes proportions, dépassent vraiment
les forces humaines. Ou ne peut que re-
gretter la réunion dans un môme local
et au même moment des œuvres d'art et
des produits industriels, c'est-à-dire d'ob-
jets qui n'ont entre eux aucune connexité.
Il y a là une confusion inutile et fâcheuse
Ne croirait-on pas lire le .F~Me~M, 'le
bit noir, dont ces journaux ne sauraient
parler plus sérieusement qu'on ne parle
des revenans. H fallait bien autrefois re-
cevoir le monsieur en question, puis-
qu'après trois avertissemens un journal
pouvait être supprimé; mais aujourd'hui
ce personnage légendaire n'existe plus.
Nous avons fait ces citations pour montrer
qu'au dehors comme chez nous les opinions
sont divisées, et qu'il serait inutile de J
chercher dans les journaux, avec certi-
tude, la pensée du gouvernement. Cela
es~t fâcheux sans doute pour ceux qui,
prennent le parti de se conformer toujours
et quand même à cette pensée mais fus-
sions-nous tentés de le prendre nous-!
mêmes, il faut y renoncer, et, dans le~
doute, nous n'avons d'autre ressource que
d'exprimer modestement notre propre~
avis, ce qui est peu de chose, à ce que
d]t/<ï G'
ËOE&SEBEPA&M
Comptant. 72. 90 73.
Liquid. 7292i2 72 M.7t/2
Ftncouf. ~2~12
A ~'?0/0
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FincoM. 108 M .M.. .I
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{Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, let"mai.
Tous les journaux du matin consacrent leurs
principaux articles a. l'ouverture de l'Exposition,
et félicitent chaudement à ce sujet la nation
française.
Le ~MKM déclare que la JFrance est aujourd'hui.
redevenue elle-même.
Le S~~M'~ reconnaît la supériorité de ia'
France et sa puissance à se relever de l'infortune.!
« L'ouverture de l'Exposition, dit ce journal, l'ait à
nos voisins le plus grand honneur; nous leur of-
frons l'hommage de notre admiration. »
Le .D
troisième république, qui cétèbre ainsi noblement
la huitième année de son existence.
Constantinople, le 30 avril, 9 h. 30 m. soir.
aussitôt après le départ du grand-duc Nicolas.~
qui a eu lieu aujourd'hui, le général Totteben est
aHë à la Porte, où il a eu une longue conférence;
avec le président du conseit, te ministre de Ia~
guerre et le ministre des affaires étrangères.
Londres, le 1" mai.
Le ?*MKM publie les nouvelles suivantes T-
Bucharost. le 30 avril.–Le nouveau commandant
en chef de l'armée russe, le général Totleben, a
publié un ordre du jour exhortant ies troupes:
russes qui se trouvent en Roumanie à se bien
conduire vis-à-vis des populations roumaines.
San-Stefano, le 30. L'impression générale j
causée dans l'armée russe par la nomination du;
général Totleben fait considérer ce changement!
comme un présage d'hostilités nouvelles.
Le général Totleben lui-mêtne considère la!
guerre comme inévitable, et cette opinion est
partagée par son chef d'état-major.
On mande do Berlin au Ds~y ~e~~pA que~
l'Autriche s'est entendue avec la Russie pour une
mobilisation partielle de son armée, et que l'oc-
cupation de la Bosnie est maintenant certaine.
Une dépêche do Vienne adressée à un autre
journal mentionne le bruit que vers le milieu
que ne rachète pas complètement à mes
yeux l'immense publicité qui résulte du
concours de tant d'élémens de curiosité.
Je me berce bien à tort peut-être
de l'espoir que nous assistons à la der-
nière Exposition universelle, et que l'on
comprendra, en visitant le gigantesque
bazar du Champ-de-Mars, que Ie~ Ex-
positions, par sénés, d'objets de même
nature aujourd'hui les machines, de-
main les matières premières, les tis-
sus ou les beaux-aj'ts sont les seules
vraiment utiles et les seules que puis-
sent supporter nos pauvres cervelles hu-
maines dont la capacité ne croît pas avec
les découvertes de la science, les progrès
de l'industrie, les facilités des communi-
cations avec ces sentimens d'aSection et
de solidarité entre les peuples du vieux
et du nouveau monde qui, malgré de fa-
tales éclipses, se sont beaucoup dévelop-
pés depuis quelques années, et que les
Expositions universelles sont destinées
à magnifiquement symboliser. Quoi qu'il
en soit, et en restant sur notre terrain, il
est évident qu'en offrant au public une
réunion d'objets plus ou moins sévère-
ment choisis, cette Exposition universelle
des arts, prise en elle-même, nous per-
mettra d'étudier avec profit les écoles des
diiférens pays et la nôtre de comparer,
de donner ou de recevoir des leçons, et de
mesurer ~Ie chemin qui a été parcouru
soit en avant, soit en arrière, depuis dix
ans.
Maintenant, que pouvons-nous atten-
dre de l'Exposition de cette année? Nous
ne voulons pas nous ériger en prophète.
Les sections française, autrichienne et
hongroise, suisse et belge sont seules
complètement aménagées. Cependant, à
condition de ne pas trop préciser, on
peut émettre au moins des suppositions,
car nous connaissons de vieille date la
plupart des ouvrages qu'exposent les ar-
tistes français, et quelques renseigne-
mens nous permettent d'apprécier d'une
manière générale les écoles étrangères.
Or il est certain que l'Exposition de cette
année sera inférieure de beaucoup à celle
de 1855, et celapourdeux motifs. Le premier
ne touche en rien notre amour-propre. L'Ex-
du mois de mai les troupes autrichiennes ramè-
neront en Bosnie les réfugiés bosniaques. à
moins que tes chances du Congres se soient suf-
fisamment améliorées pour rendre inutile 1 mter-
véntidn de l'Autriche.
Manchester, le 30 avril, soir.
Une conférence à laquelle assistaient plus de
1,MO délégués d'associations diverses s'est ré-
.unie aujourd'hui pour protester* contre la politi-
que de guerre suivie par le gouvernement.
Des résolutions condamnant la politique mi-
nistérielle, ses menaces, ses démonstrations bel-
liqueuses, ont été adoptées..
La conférence a déclaré que l'introduction de
troupes indienne~ en Europe devait causer les~
plus vives alarmes.
II a été admis que. la situation actuelle sur le,
continent ne justifiait pas la guerre et que le
gouvernement anglais, et en particulier lord
BeaconsGeId, était un obstacle à la paix.
M. John Bright, député de Birmington, a pro-
noncé un long discours dans lequel il a blâmé avec.
la plus grande énergie les tendances et la pohti-~
que'beUiqueuses du ministère; il a déclaré.
qu'en ce moment lord Beaconsfield était le seul
grand perturbateur dans la nation, parce que sa
politique était opposée aux plus grands intérêts;
de l'Angleterre.
M. John Bright a déclaré en outre que la cir-
culaire du marquis de Salisbury avait montré
d'une manière évidente que l'objet réel du gou-
vernement anglais était le rétablissement de
l'empire ottoman en Europe..
La Chambre des Depuis s'est empres-
sée hier de mettre en tête de son ordre
du jour la. proposition de loi déposée par
MM. Antonin Proust et Gambetta sur les~
pensions de retraite des officiers de l'ar-
mée. Jeudi, ce projet viendra en discus-;
sion, et les députés qui auront lu le rap-~
port très complet de M. Autonin Proust
sur la question penseront comme nous
que les mesures proposées sont excel-'
lentes~ et que leur adoption ne pourra
qu'exercer un efTet salutaire sur la com-
position de nos cadres d'officiers. Nous
n'entreprendrons pas d'analyser ici le tra-
vail du rapporteur, qui n'embrasse pas
moins de 84 pages avec tableaux et tarifs
dans le texte; nous signalons seulement
aux hommes spéciaux et aux esprits cu-
rieux un savant exposé des Ibis et tarifs;
en vigueur dans les armées étrangères,,
précédé d'un résumé de la législation~
française sur la matière, et nous passons
a ce qui intéresse la masse des lecteurs,
c'est-à-dire au fond même de la question.
Les auteurs de la proposition et d'ac-
cord avec eux la commission de la Cham-
bre, par l'organe de son rapporteur, pro-
posent d'améliorer les pensions de retraiter
des officiers de terre dans une proportion.
qui ressort du tableau suivant, où se trou-
vent mis en regard les tarifs actuels et,
les tarifs proposés pour le minimum et Ici
maximum. Il est à peine utile d'expliquer
ces deux mots en rappelant qu'un militaire'
qui a servi le temps fixé par la loi a le chif-
fre de sa retraite établi sur un minimum
auquel, s'ajoutent des allocations supplé-
mentaires pour chaque année de service
en plus ou pour chaque campagne, jus-
qu'à un maximum invariable auquel
donnent droit aussi certaines blessures ou
infirmités graves contractées au service
~n~.n mmnn nnnnnef~n'
HtHt&jHttUt.L.tnnunrnurmt..)~
MhumutnMaxtmumMinimumMnximum;
Générât de division S.MOf.7.800f.6.SOOf.tO.OOOf.~
Gênerai de brigade 3~900 S.200 S80C 7.500
Colonel. 3.iM 3.900 4.MO 6000
Lieutenant-colonel. 2.340 3.t20 3~00 S.000
Chef de bataillon.. 1.9SO 2.5CO 3.000 <.OPO
Capitaine. t.SOO 2~20 2 300 3.300
Lieutenant. l.tM 1.680 t.MO 2.SOO j
Sous-lieutenant. 840 1.400 l.SOO 2.300
position de cette année, comme celle de
1867, ne renferme que des ouvrages exé-
cutés pendant une période de dix ans.
Celle de 18~ réunissait ce qui avait été
fait de mieux par les artistes survivans
depuis le commencement du siècle les
œuvres presque entiers de Ingres, de
Heim, de Delacroix, de Decamps, de
Flandrin.de Schnetz, de Vernet, etc.Toute
proportion gardée, il en était de même
pour les écoles étrangères. C'est cette cir-
constance qui explique en grande partie
la réunion splendide de tant d'ouvrages
importans dont on ne perdra pas facile-
ment le souvenir.
Mais à cela il faut bien ajouter que de-
puis vingt ou trente ans le niveau ne cesse
de s'abaisser, ou plutôt que le talent, au
lieu de s'incarner dans un petit nombre de
puissantes individualités, tend à s'épar-
piller, à se répandre dans une foule d'ar-
tistes habiles, spirituels, ingénieux, qui ne
dépassent pas et qui même pour la plu-
part atteignent à peine le second rang. Sur
ce point, il ne servirait à rien de se leurrer
d'illusions. Les plus illustres représentans
de l'art allemand, Cornélius, Kaulbach,
Overbeck et les peintres religieux groupés
autour de lui ne sont plus. Chez nous, la
noble génération d'artistes qui se produi-
sit pendant les dernières années de la
Restauration, et qui étaient issus plus ou
moins directement du grand David, a
complètement disparu. Nous avons vu
tomber Ingres, Pradier, Vernet, Rude,
Flandrin, Decamps, Marilhat, Delaroche.
Delacroix, David d'Angers, et, plus ré-
cemment, Gleyre, Edouard Bertin, Ricard,
Gavarni, Corot, Perraud, Carpeaux, Barye;
et il faut convenir que, malgré leurs quali-
tés brillantes que je n'aurais aucun plai-
sir à contester, leurs successeurs ne les
ont que bien imparfaitement remplacés.
Mais l'Exposition actuelle vaudrait-elle
au moins celle de 1867 ? Question délicate
qu'il n'est pas encore possible de trancher
en parfaite connaissance de cause. Je crois
qu'elle lui ressemblera singulièrement, et
que, si elle lui est inférieure, ce ne sera
pas de beaucoup. En eQet, le courant d'idées
qui régnait il y a dix ans n'a guère changé.
C'est encore sur les oeuvres petites, agréa-
La. comparaison des chiffres du tarif
actuel avec les chiures proposés fait voir
qu'il ne s'agit pas d'une de ces améliora-
tions insignifiantes comme il est arrivé a.
des gouvernemens d'en faire pour mar-
quer leur joyeux avènement. Il s'agit d'un
réel changement dans la condition maté-
rielle de nos officiers, et ce progrès
est devenu nécessaire si l'on veut que
les cadrés de l'armée se maintiennent
à une hauteur morale et intellectuelle con-
venable. Un officier en activité de service
.trouve toujours, plus ou moins pénible-
ment, mais enfin il trouve le moyen de
pourvoir honorablement à ses besoins et à.
ceux de sa famille. Mais combien sa. si-
tuation change quand la retraite vient l'at-
teindre En même temps que son revenu
baisse, il sent se dérober autour de lui l'àp-
pui du régiment; et quelquefois c'est à ç.e
momentques'imposentlesfraisd'édùcation
d'une jeune famille, car plus d'un officier
se marie tard. Un des bons moyens d'a-
doucir la carrière militaire n'est-ce pas
d'en assurer le terme contre les souffran-
ces et les humiliations de la pauvreté,;
et peut-on dédaigner ce moyen dans une
société comme'là nôtre, où les séduc-
tions d'une aisance facile à acquérir par
le travail attirent de plus eh plus
hors de l'armée l'élément actif et en-
treprenant qui est si précieux pour
maintenir la vigueur de ses cadres?
N'est-il pas clair, d'ailleurs, qu'on aura
fait beaucoup pour remédier au man-
que de sous-officiers le jour où l'on
aura appelé et retenu dans l'armée un
plus grand nombre d'officiers capables,
puisque ce sont ces derniers qui peu-
vent créer leurs aides subalternes ? Or
la première condition pour obtenir que
des hommes de quelque valeur sacrifient
au service obscur du pays l'activité de
leur âge mûr, c'est de leur garantir une
vieillesse aisée et honorable. La proposi-
tion de MM. Proust et Gambetta se re-
commande à l'adhésion patriotique de tous
ceux que préoccupe l'avenir de nos insti-
tutions militaires précisément parce
qu'elle applique le remède à cet endroit
sensible et nous sommes d'autant plus
.heureux de le dire que nous n'avons pas
eu toujours à approuver dans les ques-
tons relatives à l'armée les propositions
émanées de l'initiative parlementaire.
Maigre l'incertitude du temps, une foule
énorme s'acheminait ce matin, à partir
de dix heures, vers le Trocadéro. Le che-
min de fer, les omnibus, les tramways,
les voitures de place et les voitures de
maître ne suffisaient pas à cette mul-
titude avide d'assister à l'inaugura-
tion de l'Exposition universelle. Les en-
trées avaient été réglées de manière
à éviter autant que possible l'encom-
brement. Les porteurs de cartes dorées,
blanches et rayées ou croisées de jaune et
de rose entraient par les portes du Tro-
cadéro et se casaient dans les galeries des
trois étages de l'immense édifice les car-
tes bleues, vertes, jaunes, violettes don-
naient accès au~ portes du Champ-de-Mars.
Le service d'ordre était faitpar de nombreu-
bles, superficielles que se porte la faveur
publique. Le genre, aussi bien dans la
figure que dans le paysage, règne presque
sans conteste, et les hommes de goût, les
amateurs obstinés des belles choses ne
réussissent pas à enrayer cette décadence
fatale. A la place de quelques arbres sé-
culaires qui couvrent de leurs profonds
ombrages le sol et les plantes rampantes.
qui élèvent dans le ciel leur branchage
sévère et puissant, c'est une foule de
buissons élégans~ gracieux et fleuris. H y
a peut-être autant de bois dans le taillis
que dans la futaie, mais ce n'est pas la
même chose. On rencontre, je le sais, chez
nous aussi bien que chez les étrangers,
de très honorables exceptions que j'aurai
soin de signaler; mais je parle de laloi géné-
rale et de la note dominante. Pour nous,
Français, je'crains que dans'ce grand et
solennel concours nous ne paraissions pas
à notre avantage et que nous n'ayons pas
l'apparence de ce que nous valons réel-
lement. Notre Exposition est beaucoup
trop nombreuse, trop mêlée de médiocre
et de mauvais. En admettant que nous
n'ayons pas reculé, je ne crois pas que
nous ayons fait des progrès signa-
lés depuis dix ans.~r, le jury de 867
n'avait admis que 400 tableaux environ.
C'était déjà beaucoup. Celui de cette an-
née en a accepté près de ~,100, si
je ne me trompe. Nos émules étran-
gers ont agi avec plus de discernement et
de prudence. Ils n'ont envoya que le des-
sus de leur panier, tandis que nous som-
mes allés, nous, jusqu'à la seconde ou à
la troisième coucha. L'Allemagne n'expose
dit-on, qu'une centaine de toiles l'Autri-
che-Hongrie, le même nombre à peu près.
Or, malgré notre supériorité dans les arts,
supériorité que l'on proclame trop haut
à mon sens, mais que je crois pourtant
incontestable, il ne me paraît pas pro-
bable que nous valions dix fois plus que
nos voisins, de sorte que, malgré son mé-
rite, je crains que la comparaison ne soit
pas favorable à notre école et que nous
ayons à nous repentir de n'avoir pas plus:
sévèrement choisi les ouvrages de nés
artistes.
Les étrangers sont noshûtes. C'est d'eux
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