Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-21
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Description : 21 avril 1878 21 avril 1878
Description : 1878/04/21. 1878/04/21.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4604197
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION M PARÏS.
mm ~Am
ON S'ABONNE
tne des Prëtras-Samt-Germam-1'Auxerrois, i7.
~MX MN tL AB
Un an. Su mois. Trois meut.
DtpMtemeM. 80 ?. Mfr. Mtr.
farts. 72 Cp. M&. t~ff.
Les aDoanemens partent des 1** et i6 de
chaque mois.
fmH! M Mm~o. M eemt.
Bépaf<tn <.ecdeB, appty to Cewte and c°, fordcn
BewspaneM oaîce. i7, Gresham street, &. ï*. 0.;
et C', <. Fimch tane CombiU*
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t86, Strand, C:; London.
ABruxeUes, & l'O~tM ywMteW, 46, rue delà
M~daiome, dans les kiosques et dams tes M.
bhothe~ues des cares de chemins de fe!- be~es.
A Valparatso CMtJ, chez M. Orestes L. Tome~.
MNAMHE 2i Am
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JM!MAL DES DEBATS
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie.
dans. le Luxembourg, en Turquie,
wn Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !<*
régences du Maroc et do là Tunisie,
en Chine et au Japon,
*M moyen d'une valeur payaMe a Paris ou da
mandats-poste, soit internationaux, soit traneaii'
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
tM renvoi d'une valeur payable & PN~t. `
POUTRES ET UTTEMiRES
Les annonces sont reçnM
C&M BBNf. B~tmehey, iL~tSte ttC*,
etMbureaada~
Les ateliers étant fermés demain di-
manche, JOUR DE PAQUES, le ,/OMMM~ des
ne paraîtra pas le hindi 22 avril.
PARÏS >1
SAMEM 20 AVML
La plupart des journaux continuent à
se féliciter des nouvelles d'apparence pa-
cifique qui nous sont arrivées ces der-
niers jours. Nous avons reçu hier soir une
grande dépêche de Vienne qui semble
contenir, en eo'et, un programme d'accord
acceptable pour tout le monde. a On con-
sidère comme probable, dit cette dépê-
N che, que les traités de 1856 et de 1871,
M comparés au traité de San-Stefano, ser-
M virent de point de départ à la délibéra-
M tion des plénipotentiaires. Ainsi la
Russie reconnaîtrait implicitement que les
traités de 18S6 et de 1871 sont toujours
en vigueur, et que le traité de Saa-Ste-
fàno n'est en quelque sorte suivant
l'expression de lord Beaconsûeld qu'une
suggestion de la Russie qui doit être exa-
minée par le Congrès, et qui n'acquerra
d'autorité légale que si elle est admise par
lui. Le ~M% l'Angleterre ne demande pas autre chose.
Nous pourrions rappeler que nous avions
suggéré nous-mêmes cette combinaison le
7 avril dernier
« H y a plusieurs manières de renoncer au
traité de San-Stefano, disions-nous, et on
pourrait trouver le moyen de le faire si dis-
crètement, que les amours-propres les plus
susceptibles ne se sentiraient pas atteints.
Par exemple, on sortirait de l'impasse en met-
tant tacitement le traité de San-Stefano de
e&té. La solution est peut-être dans une dé-
pêche envoyée récemment de Berlin au 2~M-
~tMaM de Vienne –Le moyen de ré-
soudre la dif6culté serait de déclarer que
le Congrès aurait pour objet la révision
du traité de Paris et de la convention de
Londres de 1871. Les ptéBipotentiaires,
au lieu du traité de San-Stefano,prendraient
pour point de départ les traités existans. Us
ies examineraient point par point, et, sur
eh~ue artMia reconnu atteint de caducité,
lea.pléoipotentiaires seraient libres de propo-
ser les clauses à y substituer. L'Angleterre et
l'Autriche reconnaissent, il faut le répéter,
que des changement profonds doivent avoir
lieu dans l'état de l'Orient. Elles sont, sur ce
point, d'accord avec la Russie, et celle-ci
peurrait proposer certaines solutions du
traité de San-Stefano avec l'incontestable au-
torité que lui donnent ses victoires et les
laits accomplis. Alors, ce qui ressortirait du
Congres serait vraiment la volonté de l'Eu-
rope. B
La dépêche du -F~H~M~, que nous
citions dans le passage qui précède, était
donc une sorte de ballon d'essai destiné à
nous faire pressentir le programme de
l'Allemagne? Est-il besoin de le dire? 9
Nous faisons les vœux les plus ardens
pour que ce programme réussisse. Nous
ne demandons qu'une chose le maintien
du droit et de l'équilibre européen. Si ce
maintien peut être obtenu par la paix si
la Russie, cédant aux conseils de la sa-
gesse, consent à soumettre sérieusement t
ses prétentions au jugement de l'Europe
si la crise qui nous menace est évitée,
nous applaudirons de toutes nos forces
a ce précieux résultat. Par malheur,
la dépêche de Vienne qui contient
les renseignemens que nous venons
de reproduire nous apporte une déception
en même temps qu'une espérance, a La
? base des négociations, dit-elle, ne doit
B être déSnilivèment fixée qu'après l'ac-
a ceptation en principe par l'Angleterre
N et par la Russie du retrait simultané
ode la flotte anglaise et de l'armée
B'russe, s Ainsi,, je succès du Congrès
est subordonné au succès d'une de
ces- Dégociations qui sont souvent
l'expérience nous l'a appris– le pré-
ludé de l'ouverture des hostilités. Tout
mm mmmmmTs
Du2tAVR!Li878.
REVUE MUSICALE.
THEATRE-ITALIEN .Mï ~'Mopéra en quatre actes, poëme de H. de
Saint'Georges, adapté à la..ac.ène ita-
Henne par M. de Lauzières, musique de
M F. de FiotOW. THEATRE-LYRIQUE
~'MMj~e jP~ ode-symphonie
en trois parties, poëme de M. Alexandre
Parodi, musique de M. Samuel David.
H y a trente cinq ans que le poète des
ZM~~M, fugitif et malheureux, futsauyé
poar la premièi-c fois par une jeune baya-
dèrcqu'it avait ramenéb des Indes et qui
se nommait Griselda. Les aventures du
poète et do son esctu.ve, fjB'~e~~ ('<
~&M, se chantaient à l'Ôpëra-Comique
avec musique de M. de Fiotuw et paroles
de M, de Saint-Georges. Petite pièce en
nu acte, applaudie la vcU!e, OHbliée te
~ndèmain.
H pa.aît que les petits operas~t'ont pas
besoin, comme Its petits poissons, que
D'eu !eHr prête vio pour grandir. Dix ans
phistard, ~'F~c~~ C~o~.y, sous le
nom d'7~giderAMcment augmentée, formant une
parUtion en trois actes dans laqueUe on
M comptait pas moins d'une trentaine de
morceaux. Indra, comme GriseMa,: ëtait
~€sp~ave~a~mëedu pëëte, et elle charma
rAHemagne par la douce rêverie de fps
cantitènes et la verve rythmique de ses
.bo!eMs.
le monde sait, en effet, queues, ques-
tions de désarmement plus on ~M~&.si-,
multané dégénèrent bien vite en~-a~
tions d'amour-propre et de dignité. Le rai-
sonnement, les principes politiques, les
points de droit font place alors au senti-
ment de l'honneur. Les susceptibilités les
plus vives s'éveillent. Chacun reproche
à son adversaire de vouloir moins sincère-
ment désarmer que lui, et, en fin de
compte, après avoir mis la main sur la
garde de son épée sous prétexte d'enfon-
cer l'arme dans le fourreau, il arrive
souvent qu'on dégaine et qu'on com-
mence une lutte qui aurait pu être évitée
ou retardée.
Au reste, dans les circonstances ac-
tuetles, le raisonnement pourrait bien.
être d'accord avec le sentiment de l'hon-
neur. Malgré les affirmations des dépê-
ches d'aujourd'hui, les Anglais ne parais-
sent pas très disposés à accepter le
projet de retraite simultanée de leur
flotte et de l'armée russe tel qu'on le leur
présente avec un air innocent. « Nous
a n'avons pas demandé, dit le Times, que
a les Russes quittassent le voisinage de
» Constantinople. a L'Angleterre aimera
peut-être mieux voir se prolonger la si-
tuation actuelle que de perdre la position
stratégique dont elle s'est enfin em~J
parée. Qui pourrait, en effet, la garantir
contre un retour subit de l'armée du
grand-duc Nicolas? L'encre avec laquelle
avait été signé l'armistice était à peine
séchée, que les Russes, dépassant la ligne
de démarcation militaire tracée par cet ar-
mistice, s'avançaient vers Constantinople.
Qui prouve aux Anglais qu'ils ne recom-
menceraient pas à la première occasion?
Andrinople est reliée à Constantinople et
& la mer Egée par des lignes de chemins
~e fer singulièrement favorables à une
pareille opération. L'Angleterre peut-elle
risquer, en abandonnant la mer de Mar-
mara et en laissant la Turquie livrée sans
défense à l'influence russe, de trouver
tout à coup les Dardanelles fermées et de
perdre les fruits de deux mois de grande
et d'énergique politique?
Nous voudrions croire à la retraite si-
multanée des Anglais et des Russes, nous
n'osons pas le faire. Il nous semble recon-
Ëaître dans le plan que nous signale la
repêche de Vienne une de ces habiles
manœuvres familières à la diplomatie
fusse. On se rappelle avec quel soin ob-
atiné la Russie a travaillé l'année der-
'ùière à isoler la Turquie, afin de pouvoir
lui déclarer la guerre au milieu du silence
et avec l'abstention obligée de l'Europe.
N'est-ce pas un but du même genre
qu'elle poursuit dans la campagne di-
plomatique actuelle ? Si, comme il est
possible, l'Angleterre refuse les propo-
sitions que la Russie est sur le point de
lui faire par l'entremise de l'Allemagne
et de l'Autriche ne sera-t-elle pas
dans une situation analogue à celle de
la Turquie? Quoique ayant pour elle le
droit, la justice, l'intérêt bien entendu de
tous, ne semblera-t-ëlle pas résister seule
.au désir unanime de paix et de concilia-
tton? L'opinion de l'Europe, qui lui est
aujourd'hui si favorable, ne se tournera-
t-elle pas contre elle, au risque de lui
revenir ensuite comme elle est revenue à
la Turquie? La tactique dipJomatiquè de
la Russie n'est pas nouvelle elle s'exerce
seulement aujourd'hui avec le concours
de l'Allemagne et la demi-connivence de
l'Autriche, qui semble destinée par sa fai- <
blesse à couvrir le jeu de son adversair&
naturel et à en favoriser le succès. <
Nous publions plus loin de nombreux
renseignemens sur une affaire ~u!, après ( (
avoir excité à Saint-Pétersbourg une émo-
tipn teUe, que la question d'Orient en aété (
presqueoubliée, occupe etpassionne ence i.
~La voilà devenue aujourd'hui Aima
surnommée P'.Ë'M~aK~M, et avec
up acte de plus. Elle charme tout ce
qui l'écoute chanter le spectateur
grincheux, le critique féroce, mais plus
particulièrement les petits oiseaux.
C'est à ce charme pénétrant, mysté-
rieux, magnétique, qu'elle do~t la grande
renommée dont elle jouit parmi les baya-
dères de Goa. Arrivée à Lisbonne, elle
séduit dom Sébastien, elle l'enchante, et,
comme le jeune monarque est fort entre-
prenant et Camoëus terriblement jaloux,
il en résulte un coup de poignard dont le
poète frappe son rival, le roi. Voilà le
danger des déguisemens pour les princes
qui aiment à courir le guilledou.
.Heureusement, la blessure est fort lé-
gère, et dom Sébastien, que le théâtre
aime & représenter comme un roi magna-
nime et chevaleresque, demande lui-même
!a.j grâce du coupable. Mais le chef de ses
gardes, Fernande, n'entend pa-5 de ce!te
ureitle-là..
iA l'acte suivant, Camoëns, découvert
dans sa retraite, est traîné en prison.
~Nous le voyons ensuite défiler au mi-
iieu d'une troupe de galériens qu'un na-
vire attend pour les Iran-porter en Afri-
que. v
Sur la. place où le peuple est rassem-
biié, Aima chante en s'accompagnant de la
mandoline, et le roi, suivi d'une brillante
escorte, s'avance majestueusement. Il re-
connaît. la belle Indienne. 'Mais Aima ne
chante plus elle vient d'apercevoir Ca-
mpëns chargé de chaînes. Dom Sébastien,
apprenant alors seulement qu'il a laissé
(.
jnôBMnt toute l'Europe. H s'agit de l'ac-
quittement de M"" Véra Zassoulitch qui
-~tvait tiré, comme on sait, deux coups
de revolver sur le grand-maître de la po-
lice, général Trépof, et l'avait grièvement
blessé. M"" Véra Zassoulitch a été déclarée
non coupable par un jury composé de
fonctionnaires, de négocians, d'artistes,
etc. et Jarret a soulevé les applaudisse-
mens du plus brillant des auditoires
où figurait le prince Goi'tchakofT lui-
même, malgré la gravité des préoccu-
pations qui l'absorbent en ce moment. 1
A sa sortie de l'audience, l'accusée a c
été l'objet d'une ovation enthousiaste, {
mais elle a disparu dans son triomphe, et (
son sort ultérieur donne lieu aux plus i
tragiques suppositions. Nous publions 1
tous les renseignemens que nous avons
pu réunir sur un procès qui est destiné à i
prendre une si grande place parmi les C~M- t
ses e~~r~. On lira avec le plus vif inté-
rôt la lettre de notre correspondant de (
Saint-Pétersbourg et la déposition de l'incul- i
pée que nous avons dû traduire du russe, t
car le ~Vo~, qui nous tient ordinairement
si au courant de tout ce qui concerne la d
Russie, a négligé de nous éviter cette peine
et n'a même pas dit un mot de l'afïaire
Zassoulitch tout entière. On lira aussi la
première et la plus importante partie du
plaidoyer en faveur de l'accusée, ainsi
que la déposition émouvante d'un témoin e
de la scène qui a provocrué le crime. c
Nous reparlerons à loisir d'une affairf
qui nous apporte les révélations les plus
sombres et les plus inattendues sur la so-
ciété russe. Nous ne sommes pas de cem
qui font sortir les grands événemensdespe
tites causes nous n'attachons même qu'une
médiocre importance à l'étrange coïnci-
dence qui presque toujours et presque par-
tout a fait d'une cause célèbre le préludt
d'une révolution. H est impossible néan-
moins de ne pas reconnaître que l'état de
décomposition morale dans lequel se trouve
la Russie, que le chaos et l'anarchie des
idées,que la terrible maladie sociale qui
travaillent ce grand empire peuvent avoir
une influence décisive sur les événemens
actuels. Les demi-réformes du règne
d'Alexandre II, le maintien de l'arbitraire
ancien sous les institutions pseudo-libéra~
les modernes ont rendu le pouvoir aussi
impuissant que brutal, et développé dans
des proportions enrayantes l'esprit de
révolte et de conspiration. La Russie en
est arrivée à ce point où les plus graves
agitations sont à craindre. L'empereur et
ses ministres, qui sentent profondément
le péril, se décideront-ils à faire la paix
afin d'éviter les malheurs que risquent de
produire une Ipngue lutte militaire, une
crise financière déplorable, la cessation
de tout commerce et de toute industrie,
combinés avec les élémens de désordre qui
fermentent du haut en bas de la société?
Tenteront-ils, au contraire, de chercher
dans la guerre un dérivatif au danger
intérieur, a. l'exemple de tant d'autres
quise sont perdus à ce jeu? Nous le sau-
rons bientôt; mais il faut lire, en atten-
dant, le procès de Véra Zassouliteh, afin
de connaître un état particulier de la Rus-
sie, qui exercera un effet encore inconnu
mais certain sur la politique générale.
BOURSE DB PARM
tMttM-e ta t9 h. M N
< e/e
Comptant. 72 70 .7. 72 80 10
Fin couf. 72 6T 1~2 72 73 7i2
A t/a ~/e
ComptanHOi 2S 102 90 2S
S 0/W
CompmBtl09 9S 110 S j.
Fin enur. 109 90 HO 5 .19.
condamner le plus grand poëte du Portu-
gal, K son glorieux chanteur)), se dé-
couvre respectueusement devant lui et
tend la main, à Camoëns, qui serre Aima
dans ses bras. La toile tombe sur ce ta-
bleau auquel la vérité historique n'a as-
surément rien à voir, mais qui répond
bien au dénoûment attendu.
Je ne crois pas, à dire vrai, qu'J~M
~'MMMM~ soit appelée au même succès
queA~M'~ ou que ~~e 6KjM:'aquelles restent jusqu'à présent comme
les meilleures productions de M. de Flotow.
Il y a dans la partition nouvelle, produit
combiné et agrandi de deux partitions
anciennes, une association de dates, un
mélange de styles par lesquels on est
tout d'abord quelque peu dérouté. C'est
l'Orient représenté par une rêverie, l'I-
talie personnifiée dans une cavatine,
la France dans une ariette, l'Espagne
ou le Portugal, si l'on veut, dans un
boléro. Verdi, Auber et Félicien David
sont mis dans le même cadre et sourient
amicalement à M. d& Flotow. Mais hâ
tons-nous de dire que l'auteur de ~a~a,
de ~'J.~e 6a ~Me et de ro~e occupe
lui-même une large place dans le tableau.
Il est la avec les qualités charmantes et la
physionomie quelque peu cosmopolite que
noua lui connaissons. Il voulait un pen-
dant au fameux quatuor « du Rouet H, il
a écrit le trio a de la Cigarette, a
G'< /b~M e ccro a: ~M
Il ~fO/KNM
.O~t~O/MMO
petit trio très pétillant et très réussi, qui
vous donne envie de fumer. Ah par
PE.HTE BOURSE N!SO:K.
Emprunt 5 0/0. tlO fr. 22 _iH/4.
30/0. '72.fr.9:73fr.,72fr.90.
Florins (or). 60~8,1/4
Egyptiennes 6 0/0., <60 fr. 62,160 fi' 1S8 fr. ~S-
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
& Berlin, le 20 avril, soir.
Dans l'opinion des cercles diplomatiques
la situation ne s'est pas modifiée depuis
quelques jours. Les probabi)ités sont tou-
jours pour le Congrès, mais les nouvelles con-
cernant son programme et les invitations lan-
cées, etc., ne reposent que sur des conjectures.
Le seul fait positif est que la médiation de
l'Allemagne est en pleine activité, et qu'il est
permis d'en espérer le succès. La question
dont il s'agit en ce moment est de détermi-
ner l'Angleterre et la Russie à s'éloigner suf-
fisamment l'une et l'autre de Constantinople
pour rendre impossible tout choc imprévu.
On dit q~e les doux puissances paraissent
disposées à reporter leurs forces en arrière,
l'Angleterre jusqu'à Besika, la Russie jusqu'à
une ligne allant d'Enos, sur la mer Egée, à
Midiah, sur la mer Noire, et passant par An-
(trinople.!) v
TMég~apMe ptHMe.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 20 avril.
Les négociations entreprises par l'Allemagne
entre i'Angteterre et la Russie ont abouti à un
premier et important résultat.
Le cabinet de Saint-Pétersbourg et celui de
Saint-James admettent de part et d'autre le
principe de l'ëloignement simultané des forces
russes et des forces navales anglaises de Con-
stantinople.
Ce principe admis, on discute actuellement la
distance à peu prés équivalente à laquelle l'ar-
mée russe et la flotte anglaise devront s'éloigner
de la capitale de l'empire ottoman.
On parle du retrait de l'armée russe jusqu'à
Andrinople, pendant que la flotte anglaise rega-
gnerait son mouillage dans la baie de Besika.
Toutefois, cette question n'est pas encore défi-
nitivement réglée.
Dés qu'eue le sera, il semble probable que
l'Allemagne abandonnera le rôle d'intermédiaire
conciliant qu'elle a joué ces derniers jours, et
que le cabinet de Vienne reprendra l'mitiative
des questions concernant la réunion d'une Con-
férence préliminaire et d'un Congrès.
On considère ce résultat obtenu de l'Angle-
terre et de la Russie par la diplomatie allemande
comme facilitant particulièrement la réunion du
Congrès.
Vienne, le 20 avril.
L'.4~a~pbruit s'accrédite que le cabinet. bntannique se
montrerait disposé à accéder à la proposition de
la retrait~'simuitanée dès troupes russes et de la
notfe anglaise du voisinage de Constantinople,
tandis que le gouvernement russe, de son côté,
semblerait ne pas se refuser davantage & ce com-
promis. Par conséquent, et malgré un certain
nombre de difficultés relatives à différentes autres
questions préliminaires de pure forme sur la so-
lution desquelles les nouvelles arrivées aujour-
d'hui paraissent moins favorables, la réunion d'un
Congres est considérée par l'opinion publique ''e
comme curant plus de chances qu'auparavant.
Nous disions l'autre jour que la presse
de droite était un peu à court de faits di-
vers capables d'entretenir cette crainte sa-
lutaire dont le pays a besoin pour re-
tremper ses opinions conservatrices.
Faute de mieux, quelques incidens qui
se sont produits pendant la session du
conseil général du Rhône servent de
thème à ces journaux. Le conseil géné-
ral du Rhône a émis uu vœu relatif à
l'amnistie, et il en a émis un autre pour
demander que les conseils généraux fus-
sent autorisés à exprimer des vœux poli-
tiques. Il nous semble que le second de
ces vœux est la condamnation formelle
du premier, à moins que lalogique à Lyon
ne soit pas la, même qu'à Paris. Lorsque
les conseillers généraux du Rhône de-
mandent qu'on les autorise à émettre des
vœux politiques, ils reconnaissentimplici
.tement que ce droit ne leur appar-
tient pas encore. Dès lors, comment
se risquent-ils à réclamer l'amnistie?
Est-ce que l'amnistie n'est pas un acte
politique? Est-ce qu'on peut l'implorer sans
exprimer un vœu politique? Le conseil
exemple, M. de Flotow n'a pas trouvé,
tout en le cherchant, l'équivalent du fi-
nale du- troisième acte de il n'a
pas trouvé non plus, en écrivant la ro-
mance de Camoëns au deuxième acte,
cette fraîcheur d'inspiration, cette note
tendrequiont fait le succès de l'air de
Lyonel:
Lorsqu'à mes yeux ta chère image;
et la poétique chanson, <~ ~M-
N: ?'o~, lui a complétement manqué.
En revanche, il nous a fait applaudir, au
premier acte, une mélopée fort bien ins-
trumentée et d'une jolie couleur; le petit
chceurqui précède Fair de Camoëns; la
~~Mf~ de Zingaretta un duo bouffe fort
bien dialogué, et le trio imal en mouve-
ment de-batrcaroHe. °
A Facte. suivant, nous signalerons, tout
en maintenant la remarque que nous
avons faite plus haut, la romance de Ca-
moëns 0 ~a~'M ~/e~/ l'ariette de dom
Sébastien, un vrai morceau de roi, et le
trio « de la Cigarette H, que l'on ar voulu
entendre deux fois.
J'avoue que je n'ai pas été enchanté par
l'air que chante l'enchanteresse Alma au
début du troisième acte, un air tout émaillé
de vocalises, de notes piquées et de sons
niés dont M'"s Atbani abuse peut-être un
peu trop.
H fallait s'attendre à quelque réminis-
cence de ~/WcsM<' dans un ouvrage dont
le héros a chanté Adamastor, le géant des
tempêtes. Cette réminiscence existe dans
la ritournelle du boléro que le chœur ac-
compagne
F~ ~'7~ ~a i'~i'ro ï~ e~ y
général n'a pas pu se méprendre sur ce
point, et M. Debolo, qui a pris l'initiative
du vœu sur l'amnistie, n'a rien fait pour
dissimuler le caractère de sa proposition.
Loin de là Il a rappelé lui-même que des
voeux analogues avaient été émis par le
conseil général, et régulièrement annulés
par l'autorité supérieure. Mais, dit-il,
« ceux qui ont reconnu aux conseils gé-
néraux le droit d'émettre des vœux poli-
tiques ne sauraient être sévères au point
de repousser celui-ci par une fin de non-
recevoir. Qu'est-ce que cela signifie? Les
membres du gouvernement actuel au-
raient ils reconnu aux conseils généraux
le droit d'émettre des vœux politiques?
Où? quand? comment? Il est clair que
si le conseil général du Rhône manque
de logique en exprimant des vœux dont
l'un montre l'illégalité de l'autre, M. De-
bolo, pour son compte personnel, n'a pas
un sentiment très juste de la valeur des
mots qu'il emploie pour traduire une
pensée que nous ne comprenons guère. Le
gouvernement a. pour premier devoir de
veiller à là fidèle exécution des lois. En
conséquence, il ne saurait manquer, cette
année comme l'année dernière, d'annuler
le vœu du conseil général du Rhône. Vœu
politique, dira-t-il au conseil général,
et vous le saviez bien, puisque vous de-
mandez qu'on vous donne le droit d'en
émettre de tels. Mais quand nous di-
sons que ce second vœu condamne le
premier, nous n'en disons pas encore
assez, il se condamne lui-même. Deman-
der le droit d'émettre des vœux politiques,
c'est émettre déjà un vœu politique c'est
méconnaître la loi et la violer. Le gou-
vernement n'aura pas seulement un vœu
à annuler, mais deux. Le discours de
M. Debolo est un exemple de ce qu'on
appelle en rhétorique une tautologie, et
les votes du conseil général reposent à
leur tour sur un cercle vicieux. Au nom
du bon sens et de la logique, M. le mi-
nistre de l'intérieur ~levra prononcer l'an-
nulation de ces vœux.
Le conseil général de Lyon en sera-t-il
surpris? Non, assurément il est coutu-
mier du fait. Tous les ans le même inci-
dent se reproduit avec une régularité
chronique qui en diminue un peu l'impor-
tance. Que le ministère soit libéral ou
qu'il soit réactionnaire, que les républi-
cains soient aux anaires ou qu'ils soient
dans l'opposition, le conseil général émet
son vœu, et sa conscience est satisfaite;
le vœu est annulé, et le respect de la loi
est assuré. Nous nous attendions bien à
ce que les choses se passassent cette an-
née-ci comme à l'ordinaire, etnous sommes
surpris du bruit qu'on cherche à faire au-
tour d'un incident qui mérite à peine
l'attention. Non pas que la violation
systématique de la loi nous paraisse
une chose indifférente. Il est, sans
doute, très malheureux que le conseil gé-
néral d'un département comme le Rhône
se traîne tous les ans dans la même or-
nière, sachant bien qu'elle aboutit à une
impasse. Mais qu'y faire? Que ferait un
gouvernement réactionnaire à la place
d'un gouvernement républicain? 11 annu-
lerait le vœu illégal; le vœu illégal sera
annulé. Quant aux ouvriers de Lyon,
et il a été beaucoup question des ouvriers
dans cette affaire, s'ils croient que le
conseil général leur rend service en con-
fondant leur cause avec celle des crimi-
nels qui ont incendié nos monumens pu-
blics et fusillé les otages en i87i, ils se ) 1
trompent, et l'erreur est si gros'sfère i
quelle ne saurait, nous l'espérons, durer
bien longtemps.
Comment donc expliquer l'émotion que i
certains journaux manifestent? En ce j i
temps de disette on prend ce qu'on
trouve, on fait flèche de tout bois. Ce qui (
Mais ce n'est pas de l'épouse infortunée
du roi dom Pèdre qu'il s'agit. Inès est tout
simplement, dans la chanson, la fiancée
d'un infidèle muletier.
Il y a de belles phrases et un grand ef-
fet dans la scène où Camoëns reconnaît
un chant qu'il a composé pour des marins
portugais.
QMM~O C
A'ÏMO~~M~MM:–Mjo~eM~.
Encore un boléro & signaler au troi-
sième acte. Je présume que cela ne vous
avancerait pas à.grand'chose si je vous
disais qu'il estent mineur. La touchante
prière qu'Alma adresse au roi pour lui
demander la grâce de Camoëns est peut-
être une des meilleures pages de la parti-
tion.
L'ouvrage est monté avec soin, je di-
rais presque avec un certain luxe, et par-
faitement exécuté par M"" Albani
M'"° Sanz, excellente et fort agréable à
voir dans son rôle de Zingaretta, par le
ténor Nouvelli et le baryton Verger.
Nous pouvons, sans quitter la salle
Ventadour, passer du Théâtre-Italien au
Théâtre-Lyrique, inauguré hier soir par
le ;?'o?~g de .Pode-symphonie, qui a obtenu une men-
tion honorable au concours de la viMe de
Paris, sont de M. P~odi, auteur de
~~?6 cmuel David.
Ze F'~6~~ jP essentiellement morale et patriotique. La
serait passe inaperçu en d'autres cif~
constances prend, dans des esprits émus,
des proportions menaçantes. Et puis,
il faut le dire, telle séance du con-"
seil général, a Lyon, a été fiévreuse,
et il semble, d'après les comptes-
rendus, que-tout le monde se soit, si
on nous permet l'expression, un pen
monté la tête. Le préfet n'a pas fait'
exception. La mauvaise foi avec la-
quelle la presse « conservatrice rendait
compte des votes du conseil et des acteS
de l'administration a fait perdre patience
a d'honnêtes gens calomniés. Le préfet,
M. Berger, a signalé ces « mensonges
et il a assuré leurs auteurs de son dédain
et de son mépris. Peut-être le dédain
poussé encore un péu plus loin aurait-M
conseillé le silence, et le silence est
partois une vertu, ou du moins une atti-
tude administrative. L'émoi a été grand
a Lyon parmi les journaux pris en ua-
grant délit d'altération consciente de la,
vérité, et l'on juge de l'indignation qu'ont
éprouvée à Paris certains autres journaui
dont la réputation de sincérité est bien `
établie Que devient la liberté de la presse
si on ne peut pas arranger les faits sui-
vant ses convenances particulières ? A
quoi bon plusieurs journaux si tous
disent la vérité, c'est-à-dire la même
chose? Nous comprenons très bien la
colère de la presse conservatrice, mais il
ne faudrait pourtant pas en pousser trop
loin les éclats.
On nous écrit de Saint-Pétersbourg, le
2/14 avril:
L'émotion causée par le procès de Véra
Zassoulitch, jugée avant-hier pour tenta-
tive d'assassinat sur la personne du gé-
néral Trépof, est arrivée à un tel degré
d'excitation fébrile, que les questions lea
plus graves de la politique sont oubliées
pour le moment, et que depuis deux jours
Saint-Pétersbourg vit exclusivement soua
cette impression. L'accusée a été acquittée
aux applaudissemens d'un auditoire choisi,
appartenant aux classes les plus élevées de
la société, et admis dans la salle au moyen
de billets d'entrée distribués avec une grande
rigueur. Les hauts fonctionnaires de l'em-
pire, des ministres, des membres du Con-
seil d'Etat, des sénateurs y occupaient les
premiers rangs, et les uniformes chamar-
rés d'or, les décorations et les croix y
brillaient avec le môme éclat qu'à un
bal de la cour. Et c'est au sein de ce publie
essentiellement conservateur par sa natura
et par sa position sociale que s'est manifesté
un élan d'enthousiasme dégénérant en ova-
tion lorsque le jury a proclamé son ver-
dict, lorsqu'on a su qu'une tentative d'assassi-
nat faite au grand jour, devant une foule
de témoins, avait été niée tout simple-
ment par les représentans do la conscience
publique, n'hésitant pas à prononcer ce men.
songe pour acquitter la coupable. Après les
dépositions des témoins et l'aveu de l'accusée,
en face de la blessure encore ouverte de la vic-
time, les jurés ont déclaré que le crime n'avait
pas été commis et ont répondu par unMOM à la
première question qui leur a été posée «L'ac-
cusée VéraZassoulitch est-elle coupable d'avoir
tiré un coup de revolver sur le général Tr6-
pofavec une intention homicide ?B Et ce fait
qui aurait dû soulever l'indignation générale*
a été accueilli avec une joie délirante, comme
le verdict d'une justice supérieure à la loi
écrite, et cela par ceux même qui semble-
raient les plus intéressés à se garantir d'at-
tentats pareils.
Comment expliquer un phénomène' aussi
étrange et aussi anormal? Indique-t-il réel-
lement, comme les étrangers sont enclins à
le supposer, une triste immoralité dans
la société russe, ou est-il le produit d'autres
causes tenant aux particularités do' coa
institutions ? Il faut croire que l'un et l'au-
tre de ces élémens y ont leur part, et
que si les mœurs et les idées agissent sur les
institutions, ces dernières exercent à leur
tour une influence notable sur les premières
On se souvient peut-être que le mobile de
s~®noaoi
Ggurc de Jeanne d'Arc y apparaît comme
une-piston prophétique au milieu de la
lutte entre Edouard III, roi d'Angleterre
et Philippe de Valois. La troisième partie
est consacrée tout entière à chanter
l'hymne de réconciliation et de paix
II n'est point d'étrangers tous les hommes sont
ffrères
Usent tous des enfans, des épouses, des mères.
,Ah) que l'âme du Christ entre enfin dans vos
[umus.
Rien de vivant n'eclôt de la pointe du glaive;
Lahameamoindritl'homme. et l'amour seul relevé
Disparaissez, vaincus.danslesbrasdes vainqueurs!
Nous sommes limité aujourd'hui par le
temps et par l'espace nous ne pouvons
parler que très sommairement do la par-
tition de M. Samuel David. Cette parti-
tion, écrite par un compositeur dont le
talent n'est point encore arrivé à toute sa
maturité et dont le style est fort hésitant,
renferme pourtant quelques pages re-
marquàbles deux introductions sym-
phoniques d'un joli caractère et très ha.
bilement instrumentées, quelques beaux
récits et des chœurs parfaitement écrits
pour les voix. La récompense accordée à
l'œuvre de M. Samuel David n'est pas
d'ordre tel qu'il en faille davantage pour
la justifier.
Voilà donc inaugurée la série des exé-
cutions en habit noir! Après celle-là il y
en aura d'autres. Ces quarante-cinq cho-
ristes, remplissant la scène et assis sur
des banquettes recouvertes de dràp roug-e,
onrent le coup d'œil le plus pittoresque,
le plus charmant.
E. REYER.
mm ~Am
ON S'ABONNE
tne des Prëtras-Samt-Germam-1'Auxerrois, i7.
~MX MN tL AB
Un an. Su mois. Trois meut.
DtpMtemeM. 80 ?. Mfr. Mtr.
farts. 72 Cp. M&. t~ff.
Les aDoanemens partent des 1** et i6 de
chaque mois.
fmH! M Mm~o. M eemt.
Bépaf<
BewspaneM oaîce. i7, Gresham street, &. ï*. 0.;
et C', <. Fimch tane CombiU*
~S~
t86, Strand, C:; London.
ABruxeUes, & l'O~tM ywMteW, 46, rue delà
M~daiome, dans les kiosques et dams tes M.
bhothe~ues des cares de chemins de fe!- be~es.
A Valparatso CMtJ, chez M. Orestes L. Tome~.
MNAMHE 2i Am
im "Il
JM!MAL DES DEBATS
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie.
dans. le Luxembourg, en Turquie,
wn Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !<*
régences du Maroc et do là Tunisie,
en Chine et au Japon,
*M moyen d'une valeur payaMe a Paris ou da
mandats-poste, soit internationaux, soit traneaii'
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
tM renvoi d'une valeur payable & PN~t. `
POUTRES ET UTTEMiRES
Les annonces sont reçnM
C&M BBNf. B~tmehey, iL~tSte ttC*,
etMbureaada~
Les ateliers étant fermés demain di-
manche, JOUR DE PAQUES, le ,/OMMM~ des
ne paraîtra pas le hindi 22 avril.
PARÏS >1
SAMEM 20 AVML
La plupart des journaux continuent à
se féliciter des nouvelles d'apparence pa-
cifique qui nous sont arrivées ces der-
niers jours. Nous avons reçu hier soir une
grande dépêche de Vienne qui semble
contenir, en eo'et, un programme d'accord
acceptable pour tout le monde. a On con-
sidère comme probable, dit cette dépê-
N che, que les traités de 1856 et de 1871,
M comparés au traité de San-Stefano, ser-
M virent de point de départ à la délibéra-
M tion des plénipotentiaires. Ainsi la
Russie reconnaîtrait implicitement que les
traités de 18S6 et de 1871 sont toujours
en vigueur, et que le traité de Saa-Ste-
fàno n'est en quelque sorte suivant
l'expression de lord Beaconsûeld qu'une
suggestion de la Russie qui doit être exa-
minée par le Congrès, et qui n'acquerra
d'autorité légale que si elle est admise par
lui. Le ~M%
Nous pourrions rappeler que nous avions
suggéré nous-mêmes cette combinaison le
7 avril dernier
« H y a plusieurs manières de renoncer au
traité de San-Stefano, disions-nous, et on
pourrait trouver le moyen de le faire si dis-
crètement, que les amours-propres les plus
susceptibles ne se sentiraient pas atteints.
Par exemple, on sortirait de l'impasse en met-
tant tacitement le traité de San-Stefano de
e&té. La solution est peut-être dans une dé-
pêche envoyée récemment de Berlin au 2~M-
~tMaM de Vienne –Le moyen de ré-
soudre la dif6culté serait de déclarer que
le Congrès aurait pour objet la révision
du traité de Paris et de la convention de
Londres de 1871. Les ptéBipotentiaires,
au lieu du traité de San-Stefano,prendraient
pour point de départ les traités existans. Us
ies examineraient point par point, et, sur
eh~ue artMia reconnu atteint de caducité,
lea.pléoipotentiaires seraient libres de propo-
ser les clauses à y substituer. L'Angleterre et
l'Autriche reconnaissent, il faut le répéter,
que des changement profonds doivent avoir
lieu dans l'état de l'Orient. Elles sont, sur ce
point, d'accord avec la Russie, et celle-ci
peurrait proposer certaines solutions du
traité de San-Stefano avec l'incontestable au-
torité que lui donnent ses victoires et les
laits accomplis. Alors, ce qui ressortirait du
Congres serait vraiment la volonté de l'Eu-
rope. B
La dépêche du -F~H~M~, que nous
citions dans le passage qui précède, était
donc une sorte de ballon d'essai destiné à
nous faire pressentir le programme de
l'Allemagne? Est-il besoin de le dire? 9
Nous faisons les vœux les plus ardens
pour que ce programme réussisse. Nous
ne demandons qu'une chose le maintien
du droit et de l'équilibre européen. Si ce
maintien peut être obtenu par la paix si
la Russie, cédant aux conseils de la sa-
gesse, consent à soumettre sérieusement t
ses prétentions au jugement de l'Europe
si la crise qui nous menace est évitée,
nous applaudirons de toutes nos forces
a ce précieux résultat. Par malheur,
la dépêche de Vienne qui contient
les renseignemens que nous venons
de reproduire nous apporte une déception
en même temps qu'une espérance, a La
? base des négociations, dit-elle, ne doit
B être déSnilivèment fixée qu'après l'ac-
a ceptation en principe par l'Angleterre
N et par la Russie du retrait simultané
ode la flotte anglaise et de l'armée
B'russe, s Ainsi,, je succès du Congrès
est subordonné au succès d'une de
ces- Dégociations qui sont souvent
l'expérience nous l'a appris– le pré-
ludé de l'ouverture des hostilités. Tout
mm mmmmmTs
Du2tAVR!Li878.
REVUE MUSICALE.
THEATRE-ITALIEN .Mï ~'M
Saint'Georges, adapté à la..ac.ène ita-
Henne par M. de Lauzières, musique de
M F. de FiotOW. THEATRE-LYRIQUE
~'MMj~e jP~ ode-symphonie
en trois parties, poëme de M. Alexandre
Parodi, musique de M. Samuel David.
H y a trente cinq ans que le poète des
ZM~~M, fugitif et malheureux, futsauyé
poar la premièi-c fois par une jeune baya-
dèrcqu'it avait ramenéb des Indes et qui
se nommait Griselda. Les aventures du
poète et do son esctu.ve, fjB'~e~~ ('<
~&M, se chantaient à l'Ôpëra-Comique
avec musique de M. de Fiotuw et paroles
de M, de Saint-Georges. Petite pièce en
nu acte, applaudie la vcU!e, OHbliée te
~ndèmain.
H pa.aît que les petits operas~t'ont pas
besoin, comme Its petits poissons, que
D'eu !eHr prête vio pour grandir. Dix ans
phistard, ~'F~c~~ C~o~.y, sous le
nom d'7~giderAMcment augmentée, formant une
parUtion en trois actes dans laqueUe on
M comptait pas moins d'une trentaine de
morceaux. Indra, comme GriseMa,: ëtait
~€sp~ave~a~mëedu pëëte, et elle charma
rAHemagne par la douce rêverie de fps
cantitènes et la verve rythmique de ses
.bo!eMs.
le monde sait, en effet, queues, ques-
tions de désarmement plus on ~M~&.si-,
multané dégénèrent bien vite en~-a~
tions d'amour-propre et de dignité. Le rai-
sonnement, les principes politiques, les
points de droit font place alors au senti-
ment de l'honneur. Les susceptibilités les
plus vives s'éveillent. Chacun reproche
à son adversaire de vouloir moins sincère-
ment désarmer que lui, et, en fin de
compte, après avoir mis la main sur la
garde de son épée sous prétexte d'enfon-
cer l'arme dans le fourreau, il arrive
souvent qu'on dégaine et qu'on com-
mence une lutte qui aurait pu être évitée
ou retardée.
Au reste, dans les circonstances ac-
tuetles, le raisonnement pourrait bien.
être d'accord avec le sentiment de l'hon-
neur. Malgré les affirmations des dépê-
ches d'aujourd'hui, les Anglais ne parais-
sent pas très disposés à accepter le
projet de retraite simultanée de leur
flotte et de l'armée russe tel qu'on le leur
présente avec un air innocent. « Nous
a n'avons pas demandé, dit le Times, que
a les Russes quittassent le voisinage de
» Constantinople. a L'Angleterre aimera
peut-être mieux voir se prolonger la si-
tuation actuelle que de perdre la position
stratégique dont elle s'est enfin em~J
parée. Qui pourrait, en effet, la garantir
contre un retour subit de l'armée du
grand-duc Nicolas? L'encre avec laquelle
avait été signé l'armistice était à peine
séchée, que les Russes, dépassant la ligne
de démarcation militaire tracée par cet ar-
mistice, s'avançaient vers Constantinople.
Qui prouve aux Anglais qu'ils ne recom-
menceraient pas à la première occasion?
Andrinople est reliée à Constantinople et
& la mer Egée par des lignes de chemins
~e fer singulièrement favorables à une
pareille opération. L'Angleterre peut-elle
risquer, en abandonnant la mer de Mar-
mara et en laissant la Turquie livrée sans
défense à l'influence russe, de trouver
tout à coup les Dardanelles fermées et de
perdre les fruits de deux mois de grande
et d'énergique politique?
Nous voudrions croire à la retraite si-
multanée des Anglais et des Russes, nous
n'osons pas le faire. Il nous semble recon-
Ëaître dans le plan que nous signale la
repêche de Vienne une de ces habiles
manœuvres familières à la diplomatie
fusse. On se rappelle avec quel soin ob-
atiné la Russie a travaillé l'année der-
'ùière à isoler la Turquie, afin de pouvoir
lui déclarer la guerre au milieu du silence
et avec l'abstention obligée de l'Europe.
N'est-ce pas un but du même genre
qu'elle poursuit dans la campagne di-
plomatique actuelle ? Si, comme il est
possible, l'Angleterre refuse les propo-
sitions que la Russie est sur le point de
lui faire par l'entremise de l'Allemagne
et de l'Autriche ne sera-t-elle pas
dans une situation analogue à celle de
la Turquie? Quoique ayant pour elle le
droit, la justice, l'intérêt bien entendu de
tous, ne semblera-t-ëlle pas résister seule
.au désir unanime de paix et de concilia-
tton? L'opinion de l'Europe, qui lui est
aujourd'hui si favorable, ne se tournera-
t-elle pas contre elle, au risque de lui
revenir ensuite comme elle est revenue à
la Turquie? La tactique dipJomatiquè de
la Russie n'est pas nouvelle elle s'exerce
seulement aujourd'hui avec le concours
de l'Allemagne et la demi-connivence de
l'Autriche, qui semble destinée par sa fai- <
blesse à couvrir le jeu de son adversair&
naturel et à en favoriser le succès. <
Nous publions plus loin de nombreux
renseignemens sur une affaire ~u!, après ( (
avoir excité à Saint-Pétersbourg une émo-
tipn teUe, que la question d'Orient en aété (
presqueoubliée, occupe etpassionne ence i.
~La voilà devenue aujourd'hui Aima
surnommée P'.Ë'M~aK~M, et avec
up acte de plus. Elle charme tout ce
qui l'écoute chanter le spectateur
grincheux, le critique féroce, mais plus
particulièrement les petits oiseaux.
C'est à ce charme pénétrant, mysté-
rieux, magnétique, qu'elle do~t la grande
renommée dont elle jouit parmi les baya-
dères de Goa. Arrivée à Lisbonne, elle
séduit dom Sébastien, elle l'enchante, et,
comme le jeune monarque est fort entre-
prenant et Camoëus terriblement jaloux,
il en résulte un coup de poignard dont le
poète frappe son rival, le roi. Voilà le
danger des déguisemens pour les princes
qui aiment à courir le guilledou.
.Heureusement, la blessure est fort lé-
gère, et dom Sébastien, que le théâtre
aime & représenter comme un roi magna-
nime et chevaleresque, demande lui-même
!a.j grâce du coupable. Mais le chef de ses
gardes, Fernande, n'entend pa-5 de ce!te
ureitle-là..
iA l'acte suivant, Camoëns, découvert
dans sa retraite, est traîné en prison.
~Nous le voyons ensuite défiler au mi-
iieu d'une troupe de galériens qu'un na-
vire attend pour les Iran-porter en Afri-
que. v
Sur la. place où le peuple est rassem-
biié, Aima chante en s'accompagnant de la
mandoline, et le roi, suivi d'une brillante
escorte, s'avance majestueusement. Il re-
connaît. la belle Indienne. 'Mais Aima ne
chante plus elle vient d'apercevoir Ca-
mpëns chargé de chaînes. Dom Sébastien,
apprenant alors seulement qu'il a laissé
(.
jnôBMnt toute l'Europe. H s'agit de l'ac-
quittement de M"" Véra Zassoulitch qui
-~tvait tiré, comme on sait, deux coups
de revolver sur le grand-maître de la po-
lice, général Trépof, et l'avait grièvement
blessé. M"" Véra Zassoulitch a été déclarée
non coupable par un jury composé de
fonctionnaires, de négocians, d'artistes,
etc. et Jarret a soulevé les applaudisse-
mens du plus brillant des auditoires
où figurait le prince Goi'tchakofT lui-
même, malgré la gravité des préoccu-
pations qui l'absorbent en ce moment. 1
A sa sortie de l'audience, l'accusée a c
été l'objet d'une ovation enthousiaste, {
mais elle a disparu dans son triomphe, et (
son sort ultérieur donne lieu aux plus i
tragiques suppositions. Nous publions 1
tous les renseignemens que nous avons
pu réunir sur un procès qui est destiné à i
prendre une si grande place parmi les C~M- t
ses e~~r~. On lira avec le plus vif inté-
rôt la lettre de notre correspondant de (
Saint-Pétersbourg et la déposition de l'incul- i
pée que nous avons dû traduire du russe, t
car le ~Vo~, qui nous tient ordinairement
si au courant de tout ce qui concerne la d
Russie, a négligé de nous éviter cette peine
et n'a même pas dit un mot de l'afïaire
Zassoulitch tout entière. On lira aussi la
première et la plus importante partie du
plaidoyer en faveur de l'accusée, ainsi
que la déposition émouvante d'un témoin e
de la scène qui a provocrué le crime. c
Nous reparlerons à loisir d'une affairf
qui nous apporte les révélations les plus
sombres et les plus inattendues sur la so-
ciété russe. Nous ne sommes pas de cem
qui font sortir les grands événemensdespe
tites causes nous n'attachons même qu'une
médiocre importance à l'étrange coïnci-
dence qui presque toujours et presque par-
tout a fait d'une cause célèbre le préludt
d'une révolution. H est impossible néan-
moins de ne pas reconnaître que l'état de
décomposition morale dans lequel se trouve
la Russie, que le chaos et l'anarchie des
idées,que la terrible maladie sociale qui
travaillent ce grand empire peuvent avoir
une influence décisive sur les événemens
actuels. Les demi-réformes du règne
d'Alexandre II, le maintien de l'arbitraire
ancien sous les institutions pseudo-libéra~
les modernes ont rendu le pouvoir aussi
impuissant que brutal, et développé dans
des proportions enrayantes l'esprit de
révolte et de conspiration. La Russie en
est arrivée à ce point où les plus graves
agitations sont à craindre. L'empereur et
ses ministres, qui sentent profondément
le péril, se décideront-ils à faire la paix
afin d'éviter les malheurs que risquent de
produire une Ipngue lutte militaire, une
crise financière déplorable, la cessation
de tout commerce et de toute industrie,
combinés avec les élémens de désordre qui
fermentent du haut en bas de la société?
Tenteront-ils, au contraire, de chercher
dans la guerre un dérivatif au danger
intérieur, a. l'exemple de tant d'autres
quise sont perdus à ce jeu? Nous le sau-
rons bientôt; mais il faut lire, en atten-
dant, le procès de Véra Zassouliteh, afin
de connaître un état particulier de la Rus-
sie, qui exercera un effet encore inconnu
mais certain sur la politique générale.
BOURSE DB PARM
tMttM-e ta t9 h. M N
< e/e
Comptant. 72 70 .7. 72 80 10
Fin couf. 72 6T 1~2 72 73 7i2
A t/a ~/e
ComptanHOi 2S 102 90 2S
S 0/W
CompmBtl09 9S 110 S j.
Fin enur. 109 90 HO 5 .19.
condamner le plus grand poëte du Portu-
gal, K son glorieux chanteur)), se dé-
couvre respectueusement devant lui et
tend la main, à Camoëns, qui serre Aima
dans ses bras. La toile tombe sur ce ta-
bleau auquel la vérité historique n'a as-
surément rien à voir, mais qui répond
bien au dénoûment attendu.
Je ne crois pas, à dire vrai, qu'J~M
~'MMMM~ soit appelée au même succès
queA~M'~ ou que ~~e 6KjM:'aquelles restent jusqu'à présent comme
les meilleures productions de M. de Flotow.
Il y a dans la partition nouvelle, produit
combiné et agrandi de deux partitions
anciennes, une association de dates, un
mélange de styles par lesquels on est
tout d'abord quelque peu dérouté. C'est
l'Orient représenté par une rêverie, l'I-
talie personnifiée dans une cavatine,
la France dans une ariette, l'Espagne
ou le Portugal, si l'on veut, dans un
boléro. Verdi, Auber et Félicien David
sont mis dans le même cadre et sourient
amicalement à M. d& Flotow. Mais hâ
tons-nous de dire que l'auteur de ~a~a,
de ~'J.~e 6a ~Me et de ro~e occupe
lui-même une large place dans le tableau.
Il est la avec les qualités charmantes et la
physionomie quelque peu cosmopolite que
noua lui connaissons. Il voulait un pen-
dant au fameux quatuor « du Rouet H, il
a écrit le trio a de la Cigarette, a
G'< /b~M e ccro a: ~M
Il ~fO/KNM
.O~t~O/MMO
petit trio très pétillant et très réussi, qui
vous donne envie de fumer. Ah par
PE.HTE BOURSE N!SO:K.
Emprunt 5 0/0. tlO fr. 22 _iH/4.
30/0. '72.fr.9:73fr.,72fr.90.
Florins (or). 60~8,1/4
Egyptiennes 6 0/0., <60 fr. 62,160 fi' 1S8 fr. ~S-
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
& Berlin, le 20 avril, soir.
Dans l'opinion des cercles diplomatiques
la situation ne s'est pas modifiée depuis
quelques jours. Les probabi)ités sont tou-
jours pour le Congrès, mais les nouvelles con-
cernant son programme et les invitations lan-
cées, etc., ne reposent que sur des conjectures.
Le seul fait positif est que la médiation de
l'Allemagne est en pleine activité, et qu'il est
permis d'en espérer le succès. La question
dont il s'agit en ce moment est de détermi-
ner l'Angleterre et la Russie à s'éloigner suf-
fisamment l'une et l'autre de Constantinople
pour rendre impossible tout choc imprévu.
On dit q~e les doux puissances paraissent
disposées à reporter leurs forces en arrière,
l'Angleterre jusqu'à Besika, la Russie jusqu'à
une ligne allant d'Enos, sur la mer Egée, à
Midiah, sur la mer Noire, et passant par An-
(trinople.!) v
TMég~apMe ptHMe.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 20 avril.
Les négociations entreprises par l'Allemagne
entre i'Angteterre et la Russie ont abouti à un
premier et important résultat.
Le cabinet de Saint-Pétersbourg et celui de
Saint-James admettent de part et d'autre le
principe de l'ëloignement simultané des forces
russes et des forces navales anglaises de Con-
stantinople.
Ce principe admis, on discute actuellement la
distance à peu prés équivalente à laquelle l'ar-
mée russe et la flotte anglaise devront s'éloigner
de la capitale de l'empire ottoman.
On parle du retrait de l'armée russe jusqu'à
Andrinople, pendant que la flotte anglaise rega-
gnerait son mouillage dans la baie de Besika.
Toutefois, cette question n'est pas encore défi-
nitivement réglée.
Dés qu'eue le sera, il semble probable que
l'Allemagne abandonnera le rôle d'intermédiaire
conciliant qu'elle a joué ces derniers jours, et
que le cabinet de Vienne reprendra l'mitiative
des questions concernant la réunion d'une Con-
férence préliminaire et d'un Congrès.
On considère ce résultat obtenu de l'Angle-
terre et de la Russie par la diplomatie allemande
comme facilitant particulièrement la réunion du
Congrès.
Vienne, le 20 avril.
L'.4~a~p
montrerait disposé à accéder à la proposition de
la retrait~'simuitanée dès troupes russes et de la
notfe anglaise du voisinage de Constantinople,
tandis que le gouvernement russe, de son côté,
semblerait ne pas se refuser davantage & ce com-
promis. Par conséquent, et malgré un certain
nombre de difficultés relatives à différentes autres
questions préliminaires de pure forme sur la so-
lution desquelles les nouvelles arrivées aujour-
d'hui paraissent moins favorables, la réunion d'un
Congres est considérée par l'opinion publique ''e
comme curant plus de chances qu'auparavant.
Nous disions l'autre jour que la presse
de droite était un peu à court de faits di-
vers capables d'entretenir cette crainte sa-
lutaire dont le pays a besoin pour re-
tremper ses opinions conservatrices.
Faute de mieux, quelques incidens qui
se sont produits pendant la session du
conseil général du Rhône servent de
thème à ces journaux. Le conseil géné-
ral du Rhône a émis uu vœu relatif à
l'amnistie, et il en a émis un autre pour
demander que les conseils généraux fus-
sent autorisés à exprimer des vœux poli-
tiques. Il nous semble que le second de
ces vœux est la condamnation formelle
du premier, à moins que lalogique à Lyon
ne soit pas la, même qu'à Paris. Lorsque
les conseillers généraux du Rhône de-
mandent qu'on les autorise à émettre des
vœux politiques, ils reconnaissentimplici
.tement que ce droit ne leur appar-
tient pas encore. Dès lors, comment
se risquent-ils à réclamer l'amnistie?
Est-ce que l'amnistie n'est pas un acte
politique? Est-ce qu'on peut l'implorer sans
exprimer un vœu politique? Le conseil
exemple, M. de Flotow n'a pas trouvé,
tout en le cherchant, l'équivalent du fi-
nale du- troisième acte de il n'a
pas trouvé non plus, en écrivant la ro-
mance de Camoëns au deuxième acte,
cette fraîcheur d'inspiration, cette note
tendrequiont fait le succès de l'air de
Lyonel:
Lorsqu'à mes yeux ta chère image;
et la poétique chanson, <~ ~M-
N: ?'o~, lui a complétement manqué.
En revanche, il nous a fait applaudir, au
premier acte, une mélopée fort bien ins-
trumentée et d'une jolie couleur; le petit
chceurqui précède Fair de Camoëns; la
~~Mf~ de Zingaretta un duo bouffe fort
bien dialogué, et le trio imal en mouve-
ment de-batrcaroHe. °
A Facte. suivant, nous signalerons, tout
en maintenant la remarque que nous
avons faite plus haut, la romance de Ca-
moëns 0 ~a~'M ~/e~/ l'ariette de dom
Sébastien, un vrai morceau de roi, et le
trio « de la Cigarette H, que l'on ar voulu
entendre deux fois.
J'avoue que je n'ai pas été enchanté par
l'air que chante l'enchanteresse Alma au
début du troisième acte, un air tout émaillé
de vocalises, de notes piquées et de sons
niés dont M'"s Atbani abuse peut-être un
peu trop.
H fallait s'attendre à quelque réminis-
cence de ~/WcsM<' dans un ouvrage dont
le héros a chanté Adamastor, le géant des
tempêtes. Cette réminiscence existe dans
la ritournelle du boléro que le chœur ac-
compagne
F~ ~'7~ ~a i'~i'ro ï~ e~ y
général n'a pas pu se méprendre sur ce
point, et M. Debolo, qui a pris l'initiative
du vœu sur l'amnistie, n'a rien fait pour
dissimuler le caractère de sa proposition.
Loin de là Il a rappelé lui-même que des
voeux analogues avaient été émis par le
conseil général, et régulièrement annulés
par l'autorité supérieure. Mais, dit-il,
« ceux qui ont reconnu aux conseils gé-
néraux le droit d'émettre des vœux poli-
tiques ne sauraient être sévères au point
de repousser celui-ci par une fin de non-
recevoir. Qu'est-ce que cela signifie? Les
membres du gouvernement actuel au-
raient ils reconnu aux conseils généraux
le droit d'émettre des vœux politiques?
Où? quand? comment? Il est clair que
si le conseil général du Rhône manque
de logique en exprimant des vœux dont
l'un montre l'illégalité de l'autre, M. De-
bolo, pour son compte personnel, n'a pas
un sentiment très juste de la valeur des
mots qu'il emploie pour traduire une
pensée que nous ne comprenons guère. Le
gouvernement a. pour premier devoir de
veiller à là fidèle exécution des lois. En
conséquence, il ne saurait manquer, cette
année comme l'année dernière, d'annuler
le vœu du conseil général du Rhône. Vœu
politique, dira-t-il au conseil général,
et vous le saviez bien, puisque vous de-
mandez qu'on vous donne le droit d'en
émettre de tels. Mais quand nous di-
sons que ce second vœu condamne le
premier, nous n'en disons pas encore
assez, il se condamne lui-même. Deman-
der le droit d'émettre des vœux politiques,
c'est émettre déjà un vœu politique c'est
méconnaître la loi et la violer. Le gou-
vernement n'aura pas seulement un vœu
à annuler, mais deux. Le discours de
M. Debolo est un exemple de ce qu'on
appelle en rhétorique une tautologie, et
les votes du conseil général reposent à
leur tour sur un cercle vicieux. Au nom
du bon sens et de la logique, M. le mi-
nistre de l'intérieur ~levra prononcer l'an-
nulation de ces vœux.
Le conseil général de Lyon en sera-t-il
surpris? Non, assurément il est coutu-
mier du fait. Tous les ans le même inci-
dent se reproduit avec une régularité
chronique qui en diminue un peu l'impor-
tance. Que le ministère soit libéral ou
qu'il soit réactionnaire, que les républi-
cains soient aux anaires ou qu'ils soient
dans l'opposition, le conseil général émet
son vœu, et sa conscience est satisfaite;
le vœu est annulé, et le respect de la loi
est assuré. Nous nous attendions bien à
ce que les choses se passassent cette an-
née-ci comme à l'ordinaire, etnous sommes
surpris du bruit qu'on cherche à faire au-
tour d'un incident qui mérite à peine
l'attention. Non pas que la violation
systématique de la loi nous paraisse
une chose indifférente. Il est, sans
doute, très malheureux que le conseil gé-
néral d'un département comme le Rhône
se traîne tous les ans dans la même or-
nière, sachant bien qu'elle aboutit à une
impasse. Mais qu'y faire? Que ferait un
gouvernement réactionnaire à la place
d'un gouvernement républicain? 11 annu-
lerait le vœu illégal; le vœu illégal sera
annulé. Quant aux ouvriers de Lyon,
et il a été beaucoup question des ouvriers
dans cette affaire, s'ils croient que le
conseil général leur rend service en con-
fondant leur cause avec celle des crimi-
nels qui ont incendié nos monumens pu-
blics et fusillé les otages en i87i, ils se ) 1
trompent, et l'erreur est si gros'sfère i
quelle ne saurait, nous l'espérons, durer
bien longtemps.
Comment donc expliquer l'émotion que i
certains journaux manifestent? En ce j i
temps de disette on prend ce qu'on
trouve, on fait flèche de tout bois. Ce qui (
Mais ce n'est pas de l'épouse infortunée
du roi dom Pèdre qu'il s'agit. Inès est tout
simplement, dans la chanson, la fiancée
d'un infidèle muletier.
Il y a de belles phrases et un grand ef-
fet dans la scène où Camoëns reconnaît
un chant qu'il a composé pour des marins
portugais.
QMM~O C
A'ÏMO~~M~MM:–Mjo~eM~.
Encore un boléro & signaler au troi-
sième acte. Je présume que cela ne vous
avancerait pas à.grand'chose si je vous
disais qu'il estent mineur. La touchante
prière qu'Alma adresse au roi pour lui
demander la grâce de Camoëns est peut-
être une des meilleures pages de la parti-
tion.
L'ouvrage est monté avec soin, je di-
rais presque avec un certain luxe, et par-
faitement exécuté par M"" Albani
M'"° Sanz, excellente et fort agréable à
voir dans son rôle de Zingaretta, par le
ténor Nouvelli et le baryton Verger.
Nous pouvons, sans quitter la salle
Ventadour, passer du Théâtre-Italien au
Théâtre-Lyrique, inauguré hier soir par
le ;?'o?~g de .P
tion honorable au concours de la viMe de
Paris, sont de M. P~odi, auteur de
~~?6 c
Ze F'~6~~ jP
serait passe inaperçu en d'autres cif~
constances prend, dans des esprits émus,
des proportions menaçantes. Et puis,
il faut le dire, telle séance du con-"
seil général, a Lyon, a été fiévreuse,
et il semble, d'après les comptes-
rendus, que-tout le monde se soit, si
on nous permet l'expression, un pen
monté la tête. Le préfet n'a pas fait'
exception. La mauvaise foi avec la-
quelle la presse « conservatrice rendait
compte des votes du conseil et des acteS
de l'administration a fait perdre patience
a d'honnêtes gens calomniés. Le préfet,
M. Berger, a signalé ces « mensonges
et il a assuré leurs auteurs de son dédain
et de son mépris. Peut-être le dédain
poussé encore un péu plus loin aurait-M
conseillé le silence, et le silence est
partois une vertu, ou du moins une atti-
tude administrative. L'émoi a été grand
a Lyon parmi les journaux pris en ua-
grant délit d'altération consciente de la,
vérité, et l'on juge de l'indignation qu'ont
éprouvée à Paris certains autres journaui
dont la réputation de sincérité est bien `
établie Que devient la liberté de la presse
si on ne peut pas arranger les faits sui-
vant ses convenances particulières ? A
quoi bon plusieurs journaux si tous
disent la vérité, c'est-à-dire la même
chose? Nous comprenons très bien la
colère de la presse conservatrice, mais il
ne faudrait pourtant pas en pousser trop
loin les éclats.
On nous écrit de Saint-Pétersbourg, le
2/14 avril:
L'émotion causée par le procès de Véra
Zassoulitch, jugée avant-hier pour tenta-
tive d'assassinat sur la personne du gé-
néral Trépof, est arrivée à un tel degré
d'excitation fébrile, que les questions lea
plus graves de la politique sont oubliées
pour le moment, et que depuis deux jours
Saint-Pétersbourg vit exclusivement soua
cette impression. L'accusée a été acquittée
aux applaudissemens d'un auditoire choisi,
appartenant aux classes les plus élevées de
la société, et admis dans la salle au moyen
de billets d'entrée distribués avec une grande
rigueur. Les hauts fonctionnaires de l'em-
pire, des ministres, des membres du Con-
seil d'Etat, des sénateurs y occupaient les
premiers rangs, et les uniformes chamar-
rés d'or, les décorations et les croix y
brillaient avec le môme éclat qu'à un
bal de la cour. Et c'est au sein de ce publie
essentiellement conservateur par sa natura
et par sa position sociale que s'est manifesté
un élan d'enthousiasme dégénérant en ova-
tion lorsque le jury a proclamé son ver-
dict, lorsqu'on a su qu'une tentative d'assassi-
nat faite au grand jour, devant une foule
de témoins, avait été niée tout simple-
ment par les représentans do la conscience
publique, n'hésitant pas à prononcer ce men.
songe pour acquitter la coupable. Après les
dépositions des témoins et l'aveu de l'accusée,
en face de la blessure encore ouverte de la vic-
time, les jurés ont déclaré que le crime n'avait
pas été commis et ont répondu par unMOM à la
première question qui leur a été posée «L'ac-
cusée VéraZassoulitch est-elle coupable d'avoir
tiré un coup de revolver sur le général Tr6-
pofavec une intention homicide ?B Et ce fait
qui aurait dû soulever l'indignation générale*
a été accueilli avec une joie délirante, comme
le verdict d'une justice supérieure à la loi
écrite, et cela par ceux même qui semble-
raient les plus intéressés à se garantir d'at-
tentats pareils.
Comment expliquer un phénomène' aussi
étrange et aussi anormal? Indique-t-il réel-
lement, comme les étrangers sont enclins à
le supposer, une triste immoralité dans
la société russe, ou est-il le produit d'autres
causes tenant aux particularités do' coa
institutions ? Il faut croire que l'un et l'au-
tre de ces élémens y ont leur part, et
que si les mœurs et les idées agissent sur les
institutions, ces dernières exercent à leur
tour une influence notable sur les premières
On se souvient peut-être que le mobile de
s~®noaoi
Ggurc de Jeanne d'Arc y apparaît comme
une-piston prophétique au milieu de la
lutte entre Edouard III, roi d'Angleterre
et Philippe de Valois. La troisième partie
est consacrée tout entière à chanter
l'hymne de réconciliation et de paix
II n'est point d'étrangers tous les hommes sont
ffrères
Usent tous des enfans, des épouses, des mères.
,Ah) que l'âme du Christ entre enfin dans vos
[umus.
Rien de vivant n'eclôt de la pointe du glaive;
Lahameamoindritl'homme. et l'amour seul relevé
Disparaissez, vaincus.danslesbrasdes vainqueurs!
Nous sommes limité aujourd'hui par le
temps et par l'espace nous ne pouvons
parler que très sommairement do la par-
tition de M. Samuel David. Cette parti-
tion, écrite par un compositeur dont le
talent n'est point encore arrivé à toute sa
maturité et dont le style est fort hésitant,
renferme pourtant quelques pages re-
marquàbles deux introductions sym-
phoniques d'un joli caractère et très ha.
bilement instrumentées, quelques beaux
récits et des chœurs parfaitement écrits
pour les voix. La récompense accordée à
l'œuvre de M. Samuel David n'est pas
d'ordre tel qu'il en faille davantage pour
la justifier.
Voilà donc inaugurée la série des exé-
cutions en habit noir! Après celle-là il y
en aura d'autres. Ces quarante-cinq cho-
ristes, remplissant la scène et assis sur
des banquettes recouvertes de dràp roug-e,
onrent le coup d'œil le plus pittoresque,
le plus charmant.
E. REYER.
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