Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-11
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Description : 11 avril 1878 11 avril 1878
Description : 1878/04/11. 1878/04/11.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
JECM M AYML
t8?8.
JMMJMAL MES DEBATS
JEUN ii Am
>~ im
'ON S'ABONNE
tue des Frëtres-Sault-'jèi'maîn-i'A.uxerrois, n.
~tttXM ~AmoanMEMErMTF:
Un an. Six mois. Trois moM.
Dépattemens. SOfr. <6fr. 20 fr.
Paris. 72 fr. 36 fr. ISîr.
1 I~es aJbonnemens partent des.i" chaque mois.
ON S'ABONNE
en Belgique; en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans te*
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Jfapon, `
ta moyen d'une valeur payable a Paris on de
mandats-poste, soit internationaux, soit tranç&Mt.
en Allemagne, en A-uiriche, en Russie,
et dans tous les p~ys du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
fM l'envoi d'une valeur payaNo ?< 'ts.
PCUTIMES ET UTTEMMES
tPBêpaifteEmeES,
nt-endèa. applyto'Cewte aad C*, foretgB news-
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asst. tBcMzy, Ba.vte)t et C', i,Finch tane ComhiU,
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c&et NSNB..f!plaoode!aBonra&, <1 Il
1 ttMbufea.Qda~@ORNL&t<;
PAMS
MERCREDI 10 AVRIL
Il nous serait impossible d'apprécier
d'une manière satisfaisante l'ensemble ]
des documens relatifs à la question exté- 1
rieure que nous avons aujourd'hui sous
les yeux. Au moment où nous nous ap-
prêtions à analyser les grands débats qui
ont eu lieu hier et avant-hier au Parle-
ment anglais, et dont le compte-rendu,
pour une seule journée, n'occupe pas
moins de vingt-huit colonnes et demie
du ~MK~, nous avons reçu un résume
de la réponse du prince Gortehakoiî
à la circulaire du marquis de Salisbury.
Nous ne parlons pas, bien entendu, des
déclarations de M. Corti à la Chambre
des.Députés d'Italie, de celles de M. Tibza
au Parlement hongrois, ni des nouveaux
détails qui nous arrivent sur la Rouma-
nie, et que l'on trouvera plus loin. Nous
ne nous occupons que des documens
anglais et russes. La matière est déjà trop
considérable pour que nous ne nous sen-
tions pas débordés. Nous ne ferons que
l'effleurer, nous réservant d'y revenir plus
tard et d'en examiner à loisir les détails
après en avoir supernciellement abordé
l'ensemble.
Les débats de la Chambre des Commu-
nes et de la Chambre des Lords consa-
crent d'une manière éclatante le revire-
ment qui s'est produit dans l'opinion pu-
blique et dans le gouvernement anglais.
Après le magnifique discours de lord Bea-
conaneld, la réponse découragée et em-
preinte d'un profond scepticisme de lord
Berby, la réplique énergique du mar-
quis de Salisbury, la Chambre des Lords
a voté à l'unanimité l'Adresse en réponse
au Message de la reine. A la Chambre des
Communes, la lutte n'a pas été très vive,
l'Opposition a paru sentir elle-même la
faiblesse de ses argumens, et le suc-
cès du gouvernement, en somme, a été
des plusimportans. L'amendementde l'Op-
position, présenté par M. Lawson, n'a
réuni que 64 voix contre 319. La politique
du ministère a donc obtenu dans les deux
Chambres une approbation il décisive.
Cette politique est, trop connue, nous
l'&vons définie trop souvent pour avoir
hésbin de l'exposer longuement au-
jourd'hui mais lord Beaconsneld l'a dé-
fendue de nouveau avec l'ardeur brillante
de sa parole; tandis que sir Stanbrd North-
cote la développait avec non moins de jus-
tesse et .de clarté A la veille delà discus-
sion, le y~M posait ainsi le problème
Est-il possible pour nous d'acquiescer
à un arrangement de la question d'Orient
tel que celui du traitéideSan-Stefa~o? Evi-
demment non. Mais, s'il en est ainsi, pour
vons-nous nous dispenser de prendre des
mesures de pré'caution. pour le cas où
mous serions obligés de défendre par la
force nos intérêts et ceux de l'équilibre
gé.néràl menacés parcëtràité ? La réponse
négative à la première question entraîne
logiquement une réponse analogue a la
seconde, c'est-à-dire le vote de l'Adresse
deremercîmens'en réponse au Message
de la reine. On ne pouvait mieux dire.
Les deux Chambres ont raisonné comme
le Times, et c'est, pour .Gela qu'elles ont
donné au ministère un si vif témoignage
d~adhésiona la politique gouvernementale.
;~Les ministres ont parlé avec autant de
franchise que de modération. Faisant
l'historique de la question, lord Beacon-
siield .a rappelé que lord Derby avait
déclaré à la Russie, par sa dépêche du
1~ mai 1877, qu'en vertu du principe de
la convention de 1871, aucune puissance
ne pouvait se libérer des engagemens qui
résultent des traités sans le consentement
~des autres parties contractantes. Cette
déclaration a été « la'clef de la politi-
M que et le diapason de la diplomatie
M anglaises. Le secret avec lequel les
Russes ont conduit les négociations
pour l'armistice, les préliminaires de paix
jet ~.traité de.San-Stëfano ont obligé plu-
sieurs fois l'Angleterre à revenir sur ses
~vertissemens et à prévenir la Russie
qu'elle considérerait comme nulle toute
stipulation nouvelle qui ne serait pas ap-
prouvée par les puissances signataires du
traité de 1856. La diplomatie anglaise est
donc toujours restée sur le même
terrain, le terrain européen, et c'est
pour atteindre le but qu'elle se proposait
qu'elle a poursuivi la réalisation du pro-
jet de Congrès. Mais, a ajouté sir Staubrd
Northcotë, l'Angleterre « voulait un vrai
M Congrès, un Congrès sérieux, un Congrès
a capable d'entreprendre lasolution de la
M question d'Orient, un Congrès qui permît
)) à l'Europe d'être consultée sur le règle-
K ment définitif de cette question H, et
ce Congrès ne pouvait avoir lieu qu'à
la condition que le traité de 'San-Ste-
fano tout entier fût soumis à l'examen
des puissances. En eS'et, suivant lord Bea-
consûeld, « tous les articles de ce traité,
N les articles techniques exceptés, sont
)) une déviation dès traités de 18oC et
)) de 1871. ? Mais la Russie n'a pas admis
la prétention de l'Angleterre, ou plutôt, en
annonçant qu'elle laissait à claque puis-
sance sa liberté « d'appréciation et d'ac-
M.tion )' mais qu'elle se réservait la
même liberté, elle a fait une réponse
obscure, elle a-prononcé, comme l'a
dit spirituellement lord Beaconsfield,
'< une phrase d'une ambiguïté classique,
H et s'e~t exprimée d'nucf
)) l'oracle de Delphes lui-même nan'Mtaf
M pasété pl-us embrouillé et plus solennel,
H ~o~ ~~N~M~ and ~M~M~i'. B Il n'en
était pas moins évident, d'après les termes
mêmes de sa réponse, qu'elle se réservait t
le droit de repousser à son gré le dé-
bat sur tel ou tel article du traité. C'est
ce qui a rendu la réunion du Congrès
impossible. Lord Beaconsneld et sir Staf-
ford Northcote ne se sont, pas tout
à fait exprimés de la même manière
sur cette impossibilité du Congrès. Tan-
dis que lord Beaconsneld ne paraissait plus
conserver aucune espérance, sir Stanbrd
Northcote semblait éprouver moins de dé-
couragement. Dans tous les cas, il résulte
de leur langage à l'un et à l'autre que
l'Angleterre est toujours prête à aller au
Congrès, qu'elle considère toujours la
question d'Orient comme une question
générale, qu'elle repousse avec énergie la
politique des intérêts séparés et des arran-
gemens particuliers et qu'elle est décidée
à user de tous les moyens pour amener
une entente des puissances. C'est da.Bs ee
dessein qu'elle arme. Mais, tout en con-
voquant ses réserves, tout en se mettant
sur le pied de guerre, elle évite avec
le plus grand soin ce qui pourrait res-
sembler à une provocation injuste. Sir
Stafïbrd Northcote a reconnu hautement
que l'Europe devait prendre en considé-
ration les sacrifices et les victoires de
la Russie, et tenir compte des faits ac-
complis. Malgré l'ardeur belliqueuse
de son discours, lord Beaconsneld lui-
même a gardé une grande modération
de langage en parlant des actes de la
Russie. Il n'a pas dit que le traité de San-
Stefanofût une «violation H des traités
de 1856 et de 1871, il s'est contenté de
dire qu'il en était une « déviation. H II a
ajouté qu'il voudrait voir dans les stipu-
lations de ce traité des «suggestions »
de la Russie destinées à être soumises
au Congrès, et qui seraient sanctionnées
si elles étaient trouvées justes.
Ainsi, les nouvelles déclarations des
ministres anglais né sont que le dévelop-
pement et le commentaire de la circulaire
du marquis de Salisbùry. La réponse du
prince Gortchakoff à cette circulaire effa-
cëra-t-elle l'impression profonde qu'elle a
produite et que les discours de lord Bea-
consueld et de sir StaSord Northcote for-
tifieront sans doute? Autant que nous
puissions en juger aujourd'hui, nous ne
le croyons pas. Nous n'avons encore sous
les yeux qu'un court résumé de la
réponse du prince Gortchakofi, qui paraît
être un document fort étendu. Nous ne
pourrons donc apprécier cet important
document que lorsque nous~'aurons reçu
au complet~ Le 'prince Gortchakofï nie
que le traité de 'San-Stefano ait placé
un grand Etat slave sous le contrôle de la'
Russie il affirme que lacréatipn de la prin-
cipauté de Bulgarie sera très avantageuse
pour l'Angleterre; ildéclare que c'est une
grande exagération de dire que la rétro-
cession d~!a Bessarabie, l'extension delà
Bulgarie jusqu'à la mer Noire et l'acquisi-
tion du port de Batoum rendront la vo-
lonté de la Russie prédominante sur
tout lé voisinage de la mer Noire. Mais où
sont les preuves de toutes ces contre-véri-
tés? La Russie semble d'ailleurs mainte-
nir son point de vue étroit sur le rÔLe
de la Conférence. Elle se contente de
reconnaître ,que le traité de San-Ste-
fano, étant 'un traité préliminaire, peut
être soumis à des modifications jugées
nécessaires, et qui exigeront des « étu-
des techniques et la conciliation de
nombreux intérêts, a Ainsi la Confé-
rence ne sera qu'une commission, d'ap-
plication chargée de faire des « étu-
des techniques a sur la manière de mettre
le traité en pratique. Nous n'insisterons
pas aujourd'hui sur ce que le prince Gort-
chakoff dit de l'administration de la Bul-
garie, du règlement de la question grec-
que, etc. Le défaut de temps et d'espace
ne nous permet pas de montrer par quel
singulier détour de logique il évite sur
tous ces'points essentiels les objections
décisives du marquis de Salisbùry.
Mais il est impossible de .passer sous
silence l'espèce d'interrrogation que le
prince GortchakoQ' pose en terminant à
l'Angleterre. Nous, disions ici même lé
6 de ce mois
«On suppose généralement que le prince
GortchakoH', après avoir réfuté de son mieux
les objections anglaises,sommeralemarquisde
Salisbùry de sortir du domaiae de la critique
négative et de proposer lui-même une solu-
tion.Vous attaquez notre système, lui
dira-Ml; c'est fort bien, mais quel est le
vôtre?–Le marquis de Salisbury sera-t-il
aussi embarrassé qu'on l'imagine devant ce
point d'interrogation? Nous n'en croyons rien
du tout. L'Angleterre n'a jamais eu la préten-
tion d'avoir en portefeuille une solution per-
sonnelle de la question d'Orient. Etie con-
teste précisément à la Russie, le droit d'im-
poser la sienne, et son dessein est d'arriver
à la réunion d'un Congres où une solution.
ni russe ni anglaise, mais vraiment euro-
péenne, sortira ~l'un débat commun. 11 est
donc très probable que le marquis de Salis-
bury ne se laissera pas entraîner à opposer une
thèse à une thèse, et à discuter avec le prince
GortchakoH' comme docteurs en Sorbonne. Il
-se bornera, à lui donner rendez-vous au Con-!
.gfès, pourvu que le prince GortchakoH' con-
sente enSn à s'y rendre dans les conditions
que l'on sait.
La sommation que nous attendions du
prince Gortchakoff, nous la trouvons en
effet dans sa circulaire. --Vous critiquez
notre programme, dit le chancelier russe,
MonU'e.sua& d~acJs. vôtre. Uotmmi
nous avions prévu la demande, nous
avons prévu la réponse, et nous ne
nous tromperons certainement pas plus
la. seconde fois que la première
'« Nous sommes bien loin, disait le ?*MM la veille de l'ouverture des débats du Parle-
ment, d'exiger poar nous une voix privilé-
giée dans la question d'Orient. Notre seul
désir est qu'elle soit soumise à la dé-
cision de l'Europe entière. Par conséquent,
si le gouvernement est invité à expo-
ser ses vues sur un arrangement désira-
ble, nous espérons qu'il ne se pressera pas
d'imiter la faute de la Russie en mettant en
avant un projet de solution particulier. La
solution doit être le résultat d'une délibéra-
tion en commun, et c'est à la Russie de dire
si elle veut abandonner cette solution à
la guerre. M
Les dépêches d'aujourd'hui nous ap-
prennent que les journaux anglais qui
soutiennent le gouvernement, comme le
~rna'o; le ~o?'MM!~ Post, se pronon-
cent dans le même sens que le 7'~e~.
Si le prince Gortchakoff a cru embar-
rasser l'Angleterre, il s'est trompe. Les
discours de lord BeaconaSeld et de sir
Stanbrd Northcote lui ont répondu d'a-
vance. L'Angleterre a renoncé à la politi-
que des intérêts étroits et égoïstes; elle ne
commettra donc pas la faute de s'arroger
une mission qui n'appartient qu'à l'Europe,
et de chercher à résoudre séparément et
souverainement la question d'Orient. Ce
qu'elle poursuit, c'est une réunion diplo-
matique où toutes les puissances travail-
leraient en commun à la solution d'un
problème qui les concerne toutes. Comme
nous le disions il y a quelques jours, au
lieu de faire des projets personnels elle
donnera rendez-vous, au Congrès, à tous
les faiseurs de projets. C'est la seule po-
litique digne d'un grand pays qui a enfin
compris que la garantie des intérêts par-
ticuliers était dans la défense ~t. le res-
pect des intérêts généraux.
SOMLSË DE PAB.Ï8
CMtare tt9.. ~el0. Kï&Me~.M~Me
'0/0
Comptant. 72 75 7240. 3!).
Fin cour. 7275. 7235. 40.
'4m/)9!C/~
Comptant 103 102 25 73
to/a)
Comptantl09 70 10933.3'i.
Fmcour.l0970.i0930. 40
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 109 fr, 30,. 28 3/4,381/4, 37 1/2
30/0. M~M.
8 0/0 tùTC. 8fr.2S,3S.
Nous recevons de nos correspondans parti-
culiers les dépêches suivantes v
« Berlin, le 10 avril, 3 M. après midi.
)) J'apprends de source certaine qu'aujour-
d'hui, à midi, M. Bratiano n'a pas obtenu
encore une audience du prince de Bismarck.
Il a été reçu seulement par M.de Bulowct
par le prince héritier. M. Bratiano partira
certainement d'ici sans avoir rien obtenu.
)) Le discours de lord Derby est fort com-
mente; des personnes, bien informées croient
savoir que la cause principale des hésitation~
du comte AndraSi-y a été qu~it pensait à ré-!
gard de l'Angleterre précisément ce que le~
noble lord a dit de l'Autriche.)) »
«Londres, le iO avril.
)) Le discours de sir Sfanord Northcote,qui
a terminé le débat au Parlement, est plus
modéré que ceux de la veille et a corrigé l'ef-
fet des discours de lord Beaconsfield et de
lord Derby. Les chances d'une solution paci-
fique seraient augmentées par la réponse
calme dé la circulaire russe qui vient de pa-
raître, mais il faut se garder d'un optimisme
prématuré. M
'K Vienne, le 10-a?rU, 9h,sotr.
? La circulaire du prince Gortchakoit a pro-
duit ici une assez bonne impression. On y re-
connaît, dans l'ensemble, de réelles conces-
sions de la part de la Russie; mais sans y dé-
cou.vrij' un point qui permette de renouer
les négociations. La demande que fait le
gouvernement russe afin de connaître exacte-
ment les exigences du gouvernement anglais
reste la seule difnculté pour la réunion du
Congrès.- '=
B Les nouvelles de Constantinople indi-
quent que le courant russe y domine. En cas
d'un conSit anglo-russe; la neutralité turque
paratt probable. 'C t~ i
? Un mouvement séditieux militaire a eu
lieu à Téhéran, à cause de l'arriéré dans le
paiement de la solde. Lors du départ du
Sehah pour l'Europe; des pierres ont été
jetées sur sa voiture et sur celles des mini-
stres. Dix individus ont été décapites sans
procès, et dix autres ont été mutilés.
.TéM~spMe,pF~e.\
{Service ~graphique de l'agence Haras.)
.BerUn,lelOavru,soir.
La 6'a~~ ~~Ma~:<{A~a!ditqueIa
Note du prince 6ortchakon démontre indubitable-
ment la bonne volonté de la Russie d'arriver à
une entente avec l'Angleterre, ainsi qu'avec toutes
'les'autres puissances.
Cependant, la question de savoir si le traité de
San-Stefanb sera formellement soumis en entier
au Congrès semble n'avoir pas été touchée.
Berlin, le Mavril, soir.
La ~"Gortchakoff, à en juger 'd'après la iorme, est
celle d'un gouvernement qui s'eiîorce de ne pas
jeter inutilement des obstacles au travers de né-
gociations déjà engagées. Ma's, an fond, elle n'a-
vance pas beaucoup les affaires.
«Aussi, ajoute îa6'tendrons l'issue des négociations dans lesquelles,
d'après le ./owMK~ ~M:<-F~&OM~, le gou-
vernement semble mettre actuellement ses espé-
rances, en attribuant au rôle particulier et ..tout
de coniiance que joue l'Allemagne entre les trots
parties contondantes, une garantie pour le main-
tiendelapaix.)> »
Bucharost.le9avril.soir.
On assure que la Russie, renonçant a se p)'c-
'<.uoir de l'arUde S du U'ait/j do San-Stcbnc, eu
verra un délégué militaire spécial pour traiter
directement avec le gouvernement roumain les
conditions du maintien de ses communications
via Roumanie;
Bucharest~IelOavril.
Des troupes russes, et principalement de l'ar-
tillerie, sont arrivées dans plusieurs localités des
provinces roumaines du Danube.
On signale leur présence à Bragadire, Crctesci,
Bercati, Dobrem et Oitenitxa.
Vienne, le 10 avril.
On mande de Bucharest .à la Co~MpMt~aMM
~oH~tM que M. Cogatniceano, se conformant au
désir exprime a plusieurs reprises par la Russie.
a demandé de nouveau au prince Charles de
rappeler M. Balatchano, agent de Roumanie à
Vienne.
La même Co'M~OH~MM reçoit de Constan-
tinople une dépêche du 9, ainsi conçue
« M. Layard est de nouveau parvenu a para-
lyser, du moins pour le moment, les efforts que
la Russie fait pour obtenir l'amitié de la Porte.
)) On attache une très grande importance au long
entretien que Réouf Pacha et Osman Pacha, les
deux généraux considérés comme les plus in-
fluens, ont eu hier avec M. Layard, au sujet de
la tension toujours croissante des relations de
l'Angleterre et de la Russie. »
Londres, le <0 avril.
L~e Times publie une dépêche de Berlin, en date
du'R, annonçant que l'Autriche et l'Allemagne
reconnaissent le caractère européen de la ques-
tion ~e4a Bessarabie, sans toutefois être décidées
à prendre la moindre mesure directe pour in-
fluencer les déterminations de la Russie.
Constantinople, le 10 avril.
Le premier ministre, Ahmet-Véflk Pacha, va
mieux. Il a rendu visite au Sultan et est allé en-
suite à la Sublime-Porte, où il a eu une longue
entrevue avec M. Layard, en présence de Saviet
Pacha. M. Layard a eu ensuite une entrevue avec
Réoul Pacha en présence d'Osman Pacha.
Le gouvernement incline actuellement vers
l'Angleterre.
Mehemet-Ali commande les troupes qui sont à
Makreuï.
Le gouvernement vient d'adresser aux popu-
lations de la Thessalie et de l'Epire une procla-
mation dans laquelle il les invite à rester udeies
à la Turquie et à chasser les perturbateurs. La
proclamation ajoute que le gouvernement otto-
man est décidé a employer toutes ses forces dis-
ponibles pour rétablir l'ordre dans le pays.
La proclamation énumér& enun les réformes,
les améliorations et les pnvitëges dont jouiront
la Thessalie et l'Epire à l'égal des autres pro-
vinces, conformément aux stipulations du traité
de paix.
Constantinople, le 10 avril.
Les journaux turcs continuent à affirmer que
la Turquie restera neutre en cas de conflit entre
la Russie et l'Angleterre..
Con?tantinople, le 10 avril.
Savfet Pacha a communiqué hier au Sultan la
traduction de la circutaire de lord Satisbury.
De nouvelles troupes turques ont été envoyées
pour camper sur les hauteurs avoisinant Buyuk-
déré.
La Porte persiste dans son refus de laisser, em-
barquer des troupes russes à Buyukdéré.
M. de Nélidoff, chargé d'affaires de.Russie a
CoBStantinople, aura prochainement une audience
du Sultan.
Les journaux publient de nouveaux articles en
faveur de la neutralité.
Le grand-duc Nicolas doit revenir à Constan-
tinople aujourd'hui dans la soirée.
Berlin, le 10 avril.
M. Bratiano, président du conseil des ministres
de la Roumanie, qui a eu hier une longue entre-
vue avec le prince impérial, a été invité a la soi-
rée qui aura lieu demain a la cour il a retardé,
pour cette raison, son départ qui était uxe à ce
soir. Il
L'empereur a repris aujourd'hui les promenades
en voiture qu'il a coutume de faire chaque jour
On dit que le dernier ministre des aSai-
res étrangères de l'Empire a l'intention,
soit de rectifier, soit de discuter l'écrit
récemment publié par le prince Napoléon.
Nous espérons alors que M. le duc de
Gràmont fera la lumière sur ce qui s'est;
passé au château de Saint-Cloud le jour,
c'est-à-dire la nuit où M. Oïlivier, ayant
reçu de l'ambassadeur d'Espagne la dépê-
che qui annonçait la renonciation du
prince ,de Hohenzollern pour la transmet-
tre à l'empereuT, revint avec l'ordre de
préparer pour le lendemain un manifeste
pacifique, et trouva le, lendemain matin
des ordres contraires. Ces éclaircisse-
mens, quoique rétrospectifs, seraient cer-
tainement intéressans..
Nous n'avons pas l'intention de revenir
sur la participation funeste que le parti
ultramontain a prise à la déclaration de
guerre. Sur ce point, nous sommes d'ac-
cord avec le prince Napoléon. Mais il est
un autre point sur lequel nous ne pou-
vons être de son avis. Le cousin de l'em-
pereur paraît croire que l'alliance de la
France, de l'Autriche et de l'Italie, à la
dernière extrémité, pouvait encore nous
servir. Nous ne le- croyons pas, nous
croyons qu'il était trop tard. Nous l'avons
déjà dit, personne en Europe n'avait plus
confiance dans l'empereur.
L'Italie! il l'avait tour à tour servie et
trahie. Le Pape il l'avait tour a tour pro-
tégé et livré. Quand la foudre, depuis
longtemps préparée, éclata sur nous, le
Pape pria, c'est tout ce qu'il pouvait faire
le roi se déclara prêt à marcher mais, eh
regardant derrière lui, il vit qu'il était
seul.j
L'Autriche on avait trop légèrement,
trop cavalièrement, trop mondainement
compté sur elle. C'était une alliance de
salon, de cotillon et de Tanhauser. La.
Prusse tenait FAutriche par ses provinces
Allemandes qui n'auraient pas marché
contre l'Allemagne. Nous avons vu cela
autrefois, sous le premier fléau, sous le
premier Empire. A Leipsick, à I& bataille
,des nations, nous avions le roi de Saxe,
mais nous n'avions pas son peuple; et,
au plus fort de la mêlée, les Saxons lais-
sèrent là leur roi et se retournèrent con-
tre nous. C'est une illusion profonde,
enfantine, que nous avons toujours de
nous croire aimés pour nous-mêmes.
Nous avions compté, et en vérité il y en
a encore qui comptent~sur la Saxe. sur la
Bavière, sur ces Etats que la Prusse a
saisis dans sa main de fer, et on oublie
que ce sont eux qui ont été les plus achar-
nés à l'invasion de la France. Le soir de
Scda.a. M, de HisE~-r.c~cla~.L avec.deux
généraux américains; ils prirent de la
bière, et l'Allemand victorieux porta
un toast à l'union des races germaniques
et anglo-saxonnes, et il dit: « Ce dont je
suis le plus heureux, c'est que ce sont
nos alliés allemands, les Bavarois, les
Saxons, qui ont gagné la bataille. L'Alle-
magne est faite. » Et plus tard, quand le
roi de Prusse trônait dans la ville de
Louis XIV, qui est-ce qui se mit à la tête
de tous les rois et princes feudataires
pour venir lui offrir la couronne de l'em-
pire allemand ? le roi de Bavière.
Nous croyons donc qu'on s'est fait une
très fausse opinion en France sur les sym-
pathies que nous pouvions inspirer au
dehors, et nous croyons que le prince Na-
poléon se trompe en s'imaginant que la
triple alliance dont il parle aurait pu nous
sauver. La France était perdue parce que
l'Empire était perdu. Là fatale influence
des catholiques de palais et de coulisses
n'a fait que précipiter la chute qu'elle
avait préparée. L'Empire n'avait plus d'al-
liés possibles. Le roi d'Italie aurait mar-
ché, mais comme le brave et héroïque
chevalier de la Manche. Le prince de Met-
ternich aurait marché, mais il aurait fait
cavalier seul.
Quant à l'Angleterre, prenons seule-
ment ce que vient de dire lord Derby
dans la séance d'hier. Il parlait des
chances d'alliances de l'Angleterre dans
une guerre possible, et il disait « Je ne
M crois pas qu'il y ait un seul homme
M politique dans aucun parti en France
H qui soit prêt à approuver une nou-
H velle guerre de Crimée. Nous savons
tous que cette guerre, si heureuse ou si
)) utile qu'elle ait été dans ses résultats,
H n'a été entreprise par l'empereur des
a Français que dans des vues personnelles
M et dynastiques. Il était alors dans
? une situation particulière. Il exer-
? çait le pouvoir suprême, mais il avait
D la plus grande difficulté à rappro-
)) cher de lui des hommes honorables.
a Dans cette position étant souverain
N absolu, il put trouver d'une bonne po-
B litique de sacrifier la vie de 100,000 Fran-
H çaispour Le. prestige et le respect que
D pourrait lui attirer une alliance avec
a l'Angleterre. Mais ce régime s'est enbn-
a dré, comme tout le monde pressentait
qu'il le ferait tôt ou tard, et, dans les
M circonstances actuelles, il y a bien peu
)) d'apparence que les Français nous sui-
H vent dans, une guerre. »
C'est ainsi que s'exprime un homme
qui il y a peu de jours encore était le
ministre des affaires étrangères de l'An-
gleterre, et voilà, tout le souvenir qu'a
laissé l'Empire. Et puisque nous en som-,
mes au Parlement anglais, nous dirons
que nous avons été frappés de quel-
ques paroles prononcées l'autre jour,
par lord Granville, qui a longtemps été.
ministre des affaires étrangères, qui
l'était en 1870, et qui est aujourd'hui
le chef de l'Opposition libérale dans la
Chambre des Lords. Il recevait une dé-
putation de partisans de la paix venus de.
toutes les provinces, et il leur disait tris-
tement .«: Je crois que n'importe quel
M .gouvernement peut, s'il le veut, entraî-;
Kner le pays dans une guerre pour,
M n'importe quelle cause. Je ne parle.
M pas seulement de la faculté tech-
N nique que la Constitution donne aux;
ministres de déclarer la guerre ou,
M de conclure la paix. Je parle du pou-
voir qu'ils ont, en adoptant pas à pas,
M de degré en degré, des mesures très
H difficiles à rétracter, d'exciter dans le
B pays des sentimens tantôt nobles, tan-
)) tôt vils, que nous voyons quelquefois
a s'emparer des nations les plus civili-
N sées comme les plus barbares. ? »
Si des paroles si décourageantes tom-
bent d'un pays qui passe pour être le
maître de lui-même, où toutes les aSaires
se traitent au grand jour de la publicité,;
où la discussion, la presse, la parole et
l'écriture possèdent une liberté sans bor-
nes, quel retour ferons-nous sur notre
propre pays, où nous luttons si pénible-
ment et depuis si longtemps pour assurer
à la nation une pauvre participation dans
la direction de sa. politique et dans l'ad-,
ministration de ses anaires? Si l'Angle-
terre elle-même en est là, où en étions-
nous donc, et pu en serions-nous encore?
I. ;.JOHN..LEMOINNE. v
Z'M consacre les lignes suivantes à l'at-
titude réciproque de la chancellerie allemande
et du Vatican:-
« D'après nos renseignemens, la réponse
de l'empereur Guillaume à la lettre dans la-
quelle Léon XIII lui notiSait son élévation
au pontificat est arrivée au Vatican.
H Cette réponse, si anxieusement attendue,
n'a que médiocrement satisfait la curie; elle
ne contient, en en'et, rien qui permette de
constater quelles sont les idées du gouver-
nement allemand au sujet de la question re-
ligieuse, et surtout au sujet du rétablissement.
des relations.
)) Dans cette lettre, avec force courtoisie,
l'empereur se contente de remercier le Pape
de la communication faite et d'assurer S. S.
de sa constante bienveillance mai", quant
au désir exprimé par Léon XIII de voir cesser
les maux qui travaillent l'Eglise en Prusse,
Guillaume I' se borne à répondre qu'il désh'e
que les divergences prennent 6n, de manière
à permettre le rétablissement de relations
Sincères.
K Néanmoins, toat ne se borne pas a. cet
échange de lettres, et la réserve de l'empe-
reur s'explique par le fait que des négocia-
tions sont poursuivies par l'entremise d'in-
tcnncdmjrcs à l'ct'ct d'arriver & trou"cr uu
Mo~M <;M:~du côté du gouvernement de Berlin, on s'ef-
force de surmonter toutes les difûcultés.
a Le chancelier de l'empire et le ministre
Fall: posent nettement la question et décla-
rent que les lois de mai doivent être prises
pour bases d'un arrangement quel qu'il soit,
aucun accord n'étant possible avec tout autre
point de départ.
s Au Vatican, une congrégation cardinalice
spéciale s'occupe d'examiner ces lois, afin de
voir si ell~s ne donneraient pas lieu à une
interprétation susceptible de permettre une
entente.
Les difncultés qui surgissent à cet égard
sont nombreuses; les théologiens croient que
les canons de l'Eglise ne permettent point de
reconnaître des lois qui sont la négation
même de ces canons; par contre, quelques
uns envisagent la question à un autre point
de vue et admettent qu'une déclaration du
gouvernement prussien quant au mode d'in-
terprétation et d'application de ces lois serait
sufiisante.
s Le prince de Bismarck trouve qu'une pro-
position de cette sorte est oiseuse, attendu
que, d'après lui, ces lois ne prêtent pas aux
sous-entendus; quant à la rigueur avec la-
quelle elles sont appliquées, le chancelier
cite l'exemple de la Bavière avec laquelle le
Vatican entretient des rapports et a sjgné un
concordat qui crée à l'Eglise une situation
tout aussi grave que celle qui ressort des ioi&
promulguées en Prusse.
o Le Vatican a aussi mis en avant des mo-
difications à apporter dans la manière de pro-
céder de l'Allemagne à l'égard des évoques.
Il fait observer que certains évêques ont, été
en butte à d'ardentes persécutions; certains
autres, placés sous la juridiction d'autorités
plus impartiales, n'ont pas été inquiétés le
Vatican demande pour tous les évoques un
traitement égal, uniforme et constant.
a A cet éeard. le gouvernement prussien
répond que les évêques qui n'ont pas été per-
sécutés sont ceux qui se sont montrés pru-
dens et de bonne foi les autres, au contraire,
ont )a guerre parce qu'ils l'ont déclarée.
D Comme on peut le voir, ces négociations
tournent dans un cercle presque inextricable
de difncultés. j. ·~ 'L'!
On télégraphie de Rome, le 9 avril, à la
~MMC~~t~M~:
a Le Pape a offert un poste important au
Père Curci mais le Père Curci a refusé en
disant qu'il avait été persécuté pour leb~en
de l'Eglise, et non pour en tirer .un proAt
personnel..
» Le Pape se plaint que sx santé eounre de
la privation de sortie. Il a fait incognito deux
promenades dans la direction de Civita-vec-
cl~ia. ~j.'
D'après son ordre, la construction de l'é-
glise élevée a ses. frais à Carpineto va être
hâtée; il veut qu'elle soit achevée de-son
vivant.
Reconnaissant l'impossibilité de terminer
rapidemejat le conûitayec la Prusse, Léon XIII
cherche pour le moment à obtenir um6 trêve
et désire rendis possible le retour du cardi-
nal Ledoehowski dans son diocèse-
ETRANGER.
Mnasie.
La réponse du prince 'GortchakoS à. la. cir-
culaire Salisbury a été. expédiée aujourd'hui
10 avril à tous les représentans russes .a.uprë&
des grandes puissances.
En vo'ci un résumé::
Le chancelier russe :d6ment que le traité de
San-Stefano ait placé un grand Et~t slave sous
le contrôledela Russie.
Les arrangemens relatifs à la Bulgarie sont
.seuiementledëvetoppement du principe établi
par la Conférence de Constantinople.
t.ord Salisbury a admis lui-même, dans sa cir-
cuia.ire, que la guerre russo-turque ne permettait
p)us le retour pur et simple au programme d~Ia.
Conférence de Constantinople.
Le fait même queJe traité de San-Stefano it~st
qu'un traité préliminaire .indique bien que la'Rus-
.sie ne préjuge pas son application définitive, *q{u
exige des études techniques et fa conciliation de
nombreux, intérêts laissant amsi la. piàcopoup
une entente sur les modifications qui seraient ju-
gées indispensables.
La Bulgarie ne sera pas placée sous le contrôle
de la Russie, ptus que ne l'est la Roumanie.
La Russie a fixé une période maximum de
deux ans pour l'occupation de la Bulgarie. parce
que, si la durée de cette occupation n'avait pas
été définie, un soupçoû se serait immédiatement.
élevé contre elle, et on l'aurait accusée de vou-
loir s'annexer la Bulgarie: La Russie est toute
disposée à abréger le terme de cette occupation.
La délimitation de la Bulgarie est indiquée
seulement en termes généraux. La Conférence
de Constantinople avait assigné elle-même les
ports de la mer Noire à la Bulgarie. Les portsta mer Egée lui ont été assignés dans ré traité
de San-~teiano pour son développement com-
mercial. développement dont l'Angleterre et les
puissances riveraines de la Méditerranée profl-
teraientleplus.
Le consentement de la Porte et de l'Europe est
nécessaire pour l'élection du gouverneur de Bu~
garie.
Bien loin de faire entrer ta Bulgarie dans son
propre système politique, la Russie n'a presque
rien changé aux institutions existant dansée
pays elle a seulement pris soin de leur applica-
tion qui était défectueuse. y
Le prince Gortchakoff exprime son étonnëment
de voir que le marquis de Salisbury a souievé
des objections aux stipulations du traité de San-
Stefano concernant PEpire et la Thessatie.
Mais si la Russie, repond le prince, avait sti-
pulé quelque chose en faveur de ces provinces,
on n'aurait pas manqué de l'accuser d'avoir sa-
crifié les Grecs aux Siaves.
Si elie avait demandé, pour l'Epire et la Thes-
salie. la même autonomie que pour la Bulgarie,
on l'aurait pccusée de détruire la Turquie.
La réponse dément ensuite que le traité de
San-Stefano, stipulant pour les provinces grec-
ques des institutions améliorées, en confie la di-
rectiona)aRussie.
Etië réfute l'argument de lord Salisbury relatif
à la protection de I'Eg)ise russe. La clause du
traité du Kainardji (dTM), ayant trait à cette pro-
tection, concernait le culte grec orthodoxe et
pouvait embrasser tous les chrétiens, sujets du
Sultan, professant le rite grec.
C'est une grande exagération de dire que la ré-
trocession de la Bessarabie à la Russie, l'exten-
sion de la Bulgarie jusqu'à la mer Noire et l'ac-
.quisition du port de Batoum rendaient ia v6-
tonte de la Russie prédominante sur tout le voi-
sinagedelamer Noire
11 est possibte que l'Angleterre eût préféré voir
entre les mains des Turcs les acquisitions faites
par les Russes en Arménie, parce qu'elles ont une
valeur commedéfensc.
Mais c'est justement pour les mêmes motifs de
sécurité que la Russie veut les posséder.
Du reste,, si l'Angleterre avait voulu épargner
a. la Turquie les cessions territoriales consenties
dans le traité, eue n'avait qu'à se joindre & Ta
Russie. Mais l'Angleterre, s'étant refusée à cela,
né peut pas contester à la Russie le droit de'
réclamer la création d'un état de choses qui la.
dispense, pour t'avenir, de sacrifices nouveaux.
Après avoir réfuté les argumens dont s'est.
servi lord Salisuury relativement à l'indemnité
de gnerre, le prince GortchakoO* constate avec
plaisir que. comme conclusion de sa circulaire, le
chef du Forcign-Ot'ticc uxprinfc le désir d'apurer
JECM M AYML
t8?8.
JMMJMAL MES DEBATS
JEUN ii Am
>~ im
'ON S'ABONNE
tue des Frëtres-Sault-'jèi'maîn-i'A.uxerrois, n.
~tttXM ~AmoanMEMErMTF:
Un an. Six mois. Trois moM.
Dépattemens. SOfr. <6fr. 20 fr.
Paris. 72 fr. 36 fr. ISîr.
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ON S'ABONNE
en Belgique; en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans te*
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Jfapon, `
ta moyen d'une valeur payable a Paris on de
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en Allemagne, en A-uiriche, en Russie,
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Il nous serait impossible d'apprécier
d'une manière satisfaisante l'ensemble ]
des documens relatifs à la question exté- 1
rieure que nous avons aujourd'hui sous
les yeux. Au moment où nous nous ap-
prêtions à analyser les grands débats qui
ont eu lieu hier et avant-hier au Parle-
ment anglais, et dont le compte-rendu,
pour une seule journée, n'occupe pas
moins de vingt-huit colonnes et demie
du ~MK~, nous avons reçu un résume
de la réponse du prince Gortehakoiî
à la circulaire du marquis de Salisbury.
Nous ne parlons pas, bien entendu, des
déclarations de M. Corti à la Chambre
des.Députés d'Italie, de celles de M. Tibza
au Parlement hongrois, ni des nouveaux
détails qui nous arrivent sur la Rouma-
nie, et que l'on trouvera plus loin. Nous
ne nous occupons que des documens
anglais et russes. La matière est déjà trop
considérable pour que nous ne nous sen-
tions pas débordés. Nous ne ferons que
l'effleurer, nous réservant d'y revenir plus
tard et d'en examiner à loisir les détails
après en avoir supernciellement abordé
l'ensemble.
Les débats de la Chambre des Commu-
nes et de la Chambre des Lords consa-
crent d'une manière éclatante le revire-
ment qui s'est produit dans l'opinion pu-
blique et dans le gouvernement anglais.
Après le magnifique discours de lord Bea-
conaneld, la réponse découragée et em-
preinte d'un profond scepticisme de lord
Berby, la réplique énergique du mar-
quis de Salisbury, la Chambre des Lords
a voté à l'unanimité l'Adresse en réponse
au Message de la reine. A la Chambre des
Communes, la lutte n'a pas été très vive,
l'Opposition a paru sentir elle-même la
faiblesse de ses argumens, et le suc-
cès du gouvernement, en somme, a été
des plusimportans. L'amendementde l'Op-
position, présenté par M. Lawson, n'a
réuni que 64 voix contre 319. La politique
du ministère a donc obtenu dans les deux
Chambres une approbation il décisive.
Cette politique est, trop connue, nous
l'&vons définie trop souvent pour avoir
hésbin de l'exposer longuement au-
jourd'hui mais lord Beaconsneld l'a dé-
fendue de nouveau avec l'ardeur brillante
de sa parole; tandis que sir Stanbrd North-
cote la développait avec non moins de jus-
tesse et .de clarté A la veille delà discus-
sion, le y~M posait ainsi le problème
Est-il possible pour nous d'acquiescer
à un arrangement de la question d'Orient
tel que celui du traitéideSan-Stefa~o? Evi-
demment non. Mais, s'il en est ainsi, pour
vons-nous nous dispenser de prendre des
mesures de pré'caution. pour le cas où
mous serions obligés de défendre par la
force nos intérêts et ceux de l'équilibre
gé.néràl menacés parcëtràité ? La réponse
négative à la première question entraîne
logiquement une réponse analogue a la
seconde, c'est-à-dire le vote de l'Adresse
deremercîmens'en réponse au Message
de la reine. On ne pouvait mieux dire.
Les deux Chambres ont raisonné comme
le Times, et c'est, pour .Gela qu'elles ont
donné au ministère un si vif témoignage
d~adhésiona la politique gouvernementale.
;~Les ministres ont parlé avec autant de
franchise que de modération. Faisant
l'historique de la question, lord Beacon-
siield .a rappelé que lord Derby avait
déclaré à la Russie, par sa dépêche du
1~ mai 1877, qu'en vertu du principe de
la convention de 1871, aucune puissance
ne pouvait se libérer des engagemens qui
résultent des traités sans le consentement
~des autres parties contractantes. Cette
déclaration a été « la'clef de la politi-
M que et le diapason de la diplomatie
M anglaises. Le secret avec lequel les
Russes ont conduit les négociations
pour l'armistice, les préliminaires de paix
jet ~.traité de.San-Stëfano ont obligé plu-
sieurs fois l'Angleterre à revenir sur ses
~vertissemens et à prévenir la Russie
qu'elle considérerait comme nulle toute
stipulation nouvelle qui ne serait pas ap-
prouvée par les puissances signataires du
traité de 1856. La diplomatie anglaise est
donc toujours restée sur le même
terrain, le terrain européen, et c'est
pour atteindre le but qu'elle se proposait
qu'elle a poursuivi la réalisation du pro-
jet de Congrès. Mais, a ajouté sir Staubrd
Northcotë, l'Angleterre « voulait un vrai
M Congrès, un Congrès sérieux, un Congrès
a capable d'entreprendre lasolution de la
M question d'Orient, un Congrès qui permît
)) à l'Europe d'être consultée sur le règle-
K ment définitif de cette question H, et
ce Congrès ne pouvait avoir lieu qu'à
la condition que le traité de 'San-Ste-
fano tout entier fût soumis à l'examen
des puissances. En eS'et, suivant lord Bea-
consûeld, « tous les articles de ce traité,
N les articles techniques exceptés, sont
)) une déviation dès traités de 18oC et
)) de 1871. ? Mais la Russie n'a pas admis
la prétention de l'Angleterre, ou plutôt, en
annonçant qu'elle laissait à claque puis-
sance sa liberté « d'appréciation et d'ac-
M.tion )' mais qu'elle se réservait la
même liberté, elle a fait une réponse
obscure, elle a-prononcé, comme l'a
dit spirituellement lord Beaconsfield,
'< une phrase d'une ambiguïté classique,
H et s'e~t exprimée d'nucf
)) l'oracle de Delphes lui-même nan'Mtaf
M pasété pl-us embrouillé et plus solennel,
H ~o~ ~~N~M~ and ~M~M~i'. B Il n'en
était pas moins évident, d'après les termes
mêmes de sa réponse, qu'elle se réservait t
le droit de repousser à son gré le dé-
bat sur tel ou tel article du traité. C'est
ce qui a rendu la réunion du Congrès
impossible. Lord Beaconsneld et sir Staf-
ford Northcote ne se sont, pas tout
à fait exprimés de la même manière
sur cette impossibilité du Congrès. Tan-
dis que lord Beaconsneld ne paraissait plus
conserver aucune espérance, sir Stanbrd
Northcote semblait éprouver moins de dé-
couragement. Dans tous les cas, il résulte
de leur langage à l'un et à l'autre que
l'Angleterre est toujours prête à aller au
Congrès, qu'elle considère toujours la
question d'Orient comme une question
générale, qu'elle repousse avec énergie la
politique des intérêts séparés et des arran-
gemens particuliers et qu'elle est décidée
à user de tous les moyens pour amener
une entente des puissances. C'est da.Bs ee
dessein qu'elle arme. Mais, tout en con-
voquant ses réserves, tout en se mettant
sur le pied de guerre, elle évite avec
le plus grand soin ce qui pourrait res-
sembler à une provocation injuste. Sir
Stafïbrd Northcote a reconnu hautement
que l'Europe devait prendre en considé-
ration les sacrifices et les victoires de
la Russie, et tenir compte des faits ac-
complis. Malgré l'ardeur belliqueuse
de son discours, lord Beaconsneld lui-
même a gardé une grande modération
de langage en parlant des actes de la
Russie. Il n'a pas dit que le traité de San-
Stefanofût une «violation H des traités
de 1856 et de 1871, il s'est contenté de
dire qu'il en était une « déviation. H II a
ajouté qu'il voudrait voir dans les stipu-
lations de ce traité des «suggestions »
de la Russie destinées à être soumises
au Congrès, et qui seraient sanctionnées
si elles étaient trouvées justes.
Ainsi, les nouvelles déclarations des
ministres anglais né sont que le dévelop-
pement et le commentaire de la circulaire
du marquis de Salisbùry. La réponse du
prince Gortchakoff à cette circulaire effa-
cëra-t-elle l'impression profonde qu'elle a
produite et que les discours de lord Bea-
consueld et de sir StaSord Northcote for-
tifieront sans doute? Autant que nous
puissions en juger aujourd'hui, nous ne
le croyons pas. Nous n'avons encore sous
les yeux qu'un court résumé de la
réponse du prince Gortchakofi, qui paraît
être un document fort étendu. Nous ne
pourrons donc apprécier cet important
document que lorsque nous~'aurons reçu
au complet~ Le 'prince Gortchakofï nie
que le traité de 'San-Stefano ait placé
un grand Etat slave sous le contrôle de la'
Russie il affirme que lacréatipn de la prin-
cipauté de Bulgarie sera très avantageuse
pour l'Angleterre; ildéclare que c'est une
grande exagération de dire que la rétro-
cession d~!a Bessarabie, l'extension delà
Bulgarie jusqu'à la mer Noire et l'acquisi-
tion du port de Batoum rendront la vo-
lonté de la Russie prédominante sur
tout lé voisinage de la mer Noire. Mais où
sont les preuves de toutes ces contre-véri-
tés? La Russie semble d'ailleurs mainte-
nir son point de vue étroit sur le rÔLe
de la Conférence. Elle se contente de
reconnaître ,que le traité de San-Ste-
fano, étant 'un traité préliminaire, peut
être soumis à des modifications jugées
nécessaires, et qui exigeront des « étu-
des techniques et la conciliation de
nombreux intérêts, a Ainsi la Confé-
rence ne sera qu'une commission, d'ap-
plication chargée de faire des « étu-
des techniques a sur la manière de mettre
le traité en pratique. Nous n'insisterons
pas aujourd'hui sur ce que le prince Gort-
chakoff dit de l'administration de la Bul-
garie, du règlement de la question grec-
que, etc. Le défaut de temps et d'espace
ne nous permet pas de montrer par quel
singulier détour de logique il évite sur
tous ces'points essentiels les objections
décisives du marquis de Salisbùry.
Mais il est impossible de .passer sous
silence l'espèce d'interrrogation que le
prince GortchakoQ' pose en terminant à
l'Angleterre. Nous, disions ici même lé
6 de ce mois
«On suppose généralement que le prince
GortchakoH', après avoir réfuté de son mieux
les objections anglaises,sommeralemarquisde
Salisbùry de sortir du domaiae de la critique
négative et de proposer lui-même une solu-
tion.Vous attaquez notre système, lui
dira-Ml; c'est fort bien, mais quel est le
vôtre?–Le marquis de Salisbury sera-t-il
aussi embarrassé qu'on l'imagine devant ce
point d'interrogation? Nous n'en croyons rien
du tout. L'Angleterre n'a jamais eu la préten-
tion d'avoir en portefeuille une solution per-
sonnelle de la question d'Orient. Etie con-
teste précisément à la Russie, le droit d'im-
poser la sienne, et son dessein est d'arriver
à la réunion d'un Congres où une solution.
ni russe ni anglaise, mais vraiment euro-
péenne, sortira ~l'un débat commun. 11 est
donc très probable que le marquis de Salis-
bury ne se laissera pas entraîner à opposer une
thèse à une thèse, et à discuter avec le prince
GortchakoH' comme docteurs en Sorbonne. Il
-se bornera, à lui donner rendez-vous au Con-!
.gfès, pourvu que le prince GortchakoH' con-
sente enSn à s'y rendre dans les conditions
que l'on sait.
La sommation que nous attendions du
prince Gortchakoff, nous la trouvons en
effet dans sa circulaire. --Vous critiquez
notre programme, dit le chancelier russe,
MonU'e.sua& d~acJs. vôtre. Uotmmi
nous avions prévu la demande, nous
avons prévu la réponse, et nous ne
nous tromperons certainement pas plus
la. seconde fois que la première
'« Nous sommes bien loin, disait le ?*MM
ment, d'exiger poar nous une voix privilé-
giée dans la question d'Orient. Notre seul
désir est qu'elle soit soumise à la dé-
cision de l'Europe entière. Par conséquent,
si le gouvernement est invité à expo-
ser ses vues sur un arrangement désira-
ble, nous espérons qu'il ne se pressera pas
d'imiter la faute de la Russie en mettant en
avant un projet de solution particulier. La
solution doit être le résultat d'une délibéra-
tion en commun, et c'est à la Russie de dire
si elle veut abandonner cette solution à
la guerre. M
Les dépêches d'aujourd'hui nous ap-
prennent que les journaux anglais qui
soutiennent le gouvernement, comme le
~rna'o; le ~o?'MM!~ Post, se pronon-
cent dans le même sens que le 7'~e~.
Si le prince Gortchakoff a cru embar-
rasser l'Angleterre, il s'est trompe. Les
discours de lord BeaconaSeld et de sir
Stanbrd Northcote lui ont répondu d'a-
vance. L'Angleterre a renoncé à la politi-
que des intérêts étroits et égoïstes; elle ne
commettra donc pas la faute de s'arroger
une mission qui n'appartient qu'à l'Europe,
et de chercher à résoudre séparément et
souverainement la question d'Orient. Ce
qu'elle poursuit, c'est une réunion diplo-
matique où toutes les puissances travail-
leraient en commun à la solution d'un
problème qui les concerne toutes. Comme
nous le disions il y a quelques jours, au
lieu de faire des projets personnels elle
donnera rendez-vous, au Congrès, à tous
les faiseurs de projets. C'est la seule po-
litique digne d'un grand pays qui a enfin
compris que la garantie des intérêts par-
ticuliers était dans la défense ~t. le res-
pect des intérêts généraux.
SOMLSË DE PAB.Ï8
CMtare tt9.. ~el0. Kï&Me~.M~Me
'0/0
Comptant. 72 75 7240. 3!).
Fin cour. 7275. 7235. 40.
'4m/)9!C/~
Comptant 103 102 25 73
to/a)
Comptantl09 70 10933.3'i.
Fmcour.l0970.i0930. 40
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 109 fr, 30,. 28 3/4,381/4, 37 1/2
30/0. M~M.
8 0/0 tùTC. 8fr.2S,3S.
Nous recevons de nos correspondans parti-
culiers les dépêches suivantes v
« Berlin, le 10 avril, 3 M. après midi.
)) J'apprends de source certaine qu'aujour-
d'hui, à midi, M. Bratiano n'a pas obtenu
encore une audience du prince de Bismarck.
Il a été reçu seulement par M.de Bulowct
par le prince héritier. M. Bratiano partira
certainement d'ici sans avoir rien obtenu.
)) Le discours de lord Derby est fort com-
mente; des personnes, bien informées croient
savoir que la cause principale des hésitation~
du comte AndraSi-y a été qu~it pensait à ré-!
gard de l'Angleterre précisément ce que le~
noble lord a dit de l'Autriche.)) »
«Londres, le iO avril.
)) Le discours de sir Sfanord Northcote,qui
a terminé le débat au Parlement, est plus
modéré que ceux de la veille et a corrigé l'ef-
fet des discours de lord Beaconsfield et de
lord Derby. Les chances d'une solution paci-
fique seraient augmentées par la réponse
calme dé la circulaire russe qui vient de pa-
raître, mais il faut se garder d'un optimisme
prématuré. M
'K Vienne, le 10-a?rU, 9h,sotr.
? La circulaire du prince Gortchakoit a pro-
duit ici une assez bonne impression. On y re-
connaît, dans l'ensemble, de réelles conces-
sions de la part de la Russie; mais sans y dé-
cou.vrij' un point qui permette de renouer
les négociations. La demande que fait le
gouvernement russe afin de connaître exacte-
ment les exigences du gouvernement anglais
reste la seule difnculté pour la réunion du
Congrès.- '=
B Les nouvelles de Constantinople indi-
quent que le courant russe y domine. En cas
d'un conSit anglo-russe; la neutralité turque
paratt probable. 'C t~ i
? Un mouvement séditieux militaire a eu
lieu à Téhéran, à cause de l'arriéré dans le
paiement de la solde. Lors du départ du
Sehah pour l'Europe; des pierres ont été
jetées sur sa voiture et sur celles des mini-
stres. Dix individus ont été décapites sans
procès, et dix autres ont été mutilés.
.TéM~spMe,pF~e.\
{Service ~graphique de l'agence Haras.)
.BerUn,lelOavru,soir.
La 6'a~~ ~~Ma~:<{A~a!ditqueIa
Note du prince 6ortchakon démontre indubitable-
ment la bonne volonté de la Russie d'arriver à
une entente avec l'Angleterre, ainsi qu'avec toutes
'les'autres puissances.
Cependant, la question de savoir si le traité de
San-Stefanb sera formellement soumis en entier
au Congrès semble n'avoir pas été touchée.
Berlin, le Mavril, soir.
La ~
celle d'un gouvernement qui s'eiîorce de ne pas
jeter inutilement des obstacles au travers de né-
gociations déjà engagées. Ma's, an fond, elle n'a-
vance pas beaucoup les affaires.
«Aussi, ajoute îa6'
d'après le ./owMK~ ~M:<-F~&OM~, le gou-
vernement semble mettre actuellement ses espé-
rances, en attribuant au rôle particulier et ..tout
de coniiance que joue l'Allemagne entre les trots
parties contondantes, une garantie pour le main-
tiendelapaix.)> »
Bucharost.le9avril.soir.
On assure que la Russie, renonçant a se p)'c-
'<.uoir de l'arUde S du U'ait/j do San-Stcbnc, eu
verra un délégué militaire spécial pour traiter
directement avec le gouvernement roumain les
conditions du maintien de ses communications
via Roumanie;
Bucharest~IelOavril.
Des troupes russes, et principalement de l'ar-
tillerie, sont arrivées dans plusieurs localités des
provinces roumaines du Danube.
On signale leur présence à Bragadire, Crctesci,
Bercati, Dobrem et Oitenitxa.
Vienne, le 10 avril.
On mande de Bucharest .à la Co~MpMt~aMM
~oH~tM que M. Cogatniceano, se conformant au
désir exprime a plusieurs reprises par la Russie.
a demandé de nouveau au prince Charles de
rappeler M. Balatchano, agent de Roumanie à
Vienne.
La même Co'M~OH~MM reçoit de Constan-
tinople une dépêche du 9, ainsi conçue
« M. Layard est de nouveau parvenu a para-
lyser, du moins pour le moment, les efforts que
la Russie fait pour obtenir l'amitié de la Porte.
)) On attache une très grande importance au long
entretien que Réouf Pacha et Osman Pacha, les
deux généraux considérés comme les plus in-
fluens, ont eu hier avec M. Layard, au sujet de
la tension toujours croissante des relations de
l'Angleterre et de la Russie. »
Londres, le <0 avril.
L~e Times publie une dépêche de Berlin, en date
du'R, annonçant que l'Autriche et l'Allemagne
reconnaissent le caractère européen de la ques-
tion ~e4a Bessarabie, sans toutefois être décidées
à prendre la moindre mesure directe pour in-
fluencer les déterminations de la Russie.
Constantinople, le 10 avril.
Le premier ministre, Ahmet-Véflk Pacha, va
mieux. Il a rendu visite au Sultan et est allé en-
suite à la Sublime-Porte, où il a eu une longue
entrevue avec M. Layard, en présence de Saviet
Pacha. M. Layard a eu ensuite une entrevue avec
Réoul Pacha en présence d'Osman Pacha.
Le gouvernement incline actuellement vers
l'Angleterre.
Mehemet-Ali commande les troupes qui sont à
Makreuï.
Le gouvernement vient d'adresser aux popu-
lations de la Thessalie et de l'Epire une procla-
mation dans laquelle il les invite à rester udeies
à la Turquie et à chasser les perturbateurs. La
proclamation ajoute que le gouvernement otto-
man est décidé a employer toutes ses forces dis-
ponibles pour rétablir l'ordre dans le pays.
La proclamation énumér& enun les réformes,
les améliorations et les pnvitëges dont jouiront
la Thessalie et l'Epire à l'égal des autres pro-
vinces, conformément aux stipulations du traité
de paix.
Constantinople, le 10 avril.
Les journaux turcs continuent à affirmer que
la Turquie restera neutre en cas de conflit entre
la Russie et l'Angleterre..
Con?tantinople, le 10 avril.
Savfet Pacha a communiqué hier au Sultan la
traduction de la circutaire de lord Satisbury.
De nouvelles troupes turques ont été envoyées
pour camper sur les hauteurs avoisinant Buyuk-
déré.
La Porte persiste dans son refus de laisser, em-
barquer des troupes russes à Buyukdéré.
M. de Nélidoff, chargé d'affaires de.Russie a
CoBStantinople, aura prochainement une audience
du Sultan.
Les journaux publient de nouveaux articles en
faveur de la neutralité.
Le grand-duc Nicolas doit revenir à Constan-
tinople aujourd'hui dans la soirée.
Berlin, le 10 avril.
M. Bratiano, président du conseil des ministres
de la Roumanie, qui a eu hier une longue entre-
vue avec le prince impérial, a été invité a la soi-
rée qui aura lieu demain a la cour il a retardé,
pour cette raison, son départ qui était uxe à ce
soir. Il
L'empereur a repris aujourd'hui les promenades
en voiture qu'il a coutume de faire chaque jour
On dit que le dernier ministre des aSai-
res étrangères de l'Empire a l'intention,
soit de rectifier, soit de discuter l'écrit
récemment publié par le prince Napoléon.
Nous espérons alors que M. le duc de
Gràmont fera la lumière sur ce qui s'est;
passé au château de Saint-Cloud le jour,
c'est-à-dire la nuit où M. Oïlivier, ayant
reçu de l'ambassadeur d'Espagne la dépê-
che qui annonçait la renonciation du
prince ,de Hohenzollern pour la transmet-
tre à l'empereuT, revint avec l'ordre de
préparer pour le lendemain un manifeste
pacifique, et trouva le, lendemain matin
des ordres contraires. Ces éclaircisse-
mens, quoique rétrospectifs, seraient cer-
tainement intéressans..
Nous n'avons pas l'intention de revenir
sur la participation funeste que le parti
ultramontain a prise à la déclaration de
guerre. Sur ce point, nous sommes d'ac-
cord avec le prince Napoléon. Mais il est
un autre point sur lequel nous ne pou-
vons être de son avis. Le cousin de l'em-
pereur paraît croire que l'alliance de la
France, de l'Autriche et de l'Italie, à la
dernière extrémité, pouvait encore nous
servir. Nous ne le- croyons pas, nous
croyons qu'il était trop tard. Nous l'avons
déjà dit, personne en Europe n'avait plus
confiance dans l'empereur.
L'Italie! il l'avait tour à tour servie et
trahie. Le Pape il l'avait tour a tour pro-
tégé et livré. Quand la foudre, depuis
longtemps préparée, éclata sur nous, le
Pape pria, c'est tout ce qu'il pouvait faire
le roi se déclara prêt à marcher mais, eh
regardant derrière lui, il vit qu'il était
seul.j
L'Autriche on avait trop légèrement,
trop cavalièrement, trop mondainement
compté sur elle. C'était une alliance de
salon, de cotillon et de Tanhauser. La.
Prusse tenait FAutriche par ses provinces
Allemandes qui n'auraient pas marché
contre l'Allemagne. Nous avons vu cela
autrefois, sous le premier fléau, sous le
premier Empire. A Leipsick, à I& bataille
,des nations, nous avions le roi de Saxe,
mais nous n'avions pas son peuple; et,
au plus fort de la mêlée, les Saxons lais-
sèrent là leur roi et se retournèrent con-
tre nous. C'est une illusion profonde,
enfantine, que nous avons toujours de
nous croire aimés pour nous-mêmes.
Nous avions compté, et en vérité il y en
a encore qui comptent~sur la Saxe. sur la
Bavière, sur ces Etats que la Prusse a
saisis dans sa main de fer, et on oublie
que ce sont eux qui ont été les plus achar-
nés à l'invasion de la France. Le soir de
Scda.a. M, de HisE~-r.c~cla~.L avec.deux
généraux américains; ils prirent de la
bière, et l'Allemand victorieux porta
un toast à l'union des races germaniques
et anglo-saxonnes, et il dit: « Ce dont je
suis le plus heureux, c'est que ce sont
nos alliés allemands, les Bavarois, les
Saxons, qui ont gagné la bataille. L'Alle-
magne est faite. » Et plus tard, quand le
roi de Prusse trônait dans la ville de
Louis XIV, qui est-ce qui se mit à la tête
de tous les rois et princes feudataires
pour venir lui offrir la couronne de l'em-
pire allemand ? le roi de Bavière.
Nous croyons donc qu'on s'est fait une
très fausse opinion en France sur les sym-
pathies que nous pouvions inspirer au
dehors, et nous croyons que le prince Na-
poléon se trompe en s'imaginant que la
triple alliance dont il parle aurait pu nous
sauver. La France était perdue parce que
l'Empire était perdu. Là fatale influence
des catholiques de palais et de coulisses
n'a fait que précipiter la chute qu'elle
avait préparée. L'Empire n'avait plus d'al-
liés possibles. Le roi d'Italie aurait mar-
ché, mais comme le brave et héroïque
chevalier de la Manche. Le prince de Met-
ternich aurait marché, mais il aurait fait
cavalier seul.
Quant à l'Angleterre, prenons seule-
ment ce que vient de dire lord Derby
dans la séance d'hier. Il parlait des
chances d'alliances de l'Angleterre dans
une guerre possible, et il disait « Je ne
M crois pas qu'il y ait un seul homme
M politique dans aucun parti en France
H qui soit prêt à approuver une nou-
H velle guerre de Crimée. Nous savons
tous que cette guerre, si heureuse ou si
)) utile qu'elle ait été dans ses résultats,
H n'a été entreprise par l'empereur des
a Français que dans des vues personnelles
M et dynastiques. Il était alors dans
? une situation particulière. Il exer-
? çait le pouvoir suprême, mais il avait
D la plus grande difficulté à rappro-
)) cher de lui des hommes honorables.
a Dans cette position étant souverain
N absolu, il put trouver d'une bonne po-
B litique de sacrifier la vie de 100,000 Fran-
H çaispour Le. prestige et le respect que
D pourrait lui attirer une alliance avec
a l'Angleterre. Mais ce régime s'est enbn-
a dré, comme tout le monde pressentait
qu'il le ferait tôt ou tard, et, dans les
M circonstances actuelles, il y a bien peu
)) d'apparence que les Français nous sui-
H vent dans, une guerre. »
C'est ainsi que s'exprime un homme
qui il y a peu de jours encore était le
ministre des affaires étrangères de l'An-
gleterre, et voilà, tout le souvenir qu'a
laissé l'Empire. Et puisque nous en som-,
mes au Parlement anglais, nous dirons
que nous avons été frappés de quel-
ques paroles prononcées l'autre jour,
par lord Granville, qui a longtemps été.
ministre des affaires étrangères, qui
l'était en 1870, et qui est aujourd'hui
le chef de l'Opposition libérale dans la
Chambre des Lords. Il recevait une dé-
putation de partisans de la paix venus de.
toutes les provinces, et il leur disait tris-
tement .«: Je crois que n'importe quel
M .gouvernement peut, s'il le veut, entraî-;
Kner le pays dans une guerre pour,
M n'importe quelle cause. Je ne parle.
M pas seulement de la faculté tech-
N nique que la Constitution donne aux;
ministres de déclarer la guerre ou,
M de conclure la paix. Je parle du pou-
voir qu'ils ont, en adoptant pas à pas,
M de degré en degré, des mesures très
H difficiles à rétracter, d'exciter dans le
B pays des sentimens tantôt nobles, tan-
)) tôt vils, que nous voyons quelquefois
a s'emparer des nations les plus civili-
N sées comme les plus barbares. ? »
Si des paroles si décourageantes tom-
bent d'un pays qui passe pour être le
maître de lui-même, où toutes les aSaires
se traitent au grand jour de la publicité,;
où la discussion, la presse, la parole et
l'écriture possèdent une liberté sans bor-
nes, quel retour ferons-nous sur notre
propre pays, où nous luttons si pénible-
ment et depuis si longtemps pour assurer
à la nation une pauvre participation dans
la direction de sa. politique et dans l'ad-,
ministration de ses anaires? Si l'Angle-
terre elle-même en est là, où en étions-
nous donc, et pu en serions-nous encore?
I. ;.JOHN..LEMOINNE. v
Z'M consacre les lignes suivantes à l'at-
titude réciproque de la chancellerie allemande
et du Vatican:-
« D'après nos renseignemens, la réponse
de l'empereur Guillaume à la lettre dans la-
quelle Léon XIII lui notiSait son élévation
au pontificat est arrivée au Vatican.
H Cette réponse, si anxieusement attendue,
n'a que médiocrement satisfait la curie; elle
ne contient, en en'et, rien qui permette de
constater quelles sont les idées du gouver-
nement allemand au sujet de la question re-
ligieuse, et surtout au sujet du rétablissement.
des relations.
)) Dans cette lettre, avec force courtoisie,
l'empereur se contente de remercier le Pape
de la communication faite et d'assurer S. S.
de sa constante bienveillance mai", quant
au désir exprimé par Léon XIII de voir cesser
les maux qui travaillent l'Eglise en Prusse,
Guillaume I' se borne à répondre qu'il désh'e
que les divergences prennent 6n, de manière
à permettre le rétablissement de relations
Sincères.
K Néanmoins, toat ne se borne pas a. cet
échange de lettres, et la réserve de l'empe-
reur s'explique par le fait que des négocia-
tions sont poursuivies par l'entremise d'in-
tcnncdmjrcs à l'ct'ct d'arriver & trou"cr uu
Mo~M <;M:~
force de surmonter toutes les difûcultés.
a Le chancelier de l'empire et le ministre
Fall: posent nettement la question et décla-
rent que les lois de mai doivent être prises
pour bases d'un arrangement quel qu'il soit,
aucun accord n'étant possible avec tout autre
point de départ.
s Au Vatican, une congrégation cardinalice
spéciale s'occupe d'examiner ces lois, afin de
voir si ell~s ne donneraient pas lieu à une
interprétation susceptible de permettre une
entente.
Les difncultés qui surgissent à cet égard
sont nombreuses; les théologiens croient que
les canons de l'Eglise ne permettent point de
reconnaître des lois qui sont la négation
même de ces canons; par contre, quelques
uns envisagent la question à un autre point
de vue et admettent qu'une déclaration du
gouvernement prussien quant au mode d'in-
terprétation et d'application de ces lois serait
sufiisante.
s Le prince de Bismarck trouve qu'une pro-
position de cette sorte est oiseuse, attendu
que, d'après lui, ces lois ne prêtent pas aux
sous-entendus; quant à la rigueur avec la-
quelle elles sont appliquées, le chancelier
cite l'exemple de la Bavière avec laquelle le
Vatican entretient des rapports et a sjgné un
concordat qui crée à l'Eglise une situation
tout aussi grave que celle qui ressort des ioi&
promulguées en Prusse.
o Le Vatican a aussi mis en avant des mo-
difications à apporter dans la manière de pro-
céder de l'Allemagne à l'égard des évoques.
Il fait observer que certains évêques ont, été
en butte à d'ardentes persécutions; certains
autres, placés sous la juridiction d'autorités
plus impartiales, n'ont pas été inquiétés le
Vatican demande pour tous les évoques un
traitement égal, uniforme et constant.
a A cet éeard. le gouvernement prussien
répond que les évêques qui n'ont pas été per-
sécutés sont ceux qui se sont montrés pru-
dens et de bonne foi les autres, au contraire,
ont )a guerre parce qu'ils l'ont déclarée.
D Comme on peut le voir, ces négociations
tournent dans un cercle presque inextricable
de difncultés. j. ·~ 'L'!
On télégraphie de Rome, le 9 avril, à la
~MMC~~t~M~:
a Le Pape a offert un poste important au
Père Curci mais le Père Curci a refusé en
disant qu'il avait été persécuté pour leb~en
de l'Eglise, et non pour en tirer .un proAt
personnel..
» Le Pape se plaint que sx santé eounre de
la privation de sortie. Il a fait incognito deux
promenades dans la direction de Civita-vec-
cl~ia. ~j.'
D'après son ordre, la construction de l'é-
glise élevée a ses. frais à Carpineto va être
hâtée; il veut qu'elle soit achevée de-son
vivant.
Reconnaissant l'impossibilité de terminer
rapidemejat le conûitayec la Prusse, Léon XIII
cherche pour le moment à obtenir um6 trêve
et désire rendis possible le retour du cardi-
nal Ledoehowski dans son diocèse-
ETRANGER.
Mnasie.
La réponse du prince 'GortchakoS à. la. cir-
culaire Salisbury a été. expédiée aujourd'hui
10 avril à tous les représentans russes .a.uprë&
des grandes puissances.
En vo'ci un résumé::
Le chancelier russe :d6ment que le traité de
San-Stefano ait placé un grand Et~t slave sous
le contrôledela Russie.
Les arrangemens relatifs à la Bulgarie sont
.seuiementledëvetoppement du principe établi
par la Conférence de Constantinople.
t.ord Salisbury a admis lui-même, dans sa cir-
cuia.ire, que la guerre russo-turque ne permettait
p)us le retour pur et simple au programme d~Ia.
Conférence de Constantinople.
Le fait même queJe traité de San-Stefano it~st
qu'un traité préliminaire .indique bien que la'Rus-
.sie ne préjuge pas son application définitive, *q{u
exige des études techniques et fa conciliation de
nombreux, intérêts laissant amsi la. piàcopoup
une entente sur les modifications qui seraient ju-
gées indispensables.
La Bulgarie ne sera pas placée sous le contrôle
de la Russie, ptus que ne l'est la Roumanie.
La Russie a fixé une période maximum de
deux ans pour l'occupation de la Bulgarie. parce
que, si la durée de cette occupation n'avait pas
été définie, un soupçoû se serait immédiatement.
élevé contre elle, et on l'aurait accusée de vou-
loir s'annexer la Bulgarie: La Russie est toute
disposée à abréger le terme de cette occupation.
La délimitation de la Bulgarie est indiquée
seulement en termes généraux. La Conférence
de Constantinople avait assigné elle-même les
ports de la mer Noire à la Bulgarie. Les ports
de San-~teiano pour son développement com-
mercial. développement dont l'Angleterre et les
puissances riveraines de la Méditerranée profl-
teraientleplus.
Le consentement de la Porte et de l'Europe est
nécessaire pour l'élection du gouverneur de Bu~
garie.
Bien loin de faire entrer ta Bulgarie dans son
propre système politique, la Russie n'a presque
rien changé aux institutions existant dansée
pays elle a seulement pris soin de leur applica-
tion qui était défectueuse. y
Le prince Gortchakoff exprime son étonnëment
de voir que le marquis de Salisbury a souievé
des objections aux stipulations du traité de San-
Stefano concernant PEpire et la Thessatie.
Mais si la Russie, repond le prince, avait sti-
pulé quelque chose en faveur de ces provinces,
on n'aurait pas manqué de l'accuser d'avoir sa-
crifié les Grecs aux Siaves.
Si elie avait demandé, pour l'Epire et la Thes-
salie. la même autonomie que pour la Bulgarie,
on l'aurait pccusée de détruire la Turquie.
La réponse dément ensuite que le traité de
San-Stefano, stipulant pour les provinces grec-
ques des institutions améliorées, en confie la di-
rectiona)aRussie.
Etië réfute l'argument de lord Salisbury relatif
à la protection de I'Eg)ise russe. La clause du
traité du Kainardji (dTM), ayant trait à cette pro-
tection, concernait le culte grec orthodoxe et
pouvait embrasser tous les chrétiens, sujets du
Sultan, professant le rite grec.
C'est une grande exagération de dire que la ré-
trocession de la Bessarabie à la Russie, l'exten-
sion de la Bulgarie jusqu'à la mer Noire et l'ac-
.quisition du port de Batoum rendaient ia v6-
tonte de la Russie prédominante sur tout le voi-
sinagedelamer Noire
11 est possibte que l'Angleterre eût préféré voir
entre les mains des Turcs les acquisitions faites
par les Russes en Arménie, parce qu'elles ont une
valeur commedéfensc.
Mais c'est justement pour les mêmes motifs de
sécurité que la Russie veut les posséder.
Du reste,, si l'Angleterre avait voulu épargner
a. la Turquie les cessions territoriales consenties
dans le traité, eue n'avait qu'à se joindre & Ta
Russie. Mais l'Angleterre, s'étant refusée à cela,
né peut pas contester à la Russie le droit de'
réclamer la création d'un état de choses qui la.
dispense, pour t'avenir, de sacrifices nouveaux.
Après avoir réfuté les argumens dont s'est.
servi lord Salisuury relativement à l'indemnité
de gnerre, le prince GortchakoO* constate avec
plaisir que. comme conclusion de sa circulaire, le
chef du Forcign-Ot'ticc uxprinfc le désir d'apurer
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