Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-08
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Description : 08 avril 1878 08 avril 1878
Description : 1878/04/08. 1878/04/08.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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ÉDITION DE PARIS.
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PARÏS <
DIMANCHE ? AVML
Parmi tous les incidetis que le dévelop-
pement des affaires d'Orient a soulevés,
les matheurs de la Roumanie tiennent
peut-être aujourd'hui la première place
dans l'atteutioh publique. Des hom-
mes presque étrangers à la politique
les femmes même s'émeuvent sur le
sort de ces pauvres Roumains qui sont
venus hier au secours des Russes et
qui sont aujourd'hui si crueDement
menacés par eux La cigogne de la
fable, qui tira si habilement un os de
la gueule du loup fut encore mieux
traitée que la Roumanie, car le loup se
contenta de lui dire Ne tombez jamais
sous ma patte; tandis que la Russie pré-
tend tenir pendant deux années la Rou-
manie dans une sorte de servitude au
moyen d'une route militaire, et dès main-
tenant arracher un morceau de son terri-
toire, la Bessarabie. Certes la Roumanie
est bien à plaindre, et son attitude actuelle
mérite non seulement l'intérêt mais le res-
pect. Il fa'it reconnaître pourtant qu'elle
n'est pas sans reproche, et qu'elle a attiré
elle-même l'orage qui semble prêt à fon-
dre sur sa tête. L'histoire, pour peu qu'on
l'étudié bien et sans s'arrêter à un détail
passager qui peut faire illusion, l'histoire
a dans sa logique une morale inflexible,
et c'est par là qu'elle est une grande leçon.
Depuis longtemps déjà la Roumanie" se
complaisait dans des rêves ambitieux. Les
« patriotes de Bucharest parlaient d'un
empire daco-roumain qui aurait compris,
outre la Moldavie, la Valacbie et la Bes-
farabie, laBukhovine et la Transylvanie.
Le parti avancé s'était emparé de cette
idée d'avenir, il en avait fait son pro-
gramme restait* à trouver les moyens
d'exécution. Sur qui s'appuyer pour at-
teindre les destinées et les terres promises?
Il était naturel de songer à la Russie,
tin'f.T) croyait appelée à démolir suc-
cessivement là Turquie et l'Autriche,
et c'est à elle, en effet, qu'on s'est
adressé. M. Bratiano, qui avait été
jadis, avec Mazzini et Ledru Rollin,
membre du Comité révolutionnaire cos-
mopolite arriva au pouvoir, et le
prince Gortchakôffaë tarda pas à devenir
son allié. Dès 1868, un accord secret
existe entre la Roumanie et la Russie, et
le prémiërefïet de cet accord a été de sou-
lever et de lancer dans le monde là ques-
tion bulgare, qui a fait depuis un si beau
chemin. M. Bratiano à eu une part très
considérable dans les origines de cette ques-
tion. C'est lui qui a laissé s'établir à Bucha-
rest et dans toute la Roumanie des comités
slaves destinés à fomenter l'insurrection
de l'autre côté du Danube, et la diploma-
tie européenne ne s'est pas trompée à
cette époque sur l'objet et sur les consé-
quences de cette agitation. Le gouverne-
ment autrichien surtout devait s'en préoc-
cuper. L'agent de l'Autriche dans les prin-
f-ipam tes, !ë baron d'Eder.tenaitM. le comté
<~ Beust au courant de tout ce qui se pas-
pàit ou se préparait. « II est de fait, écrivait-il
!e P février ~868, qu'à Bucharest comme
dans les différentes villes des bords du
Danube il existe des comités bulgares
leur but est de provoquer des troubles en
Bulgarie, de les appuyer, de leur donner
des proportions plus étendues que celles
de l'an passé. Tout dernièrement encore
on 'était persuadé ici qu'au retour du
beau temps éclateraient des complications
sérieuses dans l'Europe occidentale, qui
permettraient à la Russie de déclarer la
guerre à la Turquie, et, dans la prévision
de ces événemens, on a fait des prépara-
tifs pour influencer avec énergie le soulè-
vement bulgare. Bien que le gouverne-
ment des principautés se trouve dans
les mains d'un parti (radical) tradition-
nellement hostile à la Russie, il n'en
penche pas moins vers cette puissance
depuis un certain temps et attend d'ellej
la réalisation de ses efforts et de ses
FmM ML JMM. MMS
Dp8AVRILi8'8. S.
LA SEMAJNE DpAMATt~UE
ThOfS~ME THÉÂTRE- FRÀNCAtS F~~
actes, de M. Edouard Ptbuvier. Ze
~e'~!umë contenant trois drames et un pro-
Terbeen Ters(1).
'Le përe Marteau n'est pas un vieux
paysan, comme cette appeUation famiMèrë
pourrait !e faire croire. C'est un bourgeois
maniaque, s'occupant tantû), d'agricul-
tufë, tantôt de chimie, de photograp'hie.
de pyrotechnie, de géographie, et même
dëpoiitique. En gamme un 'vieux fou, ab-
solument ridicule. Ce fantoche extravagant
a trois jinës, Ang.è!e, Lucie et Jeanne,
dont il s'occupe fort peu, et qu'il à
abandonnées aux soins d'une certaine
H" Saint-AIbe, foUe à'Iier, comm~ht mar-
quise de Pimbesche. arec cette ditrérencc
que ga ibHe n'est point de plaider, mais de
(i) AJphonse Le~eMe, Mi~ur, passage Choi-
'6 eut.
espérances. Les journaux de l'oppos~oe-
(conservatrice) combattent ces tendances
rnssophilës du gouvernement ils lui
reprochent d'agir de concert avec la
Presse et de préparer des difficultés à
l'Autriche dans l'éventualité d'un conflit
entre la France et la Prusse. Les feuilles
du gouvernement répondent en faisant
valoir que !e parti national n'est, en prin-
cipe, l'adversaire d'aucune puissance, et
qu'on n'a pas de raisons pour combadre
la Russie, du moment que cette puissance
défend la cause du droit et des nationa-
lités opprimées, a
Nous avons fait cette citation, quoique
longue, parce que le plan et les moyens
d'exécution des projets roumains y sont
très nettement exposés. L'Autriche avertie
s'émut; l'Angleterre elle-même éprouva
quelque inquiétude. Quel fut l'avocat du
gouvernement roumain ? Le prince Gortcha-
kon'; et nous voudrions avoir laplace de citer
la dépêche qu'il adressait le 17 décembre
1868 à M. de Brunnow, l'ambassadeur russe
à Londres, et dans laquelle il prenait la dé-
fense de ses nouveaux amis. Malheureuse
ment, ou heureusement si l'on veut, il n'est
pas donné à tout le monde de se servir de
la révolution comme d'un instrument utile
et commode, et c'est ce que la Roumanie
a éprouvé.
La guerre ayant éclaté en 1870, entre la
France et la Prusse, la Roumanie et la Rus-
sie ont cru le moment venu de réaliser cha-
cuneleurse~pérances particulières.Mais la
rapidité des événemensadéjouétous les cal-
culs.On comptait sur une longue guerre
l'armée française, mal préparée et encore
plus mal dirigée, a subi dès les pre-
miers jours d'irréparables défaites. La
Russie n'a songé qu'à elle et s'est bor-
née pour le moment à dénoncer la
clause du traité de Paris relative à la
mer Noire le reste a été remis à plus
tard et la Roumanie a dû attendre.
Elle a attendu jusqu'à l'automne de
1876. La guerre de Serbie était alors
engagée l'empereur Alexandre était
à Livadia, inquiet et même un peu
triste du caractère qu'elle avait pris. On
saitque M. Bratianoa saisi ce moment pour
aller rendre hommage au czar, et qu'il a eu
avec lui, et avec le prince GortchakoS', des
cpnférences naturellement secrètes, mais
destinées, comme tous les secrets diplo-
matiques d'aujourd'hui, à être bientôt
connues du monde entier. Dans la dou-
leur et l'irritation où il est plongé
maintenant, le gouyernement rou-
-main n'a plus rien de caché pour le
ëénat et pour la Chambre des Députés
il dit tout ce qu'il a sur le cœur ou dans
la mémoire il prodigue les pièces et
les documens à l'appui de ces allégations.
Il va sans dire que ces séances ne sont
pas publiques; mais le lendemain, grâce
à d'inévitables indiscrétions, tous les
Journaux savent et répètent ce qui s'y est
passé, et ils ne sont pas démentis. La
presse autrichienne recueille ces rensei-
gnemens et en fait son profit; il nous est
permis de nous en servir à notre tour.
Nul doute qu'en voyant la tournure
des choses, la Roumanie ait compris
qae la Russie ferait prochainement
la guerre, et son plus vif désir a été
d'y prendre part elle-même. En jan-
vier 1877, pendant que la Conférence
de Constantinople siégeait encore, un
diplomate russe s'est rendu à Bucha-
reat c'était M. de NélidofT, le même
qui a signé avec le général IgnatieG' le
traité de San-Stefano. Il apportait un pro-
jet de convention conceinant la marche des
troupes russes à travers la Roumanie et
leur séjour dans ce pays avant le passage
du Danube. Ce projet contenait une clause
assez ambiguë par laquelle l'intégrité du
territoire roumain était garantie « pour
le temps de la guerre. ') Les Roumains
ont jugé la garantie insuffisante au point
de vue de la durée, et ils se sont même é
un peu enrayés. Les mois de février et de
mars ont été remplis par des pourparlers
avec les Russes, et aussi par des tehtati-
marier les gens. Mme Saint-Albe a d~jà
voulu faire le bonheur d'un jeune couple,
et elle y a si bien réussi qu'au bout de
Six mois les deux époux se séparaient
'la femme s'en allant courir le monde avec
un monsieur quelconque, et le mari res-
tant à Paris pour jouer dans les salons le
rûledeDesgehais.
Encouragée par ce premier succès,
M'Saint-Albe a juré de marier les trois
filles de.M. Marteau qui, pour le moment,
est tout à la politique. Son neveu, Paul
Gibert, un jeune avocat, est amoureux de
Jeanne; .mais comme Julie, pour des
causes qu'il est inutile d'expliquer, a cent
mille francs de plus que ses deux sœurs, la
tante a décidé que c'est elle qui sera la
femme de son neveu. Avec la riche dot
de Julie, Paul Gibert achètera une étude
dejiotaire, au lieu de végéter obscuré-
ment dans la profession d'avocat. Il faut
avouer que le jeune homme, tout en afu-
chant des sentimens chevaleresques et un
profond mépris pour l'argent, ne repousse
pas aussi énergiquement qu'on le vou-
drait les propositions de sa tante; et afin
de ne pas lui laisser le temps de se re-
connaître. celle-ci s'empresse de deman-
der à M. Marteau, d'abord la main de Julie
pour son neveu, ensuite celle de Jeanne
pour le docteur Perrier, qui aimeen secret
la jeune fille depuis longtemps. M. Mar-
teau donoe avec joie son cbnsentemeat,
-Ves de négociations avec l'Europe.–Nous
sommes menaces et incapables de nous dé-
fendre, disaient, les Roumains aux puissan-
ces viendrez-vous à notre aide? Il n'é-
tait pas prësumable que l'Europe, résignée
à tolérer la guerre de la Russie contre la
Porte, prendrait feu pour la défense de la
neutralité de la Roumanie. Celle-ci le
savait bien; elle se donnait à bon marché
une attitude correcte; elle jouait un dou-
ble jeu entre l'Europe et la Russie, parlant
a l'une des traités et brûlant d'envie de
les violer avec l'autre. Enfin, au mois
d'avril, le moment critique est venu.
La Russie était sur le point de passer
le Rubicon, nous voulons dire le Pruth,
et elle a donné l'ordre à son repré-
sentant à Bucharest, le baron Stuart, de
signer la convention au plus vite dans
les termes voulus par M. Bratiano, en
promettant l'intégrité territoriale de la
Roumanie sans restriction ni réticence
apparente. La guerre a commencé. Aus-
sitôt la Roumanie a proclamé son indé-
pendance et a proposé à la Russie de
marcher avec elle contre la Porte.
Si jamais dépendance avait été lé-
gère, c'est à coup sûr celle de la Rou-
manie à l'égard de la Porte; elle con-
sistait en un tribut très modique. Néan-
moins, les Roumains n'ont eu rien de
plus pressé que de rompre ce faible
lien, si peu gênant qu'il fût, et la
Russie en a montré quelque irritation.
EUe comptait libérer elle-même la Rou-
manie après la guerre et l'éblouir
de ce cadeau que les Roumains s'adju-
geaient eux-mêmes sans façons. Quant aux
propositions de coopération militaire, les
Russes les ont reçues avec une froideur
extrême. Ils semblaient regarder l'ar-
mée roumaine comme un Bagage en-
combrant à maintenir sur leurs derrières.
Ils voulaient, en tout cas, l'embrigader
et la faire disparaître dans l'armée russe.
Le prince Charles résistait et deman-
dait un commandement indépendant les
choses sont restées telles quelles jus-
qu'au moment où les Russes, arrêtés en
A.sic devant Kars, en Europe devant
PIévna, se sont crus perdus avec là viva-
cité d'impression des races slaves, et se
sont empressés d'implorer le secours des
Roumains qu'ils méprisaient la veille. Le
grand-duc Nicolas écrivait, en français,
au prince Charles le télégramme suivant
K Venez à notre secours. Passez le Danube
H où vous voulez, comme vous voulez,
H sous quelles conditions que vous vou-
') lez, mais venez à notre secours au plus
M vite. Les Turcs nous abîment, la cause
H chrétienne est perdue, a
Nous avons dit la vérité sur lès antécé-
dens de la question roumaine. La vérité
est aussi qu'à ce moment les Roumains
ont montré une générosité chevaleresque
et bientôt un courage qui ont surpris
l'Europe. Us n'ont rien exigé, rien de-
mandé ils ont volé au secours des
Russes avec une armée de 40,000 hom-
mes, bien disciplinée et parfaitement
outillée pour les travaux d'investissement.
Les Roumains ont contribué grandement
à la chute de Plevna, et, bien que le fait
soit contesté par lés Russes, ils affirment
qu'Osman Pacha s'est livré entre leurs
mains. Quoi qu'il en soit, ils ont rendu aux
Russes le plus signalé service. Comment
sont-ils récompensés?
Le prince Gortchakofî vient d'avoir avec
l'agent roumain à Saint-Pétersbourg une
conversation qui a eu en Europe un long
écho. « Est-il vrai, a demandé le
prince, que votre gouvernement soit dans
l'intention de protester contre l'article 8 du
traité qui autorise les communications
de l'armée de Bulgarie avec la Russie,
voie Roumanie? L'empereur, qui est déjà
mal disposé envers vous par suite de
votre attitude à l'égard de la rétrocession
de la Bessarabie, perdrait patience si une
protestation pareille était faite. S. M.
m'a ordonné de vous dire et de vous en-
gager à communiquer cette information à
votre gouvernement que, si vous avez
et il saisit même cette occasion de pro-
noncer une harangue mémorable pour
s'exercer aux luttes de la tribune.
Tout irait donc pour le mieux si Jeanne
n'avait pas commis autrefois la faute de
donner son portrait dans un médaillon
à Paul Gibert, et ce malencontreux mé-
daillon va jouer un grand rôle. Julie Mar-
teau le découvre, le soir même de ses
noces, dans les papiers de son mari, ce
qui amène une explication orageuse entre
les deux époux. Julie déclare tout net à
Gibert que, ne l'ayant épousée que pour
son argent, il peut garder la dot, mais
qu'il n'obtiendra jamais la femme. C'est
pourquoi chacun des deuxaurasonappar-
tementparticulier. Voilà maître Gibert cons-
terné mais ce n'est pas tout, car un vent
de discorde a soufûé sur les deux mé-
nages. Le docteur Perrier, qui a, lui aussi,
entendu perler des amours enfantines de
Gibert et de Jeanne, essaie, dans son dés-
espoir, de s'enfuir. Heureusement, on le
rattrape, et l'explication qu'il a alors avec
Jeanne se termine agréablement pour tous
le, deux.
Julie cependant se reproche ses viva-
cités du premier moment. Que Gibert ait,
dans un temps déjà éloigné, chanté
avec Jeanne la première romance des
amoureux, ce n'est pas, âpre. tout, un cas
pendable; et pourquoi ne serait-elle pas
aimée a son tour, p'uisqne Jeanne est
l'intention de protester et de vous opposer
à l'exécution de l'article 8, S. M. ordon-
nera l'occupation de la Roumanie et le
désarmement de l'armée roumaine. »
Six mois se sont écoulés depuis la
dépêche épiorée de l'archiduc Nicolas au
prince de Roumanie On voit quels change-
mens se sont produits en si peu de temps.
Les Roumains sont punis sans doute par
où ils ont péché mais en vérité ne le
sont-ils pas un peu trop? En tout cas, est-
ce aux Russes qu'il appartient de les châ-
tier avec cette rigueur? Il est difficile de
croire que tel puisse être le dénoûment de
cette funeste aventure roumaine; il est
plus difficile encore de comprendre par
quels principes se conduit la diplomatie
russe, cette diplomatie libératrice et chré-
tienne. Un célèbre diplomate autrichien
du dix-huitième siècle, M. de Thugut, se
plaisait à raconter qu'envoyé en 1771 à
Fokchani pour négocier la paix entre la
Porte et la Russie, il trouva les plénipo-
tentiaires turcs plongés dans l'étude du
Nouveau Testament. Pieux musulmans,
iIss'inspiraientduKoranpourleurspropres
aSaires, et ils cherchaient naturellement
dans le « Livre des Chrétiens les prin-
cipes et les règles de l'art diploma-
tique des puissances chrétiennes. Bien
que ce soit en croisés et en apôtres
que les Russes ont entrepris la dernière
guerre, nous n'aurons pas l'ingénieuse
naïveté de ces bons Turcs. Nous ne
chercherons pas dans l'Evangile ni dans
les Actes des Apôtres l'explication de
la politique russe. Mais où la trouver,
cette explication ? Dans le droit des
gens? Wattel, Martens, Klueber, Hener,
Wheaton et d'autres auteurs profanes ne
nous serviraient pas mieux ici que l'E-
vangile. Il faut renoncer à comprendre et
se borner à raconter.
PetKe Bourse Emprunt S 0/0. M8fr.~0, 85, 73, 80.
30/0. '?2fr.l0,l!i.
5 0/0 turc. Sfr.iO.
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Té!6g~'apMe pftvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, le 6 avril.
.Las prisonniers russes ont été rendus aujour-
d'hui.
Le grand-duo Nicolas a décidé de restreindre
le nombre des permissions accordées aux offi-
ciers pour venir à Constantinopto. Les troupes,
d'ailleurs peu nombreuses, embarquées à San-
Stefano, ont été remplacées par de nouvelles
troupes.
Les Russes continuent de se préparer à toute
éventualité.
Le premier ministre est malade.
Vienne, le 6 avril.
Un correspondant bien connu de la Co~'&spoM-
~aM<~ poK~w~. à Saint-Pétersbourg, insiste sur
la nécessité qu'il y a de remettre entre les mains
d'un tiers l'initiative d'un essai de solution paci-
fique des diu'érends qui existent entre la Russie.
l'Angleterre et l'Autriche ce tiers formulerait un
programme reconnaissant ce qu'exige la sécurité
des intérêts majeurs et directs de ces différentes
puissances. L'Angleterre, pour assurer sa route
vers l'Inde, a besoin à tout prix de la c'ef d'une
position conduisant dans les eaux occidentales
de la Turquie La Russie a besoin d'une entrée
libre, par l'Est, des eaux turques dans la mer
Noire.
Suivant le correspondant pëtersbourgeois de la
feuille viennoise, il ne serait p~s difficile d'obte-
nir ce résultat par une convention entre l'An-
gleterre et la Russie, convention en vertu de la-
quelle la Turquie laisserait libre la navigation du
Bosphore et de la mer de Marmara depuis tel
point spécifié jusqu'à tel autre.
L'Autriche doit songer au maintien, dans sa
sphère d'action, de l'élément slave du Sud. tan-
dis que la Russie a besoin do conserver son in-
fluence sur la population slave de l'Est, qui oc-
cupe les rives de la mer Noire.
Une combinaison satisfaisant ce double intérêt
au moyen de i:i facutté Jaissée à l'Autriche d'oc-
cuper la Bosnie et l'Herzégovine serait facile-
ment réalisable. Cette répartition des points stra-
tégiques assurerait à l'Angleterre son influence
sur l'élément grec. à t'Autriche son influence sur
les S)aves de i'Ouest et du Sud, à la Russie son
influence sur les Slaves de l'Est. Si cette solution
était adoptée. Constantinople pourradt rester en-
tre les mains de la Turquie, devenue inoffensive.
La correspondance que nous venons d'analyser
est considérée a. Vienne comme un indice de la
teneur de la réponse que le cabinet de Saint-Pé-
tersbonrg va faire aux ouvertures faites par )e
gouvernement autrichien au général Ignatiefï et
a la Note-circulaire du marquis de Salisbury.
mariée? Ainsi raisonne Julie avec assez
de bon sens, et, pour ramener Gibert, elle
s'eubrced'excitersajalousie.C'estlemoyen
que les femmes emploient volontiers en pa-
reil cas. Il y a là justement un jeune homme,
Octave Perrier, le irère du docteur, qui se
présente tout à point pour seconder les
projets de Lucie. C'est donc à lui que s'a-
dressent les coquetteries de la jeune
femme, et elles sont si marquées que
le mari en prend de l'ombrage. De là
provocation et duel. Paul Gibert reçoit un
coup d'épée, et l'on court chercher le doc-
teur Perrier qui, en déshabillant le blessé,
découvre sur sa poitrine le fameux mé-
dailton contenant le portrait de Jeanne.
Voilà une complication nouvelle. Le
portrait de ma femme s'écrie le docteur,
quel est donc ce mystère ? Ce mystère
s'explique, non sans peine et le. rideau
tombe sur une réconciliation générale.
On voit que ce qui manque à cette
pièce intéressante d'ailleurs, c'est une
idée de comédie ou même de drame. Il
est assez difficile de discerner la pensée
de l'auteur au milieu de ces scènes qui
se déroulent un peu au hasard. L'élément
comique est représenté par le bonhomme
Marteau, qui change de manie à chaque
instant, et par cette terrible marieuse qui
s'appelie M' Saint-Aibe~ mais il me sem-
ble que ces deux personnages, qui ne'de-
vraient jouer que des ~61es épîsDdiques,
Bilde-Pesth, le avril.
Hier soir, dans une réunion des ministres hon-
grois et des chefs des partis parlementaires, il a
été décidé d'employer l'influence hongroise à em-
pêcher que, par un compromis ou par un partage
avec la Russie, la question des Balkans ne re-
çoive une solution contraire aux intérêts magyars.
Berlin, le 7 avril.
On remarque beaucoup ici une correspondance
df Londres qui est adressée à !a KS~, et dans laquetle il est dit qu'une solution
pacifique du conflit angto-russe serait plus pro-
babte si la direction de la politique rus-e était
enlevée aux mains qui ont poussé la Russie dans
une impasse, et confiée à un homme d'Etat qui eût
réussi à acquérir la confiance du gouvernement
ang)ais encore plus par un sincère désir de la
paix que par des capacités extraordinaires. La
6'cette correspondance, que le gouvernement de
Saint-Pétersbourg, désireux de sortir de ses em-
barras politiques actuels, tourne aussi ses re-
gards vers le comte Schouvaloff.
Madrid, le 6 avril, soir.
Répondant à une interpellation, le ministre de
la guerre a déclaré à la Chambre des Députés
que. devant l'éventualité d'une guerre entre la
Russie et l'Angleterre, il allait renforcer la garni-
'.on des î!es BsJéares et pousser les travaux de
défense commencés.
Le prince Napoléon vient de publier
quelques pages qui nous reportent à des
temps funestes, mais qui portent avec
elles un grave enseignement. Il faut les
lire pour apprendre comment les peuples
qui s'abandonnent méritent les châtimens
qui les frappent, comment les nations qui
se livrent se rendent dignes du déshon-
neur. Les informations que donne le cou-
sin de l'empereur sur les alliances de
l'Empire au moment de la dernière guerre
étaient déjà connues d'une manière géné-
rale, mais elles acquièrent un caractère
plus précis d'exactitude par la position
personnelle de l'écrivain.
La conclusion du prince Napoléon est
en ces deux lignes a L'histoire impartiale
dira que le pouvoir temporel des Papes a
coûté à la France l'Alsace et une partie de
la Lorraine. » Le grand-chancelier d'Alle-
magne nous l'avait déjà dit, et nous aussi
nous avons eu à le 'démontrer plus d'une
fois. Le fameux « Jamais, jamais » que
de premier ministre de l'empereur s'était
laissé arracher par les sommations impé-
rieuses du parti ultramontain nous avait
à jamais aliéné l'Italie, et, par un étrange
retour sur la guerre de 18S9, nous avait
aussi séparés de l'Autriche. Le gouver-
nement autrichien dans les derniers
temps, était devenu encore plus pressant
que le gouvernement italien sur la ques-
tion de l'évacuation de Rome.
Du récit du prince Napoléon il résulte
qu'en 1868 et 69 des négociations fu-
rent engagées entre Fempereur des Fran-
çais, le roi d'Italie et l'empereur d'Autri-
che pour une alliance défensive pouvant
au besoin devenir offensive. La conclu-
sion de cette alliance fut, au dernier mo-
ment, arrêtée par un obstacle que tout le
monde pressentait, que personne ne vou-
lait discuter, et qu'en fin de compte il
fallait bien aborder la restitution de
Rome aux Italiens. L'empereur, le nôtre,
n'aimait pas les conclusions; il ajournait
toujours, cras ~M. La négociation de
1869 fut donc indéfiniment suspendue.
L'empereur, toujours le nôtre, s'était
persuadé qu'il pourrait recoudre à volonté
la trame déchirée; son penchant naturel
& la rêverie était devenu, sous l'influence
de sa santé délabrée, une sorte d'indo-
lence inconsciente qui explique sa chute.
On peut dire qu'il partit en guerre comme
un somnambule, sans savoir ce qu'il fai-
pait, et, nous le disons plutôt pour l'excu-
ser que pour l'accuser, il semblait com-
prendre vaguement qu'il commettait la
plus désespérée et la dernière de ses
folies. Quand donc la crise éclata, il
voulut reprendre la négociation. Elle
eut pour un de ses intermédiaires le
général Tùrr, qui touchait à la fois et
à l'Autriche, et à l'Italie, et à la fa-
mille impériale, et qui aborda encore
l'inévitable question romaine et ce fut
alors que le ministre des affaires étrangè-
rës de l'empereur, ou de l'impératrice,
sont un peu trop sur le premier plan. On
peut aussi regretter de trouver dans la
comédie de M. Plouvier ces éternelles épi-
grammes sur les hommes politiques en
général, qui sont un des lieux-communs
du théâtre inférieur et n'ont plus d'eSet
sur le public, qui comprend enfin ce
qu'elles ont d'injuste et de faux. La pièce
de M. Plouvier a réussi eUe est montée
avec soin et très convenablement jouée.
On a surtout remarqué M. Bahier dans le
rôle de Bollard, le jeune mari dont la
femme est occupée à faire le tour du
monde. La troupe du Troisième Théâtre-
Français se forme tous les jours; elle a
déjà de l'ensemble, et elle commence à se
faire prendre au sérieux.
Je viens de lire avec intérêt un volume
de M. Léon Barracand, qui se compose de
quatre pièces de théâtre non louées
trois drames et un proverbe. Ces quatre
ouvrages dramatiques sont en vers et se
rapportent à des dates diverses de notre
histoire nationale. Deux sont même des
drames historiques et mettent en scène
l'un, les amours de François P'' avec la
comtesse de Chateaubriant; l'autre, la con-
spiration de Chalais. Celui qui ouvre le vo-
lume, et qui est intitulé J!/o?yche aux siècles druidiques. Il est à remar-
quer que les sujets dramatiques empruntés
à cette époque ont toujours lajss'é le puMic
télégraphia, à l'ambassadeur de France à
Vienne ces mots qui doivent être cités
c< Dites au général Tùrr Reçu sa lettre.
Il nous est impossible de faire la moindre
chose pour Rome. Si l'Italie ne veut pas
marcher, qu'elle reste s
C'est ce que fit l'Italie, elle resta. D'ail-
leurs, cette dépêche était du 30 juillet
1870; nous étions déjà perdus. Dans la
nouvelle négociation, du côté de l'Italie
comme du côté de l'Autriche on ne pou-
vait se mettre sur le pied de guerre avant
le 15 septembre; or le 2 septembre c'était
Sedan, et le 4 septembre c'était la repu-.
blique. Quand donc le prince Napoléon, à
la dernière extrémité, fut envoyé de Metz
à Florence pour tenter de mettre l'Italie
en mouvement, il était déjà trop tard,
nous n'avions plus d'alliances possibles.
Même au mois d'août, quand il était à
Metz, l'empereur écrivait au ministre des
affaires étrangères K Malgré ce que pro-
pose X, malgré les efforts de Napoléon,.
je ne cède pas pour Rome.
Si cette persistance avait pu être attri-
buée à un sentiment réellement religieux,
si on pouvait y voir un acte de foi, on
pourrait la respecter. Mais elle n'était
que le produit de cette politique double,
équivoque, tortueuse, qui était dans le
caractère, dans le tempérament de cet
homme, et qui a inspiré tous les actes de
sa vie. Les catholiques ne peuvent pas
même lui savoir gré d'avoir voulu garder
Rome, car il la gardait pour lui encore
plus que pour le Pape. Au fond, il n'a-
vait été toute sa vie qu'un carbonaro, un
incurable conspirateur. Il conspirait tou-
jours il conspirait contre tous les gou-
vernemens, même contre le sien, contre
ses propres ministres et contre lui-même.
Les catholiques, auxquels il disait qu'il
leur gardait Rome, ne pouvaient p~s ou-
blier qu'il avait fait la guerre de 18S9
et commencé la démolition de l'édifice
vermoulu du pouvoir temporel. Le vieux
Pie IX, qui était du pays, n'avait pas
la moindre confiance dans ce qu'il lui
disait ou lui jurait, et il voyait encore en
lui le carbonaro de 1831 qui avait pris les
armes contre le Pape. Il aimait bien
mieux le roi Victor-Emmanuel qui lui
avait pris ses Etats la mort dans l'âme,
sans penser à mal, que ce Corse astu-
cieux sur lequel il ne pouvait jamais
compter et il disait des deux « Celui-là,
c'est l'agneau; mais l'autre, c'est le loup. ')
La confiance n'existait pas davantage
chez les Italiens. L'empereur avait perdu,
par la perpétuelle ambiguïté de sa con-
duite, tout le bénéfice des services qu'il
leur avait rendus. Ils se rappelaient que
pour lui faire tenir ses anciens sermens
il avait fallu les bombes d'Orsini. Jamais
cet homme singulier ne pouvait rien faire
droitement et franchement. Quand il
avait commencé la guerre de 1859, il
avait annoncé l'affranchissement de l'Italie
depuis les Alpes jusqu'à l'Adriatique, puis
il s'était arrêté à moitié chemin et avait
inventé cette combinaison bizarre du Pape
présidant l'amphictyonie italienne. Ca-
vour s'en alla et attendit le cours de l'his-
toire. Quand les Italiens firent le siège de
Gaëte, l'empereur les laissa libres du côté
de la terre, mais leur bloqua le passage par
iner. Pourquoi? parce qu'il était dans sa
nature d'être double. Quand les Italiens
lui dirent qu'ils allaient prendre posses-
sion des Etats de saint Pierre, il répondit:
«Faites, mais faites vite. a Il lui fallait
le fait accompli. Ainsi de Mentana, et du
proverbe féroce sur les merveilles des
chassepots.
Il avait lassé, trompé le monde entier,
et 1 on ne croyait plus un mot de ce qu'il
disait. Les dernières tentatives d'alliances
que le prince Napoléon a brièvement ex-
pliquées venaient trop tard la posit-ion
était perdue. L'Europe était dans un uni-
versel état de défiance contre ce téné-
breux insurgé, et la France, après vingt
ans de servilisme, n'avait d'autre volonté
que celle d'un infirme qui n'en avait plus.
JOHK LEMOIXNE.
un peu froid, à moins d'être soutenus et
échauffés par la musique d'un composi-
teur de génie. Mais il ne saurait être
question ici des livrets d'opéra.
On disait autrefois
Qui nous délivrera des Grecs et des Romains?
Je crois qu'on n'est pas moins fatigué
des druides, des druidesses, de la vieille
Armorique et des prophétesses de l'î!e de
Seyn, quoiqu'on en ait certainement moins
abusé que des Grecs et des Romains. Les
mœurs sauvages et sanguinaires de ces
temps reculés, imparfaitement connues
du reste, diffèrent trop de nos idées et de
nos sentimens modernes pour ne pas nous
inspirerune assez vive répulsion. Comment
nous intéresser à ces gens farouches qui
ne partent que de sacrinces humains et res-
semblent à des fous furieux? Ce sont nos
ancêtres, je le veux bien; mais nous ne
sommes guère disposés à les prendre pour-
modèles et. sans vouloir déprécier les pè-
res au profit des nts. il faut. convenir que
nous valons mieux. J'ai vu jouer, il n'y s.
pas longtemps, un vaudeville intitulé
(7o~M~ J'comment l'amour vint, un demi-siècle
environ avant rère chrétienne, au jeune
Budic, 61s du roi Conan.pour la belle
Morgana, la prophétesse de l'île de Seyn? 9
Disons d'abord que cent soldats romains,
faits prisomoiers dans une bataille, avaient
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PARÏS <
DIMANCHE ? AVML
Parmi tous les incidetis que le dévelop-
pement des affaires d'Orient a soulevés,
les matheurs de la Roumanie tiennent
peut-être aujourd'hui la première place
dans l'atteutioh publique. Des hom-
mes presque étrangers à la politique
les femmes même s'émeuvent sur le
sort de ces pauvres Roumains qui sont
venus hier au secours des Russes et
qui sont aujourd'hui si crueDement
menacés par eux La cigogne de la
fable, qui tira si habilement un os de
la gueule du loup fut encore mieux
traitée que la Roumanie, car le loup se
contenta de lui dire Ne tombez jamais
sous ma patte; tandis que la Russie pré-
tend tenir pendant deux années la Rou-
manie dans une sorte de servitude au
moyen d'une route militaire, et dès main-
tenant arracher un morceau de son terri-
toire, la Bessarabie. Certes la Roumanie
est bien à plaindre, et son attitude actuelle
mérite non seulement l'intérêt mais le res-
pect. Il fa'it reconnaître pourtant qu'elle
n'est pas sans reproche, et qu'elle a attiré
elle-même l'orage qui semble prêt à fon-
dre sur sa tête. L'histoire, pour peu qu'on
l'étudié bien et sans s'arrêter à un détail
passager qui peut faire illusion, l'histoire
a dans sa logique une morale inflexible,
et c'est par là qu'elle est une grande leçon.
Depuis longtemps déjà la Roumanie" se
complaisait dans des rêves ambitieux. Les
« patriotes de Bucharest parlaient d'un
empire daco-roumain qui aurait compris,
outre la Moldavie, la Valacbie et la Bes-
farabie, laBukhovine et la Transylvanie.
Le parti avancé s'était emparé de cette
idée d'avenir, il en avait fait son pro-
gramme restait* à trouver les moyens
d'exécution. Sur qui s'appuyer pour at-
teindre les destinées et les terres promises?
Il était naturel de songer à la Russie,
tin'f.T) croyait appelée à démolir suc-
cessivement là Turquie et l'Autriche,
et c'est à elle, en effet, qu'on s'est
adressé. M. Bratiano, qui avait été
jadis, avec Mazzini et Ledru Rollin,
membre du Comité révolutionnaire cos-
mopolite arriva au pouvoir, et le
prince Gortchakôffaë tarda pas à devenir
son allié. Dès 1868, un accord secret
existe entre la Roumanie et la Russie, et
le prémiërefïet de cet accord a été de sou-
lever et de lancer dans le monde là ques-
tion bulgare, qui a fait depuis un si beau
chemin. M. Bratiano à eu une part très
considérable dans les origines de cette ques-
tion. C'est lui qui a laissé s'établir à Bucha-
rest et dans toute la Roumanie des comités
slaves destinés à fomenter l'insurrection
de l'autre côté du Danube, et la diploma-
tie européenne ne s'est pas trompée à
cette époque sur l'objet et sur les consé-
quences de cette agitation. Le gouverne-
ment autrichien surtout devait s'en préoc-
cuper. L'agent de l'Autriche dans les prin-
f-ipam tes, !ë baron d'Eder.tenaitM. le comté
<~ Beust au courant de tout ce qui se pas-
pàit ou se préparait. « II est de fait, écrivait-il
!e P février ~868, qu'à Bucharest comme
dans les différentes villes des bords du
Danube il existe des comités bulgares
leur but est de provoquer des troubles en
Bulgarie, de les appuyer, de leur donner
des proportions plus étendues que celles
de l'an passé. Tout dernièrement encore
on 'était persuadé ici qu'au retour du
beau temps éclateraient des complications
sérieuses dans l'Europe occidentale, qui
permettraient à la Russie de déclarer la
guerre à la Turquie, et, dans la prévision
de ces événemens, on a fait des prépara-
tifs pour influencer avec énergie le soulè-
vement bulgare. Bien que le gouverne-
ment des principautés se trouve dans
les mains d'un parti (radical) tradition-
nellement hostile à la Russie, il n'en
penche pas moins vers cette puissance
depuis un certain temps et attend d'ellej
la réalisation de ses efforts et de ses
FmM ML JMM. MMS
Dp8AVRILi8'8. S.
LA SEMAJNE DpAMATt~UE
ThOfS~ME THÉÂTRE- FRÀNCAtS F~~
actes, de M. Edouard Ptbuvier. Ze
~e'~!umë contenant trois drames et un pro-
Terbeen Ters(1).
'Le përe Marteau n'est pas un vieux
paysan, comme cette appeUation famiMèrë
pourrait !e faire croire. C'est un bourgeois
maniaque, s'occupant tantû), d'agricul-
tufë, tantôt de chimie, de photograp'hie.
de pyrotechnie, de géographie, et même
dëpoiitique. En gamme un 'vieux fou, ab-
solument ridicule. Ce fantoche extravagant
a trois jinës, Ang.è!e, Lucie et Jeanne,
dont il s'occupe fort peu, et qu'il à
abandonnées aux soins d'une certaine
H" Saint-AIbe, foUe à'Iier, comm~ht mar-
quise de Pimbesche. arec cette ditrérencc
que ga ibHe n'est point de plaider, mais de
(i) AJphonse Le~eMe, Mi~ur, passage Choi-
'6 eut.
espérances. Les journaux de l'oppos~oe-
(conservatrice) combattent ces tendances
rnssophilës du gouvernement ils lui
reprochent d'agir de concert avec la
Presse et de préparer des difficultés à
l'Autriche dans l'éventualité d'un conflit
entre la France et la Prusse. Les feuilles
du gouvernement répondent en faisant
valoir que !e parti national n'est, en prin-
cipe, l'adversaire d'aucune puissance, et
qu'on n'a pas de raisons pour combadre
la Russie, du moment que cette puissance
défend la cause du droit et des nationa-
lités opprimées, a
Nous avons fait cette citation, quoique
longue, parce que le plan et les moyens
d'exécution des projets roumains y sont
très nettement exposés. L'Autriche avertie
s'émut; l'Angleterre elle-même éprouva
quelque inquiétude. Quel fut l'avocat du
gouvernement roumain ? Le prince Gortcha-
kon'; et nous voudrions avoir laplace de citer
la dépêche qu'il adressait le 17 décembre
1868 à M. de Brunnow, l'ambassadeur russe
à Londres, et dans laquelle il prenait la dé-
fense de ses nouveaux amis. Malheureuse
ment, ou heureusement si l'on veut, il n'est
pas donné à tout le monde de se servir de
la révolution comme d'un instrument utile
et commode, et c'est ce que la Roumanie
a éprouvé.
La guerre ayant éclaté en 1870, entre la
France et la Prusse, la Roumanie et la Rus-
sie ont cru le moment venu de réaliser cha-
cuneleurse~pérances particulières.Mais la
rapidité des événemensadéjouétous les cal-
culs.On comptait sur une longue guerre
l'armée française, mal préparée et encore
plus mal dirigée, a subi dès les pre-
miers jours d'irréparables défaites. La
Russie n'a songé qu'à elle et s'est bor-
née pour le moment à dénoncer la
clause du traité de Paris relative à la
mer Noire le reste a été remis à plus
tard et la Roumanie a dû attendre.
Elle a attendu jusqu'à l'automne de
1876. La guerre de Serbie était alors
engagée l'empereur Alexandre était
à Livadia, inquiet et même un peu
triste du caractère qu'elle avait pris. On
saitque M. Bratianoa saisi ce moment pour
aller rendre hommage au czar, et qu'il a eu
avec lui, et avec le prince GortchakoS', des
cpnférences naturellement secrètes, mais
destinées, comme tous les secrets diplo-
matiques d'aujourd'hui, à être bientôt
connues du monde entier. Dans la dou-
leur et l'irritation où il est plongé
maintenant, le gouyernement rou-
-main n'a plus rien de caché pour le
ëénat et pour la Chambre des Députés
il dit tout ce qu'il a sur le cœur ou dans
la mémoire il prodigue les pièces et
les documens à l'appui de ces allégations.
Il va sans dire que ces séances ne sont
pas publiques; mais le lendemain, grâce
à d'inévitables indiscrétions, tous les
Journaux savent et répètent ce qui s'y est
passé, et ils ne sont pas démentis. La
presse autrichienne recueille ces rensei-
gnemens et en fait son profit; il nous est
permis de nous en servir à notre tour.
Nul doute qu'en voyant la tournure
des choses, la Roumanie ait compris
qae la Russie ferait prochainement
la guerre, et son plus vif désir a été
d'y prendre part elle-même. En jan-
vier 1877, pendant que la Conférence
de Constantinople siégeait encore, un
diplomate russe s'est rendu à Bucha-
reat c'était M. de NélidofT, le même
qui a signé avec le général IgnatieG' le
traité de San-Stefano. Il apportait un pro-
jet de convention conceinant la marche des
troupes russes à travers la Roumanie et
leur séjour dans ce pays avant le passage
du Danube. Ce projet contenait une clause
assez ambiguë par laquelle l'intégrité du
territoire roumain était garantie « pour
le temps de la guerre. ') Les Roumains
ont jugé la garantie insuffisante au point
de vue de la durée, et ils se sont même é
un peu enrayés. Les mois de février et de
mars ont été remplis par des pourparlers
avec les Russes, et aussi par des tehtati-
marier les gens. Mme Saint-Albe a d~jà
voulu faire le bonheur d'un jeune couple,
et elle y a si bien réussi qu'au bout de
Six mois les deux époux se séparaient
'la femme s'en allant courir le monde avec
un monsieur quelconque, et le mari res-
tant à Paris pour jouer dans les salons le
rûledeDesgehais.
Encouragée par ce premier succès,
M'Saint-Albe a juré de marier les trois
filles de.M. Marteau qui, pour le moment,
est tout à la politique. Son neveu, Paul
Gibert, un jeune avocat, est amoureux de
Jeanne; .mais comme Julie, pour des
causes qu'il est inutile d'expliquer, a cent
mille francs de plus que ses deux sœurs, la
tante a décidé que c'est elle qui sera la
femme de son neveu. Avec la riche dot
de Julie, Paul Gibert achètera une étude
dejiotaire, au lieu de végéter obscuré-
ment dans la profession d'avocat. Il faut
avouer que le jeune homme, tout en afu-
chant des sentimens chevaleresques et un
profond mépris pour l'argent, ne repousse
pas aussi énergiquement qu'on le vou-
drait les propositions de sa tante; et afin
de ne pas lui laisser le temps de se re-
connaître. celle-ci s'empresse de deman-
der à M. Marteau, d'abord la main de Julie
pour son neveu, ensuite celle de Jeanne
pour le docteur Perrier, qui aimeen secret
la jeune fille depuis longtemps. M. Mar-
teau donoe avec joie son cbnsentemeat,
-Ves de négociations avec l'Europe.–Nous
sommes menaces et incapables de nous dé-
fendre, disaient, les Roumains aux puissan-
ces viendrez-vous à notre aide? Il n'é-
tait pas prësumable que l'Europe, résignée
à tolérer la guerre de la Russie contre la
Porte, prendrait feu pour la défense de la
neutralité de la Roumanie. Celle-ci le
savait bien; elle se donnait à bon marché
une attitude correcte; elle jouait un dou-
ble jeu entre l'Europe et la Russie, parlant
a l'une des traités et brûlant d'envie de
les violer avec l'autre. Enfin, au mois
d'avril, le moment critique est venu.
La Russie était sur le point de passer
le Rubicon, nous voulons dire le Pruth,
et elle a donné l'ordre à son repré-
sentant à Bucharest, le baron Stuart, de
signer la convention au plus vite dans
les termes voulus par M. Bratiano, en
promettant l'intégrité territoriale de la
Roumanie sans restriction ni réticence
apparente. La guerre a commencé. Aus-
sitôt la Roumanie a proclamé son indé-
pendance et a proposé à la Russie de
marcher avec elle contre la Porte.
Si jamais dépendance avait été lé-
gère, c'est à coup sûr celle de la Rou-
manie à l'égard de la Porte; elle con-
sistait en un tribut très modique. Néan-
moins, les Roumains n'ont eu rien de
plus pressé que de rompre ce faible
lien, si peu gênant qu'il fût, et la
Russie en a montré quelque irritation.
EUe comptait libérer elle-même la Rou-
manie après la guerre et l'éblouir
de ce cadeau que les Roumains s'adju-
geaient eux-mêmes sans façons. Quant aux
propositions de coopération militaire, les
Russes les ont reçues avec une froideur
extrême. Ils semblaient regarder l'ar-
mée roumaine comme un Bagage en-
combrant à maintenir sur leurs derrières.
Ils voulaient, en tout cas, l'embrigader
et la faire disparaître dans l'armée russe.
Le prince Charles résistait et deman-
dait un commandement indépendant les
choses sont restées telles quelles jus-
qu'au moment où les Russes, arrêtés en
A.sic devant Kars, en Europe devant
PIévna, se sont crus perdus avec là viva-
cité d'impression des races slaves, et se
sont empressés d'implorer le secours des
Roumains qu'ils méprisaient la veille. Le
grand-duc Nicolas écrivait, en français,
au prince Charles le télégramme suivant
K Venez à notre secours. Passez le Danube
H où vous voulez, comme vous voulez,
H sous quelles conditions que vous vou-
') lez, mais venez à notre secours au plus
M vite. Les Turcs nous abîment, la cause
H chrétienne est perdue, a
Nous avons dit la vérité sur lès antécé-
dens de la question roumaine. La vérité
est aussi qu'à ce moment les Roumains
ont montré une générosité chevaleresque
et bientôt un courage qui ont surpris
l'Europe. Us n'ont rien exigé, rien de-
mandé ils ont volé au secours des
Russes avec une armée de 40,000 hom-
mes, bien disciplinée et parfaitement
outillée pour les travaux d'investissement.
Les Roumains ont contribué grandement
à la chute de Plevna, et, bien que le fait
soit contesté par lés Russes, ils affirment
qu'Osman Pacha s'est livré entre leurs
mains. Quoi qu'il en soit, ils ont rendu aux
Russes le plus signalé service. Comment
sont-ils récompensés?
Le prince Gortchakofî vient d'avoir avec
l'agent roumain à Saint-Pétersbourg une
conversation qui a eu en Europe un long
écho. « Est-il vrai, a demandé le
prince, que votre gouvernement soit dans
l'intention de protester contre l'article 8 du
traité qui autorise les communications
de l'armée de Bulgarie avec la Russie,
voie Roumanie? L'empereur, qui est déjà
mal disposé envers vous par suite de
votre attitude à l'égard de la rétrocession
de la Bessarabie, perdrait patience si une
protestation pareille était faite. S. M.
m'a ordonné de vous dire et de vous en-
gager à communiquer cette information à
votre gouvernement que, si vous avez
et il saisit même cette occasion de pro-
noncer une harangue mémorable pour
s'exercer aux luttes de la tribune.
Tout irait donc pour le mieux si Jeanne
n'avait pas commis autrefois la faute de
donner son portrait dans un médaillon
à Paul Gibert, et ce malencontreux mé-
daillon va jouer un grand rôle. Julie Mar-
teau le découvre, le soir même de ses
noces, dans les papiers de son mari, ce
qui amène une explication orageuse entre
les deux époux. Julie déclare tout net à
Gibert que, ne l'ayant épousée que pour
son argent, il peut garder la dot, mais
qu'il n'obtiendra jamais la femme. C'est
pourquoi chacun des deuxaurasonappar-
tementparticulier. Voilà maître Gibert cons-
terné mais ce n'est pas tout, car un vent
de discorde a soufûé sur les deux mé-
nages. Le docteur Perrier, qui a, lui aussi,
entendu perler des amours enfantines de
Gibert et de Jeanne, essaie, dans son dés-
espoir, de s'enfuir. Heureusement, on le
rattrape, et l'explication qu'il a alors avec
Jeanne se termine agréablement pour tous
le, deux.
Julie cependant se reproche ses viva-
cités du premier moment. Que Gibert ait,
dans un temps déjà éloigné, chanté
avec Jeanne la première romance des
amoureux, ce n'est pas, âpre. tout, un cas
pendable; et pourquoi ne serait-elle pas
aimée a son tour, p'uisqne Jeanne est
l'intention de protester et de vous opposer
à l'exécution de l'article 8, S. M. ordon-
nera l'occupation de la Roumanie et le
désarmement de l'armée roumaine. »
Six mois se sont écoulés depuis la
dépêche épiorée de l'archiduc Nicolas au
prince de Roumanie On voit quels change-
mens se sont produits en si peu de temps.
Les Roumains sont punis sans doute par
où ils ont péché mais en vérité ne le
sont-ils pas un peu trop? En tout cas, est-
ce aux Russes qu'il appartient de les châ-
tier avec cette rigueur? Il est difficile de
croire que tel puisse être le dénoûment de
cette funeste aventure roumaine; il est
plus difficile encore de comprendre par
quels principes se conduit la diplomatie
russe, cette diplomatie libératrice et chré-
tienne. Un célèbre diplomate autrichien
du dix-huitième siècle, M. de Thugut, se
plaisait à raconter qu'envoyé en 1771 à
Fokchani pour négocier la paix entre la
Porte et la Russie, il trouva les plénipo-
tentiaires turcs plongés dans l'étude du
Nouveau Testament. Pieux musulmans,
iIss'inspiraientduKoranpourleurspropres
aSaires, et ils cherchaient naturellement
dans le « Livre des Chrétiens les prin-
cipes et les règles de l'art diploma-
tique des puissances chrétiennes. Bien
que ce soit en croisés et en apôtres
que les Russes ont entrepris la dernière
guerre, nous n'aurons pas l'ingénieuse
naïveté de ces bons Turcs. Nous ne
chercherons pas dans l'Evangile ni dans
les Actes des Apôtres l'explication de
la politique russe. Mais où la trouver,
cette explication ? Dans le droit des
gens? Wattel, Martens, Klueber, Hener,
Wheaton et d'autres auteurs profanes ne
nous serviraient pas mieux ici que l'E-
vangile. Il faut renoncer à comprendre et
se borner à raconter.
PetKe Bourse Emprunt S 0/0. M8fr.~0, 85, 73, 80.
30/0. '?2fr.l0,l!i.
5 0/0 turc. Sfr.iO.
Egyptiennes 60/0.. 148 fr. 75, 149 fr. 37.
Té!6g~'apMe pftvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, le 6 avril.
.Las prisonniers russes ont été rendus aujour-
d'hui.
Le grand-duo Nicolas a décidé de restreindre
le nombre des permissions accordées aux offi-
ciers pour venir à Constantinopto. Les troupes,
d'ailleurs peu nombreuses, embarquées à San-
Stefano, ont été remplacées par de nouvelles
troupes.
Les Russes continuent de se préparer à toute
éventualité.
Le premier ministre est malade.
Vienne, le 6 avril.
Un correspondant bien connu de la Co~'&spoM-
~aM<~ poK~w~. à Saint-Pétersbourg, insiste sur
la nécessité qu'il y a de remettre entre les mains
d'un tiers l'initiative d'un essai de solution paci-
fique des diu'érends qui existent entre la Russie.
l'Angleterre et l'Autriche ce tiers formulerait un
programme reconnaissant ce qu'exige la sécurité
des intérêts majeurs et directs de ces différentes
puissances. L'Angleterre, pour assurer sa route
vers l'Inde, a besoin à tout prix de la c'ef d'une
position conduisant dans les eaux occidentales
de la Turquie La Russie a besoin d'une entrée
libre, par l'Est, des eaux turques dans la mer
Noire.
Suivant le correspondant pëtersbourgeois de la
feuille viennoise, il ne serait p~s difficile d'obte-
nir ce résultat par une convention entre l'An-
gleterre et la Russie, convention en vertu de la-
quelle la Turquie laisserait libre la navigation du
Bosphore et de la mer de Marmara depuis tel
point spécifié jusqu'à tel autre.
L'Autriche doit songer au maintien, dans sa
sphère d'action, de l'élément slave du Sud. tan-
dis que la Russie a besoin do conserver son in-
fluence sur la population slave de l'Est, qui oc-
cupe les rives de la mer Noire.
Une combinaison satisfaisant ce double intérêt
au moyen de i:i facutté Jaissée à l'Autriche d'oc-
cuper la Bosnie et l'Herzégovine serait facile-
ment réalisable. Cette répartition des points stra-
tégiques assurerait à l'Angleterre son influence
sur l'élément grec. à t'Autriche son influence sur
les S)aves de i'Ouest et du Sud, à la Russie son
influence sur les Slaves de l'Est. Si cette solution
était adoptée. Constantinople pourradt rester en-
tre les mains de la Turquie, devenue inoffensive.
La correspondance que nous venons d'analyser
est considérée a. Vienne comme un indice de la
teneur de la réponse que le cabinet de Saint-Pé-
tersbonrg va faire aux ouvertures faites par )e
gouvernement autrichien au général Ignatiefï et
a la Note-circulaire du marquis de Salisbury.
mariée? Ainsi raisonne Julie avec assez
de bon sens, et, pour ramener Gibert, elle
s'eubrced'excitersajalousie.C'estlemoyen
que les femmes emploient volontiers en pa-
reil cas. Il y a là justement un jeune homme,
Octave Perrier, le irère du docteur, qui se
présente tout à point pour seconder les
projets de Lucie. C'est donc à lui que s'a-
dressent les coquetteries de la jeune
femme, et elles sont si marquées que
le mari en prend de l'ombrage. De là
provocation et duel. Paul Gibert reçoit un
coup d'épée, et l'on court chercher le doc-
teur Perrier qui, en déshabillant le blessé,
découvre sur sa poitrine le fameux mé-
dailton contenant le portrait de Jeanne.
Voilà une complication nouvelle. Le
portrait de ma femme s'écrie le docteur,
quel est donc ce mystère ? Ce mystère
s'explique, non sans peine et le. rideau
tombe sur une réconciliation générale.
On voit que ce qui manque à cette
pièce intéressante d'ailleurs, c'est une
idée de comédie ou même de drame. Il
est assez difficile de discerner la pensée
de l'auteur au milieu de ces scènes qui
se déroulent un peu au hasard. L'élément
comique est représenté par le bonhomme
Marteau, qui change de manie à chaque
instant, et par cette terrible marieuse qui
s'appelie M' Saint-Aibe~ mais il me sem-
ble que ces deux personnages, qui ne'de-
vraient jouer que des ~61es épîsDdiques,
Bilde-Pesth, le avril.
Hier soir, dans une réunion des ministres hon-
grois et des chefs des partis parlementaires, il a
été décidé d'employer l'influence hongroise à em-
pêcher que, par un compromis ou par un partage
avec la Russie, la question des Balkans ne re-
çoive une solution contraire aux intérêts magyars.
Berlin, le 7 avril.
On remarque beaucoup ici une correspondance
df Londres qui est adressée à !a KS~, et dans laquetle il est dit qu'une solution
pacifique du conflit angto-russe serait plus pro-
babte si la direction de la politique rus-e était
enlevée aux mains qui ont poussé la Russie dans
une impasse, et confiée à un homme d'Etat qui eût
réussi à acquérir la confiance du gouvernement
ang)ais encore plus par un sincère désir de la
paix que par des capacités extraordinaires. La
6'
Saint-Pétersbourg, désireux de sortir de ses em-
barras politiques actuels, tourne aussi ses re-
gards vers le comte Schouvaloff.
Madrid, le 6 avril, soir.
Répondant à une interpellation, le ministre de
la guerre a déclaré à la Chambre des Députés
que. devant l'éventualité d'une guerre entre la
Russie et l'Angleterre, il allait renforcer la garni-
'.on des î!es BsJéares et pousser les travaux de
défense commencés.
Le prince Napoléon vient de publier
quelques pages qui nous reportent à des
temps funestes, mais qui portent avec
elles un grave enseignement. Il faut les
lire pour apprendre comment les peuples
qui s'abandonnent méritent les châtimens
qui les frappent, comment les nations qui
se livrent se rendent dignes du déshon-
neur. Les informations que donne le cou-
sin de l'empereur sur les alliances de
l'Empire au moment de la dernière guerre
étaient déjà connues d'une manière géné-
rale, mais elles acquièrent un caractère
plus précis d'exactitude par la position
personnelle de l'écrivain.
La conclusion du prince Napoléon est
en ces deux lignes a L'histoire impartiale
dira que le pouvoir temporel des Papes a
coûté à la France l'Alsace et une partie de
la Lorraine. » Le grand-chancelier d'Alle-
magne nous l'avait déjà dit, et nous aussi
nous avons eu à le 'démontrer plus d'une
fois. Le fameux « Jamais, jamais » que
de premier ministre de l'empereur s'était
laissé arracher par les sommations impé-
rieuses du parti ultramontain nous avait
à jamais aliéné l'Italie, et, par un étrange
retour sur la guerre de 18S9, nous avait
aussi séparés de l'Autriche. Le gouver-
nement autrichien dans les derniers
temps, était devenu encore plus pressant
que le gouvernement italien sur la ques-
tion de l'évacuation de Rome.
Du récit du prince Napoléon il résulte
qu'en 1868 et 69 des négociations fu-
rent engagées entre Fempereur des Fran-
çais, le roi d'Italie et l'empereur d'Autri-
che pour une alliance défensive pouvant
au besoin devenir offensive. La conclu-
sion de cette alliance fut, au dernier mo-
ment, arrêtée par un obstacle que tout le
monde pressentait, que personne ne vou-
lait discuter, et qu'en fin de compte il
fallait bien aborder la restitution de
Rome aux Italiens. L'empereur, le nôtre,
n'aimait pas les conclusions; il ajournait
toujours, cras ~M. La négociation de
1869 fut donc indéfiniment suspendue.
L'empereur, toujours le nôtre, s'était
persuadé qu'il pourrait recoudre à volonté
la trame déchirée; son penchant naturel
& la rêverie était devenu, sous l'influence
de sa santé délabrée, une sorte d'indo-
lence inconsciente qui explique sa chute.
On peut dire qu'il partit en guerre comme
un somnambule, sans savoir ce qu'il fai-
pait, et, nous le disons plutôt pour l'excu-
ser que pour l'accuser, il semblait com-
prendre vaguement qu'il commettait la
plus désespérée et la dernière de ses
folies. Quand donc la crise éclata, il
voulut reprendre la négociation. Elle
eut pour un de ses intermédiaires le
général Tùrr, qui touchait à la fois et
à l'Autriche, et à l'Italie, et à la fa-
mille impériale, et qui aborda encore
l'inévitable question romaine et ce fut
alors que le ministre des affaires étrangè-
rës de l'empereur, ou de l'impératrice,
sont un peu trop sur le premier plan. On
peut aussi regretter de trouver dans la
comédie de M. Plouvier ces éternelles épi-
grammes sur les hommes politiques en
général, qui sont un des lieux-communs
du théâtre inférieur et n'ont plus d'eSet
sur le public, qui comprend enfin ce
qu'elles ont d'injuste et de faux. La pièce
de M. Plouvier a réussi eUe est montée
avec soin et très convenablement jouée.
On a surtout remarqué M. Bahier dans le
rôle de Bollard, le jeune mari dont la
femme est occupée à faire le tour du
monde. La troupe du Troisième Théâtre-
Français se forme tous les jours; elle a
déjà de l'ensemble, et elle commence à se
faire prendre au sérieux.
Je viens de lire avec intérêt un volume
de M. Léon Barracand, qui se compose de
quatre pièces de théâtre non louées
trois drames et un proverbe. Ces quatre
ouvrages dramatiques sont en vers et se
rapportent à des dates diverses de notre
histoire nationale. Deux sont même des
drames historiques et mettent en scène
l'un, les amours de François P'' avec la
comtesse de Chateaubriant; l'autre, la con-
spiration de Chalais. Celui qui ouvre le vo-
lume, et qui est intitulé J!/o?y
quer que les sujets dramatiques empruntés
à cette époque ont toujours lajss'é le puMic
télégraphia, à l'ambassadeur de France à
Vienne ces mots qui doivent être cités
c< Dites au général Tùrr Reçu sa lettre.
Il nous est impossible de faire la moindre
chose pour Rome. Si l'Italie ne veut pas
marcher, qu'elle reste s
C'est ce que fit l'Italie, elle resta. D'ail-
leurs, cette dépêche était du 30 juillet
1870; nous étions déjà perdus. Dans la
nouvelle négociation, du côté de l'Italie
comme du côté de l'Autriche on ne pou-
vait se mettre sur le pied de guerre avant
le 15 septembre; or le 2 septembre c'était
Sedan, et le 4 septembre c'était la repu-.
blique. Quand donc le prince Napoléon, à
la dernière extrémité, fut envoyé de Metz
à Florence pour tenter de mettre l'Italie
en mouvement, il était déjà trop tard,
nous n'avions plus d'alliances possibles.
Même au mois d'août, quand il était à
Metz, l'empereur écrivait au ministre des
affaires étrangères K Malgré ce que pro-
pose X, malgré les efforts de Napoléon,.
je ne cède pas pour Rome.
Si cette persistance avait pu être attri-
buée à un sentiment réellement religieux,
si on pouvait y voir un acte de foi, on
pourrait la respecter. Mais elle n'était
que le produit de cette politique double,
équivoque, tortueuse, qui était dans le
caractère, dans le tempérament de cet
homme, et qui a inspiré tous les actes de
sa vie. Les catholiques ne peuvent pas
même lui savoir gré d'avoir voulu garder
Rome, car il la gardait pour lui encore
plus que pour le Pape. Au fond, il n'a-
vait été toute sa vie qu'un carbonaro, un
incurable conspirateur. Il conspirait tou-
jours il conspirait contre tous les gou-
vernemens, même contre le sien, contre
ses propres ministres et contre lui-même.
Les catholiques, auxquels il disait qu'il
leur gardait Rome, ne pouvaient p~s ou-
blier qu'il avait fait la guerre de 18S9
et commencé la démolition de l'édifice
vermoulu du pouvoir temporel. Le vieux
Pie IX, qui était du pays, n'avait pas
la moindre confiance dans ce qu'il lui
disait ou lui jurait, et il voyait encore en
lui le carbonaro de 1831 qui avait pris les
armes contre le Pape. Il aimait bien
mieux le roi Victor-Emmanuel qui lui
avait pris ses Etats la mort dans l'âme,
sans penser à mal, que ce Corse astu-
cieux sur lequel il ne pouvait jamais
compter et il disait des deux « Celui-là,
c'est l'agneau; mais l'autre, c'est le loup. ')
La confiance n'existait pas davantage
chez les Italiens. L'empereur avait perdu,
par la perpétuelle ambiguïté de sa con-
duite, tout le bénéfice des services qu'il
leur avait rendus. Ils se rappelaient que
pour lui faire tenir ses anciens sermens
il avait fallu les bombes d'Orsini. Jamais
cet homme singulier ne pouvait rien faire
droitement et franchement. Quand il
avait commencé la guerre de 1859, il
avait annoncé l'affranchissement de l'Italie
depuis les Alpes jusqu'à l'Adriatique, puis
il s'était arrêté à moitié chemin et avait
inventé cette combinaison bizarre du Pape
présidant l'amphictyonie italienne. Ca-
vour s'en alla et attendit le cours de l'his-
toire. Quand les Italiens firent le siège de
Gaëte, l'empereur les laissa libres du côté
de la terre, mais leur bloqua le passage par
iner. Pourquoi? parce qu'il était dans sa
nature d'être double. Quand les Italiens
lui dirent qu'ils allaient prendre posses-
sion des Etats de saint Pierre, il répondit:
«Faites, mais faites vite. a Il lui fallait
le fait accompli. Ainsi de Mentana, et du
proverbe féroce sur les merveilles des
chassepots.
Il avait lassé, trompé le monde entier,
et 1 on ne croyait plus un mot de ce qu'il
disait. Les dernières tentatives d'alliances
que le prince Napoléon a brièvement ex-
pliquées venaient trop tard la posit-ion
était perdue. L'Europe était dans un uni-
versel état de défiance contre ce téné-
breux insurgé, et la France, après vingt
ans de servilisme, n'avait d'autre volonté
que celle d'un infirme qui n'en avait plus.
JOHK LEMOIXNE.
un peu froid, à moins d'être soutenus et
échauffés par la musique d'un composi-
teur de génie. Mais il ne saurait être
question ici des livrets d'opéra.
On disait autrefois
Qui nous délivrera des Grecs et des Romains?
Je crois qu'on n'est pas moins fatigué
des druides, des druidesses, de la vieille
Armorique et des prophétesses de l'î!e de
Seyn, quoiqu'on en ait certainement moins
abusé que des Grecs et des Romains. Les
mœurs sauvages et sanguinaires de ces
temps reculés, imparfaitement connues
du reste, diffèrent trop de nos idées et de
nos sentimens modernes pour ne pas nous
inspirerune assez vive répulsion. Comment
nous intéresser à ces gens farouches qui
ne partent que de sacrinces humains et res-
semblent à des fous furieux? Ce sont nos
ancêtres, je le veux bien; mais nous ne
sommes guère disposés à les prendre pour-
modèles et. sans vouloir déprécier les pè-
res au profit des nts. il faut. convenir que
nous valons mieux. J'ai vu jouer, il n'y s.
pas longtemps, un vaudeville intitulé
(7o~M~ J'
environ avant rère chrétienne, au jeune
Budic, 61s du roi Conan.pour la belle
Morgana, la prophétesse de l'île de Seyn? 9
Disons d'abord que cent soldats romains,
faits prisomoiers dans une bataille, avaient
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