Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 07 avril 1878 07 avril 1878
Description : 1878/04/07. 1878/04/07.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k460405c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
4 ÉDITION DE PARIS.
-i~r ~n~ -)BBm -v -i~~
OU N~L D~S k S
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
-̃̃• ̃̃"̃ -n/<£\ ̃̃ ̃ •• t .̃̃ •̃- .•̃̃
ilMûIE 7AVBIL
1878.
'ON S'ABONNE •
en Belgique, en Italie,
dans ie Luxembourg, en Turquie,
ta Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon
*a moyen d'une valeur payable à Paris ou de
nandats-poste, soit internationaux, soit îrançai»
«n Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
• chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
Wt l'envoi d'une valeur payable à Par!
> 1~~C8~ a ~I~
lôiO. '̃••.••'
̃ V'\ ON 'S'ABONNE
rue des Prëtres-Saint-Germain-l'Auxeiroïa, 17.
PSSSX BB I/ABONKEaBBiVK1
Un an. Six mois. Trois mois-
Départemena. 80 fr. 40 fr. 20 tt.
Paris 72 fr. 36 fr. 18 fr.
Les aoonnemens partent aes i«> et 16 tte
chaque mois.
-5*erîs, m Bnméro 90 cent.
©éparéermeo», on noraséro. 25 eevtt.
In Iiondon, apply to Cwwle and C°, foreign
ne'wspapers office, 17, Gresham stréet, G. P. 0.:
KM, Stefizy, Davies et 0, 1, Finch Jane ComhilL
K. G. Loncton; BÏSS. W.-H. Smith et fioa,
186, Strand, W. C., London.
A. Bruxelles, à VOfflet de pnàliciU, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans lea M« ,¡
Wiotfaèques des «ares de chemins de fer "belges,"
à Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tornero*
Les annonces sont reçues
ekaz BS5S. Vantshej, Lafilte rtC,
8, place de !a Bourse,
•t au bureau du JOCKNiàiitt
t!i«3doiTtstttrajouTs Stre agréées par 2a rftdtctloa.
PARIS
SAMEDI 6 AVRIL
L'article de laPostfde Berlin, dont nous
avons parlé hier, n'était que le précurseur
d'une manifestation encore plus impor-
tante de l'opinion allemande. Le télé-
graphe nous donne aujourd'hui le résumé
4'un article de la Norddeutsche Allgemeine
Zeitung, article très significatif par lui-
même et qu'on ne s'attendait guère à ren-
contrer dans le journal qui Ta publié. La
Norddeutsche Allgemeine Zeitung était res-
tée jusqu'ici plus russe que les Russes, et
elle donnait constamment raison aux pré-
tentions moscovites les plus exagérées.
Nous n'éprouvons aucune jalousie, disait-
elle, en voyant se développer auprès de
nous un grand empire qui est notre ami.
Elle publiait de nombreuses corres-
pondances de Saint-Pétersbourg, fabri-
quées à Potsdam, si l'on en croit la
chronique, par un fonctionnaire prus-
sien en retraite, et qui renchérissaient
sur le langage de la Gazette de Moscou. La
conversion du journal berlinois n'en est
que plus remarquable, et l'on ne peut
l'expliquer que par l'intervention d'un
mot d'ordre venu d'en haut.
Le début de l'article a évidemment pour
objet de ménager la transition, et il s'em-
boîte assez bien avec la série des articles
antérieurs. L'empire allemand n'est pas ja-
loux il est bienveillant, mais. Il y a un
mais! « Mais, à côté des motifs d'amitié et
» de voisinage, il existe d'autres considéra-
» tions (Momènte) par lesquelles les in-
» térêts allemands sont indirectement
» touchés. L'Allemagne ne peut, pour
» l'amour de la Russie, rester indiffé-
» rente si la Russie, par ses préten-
» tions, heurte les intérêts d'autres na-
» tions voisines et amies de l'Allema-
» gne. » Cette phrase rappelle presque mot
pour mot une conversation tenue en
décembre 1876 par M. de Bismarck
dans une soirée parlementaire, et qui,
reproduite par tous les journaux, a
rapidement fait le tour du monde. «Notre
» amitié pour la Russie, disait le prince-
» chancelier, ne va pas jusqu'à lui sacri-
» fier les intérêts vitaux de l'Autriche. »
On regrettait généralement, non-seulement
en Autriche, mais parmi les députés du
Reichstag à Berlin, que cette phrase
n'eût pas été reproduite par M. de Bis-
marck dans son discours du 19 février
dernier. Elle reparaît aujourd'hui non
pas il est vrai dans une harangue
officielle mais dans un journal qui
prend ses inspirations aux bonnes sour-
ces et, au lieu de parler de l'Autriche
au singulier, la Norddeutsche Allgemeine
Zeitung parle, au pluriel, des « nations voi-
sines et amies», locution qui comprend
l'Angleterre, comme on le voit d'ailleurs
dans la suite de l'article. « Le développe-
» ment d'un semblable conflit peut met-
» tre en danger la paix européenne. Or,
» l'Allemagne désire la paix, non seule-
» ment pour elle, mais pour les autres
» Etats de l'Europe. » Affirmation d'une
politique pacifique, d'autant plus digne
d'être remarquée, que l'Allemagne est vrai-
ment l'arbitre de la paix. Si elle se pro-
nonce en faveur de l'Angleterre et de
l'Autriche, comment croire que la Russie
se risque à la plus imprudente des
guerres? v
Or, Y 'article delà Norddeutsche Allgemeine
Zeitung donne très nettement tort à là
Russie dans les prétentions excessives
qu'elle a affichées. « On devait nécessai-
rement chez nous supposer que les plé-
» nipotentiaires russes, lors de la conclu-
» sion de la paix de San-Stefano, se ren-
« draient exactement compte de l'étendue
» des concessions possibles non de la part
» de la Turquie désarmée, mais des puis-
». saucés européennes immédiatement in-
» iéressées au règlement de la question
» d'Orient. Malheureusement, les événe-
» mens des dernières semaines ne donnent
» guère à penser que les négociateurs
» de San-Stefano aient eu constamment
» ces considérations présentes à l'esprit. «
Cette critique s'adresse particulièrement au
général Ignatieff et à sa politique vio-
lente, aventureuse et précipitée. « La
» Russie, continue le journal de Berlin, ne
» pourrait acheter l'application complète
» de ce traité qu'au prix d'une nouvelle
» guerre, et d'une guerre plus étendue et
» plus grave que celle qu'elle vient, d'a-
» chever contre la Turquie. » C'est pré-
cisément ce que la Post disait hier et
ce que nous avons constaté bien des fois,
et c'est aussi d'une manière implicite la
justification de l'attitude que l'Angleterre
vient de prendre,
« Cet état de choses poursuit la
r> Notddeutscîie Allegemeine Zeitung, au-
rait pu être [évité si la diplomatie russe,
» aussitôt après la prise de Plevna, s'é-
» tait entendue avec les puissances inté-
» ressées au sujet du maximum des
» avantages qu'elle pouvait obtenir, et
«probablement la Russie aurait tiré de
» cette entente un résultat fort respec-
» table- comme fruit de la guerre- » C'est
encore notre avis, et il y a longtemps que
nous l'avons exprimé. Si les puissances
voulaient empêcher une seconde paix d'An-
drinople, conclue séparément et directe-
ment entre la Russie et la Porie, si elles j
voulaient se réserver le droit de prendre j
part elles-mêmes à la discussion de. tiaiié j
et garantir par là leurs intérêts, il fallait
offrir la médiation après la cliutfr~4«r
Plevna, et au besoin l'imposer. A défaut
d'une médiation collective, il fallait du
moins faire intervenir celle de l'Autriche et
de l'Angleterre, c'est-à-dire des deux puis-
sances les plus directement intéressées. La
Porte a sollicité cette médiation, mais en
vain. Le comte Andrassy jugeait tou-
jours que le moment opportun n'était
pas venu pour lui de prononcer la
« parole décisive », le Sezame, ouvre-toi
qui devait renverser tous les obstacles
et aplanir toutes les difficultés. Il
différait sans cesse, et, en fin de compte,
le moment psychologique ou cabalis-
tique n'est pas venu du tout. L'Angle
terre delordDerby, se voyant seule, aban-
donnée de l'Autriche, n'a pas osé in-
terposer sa médiation; elle s'est bornée à
offrirtrès modestement ses bons offices, et
la Russie les a déclinés. Il es t vrai qu'à cette
époque l'Angleterre et l'Autriche n'étaient
pas les seules à suivre la politique d'em-
barras et d'irrésolution. L'Allemagne aussi
se taisait. M. de Bismarck s'enfermait dans
ce qu'on, a appelé « le silence du sphinx»,
et, lorsqu'on l'a, prié d'accéder à la de-
mande de médiation présentée par la
Porte, il a très catégoriquement refusé.
Les événemens ont donc suivi leur cours.
« D'un autre côté, la Norddeutsche All-
» gemeine Zeitung croit qu'il eût mieux
» valu pour la situation générale et pour
» la solution pacifique des difficultés pré-
» sentes que l'Autriche-Hongrie eût for-
» mule, il y a des mois, ou tout au moins
» avant la chute de Plevna, et appuyé par
» des mesures convenables ses condi-
» tions et ses réserves, au lieu de les ex-
» primer aujourd'hui vis-à-vis des faits
» accomplis. » Critique bien méritée de la
politique du comte Andrassy, lequel n'a
jamais voulu ni préciser ni définir les li-
mites de cette « sphère des intérêts au-
trichiens » dont il parlait continuellement.
Vainement les députés du Reichsrath et
du Parlement de Pesth, puis les membres
des deux Délégations le pressaient de
questions et le suppliaient de s'expliquer
sur ces « intérêts. » II a résisté pen-
dant des mois entiers. Ils ont invoqué
l'exemple de l'Angleterre. Le comte An-
drassy répliquait sans cesse qu'il serait
fort imprudent de lancer dans le monde
une sorte d'ultimatum autrichien, ou,
comme il le disait, de montrer ses cartes,
de dévoiler son jeu avant le bon mo-
ment. Tant de profondeur n'a servi fina-
lement à rien. Nous n'avons jamais con-
seillé la politique des intérêts directs et
égoïstes réduits à une sèche nomen-
clature. L'Angleterre l'a essayée et l'a
bientôt trouvée insuffisante. Mais en-
core aurait-il fallu avoir une politique
quelconque, et l'impression qui résul-
tait des habiletés trop discrètes du
comte Andrassy est qu'il n'avait pas de
politique du tout. S'il avait dit alors
ce qu'il a fini par déclarer tout récem-
ment au général Ignatieff, « on n'aurait
» plus aujourd'hui à vaincre, pour par-
» 1er avec la feuille officieuse de Berlin, les
», difficultés résultant d'un traité conclu
» et déjà ratifié, difficultés qui semblent
» presque insurmontables si l'on s'en rap-
» porte uniquement aux notions vul-
» gàires du droit. En effet, la principale
» difficulté de la situation actuelle est bien
» plus dans le fait que la Russie est au-
» jourd'hui formellement liée par un
» acte international solennel, que dans
» les exigences de l'Angleterre et de l'Au-
» triche, chacune à son point de vue par-
» ticulier. » Nos lecteurs connaissent déjà
cette difficulté, et nous leur avons signalé
ce qu'il y a d'insolite et d'anormal dans le
fait qu'un traité complet, définitif, ratifié
par les deux parties, soit présenté à
l'examen d'un Congrès. Les Congrès
ne se réunissent pas pour enregis-
trer des traités tout faits, mais pour
les établir après discussion. Que pour-
rait donc faire un Congrès aujourd'hui? ,9
De deux choses l'une ou élaborer un
traité nouveau, ou réviser d'un com-
mun accord un traité ancien. Quant au
traité de San-Stefano, le Congrès n'a pas
de prise sur lui il est incompétent à son
égard, il ne peut que l'ignorer. D'après
les notions vulgaires du droit, comme dit
la Norddeutsche Allgemeine Zeilîmg un
traité conclu et ratifié suivant les for-
mes est valable. Telle est la difficulté
« L'Angleterre et l'Autriche reconnais-
» sent que de grands changemens sont
» nécessaires en Orient; la Russie de
» son côté, veut la réforme totale, mais
» non pas la ruine de la Turquie. » Cela
est vrai, et il y a certainement- un
terrain de conciliation entre des puis-
sances qui poursuivent ainsi un but
analogue. Mais le traité de San-Ste-
fano se dresse entre elles comme une mu-
raille de la Chine Comment faire pour
supprimer l'obstacle ? La Norddeutsche
Allgemeins Zeikmg ne conclut pas for-
mellement mais sa conclusion logique est
précisément celle que la Post exprimait
hier Les Russes sont placés dans l'alter-
native d'accepter la guerre ou de renon-r
cer au traité.
Il y a plusieurs manières de renoncer
au traité, et on pourrait trouver le moyen
de le faire si discrètement que les amours-
propres les pins susceptibles ne se senti-
raient pas atteints. Par exemple, on sor-
tirait de l'jmpa=se oa mettant tacitement
le traité deSan-Stefano de côté. Lasolution
est peut-être dans une dépêche envoyée
récemment de Berlin au Fremdenblalt de
Vienne Le moyen de résoudre la dif-
ficulté serait de déclarer que le Con-
grès aurait pour objet la révision
du traité de Paris et de la convention de
Londres de 1871. Les plénipotentiaires,
au lieu du traité de San-Stefano, pren-
draient pour point de départ les traités
existans. Ils les examineraient point par
point, et, sur chaque article reconnu at-
teint de caducité, les plénipotentiaires se-
raient libres de proposer les clauses à
y substituer. L'Angleterre et l'Autriche
reconnaissent, il faut le répéter, que
des changemens profonds doivent avoir
lieu dans l'état de l'Orient. Eiles
sont, sur ce point d'accord avec la
Russie et celle-ci pourrait proposer
certaines solutions du traité de San-Ste-
fano avec l'incontestable autorité que lui
donnent ses victoires et les faits accomplis.
Alors ce qui ressortirait du Congrès
serait vraiment la volonté de l'Europe.
Tous les droits y seraient fixés, tous
les intérêts ménagés, et la Russie aurait,
outre la gloire de ses succès militaires,
le mérite de ne les avoir pas compromis
et l'honneur de n'en avoir pas abusé.
BOURSE BS PARIS
CidtaE-e l« 5 lé C. iaasssse.Bs.Saxe
8 O/O
Comptant. 71 90 72 10 20
Fin cour. "2 8 72 15 .10.
a i/» ©/a ̃
Comptant 102 50 102 50
S ©/© ·
Comptant 108 70 108 70 • •
Fin cour. 108 75 • 108 72 1,2 21/2
PETITE BOURSE DU SOBR.
Emprunt 5 0/0 108 fr. Cti, 56 1/4, 67 1 H.
3 0/0 "2 fr., 72 fr. 07 1 II.
Egyptiennes 6 0/0.. 148 fr. 75.
TéBégrnpBsï» privée*
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Bude-Pesth, le 6 avril.
On est certain ici, que malgré les avances faites
par la Russie au cabinet de Vienne. l'Autriche
est décidée à faire cause commune et à maintenir
sa solidarité avec l'Angleterre pour la révision
du traité de San-Stefano jusqu'au règlement dé-
finitif de la paix.
Co'nstantinople, le 5 avril, soir.
L'amiral Hornby est venu à Constantinople.
Constantinople. le 6 avril.
Le reste des troupes égyptiennes de Varna est
arrivé à Gonstantinople. Deux régimens retour-
nent en Egypte.
Le grand-duo Nicolas assistera à la prochaine
revue que le Sultan fera passer à ses troupes aux
Eaux-Douces.
Constantinople, le 6 avril.
Un autre transport chargé de troupes russes a
quitté aujourd'hui San-Stefano, allant à Sébas-
topol.
Le grand-duc Nicolas est retourné à San-Ste-
fano.
Le premier ministre n'est pas allé â la Porte
depuis plusieurs jours.
Vienne, lé 6 avril.
D'après des renseignemens puisés à une
source bien informée et envoyés de Bucharest à
la Correspondance politique, les menaces adres-
sées par le prince Gorfcchakoff au prince Ghika,
représentant de la Roumanie à Saint-Pétersbourg,
auraient provoqué la réponse suivante de la part
du prince Charles « Dites au prince Gortchakoff
que l'on peut broyer l'armée roumaine, mais que,
tant que je vivrai, on ne pourra pas la désar Jaer. »
Le correspondant de la Correspondance politique
ajoute que cette attitude du prince de Roumanie
remplit le pays et l'armée du plus vif enthou-
siasme.
La feuille autrichienne reçoit une autre corres-
pondance de Bucharest dans laquelle il est dit
que les rapports de M. Bratiano concernant la
mission que cet homme d'Etat a remplie en Au
triche-Hongrie sont très satisfaisans.
On ajoute que M. Bratiano a pu constater les
sympathies les plus sincères et les plus chaleu-
reuses pour la Roumanie dans les cercles politi-
ques austro-hongrois, où l'on pense que le diffé-
rend russo-roumain ne peut être vidé que par un
Jugement de l'Europe.
Bucharest^ le 5 avril, soir.
On signale ici un courant d'opinion en faveur
d'un rapprochement entre les Hongrois et les
Roumains.
M. Bratiano a été invité à se rendre à Pesth.
De nouvelles troupes russes continuent à arri-
ver à Jassy.
Berlin, le 6 avril.
M. Bratiano, président du conseil des minis-
tres de Roumanie, est arrivé ici hier, dans l'a-
près-midi, venant de Bucharest, avec son secré-
taire, M. Grégor Ghika.
Athènes, lé 3 avril, Soir.
Les cuirassés grecs George et Olga partiront
demain pour l'île Skiatos.
Les insurgés de Karditxa, près d'Agrapha, ont
repoussé les Turcs qui ont perdu 500 hommes.
Ils ont eu eux-mêmes 40 hommes hors de combat.
Des nouvelles de Crète portent que des délé-
gués russes et turcs sont attendus pour l'appli-
cation du traité.
Le bruit court que l'Angleterre occupera là
Crète. Les hostilités sont suspendues. L'armée
turque s'est réfugiée dans les iorteresses.
Le gouvernement provisoire, composé de sept
membres, a appelé aux armes tous les hommes
valides des vingt districts.
Londres, le 6 avril.
On télégrapliie de Saint-Pétersbourg, le 5, au
Times
« La circulaire du marquis de Salisbury a été
communiquée, aujourd'hui vendredi, au prince
Gortchakolf.
» La Société russe de secours au commerce ma-
ritime, dont le siège est à Moscou, a résolu d'or-
ganiser, au moyen de souscriptions volontaires,
une flotte de navires légers ayant pour mission
de détruire le commerce de l'ennemi.
» La Société a décidé qu'elle formerait des co-
mités nombreux pour recevoir les souscriptions,
et qu'elle demanderait au grand-duc héritier
d'accepter la présidence honoraire du comité
central. »
Le Standard, dans une dépêche de Cqnstaati-
nople. le 3, annonce que le conseil est très divisé
au sujet de l'ultimatum russe. Veflk Pacha aurait
déclaré qu'il n'accepterait jamais cet ultimatum,
principalement parce que la Russie demande cuirassés.
Une dépêche de Vienne au Daily Telegrapk
assure de nouveau que la Russie négocie sec&î-
tement un grand emprunt.
Une autre dépêche de Vienne assure que le
comte Andrassy, répondant à la circulaire du
marquis de Salisbury, conclut qu'il est impossi-
ble n'accepter le traité de San-Stefano et désire
connaitre d'une manière précise quelles sont les
stipulations de ce traité à l'accomplissement des-
quelles ^'Angleterre s'opposera.
Le Times publie les nouvelles suivantes
« Bucharest, le 5 avril. Les Russes ont re-
nouvelé les contrats pour le transport des ap-
provisionnemens. Ces contrats avaient été an-
nulés après la signature du traité de San-
Stefano.
» Berlin, le 5 avril. Le chancelier russe s'ef-
force d'ametier l'Angleterre à délinir ses de-
mandes.
» L'Autriche a résisté à toutes les tentatives
faites pour obtenir d'elle la promesse de rçster
neutre en cas de guerre anglo-russe. »
Londres, le 6 avril.
Le Standard apprend que le gouvernement an-
glais a actuellement l'intertion de retenir l'es-
cadre de la Manche, ainsi que des transports de
troupes sul'fisans, près de Malte, où tous les ar-
rangemens ont été pris pour que 3 ou 4.000 hom-
mes puissent être embarqués en quelques heures.
L'Opposition libérale ne proposera pas d'amen-
dement à l'Adresse répondant à la proclamation
par laquelle la reine a appelé la réserve.
Cependant M. Lawson présentera, au nom des
radicaux, une motion déclarant que l'appel des
réserves est une mesure imprudente.
Le Motning Post annonce que les assurances
sont faites tous les jours au Lloyd contre les
risques de capture en mer des vaisseaux mar-
chands.
Le même journal, parlant des intentions du
gouvernement anglais et de la situation en gé-
néral, s'exprime ainsi
« II n'y a pas de doute que le gouvernement
anglais, tout en étant résolu à maintenir chaque
ligne de la circulaire de lord Salisbury, ne se re-
fusera pas à pvendre en considération les vues
suggérées par les hommes d'Etat viennois.
» Aujourd'hui, la perspective politique est plus
pacifique; mais le gouvernement anglais devrait
se garder contre une surprise du côté de Con-
stantinople.
» M. Layard devrait possède» les pouvoirs néces-
saires pour dire à la Porte que l'Angleterre est
disposée à soutenir le Sultan, avec toutes ses for-
ces, afin d'empêcher les Russes d'entrer à Con-
stantinople. »
Londres', le 6 avril.
Le conseil des ministres s'est réuni aujour-
d'hui à trois heures de l'après-midi.
La Pall Mail Gazette dément officiellement la
nouvelle donnée par le Standard, et d'après la-
quelle l'escadre de la Manche resterait près de
Malte pour embarquer des troupes.
On télégraphie de Berlin à la Pall Mail Gazette:
« D'après des avis de Saint-Pétersbourg, l'in-
iluence du parti favorable à la paix gagne auprès
du czar.
» On croit à Berlin que le czar sollicitera les
bons offices de l'empereur Guillaume pour qu'il
intervienne comme médiateur entre la Russie et
l'Angleterre.
» La réponse de la chancellerie russe à la cir-
culaire de Lord Salisbury fera, dit-on, ressortir
l'absence de toute contre-proposition et deman-
dera au cabinet.anglais d'en faire une. »
Calcutta, le 5 avril, il h. 55 m. soir.
Par suite de la crise politiqae qui règne ac-
tuellement en Europe; le gouvernement de l'Inde
délibère en ce moment sur l'adoption de mesures
de précaution.
La politique suivie par la Roumanie
pendant la guerre turco-russe a été l'ob-
jet d'un blâme sévère et à peu près una-
nime. On a justement reproché à cet Etat
qui doit son autonomie et le développe-
ment de sa prospérité à la protection des
puissances européennes d'avoir déchiré
sans motif plausible les traités par les-
quels il était lié, attaqué traîtreusement
son suzerain et prêté à la Russie un
appui sans lequel peut-être la catastrophe
de Plevna eût été impossible. Mais
le châtiment ne s'est pas fait atten-
dre. La Roumanie en est arrivée mainte-
nant aux regrets, aux remords, aux ré-
criminations. Exploitée sans scrupule par
son alliée, menacée de la perte d'une par-
tie de son territoire en échange de laquelle
celle-ci lui offre une compensation déri-
soire, transformée en un vaste hôpital et
en camp retranché au service de la Rus-
sie, elle a, pour le moment, cessé de
s'appartenir et elle est menacée de
se voir étouffée, dans l'avenir, en-
tre sa formidable voisine et la fu-
ture principauté de Bulgarie à la-
quelle on ferait mieux de donner dès à
présent son vrai nom, celui de Russie des
Balkans. Dans cette situation misérable,
la Roumanie s'est enfin souvenue qu'il y
avait quelque part en Europe des puis-
sances dont elle avait éprouvé naguère
la sympathie efficace et désintéressée, et
elle s'est tout à coup tournée vers elles.
Elle leur a adressé, sous le nom de Mémo-
randum, une humble supplique, une protes-
tation éplorée;"elie sollicite en ce moment
le gouvernement viennois d'intercéder en
sa faveur auprès de la Russie afin d'ob-
tenir la radiation de la clause du traité de
San-Stefano qui lui enlève la Bessarabie.
Enfin et c'est le point que nous voulons
signaler plus particulièrement aujour-
d'hui elle cherche à se concilier les bon-
nes grâces et l'appui des puissances oc-
cidentales, elle songe à réparer une
grande injustice qui excite depuis long-
temps contre elle la réprobation générale.
Une dépêche adressée de Vienne, en date
du 2 avril, au TageHatt de Berlin, an-
nonce que le gouvernement roumain
prépare actuellement un projet de loi
tendant à .accorder tous les droits civils
et politiques aux israélites. Il aura donc
fallu que la Roumanie se trouvât dans
une situation des plus critiques pour
qu'elle fût amenée à abandonner un des
principes de sa politique extérieure qu'elle
avait jusqu'ici maintenu avec le plus d'o-
piniàtreté.et qu'elle avait même cherché à
faire reconnaître et consacrer dans plu-
sieurs conventions négociées ou conclues
par elle avec diverses puissances. Ainsi,
dans le traité de commerce austro-roumain
de 1 87 S et qui a été promulgué dans la prin-
cipauté le 20 mai 1876, le cabinet de Bu-
charest est parvenu à faire insérer une
clause par laquelle l'Autriche a implici-
tement reconnu la situation légale des
israélitea en* Roumanie, c'est-à-dire la
légalité des restrictions édictées contre eux
par les lois roumaines sans distinction
entre les israélites étrangers et les israé-
lites indigènes. Nous verrons tout à
l'heure ce que sont ces lois restrictives.
Jusqu'à présent, la France, l'Angleterre et
l'Italie ont refusé d'accepter une clause
analogue, de sorte que la Roumanie a dû
se contenter d'accorder de nouveau, en
1877, pour un an et provisoirement, à ces
gouvernemens le tarif de l'Autriche, mais
sans obtenir de convention.
Examinons maintenant en peu de mots
la situation faite aux israélites par les
lois auxquelles nous venons de faire al-
lusion. On ne saurait s'imaginer le nombre
de lois, décrets, circulaires administratives,
jugemens de tribunaux tendans à cette
seul fin d'exclure les israélites du droit
commun. Ces documens ont été énumé-
rés et analysés avec une scrupuleuse
exactitude dans l'excellent travail que
M. Isidore Lœb a récemment publié (1). Il
résulte de cette législation complexe que
les israélites, même ceux qui sont incon-
testablement indigènes, établis dans le
pays de père en fils et de temps immémo-
rial, sont considérés et traités absolument
comme étrangers. L'article 46 de la con-
vention de Paris en date du 19 août 1858,
qui est comme la charte constitution-
nelle des deux principautés réunies
plus tard sous le nom de Rouma-
nie (23 décembre 1861), portait 1° que
tous les Moldo-Valaques seraient égaux
devant la loi, devant l'impôt, et tous éga-
lement admissibles aux emplois publics
2° que ceux de tous les rites chrétiens joui-
raient également des droits politiques,
lesquels pourraient être aussi conférés
aux autres cultes par des dispositions lé-
gislatives. Evidemment, d'après ce second
paragraphe, le gouvernement roumain a
la faculté de refuser aux israélites la
jouissance de ces derniers droits mais
par le premier article il est obligé en
vertu d'un acte solennel, revêtu de la si-
gnature des puissances garantes, de leur
accorder le libre exercice de tous les
droits civils. Pour se soustraire à cette
obligation, le gouvernement roumain n'a
rien trouvé de mieux que de refuser à
cette catégorie de citoyens l'indigénat et
les droits qu'il comporte avec lui. Placés
ainsi hors de la loi par cette théorie
commode ils sont entièrement livrés
au plus pur arbitraire. On ne leur refuse
pas sans doute le droit de payer l'impôt,
même celui du sang; pour cela on ne
leur conteste ni la qualité d'indigènes ni
celle de citoyens. Mais pour tout le reste
mille dispositions législatives ou règle-
mens administratifs en font de vrais pa-
rias dans la société roumaine. Il leur est
interdit de s'établir dans les communes
rurales au moins sans une permission des
conseils municipaux, permission presque
toujours refusée et toujours révocable; ils
n'y peuvent acquérir ni posséder aucun
immeuble, ni prendre des terres en fer-
mage. On leur défend aussi de s'y établir
comme entrepreneurs d'hôtels, d'auberges
ou de cabarets. Toute contravention à ces
mesures est punie d'un arrêté d'expulsion
exécuté le plus souvent avec une rigueur
qui va jusqu'à la cruauté. Nous ne
voulons pas entamer ici le chapitre
hélas! trop long des persécutions exer-
cées contre eux et qui ont donné lieu
à mainte réclamation de la part des
puissances garantes, principalement la
France et l'Angleterre. Il nous paraît
convenable de jeter un voile sur ces ac-
tes déplorables au moment où la Rouma-
nie, revenue à de meilleurs sentimens,
promet de s'amender et de réparer les
erreurs du passé. Nous espérons en ef-
fet que la dépêche citée au début de cet
article ne sera pas démentie, et qu'après
avoir éludé jusqu'àprésent les obligations
que la convention de Paris lui imposait,
après avoir fermé l'oreille aux justes re-
présentations des puissances, le gouver-
nement de Bucharest tiendra à honneur
d'accorder spontanément aux israélites de
Roumanie l'égalité civile et politique. Il
se mettra ainsi au niveau des Etats les
plus civilisés et se créera un titre réel à
leur sympathie.
Ernest Dottain.
On nous écrit de Londres, le .-> avril
« Le début de lord Salisbury a été des plus
brillans. L'approbation que sa circulaire a
rencontrée en Angleterre et sur le continent
a di\ être d'autant plus sensible au nouveau
ministre des affaires étrangères qu'elle avait
fait ordinairement défaut à la politique an-
glaise dans les derniers temps. Le langage
que le successeur de lord Derby a tenu dans
l'important document adressé aux représen-
tans de la Grande-Bretagne auprès des di-
vers cabinets est ferme, précis, et engage le
pays dans une ligne définie. A l'exception
des organes avancés du parti libéral, la presse
a salué par des éloges enthousiastes le juge-
ment porté par lord Salisbury sur le traité de
San-Stefano. Le Times a emboîté le pas der-
rière le ministère et il montre autant d'ardeur
à défendre le cabinet qu'il en avait mis à
l'attaquer.
» La circulaire récente me rappelle un au-
tre réquisitoire, écrit par lord Derby il y a
près d'un an, et qui avait été J'objet de louan-
ges presque unanimes je fais allusion à la
Note écrite par l'ancien secrétaire d'Etat
(1) Situation des israélites en Turquie, en Serbie
i en Roumanie. Paris, Joseph Baér et C», rue du
[-Septembre, 2.
après la déclaration de guerre à la Turquie,
et dans laquelle la conduite de la Russie était
sévèrement critiquée. Les hommes d'Etat
de l'Angleterre excellent dans ce genre de lit-
térature négative ils disent avec une franchise
impitoyable que les actions de leurs voisina
ne leur conviennent pas ils exposent les
raisons qm amènent cette appréciation, mais,
usant de leur privilège de ne pas se compro-*
mettre, ils laissent aux autres le soin de de-
viner ce qu'ils veulent de positif. L'opposi-
tion parlementaire ne cesse de presser le
gouvernement de formuler un programme,
mais c'est en vain. Le cabinet démolit l'édi-
fice élevé par la Russie, mais il n'en-
treprend pas d'exposer son plan de recon-
struction. C'est le seul reproche que lord
Hartington adresse à lord Beaconslield et à
ses collègues. Le leader des libéraux dans la
Chambre des Communes continue avec grand
soin de ne pas risquer sa popularité future;
il évite de sortir de sa réserve prudente,
imitant l'exemple de lord Granville, qui
ne montre pas plus de hardiesse dans
la Chambre des Lords. La conduite des
radicaux,1 qui s'efforcent de ressusciter l'agi-
tation antibelliqueuse ne doit pas plaire
beaucoup aux chefs avoués de l'Opposition
la députation qui l'autre jour est venue
pour encourager lord Hartington et Icrd Gran-
ville à montrer plus d'audace n'a pas dû être
satisfaite de la réponse faite par eux. L'ancien
ministre des affaires étrangères sous M. Glad-
stone n'a pas dissimulé les difficultés que
l'Opposition rencontre à résister à la politique
du gouvernement.
» Qudle est la portée véritable de la circu-
laire de lord Sàlisbury ? Quelles en seront les
conséquences? Quel effet aura-t-elle sur les
décisions de la Russie? Ce sont là des pro-
blèmes dont l'avenir se chargera de nous
donner la solution. L'Angleterre semble
déterminée à se faire le champion des
traités: elle en est récompensée par les ap-
plaudissemens de la presse européenne. Voilà
donc le cabinet de Londres encouragé à main-
tenir une attitude ferme et résolue. Faut-il,
en ce cas, prendre la circulaire à la lettre?
Faut-il y voir une sorte d'ultimatum dé-
guisé? Je souhaite qu'il en puisse être autre-
ment, car nous devrions alors désespé-
rer de la paix. L'avenir paraît menaçant, et
cependant on se raccroche à tout indice d'une
solution pacifique. Avec du sang-froid et du
calme, on arriverait peut-être à prévenir une
rupture entre les deux pays. La discussion
qui aura lieu lundi dans le Parlement au su-
jet du Message de la reine fournira au cabinet
l'occasion de faire quelques déclarations pré-
cises on pourra sans doute se former une
opinion s'il y a des chances d'une issue fa-
vorable au maintien de la paix,
» Le chancelier de l'Echiquier a1 fait, hier
jeudi, l'exposé du budget pour 1878-79 on
l'attendait avec anxiété, en présence des char-1
ges nouvelles que les préparatifs militaires
vont imposer aux contribuables. Contraire-
ment aux prévisions des journaux, qui crai-
gnaient que le résultat de l'année écoulée
demeurât au-dessous des chiffrés fixés, le
revenu du Trésor a dépassé les prévisions
de 017,298 liv. st.; cetie augmentation est
due pour la moitié à ce que l'on redoutait
une élévation de droits sur l'alcool et sur
d'autres articles. On s'est donc empressé d'ac-
quitter les droits d'après le tarif en vi-
gueur, alors qu'il en était temps encore.
Des 6 millions de crédit extraordinaire, 3 1/2
ont été dépensés, et, par là, le surplus de
revenu est transformé en un déficit de
2,640,000 liv. st. Sur les 3 millions 1/2
2,750,000 liv. st. ont été levées à l'aide de
l'émission de bons du Trésor pour une
année, et 750,000 liv. st. ont été fournies
par l'excédant de revenu. Pour 1878-79 lé
total des dépenses est fixé à 81,019,676 liv.'st
et les recettes à 79,460,000 liv. st. Il y
a donc un déficit de 1,861,000 liv! st. & à
couvrir en dehors des 2,750,000 liv.'st de
bons du Trésor échéant en mars 1879 piUè
700,000 liv. st. de dépenses militaires encou-
rues mais non encore payées, ainsi que deux
sommes de 400,000 liv. st. pour frais de mobi-
lisation de la réserve et de préparatifs dans
les arsenaux le déficit total s'élève ainsi à
5,810,000 liv. st. Pour y obvier, sir Stafford.
Northcote propose de porter de 3 à 8 deniers
par livre sterling l'impôt sur le revenu
(chaque denier donne 1,800,000 liv. st. par*
an, et des deux deniers additionnels on at-
tend 3 millions de livres). De plus, la taxé
sur les chiens sera é evée à 7 sh. 6 d. au lieu
de 5 sh., et les chiens seront sujets à l'impôt
dès qu'ils auront deux mois. Enfin, le droit
sur le tabac sera accru de 4 deniers ce qui
le met à 3 sh. 6 par livre, le revenu de ce
chef était 7,864,000 liv.). Sir Stafford North-
cote espère en tirer, en 1878-79, 750,000 dé
plus. De la sorte, il couvre 3 millions et laisse
à l'année suivante le fardeau de 1,500,000 liv st
à 2 millions. Il avait exprimé l'intention de ré-
partir sur plusieurs exercices les 6 millions
de crédit extraordinaire il n'en a été dépensé
que 3 1/2, dont 1 million 1/2 pour l'ar-
mée [200,000 liv. st. pour achat de chevaux,
1,100,000 liv. st. pour matériel et provisions'
76,000 liv. st. pour canons. 48,000 liv. st'
pour munitions, 38,000 liv. st. pour machines
de fer) la marine a ab-orbé 1.916^00 liv. st
principalement en achats de vaisseaux.
» Le meurtre de lord Leitrim est venu fixer
d'une manière violente l'attention sur l'Ir-
lande ce nouveau crime agraire tel est le
terme dont on désigne les actes de vengeance
commis sur les propriétaires du sol) est
une preuve de l'état dangereux qui règne
dans les campagnes. La législation nouvelle,
destinée à régler les rapports entre fermiers
et propriétaires du sol, et à protéger les pre-
miers contre l'arbitraire des seconds, n'a donc
pas encore produit tout son effet. De pareils
attentats étaient cependant devenus plus
rares et ne s'exerçaient qu'à de longs inte
valles; ils ne sont pas faits pour am*5'
les relations entre Anglais et Irlanf'
pour augmenter les sympathies èy
l'égard des griefs de l'Irlande.
» Le portrait que les joumau:
tracent de lord Leitrim nous mor
priétair.; entiché de ses droite,
dans l'exécution de ses volonté;.
trim s'était distingué par une'"
ardente à l'introduction des 'mesu,.
-i~r ~n~ -)BBm -v -i~~
OU N~L D~S k S
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
-̃̃• ̃̃"̃ -n/<£\ ̃̃ ̃ •• t .̃̃ •̃- .•̃̃
ilMûIE 7AVBIL
1878.
'ON S'ABONNE •
en Belgique, en Italie,
dans ie Luxembourg, en Turquie,
ta Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon
*a moyen d'une valeur payable à Paris ou de
nandats-poste, soit internationaux, soit îrançai»
«n Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
• chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
Wt l'envoi d'une valeur payable à Par!
> 1~~C8~ a ~I~
lôiO. '̃••.••'
̃ V'\ ON 'S'ABONNE
rue des Prëtres-Saint-Germain-l'Auxeiroïa, 17.
PSSSX BB I/ABONKEaBBiVK1
Un an. Six mois. Trois mois-
Départemena. 80 fr. 40 fr. 20 tt.
Paris 72 fr. 36 fr. 18 fr.
Les aoonnemens partent aes i«> et 16 tte
chaque mois.
-5*erîs, m Bnméro 90 cent.
©éparéermeo», on noraséro. 25 eevtt.
In Iiondon, apply to Cwwle and C°, foreign
ne'wspapers office, 17, Gresham stréet, G. P. 0.:
KM, Stefizy, Davies et 0, 1, Finch Jane ComhilL
K. G. Loncton; BÏSS. W.-H. Smith et fioa,
186, Strand, W. C., London.
A. Bruxelles, à VOfflet de pnàliciU, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans lea M« ,¡
Wiotfaèques des «ares de chemins de fer "belges,"
à Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tornero*
Les annonces sont reçues
ekaz BS5S. Vantshej, Lafilte rtC,
8, place de !a Bourse,
•t au bureau du JOCKNiàiitt
t!i«3doiTtstttrajouTs Stre agréées par 2a rftdtctloa.
PARIS
SAMEDI 6 AVRIL
L'article de laPostfde Berlin, dont nous
avons parlé hier, n'était que le précurseur
d'une manifestation encore plus impor-
tante de l'opinion allemande. Le télé-
graphe nous donne aujourd'hui le résumé
4'un article de la Norddeutsche Allgemeine
Zeitung, article très significatif par lui-
même et qu'on ne s'attendait guère à ren-
contrer dans le journal qui Ta publié. La
Norddeutsche Allgemeine Zeitung était res-
tée jusqu'ici plus russe que les Russes, et
elle donnait constamment raison aux pré-
tentions moscovites les plus exagérées.
Nous n'éprouvons aucune jalousie, disait-
elle, en voyant se développer auprès de
nous un grand empire qui est notre ami.
Elle publiait de nombreuses corres-
pondances de Saint-Pétersbourg, fabri-
quées à Potsdam, si l'on en croit la
chronique, par un fonctionnaire prus-
sien en retraite, et qui renchérissaient
sur le langage de la Gazette de Moscou. La
conversion du journal berlinois n'en est
que plus remarquable, et l'on ne peut
l'expliquer que par l'intervention d'un
mot d'ordre venu d'en haut.
Le début de l'article a évidemment pour
objet de ménager la transition, et il s'em-
boîte assez bien avec la série des articles
antérieurs. L'empire allemand n'est pas ja-
loux il est bienveillant, mais. Il y a un
mais! « Mais, à côté des motifs d'amitié et
» de voisinage, il existe d'autres considéra-
» tions (Momènte) par lesquelles les in-
» térêts allemands sont indirectement
» touchés. L'Allemagne ne peut, pour
» l'amour de la Russie, rester indiffé-
» rente si la Russie, par ses préten-
» tions, heurte les intérêts d'autres na-
» tions voisines et amies de l'Allema-
» gne. » Cette phrase rappelle presque mot
pour mot une conversation tenue en
décembre 1876 par M. de Bismarck
dans une soirée parlementaire, et qui,
reproduite par tous les journaux, a
rapidement fait le tour du monde. «Notre
» amitié pour la Russie, disait le prince-
» chancelier, ne va pas jusqu'à lui sacri-
» fier les intérêts vitaux de l'Autriche. »
On regrettait généralement, non-seulement
en Autriche, mais parmi les députés du
Reichstag à Berlin, que cette phrase
n'eût pas été reproduite par M. de Bis-
marck dans son discours du 19 février
dernier. Elle reparaît aujourd'hui non
pas il est vrai dans une harangue
officielle mais dans un journal qui
prend ses inspirations aux bonnes sour-
ces et, au lieu de parler de l'Autriche
au singulier, la Norddeutsche Allgemeine
Zeitung parle, au pluriel, des « nations voi-
sines et amies», locution qui comprend
l'Angleterre, comme on le voit d'ailleurs
dans la suite de l'article. « Le développe-
» ment d'un semblable conflit peut met-
» tre en danger la paix européenne. Or,
» l'Allemagne désire la paix, non seule-
» ment pour elle, mais pour les autres
» Etats de l'Europe. » Affirmation d'une
politique pacifique, d'autant plus digne
d'être remarquée, que l'Allemagne est vrai-
ment l'arbitre de la paix. Si elle se pro-
nonce en faveur de l'Angleterre et de
l'Autriche, comment croire que la Russie
se risque à la plus imprudente des
guerres? v
Or, Y 'article delà Norddeutsche Allgemeine
Zeitung donne très nettement tort à là
Russie dans les prétentions excessives
qu'elle a affichées. « On devait nécessai-
rement chez nous supposer que les plé-
» nipotentiaires russes, lors de la conclu-
» sion de la paix de San-Stefano, se ren-
« draient exactement compte de l'étendue
» des concessions possibles non de la part
» de la Turquie désarmée, mais des puis-
». saucés européennes immédiatement in-
» iéressées au règlement de la question
» d'Orient. Malheureusement, les événe-
» mens des dernières semaines ne donnent
» guère à penser que les négociateurs
» de San-Stefano aient eu constamment
» ces considérations présentes à l'esprit. «
Cette critique s'adresse particulièrement au
général Ignatieff et à sa politique vio-
lente, aventureuse et précipitée. « La
» Russie, continue le journal de Berlin, ne
» pourrait acheter l'application complète
» de ce traité qu'au prix d'une nouvelle
» guerre, et d'une guerre plus étendue et
» plus grave que celle qu'elle vient, d'a-
» chever contre la Turquie. » C'est pré-
cisément ce que la Post disait hier et
ce que nous avons constaté bien des fois,
et c'est aussi d'une manière implicite la
justification de l'attitude que l'Angleterre
vient de prendre,
« Cet état de choses poursuit la
r> Notddeutscîie Allegemeine Zeitung, au-
rait pu être [évité si la diplomatie russe,
» aussitôt après la prise de Plevna, s'é-
» tait entendue avec les puissances inté-
» ressées au sujet du maximum des
» avantages qu'elle pouvait obtenir, et
«probablement la Russie aurait tiré de
» cette entente un résultat fort respec-
» table- comme fruit de la guerre- » C'est
encore notre avis, et il y a longtemps que
nous l'avons exprimé. Si les puissances
voulaient empêcher une seconde paix d'An-
drinople, conclue séparément et directe-
ment entre la Russie et la Porie, si elles j
voulaient se réserver le droit de prendre j
part elles-mêmes à la discussion de. tiaiié j
et garantir par là leurs intérêts, il fallait
offrir la médiation après la cliutfr~4«r
Plevna, et au besoin l'imposer. A défaut
d'une médiation collective, il fallait du
moins faire intervenir celle de l'Autriche et
de l'Angleterre, c'est-à-dire des deux puis-
sances les plus directement intéressées. La
Porte a sollicité cette médiation, mais en
vain. Le comte Andrassy jugeait tou-
jours que le moment opportun n'était
pas venu pour lui de prononcer la
« parole décisive », le Sezame, ouvre-toi
qui devait renverser tous les obstacles
et aplanir toutes les difficultés. Il
différait sans cesse, et, en fin de compte,
le moment psychologique ou cabalis-
tique n'est pas venu du tout. L'Angle
terre delordDerby, se voyant seule, aban-
donnée de l'Autriche, n'a pas osé in-
terposer sa médiation; elle s'est bornée à
offrirtrès modestement ses bons offices, et
la Russie les a déclinés. Il es t vrai qu'à cette
époque l'Angleterre et l'Autriche n'étaient
pas les seules à suivre la politique d'em-
barras et d'irrésolution. L'Allemagne aussi
se taisait. M. de Bismarck s'enfermait dans
ce qu'on, a appelé « le silence du sphinx»,
et, lorsqu'on l'a, prié d'accéder à la de-
mande de médiation présentée par la
Porte, il a très catégoriquement refusé.
Les événemens ont donc suivi leur cours.
« D'un autre côté, la Norddeutsche All-
» gemeine Zeitung croit qu'il eût mieux
» valu pour la situation générale et pour
» la solution pacifique des difficultés pré-
» sentes que l'Autriche-Hongrie eût for-
» mule, il y a des mois, ou tout au moins
» avant la chute de Plevna, et appuyé par
» des mesures convenables ses condi-
» tions et ses réserves, au lieu de les ex-
» primer aujourd'hui vis-à-vis des faits
» accomplis. » Critique bien méritée de la
politique du comte Andrassy, lequel n'a
jamais voulu ni préciser ni définir les li-
mites de cette « sphère des intérêts au-
trichiens » dont il parlait continuellement.
Vainement les députés du Reichsrath et
du Parlement de Pesth, puis les membres
des deux Délégations le pressaient de
questions et le suppliaient de s'expliquer
sur ces « intérêts. » II a résisté pen-
dant des mois entiers. Ils ont invoqué
l'exemple de l'Angleterre. Le comte An-
drassy répliquait sans cesse qu'il serait
fort imprudent de lancer dans le monde
une sorte d'ultimatum autrichien, ou,
comme il le disait, de montrer ses cartes,
de dévoiler son jeu avant le bon mo-
ment. Tant de profondeur n'a servi fina-
lement à rien. Nous n'avons jamais con-
seillé la politique des intérêts directs et
égoïstes réduits à une sèche nomen-
clature. L'Angleterre l'a essayée et l'a
bientôt trouvée insuffisante. Mais en-
core aurait-il fallu avoir une politique
quelconque, et l'impression qui résul-
tait des habiletés trop discrètes du
comte Andrassy est qu'il n'avait pas de
politique du tout. S'il avait dit alors
ce qu'il a fini par déclarer tout récem-
ment au général Ignatieff, « on n'aurait
» plus aujourd'hui à vaincre, pour par-
» 1er avec la feuille officieuse de Berlin, les
», difficultés résultant d'un traité conclu
» et déjà ratifié, difficultés qui semblent
» presque insurmontables si l'on s'en rap-
» porte uniquement aux notions vul-
» gàires du droit. En effet, la principale
» difficulté de la situation actuelle est bien
» plus dans le fait que la Russie est au-
» jourd'hui formellement liée par un
» acte international solennel, que dans
» les exigences de l'Angleterre et de l'Au-
» triche, chacune à son point de vue par-
» ticulier. » Nos lecteurs connaissent déjà
cette difficulté, et nous leur avons signalé
ce qu'il y a d'insolite et d'anormal dans le
fait qu'un traité complet, définitif, ratifié
par les deux parties, soit présenté à
l'examen d'un Congrès. Les Congrès
ne se réunissent pas pour enregis-
trer des traités tout faits, mais pour
les établir après discussion. Que pour-
rait donc faire un Congrès aujourd'hui? ,9
De deux choses l'une ou élaborer un
traité nouveau, ou réviser d'un com-
mun accord un traité ancien. Quant au
traité de San-Stefano, le Congrès n'a pas
de prise sur lui il est incompétent à son
égard, il ne peut que l'ignorer. D'après
les notions vulgaires du droit, comme dit
la Norddeutsche Allgemeine Zeilîmg un
traité conclu et ratifié suivant les for-
mes est valable. Telle est la difficulté
« L'Angleterre et l'Autriche reconnais-
» sent que de grands changemens sont
» nécessaires en Orient; la Russie de
» son côté, veut la réforme totale, mais
» non pas la ruine de la Turquie. » Cela
est vrai, et il y a certainement- un
terrain de conciliation entre des puis-
sances qui poursuivent ainsi un but
analogue. Mais le traité de San-Ste-
fano se dresse entre elles comme une mu-
raille de la Chine Comment faire pour
supprimer l'obstacle ? La Norddeutsche
Allgemeins Zeikmg ne conclut pas for-
mellement mais sa conclusion logique est
précisément celle que la Post exprimait
hier Les Russes sont placés dans l'alter-
native d'accepter la guerre ou de renon-r
cer au traité.
Il y a plusieurs manières de renoncer
au traité, et on pourrait trouver le moyen
de le faire si discrètement que les amours-
propres les pins susceptibles ne se senti-
raient pas atteints. Par exemple, on sor-
tirait de l'jmpa=se oa mettant tacitement
le traité deSan-Stefano de côté. Lasolution
est peut-être dans une dépêche envoyée
récemment de Berlin au Fremdenblalt de
Vienne Le moyen de résoudre la dif-
ficulté serait de déclarer que le Con-
grès aurait pour objet la révision
du traité de Paris et de la convention de
Londres de 1871. Les plénipotentiaires,
au lieu du traité de San-Stefano, pren-
draient pour point de départ les traités
existans. Ils les examineraient point par
point, et, sur chaque article reconnu at-
teint de caducité, les plénipotentiaires se-
raient libres de proposer les clauses à
y substituer. L'Angleterre et l'Autriche
reconnaissent, il faut le répéter, que
des changemens profonds doivent avoir
lieu dans l'état de l'Orient. Eiles
sont, sur ce point d'accord avec la
Russie et celle-ci pourrait proposer
certaines solutions du traité de San-Ste-
fano avec l'incontestable autorité que lui
donnent ses victoires et les faits accomplis.
Alors ce qui ressortirait du Congrès
serait vraiment la volonté de l'Europe.
Tous les droits y seraient fixés, tous
les intérêts ménagés, et la Russie aurait,
outre la gloire de ses succès militaires,
le mérite de ne les avoir pas compromis
et l'honneur de n'en avoir pas abusé.
BOURSE BS PARIS
CidtaE-e l« 5 lé C. iaasssse.Bs.Saxe
8 O/O
Comptant. 71 90 72 10 20
Fin cour. "2 8 72 15 .10.
a i/» ©/a ̃
Comptant 102 50 102 50
S ©/© ·
Comptant 108 70 108 70 • •
Fin cour. 108 75 • 108 72 1,2 21/2
PETITE BOURSE DU SOBR.
Emprunt 5 0/0 108 fr. Cti, 56 1/4, 67 1 H.
3 0/0 "2 fr., 72 fr. 07 1 II.
Egyptiennes 6 0/0.. 148 fr. 75.
TéBégrnpBsï» privée*
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Bude-Pesth, le 6 avril.
On est certain ici, que malgré les avances faites
par la Russie au cabinet de Vienne. l'Autriche
est décidée à faire cause commune et à maintenir
sa solidarité avec l'Angleterre pour la révision
du traité de San-Stefano jusqu'au règlement dé-
finitif de la paix.
Co'nstantinople, le 5 avril, soir.
L'amiral Hornby est venu à Constantinople.
Constantinople. le 6 avril.
Le reste des troupes égyptiennes de Varna est
arrivé à Gonstantinople. Deux régimens retour-
nent en Egypte.
Le grand-duo Nicolas assistera à la prochaine
revue que le Sultan fera passer à ses troupes aux
Eaux-Douces.
Constantinople, le 6 avril.
Un autre transport chargé de troupes russes a
quitté aujourd'hui San-Stefano, allant à Sébas-
topol.
Le grand-duc Nicolas est retourné à San-Ste-
fano.
Le premier ministre n'est pas allé â la Porte
depuis plusieurs jours.
Vienne, lé 6 avril.
D'après des renseignemens puisés à une
source bien informée et envoyés de Bucharest à
la Correspondance politique, les menaces adres-
sées par le prince Gorfcchakoff au prince Ghika,
représentant de la Roumanie à Saint-Pétersbourg,
auraient provoqué la réponse suivante de la part
du prince Charles « Dites au prince Gortchakoff
que l'on peut broyer l'armée roumaine, mais que,
tant que je vivrai, on ne pourra pas la désar Jaer. »
Le correspondant de la Correspondance politique
ajoute que cette attitude du prince de Roumanie
remplit le pays et l'armée du plus vif enthou-
siasme.
La feuille autrichienne reçoit une autre corres-
pondance de Bucharest dans laquelle il est dit
que les rapports de M. Bratiano concernant la
mission que cet homme d'Etat a remplie en Au
triche-Hongrie sont très satisfaisans.
On ajoute que M. Bratiano a pu constater les
sympathies les plus sincères et les plus chaleu-
reuses pour la Roumanie dans les cercles politi-
ques austro-hongrois, où l'on pense que le diffé-
rend russo-roumain ne peut être vidé que par un
Jugement de l'Europe.
Bucharest^ le 5 avril, soir.
On signale ici un courant d'opinion en faveur
d'un rapprochement entre les Hongrois et les
Roumains.
M. Bratiano a été invité à se rendre à Pesth.
De nouvelles troupes russes continuent à arri-
ver à Jassy.
Berlin, le 6 avril.
M. Bratiano, président du conseil des minis-
tres de Roumanie, est arrivé ici hier, dans l'a-
près-midi, venant de Bucharest, avec son secré-
taire, M. Grégor Ghika.
Athènes, lé 3 avril, Soir.
Les cuirassés grecs George et Olga partiront
demain pour l'île Skiatos.
Les insurgés de Karditxa, près d'Agrapha, ont
repoussé les Turcs qui ont perdu 500 hommes.
Ils ont eu eux-mêmes 40 hommes hors de combat.
Des nouvelles de Crète portent que des délé-
gués russes et turcs sont attendus pour l'appli-
cation du traité.
Le bruit court que l'Angleterre occupera là
Crète. Les hostilités sont suspendues. L'armée
turque s'est réfugiée dans les iorteresses.
Le gouvernement provisoire, composé de sept
membres, a appelé aux armes tous les hommes
valides des vingt districts.
Londres, le 6 avril.
On télégrapliie de Saint-Pétersbourg, le 5, au
Times
« La circulaire du marquis de Salisbury a été
communiquée, aujourd'hui vendredi, au prince
Gortchakolf.
» La Société russe de secours au commerce ma-
ritime, dont le siège est à Moscou, a résolu d'or-
ganiser, au moyen de souscriptions volontaires,
une flotte de navires légers ayant pour mission
de détruire le commerce de l'ennemi.
» La Société a décidé qu'elle formerait des co-
mités nombreux pour recevoir les souscriptions,
et qu'elle demanderait au grand-duc héritier
d'accepter la présidence honoraire du comité
central. »
Le Standard, dans une dépêche de Cqnstaati-
nople. le 3, annonce que le conseil est très divisé
au sujet de l'ultimatum russe. Veflk Pacha aurait
déclaré qu'il n'accepterait jamais cet ultimatum,
principalement parce que la Russie demande
Une dépêche de Vienne au Daily Telegrapk
assure de nouveau que la Russie négocie sec&î-
tement un grand emprunt.
Une autre dépêche de Vienne assure que le
comte Andrassy, répondant à la circulaire du
marquis de Salisbury, conclut qu'il est impossi-
ble n'accepter le traité de San-Stefano et désire
connaitre d'une manière précise quelles sont les
stipulations de ce traité à l'accomplissement des-
quelles ^'Angleterre s'opposera.
Le Times publie les nouvelles suivantes
« Bucharest, le 5 avril. Les Russes ont re-
nouvelé les contrats pour le transport des ap-
provisionnemens. Ces contrats avaient été an-
nulés après la signature du traité de San-
Stefano.
» Berlin, le 5 avril. Le chancelier russe s'ef-
force d'ametier l'Angleterre à délinir ses de-
mandes.
» L'Autriche a résisté à toutes les tentatives
faites pour obtenir d'elle la promesse de rçster
neutre en cas de guerre anglo-russe. »
Londres, le 6 avril.
Le Standard apprend que le gouvernement an-
glais a actuellement l'intertion de retenir l'es-
cadre de la Manche, ainsi que des transports de
troupes sul'fisans, près de Malte, où tous les ar-
rangemens ont été pris pour que 3 ou 4.000 hom-
mes puissent être embarqués en quelques heures.
L'Opposition libérale ne proposera pas d'amen-
dement à l'Adresse répondant à la proclamation
par laquelle la reine a appelé la réserve.
Cependant M. Lawson présentera, au nom des
radicaux, une motion déclarant que l'appel des
réserves est une mesure imprudente.
Le Motning Post annonce que les assurances
sont faites tous les jours au Lloyd contre les
risques de capture en mer des vaisseaux mar-
chands.
Le même journal, parlant des intentions du
gouvernement anglais et de la situation en gé-
néral, s'exprime ainsi
« II n'y a pas de doute que le gouvernement
anglais, tout en étant résolu à maintenir chaque
ligne de la circulaire de lord Salisbury, ne se re-
fusera pas à pvendre en considération les vues
suggérées par les hommes d'Etat viennois.
» Aujourd'hui, la perspective politique est plus
pacifique; mais le gouvernement anglais devrait
se garder contre une surprise du côté de Con-
stantinople.
» M. Layard devrait possède» les pouvoirs néces-
saires pour dire à la Porte que l'Angleterre est
disposée à soutenir le Sultan, avec toutes ses for-
ces, afin d'empêcher les Russes d'entrer à Con-
stantinople. »
Londres', le 6 avril.
Le conseil des ministres s'est réuni aujour-
d'hui à trois heures de l'après-midi.
La Pall Mail Gazette dément officiellement la
nouvelle donnée par le Standard, et d'après la-
quelle l'escadre de la Manche resterait près de
Malte pour embarquer des troupes.
On télégraphie de Berlin à la Pall Mail Gazette:
« D'après des avis de Saint-Pétersbourg, l'in-
iluence du parti favorable à la paix gagne auprès
du czar.
» On croit à Berlin que le czar sollicitera les
bons offices de l'empereur Guillaume pour qu'il
intervienne comme médiateur entre la Russie et
l'Angleterre.
» La réponse de la chancellerie russe à la cir-
culaire de Lord Salisbury fera, dit-on, ressortir
l'absence de toute contre-proposition et deman-
dera au cabinet.anglais d'en faire une. »
Calcutta, le 5 avril, il h. 55 m. soir.
Par suite de la crise politiqae qui règne ac-
tuellement en Europe; le gouvernement de l'Inde
délibère en ce moment sur l'adoption de mesures
de précaution.
La politique suivie par la Roumanie
pendant la guerre turco-russe a été l'ob-
jet d'un blâme sévère et à peu près una-
nime. On a justement reproché à cet Etat
qui doit son autonomie et le développe-
ment de sa prospérité à la protection des
puissances européennes d'avoir déchiré
sans motif plausible les traités par les-
quels il était lié, attaqué traîtreusement
son suzerain et prêté à la Russie un
appui sans lequel peut-être la catastrophe
de Plevna eût été impossible. Mais
le châtiment ne s'est pas fait atten-
dre. La Roumanie en est arrivée mainte-
nant aux regrets, aux remords, aux ré-
criminations. Exploitée sans scrupule par
son alliée, menacée de la perte d'une par-
tie de son territoire en échange de laquelle
celle-ci lui offre une compensation déri-
soire, transformée en un vaste hôpital et
en camp retranché au service de la Rus-
sie, elle a, pour le moment, cessé de
s'appartenir et elle est menacée de
se voir étouffée, dans l'avenir, en-
tre sa formidable voisine et la fu-
ture principauté de Bulgarie à la-
quelle on ferait mieux de donner dès à
présent son vrai nom, celui de Russie des
Balkans. Dans cette situation misérable,
la Roumanie s'est enfin souvenue qu'il y
avait quelque part en Europe des puis-
sances dont elle avait éprouvé naguère
la sympathie efficace et désintéressée, et
elle s'est tout à coup tournée vers elles.
Elle leur a adressé, sous le nom de Mémo-
randum, une humble supplique, une protes-
tation éplorée;"elie sollicite en ce moment
le gouvernement viennois d'intercéder en
sa faveur auprès de la Russie afin d'ob-
tenir la radiation de la clause du traité de
San-Stefano qui lui enlève la Bessarabie.
Enfin et c'est le point que nous voulons
signaler plus particulièrement aujour-
d'hui elle cherche à se concilier les bon-
nes grâces et l'appui des puissances oc-
cidentales, elle songe à réparer une
grande injustice qui excite depuis long-
temps contre elle la réprobation générale.
Une dépêche adressée de Vienne, en date
du 2 avril, au TageHatt de Berlin, an-
nonce que le gouvernement roumain
prépare actuellement un projet de loi
tendant à .accorder tous les droits civils
et politiques aux israélites. Il aura donc
fallu que la Roumanie se trouvât dans
une situation des plus critiques pour
qu'elle fût amenée à abandonner un des
principes de sa politique extérieure qu'elle
avait jusqu'ici maintenu avec le plus d'o-
piniàtreté.et qu'elle avait même cherché à
faire reconnaître et consacrer dans plu-
sieurs conventions négociées ou conclues
par elle avec diverses puissances. Ainsi,
dans le traité de commerce austro-roumain
de 1 87 S et qui a été promulgué dans la prin-
cipauté le 20 mai 1876, le cabinet de Bu-
charest est parvenu à faire insérer une
clause par laquelle l'Autriche a implici-
tement reconnu la situation légale des
israélitea en* Roumanie, c'est-à-dire la
légalité des restrictions édictées contre eux
par les lois roumaines sans distinction
entre les israélites étrangers et les israé-
lites indigènes. Nous verrons tout à
l'heure ce que sont ces lois restrictives.
Jusqu'à présent, la France, l'Angleterre et
l'Italie ont refusé d'accepter une clause
analogue, de sorte que la Roumanie a dû
se contenter d'accorder de nouveau, en
1877, pour un an et provisoirement, à ces
gouvernemens le tarif de l'Autriche, mais
sans obtenir de convention.
Examinons maintenant en peu de mots
la situation faite aux israélites par les
lois auxquelles nous venons de faire al-
lusion. On ne saurait s'imaginer le nombre
de lois, décrets, circulaires administratives,
jugemens de tribunaux tendans à cette
seul fin d'exclure les israélites du droit
commun. Ces documens ont été énumé-
rés et analysés avec une scrupuleuse
exactitude dans l'excellent travail que
M. Isidore Lœb a récemment publié (1). Il
résulte de cette législation complexe que
les israélites, même ceux qui sont incon-
testablement indigènes, établis dans le
pays de père en fils et de temps immémo-
rial, sont considérés et traités absolument
comme étrangers. L'article 46 de la con-
vention de Paris en date du 19 août 1858,
qui est comme la charte constitution-
nelle des deux principautés réunies
plus tard sous le nom de Rouma-
nie (23 décembre 1861), portait 1° que
tous les Moldo-Valaques seraient égaux
devant la loi, devant l'impôt, et tous éga-
lement admissibles aux emplois publics
2° que ceux de tous les rites chrétiens joui-
raient également des droits politiques,
lesquels pourraient être aussi conférés
aux autres cultes par des dispositions lé-
gislatives. Evidemment, d'après ce second
paragraphe, le gouvernement roumain a
la faculté de refuser aux israélites la
jouissance de ces derniers droits mais
par le premier article il est obligé en
vertu d'un acte solennel, revêtu de la si-
gnature des puissances garantes, de leur
accorder le libre exercice de tous les
droits civils. Pour se soustraire à cette
obligation, le gouvernement roumain n'a
rien trouvé de mieux que de refuser à
cette catégorie de citoyens l'indigénat et
les droits qu'il comporte avec lui. Placés
ainsi hors de la loi par cette théorie
commode ils sont entièrement livrés
au plus pur arbitraire. On ne leur refuse
pas sans doute le droit de payer l'impôt,
même celui du sang; pour cela on ne
leur conteste ni la qualité d'indigènes ni
celle de citoyens. Mais pour tout le reste
mille dispositions législatives ou règle-
mens administratifs en font de vrais pa-
rias dans la société roumaine. Il leur est
interdit de s'établir dans les communes
rurales au moins sans une permission des
conseils municipaux, permission presque
toujours refusée et toujours révocable; ils
n'y peuvent acquérir ni posséder aucun
immeuble, ni prendre des terres en fer-
mage. On leur défend aussi de s'y établir
comme entrepreneurs d'hôtels, d'auberges
ou de cabarets. Toute contravention à ces
mesures est punie d'un arrêté d'expulsion
exécuté le plus souvent avec une rigueur
qui va jusqu'à la cruauté. Nous ne
voulons pas entamer ici le chapitre
hélas! trop long des persécutions exer-
cées contre eux et qui ont donné lieu
à mainte réclamation de la part des
puissances garantes, principalement la
France et l'Angleterre. Il nous paraît
convenable de jeter un voile sur ces ac-
tes déplorables au moment où la Rouma-
nie, revenue à de meilleurs sentimens,
promet de s'amender et de réparer les
erreurs du passé. Nous espérons en ef-
fet que la dépêche citée au début de cet
article ne sera pas démentie, et qu'après
avoir éludé jusqu'àprésent les obligations
que la convention de Paris lui imposait,
après avoir fermé l'oreille aux justes re-
présentations des puissances, le gouver-
nement de Bucharest tiendra à honneur
d'accorder spontanément aux israélites de
Roumanie l'égalité civile et politique. Il
se mettra ainsi au niveau des Etats les
plus civilisés et se créera un titre réel à
leur sympathie.
Ernest Dottain.
On nous écrit de Londres, le .-> avril
« Le début de lord Salisbury a été des plus
brillans. L'approbation que sa circulaire a
rencontrée en Angleterre et sur le continent
a di\ être d'autant plus sensible au nouveau
ministre des affaires étrangères qu'elle avait
fait ordinairement défaut à la politique an-
glaise dans les derniers temps. Le langage
que le successeur de lord Derby a tenu dans
l'important document adressé aux représen-
tans de la Grande-Bretagne auprès des di-
vers cabinets est ferme, précis, et engage le
pays dans une ligne définie. A l'exception
des organes avancés du parti libéral, la presse
a salué par des éloges enthousiastes le juge-
ment porté par lord Salisbury sur le traité de
San-Stefano. Le Times a emboîté le pas der-
rière le ministère et il montre autant d'ardeur
à défendre le cabinet qu'il en avait mis à
l'attaquer.
» La circulaire récente me rappelle un au-
tre réquisitoire, écrit par lord Derby il y a
près d'un an, et qui avait été J'objet de louan-
ges presque unanimes je fais allusion à la
Note écrite par l'ancien secrétaire d'Etat
(1) Situation des israélites en Turquie, en Serbie
i en Roumanie. Paris, Joseph Baér et C», rue du
[-Septembre, 2.
après la déclaration de guerre à la Turquie,
et dans laquelle la conduite de la Russie était
sévèrement critiquée. Les hommes d'Etat
de l'Angleterre excellent dans ce genre de lit-
térature négative ils disent avec une franchise
impitoyable que les actions de leurs voisina
ne leur conviennent pas ils exposent les
raisons qm amènent cette appréciation, mais,
usant de leur privilège de ne pas se compro-*
mettre, ils laissent aux autres le soin de de-
viner ce qu'ils veulent de positif. L'opposi-
tion parlementaire ne cesse de presser le
gouvernement de formuler un programme,
mais c'est en vain. Le cabinet démolit l'édi-
fice élevé par la Russie, mais il n'en-
treprend pas d'exposer son plan de recon-
struction. C'est le seul reproche que lord
Hartington adresse à lord Beaconslield et à
ses collègues. Le leader des libéraux dans la
Chambre des Communes continue avec grand
soin de ne pas risquer sa popularité future;
il évite de sortir de sa réserve prudente,
imitant l'exemple de lord Granville, qui
ne montre pas plus de hardiesse dans
la Chambre des Lords. La conduite des
radicaux,1 qui s'efforcent de ressusciter l'agi-
tation antibelliqueuse ne doit pas plaire
beaucoup aux chefs avoués de l'Opposition
la députation qui l'autre jour est venue
pour encourager lord Hartington et Icrd Gran-
ville à montrer plus d'audace n'a pas dû être
satisfaite de la réponse faite par eux. L'ancien
ministre des affaires étrangères sous M. Glad-
stone n'a pas dissimulé les difficultés que
l'Opposition rencontre à résister à la politique
du gouvernement.
» Qudle est la portée véritable de la circu-
laire de lord Sàlisbury ? Quelles en seront les
conséquences? Quel effet aura-t-elle sur les
décisions de la Russie? Ce sont là des pro-
blèmes dont l'avenir se chargera de nous
donner la solution. L'Angleterre semble
déterminée à se faire le champion des
traités: elle en est récompensée par les ap-
plaudissemens de la presse européenne. Voilà
donc le cabinet de Londres encouragé à main-
tenir une attitude ferme et résolue. Faut-il,
en ce cas, prendre la circulaire à la lettre?
Faut-il y voir une sorte d'ultimatum dé-
guisé? Je souhaite qu'il en puisse être autre-
ment, car nous devrions alors désespé-
rer de la paix. L'avenir paraît menaçant, et
cependant on se raccroche à tout indice d'une
solution pacifique. Avec du sang-froid et du
calme, on arriverait peut-être à prévenir une
rupture entre les deux pays. La discussion
qui aura lieu lundi dans le Parlement au su-
jet du Message de la reine fournira au cabinet
l'occasion de faire quelques déclarations pré-
cises on pourra sans doute se former une
opinion s'il y a des chances d'une issue fa-
vorable au maintien de la paix,
» Le chancelier de l'Echiquier a1 fait, hier
jeudi, l'exposé du budget pour 1878-79 on
l'attendait avec anxiété, en présence des char-1
ges nouvelles que les préparatifs militaires
vont imposer aux contribuables. Contraire-
ment aux prévisions des journaux, qui crai-
gnaient que le résultat de l'année écoulée
demeurât au-dessous des chiffrés fixés, le
revenu du Trésor a dépassé les prévisions
de 017,298 liv. st.; cetie augmentation est
due pour la moitié à ce que l'on redoutait
une élévation de droits sur l'alcool et sur
d'autres articles. On s'est donc empressé d'ac-
quitter les droits d'après le tarif en vi-
gueur, alors qu'il en était temps encore.
Des 6 millions de crédit extraordinaire, 3 1/2
ont été dépensés, et, par là, le surplus de
revenu est transformé en un déficit de
2,640,000 liv. st. Sur les 3 millions 1/2
2,750,000 liv. st. ont été levées à l'aide de
l'émission de bons du Trésor pour une
année, et 750,000 liv. st. ont été fournies
par l'excédant de revenu. Pour 1878-79 lé
total des dépenses est fixé à 81,019,676 liv.'st
et les recettes à 79,460,000 liv. st. Il y
a donc un déficit de 1,861,000 liv! st. & à
couvrir en dehors des 2,750,000 liv.'st de
bons du Trésor échéant en mars 1879 piUè
700,000 liv. st. de dépenses militaires encou-
rues mais non encore payées, ainsi que deux
sommes de 400,000 liv. st. pour frais de mobi-
lisation de la réserve et de préparatifs dans
les arsenaux le déficit total s'élève ainsi à
5,810,000 liv. st. Pour y obvier, sir Stafford.
Northcote propose de porter de 3 à 8 deniers
par livre sterling l'impôt sur le revenu
(chaque denier donne 1,800,000 liv. st. par*
an, et des deux deniers additionnels on at-
tend 3 millions de livres). De plus, la taxé
sur les chiens sera é evée à 7 sh. 6 d. au lieu
de 5 sh., et les chiens seront sujets à l'impôt
dès qu'ils auront deux mois. Enfin, le droit
sur le tabac sera accru de 4 deniers ce qui
le met à 3 sh. 6 par livre, le revenu de ce
chef était 7,864,000 liv.). Sir Stafford North-
cote espère en tirer, en 1878-79, 750,000 dé
plus. De la sorte, il couvre 3 millions et laisse
à l'année suivante le fardeau de 1,500,000 liv st
à 2 millions. Il avait exprimé l'intention de ré-
partir sur plusieurs exercices les 6 millions
de crédit extraordinaire il n'en a été dépensé
que 3 1/2, dont 1 million 1/2 pour l'ar-
mée [200,000 liv. st. pour achat de chevaux,
1,100,000 liv. st. pour matériel et provisions'
76,000 liv. st. pour canons. 48,000 liv. st'
pour munitions, 38,000 liv. st. pour machines
de fer) la marine a ab-orbé 1.916^00 liv. st
principalement en achats de vaisseaux.
» Le meurtre de lord Leitrim est venu fixer
d'une manière violente l'attention sur l'Ir-
lande ce nouveau crime agraire tel est le
terme dont on désigne les actes de vengeance
commis sur les propriétaires du sol) est
une preuve de l'état dangereux qui règne
dans les campagnes. La législation nouvelle,
destinée à régler les rapports entre fermiers
et propriétaires du sol, et à protéger les pre-
miers contre l'arbitraire des seconds, n'a donc
pas encore produit tout son effet. De pareils
attentats étaient cependant devenus plus
rares et ne s'exerçaient qu'à de longs inte
valles; ils ne sont pas faits pour am*5'
les relations entre Anglais et Irlanf'
pour augmenter les sympathies èy
l'égard des griefs de l'Irlande.
» Le portrait que les joumau:
tracent de lord Leitrim nous mor
priétair.; entiché de ses droite,
dans l'exécution de ses volonté;.
trim s'était distingué par une'"
ardente à l'introduction des 'mesu,.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.45%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.45%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460405c/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460405c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460405c/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460405c/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460405c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460405c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460405c/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest