Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-06
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Description : 06 avril 1878 06 avril 1878
Description : 1878/04/06. 1878/04/06.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION D~E PARIS.
SAMEM ë M~
~8.
SAMM 6 AVML
i8M.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
.M moyen d'une vateur payable à Paris on de
mandats-poste, soit internationaux, soit franc&iit,
en Allemagne; en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous tes directeurs de postes; °
et dans tous les autres pays.
par l'envoi d'une valeur payaNe & Fe -i<.
Let! Mmoncee sont recaett
e!tMB
8, place de la Bourse,
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JCtMAL BES DEBATS
GNSABONBŒ
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E. C., London, MM. W.-tf. Sm«h et Sèn,
tM.Strand,W.C~Lopdom.
tj8nixetles, & i'0/?!
Madeleine, dems ~ep MçsqtteS et dans tes. M.
~tiotMcraee de~ <~)! chemina de fef MU[e~
& Valparaisô (GM~, 6hez M. Orestes Torae?~.
POUTRES Et UÏTËMIMS
MMS
VENDREDI et AVMÎ:
La circulaire du marquis de Salisbury
a faut rapidement le tour de l'Europe
le télégraphe et les journaux nous rap-
portent de toutes parts l'impression
qu'elle a produite. Cette impression a
été généralement très vive, et 11 s'y est
mêlé quelque surprise, car on ne s'at-
tendait peint partout. a voir l'Angleterre
prendre tout d'un coup une attitude
si ferme et si différente de celle qu'elle
avait eue pendant, longtemps. A Saint-
Pétersbourg~ l'embarras et l'irritation
ont été grands et. il est difficile de
ravoir lequel de ces deux sentimens l'em-
porte sur l'autre. L'impression produite
est donc un peu confuse. La Russie revien-
dra-t-elle à l'idée du Congrès? Regardera-
t=ëlle la Circulaire anglaise comme une
provocation à laquelle on ne peut répon-
dre que par la guerre? La politique
de son gouvernement Sotte entre ces
deux manières d'envisager la situation,
et l&s nouvelles qui nous arrivent sont
légèrement contradictoires. Si l'on en
croit quelques dépêches la Russie s'ap-
prêtait à se rendre au Congrès et à
accepter, par conséquent, les con-
ditions de l'Angleterre, lorsque la cir-
culaire est venue l'arrêter dans cette voie
et a mis fin à cette velléité de modéra-
tion. a Si l'Angleterre, dit l'Agence russe,
avait pour but de rendre le Uongrès im-
possible, elle y a réussi. ') C'est prendre les
choses au tragique, ce qui est d'ailleurs
assez naturel dans le premier moment
de mauvaise humeur. Mais, cette émo-
tion une fois calmée, la Russie per-
sistera-t-ëlle à regarder là circulaire
du marquis de Salisbury comme un ulti-
matum ? Non, dit le correspondant du
F'MM~ à Saint-Pétersbourg, la circulaire
h' pas et Oh ne lui donnera pas ce ca-
racLjtG. En conséquence, il y aurait en-
core moyen de sortir pacifiquement de
la difficulté où l'on se trouve. D'autre
part) on annonce de divers côtés que le
prince Gortchakoff se dispose à répon-
dre point par point au marquis de Sa-
lisbury, et un journal parisien du soir
nous a même donné hier, sous forme de
iëlégramine de Saint-Pétersbourg, le ré-
sumé de cette réponse. Quelles que soient
l'impatience du prince Gortchakoft et l'ar-
deur bouillante que son âge n'a pas dimi-
nuée, on nous permettra de croire qu'il
n'a pas répondu au maïquis de Salisbury
~vânt d'avoir ofnciellement reçu sa cir-
ëulaire) et il n'avait pas encore pu là
recevoir au moment où on lui a fait
écrire une réplique au moins prématu-
rée. Quoi qu'il en soit, si la question est
lancée dans là voie de la polémiqua et de
la discussion par correspondance de ca-
binet à cabinet, nous ne sommes pas au
terme de notre attenter suivant l'Agence
russe) nous en aurions encore peut-être
pour un an On suppose généralement
que le prince Gortchakon, après avoir ré-
futé de son mieux les objections anglaises,
sommera le marquis de Salisbury de sor-
tir du domaine de la critique négative
et de proposer lui-même une solution.
-Tous attaquez notre système, lui dira-
t-il c'est fort bien, mais quel est le
vôtre? Le marquis de Salisbury sera-
t-il aussi embarrassé qu'on l'imagine de-
vant ce point d'interrogation ? Nous n'en
croyons rien du tout. L'Angleterre n'a ja-
mais eu la prétenUon d'avoir en porte-
feuille une solution personnelle de la
question d'Orient. Elle conteste précisé-
ment à la Russie le droit d'imposer la
sienne, et son dessein est d'arriver à la
réunion d'un Congrès où une solution,
ni russe ni anglaise, mais vraiment euro-
péenne, sortira d'un débat commun. Il est
donc très probable que le marquis de
Salisbury ne se laissera pas entraîner à
opposer une thèse & une thèse, et à dis-
cuter avec le prince Gortohakofï' comme
docteurs en Sorbonce. Il Se bornera à lui
donner rendez-vous au Congrès, pourvu
que le prince Gortchakon' consente enfin
à s'y rendre daos les conditions que l'on
sait.
Il semble que le langage des journaux
de Berlin et de Vienne soit très propre à
conseiller à la Russie de prendre ce sage
parti. Ce qui est encore plus important que
le langage de la presse, c'est la dépêche
adressée à lord Derby par lord Odo Ru?seU
ea date du 13 mars, et qui vient d'être pu-
bliée à Londres en même temps que le
reste de la correspondance diplomatique.
M. de Bismarck y charge lord Odo Russell
d'informer son gouvernement que l'Alle-
magne ne prendrait pas part à la Confé-
rence sans la participation de l'Angle-
terre, et qu'il ne comprendrait pas com-
ment un Congrès ayant pour but la ré-
vision des droits de l'Europe pourrait
avoir lieu si l'Angleterre, qui est une des
principales parties contractantes, n'y as-
sistait pas. Voilà qui est très clair,
pt qui prouve a quel point la Russie
s'abusait lorsqu'elle disait fièrement à
FAngleterre qu'on saurait bien se passer
d'elle si elle ne montrait pas plus de do-
cilité. Les victoires dés Russes les autori-
saient sans doute à manifester cette noble
confiance en eux-mêmes, mais M. le
prince de Bismarck ne se croyait pas au-
torisé à en prendre sa part. L'opinion alle-
mande est d'ailleurs exposée dans un
remarquable artitïe publié hier par
!a Fo~ do Berlin. Nous avons t~t!à'
d'une fois que l'Allemagne ne répu~Bsït'
pas à l'idée de liquider immédiatement,
au moyen du partage de l'empire turc,
toute la question d'Orient. Qu'auràit-il
fallu pour cela, d'après la .~Russes entrassent hardiment à Gonstan-
tindple et y appelassent toutes les puis-
sances eu Congres. La Russie aurait dû
se contenter de quelques acquisitions ter-
ritoriales en Asie et abandonner à l'Eu-
rope le soin d~organiser la péninsule des
Balkans. Tel est le plan rétrospectif
que l'important journal berlinois soumet
à la Russie, et qui est peut-être plus
facile à exposer qu'il ne l'aurait été à
exécuter. La .Pc~ conclut que la Russie
« a beaucoup trop fait parce qu'elle n'a pas
fait assez. » II ne fallait pas aller si loin,
ou bien il fallait aller pi us loin encore et
ne pas s'arrêter en si beau chemin. Aujour-
d'hui, la situation est gâtée d'une ma-
nière irrémédiable. La Russie ayait
deux épreuves à surmonter. La première
était de montrer qu'elle pouvait vaincre
dans des conditions où la victoire était
extrêmement difficile la seconde, de mon-
trer que, victorieuse, elle était capable
de demeurer maîtresse d'elle-même. Si la
Russie ne peut pas subir là seconde
épreuve, elle se trouvera en face d'une
coalition universellet Eh bien t la première
épreuve a été surmontée; mais la se-
conde se présente dans des conditions
telles, que dès aujourd'hui la coalition
universelle existe, sinon de fait, du moins
à l'état de menace. 'Et plus loin
« II n'est pas possible de compter toutes
les finesses de la paix de San-Stefano.
Mais ce chef-d'œuvre de finesse est com-
promis par l'excès même de cette finesse.
Nous avons de notre mieux soutenu la
Russie tant qu'elle agissait dans le
noble but d'affranchir les chrétiens.
Mais lorsque la Russie relève dans ses
bras la Turquie brisée lorsqu'elle la
couvre de son manteau pour domi-
ner son territoire et en écarter le reste
du monde lorsqu'elle n'affranchit les
chrétiens que dans une mesure incom-
plète, pour se ménager partout une oc-
casion d'intervenir, nous pouvons, à
la vérité, comprendre cette politique
qui ne s'inspire que d'un désir de
domination universelle mais il nous
est impossible de lui donner notre appui
moral. Nous attendons avec un intérêt
mêlé d'étonnemeut les suites de la tenta-
tive faite par la Russie, et nous sommes
curieux de savoir quelle est la voie qu'elle
suivra pour assurer les résultats de la
paix de San-Stefano. » En d'autres
termes, la question est de savoir si la Rus-
sie fera la guerre ou abandonnera son
traité, car c'est dans ce dilemme que la?~
l'enferme « La Russie n'a plus le choix
qu'entre la guerre ou l'abandon du traité
de San-Stefano, traité qui serait aban-
donné déjà par le iait même que la Rus-
sie se ferait représenter au Congrès. »
A 'Vienne, la presse est unanime a
louer la circulaire du marquis de Sa-
Hsbury, et, par un contre-coup facile
à expliquer, le langage des journaux
autrichiens a repris plus de fermeté et
de netteté. Les uns parlent formelle-
ment de l'alliance anglaise; les autres,
d'une action diplomatique parallèle; tous,
de la nécessité de suivre une conduite
semblable à celle de l'Angleterre, puisque,
sur les principes et sur le jugement
à porter sur le traité de San-Stefano,
on est tout à. fait d'accord. Le correspon-
dant du JfMMM à Vienne constate l'impres-
sion générale « Tous les journaux, dit-
il, répondent comme un écho à la cir-
culaire du marquis de Salisbury
mais cet écho malgré sa sono-
rité, n'est qu'un faible reflet de l'impres-
sion produite sur le public. Cette im-
pression est duc, d'abord, au point de vue
large et vraiment digne d'un homme
d'Etat que le marquis de Salisbury a
adopté dans son appréciation du traité
de San-Stefano, et au langage clair et viril
dans lequel il s'est exprimé. Mais l'effet
a été rehaussé surtout par cette cir-
constance que, malgré l'attitude plus
résolue prise récemment par l'Angleterre,
une déclaration d'une portée si haute
et si décisive était plutôt inattendue.
Les télégraphes et les chemins de fer ont
rapproché sans doute les ,nations et ont
établi entre elles des rapports faciles; ce-
pendant on ne se rendait pas encore suf-.
fisamment compte ici du changement to-
tal qui s'est fait dans l'opinion de l'Angle-
terre. Il a fallu un acte aussi éclatant,
aussi palpable que cette circulaire pour
faire apparaître à quel point cette trans-
formation est arrivée, et pour montrer toute
la nation anglaise unie dans un même sen-
timent. Loin de distinguer entre les inté-
rêts anglais et les intérêts autrichiens, la
circulaire, dans ses vues compréhensives,
les embrasse les uns et les autres, ainsi que
ceux de l'Europe entière, et elle établit
clairement entre l'Autriche et l'Angle-
terre cette solidarité dont l'existence n'a
pas cessé d'être sentie ici instinctivement,
mais qui n'avait pas encore pris corps
aussi visiblement aux yeux du pu-
blic. B On voit, par ces citations,
que nous n'avons rien exagéré en par-
lant de l'effet produit par la circulaire
anglaise, et de l'approbation générale
qu'elle a rencontrée. La Russie ferait bien
de tenir compte de ces sentimens univer-
sellement exprimés; il n'y a certainement
cûnë IiumDia.tion à cëder, alors qu'on
t seul, à l'opinion de toute l'Europe.
BOURSE DE PARM
CMt~
Gompt&nt.TlM. '?t90.40.
Fin cour. ?t 42 1,2 ~2 S.M 12
àa/èe/ë
Comptamtl02.102M.BO.
~$/e
Oompta.atlf830.108'!0.40.7.
Fincoùr.l0820.7.t087S.S5.
PETITE BOURSE DU SOIK.
Emprunt 5 0/0. 108 &. 85, 97 1/2, SS, 60.
30/0. ?2ff.20,25,72fr.
Hongrois 60/0. ~3/4.
Florins (or). 601/4,60.
Extér" espagnole.. l2'7/i6,lS/lS.
Ëgyptiennes 6 0/0.. 1SO fr., 148 fr. 7;i.
Chemins égyptiens. 274 fr. 37 ]/2.
TMMgpapMe ppiv~e.
[Service télégraphique de l'agence Havas.)
Ber]m,lo8âvril,soir.
La article de fond, que les conditions de la paix de
San-Stefano peuvent difficilement inspirer, au
point de vue allemande c'est-a-dire à un point de
vue politique absolument impartial, des inquié-
tudes au sujet des intérêts particuliers de l'Al-
lemagne. L'empire allemand peut voir sans ja-
lousie un pays voisin ami, comme la Russie, rem-
porter des succès et assurer comme il lui semble
utile ses intérêts en Orient; mais il ne peut, pour
l'amour de la Russie, rester inditlert.'nt si la Rus-
sie. par ses prétentions, heurte les intérêts d'au-
tres nations voisines et amies de l'Alten~àgne. Le
développement d'un semblable conflit peut met-
tre en danger la paix européenne.
Or, l'Allemagne désire la paix non seulement
pour elle, mais aussi pour les autres Etats de
l'Europe.
Les événemens des dernières semaines n'ont
pas contribué a faire croire que les négociateurs
de San-Stefiino aient toujours eu devant les yeux
les limites en dedans desquelles les puissances
intéressées au règlement de la question d'Orient
pouvaient faire des concessions.
La Russie ne pourrait acheter l'application
complète du traité de San-Stefano qu au prix
d'une nouvelle guerre.
La Gazette de ~~NM~M Jvo~ estime que
cet état de choses aurait pu être évité si la di-
plomatie russe, aussitôt après la prise de Plevna,
s'était entendue avec les puissances intéressées
au sujet du maximum auquel elle pouvait pré-
tendre.
D'un autre côté, la Gazette de /M .?'0~ croit qu'il eut mieux valu, pour la situation
générale, que l'Autriche eût ctau'ement formulé
ses conditions avant la prise de Plevna.
On n'aurait plus aujourd'hui a vaincre les
difficultés résultant d'un traité conclu et déjà
ratifié, difficultés qui semblent presque insurmon-
tables si l'on reste sur le terrain du droit tel
qu'il est vu!gairement formulé.
En effet, la principale difficulté de la situation
actuelle est bien plus dans le fait que la Russie
est aujourd'hui formellement liée par un acte
international solennel que dans les exigences.
formulées par l'Angleterre et l'Autriche partant
chacune de son point de vue particulier.
L'Angleterre et l'Autriche recunnais~ent que
de grands changement sont nécessaires en
Orient la Russie, de son côté, veut la réforme
totale, mais non la ruine de la Turquie.
Les trois puissances intéressées ne sont donc
pas divisées par des différences de principes, mais
seulement par l'absence d'une eutente, en temps
opportun, au sujet des voies et moyens par les-
quels on aurait pu aboutir parallèlement au but.
La Ca~~e f~ ~~NM~te ~o~ espère que
finalement le besoin général de paix prendra le
dessus, et qu'on parviendra à concilier définiti-
vement les intérêts particuliers actuellement en
conflit.
Constantinople, le 4 avril, 7 h. 40 m.
soir.
Les troupes de Constantinople et de la banlieue
ont été divisées en quatre corps qui sont inspec-
tés chaque jour par Osman Pacha et Moukhtar
Pacha.
De nombreux malades russes continuent d'ê-
tre embarqués à San-Stefano, à destination d'O-
dessa.
Des troupes russes sont envoyées dans la di-
rection du golfe de Saros.
Constantinople, le 4 avril.
Il est inexact que les Russes demandent la
remise immédiate de la flotte turque.
Les Russes demandent seulement que la flotte
turque soit mise à leur disposition en cas de
guerre avec l'Angleterre.
Constantmople, le 5 avril.
Le correspondant du y~:M est autorisé a démen-
tir catégoriquement tous les bruits d'une reprise
des négociations pour la cession de la flotte tur-
que à la Russie. Le correspondant dément és'afe-
ment l'existence d'un traité secret entre la Rus-
sie et la Turquie, relatif à cette cession. Il n'existe,
en dehors du traité do San-Stefano déjà ratifié,
aucun document; de quelque nature que ce soit,
relatif a une entente ou à une convention se-
crète.
Vienne, le 5 avril.
Après avoir rappelé les documens communi-
qués dernièrement au Parlement anglais, concer-
nant les relations de la Russie avec la Rouma-
nie, la Correspondance ~o/t~M~ publie le texte
de la Note que le gouvernement roumain a adres-
sée le 28 mars aux puissances, pour protester
contre le traité de San-Stefano.
Cette Note est dirigée en particulier contre les
stipulations relatives à la Bessarabie, contre !a
façon "ont est tixéo l'indemnité de guerre que la
Turquie doit payer à la Roumanie, et contre la
clause relative au passage des Russes à travers
le territoire roumain.
Le gouvernement de Bucharest déclare que la
question de la Bessarabie n'est pas une question
locale, mais une question qui doit être réglée
par toute l'Europe, parce qu'etle implique une
modification de l'oeuvre accomplie en 18S6 par
l'Europe, et un dérangement de l'équilibre des
puissances dans une région où toute l'Europe a
constamment des intérêts.
Semlin, le 5 avril.
Le ministre de la guerre a ordonné la formation
de six batailtons d3 troupes régulières dans les
pays conquis par la Serbie.
Le corps d armée du Timok s'est avancé vers
Bresnik. Le gouvernement serbe a résolu d'occu-
per toute la Vieille-Serbie dans le cas où une
guerre éclaterait entre l'Angleterre et la Russie.
Le colonel Penbrikoff, représentant de la Rus-
sie, a été mandé à San-Stefano.
Londres, le S avril.
Le ?* dans une édition spéciale, publie les
dépêches suivantes
«Saint-Pétersbourg, le S avril.
? L'espoir d'arriver à une solution pacifique du
difl'érend entre l'Angleterre et la Russie n'est pas
encore abandonné. n
«Berlin, loSavril.
? Le comité do la Banque de l'Empire a décidé
aujourd'hui de suspendre le paiement des inté-
rets des sommes reçues en dépôt. e
Londres,IoSa.vrU.
Le fS'~N~o:~ publie les nouvelles suivantes
Berlin, le 4. La mobilisation a été ordonnée
dans les quatre derniers districts militaires de
Russie.
Rome, le 4. Les afUrmations relatives à une
prétendue pression exercée sur l'Italie par. l'An-
gleterre, au sujet des affaires d'Orient, n'ont au-
cun fondement.
On télégraphie de Saint-Pétersbourg au .Z'MHM
qu'on s'attend à ce que le prince Gortchakofî
déclare prochainement aux puissances qu'après
la circulaire de lord Salisbury le Congrès ne peut
plus vraisemblablement résoudre les questions
soulevées.
Le même journal publie les nouvelles qui sui-
vent
Bucharest, le 4. Il devient extrêmement im-
probable que la protestation des Chambres rou-
maines contre le traité de paix soit envoyée à
Saint-Pétersbourg. ·
Belgrade, le 4. Quinze batail!ons du corps
du Tavor ont reçu ordre de s'avancer vers la
Drina.
Le .Dprès des avis de Cettigne, que la Russie a de-
mandé au prince de Monténégro de se prépa-
rer au rcnouve)lement des hostilités, et que le
prince Nikita prend toutes les mesures en consé-
quence.
Le correspondant du .Oat/y 7Wajoute qu'it a appris de première main/qu'une
ructure entre les Russes et les Roumains était
devenue extrêmement probable, ces derniers,
malgré leur infériorité numérique, étant résolus
a résister par la force à toute attaque dirigée
contre la Roumanie.
Portsmouth, le 5 avril.
Le C~'oeo~~ et l'JE'M~'a~, transports de la ma-
rine royale, ont reca 1 ordre de se tenir prêts à
prendre la mer dans quarante-huit heures.
Londres, leSavrit.
La Chambre do commerce d'Edimbourg, les li-
béraux de Bath, de Darlington, de Peterbornugh,
d'York et d'autres villes, ont adopté des résoir-
tions contre la politique belliqueuse du gouver-
nement et en faveur d'une politique de paix.
Londres, leBavril.
Lord Lyons a eu hier une entrevue avec le
marquis de Salisbury, au ministère des affaires
étrangères.
Il repartira'domain pour Paris.
Rpme,le4avril,soir.
L'jip~K't'dit qu'un conseil extraordinaire de
ministres, tenu mercredi, a examiné la question
d'Orient.
Bien que l'opinion ait prévalu d'observer une
stricte neutralité dans l'éventualité d'un conflit
entre l'Angleterre et la Russie, le gouvernement
italien a reconnu néanmoins la nécessité de pren-
dre quelques mesures de précaution.
Les ministres de la guerre et de la marine ont
reçu des ordres en conséquence.
Athènes,Ie4 avril.
La presse hellénique exprime son indignation
sur la conduite des Turcs et engage le gouver-
nement à agir immédiatement et avec énergie.
La circulaire de lord Saiisbury, posant ia ques-
tion~sur sa vraie base, contre l'élément slave, a
été reçue en Grèce avec enthousiasme. La n?-
tion grecque tout entière se déclare prête aux
plus grands sacrifices et om'e de marcher la pre-
mière.
Nous avons le plus profond respect, pour
les intérêts anglais, turcs, grecs, autri-
chiens, russes, bulgares, roumains, ser-
bes, monténégrins qui sont en ce moment
engagés dans les affaires d'Orient; nous
sommes convaincus que les slavophiles de
Moscou ont eu parfaitement raison de
lancer la Russie dans une aventure qui
lui a déjà coûté 200,000 hommes et -i mil-
liards au plus bas mot, pour délivrer ieurs
frères de la Bulgarie; nous applaudis-
sons des deux mains .a. cet aphorisme
de la nouvelle foi panslaviste que for-
mulait avec un réalisme si pittores-
que un des collaborateurs du .e?'
?'M~e.- K Le plus rude et le plus rapace
des guerriers monténégrins, le plus su-
perficiel &t le plus a blagueur a des Rou-
mains, le plus perfide des Grecs et le plus
bouché des ~o~a~'M' bulgares doit être
plus cher à un patriote russe que le plus
honnête et le plus sympathique dos mu-
sulmans. » D'un autre côté, nous ne som-
mes pas moins persuadés, avec !es~ con-
servateurs anglais, que l'équilibre de
l'Europe et du monde dépend absolument
de la manière dont on fixera les limites
de la Bulgarie, de la Roumanie et de la
Serbie, et nous croyons que l'Angle-
terre déploiera tout le bon sens qui la
caractérise d'habitude en dépensant au
besoin son dernier homme et son dernier
scheliing pour rétablir, sinon pour main-
tenir l'intégrité de l'empire ottoman. Nous
nous inclinons devant la sagesse et la
prévoyance des hommes d'Etat et des di-
plomates qui ont conduit toute cette af-
faire, attestant ainsi que la politique et
la diplomatie ont réalisé des progrès corn
parables à ceux des branches les plus
avancées de l'industrie, humaine. Seule-
ment, tout en convenant que la guerre
est le seul moyen raisonnable de donner
satisfaction aux intérêts engagés dans la
question d'Orient, il nous semble qu'on
pourrait demander, au nom d'autres inté-
rêts non moins respectables, l'ajourne-
ment de cette guerre jusqu'à la fermeture
de l'Expositiou universelle.
Au Moyen-Age, c'est-à-dire à une épo-
que où l'on ne se piquait pas de senti-
mens humanitaires, on avait imaginé des
~p&! de Z)M'w pour permettre aux cul-
tivateurs, lesquels,,quoique de très
pauvres hères, étaient cependant néces-
saires pour' nourrir les guerriers les
hommes d'Etat et les diplomates, d'en-
semencer les terres et de récolter le blé.
Cette besogne, qui intéressait tout le
monde, terminée, le grain enfoui dans
le sol et la moisson rentrée au grenier,
on mettait flamberge E.u vent et on s'en
donnait à cœur-joie. Eh bien! n'avons-
nous pas commencé une entreprise qui
intéresse tout le monde, à laquelle tou-
tes les nations, même les plus éloignées,
vont participer, pour laquelle elles se sont
grandement mises en frais, et ne serions-
nous pas fondés à demander, au nom des
intérêts généraux de l'industrie et de la:
civilisation, une f< Trêve de l'Exposition? :o
La guerre peut attendre, l'Exposition ne
le peut pas. Les envois sont arrivés ou
en route, et il n'est pas possible d'emma-
gasiner les colis qui s'entassent déjà au
Champ-de-Mars, jusqu'au jour où les pa-
triotes russes et les conservateurs anglais
consentiront à s'embrasser. La guerre
n'est pas compatible avec une Exposition
où figureront par parenthèse, à une cen-
taine de mètres de distance, les produits
russes et les produits anglais. Pour rap-
peler avec une légère variante un mot cé-
lèbre de, M. Victor Hugo, ceci tuerait
cela; et ce serait dommage, car l'Exposi-
tion s'annonce à merveille.
N'en déplaise aux pessimistes, on sera
prêt pour le f mai. Il y a certainement
encore beaucoup à faire, mais on ne
manque ni de bonne volonté, ni de bras,
ni d'argent. Si la journée ne suffit pas, on
travaillera la nuit; on a déjà commencé.
D'ailleurs, le gros œuvre est terminé ou
à peu près; les maçons et les construc-
teurs font place aux peintres, aax déco-
rateurs et aux ornemanistes on pose les
clôtures des compartimens, on installe les
vitrines. Ces jours passés, on faisait fête à
des exposans anglais, MM. Adams et
Bromley, de Hanley, Staffordshirs, qui
les premiecs avaient complété leur instal-
lation de produits céramiques. Un peu
plus loin, dans le compartiment des Etats-
Unis, MM. Mallory, Wheeler et C", du
Connecticut, exposent un merveilleux as-
sortiment de serrures à clefs dorées, un
des articles les plus perfectionnés de l'in-
dustrie américaine, et pour cause Les
Etats-Unis produisent, en effet, des vo-
leurs d'une habileté incomparable, et,
comme il arrive toujours, les risques ex-
traordinaires auxquels la propriété mobi-
lière y est exposée ont stimulé le génie
des inventeurs. On aurait pu, à la vérité,
améliorer la police, mais il était plus fa-
cile, à ce qu'il semble, de perfectionner
la serrurerie. L'exposition américaine
promet, du reste, d'être des plus in-
téressantes. « Les cuirs de New-York,
de la Pensylvanie, du Massachussets, etc.,
lisons-nous dans le CoM' des .B7a~-
~TMM, occuperont une large place,
ainsi que les chaussures fines et com-
munes. Mais l'exposition la plus va-
riée et la plus complète sera celle des
machines. Les instrumens aratoires re-
présenteront à eux seuls dix Etats. Les
machines à vapeur, les machines à calo-
rique, les appareils à travailler le bois,
les pompes, les outils à main, la quin-
caillerie, les machines à fabriquer les
chaussures, les moulins et une multitude
d'autres appareils mécaniques formeront.
une collection aussi importants par le
nombre que par l'excellence des spéci-
mens. L'armurerie, l'horlogerie, les instru-
mens de précision, l'ébénisterie et la
joaillerie montreront les progrès accom-
plis dans l'exécution des travaux délicats
et artistiques,; la librairie mettra en re-
lief les noms des éditeurs les plus
éminens de New-York, Boston et Phi-
ladelphie. En résumé, la liste des expo-
sans comprend S78 noms; 224 appar-
tiennent à l'Etat de New-York, 101 à la
Pensylvanie, 41 au Massachussets, 38 au
Connecticut, 20 an New-Jersey, et le reste
aux divers Etats de l'Ouest avec un ap-
point relativement peu considérable pro-
venant des Etats du Sud. » La façade amé-
ricaine, construite en bois comme la fa-
çade russe, commence à se dessiner; la
façade belge s'est ornée de superbes ca-
riatides en pierre bleue de Soignies; mais
la palme de l'élégance pourrait bien ap-
partenir décidément au merveilleux por-
tique de l'église de Belem, qui décore le
compartiment portugais. Grand encom-
brement de caisses dans les compartimens
de la Hollande, de l'Italie, de l'Autriche-
Hongrie, des colonies anglaises; multipli-
cation rapide des kiosques chinois. Les
annexes de toute sorte s'achèvent, des
affiches rouges annoncent l'ouverture du
c< restaurant universel la brasserie de
la patrie a est déjà ouverte les consom-
mateurs y sont attablés au bout du champ
et en face de la bière de mars.
Ajoutons que les Chambres ont été, ces
jours-ci, fort occupées de l'Exposition.
Elles ont adopté d'abord un projet de loi
hospitalier qui accorde un régime d'ex-
ception aux marchandises destinées à
l'Exposition exemption de l'impôt de
5 0/0 sur les transports de petite vitesse,
et de cet étonnant « droit de statistique »
qui frappe les produits étrangers traite-
ment de la nation la plus favorisée pour les
articles qui seront livrés & la consommation.
La Chambre des Députés a voté aussi des
crédits extraordinaires destinés à l'aug-
mentation des appointemens des petits
employés et à l'allocation de frais de repré-
sentation au Président et aux ministres, à
l'occasion de l'Exposition. En revanche, le
Sénat a cru devoir s'ajourner au 29 avril
avant de se prononcer sur ces alloca-
tions. Il s'agit comme on sait de
972,oOO fr. pour indemniser les petits em-
ployés que menace le renchérissement des
nécessités de la vie pendant la durée de
l'Exposition (et après?) et de 1,750,000 fr.
pour donner aux hauts fonctionnaires de
l'Etat les moyens de faire dignement les
honneurs de l'hospitalité parisienne aux
étrangers. Nous n'avons pas un goût parti-
culier pour les dépenses de luxe dont les
contribuables sont appelés à faire les
frais. Mais l'Exposition elle-même n'est-
elle pas une affaire de luxe ? Puisque le
gouvernement a cru. devoir en prendre
l'initiative et en supporter les charges,
peut-il lésiner sur les détails? L'honorable
M. Robert Mitchell a prétendu qu'en 1867
les ministres n'avaient reçu aucune allo-
cation supplémentaire. Soit Mais on
avait, en ce temps-là, la ressource des
viremens, et on en a usé large-
ment. On a dépensé en fêtes 2,100,000 fr.
Le crédit que l'on demande aujour-
d'hui est plus modeste, quoique les ap-
pointemens des ministres aient été sen-
siblement réduits. Il est vrai que Paris
n'est plus toujours au témoignage de
M. Mitchell que la seconde ville de
France mais à qui la faute ? Qui aurait
songé à transporter les Chambres à Ver-
sailles si l'Empire n'avait pas amené les
Prussiens à Paris ? Nous convenons que
le Congrès américain n'a pas songé
à accorder au Président et aux ministres
qui résident à Washington des allocation~
supplémentaires à l'occasion de l'Exposi"
tion de Philadelphie mais .nous avons
eu là-bas les fêtes du C~<~M~ et les il-
luminations qui ont réjoui notre vue,
sans parler des pétards et des feux d'arti-
fice que l'on nous a tirés entre les jam-
bes dans la mémorable soirée du 4 juillet,
ont coûté au delà de l'allocation dont le
chiure exorbitant a scandalisé les écono-
mistes à viremens du régime impériaL
Nous espérons donc que le Sénat ne vou-
dra pas réduire' les représentans officiels
de l'hospitalité française à offrir aux
étrangers « quelque bon haricot bien gras
avec quelque pâté en pot bien garni de
marrons x., malgré le plaisir que cela
pourrait faire aux Spartiates qui regret-
tent le brouet noir de l'Empire.
Une autre question reste encore en
suspens, celle des entrées.J)'une part, les
exposans se plaignent, et non sans raison,
de la parcimonie avec laquelle on les
traite en les réduisant à une seule entrée
personnelle. La plupart des maisons im-
portantes ont plusieurs associés; ne se-
rait-il pas tout au moins convenable de
mettre à leur disposition un certain nom-
bre de tickets de service en sus de l'en-
trée personnelle? Les exposans sont les
'acteurs de la pièce à grand spectacle qui
va se jouer au Champ-de-Mars. S'avise-
t-on d'obliger les acteurs à payer leur place
au théAtrc? D'une autre part, voici qu'on
propose, sous l'influence d'un faux senti-
ment démocratique, de rendre l'Exposi-
tion gratuite le dimanche. Certes, il est
bon d'engager la population ouvrière à
visiter l'Exposition et de lui en faciliter
l'accès mais le prix de l'entrée est-il hors de
saportée?APhiIadeIphieilëtaitde2fr.SOc.,
à Paris il sera de 1 fr., et, tout en repous-
sant la gratuité, la commission consent,
dit-on, àl'abaisser à 50 c. certains diman-
ches. Quel ouvrier parisien reculerait de-
vant une dépense de 50 c.? Le parterre de
l'Ambigu ou des Folies-Dramatiques, sans
parler du comptoir du marchand de vin,
coûte plus cher, et l'Exposition vaudra
bien C/Me C~~e ec'e ou les CJoe~ de
C'0'K~i~. D'aiileurs, rien n'est gratuit en
ce monde, et ce qui est donné gratis aux
uns est payé par les autres. Si l'on entre
pour rien à l'Exposition, cette belle en-
treprise coûtera d'autant plus cher aux
contribuables, et ce serait une très mau-
vaise habitude à donner à la démocratie
parisienne que de lui fournir des specta-
cles aux frais de la démocratie française.
Cela se faisait à Rome, sous les Césars
mais nous sommes à Paris, et, Dieu
merci! il n'y a plus de César. Notre po-
pulation parisienne n'a rien de commun
avec la plèbe impériale, et elle serait peu
flattée de vivre et même de s'amuser aux
crochets de la France. Elle paiera son
entrée à l'Exposition, et elle ne devra
rien à personne J
En résumé, tout va bien au Champ-de-
Mars, et, dans un mois, on verra s'y éta-
ler le plus merveilleux spectacle que
puisse offrir l'industrie humaine. Les spec-
tateurs ne manqueront point, si nous de-
vons ajouter foi aux nouvelles qui nous
arrivent d'Amérique et d'ailleurs. «L'exode
annuel des touristes américains pour
l'Europe, dit le Courrier JS~C/MM,
paraît devoir prendre des proportions ex-
traordinaires. On s'attendait à une aug-
mentation considérable du nombre or-
dinaire de voyageurs, et les différentes
Compagnies de steamers se proposaient de
faire des réductions sur les prix de pas-
sage'pour favoriser le mouvement; mais
toutes les prévisions ont été dépassées.
Nombre de places sont déjà retenues,
même plusieurs mois en avance, a Voilà
d'excellentes nouvelles, et tout nous an-
nonce que Paris sera encore une fois cette
année le rendez-vous du monde civilisé,
pourvu que les hommes d'Etat et les
diplomates qui s'occupent en ce moment
de rajuster l'équilibre de l'Europe veuil-
lent bien nous accorder c< la Trêve de
l'Exposition, a
G. DE MOLINARL
On no a Depuis quelques jours la politiqne parait
ôtre entrée dans une période de calme; les
débats, aux Certes, se traînent péniblement,
et les députés ne semblent y prendre qu'un
intérêt médiocre. Les projets de lois If s plus
importons se discutent et se votent le plus
souvent au milieu.de l'indifférence générale;
SAMEM ë M~
~8.
SAMM 6 AVML
i8M.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Chine et au Japon,
.M moyen d'une vateur payable à Paris on de
mandats-poste, soit internationaux, soit franc&iit,
en Allemagne; en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous tes directeurs de postes; °
et dans tous les autres pays.
par l'envoi d'une valeur payaNe & Fe -i<.
Let! Mmoncee sont recaett
e!tMB
8, place de la Bourse,
tttmbureauduJeB~KiAZ.!
tNMdoiYenttoujoursetreagïëéospar ta fod~tiez.
JCtMAL BES DEBATS
GNSABONBŒ
tae d~ P!'atrè~-S~nt-GfepBain-rAHYetMiB. n.
~MX mB t/AMCanwmMBarr
Un an. Siamois. Tro:B~!<.
DAp&rtemens. 80 fr. 40 &. 20 !)*.
Paris. 72 fr. 3C&. iSîF.
Les àbennemeas païteàt des 1"
chaqnemois.
fàM~
n~M
~S-nèthy, itM~t et C', i.Finch tame Cot~tiU,
E. C., London, MM. W.-tf. Sm«h et Sèn,
tM.Strand,W.C~Lopdom.
tj8nixetles, & i'0/?!
Madeleine, dems ~ep MçsqtteS et dans tes. M.
~tiotMcraee de~ <~)! chemina de fef MU[e~
& Valparaisô (GM~, 6hez M. Orestes Torae?~.
POUTRES Et UÏTËMIMS
MMS
VENDREDI et AVMÎ:
La circulaire du marquis de Salisbury
a faut rapidement le tour de l'Europe
le télégraphe et les journaux nous rap-
portent de toutes parts l'impression
qu'elle a produite. Cette impression a
été généralement très vive, et 11 s'y est
mêlé quelque surprise, car on ne s'at-
tendait peint partout. a voir l'Angleterre
prendre tout d'un coup une attitude
si ferme et si différente de celle qu'elle
avait eue pendant, longtemps. A Saint-
Pétersbourg~ l'embarras et l'irritation
ont été grands et. il est difficile de
ravoir lequel de ces deux sentimens l'em-
porte sur l'autre. L'impression produite
est donc un peu confuse. La Russie revien-
dra-t-elle à l'idée du Congrès? Regardera-
t=ëlle la Circulaire anglaise comme une
provocation à laquelle on ne peut répon-
dre que par la guerre? La politique
de son gouvernement Sotte entre ces
deux manières d'envisager la situation,
et l&s nouvelles qui nous arrivent sont
légèrement contradictoires. Si l'on en
croit quelques dépêches la Russie s'ap-
prêtait à se rendre au Congrès et à
accepter, par conséquent, les con-
ditions de l'Angleterre, lorsque la cir-
culaire est venue l'arrêter dans cette voie
et a mis fin à cette velléité de modéra-
tion. a Si l'Angleterre, dit l'Agence russe,
avait pour but de rendre le Uongrès im-
possible, elle y a réussi. ') C'est prendre les
choses au tragique, ce qui est d'ailleurs
assez naturel dans le premier moment
de mauvaise humeur. Mais, cette émo-
tion une fois calmée, la Russie per-
sistera-t-ëlle à regarder là circulaire
du marquis de Salisbury comme un ulti-
matum ? Non, dit le correspondant du
F'MM~ à Saint-Pétersbourg, la circulaire
h' pas et Oh ne lui donnera pas ce ca-
racLjtG. En conséquence, il y aurait en-
core moyen de sortir pacifiquement de
la difficulté où l'on se trouve. D'autre
part) on annonce de divers côtés que le
prince Gortchakoff se dispose à répon-
dre point par point au marquis de Sa-
lisbury, et un journal parisien du soir
nous a même donné hier, sous forme de
iëlégramine de Saint-Pétersbourg, le ré-
sumé de cette réponse. Quelles que soient
l'impatience du prince Gortchakoft et l'ar-
deur bouillante que son âge n'a pas dimi-
nuée, on nous permettra de croire qu'il
n'a pas répondu au maïquis de Salisbury
~vânt d'avoir ofnciellement reçu sa cir-
ëulaire) et il n'avait pas encore pu là
recevoir au moment où on lui a fait
écrire une réplique au moins prématu-
rée. Quoi qu'il en soit, si la question est
lancée dans là voie de la polémiqua et de
la discussion par correspondance de ca-
binet à cabinet, nous ne sommes pas au
terme de notre attenter suivant l'Agence
russe) nous en aurions encore peut-être
pour un an On suppose généralement
que le prince Gortchakon, après avoir ré-
futé de son mieux les objections anglaises,
sommera le marquis de Salisbury de sor-
tir du domaine de la critique négative
et de proposer lui-même une solution.
-Tous attaquez notre système, lui dira-
t-il c'est fort bien, mais quel est le
vôtre? Le marquis de Salisbury sera-
t-il aussi embarrassé qu'on l'imagine de-
vant ce point d'interrogation ? Nous n'en
croyons rien du tout. L'Angleterre n'a ja-
mais eu la prétenUon d'avoir en porte-
feuille une solution personnelle de la
question d'Orient. Elle conteste précisé-
ment à la Russie le droit d'imposer la
sienne, et son dessein est d'arriver à la
réunion d'un Congrès où une solution,
ni russe ni anglaise, mais vraiment euro-
péenne, sortira d'un débat commun. Il est
donc très probable que le marquis de
Salisbury ne se laissera pas entraîner à
opposer une thèse & une thèse, et à dis-
cuter avec le prince Gortohakofï' comme
docteurs en Sorbonce. Il Se bornera à lui
donner rendez-vous au Congrès, pourvu
que le prince Gortchakon' consente enfin
à s'y rendre daos les conditions que l'on
sait.
Il semble que le langage des journaux
de Berlin et de Vienne soit très propre à
conseiller à la Russie de prendre ce sage
parti. Ce qui est encore plus important que
le langage de la presse, c'est la dépêche
adressée à lord Derby par lord Odo Ru?seU
ea date du 13 mars, et qui vient d'être pu-
bliée à Londres en même temps que le
reste de la correspondance diplomatique.
M. de Bismarck y charge lord Odo Russell
d'informer son gouvernement que l'Alle-
magne ne prendrait pas part à la Confé-
rence sans la participation de l'Angle-
terre, et qu'il ne comprendrait pas com-
ment un Congrès ayant pour but la ré-
vision des droits de l'Europe pourrait
avoir lieu si l'Angleterre, qui est une des
principales parties contractantes, n'y as-
sistait pas. Voilà qui est très clair,
pt qui prouve a quel point la Russie
s'abusait lorsqu'elle disait fièrement à
FAngleterre qu'on saurait bien se passer
d'elle si elle ne montrait pas plus de do-
cilité. Les victoires dés Russes les autori-
saient sans doute à manifester cette noble
confiance en eux-mêmes, mais M. le
prince de Bismarck ne se croyait pas au-
torisé à en prendre sa part. L'opinion alle-
mande est d'ailleurs exposée dans un
remarquable artitïe publié hier par
!a Fo~ do Berlin. Nous avons t~t!à'
d'une fois que l'Allemagne ne répu~Bsït'
pas à l'idée de liquider immédiatement,
au moyen du partage de l'empire turc,
toute la question d'Orient. Qu'auràit-il
fallu pour cela, d'après la .~
tindple et y appelassent toutes les puis-
sances eu Congres. La Russie aurait dû
se contenter de quelques acquisitions ter-
ritoriales en Asie et abandonner à l'Eu-
rope le soin d~organiser la péninsule des
Balkans. Tel est le plan rétrospectif
que l'important journal berlinois soumet
à la Russie, et qui est peut-être plus
facile à exposer qu'il ne l'aurait été à
exécuter. La .Pc~ conclut que la Russie
« a beaucoup trop fait parce qu'elle n'a pas
fait assez. » II ne fallait pas aller si loin,
ou bien il fallait aller pi us loin encore et
ne pas s'arrêter en si beau chemin. Aujour-
d'hui, la situation est gâtée d'une ma-
nière irrémédiable. La Russie ayait
deux épreuves à surmonter. La première
était de montrer qu'elle pouvait vaincre
dans des conditions où la victoire était
extrêmement difficile la seconde, de mon-
trer que, victorieuse, elle était capable
de demeurer maîtresse d'elle-même. Si la
Russie ne peut pas subir là seconde
épreuve, elle se trouvera en face d'une
coalition universellet Eh bien t la première
épreuve a été surmontée; mais la se-
conde se présente dans des conditions
telles, que dès aujourd'hui la coalition
universelle existe, sinon de fait, du moins
à l'état de menace. 'Et plus loin
« II n'est pas possible de compter toutes
les finesses de la paix de San-Stefano.
Mais ce chef-d'œuvre de finesse est com-
promis par l'excès même de cette finesse.
Nous avons de notre mieux soutenu la
Russie tant qu'elle agissait dans le
noble but d'affranchir les chrétiens.
Mais lorsque la Russie relève dans ses
bras la Turquie brisée lorsqu'elle la
couvre de son manteau pour domi-
ner son territoire et en écarter le reste
du monde lorsqu'elle n'affranchit les
chrétiens que dans une mesure incom-
plète, pour se ménager partout une oc-
casion d'intervenir, nous pouvons, à
la vérité, comprendre cette politique
qui ne s'inspire que d'un désir de
domination universelle mais il nous
est impossible de lui donner notre appui
moral. Nous attendons avec un intérêt
mêlé d'étonnemeut les suites de la tenta-
tive faite par la Russie, et nous sommes
curieux de savoir quelle est la voie qu'elle
suivra pour assurer les résultats de la
paix de San-Stefano. » En d'autres
termes, la question est de savoir si la Rus-
sie fera la guerre ou abandonnera son
traité, car c'est dans ce dilemme que la?~
l'enferme « La Russie n'a plus le choix
qu'entre la guerre ou l'abandon du traité
de San-Stefano, traité qui serait aban-
donné déjà par le iait même que la Rus-
sie se ferait représenter au Congrès. »
A 'Vienne, la presse est unanime a
louer la circulaire du marquis de Sa-
Hsbury, et, par un contre-coup facile
à expliquer, le langage des journaux
autrichiens a repris plus de fermeté et
de netteté. Les uns parlent formelle-
ment de l'alliance anglaise; les autres,
d'une action diplomatique parallèle; tous,
de la nécessité de suivre une conduite
semblable à celle de l'Angleterre, puisque,
sur les principes et sur le jugement
à porter sur le traité de San-Stefano,
on est tout à. fait d'accord. Le correspon-
dant du JfMMM à Vienne constate l'impres-
sion générale « Tous les journaux, dit-
il, répondent comme un écho à la cir-
culaire du marquis de Salisbury
mais cet écho malgré sa sono-
rité, n'est qu'un faible reflet de l'impres-
sion produite sur le public. Cette im-
pression est duc, d'abord, au point de vue
large et vraiment digne d'un homme
d'Etat que le marquis de Salisbury a
adopté dans son appréciation du traité
de San-Stefano, et au langage clair et viril
dans lequel il s'est exprimé. Mais l'effet
a été rehaussé surtout par cette cir-
constance que, malgré l'attitude plus
résolue prise récemment par l'Angleterre,
une déclaration d'une portée si haute
et si décisive était plutôt inattendue.
Les télégraphes et les chemins de fer ont
rapproché sans doute les ,nations et ont
établi entre elles des rapports faciles; ce-
pendant on ne se rendait pas encore suf-.
fisamment compte ici du changement to-
tal qui s'est fait dans l'opinion de l'Angle-
terre. Il a fallu un acte aussi éclatant,
aussi palpable que cette circulaire pour
faire apparaître à quel point cette trans-
formation est arrivée, et pour montrer toute
la nation anglaise unie dans un même sen-
timent. Loin de distinguer entre les inté-
rêts anglais et les intérêts autrichiens, la
circulaire, dans ses vues compréhensives,
les embrasse les uns et les autres, ainsi que
ceux de l'Europe entière, et elle établit
clairement entre l'Autriche et l'Angle-
terre cette solidarité dont l'existence n'a
pas cessé d'être sentie ici instinctivement,
mais qui n'avait pas encore pris corps
aussi visiblement aux yeux du pu-
blic. B On voit, par ces citations,
que nous n'avons rien exagéré en par-
lant de l'effet produit par la circulaire
anglaise, et de l'approbation générale
qu'elle a rencontrée. La Russie ferait bien
de tenir compte de ces sentimens univer-
sellement exprimés; il n'y a certainement
cûnë IiumDia.tion à cëder, alors qu'on
t seul, à l'opinion de toute l'Europe.
BOURSE DE PARM
CM
Gompt&nt.TlM. '?t90.40.
Fin cour. ?t 42 1,2 ~2 S.M 12
àa/èe/ë
Comptamtl02.102M.BO.
~$/e
Oompta.atlf830.108'!0.40.7.
Fincoùr.l0820.7.t087S.S5.
PETITE BOURSE DU SOIK.
Emprunt 5 0/0. 108 &. 85, 97 1/2, SS, 60.
30/0. ?2ff.20,25,72fr.
Hongrois 60/0. ~3/4.
Florins (or). 601/4,60.
Extér" espagnole.. l2'7/i6,lS/lS.
Ëgyptiennes 6 0/0.. 1SO fr., 148 fr. 7;i.
Chemins égyptiens. 274 fr. 37 ]/2.
TMMgpapMe ppiv~e.
[Service télégraphique de l'agence Havas.)
Ber]m,lo8âvril,soir.
La article de fond, que les conditions de la paix de
San-Stefano peuvent difficilement inspirer, au
point de vue allemande c'est-a-dire à un point de
vue politique absolument impartial, des inquié-
tudes au sujet des intérêts particuliers de l'Al-
lemagne. L'empire allemand peut voir sans ja-
lousie un pays voisin ami, comme la Russie, rem-
porter des succès et assurer comme il lui semble
utile ses intérêts en Orient; mais il ne peut, pour
l'amour de la Russie, rester inditlert.'nt si la Rus-
sie. par ses prétentions, heurte les intérêts d'au-
tres nations voisines et amies de l'Alten~àgne. Le
développement d'un semblable conflit peut met-
tre en danger la paix européenne.
Or, l'Allemagne désire la paix non seulement
pour elle, mais aussi pour les autres Etats de
l'Europe.
Les événemens des dernières semaines n'ont
pas contribué a faire croire que les négociateurs
de San-Stefiino aient toujours eu devant les yeux
les limites en dedans desquelles les puissances
intéressées au règlement de la question d'Orient
pouvaient faire des concessions.
La Russie ne pourrait acheter l'application
complète du traité de San-Stefano qu au prix
d'une nouvelle guerre.
La Gazette de ~~NM~M Jvo~ estime que
cet état de choses aurait pu être évité si la di-
plomatie russe, aussitôt après la prise de Plevna,
s'était entendue avec les puissances intéressées
au sujet du maximum auquel elle pouvait pré-
tendre.
D'un autre côté, la Gazette de /M
générale, que l'Autriche eût ctau'ement formulé
ses conditions avant la prise de Plevna.
On n'aurait plus aujourd'hui a vaincre les
difficultés résultant d'un traité conclu et déjà
ratifié, difficultés qui semblent presque insurmon-
tables si l'on reste sur le terrain du droit tel
qu'il est vu!gairement formulé.
En effet, la principale difficulté de la situation
actuelle est bien plus dans le fait que la Russie
est aujourd'hui formellement liée par un acte
international solennel que dans les exigences.
formulées par l'Angleterre et l'Autriche partant
chacune de son point de vue particulier.
L'Angleterre et l'Autriche recunnais~ent que
de grands changement sont nécessaires en
Orient la Russie, de son côté, veut la réforme
totale, mais non la ruine de la Turquie.
Les trois puissances intéressées ne sont donc
pas divisées par des différences de principes, mais
seulement par l'absence d'une eutente, en temps
opportun, au sujet des voies et moyens par les-
quels on aurait pu aboutir parallèlement au but.
La Ca~~e f~ ~~NM~te ~o~ espère que
finalement le besoin général de paix prendra le
dessus, et qu'on parviendra à concilier définiti-
vement les intérêts particuliers actuellement en
conflit.
Constantinople, le 4 avril, 7 h. 40 m.
soir.
Les troupes de Constantinople et de la banlieue
ont été divisées en quatre corps qui sont inspec-
tés chaque jour par Osman Pacha et Moukhtar
Pacha.
De nombreux malades russes continuent d'ê-
tre embarqués à San-Stefano, à destination d'O-
dessa.
Des troupes russes sont envoyées dans la di-
rection du golfe de Saros.
Constantinople, le 4 avril.
Il est inexact que les Russes demandent la
remise immédiate de la flotte turque.
Les Russes demandent seulement que la flotte
turque soit mise à leur disposition en cas de
guerre avec l'Angleterre.
Constantmople, le 5 avril.
Le correspondant du y~:M est autorisé a démen-
tir catégoriquement tous les bruits d'une reprise
des négociations pour la cession de la flotte tur-
que à la Russie. Le correspondant dément és'afe-
ment l'existence d'un traité secret entre la Rus-
sie et la Turquie, relatif à cette cession. Il n'existe,
en dehors du traité do San-Stefano déjà ratifié,
aucun document; de quelque nature que ce soit,
relatif a une entente ou à une convention se-
crète.
Vienne, le 5 avril.
Après avoir rappelé les documens communi-
qués dernièrement au Parlement anglais, concer-
nant les relations de la Russie avec la Rouma-
nie, la Correspondance ~o/t~M~ publie le texte
de la Note que le gouvernement roumain a adres-
sée le 28 mars aux puissances, pour protester
contre le traité de San-Stefano.
Cette Note est dirigée en particulier contre les
stipulations relatives à la Bessarabie, contre !a
façon "ont est tixéo l'indemnité de guerre que la
Turquie doit payer à la Roumanie, et contre la
clause relative au passage des Russes à travers
le territoire roumain.
Le gouvernement de Bucharest déclare que la
question de la Bessarabie n'est pas une question
locale, mais une question qui doit être réglée
par toute l'Europe, parce qu'etle implique une
modification de l'oeuvre accomplie en 18S6 par
l'Europe, et un dérangement de l'équilibre des
puissances dans une région où toute l'Europe a
constamment des intérêts.
Semlin, le 5 avril.
Le ministre de la guerre a ordonné la formation
de six batailtons d3 troupes régulières dans les
pays conquis par la Serbie.
Le corps d armée du Timok s'est avancé vers
Bresnik. Le gouvernement serbe a résolu d'occu-
per toute la Vieille-Serbie dans le cas où une
guerre éclaterait entre l'Angleterre et la Russie.
Le colonel Penbrikoff, représentant de la Rus-
sie, a été mandé à San-Stefano.
Londres, le S avril.
Le ?* dans une édition spéciale, publie les
dépêches suivantes
«Saint-Pétersbourg, le S avril.
? L'espoir d'arriver à une solution pacifique du
difl'érend entre l'Angleterre et la Russie n'est pas
encore abandonné. n
«Berlin, loSavril.
? Le comité do la Banque de l'Empire a décidé
aujourd'hui de suspendre le paiement des inté-
rets des sommes reçues en dépôt. e
Londres,IoSa.vrU.
Le fS'~N~o:~ publie les nouvelles suivantes
Berlin, le 4. La mobilisation a été ordonnée
dans les quatre derniers districts militaires de
Russie.
Rome, le 4. Les afUrmations relatives à une
prétendue pression exercée sur l'Italie par. l'An-
gleterre, au sujet des affaires d'Orient, n'ont au-
cun fondement.
On télégraphie de Saint-Pétersbourg au .Z'MHM
qu'on s'attend à ce que le prince Gortchakofî
déclare prochainement aux puissances qu'après
la circulaire de lord Salisbury le Congrès ne peut
plus vraisemblablement résoudre les questions
soulevées.
Le même journal publie les nouvelles qui sui-
vent
Bucharest, le 4. Il devient extrêmement im-
probable que la protestation des Chambres rou-
maines contre le traité de paix soit envoyée à
Saint-Pétersbourg. ·
Belgrade, le 4. Quinze batail!ons du corps
du Tavor ont reçu ordre de s'avancer vers la
Drina.
Le .D
mandé au prince de Monténégro de se prépa-
rer au rcnouve)lement des hostilités, et que le
prince Nikita prend toutes les mesures en consé-
quence.
Le correspondant du .Oat/y 7Wajoute qu'it a appris de première main/qu'une
ructure entre les Russes et les Roumains était
devenue extrêmement probable, ces derniers,
malgré leur infériorité numérique, étant résolus
a résister par la force à toute attaque dirigée
contre la Roumanie.
Portsmouth, le 5 avril.
Le C~'oeo~~ et l'JE'M~'a~, transports de la ma-
rine royale, ont reca 1 ordre de se tenir prêts à
prendre la mer dans quarante-huit heures.
Londres, leSavrit.
La Chambre do commerce d'Edimbourg, les li-
béraux de Bath, de Darlington, de Peterbornugh,
d'York et d'autres villes, ont adopté des résoir-
tions contre la politique belliqueuse du gouver-
nement et en faveur d'une politique de paix.
Londres, leBavril.
Lord Lyons a eu hier une entrevue avec le
marquis de Salisbury, au ministère des affaires
étrangères.
Il repartira'domain pour Paris.
Rpme,le4avril,soir.
L'jip~K't'dit qu'un conseil extraordinaire de
ministres, tenu mercredi, a examiné la question
d'Orient.
Bien que l'opinion ait prévalu d'observer une
stricte neutralité dans l'éventualité d'un conflit
entre l'Angleterre et la Russie, le gouvernement
italien a reconnu néanmoins la nécessité de pren-
dre quelques mesures de précaution.
Les ministres de la guerre et de la marine ont
reçu des ordres en conséquence.
Athènes,Ie4 avril.
La presse hellénique exprime son indignation
sur la conduite des Turcs et engage le gouver-
nement à agir immédiatement et avec énergie.
La circulaire de lord Saiisbury, posant ia ques-
tion~sur sa vraie base, contre l'élément slave, a
été reçue en Grèce avec enthousiasme. La n?-
tion grecque tout entière se déclare prête aux
plus grands sacrifices et om'e de marcher la pre-
mière.
Nous avons le plus profond respect, pour
les intérêts anglais, turcs, grecs, autri-
chiens, russes, bulgares, roumains, ser-
bes, monténégrins qui sont en ce moment
engagés dans les affaires d'Orient; nous
sommes convaincus que les slavophiles de
Moscou ont eu parfaitement raison de
lancer la Russie dans une aventure qui
lui a déjà coûté 200,000 hommes et -i mil-
liards au plus bas mot, pour délivrer ieurs
frères de la Bulgarie; nous applaudis-
sons des deux mains .a. cet aphorisme
de la nouvelle foi panslaviste que for-
mulait avec un réalisme si pittores-
que un des collaborateurs du .e?'
?'M~e.- K Le plus rude et le plus rapace
des guerriers monténégrins, le plus su-
perficiel &t le plus a blagueur a des Rou-
mains, le plus perfide des Grecs et le plus
bouché des ~o~a~'M' bulgares doit être
plus cher à un patriote russe que le plus
honnête et le plus sympathique dos mu-
sulmans. » D'un autre côté, nous ne som-
mes pas moins persuadés, avec !es~ con-
servateurs anglais, que l'équilibre de
l'Europe et du monde dépend absolument
de la manière dont on fixera les limites
de la Bulgarie, de la Roumanie et de la
Serbie, et nous croyons que l'Angle-
terre déploiera tout le bon sens qui la
caractérise d'habitude en dépensant au
besoin son dernier homme et son dernier
scheliing pour rétablir, sinon pour main-
tenir l'intégrité de l'empire ottoman. Nous
nous inclinons devant la sagesse et la
prévoyance des hommes d'Etat et des di-
plomates qui ont conduit toute cette af-
faire, attestant ainsi que la politique et
la diplomatie ont réalisé des progrès corn
parables à ceux des branches les plus
avancées de l'industrie, humaine. Seule-
ment, tout en convenant que la guerre
est le seul moyen raisonnable de donner
satisfaction aux intérêts engagés dans la
question d'Orient, il nous semble qu'on
pourrait demander, au nom d'autres inté-
rêts non moins respectables, l'ajourne-
ment de cette guerre jusqu'à la fermeture
de l'Expositiou universelle.
Au Moyen-Age, c'est-à-dire à une épo-
que où l'on ne se piquait pas de senti-
mens humanitaires, on avait imaginé des
~p&! de Z)M'w pour permettre aux cul-
tivateurs, lesquels,,quoique de très
pauvres hères, étaient cependant néces-
saires pour' nourrir les guerriers les
hommes d'Etat et les diplomates, d'en-
semencer les terres et de récolter le blé.
Cette besogne, qui intéressait tout le
monde, terminée, le grain enfoui dans
le sol et la moisson rentrée au grenier,
on mettait flamberge E.u vent et on s'en
donnait à cœur-joie. Eh bien! n'avons-
nous pas commencé une entreprise qui
intéresse tout le monde, à laquelle tou-
tes les nations, même les plus éloignées,
vont participer, pour laquelle elles se sont
grandement mises en frais, et ne serions-
nous pas fondés à demander, au nom des
intérêts généraux de l'industrie et de la:
civilisation, une f< Trêve de l'Exposition? :o
La guerre peut attendre, l'Exposition ne
le peut pas. Les envois sont arrivés ou
en route, et il n'est pas possible d'emma-
gasiner les colis qui s'entassent déjà au
Champ-de-Mars, jusqu'au jour où les pa-
triotes russes et les conservateurs anglais
consentiront à s'embrasser. La guerre
n'est pas compatible avec une Exposition
où figureront par parenthèse, à une cen-
taine de mètres de distance, les produits
russes et les produits anglais. Pour rap-
peler avec une légère variante un mot cé-
lèbre de, M. Victor Hugo, ceci tuerait
cela; et ce serait dommage, car l'Exposi-
tion s'annonce à merveille.
N'en déplaise aux pessimistes, on sera
prêt pour le f mai. Il y a certainement
encore beaucoup à faire, mais on ne
manque ni de bonne volonté, ni de bras,
ni d'argent. Si la journée ne suffit pas, on
travaillera la nuit; on a déjà commencé.
D'ailleurs, le gros œuvre est terminé ou
à peu près; les maçons et les construc-
teurs font place aux peintres, aax déco-
rateurs et aux ornemanistes on pose les
clôtures des compartimens, on installe les
vitrines. Ces jours passés, on faisait fête à
des exposans anglais, MM. Adams et
Bromley, de Hanley, Staffordshirs, qui
les premiecs avaient complété leur instal-
lation de produits céramiques. Un peu
plus loin, dans le compartiment des Etats-
Unis, MM. Mallory, Wheeler et C", du
Connecticut, exposent un merveilleux as-
sortiment de serrures à clefs dorées, un
des articles les plus perfectionnés de l'in-
dustrie américaine, et pour cause Les
Etats-Unis produisent, en effet, des vo-
leurs d'une habileté incomparable, et,
comme il arrive toujours, les risques ex-
traordinaires auxquels la propriété mobi-
lière y est exposée ont stimulé le génie
des inventeurs. On aurait pu, à la vérité,
améliorer la police, mais il était plus fa-
cile, à ce qu'il semble, de perfectionner
la serrurerie. L'exposition américaine
promet, du reste, d'être des plus in-
téressantes. « Les cuirs de New-York,
de la Pensylvanie, du Massachussets, etc.,
lisons-nous dans le CoM' des .B7a~-
~TMM, occuperont une large place,
ainsi que les chaussures fines et com-
munes. Mais l'exposition la plus va-
riée et la plus complète sera celle des
machines. Les instrumens aratoires re-
présenteront à eux seuls dix Etats. Les
machines à vapeur, les machines à calo-
rique, les appareils à travailler le bois,
les pompes, les outils à main, la quin-
caillerie, les machines à fabriquer les
chaussures, les moulins et une multitude
d'autres appareils mécaniques formeront.
une collection aussi importants par le
nombre que par l'excellence des spéci-
mens. L'armurerie, l'horlogerie, les instru-
mens de précision, l'ébénisterie et la
joaillerie montreront les progrès accom-
plis dans l'exécution des travaux délicats
et artistiques,; la librairie mettra en re-
lief les noms des éditeurs les plus
éminens de New-York, Boston et Phi-
ladelphie. En résumé, la liste des expo-
sans comprend S78 noms; 224 appar-
tiennent à l'Etat de New-York, 101 à la
Pensylvanie, 41 au Massachussets, 38 au
Connecticut, 20 an New-Jersey, et le reste
aux divers Etats de l'Ouest avec un ap-
point relativement peu considérable pro-
venant des Etats du Sud. » La façade amé-
ricaine, construite en bois comme la fa-
çade russe, commence à se dessiner; la
façade belge s'est ornée de superbes ca-
riatides en pierre bleue de Soignies; mais
la palme de l'élégance pourrait bien ap-
partenir décidément au merveilleux por-
tique de l'église de Belem, qui décore le
compartiment portugais. Grand encom-
brement de caisses dans les compartimens
de la Hollande, de l'Italie, de l'Autriche-
Hongrie, des colonies anglaises; multipli-
cation rapide des kiosques chinois. Les
annexes de toute sorte s'achèvent, des
affiches rouges annoncent l'ouverture du
c< restaurant universel la brasserie de
la patrie a est déjà ouverte les consom-
mateurs y sont attablés au bout du champ
et en face de la bière de mars.
Ajoutons que les Chambres ont été, ces
jours-ci, fort occupées de l'Exposition.
Elles ont adopté d'abord un projet de loi
hospitalier qui accorde un régime d'ex-
ception aux marchandises destinées à
l'Exposition exemption de l'impôt de
5 0/0 sur les transports de petite vitesse,
et de cet étonnant « droit de statistique »
qui frappe les produits étrangers traite-
ment de la nation la plus favorisée pour les
articles qui seront livrés & la consommation.
La Chambre des Députés a voté aussi des
crédits extraordinaires destinés à l'aug-
mentation des appointemens des petits
employés et à l'allocation de frais de repré-
sentation au Président et aux ministres, à
l'occasion de l'Exposition. En revanche, le
Sénat a cru devoir s'ajourner au 29 avril
avant de se prononcer sur ces alloca-
tions. Il s'agit comme on sait de
972,oOO fr. pour indemniser les petits em-
ployés que menace le renchérissement des
nécessités de la vie pendant la durée de
l'Exposition (et après?) et de 1,750,000 fr.
pour donner aux hauts fonctionnaires de
l'Etat les moyens de faire dignement les
honneurs de l'hospitalité parisienne aux
étrangers. Nous n'avons pas un goût parti-
culier pour les dépenses de luxe dont les
contribuables sont appelés à faire les
frais. Mais l'Exposition elle-même n'est-
elle pas une affaire de luxe ? Puisque le
gouvernement a cru. devoir en prendre
l'initiative et en supporter les charges,
peut-il lésiner sur les détails? L'honorable
M. Robert Mitchell a prétendu qu'en 1867
les ministres n'avaient reçu aucune allo-
cation supplémentaire. Soit Mais on
avait, en ce temps-là, la ressource des
viremens, et on en a usé large-
ment. On a dépensé en fêtes 2,100,000 fr.
Le crédit que l'on demande aujour-
d'hui est plus modeste, quoique les ap-
pointemens des ministres aient été sen-
siblement réduits. Il est vrai que Paris
n'est plus toujours au témoignage de
M. Mitchell que la seconde ville de
France mais à qui la faute ? Qui aurait
songé à transporter les Chambres à Ver-
sailles si l'Empire n'avait pas amené les
Prussiens à Paris ? Nous convenons que
le Congrès américain n'a pas songé
à accorder au Président et aux ministres
qui résident à Washington des allocation~
supplémentaires à l'occasion de l'Exposi"
tion de Philadelphie mais .nous avons
eu là-bas les fêtes du C~<~M~ et les il-
luminations qui ont réjoui notre vue,
sans parler des pétards et des feux d'arti-
fice que l'on nous a tirés entre les jam-
bes dans la mémorable soirée du 4 juillet,
ont coûté au delà de l'allocation dont le
chiure exorbitant a scandalisé les écono-
mistes à viremens du régime impériaL
Nous espérons donc que le Sénat ne vou-
dra pas réduire' les représentans officiels
de l'hospitalité française à offrir aux
étrangers « quelque bon haricot bien gras
avec quelque pâté en pot bien garni de
marrons x., malgré le plaisir que cela
pourrait faire aux Spartiates qui regret-
tent le brouet noir de l'Empire.
Une autre question reste encore en
suspens, celle des entrées.J)'une part, les
exposans se plaignent, et non sans raison,
de la parcimonie avec laquelle on les
traite en les réduisant à une seule entrée
personnelle. La plupart des maisons im-
portantes ont plusieurs associés; ne se-
rait-il pas tout au moins convenable de
mettre à leur disposition un certain nom-
bre de tickets de service en sus de l'en-
trée personnelle? Les exposans sont les
'acteurs de la pièce à grand spectacle qui
va se jouer au Champ-de-Mars. S'avise-
t-on d'obliger les acteurs à payer leur place
au théAtrc? D'une autre part, voici qu'on
propose, sous l'influence d'un faux senti-
ment démocratique, de rendre l'Exposi-
tion gratuite le dimanche. Certes, il est
bon d'engager la population ouvrière à
visiter l'Exposition et de lui en faciliter
l'accès mais le prix de l'entrée est-il hors de
saportée?APhiIadeIphieilëtaitde2fr.SOc.,
à Paris il sera de 1 fr., et, tout en repous-
sant la gratuité, la commission consent,
dit-on, àl'abaisser à 50 c. certains diman-
ches. Quel ouvrier parisien reculerait de-
vant une dépense de 50 c.? Le parterre de
l'Ambigu ou des Folies-Dramatiques, sans
parler du comptoir du marchand de vin,
coûte plus cher, et l'Exposition vaudra
bien C/Me C~~e ec'e ou les CJoe~ de
C'0'K~i~. D'aiileurs, rien n'est gratuit en
ce monde, et ce qui est donné gratis aux
uns est payé par les autres. Si l'on entre
pour rien à l'Exposition, cette belle en-
treprise coûtera d'autant plus cher aux
contribuables, et ce serait une très mau-
vaise habitude à donner à la démocratie
parisienne que de lui fournir des specta-
cles aux frais de la démocratie française.
Cela se faisait à Rome, sous les Césars
mais nous sommes à Paris, et, Dieu
merci! il n'y a plus de César. Notre po-
pulation parisienne n'a rien de commun
avec la plèbe impériale, et elle serait peu
flattée de vivre et même de s'amuser aux
crochets de la France. Elle paiera son
entrée à l'Exposition, et elle ne devra
rien à personne J
En résumé, tout va bien au Champ-de-
Mars, et, dans un mois, on verra s'y éta-
ler le plus merveilleux spectacle que
puisse offrir l'industrie humaine. Les spec-
tateurs ne manqueront point, si nous de-
vons ajouter foi aux nouvelles qui nous
arrivent d'Amérique et d'ailleurs. «L'exode
annuel des touristes américains pour
l'Europe, dit le Courrier JS~C/MM,
paraît devoir prendre des proportions ex-
traordinaires. On s'attendait à une aug-
mentation considérable du nombre or-
dinaire de voyageurs, et les différentes
Compagnies de steamers se proposaient de
faire des réductions sur les prix de pas-
sage'pour favoriser le mouvement; mais
toutes les prévisions ont été dépassées.
Nombre de places sont déjà retenues,
même plusieurs mois en avance, a Voilà
d'excellentes nouvelles, et tout nous an-
nonce que Paris sera encore une fois cette
année le rendez-vous du monde civilisé,
pourvu que les hommes d'Etat et les
diplomates qui s'occupent en ce moment
de rajuster l'équilibre de l'Europe veuil-
lent bien nous accorder c< la Trêve de
l'Exposition, a
G. DE MOLINARL
On no
ôtre entrée dans une période de calme; les
débats, aux Certes, se traînent péniblement,
et les députés ne semblent y prendre qu'un
intérêt médiocre. Les projets de lois If s plus
importons se discutent et se votent le plus
souvent au milieu.de l'indifférence générale;
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