Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-03-05
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Description : 05 mars 1878 05 mars 1878
Description : 1878/03/05. 1878/03/05.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITÏON DE PAMS.
MM S MS J
i878. `
OM S'ABONNE
en Belgique, en It5!te.
dans le Luxembourg, en Turquie, les
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tee
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
ta moyen d'une valeur payable a Paris ou de
Mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous ~ë8 pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.
p&t l'envoi d'une valeur payable & F! 'Lt..
Les annonces sont reçues
otm MM. Fanchey, B~mte et C<,
8, place de la Bourse,
et M bureau du JfeCBMNAï<< )
oEMdolYent toujoursStreagreéespar !a rMacUct.
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i~8.
ON S'ASO~E
C~e des !'r.~?es-Sa!i:Germam-A!ixerro!8, 17.
~BUS. ï;~ B/ASS.~XXE~EMTF
Un as. Sis mois. Trois mota.
D.'p~tHMBS. 80 f*. 40 ff. 20 fr.
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&€'ps:'tSEaes.s, Nsa s'Sï~éB'~e Sa c~mt*
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papi'vs nMcc. 17, Gresh.'uu street, < P. 0.:
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M&deleine, dans tes kiosques et dans tes bi*
bi)c-th~ftuea des cares chcnttns ~e ~ef beht~s.
A 'Ya~par&iso (CLiU), chez M. OMstes L. Tornero.
JMMAL MES DEBATS
POLITIQUES ET LITTERAIRES
7
PARIS
LUNDI 4 MARS
La paix a été enfin signée hier entre la
Russie et la Porte. Nous n'en connaissons
pas encore les conditions positives mais
si les dépêches qui annoncent la nouvelle
ce nous disent pas ce que le traité con-
tient, elles disent du moins ce qu'il ne
contient pas. La Russie a fait à l'Angle-
terre des concessions assez importantes,
et qui d'ailleurs étaient prévues depuis
quelques jours déjà. Une dépêche adres-
sée de San-Stefano au Times assure qu'il
n'est plus question ni de la cession d'une
partie de la flotte turque, ni du tribut
égyptien, ni d'aucune clause touchant aux
revenus déjà hypothéqués. Pour ce qui
est de la Bulgarie, elle ne comprendra ni
Salonique ni Andrinople mais les dépê-
ches sont muettes au sujet de Kalava et
de Dedeagatch, et nous ignorons toujours
si le nouvel Etat s'étendra, oui ou non,
jusqu'à la mer Egée. Les Russes auraient
renoncé également à entrer à Constanti-
nople, mais ici encore il y a quelque am-
phibologie dans les dépêches. Il n'y aura
pas d'entrée triomphale; toutefois, les
Russes et les Turcs étant devenus les
meilleurs amis du monde, le grand-duc se
fera un plaisir, et presque un devoir, de
voir la capitale de l'empire ottoman. On
annonce de Constantinople même que le
Sultan attend pour dimanche prochain la
visite du grand-duc. Il n'est pas impossi-
ble que celui-ci amène à sa suite une
très forte escorte, pour employer le lan-
gage diplomatique, et que cette escorte
s'embarque à Constantinople même, pour
revenir en Russie par le plus court et le
meilleur chemin. Tous ces points restent
dans le vague et seront sans doute réglés
plus tard avec plus de précision. Quoi
qu'il en soit, la Russie a fait des conces-
sions et cependant, si nous nous retour-
nons du côté de l'Angleterre pour juger de
l'efïet produit, il semble que cet effet soit
des plus médiocres. L'attitude de l'Angle-
terre continue à être froide, un peu som-
bre, défiante au fond et hostile. Les jour-
naux n'ont pas changé leur ton, et peut-
être même Font-ils accentué dans le
sens belliqueux. Pourtant, les points qui
avaient été indiqués autrefois comme re-
présentant les intérêts anglais semblent
avoir été à peu près respectés. La Rus-
gie il est vrai, prend en Asie, comme
indemnité de guerre Kars Batoum
mais non pas Erzëroum, et, en Europe,
elle a réduit ses prétentions premières
dans des proportions très appréciables.
L'Angleterre s'apercevraJ~-ellc à présent
que les intérêts anglais n'étaient pas seu-
lement des intérêts matériels que l'on
pouvait désigner, numéroter, étiqueter
dans une circulaire, mais encore des
intérêts moraux? Comprendrait-elle
que le prestige anglais, que l'influence
anglaise en Orient ont reçu depuis quel-
ques mois de sensibles blessures ? Il est
un peu tard pour faire cette découverte,
trop tard peut étr&, et la politique de
mauvaise humeur ne remplace pas avec
avantage une politique de constance et de
fermeté.
Quant à l'Autriche, nous ne voyons pas
les concessions qui lui auraient été faites.
La partie des dépêches qui se rapporte à
l'agrandissement de la Serbie et du Mon-
tenegro est d'une telle confusion qu'il est
impossible d'y rien comprendre. Une dé-
pêche annonce que l'Autriche n'occupera
pas 1 Herzégovine et la Bosnie si les Rus-
ses abandonnent les conditions dont le ré-
sultat est d'isoler ces deux provinces du
reste de la Turquie. H s'agit évidemment
de l'étroit territoire placé entre le Monté-
negro et la Serbie, et qui devait être dis-
tribué à ces deux provinces. La Russie
n'a aucun intérêt direct et personnel
dans toutes ces questions, ,et, si la Confé-
rence a Ueu, elle 'les y traitera sans
doute avec une indifférence relative.
Si l'agrandissement de la Serbie et du
Monténégro coupe les communications de
l'Herzégovine et de )a Bosnie avec le
reste de l'empire, les Autrichiens, dit-on,
entreront dans ces deux provinces. Soit
qu'ils y. entrent ou non, la Russie ne s'en
tourmente guère, et peut-être aimc-t-eUe
mieux qu'ils franchissent leur petit Rubi-
Con. ce qui l'excusera elle-même d'en
avoir franchi ou d'en franchir encore de
plus considérables.
De toutes les conditions de la paix, la
plus originale est à coup sûr celle qui
oblige la Porte à déclarer formellement à
la Conférence qu'elle est complètement
Satisfaite du traité. Battue, dépouillée, et
non seulement résignée mais contente,
telle devra être l'attitude de la Porte. La
Russie, elle, pourra faire valoir sa modé-
ration, son esprit de renoncement et de
sacrifice, exprimer ses regrets d'avoir dû
abandonner certaines choses. J'aurais
pu faire mieux, dira-t-elle; mais la Porte
devra être tout à fait réjouie. L'Eu-
rope, après cela, aurait mauvaise grâce
à se plaindre. Il est probable que nous
connaîtrons mieux demain 'les conditions
du traité et que nous pourrons en parler
svec plus de sûreté. En attendant, nous
devons féliciter la Russie sa persistance,
sa souplesse, son adresse diplomatique
ont tourné tous les obstacles. Elle a fait
en quelques mois plus de chemin vers
les mers du Sud qu'elle n'en avait fait de-
puis de bien longues années, et la for- j
tune enfle ses voiles.
Revenons à nos affaires intérieures.
Les scrutins électoranx se sont ouverts
hier dans dix-sept circonscriptions. Le
suffrage universel a encore donné raison
à la Chambre dans la grande majorité des
invalidations qu'elle a prononcées. Nous
ne disons pas cela pour encourager la
Chambre à invalider loin de là Nous
avons trouvé quelqueiois qu'elle dé-
passait un peu la mesure nous avons
regretté, par exemple, l'invalidation
maladroite de M. de La Rochefou-
cauld, duc de Bisaccia. M. de La Ro-
foucauld rentre fièrement dans cette
Chambre dont il s'était montré si fier de
sortir. Les électeurs de Mamers l'y ren-
voient avec une majorité assez consi-
dérable. M. Combes a été aussi réélu à
Castres contre M. Charles Simon M. Mi-
chaut, à Lunéville, contre M. Cosson,
M. Charlemagne, à Châteauroux, contre
M. Bottard. Ce sont là tous les succès des
réactionnaires; ils se réduisent à quatre.
Restent treize circonscriptions. Dans trois
il y a ballottage: ce sont la 2~ circonscrip-
tion de Marseille et celles d'Alais et de
Fougères mais dans toutes les trois
les républicains tiennent la tête et sem-
blent assurés de réussir au second tour
de scrutin. Enfin, dans dix circonscrip-
tions, des républicains ont été nom-
més contre des réactionnaires invali-
dés il est inutile de donner ici des
noms et des chiffres que l'on trouvera
un peu plus loin. Ce sont là des faits très
significatifs et qui démontrent deux cho-
ses d'abord que la pression administra-
tive avait faussé le scrutin dans un certain
nombre de circonscriptions, ensuite que
l'opinion rendue à elle-même revient na-
turellement à la république. Qui oserait
dire, en effet, que les élections du 3 mars
soient le produit des candidatures officiel-
les ? Jamais les élections n'ont été plus
libres, jamais des instructions plus for-
melles n'ont été données aux préfets pour
leur enjoindre de s'abstenir absolument,
et ils se sont abstenus en effets Il faut
remarquer en outre que dans les cir-
conscriptions qui,-sous l'intimidation du
)6 mai, avaient nommé des réactionnai-
res, les candidats républicains se présen-
taient avec une prévention défavorable.
C'étaient, comme nous l'avons dit déjà,
les traînards de notre armée qui se trou-
vaient en présence des têtes de colonne de
nos adversaires. Malgré tout, les républi-
cains l'ont emporté dans dix et même
dans treize circonscriptions sur dix-sept.
Ces élections sont donc une confir-
mation éclatante de la volonté que le
pays a exprimée au mois d'octobre
dernier. Les partis ont la mauvaise habi-
tude de faire parler le pays, et toujours,
bien entendu, dans leur sens. Le pays
yeut, le pays pense, etc.; Niais nous, nous
ne faisons pas parler le pays, nous l'écou-
tons, nous enregistrons ses votes. Quel
homme de bonne foi, s'il est partisan de
la souveraineté, nationale, pourrait nier
l'autorité d'une affirmation républicaine
aussi souvent renouvelée 1
BOURSE DE PÀMS
CMtMre t6 2 te 4. B~MMe. )B*s
Comptant.~ 80 ?43S.SS.
Fin cour 7395. 7440.45.
-&t'ee/
Compt&nHO!;M.7.t06.O~
&0.'C
Ftnc&M.t09BS.10990.3S.<.
!')a.TIT)E: BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. tt0fr.07t/2,2ll/4.
30/0. 74 fr. 50, 721/2.
Extér" espagnole.. 131/tC.
Extérieur nouveau. 29H/16.3/4.
5 0/0 turc. 8&.7S,6g.
Florins (or). 64t/2,9/16. `
Hongrois 60/0. '!63/8,i/2.
Egyptiennes 60/0.. 140 fr., 14t fr. 87.
ChemiBS égyptiens. 25t fr.
a _·,e
ÉLECTIONS LEGISLATIVES
Scratin du 3 mura.
:i~.r>~ y. ,a..
An
Arrondissement de Limoux.
RQUgé.rép. S.lë9e~
BoueheN-dn-BUt&Me.
Arrondiss<:ment d'Arles.
T&rdieu, rép. 10.S36 élu
Arrondiscement de Marseille.
2"circonscfiptioQ.
Clovisilugues, rép. <.02{ 4
Amat, rép. 3.733
Dupont, rép. 774
Blanqui,rép. S96
Ballottage.
€d
Arrondissement de Dinan.
1' circonscription.
Even, rép. 7.403 élu
Comte deChampagny, cons. 4.482
Arrondissement de Loudéac.
B~ron de Janzé, rëp. 9.773 élu
VeiHet, cens. ~6~
Arrondissement de Sain t-Erieuc.
Armez, rép. 10.040 élu
Garnier-Bodeléac, cons. 6.204
DoMba.
An'ondissemen.t de Baume-Ies-Dames.
Bénard, r6p. 7.4696hi
Rstignard,eons. 7.0S5
e.Mt'd.
Arrondissement d'Alais.
1~* circonscription.
Commandant Favand, rép. 4.940
Desmons. 4.443
Destremx. 69
Batiottage.
Ctaromne (Hante-).
Arrondissement de Villefranche-de-
Lauraguais.
Caze,r6p. 8.373 élu
)!He-et-V;!a:me.
Arrondissement de Fougères
Ridan, r6p. 6.603
Hochin, cons. 8.264
DeDatmas,cons. 1.167
Ballottage.
Arrondissement de Châteauroux.
1''° circonscription.
Charlemagne, cons. 7.477 élu
Bottard, r6p. 6.216
Manche.
Arrondissement d'Avranehes.
2° circonscription.
Riotteau.rép. 7.698 élu
De Canisy,cons. 3.H67
Men~the-et-Mosene.
Arrondissement de Luneville.
Michaut, cons. 11.836 élu
Cosson.rép. 10.387
Oise.
Arrondissement de Clermont.
Levavasseur, r6p. 11.887 élu
De Chàtenay. cons. 8.281
Sarthe.
Arrondissement de Mamers.
1~ circonscription,
De la Rochefoucauld-Bisac-
cia,cons. 7.308 élu
Lherminier,rép. 8.317
Sonanze.
Arrondissement d'AbbeviiIe.
2° circonscription.
DeDouYilIe-'MaiIlefeu.rép. 8.234 élu
Brie t de Rainvillers, cons. 7.738
TatM.
Arrondissement de Castres.
Combes, cons. 8.792 éiu
Charles Simon, rép. 7.428
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
« Vienne, le 4 mars, 3 h. 30 m.
» La paix a été signée avec quelques modi-
Scations dans les conditions précédemment
annoncées.
)) La réunion d'une Conférence devient pro-
bable. Elle aurait pour siège Berlin ou Bade.
? En vue de la réunion d'une Conférence,
le gouvernement austro-hongrois maintient
la convocation des Délégations pour mercredi
prochain. Le projet de crédit teur sera sou-
mis le samedi suivant.
o Le Compromis provisoire-serait prorogé
pour trois mois.
e L'idée de l'annexion de la Bosnie et de
l'Herzégovine parait gagner du terrain.
» Dans les cercles militaires, l'opinion est
divisée sur la quantité de troupes qui serait
nécessaire à l'occupation de ces deux provin-
ces. On se bornera au chiffre strictement né-
cessaire.~ m
TéM~MpMe privée*
[Service télégraphique de l'agença Rayas.)
Syra, le 4 mars.
Des avis de Constantinople annoncent que le
général Ignatieff a dû partir pour SaintrPéters-
bourg immédiatement après la signature des
préliminaires de patx.
Le généra) devait être accompagné par un am-
bassadeur que la Porte envoie à l'empereur
Alexandre.
On ignore la mission de cet ambassadeur; mais
on pense qu'il doit exprimer à l'empereur le désir
qu'a te Sultan de rétablir des relations avec lui.
Quelques personnes lui attribuent la mission
de poursuivre à Saint-Pétersbourg, avec le géné-
ral IgnatiefT, les négociations pour la confection
du traité de paix définitif, les négociations qui
viennent de se terminer a San-Stefano ayant, pa-
raît-il, abouti seulement à la signature dés préli-
minaires de paix, dont les bases avaient été ac-
ceptées par les belHgérans avant la discussion des
conditions de l'armistice.
Les préliminaires de paix qui viennent d'être
signés à San-Stefano ne sont pas encore officiel-
lement connus. Toutefois, on sait d'une ma-
nière à peu près certaine qu'ils contiennent les
conditions suivantes
Indemnité de guerre dont les trois quarts doi-
vent être acquittés par la cession, a titre déti-
nitif, de Batoum, de kars. d'Ardahan et de Baya-
zid, y compris-le territoire du district qui porte
ce dernier nom.
Erzeroum doit être rendu aux Turcs.
La question de la navigation militaire et mar-
chande dans les détroits n'est pas mentionnée j
il est entendu qu'elle est réservee.
~&t vigation dans le Danube.
Andrinople et Salonique restent à la Turquie.
La nouvelle principauté bulgare serait limitée
au sud par une ligne venant aboutir l'archipel,
un pou au-dessus de Salonique. Toutefois, les
renseignemens sont incertains sur ce point, et
l'on ne saurait affirmer que cette ligne se pro-
longe jusqu'à la mer.
Sur là mei* Noire et sur le Danube, la Bulgarie
s'étendra jusqu'au-dessus de Varna et de Kus-
tendjé.
Le territoire compris au-dessus de ces deux
points, c'est-à-dire la Dobrutscha, ainsi que le
delta du Danube, seront cédés a la Russie pour
être donnés à la Roumanie en échange de la
Bessarabie qui, jusqu'à la rive gauche du Pruth.
fera La Serbie et le Monténégro reculent leurs fron-
tiéres, mais sans devenir limitrophes une zone
est maintenue entre les deux pays pour laisser à
la Porte la possibilité de communiquer avec la.
Bosnie et l'Herzégovine.
Aucun navire turc n'est cédé à la Russie.
Saint-Pétersbourg, le 4 mars.
Hier soir, 3 mars, la paix a été signée.
La nouvelle de la signature de la paix s'est ré-
pandue dans la ville hier dimanche, à une heure
fort avancée dans la soirée.
De toutes parts des masses compactes de la
population se sont pressées vers le palais impé-
rial et ont félicité l'empereur par des hourras
enthousiastes.
Le czar a paru sur le balcon. A ce moment, la
foule s'est découverte et a entonné l'hymne na-
tional.
Saint-Pétersbourg, le 4 mars.
Dans tes cercles les mieux informés de Saint-
Pétersbourg. on considère comme complètement
dénuée de fondement la nouvelle puMiée par les
journaux de Vienne, et d'après laquelle le prince
Gortchakot[ aurait adressé tout récemment aux
représentons dû )a Russie a l'étranger une Note
dans laq~ielle il indiquerait les concessions éven-
dans laquelle il indiquerait les concessions éven-
tuelles du gouvernement russe et déclarerait que
!a Russie aoit.se moiïtrer inébranlable en ce qui
concerne la question bulgare.
Constantinople, le 3 mars.
L'accord est fait sur tous les points.
Le traité de paix sera signé ce soir.
Constantinople, le 3 mars, minuit.
La paix a été signée.
Le grand-duc Nicolas l'a annoncé dans une
revue à ses troupes.
La Russie a renoncé au tribut d'Egypte.
Constantinople, le 4 mars, 2 h. 50 m. soir.
On confirme officieUement que le traité de paix
n'a été signé qu'hier soir très tard à San-Stefano.
Les conditions seront publiées incessamment.
Constantinople, le 2 mars.
Les forces russes de San-Stefano et des envi-
rons ont été augmentées.
On assure que le grand-duc rendra visite au
Sultan lundi.
Constantinople, le 3 mars.
(Voie El-Arich.)
Avant la signature de la paix, lo général
Ignatieff a demandé qu'il fût convenu que la
Russie et la Turquie défendraient toutes deux,
devant la Conférence, tous les points du traite
de San-Stefano; mais Savfet Pacha a refusé. Le
général Ignatieff a télégraphié à Saint-Péters-
bourg pour demander des instructions. On
ignore encore comment l'incident a été réglé.
La Russie renonce à Salonique; mais la Bulga-
rie comprendra Bourgas, Varna et Kustendjé.
L'indemnité a été réduite de 40 millions de
livres sterling à 12 millions.
Constantinople, le 2 mars.
Le comte de Mouy a eu aujourd'hui une au-
dience du Sultan.
Londres, le 4 mars.
La nouvelle de la signature de la paix a été
accueillie très froidement par les journaux de ce
matin.
Le ?*MMM déclare que ce serait une faute de
croire que tout danger est passé.
« Maintenant, dit cette feuille, la Russie doit
régler son compte avec l'Europe.
& De gaïté de cœur, elle est allée jusqu'aux
extrêmes il se pourrait bien cependant qu'elle
ne fut qu'au début de ses épreuves. Espé-
rons que la Russie ne persistera dans aucune
proposition que l'Angleterre ne pourrait pas sanc-
tionner, s
Le JtfofMM!~ Post, le ;'M~apA considèrent avec une grande anxiété la
phase actuelle de la question d'Orient. Ils se de-
mandent ce qui va maintenant être fait pour les
intérêts anglais.
Le ~<:M~et l'occupation de ['Egypte.
Le Dment de se préparer fortement à la guerre.
Constantinople, le 1~ mars [reçue le 4).
Hier, un conseil extraordinaire des ministres
et des hauts dignitaires aurait accepté les condi-
tions de paix. Le traité serait signé demain.
Le grand-duc Nicolas irait dimanche rendre une
visite au Sultan.
Le bruit court que le Parlement serait convo-
qué pour sanctionner les conditions de la paix.
Un télégramme du commandant de Janina an-
nonce la défaite de 2,000 insurgés grecs retranchés
dans le village de Plotonos.
Constantinople, le 4 mars.
Malgré la signature des préliminaires de la
paix, les plénipotentiaires restent à Sau-Stefano
pour régler quelques questions de détail.
Le grand-duc Nicolas n'a pas encore fait sa vi-
site au Sultan.
Constantinople, le 4 mars.
De nouvelles forcés russes sont arrivées dans
les environs de San-Stefano.
Les prisonniers turcs seront immédiatement
mis en liberté.
Les musulmans qui avaient émigré pendant la
guerre ont été autorisés à retourner dans leurs
foyers.
~oyers. Londres, le 4 mars.
Les correspondans du Times à Saint-Péters-
bourg et à Constantinople prétendent tous les deux
dans leurs télégrammes que la paix a été signée
samedi 2 mars.
La dépêche de Constantinople raconte qu'une
revue de 30,000 hommes a été passée hier à San-
Stefano par le grand-duc, au milieu du plus
vif enthousiasme. Un Te .DgMM solennel a été
chanté après la revue.
Une autre dépêche, datée de San-Stefano le
2 mars et adressée également au ~*tMM. assure
que, dans les conditions de paix, il n'est question
ni de la cession d'une partie de la flotte turque,
ni du tribut égyptien. Il n'y a aucune clause tou-
chant aux revenus dëjn. hypothéqués.
Relativement à l'indemnité de guerre, rien n'est
déSnitivement arrêté mais cette indemnité con-
sistera surtout en une acquisition de territoire en
Asie. où la Russie prend Kars et Batoum, mais
pas Erzeroum.
Toutes les conditions concernant le Monténé-
gro, la Serbie et la Roumanie, sont réglées. Salo-
nique <~t Andrinople ne sont pas compris dans le
nouvel Etat de Bulgarie.
On télégraphie de Vienne au ;S~M<~M'~
« Deux divisions de l'armée autrichienne entre-
ront en Bosnie dans une dizaine de jours environ.
& Les ambassadeurs d'Autriche et d'Angleterre
ont reçu l'ordre de protester silesRusses entrent
à Constantinople. ))
D'après une dépêche de Constantinople, adressée
au même journal, on considérait comme probable
que le grand-duc visiterait la capitale ottomane
aussitôt après la signature de la paix et qu'il
transporterait son quartier général & Périkeuï.
Une édition spéciale de l'O~~p~. publiée hier
soir, contient la dépêche suivante de Vienne, le
3 mars
« Une dépêche-circulaire du prince GortchakofT
déclare que le gouvernement russe n'a aucune
objection a. faire a la réduction de territoire que
les conditions de paix donnent au Monténégro et
a la Serbie. Mais, comme ces conditions ne sont
pas autre chose que le résultat de la guerre, il
faudra les accepter en ce qui concerne la Bul-
garie. »
On télégraphie dé Vienne au D~y y~s~
« Les dépêches de Saint Pétersbourg qui
ont tant rassuré l'Autriche la semaine dernière
contenaient l'aveu que les conditions de paix
avaient été exagérées au quartier général du
grand-duc Nicolas, et la promesse qu'elles se-
raient considérablement modifiées a la Conférence.
a L'Autriche n'occupera pas la Bosnie ni l'Herzé-
govine si les Russes abandonnent les conditions
dont le résultat est d'isoler ces provinces du reste
de la Turquie. Dans le cas même où ces condi-
tions seraient maintenues, l'Autriche ne s'an-
nexera les deux provinces que sur la suggestion
qni en serait faite à la Conférence par l'une des
puissances, s
On télégraphie de Constantinople, le 2 mars,
au même journal:
« D'après des sources officielles, le montant to-
tal de l'indemnité de guerre s'élève à 300 millions
de livres sterling (7 milliards 500 millionsdefrancs).
Sur cette somme, 26') millions de livres sterling
(6 milliards BOO millions de francs) seront payés
par la cession de Batoum, de Kars, d'Ardahan et
de tout le district de Bayazid.
Une autre condition oblige la Porte à décla-
rer formellement à la Conférence qu'elle est com-
plètement satisfaite du traité. &
Le .Dde Belgrade, que 5t personnes ont été condam-
nées à mort et 43 aux travaux forcés, pour avoir
pris part à la tentative d'insurrection de Topolga,
qui marqua. les débuts de la dernière campagne
desScrbef;.
Une conspiration pour égorger .les fonctionnai-
res turcs eu Bosnie vient d'être découverte a
Serajewo. Bon nombre de mahométans ont été
arrêtés.
Londres, !e 3 mars, soir.
Une démonstration aura lieu a Hyde-Park di-
manche pr Mhain.
Une résolution en faveur de la paix et une
motion réclamant le droit de la liberté de la pa-
role y seront proposées.
Londres, le 4 mars.
Le ;7'MHM publie la dépêche suivante de Phila-
delphie, le 3 mars
« Le gouvernement se dispose à ouvrir une cor-
respondance avec les gouvernemens européens,
relativement à la réunion d'une Conférence in-
ternationale qui réglerait la circulation métal-
lique. »
Londres, le 4 mars.
L'J?MMMt~ S~M< dans une édition spéciale,
publie la dépêche suivante:
« Constantinople, le 4 mars.
s Le prince Tcherkasski est mort à San-Stefano. »
Londres, le 4 mars.
Lord Lyons est attendu ici demain.
Berlin, le 4 mars.
On affirme que l'Autriche est toute disposée à
occuper la Bosnie et l'Herzégovine, mais que
cette occupation, contrairement aux bruits qui
circulent, n'aura pas lieu avant la Conférence.
l'Autriche ne voulant pas paraître solidaire de la
Russie. Elle préfère attendre la Conférence, qu'elle
considère comme une occasion favorable pour
faire naître la question sur l'initiative d'autres
puissances que la Russie et qu'elle-même, parce
qu'alors elle pourrait occuper les deux principau-
tés comme mandataire de l'Europe.
Vienne, le 4 mars.
On considère comme vraisemblable que dans
la Conférence la question de la cession de l'Epire
et de la Thessalie à la Grèce sera soulevée. On
assure en effet, et quelques indices semblent le
prouver, que trois des grandes puissances au-
raient échangé quelques communications à ce
sujet.
Vienne. le 4 mars.
La Con'f~MM~ef ~oK~M publie la dépêche
suivante, datée de Bucharest le 4 mars
Une tension croissante se manifeste dans les
relations de la Roumanie avec la Russie. Le
gouvernement roumain craint que les comman-
dans militaires russes n'accaparent toute l'admi-
nistration civile de la principauté.
» Par suite des empiétemens accompagnés de
violences commises par les autorités militaires
russes à Giurgevo, le général Rakovitz s'est
rendu dans cette ville avec un régiment roumain,
afin de faire respecter, au besoin par la force, la
convention d'avril.
» Le prince Charles n'est nullement disposé à
céder aux Russes, même si ceux-ci employaient
la force il veut attendre le verdict de la Confé-
rence sur la question de la Bessarabie. »
La Co~M~OK~Mce NcK~we ajoute que l'Eu-
rope s'échauffera difficilement pour cette question.
Samedi dernier, le délégué du comité
français institué pour préparer la con-
clusion d'un traité de commerce franco-
américain, M. Léon Chotteau, s'est em-
barqué pour les Etats-Unis. Ce comité est
le produit de l'initiative privée', et son dé-
légué n'a aucun caractère officiel. Il se
mettra en rapport avec les Free JZ'c
C?M~ qui se sont rapidement multipliés
depuis quelque temps dans les différentes
parties de l'Union, et il les engagera à
constituer un comité analogue à celui
qu'il représente. Le moment est des
plus favorables pour essayer d'amé-
liorer les relations commerciales des
deux pays. Nous allons bientôt re-
nouveler nos traités de commerce, et
nous n'avons aucune raison pour trai-
ter les produits de l'industrie améri-
caine plus mal que ceux de l'industrie
anglaise ou belge. D'un autre côté, on
commence, aux Etats-Unis, à revenir des
illusions du régime prohibitif. La crise qui
sévit depuis 1873 a singulièrement con-
tribué à ce résultat. Le régime prohibitif
débute toujours par une lune de miel pen-
dant laquelle les intérêts favorisés jouis-
sent d'une prospérité sans mélange. Les
capitaux, les intelligences et les bras
affluent vers les industries protégées',
et, grâce au vide artificiel que l'ex-
clusion de la concurrence étrangère
crée sur le marché ils obtiennent une
rétribution extraordinaire. Les indus-
triels et leurs commanditaires réalisent
des fortunes rapides, les ouvriers sont
demandés et ils gagnent de gros salaires.
Matheureusement, comme la plupart de
ses pareilles, cette lune de miel dure peu.
Les profits exceptionnels que réalisent
les industries protégées ne manquent pas
d'agir à la façon d'une prime pour y atti-
rer la concurrence. Les bénéficiaires de la.
protection se trouventalorsdanslasituation
de cette honnête ménagère à laquelle un
sorcier bienveillant avait enseigné une
formule magique pour lui épargner la dé-
pense d'un porteur d'eau. Aussitôt qu'elle
eut prononcé les paroles enchantées, son
manche à balai s'introduisit de lui-même
dans l'ause des deux seaux, et il s'en alla
puiser l'eau à la rivière. C'était merveil-
leux 1 Seulement, au lieu de se contenter
d'un seul voyage, le manche à balai en fit
deux, puis trois, puis quatre. La ménagère,
d'abord ravie, commença a lui dire Assez
assez! Le manche à balai, aussi sourd qu'in-
fatigable, n'en retourna pas moins à la ri-
vière, et il l'aurait mise à sec si le sorcier
n'était revenu à temps pour arrêter l'inon-
dation. Aux Etats-Unis, l'inondation provo-
quée par la formule plus ou moins magique
de la protection ne s'est arrêtée qu'après
avoir couvert le sol de ruines. Les in-
dustries protégées ont multiplié leurs
produits à l'excès. Le marché intérieur j
est devenu trop étroit pour cette pro-
duction surabondante. Il aurait fallu
qu'elle pût se répandre au dehors. Mais
le régime prohibitif n'est sorcier qu'à
demi. S'il agrandit artificiellement le mar-
ché intérieur, c'est en rétrécissant d'au-
tant le débouché extérieur.
Voici, par exemple, une industrie qui
s'est considérablement développée de-
puis quelques années aux Etats-Unis
c'est la confection des vetemens. Elle
produit annuellement pour 160 millions
de dollars (800 millions de francs)
mais quoiqu'elle soit admirablement
placée pour approvisionner les mar-
chés de l'Amérique du Sud et de l'Océa"
nie, c'est à peine si son exportation at-
teint 10 ou 12 millions de francs, tandis
que la confection anglaise a vu s'élever
la sienne à plusieurs centaines de mil-
lions. A quoi tient cette inégalité de dé-
veloppement? Tout simplement à ce que
les confectionneurs anglais achètent aux
prix du /~e ~c les étofïes de laine, da
soie, de lin ou de coton, le fil, les bou-
tons et autres fournitures qui leur ser-
vent de matières premières, tandis que
les confectionneurs américains sont obli-
gés de payer les leurs aux prix de la.
protection, c'est-à-dire avec une surtaxe
de 20, 30, 40 0/0, et davantage. Aussi,
qu'arrive-t-il ? C'est qu'après s'être enten-/
dus à merveille dansia première phasedela
lune protectionniste, les bénéficiaires du
système sonten train aujourd'hui de se divi-
ser et de se quereller à qui mieux mieux.
Les tisserands ne seraient pas fâchés d'a-
voir du fil à bon marché, et les confec-
tionneurs seraient ravis de pouvoir ache-
ter des étoSes aux prix du ~e. Les
fabricans de machines et les conshuc-
teurs de navires en fer se retournent
contre les propriétaires de hauts-four-
neaux, et ils échangent avec eux des mots
aigres. C'est la lune rousse
Cependant, il y a des intérêts qui demeu-
rent résolument fidèles à la cause protec-
tionniste tels sont notamment les intérêts
métallurgiques. Une démonstration impo-
sante a eu lieu dernièrement à Pittsburg,
l'un des principaux foyers de l'industrie
du fer, contre le nouveau projet de ré-
forme du tarif. « Dans les quartiers popu-
leux, dit le CoM?'~ des .F~-C~M',
des drapeaux et des bannières por-
tant des inscriptions significatives étaient
déployés. Sur quelques unes de ces ban-
nières on lisait L'Amérique d'abord,
l'Angleterre après.-L'importation des fera
anglais, c'est la ruine des hommes'iibres
d'Amérique. Le Congrès ne doit pas ré-
duire les Américains à l'état de serfs;
protection à tout prix. Sur une bannière,
les mots ~'ce ~6, avec une forge en
ruine, et sur le revers: Protection, avec
une usine en pleine activité. a Bref, l'agita-
tion a commencé, et, selon toute appa-
rence, la lutte sera des plus vives. Il est
fort possible qu'après s'être divisés eb
querellés, les intérêts menacés se ré-
unissent de nouveau en présence du
péril commun; mais la confiance illi-
mitée qu'inspirait la formule magique,de
la protection n'en est pas moins ébranlée.
La faillite a décimé les entrepreneurs, le
chômage et l'avilissement des salaires ont
réduit les ouvriers à la portion congrue.
La protection n'est plus une panacée Le
moment est donc bien choisi pour intro-
duire auprès du public américain la ques-
tion d'un traité de commerce entre la
France et les Etats-Unis, et il est per-
mis d'espérer que cette question, étudiée
sans parti-pris, recevra une solution con-
forme aux intérêts des deux pays. Nous
n'avons aucune envie de réduire les Amé-
ricains à l'état de serfs nous voulons
seulement faire avec eux un peu plus
d'affaires, et nous sommes persuadés qu'ils
y gagneront autant que nous, car, n'en
déplaise aux protectionnistes, a le profit de
l'un fait le profit de l'autre. N
G. DEMOUNAM.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députes)
« Si la Chambre siége te lundi gras, c'est
pour faire son devoir, et non par enthou-
siasme. Aussi commence-t-elle par voter avec
empressement le projet de loi qui, en fixant au
8 avril prochain la session de printemps des
conseils généraux, lui fait apercevoir le mo-
ment où elle pourra prendre en6n un peu de
repos. M. de Gasté a beaucoup d'originalité,
comme chacun sait, et surtout de ténacité bre-
tonne mais qui eût imaginé qu'il saisirait
l'occasion de ce projet pour reproduire à titre
d'amendement, et sans attendre le délai de
rigueur, sa proposition, trois fois repoussée
déjà, sur l'incompatibilité des fonctions de sé-
nateur et de député avec celles de conseiller
général ?
II n'y a pas grand monde à droite pour
écouter la seconde partie de la défense de
M. Barcilon. La gaucho écoute mais, comme
elle n interrompt pas, l'orateur ne se montre
pas satisfait. Il avait promis de se condenser
en reprenant la parole, et l'on n'entendait
alors sortir de sa bouche que les mots som-
B mairement, brièvement ? mais la conden-
sation s'est fait attendre jusqu'à la dernière
phrase, y compris cette dernière phrase elle-
même, qu'il n'a prononcée qu'après avoir
parlé sept grands quarts d'heure. Son argu-
ment 6nal, c'est que les électeurs commenr
cent à in valider les invalidations, ce qui
n'est guère exact, et que, si la majorité le
sacrifie a son tour, lui le soldat obscur de la
monarchie, il pourra bien revenir comme
M.Charlemagne.
Non pas, probablement, répond M. Mar-
gue, car les monarchistes ont toujours été
battus dans le département de Vaucluse
lorsqu'ils n'ont pas pu disposer des urnes &
leu" gré. La candidature officielle a puai!"
leurs commettre en plus ou moins grand nom-
bre des violations morales de la loi; là, c'est
la violation matérielle dé la loi qui a été son
arme, et ceux qui s'en sont servis ne doivent
pas ôtre surpris si on les désarme. La dignité
et la liberté du suSrage universel l'exigent
impérieusement.
s Sans contredit mais pourquoi répondre
MM S MS J
i878. `
OM S'ABONNE
en Belgique, en It5!te.
dans le Luxembourg, en Turquie, les
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tee
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
ta moyen d'une valeur payable a Paris ou de
Mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous ~ë8 pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.
p&t l'envoi d'une valeur payable & F! 'Lt..
Les annonces sont reçues
otm MM. Fanchey, B~mte et C<,
8, place de la Bourse,
et M bureau du JfeCBMNAï<< )
oEMdolYent toujoursStreagreéespar !a rMacUct.
m~ s Ms
i~8.
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C~e des !'r.~?es-Sa!i:Germam-A!ixerro!8, 17.
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Les abMmesMR;! partent des {*' et n de
chaque mois.
P~y-S~, sa MM~éF~ SS ecBi.
&€'ps:'tSEaes.s, Nsa s'Sï~éB'~e Sa c~mt*
~n~ead~m. app!y to Cat~S~ and C", ~ofetgB Bavs-
papi'vs nMcc. 17, Gresh.'uu street, < P. 0.:
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&' Br'meUcs, à !'0/~e< < ps~~MM, 46, Fue de i&
M&deleine, dans tes kiosques et dans tes bi*
bi)c-th~ftuea des cares chcnttns ~e ~ef beht~s.
A 'Ya~par&iso (CLiU), chez M. OMstes L. Tornero.
JMMAL MES DEBATS
POLITIQUES ET LITTERAIRES
7
PARIS
LUNDI 4 MARS
La paix a été enfin signée hier entre la
Russie et la Porte. Nous n'en connaissons
pas encore les conditions positives mais
si les dépêches qui annoncent la nouvelle
ce nous disent pas ce que le traité con-
tient, elles disent du moins ce qu'il ne
contient pas. La Russie a fait à l'Angle-
terre des concessions assez importantes,
et qui d'ailleurs étaient prévues depuis
quelques jours déjà. Une dépêche adres-
sée de San-Stefano au Times assure qu'il
n'est plus question ni de la cession d'une
partie de la flotte turque, ni du tribut
égyptien, ni d'aucune clause touchant aux
revenus déjà hypothéqués. Pour ce qui
est de la Bulgarie, elle ne comprendra ni
Salonique ni Andrinople mais les dépê-
ches sont muettes au sujet de Kalava et
de Dedeagatch, et nous ignorons toujours
si le nouvel Etat s'étendra, oui ou non,
jusqu'à la mer Egée. Les Russes auraient
renoncé également à entrer à Constanti-
nople, mais ici encore il y a quelque am-
phibologie dans les dépêches. Il n'y aura
pas d'entrée triomphale; toutefois, les
Russes et les Turcs étant devenus les
meilleurs amis du monde, le grand-duc se
fera un plaisir, et presque un devoir, de
voir la capitale de l'empire ottoman. On
annonce de Constantinople même que le
Sultan attend pour dimanche prochain la
visite du grand-duc. Il n'est pas impossi-
ble que celui-ci amène à sa suite une
très forte escorte, pour employer le lan-
gage diplomatique, et que cette escorte
s'embarque à Constantinople même, pour
revenir en Russie par le plus court et le
meilleur chemin. Tous ces points restent
dans le vague et seront sans doute réglés
plus tard avec plus de précision. Quoi
qu'il en soit, la Russie a fait des conces-
sions et cependant, si nous nous retour-
nons du côté de l'Angleterre pour juger de
l'efïet produit, il semble que cet effet soit
des plus médiocres. L'attitude de l'Angle-
terre continue à être froide, un peu som-
bre, défiante au fond et hostile. Les jour-
naux n'ont pas changé leur ton, et peut-
être même Font-ils accentué dans le
sens belliqueux. Pourtant, les points qui
avaient été indiqués autrefois comme re-
présentant les intérêts anglais semblent
avoir été à peu près respectés. La Rus-
gie il est vrai, prend en Asie, comme
indemnité de guerre Kars Batoum
mais non pas Erzëroum, et, en Europe,
elle a réduit ses prétentions premières
dans des proportions très appréciables.
L'Angleterre s'apercevraJ~-ellc à présent
que les intérêts anglais n'étaient pas seu-
lement des intérêts matériels que l'on
pouvait désigner, numéroter, étiqueter
dans une circulaire, mais encore des
intérêts moraux? Comprendrait-elle
que le prestige anglais, que l'influence
anglaise en Orient ont reçu depuis quel-
ques mois de sensibles blessures ? Il est
un peu tard pour faire cette découverte,
trop tard peut étr&, et la politique de
mauvaise humeur ne remplace pas avec
avantage une politique de constance et de
fermeté.
Quant à l'Autriche, nous ne voyons pas
les concessions qui lui auraient été faites.
La partie des dépêches qui se rapporte à
l'agrandissement de la Serbie et du Mon-
tenegro est d'une telle confusion qu'il est
impossible d'y rien comprendre. Une dé-
pêche annonce que l'Autriche n'occupera
pas 1 Herzégovine et la Bosnie si les Rus-
ses abandonnent les conditions dont le ré-
sultat est d'isoler ces deux provinces du
reste de la Turquie. H s'agit évidemment
de l'étroit territoire placé entre le Monté-
negro et la Serbie, et qui devait être dis-
tribué à ces deux provinces. La Russie
n'a aucun intérêt direct et personnel
dans toutes ces questions, ,et, si la Confé-
rence a Ueu, elle 'les y traitera sans
doute avec une indifférence relative.
Si l'agrandissement de la Serbie et du
Monténégro coupe les communications de
l'Herzégovine et de )a Bosnie avec le
reste de l'empire, les Autrichiens, dit-on,
entreront dans ces deux provinces. Soit
qu'ils y. entrent ou non, la Russie ne s'en
tourmente guère, et peut-être aimc-t-eUe
mieux qu'ils franchissent leur petit Rubi-
Con. ce qui l'excusera elle-même d'en
avoir franchi ou d'en franchir encore de
plus considérables.
De toutes les conditions de la paix, la
plus originale est à coup sûr celle qui
oblige la Porte à déclarer formellement à
la Conférence qu'elle est complètement
Satisfaite du traité. Battue, dépouillée, et
non seulement résignée mais contente,
telle devra être l'attitude de la Porte. La
Russie, elle, pourra faire valoir sa modé-
ration, son esprit de renoncement et de
sacrifice, exprimer ses regrets d'avoir dû
abandonner certaines choses. J'aurais
pu faire mieux, dira-t-elle; mais la Porte
devra être tout à fait réjouie. L'Eu-
rope, après cela, aurait mauvaise grâce
à se plaindre. Il est probable que nous
connaîtrons mieux demain 'les conditions
du traité et que nous pourrons en parler
svec plus de sûreté. En attendant, nous
devons féliciter la Russie sa persistance,
sa souplesse, son adresse diplomatique
ont tourné tous les obstacles. Elle a fait
en quelques mois plus de chemin vers
les mers du Sud qu'elle n'en avait fait de-
puis de bien longues années, et la for- j
tune enfle ses voiles.
Revenons à nos affaires intérieures.
Les scrutins électoranx se sont ouverts
hier dans dix-sept circonscriptions. Le
suffrage universel a encore donné raison
à la Chambre dans la grande majorité des
invalidations qu'elle a prononcées. Nous
ne disons pas cela pour encourager la
Chambre à invalider loin de là Nous
avons trouvé quelqueiois qu'elle dé-
passait un peu la mesure nous avons
regretté, par exemple, l'invalidation
maladroite de M. de La Rochefou-
cauld, duc de Bisaccia. M. de La Ro-
foucauld rentre fièrement dans cette
Chambre dont il s'était montré si fier de
sortir. Les électeurs de Mamers l'y ren-
voient avec une majorité assez consi-
dérable. M. Combes a été aussi réélu à
Castres contre M. Charles Simon M. Mi-
chaut, à Lunéville, contre M. Cosson,
M. Charlemagne, à Châteauroux, contre
M. Bottard. Ce sont là tous les succès des
réactionnaires; ils se réduisent à quatre.
Restent treize circonscriptions. Dans trois
il y a ballottage: ce sont la 2~ circonscrip-
tion de Marseille et celles d'Alais et de
Fougères mais dans toutes les trois
les républicains tiennent la tête et sem-
blent assurés de réussir au second tour
de scrutin. Enfin, dans dix circonscrip-
tions, des républicains ont été nom-
més contre des réactionnaires invali-
dés il est inutile de donner ici des
noms et des chiffres que l'on trouvera
un peu plus loin. Ce sont là des faits très
significatifs et qui démontrent deux cho-
ses d'abord que la pression administra-
tive avait faussé le scrutin dans un certain
nombre de circonscriptions, ensuite que
l'opinion rendue à elle-même revient na-
turellement à la république. Qui oserait
dire, en effet, que les élections du 3 mars
soient le produit des candidatures officiel-
les ? Jamais les élections n'ont été plus
libres, jamais des instructions plus for-
melles n'ont été données aux préfets pour
leur enjoindre de s'abstenir absolument,
et ils se sont abstenus en effets Il faut
remarquer en outre que dans les cir-
conscriptions qui,-sous l'intimidation du
)6 mai, avaient nommé des réactionnai-
res, les candidats républicains se présen-
taient avec une prévention défavorable.
C'étaient, comme nous l'avons dit déjà,
les traînards de notre armée qui se trou-
vaient en présence des têtes de colonne de
nos adversaires. Malgré tout, les républi-
cains l'ont emporté dans dix et même
dans treize circonscriptions sur dix-sept.
Ces élections sont donc une confir-
mation éclatante de la volonté que le
pays a exprimée au mois d'octobre
dernier. Les partis ont la mauvaise habi-
tude de faire parler le pays, et toujours,
bien entendu, dans leur sens. Le pays
yeut, le pays pense, etc.; Niais nous, nous
ne faisons pas parler le pays, nous l'écou-
tons, nous enregistrons ses votes. Quel
homme de bonne foi, s'il est partisan de
la souveraineté, nationale, pourrait nier
l'autorité d'une affirmation républicaine
aussi souvent renouvelée 1
BOURSE DE PÀMS
CMtMre t6 2 te 4. B~MMe. )B*
Comptant.~ 80 ?43S.SS.
Fin cour 7395. 7440.45.
-&t'ee/
Compt&nHO!;M.7.t06.O~
&0.'C
Ftnc&M.t09BS.10990.3S.<.
!')a.TIT)E: BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. tt0fr.07t/2,2ll/4.
30/0. 74 fr. 50, 721/2.
Extér" espagnole.. 131/tC.
Extérieur nouveau. 29H/16.3/4.
5 0/0 turc. 8&.7S,6g.
Florins (or). 64t/2,9/16. `
Hongrois 60/0. '!63/8,i/2.
Egyptiennes 60/0.. 140 fr., 14t fr. 87.
ChemiBS égyptiens. 25t fr.
a _·,e
ÉLECTIONS LEGISLATIVES
Scratin du 3 mura.
:i~.r>~ y. ,a..
An
Arrondissement de Limoux.
RQUgé.rép. S.lë9e~
BoueheN-dn-BUt&Me.
Arrondiss<:ment d'Arles.
T&rdieu, rép. 10.S36 élu
Arrondiscement de Marseille.
2"circonscfiptioQ.
Clovisilugues, rép. <.02{ 4
Amat, rép. 3.733
Dupont, rép. 774
Blanqui,rép. S96
Ballottage.
€d
Arrondissement de Dinan.
1' circonscription.
Even, rép. 7.403 élu
Comte deChampagny, cons. 4.482
Arrondissement de Loudéac.
B~ron de Janzé, rëp. 9.773 élu
VeiHet, cens. ~6~
Arrondissement de Sain t-Erieuc.
Armez, rép. 10.040 élu
Garnier-Bodeléac, cons. 6.204
DoMba.
An'ondissemen.t de Baume-Ies-Dames.
Bénard, r6p. 7.4696hi
Rstignard,eons. 7.0S5
e.Mt'd.
Arrondissement d'Alais.
1~* circonscription.
Commandant Favand, rép. 4.940
Desmons. 4.443
Destremx. 69
Batiottage.
Ctaromne (Hante-).
Arrondissement de Villefranche-de-
Lauraguais.
Caze,r6p. 8.373 élu
)!He-et-V;!a:me.
Arrondissement de Fougères
Ridan, r6p. 6.603
Hochin, cons. 8.264
DeDatmas,cons. 1.167
Ballottage.
Arrondissement de Châteauroux.
1''° circonscription.
Charlemagne, cons. 7.477 élu
Bottard, r6p. 6.216
Manche.
Arrondissement d'Avranehes.
2° circonscription.
Riotteau.rép. 7.698 élu
De Canisy,cons. 3.H67
Men~the-et-Mosene.
Arrondissement de Luneville.
Michaut, cons. 11.836 élu
Cosson.rép. 10.387
Oise.
Arrondissement de Clermont.
Levavasseur, r6p. 11.887 élu
De Chàtenay. cons. 8.281
Sarthe.
Arrondissement de Mamers.
1~ circonscription,
De la Rochefoucauld-Bisac-
cia,cons. 7.308 élu
Lherminier,rép. 8.317
Sonanze.
Arrondissement d'AbbeviiIe.
2° circonscription.
DeDouYilIe-'MaiIlefeu.rép. 8.234 élu
Brie t de Rainvillers, cons. 7.738
TatM.
Arrondissement de Castres.
Combes, cons. 8.792 éiu
Charles Simon, rép. 7.428
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
« Vienne, le 4 mars, 3 h. 30 m.
» La paix a été signée avec quelques modi-
Scations dans les conditions précédemment
annoncées.
)) La réunion d'une Conférence devient pro-
bable. Elle aurait pour siège Berlin ou Bade.
? En vue de la réunion d'une Conférence,
le gouvernement austro-hongrois maintient
la convocation des Délégations pour mercredi
prochain. Le projet de crédit teur sera sou-
mis le samedi suivant.
o Le Compromis provisoire-serait prorogé
pour trois mois.
e L'idée de l'annexion de la Bosnie et de
l'Herzégovine parait gagner du terrain.
» Dans les cercles militaires, l'opinion est
divisée sur la quantité de troupes qui serait
nécessaire à l'occupation de ces deux provin-
ces. On se bornera au chiffre strictement né-
cessaire.~ m
TéM~MpMe privée*
[Service télégraphique de l'agença Rayas.)
Syra, le 4 mars.
Des avis de Constantinople annoncent que le
général Ignatieff a dû partir pour SaintrPéters-
bourg immédiatement après la signature des
préliminaires de patx.
Le généra) devait être accompagné par un am-
bassadeur que la Porte envoie à l'empereur
Alexandre.
On ignore la mission de cet ambassadeur; mais
on pense qu'il doit exprimer à l'empereur le désir
qu'a te Sultan de rétablir des relations avec lui.
Quelques personnes lui attribuent la mission
de poursuivre à Saint-Pétersbourg, avec le géné-
ral IgnatiefT, les négociations pour la confection
du traité de paix définitif, les négociations qui
viennent de se terminer a San-Stefano ayant, pa-
raît-il, abouti seulement à la signature dés préli-
minaires de paix, dont les bases avaient été ac-
ceptées par les belHgérans avant la discussion des
conditions de l'armistice.
Les préliminaires de paix qui viennent d'être
signés à San-Stefano ne sont pas encore officiel-
lement connus. Toutefois, on sait d'une ma-
nière à peu près certaine qu'ils contiennent les
conditions suivantes
Indemnité de guerre dont les trois quarts doi-
vent être acquittés par la cession, a titre déti-
nitif, de Batoum, de kars. d'Ardahan et de Baya-
zid, y compris-le territoire du district qui porte
ce dernier nom.
Erzeroum doit être rendu aux Turcs.
La question de la navigation militaire et mar-
chande dans les détroits n'est pas mentionnée j
il est entendu qu'elle est réservee.
~&t
Andrinople et Salonique restent à la Turquie.
La nouvelle principauté bulgare serait limitée
au sud par une ligne venant aboutir l'archipel,
un pou au-dessus de Salonique. Toutefois, les
renseignemens sont incertains sur ce point, et
l'on ne saurait affirmer que cette ligne se pro-
longe jusqu'à la mer.
Sur là mei* Noire et sur le Danube, la Bulgarie
s'étendra jusqu'au-dessus de Varna et de Kus-
tendjé.
Le territoire compris au-dessus de ces deux
points, c'est-à-dire la Dobrutscha, ainsi que le
delta du Danube, seront cédés a la Russie pour
être donnés à la Roumanie en échange de la
Bessarabie qui, jusqu'à la rive gauche du Pruth.
fera
tiéres, mais sans devenir limitrophes une zone
est maintenue entre les deux pays pour laisser à
la Porte la possibilité de communiquer avec la.
Bosnie et l'Herzégovine.
Aucun navire turc n'est cédé à la Russie.
Saint-Pétersbourg, le 4 mars.
Hier soir, 3 mars, la paix a été signée.
La nouvelle de la signature de la paix s'est ré-
pandue dans la ville hier dimanche, à une heure
fort avancée dans la soirée.
De toutes parts des masses compactes de la
population se sont pressées vers le palais impé-
rial et ont félicité l'empereur par des hourras
enthousiastes.
Le czar a paru sur le balcon. A ce moment, la
foule s'est découverte et a entonné l'hymne na-
tional.
Saint-Pétersbourg, le 4 mars.
Dans tes cercles les mieux informés de Saint-
Pétersbourg. on considère comme complètement
dénuée de fondement la nouvelle puMiée par les
journaux de Vienne, et d'après laquelle le prince
Gortchakot[ aurait adressé tout récemment aux
représentons dû )a Russie a l'étranger une Note
dans laq~ielle il indiquerait les concessions éven-
dans laquelle il indiquerait les concessions éven-
tuelles du gouvernement russe et déclarerait que
!a Russie aoit.se moiïtrer inébranlable en ce qui
concerne la question bulgare.
Constantinople, le 3 mars.
L'accord est fait sur tous les points.
Le traité de paix sera signé ce soir.
Constantinople, le 3 mars, minuit.
La paix a été signée.
Le grand-duc Nicolas l'a annoncé dans une
revue à ses troupes.
La Russie a renoncé au tribut d'Egypte.
Constantinople, le 4 mars, 2 h. 50 m. soir.
On confirme officieUement que le traité de paix
n'a été signé qu'hier soir très tard à San-Stefano.
Les conditions seront publiées incessamment.
Constantinople, le 2 mars.
Les forces russes de San-Stefano et des envi-
rons ont été augmentées.
On assure que le grand-duc rendra visite au
Sultan lundi.
Constantinople, le 3 mars.
(Voie El-Arich.)
Avant la signature de la paix, lo général
Ignatieff a demandé qu'il fût convenu que la
Russie et la Turquie défendraient toutes deux,
devant la Conférence, tous les points du traite
de San-Stefano; mais Savfet Pacha a refusé. Le
général Ignatieff a télégraphié à Saint-Péters-
bourg pour demander des instructions. On
ignore encore comment l'incident a été réglé.
La Russie renonce à Salonique; mais la Bulga-
rie comprendra Bourgas, Varna et Kustendjé.
L'indemnité a été réduite de 40 millions de
livres sterling à 12 millions.
Constantinople, le 2 mars.
Le comte de Mouy a eu aujourd'hui une au-
dience du Sultan.
Londres, le 4 mars.
La nouvelle de la signature de la paix a été
accueillie très froidement par les journaux de ce
matin.
Le ?*MMM déclare que ce serait une faute de
croire que tout danger est passé.
« Maintenant, dit cette feuille, la Russie doit
régler son compte avec l'Europe.
& De gaïté de cœur, elle est allée jusqu'aux
extrêmes il se pourrait bien cependant qu'elle
ne fut qu'au début de ses épreuves. Espé-
rons que la Russie ne persistera dans aucune
proposition que l'Angleterre ne pourrait pas sanc-
tionner, s
Le JtfofMM!~ Post, le ;'M
phase actuelle de la question d'Orient. Ils se de-
mandent ce qui va maintenant être fait pour les
intérêts anglais.
Le ~<:M~
Le D
Constantinople, le 1~ mars [reçue le 4).
Hier, un conseil extraordinaire des ministres
et des hauts dignitaires aurait accepté les condi-
tions de paix. Le traité serait signé demain.
Le grand-duc Nicolas irait dimanche rendre une
visite au Sultan.
Le bruit court que le Parlement serait convo-
qué pour sanctionner les conditions de la paix.
Un télégramme du commandant de Janina an-
nonce la défaite de 2,000 insurgés grecs retranchés
dans le village de Plotonos.
Constantinople, le 4 mars.
Malgré la signature des préliminaires de la
paix, les plénipotentiaires restent à Sau-Stefano
pour régler quelques questions de détail.
Le grand-duc Nicolas n'a pas encore fait sa vi-
site au Sultan.
Constantinople, le 4 mars.
De nouvelles forcés russes sont arrivées dans
les environs de San-Stefano.
Les prisonniers turcs seront immédiatement
mis en liberté.
Les musulmans qui avaient émigré pendant la
guerre ont été autorisés à retourner dans leurs
foyers.
~oyers. Londres, le 4 mars.
Les correspondans du Times à Saint-Péters-
bourg et à Constantinople prétendent tous les deux
dans leurs télégrammes que la paix a été signée
samedi 2 mars.
La dépêche de Constantinople raconte qu'une
revue de 30,000 hommes a été passée hier à San-
Stefano par le grand-duc, au milieu du plus
vif enthousiasme. Un Te .DgMM solennel a été
chanté après la revue.
Une autre dépêche, datée de San-Stefano le
2 mars et adressée également au ~*tMM. assure
que, dans les conditions de paix, il n'est question
ni de la cession d'une partie de la flotte turque,
ni du tribut égyptien. Il n'y a aucune clause tou-
chant aux revenus dëjn. hypothéqués.
Relativement à l'indemnité de guerre, rien n'est
déSnitivement arrêté mais cette indemnité con-
sistera surtout en une acquisition de territoire en
Asie. où la Russie prend Kars et Batoum, mais
pas Erzeroum.
Toutes les conditions concernant le Monténé-
gro, la Serbie et la Roumanie, sont réglées. Salo-
nique <~t Andrinople ne sont pas compris dans le
nouvel Etat de Bulgarie.
On télégraphie de Vienne au ;S~M<~M'~
« Deux divisions de l'armée autrichienne entre-
ront en Bosnie dans une dizaine de jours environ.
& Les ambassadeurs d'Autriche et d'Angleterre
ont reçu l'ordre de protester silesRusses entrent
à Constantinople. ))
D'après une dépêche de Constantinople, adressée
au même journal, on considérait comme probable
que le grand-duc visiterait la capitale ottomane
aussitôt après la signature de la paix et qu'il
transporterait son quartier général & Périkeuï.
Une édition spéciale de l'O~~p~. publiée hier
soir, contient la dépêche suivante de Vienne, le
3 mars
« Une dépêche-circulaire du prince GortchakofT
déclare que le gouvernement russe n'a aucune
objection a. faire a la réduction de territoire que
les conditions de paix donnent au Monténégro et
a la Serbie. Mais, comme ces conditions ne sont
pas autre chose que le résultat de la guerre, il
faudra les accepter en ce qui concerne la Bul-
garie. »
On télégraphie dé Vienne au D~y y~s~
« Les dépêches de Saint Pétersbourg qui
ont tant rassuré l'Autriche la semaine dernière
contenaient l'aveu que les conditions de paix
avaient été exagérées au quartier général du
grand-duc Nicolas, et la promesse qu'elles se-
raient considérablement modifiées a la Conférence.
a L'Autriche n'occupera pas la Bosnie ni l'Herzé-
govine si les Russes abandonnent les conditions
dont le résultat est d'isoler ces provinces du reste
de la Turquie. Dans le cas même où ces condi-
tions seraient maintenues, l'Autriche ne s'an-
nexera les deux provinces que sur la suggestion
qni en serait faite à la Conférence par l'une des
puissances, s
On télégraphie de Constantinople, le 2 mars,
au même journal:
« D'après des sources officielles, le montant to-
tal de l'indemnité de guerre s'élève à 300 millions
de livres sterling (7 milliards 500 millionsdefrancs).
Sur cette somme, 26') millions de livres sterling
(6 milliards BOO millions de francs) seront payés
par la cession de Batoum, de Kars, d'Ardahan et
de tout le district de Bayazid.
Une autre condition oblige la Porte à décla-
rer formellement à la Conférence qu'elle est com-
plètement satisfaite du traité. &
Le .D
nées à mort et 43 aux travaux forcés, pour avoir
pris part à la tentative d'insurrection de Topolga,
qui marqua. les débuts de la dernière campagne
desScrbef;.
Une conspiration pour égorger .les fonctionnai-
res turcs eu Bosnie vient d'être découverte a
Serajewo. Bon nombre de mahométans ont été
arrêtés.
Londres, !e 3 mars, soir.
Une démonstration aura lieu a Hyde-Park di-
manche pr Mhain.
Une résolution en faveur de la paix et une
motion réclamant le droit de la liberté de la pa-
role y seront proposées.
Londres, le 4 mars.
Le ;7'MHM publie la dépêche suivante de Phila-
delphie, le 3 mars
« Le gouvernement se dispose à ouvrir une cor-
respondance avec les gouvernemens européens,
relativement à la réunion d'une Conférence in-
ternationale qui réglerait la circulation métal-
lique. »
Londres, le 4 mars.
L'J?MMMt~ S~M< dans une édition spéciale,
publie la dépêche suivante:
« Constantinople, le 4 mars.
s Le prince Tcherkasski est mort à San-Stefano. »
Londres, le 4 mars.
Lord Lyons est attendu ici demain.
Berlin, le 4 mars.
On affirme que l'Autriche est toute disposée à
occuper la Bosnie et l'Herzégovine, mais que
cette occupation, contrairement aux bruits qui
circulent, n'aura pas lieu avant la Conférence.
l'Autriche ne voulant pas paraître solidaire de la
Russie. Elle préfère attendre la Conférence, qu'elle
considère comme une occasion favorable pour
faire naître la question sur l'initiative d'autres
puissances que la Russie et qu'elle-même, parce
qu'alors elle pourrait occuper les deux principau-
tés comme mandataire de l'Europe.
Vienne, le 4 mars.
On considère comme vraisemblable que dans
la Conférence la question de la cession de l'Epire
et de la Thessalie à la Grèce sera soulevée. On
assure en effet, et quelques indices semblent le
prouver, que trois des grandes puissances au-
raient échangé quelques communications à ce
sujet.
Vienne. le 4 mars.
La Con'f~MM~ef ~oK~M publie la dépêche
suivante, datée de Bucharest le 4 mars
Une tension croissante se manifeste dans les
relations de la Roumanie avec la Russie. Le
gouvernement roumain craint que les comman-
dans militaires russes n'accaparent toute l'admi-
nistration civile de la principauté.
» Par suite des empiétemens accompagnés de
violences commises par les autorités militaires
russes à Giurgevo, le général Rakovitz s'est
rendu dans cette ville avec un régiment roumain,
afin de faire respecter, au besoin par la force, la
convention d'avril.
» Le prince Charles n'est nullement disposé à
céder aux Russes, même si ceux-ci employaient
la force il veut attendre le verdict de la Confé-
rence sur la question de la Bessarabie. »
La Co~M~OK~Mce NcK~we ajoute que l'Eu-
rope s'échauffera difficilement pour cette question.
Samedi dernier, le délégué du comité
français institué pour préparer la con-
clusion d'un traité de commerce franco-
américain, M. Léon Chotteau, s'est em-
barqué pour les Etats-Unis. Ce comité est
le produit de l'initiative privée', et son dé-
légué n'a aucun caractère officiel. Il se
mettra en rapport avec les Free JZ'c
C?M~ qui se sont rapidement multipliés
depuis quelque temps dans les différentes
parties de l'Union, et il les engagera à
constituer un comité analogue à celui
qu'il représente. Le moment est des
plus favorables pour essayer d'amé-
liorer les relations commerciales des
deux pays. Nous allons bientôt re-
nouveler nos traités de commerce, et
nous n'avons aucune raison pour trai-
ter les produits de l'industrie améri-
caine plus mal que ceux de l'industrie
anglaise ou belge. D'un autre côté, on
commence, aux Etats-Unis, à revenir des
illusions du régime prohibitif. La crise qui
sévit depuis 1873 a singulièrement con-
tribué à ce résultat. Le régime prohibitif
débute toujours par une lune de miel pen-
dant laquelle les intérêts favorisés jouis-
sent d'une prospérité sans mélange. Les
capitaux, les intelligences et les bras
affluent vers les industries protégées',
et, grâce au vide artificiel que l'ex-
clusion de la concurrence étrangère
crée sur le marché ils obtiennent une
rétribution extraordinaire. Les indus-
triels et leurs commanditaires réalisent
des fortunes rapides, les ouvriers sont
demandés et ils gagnent de gros salaires.
Matheureusement, comme la plupart de
ses pareilles, cette lune de miel dure peu.
Les profits exceptionnels que réalisent
les industries protégées ne manquent pas
d'agir à la façon d'une prime pour y atti-
rer la concurrence. Les bénéficiaires de la.
protection se trouventalorsdanslasituation
de cette honnête ménagère à laquelle un
sorcier bienveillant avait enseigné une
formule magique pour lui épargner la dé-
pense d'un porteur d'eau. Aussitôt qu'elle
eut prononcé les paroles enchantées, son
manche à balai s'introduisit de lui-même
dans l'ause des deux seaux, et il s'en alla
puiser l'eau à la rivière. C'était merveil-
leux 1 Seulement, au lieu de se contenter
d'un seul voyage, le manche à balai en fit
deux, puis trois, puis quatre. La ménagère,
d'abord ravie, commença a lui dire Assez
assez! Le manche à balai, aussi sourd qu'in-
fatigable, n'en retourna pas moins à la ri-
vière, et il l'aurait mise à sec si le sorcier
n'était revenu à temps pour arrêter l'inon-
dation. Aux Etats-Unis, l'inondation provo-
quée par la formule plus ou moins magique
de la protection ne s'est arrêtée qu'après
avoir couvert le sol de ruines. Les in-
dustries protégées ont multiplié leurs
produits à l'excès. Le marché intérieur j
est devenu trop étroit pour cette pro-
duction surabondante. Il aurait fallu
qu'elle pût se répandre au dehors. Mais
le régime prohibitif n'est sorcier qu'à
demi. S'il agrandit artificiellement le mar-
ché intérieur, c'est en rétrécissant d'au-
tant le débouché extérieur.
Voici, par exemple, une industrie qui
s'est considérablement développée de-
puis quelques années aux Etats-Unis
c'est la confection des vetemens. Elle
produit annuellement pour 160 millions
de dollars (800 millions de francs)
mais quoiqu'elle soit admirablement
placée pour approvisionner les mar-
chés de l'Amérique du Sud et de l'Océa"
nie, c'est à peine si son exportation at-
teint 10 ou 12 millions de francs, tandis
que la confection anglaise a vu s'élever
la sienne à plusieurs centaines de mil-
lions. A quoi tient cette inégalité de dé-
veloppement? Tout simplement à ce que
les confectionneurs anglais achètent aux
prix du /~e ~c les étofïes de laine, da
soie, de lin ou de coton, le fil, les bou-
tons et autres fournitures qui leur ser-
vent de matières premières, tandis que
les confectionneurs américains sont obli-
gés de payer les leurs aux prix de la.
protection, c'est-à-dire avec une surtaxe
de 20, 30, 40 0/0, et davantage. Aussi,
qu'arrive-t-il ? C'est qu'après s'être enten-/
dus à merveille dansia première phasedela
lune protectionniste, les bénéficiaires du
système sonten train aujourd'hui de se divi-
ser et de se quereller à qui mieux mieux.
Les tisserands ne seraient pas fâchés d'a-
voir du fil à bon marché, et les confec-
tionneurs seraient ravis de pouvoir ache-
ter des étoSes aux prix du ~e. Les
fabricans de machines et les conshuc-
teurs de navires en fer se retournent
contre les propriétaires de hauts-four-
neaux, et ils échangent avec eux des mots
aigres. C'est la lune rousse
Cependant, il y a des intérêts qui demeu-
rent résolument fidèles à la cause protec-
tionniste tels sont notamment les intérêts
métallurgiques. Une démonstration impo-
sante a eu lieu dernièrement à Pittsburg,
l'un des principaux foyers de l'industrie
du fer, contre le nouveau projet de ré-
forme du tarif. « Dans les quartiers popu-
leux, dit le CoM?'~ des .F~-C~M',
des drapeaux et des bannières por-
tant des inscriptions significatives étaient
déployés. Sur quelques unes de ces ban-
nières on lisait L'Amérique d'abord,
l'Angleterre après.-L'importation des fera
anglais, c'est la ruine des hommes'iibres
d'Amérique. Le Congrès ne doit pas ré-
duire les Américains à l'état de serfs;
protection à tout prix. Sur une bannière,
les mots ~'ce ~6, avec une forge en
ruine, et sur le revers: Protection, avec
une usine en pleine activité. a Bref, l'agita-
tion a commencé, et, selon toute appa-
rence, la lutte sera des plus vives. Il est
fort possible qu'après s'être divisés eb
querellés, les intérêts menacés se ré-
unissent de nouveau en présence du
péril commun; mais la confiance illi-
mitée qu'inspirait la formule magique,de
la protection n'en est pas moins ébranlée.
La faillite a décimé les entrepreneurs, le
chômage et l'avilissement des salaires ont
réduit les ouvriers à la portion congrue.
La protection n'est plus une panacée Le
moment est donc bien choisi pour intro-
duire auprès du public américain la ques-
tion d'un traité de commerce entre la
France et les Etats-Unis, et il est per-
mis d'espérer que cette question, étudiée
sans parti-pris, recevra une solution con-
forme aux intérêts des deux pays. Nous
n'avons aucune envie de réduire les Amé-
ricains à l'état de serfs nous voulons
seulement faire avec eux un peu plus
d'affaires, et nous sommes persuadés qu'ils
y gagneront autant que nous, car, n'en
déplaise aux protectionnistes, a le profit de
l'un fait le profit de l'autre. N
G. DEMOUNAM.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députes)
« Si la Chambre siége te lundi gras, c'est
pour faire son devoir, et non par enthou-
siasme. Aussi commence-t-elle par voter avec
empressement le projet de loi qui, en fixant au
8 avril prochain la session de printemps des
conseils généraux, lui fait apercevoir le mo-
ment où elle pourra prendre en6n un peu de
repos. M. de Gasté a beaucoup d'originalité,
comme chacun sait, et surtout de ténacité bre-
tonne mais qui eût imaginé qu'il saisirait
l'occasion de ce projet pour reproduire à titre
d'amendement, et sans attendre le délai de
rigueur, sa proposition, trois fois repoussée
déjà, sur l'incompatibilité des fonctions de sé-
nateur et de député avec celles de conseiller
général ?
II n'y a pas grand monde à droite pour
écouter la seconde partie de la défense de
M. Barcilon. La gaucho écoute mais, comme
elle n interrompt pas, l'orateur ne se montre
pas satisfait. Il avait promis de se condenser
en reprenant la parole, et l'on n'entendait
alors sortir de sa bouche que les mots som-
B mairement, brièvement ? mais la conden-
sation s'est fait attendre jusqu'à la dernière
phrase, y compris cette dernière phrase elle-
même, qu'il n'a prononcée qu'après avoir
parlé sept grands quarts d'heure. Son argu-
ment 6nal, c'est que les électeurs commenr
cent à in valider les invalidations, ce qui
n'est guère exact, et que, si la majorité le
sacrifie a son tour, lui le soldat obscur de la
monarchie, il pourra bien revenir comme
M.Charlemagne.
Non pas, probablement, répond M. Mar-
gue, car les monarchistes ont toujours été
battus dans le département de Vaucluse
lorsqu'ils n'ont pas pu disposer des urnes &
leu" gré. La candidature officielle a puai!"
leurs commettre en plus ou moins grand nom-
bre des violations morales de la loi; là, c'est
la violation matérielle dé la loi qui a été son
arme, et ceux qui s'en sont servis ne doivent
pas ôtre surpris si on les désarme. La dignité
et la liberté du suSrage universel l'exigent
impérieusement.
s Sans contredit mais pourquoi répondre
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