Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-02-20
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Description : 20 février 1878 20 février 1878
Description : 1878/02/20. 1878/02/20.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PAMS.
MBMAL BES DEBATS
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F~M iU~M Li i i ~nA~B~o
M.).; .f'i't. -M.
NEMMM FËYMER
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jfM 4es Prëtres-Samt-Gennain-rAuxerNis, 1!.
PRm MB ~ABemKfMn~ME
Un an. S!x mois. Trois mouM
Dëpatrtemens. M &. 40 tr. M fr.
Parts. ?2fr. 36 &. iLes aboirnemeBs partent des l** ch&que inois.
~8
ON S'ABONNA,
en Belgique, en Italie.
en dans le Luxembourg, en Turquie,
fégences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Paris ou ao
mandats-poste, soit internationaux, soit fran~aM
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dams tous les autres pays,
PM renvoi d'une valeur payable & PMM.
M««) tmiMtMitM M eeat.
~ë~tt~ttetM, att tMumtfe M-' eex~:
In t.endnewspapers omce. n, Gresham stree~ G. P. 0.:
MM. Mettzy, tt~eo et C-, <. FiBoh tMeComhiU,
E.C.~Jo~&n.~M«. iW.-n.i86,Strmid,W.C..Lonaoo..
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bUothècfues des eares de chemins de fe!' betees.
yalparaiso (Chili}, che: M. Ores~s L. Torae~
Les annonces sont reçuez
<& 8,pIacadetaBom'se,
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PARÏS
MARDI 19 FÉVRIER
Les ministres anglais ne semblent pas
partager la confiance qui domine depuis
quelques jours dans les dépêches de
Vienne. Lord Derby a dit à la Chambre
des Lords- a que la question de la Con-
férence n'avait pas fait un pas. » Sir
Stafford Northcote a affirmé à la Cham-
bre des Communes qu'il n'avait aucun
renseignement à donner sur cette Con-
férence. Ils ont ajouté l'un et l'autre que
"Je gouvernement venait de recevoir, au
sujet de la marche des Russes sur Galli-
poli, une dépêche importante; mais que
contenait cette dépêche ? C'est un mystère
dont nous n'avons pas encore l'explica-
tion. Il semble donc qu'on se presse un
peu trop à Vienne d'annoncer pour le mi-
lieu du moi~ de mars la réunion du Con-
grès. Il y a loin d'une espérance à
une certitude. On. avait eu également tort
de croire que la retraite de la Sotte an-
glaise a Mendania était le résultat d'un
accord entre l'Angleterre et la Russie.
Les ministres anglais ont déclaré qu'il
n'y avait rien de vrai dans cette sùpposi-
~on. Si l'amiral IIornby a quitté les îles
des Princes, c'est pour chercher ailleurs
~n mouillage plus favorable; et si les
Russes ne sont pas encore entrés à Con-
stantinople, ce n'est pas pour remercier
les Anglais de leur marche en arrière,
C'est probablem.ent parce qu'Us ont jugé
sage de ne pas se lancer à la hâte dans
une pareille aventure.
Ainsi, on ne saurait dire que la situation
spit meilleure ou plus mauvaise qu'il y a
quelques jours. Aucun changement sé-
rieux ne s'est produit depuis l'entrée de
ta flotte anglaise dans les détroits. A dé-
~ut d'événemens, on est donc obligé de
8e contenter de suivre les oscillations
de l'opinion publique européenne. Nous
ayons montré hier qu'un mouvement
mpins favorable à la Russie venait de se
produire çn AIlemagne.En Autriche, au
contrair.e, le nombre (les partisans d'une
politique ferme et résolument nationale
semble diminuer. Le gouvernement au-
rait désiré sans doute voir qu~une guerre
de plume s'organisât dans la pre~sÈ contre
les prétentions de la Russie. U y a eu en
e6et, en Hongrie, une véritable explosion
dé inenaces patriotiques. Mais il n'en a pas
~tede même en Cisleithanie. Nous par-
lions récemment des dispositions peu bél-
~queuses de la capitale. Ce que nous di-
sions de la ville de Vienne, nous aurions
pu le dire des Allemands d'Autriche. C'est
une race dôucé, paisible, nullement entre-
prenante et qui ferait toujours triompher
le parti de la paix si la décision suprême
ttti appartenait. Aussi ne faut-il pas s'é-
tonner de voir presque toute là presse
iùlemande,. presque tous les organes du
parti libéral allemand proclamer bien
~aut la nécessité de se résigner à la force
des Choses, de s'incliner devant les faits
accomplis, d~ renoncer à guérir un mat
revenu incurable, –tl est trop tard s'é-
crient à la fois cent journaux, parmi les-
qttelsles plus bruyans sont précisément
ceux qui prêchaient naguère une politique
énergique avec le plus d'ardeur. L'heure
d'agir est passée attendons en repos
qu'elle revienne, si tant est qu'elle doive
jamais revenir! 1 ` `
La J~M~c~c ~e~M~, organe dés AIIe-
tnands qui soupirent après le grand Fa~
~M~; dit « Ni mobilisation, m démon-
stration, ni occupation, mais absten-
tion~absolue. a Pour cette feuille, tout
« le vacarme hongrois o, c'est-à-dire le
mouvement national de ce pays. n'a d'au-
tre but que de préparer une promenade
militaire en Bosnie, démarche qui serait
fatale à la monarchie. La ~'c~e trouve
l'occasion excellente pour exhaler sa co-
lère contre l'Angleterre, pour répéter
mi'ïln'ya rien de commun entre cette
puissance et l'Autriche, et pour dé-
clarer que cette dernière commettrait
une folie si elle s'exposait à « tirer les
marrons du feu a au profit d'une autre.
Il; n'y a de raisonnable que la politique
des trois empires « Comment ajoute la.
T jP~MC; encore l'alliance des trois em-
M pires! s'écrieront ironiquement les amis
M deIapolitiquebelliqueuse.–Oui! répon-
0 drons-nous, toujours l'alliance des trois
N empires! Et la..P~Mc remarque que
la proposition du prince Spumarokon' est
devenue aujourd'hui presque une réalité.
La Russie occupe la Bulgarie, voire même
plus que la Bulgarie; la flotte anglaise
Mt près du Bosphore; & et l'Autriche-
Hongrie? ? demande-t-elle avec tris-
tesse.
II n'y a pas pour nous d'autre point
d'appui solide, dit la P~MM, que ce-
lui que nous nous sommes créé à. temps
âved'adde àmicaLle do l'Allemagne à. côté
de la Russie, placés sur ce terrà.in, nous
ttavons exactement ce {[ue,-dM8 notre inté-
~t, nous devons exiger de la. Russie, et ce
que cette puissance, dans son propre intér&t,
est obligée de noua accorder. En nous mainte-
nant sûr ce terrain, nous avons le droit de noas
procurer les garanties que la Russie nous a of-
fertes dès le début des complications, et qui
peuvent être réclamées par l'Autriche-Hon-
$crie dans le sens de précédons arran~emens.
Jusqu'à présent, obéissant à un sentiment
de fausse honte, on a toujours hésité à par-
ler d'une occupation de l'Herzégovine et de
!a Bosnie par l'Autriche-Hongrie. Mais&u-
jburd'hui it est temps, grandement temps
pour nous. d'user largement de cette libertié
3'actiop, nonpas contre !a Russie, mais
d'accord avec elle et avec l'Allemagne. R
')'
La jp~'c~e est, dit-on, le seul journal
qui soit lu à la cour de Vienne elle passe
pour reiléter les opinions de Farcbiduc
Albert que la cour de Saint-Pétersbourg
appelle « notre archiduc. On comprend
donc sans peine l'émotion causée en Hon-
grie par l'article que nous venons de ci-
ter. Mais ce qui y a produit plus que
de l'émotion, c'est l'étrange évolution
accomplie par la ~Mc j~~ .P~M~.
Ce journal, qui avait soutenu jus-
qu'ici avec une vigueur remarquable
la politique d'action tient aujourd'hui
un langage qui ne serait pas déplacé
dans la bouche de MM. Bright, Lowe,
Gladstone, etc. ces partisans de la
paix atout prix qu'il avait si longtemps
raillés avec une cruelle amertume. A l'en
croire, tout est perdu, rien ne peut plus
être réparé, il ne reste plus qu'a se taire
en gémissant. D'ailleurs, l'Autriche n'a
aucune raison pour montrer plus d'éner-
gie que le reste de l'Europe
« Cen'estpas l'Autriche, mais toute l'Europe
qui a été dupée par la Russie. Ce n'est pas
l'affaire de l'Autriche seule, mais ce seracelle
de l'Europe entière demodi6er tôt ou tard la
situation créée par la Russie, dans un Con-
gres ou!esarmes à la main. L'Autriche n'est
pas en mesure d'entreprendre seule cette tâche.
H ne suffirait pas aujourd'hui d'un million
de soldats pour rejeter ta Russie des posi-
tions formidables qu'elle occupe. Quand on a
amené les choses jusqu'à l'alliance entre la
Russie et la Turquie, déclarer la guerre serait
une folie une criminelle aventure. li est
trop tard! s
Et ce n'est pas seulement la question
d'opportunité que traite la 2VF~Mqu'elle n'en voudrait pas.
a Là plus mauvaise paix est préférable, dit-
elte, !a plus glorieuse guerre dans laquelle
le sang de nos enfans et l'argent de nos po-
ches seraien t versés. En Hongrie, auj ourd'hui,
on peut bien demander la guerre à grands
cris, on y sait que les frais en seraient sup-
portés pour les deux tiers par la Cisteithanie.
Mais cest là précisément la raison pour la-
quelle, nous autres Allemands autrichiens,
nous sommes plus prudens; nous jugeons la
situation plutôt au point de vue du contri-
buable qu'à celui du hussard. « @,~
'Voilà où en est venu un journal qui
n'avait pas assez demépris jadis pour les
idées des théoriciens de l'école de Man-
chester. Le ?M~' Z~a! ~est' élevé
avec une éloquence indignée contre
cette nouvelle attitude de la jVe~.Z~ïM
jP?'MM. H a protesté dans un article
d'une singulière vigueur ~contre le re-
H poussant spectacle de ceux qui crient
a Pas de guerre pour rien au monde Il
H est trop tard pourùne guerre!–Pour-
N quoi trop tard ? demànde-t-il. Serait-ce
a parce qu'il ne s'agit plua de sauver la Tur-
N quie, mais de lutter pour la conserva-
N tion de l'Autriche? Poursuivant son
argumentation, le jP~~ Lloyd a es-
sayé de montrer que la guerre eût
été beaucoup plu~ dangereuse il y a
quelques mois qu'aujourd'hui. Il y a quel-
ques mois, l'Angleterre, paralysée par
les idées de M. Gladstone, n'aurait
rien fait pour défendre l'empire ottoman.
L'Allemagne, de son côté, n'aurait pas
souffert qu'on empêchât laRussie défaire
une croisade civilisatrice qui ne devait
aboutir on avait à ce sujet la pro-
messe solennelle du czar a aucune
conquête. Mais aujourd'hui tout est
changé. L'Angleterre a déjà envoyé sa
Sotte dans les détroits, et l'Allemagne ne
peut pas empêcher l'Autriche de préser-
ver ses intérêts menacés.
a Libre sur ses derrières, conclut le jPM<~
Z~o~, libre sur ses flancs, appuyée sur la
puissance de l'Angleterre, l'Autriche-Hongrie
entreprendrait la lutte contre les forces mi-
litaires russes, considérablement ébranlées
dans un territoire étranger, où nous pouvons
saisir et écraser l'ennemi, sans le suivre dans
ses steppes, sans craindre une invasion de
sa part..)). -j'
Il va sans dire qu'il ne nous appartient pas
de discuter la question de savoir si l'Autri-
che pourrait faire.utilem.ent la guerre au-
jourd'hui. « II était facile, dit la Neue
? F~îc.P)'M~, d'empêcher les Russes
N d'arriver à Constantinople et à la mer
M de Marmara mais les en cliasser lors-
qu'ils y.sont tout à fait enracinés, c'est
a une entreprise qui dépasserait les for-
B cesréuniës de l'Angleterre et de l'Au-
? tnché. Ilest clair, en effet, q~e si on
laisse aux Russes le temps de s'établir
dans la Turquie, de s'emparer de là flotte
ottomane et de fermer le Bosphore, il
faudra bien' se résigner ensuite à ac-
cepter toutes leurs conditions. Mais, à
l'heure où nous sommes, il serait encore
facile de les placer dans la plus critique
des situations. Supposons que la ûotte
anglaise entre dans la mer Noire et coupe
les communications par mer de l'armée
ruese, la. position de Tr&nsylvanie re-
prendrait aussitôt toute son ~tnpdrta.nce.
Bloqués à la fois par terre et par mer,
les Russes seraient bien obligés de re-
passer les Balkans pour se ravitailler
et conserver leurs lignes de retraite. Mais
nous ne croyons pas; qu'il !KH nécessaire
d'en venir à ce moyen extrême pour con-
traindre la Russie à abandonner ses pré-
tentions les plus exorbitantes. Il suffirait
d'une attitude résolue pour la décider à se
montrer conciliante. Nous n'en voulons
d'autre preuve que ce qui vient de se
passer au sujet de Constantinople
e Le fait que les Russes ne sont pas encore
entrés à Constantinople,–ditlayeKsFrcM
PfM~e eUe-meme, contredisant par cet aveu
tous ses articles de ces derniers jours~–prouve
qu'une conduite sérieuse, ferme et résolue,
comme celle de l'Angleterre, ne reste pas
sans effet. Si l'Angleterre seule, avec, ses na-
vires, a été en état de dire: Halte! à. la
Russie, on peut supposer qu'une attitude
énergique commune de l'Angleterre et de
l'Autriche au Congres aurait plus d'enet en-
cote. s
<" >
Le ~ew~ qui ne nous avait pas
habitués à tant de sagesse et de fermeté,
exprime seul avec netteté, dans la presse
autrichienne, l'opinion que la ~VeM.P~Mc a laissé se glisser par mégarde
dans un de ses articles ultra-pacifiques.
dit-il, mais nous croyons que c'est un devoir
sacré de rappelersans cesse à nos concitoyens
qu'un moment peut venir où l'Autriche-Hon-
grie sera obligée d'user de toutes ses forces
pour défendre ses intérêts vitaux. En
remp~ssant ce devoir patriotique nous
considérons en même temps comme no-
tre tâche de nous opposer au pessimisme
qui nous conduirait à une soumission fata-
liste. Nous ne considérons pas les destinées de
l'Autriche comme absolument dépendantesde
celles de la Turquie, et nous ne voyons pas en-
core dans la défaite de l'empire ottoman un
motif de désespoir personnel. Abattus parla;
ruine de la Porte, nos turcophiles, qui prê-
chent tous les jours que tout est perdu, qu'il
ne reste plus à notre monarchie qu'à se sou-
mettre aux injonctions de la Russie rendent
difficile et presque impossible par ce langage
la défense ultérieure de nos intérêts. Pour
attendre quelque bon résultat de la réunion du
Congres, û iaut qu'on ne puisse avoir le moin-
dre doute sur notre dessein d'employer au
besoin les derniers moyens, c'est-à-dire de
tirer, s'il le faut, l'épée pour préserver nos
intérêts vitaux. On ne tiendra qu'à ce prix
compte de notre voix au Congrès, s
Tout cela est très juste et très sensé. Ce
qui rend la Russie si audacieuse, ce sont
les faiblesses des autres puissances. Le jour
où l'Autriche ~t l'Angleterre montreraient
qu'elles ~'ont pas penr de la guerre, la
guerre deviendrait inutile. « ~a. "théorie
a et la pratique dû-gouvernement russe
écrivait en 1853 Ibrd Palmerston qui
connaissait admirablement le caractère
russe, « a toujours été de pousser ses
Mempiétemens aussi vite et aussi loin
? que l'apathie ou le manque de fermeté
n des autres gouvernemens le lui permet-
M tait, mais de s'arrêter et de se retirer
H dès qu'il rencontrait une résistance
a décidée, n
BOURSE DE PA~M
Ctt'b/w'.
Comptant. 74 2S. ~l!i.7..<0.
Fin cour. 7.42712 74.2'?n
~t~h~W
Compta.ntl0495-ia49S.
)t0/ Compta.ntM04S.lt025.20.
Fin cou)-. 11060 11039.30.
PETn'N BOU~SK DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 110 fr. 42 1/2, 321/2, 3': 1/2.
30/0. 74fr.l0. io.
HaUen. ?4fr.05,021/2.121/2,10.
Florins (or). 6'4S/8,3/8.
Hongrois 60/0.
Russe. 837/6,11/16,3/4.
Egyptiennes 6 0/0.. 137 fr. 50,138 fr. 12 t/2.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier là dépèche suivante
a Berlin, Iel9 février, soir.
a A midi, une foule animée se presse
dans la ZetpM~S'~MM, aux abords du
Reichstag. A l'intérieur, les tribunes regor-
gent de curieux; la salle, au contraire,
est peu garnie, et il n'y a guère que les deux
tiersdesdépùtésaleurs bancs.
& La séance commence par une discussion
insigniSante sur un point do l'ordre du
jour, et le prince de Bismarck, qui semble
marcher d'un pas pesant, entre dans la salle.
Après être resté debout une minute à sa
ptace.il sort, et le président de Forekenbock,
qui le croit présent donne lecture de l'in-
terpellation. Le chancelier rentre au milieu de
l'hilarité provoquée par l'erreur du président.
Sur la demande de ce dernier, le prince de
Bismarck déclare qu'il est prêt à répondre.
!) M. de Bennigsen monte alors à la tribune
pour développer son interpellation, qu'il mo-
tive en disant que l'Allemagne n'a, il est vrai,
aucun intérêt direct en Orient, mais qu'elle
estintéresséeal'existencede l'Autriche. L'em-
pire allemand, ajoute l'orateur, 'n'a d'autre
ambition que de se développer paci6que-
ment.
? Le prince de Bismarck lui répond. Son
elocution, au: début, esj. lente et difôcile. Je
m'abstiens de vous envoyer une analyse de
son discours, qui vous sera transmis sans
doute par l'agence Havaa.
L'impression produite par ce discoursa a
été satis~Lisante. On regarde le langage du
chancelier comme rassùraût pour toute l'Eu-
rope, et, malgré des menagemens oratoires
& regard de la Hussie, on a remarqué que,
pour la première fois peut-être, le prince
de Bismarck n'a pM fait pencher la balance
de son coté, et qu'il a eu même certaines
attentions pour l'Angleterre.
B M. Hœnel (progressiste) a parlé après le
chancelier pour se déclarersatisfait, puis il a
insisté sur la nécessité de sauvegarder les
intérêts de l'Autriche.
f M. Windthorst. (ultramontain), prenant
ensuite la parole, a exprimé le regret
qu'il ne soit pas tait communication
des documens diplomatiques. L'orateur ap-
prouve la politique paciSque du chance-
îier il craint pourtant qu'il ne témoigne trop
de complaisance pour la Russie, que l'Autri-
chëne soit dupée, et que, loezarmaftre de Con-
stantinople, l'Europe ne devienne Cosaque.
"Le prince de Bismarck s'est levé alors
pour répondre à l'orateur ultramontain
et il a parlé avec une émotion mêlée
d'ironie. À la 6n, il a. déclaré en s'ani-
mant qu'entre le comte Andrassy et lui
il n'existait pas de secrets, qu'ils se con-
sultent l'un l'autre sur toutes les ques-
tions, qu'ils se disent tout. Mais il n'a point
ajouté qu'ils trouvaient tous deux chez le troi-
sième allié la même sincérité; et c'est là
peut-êtreCependant qu'était le nœud de la
question.
AMemugMe.
Aujourd'hui a eu lieu au Reichstag &Ue-
mand l'interpellation annoncée sur la politi-
que de l'Allemagne à l'Égard de l'Orient.
Nous donnons ci-dessous, d'après le service
télégraphique Havas, un court résumé du
discours prononcé par le prince de Bismarck.
puis la traduction d'une partie de ce discours.
La fin ne nous est pas encore parvenue au
moment où nous mettons sous presse.
MtCMSTAC. SMMC<' f~K /9 /<'M'!M*.
Repondant à l'interpellation relative aux affaires
d'Orient, le ~Mtec .SMMMM'c~ déclare d'abord
qu'il -a peu de choses nouvelles à dire. Pas-
sant ensuite en revue, l'un après l'autre, tous les
termes des préliminaires de paix, il dit que, par ces
dispositions, les intérêts de l'Allemagne ne sont
pas touchés de manière a forcer l'Allemagne &
quitter l'attitude qu'elle a observée jusqu'ici.
Le chancelier considère les craintes éveillées
par la question des Dardanelles comme non jus-
tifiées par les faits.
Il ne peut encore faire aucune déclaration offi-
cielle sur l'attitude que prendra l'Allemagne, vu
que ce matin seulement il a eu entre les mains
les documens relatifs à la question.
Le chancelier ne croit pas a une guerre euro-
péenne, parce que, dans ce cas.lcs'putssances
qui s'opposeraient & la Russie seraient obligées
de se charger de la responsabilité de l'héritage ot-
toman. L'Allemagne désire la prompte réunion de
la Conférence, qui pourrait peut-être s'assembler
dés la première quinzaine de mars. M. de Bis-
marck repousse péremptoirement toutes les in-
vitations adressées à l'Allemagne, a l'effet de
l'entraîner dans une intervention. L'Allemagne
est disposée à servir loyalement de médiateur,
mais n'entend pas servir d'arbitre a l'Europe.
Ntscou~s d)t prince de Bimmrck
Je ne puis nier que, au premier abord, j'ai hé-
sité à répondre à l'interpellation, attendu que je
n'ai en réalité pas beaucoup plus à dire que ce
qui est déjà connu, notamment par les débats du
Parlement britannique.
Si toutefois je réponds, c'est qu'autrement on
pourrait se figurer que j'ai beaucoup de choses à
taire et qu'une semblable impression aurait pu
éveiller des inquiétudes.
Je réponds d autant plus volontiers que, d'après
le développement donné à. l'interpellation, je vois
que la politique allemande n'a qu~. continuer dans
la. voie suivie jusqu'ici pour répondre aux senti-
mens de la majorité du Reichstag.
L'armistice qui vient d'être conclu procure à
l'armée russe une position sans solution de con-
tinuité depuis le Danube jusqu'à la mer de Mar-
mara, et qui a pour base les forteresses danu-
biennes. C'est là une situation qui me paraît d'une
importance majeure et qui n'a été contestée par
personne.
En même temps, on a signé certains prélimi-
naires de paix, que je vais résumer pour y ratta-
cher la question de savoir si les intérêts de l'Al-
lemagne s'y trouvent engagés.
Pour ce qui est de la constitution de la Bul-
Tgarie. cette province se trouve, en vertu de ces
''préliminaires, délimitée autrement qu'elle ne l'a-
vait été par la Conférence de Constantinople.
Toutefois, cette nouvelle délimitation n'est pas
d'une importance telle, que l'on doive en appré-
hender une perturbation de la paix européenne.
Suivant le projet russe, la constitution de la Bul-
garie serait semblable à celle de la Serbie avant
l'évacuation de Belgrade et des différons autres
points fortifiés de cette principauté.
Comme les stipulations en vertu desquelles
l'armée turque devra occuper l'intérieur de la
Bulgarie ne sont pas formulées d'une manière
précise, tl incombera aux puissances signataires
de régler cette question restée indécise.
Quant à l'indépendance du Monténégro, de la
Roumanie et de la Serbie, ainsi qu'à la situation
de la Bosnie, do l'Herzégovine et des autres pro-
vinces turques, c'est là une question qui touche
trop peu les intérêts allemands pour que l'Alle-
magne y risque ses bons rapports avec les Etats
voisins.
Pour ce qui est de l'indemnité de guerre, c'est,
en tant que pécuniaire, l'affaire des deux parties
qui négocient la paix entre elles; en tant que
territoriale, elle concernera également les puis-
sances signataires.
La question des Dardanelles, ajoute le chan-
celier, a provoqué des inquiétudes plus gran-
des que ne le justifiaient les faits possibles.
La question des Dardanelles a une importance
considérable s'il s'agit de mettre la clef du Bos-
phore en d'autres mains, de décider si la Russie
peut, à son gré, fermer et ouvrir les Dardanelles.
Toutes les autres stipulations se rapportent
beaucoup plus à ce qui se passe en temps de
paix qu'à ce qui se passe en temps en guerre,
alors qu'il s'agit de savoir si le détenteur de la
clef des Dardanelles est l'ennemi de la Russie ou
de l'Angleterre.
En cas do paix, les dispositions du traité qu'on
pourrait conclure, tant que les Dardanelles sont
entre les mains d'une puissance qui ne dépend
pas de la Russie, ne peuvent avoir l'importance
qu'on leur donne.
Il peut être de l'intérêt des puissances médi-
terranéennes de savoir si, en temps de paix, la
flotte russe est en droit de passer par les Darda-
nelles et de se montrer dans la Méditerranée.
Mais la question de savoir si. en temps de
guerre, les navires de guerre peuvent passer par
les Dardanelles, ou si la possession des Darda-
nelles doit passer en d'autres mains, est une tout
autre chose. Cette éventualité, toutefois, ne Se
présenté pas dans la situation actuelle.
11 ne s'agit pour moi. en ce moment, que de
préciser l'importance des intérêts qui pourraient
provoquer une nouvelle guerre après la guerre
russo-turque.
Je suis d'avis que des dispositions relatives au
passage des Dardanelles par les vaisseaux de
guerre n'ont pas autant d'importance que des
dispositions relatives aux transactions commer-
ciales.
L'intérêt majeur de l'Allemagne en Orient est
que les détroits et les voies auviales, comme le
Danube, à partir de la mer Noire, restent libres
comme ils le sont aujourd'hui. C'est un résultat
que nous obtiendrons à coup sûr, & en juger par
une communication officielle de Saint-Péters-
bourg sur ce sujet que nous avons sous les y eux,
et qui, sur ce point, s'en rapporte aux stipula-
tions du traité de Paris.
L'intérêt que nous prenons au sort meilleur des
chrétiens de la Turquie est un intérêt moins di-
rect de l'Allemagne, et vient en seconde ligne,
mais n'en est pas moins, au point de vue huma-
nitaire, un de ceux qu'a l'Allemagne dans les
affaires d'Qrient.
Le reste de l'interpellation, continue le chan-
celier, a trait à l'attitude prise par l'Allemagne.
et qu'elle entend prendre à l'avenir relativement
à ces affaires. Pour le moment, je ne puis vous
faire aucune communication relativement à l'at-
titude prise, car ce n'est que depuis ce matin
que je suis officiellement en possession des do-
cumens que j'ai signalés tout à l'heure. Ces do-
cumens corcordent à peu prés avec les commu-
nications que nous devons a l'obligeance d'autres
gouvornemens. (Ecoutez! écoutez!)
Ces documens serviront de matériaux à la Con-
férence qui doit se réunir, mais ils pourront dès
maintenant faire l'objet d'un échange d'opinions
entre les différons gouvememens.
Tout changement apporté au traité de 1856 exi-
gera la sanction des puissances signataires.
Si cette sanction fait défaut, il ne s'ensuivra
pas nécessairement qu'une nouvelle guerre doive
avoir lieu mais ce qui se produirait, c'est un état
de choses que je voudrais voir éviter dans l'inté-
rêt de l'Europe. Je suppose un moment qu'on ne
tombe pas d'accord à la Conférence, et que les
puissances qui ont intérêt à s'opposer aux stipu-
lations russes disent II ne nous convient pas
de déclarer pour le moment la guerre; mais cela
n'empêche pas que nous ne restions en désac-
cord nous faisons toutes nos réserves. C'est un
état de choses que la politique russe ne peut pas
désirer. Cette pehtique se dit avec raison:
Nous ne sentons nullement le besoin de nous
exposer tous les dix ou vingt ans à la nécessité
d'une campagne de Turquie mais nous ne pou-
vons pas davantage souhaiter d'y voir substituer
tous les dix ou vingt an& une complication avec
l'Autriche et l'Angleterre.
Je suis persuadé qu'il est également de
l'intérêt de la Russie d'arriver a une solu-
tion, et de ne pas ajourner la question indé-
cise & une époque ultérieure, peut-être moins
propice. Quant à l'idée, de la part de la Russie,
de vouloir extorquer par la force des armes le
consentement des autres puissances aux modifi-
cations qu'elle juge nécessaires, je la considère,
après mure réflexion, comme une idée a peu près
impossible. H est probable que si la Russie ne
parvient pas à obtenir, dés aujourd'hui, le con-
sentement des autres puissances cosignataires
du traité det856, elle se consolera avec cette pen-
sée « Contentons-nous de ce que nous avons.)) »
f.BM
Mais alors surgit la question de savoir si ceux
qui seraient mécontens des arrangemens conclus
par la Russie, et en première ligne ceux qui y
auraient réellement désintérêts matériels propres,
engages, seraient disposés à faire la guerre pour
forcer la Russie à renoncer à une partie de ses
exigences, au risque laisser en Russie, lors du
retour de ses troupes, le sentiment qui par exem-
ple s'est manifesté en Prusse après le traité de
Vienne, sous forme d'arriére-pensée que 1 affaire
n'était pas terminée et qu'on serait obligé de re-
commencer.
Ce moyen ne réussissant pas, il faudrait es-
sayer de refouler la Russie hors des villes de la
Bulgarie et de ses positions d'où elle menace
Constantinople. Mais~ alors ceux qui auraient ob-
tenu ce résultat au moyen de la guerre seraient
également obligés de se charger de la mission et
de la responsabilité de décider du sort ultérieur
de ces provinces de la Turquie d'Europe. Je ne
crois pas qu'il soit probable, après ce qui a été
dit et résolu à la Conférence de Constantinople.
qu'ils fussent disposés à rétablir purement et
simplement l'autorité turque.
Ils proposeraient, par conséquent, une solution
à côté de celle qui est proposée aujourdhui et
différant de celle-ci. C'est une éventualité qu on
peut bien admettre en principe mais hésite à
croire que l'Autriche, la puissance la plus voisine,
serait, dans. ce cas. prête a accepter tout l'héritage
des conquêtes actuelles de la Russie et a pren-
dre,'par la la responsabilité de l'avenir de ces
provinces slaves, soit en les annexant au royaume
de Hongrie, soit en les formant en Mats vassaux.
Je ne crois pas que ce soit là le butque poursuit
la politique autrichienne.
Je n'a? parlé de cette éventualité ~ue pour mon-
trer combien pea se trouva justifiée, a mes yeux,
la crainte d'une guerre europ~°.
Pour obvier à ces éventualité ~f~ a
pris l'initiative de la proposition ?~"°"f =
rence, et nous avons été les premiers a. -?""
lier a cette idée. Il s'est élevé des difuculu. s sur
le choix de la localité où cette Conférence deVi.
se réunir mais ces difficultés ne sont pas pro-
portionnelles à l'importance de la question en
elle-même. Cependant, même sous ce rapport,,
nous n'avons pas élevé d'objections. Nous avons
,déclaré que nous acquiescerions à l'une ou à l'au-
tre des villes qui avaient été proposées et qui
étaient Vienne. Bruxelles, Bade. Wiesbaden,
Wildbad ou une localité de la Suisse. L'une ou
l'autre de ces villes nous aurait agréé. Il parait
que le choix se fixera définitivement sur Bade.
Notre intérêt, qui est partagé par les puissan-
ces avec lesquelles nous avons correspondu à cet
effet, consiste en la réunion la plus prompte pos-
sible de la Conférence, abstraction faite de tout
choix de localité.
Il est à peu près indifférent pour nous où la
Conférence s'assemblera. Relativement au choix
d'une ville allemande, je n'ai pas d'autre opinion.
si ce n'est que, dans le cas où l'on choisirait une
localité sur le territoire allemand. il serait néces-
saire que la Conférence fut présidée par le pléni-
potentiaire allemand cette idée n'a été combattue
par personne. Une fois le principe admis, on verra
plus tard si, par des raisons d'opportunité, il sera
nécessaire de s'y tenir d'une manière absolue, sui-
vant le personnel dont se composera la Confé-
rence que, dans ma conviction intime, je consi-
dère comme assurée, et qui, comme je le présume,
pourra s'ouvrir dès la première moitié du mois
de mars. Il serait désirable que cela pût avoir
lieu plus tôt pour mettre fin à l'incertitude qui
se rattache à cette question mais il faut admet-
tre que les puissances, avant de se réunir, vou-
dront préalablement échanger leurs vues, et les
communications avec le théâtre de la guerre ne
sont guère rapides.
Le retard qu'ont éprouvé les nouvelles qui
nous sont parvenues ont eu pour cause, et au-
raient encore pour cause la lenteur des communi-
cations avec le théâtre de la guerre. La supposi-
tion que ce retard était prémédité tombe abso-
lument lorsqu'on se rend compte du fait que la
marche en avant des troupes russes, après le
30 décembre, était une conséquence des condi-
tions de l'armistice, et nullement la mise à profit
d'un « temps utile )) habilement conquis.
La limite en deçà de laquelle l'armée russe
occupe aujourd'hui ses positions est la ligne de
démarcation stipulée par l'armistice, et je ne crois
à un retard prémédité d'aucun côte. Je crois, au
contraire, au désir loyal de toutes parts, d'en-
voyer le plus tôt possible des délégués à la Con-
férence. En tout cas, nous ferons tous nos efforts
pour atteindre ce but.
(~. MMW.)
AHtrteheBoMg~rie
CHAMBHE DES DEPCTÉS DE VIENNE. &'MMC< du
<9/<;M'M)'.
Le président du conseil, ~' pond en ces termes à l'interpellation de M. Gis-
Kra, relative aux anaires d'Orient:
Le gouvernement austro-hongrois a été in-
formé des bases de paix en vertu desquelles un
armistice aëté conclu entre la Russie etia Turquie.
Ces bases répondent, dans l'ensemble, aux com-
munications faites à ce sujet par les journaux de
Saint-Pétersbourg. Le gouvernement n'a pas
connaissance de l'existence d'autres arrange-
mens.
Le gouvernement, en face de ces bases con-
nues, a exposé en toute franchise le point de
vue auquel il se place en principe. Il a déclaré
qu'il ne reconnaîtrait pas comme valables en droit
les arrangemens conclus entre les belligérans,
qui lui paraîtraient menacer les intérêts de la
monarchie austro-hongroise ou les droits des
puissances signataires, aussi longtemps que ces
arrangemens n'auraient pas été sanctionnés par
ces puissances. En même temps, le gouverne-
ment a pris l'initiative pour la réunion d'une
Conférence.
Le principe admis par le gouvernement et sa
proposition tendante a tenir une Conférence ont
été adoptés par tous les cabinets; le cabinet russe
seul a proposé, en ce qui concerne la forme de
la réunion projetée, de convoquer non pas une
Conférence, mais un Congrès, et a demandé que
ce Congrès n'eût pas lieu dans la capitale d'un Etat
signataire.
Les négociations relatives à cette affaire sont
presque terminées, et nous croyons pouvoir es-
pérer que le Congrès se réunira prochainement.
C'est pourquoi le gouvernement ne saurait fournir
des renseignemens détaillés sur les opinions qu'il
a adoptées relativement aux bases de la paix
mais il ne peut se dispenser de déclarer d'une
manière générale qu'il lui est impossible de
trouver conformes a. ses intérêts quelques unes
des stipulations actuellement connues. Toutefois,
cette réserve ne s'applique pas aux points qui
concernent Famëlioration du sort des chrétiens
d'Orient, mais aux dispositions qui pourraient
entraîner un changement dans les conditions
politiques de l'Orient au détriment de la monar-
chie.
Le gouvernement a le sérieux espoir que
les délibérations de l'Europe réussiront à
amener une entente. Co'nme toutes les puis-
sances intéressées doivent désirer qu'une paix
durable, et non une paix momeatanée, sorte de
la crise actuelle, le gouvernement espère que les
délibérations des puissances aboutiront à une
solution qui satisfasse non pas les intérêts d'un
seul, mais ceux de tous.
En tout cas, le gouvernement, en face de la
gravite des cvénemens, considère comme son
devoir de sauvegarder dans tous tes sens les
intérêts politiques et matériels, ainsi que l'hon-
neur de la monarchie.
Angleterre.
OtAMME CKS LORDS. tS'C'SKCe ~M 0 /ë~?'e)'.
Le duc a"yK demande au gouvernement s'if
peut donner quelques renseiçnemeus sur les né-
gociations pendantes au sujet de Gallipoli.
.Eétant encore pendantes entre les deux gouver-
nemens intéressés, it ne peut faire aucune dé-
claration à ce sujet. II espère pouvoir informer
jeudi la Chambre du résultat des négociations.
A la Chambre des Communes il n'a été fait
aucune déclaration. la séance étant consacrée a.
la discussion de questions d'intérêt locai.
L'agence Havas~nous communique les dé-
pêches suivantes, relatives au Conclave
Rome, le 't8 février, soir.
Le Conclave a été fermé ce soir à six heures et
demie.
Auparavant, les cardinaux, les chefs des Ordres
religieux et le gouverneur du Conclave ont exa-
miné si toutes ies issues et toutes les communi-
cations étaient bien fermées.
Les cardinaux présens sont au nombre de:
soixante et un.
Les cardinaux Mac-Closkey et Moraes sont at-
tendus.
Le cardinal Brossais Saint-Marc, étant ma-
lade ne prendra pas part aux travaux du Con-
clave.
Les cardinaux se reuniront chaque matin, a,
dix heures, dans la chapelle Sixtine, pour vo-
ter. Un second scrutin aura lieu à quatre heures
du soir.
La .F !en et Howard ne partagent pas les sentimens
du cardinal Manning.
Les cardinaux autrichiens ont eu hier une lon-
gue conlérence avec le baron Haymerlé. Ils ont
déclaré de nouveau que leur décision était d'as-
surer, avec l'élection du nouveau Pontife, les in-
térêts de la religion, sans aucune préoccupation
politique.
La Face della F~'t~ dit que Pie IX laisse au
comte de Chambord une sainte Vierge en mo-
saïque, dite r~f .Pf~M!; à la duchesse
douairière de Modène, une vierge également en
mosaïque: a la reine Isabelle, un crucifix; à l'an-
cien roi de Naples, un groupe représentant la.
Sainte l'amille; au grand-duc de Toscane, une co-
pie de la Vierge de Raphaët; au duc de Parme.
une grande miniature représentant le ,S'M! :)~-
emédaillon en nacre représentant la Résurrection
enim à la princesse de Thurn et Taxis, un cru-
cifix argent enrichi de diamans, et des reli-
~uee do vraie croix.
Rome, le 19 février,
Le marécha! du Conclave. Mgr Chigi, a distri-
bué hier les prem~~s médailles frappées à son
nom selon l'usage.
On élèvera une église à mémoire de Pie IX
dans les nouveaux quartiers de Rome.
Le cardinal de Lisbonne, Mgr arrivé. Il entrera ce soir dans le Cotiplave.
Les cardinaux pourront receyoir les lettres t?ui
leur seront adressées et des journaux.
Les lettres seront ouvertes et examinées par-
les cardinaux et les chefs d'ordre.
La fumée des bulletins brûlés a été aperçue au
jourd'hui à une heure trois quarts.
Rome, le 19 février, soi~
Le second scrutin du Conclave a commencé à.
cinq heures la fumée a été aperçue seulement
six heures trois quarts. On en conclut que tes
voix sont très dispersées.
La F«M/Mo: croit savoir que le cardinal de
Hohenlohe a été chargé par le gouvernement al-
lemand, de déclarer au Sacré-Collège que le choix
d un Pape intransigeant obligerait le gouverne-
ment allemand à prendre, ipso /ede précaution, et qu'au contraire la nomination
d'un Pape modéré pourrait faire bientôt cesser
les dissensions qui existent entre le Vatican et
l'Allemagne.
Le même journal assure que les cardinaux
français, a la suite d'entrevue? avec l'ambassadeur
de France auprès du Vatican, ont modiSé leurs
premières idées, et qu'ils s'uniront aux cardinaux
autrichiens et espagnois et au cardinal de Ho-
henlobe pour nommer un Pape ayant des idées
modérées.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
c Enfin le Sénat est parvenu à élire le suc-
cesseur du général d'AurelIe de Paladines, et:
la droite à faire passer son candidat. M. de
Carayon-Latour l'a emporté par 140 voix, 'sur
277 votans et 276 suffrages exprimés. M. Vic-
tor Lefrane en a obtenu 13S. On avait pu,
samedi deraier, fonder quelque espérance sur
l'attitude de plusieurs membres du groupe
constitutionnel; mais le résultat d'aujour-
d'hui prouve une fois de plus que la coalition
des droites subsiste.
D Le scrutin fermé, l'ordre du jour appelait
la seconde lecture de la proposition de loi de
M. de la Sicotière, concernant la destruction
des insectes nuisibles à l'agriculture. La dis-
cussion n'a pas duré moins d'une heure et
demie, au milieu de l'inattention générale
M. Bozérian, M. Dufournel, M. de la Sico-
tière qui est un rapporteur bien intentionné
mais fort long, et M. Testelin qui a su de nou-
veau se faire écouter, ont tour à tour pris la pa-
role. M. Testelin revenait à l'assaut de la
loi; il l'a battue en brèche elle sera illusoire
dit-il; on ne l'appliquera pas. Son interven-
tion pourrait bien avoir été décisive, car le
titre l"~ relatif à la destruction des insectes,
a été rejeté, et le titre 2, relatif aux oiseaux,'
semble réseryé au même sort.
t M. Teisserenc de Bort a déposé, au nom
de M. le ministre de l'instruction publique.
le projet de loi déjà voté par la Chambre, tou-
chant la construction des maisons d'école.
a B.-V. ? p
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
II n'est point désagréable de ne plus en-
tendre de dissertations sur le Concordat et de
passer aux chiffres des crédits des cultes qui
en 1876 déjà ont tant fait parler d'eux.
a La bataille de l'année dernière portait sur
trois points principaux qu'il est essentiel de
rappeler pour comprendre le débat d'aujour-
d'hui le traitement des prêtres ordinaires,
les bourses des séminaires, les édifices diocé-
sains. Le gouvernement s'était cru engagé
par un vote de l'Assemblée Nationale, et, en
préparant le budget des cultes, M. Wallon
avait demandé 1,200,000 fr. pour augmenter
de 100 fr. 12,000 desservans. La commission
enac& ce crédit, dont M. de Valfons réclamait
le maintien. La Chambre ne voulut accorder
ni les 600,000 fr. sur lesquels il se rabattit, ni
les 400,000 fr. proposés par M. V. Lefranc, ni
même les 200,000 fr. sollicités à la fin par
M. Bardoux. Le Sénat, en révisant le budget,
y inscrivit ces derniers 200,000 fr.; mais là
MBMAL BES DEBATS
]~~t t~t~t~~ tTTfRitH~C
F~M iU~M Li i i ~nA~B~o
M.).; .f'i't. -M.
NEMMM FËYMER
mc~NM~MR
ON S'ABOJMfE
jfM 4es Prëtres-Samt-Gennain-rAuxerNis, 1!.
PRm MB ~ABemKfMn~ME
Un an. S!x mois. Trois mouM
Dëpatrtemens. M &. 40 tr. M fr.
Parts. ?2fr. 36 &. i
~8
ON S'ABONNA,
en Belgique, en Italie.
en dans le Luxembourg, en Turquie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Paris ou ao
mandats-poste, soit internationaux, soit fran~aM
chez tous les directeurs de postes;
et dams tous les autres pays,
PM renvoi d'une valeur payable & PMM.
M««) tmiMtMitM M eeat.
~ë~tt~ttetM, att tMumtfe M-' eex~:
In t.end
MM. Mettzy, tt~eo et C-, <. FiBoh tMeComhiU,
E.C.~Jo~&n.~M«. iW.-n.
A BMTMHes, & l'0/?!e< M&deleme, dans les kiosques et dans tes M-
bUothècfues des eares de chemins de fe!' betees.
yalparaiso (Chili}, che: M. Ores~s L. Torae~
Les annonces sont reçuez
<&
t'~tsdotYenttoajours 8tre6
PARÏS
MARDI 19 FÉVRIER
Les ministres anglais ne semblent pas
partager la confiance qui domine depuis
quelques jours dans les dépêches de
Vienne. Lord Derby a dit à la Chambre
des Lords- a que la question de la Con-
férence n'avait pas fait un pas. » Sir
Stafford Northcote a affirmé à la Cham-
bre des Communes qu'il n'avait aucun
renseignement à donner sur cette Con-
férence. Ils ont ajouté l'un et l'autre que
"Je gouvernement venait de recevoir, au
sujet de la marche des Russes sur Galli-
poli, une dépêche importante; mais que
contenait cette dépêche ? C'est un mystère
dont nous n'avons pas encore l'explica-
tion. Il semble donc qu'on se presse un
peu trop à Vienne d'annoncer pour le mi-
lieu du moi~ de mars la réunion du Con-
grès. Il y a loin d'une espérance à
une certitude. On. avait eu également tort
de croire que la retraite de la Sotte an-
glaise a Mendania était le résultat d'un
accord entre l'Angleterre et la Russie.
Les ministres anglais ont déclaré qu'il
n'y avait rien de vrai dans cette sùpposi-
~on. Si l'amiral IIornby a quitté les îles
des Princes, c'est pour chercher ailleurs
~n mouillage plus favorable; et si les
Russes ne sont pas encore entrés à Con-
stantinople, ce n'est pas pour remercier
les Anglais de leur marche en arrière,
C'est probablem.ent parce qu'Us ont jugé
sage de ne pas se lancer à la hâte dans
une pareille aventure.
Ainsi, on ne saurait dire que la situation
spit meilleure ou plus mauvaise qu'il y a
quelques jours. Aucun changement sé-
rieux ne s'est produit depuis l'entrée de
ta flotte anglaise dans les détroits. A dé-
~ut d'événemens, on est donc obligé de
8e contenter de suivre les oscillations
de l'opinion publique européenne. Nous
ayons montré hier qu'un mouvement
mpins favorable à la Russie venait de se
produire çn AIlemagne.En Autriche, au
contrair.e, le nombre (les partisans d'une
politique ferme et résolument nationale
semble diminuer. Le gouvernement au-
rait désiré sans doute voir qu~une guerre
de plume s'organisât dans la pre~sÈ contre
les prétentions de la Russie. U y a eu en
e6et, en Hongrie, une véritable explosion
dé inenaces patriotiques. Mais il n'en a pas
~tede même en Cisleithanie. Nous par-
lions récemment des dispositions peu bél-
~queuses de la capitale. Ce que nous di-
sions de la ville de Vienne, nous aurions
pu le dire des Allemands d'Autriche. C'est
une race dôucé, paisible, nullement entre-
prenante et qui ferait toujours triompher
le parti de la paix si la décision suprême
ttti appartenait. Aussi ne faut-il pas s'é-
tonner de voir presque toute là presse
iùlemande,. presque tous les organes du
parti libéral allemand proclamer bien
~aut la nécessité de se résigner à la force
des Choses, de s'incliner devant les faits
accomplis, d~ renoncer à guérir un mat
revenu incurable, –tl est trop tard s'é-
crient à la fois cent journaux, parmi les-
qttelsles plus bruyans sont précisément
ceux qui prêchaient naguère une politique
énergique avec le plus d'ardeur. L'heure
d'agir est passée attendons en repos
qu'elle revienne, si tant est qu'elle doive
jamais revenir! 1 ` `
La J~M~c~c ~e~M~, organe dés AIIe-
tnands qui soupirent après le grand Fa~
~M~; dit « Ni mobilisation, m démon-
stration, ni occupation, mais absten-
tion~absolue. a Pour cette feuille, tout
« le vacarme hongrois o, c'est-à-dire le
mouvement national de ce pays. n'a d'au-
tre but que de préparer une promenade
militaire en Bosnie, démarche qui serait
fatale à la monarchie. La ~'c~e trouve
l'occasion excellente pour exhaler sa co-
lère contre l'Angleterre, pour répéter
mi'ïln'ya rien de commun entre cette
puissance et l'Autriche, et pour dé-
clarer que cette dernière commettrait
une folie si elle s'exposait à « tirer les
marrons du feu a au profit d'une autre.
Il; n'y a de raisonnable que la politique
des trois empires « Comment ajoute la.
T jP~MC; encore l'alliance des trois em-
M pires! s'écrieront ironiquement les amis
M deIapolitiquebelliqueuse.–Oui! répon-
0 drons-nous, toujours l'alliance des trois
N empires! Et la..P~Mc remarque que
la proposition du prince Spumarokon' est
devenue aujourd'hui presque une réalité.
La Russie occupe la Bulgarie, voire même
plus que la Bulgarie; la flotte anglaise
Mt près du Bosphore; & et l'Autriche-
Hongrie? ? demande-t-elle avec tris-
tesse.
II n'y a pas pour nous d'autre point
d'appui solide, dit la P~MM, que ce-
lui que nous nous sommes créé à. temps
âved'adde àmicaLle do l'Allemagne à. côté
de la Russie, placés sur ce terrà.in, nous
ttavons exactement ce {[ue,-dM8 notre inté-
~t, nous devons exiger de la. Russie, et ce
que cette puissance, dans son propre intér&t,
est obligée de noua accorder. En nous mainte-
nant sûr ce terrain, nous avons le droit de noas
procurer les garanties que la Russie nous a of-
fertes dès le début des complications, et qui
peuvent être réclamées par l'Autriche-Hon-
$crie dans le sens de précédons arran~emens.
Jusqu'à présent, obéissant à un sentiment
de fausse honte, on a toujours hésité à par-
ler d'une occupation de l'Herzégovine et de
!a Bosnie par l'Autriche-Hongrie. Mais&u-
jburd'hui it est temps, grandement temps
pour nous. d'user largement de cette libertié
3'actiop, nonpas contre !a Russie, mais
d'accord avec elle et avec l'Allemagne. R
')'
La jp~'c~e est, dit-on, le seul journal
qui soit lu à la cour de Vienne elle passe
pour reiléter les opinions de Farcbiduc
Albert que la cour de Saint-Pétersbourg
appelle « notre archiduc. On comprend
donc sans peine l'émotion causée en Hon-
grie par l'article que nous venons de ci-
ter. Mais ce qui y a produit plus que
de l'émotion, c'est l'étrange évolution
accomplie par la ~Mc j~~ .P~M~.
Ce journal, qui avait soutenu jus-
qu'ici avec une vigueur remarquable
la politique d'action tient aujourd'hui
un langage qui ne serait pas déplacé
dans la bouche de MM. Bright, Lowe,
Gladstone, etc. ces partisans de la
paix atout prix qu'il avait si longtemps
raillés avec une cruelle amertume. A l'en
croire, tout est perdu, rien ne peut plus
être réparé, il ne reste plus qu'a se taire
en gémissant. D'ailleurs, l'Autriche n'a
aucune raison pour montrer plus d'éner-
gie que le reste de l'Europe
« Cen'estpas l'Autriche, mais toute l'Europe
qui a été dupée par la Russie. Ce n'est pas
l'affaire de l'Autriche seule, mais ce seracelle
de l'Europe entière demodi6er tôt ou tard la
situation créée par la Russie, dans un Con-
gres ou!esarmes à la main. L'Autriche n'est
pas en mesure d'entreprendre seule cette tâche.
H ne suffirait pas aujourd'hui d'un million
de soldats pour rejeter ta Russie des posi-
tions formidables qu'elle occupe. Quand on a
amené les choses jusqu'à l'alliance entre la
Russie et la Turquie, déclarer la guerre serait
une folie une criminelle aventure. li est
trop tard! s
Et ce n'est pas seulement la question
d'opportunité que traite la 2VF~Mqu'elle n'en voudrait pas.
a Là plus mauvaise paix est préférable, dit-
elte, !a plus glorieuse guerre dans laquelle
le sang de nos enfans et l'argent de nos po-
ches seraien t versés. En Hongrie, auj ourd'hui,
on peut bien demander la guerre à grands
cris, on y sait que les frais en seraient sup-
portés pour les deux tiers par la Cisteithanie.
Mais cest là précisément la raison pour la-
quelle, nous autres Allemands autrichiens,
nous sommes plus prudens; nous jugeons la
situation plutôt au point de vue du contri-
buable qu'à celui du hussard. « @,~
'Voilà où en est venu un journal qui
n'avait pas assez demépris jadis pour les
idées des théoriciens de l'école de Man-
chester. Le ?M~' Z~a! ~est' élevé
avec une éloquence indignée contre
cette nouvelle attitude de la jVe~.Z~ïM
jP?'MM. H a protesté dans un article
d'une singulière vigueur ~contre le re-
H poussant spectacle de ceux qui crient
a Pas de guerre pour rien au monde Il
H est trop tard pourùne guerre!–Pour-
N quoi trop tard ? demànde-t-il. Serait-ce
a parce qu'il ne s'agit plua de sauver la Tur-
N quie, mais de lutter pour la conserva-
N tion de l'Autriche? Poursuivant son
argumentation, le jP~~ Lloyd a es-
sayé de montrer que la guerre eût
été beaucoup plu~ dangereuse il y a
quelques mois qu'aujourd'hui. Il y a quel-
ques mois, l'Angleterre, paralysée par
les idées de M. Gladstone, n'aurait
rien fait pour défendre l'empire ottoman.
L'Allemagne, de son côté, n'aurait pas
souffert qu'on empêchât laRussie défaire
une croisade civilisatrice qui ne devait
aboutir on avait à ce sujet la pro-
messe solennelle du czar a aucune
conquête. Mais aujourd'hui tout est
changé. L'Angleterre a déjà envoyé sa
Sotte dans les détroits, et l'Allemagne ne
peut pas empêcher l'Autriche de préser-
ver ses intérêts menacés.
a Libre sur ses derrières, conclut le jPM<~
Z~o~, libre sur ses flancs, appuyée sur la
puissance de l'Angleterre, l'Autriche-Hongrie
entreprendrait la lutte contre les forces mi-
litaires russes, considérablement ébranlées
dans un territoire étranger, où nous pouvons
saisir et écraser l'ennemi, sans le suivre dans
ses steppes, sans craindre une invasion de
sa part..)). -j'
Il va sans dire qu'il ne nous appartient pas
de discuter la question de savoir si l'Autri-
che pourrait faire.utilem.ent la guerre au-
jourd'hui. « II était facile, dit la Neue
? F~îc.P)'M~, d'empêcher les Russes
N d'arriver à Constantinople et à la mer
M de Marmara mais les en cliasser lors-
qu'ils y.sont tout à fait enracinés, c'est
a une entreprise qui dépasserait les for-
B cesréuniës de l'Angleterre et de l'Au-
? tnché. Ilest clair, en effet, q~e si on
laisse aux Russes le temps de s'établir
dans la Turquie, de s'emparer de là flotte
ottomane et de fermer le Bosphore, il
faudra bien' se résigner ensuite à ac-
cepter toutes leurs conditions. Mais, à
l'heure où nous sommes, il serait encore
facile de les placer dans la plus critique
des situations. Supposons que la ûotte
anglaise entre dans la mer Noire et coupe
les communications par mer de l'armée
ruese, la. position de Tr&nsylvanie re-
prendrait aussitôt toute son ~tnpdrta.nce.
Bloqués à la fois par terre et par mer,
les Russes seraient bien obligés de re-
passer les Balkans pour se ravitailler
et conserver leurs lignes de retraite. Mais
nous ne croyons pas; qu'il !KH nécessaire
d'en venir à ce moyen extrême pour con-
traindre la Russie à abandonner ses pré-
tentions les plus exorbitantes. Il suffirait
d'une attitude résolue pour la décider à se
montrer conciliante. Nous n'en voulons
d'autre preuve que ce qui vient de se
passer au sujet de Constantinople
e Le fait que les Russes ne sont pas encore
entrés à Constantinople,–ditlayeKsFrcM
PfM~e eUe-meme, contredisant par cet aveu
tous ses articles de ces derniers jours~–prouve
qu'une conduite sérieuse, ferme et résolue,
comme celle de l'Angleterre, ne reste pas
sans effet. Si l'Angleterre seule, avec, ses na-
vires, a été en état de dire: Halte! à. la
Russie, on peut supposer qu'une attitude
énergique commune de l'Angleterre et de
l'Autriche au Congres aurait plus d'enet en-
cote. s
<" >
Le ~ew~ qui ne nous avait pas
habitués à tant de sagesse et de fermeté,
exprime seul avec netteté, dans la presse
autrichienne, l'opinion que la ~VeM.P~Mc a laissé se glisser par mégarde
dans un de ses articles ultra-pacifiques.
sacré de rappelersans cesse à nos concitoyens
qu'un moment peut venir où l'Autriche-Hon-
grie sera obligée d'user de toutes ses forces
pour défendre ses intérêts vitaux. En
remp~ssant ce devoir patriotique nous
considérons en même temps comme no-
tre tâche de nous opposer au pessimisme
qui nous conduirait à une soumission fata-
liste. Nous ne considérons pas les destinées de
l'Autriche comme absolument dépendantesde
celles de la Turquie, et nous ne voyons pas en-
core dans la défaite de l'empire ottoman un
motif de désespoir personnel. Abattus parla;
ruine de la Porte, nos turcophiles, qui prê-
chent tous les jours que tout est perdu, qu'il
ne reste plus à notre monarchie qu'à se sou-
mettre aux injonctions de la Russie rendent
difficile et presque impossible par ce langage
la défense ultérieure de nos intérêts. Pour
attendre quelque bon résultat de la réunion du
Congres, û iaut qu'on ne puisse avoir le moin-
dre doute sur notre dessein d'employer au
besoin les derniers moyens, c'est-à-dire de
tirer, s'il le faut, l'épée pour préserver nos
intérêts vitaux. On ne tiendra qu'à ce prix
compte de notre voix au Congrès, s
Tout cela est très juste et très sensé. Ce
qui rend la Russie si audacieuse, ce sont
les faiblesses des autres puissances. Le jour
où l'Autriche ~t l'Angleterre montreraient
qu'elles ~'ont pas penr de la guerre, la
guerre deviendrait inutile. « ~a. "théorie
a et la pratique dû-gouvernement russe
écrivait en 1853 Ibrd Palmerston qui
connaissait admirablement le caractère
russe, « a toujours été de pousser ses
Mempiétemens aussi vite et aussi loin
? que l'apathie ou le manque de fermeté
n des autres gouvernemens le lui permet-
M tait, mais de s'arrêter et de se retirer
H dès qu'il rencontrait une résistance
a décidée, n
BOURSE DE PA~M
Ct
Comptant. 74 2S. ~l!i.7..<0.
Fin cour. 7.42712 74.2'?n
~t~h~W
Compta.ntl0495-ia49S.
)t0/
Fin cou)-. 11060 11039.30.
PETn'N BOU~SK DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 110 fr. 42 1/2, 321/2, 3': 1/2.
30/0. 74fr.l0. io.
HaUen. ?4fr.05,021/2.121/2,10.
Florins (or). 6'4S/8,3/8.
Hongrois 60/0.
Russe. 837/6,11/16,3/4.
Egyptiennes 6 0/0.. 137 fr. 50,138 fr. 12 t/2.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier là dépèche suivante
a Berlin, Iel9 février, soir.
a A midi, une foule animée se presse
dans la ZetpM~S'~MM, aux abords du
Reichstag. A l'intérieur, les tribunes regor-
gent de curieux; la salle, au contraire,
est peu garnie, et il n'y a guère que les deux
tiersdesdépùtésaleurs bancs.
& La séance commence par une discussion
insigniSante sur un point do l'ordre du
jour, et le prince de Bismarck, qui semble
marcher d'un pas pesant, entre dans la salle.
Après être resté debout une minute à sa
ptace.il sort, et le président de Forekenbock,
qui le croit présent donne lecture de l'in-
terpellation. Le chancelier rentre au milieu de
l'hilarité provoquée par l'erreur du président.
Sur la demande de ce dernier, le prince de
Bismarck déclare qu'il est prêt à répondre.
!) M. de Bennigsen monte alors à la tribune
pour développer son interpellation, qu'il mo-
tive en disant que l'Allemagne n'a, il est vrai,
aucun intérêt direct en Orient, mais qu'elle
estintéresséeal'existencede l'Autriche. L'em-
pire allemand, ajoute l'orateur, 'n'a d'autre
ambition que de se développer paci6que-
ment.
? Le prince de Bismarck lui répond. Son
elocution, au: début, esj. lente et difôcile. Je
m'abstiens de vous envoyer une analyse de
son discours, qui vous sera transmis sans
doute par l'agence Havaa.
L'impression produite par ce discoursa a
été satis~Lisante. On regarde le langage du
chancelier comme rassùraût pour toute l'Eu-
rope, et, malgré des menagemens oratoires
& regard de la Hussie, on a remarqué que,
pour la première fois peut-être, le prince
de Bismarck n'a pM fait pencher la balance
de son coté, et qu'il a eu même certaines
attentions pour l'Angleterre.
B M. Hœnel (progressiste) a parlé après le
chancelier pour se déclarersatisfait, puis il a
insisté sur la nécessité de sauvegarder les
intérêts de l'Autriche.
f M. Windthorst. (ultramontain), prenant
ensuite la parole, a exprimé le regret
qu'il ne soit pas tait communication
des documens diplomatiques. L'orateur ap-
prouve la politique paciSque du chance-
îier il craint pourtant qu'il ne témoigne trop
de complaisance pour la Russie, que l'Autri-
chëne soit dupée, et que, loezarmaftre de Con-
stantinople, l'Europe ne devienne Cosaque.
"Le prince de Bismarck s'est levé alors
pour répondre à l'orateur ultramontain
et il a parlé avec une émotion mêlée
d'ironie. À la 6n, il a. déclaré en s'ani-
mant qu'entre le comte Andrassy et lui
il n'existait pas de secrets, qu'ils se con-
sultent l'un l'autre sur toutes les ques-
tions, qu'ils se disent tout. Mais il n'a point
ajouté qu'ils trouvaient tous deux chez le troi-
sième allié la même sincérité; et c'est là
peut-êtreCependant qu'était le nœud de la
question.
AMemugMe.
Aujourd'hui a eu lieu au Reichstag &Ue-
mand l'interpellation annoncée sur la politi-
que de l'Allemagne à l'Égard de l'Orient.
Nous donnons ci-dessous, d'après le service
télégraphique Havas, un court résumé du
discours prononcé par le prince de Bismarck.
puis la traduction d'une partie de ce discours.
La fin ne nous est pas encore parvenue au
moment où nous mettons sous presse.
MtCMSTAC. SMMC<' f~K /9 /<'M'!M*.
Repondant à l'interpellation relative aux affaires
d'Orient, le ~Mtec .SMMMM'c~ déclare d'abord
qu'il -a peu de choses nouvelles à dire. Pas-
sant ensuite en revue, l'un après l'autre, tous les
termes des préliminaires de paix, il dit que, par ces
dispositions, les intérêts de l'Allemagne ne sont
pas touchés de manière a forcer l'Allemagne &
quitter l'attitude qu'elle a observée jusqu'ici.
Le chancelier considère les craintes éveillées
par la question des Dardanelles comme non jus-
tifiées par les faits.
Il ne peut encore faire aucune déclaration offi-
cielle sur l'attitude que prendra l'Allemagne, vu
que ce matin seulement il a eu entre les mains
les documens relatifs à la question.
Le chancelier ne croit pas a une guerre euro-
péenne, parce que, dans ce cas.lcs'putssances
qui s'opposeraient & la Russie seraient obligées
de se charger de la responsabilité de l'héritage ot-
toman. L'Allemagne désire la prompte réunion de
la Conférence, qui pourrait peut-être s'assembler
dés la première quinzaine de mars. M. de Bis-
marck repousse péremptoirement toutes les in-
vitations adressées à l'Allemagne, a l'effet de
l'entraîner dans une intervention. L'Allemagne
est disposée à servir loyalement de médiateur,
mais n'entend pas servir d'arbitre a l'Europe.
Ntscou~s d)t prince de Bimmrck
Je ne puis nier que, au premier abord, j'ai hé-
sité à répondre à l'interpellation, attendu que je
n'ai en réalité pas beaucoup plus à dire que ce
qui est déjà connu, notamment par les débats du
Parlement britannique.
Si toutefois je réponds, c'est qu'autrement on
pourrait se figurer que j'ai beaucoup de choses à
taire et qu'une semblable impression aurait pu
éveiller des inquiétudes.
Je réponds d autant plus volontiers que, d'après
le développement donné à. l'interpellation, je vois
que la politique allemande n'a qu~. continuer dans
la. voie suivie jusqu'ici pour répondre aux senti-
mens de la majorité du Reichstag.
L'armistice qui vient d'être conclu procure à
l'armée russe une position sans solution de con-
tinuité depuis le Danube jusqu'à la mer de Mar-
mara, et qui a pour base les forteresses danu-
biennes. C'est là une situation qui me paraît d'une
importance majeure et qui n'a été contestée par
personne.
En même temps, on a signé certains prélimi-
naires de paix, que je vais résumer pour y ratta-
cher la question de savoir si les intérêts de l'Al-
lemagne s'y trouvent engagés.
Pour ce qui est de la constitution de la Bul-
Tgarie. cette province se trouve, en vertu de ces
''préliminaires, délimitée autrement qu'elle ne l'a-
vait été par la Conférence de Constantinople.
Toutefois, cette nouvelle délimitation n'est pas
d'une importance telle, que l'on doive en appré-
hender une perturbation de la paix européenne.
Suivant le projet russe, la constitution de la Bul-
garie serait semblable à celle de la Serbie avant
l'évacuation de Belgrade et des différons autres
points fortifiés de cette principauté.
Comme les stipulations en vertu desquelles
l'armée turque devra occuper l'intérieur de la
Bulgarie ne sont pas formulées d'une manière
précise, tl incombera aux puissances signataires
de régler cette question restée indécise.
Quant à l'indépendance du Monténégro, de la
Roumanie et de la Serbie, ainsi qu'à la situation
de la Bosnie, do l'Herzégovine et des autres pro-
vinces turques, c'est là une question qui touche
trop peu les intérêts allemands pour que l'Alle-
magne y risque ses bons rapports avec les Etats
voisins.
Pour ce qui est de l'indemnité de guerre, c'est,
en tant que pécuniaire, l'affaire des deux parties
qui négocient la paix entre elles; en tant que
territoriale, elle concernera également les puis-
sances signataires.
La question des Dardanelles, ajoute le chan-
celier, a provoqué des inquiétudes plus gran-
des que ne le justifiaient les faits possibles.
La question des Dardanelles a une importance
considérable s'il s'agit de mettre la clef du Bos-
phore en d'autres mains, de décider si la Russie
peut, à son gré, fermer et ouvrir les Dardanelles.
Toutes les autres stipulations se rapportent
beaucoup plus à ce qui se passe en temps de
paix qu'à ce qui se passe en temps en guerre,
alors qu'il s'agit de savoir si le détenteur de la
clef des Dardanelles est l'ennemi de la Russie ou
de l'Angleterre.
En cas do paix, les dispositions du traité qu'on
pourrait conclure, tant que les Dardanelles sont
entre les mains d'une puissance qui ne dépend
pas de la Russie, ne peuvent avoir l'importance
qu'on leur donne.
Il peut être de l'intérêt des puissances médi-
terranéennes de savoir si, en temps de paix, la
flotte russe est en droit de passer par les Darda-
nelles et de se montrer dans la Méditerranée.
Mais la question de savoir si. en temps de
guerre, les navires de guerre peuvent passer par
les Dardanelles, ou si la possession des Darda-
nelles doit passer en d'autres mains, est une tout
autre chose. Cette éventualité, toutefois, ne Se
présenté pas dans la situation actuelle.
11 ne s'agit pour moi. en ce moment, que de
préciser l'importance des intérêts qui pourraient
provoquer une nouvelle guerre après la guerre
russo-turque.
Je suis d'avis que des dispositions relatives au
passage des Dardanelles par les vaisseaux de
guerre n'ont pas autant d'importance que des
dispositions relatives aux transactions commer-
ciales.
L'intérêt majeur de l'Allemagne en Orient est
que les détroits et les voies auviales, comme le
Danube, à partir de la mer Noire, restent libres
comme ils le sont aujourd'hui. C'est un résultat
que nous obtiendrons à coup sûr, & en juger par
une communication officielle de Saint-Péters-
bourg sur ce sujet que nous avons sous les y eux,
et qui, sur ce point, s'en rapporte aux stipula-
tions du traité de Paris.
L'intérêt que nous prenons au sort meilleur des
chrétiens de la Turquie est un intérêt moins di-
rect de l'Allemagne, et vient en seconde ligne,
mais n'en est pas moins, au point de vue huma-
nitaire, un de ceux qu'a l'Allemagne dans les
affaires d'Qrient.
Le reste de l'interpellation, continue le chan-
celier, a trait à l'attitude prise par l'Allemagne.
et qu'elle entend prendre à l'avenir relativement
à ces affaires. Pour le moment, je ne puis vous
faire aucune communication relativement à l'at-
titude prise, car ce n'est que depuis ce matin
que je suis officiellement en possession des do-
cumens que j'ai signalés tout à l'heure. Ces do-
cumens corcordent à peu prés avec les commu-
nications que nous devons a l'obligeance d'autres
gouvornemens. (Ecoutez! écoutez!)
Ces documens serviront de matériaux à la Con-
férence qui doit se réunir, mais ils pourront dès
maintenant faire l'objet d'un échange d'opinions
entre les différons gouvememens.
Tout changement apporté au traité de 1856 exi-
gera la sanction des puissances signataires.
Si cette sanction fait défaut, il ne s'ensuivra
pas nécessairement qu'une nouvelle guerre doive
avoir lieu mais ce qui se produirait, c'est un état
de choses que je voudrais voir éviter dans l'inté-
rêt de l'Europe. Je suppose un moment qu'on ne
tombe pas d'accord à la Conférence, et que les
puissances qui ont intérêt à s'opposer aux stipu-
lations russes disent II ne nous convient pas
de déclarer pour le moment la guerre; mais cela
n'empêche pas que nous ne restions en désac-
cord nous faisons toutes nos réserves. C'est un
état de choses que la politique russe ne peut pas
désirer. Cette pehtique se dit avec raison:
Nous ne sentons nullement le besoin de nous
exposer tous les dix ou vingt ans à la nécessité
d'une campagne de Turquie mais nous ne pou-
vons pas davantage souhaiter d'y voir substituer
tous les dix ou vingt an& une complication avec
l'Autriche et l'Angleterre.
Je suis persuadé qu'il est également de
l'intérêt de la Russie d'arriver a une solu-
tion, et de ne pas ajourner la question indé-
cise & une époque ultérieure, peut-être moins
propice. Quant à l'idée, de la part de la Russie,
de vouloir extorquer par la force des armes le
consentement des autres puissances aux modifi-
cations qu'elle juge nécessaires, je la considère,
après mure réflexion, comme une idée a peu près
impossible. H est probable que si la Russie ne
parvient pas à obtenir, dés aujourd'hui, le con-
sentement des autres puissances cosignataires
du traité det856, elle se consolera avec cette pen-
sée « Contentons-nous de ce que nous avons.)) »
f.BM
Mais alors surgit la question de savoir si ceux
qui seraient mécontens des arrangemens conclus
par la Russie, et en première ligne ceux qui y
auraient réellement désintérêts matériels propres,
engages, seraient disposés à faire la guerre pour
forcer la Russie à renoncer à une partie de ses
exigences, au risque laisser en Russie, lors du
retour de ses troupes, le sentiment qui par exem-
ple s'est manifesté en Prusse après le traité de
Vienne, sous forme d'arriére-pensée que 1 affaire
n'était pas terminée et qu'on serait obligé de re-
commencer.
Ce moyen ne réussissant pas, il faudrait es-
sayer de refouler la Russie hors des villes de la
Bulgarie et de ses positions d'où elle menace
Constantinople. Mais~ alors ceux qui auraient ob-
tenu ce résultat au moyen de la guerre seraient
également obligés de se charger de la mission et
de la responsabilité de décider du sort ultérieur
de ces provinces de la Turquie d'Europe. Je ne
crois pas qu'il soit probable, après ce qui a été
dit et résolu à la Conférence de Constantinople.
qu'ils fussent disposés à rétablir purement et
simplement l'autorité turque.
Ils proposeraient, par conséquent, une solution
à côté de celle qui est proposée aujourdhui et
différant de celle-ci. C'est une éventualité qu on
peut bien admettre en principe mais hésite à
croire que l'Autriche, la puissance la plus voisine,
serait, dans. ce cas. prête a accepter tout l'héritage
des conquêtes actuelles de la Russie et a pren-
dre,'par la la responsabilité de l'avenir de ces
provinces slaves, soit en les annexant au royaume
de Hongrie, soit en les formant en Mats vassaux.
Je ne crois pas que ce soit là le butque poursuit
la politique autrichienne.
Je n'a? parlé de cette éventualité ~ue pour mon-
trer combien pea se trouva justifiée, a mes yeux,
la crainte d'une guerre europ~°.
Pour obvier à ces éventualité ~f~ a
pris l'initiative de la proposition ?~"°"f =
rence, et nous avons été les premiers a. -?""
lier a cette idée. Il s'est élevé des difuculu. s sur
le choix de la localité où cette Conférence deVi.
se réunir mais ces difficultés ne sont pas pro-
portionnelles à l'importance de la question en
elle-même. Cependant, même sous ce rapport,,
nous n'avons pas élevé d'objections. Nous avons
,déclaré que nous acquiescerions à l'une ou à l'au-
tre des villes qui avaient été proposées et qui
étaient Vienne. Bruxelles, Bade. Wiesbaden,
Wildbad ou une localité de la Suisse. L'une ou
l'autre de ces villes nous aurait agréé. Il parait
que le choix se fixera définitivement sur Bade.
Notre intérêt, qui est partagé par les puissan-
ces avec lesquelles nous avons correspondu à cet
effet, consiste en la réunion la plus prompte pos-
sible de la Conférence, abstraction faite de tout
choix de localité.
Il est à peu près indifférent pour nous où la
Conférence s'assemblera. Relativement au choix
d'une ville allemande, je n'ai pas d'autre opinion.
si ce n'est que, dans le cas où l'on choisirait une
localité sur le territoire allemand. il serait néces-
saire que la Conférence fut présidée par le pléni-
potentiaire allemand cette idée n'a été combattue
par personne. Une fois le principe admis, on verra
plus tard si, par des raisons d'opportunité, il sera
nécessaire de s'y tenir d'une manière absolue, sui-
vant le personnel dont se composera la Confé-
rence que, dans ma conviction intime, je consi-
dère comme assurée, et qui, comme je le présume,
pourra s'ouvrir dès la première moitié du mois
de mars. Il serait désirable que cela pût avoir
lieu plus tôt pour mettre fin à l'incertitude qui
se rattache à cette question mais il faut admet-
tre que les puissances, avant de se réunir, vou-
dront préalablement échanger leurs vues, et les
communications avec le théâtre de la guerre ne
sont guère rapides.
Le retard qu'ont éprouvé les nouvelles qui
nous sont parvenues ont eu pour cause, et au-
raient encore pour cause la lenteur des communi-
cations avec le théâtre de la guerre. La supposi-
tion que ce retard était prémédité tombe abso-
lument lorsqu'on se rend compte du fait que la
marche en avant des troupes russes, après le
30 décembre, était une conséquence des condi-
tions de l'armistice, et nullement la mise à profit
d'un « temps utile )) habilement conquis.
La limite en deçà de laquelle l'armée russe
occupe aujourd'hui ses positions est la ligne de
démarcation stipulée par l'armistice, et je ne crois
à un retard prémédité d'aucun côte. Je crois, au
contraire, au désir loyal de toutes parts, d'en-
voyer le plus tôt possible des délégués à la Con-
férence. En tout cas, nous ferons tous nos efforts
pour atteindre ce but.
(~. MMW.)
AHtrteheBoMg~rie
CHAMBHE DES DEPCTÉS DE VIENNE. &'MMC< du
<9/<;M'M)'.
Le président du conseil, ~'
Kra, relative aux anaires d'Orient:
Le gouvernement austro-hongrois a été in-
formé des bases de paix en vertu desquelles un
armistice aëté conclu entre la Russie etia Turquie.
Ces bases répondent, dans l'ensemble, aux com-
munications faites à ce sujet par les journaux de
Saint-Pétersbourg. Le gouvernement n'a pas
connaissance de l'existence d'autres arrange-
mens.
Le gouvernement, en face de ces bases con-
nues, a exposé en toute franchise le point de
vue auquel il se place en principe. Il a déclaré
qu'il ne reconnaîtrait pas comme valables en droit
les arrangemens conclus entre les belligérans,
qui lui paraîtraient menacer les intérêts de la
monarchie austro-hongroise ou les droits des
puissances signataires, aussi longtemps que ces
arrangemens n'auraient pas été sanctionnés par
ces puissances. En même temps, le gouverne-
ment a pris l'initiative pour la réunion d'une
Conférence.
Le principe admis par le gouvernement et sa
proposition tendante a tenir une Conférence ont
été adoptés par tous les cabinets; le cabinet russe
seul a proposé, en ce qui concerne la forme de
la réunion projetée, de convoquer non pas une
Conférence, mais un Congrès, et a demandé que
ce Congrès n'eût pas lieu dans la capitale d'un Etat
signataire.
Les négociations relatives à cette affaire sont
presque terminées, et nous croyons pouvoir es-
pérer que le Congrès se réunira prochainement.
C'est pourquoi le gouvernement ne saurait fournir
des renseignemens détaillés sur les opinions qu'il
a adoptées relativement aux bases de la paix
mais il ne peut se dispenser de déclarer d'une
manière générale qu'il lui est impossible de
trouver conformes a. ses intérêts quelques unes
des stipulations actuellement connues. Toutefois,
cette réserve ne s'applique pas aux points qui
concernent Famëlioration du sort des chrétiens
d'Orient, mais aux dispositions qui pourraient
entraîner un changement dans les conditions
politiques de l'Orient au détriment de la monar-
chie.
Le gouvernement a le sérieux espoir que
les délibérations de l'Europe réussiront à
amener une entente. Co'nme toutes les puis-
sances intéressées doivent désirer qu'une paix
durable, et non une paix momeatanée, sorte de
la crise actuelle, le gouvernement espère que les
délibérations des puissances aboutiront à une
solution qui satisfasse non pas les intérêts d'un
seul, mais ceux de tous.
En tout cas, le gouvernement, en face de la
gravite des cvénemens, considère comme son
devoir de sauvegarder dans tous tes sens les
intérêts politiques et matériels, ainsi que l'hon-
neur de la monarchie.
Angleterre.
OtAMME CKS LORDS. tS'C'SKCe ~M 0 /ë~?'e)'.
Le duc a"yK demande au gouvernement s'if
peut donner quelques renseiçnemeus sur les né-
gociations pendantes au sujet de Gallipoli.
.E
nemens intéressés, it ne peut faire aucune dé-
claration à ce sujet. II espère pouvoir informer
jeudi la Chambre du résultat des négociations.
A la Chambre des Communes il n'a été fait
aucune déclaration. la séance étant consacrée a.
la discussion de questions d'intérêt locai.
L'agence Havas~nous communique les dé-
pêches suivantes, relatives au Conclave
Rome, le 't8 février, soir.
Le Conclave a été fermé ce soir à six heures et
demie.
Auparavant, les cardinaux, les chefs des Ordres
religieux et le gouverneur du Conclave ont exa-
miné si toutes ies issues et toutes les communi-
cations étaient bien fermées.
Les cardinaux présens sont au nombre de:
soixante et un.
Les cardinaux Mac-Closkey et Moraes sont at-
tendus.
Le cardinal Brossais Saint-Marc, étant ma-
lade ne prendra pas part aux travaux du Con-
clave.
Les cardinaux se reuniront chaque matin, a,
dix heures, dans la chapelle Sixtine, pour vo-
ter. Un second scrutin aura lieu à quatre heures
du soir.
La .F
du cardinal Manning.
Les cardinaux autrichiens ont eu hier une lon-
gue conlérence avec le baron Haymerlé. Ils ont
déclaré de nouveau que leur décision était d'as-
surer, avec l'élection du nouveau Pontife, les in-
térêts de la religion, sans aucune préoccupation
politique.
La Face della F~'t~ dit que Pie IX laisse au
comte de Chambord une sainte Vierge en mo-
saïque, dite r~f .Pf~M!; à la duchesse
douairière de Modène, une vierge également en
mosaïque: a la reine Isabelle, un crucifix; à l'an-
cien roi de Naples, un groupe représentant la.
Sainte l'amille; au grand-duc de Toscane, une co-
pie de la Vierge de Raphaët; au duc de Parme.
une grande miniature représentant le ,S'M! :)~-
e
enim à la princesse de Thurn et Taxis, un cru-
cifix argent enrichi de diamans, et des reli-
~uee do vraie croix.
Rome, le 19 février,
Le marécha! du Conclave. Mgr Chigi, a distri-
bué hier les prem~~s médailles frappées à son
nom selon l'usage.
On élèvera une église à mémoire de Pie IX
dans les nouveaux quartiers de Rome.
Le cardinal de Lisbonne, Mgr arrivé. Il entrera ce soir dans le Cotiplave.
Les cardinaux pourront receyoir les lettres t?ui
leur seront adressées et des journaux.
Les lettres seront ouvertes et examinées par-
les cardinaux et les chefs d'ordre.
La fumée des bulletins brûlés a été aperçue au
jourd'hui à une heure trois quarts.
Rome, le 19 février, soi~
Le second scrutin du Conclave a commencé à.
cinq heures la fumée a été aperçue seulement
six heures trois quarts. On en conclut que tes
voix sont très dispersées.
La F«M/Mo: croit savoir que le cardinal de
Hohenlohe a été chargé par le gouvernement al-
lemand, de déclarer au Sacré-Collège que le choix
d un Pape intransigeant obligerait le gouverne-
ment allemand à prendre, ipso /e
d'un Pape modéré pourrait faire bientôt cesser
les dissensions qui existent entre le Vatican et
l'Allemagne.
Le même journal assure que les cardinaux
français, a la suite d'entrevue? avec l'ambassadeur
de France auprès du Vatican, ont modiSé leurs
premières idées, et qu'ils s'uniront aux cardinaux
autrichiens et espagnois et au cardinal de Ho-
henlobe pour nommer un Pape ayant des idées
modérées.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
c Enfin le Sénat est parvenu à élire le suc-
cesseur du général d'AurelIe de Paladines, et:
la droite à faire passer son candidat. M. de
Carayon-Latour l'a emporté par 140 voix, 'sur
277 votans et 276 suffrages exprimés. M. Vic-
tor Lefrane en a obtenu 13S. On avait pu,
samedi deraier, fonder quelque espérance sur
l'attitude de plusieurs membres du groupe
constitutionnel; mais le résultat d'aujour-
d'hui prouve une fois de plus que la coalition
des droites subsiste.
D Le scrutin fermé, l'ordre du jour appelait
la seconde lecture de la proposition de loi de
M. de la Sicotière, concernant la destruction
des insectes nuisibles à l'agriculture. La dis-
cussion n'a pas duré moins d'une heure et
demie, au milieu de l'inattention générale
M. Bozérian, M. Dufournel, M. de la Sico-
tière qui est un rapporteur bien intentionné
mais fort long, et M. Testelin qui a su de nou-
veau se faire écouter, ont tour à tour pris la pa-
role. M. Testelin revenait à l'assaut de la
loi; il l'a battue en brèche elle sera illusoire
dit-il; on ne l'appliquera pas. Son interven-
tion pourrait bien avoir été décisive, car le
titre l"~ relatif à la destruction des insectes,
a été rejeté, et le titre 2, relatif aux oiseaux,'
semble réseryé au même sort.
t M. Teisserenc de Bort a déposé, au nom
de M. le ministre de l'instruction publique.
le projet de loi déjà voté par la Chambre, tou-
chant la construction des maisons d'école.
a B.-V. ? p
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
II n'est point désagréable de ne plus en-
tendre de dissertations sur le Concordat et de
passer aux chiffres des crédits des cultes qui
en 1876 déjà ont tant fait parler d'eux.
a La bataille de l'année dernière portait sur
trois points principaux qu'il est essentiel de
rappeler pour comprendre le débat d'aujour-
d'hui le traitement des prêtres ordinaires,
les bourses des séminaires, les édifices diocé-
sains. Le gouvernement s'était cru engagé
par un vote de l'Assemblée Nationale, et, en
préparant le budget des cultes, M. Wallon
avait demandé 1,200,000 fr. pour augmenter
de 100 fr. 12,000 desservans. La commission
enac& ce crédit, dont M. de Valfons réclamait
le maintien. La Chambre ne voulut accorder
ni les 600,000 fr. sur lesquels il se rabattit, ni
les 400,000 fr. proposés par M. V. Lefranc, ni
même les 200,000 fr. sollicités à la fin par
M. Bardoux. Le Sénat, en révisant le budget,
y inscrivit ces derniers 200,000 fr.; mais là
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