Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-02-19
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Description : 19 février 1878 19 février 1878
Description : 1878/02/19. 1878/02/19.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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ËDITION DE PARIS.
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ON S'ABONNE
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un an. Six mois. Trois me!
DépMtemeM. 80 fr. PMis. 72 &. 36 &. i8 &.
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chaquemois.
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JMptM'tcmaeM, Bm numés~. Xe eemt.
In tendon, appty to Cowte and C', forei~B~
Bewspapers oï&ce, t7. Gresham street, &. P. &
MiM. Bettzy, Bt&ef et C'. t. Finch taneConiha!
E. C., L&ndon; a:)N. 'W.-H. amMb et SeB~'
186, Strand, W. C., LondOD.
A BruxeUes, à i'0~ Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
Miotheques des sMes 4e chemins de fef bo~e:.
A V~pafa&o (OMli), chezM. Orestes L. Tornero.
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en Belgique, en JtaJie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
~a moyen d'une valeur payable à Paris ou d<
ttandats-poste, soit internationaux, soit trançtis;
en AJtemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous ies pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pM l'envoi d'une valeur payable a PMi<.
PULITI~UES ET LITTÉRAIRES
Les tmnonces sont reines
c&MNNt.F
~pIacedetaBomrse,
tttUbuteanidujMUCMMAje.t
eaesdoiYentto~ours être agréëes par ta rédacUem'.
PAUtS
LUNM i8 FEVRtER
Un vent plus doux semble souffler sur
l'Orient. La flotte anglaise a quitté les
îfes.des Princes pour la baie de Guemlek,
et les troupes russes sont restées dans les li-
gnes fortifiées qu'elles occupent à quelque
distance de Constantinople. Ainsi, les uns
ont reculé, et les autres n'ont pas avancé.
Est-ce l'euet d'un accord ? nous l'igno-
rons mais il n'y aurait rien d'impossible
à cela. En même temps que les forces en
présence évitent le danger d'un choc im-
médiat, les bruits de Congrès prennent
une nouvelle consistance. L'action diplo-
matique est, peut-être sur le point de com-
mencer. Dans tous les cas, c'est du côté
de l'Allemagne que se tournent au-
jourd'hui les regards de ceux qui ont
foi dans cette action. On attend avec
une vive impatience le discours que
M. de Bismarck prononcera peut-être de-
main. La parole du grand-chancelier pè-
sera d'un poids décisif dans la balance
des négociations. ~Mais quelle sera cette
parole ? Personne ne pourrait le dire. Il
s'est produit depuis quelques jours, dans
l'opinion publique allemande, un mouve-
ment qui mérite à coup sûr d'être remar-
qué. Les derniers succès des Rus-
ses, et surtout les procédés mystérieux
de leur diplomatie ont causé une cer-
taine surprise et une véritable émotion
dans les cercles politiques de Berlin.
ifès amis de la Russie eux-mêmes ont
paru éclairés par les événemens. Ils
se sont aperçus tout d'un coup
que les anaires d'Orient n'étaient
pas aussi indiuérentes à l'Allemagne
qu'on s'était plu à le répéter jusqu'ici.
Les prétentions de la Russie, qui sont un
danger immédiat pour les uns, sont t
un danger plus éloigné, mais tout aussi
sérieux, pour les autres. On a découvert
subitement à Berlin cette vérité trop long-
temps niée. Presque tous les journaux
l'ont proclamée, et, à~ l'heure même où
M. de Bi.smarck arrivait à Berlin, l'organe
des nationaux-libéraux, assez russophite
jusqu'ici, la ./V<~o?M~ ~e~M~, a pubiié a
ce sujet un article qui fait le tour de la
presse européenne, et où l'on a cru recon-
naître la plume d'un des confidcns du
chancelier, soit M. Lothar Bûcher, soit
M. de Radowitz. La .A~M/M/~ ré-
pondait aux journaux russes, qui tous en-
semble et comme sur un mot d'or-ire
viennent d'inviter l'Allemagpe à pren-
dra le rôle d'arbitre dans la crise ac-
tuelle en se prononçant avec énergie
contre la puissance qui tirerait le pre-
mier coup de canon. Cette manière de
proposer l'arbitrage et d'indiquer d'avance
la sentence qui devrait être rendue u'a
pas été du goût de tout le monde. On a
trouvé à Berlin que c'était tout simple-
ment un subterfuge habile pour deman-
der à l'Allemagne de procurer à la Russie
le moyen de conserver en paix ses con-
quêtes et d'~n jouir sans être troublée
par personne. « Les oiseaux de proie
? aussi désirent la paix et la tranquillité
B pour pouvoir avaler leur victime sans
? être dérangés », a dit la TTa~mMC~ Z~
~7, citant fort à propos un passage de
Gœtz von Berlichingen, et la A~'o~
~l'Allemagne, s'est exprimée en ces ter-
mes
« Les journaux russes, a-t-elle dit, rappel-
leri t les paroles prononcées l'année passée par
le prince de Bismarck L'AMemagae, dans la
crise orientale, agira pour le maintien de la
paix générale. Ces feuilles ajoutent que le
rote d'un arbitre convient d'autant mieux à
l'Allemagne, que, par sa prépoadera.nce [nUi-
taire et par le fait qu'elle n'a pa.s d'ictcrêt
direct dans la question d'Orient, elle est la
seule puissance qui puisse te jouer efficace-
ment en se prononçant contr:* celui qui tire-
rait aujourd'hui le premier coup de canon.
)) H est assez singulier que les feuilles rus-
ses se souviennent un beau matin toutes en-
semble d'un discours du prince de Bismarck.
au lieu de se rappeler quelque discours du
cxar Alexandre ou quoique dépèche du
prince Gortchakoif. Quelle que puisse être
l'explication de cette concordauce remar-
quable, ou ne devrait pas, en tout cas,
avoir la prétention de demander que le priuce
de Bismarck juge à qui appartient la respon-
sabilité d'avoir troublé la paix générale uni-
quement d'après le fait extérieur, et suuveut
purement accidentel, d'un premier coup
de canon. Quand on élève vis-à-vis du
gouvernement allemand. la. prétention
qu'il prenne parti pour ta Russie dans la si-
tuation qu'elle s'est créée par ses dernières
démarches et ses dernières exigences, et qu'il
la garantisse par sa prépondérance militaire
contre. le premier coup de canon de n'im-
porte quelle puissance, il est permis de se
demander: Qu'a-t-on fait à Saint-Pétersbourg
pendant ces dernières semaines d'une crise
exceptionnellement grave pour s'assurer l'en-
tente avec le gouvernement allemand? A-t-on
au moins communiqué a. Berlin les condi-
tions et les exigences politiques et militaires
contenues dans i"s stipulations du SI jao-
vier toujours euve'oppCf's de nuages? Si nous
nous rappelons de queile ma.uière les condi-
tions de la paix surgissaient ça et là par
ffagmens isolés, on reconnaîtra qu'on a été
mieux et plutôf informé à Londres et à
Vienne que dans nos cercles de Berlin ordi-
nairement bien renseignée. Nous ne nous
souvenons d'aucun discours du prince de
Bismart-k sur lequel on pourrait s'appuyer
à Saint-Pétersbourg pour croire qu'on possède
une traite en blanc snr l'mtf.ivention amicale
de l'Allemagne dans les difficultés qu'on s'est
criées hoi-mème.
Le correspondant diplomatique ber-
linois de la .S~M'J<sant les reproches de la .A'~o?!~ Z~-
militaires et diplomatiques de la Rus-
aie n'ont pas été communiqués a. Ber-
lin. Ainsi la déclaration que le gou-
vernement de Saint-Pétersbourg a adres-
sée à l'Autriche pour lui signifier a quel-
les conditions il accepterait la Conférence,
et la Note circulaire du prince Gortchakoff
sur l'entrée éventuelle des troupes russes
Constantinople n'auraient été transmises
Berlin que par la voie diplomatique ordi-
naire, ce qui leur aurait donné le caractère
d'un fait accompli et ce qui trancherait avec e
les habitudes suivies jusqu'ici. Le cor-
respondant ajoute que cette conduite a
causé dans les hautes sphères un ébahis-
sement qui s'est manifesté d'une ma-
nière non équivoque. Il avance même
que l'Allemagne s'est vue obligée d'indi-
quer, dans une Note adressée à Saimt-
Pétersbourg, les. points sur lesquels el'e
approuve lés résistances de l'Angleterre
et de l'Autriche aux prétentions de ?a
Russie.
Quelle que soit la valeur de ces rensei-
gnemcns, il est à remarquer que la Post,
journal jusqu'ici favorable à la Russie,
a déclaré à son tour qu'il y avait une
communauté complète d'intérêts entre
l'Autriche et l'Allemagne, surtout en
c& qui concerne le Danube, et que
cette dernière ne souffrirait certai-
nement pas que les embouchures du
grand fleuve allemand tombassent dans
les mains de la Russie. La ~'~K~/ elle-même a découvert tout d'un
coup q.ue la diplomatie russe, grisée par
les succès de l'armée, allait décidément
trop loin que ce qui se passait au de'à
des Balkans ne pouvait pas être indiffé-
rent à l'Allemagne; que la question de sa-
voir qui posséderait Constantinople et qui
dominerait les détroits intéressait tout le
monde, et qu'il était temps d'imposer en-
fin à la Russie quelque modération.
Nous ne citons que les journaux qui
s'étaient montrés jusqu'ici complaisans
pour la Russie mais les journaux ia-
dépendans, tels que la ~Tùs~McAc ~c~-
priment, bien entendu, avec encore plus
de vivacité. Ils proclament très haut
la communauté des intérêts de l'Autriche
et de l'AIIemngnc, et n'hésitent pas à
dire qce, si l'Autriche est menacée, le de-
voir de l'AIIemngnc est de lui prêter se-
cours. La.t~x'jMM'c/~ ~~M-~ i appelle à
ce propos deux passages curieux, qui sont
bons a méditer la veille du jour où M. de
Bismarck va peut-être s'expliquer sur la po-
litique allemande dans la question d'Orient.
M y a environ u;i an, le H décembre
187C, le chancelier, répondant à une in-
terpellation de M. Riehter, qui soutenait
que la Russie voulait faire des conquêtes
et préparait la guerre pour agrundir son
territoire, disait
& Si on pouvait fournir la preuve do cette
assertion, toute la politique de l'Europe pren-
drait une autre face; mais jusqu'à présent
nous n'avons à ce sujet que l'assurance so-
lennelle de l'empereur Alexandre afnrmant
qu'il renonce à toute espèce de conquête, et
je ne sais pas si on a le droit de contredire
les assurances de ce souverain et d'inspirer
au public le soupçon que la Russie a pro-
jeté l'acquisition de nouvelles provinces et
que nous lui montrons une certaine conni-
vence dans cette entreprise. e
Deux jouM auparavant, M. de Bismarck
s'était expliqué avec encore plus de net-
teté dans la fameuse conversation qui
avait suivi un diaer parlementaire
« Il serait bien dangereux que l'Autriche
fût entraînée dans le confht et qu'eUe pût se
sentir menacée dans son intégrité. Ce serait
alors la mission de l'AUcmagne de s'inter-
poser pour la conservation de l'Autriche et
en général pour le maintien de ia carte ac-
tuehe de l'Europe. Mais tout cela, bien en-
tendu, à la condition que ce ne Roient pas nos
adversaires qui tiennent, le pouvoir en Au-
triche. a
La condition exigée par M. de Bismarck
est remplie. C'est toujours l'allié de l'Al-
lemagne, c'est l'ami du chancelier c'est
le comte Audrassy, qui tient le pouvoir
en Autriche. L'heure serait donc venue
de prouver que les promesses de l'année
dernière n'ont pas été de vaines paroles.
L'Allemagne le fera-t-elie ? On pourrait
le croire en parcourant les journaux que
nous venons de citer; mais on éprouve
une impression opposée en lisant 1~ A'o~-
'~M~c~ .4/~e~~MC ~~?elle-même comme le plus officieux des
journaux officieux. La.~VMe~e Z~M~ est toujours russe; elle
revient sur l'alliance des trois empires;
elle assure qu'en dépit de toutes les af-
firmations contraires, c'est dans cette al-
iance, plus solide que jamais et qui ex-
clut toute possibilité d'un désaccord en-
;re les trois gouvernemens, qu'il faut
chercher la sauvegarde de la paix gé-
nérale. D'autre part, la ~'c~ë de Vienne
'eçoit de Beriiu une dépêche annon-
çant que la Banque impériale vient
l'envoyer à Saint-Pétersbourg 108 mil-
ions de marcs en argent pour servir aux
besoins pressans du gouvernement russe.
Un pareil fait, ajoute-t-elle, n'a pas
) besoin de commentaires » Ajoutons
~u'on nous écrit de Vienne que ce qui
u'rête l'Autriche et ce qui paralyse son
gouvernement, c'est l'incertitude où l'on
.'st sur l'attitude que prendrait l'Alle-
magne, et si même elle resterait neutre
ians le cas d'un conflit avec la Russie.
3n a reçu de Berlin beaucoup de phrases
polies, mais aucun encouragement net,
mcun engagement formel. Or, si l'AMe-
raagne ~e montrait seulement indifférente,
i'italie se montrerait à coup sûr hostile,
et la situation de l'Autriche pourrait être
fort embarrassante.
La ~opMMM;~ Co~oK~M:?, qui a un
caractère officiel, aurait pu faire un peu de
lumière au milieu de ces contradictions;
mais elle garde, au contraire, un silence
obstiné. Aussi les journaux qui combat-
tent la politique de la Russie eux-mêmes,
dans la confusion où les jette l'attitude
mystérieuse du gouvernement, ne peu-
vent-ils s'empocher d'exprimer quelques
doutes sur la conduite de leur pays. Après
avoir rappelé les paroles de "M. de Bis
marck que nous avons citées, la ~~Mc~e
~~M~mt
« D'après les déclarations du prince de
Bismarck, l'Allem~ne dévia soutenir l'Au-
triche si cette puissance défend ses intérêts
vitaux sur le Danube et cherche à empêcher
que la dissolution de la Turquie ne devienne
le commencement de la dissolution de l'Autri-
che. Si le chancelier de l'empire éprouvait
quelque scrupu'e à tenir sa pirote et détruisait
ainsi le concert européen devant loquet la
Russie pourrait et devrait s'incliner honora-
blenient, nous serions, il est vrai, vivement
affligés, mais nous reconnaîtrions cependant
qu'il pourrait y avoir des motifs d'oppor-
tunité pour se montrer inconséquent plu-
tôt que de se prononcer ouvertement contre
la Russie. I\ous espérons toutefois que l'on ne
poussera pas i'inconséqueace jusqu'à arrêter
le bras do l'Autriche, si cette puissance prend
la résolution de se défendre. ))
Ainsi, malgré le mouvement d'opinion
qui s'est produit a. Berlin, on ne saurait
dire encore quelle sera au juste la politi-
que de l'Allemagne. Deux courans divers
semblent l'entraîner en sens contraire. On
nous apprendra peut-être demain lequel
des deux l'emportera. Jamais discours de
M. de Bismarck n'a plus vivement excité
la curiosité publique. Cela se conçoit. H
s'agit, en eilet, de savoir si la ~o~Me/tg
~M'MM~y avait raison lorsqu'elle disait il
y a peu de jours K La prédiction de Na-
potéon 1°'' s'est accomphe, bien qu'un
a peu pl'is tard qu'il ne l'avait annoncé.
M L'Europe est devenue cosaque, et le
a neuve! empire allemand peut dire qu'il
M était là et qu'il y a contribué. M
SQURSE DE i~ÂMS
t.iMtM.i'c te 16. t(i 18. SiBatMtoe. Nattée.
S~/M
Comptant. 73 70 7.425.a5.
Fin cour. 737712 742712 .50.
it, e/~
Compman0490 /.t0495. 5.
BO/M
Gon!p'.antir98.).llf)'i!e'
Finc.ouf.HO.. /.H060.CO.
PETITS BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. ltOfr.7S,!)2t/2.
30/0. 74 fr.85, 271/2.
Italien. 74fr.40,l71/2.
Russe. 863/4,7/8,3/8.
Hongrois 60/0. 7S7/8,1/2.
EgyptiennesSO/O.. 138fr.l2i/2,137fr.SO.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
a Vienne, le 18 février, soir.
') Le gouvernement répondra dans un sens
paciaque aux interpeliations qui lui seront
adressées mercredi devant les Chambres
mais il exprimera la ferme intention de dé-
fendre quand même ses intérêts.
Les Délégations seront convoquées pour
les derniers jours de février, afin de voter le
budget et de prolonger le compromis provi-
soire. Le comte Andrassy se rendra ensuite &
Baden-Baden, où le Congres se réunira vers
le milieu du mois de mars.
)) On croit que ie Congrès pourra être pré-
sidé par le prince de Bismarck, et, dans le
cas où ce dernier refuserait, par le prince
Gortchakof:
» Le gouvernement turc a adressé aux
puiss&nces.une circulaire dans laquelle il se
p'.aint d'hostilités incessantes de la part de
la Grèce, »
TTéMgfapMe ppïvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, !e 18 février.
(Voie d'Odessa.)
Les Russes ont évacue la redoute de Sanidié,
comprise dans la zone neutre des fortifications de
Constantinople. I!s ont reçu l'ordre de ne pas
franchir la ligne de démarcation.
On s'attend a. une conclusion prochaine des
négociations de paix à Andrinople.
Londres, le 18 février.
Le KiKM, dans une édition spéciale, publie la
dépêche suivante
« Constantinople, le n. Les Russes massent
des forces devant les hgnes de défense de Con-
stantinople, mais rien n'indique jusqu'ici un
mouvement en avant.
» On assure que le général Ignatiefï a déclaré à
Savt'et Pacha qu'il ne sera permis a aucun mu-
sulman de résider dans la future principauté de
Bulgarie.
» On croit que Féioignement do la flotte an-
glaise des îles des Princes a été le résultat d'une
transaction ea vertu de laqueUe les Russes se
seraient interdit, de leur côté, l'entrée de Con-
stantinople.
a Une solution pacifique est attendue par suite
des ettbrts laits en hlut lieu, en Angleterre, en
Turquie, en Russie et en. Allemagne, a
Vienne, le 18 février.
Les journaux voient dans la retraite de la flotte
anglaise à Guemlek un indice que ia situation de-
vient plus favorabie et que le danger imminent
du conflit anglo-russe est, pour le moment du
moins, éearté.
La Presse ajoute cependant que ce sera seule-
ment le Contres qui décidera la question princi-
pale sur l'ordre de choses en Europe.
La ya~M .P'y'~M accentue en premier lieu l'es-
pérance que le projet d'un Congrès sera réalisé
et que ce Congres réussira a dissiper les diffé-
rends de fanon a satisfaire aux intérêts de tous.
Malte, le 18 lévrier.
Les cuirassés anglais qui ont franchi les Dar-
daaeiies sont ..l~MMf~'s, -4e/M/7M, ~Ma~ ?'<
KM~M'~ et &~aMM, qui sont actuellement dans la
baie de Mendania.~tMcoM'~ et S~7~qui sta-
tionnent à GaUipoii. 1.
Outre ces vaisseaux, d'autres M.timens d'rme
moindre dimension, notamment J!M/c/op< Ma-
WK'~o, yorc/t, ~S6'~M/ et C/M<'< sont dans le
Bosphore ou a l'entrée de la mer Noire, pour sur-
veiller le détroit et se tenir a ta disposition de
l'ambassadeur ou des consuls anglais.
Les cuirassés .Ho~:M-. 7!M~y et .P<'csont à. Bosika, où le .M~A a du les rejoindre
hier.
Londres, le 17 février, soir.
L'OS~N~, dans une édition spéciale, publie la
dépêche suivante
« Vienne, le 17 février, soir.
& Le comte Andrassy et le baron Haymerlé re-
présenteront l'Autriche au Congres.
» Demain, un conseil des ministres arrêtera
définitivement l'attitude de la monarchie. »
En outre, l'O~M-c~' croit savoir que le Fo-
roign-Office n'avait reçu ce matin aucune nou-
veite confirmant la marche des Russes sur Con-
stantinoplo.
Vienne, le 13 février.
Dans le cas où l'Allemagne consentirait à ce
que le Congres ai), lieu a Baden-Haden. les gran-
de-! puissances semblent être d'accord pour en
donner la présidence à M. de Bismarck et, au cas
où il la refuserait, au prince GortchakoM.
Vienne, le 18 février.
Suivant une dépêche de Berlin, adressée à la
Co;'M.;poM~a:MC(? j90/dQ l'Autriche, désignant Baden-Baden comme
lieu do réunion du Congres, a été accueillie avec
satisfaction dans les cercles de Berlin. et il est
probable que la réponse du gouvernement alle-
maB'tfest déjà partie pour Vienne.
Contrairement aux affirmations du .Oa~ 2V<~M,
la C'OM'M~o~~Mce !MMnégociations à Anorinopte n'ont commencé qu'a-
vant-hier, et que, dès l'origine, il s'est élevé des
difficultés sérieuses. Par conséquent, la nouvelle
du .DM/y .y~M, annonçant que les négociations
seraient terminées mercredi, est tou.t simplement
ridicule.
On télégraphie de Berlin, le n février, à k
Ca~~f a'f /<'aMC/'b)'<
dépêche portant que la nouveUc expédiée df
Samt-PetRt'sbour~. d'après laquelte on aurait l'in-
tention d'ajourner !& Conférence, a produit un vii
mécontentement.
)) U se confirme que le .gouvernement ne ré-
pondra pas mardi a rin.torpeUa.tion concernan)
tes attaires d'Orient qui lui sera adressée au Par'
iemont attemand. »
ANCLETEtUtE.
C:LM!!tRS BES LORDS. tS'CSMCC << ~S /t.'C)'M;
~o~ D~y demande à lord Stratheden et
Campbell de ne pas insister sur sa motion au
sujet de la question d'Orient, le gouvernement
ne pouvant, accepter une discussion sur ies con-
ditions d'un armistice conclu par deux pays en-
tre lesquels l'Angleterre est restée neutre.
En réponse à une question de Io"d GranviUe,
le ministre dit que la question de la Conférence
n'a pas avancé d'un pas. La position actuelle de
t'amiral Hornby à Mondania. oCre un meilleur
mouiUage et une plus grande facilité de commu-
nications télégraphiques avec Constantinople.
Lord Derby ajoute que le mouvement de la
Hotte n'est pas le rcsultatd'une négociation quel-
conque entre l'Angleterre et la Russie.
On n'a. pas de reuseignetnens nouveaux au su-
jet de la marche des Russes sur Constantinopte.
Quant à leur marche sur Galiipoli. lord Derbv
vient de recevoir a la dernière heure une dépêche
qu'il n'a pas eu le temps de porter ;t ia connais-
sance de ses collègues du ministère elle serc
communiquée a la Chambre aussitôt que pos-
sible.
Lord Derby donne lecture d'un télégramme de
M. Layard démentant, en son nom et au nom de
Server Pacha, la conversation qui leur a été at-
tribuée par le Z~M/y.'VoM'.
La séance est levée.
Dans les cercles parlementaires on suppose que
la dépêche dont a parlé lord Derby est très sé-
rieuse, vu la réserve dans laquelle il s'est tenu a
ce sujet.
CHAMBM DES COMMCKES. j!M Le co~oMc~ .S;M'M/<~ demande si le gouverne-
ment anglais est disposé a faire tous ses eHbrts
pour obtenir en faveur des sujets polonais du
czar tes améliorations, au point de vue de la
liberté civile et religieuse, que la Conférence
voudra faire dans les provinces turques.
Sir tSi'~0)'~ ~b~Aco~ répond qu'il ne suppose
pas que ia Conférence s'occupe des atlaires de la
Pologne qui ne lui sont pas soumises.
Sir 77oMer répond à M. Mundelia qu'aucun pro-
jet de loi modiliant les lois actuelles des brevets
d'invention n'est a l'étude pour la session ac-
tuelle.
e/MHCdeHartin~ton que l'amiral Hornby. d'accord avec
M. Layard, a fait retourner la flotte à Mendania.
parce que ce dernier mouillage est plus favora-
ble que celui des îles des Princes. Il t)o peut rien
dire au sujet de la Conference. Lord Derby a
reçu, il y a une demi-ho'Te, une communication
importante dont le cabinet n'a pas encore eu
connaissance.
Interrogé par sir Ch. Diike, sir Staubrd NorUi-
cote répond que le gouvernement n'a pas été
informé que les Russes aient occupé une redoute
dans la zone neutre.
Le ministre prie M. Monk de cesser son oppo-
sition a la troisième lecture du bill des fonds
consolidés relatif au crédit voté de 6 millions de
livres, parce que la discussion en ce moment est
inopportune.
En conséquence, le bi!I est adopté sans scrutin
en troisième lecture, ainsi que le bill reiatif à l'é-
mission des bons dsl'Echiquier.
La Chambre reprend la discussion du projet de
loi de l'admmistration des comtés.
Nous avonspublié le compte-rendu d'une
séance de la commission sénatoriale qui est
chargée d'étudier le projet, de loi sur l'am-
nistie. Hue s'agit, on le sait, que d'une am-
nistie pour les crimes et détits commis par
la presse depuis le !G mai jusqu'au 14 dé-
cembre de l'année dernière. Quelques cri-
tiques de détail ont été faites à la loi
aucune n'a porté sur la Io' elle-même et
sur son caractère général. Les sénateurs de
la droite qui ont présenté des observations
se sont montrés disposés à la clémence
autant que le gouvernement lui-même, et
quelques uns plus encore. M. Paris, par
exemple, a proposé que les deux dates
limitatives du 16 mai et du H décembre
fussent effacées de la loi, et ce qu'il de-
mande, c'est une amnistie pleine et entière
depuis les temps les plus reculés jusqu'à
nos jours. Il y a dans ce sentiment trop
généreux la matière d'un amendement;
non point d'un amendement imprévu, ni
nouveau, car les bonapartistes de la
Chambre des Députés avaient déjà pré-
senté le pareil. L'amendement n'a pas
réussi auprès de la Chambre aura-t-il
meilleure fortune dans le Sénat? Nous
n'en savons rien. Le Sénat est capable de
tout en fait de vote le hasard du mo-
ment, les dispositions du jour tiennent
une grande place dans ses décisions,
lorsqu'il daigne en prendre une. Il
n'y a dans la Chambre haute ni une
majorité de gouvernement, ni une ma-
jorité d'Opposition. Ni le ministère, ni les
soi-disant conservateurs ne peuvent s'ap-
puyer sur le Sénat; c'était un rêve, non
seulement au point de vue constitutionnel
mais au point de vue du fait parlemen-
taire, que de vouloir gouverner avec
lui le Sénat ne peut avoir aucune
confiance en lui-même, et très probable-
ment il bornera son ro)e politique à na-
ger entre deux eaux jusqu'à ce qu'il dé-
barque sur la rive inévitable du renou-
vellement partiel.
Nous sommes donc en présence du Sénat
comme devant une boîte à surprises: qu'en
sortira-t-il? qui pourra le dire? Les lois sur
l'amnistie, sur le colportage, sur l'état de
siège, sur les crédits supplémentaires et
complémentaires seront-elles voté.es ou
repoussées? Mystère! Bornons-nous au-
jourd'hui à l'amnistie le Sénat la votera-
t-il ? On le croirait d'après la discussion
qui a eu lieu dans la commission, puisque
aucune critique n'a été dirigée contre le
principe même de la loi. Mais la loi sera-
t-ellè amendée ? Les deux dates du 16 mai
et du 14 décembre seront-elles suppri-
mées ? La décision dans un sens ou dans
l'autre tient à moins qu'un fil, à une voix
déplacée, à une indisposition subite, à un
rhume de cerveau qui obligera un séna-
teur à rester chez lui. Il faudrait gémir
profondément d'un tel état de choses si
des intérêts du premier ordre étaient
exposés à en subir les contre-coups.
Heureusement, qu'on nous pardonne
le matérialisme de notre expression,
il ne s'agit que d'intérêts purement
moraux, et ces intérêts échappent un
peu à la juridiction du Sénat. L'o-
pinion, qui est le grand juge en pareille
matière, est faite et s'est clairement ma-
nifestée dans les dernières élections.
Que le Sénat refuse, s'il lui plaît, d'am-
nistier les journalistes coupables de quel-
ques écarts de plume après le 16 mai, peu
importe ils sont absous par la con-
science publique. Mais les peines dont
ils sont frappés, que deviendront-elles?
Seront-elles appliquées? Non, sans aucun
doute. Le gouvernement a deux moyens
à peu près équivalens de procéder, soit
par l'amnistie, soit par l'usage du droit
de grâce et si on lui enlève l'un il
usera de l'autre. L'amnistie supprime
le délit, la grâce supprime seulement
la peiae l'une s'attaque à la cause et
l'autre à l'enet mais ici l'efïet seul im-
porte, car la cause, nous le répétons, est
jugée et ne peut l'être que par l'opinion.
Mieux vaut certainement l'amnistie la
mesura est plus large et plus politique.
Les grâces devraient être accordées indivi-
duellement, ce qui exigerait un certain
mouvement de paperasseries. Mais, au
fond, le dénoûment serait à peu près le
même, et que résulterait-il du refus que
ferait le Sénat de s'associer à une mesure
d'apaisement, sinon le refus lui-même
dont le Sénat prendrait la responsabilité.
Ici se place l'amendement de M. Paris
nous ne savons pas s'il est déjà déposé,
mais il le sera, par M. Paris ou par un
autre. Supprimera-t-on les dates limi-
tatives ? Si on supprime la date du 16 mai,
qu'arrivera-t-il ? En fait, il n'arrivera rien
du tout. Le gouvernement qui a précédé le
16 mai était très libéral en matière de
presse; il répugnait aux poursuites, il n'en
intentait point un journaliste bonapar-
tiste avait été, il est vrai, condamné à
deux mois de prison, mais il a été gracié
donc, l'utilité matérielle de l'amendement
qui ferait remonter l'amnistie au delà du
16 mai est absolument nulle. Mais après
le H décembre? Après cette date, un
ministère républicain et libéral ayant
succédé à un cabinet de combat, les
poursuites sont devenues très rares.
11 y en a eu quelques unes, nous
l'avouons. Sans nommer personne, on sait
qu'un journal qui s'est livré, à l'occasion
de la mort du Pape, à' d'étonnantes fan-
taisies de st~'le, est actueUement traduit
devant les tribunaux. Qu'il bénisse M. Pa-
ris Si l'amnistie court jusqu'à la promul-
gation de la loi, il peut se moquer des
poursuites. Ce qu'il a dit, il peut le re-
dire il peut dire plus encore, et pendant
les jours de la discussion, pendant ceux
surtout qui suivront le vote et précéde-
ront la promulgation de la loi, la licence
de la presse pourra impunément rappeler
les saturnales antiques. S'il en était au-
trement, il faudrait l'attribuer aux progrès
des mœurs publiques et à la modéra-
tion des esprits, mais non pas à l'au-
Lorité des lois. Voilà où on en ar-
dve logiquement par la suppression
les deux dates la suppression de la <
première ne sert à rien ni à per- i
sonne la suppression, de la seconde sert
tout et à tous. Est-ce bien là .ee que
M. Paris désire? Est-ce pour atteindre ce (
Mt qu'il étale sa clémence dans le passé, 1
lans le présent et dans l'avenir? Nous en
loutons. <
Ou plutôt, nous sommes sûrs du con- l
raire. Les membres de la droite du J
~énat ont montré maintes fois qu'ils n'a- s
raient pas la fibre aussi sensible aux misé-
'es de la presse, et que l'indulgence n'était
~as pour eux état de nature. Que veulent-
Is donc? Enlever à la loi d'amnistie le
;ens que le gouvernement a prétendu
ui donner. Lorsqu'il a enfermé les
gilets de l'amnistie entre deux dates,
~'a voulu faire le gouvernement?
[1 n'a pas dit que les crimes et les délits
de presse étaient toujours excusables et
ne devaient jamais être poursuivis. Non
il n'a pas professé la théorie absolue de
1 impunité de la presse. Il a cru seùle-
t ment et il a dit que, depuis le 16 mai jus-
qu'au 14 décembre, la France s'était trou.
vée dans une situation anormale, vio-
lente, irrégulière, et que les excès d'en
haut avaient pu excuser les excès d'en
bas. La loi telle que la Chambre l'a votée
n'a aucune prétention doctrinaire elle
s'applique a. un fait limité dans sa durée.
Rien de moins et rien de plus Mais voilà
précisément ce qui choque les auteurs ou
les complices du 16 mai. Lorsqu'ils de-'
mandent que l'amnistie soit prolongée
après le 14 décembre, ce n'est pas pour
amnistier les insulteurs de la religion
et du Pape lorsqu'ils demandent à
la faire remonter avant le 16 mai
ce n'est pas pour amnistier leurs amis
puisque leurs amis n'ont pas été poursui-
vis. Ils sentent instinctivement que l'am-
nistie accordée à la presse sous le 16 mai
est la condamnation indirecte de cet acte
malheureux et des abus administratifs qui
ont suivi et dont ils ont eu leur part. Ce
n'est point pour pardonner à d'autres qu'ils
veulent développer et étendre l'amnistie,
mais pour se pardonner à eux-mêmes Le
passé immédiat leur pèse; ils veulent le
noyer dans l'oubli d'un passé plus lointain
encore, ou dans la tranquillité du présent
Quel serait le motif de leur conduite si
ce n'était celui-là? M. Paris a soutenu
que les esprits étaient furieusement asi-
tés avant le 16 mai le sien, sans doute,
et celui des hommes qui ont cru le monde
perdu parce qu'ils n'étaient plus oc-
cupés à le sauver! En réalité, le calme
alors était profond, et rien dans notre his-
toire n'a égalé la surprise dont nous avons
tous été frappés le 16 mai au matin. C'est
alors que l'agitation a pris naissance; elle
s'est prolongée jusqu'au 14 décembre où
la l'rance, fatiguée, épuisée par une lon-
gue lutte, est retombée presque lourde-
ment dans le repos dont elle avait un si
grand besoin, et dont elle jouit aujour-
d hui, au grand déplaisir de la réaction.
Le gouvernement a donc bien fait en
assignant à l'amnistie des limites étroites
il lui a donné ainsi un caractère vraiment
moral et politique. La Chambre s'est unie
à la pensée du ministère. Que fera le
Sénat? Nous nous le demandons par
intérêt pour le Sénat lui-même, et parce
qu'il importe de maintenir autant que
possible 1 accord entre les pouvoirs pu-
blics. Le Sénat aurait tort de se re-
tirer en boudant sous la tente d'Achille
attendu qu'on pourrait bien l'y lais-
ser. S'il repousse [l'amnistie, le gouver-
nement agira par le système des grâces
s'il repousse la loi sur le colportage
1 administration laissera pourtant aux co~
porteurs leurs brevets; s'il repousse la'
loi sur létat de siège, le gouvernement
n en profitera certainement pas pour éta-
blir l'état de siège; s'il repousse la loi sur
les crédits irréguliers, le ministre des
finances n'usera pas de la faculté qu'on
lui aura laissée de prélever ces crédits Le
mal ne sera pas très grand pour le gouve~
nement ni pour le pays, et l'un et l'autre
peuvent en toute patience laisser l'année
s'écouler.
FRANCIS CHARMES.
de~épu~
des Députés)
« Le budget du ministère de l'intérieur au-
rait pu être voté samedi jusqu'au trente-neu-
v ème et dernier chapitre si M. de la Porte
n'avait pas demandé à donner quelque déve-
loppement à sa. proposition de créditer Ie~ ,7
ponts vicinaux, pour rachat de péages, d'une
subvention de 200,000 fr. Il voulait d'abord
rattacher ce crédit au fonds de secours déoar-
tem<.ntal (chapitre 22), et, sur l'observation de
M. Lepère, il entreprend de le grener sur le
chapitre 3o, ~MM~oM jM?M- ~'ac~M<'Ki' ~.s
cA~M. Si le gouvernement, dit-il, ne veut pas
accepter l'amendement, qu'il s'engase au
moins à préparer un travail d'ensemble pourle
rachat des 260 ponts du système vicinal La
que&tion est très complexe, et le gouver-
nement promet, de la faire étudier.
') Pendant que parle M. de la Porte, MM de
Muu, Keller, Baragnon et de Baudry-d'A&son
se sont assis sur un môme banc, au bas de la
droite, et attendent le moment où s'ouvrira
la discussion du budget des cultes. Enfin, à.
quatre heures et demie, M. de Baudrv-d'Aawn.
prend la parole.
Dès les premières phrases, sa voix est
beaucoup trop émue, et nous redoutons des
incidens de tribune; mais, ô miracle! la ré-
plique à M. Guichard, que l'orateur a été
chargé de prononcer, n'a duré que ciM
minutes. C'est une simple profession de foî
de royalisme clérical. restaurée du temps
de lémigration. M. Baragnon est ensuite
monté à la tribune.
M..Baragnon a été badin aujourd'hui
Apres avoir écrasé, il se moqua. Quoi! M Gui-
chard s'attarde à cette chimère de la domina-
tion et des envahissemens de l'Eglise! Mais
qui donc en a sérieusement peur ? Si l'Eglise
faisait peur, la société moderne monterait-elle
dans des wagons, irait-elle au théâtre se
promènerait-elle si tranquillement sur le bou- ,«
levard ? Cet argumentlégerafait autant d'enat
sur la droite que si elle eût entendu paner
Voltaire.
» M. Baragnon ne veut s'occuper que du
Concordat. Il est pour les Concordats, provi-
soirement, par esprit de conciliation, à con-
dition que l'Eglise prontera du progrès des
temps et qu'on lui permettra de se soustraire
aux articles tombés en désuétude. Voilà.
toute la thèse. L'Eglise ne se dérobe pas au)
Concordat c'est le Concordat qui se dérobe à
ËDITION DE PARIS.
MM i9 F~MER
i878.
MM ~9 FMMEt
?78..
dOI~l~N~IL DES DÉ TS
AL a 0 '£RA
ON S'ABONNE
me dea Pr6tres-Sam~Germain-l'Aaxen'oïs, if.
MMXM! tLAB~anwBMBKTF:
un an. Six mois. Trois me!
DépMtemeM. 80 fr.
jL~es Mxmnemens partent ftes l" tt 16 dt
chaquemois.
wafM, em maumeco tw eena. r
JMptM'tcmaeM, Bm numés~. Xe eemt.
In tendon, appty to Cowte and C', forei~B~
Bewspapers oï&ce, t7. Gresham street, &. P. &
MiM. Bettzy, Bt&ef et C'. t. Finch taneConiha!
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A V~pafa&o (OMli), chezM. Orestes L. Tornero.
\'
en Belgique, en JtaJie.
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~a moyen d'une valeur payable à Paris ou d<
ttandats-poste, soit internationaux, soit trançtis;
en AJtemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous ies pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pM l'envoi d'une valeur payable a PMi<.
PULITI~UES ET LITTÉRAIRES
Les tmnonces sont reines
c&MNNt.F
~pIacedetaBomrse,
tttUbuteanidujMUCMMAje.t
eaesdoiYentto~ours être agréëes par ta rédacUem'.
PAUtS
LUNM i8 FEVRtER
Un vent plus doux semble souffler sur
l'Orient. La flotte anglaise a quitté les
îfes.des Princes pour la baie de Guemlek,
et les troupes russes sont restées dans les li-
gnes fortifiées qu'elles occupent à quelque
distance de Constantinople. Ainsi, les uns
ont reculé, et les autres n'ont pas avancé.
Est-ce l'euet d'un accord ? nous l'igno-
rons mais il n'y aurait rien d'impossible
à cela. En même temps que les forces en
présence évitent le danger d'un choc im-
médiat, les bruits de Congrès prennent
une nouvelle consistance. L'action diplo-
matique est, peut-être sur le point de com-
mencer. Dans tous les cas, c'est du côté
de l'Allemagne que se tournent au-
jourd'hui les regards de ceux qui ont
foi dans cette action. On attend avec
une vive impatience le discours que
M. de Bismarck prononcera peut-être de-
main. La parole du grand-chancelier pè-
sera d'un poids décisif dans la balance
des négociations. ~Mais quelle sera cette
parole ? Personne ne pourrait le dire. Il
s'est produit depuis quelques jours, dans
l'opinion publique allemande, un mouve-
ment qui mérite à coup sûr d'être remar-
qué. Les derniers succès des Rus-
ses, et surtout les procédés mystérieux
de leur diplomatie ont causé une cer-
taine surprise et une véritable émotion
dans les cercles politiques de Berlin.
ifès amis de la Russie eux-mêmes ont
paru éclairés par les événemens. Ils
se sont aperçus tout d'un coup
que les anaires d'Orient n'étaient
pas aussi indiuérentes à l'Allemagne
qu'on s'était plu à le répéter jusqu'ici.
Les prétentions de la Russie, qui sont un
danger immédiat pour les uns, sont t
un danger plus éloigné, mais tout aussi
sérieux, pour les autres. On a découvert
subitement à Berlin cette vérité trop long-
temps niée. Presque tous les journaux
l'ont proclamée, et, à~ l'heure même où
M. de Bi.smarck arrivait à Berlin, l'organe
des nationaux-libéraux, assez russophite
jusqu'ici, la ./V<~o?M~ ~e~M~, a pubiié a
ce sujet un article qui fait le tour de la
presse européenne, et où l'on a cru recon-
naître la plume d'un des confidcns du
chancelier, soit M. Lothar Bûcher, soit
M. de Radowitz. La .A~M/M/~ ré-
pondait aux journaux russes, qui tous en-
semble et comme sur un mot d'or-ire
viennent d'inviter l'Allemagpe à pren-
dra le rôle d'arbitre dans la crise ac-
tuelle en se prononçant avec énergie
contre la puissance qui tirerait le pre-
mier coup de canon. Cette manière de
proposer l'arbitrage et d'indiquer d'avance
la sentence qui devrait être rendue u'a
pas été du goût de tout le monde. On a
trouvé à Berlin que c'était tout simple-
ment un subterfuge habile pour deman-
der à l'Allemagne de procurer à la Russie
le moyen de conserver en paix ses con-
quêtes et d'~n jouir sans être troublée
par personne. « Les oiseaux de proie
? aussi désirent la paix et la tranquillité
B pour pouvoir avaler leur victime sans
? être dérangés », a dit la TTa~mMC~ Z~
~7, citant fort à propos un passage de
Gœtz von Berlichingen, et la A~'o~
~
mes
« Les journaux russes, a-t-elle dit, rappel-
leri t les paroles prononcées l'année passée par
le prince de Bismarck L'AMemagae, dans la
crise orientale, agira pour le maintien de la
paix générale. Ces feuilles ajoutent que le
rote d'un arbitre convient d'autant mieux à
l'Allemagne, que, par sa prépoadera.nce [nUi-
taire et par le fait qu'elle n'a pa.s d'ictcrêt
direct dans la question d'Orient, elle est la
seule puissance qui puisse te jouer efficace-
ment en se prononçant contr:* celui qui tire-
rait aujourd'hui le premier coup de canon.
)) H est assez singulier que les feuilles rus-
ses se souviennent un beau matin toutes en-
semble d'un discours du prince de Bismarck.
au lieu de se rappeler quelque discours du
cxar Alexandre ou quoique dépèche du
prince Gortchakoif. Quelle que puisse être
l'explication de cette concordauce remar-
quable, ou ne devrait pas, en tout cas,
avoir la prétention de demander que le priuce
de Bismarck juge à qui appartient la respon-
sabilité d'avoir troublé la paix générale uni-
quement d'après le fait extérieur, et suuveut
purement accidentel, d'un premier coup
de canon. Quand on élève vis-à-vis du
gouvernement allemand. la. prétention
qu'il prenne parti pour ta Russie dans la si-
tuation qu'elle s'est créée par ses dernières
démarches et ses dernières exigences, et qu'il
la garantisse par sa prépondérance militaire
contre. le premier coup de canon de n'im-
porte quelle puissance, il est permis de se
demander: Qu'a-t-on fait à Saint-Pétersbourg
pendant ces dernières semaines d'une crise
exceptionnellement grave pour s'assurer l'en-
tente avec le gouvernement allemand? A-t-on
au moins communiqué a. Berlin les condi-
tions et les exigences politiques et militaires
contenues dans i"s stipulations du SI jao-
vier toujours euve'oppCf's de nuages? Si nous
nous rappelons de queile ma.uière les condi-
tions de la paix surgissaient ça et là par
ffagmens isolés, on reconnaîtra qu'on a été
mieux et plutôf informé à Londres et à
Vienne que dans nos cercles de Berlin ordi-
nairement bien renseignée. Nous ne nous
souvenons d'aucun discours du prince de
Bismart-k sur lequel on pourrait s'appuyer
à Saint-Pétersbourg pour croire qu'on possède
une traite en blanc snr l'mtf.ivention amicale
de l'Allemagne dans les difficultés qu'on s'est
criées hoi-mème.
Le correspondant diplomatique ber-
linois de la .S~M'J<
aie n'ont pas été communiqués a. Ber-
lin. Ainsi la déclaration que le gou-
vernement de Saint-Pétersbourg a adres-
sée à l'Autriche pour lui signifier a quel-
les conditions il accepterait la Conférence,
et la Note circulaire du prince Gortchakoff
sur l'entrée éventuelle des troupes russes
Constantinople n'auraient été transmises
Berlin que par la voie diplomatique ordi-
naire, ce qui leur aurait donné le caractère
d'un fait accompli et ce qui trancherait avec e
les habitudes suivies jusqu'ici. Le cor-
respondant ajoute que cette conduite a
causé dans les hautes sphères un ébahis-
sement qui s'est manifesté d'une ma-
nière non équivoque. Il avance même
que l'Allemagne s'est vue obligée d'indi-
quer, dans une Note adressée à Saimt-
Pétersbourg, les. points sur lesquels el'e
approuve lés résistances de l'Angleterre
et de l'Autriche aux prétentions de ?a
Russie.
Quelle que soit la valeur de ces rensei-
gnemcns, il est à remarquer que la Post,
journal jusqu'ici favorable à la Russie,
a déclaré à son tour qu'il y avait une
communauté complète d'intérêts entre
l'Autriche et l'Allemagne, surtout en
c& qui concerne le Danube, et que
cette dernière ne souffrirait certai-
nement pas que les embouchures du
grand fleuve allemand tombassent dans
les mains de la Russie. La ~'~K~/ elle-même a découvert tout d'un
coup q.ue la diplomatie russe, grisée par
les succès de l'armée, allait décidément
trop loin que ce qui se passait au de'à
des Balkans ne pouvait pas être indiffé-
rent à l'Allemagne; que la question de sa-
voir qui posséderait Constantinople et qui
dominerait les détroits intéressait tout le
monde, et qu'il était temps d'imposer en-
fin à la Russie quelque modération.
Nous ne citons que les journaux qui
s'étaient montrés jusqu'ici complaisans
pour la Russie mais les journaux ia-
dépendans, tels que la ~Tùs~McAc ~c~-
de vivacité. Ils proclament très haut
la communauté des intérêts de l'Autriche
et de l'AIIemngnc, et n'hésitent pas à
dire qce, si l'Autriche est menacée, le de-
voir de l'AIIemngnc est de lui prêter se-
cours. La.t~x'jMM'c/~ ~~M-~ i appelle à
ce propos deux passages curieux, qui sont
bons a méditer la veille du jour où M. de
Bismarck va peut-être s'expliquer sur la po-
litique allemande dans la question d'Orient.
M y a environ u;i an, le H décembre
187C, le chancelier, répondant à une in-
terpellation de M. Riehter, qui soutenait
que la Russie voulait faire des conquêtes
et préparait la guerre pour agrundir son
territoire, disait
& Si on pouvait fournir la preuve do cette
assertion, toute la politique de l'Europe pren-
drait une autre face; mais jusqu'à présent
nous n'avons à ce sujet que l'assurance so-
lennelle de l'empereur Alexandre afnrmant
qu'il renonce à toute espèce de conquête, et
je ne sais pas si on a le droit de contredire
les assurances de ce souverain et d'inspirer
au public le soupçon que la Russie a pro-
jeté l'acquisition de nouvelles provinces et
que nous lui montrons une certaine conni-
vence dans cette entreprise. e
Deux jouM auparavant, M. de Bismarck
s'était expliqué avec encore plus de net-
teté dans la fameuse conversation qui
avait suivi un diaer parlementaire
« Il serait bien dangereux que l'Autriche
fût entraînée dans le confht et qu'eUe pût se
sentir menacée dans son intégrité. Ce serait
alors la mission de l'AUcmagne de s'inter-
poser pour la conservation de l'Autriche et
en général pour le maintien de ia carte ac-
tuehe de l'Europe. Mais tout cela, bien en-
tendu, à la condition que ce ne Roient pas nos
adversaires qui tiennent, le pouvoir en Au-
triche. a
La condition exigée par M. de Bismarck
est remplie. C'est toujours l'allié de l'Al-
lemagne, c'est l'ami du chancelier c'est
le comte Audrassy, qui tient le pouvoir
en Autriche. L'heure serait donc venue
de prouver que les promesses de l'année
dernière n'ont pas été de vaines paroles.
L'Allemagne le fera-t-elie ? On pourrait
le croire en parcourant les journaux que
nous venons de citer; mais on éprouve
une impression opposée en lisant 1~ A'o~-
'~M~c~ .4/~e~~MC ~~?
journaux officieux. La.~V
revient sur l'alliance des trois empires;
elle assure qu'en dépit de toutes les af-
firmations contraires, c'est dans cette al-
iance, plus solide que jamais et qui ex-
clut toute possibilité d'un désaccord en-
;re les trois gouvernemens, qu'il faut
chercher la sauvegarde de la paix gé-
nérale. D'autre part, la ~'c~ë de Vienne
'eçoit de Beriiu une dépêche annon-
çant que la Banque impériale vient
l'envoyer à Saint-Pétersbourg 108 mil-
ions de marcs en argent pour servir aux
besoins pressans du gouvernement russe.
Un pareil fait, ajoute-t-elle, n'a pas
) besoin de commentaires » Ajoutons
~u'on nous écrit de Vienne que ce qui
u'rête l'Autriche et ce qui paralyse son
gouvernement, c'est l'incertitude où l'on
.'st sur l'attitude que prendrait l'Alle-
magne, et si même elle resterait neutre
ians le cas d'un conflit avec la Russie.
3n a reçu de Berlin beaucoup de phrases
polies, mais aucun encouragement net,
mcun engagement formel. Or, si l'AMe-
raagne ~e montrait seulement indifférente,
i'italie se montrerait à coup sûr hostile,
et la situation de l'Autriche pourrait être
fort embarrassante.
La ~opMMM;~ Co~oK~M:?, qui a un
caractère officiel, aurait pu faire un peu de
lumière au milieu de ces contradictions;
mais elle garde, au contraire, un silence
obstiné. Aussi les journaux qui combat-
tent la politique de la Russie eux-mêmes,
dans la confusion où les jette l'attitude
mystérieuse du gouvernement, ne peu-
vent-ils s'empocher d'exprimer quelques
doutes sur la conduite de leur pays. Après
avoir rappelé les paroles de "M. de Bis
marck que nous avons citées, la ~~Mc~e
~~M~mt
« D'après les déclarations du prince de
Bismarck, l'Allem~ne dévia soutenir l'Au-
triche si cette puissance défend ses intérêts
vitaux sur le Danube et cherche à empêcher
que la dissolution de la Turquie ne devienne
le commencement de la dissolution de l'Autri-
che. Si le chancelier de l'empire éprouvait
quelque scrupu'e à tenir sa pirote et détruisait
ainsi le concert européen devant loquet la
Russie pourrait et devrait s'incliner honora-
blenient, nous serions, il est vrai, vivement
affligés, mais nous reconnaîtrions cependant
qu'il pourrait y avoir des motifs d'oppor-
tunité pour se montrer inconséquent plu-
tôt que de se prononcer ouvertement contre
la Russie. I\ous espérons toutefois que l'on ne
poussera pas i'inconséqueace jusqu'à arrêter
le bras do l'Autriche, si cette puissance prend
la résolution de se défendre. ))
Ainsi, malgré le mouvement d'opinion
qui s'est produit a. Berlin, on ne saurait
dire encore quelle sera au juste la politi-
que de l'Allemagne. Deux courans divers
semblent l'entraîner en sens contraire. On
nous apprendra peut-être demain lequel
des deux l'emportera. Jamais discours de
M. de Bismarck n'a plus vivement excité
la curiosité publique. Cela se conçoit. H
s'agit, en eilet, de savoir si la ~o~Me/tg
~M'MM~y avait raison lorsqu'elle disait il
y a peu de jours K La prédiction de Na-
potéon 1°'' s'est accomphe, bien qu'un
a peu pl'is tard qu'il ne l'avait annoncé.
M L'Europe est devenue cosaque, et le
a neuve! empire allemand peut dire qu'il
M était là et qu'il y a contribué. M
SQURSE DE i~ÂMS
t.iMtM.i'c te 16. t(i 18. SiBatMtoe. Nattée.
S~/M
Comptant. 73 70 7.425.a5.
Fin cour. 737712 742712 .50.
it, e/~
Compman0490 /.t0495. 5.
BO/M
Gon!p'.antir98.).llf)'i!e'
Finc.ouf.HO.. /.H060.CO.
PETITS BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. ltOfr.7S,!)2t/2.
30/0. 74 fr.85, 271/2.
Italien. 74fr.40,l71/2.
Russe. 863/4,7/8,3/8.
Hongrois 60/0. 7S7/8,1/2.
EgyptiennesSO/O.. 138fr.l2i/2,137fr.SO.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
a Vienne, le 18 février, soir.
') Le gouvernement répondra dans un sens
paciaque aux interpeliations qui lui seront
adressées mercredi devant les Chambres
mais il exprimera la ferme intention de dé-
fendre quand même ses intérêts.
Les Délégations seront convoquées pour
les derniers jours de février, afin de voter le
budget et de prolonger le compromis provi-
soire. Le comte Andrassy se rendra ensuite &
Baden-Baden, où le Congres se réunira vers
le milieu du mois de mars.
)) On croit que ie Congrès pourra être pré-
sidé par le prince de Bismarck, et, dans le
cas où ce dernier refuserait, par le prince
Gortchakof:
» Le gouvernement turc a adressé aux
puiss&nces.une circulaire dans laquelle il se
p'.aint d'hostilités incessantes de la part de
la Grèce, »
TTéMgfapMe ppïvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, !e 18 février.
(Voie d'Odessa.)
Les Russes ont évacue la redoute de Sanidié,
comprise dans la zone neutre des fortifications de
Constantinople. I!s ont reçu l'ordre de ne pas
franchir la ligne de démarcation.
On s'attend a. une conclusion prochaine des
négociations de paix à Andrinople.
Londres, le 18 février.
Le KiKM, dans une édition spéciale, publie la
dépêche suivante
« Constantinople, le n. Les Russes massent
des forces devant les hgnes de défense de Con-
stantinople, mais rien n'indique jusqu'ici un
mouvement en avant.
» On assure que le général Ignatiefï a déclaré à
Savt'et Pacha qu'il ne sera permis a aucun mu-
sulman de résider dans la future principauté de
Bulgarie.
» On croit que Féioignement do la flotte an-
glaise des îles des Princes a été le résultat d'une
transaction ea vertu de laqueUe les Russes se
seraient interdit, de leur côté, l'entrée de Con-
stantinople.
a Une solution pacifique est attendue par suite
des ettbrts laits en hlut lieu, en Angleterre, en
Turquie, en Russie et en. Allemagne, a
Vienne, le 18 février.
Les journaux voient dans la retraite de la flotte
anglaise à Guemlek un indice que ia situation de-
vient plus favorabie et que le danger imminent
du conflit anglo-russe est, pour le moment du
moins, éearté.
La Presse ajoute cependant que ce sera seule-
ment le Contres qui décidera la question princi-
pale sur l'ordre de choses en Europe.
La ya~M .P'y'~M accentue en premier lieu l'es-
pérance que le projet d'un Congrès sera réalisé
et que ce Congres réussira a dissiper les diffé-
rends de fanon a satisfaire aux intérêts de tous.
Malte, le 18 lévrier.
Les cuirassés anglais qui ont franchi les Dar-
daaeiies sont ..l~MMf~'s, -4e/M/7M, ~Ma~ ?'<
KM~M'~ et &~aMM, qui sont actuellement dans la
baie de Mendania.~tMcoM'~ et S~7~qui sta-
tionnent à GaUipoii. 1.
Outre ces vaisseaux, d'autres M.timens d'rme
moindre dimension, notamment J!M/c/op< Ma-
WK'~o, yorc/t, ~S6'~M/ et C/M<'< sont dans le
Bosphore ou a l'entrée de la mer Noire, pour sur-
veiller le détroit et se tenir a ta disposition de
l'ambassadeur ou des consuls anglais.
Les cuirassés .Ho~:M-. 7!M~y et .P<'c
hier.
Londres, le 17 février, soir.
L'OS~N~, dans une édition spéciale, publie la
dépêche suivante
« Vienne, le 17 février, soir.
& Le comte Andrassy et le baron Haymerlé re-
présenteront l'Autriche au Congres.
» Demain, un conseil des ministres arrêtera
définitivement l'attitude de la monarchie. »
En outre, l'O~M-c~' croit savoir que le Fo-
roign-Office n'avait reçu ce matin aucune nou-
veite confirmant la marche des Russes sur Con-
stantinoplo.
Vienne, le 13 février.
Dans le cas où l'Allemagne consentirait à ce
que le Congres ai), lieu a Baden-Haden. les gran-
de-! puissances semblent être d'accord pour en
donner la présidence à M. de Bismarck et, au cas
où il la refuserait, au prince GortchakoM.
Vienne, le 18 février.
Suivant une dépêche de Berlin, adressée à la
Co;'M.;poM~a:MC(? j90/
lieu do réunion du Congres, a été accueillie avec
satisfaction dans les cercles de Berlin. et il est
probable que la réponse du gouvernement alle-
maB'tfest déjà partie pour Vienne.
Contrairement aux affirmations du .Oa~ 2V<~M,
la C'OM'M~o~~Mce !MM
vant-hier, et que, dès l'origine, il s'est élevé des
difficultés sérieuses. Par conséquent, la nouvelle
du .DM/y .y~M, annonçant que les négociations
seraient terminées mercredi, est tou.t simplement
ridicule.
On télégraphie de Berlin, le n février, à k
Ca~~f a'f /<'aMC/'b)'<
Samt-PetRt'sbour~. d'après laquelte on aurait l'in-
tention d'ajourner !& Conférence, a produit un vii
mécontentement.
)) U se confirme que le .gouvernement ne ré-
pondra pas mardi a rin.torpeUa.tion concernan)
tes attaires d'Orient qui lui sera adressée au Par'
iemont attemand. »
ANCLETEtUtE.
C:LM!!tRS BES LORDS. tS'CSMCC << ~S /t.'C)'M;
~o~ D~y demande à lord Stratheden et
Campbell de ne pas insister sur sa motion au
sujet de la question d'Orient, le gouvernement
ne pouvant, accepter une discussion sur ies con-
ditions d'un armistice conclu par deux pays en-
tre lesquels l'Angleterre est restée neutre.
En réponse à une question de Io"d GranviUe,
le ministre dit que la question de la Conférence
n'a pas avancé d'un pas. La position actuelle de
t'amiral Hornby à Mondania. oCre un meilleur
mouiUage et une plus grande facilité de commu-
nications télégraphiques avec Constantinople.
Lord Derby ajoute que le mouvement de la
Hotte n'est pas le rcsultatd'une négociation quel-
conque entre l'Angleterre et la Russie.
On n'a. pas de reuseignetnens nouveaux au su-
jet de la marche des Russes sur Constantinopte.
Quant à leur marche sur Galiipoli. lord Derbv
vient de recevoir a la dernière heure une dépêche
qu'il n'a pas eu le temps de porter ;t ia connais-
sance de ses collègues du ministère elle serc
communiquée a la Chambre aussitôt que pos-
sible.
Lord Derby donne lecture d'un télégramme de
M. Layard démentant, en son nom et au nom de
Server Pacha, la conversation qui leur a été at-
tribuée par le Z~M/y.'VoM'.
La séance est levée.
Dans les cercles parlementaires on suppose que
la dépêche dont a parlé lord Derby est très sé-
rieuse, vu la réserve dans laquelle il s'est tenu a
ce sujet.
CHAMBM DES COMMCKES. j!M
ment anglais est disposé a faire tous ses eHbrts
pour obtenir en faveur des sujets polonais du
czar tes améliorations, au point de vue de la
liberté civile et religieuse, que la Conférence
voudra faire dans les provinces turques.
Sir tSi'~0)'~ ~b~Aco~ répond qu'il ne suppose
pas que ia Conférence s'occupe des atlaires de la
Pologne qui ne lui sont pas soumises.
Sir 77oMer répond à M. Mundelia qu'aucun pro-
jet de loi modiliant les lois actuelles des brevets
d'invention n'est a l'étude pour la session ac-
tuelle.
e/MHCdeHartin~ton que l'amiral Hornby. d'accord avec
M. Layard, a fait retourner la flotte à Mendania.
parce que ce dernier mouillage est plus favora-
ble que celui des îles des Princes. Il t)o peut rien
dire au sujet de la Conference. Lord Derby a
reçu, il y a une demi-ho'Te, une communication
importante dont le cabinet n'a pas encore eu
connaissance.
Interrogé par sir Ch. Diike, sir Staubrd NorUi-
cote répond que le gouvernement n'a pas été
informé que les Russes aient occupé une redoute
dans la zone neutre.
Le ministre prie M. Monk de cesser son oppo-
sition a la troisième lecture du bill des fonds
consolidés relatif au crédit voté de 6 millions de
livres, parce que la discussion en ce moment est
inopportune.
En conséquence, le bi!I est adopté sans scrutin
en troisième lecture, ainsi que le bill reiatif à l'é-
mission des bons dsl'Echiquier.
La Chambre reprend la discussion du projet de
loi de l'admmistration des comtés.
Nous avonspublié le compte-rendu d'une
séance de la commission sénatoriale qui est
chargée d'étudier le projet, de loi sur l'am-
nistie. Hue s'agit, on le sait, que d'une am-
nistie pour les crimes et détits commis par
la presse depuis le !G mai jusqu'au 14 dé-
cembre de l'année dernière. Quelques cri-
tiques de détail ont été faites à la loi
aucune n'a porté sur la Io' elle-même et
sur son caractère général. Les sénateurs de
la droite qui ont présenté des observations
se sont montrés disposés à la clémence
autant que le gouvernement lui-même, et
quelques uns plus encore. M. Paris, par
exemple, a proposé que les deux dates
limitatives du 16 mai et du H décembre
fussent effacées de la loi, et ce qu'il de-
mande, c'est une amnistie pleine et entière
depuis les temps les plus reculés jusqu'à
nos jours. Il y a dans ce sentiment trop
généreux la matière d'un amendement;
non point d'un amendement imprévu, ni
nouveau, car les bonapartistes de la
Chambre des Députés avaient déjà pré-
senté le pareil. L'amendement n'a pas
réussi auprès de la Chambre aura-t-il
meilleure fortune dans le Sénat? Nous
n'en savons rien. Le Sénat est capable de
tout en fait de vote le hasard du mo-
ment, les dispositions du jour tiennent
une grande place dans ses décisions,
lorsqu'il daigne en prendre une. Il
n'y a dans la Chambre haute ni une
majorité de gouvernement, ni une ma-
jorité d'Opposition. Ni le ministère, ni les
soi-disant conservateurs ne peuvent s'ap-
puyer sur le Sénat; c'était un rêve, non
seulement au point de vue constitutionnel
mais au point de vue du fait parlemen-
taire, que de vouloir gouverner avec
lui le Sénat ne peut avoir aucune
confiance en lui-même, et très probable-
ment il bornera son ro)e politique à na-
ger entre deux eaux jusqu'à ce qu'il dé-
barque sur la rive inévitable du renou-
vellement partiel.
Nous sommes donc en présence du Sénat
comme devant une boîte à surprises: qu'en
sortira-t-il? qui pourra le dire? Les lois sur
l'amnistie, sur le colportage, sur l'état de
siège, sur les crédits supplémentaires et
complémentaires seront-elles voté.es ou
repoussées? Mystère! Bornons-nous au-
jourd'hui à l'amnistie le Sénat la votera-
t-il ? On le croirait d'après la discussion
qui a eu lieu dans la commission, puisque
aucune critique n'a été dirigée contre le
principe même de la loi. Mais la loi sera-
t-ellè amendée ? Les deux dates du 16 mai
et du 14 décembre seront-elles suppri-
mées ? La décision dans un sens ou dans
l'autre tient à moins qu'un fil, à une voix
déplacée, à une indisposition subite, à un
rhume de cerveau qui obligera un séna-
teur à rester chez lui. Il faudrait gémir
profondément d'un tel état de choses si
des intérêts du premier ordre étaient
exposés à en subir les contre-coups.
Heureusement, qu'on nous pardonne
le matérialisme de notre expression,
il ne s'agit que d'intérêts purement
moraux, et ces intérêts échappent un
peu à la juridiction du Sénat. L'o-
pinion, qui est le grand juge en pareille
matière, est faite et s'est clairement ma-
nifestée dans les dernières élections.
Que le Sénat refuse, s'il lui plaît, d'am-
nistier les journalistes coupables de quel-
ques écarts de plume après le 16 mai, peu
importe ils sont absous par la con-
science publique. Mais les peines dont
ils sont frappés, que deviendront-elles?
Seront-elles appliquées? Non, sans aucun
doute. Le gouvernement a deux moyens
à peu près équivalens de procéder, soit
par l'amnistie, soit par l'usage du droit
de grâce et si on lui enlève l'un il
usera de l'autre. L'amnistie supprime
le délit, la grâce supprime seulement
la peiae l'une s'attaque à la cause et
l'autre à l'enet mais ici l'efïet seul im-
porte, car la cause, nous le répétons, est
jugée et ne peut l'être que par l'opinion.
Mieux vaut certainement l'amnistie la
mesura est plus large et plus politique.
Les grâces devraient être accordées indivi-
duellement, ce qui exigerait un certain
mouvement de paperasseries. Mais, au
fond, le dénoûment serait à peu près le
même, et que résulterait-il du refus que
ferait le Sénat de s'associer à une mesure
d'apaisement, sinon le refus lui-même
dont le Sénat prendrait la responsabilité.
Ici se place l'amendement de M. Paris
nous ne savons pas s'il est déjà déposé,
mais il le sera, par M. Paris ou par un
autre. Supprimera-t-on les dates limi-
tatives ? Si on supprime la date du 16 mai,
qu'arrivera-t-il ? En fait, il n'arrivera rien
du tout. Le gouvernement qui a précédé le
16 mai était très libéral en matière de
presse; il répugnait aux poursuites, il n'en
intentait point un journaliste bonapar-
tiste avait été, il est vrai, condamné à
deux mois de prison, mais il a été gracié
donc, l'utilité matérielle de l'amendement
qui ferait remonter l'amnistie au delà du
16 mai est absolument nulle. Mais après
le H décembre? Après cette date, un
ministère républicain et libéral ayant
succédé à un cabinet de combat, les
poursuites sont devenues très rares.
11 y en a eu quelques unes, nous
l'avouons. Sans nommer personne, on sait
qu'un journal qui s'est livré, à l'occasion
de la mort du Pape, à' d'étonnantes fan-
taisies de st~'le, est actueUement traduit
devant les tribunaux. Qu'il bénisse M. Pa-
ris Si l'amnistie court jusqu'à la promul-
gation de la loi, il peut se moquer des
poursuites. Ce qu'il a dit, il peut le re-
dire il peut dire plus encore, et pendant
les jours de la discussion, pendant ceux
surtout qui suivront le vote et précéde-
ront la promulgation de la loi, la licence
de la presse pourra impunément rappeler
les saturnales antiques. S'il en était au-
trement, il faudrait l'attribuer aux progrès
des mœurs publiques et à la modéra-
tion des esprits, mais non pas à l'au-
Lorité des lois. Voilà où on en ar-
dve logiquement par la suppression
les deux dates la suppression de la <
première ne sert à rien ni à per- i
sonne la suppression, de la seconde sert
tout et à tous. Est-ce bien là .ee que
M. Paris désire? Est-ce pour atteindre ce (
Mt qu'il étale sa clémence dans le passé, 1
lans le présent et dans l'avenir? Nous en
loutons. <
Ou plutôt, nous sommes sûrs du con- l
raire. Les membres de la droite du J
~énat ont montré maintes fois qu'ils n'a- s
raient pas la fibre aussi sensible aux misé-
'es de la presse, et que l'indulgence n'était
~as pour eux état de nature. Que veulent-
Is donc? Enlever à la loi d'amnistie le
;ens que le gouvernement a prétendu
ui donner. Lorsqu'il a enfermé les
gilets de l'amnistie entre deux dates,
~'a voulu faire le gouvernement?
[1 n'a pas dit que les crimes et les délits
de presse étaient toujours excusables et
ne devaient jamais être poursuivis. Non
il n'a pas professé la théorie absolue de
1 impunité de la presse. Il a cru seùle-
t ment et il a dit que, depuis le 16 mai jus-
qu'au 14 décembre, la France s'était trou.
vée dans une situation anormale, vio-
lente, irrégulière, et que les excès d'en
haut avaient pu excuser les excès d'en
bas. La loi telle que la Chambre l'a votée
n'a aucune prétention doctrinaire elle
s'applique a. un fait limité dans sa durée.
Rien de moins et rien de plus Mais voilà
précisément ce qui choque les auteurs ou
les complices du 16 mai. Lorsqu'ils de-'
mandent que l'amnistie soit prolongée
après le 14 décembre, ce n'est pas pour
amnistier les insulteurs de la religion
et du Pape lorsqu'ils demandent à
la faire remonter avant le 16 mai
ce n'est pas pour amnistier leurs amis
puisque leurs amis n'ont pas été poursui-
vis. Ils sentent instinctivement que l'am-
nistie accordée à la presse sous le 16 mai
est la condamnation indirecte de cet acte
malheureux et des abus administratifs qui
ont suivi et dont ils ont eu leur part. Ce
n'est point pour pardonner à d'autres qu'ils
veulent développer et étendre l'amnistie,
mais pour se pardonner à eux-mêmes Le
passé immédiat leur pèse; ils veulent le
noyer dans l'oubli d'un passé plus lointain
encore, ou dans la tranquillité du présent
Quel serait le motif de leur conduite si
ce n'était celui-là? M. Paris a soutenu
que les esprits étaient furieusement asi-
tés avant le 16 mai le sien, sans doute,
et celui des hommes qui ont cru le monde
perdu parce qu'ils n'étaient plus oc-
cupés à le sauver! En réalité, le calme
alors était profond, et rien dans notre his-
toire n'a égalé la surprise dont nous avons
tous été frappés le 16 mai au matin. C'est
alors que l'agitation a pris naissance; elle
s'est prolongée jusqu'au 14 décembre où
la l'rance, fatiguée, épuisée par une lon-
gue lutte, est retombée presque lourde-
ment dans le repos dont elle avait un si
grand besoin, et dont elle jouit aujour-
d hui, au grand déplaisir de la réaction.
Le gouvernement a donc bien fait en
assignant à l'amnistie des limites étroites
il lui a donné ainsi un caractère vraiment
moral et politique. La Chambre s'est unie
à la pensée du ministère. Que fera le
Sénat? Nous nous le demandons par
intérêt pour le Sénat lui-même, et parce
qu'il importe de maintenir autant que
possible 1 accord entre les pouvoirs pu-
blics. Le Sénat aurait tort de se re-
tirer en boudant sous la tente d'Achille
attendu qu'on pourrait bien l'y lais-
ser. S'il repousse [l'amnistie, le gouver-
nement agira par le système des grâces
s'il repousse la loi sur le colportage
1 administration laissera pourtant aux co~
porteurs leurs brevets; s'il repousse la'
loi sur létat de siège, le gouvernement
n en profitera certainement pas pour éta-
blir l'état de siège; s'il repousse la loi sur
les crédits irréguliers, le ministre des
finances n'usera pas de la faculté qu'on
lui aura laissée de prélever ces crédits Le
mal ne sera pas très grand pour le gouve~
nement ni pour le pays, et l'un et l'autre
peuvent en toute patience laisser l'année
s'écouler.
FRANCIS CHARMES.
de~épu~
des Députés)
« Le budget du ministère de l'intérieur au-
rait pu être voté samedi jusqu'au trente-neu-
v ème et dernier chapitre si M. de la Porte
n'avait pas demandé à donner quelque déve-
loppement à sa. proposition de créditer Ie~ ,7
ponts vicinaux, pour rachat de péages, d'une
subvention de 200,000 fr. Il voulait d'abord
rattacher ce crédit au fonds de secours déoar-
tem<.ntal (chapitre 22), et, sur l'observation de
M. Lepère, il entreprend de le grener sur le
chapitre 3o, ~MM~oM jM?M- ~'ac~M<'Ki' ~.s
cA~M. Si le gouvernement, dit-il, ne veut pas
accepter l'amendement, qu'il s'engase au
moins à préparer un travail d'ensemble pourle
rachat des 260 ponts du système vicinal La
que&tion est très complexe, et le gouver-
nement promet, de la faire étudier.
') Pendant que parle M. de la Porte, MM de
Muu, Keller, Baragnon et de Baudry-d'A&son
se sont assis sur un môme banc, au bas de la
droite, et attendent le moment où s'ouvrira
la discussion du budget des cultes. Enfin, à.
quatre heures et demie, M. de Baudrv-d'Aawn.
prend la parole.
Dès les premières phrases, sa voix est
beaucoup trop émue, et nous redoutons des
incidens de tribune; mais, ô miracle! la ré-
plique à M. Guichard, que l'orateur a été
chargé de prononcer, n'a duré que ciM
minutes. C'est une simple profession de foî
de royalisme clérical. restaurée du temps
de lémigration. M. Baragnon est ensuite
monté à la tribune.
M..Baragnon a été badin aujourd'hui
Apres avoir écrasé, il se moqua. Quoi! M Gui-
chard s'attarde à cette chimère de la domina-
tion et des envahissemens de l'Eglise! Mais
qui donc en a sérieusement peur ? Si l'Eglise
faisait peur, la société moderne monterait-elle
dans des wagons, irait-elle au théâtre se
promènerait-elle si tranquillement sur le bou- ,«
levard ? Cet argumentlégerafait autant d'enat
sur la droite que si elle eût entendu paner
Voltaire.
» M. Baragnon ne veut s'occuper que du
Concordat. Il est pour les Concordats, provi-
soirement, par esprit de conciliation, à con-
dition que l'Eglise prontera du progrès des
temps et qu'on lui permettra de se soustraire
aux articles tombés en désuétude. Voilà.
toute la thèse. L'Eglise ne se dérobe pas au)
Concordat c'est le Concordat qui se dérobe à
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