Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-02-18
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Type : texte texte
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Description : 18 février 1878 18 février 1878
Description : 1878/02/18. 1878/02/18.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËBÏTION DE PARIS.
MKN i8 MVR!ER i'. Il
1878.
1 ON S'ABONNE
me des Prëtres-Samtr&ermain-rAuxenrois, n.
F'NÏX B6E )L'ABMNMEMEKnr
Un an. Six mois. Trots mots.
Dëpartemens. 80 &. 40 fr. 20 fr.
Paris. 72 fr. 36 &. 18 fr.
Les abonnemene-~artent des i" et i6 de
chaque mois..
S*M~)), «m mCépajptentemj*, nm EmnaÉ~~e « eemt.
tnt<paptirs oiBce, <7. Gresham street, G. P. 0.;
'ataa. Mettzy. Baviatt et C: t. Finch !ane ComhiU,
H. C., LoEdon, aHN. ~M. 8M!Mh et Sem,
i86. Strand, W. C.. London.
A BruxeUes, & I'0/~M <~ ~t6HeMadeleine, dans les kiosques et dans !es M-
Mtotheouea des {{ares d'* chemiBs de fer belles.
,Yt~pM~i6e{ChiU), che: M. OïestesL. Tomore.
MCMAL DES DEBATS
UM! i8 FERMER
i878.
~N S'ABONNE -=--
en Belgique, en ItaHe.
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans loti
régences du Maroc, et de la Tunisie,
en China et au Japon,
au moyen d'une valeur payable a Paris bu de
m&ndats-poste, soit internationaux, soit a'ançaut,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous !.es autres pays,
pM l'envoi d'une valeur payaMo t Ït
DM tTt~t t?C 1~ t tTT~R Ë tMt~C
Jr~M i mL) M H tMi t ~KAiKJE
Les annonces sont reçues
c&M. BMt. B'aMchey, &ttMKe .et C°,
8, plaça de la Bourse,
tthBdaiTc&t tonjouïsëtteat~ëéespat la fM)MstM(*
PARÏS
MMAKCHE i7 FËVRtER
Les dépêches de Vienne nous annon-
cent que l'entente est établie entre l'Au-
triche et la Russie au sujet du projet de
Conférence ou plutôt de Congrès. Tout
est donc arrange entendons-nous dire
autour de nous. Il nous est difficile de
partager aussi promptement cette con-
Ëanco. Qu'y a-t-il de nouveau dans les ren-
seignemens qu'on nous envoie de Vienne?
.La Russie avait accepté une première fois la
Conférence ou leCongrès, elle l'accepte une
seconde fois, voilà tout. Mais renoncë-t-elle
à conclure une paix séparée à Andrinople?
Consent-elle à la réunion immédiate des
plénipotentiaires? Se résigne-t-elle àsou-
mettre au Congrès tous les points des
préliminaires qui toucheraient au traité
de Paris? Reconnaît-elle enfin aux autres
puissances le droit de modifier d'une ma-
nière essentielle les arrangemens qu'elle
.a.urapris avec la Turquie? On ne nous
le dit pas.
Certes, nous désirons vivement que le
Congrès puisse avoir lieu. Sans avoir une
foi absolue dans les résultats de cette
grande maniiestation, nous sommes per-
suadés que lesreprésentans des puissances
pourraient sauver quelques lambeaux du
droit européen et des traités. Ils pour-
raient surtout et c'est un intérêt que
nous regardons comme étant de premier
ordre–pourvoir à la sécurité de l'Autriche
en empêchant le flot du slavisme de débor-
der sur l'empire austro-hongrois, après
avoir englouti la Turquie. Mais le Con-
grès aura-t-il réellement lieu, et, s'il a
lieu, remplira-t-il la mission qu'il de-
vrait se proposer ? Nous comprenons
que l'Autriche se rattache à cette
dernière espérance. En présence de la
terrible déception que la Russie lui a
ménagée, c'est la seule planche de salut
qui lui reste. Elle fera toutes les conces-
sions possibles pour qu'elle ne lui échappe
pas. Déjà le comte Andrassy, malgré les
usages consacrés, a offert au prince Gort-
chakbiT de présider le Congrès s'il était
réuni à Vienne. Il a fait plus. Le gouver-
nement de Saint-Pétersbourg refusant
cette proposition amicale et aatteuse, il
a consenti à ce que le Congrès fût trans-
porté à Baden-Baden. L'Autriche ira en-
core plus loin, s'il le faut. Rien ne lui
coûtera pour obtenir un simulacre, une
ombre de Congrès, car c'est le seul moyen
de sauver les apparences. Si le Congrès
était décidément repoussé, l'échec de la
politique autrichienne dans la question
d'Orient éclaterait à tous les yeux et se-
rait mis à nu dans toute son étendue.
Ce que nous disons là paraîtra sans
doute en contradiction avec les dépêches
et les correspondances de Vienne. Ces dé-
pêches et ces correspondances tiennent
un langage des plus tiers elles annon-
cent que l'Autriche va prendre une atti-
tude très énergique au Congrès; elles dé-
clarent que le cabinet autrichien ira
jusqu'au bout pour défendre ses inté-
rêts, et aue, s'il est abandonné par tout
le monde, il saura dire, comme un per-
sonnage de Corneille Moi seul, et c'est
assez Elles désignent même à l'avance
les points sur lesquels il ne cédera
à aucun prix et demandera satisfac-
tion « coûte que coûte. H Nous admirons
ce grand enthousiasme mais tous ces
roulemens de plume sur du papier ne
sauraient produire l'effet de roulemens
de tambour. La presse et la télégra-
phie officieuses de Vienne ont rendu
jusqu'ici de fort mauvais services au ca-
binet austro-hongrois; loin de le seconder
avec habileté, elles l'ont compromis sans s
cesse par des fanfaronnades malencon-
treuses. Lorsqu'on soutient un gouverne-
ment qui est condamné à l'inaction, il
est très maladroit d'annoncer à tout pro-
pos des résolutions énergiques qui ne
seront pas suivies, qui ne peuvent pas
-1 11-
MUMEÏOS W MAL ? MMTS
DD 18 FÉVRIER 1878.
tA SEMAEŒ DRAMATIQUE
THEATRE DU GYMNASE F~~aM C~OHM-
comédie en trois actes, de M. Paul
Ferrier. THEATRE DES VANËTËs A~-
7MC/ comédie en trois actes, de
MM. Hennequin et Albert Millaud:
Matinées caractéristiques de la Gaîté.
.–La Matinée française; la Matinée
romaine.
Je disais il n'y a pas longtemps, à pro-
pos de je ne sais plus quelle pièce d'un
petit théâtre ouïe tuyau acoustique jouait
pour la première fois un rôle, que ce
nouvel engin dramatique était appelé à
un grand avenir, et que la plupart des
auteurs devaient déjà en avoir pris note.
Depuis lors, plusieurs tuyaux acoustiques
ont fait leur apparition sur la scène, et
l'on en voit encore un dans F~~M de
e~ de M. Paul Ferrier..Ce tuyau met
en communication l'appartement du bour-
geois Montmoreau avec celui du sieur
Frédéric Perceval, situé au-dessus. Ce
long tube de caoutchouc, qui sert de trait
d'union entre les deux appartemens, ne
eut donner qu'une faible idée de l'union
être suivies d'effet. Nous n'aurons pas
la cruauté de dérouler sous les yeux des
journaux de Vienne la longue liste de
leurs bravades inutiles.: tantôt l'Autriche
attendait sonheure; tantôt elle devait faire
ceci, puis cela; il n'était pas permis de
croire qu'elle fût impuissante parce qu'elle
était silencieuse, son heure viendrait, et
il faudrait alors qu'on comptât avec elle
elle ne permettrait jamais telle entre-
prise, elle supposerait résolument à telle
autre, Au bout de peu de temps, toutes
ces phrases sonores étaient démenties
par les évëneinens. L'Autriche n'avait
rien fait, rien empêché elle n'avait rien
demandé, rien reçu, mais elle avait tout
soufïert. Grand embarras pour la presse
officieuse, obligée d'accumuler les plus in-
croyables sophismes pour battre modes-
tement en retraite après avoir sonné si
bruyamment l'attaque.
C'est cette maladresse desj'ournaux of-
ficieux qui a donné à la politique du ca-
binet de Vienne une apparence d'hésita-
tion, de faiblesse et d'incertitude qui ne
répondait qu'imparfaitement à la réalité.
Mais l'heure serait venue de proRter
des leçons du passé. Il est à crain-
dre que tout le bruit qu'on fait aujour-
d'hui autour du Congrès et que tou-
tes les revendications énergiques qu'on
nous annonce n'aient le sort de cette
fameuse « parole décisive H que l'Au-
triche devait prononcer dès que les
hostilités auraient cessé, pour empêcher
tout arrangement séparé et direct entre la
Russie et la Turquie. On désigne les
points sur lesquels le gouvernement
de Vienne ne cédera jamais, c'est-à-
dire le Danube, les Dardanelles et l'oc-
cupation de la Bulgarie. C'est fort
bien; mais fera-t-on la guerre si la Rus-
sie, de son côté, refuse toute conces-
sion ? Et si on ne doit pas la faire, pour-
quoi donc proclamer si haut l'intention de
se montrer intraitable? Pourquoi surtout
préparer au gouvernement austro-hon-
grois des embarras et peut-être des hu-
miliations en précisant les questions sur
lesquelles il n'admettra aucun compro-
mis ?
Notre désir est-il besoin de le répé-
ter?–serait que les intérêts, ou au moins
la considération et le prestige extérieur de
l'Autriche ne subissent aucune atteinte.
C'est ce qui nous pousse à donner à nos
confrères de Vienne des conseils de ré-
serve et de prudence. Ils nous permettront
bien, quoique cela ne soit guère dans nos
habitudes, de leur citer notre propre
exemple. La France sait qu'elle n'a
aucun rôle actif a jouer dans la crise
actuelle. Héaite-t-elle à le dire? couvre-
t-elle son dessein de rester neutre sous
des déclamations superbes? Non cer-
tes. Elle avoue sans ambages qu'elle ne
fera rien, et cet aveu dépouillé d'artifice,
que les journaux français répètent chaque
jour, nous paraît beaucoup plus digne
que les vaines menaces de la presse
viennoise.' On nous répondra, on nous
a déjà répondu « Si vous ne faites
» rien, pourquoi critiquez vous la
)) conduite des autres? ~–Parce que
c'est là. le rôle, le droit et le devoir de la
ipresse. De ce que la France est résolue à
rester sur la réserve, il ne s'ensuit pas que
les journaux français doivent s'interdire la
libre appréciation des événemens où. leur
gouvernement n'est pas et ne veut pas être
mêlé. Ils peuvent parler d'autant plus li-
brement qu'ils n'engagent personne, et
avec d'autant plus de clairvoyance qu'ils
ne sont pas directement intéressés aux
questions qu'ils discutent. Nos confrères
de Vienne, qui nous reprochent la viva-
cité de nos critiques, n'usent-ils pas eux-
mêmes, et parfois jusqu'à en abuser, à l'é-
gard de la France, de cette liberté de
langage qu'ils se plaignent de trouver
chez nous? Il y a cependant entre eux et
nous une grande diuerence. Si nous ju-
geons quelquefois avec sévérité la politi-
que de nos voisins, nous nous exprimons
bien autrement intime qui existe entre
Montmoreau et son ami Frédéric.
C'est un fléau que cette amitié, du moins
pour Frédéric queletendreMontmoreau ne
quitte pas une minute. La chose va même
à ce point que Perceval, amoureux de
M*"° Hortense Montmoreau, qui de son côté
lui veut du bien, ne peut trouver un mo-
ment pour avoir avec elle une conver-
sation qu'en ce qui le concerne il ren-
drait volontiers criminelle. Le mari s'est
emparé de l'amant avec une telie
rage de tendresse, qu'il a fini p~'
séquestrer littéralement. Et pa.? une con-
séquence toute naturelle, plus le mari,
qui n'a du reste aucun soupçon, s'ac-
croche à l'amant moins il s'occupe
de sa femme, qui peut sortir aussi libre-
ment que M*°" Benoîton, de vagabonde
mémoire. Mais de quoi sert cette liberté
absolue de la femme, si l'amant ne peut
pas même prétexter d'un rendez-vous au
Conservatoire pour entendre un air varié
de trompette, sans que le mari prenne à
l'instant son chapeau et son parapluie
pour raccompagner? Cette situation est
fort plaisante, et je crois bien que c'est
ce qu'il y a de plus comique dans la
pièce.
M~° Montmoreau, quoique honnête
femme au fondra ce qu'elle dit, et très déci-
dée à ne pas capituler de sitôt, nnit cepen-
toujours sur les hommes avec la plus
grande modération et une parfaite urba-
nité. Nous n'aimons pas ces attaques per-
sonnelles pour lesquelles d'autres ont un
goût regrettable. Il nous est arrivé sou-
vent de lire dans les journaux autrichiens
des articles s'exprimant sur le compte
des hommes qui se sont succédé chez
nous à la tête de l'Etat, en des termes qui
pouvaient froisser nos justes susceptibili-
tés.Les étrangers s'imaginent trop aisément
que notre prétendue ignorance des langues
nous empêche de savoir ce qu'ils disent
de nous. Le fait est que nous le savons
fort bien, mais que nous avons le bon
goût de ne pas paraître nous en aperce-
voir. Nous savons, quand il convient, dé-
daigner les questions de vanité. En pré-
sencc d'événemens d'une gravité excep-
tionnelle, c'est l'intérêt des peuples qui
nous préoccupe. Quant a l'amour-propre
des hommes, nous avouons n'avoir, pas
toujours le temps d'y songer.
PZTITB BOURSE DU DIMANCHE.
Emprunt 5 0/0. HOfr.60,70,4a,60,N21/2,
S71/2.SN.
30/0. 74ff.3S,ni/2,35,30.
Italien. 74fr.20.30, 15, 2ti.
Ext6r"espagno!e.. 12S/8.
5 0/0 turc. 9fr.05 `
Florins (or). 647/8,6~/16,63.
Hongrois 60/0. 787/8,3/4.
Egyptiennes 6 0/0.. 141fr.87.
Chemins égyptiens. 252 fr. M, 251 fr.
Russe. 86 3/8, 1/2, 1/8, 7/16, H/16.
TéMgMpMe pftvée.
[Service télégraphique de t'agence Havas.)
Constantinople, le 16 février, 4 h. 24 m.
M. Fournier, ambassadeur de France, est ar-
rivé. De nouveaux cuirassés anglais sont atten-
dus, mais rien n'est encore certain relativement
à l'arrivée de navires d'autres puissances.
Les Russes occupent quelques redoutes, ainsi
que les fortifications de Tchataldja, qu'ils n'ont
pas dépassées.
Le Sultan continue à résider à YIdiz-Kiosk.
Savfet Pacha a reçu pour instructions d'activer
les négociations de la paix à Andrinople.
Constantinople, le 17 février.
La notte anglaise, ayant quitté I'i)e des Prin-
ces, est arrivée aujourd'hui à Guemlek, dans le
golfe de Moudania.
A la suite d'une entente intervenue, les Russes
n'ont pas franchi la zone neutre.
Constantinople, le n février.
Une circulaire de la Porte aux représentans, de
la Turquie à l'étranger constate que les troupes
helléniques ont envahi de nouveau le territoire
turc, et protesta contre les actes du cabinet d'A-
thènes.
Les Grecs ont poussé leurs dévastations jus-
qu'à Narta.
Londres, le n février.
L'O~M)' dit
« Jusqu'à la dernière heure, on n'a reçu aucune
nouvelle positive de la marche des Russes sur
Constantinople. Mais, dans les cercles russes, on
assure que les troupes y entreraient aujourd'hui
ou demain. On dément positivement que les
Russes aient l'intention d'occuper Gailipoli.
» La Russie propose à l'Angleterre d'admettre
l'Amérique au Congrès. L'Angleterre ne s'y op-
pose pas elle propose que la Grèce soit aussi
représentée.
» La Russie aurait adressé à la Porte une com-
munication pour exprimer le désir que tous les
musulmans fussent éloignés de la Bulgarie. »
L'OSM)*co' croit que, si l'occasion se présente,
la Grèce suivra l'exemple du Piémont pendant la
guerre de Crimée. Vienne, le 17 février.
11 se confirme que les diuerens cabinets ont
accepte le principe de la réunion d'un Congrès.
Toutefois, l'accord n'est pas encore définitif quant
au choix du lieu.
On sait que le comte Andrassy, après avoir of-
fert Vienne qui n'a pas été agréée par le prince
Gortchakoa', a proposé Baden-Baden le chance-
lier russe n'a élevé aucune objection contre le
choix de cette ville.
Mais le cabinet de Berlin, qui s'était borné,
il y a quelques semaines, à exprimer ses préfé-
rences pour toute ville placée en dehors des fron-
tières allemandes, ne s est pas encore définitive-
ment prononcé sur le choix de Baden-Baden,
située sur le territoire de l'empire.
Bucharest, le n février.
Le grand-duc Nicolas a délégué son aide de
camp. le prince Obelensky, pour communiquer
au prince Charles les préliminaires de la paix et
pour s'entendre avec lui afin de régler les ques-
tions qui se rattachent à l'exécution des ditré-
rentes clauses de l'armistice.
Les commàndans turcs de Silistrie, de Viddin
et de Roustchouk ont fait savoir qu'ils devaient
attendre l'arrivée d'un iirman du Sultan pour la
reddition de ces places, dont la remise aux mains
des Russes tardera peut-être encore de quelques l
jours.
dant par avoir les nerfs agacés.Elle éprouve
un irrésistible besoin d'arracher le mal-
heureux Frédéric à cette espèce de cloche
pneumatique sous laquelle il étoune, et
la ruse qu'elle imagine consiste à pren-
dre pour femme de chambre une certaine
M' Julie, fort jolie personne, trop jolie
même, de trop bonnes façons, et qui nepeut
rester longtemps dans la même maison,
parce que ses beaux yeux y causent trop
de ravages. Ce sont de véritables incendies
qu'elle allume et de continuels massacres
des mnocens que l'Amour exécute sans
cesse autour d'elle avec son arc et ses
flèches. C'est Monsieur qai se sent mor-
tellement frappé au cœur; c'est le fils de
la maison qui rôde comme un chat mai-
gre dans le corridor des domestiques;
c'est le cousin qui parle de s'engager, par
désespoir, dans les spahis ce sont les
amis qui prennent des airs penchés et
poussent- des soupirs de fondeurs de bû-
ches c'est un vieil oncle qui S'absorbe
dans la contemplation de M"" Julie au
point d'en devenir complètement imbé-
cile et ce serait bien le diable si une
jeune personne douée à ce point de pro-
priétés électriques n'apportait pas quel-
ques changemens dans le ménage Mont-
moreau.
Le calcul quelque peu hardi de la ver-
tueuse Hortense réussit pleinement; il
Athéncs.len février.
Le club d'Estia a émis a l'unanimité un vote
de remercimens à M. Gambetta pour ses senti-
mens envers les Hellènes.
>. Rome,le t6fevner.9h.soir.
Lundi, les cardinaux tiendront leur dernière
séance commune. lis se retireront ensuite cita-
cun dans la cellule qui lui sera assignée.
Mardi matin commenceront les opérations du
Conclave..
On assure que la grande majorité des cardi-
naux s'est mise d'accord pour hâter le plus tôt
possible la décision du Conclave, afin que le Pape
puisse être élu dans quatre ou cinq jours.
On assure égatemeut que le nouveau Pape. sor-
tira pendant un moment du Vatican et, avant
tout, protestera contre la spoliation du pouvoir
temporel.
Le cardinal camerlingue a donne, hier aux
parens du Pape lecture du testament de Pie IX.
Ce testament est conforme aux informations déjà
publiées.
ZY~M dément lanouvolle donnée par les jour-
naux qui ont annoncé que les ministres n'étaient
pas d'accord au sujet des réformes, et spéciale-
ment de la réforme étectoraie. ainsi que la nou- j
velle prêtant n M. Crispi l'intention de créer cent
nouveaux sénateurs. ~>
Rome, le-n février.
D'après ce que l'on dit ici~ les cardinaux
Manning et de Falloux auraient essayé d'é-
tablir un accord, pour le vote, entre tous les
cardinaux étrangers. Mais cette tentative aurait
échoué, surtout par suite du refus des cardinaux
autricttïéns. Chacun voterait donc selon sa con- i
science. Toutefois, les menées des dissidens sont
très actives.
On assure qu'on prépare de grands pèlerinages
àRome.
Une réunion des ministres a eu lieu au-
jourd'hui, à quatre heures, au ministère de
la justice. (C'
M. Ed. Tallichet, directeur de la Bi-
MM~~we M~e~eJ~ c~~Mg ~MM.te, vient
de publier sous forme de brochure (1) le
compte-rendu du procès qui lui a été in-
tenté par la famille de M. le comte de
Montalembert pour avoir inséré dans sa
Revue une oeuvre inédite de l'illustre
orateur catholique, ~Z~M~Me c~ li-
berté. Nous nous bornerons à rap-
peler brièvement les faits du procès.
Cette œuvre, que M. de Montalembert
considérait comme son testament politi-
que et religieux, avait été écrite quelques
mois après la chute de la reine Isabelle
en 1868. L'auteur la destinait au C~ve~-
~M~m~ mais, sur les instances de son
entourage, il avait renoncé à la publier.
Il l'avait cependant fait imprimer et il en
avait envoyé une épreuve au Père Hya-
cinthe, avec un billet ainsi conçu
« Mercredi 17 février 1869.
s Cher et bon Père, `
a Non seulement il ne faut pas que cela
soit publié, d'après l'avis unanime de nos
meilleurs amis, mais il ne faut pas môme que
cela soit montré. Ainsi, je vous prie instam-
ment de' garder pour vous ce quasi-manu-
scrit, que vous publierez, si vous le voulez,
quand je serai mort. Mais. en ce moment, la
moindre indiscrétion plongerait dans un vé-
ritable désespoir plusieurs amis que nous de-
vons aimer et respecter.
a Tout à vous. »
Pour toute signature, une simple ini-
tiale. A quelque temps de là, M. de Mon-
talembert désignait le Père Hyacinthe
comme l'un des membres du comité
chargé de la publication de ses notes €t
œuvres posthumes puis, après que le
célèbre carme déchaussé eut rompu avec
l'Eglise, il révoquait cette disposition tes-
tamentaire. Il n'en continuait pas moins
à témoigner à son ancien compagnon de
travaux et de luttes les sentimensdela
plus ardente amitié, tout en le blâmant
avec une superbe énergie de langage
d'avoir pris une résolution qui allait faire
la joie de tous les ennemis de la liberté.
« En trahissant vos amis, lui~ disait-il,
vous avez surtout trahi notre cause, celle
que nous vous avions tous connée, nous,
champions jeunes et vieux de cette royale
liberté qui est la loi propre du chrétien.
jVous avez agi comme agirait M.Thiers
s'il s'avisait de quitter le terrain légal et
fi) Jtf. ~< Jtfo~t~em~ e< F~re ~yseMt~e.
Histoire du. procès intenté par la. famiUe de Mon-
Histoire du procès intenté par la famille de Mon-
talembert au Père Hyacinthe et n la jKMM~~e
MMMMc~, par Ed. TaMichet. Paris. E. Dentu.
réussit même plus que la dame ne l'avait
espéré. Le bon Montmoreau, à la vue de
Julie, reçoit tout de suite ce que, dans le <
langage de la galanterie, on appelle le
coup de foudre. Il n'y a plus pour lui au
monde que la nouvelle femme de chambre,
et il en oublie jusqu'à son ami 'Frédéric,
lequel a été également foudroyé de son
côté, de sorte que la belle Hortense perd t
du même coup son mari et ~on amant. s
Montmoreau, malgré son âge, n'est
point du tout un amoureux platonique, ]
quoi qu'en dise sa femme et quoi qu'il en <
dise lui-même. Le bonhomme se calomnie.
II est, au contraire, disposé à toutes les s
audaces mais pourtant il juge à propos t
de procéder méthodiquement. $
Ainsi que la vertu, le vice a ses degrés.
Avant de procéder à une attaque en I
règle contre la vertu de la femme de a
chambre, Montmoreau croit bon de s'es- f
sayer dans une escarmouche contre la 6
cuisinière, et c'est dans cette entreprise 1
qu'il est surpris par le valet de chambre (
qui abuse de la confusion de son maître t
pour se familiariser avec lui, le prier de t
lui passer son balai, et même lui taper (
sur le ventre. « Ah si l'on savait ce que s
c'est que dese familiariser avec ses do- (
mestiques! a disait autrefois Ravel dans t
une pièce du Palais-Royal. <
constitutionnel où il a remporté des vicLoi-
res si imprévues et si fécondes, pour aller
construire une barricade dans le faubourg
Saint-Antoine. » Mais il ne rompait point
avec cet intransigeant, et, jusqu'à la fin
de sa vie, il ne cessa point de le voir et
de lui écrire. Faut-îl conclure de là que
l'ex-Père Hyacinthe et M. Tallichet fus-
sent autorisés à publier, sans le consente-
ment de la famille de M. le comte de
Montalembert, le manuscrit de ~'jË~~Me
et ~~f ? La 1~ chambre du tribunal
civil de la Seine, devant laquelle la cause
a été portée, a été d'un avis contraire, et
nous ne commettrons pas l'irrévérence
de discuter son verdict. M. Tallichet lui-
même, dont la bonne foi est évidente dans
toute cette affaire, accepte sans mauvaise
grâce le jugement qui le condamne. Il se
borne à protester, en sa qualité d'étranger,
contre le l'Ole, selon lui singulier, qu'a
joué le ministère public en prenant fait et
cause pour l'une des parties.
« Pour un étranger, dit-il naïvement,
cela a quelque chose d'extrêmement cho-
quant. Que le représentant de l'Etat au-
près des tribunaux résumât impartiale-
ment les débats, pesant les raisons de
l'une et de l'autre partie, montrant les
points faibles et les points forts des argu-
mens présentés de chaque côté, et rappe-
lant les lois qui régissent la matière,
comme le font souvent les présidens des
.Cours de justice en Angleterre, surtout
quand ils ont devant eux un jury, on le
comprendrait; mais qu'il prenne parti,
versant tout d'un côté, et qu'il se fasse
l'avocat de l'un des plaideurs, épousant
ses idées, peut-être ses passions, et pro-
nonçant des paroles comme quelques unes
de celles qu'on a pu lire, voilà ce qui est
difficile à admettre. Une institution pa-
reille peut se comprendre sous un gou-
vernement despotique, qui tient à inte"-
venir dans toutes les affaires de ses ad-
ministrés, parce qu'il y trouve un moyen
très efficace de peser sur eux et de leur
imposer la soumission; mais dans un
pays libre, où l'on veut faire de l'égalité
devant la loi une vérité, elle cesse, à mon
sens, d'être admissible. »
Ces réflexions sont assurément des
plus judicieuses mais à quoi servirait le
ministère public s'il jouait simplement le ]
rôle d'un rapporteur impartial? Le prési-
dent ne sufnrait-il point à ce rôle? Il
faudrait donc supprimer le ministère pu-
blic, ce qui est, on en conviendra, une
véritable utopie. Que deviendrait la jus-
tice si la solution des procès était aban-
donnée aux seules lumières et à la recti-
titude d'esprit des jurés et des juges?
N'insistons pas. Aussi bien, l'intérêt de la
publication de M. Tallichet n'est pas là.
Ce qui fait le mérite et l'opportunité de
cette publication, c'est qu'elle remet sous
nos yeux la question toujours palpitante
et brûlante de l'accord ou de l'antago-
nisme du catholicisme avec la liberté;
c'est qu'elle nous donne le spectacle dou-
loureux des combats, des incertitudes et
des désespoirs d'une âme à la fois pro-
fondément chrétienne et profondément
libérale, qui se trouve mise en de-
meure de choisir entre ses convictions
religieuses et ce qu'on pourrait appeler
ses convictions laïques. On sait quel fut
le rêve de Montalembert. Avec Lamennais
et Lacordaire, plus tard avec le Père Hya-
cinthe, il avait entrepris de faire en-
trer les vieilles institutions et le vieux
gouvernement de l'Eglise dans le cadre de la
société moderne. « Des catholiques par-
faitement romains, disait Lacordaire, ont
défini l'Eglise une monarchie tempérée
d'aristocratie, et même une monarchie re-
présentative. Je n'ai vu nulle part qu'elle
fût appelée une monarchie absolue. » A
son tour, Montalembert résumait sa pro-
fession de foi dans cette eifusion élo-
quente « Je suis un vieux soldat de la
cause catholique. On pourra, certes, en
trouver de plus habiles et de plus heu-
reux, on n~en trouvera pas de plus fidèles.
Cette tape sur le ventre a tout gâté.
Jusque-là, tout allait bien mais cette
tape! 1
Après ~c~
IMtas!
Maisaprès~<~<
Holà!
S'il faut s'en rapporter aux indiscré-
tions de coulisses, on comptait beaucoup
sur cet euet de scène qui avait fort réussi
aux répétitions. On s'était même tenu
les côtes à la répétition générale. Songez
donc un domestique qui tape sur le
ventre à son maître, quel effet de
scène! Et ce mot dit tout pour les
gens de théâtre. Ils s'inquiètent, en
général, fort peu de la vérité, des con-
venances, de la mesure, des dispositions
probables du public. Les acteurs ont ra-
rement une vue d'ensemble; ils ne iont
attention qu'à la scène où ils jouent et
qui leur plaît, et, dans cette scène, au pas-
sage dont ils pensent pouvoir tirer parti.
Ils ne se disent pas que dans une pièce
de théâtre, comme dans toute œuvre d'art,
tout est relatif, et que c'est quelquefois
une situation indiquée au premier acte
qui seule donne une signiucation et une
valeur à un mot prononcé au dénoûment.
'On a vu plus d'un acteur paraître sur le
théâtre à la première représentation sans
connaître de la pièce autre chose que les
Mais je n'ai jamais séparé cette cause de
celle de la liberté. La devise de ma vie a
été celle de ce vieux Polonais de la Con-
fédération de Bar J'ai aimé la liberté
plus que tout au monde, et la religion ca-
tholique plus que la liberté même. C'est
pourquoi, au lieu de se séparer de l'E-
glise, comme Lamennais et le Père Hya-
cinthe, quand il se trouva dans l'obliga-
tion de choisir entre le catholicisme et la
liberté, il se résigna à une soumission si-
lencieuse mais avec quels bouillonnc-
mens intimes et parfois aussi avec quelles
explosions soudaines et inquiétantes
Qu'on se rappelle sa lettre à M. Doellinger
à la veille du concile « Je vous jure,
écrivait-il, que si j'entrevoyais un moyen
quelconque pour moi, simple laïque,
d'être admis au concile, rien ne m'arrête-
rait. Tout misérable que je suis, j'essaie-
rais de me traîner jusqu'à Rome, dusse-je
périr en route, et quand même, une fois
arrivé, je ne dusse point obtenir la pa-
role mais j'irais, ne fût-ce que pour pro-
tester par ma présence, par le ~e Mt-
trëpide dont parle Bossuet, contre
les bassesses qui vont se produire et qui
risquent de triompher. » Et quel découra-
gement amer lorsque le dogme de l'in-
faillibilité, contre lequel il avait protesté
toute sa vie est devenu un fait accompli!
De quelles paroles acres et méprisantes il se
sert pour flétrir la complicité du clergé
français dans ce qu'il appelle un acte d'i-
dolâtrie « Qui est-ce qui pouvait prévoir,
dit-il, l'enthousiasme de la plupart des
docteurs ultramontains pour la renais-
sance du césarisme, et surtout le triom-
phe permanent de ces théologiens laïques
de l'absolutisme qui ont commencé par
faire litière de toutes nos libertés, de tous
nos principes, de toutes nos idées d'au-
trefois devant Napoléon III, pour venir
ensuite immoler la justice et la vérité, la
raison et l'histoire en holocauste à l'idole
qu'ils se sont érigée au Vatican? a Au-
rait-il refusé de se prosterner devant cette
idole ? M. Tallichet le pense; mais nous ne
pouvons nous associer à son opinion.
Nous croyons que M. de Montalembert
se serait soumis jusqu'au bout. Il serait
mort plutôt que de se séparer de l'Eglise
seulement, on peut ajouter qu'il est mort
pour avoir vu l'Eglise se séparer de la li-
berté.
Aujourd'hui le divorce est complet;
l'oeuvre à laquelle M. de Montalembert
avait voué sa vie a décidément et irremé-
diablement échoué personne ne songe
plus, après ledu dogme de l'infaillibilité, à concilier le
catholicisme avec la liberté. C'est une en-
treprise abandonnée. Le problème de faire
vivre la société religieuse en paix avec
la société laïque ne comporte plus main-
tenant que deux solutions la subordina-
tion de l'Eglise à l'Etat, ou la subordina-
tion de l'Etat à l'Eglise. Nous eussions
préféré, nous l'avouons, la solution de
M. de Montalembert qui était aussi celle
de M. de Cavour ~M's <~'
G. DE MOLIKARI.
On nous écrit de Rome, le i4 février:
Hier au soir, le cercueil de Pie IX a été
descendu et muré dans son caveau provi-
soire. On peut donc dire que les funérailles
réelles ont pris fin, ce qu'on appelle en ita-
lien/Ainsi, la cérémonie qui sera célébrée après-
demain au Panthéon, et qui sera simplement
une messe de mort, est indiquée comme « les
funérailles de Victor-Emmanuel, »
L'ensevelissement de Pie IX s'est fait a.
huis clos comme je vous l'avais dit, ce qui
n'empêche .pas que l'assistance ne fût fort
nombreuse. Mais on n'était admis que sur
des cartes personnelles délivrées par le car-
dinal Pecci. Ce huis clos était commandé par
des raisons politiques. Tous les cardinaux y fi-
guraient officiellement, etie service d'honneur
était fait par ce qui reste des troupes pontifica-
les, c'est-à-dire quelques gendarmes, les Suis-
ses qui résident au Vatican, et les gardes
trois ou quatre scènes où il avait un rôle.
Le reste, à l'en croire, ne le regardait pas.
Voilà pourquoi les acteurs sont générale-
ment si mauvais juges en fait d'œuvres
dramatiques, et pourquoi tant de pièces
dont le succès était annoncé d'avance
par les rumeurs des coulisses tombent à
plat devant le publie.
Ce dernier mot ne s'applique pas à
.FeaM~c de eAa:~?'c, qui n'est pas tombée à
plat, qui n'est même pas tombée du tout.
Elle a réussi, au contraire, mais beau-
coup moins cependant qu'on ne s'y at-
tendait après un brillant premier acte
très applaudi et tout plein de mots spiri-
tuels. Ce n'est pas, d'ailleurs, l'esprit de
détail qui manque dans la pièce de M. Fer-
rier, même dans les deux derniers actes,
c'est le tact et le goût. Les situations sont
gâtées par l'exagération .et détonnent à
chaque instant. Les personnages, si amu-
sans d'abord, deviennent tristes et déplai-
sans parce qu'ils forcent la note. Ce Frédé-
ricPerceval, par exemple, qui avait meublé
en ville un petit entresol pour y recevoir
M" Montmoreau,– qui du reste ne l'a ja-
mais visité, et qui tout d'un coup y in-
stalle la belle Julie, n'est plus qu'un de
ces vieux libertins destinés par le sort à
épouser leur chambrière pour faire une
nn. Il y a dans tout cela quelque chose
de choquant, et je crois bien que c'est la,
MKN i8 MVR!ER i'. Il
1878.
1 ON S'ABONNE
me des Prëtres-Samtr&ermain-rAuxenrois, n.
F'NÏX B6E )L'ABMNMEMEKnr
Un an. Six mois. Trots mots.
Dëpartemens. 80 &. 40 fr. 20 fr.
Paris. 72 fr. 36 &. 18 fr.
Les abonnemene-~artent des i" et i6 de
chaque mois..
S*M~)), «m m
tnt<
'ataa. Mettzy. Baviatt et C: t. Finch !ane ComhiU,
H. C., LoEdon, aHN. ~M. 8M!Mh et Sem,
i86. Strand, W. C.. London.
A BruxeUes, & I'0/~M <~ ~t6He
Mtotheouea des {{ares d'* chemiBs de fer belles.
,Yt~pM~i6e{ChiU), che: M. OïestesL. Tomore.
MCMAL DES DEBATS
UM! i8 FERMER
i878.
~N S'ABONNE -=--
en Belgique, en ItaHe.
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans loti
régences du Maroc, et de la Tunisie,
en China et au Japon,
au moyen d'une valeur payable a Paris bu de
m&ndats-poste, soit internationaux, soit a'ançaut,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous !.es autres pays,
pM l'envoi d'une valeur payaMo t Ït
DM tTt~t t?C 1~ t tTT~R Ë tMt~C
Jr~M i mL) M H tMi t ~KAiKJE
Les annonces sont reçues
c&M. BMt. B'aMchey, &ttMKe .et C°,
8, plaça de la Bourse,
tthBdaiTc&t tonjouïsëtteat~ëéespat la fM)MstM(*
PARÏS
MMAKCHE i7 FËVRtER
Les dépêches de Vienne nous annon-
cent que l'entente est établie entre l'Au-
triche et la Russie au sujet du projet de
Conférence ou plutôt de Congrès. Tout
est donc arrange entendons-nous dire
autour de nous. Il nous est difficile de
partager aussi promptement cette con-
Ëanco. Qu'y a-t-il de nouveau dans les ren-
seignemens qu'on nous envoie de Vienne?
.La Russie avait accepté une première fois la
Conférence ou leCongrès, elle l'accepte une
seconde fois, voilà tout. Mais renoncë-t-elle
à conclure une paix séparée à Andrinople?
Consent-elle à la réunion immédiate des
plénipotentiaires? Se résigne-t-elle àsou-
mettre au Congrès tous les points des
préliminaires qui toucheraient au traité
de Paris? Reconnaît-elle enfin aux autres
puissances le droit de modifier d'une ma-
nière essentielle les arrangemens qu'elle
.a.urapris avec la Turquie? On ne nous
le dit pas.
Certes, nous désirons vivement que le
Congrès puisse avoir lieu. Sans avoir une
foi absolue dans les résultats de cette
grande maniiestation, nous sommes per-
suadés que lesreprésentans des puissances
pourraient sauver quelques lambeaux du
droit européen et des traités. Ils pour-
raient surtout et c'est un intérêt que
nous regardons comme étant de premier
ordre–pourvoir à la sécurité de l'Autriche
en empêchant le flot du slavisme de débor-
der sur l'empire austro-hongrois, après
avoir englouti la Turquie. Mais le Con-
grès aura-t-il réellement lieu, et, s'il a
lieu, remplira-t-il la mission qu'il de-
vrait se proposer ? Nous comprenons
que l'Autriche se rattache à cette
dernière espérance. En présence de la
terrible déception que la Russie lui a
ménagée, c'est la seule planche de salut
qui lui reste. Elle fera toutes les conces-
sions possibles pour qu'elle ne lui échappe
pas. Déjà le comte Andrassy, malgré les
usages consacrés, a offert au prince Gort-
chakbiT de présider le Congrès s'il était
réuni à Vienne. Il a fait plus. Le gouver-
nement de Saint-Pétersbourg refusant
cette proposition amicale et aatteuse, il
a consenti à ce que le Congrès fût trans-
porté à Baden-Baden. L'Autriche ira en-
core plus loin, s'il le faut. Rien ne lui
coûtera pour obtenir un simulacre, une
ombre de Congrès, car c'est le seul moyen
de sauver les apparences. Si le Congrès
était décidément repoussé, l'échec de la
politique autrichienne dans la question
d'Orient éclaterait à tous les yeux et se-
rait mis à nu dans toute son étendue.
Ce que nous disons là paraîtra sans
doute en contradiction avec les dépêches
et les correspondances de Vienne. Ces dé-
pêches et ces correspondances tiennent
un langage des plus tiers elles annon-
cent que l'Autriche va prendre une atti-
tude très énergique au Congrès; elles dé-
clarent que le cabinet autrichien ira
jusqu'au bout pour défendre ses inté-
rêts, et aue, s'il est abandonné par tout
le monde, il saura dire, comme un per-
sonnage de Corneille Moi seul, et c'est
assez Elles désignent même à l'avance
les points sur lesquels il ne cédera
à aucun prix et demandera satisfac-
tion « coûte que coûte. H Nous admirons
ce grand enthousiasme mais tous ces
roulemens de plume sur du papier ne
sauraient produire l'effet de roulemens
de tambour. La presse et la télégra-
phie officieuses de Vienne ont rendu
jusqu'ici de fort mauvais services au ca-
binet austro-hongrois; loin de le seconder
avec habileté, elles l'ont compromis sans s
cesse par des fanfaronnades malencon-
treuses. Lorsqu'on soutient un gouverne-
ment qui est condamné à l'inaction, il
est très maladroit d'annoncer à tout pro-
pos des résolutions énergiques qui ne
seront pas suivies, qui ne peuvent pas
-1 11-
MUMEÏOS W MAL ? MMTS
DD 18 FÉVRIER 1878.
tA SEMAEŒ DRAMATIQUE
THEATRE DU GYMNASE F~~aM C~OHM-
comédie en trois actes, de M. Paul
Ferrier. THEATRE DES VANËTËs A~-
7MC/ comédie en trois actes, de
MM. Hennequin et Albert Millaud:
Matinées caractéristiques de la Gaîté.
.–La Matinée française; la Matinée
romaine.
Je disais il n'y a pas longtemps, à pro-
pos de je ne sais plus quelle pièce d'un
petit théâtre ouïe tuyau acoustique jouait
pour la première fois un rôle, que ce
nouvel engin dramatique était appelé à
un grand avenir, et que la plupart des
auteurs devaient déjà en avoir pris note.
Depuis lors, plusieurs tuyaux acoustiques
ont fait leur apparition sur la scène, et
l'on en voit encore un dans F~~M de
e~ de M. Paul Ferrier..Ce tuyau met
en communication l'appartement du bour-
geois Montmoreau avec celui du sieur
Frédéric Perceval, situé au-dessus. Ce
long tube de caoutchouc, qui sert de trait
d'union entre les deux appartemens, ne
eut donner qu'une faible idée de l'union
être suivies d'effet. Nous n'aurons pas
la cruauté de dérouler sous les yeux des
journaux de Vienne la longue liste de
leurs bravades inutiles.: tantôt l'Autriche
attendait sonheure; tantôt elle devait faire
ceci, puis cela; il n'était pas permis de
croire qu'elle fût impuissante parce qu'elle
était silencieuse, son heure viendrait, et
il faudrait alors qu'on comptât avec elle
elle ne permettrait jamais telle entre-
prise, elle supposerait résolument à telle
autre, Au bout de peu de temps, toutes
ces phrases sonores étaient démenties
par les évëneinens. L'Autriche n'avait
rien fait, rien empêché elle n'avait rien
demandé, rien reçu, mais elle avait tout
soufïert. Grand embarras pour la presse
officieuse, obligée d'accumuler les plus in-
croyables sophismes pour battre modes-
tement en retraite après avoir sonné si
bruyamment l'attaque.
C'est cette maladresse desj'ournaux of-
ficieux qui a donné à la politique du ca-
binet de Vienne une apparence d'hésita-
tion, de faiblesse et d'incertitude qui ne
répondait qu'imparfaitement à la réalité.
Mais l'heure serait venue de proRter
des leçons du passé. Il est à crain-
dre que tout le bruit qu'on fait aujour-
d'hui autour du Congrès et que tou-
tes les revendications énergiques qu'on
nous annonce n'aient le sort de cette
fameuse « parole décisive H que l'Au-
triche devait prononcer dès que les
hostilités auraient cessé, pour empêcher
tout arrangement séparé et direct entre la
Russie et la Turquie. On désigne les
points sur lesquels le gouvernement
de Vienne ne cédera jamais, c'est-à-
dire le Danube, les Dardanelles et l'oc-
cupation de la Bulgarie. C'est fort
bien; mais fera-t-on la guerre si la Rus-
sie, de son côté, refuse toute conces-
sion ? Et si on ne doit pas la faire, pour-
quoi donc proclamer si haut l'intention de
se montrer intraitable? Pourquoi surtout
préparer au gouvernement austro-hon-
grois des embarras et peut-être des hu-
miliations en précisant les questions sur
lesquelles il n'admettra aucun compro-
mis ?
Notre désir est-il besoin de le répé-
ter?–serait que les intérêts, ou au moins
la considération et le prestige extérieur de
l'Autriche ne subissent aucune atteinte.
C'est ce qui nous pousse à donner à nos
confrères de Vienne des conseils de ré-
serve et de prudence. Ils nous permettront
bien, quoique cela ne soit guère dans nos
habitudes, de leur citer notre propre
exemple. La France sait qu'elle n'a
aucun rôle actif a jouer dans la crise
actuelle. Héaite-t-elle à le dire? couvre-
t-elle son dessein de rester neutre sous
des déclamations superbes? Non cer-
tes. Elle avoue sans ambages qu'elle ne
fera rien, et cet aveu dépouillé d'artifice,
que les journaux français répètent chaque
jour, nous paraît beaucoup plus digne
que les vaines menaces de la presse
viennoise.' On nous répondra, on nous
a déjà répondu « Si vous ne faites
» rien, pourquoi critiquez vous la
)) conduite des autres? ~–Parce que
c'est là. le rôle, le droit et le devoir de la
ipresse. De ce que la France est résolue à
rester sur la réserve, il ne s'ensuit pas que
les journaux français doivent s'interdire la
libre appréciation des événemens où. leur
gouvernement n'est pas et ne veut pas être
mêlé. Ils peuvent parler d'autant plus li-
brement qu'ils n'engagent personne, et
avec d'autant plus de clairvoyance qu'ils
ne sont pas directement intéressés aux
questions qu'ils discutent. Nos confrères
de Vienne, qui nous reprochent la viva-
cité de nos critiques, n'usent-ils pas eux-
mêmes, et parfois jusqu'à en abuser, à l'é-
gard de la France, de cette liberté de
langage qu'ils se plaignent de trouver
chez nous? Il y a cependant entre eux et
nous une grande diuerence. Si nous ju-
geons quelquefois avec sévérité la politi-
que de nos voisins, nous nous exprimons
bien autrement intime qui existe entre
Montmoreau et son ami Frédéric.
C'est un fléau que cette amitié, du moins
pour Frédéric queletendreMontmoreau ne
quitte pas une minute. La chose va même
à ce point que Perceval, amoureux de
M*"° Hortense Montmoreau, qui de son côté
lui veut du bien, ne peut trouver un mo-
ment pour avoir avec elle une conver-
sation qu'en ce qui le concerne il ren-
drait volontiers criminelle. Le mari s'est
emparé de l'amant avec une telie
rage de tendresse, qu'il a fini p~'
séquestrer littéralement. Et pa.? une con-
séquence toute naturelle, plus le mari,
qui n'a du reste aucun soupçon, s'ac-
croche à l'amant moins il s'occupe
de sa femme, qui peut sortir aussi libre-
ment que M*°" Benoîton, de vagabonde
mémoire. Mais de quoi sert cette liberté
absolue de la femme, si l'amant ne peut
pas même prétexter d'un rendez-vous au
Conservatoire pour entendre un air varié
de trompette, sans que le mari prenne à
l'instant son chapeau et son parapluie
pour raccompagner? Cette situation est
fort plaisante, et je crois bien que c'est
ce qu'il y a de plus comique dans la
pièce.
M~° Montmoreau, quoique honnête
femme au fondra ce qu'elle dit, et très déci-
dée à ne pas capituler de sitôt, nnit cepen-
toujours sur les hommes avec la plus
grande modération et une parfaite urba-
nité. Nous n'aimons pas ces attaques per-
sonnelles pour lesquelles d'autres ont un
goût regrettable. Il nous est arrivé sou-
vent de lire dans les journaux autrichiens
des articles s'exprimant sur le compte
des hommes qui se sont succédé chez
nous à la tête de l'Etat, en des termes qui
pouvaient froisser nos justes susceptibili-
tés.Les étrangers s'imaginent trop aisément
que notre prétendue ignorance des langues
nous empêche de savoir ce qu'ils disent
de nous. Le fait est que nous le savons
fort bien, mais que nous avons le bon
goût de ne pas paraître nous en aperce-
voir. Nous savons, quand il convient, dé-
daigner les questions de vanité. En pré-
sencc d'événemens d'une gravité excep-
tionnelle, c'est l'intérêt des peuples qui
nous préoccupe. Quant a l'amour-propre
des hommes, nous avouons n'avoir, pas
toujours le temps d'y songer.
PZTITB BOURSE DU DIMANCHE.
Emprunt 5 0/0. HOfr.60,70,4a,60,N21/2,
S71/2.SN.
30/0. 74ff.3S,ni/2,35,30.
Italien. 74fr.20.30, 15, 2ti.
Ext6r"espagno!e.. 12S/8.
5 0/0 turc. 9fr.05 `
Florins (or). 647/8,6~/16,63.
Hongrois 60/0. 787/8,3/4.
Egyptiennes 6 0/0.. 141fr.87.
Chemins égyptiens. 252 fr. M, 251 fr.
Russe. 86 3/8, 1/2, 1/8, 7/16, H/16.
TéMgMpMe pftvée.
[Service télégraphique de t'agence Havas.)
Constantinople, le 16 février, 4 h. 24 m.
M. Fournier, ambassadeur de France, est ar-
rivé. De nouveaux cuirassés anglais sont atten-
dus, mais rien n'est encore certain relativement
à l'arrivée de navires d'autres puissances.
Les Russes occupent quelques redoutes, ainsi
que les fortifications de Tchataldja, qu'ils n'ont
pas dépassées.
Le Sultan continue à résider à YIdiz-Kiosk.
Savfet Pacha a reçu pour instructions d'activer
les négociations de la paix à Andrinople.
Constantinople, le 17 février.
La notte anglaise, ayant quitté I'i)e des Prin-
ces, est arrivée aujourd'hui à Guemlek, dans le
golfe de Moudania.
A la suite d'une entente intervenue, les Russes
n'ont pas franchi la zone neutre.
Constantinople, le n février.
Une circulaire de la Porte aux représentans, de
la Turquie à l'étranger constate que les troupes
helléniques ont envahi de nouveau le territoire
turc, et protesta contre les actes du cabinet d'A-
thènes.
Les Grecs ont poussé leurs dévastations jus-
qu'à Narta.
Londres, le n février.
L'O~M)' dit
« Jusqu'à la dernière heure, on n'a reçu aucune
nouvelle positive de la marche des Russes sur
Constantinople. Mais, dans les cercles russes, on
assure que les troupes y entreraient aujourd'hui
ou demain. On dément positivement que les
Russes aient l'intention d'occuper Gailipoli.
» La Russie propose à l'Angleterre d'admettre
l'Amérique au Congrès. L'Angleterre ne s'y op-
pose pas elle propose que la Grèce soit aussi
représentée.
» La Russie aurait adressé à la Porte une com-
munication pour exprimer le désir que tous les
musulmans fussent éloignés de la Bulgarie. »
L'OSM)*co' croit que, si l'occasion se présente,
la Grèce suivra l'exemple du Piémont pendant la
guerre de Crimée. Vienne, le 17 février.
11 se confirme que les diuerens cabinets ont
accepte le principe de la réunion d'un Congrès.
Toutefois, l'accord n'est pas encore définitif quant
au choix du lieu.
On sait que le comte Andrassy, après avoir of-
fert Vienne qui n'a pas été agréée par le prince
Gortchakoa', a proposé Baden-Baden le chance-
lier russe n'a élevé aucune objection contre le
choix de cette ville.
Mais le cabinet de Berlin, qui s'était borné,
il y a quelques semaines, à exprimer ses préfé-
rences pour toute ville placée en dehors des fron-
tières allemandes, ne s est pas encore définitive-
ment prononcé sur le choix de Baden-Baden,
située sur le territoire de l'empire.
Bucharest, le n février.
Le grand-duc Nicolas a délégué son aide de
camp. le prince Obelensky, pour communiquer
au prince Charles les préliminaires de la paix et
pour s'entendre avec lui afin de régler les ques-
tions qui se rattachent à l'exécution des ditré-
rentes clauses de l'armistice.
Les commàndans turcs de Silistrie, de Viddin
et de Roustchouk ont fait savoir qu'ils devaient
attendre l'arrivée d'un iirman du Sultan pour la
reddition de ces places, dont la remise aux mains
des Russes tardera peut-être encore de quelques l
jours.
dant par avoir les nerfs agacés.Elle éprouve
un irrésistible besoin d'arracher le mal-
heureux Frédéric à cette espèce de cloche
pneumatique sous laquelle il étoune, et
la ruse qu'elle imagine consiste à pren-
dre pour femme de chambre une certaine
M' Julie, fort jolie personne, trop jolie
même, de trop bonnes façons, et qui nepeut
rester longtemps dans la même maison,
parce que ses beaux yeux y causent trop
de ravages. Ce sont de véritables incendies
qu'elle allume et de continuels massacres
des mnocens que l'Amour exécute sans
cesse autour d'elle avec son arc et ses
flèches. C'est Monsieur qai se sent mor-
tellement frappé au cœur; c'est le fils de
la maison qui rôde comme un chat mai-
gre dans le corridor des domestiques;
c'est le cousin qui parle de s'engager, par
désespoir, dans les spahis ce sont les
amis qui prennent des airs penchés et
poussent- des soupirs de fondeurs de bû-
ches c'est un vieil oncle qui S'absorbe
dans la contemplation de M"" Julie au
point d'en devenir complètement imbé-
cile et ce serait bien le diable si une
jeune personne douée à ce point de pro-
priétés électriques n'apportait pas quel-
ques changemens dans le ménage Mont-
moreau.
Le calcul quelque peu hardi de la ver-
tueuse Hortense réussit pleinement; il
Athéncs.len février.
Le club d'Estia a émis a l'unanimité un vote
de remercimens à M. Gambetta pour ses senti-
mens envers les Hellènes.
>. Rome,le t6fevner.9h.soir.
Lundi, les cardinaux tiendront leur dernière
séance commune. lis se retireront ensuite cita-
cun dans la cellule qui lui sera assignée.
Mardi matin commenceront les opérations du
Conclave..
On assure que la grande majorité des cardi-
naux s'est mise d'accord pour hâter le plus tôt
possible la décision du Conclave, afin que le Pape
puisse être élu dans quatre ou cinq jours.
On assure égatemeut que le nouveau Pape. sor-
tira pendant un moment du Vatican et, avant
tout, protestera contre la spoliation du pouvoir
temporel.
Le cardinal camerlingue a donne, hier aux
parens du Pape lecture du testament de Pie IX.
Ce testament est conforme aux informations déjà
publiées.
ZY~M dément lanouvolle donnée par les jour-
naux qui ont annoncé que les ministres n'étaient
pas d'accord au sujet des réformes, et spéciale-
ment de la réforme étectoraie. ainsi que la nou- j
velle prêtant n M. Crispi l'intention de créer cent
nouveaux sénateurs. ~>
Rome, le-n février.
D'après ce que l'on dit ici~ les cardinaux
Manning et de Falloux auraient essayé d'é-
tablir un accord, pour le vote, entre tous les
cardinaux étrangers. Mais cette tentative aurait
échoué, surtout par suite du refus des cardinaux
autricttïéns. Chacun voterait donc selon sa con- i
science. Toutefois, les menées des dissidens sont
très actives.
On assure qu'on prépare de grands pèlerinages
àRome.
Une réunion des ministres a eu lieu au-
jourd'hui, à quatre heures, au ministère de
la justice. (C'
M. Ed. Tallichet, directeur de la Bi-
MM~~we M~e~eJ~ c~~Mg ~MM.te, vient
de publier sous forme de brochure (1) le
compte-rendu du procès qui lui a été in-
tenté par la famille de M. le comte de
Montalembert pour avoir inséré dans sa
Revue une oeuvre inédite de l'illustre
orateur catholique, ~Z~M~Me c~ li-
berté. Nous nous bornerons à rap-
peler brièvement les faits du procès.
Cette œuvre, que M. de Montalembert
considérait comme son testament politi-
que et religieux, avait été écrite quelques
mois après la chute de la reine Isabelle
en 1868. L'auteur la destinait au C~ve~-
~M~m~ mais, sur les instances de son
entourage, il avait renoncé à la publier.
Il l'avait cependant fait imprimer et il en
avait envoyé une épreuve au Père Hya-
cinthe, avec un billet ainsi conçu
« Mercredi 17 février 1869.
s Cher et bon Père, `
a Non seulement il ne faut pas que cela
soit publié, d'après l'avis unanime de nos
meilleurs amis, mais il ne faut pas môme que
cela soit montré. Ainsi, je vous prie instam-
ment de' garder pour vous ce quasi-manu-
scrit, que vous publierez, si vous le voulez,
quand je serai mort. Mais. en ce moment, la
moindre indiscrétion plongerait dans un vé-
ritable désespoir plusieurs amis que nous de-
vons aimer et respecter.
a Tout à vous. »
Pour toute signature, une simple ini-
tiale. A quelque temps de là, M. de Mon-
talembert désignait le Père Hyacinthe
comme l'un des membres du comité
chargé de la publication de ses notes €t
œuvres posthumes puis, après que le
célèbre carme déchaussé eut rompu avec
l'Eglise, il révoquait cette disposition tes-
tamentaire. Il n'en continuait pas moins
à témoigner à son ancien compagnon de
travaux et de luttes les sentimensdela
plus ardente amitié, tout en le blâmant
avec une superbe énergie de langage
d'avoir pris une résolution qui allait faire
la joie de tous les ennemis de la liberté.
« En trahissant vos amis, lui~ disait-il,
vous avez surtout trahi notre cause, celle
que nous vous avions tous connée, nous,
champions jeunes et vieux de cette royale
liberté qui est la loi propre du chrétien.
jVous avez agi comme agirait M.Thiers
s'il s'avisait de quitter le terrain légal et
fi) Jtf. ~< Jtfo~t~em~ e< F~re ~yseMt~e.
Histoire du. procès intenté par la. famiUe de Mon-
Histoire du procès intenté par la famille de Mon-
talembert au Père Hyacinthe et n la jKMM~~e
MMMMc~, par Ed. TaMichet. Paris. E. Dentu.
réussit même plus que la dame ne l'avait
espéré. Le bon Montmoreau, à la vue de
Julie, reçoit tout de suite ce que, dans le <
langage de la galanterie, on appelle le
coup de foudre. Il n'y a plus pour lui au
monde que la nouvelle femme de chambre,
et il en oublie jusqu'à son ami 'Frédéric,
lequel a été également foudroyé de son
côté, de sorte que la belle Hortense perd t
du même coup son mari et ~on amant. s
Montmoreau, malgré son âge, n'est
point du tout un amoureux platonique, ]
quoi qu'en dise sa femme et quoi qu'il en <
dise lui-même. Le bonhomme se calomnie.
II est, au contraire, disposé à toutes les s
audaces mais pourtant il juge à propos t
de procéder méthodiquement. $
Ainsi que la vertu, le vice a ses degrés.
Avant de procéder à une attaque en I
règle contre la vertu de la femme de a
chambre, Montmoreau croit bon de s'es- f
sayer dans une escarmouche contre la 6
cuisinière, et c'est dans cette entreprise 1
qu'il est surpris par le valet de chambre (
qui abuse de la confusion de son maître t
pour se familiariser avec lui, le prier de t
lui passer son balai, et même lui taper (
sur le ventre. « Ah si l'on savait ce que s
c'est que dese familiariser avec ses do- (
mestiques! a disait autrefois Ravel dans t
une pièce du Palais-Royal. <
constitutionnel où il a remporté des vicLoi-
res si imprévues et si fécondes, pour aller
construire une barricade dans le faubourg
Saint-Antoine. » Mais il ne rompait point
avec cet intransigeant, et, jusqu'à la fin
de sa vie, il ne cessa point de le voir et
de lui écrire. Faut-îl conclure de là que
l'ex-Père Hyacinthe et M. Tallichet fus-
sent autorisés à publier, sans le consente-
ment de la famille de M. le comte de
Montalembert, le manuscrit de ~'jË~~Me
et ~~f ? La 1~ chambre du tribunal
civil de la Seine, devant laquelle la cause
a été portée, a été d'un avis contraire, et
nous ne commettrons pas l'irrévérence
de discuter son verdict. M. Tallichet lui-
même, dont la bonne foi est évidente dans
toute cette affaire, accepte sans mauvaise
grâce le jugement qui le condamne. Il se
borne à protester, en sa qualité d'étranger,
contre le l'Ole, selon lui singulier, qu'a
joué le ministère public en prenant fait et
cause pour l'une des parties.
« Pour un étranger, dit-il naïvement,
cela a quelque chose d'extrêmement cho-
quant. Que le représentant de l'Etat au-
près des tribunaux résumât impartiale-
ment les débats, pesant les raisons de
l'une et de l'autre partie, montrant les
points faibles et les points forts des argu-
mens présentés de chaque côté, et rappe-
lant les lois qui régissent la matière,
comme le font souvent les présidens des
.Cours de justice en Angleterre, surtout
quand ils ont devant eux un jury, on le
comprendrait; mais qu'il prenne parti,
versant tout d'un côté, et qu'il se fasse
l'avocat de l'un des plaideurs, épousant
ses idées, peut-être ses passions, et pro-
nonçant des paroles comme quelques unes
de celles qu'on a pu lire, voilà ce qui est
difficile à admettre. Une institution pa-
reille peut se comprendre sous un gou-
vernement despotique, qui tient à inte"-
venir dans toutes les affaires de ses ad-
ministrés, parce qu'il y trouve un moyen
très efficace de peser sur eux et de leur
imposer la soumission; mais dans un
pays libre, où l'on veut faire de l'égalité
devant la loi une vérité, elle cesse, à mon
sens, d'être admissible. »
Ces réflexions sont assurément des
plus judicieuses mais à quoi servirait le
ministère public s'il jouait simplement le ]
rôle d'un rapporteur impartial? Le prési-
dent ne sufnrait-il point à ce rôle? Il
faudrait donc supprimer le ministère pu-
blic, ce qui est, on en conviendra, une
véritable utopie. Que deviendrait la jus-
tice si la solution des procès était aban-
donnée aux seules lumières et à la recti-
titude d'esprit des jurés et des juges?
N'insistons pas. Aussi bien, l'intérêt de la
publication de M. Tallichet n'est pas là.
Ce qui fait le mérite et l'opportunité de
cette publication, c'est qu'elle remet sous
nos yeux la question toujours palpitante
et brûlante de l'accord ou de l'antago-
nisme du catholicisme avec la liberté;
c'est qu'elle nous donne le spectacle dou-
loureux des combats, des incertitudes et
des désespoirs d'une âme à la fois pro-
fondément chrétienne et profondément
libérale, qui se trouve mise en de-
meure de choisir entre ses convictions
religieuses et ce qu'on pourrait appeler
ses convictions laïques. On sait quel fut
le rêve de Montalembert. Avec Lamennais
et Lacordaire, plus tard avec le Père Hya-
cinthe, il avait entrepris de faire en-
trer les vieilles institutions et le vieux
gouvernement de l'Eglise dans le cadre de la
société moderne. « Des catholiques par-
faitement romains, disait Lacordaire, ont
défini l'Eglise une monarchie tempérée
d'aristocratie, et même une monarchie re-
présentative. Je n'ai vu nulle part qu'elle
fût appelée une monarchie absolue. » A
son tour, Montalembert résumait sa pro-
fession de foi dans cette eifusion élo-
quente « Je suis un vieux soldat de la
cause catholique. On pourra, certes, en
trouver de plus habiles et de plus heu-
reux, on n~en trouvera pas de plus fidèles.
Cette tape sur le ventre a tout gâté.
Jusque-là, tout allait bien mais cette
tape! 1
Après ~c~
IMtas!
Maisaprès~<~<
Holà!
S'il faut s'en rapporter aux indiscré-
tions de coulisses, on comptait beaucoup
sur cet euet de scène qui avait fort réussi
aux répétitions. On s'était même tenu
les côtes à la répétition générale. Songez
donc un domestique qui tape sur le
ventre à son maître, quel effet de
scène! Et ce mot dit tout pour les
gens de théâtre. Ils s'inquiètent, en
général, fort peu de la vérité, des con-
venances, de la mesure, des dispositions
probables du public. Les acteurs ont ra-
rement une vue d'ensemble; ils ne iont
attention qu'à la scène où ils jouent et
qui leur plaît, et, dans cette scène, au pas-
sage dont ils pensent pouvoir tirer parti.
Ils ne se disent pas que dans une pièce
de théâtre, comme dans toute œuvre d'art,
tout est relatif, et que c'est quelquefois
une situation indiquée au premier acte
qui seule donne une signiucation et une
valeur à un mot prononcé au dénoûment.
'On a vu plus d'un acteur paraître sur le
théâtre à la première représentation sans
connaître de la pièce autre chose que les
Mais je n'ai jamais séparé cette cause de
celle de la liberté. La devise de ma vie a
été celle de ce vieux Polonais de la Con-
fédération de Bar J'ai aimé la liberté
plus que tout au monde, et la religion ca-
tholique plus que la liberté même. C'est
pourquoi, au lieu de se séparer de l'E-
glise, comme Lamennais et le Père Hya-
cinthe, quand il se trouva dans l'obliga-
tion de choisir entre le catholicisme et la
liberté, il se résigna à une soumission si-
lencieuse mais avec quels bouillonnc-
mens intimes et parfois aussi avec quelles
explosions soudaines et inquiétantes
Qu'on se rappelle sa lettre à M. Doellinger
à la veille du concile « Je vous jure,
écrivait-il, que si j'entrevoyais un moyen
quelconque pour moi, simple laïque,
d'être admis au concile, rien ne m'arrête-
rait. Tout misérable que je suis, j'essaie-
rais de me traîner jusqu'à Rome, dusse-je
périr en route, et quand même, une fois
arrivé, je ne dusse point obtenir la pa-
role mais j'irais, ne fût-ce que pour pro-
tester par ma présence, par le ~e Mt-
trëpide dont parle Bossuet, contre
les bassesses qui vont se produire et qui
risquent de triompher. » Et quel découra-
gement amer lorsque le dogme de l'in-
faillibilité, contre lequel il avait protesté
toute sa vie est devenu un fait accompli!
De quelles paroles acres et méprisantes il se
sert pour flétrir la complicité du clergé
français dans ce qu'il appelle un acte d'i-
dolâtrie « Qui est-ce qui pouvait prévoir,
dit-il, l'enthousiasme de la plupart des
docteurs ultramontains pour la renais-
sance du césarisme, et surtout le triom-
phe permanent de ces théologiens laïques
de l'absolutisme qui ont commencé par
faire litière de toutes nos libertés, de tous
nos principes, de toutes nos idées d'au-
trefois devant Napoléon III, pour venir
ensuite immoler la justice et la vérité, la
raison et l'histoire en holocauste à l'idole
qu'ils se sont érigée au Vatican? a Au-
rait-il refusé de se prosterner devant cette
idole ? M. Tallichet le pense; mais nous ne
pouvons nous associer à son opinion.
Nous croyons que M. de Montalembert
se serait soumis jusqu'au bout. Il serait
mort plutôt que de se séparer de l'Eglise
seulement, on peut ajouter qu'il est mort
pour avoir vu l'Eglise se séparer de la li-
berté.
Aujourd'hui le divorce est complet;
l'oeuvre à laquelle M. de Montalembert
avait voué sa vie a décidément et irremé-
diablement échoué personne ne songe
plus, après le
catholicisme avec la liberté. C'est une en-
treprise abandonnée. Le problème de faire
vivre la société religieuse en paix avec
la société laïque ne comporte plus main-
tenant que deux solutions la subordina-
tion de l'Eglise à l'Etat, ou la subordina-
tion de l'Etat à l'Eglise. Nous eussions
préféré, nous l'avouons, la solution de
M. de Montalembert qui était aussi celle
de M. de Cavour ~M's <~'
G. DE MOLIKARI.
On nous écrit de Rome, le i4 février:
Hier au soir, le cercueil de Pie IX a été
descendu et muré dans son caveau provi-
soire. On peut donc dire que les funérailles
réelles ont pris fin, ce qu'on appelle en ita-
lien/
demain au Panthéon, et qui sera simplement
une messe de mort, est indiquée comme « les
funérailles de Victor-Emmanuel, »
L'ensevelissement de Pie IX s'est fait a.
huis clos comme je vous l'avais dit, ce qui
n'empêche .pas que l'assistance ne fût fort
nombreuse. Mais on n'était admis que sur
des cartes personnelles délivrées par le car-
dinal Pecci. Ce huis clos était commandé par
des raisons politiques. Tous les cardinaux y fi-
guraient officiellement, etie service d'honneur
était fait par ce qui reste des troupes pontifica-
les, c'est-à-dire quelques gendarmes, les Suis-
ses qui résident au Vatican, et les gardes
trois ou quatre scènes où il avait un rôle.
Le reste, à l'en croire, ne le regardait pas.
Voilà pourquoi les acteurs sont générale-
ment si mauvais juges en fait d'œuvres
dramatiques, et pourquoi tant de pièces
dont le succès était annoncé d'avance
par les rumeurs des coulisses tombent à
plat devant le publie.
Ce dernier mot ne s'applique pas à
.FeaM~c de eAa:~?'c, qui n'est pas tombée à
plat, qui n'est même pas tombée du tout.
Elle a réussi, au contraire, mais beau-
coup moins cependant qu'on ne s'y at-
tendait après un brillant premier acte
très applaudi et tout plein de mots spiri-
tuels. Ce n'est pas, d'ailleurs, l'esprit de
détail qui manque dans la pièce de M. Fer-
rier, même dans les deux derniers actes,
c'est le tact et le goût. Les situations sont
gâtées par l'exagération .et détonnent à
chaque instant. Les personnages, si amu-
sans d'abord, deviennent tristes et déplai-
sans parce qu'ils forcent la note. Ce Frédé-
ricPerceval, par exemple, qui avait meublé
en ville un petit entresol pour y recevoir
M" Montmoreau,– qui du reste ne l'a ja-
mais visité, et qui tout d'un coup y in-
stalle la belle Julie, n'est plus qu'un de
ces vieux libertins destinés par le sort à
épouser leur chambrière pour faire une
nn. Il y a dans tout cela quelque chose
de choquant, et je crois bien que c'est la,
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