Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-02-08
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Description : 08 février 1878 08 février 1878
Description : 1878/02/08. 1878/02/08.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDÏTION BE PARIS.
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ON S'ABONNE
Me des Pretres-Saia~GennaÏn-rAuxeno!s, n.
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Bnan. Siamois. Trois mota.
DëpartepieM. M fr. <0 fr. 20
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Les chaque mois.
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tn~end~N. apply to Cewte and C", foreign MWS-
papersoBBce, t7,Greshamstreet,&.P.O.;t
Bellay, Daviela êt Ce, 1, Finch. lane co;m,
MiM. neMty, m~tet et C', i, Fineh tme ComNU,
E,C:,London; MM. W.-Ht. StMtth et Nen
~M.Strand.W C. Loadon.
ABruxeUes, à t'0/%e< < Madeleine, dans les tdoB N~tM~neodei! ~ares d" Memim! de fer be!(fes.
A Vatparaiso [Ch;U), chez M. Ojestes L. Toraero.
JMfMAL DES BËBATS~
ON S'ABONNE >
en Belgique, en Italie. v
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !M e
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Paris oa de
tMndats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.
pM l'envoi d'une valeur payable t Ft 'ht.
PCMTIQUES ET LITTERAIRES
Les mnonces aont reçue:
6ttMi«M.f
a.pi~eedetaBotu'se,
tt M bUMan du jte'BNtMAt.)
PAMS
JEUDI 7 FEVRIER
Les journaux anglais donnent aujour-
d'hui une grande nouvelle, nous ne pou-
vons pas dire une nouvelle imprévue ils
annoncent que les Russes sont entrés à
Constantinople. Nous ne savons pas en-
core si le fait peut être considéré comme
absolument certain, mais il ne paraît pas
invraisemblable, et le .?M~, loin de le
contester, se borne à en atténuer Fim-,
pprtance. L'événement, s'il a eu lieu,
causera pourtant quelque surprise à l'Eu-
rope. L'armistice et les bases géné-
rales de la paix ont été signés à An-
drinople le 31 janvier l'Europe en a
été informée~e 2 ou le 3 février, et elle
D'à pas hésité à s'en réjouir. Sa joie pour-
tant était voilée d'un léger nuage. Quels
étaient les conditions de l'armistice et les
préliminaires de paix? On ne le sava;t
point mais on s'attendait à l'apprendre
bientôt officiellement, soit par la Rus-
sie, soit par la Porte ~lie-même. La
Russie a gardé sur ce point le plus
profond silence, et il n'est guère dou-
teux que la première condition qu'elle ait
imposée à la Porte a été de ne pas trahir le
mystère. Que pouvait faire la Porte?
Abandonnée de l'Europe, elle n'a de res-
source aujourd'hui que dans la clémence
du vainqueur; elle est revenue à la si-
tuation Où elle était lorsqu'elle a pigné
avec le czar le traité d'alliance d'Ua-
~iar-Skelessi; il n'est même pas im-
possible que ses résolutions soient dé-
terminées en partie par le ressentiment
amer qu'elle éprouve contre les puissan-
ces sur lesquelles elle croyait pouvoir
compter et qui l'ont si complétement dé-
laissée. Le secret a donc été gardé de
part et d'autre. Lundi et mardi, les mi-
nistres anglais ont déclaré au Parlement
qu'ils n'en connaissaient pas le premier
mot, et à Vienne on n'en savait pas da-.
vantage. Le correspondant viennois du
~tMtion, disait que les conditions dé l'armis-
tice ne seraient sans doute connues qu'au
fur et à mesure de leur mise à exécu-
tion. S'il est vrai que les Russes sont
entrés à Constantinoplé, l'exécution ae se
faitpas attendre; la voilà entamée atten-
dons les suites.. L
Ït fa.ut que l'Europe prenne son parti
delapatience qui lui est imposée. Elle
aéra traitée sans doute, au sujet de la
Conférence, comme la Porte Ta été au
sujet des prétitninaires, et, pendant que
la diplomatie usera ses forces dans des
négociations dilatoires, les Russes conti-
nueront par l'armistice ce qu'ils ont si
bien commencé par les armes. On com-
prend sans peine l'intérêt de la Russie à
retarder autant que possible là réunion
dé, la Conférence, ou du Congrès. Il est
notoire qu'immédiatement après la signa-
ture de l'armistice, les Russes ont pro-
cédé, à Andrinople même, à la négocia-
tion de la paix déHnitive-et complète
dans tous ses détails. Le général Igna-
ti~if est Chargé de cette tâche, de con-
cert avec Savfet Pacha. Si la Confé-
rence sè réunissait aujourd'hui, sa pré-
sence seule, la réunien des représen-
tans diplomatiques de l'Europe pour-
rait avoir quelque influence sur la
marche des négociations d'Andrinople.
Lorsque les faits seront accomplis, c'est-à-
dire lorsque l'instrument d'une paix séparée
entre là Turquie et la Russie sera prêt, il
en sera tout autrement. Si la Conférence
me se réunit qu'alors, après que le mys-
térieux programmede l'armistice aura pro-
duit toutes ses conséquences, sera-t-ilen-
core temps pour que telle puissance signa-
taire du traité de Paris élève la voix et ex-~
prime ses réserves? La situation respective
de l'Europe et de la Russie ne sera-t-elle
pas changée? Le mieux est certainement
d'empêcher de naître un événement dan-
gereux, et c'est ce qu'on n'a pas fait le bon
moment est passé. Lorsque le danger s'est
produit, le mieux est de l'empêcher de
grandir, et c'est à ce point que nous som-
mes. Mais lorsque le danger est devenu
tout à fait grand, l'Europe, dans la situa-
tion où elle est, n'a plus qu'à s'incliner
avec respect, tl importe donc beau-
coup de savoir à quelle époque la
Conférence se réunira, si même elle
doit se réunir; et, tout considéré, la
question de date est aujourd'hui la ques-
tion principale. Il est clair, en effet, que
ai l'Europe, réunie en Congrès, ne doit
pas jouer un autre rôle que celui de cham-
bre d'enregistrement, mieux vaut pour sa
dignité qu'elle s'abstienne. La Russie ce-
pendant poursuit avec adresse sa poli-
tique fuyante et déliée, et, sans toucher
A propos de la Conférence la question de
date.elle discute laquestiondelteu.OnBaat
~aè le comte Andrassy & proposé Vienne;
la Russie n'admet pas ce lieu de réunion,
et l'Allemagne, dit-on, unit ses objections a
celles de son alliée. Maio quoi! son alliée!
Est-ce que l'Autriche n'egt pas aussi l'al-
liée de la Russie et de l'Allemagne ? Est-ce
que l'alliance des trois empires n'est pas
une vérité? D'où peut venir l'opposition
que l'Al'emagne et la Russie font au choix
de la ville de Vienne? Hélas! cet incident
imprévu ne jette-t-il pas une lumière
nouvelle sur le véritable caractère de
l'alliance à trois, et sur le rô!e sacrifié
qu'y joue l'Autriche? Faut-il dire, avec le
~ouru~ Itonproh ~<~e. qnc cette
alliance est la coalition de deux contre le
troisième? Le comte Andrassy ne devait-il
pas attendre mieux du prince Gortcha-
kofï; et lorsque les intérêts les plus es-
sentiels de l'Autriche sont compromis ou
lésés par les conditions de la paix, n'é-
tait-ce pas le moine qu'on lui accord&t
une satisfaction morale, ou, si l'on veut,
une satisfaction d'amour-propre qui lui
rendrait la résignation plus facile? A
Saint-Pétersbourg, on en juge autrement.
La Russie ne détache pas ses yeux du but
à atteindre, et, pour y courir, elle ne re-
garde pas sur qui ou sur quoi elle marche.
Quant à l'Allemagne, nous avo.ns dit
souvent que sa politique si complaisante
~)our la Russieéchappait au jugement,
parce qu'il était impossible d'en découvrir
les principes et d'en pénétrer l'énigme.
Aussi le discours d'ouverture du Rëicbs-
tag -était-il impatiemment attendu. Ce
discours, Qpus l'avons enfin; on .le
lira plus loin, mais bien iin celui
qui en tirerait quelque induction &
peti près certaine sur les dispositions
de l'Allemagne! L'auteur du discours
s'est évidemment étudié a. lui enlever
toute physionomie, et il y, a réussi
à peu près. Le dernier paragraphe est
le seul qui se rapporte aux affaires
d'Orient. Il contient d'abord l'expression
obligatoire de l'espérance d'une paix
prochaine et durable; puis on y distin-
gue quelques phrases qu'on reconnaît
d'abord pour les avoir lues autre part,
soit sur les garanties que l'Europe
peut rechercher pour affermir la paix
orientale, soit sur le sort des ra-
ces chrétiennes qu'il serait urgent
d'améliorer. Ici, M. de Camphausen,
qui parle au nom du gouvernement,
emmanche ostensiblement son discours
dans la poignée de l'épée russe, et il en
tourne la pointe vers le vamcu. Il repro-
che même à la malheureuse Porte de n'a-
voir pas pris quelques mesures pour exé-
cuter les réformes que la Conférence de
Constantinople avait signalées. Oh lui en
a, en euet, bien donné le temps et lés
moyens Mais le discours de Berlin se rat-
tache à cette Conférence et annonce l'inten-
tion de poursuivre l'application des princi-
pes qui y ont été proclamés. Sur ce point, il
faudrait s'entendre, et un peu plus de pré-
cision serait désirable. Il y a eu d'abord
dans la Conférence le programme russe
primitif, programme alors excessif et q'ie
les puissances ont considérabtement dimi-
nué. Est-ce au premier programme ou
au dernier que le discours du Trône
fait allusion? Au premier sans doute,
car il y aurait excès d'optimisme a
cioire que la Russie se contenterait main-
tenant du second. C'est pourtant le second
qui seul peut s'appeler le programmé
de la Conférence; mais nous reconnais-
sons comme tout le monde qu'il est
aujourd'hui insuffisant, et que là Russie,
après les sacrifices qu'elle a faits, a le
droit d'exiger davantage. Le discours de
Berlin est donc très vague, et, loin de
donner du'tôn à la politique générale, il
ne peut qu'en augmenter la confusion.
L'Allemagne n'a pas encore dit son mot;
mais si, par un moyen ou par un autre,
elle~rriv&à empêcher « le rétour des
troubles de l'Europe orientale M, si elle
modère les instigateurs de ces troubles;
périodiques, si .elle imagine un ~o~
'MpOMM qui rétablisse un équilibre en
Orient sans bouleverser celui de l'Occident,
elle ~ura. rendu tfn service dont l'Europe
et la civilisation lui seront reconnaissan-
tes, Seulement, nous ne voyons rien venir
de semblable et s'il nous était permis
d'employer une expression que M. de
Bismarck, dans son langage familier et
pittoresque, appliquait autrefois à la po-
litique de l'ancienne Diète de Francfort,
nous dirions qu' « un potage si aqueux et
si fade qu'il est impossible d'y découvrir
un œil de graisse nelaisse pas que de
nous étonner.
Le Pape est mo:t aujourd'hui. Bien
qu'elle ne fût pas imprévue, cette grave
et triste nouvelle produira une émotion
profonde dans tout le monde chrétien.
Les populations catholiques de France
pourront trouver un premier adoucisse-
ment à leur douleur dans cette pensée
que la fin du Pontife dont la vieillesse a
été témoin de si grands bouleversemens
historiques ne saurait plus entraîner
pour notre pays les complications qu'il
eût-été possible de redouter à un autre
moment: Et la situation présente de
l'Europe ne permet malheureusement pas
que J'en néglige le côté politique d'un
événement qui, en d'autres temps, n'eût
mis en jeu que des intérêts religieux. Nous
reviendrons demain sur la vie du Pape
Pie IX, a6n d'apprécier avec respect et
impartialité cette longue carrière pon-
tiScale, qui se termine dans des cir-
constances exceptionnellement délica-
tes pour l'Eglise et pour les peuples qui
s'intéressent à son avenir.
Il e 6®isû n~ rÂ~is~
~BOURSE DE PARM
CMtMre :eG G !e' .7 )a.te/e
Compti!nt.~39S. '?3'!0.?.
Kincour.. 74 712 1380.M~2 2
.4t.M<~e
C'omptMH tOS ~0~ Su
'0/.
CbmptaBHi<)~.7,i(98;j,J, M.A
Fincou!
PETITE BOURSE DU SOUt.
Emprunt S 0/0. 109 fr. 6S, 70, 52 1/2, 87 )/2.
3 0/0. '!3fi'.SO,2'),<0.
ItaUen 13 fr. 90, 9~, 79, 74 fr. 3~, 23.
5 0,0 turc. Sfr.SS.
Egyptiennes 6 0/0.. ltGfr.87~'2.
Florins (or). C5i/4,'7/tC.
Russe. 86,8!!15/l<~867/t6..< i
Ext6r"espagnole.. i2S/8.
Hongrois 60/0 79 1/8, 79, 79 7/1 C.
Chemins égyptiens. 270 fr..
.A
Nous recevons de nos correapond~na pa)d-
cnliers les dépêches suivantes
«Londres, le 7 février, in.soir..
s D'après mes Informations-particulières,
t'entrée a Constantinople de l'armée russe, n'a
reçu au'cune conSrmation. Cette nouvelle.
répandue par quelques journaux, paraît in-
vraisemblable après la signature de l'armis-
tice. L'opinion 'publique s'en est très vive-
ment émue, et, dans le cas où la nouvelle se-
rait vraie, il faudrait s'attendre à une rupture
entre l'Angleterre et la Russie. Toute l'Op-
position se.ralii.erait alors a. tous les projets
du gouvernenMnt.
x) Une dépêche do M. Layard, parvenue par
la voie de Bombay, annonce que les troupes
russes ont franchi les lignes turques; on ne
s'explique pas cette marche en avant, aussi
faut-il attendre la connrmation de ces nou-
velles pour apprécier la gravité de la si-
tuation. ))
Vienne, le 7 février, 6 h. soir.
a Les bruits qui ont couru que là Turquie
n'assisterait pas à la Conférence sont complè-
tement inexacts; cette puissance, signataire
des traités, sera invitée à participer aux dis-
cussions. On ignore encore où et quand ces
conférences auront lieu. w
L'agence Hàvàs Bous transmet la dépê-
che suivante datée de Vienne, le 7 février
« La Russie vient de communiquer aux
divers cabinets de l'Europe les bases authen-
tiques des préliminaires de pàtx, telles qu'el-
les ont été adressées par'lè prince Gortchakof!
au commandant en chef de l'armée rustie en
Europe, avant les négociations pour la con-
clusion d'un armistice.
Ces bases se divisent en cinq points
dont voici la substance:
<: Formation de la Bulgarie en province auto-
nome, tributaire de ta Porte et libre de troupes
turques, sauf sur quelques points a'determiner
ultérieurement;
a Extension de cette autonomie à tout le pays
où la population bulgare est en majorité, mais
avec cette condition que, dans aucun cas, les li-
mites de ta Bulgarie ne seront moindres que
celles qui furent indiquées par la Conférence de
Constintinople;
» Indépendance du Monténégro formellement
reconnue par la Porte, et rectification dé frontiè-
res en faveur de cette principauté dans Je sens
d'une augmentation de territoire équivalente à l'é-
tat actuei de l'~t ~Q~M~M milita rè (la question
d'un port de mer pour le Monténégro n'a pas été
specinée par le prince Gortchakoff. mais elle
pourrait être soulevée dans les discussions ulté-
rieures du règlement détmitif);
<' Indépendance complète de la Roumanie etde
la Serbie, avec compensation territoriale pour la
première de ces principautés et rectification de
frontières pour la seconde, l'une et l'autre à déter-
miner ultérieurement. En d'autres termes, les ba-
ses des préliminaires de paix stipulaient expres-
sément un agrandissement territorial en faveur
de la Roumanie, tandis que .la question d'agran-
dissement territorial restait ouverte pour ta Serbie;
a Organisation spéciale et reforme pour )a Bos-
nie et l'Herzégovine, avec extension des réfor-
mes aux autres provinces chrétiennes;
x- Indemnité pour la Russie~ en compensation
des sacrifices qu'elle s'est imposés pendant la
guerre, cette indemnité payable, soit en argent,
soit on territoire, soit de toute autre manière
? Engagement de la part de la Turquie a. tenir
compte des intérêts de la Russie, en ce qui con-
cerne la navigation dans les détroits.)) »
Les bases qui précèdent ne pouvaient
point être modifiées mais les instructions
du prince Gortchakon' contenaient un sup-
plément réservant au grand-duc Nicolas le
soin de comprendra dans les négociations
toutes les stipulations que la situation mili-
taire avait nécessitées, telles que l'évacuation
de certains points fqrti66s, etc.
a C'est seulement après l'acceptation do ces
bases par les plénipotentiaires turcs que des
conventions d'armistice pouvaient être con-
clues par les armées bell~géra&tos, en Asie et
en Europe.
L'agence Havas nous communique là dé-
pêche suivante datée de Bucharest, le 7 fé-
vrier, soir:
<: Le Sénat et la. Chambre -des Députés, sur
deux interpellations faites au sujet de la rétro-
cession de la Bessarabie, ont adopté à l'unani-
mité la motion suivante
« Le Sénat et la Chambre ayant entendu
les explications du ministère sur les disposi-
tions manifestées par le gouvernement russe
de prendre une portion du territoire roumain
contre une compensation territoriaie au delà
du Danube;
)' Considérant que l'intégrité du territoire
roumain a été garantie par lea 'grandes puis-
sances de l'Europe;
Considérant que la Russie a. garanti
de nouveau, et d'une manière spéciale, l'in-
tégrité actuelle de la Roumanie par l'ar-
ticle 2 de la convention du H avdl 1877,,
ainsi conçu a Afin qu'il ne résulte aucun
inconvénient et aucun danger pour la Rou-
B manie du fait du passage des troupes rus-
B ses sur son territoire, le gouvernement de
e S. M. l'empereur de toutes h-s Russiés s'o-
D bligeà maintenir et à faire respecter les
N droits politiques de l'Et'tt roumain tels
)) qu'ils résultent dt's lois antérieures et des
a traités existans, ainsi qu'à maintenir et à
a défendre l'intégrité actuelle de la Rouma-
nie B
Considérant que la. Roumanie a. rempli
avec fidélité les obligations qui dérivent de
cette convention et qu'elle est convaincue des
St-ntimens de haute justice do S. M. t'empe-
raur Alexandre II
a Considérant que. pour le maintien de
l'intégrité de son territoire et la consolida-
tion deson indépendance, le pays a versé son
sang et s'est imposé de grands sacriHces
n Considérant qu'une Roumanie indépen-
dante et homogène correspond aux intérêts
des pays voisins, ainsi qu'a ceux de l'Europe,
H L'Assemblée et le Scnat déclarent qu'ils
sont décidés à maintenir l'intégrité du terri-
toire roumain, et qu'ils n'admettront aucune
aliénation d'une portion quelconque du ter-
ritoire roumain contre une compensation ter-
r!)"c ou un d'Monam~gcmc!it.
TétégfapMe pftv~e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, le7février,2h. soir.
L'état de la santé du Pape s'est très empiré~dans
la nuit. IL a reçu déjà les sacremens.
Le cardinal-vicaire a été appelé au Vatican.
Des ordres ont été donnés pour empêcher l'en-
trée des appartenions du Pape.
La sortie des personnes restant au Vatican a
étéprohibeo.
Les cardinaux étrangers ont été mandés télé-
graphiquementaRome..
Les saints-sacremens ont été exposés dans les
égiisosdeRome.
Rome, le 7 février, 7 h. 20 m. soir.
Le Pape est mort ce soir & quatre heures cin-
quante-septminutos.
Rome, le 7 février, 8 h. 45 m. soir.
L'état du Pape a commencé à empirer vers
quatre heures du matin. En présence de cette
aggravation de la maladie, tous les cardinaux
présehs à Rome ont été mandés subitement au
Vatican. Vers midi, l'état du Pape s'est très.ag-
gravé aune heure et demie le Pape est entré
enagonie.
Les cardinaux se sont réunis en conseil dans
une des chambres voisines.
Au moment de la mort du Pape, tous les car-
dinaux et les autres dignitaires de la cour pon-
tificalc étaient présens.
Dans la matmée, tous les ambassadeurs des
puissances accrédités auprès du Vatican sont
altés prendre des nouvelles du Pape.
Le cardinal Penabianco a donné au Pape le
saint viatique.
Pesth, le février.
L'absence de toute information directe de Con-
stantinople inspire ici et & Vienne des préoccu-
pations croissantes On assure que les Russes
continuent leur marche en avant.
Le langage des diplomates russes rend dou-
teuse la réunion de la Conférence. M. de Novikoffa
fait observer que les bases des préliminaires de
paix seulement avaient été signees ic 3i janvier, et
qu'il fallait attendre la signature des préUminai-
res eux-mêmes, qui font actuellement l'objet des
négociations entre le général Ignatieff et Server
Pacha, avant de chercher à établir le programme
de la Conférence.
Bruxelles, le 7 février.
En acceptant la Conférence, la Russie a exprimé
le désir qu'elle ne se réunisse pas dans la capitale
d'une des grandes puissances. Elle a invoqué di-
vers motifs à l'appui de ce désir.
Dans une capitale, les plénipotentiaires seraient
toujours, d'après elle, sujets à subir l'inuuence
du milieu dans lequel se prendraient les délibé-
rations, ce qui pourrait favoriser les intérêtsdu
pays choisi comme lieu de réunion.
D'autre part. les usages diplomatiques veulent
que, dans ce cas, la Conférence soit présidée par
le-ministre des affaires étrangères de ce pays, et
que tes autres puissances ne soient représen-
tées que par dés ambassadeurs ou des plénipoten-
tiaires spéciaux. Ces derniers n'ayant pas qua-
lité pour trancher toutes les questions soulevées, i
il en résulterait un échange incessant de deman-
dés d'instructions, et, partant, des lenteurs ou des
divergences d'appréciation essentiellement nui-
sibles à la prompte et bonne issue de la Confé-
rence.
Si, au contraire. la réunion se tenait dans une
ville secondaire, elle se composerait des ministres
dé~ atfairos étrangërea des grandes puissances,
qui voudraient sans retard et pourraient avec au-
torité s'entendre entre eux sur les intérêts en
jeu dans la solution déûnitive de la question
d'Orient.
t En dehors de ces raisons ofucielles, peut-être en
faut-il chercher une autre, touchant au désir lé-
gitime que doit avoir le prince GortchakoH, sur
la Sn de sa carrière, de préaider en personne -une
Conférence qui soit ta contre-partie de celle quia. a
aboutiau traité deParis.
Les grandes puissances, qui ont toutes accepté
la Conférence, ne se sont pas encore prononcées
sur son lieu de iréunion. L'Allemagne, qui parais-
sait avoir agréé le choix de Vienne, proposé par
le comte Andrassy, semble maintenant revenir
sur cette opinion et considérer une ville secon-
daire comme plus propice aux délibérations &
prendre.
prendre, Bucharest, le? février.
On assure que le Sénat, dans sa séance d'hier,
a nommé une commission charnéë de rédiger une
protestation auprès des puissances garantes, re-
lativement à~ là .rétrocession do la Bessarabie la
'Russie.
Toulon,Ief février.
Des télégrammes privés annoncent l'arrivée
des frégates Cs~oMC et la CMiy~MM à Smyrne.
Zs Co!MWtMe est à Saloniqué, et f~o~a Syra.
La PsM~ ~< Cp~o/yM a reçu la. dépêche sui-
'vante:
«/Vienne,6fèvner~soir.
» La France a fait connaître son adhésion à la
Conférence.
<* Celle de la Russie est annoncée pour demain;
mais cette puissance n'est pas disposée à accep-
ter Vienne comme lieu de réunion.
~L'Autriche n'insiste pas pour que l'on choi-
sisse Vienne plutôt qu'une autre ville. On parle
de Mannheim, de Bruxelles et de Lausanne. »
Lausanne, le 6 février, soir.
On croit savoir ici quenilaRassie ni l'Alle-
magne n'acceptent Vienne comme-siège de la
Conférence.
Le choix paraît actuellement limite entre
Bruxelles et Lausanne.
Londres,Ie'7février.
Le.Jf/orM~tF .~que le gouvernement anglais a reçu la nou-
velle de l'entrée de l'armée russe 'à Constanti-
nople.
Le .MoMMM~ Po~ croit que le bruit de l'entrée
'des Russes à Constantinople est fondé sur une
dépêche officielle et authentique arrivée par la
voie d'Alexandrie.
Commentant cette 'nouvelle, lé Jfo~MM~ Po~
dit:'
« Nous découvrirons que cette occupation pst
une des conditions de l'armistice, mais nous
ignorons encore la nature précise de cette occu-
pation. Suivant quelques diplomates, les Russes
occupent deux forts dans les lignes de Boyouk-
Tchekmedje suivant quelques autres, Us au-
raient obtenu de plus grands avantages encore.
En résumé, tous s'accordent dans cette croyance
que là capitale de la Turquie, la clef de l'Orient,
est entre les mains du'czar: Nous espérons que
l'honneur anglais sera vengé, quoi qu'il en puisse
co&ter.') »
Le 7ÏMM discute ég&tement, do son côté, les
bruits de l'entrée des Russes à Constantinople.
Il trouve qu'il n'y a aucune raison sérieuse de
s'alarmer, parce qu'une telle occupation ne peut
avoir, au plus,~}ue le caractère nominal de ren-
trée des Allemands à Paris.
Dans un second article, le ?~M manifeste
une grande conilance dans les assurances pac'Q-
que~ exprimées par l'empereur d'Allemagne dans
le Message royal qui a ouvert hier le Parlement
ailemand. Le journal de la Cité pense en eSet
qu'il ne faut pas s'émouvoir à l'avance. « Si la
Russie, dit-il, prenait, à l'est de l'Europe, une
position qui mît en péril les intérêts de l'Autri-
e'ie et ceux de l'Allemagne dans cette rëaion~
un seul mot de l'empereur 'Guillaume suSIràit
pour arrêter la Russie. Mais il est évident q'~e
t'emperour ne croit pas que ses intérêts sont en
danger dans.ce moment, s
Londres, le ? février.
Jusqu'à dix heures et demie ce matin, rien
n'est venu confirmer que le bruit de l'entrée des
Russes a .Constantinople ait été reçu a l'ambas-
sade russe ou à l'ambassade ottomane..
Gé bruit courait hier soir au bal de l'ambassade
allemande. On croit qu'il aura pris son origine
dans quelques arrangemens survenus entre les
commandans russe et ottoman, a la suite des-
quels les troupes ruBses ont avancé un peu plus
~daNatadirecttondeConstaBtinop'c.
Une dépêche de Bucharest, publiée ici, assure
que des négociations sont ouvertes pour trans-
férer aux Russes l'escadre d'Hobart Pacha, qui
estaiiéeauPirée. :1~ 1.
Le G'Me dit que, quoiqu'il ne soit pas vrai
que les Russes soient entrés à Constantinople,
descotonnes russes marchent rapidement sur
Constantinople et GaUipôti.
Le gouvernement anglais n'a reçu aucuneCrmationdubruitdc leur entrée a Constanti-
nople..
Il y a conseil de cabinet aujourd'hui.
Londres, le 7 février.
Le bruit a couru en Bourse que lord Loftus,
ambassadeur d'Angteterre à Saint-Pétersbourg,
aurait été rappelé. Ce bruit n'est nullement con-
firmé. Les ministres sont actuellement réunis en
conseil.
Le ,S~M~{~~ -croit savoir que, d'après les con-
ditions de l'armistice. les Turcs'évacueront les
premières lignes de défense de Constantinople,
qui formeront une zone neutre. La ligne de dé-
marcation de cette zone serait, du côté des
Russes. Buyud (grand) Tclickmedje; du côté des
Turcs, la hmite de la zone neutre serait Kuts-
chuk {petit) Tchekmedje. La zone neutre serait
entre ces deux lignes.
Londres, le 7 février, 7 h. 40 m. soir.
-L'J.~MM7~M~' publie la dépêche suivante
« Constantinople, la 7 février.
» Par suite de l'armistice, les Turcs ont évacué
les lignes des fortifications de Constantinople.
Les Russes ont occupé les lignes évacuées. »
Cologne, Je t février.
D'après un télégramme de Londres, publié par
la 6'e~M~ Co~xf. c'est M. Layard qui aurait
télégraphié au cabinet anglais la nouvelle d'une
marche rapide des Russes sur Constantinople et
d'un prétendu consentement du Sultan.
Un conseil de cabinet a eu lieu à la suite, et
l'on croit que, l'amendement Forster étant retiré,
les crédits seront votés à l'unanimité.
L'irritation du peuple anglais contre la Russie
croit à vue d'œii.
Berlin, le 7 février, 6 h. 30 m. soir.
Dans les cercles diplomatiques et autres de
Berlin, onn'a reçu jusqu'à ce momentaucune nou-
velle confirmant le bruit répandu de l'entrée des
Russes à Constantinople.
Vienne, le 7 février.
Le -cabinet ignore l'entrée des Russes à Con-
sfantinople.
Une dépêche du comte Zichy, arrivée a. Bom-
bay cette après-midi, n'en parle pas.
L'inquiétude est générale.
ANGLETERRE.
CHAMBRE DES LORDS. ~a~MC d'M 7 /ÏWt<)'.
Zo~ D~y, répondant aux lords Saint-Léonard
et Gran ville,. iit un télégramme que sir StaNord
Northcote a également lu aux Communea. `
Lord Derby ajoute que les Turcs ont été obli-
gés d'évacuer Silivna, port sur la mer de Mar-
mara. La place que le général russe a déclaré
être obtigé d'occuper est'TchaItaja, qui fait par-
tLO de la ligne turque de défense..
Après avoir dit qu'onatétégraphié pour de-
mander des explications à Saint-Pétersbourg,
lord;Derby ajoute que, vu la cessation de toute
résistance de la part. de la Turquie, la. nécessité
de l'occupation de Constantinople ne peut plus
exister maintenant. Le comte Schouvalon, que le'
ministre a vu il y a deux heures,, est sans nou-
velles à cet égard.
Les gouvernemens français, autrichien et alte-
mandsont également privés de renseignemens,
et, aux .dernières dates, les nouvelles reçues dans
leurs capitates ne sont pas très récentes. Il est'
possible que les communications télégraphiques
soient interrompues. Le télégramme reçu par le
gouvernement de S. M. britannique lui est par-
venu par Bombay.
~o~ S~f:Mcorresponditnce récemment échangée avec la Tur-
quie, ~'<< ~'&y dit que, depuis la communication
qu'il a faite, il a reçu ce soir des communica-
tions d'une importance Considérable en ce qu'el-
les provenaient d'une source incontestablement
mieuxrenseignëe que toute autre sur ce qui
s'est passé; etcomme il peut se fcure que ce ren-
seignement modifie dans une mesure-très éten-
due ce qui a été fait auparavant, l'orateur se
'croit oNigé de le placer sous les yeux de leurs
.Seigneuries tel qu'il l'a reçu. `
Lord Derby annonce que le comte Schouwaloff
vient de lui faire la communication suivante.:
< L'ambassadeur de Russie, ayant demandé s'il
'était vrai que l'armée russe avançait sur Con-
stantinople et avait pris des positions fortifiées
faisant partie do la ligne de défense de Gonstan-
tinopie. a; reçu du prince Gortchako!î la réponse
sui.va.nte,:
« Ordre a été donné aux chefs de corps russes
de cesser les hostilités sur toute la ligne en Eu-
rope et en Asie. 11 n'y a pasu~imot de vrai dans
les bruits qui vous sont parvenus.
Lord Derby en .conclut que, comme on ne spé-'
ciné pas do quelles rumeurs il s'agit, et que, a,
proprement parler, le démenti s'appliquerait um-,
quementalaprisode possession des quelques
positions fortifiées en question, il s'ensuit que
les déclarations précédemment tues ne sont pas,
absolument contredites, mais que pourtant cela
modifie considérablement la situation que l'on
croyait créée par les négociations.
Après avoir exposé cette situation telle quelle
apparaissait alors, l'orateur, au nom du gouver-
nement, s'est considéré comme tenu de la pré-
senter sous son nouvel aspect. [Applaudissemens.j,
ZfM'~ ~peMAam dit que l'opinion de certaines
hautes autorités militaires est qu'en occupant
Gallipoli, .les Russes commandent les Dardanel-.
les, et peuvent ainsi porter atteinte aux intérêts
de la Grande-Bretagne. ¡'
Après quelques courtes observations, la séance
estîevée.
CHAMBRE DES COMMUNES. ~Il règne une grande agitation dans la salle, par
suite des bruits de l'approche des Russes de
Constantinople. Pas un siège n'est vacant dans.;
l'enceinte, et toutes les galeries sont pleines de
monde.
.Cmain au gouvernement si la conclusion d'une al-
liance offensive et défensive entre la Russie et la
Turquieest vraie. 1,
J/. j9oM~e répond à M. Collins que M. Layard
télégraphie que le blocus de la mer Noire estîevée
contormétnent aux stipulations de l'armistice, et
que les communications avec Odessa sont réta-
blies.
St'' S~o~ ~Vofde Hartington en confirmant la nouvelle que les
Russes se sont avancés jusqu'à 30 mille? de
Constantinople. Il est possibte qu'au lieu d'être
contraire, ce mouvement soit confbrme aux sti-
pulations de l'armistice, quoique les Turcs aient
affecté une certaine surprise do cette marché
en avant.
L'Angleterre a demandé des explications à ce
Bttjet au gouvernement russe, en appelant son
attention sur la promesse du czar, en juillet der-
nier, que la Russie n'occuperait pas Constanti-
nopio, a moins que cela ne parût absolument né-
cessaire.
Jtf. Fo~Cf retire son amendement, et la Cham-
bre approuve cette décision.
Le cAaM~Ktf o!e ~'BeAt~Mf, répondant à M. Dill-
wyn, dit que le gouvernement n'a reçu aucune
communication de ta Russie, relativement à l'en-
trée récente de la Cotte dans les Dardanelles.
L'orateur répond au colonel Barno que le gou-
vernement n'a reçu, au sujet de l'armistice, au-
cun renseignement qui puisse lui permettre de
déclarer que la Russie doit occuper Roustchouk.
Silistrie, Choumia, Varna et Erxeroum, et qu'il
n'est pas informé davantage d'une concentration
des Russes dans les forteresses de la Bessarabie.
Interrogé par M. Witwell, sir StaNord North-
cote annonce que l'Angleterre a accepté la. pro-
position faite par l'Autriche d'une Conférence.
Sir Stafford Northcote répond au marquisdeHar-
tijMton que tous les daoumcuscoutcjmnt les ptus
récentes {informations seront communiqués c~
soir à la Chambre. Us sont contenus en substance
dans la dépêche de M. Layard, du U février.
En dépit de l'armistice, tes Russes poussant
leur marche vers Co.astantinopie, les troupes
turques ont été contraintes d'évacuer les torts
sur la mer do Marmara, malgré les protestations
du commandant turc. Le générai russe a pré
tendu que les ordres qu'il avait reçus fobtigeatëBt t
à occuper un point sur la ligne de Bourgas.
La Porte, gravement atarmée, ne put compren-
dre la conduite des Russes. Des représentations a
ce sujet ont été faites au grand-duc Nicolas. On
a déclaré aussi que les Serbes occupaient une
place sur le chemin de fer de Satonique. Cinq
jours se sont écoulas depuis la conclusion de
l'armistice, mais le protocole n'est pas encore
par venu à la Porte.
Un autre télégramme, daté également d'hier,
dit que certaines lignes doivent être abandonnées
par les Turcs, qui laisseront Constantinople sans
défense. Queiques unes de ces lignes, occupées
par des lorces considérables russes dans la direc-
tion du chemin de fer d'Andrinopte, se trouvent
à moins de 30 milles de Constantinople.
Le gouvernement britannique est dans l'im-
possibilité de concilier ces nouvelles avec les
déclarations de la Russie, qui prétend avoir or-
donné la suspension des hostiiUés. Peut-être ces
mesures ont-elles été prises conformément aux
stipulations de l'armistice. La Porte paraît para-
lysée:
Un télégramme a été envoyé à Saint-Péters-
bourg pour demander des explications et appeler
l'attention des ministres sur la déclaration faite
par le czar, en juillet dernier, au colonel Wel-
lesley, qu'il ne désirait'pas occuper Constantin,Q-
p!o pour une simple satistactton d'amour-proprc,
et qu'il ne le ferait que si cela était rendu néces-
saire par la tournure des événemens.
J/. yo?' après cette communication, se d<~
clare prêt à retirer son amendement, en se ré-
servant l'entière liberté d'agir, après la formation
de la Chambre en comité, comme il le jugerait
opportun relativement au vote.
Cela provoque une discussion très animée, les
ministériels ne voulant pas admettre le retrait de
l'amendement. Au moment où le débat est le plus
ardent, le chancelier de l'Echiquier vient lire le
télégramme du prince GortchakoS'dontonalu
plus haut le texte.
BnSn. après un échange d'argumensdepart
et d'autre, la Chambre consent à ce que l'amen-
dement soit retiré sans qu'on procède au vote.
Pendant ce temps, une fouie considérable sta-
tionne aux abords du Parlement, où un meeting
s'est improvisé en faveur du gouvernement. Le
peuple citante le tranquille.
Londres, le 7 février, 10 h. 16 m. soir.
Uno grande agitation règne encore dans les
couloirs de la Chambre, où courent toute espèce de
bruits..
-Le plus récent mentionne un nouveau télé-
gramme de M. Layard qui confirmerait ses dépj5-
ches précédentes mais il n'a été fait encore
aucune déclaration officielle à cet égard.
(~MOe.H
Les impôts et revenus indirects sont, pour
le môia de janvier, en augmentation de
3;949,000 fh sur les prévisions budgétaires.
Cette augmentation Snate secompose d~ùoe
augmentation de 2.144,000 fr. sur i'enrcgis-
'troment et le timbre, de ),M6,000 fr.sùr'Ies
contributions indirectes et'de,790,000 fr. auf
les postes; mais il faut en déduire 800,000 fr.
Bur les douanes.
La conclusion de l'armistice et des pré-
liminaires de _paix nous permet de jeter
un coup d'ceil sur la situation économiqu.e
.et Ënanciè~e où la nn de la guerre va pla-
cer la Russie. Ce n'est pas qu'il sotten-
;core aisé dese rendre compte de la tota~t~
des sacrinces qu'a dû iatre cette grande
~puissance, ni de l'élasticité des ressources
avec lesquelles elle pourra pourvoir a ses
icharges accrues. La liquidation d'une
longue guerre'ne se termine pas en un
instant, et, d'autre part/c'est l'expérience
seule qui témoigne de la faculté de ren-
dement du système Sscal d'un pays.
Se n'est donc que des conjectures que
nous allons faire, et nous ne prétendons
pour elles qu'à un certain degré d'approxi-
mation. Les documens ne nous man-
quent pas pour cette étude c'est d'abord
~e règlement 'du budget de l'année 1876
qui a vu se faire la mobilisation de l'ar-
mée russe; c'est ensuite le projet de bud-
get pour 878, récemment publié' M dans le V~Ma~ ~M~OM~/
c'est, en dernier lieu, le récent jd~KM~M'e
<~ /fM~M<'M ~M~M, de M.Vesselowski.
Cette dernière publication est fort inté-
ressante .par le nembre et la variété des
renseignemens qu'elle contient; malheu-
reusement, les faits sur lesquels elle ré-
pand la lumière sont ceux de l'année
187S, qui déjà, non pas par le temps
écoulé, mais par les événemens accom-
plis, semble bien loin de nous. 1,
C'est un fait bien connu de tous ceux
qui étudient à fond les questions écono-
miques, qu'une grande guerre n'amène
pas immédiatement une suspension pro-
fonde des transactions et de l'activité in-
dustrielle d'un pays ou plutôt, les pre-
miers mois qui suivent la déclaration de
guerre sont bien pour le commerce et
pour l'industrie nationale une période de
stagnation; mais, au bout de peu de
temps, l'industrie et le commerce se ra-
niment sous une impulsion toute àrtiu-
cielle, par suite des nombreuses comman-
des que fait le gouvernement pour les
besoins mêmes de la guerre. Il se
crée de nouveaux intérêts, de nou- °_
velles branches d'auaires. il s'ouvre de
nouvelles sources de proSts. Je ne
sais quel ancien nuancier a dit que « la
guerre est le temps de moisson des capi- °
talistes H, mot absurde Si on le prend
dans un sens général, mot vrai si on ne
l'entend que dans un sens restreint. Tou-
jours est-il que la Russie, en 1877, a subi
ce genre d'influence les premiers mois `
de cette année y ont été marqués par une
grande langueur commerciale, puis tout à
coup il y a eu un réveil et une exubé-
.rance d'activité. Les manufactures de fer,
de.fonte, do draps, de toiles, de cuir,
plusieurs branches même du commerce
alimentaire ont pris de l'animation et
réalisé de gros bénéfices. On assure que
les principales foires, qui dans ce pays
.primitif ont une import-a.Hce -qu'eues
sMMMM 8 MYRtER
i878.
mmt8F~M!R
im
ON S'ABONNE
Me des Pretres-Saia~GennaÏn-rAuxeno!s, n.
tHMX mE JLAJBO~NntHUBNnF
Bnan. Siamois. Trois mota.
DëpartepieM. M fr. <0 fr. 20
.~aris. '72fr. 36 &. <8&.
Les
!P
tn~end~N. apply to Cewte and C", foreign MWS-
papersoBBce, t7,Greshamstreet,&.P.O.;t
Bellay, Daviela êt Ce, 1, Finch. lane co;m,
MiM. neMty, m~tet et C', i, Fineh tme ComNU,
E,C:,London; MM. W.-Ht. StMtth et Nen
~M.Strand.W C. Loadon.
ABruxeUes, à t'0/%e< <
A Vatparaiso [Ch;U), chez M. Ojestes L. Toraero.
JMfMAL DES BËBATS~
ON S'ABONNE >
en Belgique, en Italie. v
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !M e
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Paris oa de
tMndats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.
pM l'envoi d'une valeur payable t Ft 'ht.
PCMTIQUES ET LITTERAIRES
Les mnonces aont reçue:
6ttMi«M.f
a.pi~eedetaBotu'se,
tt M bUMan du jte'BNtMAt.)
PAMS
JEUDI 7 FEVRIER
Les journaux anglais donnent aujour-
d'hui une grande nouvelle, nous ne pou-
vons pas dire une nouvelle imprévue ils
annoncent que les Russes sont entrés à
Constantinople. Nous ne savons pas en-
core si le fait peut être considéré comme
absolument certain, mais il ne paraît pas
invraisemblable, et le .?M~, loin de le
contester, se borne à en atténuer Fim-,
pprtance. L'événement, s'il a eu lieu,
causera pourtant quelque surprise à l'Eu-
rope. L'armistice et les bases géné-
rales de la paix ont été signés à An-
drinople le 31 janvier l'Europe en a
été informée~e 2 ou le 3 février, et elle
D'à pas hésité à s'en réjouir. Sa joie pour-
tant était voilée d'un léger nuage. Quels
étaient les conditions de l'armistice et les
préliminaires de paix? On ne le sava;t
point mais on s'attendait à l'apprendre
bientôt officiellement, soit par la Rus-
sie, soit par la Porte ~lie-même. La
Russie a gardé sur ce point le plus
profond silence, et il n'est guère dou-
teux que la première condition qu'elle ait
imposée à la Porte a été de ne pas trahir le
mystère. Que pouvait faire la Porte?
Abandonnée de l'Europe, elle n'a de res-
source aujourd'hui que dans la clémence
du vainqueur; elle est revenue à la si-
tuation Où elle était lorsqu'elle a pigné
avec le czar le traité d'alliance d'Ua-
~iar-Skelessi; il n'est même pas im-
possible que ses résolutions soient dé-
terminées en partie par le ressentiment
amer qu'elle éprouve contre les puissan-
ces sur lesquelles elle croyait pouvoir
compter et qui l'ont si complétement dé-
laissée. Le secret a donc été gardé de
part et d'autre. Lundi et mardi, les mi-
nistres anglais ont déclaré au Parlement
qu'ils n'en connaissaient pas le premier
mot, et à Vienne on n'en savait pas da-.
vantage. Le correspondant viennois du
~tM
tice ne seraient sans doute connues qu'au
fur et à mesure de leur mise à exécu-
tion. S'il est vrai que les Russes sont
entrés à Constantinoplé, l'exécution ae se
faitpas attendre; la voilà entamée atten-
dons les suites.. L
Ït fa.ut que l'Europe prenne son parti
delapatience qui lui est imposée. Elle
aéra traitée sans doute, au sujet de la
Conférence, comme la Porte Ta été au
sujet des prétitninaires, et, pendant que
la diplomatie usera ses forces dans des
négociations dilatoires, les Russes conti-
nueront par l'armistice ce qu'ils ont si
bien commencé par les armes. On com-
prend sans peine l'intérêt de la Russie à
retarder autant que possible là réunion
dé, la Conférence, ou du Congrès. Il est
notoire qu'immédiatement après la signa-
ture de l'armistice, les Russes ont pro-
cédé, à Andrinople même, à la négocia-
tion de la paix déHnitive-et complète
dans tous ses détails. Le général Igna-
ti~if est Chargé de cette tâche, de con-
cert avec Savfet Pacha. Si la Confé-
rence sè réunissait aujourd'hui, sa pré-
sence seule, la réunien des représen-
tans diplomatiques de l'Europe pour-
rait avoir quelque influence sur la
marche des négociations d'Andrinople.
Lorsque les faits seront accomplis, c'est-à-
dire lorsque l'instrument d'une paix séparée
entre là Turquie et la Russie sera prêt, il
en sera tout autrement. Si la Conférence
me se réunit qu'alors, après que le mys-
térieux programmede l'armistice aura pro-
duit toutes ses conséquences, sera-t-ilen-
core temps pour que telle puissance signa-
taire du traité de Paris élève la voix et ex-~
prime ses réserves? La situation respective
de l'Europe et de la Russie ne sera-t-elle
pas changée? Le mieux est certainement
d'empêcher de naître un événement dan-
gereux, et c'est ce qu'on n'a pas fait le bon
moment est passé. Lorsque le danger s'est
produit, le mieux est de l'empêcher de
grandir, et c'est à ce point que nous som-
mes. Mais lorsque le danger est devenu
tout à fait grand, l'Europe, dans la situa-
tion où elle est, n'a plus qu'à s'incliner
avec respect, tl importe donc beau-
coup de savoir à quelle époque la
Conférence se réunira, si même elle
doit se réunir; et, tout considéré, la
question de date est aujourd'hui la ques-
tion principale. Il est clair, en effet, que
ai l'Europe, réunie en Congrès, ne doit
pas jouer un autre rôle que celui de cham-
bre d'enregistrement, mieux vaut pour sa
dignité qu'elle s'abstienne. La Russie ce-
pendant poursuit avec adresse sa poli-
tique fuyante et déliée, et, sans toucher
A propos de la Conférence la question de
date.elle discute laquestiondelteu.OnBaat
~aè le comte Andrassy & proposé Vienne;
la Russie n'admet pas ce lieu de réunion,
et l'Allemagne, dit-on, unit ses objections a
celles de son alliée. Maio quoi! son alliée!
Est-ce que l'Autriche n'egt pas aussi l'al-
liée de la Russie et de l'Allemagne ? Est-ce
que l'alliance des trois empires n'est pas
une vérité? D'où peut venir l'opposition
que l'Al'emagne et la Russie font au choix
de la ville de Vienne? Hélas! cet incident
imprévu ne jette-t-il pas une lumière
nouvelle sur le véritable caractère de
l'alliance à trois, et sur le rô!e sacrifié
qu'y joue l'Autriche? Faut-il dire, avec le
~ouru~ Itonproh ~<~e. qnc cette
alliance est la coalition de deux contre le
troisième? Le comte Andrassy ne devait-il
pas attendre mieux du prince Gortcha-
kofï; et lorsque les intérêts les plus es-
sentiels de l'Autriche sont compromis ou
lésés par les conditions de la paix, n'é-
tait-ce pas le moine qu'on lui accord&t
une satisfaction morale, ou, si l'on veut,
une satisfaction d'amour-propre qui lui
rendrait la résignation plus facile? A
Saint-Pétersbourg, on en juge autrement.
La Russie ne détache pas ses yeux du but
à atteindre, et, pour y courir, elle ne re-
garde pas sur qui ou sur quoi elle marche.
Quant à l'Allemagne, nous avo.ns dit
souvent que sa politique si complaisante
~)our la Russieéchappait au jugement,
parce qu'il était impossible d'en découvrir
les principes et d'en pénétrer l'énigme.
Aussi le discours d'ouverture du Rëicbs-
tag -était-il impatiemment attendu. Ce
discours, Qpus l'avons enfin; on .le
lira plus loin, mais bien iin celui
qui en tirerait quelque induction &
peti près certaine sur les dispositions
de l'Allemagne! L'auteur du discours
s'est évidemment étudié a. lui enlever
toute physionomie, et il y, a réussi
à peu près. Le dernier paragraphe est
le seul qui se rapporte aux affaires
d'Orient. Il contient d'abord l'expression
obligatoire de l'espérance d'une paix
prochaine et durable; puis on y distin-
gue quelques phrases qu'on reconnaît
d'abord pour les avoir lues autre part,
soit sur les garanties que l'Europe
peut rechercher pour affermir la paix
orientale, soit sur le sort des ra-
ces chrétiennes qu'il serait urgent
d'améliorer. Ici, M. de Camphausen,
qui parle au nom du gouvernement,
emmanche ostensiblement son discours
dans la poignée de l'épée russe, et il en
tourne la pointe vers le vamcu. Il repro-
che même à la malheureuse Porte de n'a-
voir pas pris quelques mesures pour exé-
cuter les réformes que la Conférence de
Constantinople avait signalées. Oh lui en
a, en euet, bien donné le temps et lés
moyens Mais le discours de Berlin se rat-
tache à cette Conférence et annonce l'inten-
tion de poursuivre l'application des princi-
pes qui y ont été proclamés. Sur ce point, il
faudrait s'entendre, et un peu plus de pré-
cision serait désirable. Il y a eu d'abord
dans la Conférence le programme russe
primitif, programme alors excessif et q'ie
les puissances ont considérabtement dimi-
nué. Est-ce au premier programme ou
au dernier que le discours du Trône
fait allusion? Au premier sans doute,
car il y aurait excès d'optimisme a
cioire que la Russie se contenterait main-
tenant du second. C'est pourtant le second
qui seul peut s'appeler le programmé
de la Conférence; mais nous reconnais-
sons comme tout le monde qu'il est
aujourd'hui insuffisant, et que là Russie,
après les sacrifices qu'elle a faits, a le
droit d'exiger davantage. Le discours de
Berlin est donc très vague, et, loin de
donner du'tôn à la politique générale, il
ne peut qu'en augmenter la confusion.
L'Allemagne n'a pas encore dit son mot;
mais si, par un moyen ou par un autre,
elle~rriv&à empêcher « le rétour des
troubles de l'Europe orientale M, si elle
modère les instigateurs de ces troubles;
périodiques, si .elle imagine un ~o~
'MpOMM qui rétablisse un équilibre en
Orient sans bouleverser celui de l'Occident,
elle ~ura. rendu tfn service dont l'Europe
et la civilisation lui seront reconnaissan-
tes, Seulement, nous ne voyons rien venir
de semblable et s'il nous était permis
d'employer une expression que M. de
Bismarck, dans son langage familier et
pittoresque, appliquait autrefois à la po-
litique de l'ancienne Diète de Francfort,
nous dirions qu' « un potage si aqueux et
si fade qu'il est impossible d'y découvrir
un œil de graisse nelaisse pas que de
nous étonner.
Le Pape est mo:t aujourd'hui. Bien
qu'elle ne fût pas imprévue, cette grave
et triste nouvelle produira une émotion
profonde dans tout le monde chrétien.
Les populations catholiques de France
pourront trouver un premier adoucisse-
ment à leur douleur dans cette pensée
que la fin du Pontife dont la vieillesse a
été témoin de si grands bouleversemens
historiques ne saurait plus entraîner
pour notre pays les complications qu'il
eût-été possible de redouter à un autre
moment: Et la situation présente de
l'Europe ne permet malheureusement pas
que J'en néglige le côté politique d'un
événement qui, en d'autres temps, n'eût
mis en jeu que des intérêts religieux. Nous
reviendrons demain sur la vie du Pape
Pie IX, a6n d'apprécier avec respect et
impartialité cette longue carrière pon-
tiScale, qui se termine dans des cir-
constances exceptionnellement délica-
tes pour l'Eglise et pour les peuples qui
s'intéressent à son avenir.
Il e 6®isû n~ rÂ~is~
~BOURSE DE PARM
CMtMre :eG G !e' .7 )a
Compti!nt.~39S. '?3'!0.?.
Kincour.. 74 712 1380.M~2 2
.4t.M<~e
C'omptMH tOS ~0~ Su
'0/.
CbmptaBHi<)~.7,i(98;j,J, M.A
Fincou!
PETITE BOURSE DU SOUt.
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Chemins égyptiens. 270 fr..
.A
Nous recevons de nos correapond~na pa)d-
cnliers les dépêches suivantes
«Londres, le 7 février, in.soir..
s D'après mes Informations-particulières,
t'entrée a Constantinople de l'armée russe, n'a
reçu au'cune conSrmation. Cette nouvelle.
répandue par quelques journaux, paraît in-
vraisemblable après la signature de l'armis-
tice. L'opinion 'publique s'en est très vive-
ment émue, et, dans le cas où la nouvelle se-
rait vraie, il faudrait s'attendre à une rupture
entre l'Angleterre et la Russie. Toute l'Op-
position se.ralii.erait alors a. tous les projets
du gouvernenMnt.
x) Une dépêche do M. Layard, parvenue par
la voie de Bombay, annonce que les troupes
russes ont franchi les lignes turques; on ne
s'explique pas cette marche en avant, aussi
faut-il attendre la connrmation de ces nou-
velles pour apprécier la gravité de la si-
tuation. ))
Vienne, le 7 février, 6 h. soir.
a Les bruits qui ont couru que là Turquie
n'assisterait pas à la Conférence sont complè-
tement inexacts; cette puissance, signataire
des traités, sera invitée à participer aux dis-
cussions. On ignore encore où et quand ces
conférences auront lieu. w
L'agence Hàvàs Bous transmet la dépê-
che suivante datée de Vienne, le 7 février
« La Russie vient de communiquer aux
divers cabinets de l'Europe les bases authen-
tiques des préliminaires de pàtx, telles qu'el-
les ont été adressées par'lè prince Gortchakof!
au commandant en chef de l'armée rustie en
Europe, avant les négociations pour la con-
clusion d'un armistice.
Ces bases se divisent en cinq points
dont voici la substance:
<: Formation de la Bulgarie en province auto-
nome, tributaire de ta Porte et libre de troupes
turques, sauf sur quelques points a'determiner
ultérieurement;
a Extension de cette autonomie à tout le pays
où la population bulgare est en majorité, mais
avec cette condition que, dans aucun cas, les li-
mites de ta Bulgarie ne seront moindres que
celles qui furent indiquées par la Conférence de
Constintinople;
» Indépendance du Monténégro formellement
reconnue par la Porte, et rectification dé frontiè-
res en faveur de cette principauté dans Je sens
d'une augmentation de territoire équivalente à l'é-
tat actuei de l'~t ~Q~M~M milita rè (la question
d'un port de mer pour le Monténégro n'a pas été
specinée par le prince Gortchakoff. mais elle
pourrait être soulevée dans les discussions ulté-
rieures du règlement détmitif);
<' Indépendance complète de la Roumanie etde
la Serbie, avec compensation territoriale pour la
première de ces principautés et rectification de
frontières pour la seconde, l'une et l'autre à déter-
miner ultérieurement. En d'autres termes, les ba-
ses des préliminaires de paix stipulaient expres-
sément un agrandissement territorial en faveur
de la Roumanie, tandis que .la question d'agran-
dissement territorial restait ouverte pour ta Serbie;
a Organisation spéciale et reforme pour )a Bos-
nie et l'Herzégovine, avec extension des réfor-
mes aux autres provinces chrétiennes;
x- Indemnité pour la Russie~ en compensation
des sacrifices qu'elle s'est imposés pendant la
guerre, cette indemnité payable, soit en argent,
soit on territoire, soit de toute autre manière
? Engagement de la part de la Turquie a. tenir
compte des intérêts de la Russie, en ce qui con-
cerne la navigation dans les détroits.)) »
Les bases qui précèdent ne pouvaient
point être modifiées mais les instructions
du prince Gortchakon' contenaient un sup-
plément réservant au grand-duc Nicolas le
soin de comprendra dans les négociations
toutes les stipulations que la situation mili-
taire avait nécessitées, telles que l'évacuation
de certains points fqrti66s, etc.
a C'est seulement après l'acceptation do ces
bases par les plénipotentiaires turcs que des
conventions d'armistice pouvaient être con-
clues par les armées bell~géra&tos, en Asie et
en Europe.
L'agence Havas nous communique là dé-
pêche suivante datée de Bucharest, le 7 fé-
vrier, soir:
<: Le Sénat et la. Chambre -des Députés, sur
deux interpellations faites au sujet de la rétro-
cession de la Bessarabie, ont adopté à l'unani-
mité la motion suivante
« Le Sénat et la Chambre ayant entendu
les explications du ministère sur les disposi-
tions manifestées par le gouvernement russe
de prendre une portion du territoire roumain
contre une compensation territoriaie au delà
du Danube;
)' Considérant que l'intégrité du territoire
roumain a été garantie par lea 'grandes puis-
sances de l'Europe;
Considérant que la Russie a. garanti
de nouveau, et d'une manière spéciale, l'in-
tégrité actuelle de la Roumanie par l'ar-
ticle 2 de la convention du H avdl 1877,,
ainsi conçu a Afin qu'il ne résulte aucun
inconvénient et aucun danger pour la Rou-
B manie du fait du passage des troupes rus-
B ses sur son territoire, le gouvernement de
e S. M. l'empereur de toutes h-s Russiés s'o-
D bligeà maintenir et à faire respecter les
N droits politiques de l'Et'tt roumain tels
)) qu'ils résultent dt's lois antérieures et des
a traités existans, ainsi qu'à maintenir et à
a défendre l'intégrité actuelle de la Rouma-
nie B
Considérant que la. Roumanie a. rempli
avec fidélité les obligations qui dérivent de
cette convention et qu'elle est convaincue des
St-ntimens de haute justice do S. M. t'empe-
raur Alexandre II
a Considérant que. pour le maintien de
l'intégrité de son territoire et la consolida-
tion deson indépendance, le pays a versé son
sang et s'est imposé de grands sacriHces
n Considérant qu'une Roumanie indépen-
dante et homogène correspond aux intérêts
des pays voisins, ainsi qu'a ceux de l'Europe,
H L'Assemblée et le Scnat déclarent qu'ils
sont décidés à maintenir l'intégrité du terri-
toire roumain, et qu'ils n'admettront aucune
aliénation d'une portion quelconque du ter-
ritoire roumain contre une compensation ter-
r!)"c ou un d'Monam~gcmc!it.
TétégfapMe pftv~e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, le7février,2h. soir.
L'état de la santé du Pape s'est très empiré~dans
la nuit. IL a reçu déjà les sacremens.
Le cardinal-vicaire a été appelé au Vatican.
Des ordres ont été donnés pour empêcher l'en-
trée des appartenions du Pape.
La sortie des personnes restant au Vatican a
étéprohibeo.
Les cardinaux étrangers ont été mandés télé-
graphiquementaRome..
Les saints-sacremens ont été exposés dans les
égiisosdeRome.
Rome, le 7 février, 7 h. 20 m. soir.
Le Pape est mort ce soir & quatre heures cin-
quante-septminutos.
Rome, le 7 février, 8 h. 45 m. soir.
L'état du Pape a commencé à empirer vers
quatre heures du matin. En présence de cette
aggravation de la maladie, tous les cardinaux
présehs à Rome ont été mandés subitement au
Vatican. Vers midi, l'état du Pape s'est très.ag-
gravé aune heure et demie le Pape est entré
enagonie.
Les cardinaux se sont réunis en conseil dans
une des chambres voisines.
Au moment de la mort du Pape, tous les car-
dinaux et les autres dignitaires de la cour pon-
tificalc étaient présens.
Dans la matmée, tous les ambassadeurs des
puissances accrédités auprès du Vatican sont
altés prendre des nouvelles du Pape.
Le cardinal Penabianco a donné au Pape le
saint viatique.
Pesth, le février.
L'absence de toute information directe de Con-
stantinople inspire ici et & Vienne des préoccu-
pations croissantes On assure que les Russes
continuent leur marche en avant.
Le langage des diplomates russes rend dou-
teuse la réunion de la Conférence. M. de Novikoffa
fait observer que les bases des préliminaires de
paix seulement avaient été signees ic 3i janvier, et
qu'il fallait attendre la signature des préUminai-
res eux-mêmes, qui font actuellement l'objet des
négociations entre le général Ignatieff et Server
Pacha, avant de chercher à établir le programme
de la Conférence.
Bruxelles, le 7 février.
En acceptant la Conférence, la Russie a exprimé
le désir qu'elle ne se réunisse pas dans la capitale
d'une des grandes puissances. Elle a invoqué di-
vers motifs à l'appui de ce désir.
Dans une capitale, les plénipotentiaires seraient
toujours, d'après elle, sujets à subir l'inuuence
du milieu dans lequel se prendraient les délibé-
rations, ce qui pourrait favoriser les intérêtsdu
pays choisi comme lieu de réunion.
D'autre part. les usages diplomatiques veulent
que, dans ce cas, la Conférence soit présidée par
le-ministre des affaires étrangères de ce pays, et
que tes autres puissances ne soient représen-
tées que par dés ambassadeurs ou des plénipoten-
tiaires spéciaux. Ces derniers n'ayant pas qua-
lité pour trancher toutes les questions soulevées, i
il en résulterait un échange incessant de deman-
dés d'instructions, et, partant, des lenteurs ou des
divergences d'appréciation essentiellement nui-
sibles à la prompte et bonne issue de la Confé-
rence.
Si, au contraire. la réunion se tenait dans une
ville secondaire, elle se composerait des ministres
dé~ atfairos étrangërea des grandes puissances,
qui voudraient sans retard et pourraient avec au-
torité s'entendre entre eux sur les intérêts en
jeu dans la solution déûnitive de la question
d'Orient.
t En dehors de ces raisons ofucielles, peut-être en
faut-il chercher une autre, touchant au désir lé-
gitime que doit avoir le prince GortchakoH, sur
la Sn de sa carrière, de préaider en personne -une
Conférence qui soit ta contre-partie de celle quia. a
aboutiau traité deParis.
Les grandes puissances, qui ont toutes accepté
la Conférence, ne se sont pas encore prononcées
sur son lieu de iréunion. L'Allemagne, qui parais-
sait avoir agréé le choix de Vienne, proposé par
le comte Andrassy, semble maintenant revenir
sur cette opinion et considérer une ville secon-
daire comme plus propice aux délibérations &
prendre.
prendre, Bucharest, le? février.
On assure que le Sénat, dans sa séance d'hier,
a nommé une commission charnéë de rédiger une
protestation auprès des puissances garantes, re-
lativement à~ là .rétrocession do la Bessarabie la
'Russie.
Toulon,Ief février.
Des télégrammes privés annoncent l'arrivée
des frégates Cs~oMC et la CMiy~MM à Smyrne.
Zs Co!MWtMe est à Saloniqué, et f~o~a Syra.
La PsM~ ~< Cp~o/yM a reçu la. dépêche sui-
'vante:
«/Vienne,6fèvner~soir.
» La France a fait connaître son adhésion à la
Conférence.
<* Celle de la Russie est annoncée pour demain;
mais cette puissance n'est pas disposée à accep-
ter Vienne comme lieu de réunion.
~L'Autriche n'insiste pas pour que l'on choi-
sisse Vienne plutôt qu'une autre ville. On parle
de Mannheim, de Bruxelles et de Lausanne. »
Lausanne, le 6 février, soir.
On croit savoir ici quenilaRassie ni l'Alle-
magne n'acceptent Vienne comme-siège de la
Conférence.
Le choix paraît actuellement limite entre
Bruxelles et Lausanne.
Londres,Ie'7février.
Le.Jf/orM~tF .~
velle de l'entrée de l'armée russe 'à Constanti-
nople.
Le .MoMMM~ Po~ croit que le bruit de l'entrée
'des Russes à Constantinople est fondé sur une
dépêche officielle et authentique arrivée par la
voie d'Alexandrie.
Commentant cette 'nouvelle, lé Jfo~MM~ Po~
dit:'
« Nous découvrirons que cette occupation pst
une des conditions de l'armistice, mais nous
ignorons encore la nature précise de cette occu-
pation. Suivant quelques diplomates, les Russes
occupent deux forts dans les lignes de Boyouk-
Tchekmedje suivant quelques autres, Us au-
raient obtenu de plus grands avantages encore.
En résumé, tous s'accordent dans cette croyance
que là capitale de la Turquie, la clef de l'Orient,
est entre les mains du'czar: Nous espérons que
l'honneur anglais sera vengé, quoi qu'il en puisse
co&ter.') »
Le 7ÏMM discute ég&tement, do son côté, les
bruits de l'entrée des Russes à Constantinople.
Il trouve qu'il n'y a aucune raison sérieuse de
s'alarmer, parce qu'une telle occupation ne peut
avoir, au plus,~}ue le caractère nominal de ren-
trée des Allemands à Paris.
Dans un second article, le ?~M manifeste
une grande conilance dans les assurances pac'Q-
que~ exprimées par l'empereur d'Allemagne dans
le Message royal qui a ouvert hier le Parlement
ailemand. Le journal de la Cité pense en eSet
qu'il ne faut pas s'émouvoir à l'avance. « Si la
Russie, dit-il, prenait, à l'est de l'Europe, une
position qui mît en péril les intérêts de l'Autri-
e'ie et ceux de l'Allemagne dans cette rëaion~
un seul mot de l'empereur 'Guillaume suSIràit
pour arrêter la Russie. Mais il est évident q'~e
t'emperour ne croit pas que ses intérêts sont en
danger dans.ce moment, s
Londres, le ? février.
Jusqu'à dix heures et demie ce matin, rien
n'est venu confirmer que le bruit de l'entrée des
Russes a .Constantinople ait été reçu a l'ambas-
sade russe ou à l'ambassade ottomane..
Gé bruit courait hier soir au bal de l'ambassade
allemande. On croit qu'il aura pris son origine
dans quelques arrangemens survenus entre les
commandans russe et ottoman, a la suite des-
quels les troupes ruBses ont avancé un peu plus
~daNatadirecttondeConstaBtinop'c.
Une dépêche de Bucharest, publiée ici, assure
que des négociations sont ouvertes pour trans-
férer aux Russes l'escadre d'Hobart Pacha, qui
estaiiéeauPirée. :1~ 1.
Le G'Me dit que, quoiqu'il ne soit pas vrai
que les Russes soient entrés à Constantinople,
descotonnes russes marchent rapidement sur
Constantinople et GaUipôti.
Le gouvernement anglais n'a reçu aucune
nople..
Il y a conseil de cabinet aujourd'hui.
Londres, le 7 février.
Le bruit a couru en Bourse que lord Loftus,
ambassadeur d'Angteterre à Saint-Pétersbourg,
aurait été rappelé. Ce bruit n'est nullement con-
firmé. Les ministres sont actuellement réunis en
conseil.
Le ,S~M~{~~ -croit savoir que, d'après les con-
ditions de l'armistice. les Turcs'évacueront les
premières lignes de défense de Constantinople,
qui formeront une zone neutre. La ligne de dé-
marcation de cette zone serait, du côté des
Russes. Buyud (grand) Tclickmedje; du côté des
Turcs, la hmite de la zone neutre serait Kuts-
chuk {petit) Tchekmedje. La zone neutre serait
entre ces deux lignes.
Londres, le 7 février, 7 h. 40 m. soir.
-L'J.~MM7~M~' publie la dépêche suivante
« Constantinople, la 7 février.
» Par suite de l'armistice, les Turcs ont évacué
les lignes des fortifications de Constantinople.
Les Russes ont occupé les lignes évacuées. »
Cologne, Je t février.
D'après un télégramme de Londres, publié par
la 6'e~M~ Co~xf. c'est M. Layard qui aurait
télégraphié au cabinet anglais la nouvelle d'une
marche rapide des Russes sur Constantinople et
d'un prétendu consentement du Sultan.
Un conseil de cabinet a eu lieu à la suite, et
l'on croit que, l'amendement Forster étant retiré,
les crédits seront votés à l'unanimité.
L'irritation du peuple anglais contre la Russie
croit à vue d'œii.
Berlin, le 7 février, 6 h. 30 m. soir.
Dans les cercles diplomatiques et autres de
Berlin, onn'a reçu jusqu'à ce momentaucune nou-
velle confirmant le bruit répandu de l'entrée des
Russes à Constantinople.
Vienne, le 7 février.
Le -cabinet ignore l'entrée des Russes à Con-
sfantinople.
Une dépêche du comte Zichy, arrivée a. Bom-
bay cette après-midi, n'en parle pas.
L'inquiétude est générale.
ANGLETERRE.
CHAMBRE DES LORDS. ~a~MC d'M 7 /ÏWt<)'.
Zo~ D~y, répondant aux lords Saint-Léonard
et Gran ville,. iit un télégramme que sir StaNord
Northcote a également lu aux Communea. `
Lord Derby ajoute que les Turcs ont été obli-
gés d'évacuer Silivna, port sur la mer de Mar-
mara. La place que le général russe a déclaré
être obtigé d'occuper est'TchaItaja, qui fait par-
tLO de la ligne turque de défense..
Après avoir dit qu'onatétégraphié pour de-
mander des explications à Saint-Pétersbourg,
lord;Derby ajoute que, vu la cessation de toute
résistance de la part. de la Turquie, la. nécessité
de l'occupation de Constantinople ne peut plus
exister maintenant. Le comte Schouvalon, que le'
ministre a vu il y a deux heures,, est sans nou-
velles à cet égard.
Les gouvernemens français, autrichien et alte-
mandsont également privés de renseignemens,
et, aux .dernières dates, les nouvelles reçues dans
leurs capitates ne sont pas très récentes. Il est'
possible que les communications télégraphiques
soient interrompues. Le télégramme reçu par le
gouvernement de S. M. britannique lui est par-
venu par Bombay.
~o~ S~f:M
quie, ~'<< ~'&y dit que, depuis la communication
qu'il a faite, il a reçu ce soir des communica-
tions d'une importance Considérable en ce qu'el-
les provenaient d'une source incontestablement
mieuxrenseignëe que toute autre sur ce qui
s'est passé; etcomme il peut se fcure que ce ren-
seignement modifie dans une mesure-très éten-
due ce qui a été fait auparavant, l'orateur se
'croit oNigé de le placer sous les yeux de leurs
.Seigneuries tel qu'il l'a reçu. `
Lord Derby annonce que le comte Schouwaloff
vient de lui faire la communication suivante.:
< L'ambassadeur de Russie, ayant demandé s'il
'était vrai que l'armée russe avançait sur Con-
stantinople et avait pris des positions fortifiées
faisant partie do la ligne de défense de Gonstan-
tinopie. a; reçu du prince Gortchako!î la réponse
sui.va.nte,:
« Ordre a été donné aux chefs de corps russes
de cesser les hostilités sur toute la ligne en Eu-
rope et en Asie. 11 n'y a pasu~imot de vrai dans
les bruits qui vous sont parvenus.
Lord Derby en .conclut que, comme on ne spé-'
ciné pas do quelles rumeurs il s'agit, et que, a,
proprement parler, le démenti s'appliquerait um-,
quementalaprisode possession des quelques
positions fortifiées en question, il s'ensuit que
les déclarations précédemment tues ne sont pas,
absolument contredites, mais que pourtant cela
modifie considérablement la situation que l'on
croyait créée par les négociations.
Après avoir exposé cette situation telle quelle
apparaissait alors, l'orateur, au nom du gouver-
nement, s'est considéré comme tenu de la pré-
senter sous son nouvel aspect. [Applaudissemens.j,
ZfM'~ ~peMAam dit que l'opinion de certaines
hautes autorités militaires est qu'en occupant
Gallipoli, .les Russes commandent les Dardanel-.
les, et peuvent ainsi porter atteinte aux intérêts
de la Grande-Bretagne. ¡'
Après quelques courtes observations, la séance
estîevée.
CHAMBRE DES COMMUNES. ~
suite des bruits de l'approche des Russes de
Constantinople. Pas un siège n'est vacant dans.;
l'enceinte, et toutes les galeries sont pleines de
monde.
.C
liance offensive et défensive entre la Russie et la
Turquieest vraie. 1,
J/. j9oM~e répond à M. Collins que M. Layard
télégraphie que le blocus de la mer Noire estîevée
contormétnent aux stipulations de l'armistice, et
que les communications avec Odessa sont réta-
blies.
St'' S~o~ ~Vof
Russes se sont avancés jusqu'à 30 mille? de
Constantinople. Il est possibte qu'au lieu d'être
contraire, ce mouvement soit confbrme aux sti-
pulations de l'armistice, quoique les Turcs aient
affecté une certaine surprise do cette marché
en avant.
L'Angleterre a demandé des explications à ce
Bttjet au gouvernement russe, en appelant son
attention sur la promesse du czar, en juillet der-
nier, que la Russie n'occuperait pas Constanti-
nopio, a moins que cela ne parût absolument né-
cessaire.
Jtf. Fo~Cf retire son amendement, et la Cham-
bre approuve cette décision.
Le cAaM~Ktf o!e ~'BeAt~Mf, répondant à M. Dill-
wyn, dit que le gouvernement n'a reçu aucune
communication de ta Russie, relativement à l'en-
trée récente de la Cotte dans les Dardanelles.
L'orateur répond au colonel Barno que le gou-
vernement n'a reçu, au sujet de l'armistice, au-
cun renseignement qui puisse lui permettre de
déclarer que la Russie doit occuper Roustchouk.
Silistrie, Choumia, Varna et Erxeroum, et qu'il
n'est pas informé davantage d'une concentration
des Russes dans les forteresses de la Bessarabie.
Interrogé par M. Witwell, sir StaNord North-
cote annonce que l'Angleterre a accepté la. pro-
position faite par l'Autriche d'une Conférence.
Sir Stafford Northcote répond au marquisdeHar-
tijMton que tous les daoumcuscoutcjmnt les ptus
récentes {informations seront communiqués c~
soir à la Chambre. Us sont contenus en substance
dans la dépêche de M. Layard, du U février.
En dépit de l'armistice, tes Russes poussant
leur marche vers Co.astantinopie, les troupes
turques ont été contraintes d'évacuer les torts
sur la mer do Marmara, malgré les protestations
du commandant turc. Le générai russe a pré
tendu que les ordres qu'il avait reçus fobtigeatëBt t
à occuper un point sur la ligne de Bourgas.
La Porte, gravement atarmée, ne put compren-
dre la conduite des Russes. Des représentations a
ce sujet ont été faites au grand-duc Nicolas. On
a déclaré aussi que les Serbes occupaient une
place sur le chemin de fer de Satonique. Cinq
jours se sont écoulas depuis la conclusion de
l'armistice, mais le protocole n'est pas encore
par venu à la Porte.
Un autre télégramme, daté également d'hier,
dit que certaines lignes doivent être abandonnées
par les Turcs, qui laisseront Constantinople sans
défense. Queiques unes de ces lignes, occupées
par des lorces considérables russes dans la direc-
tion du chemin de fer d'Andrinopte, se trouvent
à moins de 30 milles de Constantinople.
Le gouvernement britannique est dans l'im-
possibilité de concilier ces nouvelles avec les
déclarations de la Russie, qui prétend avoir or-
donné la suspension des hostiiUés. Peut-être ces
mesures ont-elles été prises conformément aux
stipulations de l'armistice. La Porte paraît para-
lysée:
Un télégramme a été envoyé à Saint-Péters-
bourg pour demander des explications et appeler
l'attention des ministres sur la déclaration faite
par le czar, en juillet dernier, au colonel Wel-
lesley, qu'il ne désirait'pas occuper Constantin,Q-
p!o pour une simple satistactton d'amour-proprc,
et qu'il ne le ferait que si cela était rendu néces-
saire par la tournure des événemens.
J/. yo?' après cette communication, se d<~
clare prêt à retirer son amendement, en se ré-
servant l'entière liberté d'agir, après la formation
de la Chambre en comité, comme il le jugerait
opportun relativement au vote.
Cela provoque une discussion très animée, les
ministériels ne voulant pas admettre le retrait de
l'amendement. Au moment où le débat est le plus
ardent, le chancelier de l'Echiquier vient lire le
télégramme du prince GortchakoS'dontonalu
plus haut le texte.
BnSn. après un échange d'argumensdepart
et d'autre, la Chambre consent à ce que l'amen-
dement soit retiré sans qu'on procède au vote.
Pendant ce temps, une fouie considérable sta-
tionne aux abords du Parlement, où un meeting
s'est improvisé en faveur du gouvernement. Le
peuple citante le tranquille.
Londres, le 7 février, 10 h. 16 m. soir.
Uno grande agitation règne encore dans les
couloirs de la Chambre, où courent toute espèce de
bruits..
-Le plus récent mentionne un nouveau télé-
gramme de M. Layard qui confirmerait ses dépj5-
ches précédentes mais il n'a été fait encore
aucune déclaration officielle à cet égard.
(~MOe.H
Les impôts et revenus indirects sont, pour
le môia de janvier, en augmentation de
3;949,000 fh sur les prévisions budgétaires.
Cette augmentation Snate secompose d~ùoe
augmentation de 2.144,000 fr. sur i'enrcgis-
'troment et le timbre, de ),M6,000 fr.sùr'Ies
contributions indirectes et'de,790,000 fr. auf
les postes; mais il faut en déduire 800,000 fr.
Bur les douanes.
La conclusion de l'armistice et des pré-
liminaires de _paix nous permet de jeter
un coup d'ceil sur la situation économiqu.e
.et Ënanciè~e où la nn de la guerre va pla-
cer la Russie. Ce n'est pas qu'il sotten-
;core aisé dese rendre compte de la tota~t~
des sacrinces qu'a dû iatre cette grande
~puissance, ni de l'élasticité des ressources
avec lesquelles elle pourra pourvoir a ses
icharges accrues. La liquidation d'une
longue guerre'ne se termine pas en un
instant, et, d'autre part/c'est l'expérience
seule qui témoigne de la faculté de ren-
dement du système Sscal d'un pays.
Se n'est donc que des conjectures que
nous allons faire, et nous ne prétendons
pour elles qu'à un certain degré d'approxi-
mation. Les documens ne nous man-
quent pas pour cette étude c'est d'abord
~e règlement 'du budget de l'année 1876
qui a vu se faire la mobilisation de l'ar-
mée russe; c'est ensuite le projet de bud-
get pour 878, récemment publié' M dans le V~Ma~ ~M~OM~/
c'est, en dernier lieu, le récent jd~KM~M'e
<~ /fM~M<'M ~M~M, de M.Vesselowski.
Cette dernière publication est fort inté-
ressante .par le nembre et la variété des
renseignemens qu'elle contient; malheu-
reusement, les faits sur lesquels elle ré-
pand la lumière sont ceux de l'année
187S, qui déjà, non pas par le temps
écoulé, mais par les événemens accom-
plis, semble bien loin de nous. 1,
C'est un fait bien connu de tous ceux
qui étudient à fond les questions écono-
miques, qu'une grande guerre n'amène
pas immédiatement une suspension pro-
fonde des transactions et de l'activité in-
dustrielle d'un pays ou plutôt, les pre-
miers mois qui suivent la déclaration de
guerre sont bien pour le commerce et
pour l'industrie nationale une période de
stagnation; mais, au bout de peu de
temps, l'industrie et le commerce se ra-
niment sous une impulsion toute àrtiu-
cielle, par suite des nombreuses comman-
des que fait le gouvernement pour les
besoins mêmes de la guerre. Il se
crée de nouveaux intérêts, de nou- °_
velles branches d'auaires. il s'ouvre de
nouvelles sources de proSts. Je ne
sais quel ancien nuancier a dit que « la
guerre est le temps de moisson des capi- °
talistes H, mot absurde Si on le prend
dans un sens général, mot vrai si on ne
l'entend que dans un sens restreint. Tou-
jours est-il que la Russie, en 1877, a subi
ce genre d'influence les premiers mois `
de cette année y ont été marqués par une
grande langueur commerciale, puis tout à
coup il y a eu un réveil et une exubé-
.rance d'activité. Les manufactures de fer,
de.fonte, do draps, de toiles, de cuir,
plusieurs branches même du commerce
alimentaire ont pris de l'animation et
réalisé de gros bénéfices. On assure que
les principales foires, qui dans ce pays
.primitif ont une import-a.Hce -qu'eues
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