Titre : Gazette nationale ou le Moniteur universel
Auteur : France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1843-11-30
Contributeur : Panckoucke, Charles-Joseph (1736-1798). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452336z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 novembre 1843 30 novembre 1843
Description : 1843/11/30 (N334). 1843/11/30 (N334).
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4446888t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-113
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/07/2018
PARTIE OFFICIELLE.
ORDONNANCES DU ROI.
LOUIS-PHILIPPE, Roi des Français,
A tous présents et à venir, salut.
Sur le rapport de notre garde des sceaux, ministre
secrétaire d Etat au département de la justice et des
cultes,
Avons nommé et nommons :
Juge de paix du canton nord de Saint-Brieuc, arrondis
sement de ce nom (Côtes-du-Nord), M. Lelonturier,
juge de paix du canton d Etables, en remplacement de
M. Guermion, décédé;
Juge de paix du canton d’Ancenis, arrondissement de ce
nom (Loire-Inférieure), M. Rayé (Ambroise-Edouard),
suppléant actuel, ancien notaire, en remplacement de
M. Martin, appelé à d'autres fonctions ;
Juge de paix du canton de Sievck, arrondissement de
Thionville (Moselle), M. Petit-Jean Roget, juge sup
pléant au tribunal de première instance de Sarreguc-
mines, en remplacement de M. Tailleur, admis à faire
valoir ses droits à la retraite ;
Juge de paix du canton de Baisse, arrondissement de
Brignol les (Yar), M. Chambeiron, suppléant actuel,
licencié en droit, en remplacement de M. German, dé
cédé;
Suppléant du juge de paix du canton de Saint-André, ar
rondissement de Castellanne (Basses-Alpes), M. Pi-
gnatcl (François-llonoré), propriétaire, en remplace
ment de M. Simon, non acceptant;
Suppléant du juge de paix du canton de Crozon, arron
dissement de Châteaulin (Finistère), M. Alavoine (Jo
seph), notaire, en remplacement de M. Cusin, nommé
juge de paix ;*
Suppléant du juge de paix du canton d Orgelet, arron
dissement de Lons-le-Saulnier (Jura), M. Darbon
(Louis-Alexandre), ancien maire, en remplacement de
M. Papillon, démissionnaire;
Suppléant du juge de paix du canton de Tessy, arron
dissement de Saint-Lô (Manche), M. Loyer (Hyacin
the), maire de la commune de Tessy, en remplacement
de M. Jourdan, décédé;
Suppléant du juge de paix du canton de Commercy, ar
rondissement de Saint-Mihiel (Meuse), M. Liouville
(Dominique-Joseph), notaire, en remplacement de
M. Dodo, démissionnaire;
Suppléant du juge de paix du 5 e arrondissement de Lyon
(Rhône), M. Givors (Pierre-Antoine), avoué, en rem
placement de M. Blanc, démissionnaire ;
Suppléant du juge de paix du 12'' arrondissement de Paris
(Seine), M. Adam (Gabriel-Ambroise), avocat, ancien
avoué à Paris, en remplacement de M. Estienne, dé
cédé ;
Suppléant du juge de paix du canton de Montret, arron
dissement de Louhans (Saône-et-Loire), M. Moreau
(Denis), maire de Saint-André, en remplacement de
M. Robillard, démissionnaire;
Suppléant du juge de paix du canton de Lagnv, ar
rondissement de Meaux (Seine-et-Marne), M. Verneau
(Toussaint), propriétaire, en remplacement de M. Mar-
rault, démissionnaire ;
Suppléant du juge de paix du canton de Lille, arrondis
sement de Gaillac (Tarn), M. Roques-Lassagne (Ber-
nard-Louis-Martin), propriétaire, en remplacement de
M. Valais, démissionnaire.
Notre garde des sceaux , ministre secrétaire d'Etat
au département de la justice et des cultes, est chargé
de l’exécution de la présente ordonnance.
Donné au palais de Saint-Cloud, le 28 novembre 1813.
LOUIS-PHILIPPE.
Par le Roi :
Le garde des sceaux, ministre de la
justice et des cultes,
N. Martin (du Nord).
MINISTÈRE DE LA JUSTICE.
M. Morel de Lacolombe de Lachapelle est dans l'in
tention de se pourvoir auprès de S. Exc. le garde des
sceaux, ministre de la justice, pour obtenir l’autorisation
de prendre le nom de de Chdteauneuf Randon d'Apchier,
que portait feu M. le marquis de Chûteauneuf Randon
d’Apchier, son beau-père, et d'être à l’avenir dénommé :
De Chdteauneuf Randon d'Apchier Morel de Lacolombe
de Lachapelle (Michel-Gaspard).
PARTIE NON OFFICIELLE.
INTÉRIEUR.
Paris, le 29 novembre.
Par ordonnance du Roi, en date du 27 novembre 1813,
rendue sur le rapport de M. le ministre de l’instruction
publique, l’élection de M. Mauvais, faite par l’Académie
des sciences, pour remplir la place vacante dans la sec
tion d'astronomie, par le décès de M. Bouvard, est ap
prouvée.
Par une décision royale du 28 de ce mois, rendue sui
te rapport du ministre de la marine et des colonies, les
officiers de vaisseau dont les noms suivent ont été nom
més à divers commandements, savoir :
MM. les capitaine de corvette :
Gegun de Marans, au commandement de la corvette de
charge l’Oise;
Itérai!, au commandement de la corvette la Diligente;
Taiïart-Saint-Germain, au commandement du bùtiment à
vapeur le Magellan;
Poudra, au commandement du bâtiment à vapeur l'Orc-
noguc;
Roux, au commandement du bâtiment à vapeur le Pa
nama;
Medoni, au commandement du bâtiment à vapeur le Vc-
loce ;
Rolland de Chabert, au commandant du bâtiment à va
peur le Caraïbe;
Et MM. les lieutenants de vaisseau :
Petit (Amable), au commandement du cutter le Rôdeur ;
Guillot, au commandement du brick le Cerf;
Jeangérard, au commandement du brick l'Argus;
Dutaillis, au commandement du transport le Pourvoyeur ;
Borius, au commandement du cutter le Mirmidon ;
Delacour, au commandement du bâtiment à vapeur le
Tonnerre.
Par une autre, décision, portant la date du 19 de ce
mois, S. M. a nommé MM. les lieutenants de vaisseau de g
Cheffontaines, au commandement du bateau à vapeur le
Grondeur, et d Harcourt, au commandement du brick
royal la Reine-Amélie.
Départ du duc et de la duchesse de Nemours. — LL. AA. RR.
et toute leur suite sont arrivées hier matin par le Great-
Western, railway du château de Windsor. Le duc et la du
chesse ont entendu la messe dans la chapelle de l’ambassa
deur français, et sont parties ensuite dans leurs voitures pour
Woolwich, où les attendait l’Archimède. Le marquis d’Os-
mond, gentilhomme de la reine, et le colonel Wylde, écuyer
du prince Albert, ont accompagné LL. AA.
Woolwich, 26 novembre. Une garde d’honneur de soldats
de marine avec les drapeaux et la musique de leur régiment
et une batterie de campagne sont arrivées ce matin a neuf
heures. Le major général Hew, le docteur Ross et plusieurs I
autres officiers étaient déjà rassemblés pour recevoir le duc |
et la duchesse de Nemours à leur arrivée au dock-yard.
A dix heures, le comte de Sainte-Aulaire et la comtesse, le !
comte Chabot, le chargé d’affaires, le comte Durand Saint- !
André, consul général français, arrivèrent aussi pour faire
honneur à LL. AA.
Dix minutes après, le duc et la duchesse et toute leur suite
arrivèrent dans leurs voitures. Ils étaient accompagnés de la
comtesse d’Oraison, du lieutenant général comte Colbert et
du capitaine Refile, du marquis d’Osmond et du colonel
Wylde.
La batterie tira le salut royal, les soldats de marine pré
sentèrent les armes, et la musique joua l’air national.
La marée étant basse, le duc et la duchesse montèrent sur
une barque du yacht William-and-Marg et se rendirent, ac
compagnés du comie Sainte-Aulaire, à bord de l’Archimède.
Au moment où LL. AA. montèrent à bord, l’équipage les sa
lua de trois acclamation*. A ce moment la batterie tira un se
cond salut royal.
L’Archimède était décoré de pavillons de toutes couleurs.
Au départ des officiers anglais, l’artillerie du bord les a sa
lués. (Morning-Post.)
Malte, 15 novembre. Aujourd’hui, S. A. R. le duc d’Au
male est arrivée ici à bord de la frégate Asmodéc. Le prince
a été reçu de la manière la plus brillante par les autorités
britanniques. A dix heures, le prince est descendu sur le ri
vage au milieu de plusieurs salves d’artillerie. Une garde
d'honneur attendait le prince devant la douane. Le prince
est monté dans la voiture du gouverneur qui l’a conduit au
palais. Toutes les autorités maritimes et militaires sont ve
nues faire visite au prince. Le prince, au bout de quelques
jours, se rendra à Tunis. {Times.)
Buenos-Agrès, 26 septembre. Une lettre du Roi Louis-Phi
lippe a été présentée par M. de Lurde, ambassadeur fran
çais, le 19 septembre, à S. Exc. le brigadier général don
Manuel de Rosas. Le Roi répond à une lettre de condo
léance de la confédération Argentine sur la mort du duc d’Or
léans.
Le ministre argentin a répondu au comte de Lurde :
« Monsieur le ministre, la confédération Argentine et moi-
même déplorons sincèrement avec S. M. le Roi des Français,
avec sa royale famille et avec la France, la mort malheureuse
de S. A. R. le duc d’Orléans. La France et le monde entier
avaient mis les plus hautes espérances dans ce prince dis
tingué.
« S. M. a daigné répondre, avec la plus grande honté, à
l’expression de notre condoléance qui émanait d’une pure
amitié.
« S. M., avec la faveur de la divine Providence, trouvera
dans l’affection de sa famille et de la France, cette consola
tion digne de ses sentiments élevés.
« Je vous réitère, monsieur le ministre, les vœux sincères
de la confédération et les miens pour le bonheur constant de
S. M. et de sa royale famille, et pour la gloire et la prospé
rité de la France. » (Morning-Herald.)
Election triennale des membres du conseil général de la
Seine.
Les électeurs censitaires et départementaux des 10 e et 12 e
arrondissements n’ayant pu terminer leurs opérations électo
rales hier, se sont réunis de nouveau aujourd’hui pour pro
céder à un scrutin de ballottage pour la nomination d’un troi
sième membre dans chacun de ces deux arrondissements.
Voici quel a été le résultat du scrutin :
10 e arrondissement. — Votants, 1,116; majorité absolue,
58i ; M. Robinet a obtenu 589 suffrages: M. A. Durand,
561.
En conséquence, M. Robinet, ayant obtenu la majorité, a
été proclamé troisième membre du conseil général pour cet
arrondissement.
12 e arrondissement.—Votants, 727 ; majorité absolue, 364 ;
M. Meder a obtenu 387; M. Maurel, 334.
En conséquence, M. Meder, ayant obtenu la majorité, a
été proclamé troisième membre du conseil général pour cet
arrondissement.
Les deux nominations d’aujourd’hui complètent la série
des élections à faire pour le conseil général par les 9 e , 10 ,
11 e et 12 r arrondissements.
Par arrêté de M. le ministre de l’instruction publique, en
date du 27 novembre 1843, M. Vcrdière, agrégé d’histoire,
chargé d’un cours d’histoire au collège Stanislas, est autorisé
à remplir, dans ledit établissement, les fonctions de profes
seur d’histoire.
Le président du conseil, ministre secrétaire d’Etat de
la guerre, a reçu de M. le maréchal Bugeaud les dé
pêches ci-après :
Alger, 14 novembre 1845.
Monsieur le maréchal,
Je reçois une lettre de M. le général Tempoure que je
m’empresse de vous communiquer.
Agréez, monsieur le maréchal, l’assurance, etc.
Maréchal Bugeaud.
A M. le maréchal gouverneur général de l’Algérie.
Au camp, sur le haut Berbour, le 9 novembre,
à sept heures du soir.
Monsieur le maréchal,
Dès mon arrivée à Otiizert, j’ai dû croire que les réguliers
étaient partis pour l’ouest; j’en ai acquis aujourd’hui la
certitude : des émissaires fûrs sont venus à mon camp et
m’ont annoncé qu’ils étaient hier à Djerf et Guebli, et qu’il
en étaient partis se dirigeant sur Taoutmont. Ils ont donc
sur moi une grande avance, mais je n’en espère pas moins
les atteindre.
Selon les uns, le rendez-vous donné par l’émir est à Sidi-
Yaya, selon d’autres an Gor; je me mets cette nuit «à leur
poursuite, et je compte demain matin, à Djerfel-Guebli ,
prendre les devants avec 800 hommes dont je ferai porter les
sac-, la cavalerie et trois pièces; allégé ainsi je pourrai
faire, s’il le faut, plus de 30 lieues en trois jours. Je renvoie
le reste de ma colonne à Ouizert, afin d’augmenter mes vi
vres, et elle escortera mon convoi jusqu’à Sidi-bel-Abbes et
ensuite à Sidi-Ali-ben-Youb, où je compte me ravitailler le
17 ou le 18.
Les Arabes prétendent que l’intention de l’émir est de
passer l’hiver dans l’ouest, s’appuyant sur le pays des Ouled-
Enmr; on assure qu’il l’a écrit à la djemmau des Djafras.
D’après mes vivres, je pourrai poursuivre l’ennemi jusque
dans les environs du Gor; l’apparition de ma colonne sur ce
point doit produire un grand effet sur toutes les populations
de l’ouest, et faire par conséquent une poissante diversion en
faveur du général Bedeau. Je viens de lui écrire pour l’infor
mer des mouvements de l’ennemi et des miens, et pour lui
annoncer que je me mets entièrement à sa disposition et à
ses ordres.
Daignez agréer, monsieur le maréchal, etc.
Le maréchal de camp commandant la subdivision
de Mascara, Tempoure.
P- S. D’après d'autres renseignements qui viennent d’ar
river, on construirait en ce moment au Gor desGorabis, pour
recevoir l’infanterie qui doit garder la Deïra.
Alger,'14 novembre.
Monsieur le maréchal,
J’ai l’honneur de vous transmettre le rapport de M. le gé
néral Marey sur l’expédition qu’il a dirigée dans l’est de la
province de Tittery, vers le Djebel-Dira.
j Ce rapport est accompagné de levées, de dessins, et d’un
mémoire très-intéressant de M. le capitaine adjudant-major
B. de Caussade, du 33 e de ligne, sur les ruines des villes ro
maines trouvées à Sour-Gouzlan (Anzia) et Sour-Djcouab.
M. le général Sillègue, après s’être séparé de la colonne
, de Medeah, s’est porté sur la ville de Boussahda, dans le
Hodna, où il est entré, le 25, sans coup férir. La copie ci-
jointe du premier rapport de cet officier général à M. le gé
néral Baraguay-d’Hilliers, m’a paru assez intéressante pour
| vous être envoyée, en attendant la notice plus détaillée et le
I plan qui sont annoncés.
Agréez, monsieur le maréchal, etc. Bugeaud.
Medeah, le 29 octobre 1845.
Monsieur le maréchal,
J’ai l’honneur de vous rendre compte de l’ensemble des
i opérations de notre colonne expéditionnaire, de leurs résul-
| tais et de leurs conséquences.
Les tribus du Djebel-Dira ont, de tout temps, montré un
; esprit d’indépendance qui tient aux difficultés de leurs mon-
| tagnes, et qui est attesté non-seulement par les ruines des
i forteresses considérables de Sour-Djouab et Sour-Rhouzelane,
: qu’y avaient établies les Romains, mais encore par le tort
j turc construit sur ce dernier point, et par les razzias nom-
| breuses faites par les beys, qui n’y ont pas toujours été vic-
! torieux.
Depuis 1830, Abd-el-Kader y avait exercé une faible auto
rité; la nôtre n’y avait pu être assurée complètement; c’é
tait un foyer hostile qui se reliait aux tribus de Ben-Salem.
Le centre de l’espace compris entre Alger, Medeah, Sélif
et Bougie tendait à éloigner, autant que possible, l’effet de
notre inlluence. La soumission des tribus du Djebel-Dira était
nécessaire pour compléter celle de Tittery et permettre les
communications d’Alger et Medeah avec Sctif; elle ne pou
vait être obtenue qu’en atteignant ces populations dans leurs
intérêts les plus chers, et ne semblait durable qu’en intimi
dant les populations qui étaient au delà. Ces résultats parais
sent obtenus.
Les montagnards du Djebel-Dira, vivant sous la tente, ont
peu souffert des deux expéditions qui ont été précédemment
dirigées contre eux, parce que les nécessités de la guerre gé
nérale n’ayant laissé aux troupes que le temps de traverser le
pays, sans s’y arrêter, il a été facile à des nomades de sc sous
traire à leur action.
Mais, en dernier lieu, par suite de vos ordres, les colonnes
(le Sélif, de Medeah, la cavalerie du kalifa devaient agir simul
tanément ; nous pouvions nous ravitailler par le chemin des
lîeni-Soliman : notre séjour étant sans limites, ces moyens de
vaient mettre à notre disposition les personnes, les silos et
les troupeaux.
La marche «les colonnes de Sétif et de Medeah força les
populations à émigrer, et à sc diriger, pour la plupart, du
côté des Aribs; une portion très-l’aihle atteignit les monta
gnes d’Ouemouyha ou se dissémina dans nos tribus de Tit
tery. La razzia que je dirigeai le 3 dans les gorges nord du
Djebel-Dira, compléta l’émigration chez les Aribs.
Nous suivîmes les populations et les bestiaux jusqu’aux
tentes de ceux-ci, que je fis respecter. Les premiers chefs
arabes auxquels je m’adressai, me répondirent que les femmes
des réfugiés étant venues pleurer près des leurs, ils ne pou-
, vaienlleur refuser l’hospitalité, qu’il serait honteux pour eux
j de trahir leurs hôtes, qu’il y en avait très-peu, etc., etc.
Il était évident que les Aribs avaient chez eux beaucoup de
! réfugiés et de bestiaux, qu’ils désiraient simplement garder
| pour eux la meilleure partie de leurs biens; mais qu’aussi les
, cmigranls étant disséminés dans tous les douars, il était facile
I de les laisser passer dans le Jurjura ; que même, si on les li
vrait, il y aurait lieu à de très-grands débats pour différen
cier les bestiaux des Aribs de ceux des réfugiés; qu’il en ré-
! sulterait des longueurs et des difficultés très-fâcheuses; qu’a-
! près bien des efforts, la plus forte part serait la proie des
Aribs; qu’il était nécessaire d’intéresser la tribu à nos in
tentions, ainsi que nous isoler des détails de l’opération.
Le kalifa de Sebaou étant arrivé sur ces entrefaites avec
sa cavalerie, fi fut reconnu par lui et ses aghas, que lesbiens
des réfugiés représentaient beaucoup plus que la valeur de
500 chameaux, et il fut convenu que les Aribs fourniraient
ôUÜ chameaux, qu’ils se récupéreraient sur les biens des ré
fugiés; enfin, que le kalifa se chargeait de l’opération. Les
débats sc passèrent alors d’Arabes à Arabes. Le kalifa eut be
soin de toute son autorité, corroborée par l’influence de nos
troupes ; il dut réclamer, les premiers jours, la présence de
200 hommes d’infanterie dans son camp, et parvint, après
quinze jours seulement, à terminer l’opération qu’il n’aurait
jamais amenée à bonne fin, si les Aribs n’y eussent pas
trouvé leur intérêt, ou si nous eussions voulu intervenir di
rectement ; avant de changer contre des chameaux les bes
tiaux qui avaient fui devant nous, il nous les fit voir, et cela
formait un très-grand résultat de razzia.
J’envoyai des détachements de notre goum chez nos tribus
du Tittery, qui avaient des réfugiés du Djebel-Dira. Nos agas
ramenèrent d’autres chameaux provenant des biens de ceux-
ci. La prise totale s’éleva à 550 chameaux, qui seront versés
à l’administration.
Nous limes un ravitaillement à Medeah pour la colonne de
Sétif et la nôtre, avec une escorte de 100 cavaliers seule
ment. Nous pûmes ainsi passer quinze jours dans le Djebel-
Dira, dont la paille et les silos fournirent une abondante nour
riture à nos nombreux chevaux et mulets. J’avais l’intention
ORDONNANCES DU ROI.
LOUIS-PHILIPPE, Roi des Français,
A tous présents et à venir, salut.
Sur le rapport de notre garde des sceaux, ministre
secrétaire d Etat au département de la justice et des
cultes,
Avons nommé et nommons :
Juge de paix du canton nord de Saint-Brieuc, arrondis
sement de ce nom (Côtes-du-Nord), M. Lelonturier,
juge de paix du canton d Etables, en remplacement de
M. Guermion, décédé;
Juge de paix du canton d’Ancenis, arrondissement de ce
nom (Loire-Inférieure), M. Rayé (Ambroise-Edouard),
suppléant actuel, ancien notaire, en remplacement de
M. Martin, appelé à d'autres fonctions ;
Juge de paix du canton de Sievck, arrondissement de
Thionville (Moselle), M. Petit-Jean Roget, juge sup
pléant au tribunal de première instance de Sarreguc-
mines, en remplacement de M. Tailleur, admis à faire
valoir ses droits à la retraite ;
Juge de paix du canton de Baisse, arrondissement de
Brignol les (Yar), M. Chambeiron, suppléant actuel,
licencié en droit, en remplacement de M. German, dé
cédé;
Suppléant du juge de paix du canton de Saint-André, ar
rondissement de Castellanne (Basses-Alpes), M. Pi-
gnatcl (François-llonoré), propriétaire, en remplace
ment de M. Simon, non acceptant;
Suppléant du juge de paix du canton de Crozon, arron
dissement de Châteaulin (Finistère), M. Alavoine (Jo
seph), notaire, en remplacement de M. Cusin, nommé
juge de paix ;*
Suppléant du juge de paix du canton d Orgelet, arron
dissement de Lons-le-Saulnier (Jura), M. Darbon
(Louis-Alexandre), ancien maire, en remplacement de
M. Papillon, démissionnaire;
Suppléant du juge de paix du canton de Tessy, arron
dissement de Saint-Lô (Manche), M. Loyer (Hyacin
the), maire de la commune de Tessy, en remplacement
de M. Jourdan, décédé;
Suppléant du juge de paix du canton de Commercy, ar
rondissement de Saint-Mihiel (Meuse), M. Liouville
(Dominique-Joseph), notaire, en remplacement de
M. Dodo, démissionnaire;
Suppléant du juge de paix du 5 e arrondissement de Lyon
(Rhône), M. Givors (Pierre-Antoine), avoué, en rem
placement de M. Blanc, démissionnaire ;
Suppléant du juge de paix du 12'' arrondissement de Paris
(Seine), M. Adam (Gabriel-Ambroise), avocat, ancien
avoué à Paris, en remplacement de M. Estienne, dé
cédé ;
Suppléant du juge de paix du canton de Montret, arron
dissement de Louhans (Saône-et-Loire), M. Moreau
(Denis), maire de Saint-André, en remplacement de
M. Robillard, démissionnaire;
Suppléant du juge de paix du canton de Lagnv, ar
rondissement de Meaux (Seine-et-Marne), M. Verneau
(Toussaint), propriétaire, en remplacement de M. Mar-
rault, démissionnaire ;
Suppléant du juge de paix du canton de Lille, arrondis
sement de Gaillac (Tarn), M. Roques-Lassagne (Ber-
nard-Louis-Martin), propriétaire, en remplacement de
M. Valais, démissionnaire.
Notre garde des sceaux , ministre secrétaire d'Etat
au département de la justice et des cultes, est chargé
de l’exécution de la présente ordonnance.
Donné au palais de Saint-Cloud, le 28 novembre 1813.
LOUIS-PHILIPPE.
Par le Roi :
Le garde des sceaux, ministre de la
justice et des cultes,
N. Martin (du Nord).
MINISTÈRE DE LA JUSTICE.
M. Morel de Lacolombe de Lachapelle est dans l'in
tention de se pourvoir auprès de S. Exc. le garde des
sceaux, ministre de la justice, pour obtenir l’autorisation
de prendre le nom de de Chdteauneuf Randon d'Apchier,
que portait feu M. le marquis de Chûteauneuf Randon
d’Apchier, son beau-père, et d'être à l’avenir dénommé :
De Chdteauneuf Randon d'Apchier Morel de Lacolombe
de Lachapelle (Michel-Gaspard).
PARTIE NON OFFICIELLE.
INTÉRIEUR.
Paris, le 29 novembre.
Par ordonnance du Roi, en date du 27 novembre 1813,
rendue sur le rapport de M. le ministre de l’instruction
publique, l’élection de M. Mauvais, faite par l’Académie
des sciences, pour remplir la place vacante dans la sec
tion d'astronomie, par le décès de M. Bouvard, est ap
prouvée.
Par une décision royale du 28 de ce mois, rendue sui
te rapport du ministre de la marine et des colonies, les
officiers de vaisseau dont les noms suivent ont été nom
més à divers commandements, savoir :
MM. les capitaine de corvette :
Gegun de Marans, au commandement de la corvette de
charge l’Oise;
Itérai!, au commandement de la corvette la Diligente;
Taiïart-Saint-Germain, au commandement du bùtiment à
vapeur le Magellan;
Poudra, au commandement du bâtiment à vapeur l'Orc-
noguc;
Roux, au commandement du bâtiment à vapeur le Pa
nama;
Medoni, au commandement du bâtiment à vapeur le Vc-
loce ;
Rolland de Chabert, au commandant du bâtiment à va
peur le Caraïbe;
Et MM. les lieutenants de vaisseau :
Petit (Amable), au commandement du cutter le Rôdeur ;
Guillot, au commandement du brick le Cerf;
Jeangérard, au commandement du brick l'Argus;
Dutaillis, au commandement du transport le Pourvoyeur ;
Borius, au commandement du cutter le Mirmidon ;
Delacour, au commandement du bâtiment à vapeur le
Tonnerre.
Par une autre, décision, portant la date du 19 de ce
mois, S. M. a nommé MM. les lieutenants de vaisseau de g
Cheffontaines, au commandement du bateau à vapeur le
Grondeur, et d Harcourt, au commandement du brick
royal la Reine-Amélie.
Départ du duc et de la duchesse de Nemours. — LL. AA. RR.
et toute leur suite sont arrivées hier matin par le Great-
Western, railway du château de Windsor. Le duc et la du
chesse ont entendu la messe dans la chapelle de l’ambassa
deur français, et sont parties ensuite dans leurs voitures pour
Woolwich, où les attendait l’Archimède. Le marquis d’Os-
mond, gentilhomme de la reine, et le colonel Wylde, écuyer
du prince Albert, ont accompagné LL. AA.
Woolwich, 26 novembre. Une garde d’honneur de soldats
de marine avec les drapeaux et la musique de leur régiment
et une batterie de campagne sont arrivées ce matin a neuf
heures. Le major général Hew, le docteur Ross et plusieurs I
autres officiers étaient déjà rassemblés pour recevoir le duc |
et la duchesse de Nemours à leur arrivée au dock-yard.
A dix heures, le comte de Sainte-Aulaire et la comtesse, le !
comte Chabot, le chargé d’affaires, le comte Durand Saint- !
André, consul général français, arrivèrent aussi pour faire
honneur à LL. AA.
Dix minutes après, le duc et la duchesse et toute leur suite
arrivèrent dans leurs voitures. Ils étaient accompagnés de la
comtesse d’Oraison, du lieutenant général comte Colbert et
du capitaine Refile, du marquis d’Osmond et du colonel
Wylde.
La batterie tira le salut royal, les soldats de marine pré
sentèrent les armes, et la musique joua l’air national.
La marée étant basse, le duc et la duchesse montèrent sur
une barque du yacht William-and-Marg et se rendirent, ac
compagnés du comie Sainte-Aulaire, à bord de l’Archimède.
Au moment où LL. AA. montèrent à bord, l’équipage les sa
lua de trois acclamation*. A ce moment la batterie tira un se
cond salut royal.
L’Archimède était décoré de pavillons de toutes couleurs.
Au départ des officiers anglais, l’artillerie du bord les a sa
lués. (Morning-Post.)
Malte, 15 novembre. Aujourd’hui, S. A. R. le duc d’Au
male est arrivée ici à bord de la frégate Asmodéc. Le prince
a été reçu de la manière la plus brillante par les autorités
britanniques. A dix heures, le prince est descendu sur le ri
vage au milieu de plusieurs salves d’artillerie. Une garde
d'honneur attendait le prince devant la douane. Le prince
est monté dans la voiture du gouverneur qui l’a conduit au
palais. Toutes les autorités maritimes et militaires sont ve
nues faire visite au prince. Le prince, au bout de quelques
jours, se rendra à Tunis. {Times.)
Buenos-Agrès, 26 septembre. Une lettre du Roi Louis-Phi
lippe a été présentée par M. de Lurde, ambassadeur fran
çais, le 19 septembre, à S. Exc. le brigadier général don
Manuel de Rosas. Le Roi répond à une lettre de condo
léance de la confédération Argentine sur la mort du duc d’Or
léans.
Le ministre argentin a répondu au comte de Lurde :
« Monsieur le ministre, la confédération Argentine et moi-
même déplorons sincèrement avec S. M. le Roi des Français,
avec sa royale famille et avec la France, la mort malheureuse
de S. A. R. le duc d’Orléans. La France et le monde entier
avaient mis les plus hautes espérances dans ce prince dis
tingué.
« S. M. a daigné répondre, avec la plus grande honté, à
l’expression de notre condoléance qui émanait d’une pure
amitié.
« S. M., avec la faveur de la divine Providence, trouvera
dans l’affection de sa famille et de la France, cette consola
tion digne de ses sentiments élevés.
« Je vous réitère, monsieur le ministre, les vœux sincères
de la confédération et les miens pour le bonheur constant de
S. M. et de sa royale famille, et pour la gloire et la prospé
rité de la France. » (Morning-Herald.)
Election triennale des membres du conseil général de la
Seine.
Les électeurs censitaires et départementaux des 10 e et 12 e
arrondissements n’ayant pu terminer leurs opérations électo
rales hier, se sont réunis de nouveau aujourd’hui pour pro
céder à un scrutin de ballottage pour la nomination d’un troi
sième membre dans chacun de ces deux arrondissements.
Voici quel a été le résultat du scrutin :
10 e arrondissement. — Votants, 1,116; majorité absolue,
58i ; M. Robinet a obtenu 589 suffrages: M. A. Durand,
561.
En conséquence, M. Robinet, ayant obtenu la majorité, a
été proclamé troisième membre du conseil général pour cet
arrondissement.
12 e arrondissement.—Votants, 727 ; majorité absolue, 364 ;
M. Meder a obtenu 387; M. Maurel, 334.
En conséquence, M. Meder, ayant obtenu la majorité, a
été proclamé troisième membre du conseil général pour cet
arrondissement.
Les deux nominations d’aujourd’hui complètent la série
des élections à faire pour le conseil général par les 9 e , 10 ,
11 e et 12 r arrondissements.
Par arrêté de M. le ministre de l’instruction publique, en
date du 27 novembre 1843, M. Vcrdière, agrégé d’histoire,
chargé d’un cours d’histoire au collège Stanislas, est autorisé
à remplir, dans ledit établissement, les fonctions de profes
seur d’histoire.
Le président du conseil, ministre secrétaire d’Etat de
la guerre, a reçu de M. le maréchal Bugeaud les dé
pêches ci-après :
Alger, 14 novembre 1845.
Monsieur le maréchal,
Je reçois une lettre de M. le général Tempoure que je
m’empresse de vous communiquer.
Agréez, monsieur le maréchal, l’assurance, etc.
Maréchal Bugeaud.
A M. le maréchal gouverneur général de l’Algérie.
Au camp, sur le haut Berbour, le 9 novembre,
à sept heures du soir.
Monsieur le maréchal,
Dès mon arrivée à Otiizert, j’ai dû croire que les réguliers
étaient partis pour l’ouest; j’en ai acquis aujourd’hui la
certitude : des émissaires fûrs sont venus à mon camp et
m’ont annoncé qu’ils étaient hier à Djerf et Guebli, et qu’il
en étaient partis se dirigeant sur Taoutmont. Ils ont donc
sur moi une grande avance, mais je n’en espère pas moins
les atteindre.
Selon les uns, le rendez-vous donné par l’émir est à Sidi-
Yaya, selon d’autres an Gor; je me mets cette nuit «à leur
poursuite, et je compte demain matin, à Djerfel-Guebli ,
prendre les devants avec 800 hommes dont je ferai porter les
sac-, la cavalerie et trois pièces; allégé ainsi je pourrai
faire, s’il le faut, plus de 30 lieues en trois jours. Je renvoie
le reste de ma colonne à Ouizert, afin d’augmenter mes vi
vres, et elle escortera mon convoi jusqu’à Sidi-bel-Abbes et
ensuite à Sidi-Ali-ben-Youb, où je compte me ravitailler le
17 ou le 18.
Les Arabes prétendent que l’intention de l’émir est de
passer l’hiver dans l’ouest, s’appuyant sur le pays des Ouled-
Enmr; on assure qu’il l’a écrit à la djemmau des Djafras.
D’après mes vivres, je pourrai poursuivre l’ennemi jusque
dans les environs du Gor; l’apparition de ma colonne sur ce
point doit produire un grand effet sur toutes les populations
de l’ouest, et faire par conséquent une poissante diversion en
faveur du général Bedeau. Je viens de lui écrire pour l’infor
mer des mouvements de l’ennemi et des miens, et pour lui
annoncer que je me mets entièrement à sa disposition et à
ses ordres.
Daignez agréer, monsieur le maréchal, etc.
Le maréchal de camp commandant la subdivision
de Mascara, Tempoure.
P- S. D’après d'autres renseignements qui viennent d’ar
river, on construirait en ce moment au Gor desGorabis, pour
recevoir l’infanterie qui doit garder la Deïra.
Alger,'14 novembre.
Monsieur le maréchal,
J’ai l’honneur de vous transmettre le rapport de M. le gé
néral Marey sur l’expédition qu’il a dirigée dans l’est de la
province de Tittery, vers le Djebel-Dira.
j Ce rapport est accompagné de levées, de dessins, et d’un
mémoire très-intéressant de M. le capitaine adjudant-major
B. de Caussade, du 33 e de ligne, sur les ruines des villes ro
maines trouvées à Sour-Gouzlan (Anzia) et Sour-Djcouab.
M. le général Sillègue, après s’être séparé de la colonne
, de Medeah, s’est porté sur la ville de Boussahda, dans le
Hodna, où il est entré, le 25, sans coup férir. La copie ci-
jointe du premier rapport de cet officier général à M. le gé
néral Baraguay-d’Hilliers, m’a paru assez intéressante pour
| vous être envoyée, en attendant la notice plus détaillée et le
I plan qui sont annoncés.
Agréez, monsieur le maréchal, etc. Bugeaud.
Medeah, le 29 octobre 1845.
Monsieur le maréchal,
J’ai l’honneur de vous rendre compte de l’ensemble des
i opérations de notre colonne expéditionnaire, de leurs résul-
| tais et de leurs conséquences.
Les tribus du Djebel-Dira ont, de tout temps, montré un
; esprit d’indépendance qui tient aux difficultés de leurs mon-
| tagnes, et qui est attesté non-seulement par les ruines des
i forteresses considérables de Sour-Djouab et Sour-Rhouzelane,
: qu’y avaient établies les Romains, mais encore par le tort
j turc construit sur ce dernier point, et par les razzias nom-
| breuses faites par les beys, qui n’y ont pas toujours été vic-
! torieux.
Depuis 1830, Abd-el-Kader y avait exercé une faible auto
rité; la nôtre n’y avait pu être assurée complètement; c’é
tait un foyer hostile qui se reliait aux tribus de Ben-Salem.
Le centre de l’espace compris entre Alger, Medeah, Sélif
et Bougie tendait à éloigner, autant que possible, l’effet de
notre inlluence. La soumission des tribus du Djebel-Dira était
nécessaire pour compléter celle de Tittery et permettre les
communications d’Alger et Medeah avec Sctif; elle ne pou
vait être obtenue qu’en atteignant ces populations dans leurs
intérêts les plus chers, et ne semblait durable qu’en intimi
dant les populations qui étaient au delà. Ces résultats parais
sent obtenus.
Les montagnards du Djebel-Dira, vivant sous la tente, ont
peu souffert des deux expéditions qui ont été précédemment
dirigées contre eux, parce que les nécessités de la guerre gé
nérale n’ayant laissé aux troupes que le temps de traverser le
pays, sans s’y arrêter, il a été facile à des nomades de sc sous
traire à leur action.
Mais, en dernier lieu, par suite de vos ordres, les colonnes
(le Sélif, de Medeah, la cavalerie du kalifa devaient agir simul
tanément ; nous pouvions nous ravitailler par le chemin des
lîeni-Soliman : notre séjour étant sans limites, ces moyens de
vaient mettre à notre disposition les personnes, les silos et
les troupeaux.
La marche «les colonnes de Sétif et de Medeah força les
populations à émigrer, et à sc diriger, pour la plupart, du
côté des Aribs; une portion très-l’aihle atteignit les monta
gnes d’Ouemouyha ou se dissémina dans nos tribus de Tit
tery. La razzia que je dirigeai le 3 dans les gorges nord du
Djebel-Dira, compléta l’émigration chez les Aribs.
Nous suivîmes les populations et les bestiaux jusqu’aux
tentes de ceux-ci, que je fis respecter. Les premiers chefs
arabes auxquels je m’adressai, me répondirent que les femmes
des réfugiés étant venues pleurer près des leurs, ils ne pou-
, vaienlleur refuser l’hospitalité, qu’il serait honteux pour eux
j de trahir leurs hôtes, qu’il y en avait très-peu, etc., etc.
Il était évident que les Aribs avaient chez eux beaucoup de
! réfugiés et de bestiaux, qu’ils désiraient simplement garder
| pour eux la meilleure partie de leurs biens; mais qu’aussi les
, cmigranls étant disséminés dans tous les douars, il était facile
I de les laisser passer dans le Jurjura ; que même, si on les li
vrait, il y aurait lieu à de très-grands débats pour différen
cier les bestiaux des Aribs de ceux des réfugiés; qu’il en ré-
! sulterait des longueurs et des difficultés très-fâcheuses; qu’a-
! près bien des efforts, la plus forte part serait la proie des
Aribs; qu’il était nécessaire d’intéresser la tribu à nos in
tentions, ainsi que nous isoler des détails de l’opération.
Le kalifa de Sebaou étant arrivé sur ces entrefaites avec
sa cavalerie, fi fut reconnu par lui et ses aghas, que lesbiens
des réfugiés représentaient beaucoup plus que la valeur de
500 chameaux, et il fut convenu que les Aribs fourniraient
ôUÜ chameaux, qu’ils se récupéreraient sur les biens des ré
fugiés; enfin, que le kalifa se chargeait de l’opération. Les
débats sc passèrent alors d’Arabes à Arabes. Le kalifa eut be
soin de toute son autorité, corroborée par l’influence de nos
troupes ; il dut réclamer, les premiers jours, la présence de
200 hommes d’infanterie dans son camp, et parvint, après
quinze jours seulement, à terminer l’opération qu’il n’aurait
jamais amenée à bonne fin, si les Aribs n’y eussent pas
trouvé leur intérêt, ou si nous eussions voulu intervenir di
rectement ; avant de changer contre des chameaux les bes
tiaux qui avaient fui devant nous, il nous les fit voir, et cela
formait un très-grand résultat de razzia.
J’envoyai des détachements de notre goum chez nos tribus
du Tittery, qui avaient des réfugiés du Djebel-Dira. Nos agas
ramenèrent d’autres chameaux provenant des biens de ceux-
ci. La prise totale s’éleva à 550 chameaux, qui seront versés
à l’administration.
Nous limes un ravitaillement à Medeah pour la colonne de
Sétif et la nôtre, avec une escorte de 100 cavaliers seule
ment. Nous pûmes ainsi passer quinze jours dans le Djebel-
Dira, dont la paille et les silos fournirent une abondante nour
riture à nos nombreux chevaux et mulets. J’avais l’intention
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