Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-27
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 27 mars 1927 27 mars 1927
Description : 1927/03/27 (Numéro 18070). 1927/03/27 (Numéro 18070).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540836r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
du matin) pARis ET DÉPARTEMENTS: centimes h. du matin)
DIMANCHE MARS 1927
EDH0RD T8RBÊ Et HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYiB
Directeur (1879-1924)
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de l'Armée
Notre confrère le Petit Parisien publie
en ce moment une série de documents
singulièrement impressionnants sur .la
situation intérieure actuelle de l'Etat
français, au point de vue de l'organisa-
tion et des moyens de vivre de ses ser-
vices les plus essentiels. Ce n'était un
:secret pour personne que, par suite de
difficultés' d'existence contre lesquelles'
ne permettent pas de se défendre des
(traitements notoirement insuffisants,
certaines carrières dont dépend le fonc-
tionnement régulier de la machine gou-
,vernemental étaient de plus en plus dé-
sertées. Mais on n'avait pas encore dé-
noncé avec autant de précision et de
netteté les ravages causés par la vie
chère dans notre état social. Et le specta-
cle est vraiment pénible de cette lente
mais certaine dissolution.
Tous les organes de la vie publique
sont touchés, administrations départe-
mentales, université, magistrature, fi-
nances et le reste. On ne trouve plus de
sujets pour les actionner, parce que la
misère, même dorée, ne'tenté personne
et parce que des fortunes 'rop rapide-
ment faites par ailleurs aiguisent les
appétits. Des fonctionnaires mal payés,
qui ne peuvent se suffire à eux-mêmes
avec les ressources fournies par leur em-
i ploi, se dégoûtent et s'en vont dès qu'ils
trouvent une position meilleure. Et
comme presque personne ne se présente
pour les remplacer, comme les candida-
tures à leur succession sont dans la pro-
portion de un à quatre ou cinq, force est
de laisser leur place vacante ou de la
'remplir par des gens mal qualifiés. Ainsi
les élites disparaissent il y en avait,
quoi qu'on ait dit, beaucoup dans tous
lés services et le nivellement par le
bas s'opère au profit des ignorances et
'des incapacités.
-,Or. de toutes les institutions qui souf-
-^ïrent de cette hécatombe des supériori-
tés, l'armée est peut-être la plus éprou-
vée. C'est que pour elle la question ma-
térielle, déjà si grave, se complique
id'une question morale plus grave en-
core et qui, malheureusement, a laissé
nos gouvernants parfaitement indiffé-
rents.. ̃ ̃ • •̃̃̃•••̃•̃•
Dans un livre de haute philosophie,
técrit tout récemment par le général Ta-
nant, ancien commandant de I'EcqIq de
Saint-Cyr, je lis ces lignes significati-
(«. Comprendre la responsabilité qui
nous incombe, nous montrer toujours à
la hauteur de notre lourde tâche, peiner,
travailler sans espérer une récompense
'et même sans en avoir le souci, sentir
trop souvent que nos chefs ne nous com-
prennent pas et ne nous rendent pas
'justice, voir des camarades de valeur
moindre que la nôtre et qui ne font au-
cun effort obtenir l'avancement auquel
mous pensons avoir droit, vivre d'une vie
toujours modeste et par moments bien
difficile, sans aucun espoir d'améliora-
.tion et s.ans aucune garantie pour l'ave-
nir des nôtres voir surtout nos subor-
donnés, pour lesquels nous nous dé-
¡vouons sans cesse, demeurer indifférentes
et parfois hostiles, n'est-ce pas qu'il faut,
pour supporter tout cela avec sérénité,
une forte dose de courage ? »
Eh oui il en faut Mais il n'est pas
idonné à tout le monde d'en avoir. Et
[voilà pourquoi le recrutement des offi-
ciers d'avenir, de ceux qui pourraient
prétendre un jour à prolonger les vain-
iqpueurs d'hier, se tarit. A l'Ecole supé-
irieure de guerre, on reçoit un candidat
sur deux, au lieu d'un sur huit ou dix,
comme autrefois^. L'Ecole polytechnique
ne- fournit plus à l'artillerie le nombre
d'officiers nécessaires. A Saint-Cyr, il
•- m'y a que 734 candidats pour 320 places
mous fûmes, nous, 1,750 pour 260 ad-
mis. Vraiment, peut-on encore parler de
Sélection ?
Pour les sous-officiers, même pénurie.
Or, les lois qu'on nous prépare pe pour-
rônt jamais jouer si les cadres inférieurs
né sont point au complet. M. Painlevé
a. parlé de 105,000 rengagés, ce qui est
tout juste le nécessaire. On en compte
aujourd'hui à peine, et rien ne
fait supposer que ce chiffre dérisoire ait
des chances de grossir.
Cel,a se comprend de reste. LA vie mi-
litaire n'a plus rien qui tente la jeu-
nesse. C'est une existence toute d'abné-
gation et de pénurie, de graves soucis
souvent et de sacrifice toujours, à qui bn
a ôté les compensations qui la faisaient
supporter autrefois. Pour pouvoir nour-
ric une famille, il faut être au moins
colonel, et n'y arrive pas qui veut. En
attendant, on tire le diable par la queue,
bien heureux si elle no vous reste pas
dans la main. Et l'on aperdu le prestige
qui rendait chacun fier de porter l'uni-
forme, quand il était autre chose que les
misérables vêtures d'aujourd'hui. Ah 1
cette bure innommable dont sont cou-
verts nos pauvres soldats, et quine per-
met pas de distinguer un grenadier d'un
dragon ou un cuirassier d'un tringlot
Quel dédain de l'esprit de corps chez les
inventeurs de ces affreuses livrées Et
quelle absence de psychologie chez ceux
qui prétendent attirer les hommes en les
habillant comme des loqueteux!
Aussi bien, nous savons que les\ puis-
sants du jour n'aiment point l'armée.
Elle a vaincu, mais eux ont gâché sa
victoire, et ils voudraient la rendre res-
ponsable de leur erreur. Aussi lui cher-
chent-ils toutes les avanies, chicanant
sur les pauvres petits avantages du mé-
tier, sur les breaks régimentaires, sur
le service des ordonnances. Ils ont unifie
les retraites civiles et militaires, comme
si les services de guerre ne valaient pas
plus que ceux d'un quelconque rond-de-
cuir. Et nous avons vu récemment la
veuve d'un général illustre, oui a battu
l'ennemi à Douaumont, à Courcelles, à
Château-Thierry, recevoir pour elle et
ses huit enfants une pension à peine
convenable, inférieure, en tous cas. à
celle qui,était allouée à un ancien politi-
cien dont la famille se trouvait déjà
pourvue et nantie.
C'est ce fossé creusé entre le monde
officiel on pourrait presque dire le
monde tout court et l'armée qui fait
que celle-ci s'anémie et s'étiole. L'offi-
cier se résignerait peut-être à ne plus
avoir de panache s'il jouissait encore de
la situation à laquelle il a droit. Mais
cette situation lui est refusée. Il es', tenu
à l'écart, presque suspect, insulté par-
fois en pleine Chambre sans qu'un mi-
nistre de la guerre se lève pour le ven-
ger. Et l'on voudrait qu'il accepte tout
cela avec sérénité 1 Ce serait vraiment
lui demander l'impossible. N'étant point
un saint, il va chercher ailleurs un mé-
tier moins rebutant. Et ses fils, qui con-
naissent ses justes rancœurs, ne le rem-
placent pas.
Quand j'ai débuté. dans la carrière,
l'Etat m'allouait généreusement 157
francs par mois, avec lesquels il fallait
vivre, à moins, comme on disait alors,
« d'avoir du bien de chez soi ce qui
était relativement rare. Oui, mais tous,
nous étions si fiers de notre épaulette
que nous oubliions notre impécuniosité.
L'officier d'aujourd'hui serait-il beau-
coup plus exigeant ? Je ne le crois pas.
Une existence modeste lui suffirait,
pourvu qu'elle soit entourée de considé-
ration et de quelques égards. C'est parce
qu'on lui refuse l'une et les autres que
l'armée. devient pour lui une gehenne.
Il faudrait cependant que ceux qui nous
gouvernent veillent à ce que cet état pé-
rilleux ne se prolonge pas.
Lieutenant-colonel Rousset
LA VIE. QUI PASSE
Un poing C'est tout
Annuelle compétition entre les polices de
Londres et de Paris se disputant le challenge
de boxe Carpentier-Descamps. Fanfare des ser-
gents de ville et Fille de la Mère Angot. Les
rangs d'honneur s'écaillent de plastrons blancs.
Habits, smokings. longs havanes. et des
capes féminines flamboient comme des incen-
dies. Tout autour, un public dense,, mais se
pressentant lui aussi presque officiel, remplace
par' tiae- mer calmée les foules houleuses et
bruyantes des réunions ordinaires de la salle
l&'agram. L'approche de la police serait-elle le
commencement de la sagesse ?
Quelques exhibitions. Vinez, champion d'Eu-
rope, poursuit Harry Malli, champion olympique.
Un gardien de la paix contre un garde républi-
cain, affirme à présent le programme. Les spec-
tateurs restent muets de stupeur. Ces grenadiers
oublièrent les cinq pieds de la taille réglemen-
taire pour ne conserver que les six pouces du
supplément; arbitre et speaker proportionnés.
La boxe à Lilliput. Un poète égaré là me décla-
rerait le sport « bien petit », mais les amateurs
du noble art s'esclaffent devant cette parodie
à la Caran d'Ache. Nouvelle surprise: un homme
seul au milieu du ring, Breitbart, l'acteur de
cinématographe qui tourna Siegfried dans le cycle
des Niebelungen. N'est-ce point lui, avec sa
taille fine, ses épaules larges, ses muscles longs
et ce visage saisissant, l'homme le plus beau
du monde que réclament les écrans américains?
Il s'empare de barres de fer, les ploie sur sa
cuisse, sur la nuque, et s'en crée une cra-
vate en enroule une troisième autour de son
bras et avec ses dents et ses mains exécute
en quelques minutes un véritable travail de fer-
ronnier d'art. Il apparaît vraiment Siegfried,
l'adolescent à la peau blanche, le forgeron sur-
humain, et durant son travail il me semblait
entendre le chant de la forge quand renaît l'épée
magique. Carpentier contre Jack Walker, le chat
et la soufis noire. Il est toujours beau. »,
confesse ma voisine. « II boxe toujours bien »,
admire mon voisin. Soudain exubérante, la foule
acclame. elle revoit les bonds félins, les souples
détentes. son idole d'hier. le grand athlète
blond qui souriait toujours. Georges!
Sautillant comme une gigue, mais nostalgique
comme un interminable soir de 'printemps sur
les bruyères d'Ecosse, un écho de cornemuse.
Précédée du bag-piper, l'équipe de Londres fait
son entrée. « Old boys! » L'équipe de Paris
la suit. Boxe correcte, souvent élégante, parfois
bagarre. mais toujours sincère et loyale. En
considérant certains directs, on se sent devenir
honnête homme et Ion éprouve un véritable
respect pour les lois qui s'abritent derrière de
tels poings. Martin danse comme Criqui et pos-
sède cette garde sur la pointe des œufs. Je ne
comprends vraiment pas comment on pourrait
ne pas circuler quand il vous en prierait. Les
rounds succèdent aux rounds. Le temps tombe
goutte à goutte, toutes les deux minutes, sur le
timbre du chronométreur. Londres bat Puis
par quatre victoires à trois. et sur le trotter
de l'avenue Wagram un camelot solde son éven-
taire « Il faut en profiter pendant qu'ils s'expli-
quent entre eux. »
Lucien Farnoux-Reynaud
L'application du barème de la boucherie
M Malherbe, représentant le préfet de
la Seine, et M. Guichard; directeur de la
police municipale, représentant le préfet
de police, ont présidé, hier matin, à l'ap-
'plication du barème de la viande dans une
boucherie qui est une des succursales de
l'Union des coopérateurs.
On sait que ce barème, adopté par la
commission de surveillance des prix, cons-
titue un tableau indiquant, pour la viande
de bœuf, les prix auxquels les morceaux de
détail doivent être vendus.
Les, représentants des deux préfets ont
constaté que ce système était appliqué ri-
goureusement dans la « boucherie-témoin »
où ils se sont rendus, rue de Vaugirard.
Au-dessus de l'étal, une banderole aux
couleurs de la Ville de Paris, porte l'in-
dication suivante « Cette boucherie est
placée soue le contrôle des pouvoirs publics.
Elle applique loyalement le barème de la
préfecture de police.
Cette banderole s'étale; dès maintenant
au-dessus des quarante-sept succursales de
l'Union des coopérateurs. Elle servira aussi
d'enseigne aux bouchers parisiens qui dé-
cideront d'appliquer le barème dont ils ont
reçu communication, depuis trois jours et
qu'ils examinent actuellement,
Le Monopole des Pétroles
Les Chambres ont décidé, dans leur
folie, que le monopole de l'importation
du pétrole entrerait en vigueur le
1"r avril 1927. Les sénateurs, nous dit-
on, ont créé ce monopole et voté ce
texte avec la conviction, ou que le
jer avril 1927 n'arriverait jamais, ou que
la mesure qu'ils adoptaient, étant inap-
plicable, ne serait jamais mise en pra-
tique. '̃̃
Le 1er avril approche. Mais le gouver-
nement demande l'ajournement de la
réforme. La commission des finances a
consenti à en renvoyer l'exécution à
l'année prochaine.
L'office national des combustibles li-
quides nous apprend que la réalisation
de ce nouveau monopole coûterait plus
d'un milliard de francs. L'Etat devrait
assumer pour son compte trois ou qua-
tre cinquièmes du capital. Où pren-
drait-il, demande notre confrère de la
Journée industrielle, dans les circons-
tanches actuelles, ce milliard et ces trois
ou quatre cinquièmes du capital ? On
conçoit que le gouvernement reculé, et
que les Chambres se montrent peu pres-
sées de voir appliquer une loi, qu'elles
ont votée.
Mais de qui se moque-t-on ? Quelle
est cette nouvelle manière de légiférer?
Et comment admettre qu'un grand pays
comme la France soit soumis aux im-
pulsions, aux caprices de ses représen-
tants ? Si les lois ne sont plus que de la
poudre aux yeux, des satisfactions pla-
toniques données aux passions populai-
res, nous tombons dans le plus barbare,
le plus tyrannique et le plus ruineux des
régimes.
L'expérience condamne l'exploitation
par l'Etat des monopoles. L'Etat, en
toutes occasions, se montre inhabile à
quelque commerce ou à quelque indus-
trie que ce soit. Ses entreprises restent
déficitaires. Ce sont. des faits. Les gens
raisonnables s'y soumettent Mais nos
dirigeants ne sont pas des gens raison-
nables. Ils se laissent conduire par des
conceptions mystiques, par des partis
pris passionnés, et non par des convic-
tions acquises par l'usage de la raison.
Ils croient que le socialisme d'Etat est
une fontaine de délices. Les monopoles,
qui constituent un acheminement vers
ce régime, leur sont sacrés de ce fait.
Les supprimer pour libérer notre bud-
get, alléger nos charges ? Jaûî&fé, Il
faut, au contraire, en créer- de nouveaux,
qui videront peut-être les caisses du
Trésor, mais qui. rapprocheront lés
Français de ce grand état de béatitude
où personne ne possédant plus rien,
tout le monde sera heureux.
Le nombre des hommes pouvant sai-
sir le déterminisme des choses a tou-
jours été infime. Aujourd'hui, ce petit
nombre de personnes ayant été soigneu-
sement écarté des affaires et du pouvoir,.
il est tout naturel que le peuple soue-
rain, préoccupé d'une façon à la fois
trop superficielle et trop mystique du
bonheur de l'humanité, ne perçoive
pas qu'il va directement à rencontre du
but qu'il veut atteindre. Mais quelle
tragique comédie '"̃'•
Curtius
Les négociations
franco-allemandes
Les délégations commerciales fran-
çaise et allemande, afin d'éviter une
rupture possible sur la question des
vins français, se sont entendues, hier,
pour proroger de deux mois l'accord
provisoire que la France s'était réservée
le droit de dénoncer le 31 mars, si cette
question n'était pas réglée.
Il n'y a pas encore de règlement as-
suré, bien que la France ait renoncé à
ce droit' dont l'exercice eût remis en
cause les résultats si péniblement obte-
nus par deux longues années de négo-
ciations. Mais des promesses ont été
échangées. Le Reich acceptera un con-
tingent de 40 millions de vins français,
sous réserve que nous accepterons un
contingent supérieur de produits chimi-
ques, mécaniques et électriques, mnde
in Germany-
M. Pesse est reparti hier pour Berlin,
afin de soumettre cette transaction à son
gouvernement. Berlin agréera-t-il un
compromis transitoire, qui ouvrirait la
voie à un accord définitif sur la base de
la réciprocité. entre les deux pays pour
le régime de la nation la- plus favori-
sée ? C'est ce que l'on saura prochaine-
ment, si le communiqué d'hier n'est
point une formule vaine destinée à mas-
quer un rapprochement impossible en-
tre des thèses économiques inconcilia-
Saint-Réal
Une note officielle
Les délégations allemande et française
communiquent la note suivante
« Le protocole signé le 15 mars pour éta-
blir les bases d'un traité définitif de com-
merce entre la France et l'Allemagne
n'étaient que la première étape d'une négo-
dation qui s'est heureusement poursuivie,
depuis lors. ̃̃•
Les deux délégations ont, en outre, dé-.
cidé de proposer à leurs gouvernements la
prorogation de tous les accords qui,'
l'heure actuelle, régis'sent les relations écho-
nomiques franco-afflemandês jusqu'à la
date du 30 juin, à laquelle elles espèrent
que le nouveau tarif .français étant voté,
un statut définitif et complet pourra être
substitué aux arrangements provisoires et
partiels intervenus jusqu'à ce jour.
» A la faveur de ces-décisions, les deux
délégations ont préparé un projet d'accord
aux termes duquel les vins français pour-
raient, à partir du 11 avril et jusqu'au
30 juin intelus, entrer en Allemagne dames
la limifx d'un contingent' auxKconditions-
1 tarifaires accordées aux vins d'Italie et
d'Espagne. En échange de oetje-concession,
des avantages assez étendus sont accordés
aux principales industries allemandes.
» C'est l'ensemble de cette entente pro-
jetée que le chef de la délégation alle-
mande, M. Poasé, est allé soumettre à l'au-
dition du gouvernement de Berlin. On a
l',espoir nue les projets élaborés pourront
être signes avant la fin du mois. »
Les Échos
A l'Institut.
L'Académie' des beaux-arts ,a été avi-
sée en séance d'hier que M. G. Cazaux
de Cenon lui offrait en nue-propriété
une somme qui lui permettra de décer-
ner tous les quatre ans un prix de 1,500
francs à l'auteur d'une œuvre sympho-
nique ou de musique de chambre.
Le bel héritage.
En vertu de la prescription trente-
naire, l'Etat vient de faire un héritage
ou plus exactement quarante-deux héri.
tages.
Il n'en sera pas beaucoup plus riche
pour cela. La plus importante de ces suc-
sessions n'atteint pas la somme de sept
cent cinquante francs et à l'actif de la
plus modeste figure en tout et pour tout
une pièce de deux sous
On n'en ser,a pas surpris quand nous
aurons ajouté que ceux dont l'Etat hérite
ainsi étaient des « bagnards » de la Nou-
velle-Calédonie qui moururent en cette
île au cours de l'année 1896 et dont per-
sonne n'a jamais réclamé les très modi-
ques trésors.
L'infra-rouge.
D'après un journal d'outre-mer spécia-
lisé dans les questions d'optique, un
nouveau colorant que l'on appelle la néo-
cyanine permettrait de rendre les pré-
parations photographiques beaucoup
plus sensibles pour l'infra-rouge.
A l'observatoire de Lick, où ont été
expérmentées les propriétés de la néo-
cyanine, les astronomes ont photogra-
phie la planète Mars. Il paraît que le
résultat obtenu a été remarquable, au-
tant pour le brillant que pour la préci-
sion.
Fordville.̃.
C'est un nom qui n'a encore fi-
guré sur aucune carte de la Californie.
Fordville compte cependant une popùr
la,tioh de 2,400 habitants et possède aux
alentours des écuries où sont logés 1,800.
chevaux. Il est situé au'milieu du dé-
sert de Mojove, à 35 milles,au nord de
Il s'agit d'une ville improvisée
merveille de ciné, c'est le cas de le dire
pour tourner le nouveau film de
John Ford, qui sera intitulé « Trois
mauvais hommes Comme on voit, en
Californie, le septième art ne se refuse-
rien.
L'autruche persécutée.
Il paraît que la plume d'autruche ne
fait plus prime sur le marché, parce
que la mode dédaigne ce somptueux
ornement. Aussi, les éleveurs d'autru-
ches, las de nourrir des^animaux inuti-
les, auraient décidé de les exterminer.
Les propriétaires des grands élevages
d'autruches d'Outshoorne, en Afrique
du Sud, en auraient tué, depuis quel-
que temps, 200,000
,En faveur ou en défaveur, l'autruche
sera toujours une victime de la Mode
Le.Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124. 05 (+ 0 01). Dollar, 25 5375
(sans changement). Belga,- 354 75 (– 0 25).
Lire, 117 35 (+ 1 15). Franc suisse, 490 75
(– 0 50). Peseta espagnole, 458 25 (+ 1 25).
Florin hollandais, 1021 75 (- 0 25).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 27 mars
Région parisienne vent sud-ouest à ouest
assez fort coups de vent; pluies suivies d'averses
et d'éclaircies.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
10 heures. Salle Musset: Conférence sur
« Le centenaire de Beethoven ».
14 heures. Concours hippique: Prix des
Veneurs. (parcours de chasse).
14 heures. Courses à AuteuiL
14 h. 30. Conservatoire des Arts et Métiers:
Conférence sur « L'application du gyroscope à
la navigation maritime et aérienne ».
La réfôrme administrative
et la réforme électorale
Nous avons annoncé hier la constitution
au ministère de l'intérieur d'un comité
consultatif permanent de l'administration
générale, présidé par M. Dausset, ancien
sénateur.
Dans son rapport au président de la Ré-
publique, le ministre de l'intérieur expose
quelle sera la tâche du comité et il ajoute
« II est toujours dans ma pensée, d'an-
tre part, de ,développer progressivement la
réforme administrative, qui a été réalisée
par les décrets des 6 septembre et 5 novem-
bre 1926. Cette réforme a eu pour but d'a-
dapter nos institutions aux besoins nou-
veaux de notre société contemporaine, d'en
assouplir- et d'en moderniser le fonction-
nement, et/de favoriser en même temps par
une large décentralisation. le libre exercice
des initiatives et des énergies locales. Elle
ne prendra sa pleine valeur que par l'adop-
tion de règles et de méthodes nouvelles
ainsi que par de profonds changements
dans les traditions et la jurisprudence, ad-
mihistrative. A cette importante évolution
qui doit être méthodiquement entreprise
et dont les nombreux et couiplexes éléments
devront faire l'objet d'un examen appro-'
fondi, le comité consultatif pourra égale-
ment collaborer et m'éclairer de ses con-.
seils autorisés. »
On. sait par l'exposé que M. Albert Sar-
raut en fit pour les lecteurs du Gaulois,
quel plan intéressant avait conçu de sa
réforme le ministre de l'intérieur. Il a rai-
son d'en poursuivre la réalisation, mais ne
craint-il pas de la compromettre en ressus-
citant l'arrondissement électoral après
avoir supprimé l'arrondissement adminis-
tratif ? Les' « arrondissémentiers pour-
ront-ils jamais se libérer des influences de
clocher?
Notons, à l'issue du conseil des ministres,
que M. Albert Sarraut a déclaré que la dé-
marche des parlementaires radicaux-socia-
listes, qui ventaient lui demander de modi-
fier son projet électoral, n'a impliqué de sa
part., aucun « changement d'intention
LE CONFLIT ITALO-SERBE
Le projet de commission d'enquête
Les négociations pour le rapprochement
îitalo-yougofilave marquent un temps d'ar-
rêt. Rome et Belgrade sont saisies du pro-
;jet de commission d'enquête aux frontières
serbo-albanaises, suggéré par Paris, Lon-
dres et Berlin. Le gouvernement italien
.a fait savoir qu'il ne voyait pas d'inconvé-
nients à une procédure dont l'efficacité, en
raison des lenteurs inévitables, lui semble
douteuse. Le gouvernement serbe voudrait
que la question fût portée devant la Société
des nations, ou, tout au moins, que la com-
mission d'enquête exerçât également son
contrôle du côté italien et albanais. Il est
douteux que cette prétention soit àdmise
par l'Italie. Mais on espère, dès les débute
de la semaine prochaine, arriver un ac-
cord direct entre les deux puissances en
vue d'une conférence qui permettrait de
fixer définitivement les rapports respectifs
!de l'Italie et de la Serbie avec l'Albanie sur
Ra base de l'indépendance politique et de
!'intégrité territoriale de cette dernière.:
NOUVEAU COUP DE THÉÂTRE A LA COUR D'ASSISES D'AIX
«BOUGEAT N'A PAS EMPOISONNÉ RUMÈBE >
Le professeur Desgrez l'affirme solennellement, après le professour Barrai
ÉMOUVANTE DÉPOSITION DE M""1 RUMÈBE
notre. mvo y.ê spécial
Aix-eh-Provènce; SB nuit,
Avec le médecins experts, avec, sur-
tout, la lumineuse démonstration du
professeur Barrai, l'hypothèse de l'em-
poisonnement de Rumèbe apparaissait
déjà bien difficile à admettre. Après la
s.avante et irréfutable déposition du doc-
teur, Desgrez, professeur de chimie à la
Faculté de médecine de Paris,, -membre
de l'Institut, cette hypothèse était défini-
tivement réduite à néant. Et quand, réu-
nis aux pieds de la cour en un solennel
concile, tous ces hommes, ces savants
éminents, eurent, d'un commun accord,
certifié en leur âme et conscience que
seul l'accident thérapeutique était ad-
missible, alors, Dour la première fois, on
put voir ce spectacle inattendu des lar-
mes dans les yeux de Bougrat:
L'accusation d'assassinat, de bonne
foi, n'était plus possible.
Loyalement, d'ailleurs, le président le
reconnut par ces simples paroles
Evidemment, s'il n'y avait que l'em-
poisonnement, il est :probable que Bougrat
ne serait pas ici, mais il y a le reste le
vod, toutes ses machinations, etc,.
Soit Mais on eût pu le dire, et que
deviennent alors les prétendus aveux de
Bougrat rapportés sous serment par le
grand témoin de l'accusation Gautier ?
Et pourquoi tant de pompe autour d'une
accusation qu'on savait ne pouvoir sou-
tenir ?
Mais résumons -les points principaux
de ce suprême tournoi. Orateur d'une lu-
mineuse précision, allant et venant
comme s'il faisait son cours à la Fa-
culté, le professeur Desgrez analyse
d'abord le rapport du professeur Barrai
dont il loue à juste titre l'autorité et le
souci de précision allant jusqu'à la mi-
nutie.
Ce rapport, on le sait, concluait à l'ab-
sence de toute trace de poison, par suite
au non-empoisonnement. Le professeur
Barrai concluait à l'accident thérapeuti-
que à condition qu'il se soit produit peu
après la piqûre. Le professeur Desgrez
établit que nombre d'expériences récen-
tes prouvent quo de tels aocidents peu-
vent se produire jusqu'à huit jours
après la dernière injection.
Autre point le professeur démontre
l'imbécillité-du maquillage de cadavre
que Bougrat aurait avoué au témoin
Gautier la circulation ne se faisant plus
sur un mort, les liquides injectés eussent
été retrouvés sur place. Et voici qu'à la
demande de M" Stéfani Martin, les pro-
fesseurs Barrai et Domergue viennent se
grouper aux côtés de leur collègue c'est
la consultation solennelle au chevet de
l'accusé et, reconnaissons-le, M" Stéfani
Martin sut la monter de main de maître.
MO Stéfani. Le professeur Barral a,
hier, affirmé impossible et inexistant l'èm-
poisonnement de Rumèbe par l'acide ptus-
Le professeur Barral. Je le maintiens.
̃ M* • Stéfani. Le professeur Domergue
déclare qu'on peut, chez les pharmaciens,.
trouver de l'acide cyanhydrique au cen-
tième un tampon ainsi mouillé provoque-
rait-il la mart ?
Le professeur Dégrçz. Certainement
non.
M" Stéfani. D'ailleurs, aucune trace
d'acide cyanhydrique, ni d'acide sufocya-
nique que, malgré la putréfaction, on mlè-
verait au bout de trois mois en tant que
produit par l'acide cyanhydrique; Restent
les doses infinitésimales -d'arsenic et de
mercure relevées par l'analyse. Etant don-
APRÈS LESAC DE NANKIN
La haine de l 'étranger •*
Les informations reçues hier sur tes
événements de Chine ne laissent plus
aucun doute sur la haine qui anime les
Cantonais contre les étrangers. Elle les
a poussés aux pires excès, et ce sont
bien les troupes régulières qui s'y sont
livrées. Aussi faut-il souscrire, au len-
demain du sac de Nankin, à l'apprécia-
tion du Daily « Les
listes se sont enfin montrées sous leujj
véritable jour et les égarés qui, en«Eu-
rope et en Amérique, sympathisent
avec eux, s'ils ont le moindre égard
pour.un peu de décence, feront bien des
se taire.' L'heure des* illusions et des
concessions est passée. »
Il est, en effet, certain que si, à Nan-
kin, la ville n'avait été bombardée pen.
dant trois heures par les bâtiments dei
guerre anglais et américains, tous les
étrangers auraient été massacrés par les
soldats chinois. Elle est typique, cette
réponse de réguliers cantonais aux Amé-
ricains qui leur offraient de l'argent
pour qu'ils les laissent s'enfuir « Nous'
n'en avons que faire, ce que nous vou-
lons avant tout, c'est votre mort.
Et, comme l'a affirmé hier une haute.
personnalité particulièrement bien in-
formée, les troubles de Chine ne font
que commencer ce qui est arrivé jus-'
qu'ici n'est qu'un prélude.
Tel est le résultat de la propagande
bolcheviste en Chine. Comprendra-t-on
enfin quel rôle important dans la révo-
lution la III° Internationale de Moscou
s'apprête à faire jouer à l'immense .peu-,
pie asiatique ? Denys
(Lire les dépêches en Dernière Heure.),
nées ces doses, Rumèbe peut-il être mort.
de ces .pojgon»'? ̃" ̃•-̃'̃̃
Le professeur Barrai. Non.:
Barrai ni&itttient-ll; contrairement au
fesseur Desgrez, que l'accident thérapeu-
tique n'est admissible qu'à condition de
s'être produit au plus tard deux heures
après la dernière piqûre?
Le professeur Barrai. .Non. J'ai, de-
puis, pris connaissance de travaux récents
il est certain que l'accident peut se produire
après plusieurs heures.
-Me Stéfani. 'Je. puis' donc formellement
conclure que Rumèbe ne s'est pas et n'â
pas été empoisonné.
Le professeur Barral. J'ai prouvé que.
la dose n'était pas nocive::
Le professeur Desgrez. Je le confirme
et ̃ c'est très net, v A la dose de 1 milli-
gramme, J'arsenic est normal et courant
dans les viscères de 1 à 3 milligrammes,'
il y est, par origine médicamenteuse à
partir, de 1 centàgramme, il y a empoi-
sonnement. Chez Rumèbe, c'est une dose
médicamenteuse plutôt faible.
En mon âme et oonsoience..
Et voici l'instant solennel. Face au
jury, d'une voix forte et grave, le pro-
fesseur Desgrez, dans le silence religieux
de la salle, prononce lentement cés
mots
Après avoir étudié le rapport du profes-
seul' Barrai qui a envisagé toutes les hypo-
thèses au nom de l'état actuel de la
science, en mon âme et conscience, je
déclare que Rumèbe n'a été empoisonrié
ni par l'arsenic, ni. par le mercure, ni par
l'acide cyanhydrique, ni parle cyanure de
potassium. (Longue sensation.)
M8 Stéfani. Alors vous ne condamne-
riez pas Bougrat pour assassitiat ?
Lo professeur Desgrez. Non 1 Je Buis
venu ici pour dire la vérité, je la dis, et
j'y suis venu parce qu'il s'agit d'un mé-
decin qui, au front, a fait noblement son
devoir.
Silencieusement, Bougrat pleure.
Le professeur Desgrez. Certes, il est
tombé bien bas mais, au nom de la
science, je ne peux pas et ne laisserai pas,
dire qu'il ait empoisonné et j'en fais -le»
serment. (Longue et .profonde émotion.)
M0 Stéfani. Donc, tout ce qu'on peut
admettre c'est l'acident thérapeutique ?
Le professeur Desgrez. Oui.
M" Stéfani. Au nom de la défense, au'
nom du père de Bougrat, de tout mon
cœur, merci
Bien entendu, le président tente dé
diminuer l'effet considérable de pa-
reille déposition. Les honorables ex-
perts ont beau dire, aucun médecin in-
nocent ne fourrait un client mort pan
accident dans un placard, tentative mal-
heureuse.
-Il y en a un, s'écrie dans les rires le
professeur Degrez, qui l'a mis dans une
malle I Chez le médecin le plus honnête, il
peut se produire'un trouble de l'èsprit qui
le pousse à cacher la mort c'est un trou-
peut non se justifier mais s'expli-
quer.
Enfin, le président de reconnaître
que, s'il n'y avait que l'empoisonne-
ment, Bougrat ne serait sans doute pas
là, mais il y a ie reste et le dernier
mot est à Me Stéfani
Je prends acte de vos paroles, le jury
s'en souviendra,
Mme Rumèbe dépose
Résumons brièvement maintenantlë
début de la journée
Ce fut, le. matin, une minute profon.
dément émouvante, celle où, à la barre,
s'avança la veuve de la malheureuse
victime, Mme Rumèbe.
A peine entrée dans la salle, toute
pâlie sous ses voiles de deuil, son œil
brusquement étincelant cherche Bou-
grat, tandis que, lentement, elle passe
DIMANCHE MARS 1927
EDH0RD T8RBÊ Et HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYiB
Directeur (1879-1924)
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de l'Armée
Notre confrère le Petit Parisien publie
en ce moment une série de documents
singulièrement impressionnants sur .la
situation intérieure actuelle de l'Etat
français, au point de vue de l'organisa-
tion et des moyens de vivre de ses ser-
vices les plus essentiels. Ce n'était un
:secret pour personne que, par suite de
difficultés' d'existence contre lesquelles'
ne permettent pas de se défendre des
(traitements notoirement insuffisants,
certaines carrières dont dépend le fonc-
tionnement régulier de la machine gou-
,vernemental étaient de plus en plus dé-
sertées. Mais on n'avait pas encore dé-
noncé avec autant de précision et de
netteté les ravages causés par la vie
chère dans notre état social. Et le specta-
cle est vraiment pénible de cette lente
mais certaine dissolution.
Tous les organes de la vie publique
sont touchés, administrations départe-
mentales, université, magistrature, fi-
nances et le reste. On ne trouve plus de
sujets pour les actionner, parce que la
misère, même dorée, ne'tenté personne
et parce que des fortunes 'rop rapide-
ment faites par ailleurs aiguisent les
appétits. Des fonctionnaires mal payés,
qui ne peuvent se suffire à eux-mêmes
avec les ressources fournies par leur em-
i ploi, se dégoûtent et s'en vont dès qu'ils
trouvent une position meilleure. Et
comme presque personne ne se présente
pour les remplacer, comme les candida-
tures à leur succession sont dans la pro-
portion de un à quatre ou cinq, force est
de laisser leur place vacante ou de la
'remplir par des gens mal qualifiés. Ainsi
les élites disparaissent il y en avait,
quoi qu'on ait dit, beaucoup dans tous
lés services et le nivellement par le
bas s'opère au profit des ignorances et
'des incapacités.
-,Or. de toutes les institutions qui souf-
-^ïrent de cette hécatombe des supériori-
tés, l'armée est peut-être la plus éprou-
vée. C'est que pour elle la question ma-
térielle, déjà si grave, se complique
id'une question morale plus grave en-
core et qui, malheureusement, a laissé
nos gouvernants parfaitement indiffé-
rents.. ̃ ̃ • •̃̃̃•••̃•̃•
Dans un livre de haute philosophie,
técrit tout récemment par le général Ta-
nant, ancien commandant de I'EcqIq de
Saint-Cyr, je lis ces lignes significati-
(«. Comprendre la responsabilité qui
nous incombe, nous montrer toujours à
la hauteur de notre lourde tâche, peiner,
travailler sans espérer une récompense
'et même sans en avoir le souci, sentir
trop souvent que nos chefs ne nous com-
prennent pas et ne nous rendent pas
'justice, voir des camarades de valeur
moindre que la nôtre et qui ne font au-
cun effort obtenir l'avancement auquel
mous pensons avoir droit, vivre d'une vie
toujours modeste et par moments bien
difficile, sans aucun espoir d'améliora-
.tion et s.ans aucune garantie pour l'ave-
nir des nôtres voir surtout nos subor-
donnés, pour lesquels nous nous dé-
¡vouons sans cesse, demeurer indifférentes
et parfois hostiles, n'est-ce pas qu'il faut,
pour supporter tout cela avec sérénité,
une forte dose de courage ? »
Eh oui il en faut Mais il n'est pas
idonné à tout le monde d'en avoir. Et
[voilà pourquoi le recrutement des offi-
ciers d'avenir, de ceux qui pourraient
prétendre un jour à prolonger les vain-
iqpueurs d'hier, se tarit. A l'Ecole supé-
irieure de guerre, on reçoit un candidat
sur deux, au lieu d'un sur huit ou dix,
comme autrefois^. L'Ecole polytechnique
ne- fournit plus à l'artillerie le nombre
d'officiers nécessaires. A Saint-Cyr, il
•- m'y a que 734 candidats pour 320 places
mous fûmes, nous, 1,750 pour 260 ad-
mis. Vraiment, peut-on encore parler de
Sélection ?
Pour les sous-officiers, même pénurie.
Or, les lois qu'on nous prépare pe pour-
rônt jamais jouer si les cadres inférieurs
né sont point au complet. M. Painlevé
a. parlé de 105,000 rengagés, ce qui est
tout juste le nécessaire. On en compte
aujourd'hui à peine, et rien ne
fait supposer que ce chiffre dérisoire ait
des chances de grossir.
Cel,a se comprend de reste. LA vie mi-
litaire n'a plus rien qui tente la jeu-
nesse. C'est une existence toute d'abné-
gation et de pénurie, de graves soucis
souvent et de sacrifice toujours, à qui bn
a ôté les compensations qui la faisaient
supporter autrefois. Pour pouvoir nour-
ric une famille, il faut être au moins
colonel, et n'y arrive pas qui veut. En
attendant, on tire le diable par la queue,
bien heureux si elle no vous reste pas
dans la main. Et l'on aperdu le prestige
qui rendait chacun fier de porter l'uni-
forme, quand il était autre chose que les
misérables vêtures d'aujourd'hui. Ah 1
cette bure innommable dont sont cou-
verts nos pauvres soldats, et quine per-
met pas de distinguer un grenadier d'un
dragon ou un cuirassier d'un tringlot
Quel dédain de l'esprit de corps chez les
inventeurs de ces affreuses livrées Et
quelle absence de psychologie chez ceux
qui prétendent attirer les hommes en les
habillant comme des loqueteux!
Aussi bien, nous savons que les\ puis-
sants du jour n'aiment point l'armée.
Elle a vaincu, mais eux ont gâché sa
victoire, et ils voudraient la rendre res-
ponsable de leur erreur. Aussi lui cher-
chent-ils toutes les avanies, chicanant
sur les pauvres petits avantages du mé-
tier, sur les breaks régimentaires, sur
le service des ordonnances. Ils ont unifie
les retraites civiles et militaires, comme
si les services de guerre ne valaient pas
plus que ceux d'un quelconque rond-de-
cuir. Et nous avons vu récemment la
veuve d'un général illustre, oui a battu
l'ennemi à Douaumont, à Courcelles, à
Château-Thierry, recevoir pour elle et
ses huit enfants une pension à peine
convenable, inférieure, en tous cas. à
celle qui,était allouée à un ancien politi-
cien dont la famille se trouvait déjà
pourvue et nantie.
C'est ce fossé creusé entre le monde
officiel on pourrait presque dire le
monde tout court et l'armée qui fait
que celle-ci s'anémie et s'étiole. L'offi-
cier se résignerait peut-être à ne plus
avoir de panache s'il jouissait encore de
la situation à laquelle il a droit. Mais
cette situation lui est refusée. Il es', tenu
à l'écart, presque suspect, insulté par-
fois en pleine Chambre sans qu'un mi-
nistre de la guerre se lève pour le ven-
ger. Et l'on voudrait qu'il accepte tout
cela avec sérénité 1 Ce serait vraiment
lui demander l'impossible. N'étant point
un saint, il va chercher ailleurs un mé-
tier moins rebutant. Et ses fils, qui con-
naissent ses justes rancœurs, ne le rem-
placent pas.
Quand j'ai débuté. dans la carrière,
l'Etat m'allouait généreusement 157
francs par mois, avec lesquels il fallait
vivre, à moins, comme on disait alors,
« d'avoir du bien de chez soi ce qui
était relativement rare. Oui, mais tous,
nous étions si fiers de notre épaulette
que nous oubliions notre impécuniosité.
L'officier d'aujourd'hui serait-il beau-
coup plus exigeant ? Je ne le crois pas.
Une existence modeste lui suffirait,
pourvu qu'elle soit entourée de considé-
ration et de quelques égards. C'est parce
qu'on lui refuse l'une et les autres que
l'armée. devient pour lui une gehenne.
Il faudrait cependant que ceux qui nous
gouvernent veillent à ce que cet état pé-
rilleux ne se prolonge pas.
Lieutenant-colonel Rousset
LA VIE. QUI PASSE
Un poing C'est tout
Annuelle compétition entre les polices de
Londres et de Paris se disputant le challenge
de boxe Carpentier-Descamps. Fanfare des ser-
gents de ville et Fille de la Mère Angot. Les
rangs d'honneur s'écaillent de plastrons blancs.
Habits, smokings. longs havanes. et des
capes féminines flamboient comme des incen-
dies. Tout autour, un public dense,, mais se
pressentant lui aussi presque officiel, remplace
par' tiae- mer calmée les foules houleuses et
bruyantes des réunions ordinaires de la salle
l&'agram. L'approche de la police serait-elle le
commencement de la sagesse ?
Quelques exhibitions. Vinez, champion d'Eu-
rope, poursuit Harry Malli, champion olympique.
Un gardien de la paix contre un garde républi-
cain, affirme à présent le programme. Les spec-
tateurs restent muets de stupeur. Ces grenadiers
oublièrent les cinq pieds de la taille réglemen-
taire pour ne conserver que les six pouces du
supplément; arbitre et speaker proportionnés.
La boxe à Lilliput. Un poète égaré là me décla-
rerait le sport « bien petit », mais les amateurs
du noble art s'esclaffent devant cette parodie
à la Caran d'Ache. Nouvelle surprise: un homme
seul au milieu du ring, Breitbart, l'acteur de
cinématographe qui tourna Siegfried dans le cycle
des Niebelungen. N'est-ce point lui, avec sa
taille fine, ses épaules larges, ses muscles longs
et ce visage saisissant, l'homme le plus beau
du monde que réclament les écrans américains?
Il s'empare de barres de fer, les ploie sur sa
cuisse, sur la nuque, et s'en crée une cra-
vate en enroule une troisième autour de son
bras et avec ses dents et ses mains exécute
en quelques minutes un véritable travail de fer-
ronnier d'art. Il apparaît vraiment Siegfried,
l'adolescent à la peau blanche, le forgeron sur-
humain, et durant son travail il me semblait
entendre le chant de la forge quand renaît l'épée
magique. Carpentier contre Jack Walker, le chat
et la soufis noire. Il est toujours beau. »,
confesse ma voisine. « II boxe toujours bien »,
admire mon voisin. Soudain exubérante, la foule
acclame. elle revoit les bonds félins, les souples
détentes. son idole d'hier. le grand athlète
blond qui souriait toujours. Georges!
Sautillant comme une gigue, mais nostalgique
comme un interminable soir de 'printemps sur
les bruyères d'Ecosse, un écho de cornemuse.
Précédée du bag-piper, l'équipe de Londres fait
son entrée. « Old boys! » L'équipe de Paris
la suit. Boxe correcte, souvent élégante, parfois
bagarre. mais toujours sincère et loyale. En
considérant certains directs, on se sent devenir
honnête homme et Ion éprouve un véritable
respect pour les lois qui s'abritent derrière de
tels poings. Martin danse comme Criqui et pos-
sède cette garde sur la pointe des œufs. Je ne
comprends vraiment pas comment on pourrait
ne pas circuler quand il vous en prierait. Les
rounds succèdent aux rounds. Le temps tombe
goutte à goutte, toutes les deux minutes, sur le
timbre du chronométreur. Londres bat Puis
par quatre victoires à trois. et sur le trotter
de l'avenue Wagram un camelot solde son éven-
taire « Il faut en profiter pendant qu'ils s'expli-
quent entre eux. »
Lucien Farnoux-Reynaud
L'application du barème de la boucherie
M Malherbe, représentant le préfet de
la Seine, et M. Guichard; directeur de la
police municipale, représentant le préfet
de police, ont présidé, hier matin, à l'ap-
'plication du barème de la viande dans une
boucherie qui est une des succursales de
l'Union des coopérateurs.
On sait que ce barème, adopté par la
commission de surveillance des prix, cons-
titue un tableau indiquant, pour la viande
de bœuf, les prix auxquels les morceaux de
détail doivent être vendus.
Les, représentants des deux préfets ont
constaté que ce système était appliqué ri-
goureusement dans la « boucherie-témoin »
où ils se sont rendus, rue de Vaugirard.
Au-dessus de l'étal, une banderole aux
couleurs de la Ville de Paris, porte l'in-
dication suivante « Cette boucherie est
placée soue le contrôle des pouvoirs publics.
Elle applique loyalement le barème de la
préfecture de police.
Cette banderole s'étale; dès maintenant
au-dessus des quarante-sept succursales de
l'Union des coopérateurs. Elle servira aussi
d'enseigne aux bouchers parisiens qui dé-
cideront d'appliquer le barème dont ils ont
reçu communication, depuis trois jours et
qu'ils examinent actuellement,
Le Monopole des Pétroles
Les Chambres ont décidé, dans leur
folie, que le monopole de l'importation
du pétrole entrerait en vigueur le
1"r avril 1927. Les sénateurs, nous dit-
on, ont créé ce monopole et voté ce
texte avec la conviction, ou que le
jer avril 1927 n'arriverait jamais, ou que
la mesure qu'ils adoptaient, étant inap-
plicable, ne serait jamais mise en pra-
tique. '̃̃
Le 1er avril approche. Mais le gouver-
nement demande l'ajournement de la
réforme. La commission des finances a
consenti à en renvoyer l'exécution à
l'année prochaine.
L'office national des combustibles li-
quides nous apprend que la réalisation
de ce nouveau monopole coûterait plus
d'un milliard de francs. L'Etat devrait
assumer pour son compte trois ou qua-
tre cinquièmes du capital. Où pren-
drait-il, demande notre confrère de la
Journée industrielle, dans les circons-
tanches actuelles, ce milliard et ces trois
ou quatre cinquièmes du capital ? On
conçoit que le gouvernement reculé, et
que les Chambres se montrent peu pres-
sées de voir appliquer une loi, qu'elles
ont votée.
Mais de qui se moque-t-on ? Quelle
est cette nouvelle manière de légiférer?
Et comment admettre qu'un grand pays
comme la France soit soumis aux im-
pulsions, aux caprices de ses représen-
tants ? Si les lois ne sont plus que de la
poudre aux yeux, des satisfactions pla-
toniques données aux passions populai-
res, nous tombons dans le plus barbare,
le plus tyrannique et le plus ruineux des
régimes.
L'expérience condamne l'exploitation
par l'Etat des monopoles. L'Etat, en
toutes occasions, se montre inhabile à
quelque commerce ou à quelque indus-
trie que ce soit. Ses entreprises restent
déficitaires. Ce sont. des faits. Les gens
raisonnables s'y soumettent Mais nos
dirigeants ne sont pas des gens raison-
nables. Ils se laissent conduire par des
conceptions mystiques, par des partis
pris passionnés, et non par des convic-
tions acquises par l'usage de la raison.
Ils croient que le socialisme d'Etat est
une fontaine de délices. Les monopoles,
qui constituent un acheminement vers
ce régime, leur sont sacrés de ce fait.
Les supprimer pour libérer notre bud-
get, alléger nos charges ? Jaûî&fé, Il
faut, au contraire, en créer- de nouveaux,
qui videront peut-être les caisses du
Trésor, mais qui. rapprocheront lés
Français de ce grand état de béatitude
où personne ne possédant plus rien,
tout le monde sera heureux.
Le nombre des hommes pouvant sai-
sir le déterminisme des choses a tou-
jours été infime. Aujourd'hui, ce petit
nombre de personnes ayant été soigneu-
sement écarté des affaires et du pouvoir,.
il est tout naturel que le peuple soue-
rain, préoccupé d'une façon à la fois
trop superficielle et trop mystique du
bonheur de l'humanité, ne perçoive
pas qu'il va directement à rencontre du
but qu'il veut atteindre. Mais quelle
tragique comédie '"̃'•
Curtius
Les négociations
franco-allemandes
Les délégations commerciales fran-
çaise et allemande, afin d'éviter une
rupture possible sur la question des
vins français, se sont entendues, hier,
pour proroger de deux mois l'accord
provisoire que la France s'était réservée
le droit de dénoncer le 31 mars, si cette
question n'était pas réglée.
Il n'y a pas encore de règlement as-
suré, bien que la France ait renoncé à
ce droit' dont l'exercice eût remis en
cause les résultats si péniblement obte-
nus par deux longues années de négo-
ciations. Mais des promesses ont été
échangées. Le Reich acceptera un con-
tingent de 40 millions de vins français,
sous réserve que nous accepterons un
contingent supérieur de produits chimi-
ques, mécaniques et électriques, mnde
in Germany-
M. Pesse est reparti hier pour Berlin,
afin de soumettre cette transaction à son
gouvernement. Berlin agréera-t-il un
compromis transitoire, qui ouvrirait la
voie à un accord définitif sur la base de
la réciprocité. entre les deux pays pour
le régime de la nation la- plus favori-
sée ? C'est ce que l'on saura prochaine-
ment, si le communiqué d'hier n'est
point une formule vaine destinée à mas-
quer un rapprochement impossible en-
tre des thèses économiques inconcilia-
Saint-Réal
Une note officielle
Les délégations allemande et française
communiquent la note suivante
« Le protocole signé le 15 mars pour éta-
blir les bases d'un traité définitif de com-
merce entre la France et l'Allemagne
n'étaient que la première étape d'une négo-
dation qui s'est heureusement poursuivie,
depuis lors. ̃̃•
Les deux délégations ont, en outre, dé-.
cidé de proposer à leurs gouvernements la
prorogation de tous les accords qui,'
l'heure actuelle, régis'sent les relations écho-
nomiques franco-afflemandês jusqu'à la
date du 30 juin, à laquelle elles espèrent
que le nouveau tarif .français étant voté,
un statut définitif et complet pourra être
substitué aux arrangements provisoires et
partiels intervenus jusqu'à ce jour.
» A la faveur de ces-décisions, les deux
délégations ont préparé un projet d'accord
aux termes duquel les vins français pour-
raient, à partir du 11 avril et jusqu'au
30 juin intelus, entrer en Allemagne dames
la limifx d'un contingent' auxKconditions-
1 tarifaires accordées aux vins d'Italie et
d'Espagne. En échange de oetje-concession,
des avantages assez étendus sont accordés
aux principales industries allemandes.
» C'est l'ensemble de cette entente pro-
jetée que le chef de la délégation alle-
mande, M. Poasé, est allé soumettre à l'au-
dition du gouvernement de Berlin. On a
l',espoir nue les projets élaborés pourront
être signes avant la fin du mois. »
Les Échos
A l'Institut.
L'Académie' des beaux-arts ,a été avi-
sée en séance d'hier que M. G. Cazaux
de Cenon lui offrait en nue-propriété
une somme qui lui permettra de décer-
ner tous les quatre ans un prix de 1,500
francs à l'auteur d'une œuvre sympho-
nique ou de musique de chambre.
Le bel héritage.
En vertu de la prescription trente-
naire, l'Etat vient de faire un héritage
ou plus exactement quarante-deux héri.
tages.
Il n'en sera pas beaucoup plus riche
pour cela. La plus importante de ces suc-
sessions n'atteint pas la somme de sept
cent cinquante francs et à l'actif de la
plus modeste figure en tout et pour tout
une pièce de deux sous
On n'en ser,a pas surpris quand nous
aurons ajouté que ceux dont l'Etat hérite
ainsi étaient des « bagnards » de la Nou-
velle-Calédonie qui moururent en cette
île au cours de l'année 1896 et dont per-
sonne n'a jamais réclamé les très modi-
ques trésors.
L'infra-rouge.
D'après un journal d'outre-mer spécia-
lisé dans les questions d'optique, un
nouveau colorant que l'on appelle la néo-
cyanine permettrait de rendre les pré-
parations photographiques beaucoup
plus sensibles pour l'infra-rouge.
A l'observatoire de Lick, où ont été
expérmentées les propriétés de la néo-
cyanine, les astronomes ont photogra-
phie la planète Mars. Il paraît que le
résultat obtenu a été remarquable, au-
tant pour le brillant que pour la préci-
sion.
Fordville.̃.
C'est un nom qui n'a encore fi-
guré sur aucune carte de la Californie.
Fordville compte cependant une popùr
la,tioh de 2,400 habitants et possède aux
alentours des écuries où sont logés 1,800.
chevaux. Il est situé au'milieu du dé-
sert de Mojove, à 35 milles,au nord de
Il s'agit d'une ville improvisée
merveille de ciné, c'est le cas de le dire
pour tourner le nouveau film de
John Ford, qui sera intitulé « Trois
mauvais hommes Comme on voit, en
Californie, le septième art ne se refuse-
rien.
L'autruche persécutée.
Il paraît que la plume d'autruche ne
fait plus prime sur le marché, parce
que la mode dédaigne ce somptueux
ornement. Aussi, les éleveurs d'autru-
ches, las de nourrir des^animaux inuti-
les, auraient décidé de les exterminer.
Les propriétaires des grands élevages
d'autruches d'Outshoorne, en Afrique
du Sud, en auraient tué, depuis quel-
que temps, 200,000
,En faveur ou en défaveur, l'autruche
sera toujours une victime de la Mode
Le.Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124. 05 (+ 0 01). Dollar, 25 5375
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Lire, 117 35 (+ 1 15). Franc suisse, 490 75
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Florin hollandais, 1021 75 (- 0 25).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 27 mars
Région parisienne vent sud-ouest à ouest
assez fort coups de vent; pluies suivies d'averses
et d'éclaircies.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
10 heures. Salle Musset: Conférence sur
« Le centenaire de Beethoven ».
14 heures. Concours hippique: Prix des
Veneurs. (parcours de chasse).
14 heures. Courses à AuteuiL
14 h. 30. Conservatoire des Arts et Métiers:
Conférence sur « L'application du gyroscope à
la navigation maritime et aérienne ».
La réfôrme administrative
et la réforme électorale
Nous avons annoncé hier la constitution
au ministère de l'intérieur d'un comité
consultatif permanent de l'administration
générale, présidé par M. Dausset, ancien
sénateur.
Dans son rapport au président de la Ré-
publique, le ministre de l'intérieur expose
quelle sera la tâche du comité et il ajoute
« II est toujours dans ma pensée, d'an-
tre part, de ,développer progressivement la
réforme administrative, qui a été réalisée
par les décrets des 6 septembre et 5 novem-
bre 1926. Cette réforme a eu pour but d'a-
dapter nos institutions aux besoins nou-
veaux de notre société contemporaine, d'en
assouplir- et d'en moderniser le fonction-
nement, et/de favoriser en même temps par
une large décentralisation. le libre exercice
des initiatives et des énergies locales. Elle
ne prendra sa pleine valeur que par l'adop-
tion de règles et de méthodes nouvelles
ainsi que par de profonds changements
dans les traditions et la jurisprudence, ad-
mihistrative. A cette importante évolution
qui doit être méthodiquement entreprise
et dont les nombreux et couiplexes éléments
devront faire l'objet d'un examen appro-'
fondi, le comité consultatif pourra égale-
ment collaborer et m'éclairer de ses con-.
seils autorisés. »
On. sait par l'exposé que M. Albert Sar-
raut en fit pour les lecteurs du Gaulois,
quel plan intéressant avait conçu de sa
réforme le ministre de l'intérieur. Il a rai-
son d'en poursuivre la réalisation, mais ne
craint-il pas de la compromettre en ressus-
citant l'arrondissement électoral après
avoir supprimé l'arrondissement adminis-
tratif ? Les' « arrondissémentiers pour-
ront-ils jamais se libérer des influences de
clocher?
Notons, à l'issue du conseil des ministres,
que M. Albert Sarraut a déclaré que la dé-
marche des parlementaires radicaux-socia-
listes, qui ventaient lui demander de modi-
fier son projet électoral, n'a impliqué de sa
part., aucun « changement d'intention
LE CONFLIT ITALO-SERBE
Le projet de commission d'enquête
Les négociations pour le rapprochement
îitalo-yougofilave marquent un temps d'ar-
rêt. Rome et Belgrade sont saisies du pro-
;jet de commission d'enquête aux frontières
serbo-albanaises, suggéré par Paris, Lon-
dres et Berlin. Le gouvernement italien
.a fait savoir qu'il ne voyait pas d'inconvé-
nients à une procédure dont l'efficacité, en
raison des lenteurs inévitables, lui semble
douteuse. Le gouvernement serbe voudrait
que la question fût portée devant la Société
des nations, ou, tout au moins, que la com-
mission d'enquête exerçât également son
contrôle du côté italien et albanais. Il est
douteux que cette prétention soit àdmise
par l'Italie. Mais on espère, dès les débute
de la semaine prochaine, arriver un ac-
cord direct entre les deux puissances en
vue d'une conférence qui permettrait de
fixer définitivement les rapports respectifs
!de l'Italie et de la Serbie avec l'Albanie sur
Ra base de l'indépendance politique et de
!'intégrité territoriale de cette dernière.:
NOUVEAU COUP DE THÉÂTRE A LA COUR D'ASSISES D'AIX
«BOUGEAT N'A PAS EMPOISONNÉ RUMÈBE >
Le professeur Desgrez l'affirme solennellement, après le professour Barrai
ÉMOUVANTE DÉPOSITION DE M""1 RUMÈBE
notre. mvo y.ê spécial
Aix-eh-Provènce; SB nuit,
Avec le médecins experts, avec, sur-
tout, la lumineuse démonstration du
professeur Barrai, l'hypothèse de l'em-
poisonnement de Rumèbe apparaissait
déjà bien difficile à admettre. Après la
s.avante et irréfutable déposition du doc-
teur, Desgrez, professeur de chimie à la
Faculté de médecine de Paris,, -membre
de l'Institut, cette hypothèse était défini-
tivement réduite à néant. Et quand, réu-
nis aux pieds de la cour en un solennel
concile, tous ces hommes, ces savants
éminents, eurent, d'un commun accord,
certifié en leur âme et conscience que
seul l'accident thérapeutique était ad-
missible, alors, Dour la première fois, on
put voir ce spectacle inattendu des lar-
mes dans les yeux de Bougrat:
L'accusation d'assassinat, de bonne
foi, n'était plus possible.
Loyalement, d'ailleurs, le président le
reconnut par ces simples paroles
Evidemment, s'il n'y avait que l'em-
poisonnement, il est :probable que Bougrat
ne serait pas ici, mais il y a le reste le
vod, toutes ses machinations, etc,.
Soit Mais on eût pu le dire, et que
deviennent alors les prétendus aveux de
Bougrat rapportés sous serment par le
grand témoin de l'accusation Gautier ?
Et pourquoi tant de pompe autour d'une
accusation qu'on savait ne pouvoir sou-
tenir ?
Mais résumons -les points principaux
de ce suprême tournoi. Orateur d'une lu-
mineuse précision, allant et venant
comme s'il faisait son cours à la Fa-
culté, le professeur Desgrez analyse
d'abord le rapport du professeur Barrai
dont il loue à juste titre l'autorité et le
souci de précision allant jusqu'à la mi-
nutie.
Ce rapport, on le sait, concluait à l'ab-
sence de toute trace de poison, par suite
au non-empoisonnement. Le professeur
Barrai concluait à l'accident thérapeuti-
que à condition qu'il se soit produit peu
après la piqûre. Le professeur Desgrez
établit que nombre d'expériences récen-
tes prouvent quo de tels aocidents peu-
vent se produire jusqu'à huit jours
après la dernière injection.
Autre point le professeur démontre
l'imbécillité-du maquillage de cadavre
que Bougrat aurait avoué au témoin
Gautier la circulation ne se faisant plus
sur un mort, les liquides injectés eussent
été retrouvés sur place. Et voici qu'à la
demande de M" Stéfani Martin, les pro-
fesseurs Barrai et Domergue viennent se
grouper aux côtés de leur collègue c'est
la consultation solennelle au chevet de
l'accusé et, reconnaissons-le, M" Stéfani
Martin sut la monter de main de maître.
MO Stéfani. Le professeur Barral a,
hier, affirmé impossible et inexistant l'èm-
poisonnement de Rumèbe par l'acide ptus-
Le professeur Barral. Je le maintiens.
̃ M* • Stéfani. Le professeur Domergue
déclare qu'on peut, chez les pharmaciens,.
trouver de l'acide cyanhydrique au cen-
tième un tampon ainsi mouillé provoque-
rait-il la mart ?
Le professeur Dégrçz. Certainement
non.
M" Stéfani. D'ailleurs, aucune trace
d'acide cyanhydrique, ni d'acide sufocya-
nique que, malgré la putréfaction, on mlè-
verait au bout de trois mois en tant que
produit par l'acide cyanhydrique; Restent
les doses infinitésimales -d'arsenic et de
mercure relevées par l'analyse. Etant don-
APRÈS LESAC DE NANKIN
La haine de l 'étranger •*
Les informations reçues hier sur tes
événements de Chine ne laissent plus
aucun doute sur la haine qui anime les
Cantonais contre les étrangers. Elle les
a poussés aux pires excès, et ce sont
bien les troupes régulières qui s'y sont
livrées. Aussi faut-il souscrire, au len-
demain du sac de Nankin, à l'apprécia-
tion du Daily « Les
listes se sont enfin montrées sous leujj
véritable jour et les égarés qui, en«Eu-
rope et en Amérique, sympathisent
avec eux, s'ils ont le moindre égard
pour.un peu de décence, feront bien des
se taire.' L'heure des* illusions et des
concessions est passée. »
Il est, en effet, certain que si, à Nan-
kin, la ville n'avait été bombardée pen.
dant trois heures par les bâtiments dei
guerre anglais et américains, tous les
étrangers auraient été massacrés par les
soldats chinois. Elle est typique, cette
réponse de réguliers cantonais aux Amé-
ricains qui leur offraient de l'argent
pour qu'ils les laissent s'enfuir « Nous'
n'en avons que faire, ce que nous vou-
lons avant tout, c'est votre mort.
Et, comme l'a affirmé hier une haute.
personnalité particulièrement bien in-
formée, les troubles de Chine ne font
que commencer ce qui est arrivé jus-'
qu'ici n'est qu'un prélude.
Tel est le résultat de la propagande
bolcheviste en Chine. Comprendra-t-on
enfin quel rôle important dans la révo-
lution la III° Internationale de Moscou
s'apprête à faire jouer à l'immense .peu-,
pie asiatique ? Denys
(Lire les dépêches en Dernière Heure.),
nées ces doses, Rumèbe peut-il être mort.
de ces .pojgon»'? ̃" ̃•-̃'̃̃
Le professeur Barrai. Non.:
Barrai ni&itttient-ll; contrairement au
fesseur Desgrez, que l'accident thérapeu-
tique n'est admissible qu'à condition de
s'être produit au plus tard deux heures
après la dernière piqûre?
Le professeur Barrai. .Non. J'ai, de-
puis, pris connaissance de travaux récents
il est certain que l'accident peut se produire
après plusieurs heures.
-Me Stéfani. 'Je. puis' donc formellement
conclure que Rumèbe ne s'est pas et n'â
pas été empoisonné.
Le professeur Barral. J'ai prouvé que.
la dose n'était pas nocive::
Le professeur Desgrez. Je le confirme
et ̃ c'est très net, v A la dose de 1 milli-
gramme, J'arsenic est normal et courant
dans les viscères de 1 à 3 milligrammes,'
il y est, par origine médicamenteuse à
partir, de 1 centàgramme, il y a empoi-
sonnement. Chez Rumèbe, c'est une dose
médicamenteuse plutôt faible.
En mon âme et oonsoience..
Et voici l'instant solennel. Face au
jury, d'une voix forte et grave, le pro-
fesseur Desgrez, dans le silence religieux
de la salle, prononce lentement cés
mots
Après avoir étudié le rapport du profes-
seul' Barrai qui a envisagé toutes les hypo-
thèses au nom de l'état actuel de la
science, en mon âme et conscience, je
déclare que Rumèbe n'a été empoisonrié
ni par l'arsenic, ni. par le mercure, ni par
l'acide cyanhydrique, ni parle cyanure de
potassium. (Longue sensation.)
M8 Stéfani. Alors vous ne condamne-
riez pas Bougrat pour assassitiat ?
Lo professeur Desgrez. Non 1 Je Buis
venu ici pour dire la vérité, je la dis, et
j'y suis venu parce qu'il s'agit d'un mé-
decin qui, au front, a fait noblement son
devoir.
Silencieusement, Bougrat pleure.
Le professeur Desgrez. Certes, il est
tombé bien bas mais, au nom de la
science, je ne peux pas et ne laisserai pas,
dire qu'il ait empoisonné et j'en fais -le»
serment. (Longue et .profonde émotion.)
M0 Stéfani. Donc, tout ce qu'on peut
admettre c'est l'acident thérapeutique ?
Le professeur Desgrez. Oui.
M" Stéfani. Au nom de la défense, au'
nom du père de Bougrat, de tout mon
cœur, merci
Bien entendu, le président tente dé
diminuer l'effet considérable de pa-
reille déposition. Les honorables ex-
perts ont beau dire, aucun médecin in-
nocent ne fourrait un client mort pan
accident dans un placard, tentative mal-
heureuse.
-Il y en a un, s'écrie dans les rires le
professeur Degrez, qui l'a mis dans une
malle I Chez le médecin le plus honnête, il
peut se produire'un trouble de l'èsprit qui
le pousse à cacher la mort c'est un trou-
peut non se justifier mais s'expli-
quer.
Enfin, le président de reconnaître
que, s'il n'y avait que l'empoisonne-
ment, Bougrat ne serait sans doute pas
là, mais il y a ie reste et le dernier
mot est à Me Stéfani
Je prends acte de vos paroles, le jury
s'en souviendra,
Mme Rumèbe dépose
Résumons brièvement maintenantlë
début de la journée
Ce fut, le. matin, une minute profon.
dément émouvante, celle où, à la barre,
s'avança la veuve de la malheureuse
victime, Mme Rumèbe.
A peine entrée dans la salle, toute
pâlie sous ses voiles de deuil, son œil
brusquement étincelant cherche Bou-
grat, tandis que, lentement, elle passe
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