Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 11 mars 1927 11 mars 1927
Description : 1927/03/11 (Numéro 18054). 1927/03/11 (Numéro 18054).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5408204
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
du 1Matin) PARIS VENDREDI :il i927
EDMOND TftRBÉ Et HENRY DE PÊNE
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ARTHUR METER
Directeur (7 879-1 924)
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Paroles
d'un Chef
L'assemblée générale annuelle du Comité
la ChapelJe de la. Reconnaissance de la
2|îMame a eu lieu hier, sous la présidence du
Duport, membre du 'conseil supé-
rieur de la guerre.
Après la lecture du rapport de notre
distingue collaborateur M. iernand Laudet.
une allocution fut prononcée par Mgr Tis-
sicr, évolue de Châlons,e:; M. le bâtonnier
l'*ourcacle souleva les applaudissements
par un remarquable discours. Puis, avant
que les Chanteurs de la Sainte-Chapelle sa
lissent entendre, le général Duport exprima
magnifiquement le sentiment de l'armés.
publication de ces pvrales de chef, toutes
Vibrantes de pensée et d'sction.
.Trop souvent, le « sable fin des heu-
res » efface vite les empreintes de ce
qui est passé. Il ne faut pas qu'il sache
la place où dorment les morts de la
grande guerre.
Les deux batailles de la Marne sont
remarquables par la grandeur de leurs
résultats. La première celle de 1914,
fut une bataille d'arrêt,- ainsi que l'a ap-
:pelée l'érudit et brillant historien qu'est
Louis Madelin, c'est-à-dire une de ces
batailles comme Marathon, les Champs
Catalauniques, Poitiers, dont les consé-
quences ont une importance particulière
jet où une nation, dressée en champion
d'u monde, arrête l'envahisseur et sauve
,une civilisation séculaire.
La première hataille de la Marne a
sauvé la civilisation gréco-latine. La
deuxième celle de 1918, fut une ba-
¡taille de libération, elle marque le com-
mencement de la délivrancs de notre
sol et de la défaite allemande. Dans tou-
tes les deux, la valeur des chefs et
^l'héroïsme des soldats or.t mérité la vic-
Dans cette période critique qui va de
fin, d'août au début de septembre
iïÔM, notre commandement, après la ba-
RÉaille des-frontières nerdue sur tout le
f1front, sut diriger avec une ferme préci-
(sion la retraite de nos .r.rmées, les res-
1 souder, réaliser, malgré la menace pres-
sante de l'ennemi, un dispositif solide
et conforme à ses vues, puis, au moment
choisi par lui, passer à l'offensive avec
toutes ses forces 'réunies en même
temps, il avait réussi à maintenir la dis-
'cipline, le moral et la confiance des
troupes qui, après une longue retraite
"épuisante, ont pu assurer le succès de
manœuvres bien conçues et bien condui-
Cette action du commandement en
chef fut, à tout instant, heureusement
secondée par l'habileté manœuvrière
des commandants d'armées, par leur ar-
dent esprit d'initiative et de camarade-
rie, et par leur féconde faculté d'impro-
visation. Le résultat, ce fut la victoire.
Pour apprécier complètement la
grandeur du rôle des chefs, je vous de-
mande de considérer aussi qu'ils agissent
sur des hommes, sur des êtres faits
d'une chair qui souffre et d'un cœur
qui s'émeut, et qu'ils opèrent sur des
éléments variables et fuyants, avec une
part redoutable d'inconnu. Il faut orga-
niser, prévoir, peser, puis oser et com-
mande, et toujours dans des condi-
tions critiques et émouvantes, quand
tout concourt à rendre plus difficile
l'exercice du jugement et de la volonté
Et puis, il y a le hasard, le hasard
avec lequel il faut toujours compter,
contre lequel il faut lutter rar surcroît
s'il est contraire et dont il faut savoir
,profiter à temps s'il est favorable. Et
quelle responsabilité formidable a por-
ter, puisque ce qui est en jeu c'est, avec
la vie d'une masse d'hommes, l'existence
et l'honneur d'un peuple!
Depuis le moment où la Victoire a
etendu pour la première fois ses ailes
d'or sur les rives du fleuve, quatre an-
nées ont passé, quatre longues années
do résistance tenace, d'épreuves et de
sacrifices, dans la lente immobilité des
tranchées, et, au mois de juillet 1918,
nous sommes encore sur les bords de la
Marne.
L'ennemi est prêt à lancer contre nous
l'offensive la plus puissante qu'il ait
entreprise c'est son suprême effort, ce-
lui qui doit décider du sort de la guerre
et d'où il attend la victoire et la paix.
L'objectif est la Marne,, de Dormans à
Châlons, une attaque visant Epernay,
.une autre Châïons. Si nous cédons, c'est
la montagne de Reims encerclée, la ville
martyre captive, le chemin de Paris
ouvert.
.Dans la nuit du 14 au 15 juillet, à
minuit, l'ennemi commence une formi-
dable préparation d'artillerie c'est
^épouvantable rugissement de centaines
de bouches à feu de gros calibres, qui
.ébranle l'air et la terre et dont l'écho
menaçant vient jusqu'à Paris puis,
yers 4 heures, c'est le barrage roulant
qui, comme un monstre échappé, rageu-
sement, méthodiquement, pas à pas,
ravage, martèle, pillonne la terre et tout
ce qu'elle porte. Sous cet ouragan de fer
et de feu, qui dure des heures, au milieu
de cette dévastation et de cette épou-
vante, les soldats de nos postes avancés,
fidèles à leur consigne de sacrifice, at-
tendent sans broncher Fennemi ou la
mort. Et quand la ligne grise d'assaut
sort des tranchées allemandes, les veil-
leurs, l'œil aux aguets, lancent la fusée-
signal, dont la lueur éphémère monte
dans l'air obscurci pour avertir les ca-
marades de la position de résistance et
leur dire « Camarades, voilà l'en-
nemi 1 Nos artilleurs, ainsi rensei-
gnés, peuvent alors raccourcir leur tir,
et leurs obus, bien dirigés, accompa-
gnent sans trêve la vague d'assaut alle-
mande en la décimant.
De leur côte, les mitrailleurs des pos-
tes avancés dirigent leur tir, rapide, in-
lassable, sur l'assaillant dont l'élan vers
la position de résistance est ainsi gêné
et affaibli. De ces petits îlots de braves,
épars sur le terrain auquel ils se cram-
ponnent, les uns sont anéantis ou sub-
mergés, les autres et c'est heureuse-
ment le plus grand nombre encer-
clés, résistent furieusement pendant les
longues heures d'un jour d'été ils tien-
nent encore quand vient la nvit alors,
la tâche'accomplie, les survivants se
lancent, la baïonnette en avant, contre
le cercle de fer qui les entoure, et arri-
vent se frayer un chemin pour rejoin-
dre leur unité.
La mission de sacrifice a oté remplie,
et bien remplie l'ennemi a été arrêté
net devant la position do résistance
pour la seconde fois la victoire va re-
venir sur les rives de la Marne. Nos sol-
dats ont bien'mérité sa radieuse appari-
tion, eux qui ont dépassé avec tant de
simplicité les exploits de la. Tour d'Au-
vergne et des grenadiers Ce Waterloo, et
qui viennent, comme on l'a dit, d'ajou-
ter de l'inédit il l'histoire de l'héroïsme
humain.
Ce qui distingue ces soldats de la
grande guerre, tous tant qu'ils sont, de-
puis les plus jeunes, qui sont comme les
hosties de la patrie, avec leurs proues-
ses toutes neuves, jusqu'aux plus vieux,
qui ont laissé tant de choses derrière eux,
c'est l'esprit de sacrifice qui leur permet
de tout accepter, hormis la défaite il y
avait autour d'eux, a dit Barrès, « une
atmosphère générale d'offrande Puis-
sions-nous, v notre tour, dans la paix
laborieuse, garder toujours les senti-
ments d'union et de sacrifice qui ani-
maient nos soldats, et qui ont fait là
force et la grandeur de nos armées
Avec les Croisés d'Urbain II ou avec
les soldats de la grande -guerre, la
Franche toujours été le Soldat de
l'Idéal, de cet Idéal nui, selon la belle
parole de Pasteur, est la source vive des
grandes pensées et des grandes actions,
toutes éclairées des reflets de l'Infini.
Général Duport
LA VIE QUI PASSE
A propos des « Burgraves»
Demain samedi, comme prélude à la 'célébra-
tion du centenaire du romantisme, la Comédie-
Française '.reprendra Les B urgraves, de Victor
Hugo. Est-ce bien une reprise ? Il y a déjà
un quart de siècle que nous avions assisté à
la représentation du drame (c'était .en 1902, et
la création véritable avait eu lieu en 1843).
C'est dire que Les Burgraves font de rares
apparitions sur La scène. Pourquoi ? Parce que
l'œuvre est 'ultra-.romantique, parce qu'elle est
un spécimen très pur de l'art nouveau qui
s'était installé à la place de la tragédie clas-
sique. On avait cru utile de faire expier à
Victor Hugo des triomphes comme Hernani et
Ruy Blas, et une offensive s'était déchaînée
contre lui dans certains clans littéraires. Fran-
çois Ponsard, un jeune avocat de Vienne en
Dauphiné, avait été chargé à son grand éton-
nement de se parer de la gloire dont on voulait
découronner le poète de génie; le poète de
l'école du bon sens » arriverait-il à cueillir
les lauriers de l'autre ? Charlatte Corday ou
Lucrèce, ces deux chevaux de bataille, qui
étaient des pouliches, feraient-elles mordre la
poussière aux Burgraves ?
Et comme si ces obstacles ne suffisaient pas,
il s'en dressa d'autres. Ils apparurent en 1842,
quand Victor Hugo appoçta son manuscrit au
comité de lecture. On avait déjà fait le siège
de Rachel, qui ne voulut pas jouer Guanhumara,
le rôle d'une femme de quatre-vingts ans!
Le poète se garda bien de le lui offrir. Il ne
songea pas davantage à Mlle Georges, qui avait
quitté ila Maison de Molière en d'assez mau-
vais termes. Restait Marie Dorval, mais la grande
artiste ne voulait pas franchir le seuil de la
Comédie-Française sans être nommée sociétaire.
Hugo consentit à essayer Mlle Maxime, qui
arrivait de l'Odéon et venait d'entrer comme
pensionnaire au Théâtre-Français; .au bout de
deux mois de répétitions, elle fut jugée inca-
pable. Il y eut scandale, procès, qu'elle perdait.
Finalement, on alla chercher à la Porte-Saint-
Martin Mme Théodorine Mélingue, la femme tu
célèbre acteur; le poète exigea qu'elle entrât
comme sociétaire d'emblée, ce qui fut accordé.
Elle fut une Guanhumara pathétique, « inté-
ressante dans sa haine; elle a consenti à ne
pas rester jolie, mais elle a su être belle
dit Victor Hugo dans une de ses préfaces. Les
autres rôles furent tenus par Guyon (Magnus),
Ligier (Barberousse) et Beauvallet (Job), ces
deux derniers de petite taille et représentant des
géants! et Geffroy un Otbert qui manquait de
jeunesse. L'effet fut néanmoins considérable à
la première ,représentatian; Victor Hugo avait
retrouvé dans la salle tous ses partisans de jadis,
qui avaient'déterminé avec ses amis personnels
un courant de sympathie quasi-unanime.
La cabale reprit le dessus dès la deuxième;
si j'en crois les notes puisées à bonne source
par l'érudit M. Gustave Simon et qui figurent
dans la belle édition définitive sortie des presses
de l'Imprimerie nationale, les représentations
furent très houleuses. Une fois, Ltgier exaspéré
s'avança devant la rampe et appliqua aux sif-
fleurs ces deux vers du défi de Barberousse:
Si vaus aviez des coeurs, si vous aviez des âmes,
On °vous dirait Vraiment, voirs êtes trop
[infâmes
II fut salué par un tonnerre d'applaudisse-
ments. Il y eut douze soirées où le public vint
en foule, parce que le théâtre lui servait de
prétexte à manifester ses opinions littéraires.
Il y eut encore çà et là une vingtaine de iepré-
sentations espacées sur deux ans. La Lucrèce
de Ponsard avait été donnée sur ces entrefaites
et avait accaparé le succès.
Quand on reprit le drame, en 1902, le culte
de Victor Hugo florissait en plein; la lecture
avait permis d'admirer les vers que le spectacle
laissait dans l'ombre, et les tirades des Burgraves
étaient comparées dans les anthologies à cer-
taines pièces de La Légende des Siècles. Et puis
il y avait à ce moment à la Comédie-Française
une excellente troupe tragique: Mounet-Sully
dans le rôle de Job créé par Beauvallet, Paul
Mounet remplaçant Guyon dans Magnus, Silvain
venant dans Barberousse après Ligier, Albert
Lambert dans Otbert. Mme Segond-Weber venait
d'abandonner l'Odéon elle fut Guanhumara,
elle le sera encore demain, acclamée comme
jadis. Quant au rôle, relativement peu impor-
tant, de Résina, il échut à Mme Bartet. Ce fut
un triomphe à la répétition générale donnée en
l'honneur du centenaire de la naissance du
poète, le 26 février 1902.
Les Burgraves terminés, le rideau se releva:
sur la scène, le buste de Victor Hugo était paré
de drapeaux et de gerbes de fleurs. De chaque
côté se tenaient Mme Segond-Weber et Mme
Bartet; la première dit les vers fameux:
Ce siècle avait deux ans.
Mme Bartet avait choisi la pièce moins connue,
mais non moins belle, dans laquelle le poète,
enfermé dans Paris pendant le siège, voit en
songe sa tombe « au pays des lauriers ». Ainsi,
pas de vers'de circonstance, mais Victor Hugo
célébré par Victor Hugo.
Et Les Bargraves, ainsi repris dans la fumée
des apothéoses, connurent une splendide série
de spectacles. II sera curieux de se rendre
compte si les années qui viennent de s'écouler
n'ont pas modifié les impressions des spectateurs
de démain.
Louis Schneider
Le Communisme
et la Réforme électorale
M. Sarraut a déposé hier sur le bureau'
de la Chambre son projet de loi tendant
à rétablir le scrutin .d'arrondissement.
A peine cet acte accompli, le ministre
de l'intérieur se rendait devant la confé-
rence des présidents des groupes et des.
grandes commissions de la Chambre
pour les informer que le gouvernement
désirait que la réforme électorale ne fût
discutée qu'une fois les lois militaires
votées.
M. Sarraut n'est pas un de ces politi-
ciens ignorants et irréfléchis comme il
s'en trouve tant au Palais-Bourbon,
voire même dans les ministères. C'est
un homme formé par l'expérience, sen-
sible aux réalités,1 réfléchi dans ses des-
seins et sur lequel les plus raisonnables
des Français ont mis beaucoup d'espoir.
Aussi peut-on croire que son esprit
averti doit être assez mal satisfait du
projet qu'il .a déposé hier sous la pres-
sion des gens de son parti. On conçoit
que le ministre soit peu pressé de voir
discuter ou même voter une loi qui, de
l'avis de la plupart des gens habitués à
manier la matière électorale, doit per-
mettre l'entrée au Parlement d'un plus
grand nombre de députés révolutionnai-
res ou communistes.
M. François Coty publiait hier dans le
Figaro un nouveau chapitre de sa noble
croisade pour « le f?'ont unique » contre
le communisme. Il y observait très fi-
nement que chez nous le communisme
semble, en ce moment, « par ordre »,
ralentir son action révolutionnaire pour
prendre une position électorale. « On
veut, écrit le directeur du Figaro, as-
surer le retour ou l'entrée au Parlement
de tous les éléments suspects, le succès
de tous les hommes, groupes, sous-
groupes est comités qui cultivent et pro-
pagent le virus démagogique. » Faut-il
voir, d'une part, dans « cet ordre » et
dans le changement de tactique des
communistes, dans le dépôt du projet
de loi sur la réforme électorale, d'autre
pa,rt, dans le revirement des socialistes
à son. égard, dans leur hâte à en imposer
le vote aux Chambres, une pure coïnci-
dence ? M. Coty ne croit pas beaucoup
aux coïncidences, aussi parle-t-il sans
déguiser sa pensée de la tyrannie oc-
culte que subissent passivement nos
gouvernants ». Doit-on croire qu'une
pareille tyrannie ait pu s'exercer cons-
ciemment ou inconsciemment sur M.
Sarraut? Ce serait, comme dii le Figaro,
une circonstance atténuante
Toujours est-il que voilà, dans un mo-
ment si grave, une loi électorale desti-
née à faire le jeu de la révolution. Toute
autre considération pèse peu auprès,
d'une telle perspective. On ne fera croire
a personne que c'est par souci de la
justice, par respect pour le sentiment
ou la volonté nationale, que les socia-
listes tiennent tant à faire adopter cette
transformation du scrutin. C'est un in-
de parti et de quel parti qui
les guide. Si les conservateurs sociaux,
si les hommes qui croient encore que la.
propriété individuelle reste la base (le
tout ordre social ont un certain sens de
la défense, ils n'hésiteront pas ''a faire
front, et un front unique, contre une
entreprise fomentée par des hommes
réunis et mandatés poiir exploiter la
France, pour épuiser sa force, pour ex-
torquer ce qui lui reste de'richesse, et
pour détruire son indépendance
Curtius
Le Scrutin d'arrondissement
M. Sarraut a déposé hier son projet
sur le bureau de la Chambre
M. Albert Sarraut, ministre de l'inté-
rieur, a été autorisé par le conseil de cabi-
net d'hier matin à déposer sur le bureau
de la Chambre le projet de loi gouverne-
mental sur le scrutin uninominal.
M. Louis Marin, ministre des pensions,
a fait certaines réserves sur le projet.
L'après-midi. M. Sarraut Va déposé sur
le bureau de la Chambre aux applaudisse-
ments des gauches.
L'économie en est telle que nous l'avions
prévue dnns uotre analyse d'hier,
DANS LES GROUPES
M. Sarraut a déclaré à la conférence des
présidents que le gouvernement demande-
rait que la discussion de la loi électorale
ne vînt qu'après celle deslois militaires en
cours.
Chez les socialistes
Les socialistes, au contraire, ont mani-
festé le désir que le vote du scrutin d'ar-
iondissement vint immédiatement.
Par ailleurs, le gnupe. s'est montré en
majorité disposé à se ra;lier au contre-
projet déposé par MAI. êmédée Peyroux,
André Hcsse, Albert Miiiaud, Delaroche-
Vernet qui reprend, purement et simple-
ment le texte de la proposition de M.. Sou-
lié déjà voté par le Séna*, et rétablissant
le scrotin uninominal comme il existait
antérieurement à la loi électorale actuelle.
avec un chiffre de 609- députés.
Chez les radicaux-socialistes
Après un échange de vues sur la réforme
électorale, le groupe radical-socialiste a
décidé de confronter maidi prochain les
deux principaux textes doM la Chambre est
saisie, portant rétablisse. ent du scrutin
d'arrondissement, le projet du gouverne-
ment et le contre-projet de MM. Albert
Milhaud, André liesse, etc., reprenant la
proposition Soulié déjà vci&e au Sénat.
A la suite de cette réunion, une déléga-
tion co-nprenant notamment MM. Gazais,
Malvy, Margaine, Léon Me>er s'est rendue
auprès des membres du gouvernement ap-
partenant au parti, avec lesquels elle a eu
un entretien, dans le salon réservé aux
minictres, au sujet de la date éventuel
de la discussion du projet gouvernemental.
MM. Sarrant, Herriot, Poirier et Queuille
ont donné à la délégation l'assurance que
le débat viendrait certainement avant la
clôture de la présente session. Ils ont
ajouté que le gouvernement ne poserait
pas la question de confiance.
Chez les communistes
Au nom du groupe communiste, M. Gar-
chery a déposé hier, sur le bureau de la
Chambre, une proposition de loi ayant
pour objet de modifier la loi du 12 juillet
1919 qui a institué le régime électoral ac-
tuellement en vigueur et tendant à établir
une représentation proportionnelle des par-
tis pour l'élection des députés.
Deux propositions d'ajournement
M. Veïiot, député des Vosges, membre de
la gauche radicale, a informé le présidents
de la Chambre de son intention de poset
la question préalable lorsque seront mis
en délibération devant .la Chambre les pro-
jets et propositions de loi tendant au réta-
blissement du scrutin d'arrondissement.
M. Verlot a annoncé en outre qu'il se pro-
posait de demander l'ajournement du dé-
bat sur la réforme électorale, tant que la
Chambre ne serait pas saisie d'un texte
comportant une réduction importante du
nombre des députés.
De son côté, M. Georges Bonncfous, dé-
puté de Seine-et-Oise, a déposé la proposi-
tion de résolution suivante, tondant nu
même but
a La Chambre décide d'ajourner la dis-
cussion du projet de loi sur la réforme élec-
torale, jusqu'à ce que le gouvernement l'ait
saisie d'un projet de loi préparatoire rédui-
saint à 500 le nombre des députés et à 250 Je
nombre des sénateurs. »
Lire en 2" page L'exposé des motifs
et le texte du projet
Les Échos
En l'honneur -d'Alphonse XIII.
La célébration du vingt-cinquième
anniversaire du couronnement du roi
Alphonse .inll aura lieu, comme on le
sait, au mois de mai prochain, avec un
éclat magnifique.
A ce propos, en Espagne, certains
voudraient que 'toutes les municipalités
du royaume, sans exception, donnas-
sent le nom d'Alphonse XIII à la rue,
au boulevard ou à la place la plus im-
portante de la localité! Les plaques in-
dicatrices consacrant cette dénomina-
tion seraient toutes apposées le jour de
l'anniversaire du couronnement, à midi
précis. Les promoteurs de ce projet
estiment que rien ne prouverait mieux
l'affection du peuple espagnol envers
son souverain, ainsi que la légitime
popularité de celui-ci.
Jacques Bainville romancier.
Jacques Bainville nublie aujourd'hui
son premier roman Jaco et Lori.
On se rappelle le triomphe de son
Histoire de France; ce fut un prodigieux
succès. Nul doute que Jaco et Lori, ro-
man satirique, ne connaisse une égale
fortune.
LA NATION ARMÉE
LA MARSEILLAISE DES MIOCHES
Dès qu'on invitera la classe
De huitième à courir au feu,
Tant qu'il y aura de la casse,
Nous serons un peu là, morbleu!
Nous ne rêvons que plaie et bosses,
On nous rase avec les poilus:
Ils ont fait leur temps. N'en faut plus.
Notre heure arrive. Place aux gosses!
Chacun de nous, dans la tranchée,
Sifflera sans mettre de l'eiu,
La fiole à peine débouchée,
Le pinard au lieu du lolo.
Et voudra, quand le canon tonne,
Ne trouvant pas à ses côtés
Pour le gêner des députés,
Monter à l'assaut sans sa bonne.
Aux armes, etc.
A coup d'.encriers.
En Portugal, les esprits semblent tou-
jours fort échauffés. En effet, ces jours-
ci, le directeur de la Bibliothèque natio-
nale de Lisbonne, ayant modifié certai-
ne. heures de travail, reçut de ce
fait une députation de son personnel
venant protester contre la mesure prise.
L discussion prit bientôt un caractère
de telle violence que plusieurs des em-
ployés, à bout d'arguments, bombardé-
rent le directeur avec des encriers
Celui-ci fut très grièvement blessé à la
tête et au bras et dut être admis d'ur-
gence à l'hôpital.
Les insubordonnés furent conduits au
gouverneur civil. En outre, le ministre
de l'instruction publique ordonna la
fermeture de la Bibliothèque nationale,
qui fut accompagnée du renvoi de tout
le personnel.
Les plus punis en tout ceci nous sem-
blent être les gens que leurs travaux
appellent à la Bibliothèque nationale et
qui se voient brutalement' fermer la
porte au nez.
Madame la présidente ?.
On sait que le féminisme fait des pro-
grès immenses aux, .Etats-Unis. Il y a
déjà une foule de femmes fonctionnai-
res, magistrats, membres du jury, poli-
cières, maires, conseillères municipales,
même gouverneurs d'Etat -r on en a
vu. Mais voici qui est plus fort. On an-
nonce des candidates à la présidence
L, L.
G. J.
de la République pour les élections de
1928. Les journaux féministes, sous le
titre de «' Une femme à la Maison
Blanche », proposent trois candidates,
qui sont miss Anne Morgan, Mme
Alice Roôsevelt Longworth (fille de
l'ancien Président) et Mme Riith Han-
na Me Gormick.
Ces dames ont-elles été pressenties ?
Ou sont-elles des candidates malgré
elles ?
L'avenir historique du fascisme.
Par ordre de M. Mussolini, ul1e' bi-
bliothèque officielle de l'histoire du fas-
cisme, dans le passé, le présent et l'ave-
nir, vient d'être installée à Rome, dans
un édifice spécial contigu à celui du
Parlement. Cette bibliothèque a pour
but de rassembler tous tes documents,
tous les livres et toutes les publications
ayant trait au mouvement fasciste et de
les conserver pour l'instruction des gé-
nérations à venir.
Un des premiers livres dont se soient
ornés les rayons acte le journal tenu par
M. Mussolini dans les tranchées pen-
dont la guerre mondiale. Il est doré sur
tranches. Une autre acquisition impor-
tante est une collection complète du
Popolo dltalia, le journal de M. Musso-
lini, fondé en 1915 et proclamant le
devoir qui s'imposait à l'Italie de se
joindre aux alliés.
Mais l'on pense généralement que si
tous les documents concernant le ré-
gime fasciste doivent être conservés, il
faudra bientôt une annexe à l'édifice.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 055 (- 0 015). Dollar, 25 5625
(- Bel'ga, 356 (+ 0 50). Lire,
113 95 (+ 0 85). Franc suisse, 491 50
(– 0 25). Peseta espagnol, 439 75 (+ 2 ..).
Florin hollandais, 1022 75 (–
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124 05.
Dollar, 25 56.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 11 mars
Région parisienne: vent variable faible domi-
nant du secteur ouest; ciel très nuageux, éclair-
cies et quelques averses.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
̃ 14 heures. Courses à Maisons-Laffitte.
17 heures. Cercle des Etudiants amis de
la France: Conférence sur « La peinture ».
17 h. 30. Dotation Carnegie: Conférence:
ce Les confins orientaux de la Pologne en 1919 ».
1.7 h. 30. Gonservatoife des Artsiet Métiers:
Conférence: « Les accidents du courant élec-
20 h. 45. Théâtre Daunou Répétition
générale de La Poupée française.
21 heures. Société de Géographie: Confé-
rence « Voyage d'exploration aux glaciers
inconnus de l'Asie centrale ».
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
L'incident
des espions russes
Le sort de Mme BorctHne sera réglé
à Pékin
Nous avons annoncé avant-hier l'arres-
tation, à bord du navire marchand sovié-
tique Pamiat-Levina, de Mme Borodine, la
femme de l'émissaire soviétique auprès du
gouvernement de Canton. Nous avons dit
qu'en même temps qu'elle trois courriers
soviétiques juifs avaient été arrêtés et
nous avons reproduit une dépêche annon-
çant que le gouvernement de Pékin, entre
les mains de qui ils étaient tombés, les
avait fait fusiller.
Cette dernière information est démentie.
Une dépêche de Shanghaï aux journaux
annonce en effet que le général Chang
Tsoung Chang, gouverneur mütaire de la
province du Chantoung, a fait connaître
au maréchal Tehang Tso Lin que les trois
courriers diplomatiques russes et Mme
Borodine sont actuellement à Tsi-Nang-
Fou. où ils sont bien traités.
On sait que ce qui aggrave le cas de
Mme Jîorodine, c'est qu'on a trouvé dans
ses bagages des documents dissimulés don-
Il-,tilt les dispositions des troupes du géné-
ral Chang Tsoung Chang entre Kaïphang
et Poukt>ou, et d'autres renseignements
relatifs a la défense do Shanghaï ce qui
1 constitue un fait d'espionnaga. Aussi le
gouvernement de Pékin n'a-t-il pas cédé
aux sommations et aux protestations du
consul général soviétique qui, ainsi que
nous l'avons dit, s'était rendu à Nankin
pour obtenir la libération de Mme Boro-
dine. Chang Teoung Chang l'a informé
que l'affaire serait réglée à Pékin.
Naturellement, le conseil général sovié-
tique prétend qu'on n'a trouvé aucun pa-
pier compromettant dans les bagages de
Mme Borodine et des courriers russes, et
il s'élève contre le fait que le pavillon
soviétique a été amené à bord du Pamiat-
Lenina et que celui-ci, ayant reçu un nom
chinois, a été armé de trois canons et
affecté au iransport des troupes.
Le capitaine russe a dû déposer auprès
du consul en vue de l'envoi d'une nouvelle
note de protestation.
Denys Meulhan
Les aviateurs arugayens sont libérés
Londres, 10 mars.
Un télégramme de Casablanca annonce
que les aviateurs uruguayens ont été re-
mis en liberté par les Maures qui les rete-
naient prisonniers et qu'ils font actuelle-
ment route à bord de deux avions des li-
gnes Latécoère à destination, croit-on,
d'Agadir. (Radio.)
Casablanca, 10 mars.
Cet après-midi, à 13 heures, les membres
de l'équipage de l'hydravion Uruguag sont
arrivés au cap Juby. Ils se trouvaient a
bord de deux appareils Latécoère qui les
ramèneront très probablement demain à
Casablanca. (Radio.)
Lire en Dernière Heure
CONTRE LA VIE CHÈRE
Les déclarations du préfet de la Seine
à l'Hôtel de Ville
AU CONSEIL DE GENÈY.E
DE E_STRESEfflANN
L'Allemagne et les Soviets,,
Une demande prochaine
d'évacuation de la Rhénanie
M. Stresemann, quelque peu novice à
Genève, a bousculé hier la tradition res-
pectable qui exige qu'on se mette d'ac-
cord au sein de la Société des nations
pour ne pas trop insister sur les désac-
cords. Après M. Briand, qui avait pro-
digué les assurances qu'il n'avait point
abordé le problème rhénan avec son
collègue allemand, le ministre des affai-
res étrangères du Reich a formellement
déclaré que sa conversation avec M.
Briand n'avait pas eu d'autre objet.
Il' n'y a rien là qui doive surprendre.
Ce sont grosses ficelles diplomatiques,
et l'on doit savoir gré à M. Stresemann
de la rondeur avec laquelle il a abattu
son jeu et révélé les intentions véritables
de son gouvernement.
Nous voilà prévenus. Si l'Allemagne
n'a pas encore officiellement demandé
l'évacuation du Rhin et porté cette irri-
tante question devant le conseil de la
Société des nations, c'est qu'elle la ré-
serve pour la date prochaine où l'exé-
cution des derniers points litigieux du
désarmement, lui permettra d'invoquer
l'article 431 du traité de Versailles.
Rappelons cet article
Si, avant l'expiration de la. période de
quinze ans, l'Allemagne satisfait à tous
les engagements du présent traité, les trou-
pes d'occupation seront immédiatement rc-
tirées.
L'argumentation de M. Stresemann,
est habile. Mais si elle a raison d'in-
sister sur le caractère « sentimental »
des accords de Locarno, difficiles à
concilier avec .un régime de contrainte,
elle a tort de négliger le fait juridique
de l'occupation qui, en même temps que
le désarmement, garantit les répara-
tions.
L'on pourra, à la rigueur, considérer
le désarmement comme exécuté après la
destruction des abris bétonnés de Kus-;
trin, Gïogau et Koenigsberg et l'appli-
catio'n(?) des nouveaux règlements sur
lé matériel de guerre. Mais le plan
Dawes, qui en est encore sa période
de moratoire partiel?. En bonne logi-
que, ne devrait-on pas attendre, pour le
considérer comme accompli, l'exécution
des premières annuités fortes que doit
verser l'Allemagne au titre des répara-
tions ?
De cela, M. Stresemann se garde bien
de parler. Il ne peut pourtant pas igno-
rer que pour la France comme d'ail-
leurs pour la plupart des puissances in-
téressées aux réparations l'évacuation
anticipée du Rhin postule une contre-
partie allemande, qui fut un moment
envisagée sous forme de mobilisation
des obligations d'industries et de che-
mins de fer allemands, prévues par le
plan Dawes, mais pour laquelle le
Reich n'a jamais fait d'offres précises.
Ces affres accompagneront-elles la de-
mande officielle du Reich pour l'évacua-
tion du Rhin? A cet égard, M. Strese-
mann observe le plus prudent silence.
En revanche, il devient éloquent lors-
qu'il parle de la Russie et défend la po-
litique du Reich envers les soviets. Il
était difficile de dire plus nettement que
l'Allemagne entend observer une neu-
tralité intéressée dans les démêlés éven-
tuels de l'Angleterre avec l'U. R. S. Sî
Plutôt le Reich proposei\.it-U son entre-
mise bienveillante pour apaiser le
conflit latent entre Londres et Moscou.
Ainsi se réalise une prédiction quo
nous fîmes dès qu'il fut nuestion de
faire entrer l'Allemagne à la Société des
nations, à savoir que le Reich, Ge-
nève, ne tarderait point à se faire l'avo-
cat des soviets et à se poser en arbitre
d'une paix européenne fondée sur l'abo-
lition des servitudes du traité de Ver-
sailles.
Saint-Réal
Les Déclarations
du Ministre allemand
M. Stresemann, ministre des affaires
étrangères du Reich, a reçu, hier matin,-
la presse internationale. Voici les prin-
cipales déclarations qu'il a faites.
Parlant de la Russie soviétique, M.
Stresemann déclara qu'il est absolu-
ment faux que le gouvernement britan-
nique ait jamais eu l'intention d'organi-
ser un bloc antisoviétique et de se met-
tre à la tête du groupement d'Etats ainsi
constitué. La Grande-Bretagne a eu en-
core bien moins l'idée de faire entrer
l'Allemagne dans une telle entreprise..
Et M. Stresemann ajoute
Un des journaux officiels des Soviets
russes, les ïzvesiia, écrit l'autre jour que
le « plan » de sir Austen Chamberlain
consistait à mettre d'une part l'Allemagne
et la Pologne d'accord sur la rétrocession
au Reich du corridor polonais et de la
I-Iaute-Silésie, la Pologne devant recevoir
d'autre part, comme compensation, des
accroissements de territoire à l'est et une
sorte de coprotectorat (avec l'Allemagne)
sur un nouvel Etat ukrainien ou du Don,,
qui se séparerait de l'Union soviétique.
Je connais sir Austen Chamberlain de-
puis les négociations pour Locarno et je
n'ai jamais constaté chez lui des disposi-
tions d'esprit aussi fantastiques. Si, d'une
part, quelqu'un demandait à M. Zaleski
s'il est disposé à faire à l'Allemagne des
cadeaux territoriaux, il serait probable-
ment accueil! par mon collègue polonais
ave-c une certaine surprise.
Au surplus, mon gouvernement considèrè
que la paix de l'Europe et son assainisse-
ment exigent une certaine collaboration
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Paroles
d'un Chef
L'assemblée générale annuelle du Comité
la ChapelJe de la. Reconnaissance de la
2|îMame a eu lieu hier, sous la présidence du
Duport, membre du 'conseil supé-
rieur de la guerre.
Après la lecture du rapport de notre
distingue collaborateur M. iernand Laudet.
une allocution fut prononcée par Mgr Tis-
sicr, évolue de Châlons,e:; M. le bâtonnier
l'*ourcacle souleva les applaudissements
par un remarquable discours. Puis, avant
que les Chanteurs de la Sainte-Chapelle sa
lissent entendre, le général Duport exprima
magnifiquement le sentiment de l'armés.
publication de ces pvrales de chef, toutes
Vibrantes de pensée et d'sction.
.Trop souvent, le « sable fin des heu-
res » efface vite les empreintes de ce
qui est passé. Il ne faut pas qu'il sache
la place où dorment les morts de la
grande guerre.
Les deux batailles de la Marne sont
remarquables par la grandeur de leurs
résultats. La première celle de 1914,
fut une bataille d'arrêt,- ainsi que l'a ap-
:pelée l'érudit et brillant historien qu'est
Louis Madelin, c'est-à-dire une de ces
batailles comme Marathon, les Champs
Catalauniques, Poitiers, dont les consé-
quences ont une importance particulière
jet où une nation, dressée en champion
d'u monde, arrête l'envahisseur et sauve
,une civilisation séculaire.
La première hataille de la Marne a
sauvé la civilisation gréco-latine. La
deuxième celle de 1918, fut une ba-
¡taille de libération, elle marque le com-
mencement de la délivrancs de notre
sol et de la défaite allemande. Dans tou-
tes les deux, la valeur des chefs et
^l'héroïsme des soldats or.t mérité la vic-
Dans cette période critique qui va de
fin, d'août au début de septembre
iïÔM, notre commandement, après la ba-
RÉaille des-frontières nerdue sur tout le
f1front, sut diriger avec une ferme préci-
(sion la retraite de nos .r.rmées, les res-
1 souder, réaliser, malgré la menace pres-
sante de l'ennemi, un dispositif solide
et conforme à ses vues, puis, au moment
choisi par lui, passer à l'offensive avec
toutes ses forces 'réunies en même
temps, il avait réussi à maintenir la dis-
'cipline, le moral et la confiance des
troupes qui, après une longue retraite
"épuisante, ont pu assurer le succès de
manœuvres bien conçues et bien condui-
Cette action du commandement en
chef fut, à tout instant, heureusement
secondée par l'habileté manœuvrière
des commandants d'armées, par leur ar-
dent esprit d'initiative et de camarade-
rie, et par leur féconde faculté d'impro-
visation. Le résultat, ce fut la victoire.
Pour apprécier complètement la
grandeur du rôle des chefs, je vous de-
mande de considérer aussi qu'ils agissent
sur des hommes, sur des êtres faits
d'une chair qui souffre et d'un cœur
qui s'émeut, et qu'ils opèrent sur des
éléments variables et fuyants, avec une
part redoutable d'inconnu. Il faut orga-
niser, prévoir, peser, puis oser et com-
mande, et toujours dans des condi-
tions critiques et émouvantes, quand
tout concourt à rendre plus difficile
l'exercice du jugement et de la volonté
Et puis, il y a le hasard, le hasard
avec lequel il faut toujours compter,
contre lequel il faut lutter rar surcroît
s'il est contraire et dont il faut savoir
,profiter à temps s'il est favorable. Et
quelle responsabilité formidable a por-
ter, puisque ce qui est en jeu c'est, avec
la vie d'une masse d'hommes, l'existence
et l'honneur d'un peuple!
Depuis le moment où la Victoire a
etendu pour la première fois ses ailes
d'or sur les rives du fleuve, quatre an-
nées ont passé, quatre longues années
do résistance tenace, d'épreuves et de
sacrifices, dans la lente immobilité des
tranchées, et, au mois de juillet 1918,
nous sommes encore sur les bords de la
Marne.
L'ennemi est prêt à lancer contre nous
l'offensive la plus puissante qu'il ait
entreprise c'est son suprême effort, ce-
lui qui doit décider du sort de la guerre
et d'où il attend la victoire et la paix.
L'objectif est la Marne,, de Dormans à
Châlons, une attaque visant Epernay,
.une autre Châïons. Si nous cédons, c'est
la montagne de Reims encerclée, la ville
martyre captive, le chemin de Paris
ouvert.
.Dans la nuit du 14 au 15 juillet, à
minuit, l'ennemi commence une formi-
dable préparation d'artillerie c'est
^épouvantable rugissement de centaines
de bouches à feu de gros calibres, qui
.ébranle l'air et la terre et dont l'écho
menaçant vient jusqu'à Paris puis,
yers 4 heures, c'est le barrage roulant
qui, comme un monstre échappé, rageu-
sement, méthodiquement, pas à pas,
ravage, martèle, pillonne la terre et tout
ce qu'elle porte. Sous cet ouragan de fer
et de feu, qui dure des heures, au milieu
de cette dévastation et de cette épou-
vante, les soldats de nos postes avancés,
fidèles à leur consigne de sacrifice, at-
tendent sans broncher Fennemi ou la
mort. Et quand la ligne grise d'assaut
sort des tranchées allemandes, les veil-
leurs, l'œil aux aguets, lancent la fusée-
signal, dont la lueur éphémère monte
dans l'air obscurci pour avertir les ca-
marades de la position de résistance et
leur dire « Camarades, voilà l'en-
nemi 1 Nos artilleurs, ainsi rensei-
gnés, peuvent alors raccourcir leur tir,
et leurs obus, bien dirigés, accompa-
gnent sans trêve la vague d'assaut alle-
mande en la décimant.
De leur côte, les mitrailleurs des pos-
tes avancés dirigent leur tir, rapide, in-
lassable, sur l'assaillant dont l'élan vers
la position de résistance est ainsi gêné
et affaibli. De ces petits îlots de braves,
épars sur le terrain auquel ils se cram-
ponnent, les uns sont anéantis ou sub-
mergés, les autres et c'est heureuse-
ment le plus grand nombre encer-
clés, résistent furieusement pendant les
longues heures d'un jour d'été ils tien-
nent encore quand vient la nvit alors,
la tâche'accomplie, les survivants se
lancent, la baïonnette en avant, contre
le cercle de fer qui les entoure, et arri-
vent se frayer un chemin pour rejoin-
dre leur unité.
La mission de sacrifice a oté remplie,
et bien remplie l'ennemi a été arrêté
net devant la position do résistance
pour la seconde fois la victoire va re-
venir sur les rives de la Marne. Nos sol-
dats ont bien'mérité sa radieuse appari-
tion, eux qui ont dépassé avec tant de
simplicité les exploits de la. Tour d'Au-
vergne et des grenadiers Ce Waterloo, et
qui viennent, comme on l'a dit, d'ajou-
ter de l'inédit il l'histoire de l'héroïsme
humain.
Ce qui distingue ces soldats de la
grande guerre, tous tant qu'ils sont, de-
puis les plus jeunes, qui sont comme les
hosties de la patrie, avec leurs proues-
ses toutes neuves, jusqu'aux plus vieux,
qui ont laissé tant de choses derrière eux,
c'est l'esprit de sacrifice qui leur permet
de tout accepter, hormis la défaite il y
avait autour d'eux, a dit Barrès, « une
atmosphère générale d'offrande Puis-
sions-nous, v notre tour, dans la paix
laborieuse, garder toujours les senti-
ments d'union et de sacrifice qui ani-
maient nos soldats, et qui ont fait là
force et la grandeur de nos armées
Avec les Croisés d'Urbain II ou avec
les soldats de la grande -guerre, la
Franche toujours été le Soldat de
l'Idéal, de cet Idéal nui, selon la belle
parole de Pasteur, est la source vive des
grandes pensées et des grandes actions,
toutes éclairées des reflets de l'Infini.
Général Duport
LA VIE QUI PASSE
A propos des « Burgraves»
Demain samedi, comme prélude à la 'célébra-
tion du centenaire du romantisme, la Comédie-
Française '.reprendra Les B urgraves, de Victor
Hugo. Est-ce bien une reprise ? Il y a déjà
un quart de siècle que nous avions assisté à
la représentation du drame (c'était .en 1902, et
la création véritable avait eu lieu en 1843).
C'est dire que Les Burgraves font de rares
apparitions sur La scène. Pourquoi ? Parce que
l'œuvre est 'ultra-.romantique, parce qu'elle est
un spécimen très pur de l'art nouveau qui
s'était installé à la place de la tragédie clas-
sique. On avait cru utile de faire expier à
Victor Hugo des triomphes comme Hernani et
Ruy Blas, et une offensive s'était déchaînée
contre lui dans certains clans littéraires. Fran-
çois Ponsard, un jeune avocat de Vienne en
Dauphiné, avait été chargé à son grand éton-
nement de se parer de la gloire dont on voulait
découronner le poète de génie; le poète de
l'école du bon sens » arriverait-il à cueillir
les lauriers de l'autre ? Charlatte Corday ou
Lucrèce, ces deux chevaux de bataille, qui
étaient des pouliches, feraient-elles mordre la
poussière aux Burgraves ?
Et comme si ces obstacles ne suffisaient pas,
il s'en dressa d'autres. Ils apparurent en 1842,
quand Victor Hugo appoçta son manuscrit au
comité de lecture. On avait déjà fait le siège
de Rachel, qui ne voulut pas jouer Guanhumara,
le rôle d'une femme de quatre-vingts ans!
Le poète se garda bien de le lui offrir. Il ne
songea pas davantage à Mlle Georges, qui avait
quitté ila Maison de Molière en d'assez mau-
vais termes. Restait Marie Dorval, mais la grande
artiste ne voulait pas franchir le seuil de la
Comédie-Française sans être nommée sociétaire.
Hugo consentit à essayer Mlle Maxime, qui
arrivait de l'Odéon et venait d'entrer comme
pensionnaire au Théâtre-Français; .au bout de
deux mois de répétitions, elle fut jugée inca-
pable. Il y eut scandale, procès, qu'elle perdait.
Finalement, on alla chercher à la Porte-Saint-
Martin Mme Théodorine Mélingue, la femme tu
célèbre acteur; le poète exigea qu'elle entrât
comme sociétaire d'emblée, ce qui fut accordé.
Elle fut une Guanhumara pathétique, « inté-
ressante dans sa haine; elle a consenti à ne
pas rester jolie, mais elle a su être belle
dit Victor Hugo dans une de ses préfaces. Les
autres rôles furent tenus par Guyon (Magnus),
Ligier (Barberousse) et Beauvallet (Job), ces
deux derniers de petite taille et représentant des
géants! et Geffroy un Otbert qui manquait de
jeunesse. L'effet fut néanmoins considérable à
la première ,représentatian; Victor Hugo avait
retrouvé dans la salle tous ses partisans de jadis,
qui avaient'déterminé avec ses amis personnels
un courant de sympathie quasi-unanime.
La cabale reprit le dessus dès la deuxième;
si j'en crois les notes puisées à bonne source
par l'érudit M. Gustave Simon et qui figurent
dans la belle édition définitive sortie des presses
de l'Imprimerie nationale, les représentations
furent très houleuses. Une fois, Ltgier exaspéré
s'avança devant la rampe et appliqua aux sif-
fleurs ces deux vers du défi de Barberousse:
Si vaus aviez des coeurs, si vous aviez des âmes,
On °vous dirait Vraiment, voirs êtes trop
[infâmes
II fut salué par un tonnerre d'applaudisse-
ments. Il y eut douze soirées où le public vint
en foule, parce que le théâtre lui servait de
prétexte à manifester ses opinions littéraires.
Il y eut encore çà et là une vingtaine de iepré-
sentations espacées sur deux ans. La Lucrèce
de Ponsard avait été donnée sur ces entrefaites
et avait accaparé le succès.
Quand on reprit le drame, en 1902, le culte
de Victor Hugo florissait en plein; la lecture
avait permis d'admirer les vers que le spectacle
laissait dans l'ombre, et les tirades des Burgraves
étaient comparées dans les anthologies à cer-
taines pièces de La Légende des Siècles. Et puis
il y avait à ce moment à la Comédie-Française
une excellente troupe tragique: Mounet-Sully
dans le rôle de Job créé par Beauvallet, Paul
Mounet remplaçant Guyon dans Magnus, Silvain
venant dans Barberousse après Ligier, Albert
Lambert dans Otbert. Mme Segond-Weber venait
d'abandonner l'Odéon elle fut Guanhumara,
elle le sera encore demain, acclamée comme
jadis. Quant au rôle, relativement peu impor-
tant, de Résina, il échut à Mme Bartet. Ce fut
un triomphe à la répétition générale donnée en
l'honneur du centenaire de la naissance du
poète, le 26 février 1902.
Les Burgraves terminés, le rideau se releva:
sur la scène, le buste de Victor Hugo était paré
de drapeaux et de gerbes de fleurs. De chaque
côté se tenaient Mme Segond-Weber et Mme
Bartet; la première dit les vers fameux:
Ce siècle avait deux ans.
Mme Bartet avait choisi la pièce moins connue,
mais non moins belle, dans laquelle le poète,
enfermé dans Paris pendant le siège, voit en
songe sa tombe « au pays des lauriers ». Ainsi,
pas de vers'de circonstance, mais Victor Hugo
célébré par Victor Hugo.
Et Les Bargraves, ainsi repris dans la fumée
des apothéoses, connurent une splendide série
de spectacles. II sera curieux de se rendre
compte si les années qui viennent de s'écouler
n'ont pas modifié les impressions des spectateurs
de démain.
Louis Schneider
Le Communisme
et la Réforme électorale
M. Sarraut a déposé hier sur le bureau'
de la Chambre son projet de loi tendant
à rétablir le scrutin .d'arrondissement.
A peine cet acte accompli, le ministre
de l'intérieur se rendait devant la confé-
rence des présidents des groupes et des.
grandes commissions de la Chambre
pour les informer que le gouvernement
désirait que la réforme électorale ne fût
discutée qu'une fois les lois militaires
votées.
M. Sarraut n'est pas un de ces politi-
ciens ignorants et irréfléchis comme il
s'en trouve tant au Palais-Bourbon,
voire même dans les ministères. C'est
un homme formé par l'expérience, sen-
sible aux réalités,1 réfléchi dans ses des-
seins et sur lequel les plus raisonnables
des Français ont mis beaucoup d'espoir.
Aussi peut-on croire que son esprit
averti doit être assez mal satisfait du
projet qu'il .a déposé hier sous la pres-
sion des gens de son parti. On conçoit
que le ministre soit peu pressé de voir
discuter ou même voter une loi qui, de
l'avis de la plupart des gens habitués à
manier la matière électorale, doit per-
mettre l'entrée au Parlement d'un plus
grand nombre de députés révolutionnai-
res ou communistes.
M. François Coty publiait hier dans le
Figaro un nouveau chapitre de sa noble
croisade pour « le f?'ont unique » contre
le communisme. Il y observait très fi-
nement que chez nous le communisme
semble, en ce moment, « par ordre »,
ralentir son action révolutionnaire pour
prendre une position électorale. « On
veut, écrit le directeur du Figaro, as-
surer le retour ou l'entrée au Parlement
de tous les éléments suspects, le succès
de tous les hommes, groupes, sous-
groupes est comités qui cultivent et pro-
pagent le virus démagogique. » Faut-il
voir, d'une part, dans « cet ordre » et
dans le changement de tactique des
communistes, dans le dépôt du projet
de loi sur la réforme électorale, d'autre
pa,rt, dans le revirement des socialistes
à son. égard, dans leur hâte à en imposer
le vote aux Chambres, une pure coïnci-
dence ? M. Coty ne croit pas beaucoup
aux coïncidences, aussi parle-t-il sans
déguiser sa pensée de la tyrannie oc-
culte que subissent passivement nos
gouvernants ». Doit-on croire qu'une
pareille tyrannie ait pu s'exercer cons-
ciemment ou inconsciemment sur M.
Sarraut? Ce serait, comme dii le Figaro,
une circonstance atténuante
Toujours est-il que voilà, dans un mo-
ment si grave, une loi électorale desti-
née à faire le jeu de la révolution. Toute
autre considération pèse peu auprès,
d'une telle perspective. On ne fera croire
a personne que c'est par souci de la
justice, par respect pour le sentiment
ou la volonté nationale, que les socia-
listes tiennent tant à faire adopter cette
transformation du scrutin. C'est un in-
de parti et de quel parti qui
les guide. Si les conservateurs sociaux,
si les hommes qui croient encore que la.
propriété individuelle reste la base (le
tout ordre social ont un certain sens de
la défense, ils n'hésiteront pas ''a faire
front, et un front unique, contre une
entreprise fomentée par des hommes
réunis et mandatés poiir exploiter la
France, pour épuiser sa force, pour ex-
torquer ce qui lui reste de'richesse, et
pour détruire son indépendance
Curtius
Le Scrutin d'arrondissement
M. Sarraut a déposé hier son projet
sur le bureau de la Chambre
M. Albert Sarraut, ministre de l'inté-
rieur, a été autorisé par le conseil de cabi-
net d'hier matin à déposer sur le bureau
de la Chambre le projet de loi gouverne-
mental sur le scrutin uninominal.
M. Louis Marin, ministre des pensions,
a fait certaines réserves sur le projet.
L'après-midi. M. Sarraut Va déposé sur
le bureau de la Chambre aux applaudisse-
ments des gauches.
L'économie en est telle que nous l'avions
prévue dnns uotre analyse d'hier,
DANS LES GROUPES
M. Sarraut a déclaré à la conférence des
présidents que le gouvernement demande-
rait que la discussion de la loi électorale
ne vînt qu'après celle deslois militaires en
cours.
Chez les socialistes
Les socialistes, au contraire, ont mani-
festé le désir que le vote du scrutin d'ar-
iondissement vint immédiatement.
Par ailleurs, le gnupe. s'est montré en
majorité disposé à se ra;lier au contre-
projet déposé par MAI. êmédée Peyroux,
André Hcsse, Albert Miiiaud, Delaroche-
Vernet qui reprend, purement et simple-
ment le texte de la proposition de M.. Sou-
lié déjà voté par le Séna*, et rétablissant
le scrotin uninominal comme il existait
antérieurement à la loi électorale actuelle.
avec un chiffre de 609- députés.
Chez les radicaux-socialistes
Après un échange de vues sur la réforme
électorale, le groupe radical-socialiste a
décidé de confronter maidi prochain les
deux principaux textes doM la Chambre est
saisie, portant rétablisse. ent du scrutin
d'arrondissement, le projet du gouverne-
ment et le contre-projet de MM. Albert
Milhaud, André liesse, etc., reprenant la
proposition Soulié déjà vci&e au Sénat.
A la suite de cette réunion, une déléga-
tion co-nprenant notamment MM. Gazais,
Malvy, Margaine, Léon Me>er s'est rendue
auprès des membres du gouvernement ap-
partenant au parti, avec lesquels elle a eu
un entretien, dans le salon réservé aux
minictres, au sujet de la date éventuel
de la discussion du projet gouvernemental.
MM. Sarrant, Herriot, Poirier et Queuille
ont donné à la délégation l'assurance que
le débat viendrait certainement avant la
clôture de la présente session. Ils ont
ajouté que le gouvernement ne poserait
pas la question de confiance.
Chez les communistes
Au nom du groupe communiste, M. Gar-
chery a déposé hier, sur le bureau de la
Chambre, une proposition de loi ayant
pour objet de modifier la loi du 12 juillet
1919 qui a institué le régime électoral ac-
tuellement en vigueur et tendant à établir
une représentation proportionnelle des par-
tis pour l'élection des députés.
Deux propositions d'ajournement
M. Veïiot, député des Vosges, membre de
la gauche radicale, a informé le présidents
de la Chambre de son intention de poset
la question préalable lorsque seront mis
en délibération devant .la Chambre les pro-
jets et propositions de loi tendant au réta-
blissement du scrutin d'arrondissement.
M. Verlot a annoncé en outre qu'il se pro-
posait de demander l'ajournement du dé-
bat sur la réforme électorale, tant que la
Chambre ne serait pas saisie d'un texte
comportant une réduction importante du
nombre des députés.
De son côté, M. Georges Bonncfous, dé-
puté de Seine-et-Oise, a déposé la proposi-
tion de résolution suivante, tondant nu
même but
a La Chambre décide d'ajourner la dis-
cussion du projet de loi sur la réforme élec-
torale, jusqu'à ce que le gouvernement l'ait
saisie d'un projet de loi préparatoire rédui-
saint à 500 le nombre des députés et à 250 Je
nombre des sénateurs. »
Lire en 2" page L'exposé des motifs
et le texte du projet
Les Échos
En l'honneur -d'Alphonse XIII.
La célébration du vingt-cinquième
anniversaire du couronnement du roi
Alphonse .inll aura lieu, comme on le
sait, au mois de mai prochain, avec un
éclat magnifique.
A ce propos, en Espagne, certains
voudraient que 'toutes les municipalités
du royaume, sans exception, donnas-
sent le nom d'Alphonse XIII à la rue,
au boulevard ou à la place la plus im-
portante de la localité! Les plaques in-
dicatrices consacrant cette dénomina-
tion seraient toutes apposées le jour de
l'anniversaire du couronnement, à midi
précis. Les promoteurs de ce projet
estiment que rien ne prouverait mieux
l'affection du peuple espagnol envers
son souverain, ainsi que la légitime
popularité de celui-ci.
Jacques Bainville romancier.
Jacques Bainville nublie aujourd'hui
son premier roman Jaco et Lori.
On se rappelle le triomphe de son
Histoire de France; ce fut un prodigieux
succès. Nul doute que Jaco et Lori, ro-
man satirique, ne connaisse une égale
fortune.
LA NATION ARMÉE
LA MARSEILLAISE DES MIOCHES
Dès qu'on invitera la classe
De huitième à courir au feu,
Tant qu'il y aura de la casse,
Nous serons un peu là, morbleu!
Nous ne rêvons que plaie et bosses,
On nous rase avec les poilus:
Ils ont fait leur temps. N'en faut plus.
Notre heure arrive. Place aux gosses!
Chacun de nous, dans la tranchée,
Sifflera sans mettre de l'eiu,
La fiole à peine débouchée,
Le pinard au lieu du lolo.
Et voudra, quand le canon tonne,
Ne trouvant pas à ses côtés
Pour le gêner des députés,
Monter à l'assaut sans sa bonne.
Aux armes, etc.
A coup d'.encriers.
En Portugal, les esprits semblent tou-
jours fort échauffés. En effet, ces jours-
ci, le directeur de la Bibliothèque natio-
nale de Lisbonne, ayant modifié certai-
ne. heures de travail, reçut de ce
fait une députation de son personnel
venant protester contre la mesure prise.
L discussion prit bientôt un caractère
de telle violence que plusieurs des em-
ployés, à bout d'arguments, bombardé-
rent le directeur avec des encriers
Celui-ci fut très grièvement blessé à la
tête et au bras et dut être admis d'ur-
gence à l'hôpital.
Les insubordonnés furent conduits au
gouverneur civil. En outre, le ministre
de l'instruction publique ordonna la
fermeture de la Bibliothèque nationale,
qui fut accompagnée du renvoi de tout
le personnel.
Les plus punis en tout ceci nous sem-
blent être les gens que leurs travaux
appellent à la Bibliothèque nationale et
qui se voient brutalement' fermer la
porte au nez.
Madame la présidente ?.
On sait que le féminisme fait des pro-
grès immenses aux, .Etats-Unis. Il y a
déjà une foule de femmes fonctionnai-
res, magistrats, membres du jury, poli-
cières, maires, conseillères municipales,
même gouverneurs d'Etat -r on en a
vu. Mais voici qui est plus fort. On an-
nonce des candidates à la présidence
L, L.
G. J.
de la République pour les élections de
1928. Les journaux féministes, sous le
titre de «' Une femme à la Maison
Blanche », proposent trois candidates,
qui sont miss Anne Morgan, Mme
Alice Roôsevelt Longworth (fille de
l'ancien Président) et Mme Riith Han-
na Me Gormick.
Ces dames ont-elles été pressenties ?
Ou sont-elles des candidates malgré
elles ?
L'avenir historique du fascisme.
Par ordre de M. Mussolini, ul1e' bi-
bliothèque officielle de l'histoire du fas-
cisme, dans le passé, le présent et l'ave-
nir, vient d'être installée à Rome, dans
un édifice spécial contigu à celui du
Parlement. Cette bibliothèque a pour
but de rassembler tous tes documents,
tous les livres et toutes les publications
ayant trait au mouvement fasciste et de
les conserver pour l'instruction des gé-
nérations à venir.
Un des premiers livres dont se soient
ornés les rayons acte le journal tenu par
M. Mussolini dans les tranchées pen-
dont la guerre mondiale. Il est doré sur
tranches. Une autre acquisition impor-
tante est une collection complète du
Popolo dltalia, le journal de M. Musso-
lini, fondé en 1915 et proclamant le
devoir qui s'imposait à l'Italie de se
joindre aux alliés.
Mais l'on pense généralement que si
tous les documents concernant le ré-
gime fasciste doivent être conservés, il
faudra bientôt une annexe à l'édifice.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 055 (- 0 015). Dollar, 25 5625
(- Bel'ga, 356 (+ 0 50). Lire,
113 95 (+ 0 85). Franc suisse, 491 50
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Florin hollandais, 1022 75 (–
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124 05.
Dollar, 25 56.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 11 mars
Région parisienne: vent variable faible domi-
nant du secteur ouest; ciel très nuageux, éclair-
cies et quelques averses.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
̃ 14 heures. Courses à Maisons-Laffitte.
17 heures. Cercle des Etudiants amis de
la France: Conférence sur « La peinture ».
17 h. 30. Dotation Carnegie: Conférence:
ce Les confins orientaux de la Pologne en 1919 ».
1.7 h. 30. Gonservatoife des Artsiet Métiers:
Conférence: « Les accidents du courant élec-
20 h. 45. Théâtre Daunou Répétition
générale de La Poupée française.
21 heures. Société de Géographie: Confé-
rence « Voyage d'exploration aux glaciers
inconnus de l'Asie centrale ».
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
L'incident
des espions russes
Le sort de Mme BorctHne sera réglé
à Pékin
Nous avons annoncé avant-hier l'arres-
tation, à bord du navire marchand sovié-
tique Pamiat-Levina, de Mme Borodine, la
femme de l'émissaire soviétique auprès du
gouvernement de Canton. Nous avons dit
qu'en même temps qu'elle trois courriers
soviétiques juifs avaient été arrêtés et
nous avons reproduit une dépêche annon-
çant que le gouvernement de Pékin, entre
les mains de qui ils étaient tombés, les
avait fait fusiller.
Cette dernière information est démentie.
Une dépêche de Shanghaï aux journaux
annonce en effet que le général Chang
Tsoung Chang, gouverneur mütaire de la
province du Chantoung, a fait connaître
au maréchal Tehang Tso Lin que les trois
courriers diplomatiques russes et Mme
Borodine sont actuellement à Tsi-Nang-
Fou. où ils sont bien traités.
On sait que ce qui aggrave le cas de
Mme Jîorodine, c'est qu'on a trouvé dans
ses bagages des documents dissimulés don-
Il-,tilt les dispositions des troupes du géné-
ral Chang Tsoung Chang entre Kaïphang
et Poukt>ou, et d'autres renseignements
relatifs a la défense do Shanghaï ce qui
1 constitue un fait d'espionnaga. Aussi le
gouvernement de Pékin n'a-t-il pas cédé
aux sommations et aux protestations du
consul général soviétique qui, ainsi que
nous l'avons dit, s'était rendu à Nankin
pour obtenir la libération de Mme Boro-
dine. Chang Teoung Chang l'a informé
que l'affaire serait réglée à Pékin.
Naturellement, le conseil général sovié-
tique prétend qu'on n'a trouvé aucun pa-
pier compromettant dans les bagages de
Mme Borodine et des courriers russes, et
il s'élève contre le fait que le pavillon
soviétique a été amené à bord du Pamiat-
Lenina et que celui-ci, ayant reçu un nom
chinois, a été armé de trois canons et
affecté au iransport des troupes.
Le capitaine russe a dû déposer auprès
du consul en vue de l'envoi d'une nouvelle
note de protestation.
Denys Meulhan
Les aviateurs arugayens sont libérés
Londres, 10 mars.
Un télégramme de Casablanca annonce
que les aviateurs uruguayens ont été re-
mis en liberté par les Maures qui les rete-
naient prisonniers et qu'ils font actuelle-
ment route à bord de deux avions des li-
gnes Latécoère à destination, croit-on,
d'Agadir. (Radio.)
Casablanca, 10 mars.
Cet après-midi, à 13 heures, les membres
de l'équipage de l'hydravion Uruguag sont
arrivés au cap Juby. Ils se trouvaient a
bord de deux appareils Latécoère qui les
ramèneront très probablement demain à
Casablanca. (Radio.)
Lire en Dernière Heure
CONTRE LA VIE CHÈRE
Les déclarations du préfet de la Seine
à l'Hôtel de Ville
AU CONSEIL DE GENÈY.E
DE E_STRESEfflANN
L'Allemagne et les Soviets,,
Une demande prochaine
d'évacuation de la Rhénanie
M. Stresemann, quelque peu novice à
Genève, a bousculé hier la tradition res-
pectable qui exige qu'on se mette d'ac-
cord au sein de la Société des nations
pour ne pas trop insister sur les désac-
cords. Après M. Briand, qui avait pro-
digué les assurances qu'il n'avait point
abordé le problème rhénan avec son
collègue allemand, le ministre des affai-
res étrangères du Reich a formellement
déclaré que sa conversation avec M.
Briand n'avait pas eu d'autre objet.
Il' n'y a rien là qui doive surprendre.
Ce sont grosses ficelles diplomatiques,
et l'on doit savoir gré à M. Stresemann
de la rondeur avec laquelle il a abattu
son jeu et révélé les intentions véritables
de son gouvernement.
Nous voilà prévenus. Si l'Allemagne
n'a pas encore officiellement demandé
l'évacuation du Rhin et porté cette irri-
tante question devant le conseil de la
Société des nations, c'est qu'elle la ré-
serve pour la date prochaine où l'exé-
cution des derniers points litigieux du
désarmement, lui permettra d'invoquer
l'article 431 du traité de Versailles.
Rappelons cet article
Si, avant l'expiration de la. période de
quinze ans, l'Allemagne satisfait à tous
les engagements du présent traité, les trou-
pes d'occupation seront immédiatement rc-
tirées.
L'argumentation de M. Stresemann,
est habile. Mais si elle a raison d'in-
sister sur le caractère « sentimental »
des accords de Locarno, difficiles à
concilier avec .un régime de contrainte,
elle a tort de négliger le fait juridique
de l'occupation qui, en même temps que
le désarmement, garantit les répara-
tions.
L'on pourra, à la rigueur, considérer
le désarmement comme exécuté après la
destruction des abris bétonnés de Kus-;
trin, Gïogau et Koenigsberg et l'appli-
catio'n(?) des nouveaux règlements sur
lé matériel de guerre. Mais le plan
Dawes, qui en est encore sa période
de moratoire partiel?. En bonne logi-
que, ne devrait-on pas attendre, pour le
considérer comme accompli, l'exécution
des premières annuités fortes que doit
verser l'Allemagne au titre des répara-
tions ?
De cela, M. Stresemann se garde bien
de parler. Il ne peut pourtant pas igno-
rer que pour la France comme d'ail-
leurs pour la plupart des puissances in-
téressées aux réparations l'évacuation
anticipée du Rhin postule une contre-
partie allemande, qui fut un moment
envisagée sous forme de mobilisation
des obligations d'industries et de che-
mins de fer allemands, prévues par le
plan Dawes, mais pour laquelle le
Reich n'a jamais fait d'offres précises.
Ces affres accompagneront-elles la de-
mande officielle du Reich pour l'évacua-
tion du Rhin? A cet égard, M. Strese-
mann observe le plus prudent silence.
En revanche, il devient éloquent lors-
qu'il parle de la Russie et défend la po-
litique du Reich envers les soviets. Il
était difficile de dire plus nettement que
l'Allemagne entend observer une neu-
tralité intéressée dans les démêlés éven-
tuels de l'Angleterre avec l'U. R. S. Sî
Plutôt le Reich proposei\.it-U son entre-
mise bienveillante pour apaiser le
conflit latent entre Londres et Moscou.
Ainsi se réalise une prédiction quo
nous fîmes dès qu'il fut nuestion de
faire entrer l'Allemagne à la Société des
nations, à savoir que le Reich, Ge-
nève, ne tarderait point à se faire l'avo-
cat des soviets et à se poser en arbitre
d'une paix européenne fondée sur l'abo-
lition des servitudes du traité de Ver-
sailles.
Saint-Réal
Les Déclarations
du Ministre allemand
M. Stresemann, ministre des affaires
étrangères du Reich, a reçu, hier matin,-
la presse internationale. Voici les prin-
cipales déclarations qu'il a faites.
Parlant de la Russie soviétique, M.
Stresemann déclara qu'il est absolu-
ment faux que le gouvernement britan-
nique ait jamais eu l'intention d'organi-
ser un bloc antisoviétique et de se met-
tre à la tête du groupement d'Etats ainsi
constitué. La Grande-Bretagne a eu en-
core bien moins l'idée de faire entrer
l'Allemagne dans une telle entreprise..
Et M. Stresemann ajoute
Un des journaux officiels des Soviets
russes, les ïzvesiia, écrit l'autre jour que
le « plan » de sir Austen Chamberlain
consistait à mettre d'une part l'Allemagne
et la Pologne d'accord sur la rétrocession
au Reich du corridor polonais et de la
I-Iaute-Silésie, la Pologne devant recevoir
d'autre part, comme compensation, des
accroissements de territoire à l'est et une
sorte de coprotectorat (avec l'Allemagne)
sur un nouvel Etat ukrainien ou du Don,,
qui se séparerait de l'Union soviétique.
Je connais sir Austen Chamberlain de-
puis les négociations pour Locarno et je
n'ai jamais constaté chez lui des disposi-
tions d'esprit aussi fantastiques. Si, d'une
part, quelqu'un demandait à M. Zaleski
s'il est disposé à faire à l'Allemagne des
cadeaux territoriaux, il serait probable-
ment accueil! par mon collègue polonais
ave-c une certaine surprise.
Au surplus, mon gouvernement considèrè
que la paix de l'Europe et son assainisse-
ment exigent une certaine collaboration
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