Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-04-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 avril 1882 11 avril 1882
Description : 1882/04/11 (Numéro 941). 1882/04/11 (Numéro 941).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2008
Paris M. p» centime». «• Î>&>arthmbnts ht Gares «O centime^' e
Mardi 11 Avril 1882
Quinzième Âzméë Deuxième Série Numéro 941
i Adminutrattur-Diligui .'• ii
:0 MiM. Oh. Lagrange, Cari «I* •̃'
'̃ i .• • i fi, H.AOB D» LA BOUBIB, 6 ̃
̃ > i Kt à l'Adminiitration du JourMt :-< .î£ffi
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V, I #. bouleyard de» Italiens, •
.,̃ DK DIX HEURES A CtNQ HKDRES ̃
Ls» abonnements partent des 1" ot 16 du raoif
;w~s s,=~.oy.
Directeur Politique
L S
.'•̃ "'̃/̃•^BONNiBftï'ENfs" '̃ -/jh^l
̃*jum*: Trois. mois.», :t« fcf fij^'
Départskents Trois moi». «6 lt.* ̃
RÉDACTION
•, bonleTard des ltallana, • ̃
DE DEUX HEURES A MINUIT -s^'
*̃§ MANUSCRITS NE SERONT PAS «IRfiOl
~pMM~A.IIt~
Nos EoHoa. Un Ditmi&tt. ̃.̃̃̃'̃>
Petits poèmes pÂkiâiéNs. 'Gardëiéiac. '̃'̃̃
Les: NnjitisTEff russe^ Co thte N.
Chronique L-E MusÊETJèéyiN;– •àétp.m Mirbèatt.
SopSL? MASQUE. VipiisttCÇ.t
A traders la Pressb. -IGtutàae Pintaï
Lb Gaulois partout.
'NÊcaoLOOiE.
L'AxiiEMÀGNE et la Russie.– V.
̃ ÇiiRONiaùE des. Tribunaux. Maître- X.
Foire au Pain t>'ÈPice,£î– P. de Trailles..
TÉLÉGRAMMES ÇT CORRESPONDANCES; NodvellSs diverses. GKJ Sport. 1 Sir Beoys.
Echos des Th$atri! Arthur Cantel. ̃̃;
VtciLLKTON Pot-Bouille. Emile Zola.
-̃; ̃̃(^-̃̃.̃̃y! ̃- ̃̃ • ̃ --̃̃; -•
l,\ ( III TE I) l IIKKOS
Sousce titre, la « Chute d'un héros »,
le Siècle publie un article qui. sera néL
cessairement reniargué, à cause des con-
seils que l'auteur ..adressé, en finissant,
aux ucfiniaeB" 4'3Etot de notre Républi-
.que. ̃ v.
'̃̃ Le héros, on le sait, est le général
Grant. La' chute est uae faillite colos-
;sale. L'entrepris© â laquelle il avait eu
l'ietort de 5!assdcier.éfaït. le rachat des
'.1e tort de .s'associer, était le râclin~ dë~
grandes lignes ferrées de l'Union, afin
dedîspOsër des tarifs, et de gagner des
millions aux dépens du conlcnerce na:
tionall Nous n'avonsrienà dire de cette
triste histoire. Il est toujours doulou-
reux d'assister à' la déchéance d'unrs
'homme' -qui '̃' a de grands' talents et
• qui a rendu de grands services. Quant
-aux coalitions de .capitaux, nous les
comprenons quand elles ont pour but
deK facïïïterfle travail; nous les détes-,
tons quand elles ont pour effet xle l'en-
:;traver. ;f ̃ ̃ '"•̃̃
Ce qui nous frappe, dans l'article du
Siècle, c'est la mercuriale dont il fait
suivre son récit. Nous la reproduisons
-en entier, car tous les mots sont à pe-
;t'ser^. •.•̃ .̃̃••
Si {nous avons insisté sur la chute pro-
fonde d'un des plus grands hommes de guer-
re de notre siècle, c'est qu'elle comporte de
graves enseignements. Le premier est à
l'adresse de ceux qui, par leurs talents,ont
pris la première place dans les censeils de
la nation. Ils doivent voir combien il est
•nécessaire qu'ils veillent- sur eux-mêmes
et sur leurs entours. Ils sont exposés à des
embûches de to-uta^ sorte. On s'adresse à
leurs faiblesses, on sollicite leurs passions.
Les artisans de la corruption ont tant
d'habileté et tant de ressources Une fois
sur la pente, il est impossible de s'arrêter,
on roule jusqu'au fond. ̃.
1 Si encore il ne s'agissait que de la dé-
chéance d'un homme, on pourrait en pren-
«it&sonparti.Mais de tels exemples sont
démoralisants, au plus haut degré.
Que notre démocratie se garde d'imiter
sur ce point la démocratie américaine Re-
jBômmander à nos hommes politiques les
'.préceptes de Franklin, ce serait peut-être
.donner prise à des critiques; .mais il nous s
-sera du moins' permis de leur rappeler les
traditions immuables de l'ancien parti ré-
publicain, la scrupuleuse honnêteté de ceux
qui l'ont dirigé dans les. luttes qu'il a sou-
-̃' tenues, et leur dédain dés richesses. Il y en
a plusieurs parmi eux qui sont sortis du
poujéÀir plus pauvres que lorsqu'ils y en-
trèrent, et qui, retirés des affaires, se sont
honorés par d'utiles travaux, au lieu de se
jeter, comme le général Grant, dans de,
hasax'deuâës spéculations.
Il va sans dire que tout le monde ap-
prouvera la morale prêchée par le Siècle;
les uns l'approuveront parce qu'ils la
prâtiqueût, et les autres l'approuveront
5 peut-être encqre plus haut, parce qu'ils
ne la pratiquent pas.
Nous sommes convaincus, pour notre
part, que le Siècle est également dans le
vrai, au point de vue historique,, quand,
,il rappelle les traditions immuables de
l'ancien parti républicain, et la scrupu-
leuse austérité de ceux qui l'ont dirigé.
On s'occupe, en ce moment, d'élever
une statue à Lakanal. Nous sommes assez
vieux Jour l'avoir connu lorsqu'il revint
en Europe après. la révolution de 1830.
Cet homme, qui avait créé l'instruction
publique: en qualité de membre et com-
missaire de la Convention, acceptai en;
rentrant dans la vie privée, la place de
professeur de seconde au lycée Chatle-
magne. C'est la~ ~u'om le prit en 9845,
pour l'envoyer en exil. Pendant la Res-
tauration et le gouvernement de Juillet,
i. nous avons eu le, double spectacle de
Vopùlence fastueuse des serviteurs de
l'Enjpire; et de. la pauvreté des républi-
cains- restés fidèles àtla République.
Plus récemment, nous avons vu les mi-
nistres, leS! hauts fonctionnaires de la
seconde République, refuser tous les 1
emplois, dédaigner toutes lés spécula-'
tions, et vivre ,avec, simplicité, sans
ostentation, de leur tràvait i
Plusieurs parmi les exilés de 1852,
plusieurs des illustres, ont connu les
atteintes- de là misère. Quand Manin vi-
vait a Paris après avôirété dictateur
de Venise– en donnant dèsle0ons d'ita-
lien, il: nous inspirait de l'admiration,
mais^ans aucun mélange d'étonnement;
nous reconnaissions là les traditions de
notre République. Il nous sera permis
peut-être de rappeler que Jules Favre
était riche quand on l'a fait gouvernant
et ministre, et qu'il était pauvre quand
il est -rentré au barreau après avoir
quitté le pouvoir. Bien des noms, et des
plus glorieux, se pressent dans nos>ou-
venirs. Mais à quoi bon les rappeler?
îoutlô monde les a sur les lèvres. Le
Siècle & rftî^pri c'ejst la.traditjon im-
oiuabie du, parti républicain.
̃•:•> Y a-t-il? quelque chose de changé dans
nos mœurs? A qui le Sîécie paftle-t-il ?'
Nos hommes ne sont-ils pas soirtfe' du
pouvoir plus pauvres, ou âjassi, pauvres:
que quand ils y Sont, entrés ? Tomber
n'est rien: c'est quelquefois un honneur,'
quand on tombe polir ayoir dit sa p|in-j
1 sée, pu maintenu; sa dpctriae, ou; refusé
un service qui ii'était pas à rendre. Le:
ministre tpjabë'ï; un autre lui succède,?
avec des 3ffeès différentes et le mêmej
dé^ouemeM.Chacun d'eux sert la Répu-i
blique à sa manière, ou essaie de la ser-
vir. Le déshonneur Rapproche pas,'
même de ceux qui se sont trpmpés,
Il en est tout autrement quand on nel
s'en va pas les mains nettes. Non seule-;
ment on se déshpnore par cette richesse!
inexpliquée ou mal acquise mais, ce qui
est affreux, on déshonore son parti et
son pays. Il n'y a pas de vie priyéeppur
celui qui a servi au premier rang. Scn;
.honneur est notre honneur, et nous
avons le droite de lui en dçma^nder
compte. Son exemple, s'il a failli, dit! l
excellemment le tftéete, est démoralisant
au plus haut de,spré. On, dit de Jui: il a
des millions, comme, en dirait d'uii au-;
tre il a des vices. ̃)'•. ,?»
C'est pourquoi npus âdresspns ce dis-'
epurs au Siècle, dpnt la prpbitè nous est
connue SLieaus n'aT«z«v©uljKg[u'expri-
mer une doctrine mpralë, c'est bien, et
c'est inutile passens outre; si' vpus|
connaissez quelque part quelque symp-
tôme de corruption, vous êtes la publi-
cité faites la lumière! Nous sommes
prêts à vous seconder.
.i,
Nos Echos
..Lé, Temps. 10 avril Ï88Z\ «
En France, la situation est encore belle mais
les trouWes qui ont lieu en Scandinavie étendent
leur influence vers- le; sud, et un changement de
temps paraît devoir se produire prochainement.
AUJOURD'HUI
A 6 heures et demie, dîner au Grand-Hôtel;
admission jusqu'à 7 heures. j )
Pendant la durée du dîner, l'orcheatr* do
M. Desgra,nges jouera dans la nouvelle «ail* dt
musique.
MENU
Potage vermicelle au CDiisommô
Hor's-d'œuvra ·
Filets de soles à la Choiby
k • Pommes de torro à l'anglaise
Quartier de pré-salé à la bretonne
•»'>̃ Çigeons aux petits pois
"̃̃ ̃ xjhapons au cresson
Salado
Epinards aux croûtons
̃ • Croûtes de fruits à la parisienns
Glape
̃• Parfait au caf V'
•• *»' :-̃•̃̃ • ̃̃ ̃ Desserts' ̃ a
Fromages, fruits et petit«-(ouri ..<
A 8 h. 1/2, au Café Divan, séance de billard
par M. Gibelin, professeur du Casino de Vichy;
Le salon des dames est ouvert aux voyagèpts,
Piano,' orgue, tables de jeux. Dtnor à la carte
au restaurant.
Le programme du dlner-eoncert. (Voir à la
4«pag«.), :̃ -̃ .(,'
̃. .̃: ,̃ ,'v^ w.'t ̃̃?̃ I:t
LA POLITIOUE -^à.
Lès ministres se réuniront ce'm^in',
efl. conseil de cabinet, au ministère!, des
affaires étrangères, sous la présidence,
de M. de Freycinet.
On nous assure que le comte Cofti'ëst
définitivement désigné pour rambas$ade
d'Italie à Paris, bien que" sa nomination
ne soit pas encore officielle. s
Le gouvernement italien attend le vptg
du. traité de commerce frànco-i ta) j#n
ayant de faire connaître officiellement
cette nomination.
M. de Courcel, ambassadeur d^e France
à Berlin, a pris congé hier mâtin de M.
de Freycinet, ministre des affaires'étran-
gères, qui lui a donné, ses instructions;
M. de Courcel quittera Paris dans la
soirée..
M. de Freycinet a également reçu
dans la matinée M. AndrieUx, qui
compte partir ce soir oU demain matin
pour aller rejoindre son poste à Madrid.
Le départ, du vice-amiral Jaurès, notre
«nouvel ambassadeur â Saint-Péters-
bourg, est imminent.
Le vice-amiral Jaurès emmène avec
lui, comme deuxième secrétaire, M. le
comte Renaud de Mpustier, qui remplis-
sait naguère les fonctions de troisième
secrétaire à l'ambassade de France à
S Madrid.
M. de Noailles, ambassadeur de France
à Gonstantinople, se propose de partir
vers le milieu de la semaine pour aller
t prendre possession de son poste.
il
i « LE MONDE ET LA VILLE
` LL..x\A. le duc et la duchesse d'Edim-
bourg sont arrivés à Paris hier soir, à
sepi çeures, et sont descendus à l'hôtel
de Bristol, où des appartements avaient
été retenus pour eux.
La suite de Leurs Altesses ne jse.com-
pose "que d'une dame d'honneur, d'un
aide de camp et de quatre domestiques.
Leduc et la duchesse d'Edimbourg
séjourneront â Paris pendant huit
jours.1 V y-
Le roi de Danemark recevra, paraît-il,
vers la fin du mois de mai, la visite du
roi, de la reine et du prince royal de
Grèce, et du prince et de la princesse de
Hanovre.
Après un court séjour à Copenhague,
le roi Georges se rendra à Moscou afin
d'assister au couronnement du Czar.
̃ I '.̃ -̃;̃ ̃ ï> ,i!ï.ii. • 'ù..
II paraît également qtie le prince et la j
princesse de Galles iront visiter le roi |
de Danemark après le mariage du prince j
Léopold.
C'est aujourd'hui que sera célébré, e^
grande pompe; à Vienne, le mariage dtj
prince Arnolphe de Bavière avec là
princesse Thérèse de Lichtènstein.
La bénédiction 'nuptiale sera donnée
aux époux par Mgr le prince Frédéric
de Schwarzenberg, cardinal-archevêque
de Prague, qui a fait tout exprès lé
voyage à Vienne. -̃• ̃>
Après la cérémonie, un-grand banquet
aura lieu au palais Liehtènstein, et, dans
la soirée, les nouveaux mariés partiront
pour Munich, afin de reùdre visite âii;
roi de Bavière et à la, reine-mère.
Après un court séjour en Allemagne;
̃ ils iront passer quelque temps en Italie.
Les petits cordons entretiennent l'a-
mitié. M. Jules Ferry vient de nommer
M. le général Billot, son collègue, offi-
cier del'instruction publique. j,
On nous télégraphie de Lisbonne qiié
le roi de Portugal vient de conférer à'
M. de Freycinet la grand'eroix de l'or-:
dre du Christ.
M. de Thielmann, conseiller d'ambas-j
sade d'Allemagne à Paris, vient d'être
promu au grade de commandeur dans
l'ordre de la Légion d honneur.
M. Gambetta a décidément renoncé à!
faire un voyage triomphal dans le. Midi
et en Corse. Ses amis lui ont fait com-|
prendre qu'il pourrait y recevoir un ac-
cueil un peu froid.
?̃ Il .a --préféré aller passer quelques}
jourschez M. Menier fijs, à Noisiel,,oû
il étudie en ce moment la fabrication
du chocolat. C'est un moyen comme un,
autre de travailler au « relèvement de lai
patrie ». • '̃
Nous avons déjà l'apéritif Gambetta;
nous aurons bientôt sans doute le'cho-!
colat du même nom. Le chocolat Gam-
betta sera certainement le meilleur des
chocolats.: il ne blanchira pas; en yieil-
lissant. ̃ .]'. c ̃ ̃ C,V, ,i
La vingtième réunion des Sociétés sa-
vantes aura lieu aïrjbUrd'hUi, à lâ'Sor-
bonne.. ̃̃
Cette première journée, celle de, nieïrv
credi et, celle de jeudi, seront consacrées
aux travaux du congrès.
Laiséance générale, pendant laquelle
les récompenses seront décernées, aura
lieu samedi et sera présidée par le mi-
nistre de l'instruction publique.
Trois jeunes ro\yîrigmën, désireux
'd'arriver Marseille sans courir les
chances d'^B| voyage en chemin dé fer,
doivent entreprendre, au- mois» d'août
prochain, une excursion en yole à deux
•de Paris à Marseille. A cet effet, ils
viennent de faire construire une yole en
sapin dans legenre.de celle du comte A.
de Gilly, d'une marche rapide, et pou-
vant porter trois v^yageUrs avec leUr
équipement. M. Duhëin a fait, avec une
embarcation de ce genre, le voyage de
Paris à Lyon.
L'embarcation de ces trois jeunes gens
portera le nom de P.-L.-M.
Ci rf i' ̃ l_ ̃ .m 'f
• Tirés nombreuse assistance hier soir
chez la marquise, de Castellane, qui réu-
nissait chez elle là fine fleur du high-life.
Beaucoup de jolies toilettes et un es-
saim de brillantes jeunes femmes et jeur
npSî filles. ̃
La marquise était en moiré bleu pâle,
Je corsage garni de gardénias naturels'.
On a fort applaudi la baronne de M.j
qui a bien voulu faire entendre une voix
aussi fraîche et aussi charmante que son
joli visage. f
Magique, le bal donné hier, boule varâ
Haussmann, par la vicomtesse de Gilly;
Dans le vestibule, six valets de pied,"
les aiguillettes à l'épaule, et à la livrée
aux armes de la maison.
Le vicomte et la vicomtesse celle-ci
eh ravissante; toilette blanche reçoi-
vent leurs hôtes avec une bonne grâce
irréprochable au seuil' du grand. salon
de danse, dont deux portières en admi-
rable tapisserie décorent l'entrée. Au
bout, se détachant sur un fond de ver-
dure et de fleurs, un orchestre de quatre-
vingts musiciens conduit par Henrv
Natif.. '̃̃
Chaque dame, en pénétrant, reçoit un
éventail, illustré par Jeanniot, auquel
est joint un crayon c'est un carnet de
bal, charmante invention, sur lequel
elle notera ses invitations, car en tête
de chaque feuille est inscrit le nom r
d'une danse.
On valse d'abord sur une composition
entraînante de Mlle Ernestine Leite
puis vient le tour du quadrille, de la
polka et du boston.
Le quadrille à la hussarde, avec gre-
lots rémois, fait merveille. Soixante
couples se font vis-à-vis.
Du buffet, dont les deux portes s'ou-
vrent alléchantes sur le grand salon, un
escalier vous mène à une galerie-serrè
qui est vraiment l'Orient. Figurez- vous,
entre des massifs de plantes rares et d^
camélias, les tableaux dés maîtres lés
plus prisés, dés objetsd'art les mieux
choisis, et, circulant dans ce milieu, les
plus jolies femmes de la haute société
parisienne, toutes plus éblouissantes les
unes que les autres.
Vers deux heures, le comte dé Salles
donne le signal du cotillon, et tous ces
couples se mettent alors à tourbillonner.
Le coup d'œil est ravissant.
Tout à coup, changement de tableau.
Les portières de la salle du buffet, qui
s'étaient fermées pendant lés premières
mesures du cotillon, s'ouvrent comme
par enchantement. Le souper est servi.
NOUVELLES A LA MAIN T
•.•• ̃̃̃:•̃ A LA t ̃!̃ ̃ »
Le peintre X. est le plus cordialdes
hommes et des art jsties, mais ,jl n'est
jamais sorti dé' son atelier qji.é pour
allir à la brasserie,, et réciproque-
ment. .•••̃•-̃̃• -•• ̃_̃
^es jours derniers, Ut se. trpuvk.it, '̃. par
exception, à dîner dans Une famille des
pl s,~ourgeoises. a,a, ns' ttne farp.Je,e$
plus.ioUrgeoises. v
0h venait de boire le café. Alors,' gé:
néreusement, notre bpn X. prit les
soucoupes de ses voisins et en forma de-
vant lui une petite pile.
J.es hommes ont beaucoup ri dèladis-
tréition, mais les dames n ont pàs> eii-
e 'L cùm pris. les d!UU, es, n,'ontP\s;}l-
CQ#è compris, •̃"•
1 :̃ :v:i;
tlne carte bizarre, litlipgraphie sur
carton bleu pâle, nous a- été envoyée
.paf un de nos lecteurs,: s, ,[,
MADAME VEUVE BOIRON (LÉOGADIE)
Eiiseigne à parler aux perroquétSj
̃ perruclies et autres ̃
,.A.tN pièces», de gré à gré,' selon les sujets et ce
̃ • .j, ̃ v ̃ ̃ ;̃ qu'on veut dire.
Guibollard rend visite à une de ses pa-
rentes qui a accouché d'un garçon, il y
a elques jours..
on lui présente l'enfant; ,•. •. ̃->̃̃ t |
-Comment l'avez-vous nommé, ce'
gros bébé ? demanda-t-il.
Théodore.
h- O]ai'\ c'est un nom bien sérieux pour
un si petit enfant!
̃̃'•̃ •̃̃'̃̃>•; • US OOMIflO.
T*Û- + "£,, 1^ • ;} _T__
Le roman de Pot-Bouille finissant
vendredi, le Gaulois commencera sa-
medi matin la publication de
les .'Il
ÉLANS STÉRILES
"'?' '• (nouvelle) r'
Par H.-D. Sttehédroff
Ce récit étrange, plein de révélations
sur l'état psychologique d'une partie de
,1a jeunesse russe, est appelé, croyons-
,hons, à un vifsuccès de curiosité dans
les circonstances présentes.
PETITS POEMES PARISIENS
La Croix de Bcrny >'
1834
On se donnait, de bonne heure, rendez--
vous chez Tortoni, où l'on déjeunait
'bruyamment. C'étaient lesFinot, les'Perré-
gai|x,.les Guiche, les Plaisance, les Da-
mèDe, les Cambis, les La Moskowa. Lord
Seyrnour, qui savait, en ces occasions, ou-
blier les « engueulades » de lord Arsouille,
donnait le ton de l'élégance et du dan-
dysme à cette société de sportsmen timi-
mides. C'était lui qui avait eu l'idée de
cette réunion lui, d'ailleurs, dont;le nom
entraînait à. la fête la jeunesse d'alors, en-
core troublée par les grondements popu-
laires, et les coups de fusil, de l'émeute.
Au dehors, pendant que sautaient les
bouchons du Champagne, les attelages à
quatre chevaux attendaient rangés le long
du boulevard. Et la foule, des habitués de
ces démonstrations et de ces plaisirs, s'a-
massait tumultueuse sur-la chaussée,. pour
voir de près les lions en habit rouge, en
feutre gris, en bottes fortes, qui de minute
en minute descendaient devant le fameux
perron, et dont les voitures arrivaient dans
un bruit joyeux de grelots et de claque-
ments de fouet.
Et l'on partait. Ceux qui devaient monter
dans la course emportaient avec eux leur
bride et leur selle. Les coffres des voitures
étaient peuplés de victuailles et.de paniers
de vin de Champagne pour le, lunch sur
l'herbe. Pendant tout le parcours, depuis
la sortie d'Orléans jusqu'au village d'An-
touz, c'étaient des cris, des bousculades,
des paris enragés, des attrapades de voi-
ture à voiture; la folie enfin, débordée et
lâchée, hurlant et galopant, sur la route
poudreuse, comme à Epsom.
Ah le singulier et primitif champ de
courses! Pour tribune, une cahute en plan-
ches mal jointes, décorée de petits dra-
peaux,: une piste non tracée, reconnaissa-
pje seulement aux poteaux blancs, piqués
irrégulièrement dans les champs, de dis-
lance. en distance, suivait les déclivités du
terrain, les trous des fossés, les barres dès
̃iaies!- 1 ̃
Les années suivantes, comme cette pre-
xnièrè tentative ;avait obtenu un grand suc-
:cès, la;Croix:de Berny se fit un peu moins
sauvage éfc pilus moderne. -La casaque rem-
plaça l'habit-rouge les ..petites .industries
qui s'établissent autour d'un hippodrome
pullulèrent/ et les demoiselles on les
appelait des lorettesi y vinrent montrer
leurs' visages maquillés, leurs corsages à la
vierge^ leurs dentelles de Chantilly et
leurs énormes capotes bouton-d'or. Les
intrépides étaient Marie de Buci, Adèle
Rémy, Marie Brochet, Mary Cuine, une
Anglaise qui vit encore, la malheureuse, et
qui roule, dans des métiers inconnus, sa
misère en cheveux blancs et en robes
trôuéjes Mme de Nanjeac, qu'un poète in-
connn avait chantée en ces couplets ga-
lants
_j Madame de Nanjeac, ;<
/̃ -1 La blonde Madeleine,
̃ Préfère le cognac
A tnonsieur de Varenne. ̃
̃> Son goût roturier
•Fait fuir la noblesse. '•* •
II en fait la maîtresse
Il en fait la maîtresse
De François, son cocliar.
La dernière journée de courses à la
Croix de Berny eut lieu le 25 mars 1855.
1882
Ce matin, les drags, en petit nombre,
attendront sur la place de la Concorde,
rangés devant le Cercle de la rue Royale.
Des Champs-Elysées descendront des vic-
torias et des landaus attelés en poste per-
s:
J obérons^ gris; pommelé, à la large* croupe
luisante, la 'Crinière roulée, lés-têtrères or-
nées de queues de renard peèiillon au
cKàpean verni, gilet rouge et culotte xaune,
On suivra le boulevard Saint-Miclierj
Montrouge, ''Bôurg-la-Reine, cette longue
avenue droite, poussiéreuse, bordée d'ar-
bres grêles, avec ses deux rangées ;de vieil-
les maisons grises, et l'on arrivera au car-
refour de la Croix-de-Berny.
Des tribunes comme partout; des book-
makers et des gommeux comme partout.
Parmi les élégantes,. Louise Mairet, éter-,
nelle çommel'ennui Cora Pèarl, obsédante
comme le cauchemar, et trois ou' quatre
tfottins de cabarets de nuit, le pu-
blic de là Marche, d'Enghien et: de Mai-
sons-Laffitte, ce public immuable qui se
transporte, toute l'année, forçat du crottin,
d'un hippodrome à un autre, qui s'imagi-
nera avoir fait œuvre de chic suprême
parce qu'il aura débouché, sur l'herbe,
beaucoup de bouteilles de vin de Champa-
gne, et qu'il aura perdu beaucoup d'argent
sur un cheval sûr, qui n'aura pas couru sa
chance. ̃ ̃̃
V a|RDÉNIAC
i.
LES 'HMiLiSTlS 'rtSSÏS
h. •)» ,̃ -;̃̃ :̃ ̃ ̃' ̃̃ •̃̃ ̃.̃ !< f
Saint-Pétersbourg,ilO avril.
L'assassinat du général Strélnikoff, à
Odessa, a démontré une fois de plus que
les nihilistes n'ont nullement désarmé. La
tranquillité apparente dont on jouit ici,
dans la capitale, s'explique simplement par
le fait que les rôvolutioanaires- oat-tFans-
porté leur activité dans les provinces. L'un
des deux assassins qu'on vient dépendre à
Odessa a déclaré que dans cette ville les
nihilistes étaient réunis au nombre de trois
cents. On aurait beau en pendre deux, il en
resterait toujours deux cent quatre-vingt-
dix-huit autres.
A Moscou, les conspirateurs se prépa-
raient déjà à célébrer selon leur terrible
programme les fêtes du couronnement. On
craint même que cette solénnité ne soit de
nouveau ajournée.
La police avait envoyé, il y a quelque
temps, deux brigades de ses meilleurs
agents à Moscou. Ceux-ci ont déclaré,
après quelques semaines de séjour, que la
ville était infestée de nihilisme, et qu'il fal-
lait y procéder à des perquisitions rigou-
reuses. Sur ce rapport, la police déclara
qu'elle ne pouvait répondre de la sùreté de
l'Empereur à Moscou.
On sait que c'est dans cette ville qu'on
vient enfin d'arrêter le fameux chef des ni-
hilistes, Bogdanovitch, aliàs Kobesetï. Ce
héros de la légende des régicides avait
établi un commerce de fleurs à proximité
du Kremlin. Lorsque la police procéda à
une perquisition domiciliaire chez ce pai-
sible fleuriste, elle découvrit une mine con-
duisant jusqu'à l'antique palais des Czars
et toute'prête à servir les infâmes projets
des assassins.
"Pour se débarrasser de la terre qu'il
fallait enlever en- creusant -cè;tte. mine Ko-
beseff avait imaginé lé commerce de fleurs
les clients qui achetaient des -fleurs vi-
vantes dans cette boutique emportèrent un
peu de terre dans. les: pots et devinrent
ainsi, à leur iasu, les complices des assas-
sins. Heureusement l'autorité a ilairé, à
temps, ces pots-aux:roses et coffré le jar-
dinier.
comte n.
CHRONIQUE
ll muoec une vni
Nous pouvons en parler, de ce musée
dont tout le monde parle aujourd'hui.
Car, c'est ici, au Gaulois, qu'il a reçu le
baptême. Un jour, on vint annoncer à
M. Arthur Meyer, qui dirigeait ce jour-
nal, la visite de quelques Belges.
Nous venons, lui dirent les Belges,
vous proposer une importante affaire.
Paris possède beaucoup de choses, mais
il lui manque un musée. Vous avez le
Louvre, il est vrai, qui n'est pas mal; le
Luxembourg, Cluny, le musée d'artille-
rie et le muséum du Jardin des Plantes,
qui ont leur utilité; mais qu'est-ce que
tout cela, si vous n'avez pas de musée de
cire, ce que nous autres Belges qui sa-
vons l'anglais, appelons un Eden-Gal-
lery? Cet Èden-Gallery nous vous l'ap-
portons. Est-ce dit?
Pardon, mais vous avez sans doute
une idée ? demanda M. Arthur Meyer.
Parbleu et des plus ingénieuses.
Nous moulons en cire tous les souve-
rains du monde, constitutionnels et au-
tres. Nous leur adjoignons des illustra-
tions de l'antiquité et des célébrités du
moyen âge, quelques criminels, des gé-
néraux exotiques et des archevêques in
'̃ partitius enfin, comme il faut être de
son époque, nous représentons une ou
deux Banalités judiciaires, prises de pré-
férence dans la Gazette des tribunaux,
e.t nous montrons le tout au public pour
la modique somme de vingt sous.
• C'est le musée Tussaud que vous
venez d'inventer, répondit M. Meyer.
Ne croyez-vous pas qu'il y ait quelque
chose de plus neuf à tenter ? Un musée,
soit; de la cire, j'y consens. Mais pas de
musée comme celui de Bruxelles, pas de
cire comme celle de la foire de Saint-
Cloud 1
Les Belges manquent parfois d'ima-
fination. Ceux-là n'avaient pas le flair
des amusements parisiens. Ils ne voulu-
rent pas démordre de leur idée pre-
mière. De son côté, M. Meyer avait très
rapidement conçu un vaste plan, artisti-
que et original, et l'idée du musée Gré-
vin, tel qu'il est aujourd'hui, avec Gré-
vin co.mme porte-drajp^auj lui était net-,
tement apparue. 11 en parla à M. de
Werbrouck, dont les conseils, au point
de vue affaire et au point de vue art,
devaient lui être doublement précieux.
M. de Werbrouck, à qui le projet avait
souri, promit son concours.
Il fallait enlever à l'affaire sa couleur
et son accent belges, lui donner l'es-
tampille parisienne. On désintéressa les
compatriotes du baron Beyens, on fit
appel aux capitaux amis qui s'empres-
serent d'affluer. Au bout d une semaine,
il ne restait plus rien de Y Eden-Gallery
et le Mdsée Grévin, solidement cens*
ti tué, venait au monde. Les Beœes-
consolèrent en exhibant, en CTaftiae
hâte, dans une cave, quelques ial|in-
tàbles flg tires en cire que le pffl»C
n'alla pas voir. Et tout fut dit. Ma ¡
Mais tout auissi était à faire. hâ 's`~j.à*
ment commençaient les difficultés. Tmor
ver une idée, c'est bien; mais, la réalise}?,:
c'est mieux. M. Meyer se mit à r.œuYre,
résolument. Ce Parisien, qui, "coMite
tout le monde avait visité des musé^de
eire.mais qui n'en avait fabriqué auçw,
fut d'abord un peu étonné par la tâ^çge
,compliquée et difficile qu'il assumait-
La Bourse, le journalisme et le mônd^
ne sont point précisément l'apprenti^1,
sage naturel du métier qui a immor%<
Usé la veuve Tussaud, et des voix d'an-
ges, au berceau, ne lui avaient pas mur-
muré, dans des rêves, ces prophétiques
paroles « Tu fonderas un musée; à&
cire. » Son esprit d'organisation rapide
et pratique, son activité chercheuse; ej;
ses nombreuses relations le servirent sji.
souhait et lui firent vite surmonter les
premiers obstacles.̃ v
On savait déjà dans le public qUe cette
entreprise était placée sous l'invocatioç
du nom de Grévin, un nom populaire et
délicat à la fois, un nom qui résume ëii
lui tout l'esprit, toute la grâce, tout 1 im-
prévu, tout lé curieux raffiné de la vie
de Paris. C'était une garantie de succès
que ce nom, en même temps qu'une pro-
testation contre la routine et le déjà fait.
Le local trouvé en pleine fièvre de bou-
levard, on se préoccupa du choix d'un
architeete; chotximportant;~caril>fallai~
que la splendeur du cadre répondît aux
merveilles qu'on voulait produire. Et
ce n'était point besogne aisée que de
transformer en monument élégant l'aDr
cien.sombre et enfumé café de Mulhouse-
Un soir, M. Alfred May, l'aimable
administrateur-délégué du Musée Grè-
vin, dînait dans une maison amie avec
M. Brissot. On parla du Musée.
Vous avez vos ciriers? demanda
M. Brissot. Eu êtes-vous satisfaits?
Pas trop, répondit M. May. Les
premiers essais ne nous paraissent pas
excellents. Nous cherchons.
Pourquoi ne viendriez-vous pas
avec moi, à la Pitié, demain, par exemr
pie ? Je vous montrerais des pièces ana-
tomiques d'un rendu parfait. Et peu%
être trouveriez-vous là. ce que vous
cherchez, c'est-à-dire des artistes com-
me il n'y en a pas ailleurs. ,(
Le lendemain, M. May et M. Arthur
Meyer se rendirent avec M. Brissot, à
la Pitié. Ils virent des travaux exécutés
par M. Tramontj bien supérieurs à tout
ce qui avait été fait jusqu'alors Jet incon-
tinent, commanda le buste de M. Grèviri,
à titre d'essai. i
Le buste vint à merveille, un vérita-
ble, chefîd*e&w*e»«Gn --abandonna alpj-s.
les ciriërs de la première heure, et on,
traita avec M: Tramont.
Les gens qui visiteront, à la fin du-
mois prochain, le Musée Grévin nesg
doutent point de l'inextricable comBli-i
cation et de l'infinie- multiplicité des
détails que comporte une entrepiise d©
ce genre. Il faut avoir recours â tous
les "arts, comme à tous les métiers,- de-
puis les peintres, les sculpteurs, les dè>
corateurs, les photographes et les: ci^
riers, jusqu'aux couturiers, costumiers^
modistes, tailleurs, coiffeurs, chapeliers,"
tapissiers, gantiers, joailliers, bottiers
cartonniers et fleuristes. Tout ce qui se
prodiiit dans le monde artistique, in-
dustriel etcommercJar, est mis à contri-
bution, et c'est merveille de voir ces
imaginations composites et ces activités
disparates se réunir et travailler en com-
mun à la confection d'un horrible as-
sassin, par exemple, ou au poniponne-
ment d'une exquise Parisienne. i
Dans les commencements, on tâtonna,
naturellement. Et c'est facile à compren-
dre. Il ne s'agissait pas de reproduire,
comme je l'ai dit, le cabinet de Mme
Tussaud. Le tambour-major, la Femme
qui respire et les voitures de Napoléon.
qui en font le principal ornement, ne
satisfaisaient pas l'idéal de MM. \Ieye?
et Grévin, qui voulaient composeï*/
des attractions plus saisissantes, in-
venter des mises en scène plus noù^
velles. Prendre Tactftali té au bond, fi.xef
une mode, un événement, un homniéJ
qui se lève, une femme qui s'en va faipe!
œuvre d'historien amusant, de philôsp-1
phe agréable et de fantaisiste délicat;*
mettre le rêve à côté de la vie réelle^
mêler la prose et la poésie, donner def
sensations très nettes de toutes les époK
ques, de toutes les nationalités, de tou^
tes. l'es conditions sociales, et revêtîî;'
tout c.e'la d'une vie intense, d'un chànno]
propre, animer tout cela de gestes e'Ç
d'attitudes humains, au moyen dé cettg!'
chos,e implacable et morte: la cire! Û'
faut convenir que le travail n'était pas
mince. ̃•̃
Un pardonne au bronze, au marbre, à*
la pier.re, de ne pas représenter exacte-
ment la vie, ou de la représenter avec; i
une déformation voulue, iin lyrisme con-'
ne mat vouIUe,~lllljTlsmeconc;
venu et en quelque sorte hiératique. Mais1.
la cire, qui non seulement reproduit la"
forme et le modelé, mais le ton des chairs^
la cire qu'on recouvre de vêtements,'
comme si elle était vivante, est tenue a
tous les scrupules, à toutes les brutalités
de la vérité. Elle doit, comme le marbre,'
exprimer la poésie générale d'une chose
ou d'un être; elle doit aussi rendre in-
flexiblement l'intimité de cètetçe,ses ha-;
bitûdes physiques. A la rigueur, on tp-?
ère qu'un marbre soit médiocre, qu'un'
bronze ne soit pas un chef ^'neuvre; il
faut la perfection à la cire.
Les administrateurs du Musée, MM.
Bal, Bertrand, Levy, May etMeyer,çom-
prirent que, pour arriver à ce résultat
difficile, ils devaient s'entourer, non pas
seulement d'artistes de talent, comme
M'.Lebourg, le sculpteur apprécié qui fut
nommé directeur des travaux; comme
M. Ringel, comme M. Carion, comme
M. Jumelin, l'incomparable virtuose dèf
la cire, prêté, par la maison Tramon-t:
comme M. Cornil, le prestigieux déco-
rateur, l'illusionniste savant qui donne,
Mardi 11 Avril 1882
Quinzième Âzméë Deuxième Série Numéro 941
i Adminutrattur-Diligui .'• ii
:0 MiM. Oh. Lagrange, Cari «I* •̃'
'̃ i .• • i fi, H.AOB D» LA BOUBIB, 6 ̃
̃ > i Kt à l'Adminiitration du JourMt :-< .î£ffi
»y | i- î-o'eeit
'm (; '.Aiï^i^iSTrRATiow' r' P:1^3^]
V, I #. bouleyard de» Italiens, •
.,̃ DK DIX HEURES A CtNQ HKDRES ̃
Ls» abonnements partent des 1" ot 16 du raoif
;w~s s,=~.oy.
Directeur Politique
L S
.'•̃ "'̃/̃•^BONNiBftï'ENfs" '̃ -/jh^l
̃*jum*: Trois. mois.», :t« fcf fij^'
Départskents Trois moi». «6 lt.* ̃
RÉDACTION
•, bonleTard des ltallana, • ̃
DE DEUX HEURES A MINUIT -s^'
*̃§ MANUSCRITS NE SERONT PAS «IRfiOl
~pMM~A.IIt~
Nos EoHoa. Un Ditmi&tt. ̃.̃̃̃'̃>
Petits poèmes pÂkiâiéNs. 'Gardëiéiac. '̃'̃̃
Les: NnjitisTEff russe^ Co thte N.
Chronique L-E MusÊETJèéyiN;– •àétp.m Mirbèatt.
SopSL? MASQUE. VipiisttCÇ.t
A traders la Pressb. -IGtutàae Pintaï
Lb Gaulois partout.
'NÊcaoLOOiE.
L'AxiiEMÀGNE et la Russie.– V.
̃ ÇiiRONiaùE des. Tribunaux. Maître- X.
Foire au Pain t>'ÈPice,£î– P. de Trailles..
TÉLÉGRAMMES ÇT CORRESPONDANCES; NodvellSs diverses. GKJ
Echos des Th$atri! Arthur Cantel. ̃̃;
VtciLLKTON Pot-Bouille. Emile Zola.
-̃; ̃̃(^-̃̃.̃̃y! ̃- ̃̃ • ̃ --̃̃; -•
l,\ ( III TE I) l IIKKOS
Sousce titre, la « Chute d'un héros »,
le Siècle publie un article qui. sera néL
cessairement reniargué, à cause des con-
seils que l'auteur ..adressé, en finissant,
aux ucfiniaeB" 4'3Etot de notre Républi-
.que. ̃ v.
'̃̃ Le héros, on le sait, est le général
Grant. La' chute est uae faillite colos-
;sale. L'entrepris© â laquelle il avait eu
l'ietort de 5!assdcier.éfaït. le rachat des
'.1e tort de .s'associer, était le râclin~ dë~
grandes lignes ferrées de l'Union, afin
dedîspOsër des tarifs, et de gagner des
millions aux dépens du conlcnerce na:
tionall Nous n'avonsrienà dire de cette
triste histoire. Il est toujours doulou-
reux d'assister à' la déchéance d'unrs
'homme' -qui '̃' a de grands' talents et
• qui a rendu de grands services. Quant
-aux coalitions de .capitaux, nous les
comprenons quand elles ont pour but
deK facïïïterfle travail; nous les détes-,
tons quand elles ont pour effet xle l'en-
:;traver. ;f ̃ ̃ '"•̃̃
Ce qui nous frappe, dans l'article du
Siècle, c'est la mercuriale dont il fait
suivre son récit. Nous la reproduisons
-en entier, car tous les mots sont à pe-
;t'ser^. •.•̃ .̃̃••
Si {nous avons insisté sur la chute pro-
fonde d'un des plus grands hommes de guer-
re de notre siècle, c'est qu'elle comporte de
graves enseignements. Le premier est à
l'adresse de ceux qui, par leurs talents,ont
pris la première place dans les censeils de
la nation. Ils doivent voir combien il est
•nécessaire qu'ils veillent- sur eux-mêmes
et sur leurs entours. Ils sont exposés à des
embûches de to-uta^ sorte. On s'adresse à
leurs faiblesses, on sollicite leurs passions.
Les artisans de la corruption ont tant
d'habileté et tant de ressources Une fois
sur la pente, il est impossible de s'arrêter,
on roule jusqu'au fond. ̃.
1 Si encore il ne s'agissait que de la dé-
chéance d'un homme, on pourrait en pren-
«it&sonparti.Mais de tels exemples sont
démoralisants, au plus haut degré.
Que notre démocratie se garde d'imiter
sur ce point la démocratie américaine Re-
jBômmander à nos hommes politiques les
'.préceptes de Franklin, ce serait peut-être
.donner prise à des critiques; .mais il nous s
-sera du moins' permis de leur rappeler les
traditions immuables de l'ancien parti ré-
publicain, la scrupuleuse honnêteté de ceux
qui l'ont dirigé dans les. luttes qu'il a sou-
-̃' tenues, et leur dédain dés richesses. Il y en
a plusieurs parmi eux qui sont sortis du
poujéÀir plus pauvres que lorsqu'ils y en-
trèrent, et qui, retirés des affaires, se sont
honorés par d'utiles travaux, au lieu de se
jeter, comme le général Grant, dans de,
hasax'deuâës spéculations.
Il va sans dire que tout le monde ap-
prouvera la morale prêchée par le Siècle;
les uns l'approuveront parce qu'ils la
prâtiqueût, et les autres l'approuveront
5 peut-être encqre plus haut, parce qu'ils
ne la pratiquent pas.
Nous sommes convaincus, pour notre
part, que le Siècle est également dans le
vrai, au point de vue historique,, quand,
,il rappelle les traditions immuables de
l'ancien parti républicain, et la scrupu-
leuse austérité de ceux qui l'ont dirigé.
On s'occupe, en ce moment, d'élever
une statue à Lakanal. Nous sommes assez
vieux Jour l'avoir connu lorsqu'il revint
en Europe après. la révolution de 1830.
Cet homme, qui avait créé l'instruction
publique: en qualité de membre et com-
missaire de la Convention, acceptai en;
rentrant dans la vie privée, la place de
professeur de seconde au lycée Chatle-
magne. C'est la~ ~u'om le prit en 9845,
pour l'envoyer en exil. Pendant la Res-
tauration et le gouvernement de Juillet,
i. nous avons eu le, double spectacle de
Vopùlence fastueuse des serviteurs de
l'Enjpire; et de. la pauvreté des républi-
cains- restés fidèles àtla République.
Plus récemment, nous avons vu les mi-
nistres, leS! hauts fonctionnaires de la
seconde République, refuser tous les 1
emplois, dédaigner toutes lés spécula-'
tions, et vivre ,avec, simplicité, sans
ostentation, de leur tràvait i
Plusieurs parmi les exilés de 1852,
plusieurs des illustres, ont connu les
atteintes- de là misère. Quand Manin vi-
vait a Paris après avôirété dictateur
de Venise– en donnant dèsle0ons d'ita-
lien, il: nous inspirait de l'admiration,
mais^ans aucun mélange d'étonnement;
nous reconnaissions là les traditions de
notre République. Il nous sera permis
peut-être de rappeler que Jules Favre
était riche quand on l'a fait gouvernant
et ministre, et qu'il était pauvre quand
il est -rentré au barreau après avoir
quitté le pouvoir. Bien des noms, et des
plus glorieux, se pressent dans nos>ou-
venirs. Mais à quoi bon les rappeler?
îoutlô monde les a sur les lèvres. Le
Siècle & rftî^pri c'ejst la.traditjon im-
oiuabie du, parti républicain.
̃•:•> Y a-t-il? quelque chose de changé dans
nos mœurs? A qui le Sîécie paftle-t-il ?'
Nos hommes ne sont-ils pas soirtfe' du
pouvoir plus pauvres, ou âjassi, pauvres:
que quand ils y Sont, entrés ? Tomber
n'est rien: c'est quelquefois un honneur,'
quand on tombe polir ayoir dit sa p|in-j
1 sée, pu maintenu; sa dpctriae, ou; refusé
un service qui ii'était pas à rendre. Le:
ministre tpjabë'ï; un autre lui succède,?
avec des 3ffeès différentes et le mêmej
dé^ouemeM.Chacun d'eux sert la Répu-i
blique à sa manière, ou essaie de la ser-
vir. Le déshonneur Rapproche pas,'
même de ceux qui se sont trpmpés,
Il en est tout autrement quand on nel
s'en va pas les mains nettes. Non seule-;
ment on se déshpnore par cette richesse!
inexpliquée ou mal acquise mais, ce qui
est affreux, on déshonore son parti et
son pays. Il n'y a pas de vie priyéeppur
celui qui a servi au premier rang. Scn;
.honneur est notre honneur, et nous
avons le droite de lui en dçma^nder
compte. Son exemple, s'il a failli, dit! l
excellemment le tftéete, est démoralisant
au plus haut de,spré. On, dit de Jui: il a
des millions, comme, en dirait d'uii au-;
tre il a des vices. ̃)'•. ,?»
C'est pourquoi npus âdresspns ce dis-'
epurs au Siècle, dpnt la prpbitè nous est
connue SLieaus n'aT«z«v©uljKg[u'expri-
mer une doctrine mpralë, c'est bien, et
c'est inutile passens outre; si' vpus|
connaissez quelque part quelque symp-
tôme de corruption, vous êtes la publi-
cité faites la lumière! Nous sommes
prêts à vous seconder.
.i,
Nos Echos
..Lé, Temps. 10 avril Ï88Z\ «
En France, la situation est encore belle mais
les trouWes qui ont lieu en Scandinavie étendent
leur influence vers- le; sud, et un changement de
temps paraît devoir se produire prochainement.
AUJOURD'HUI
A 6 heures et demie, dîner au Grand-Hôtel;
admission jusqu'à 7 heures. j )
Pendant la durée du dîner, l'orcheatr* do
M. Desgra,nges jouera dans la nouvelle «ail* dt
musique.
MENU
Potage vermicelle au CDiisommô
Hor's-d'œuvra ·
Filets de soles à la Choiby
k • Pommes de torro à l'anglaise
Quartier de pré-salé à la bretonne
•»'>̃ Çigeons aux petits pois
"̃̃ ̃ xjhapons au cresson
Salado
Epinards aux croûtons
̃ • Croûtes de fruits à la parisienns
Glape
̃• Parfait au caf V'
•• *»' :-̃•̃̃ • ̃̃ ̃ Desserts' ̃ a
Fromages, fruits et petit«-(ouri ..<
A 8 h. 1/2, au Café Divan, séance de billard
par M. Gibelin, professeur du Casino de Vichy;
Le salon des dames est ouvert aux voyagèpts,
Piano,' orgue, tables de jeux. Dtnor à la carte
au restaurant.
Le programme du dlner-eoncert. (Voir à la
4«pag«.), :̃ -̃ .(,'
̃. .̃: ,̃ ,'v^ w.'t ̃̃?̃ I:t
LA POLITIOUE -^à.
Lès ministres se réuniront ce'm^in',
efl. conseil de cabinet, au ministère!, des
affaires étrangères, sous la présidence,
de M. de Freycinet.
On nous assure que le comte Cofti'ëst
définitivement désigné pour rambas$ade
d'Italie à Paris, bien que" sa nomination
ne soit pas encore officielle. s
Le gouvernement italien attend le vptg
du. traité de commerce frànco-i ta) j#n
ayant de faire connaître officiellement
cette nomination.
M. de Courcel, ambassadeur d^e France
à Berlin, a pris congé hier mâtin de M.
de Freycinet, ministre des affaires'étran-
gères, qui lui a donné, ses instructions;
M. de Courcel quittera Paris dans la
soirée..
M. de Freycinet a également reçu
dans la matinée M. AndrieUx, qui
compte partir ce soir oU demain matin
pour aller rejoindre son poste à Madrid.
Le départ, du vice-amiral Jaurès, notre
«nouvel ambassadeur â Saint-Péters-
bourg, est imminent.
Le vice-amiral Jaurès emmène avec
lui, comme deuxième secrétaire, M. le
comte Renaud de Mpustier, qui remplis-
sait naguère les fonctions de troisième
secrétaire à l'ambassade de France à
S Madrid.
M. de Noailles, ambassadeur de France
à Gonstantinople, se propose de partir
vers le milieu de la semaine pour aller
t prendre possession de son poste.
il
i « LE MONDE ET LA VILLE
` LL..x\A. le duc et la duchesse d'Edim-
bourg sont arrivés à Paris hier soir, à
sepi çeures, et sont descendus à l'hôtel
de Bristol, où des appartements avaient
été retenus pour eux.
La suite de Leurs Altesses ne jse.com-
pose "que d'une dame d'honneur, d'un
aide de camp et de quatre domestiques.
Leduc et la duchesse d'Edimbourg
séjourneront â Paris pendant huit
jours.1 V y-
Le roi de Danemark recevra, paraît-il,
vers la fin du mois de mai, la visite du
roi, de la reine et du prince royal de
Grèce, et du prince et de la princesse de
Hanovre.
Après un court séjour à Copenhague,
le roi Georges se rendra à Moscou afin
d'assister au couronnement du Czar.
̃ I '.̃ -̃;̃ ̃ ï> ,i!ï.ii. • 'ù..
II paraît également qtie le prince et la j
princesse de Galles iront visiter le roi |
de Danemark après le mariage du prince j
Léopold.
C'est aujourd'hui que sera célébré, e^
grande pompe; à Vienne, le mariage dtj
prince Arnolphe de Bavière avec là
princesse Thérèse de Lichtènstein.
La bénédiction 'nuptiale sera donnée
aux époux par Mgr le prince Frédéric
de Schwarzenberg, cardinal-archevêque
de Prague, qui a fait tout exprès lé
voyage à Vienne. -̃• ̃>
Après la cérémonie, un-grand banquet
aura lieu au palais Liehtènstein, et, dans
la soirée, les nouveaux mariés partiront
pour Munich, afin de reùdre visite âii;
roi de Bavière et à la, reine-mère.
Après un court séjour en Allemagne;
̃ ils iront passer quelque temps en Italie.
Les petits cordons entretiennent l'a-
mitié. M. Jules Ferry vient de nommer
M. le général Billot, son collègue, offi-
cier del'instruction publique. j,
On nous télégraphie de Lisbonne qiié
le roi de Portugal vient de conférer à'
M. de Freycinet la grand'eroix de l'or-:
dre du Christ.
M. de Thielmann, conseiller d'ambas-j
sade d'Allemagne à Paris, vient d'être
promu au grade de commandeur dans
l'ordre de la Légion d honneur.
M. Gambetta a décidément renoncé à!
faire un voyage triomphal dans le. Midi
et en Corse. Ses amis lui ont fait com-|
prendre qu'il pourrait y recevoir un ac-
cueil un peu froid.
?̃ Il .a --préféré aller passer quelques}
jourschez M. Menier fijs, à Noisiel,,oû
il étudie en ce moment la fabrication
du chocolat. C'est un moyen comme un,
autre de travailler au « relèvement de lai
patrie ». • '̃
Nous avons déjà l'apéritif Gambetta;
nous aurons bientôt sans doute le'cho-!
colat du même nom. Le chocolat Gam-
betta sera certainement le meilleur des
chocolats.: il ne blanchira pas; en yieil-
lissant. ̃ .]'. c ̃ ̃ C,V, ,i
La vingtième réunion des Sociétés sa-
vantes aura lieu aïrjbUrd'hUi, à lâ'Sor-
bonne.. ̃̃
Cette première journée, celle de, nieïrv
credi et, celle de jeudi, seront consacrées
aux travaux du congrès.
Laiséance générale, pendant laquelle
les récompenses seront décernées, aura
lieu samedi et sera présidée par le mi-
nistre de l'instruction publique.
Trois jeunes ro\yîrigmën, désireux
'd'arriver Marseille sans courir les
chances d'^B| voyage en chemin dé fer,
doivent entreprendre, au- mois» d'août
prochain, une excursion en yole à deux
•de Paris à Marseille. A cet effet, ils
viennent de faire construire une yole en
sapin dans legenre.de celle du comte A.
de Gilly, d'une marche rapide, et pou-
vant porter trois v^yageUrs avec leUr
équipement. M. Duhëin a fait, avec une
embarcation de ce genre, le voyage de
Paris à Lyon.
L'embarcation de ces trois jeunes gens
portera le nom de P.-L.-M.
Ci rf i' ̃ l_ ̃ .m 'f
• Tirés nombreuse assistance hier soir
chez la marquise, de Castellane, qui réu-
nissait chez elle là fine fleur du high-life.
Beaucoup de jolies toilettes et un es-
saim de brillantes jeunes femmes et jeur
npSî filles. ̃
La marquise était en moiré bleu pâle,
Je corsage garni de gardénias naturels'.
On a fort applaudi la baronne de M.j
qui a bien voulu faire entendre une voix
aussi fraîche et aussi charmante que son
joli visage. f
Magique, le bal donné hier, boule varâ
Haussmann, par la vicomtesse de Gilly;
Dans le vestibule, six valets de pied,"
les aiguillettes à l'épaule, et à la livrée
aux armes de la maison.
Le vicomte et la vicomtesse celle-ci
eh ravissante; toilette blanche reçoi-
vent leurs hôtes avec une bonne grâce
irréprochable au seuil' du grand. salon
de danse, dont deux portières en admi-
rable tapisserie décorent l'entrée. Au
bout, se détachant sur un fond de ver-
dure et de fleurs, un orchestre de quatre-
vingts musiciens conduit par Henrv
Natif.. '̃̃
Chaque dame, en pénétrant, reçoit un
éventail, illustré par Jeanniot, auquel
est joint un crayon c'est un carnet de
bal, charmante invention, sur lequel
elle notera ses invitations, car en tête
de chaque feuille est inscrit le nom r
d'une danse.
On valse d'abord sur une composition
entraînante de Mlle Ernestine Leite
puis vient le tour du quadrille, de la
polka et du boston.
Le quadrille à la hussarde, avec gre-
lots rémois, fait merveille. Soixante
couples se font vis-à-vis.
Du buffet, dont les deux portes s'ou-
vrent alléchantes sur le grand salon, un
escalier vous mène à une galerie-serrè
qui est vraiment l'Orient. Figurez- vous,
entre des massifs de plantes rares et d^
camélias, les tableaux dés maîtres lés
plus prisés, dés objetsd'art les mieux
choisis, et, circulant dans ce milieu, les
plus jolies femmes de la haute société
parisienne, toutes plus éblouissantes les
unes que les autres.
Vers deux heures, le comte dé Salles
donne le signal du cotillon, et tous ces
couples se mettent alors à tourbillonner.
Le coup d'œil est ravissant.
Tout à coup, changement de tableau.
Les portières de la salle du buffet, qui
s'étaient fermées pendant lés premières
mesures du cotillon, s'ouvrent comme
par enchantement. Le souper est servi.
NOUVELLES A LA MAIN T
•.•• ̃̃̃:•̃ A LA t ̃!̃ ̃ »
Le peintre X. est le plus cordialdes
hommes et des art jsties, mais ,jl n'est
jamais sorti dé' son atelier qji.é pour
allir à la brasserie,, et réciproque-
ment. .•••̃•-̃̃• -•• ̃_̃
^es jours derniers, Ut se. trpuvk.it, '̃. par
exception, à dîner dans Une famille des
pl s,~ourgeoises. a,a, ns' ttne farp.Je,e$
plus.ioUrgeoises. v
0h venait de boire le café. Alors,' gé:
néreusement, notre bpn X. prit les
soucoupes de ses voisins et en forma de-
vant lui une petite pile.
J.es hommes ont beaucoup ri dèladis-
tréition, mais les dames n ont pàs> eii-
e 'L cùm pris. les d!UU, es, n,'ontP\s;}l-
CQ#è compris, •̃"•
1 :̃ :v:i;
tlne carte bizarre, litlipgraphie sur
carton bleu pâle, nous a- été envoyée
.paf un de nos lecteurs,: s, ,[,
MADAME VEUVE BOIRON (LÉOGADIE)
Eiiseigne à parler aux perroquétSj
̃ perruclies et autres ̃
,.A.tN pièces», de gré à gré,' selon les sujets et ce
̃ • .j, ̃ v ̃ ̃ ;̃ qu'on veut dire.
Guibollard rend visite à une de ses pa-
rentes qui a accouché d'un garçon, il y
a elques jours..
on lui présente l'enfant; ,•. •. ̃->̃̃ t |
-Comment l'avez-vous nommé, ce'
gros bébé ? demanda-t-il.
Théodore.
h- O]ai'\ c'est un nom bien sérieux pour
un si petit enfant!
̃̃'•̃ •̃̃'̃̃>•; • US OOMIflO.
T*Û- + "£,, 1^ • ;} _T__
Le roman de Pot-Bouille finissant
vendredi, le Gaulois commencera sa-
medi matin la publication de
les .'Il
ÉLANS STÉRILES
"'?' '• (nouvelle) r'
Par H.-D. Sttehédroff
Ce récit étrange, plein de révélations
sur l'état psychologique d'une partie de
,1a jeunesse russe, est appelé, croyons-
,hons, à un vifsuccès de curiosité dans
les circonstances présentes.
PETITS POEMES PARISIENS
La Croix de Bcrny >'
1834
On se donnait, de bonne heure, rendez--
vous chez Tortoni, où l'on déjeunait
'bruyamment. C'étaient lesFinot, les'Perré-
gai|x,.les Guiche, les Plaisance, les Da-
mèDe, les Cambis, les La Moskowa. Lord
Seyrnour, qui savait, en ces occasions, ou-
blier les « engueulades » de lord Arsouille,
donnait le ton de l'élégance et du dan-
dysme à cette société de sportsmen timi-
mides. C'était lui qui avait eu l'idée de
cette réunion lui, d'ailleurs, dont;le nom
entraînait à. la fête la jeunesse d'alors, en-
core troublée par les grondements popu-
laires, et les coups de fusil, de l'émeute.
Au dehors, pendant que sautaient les
bouchons du Champagne, les attelages à
quatre chevaux attendaient rangés le long
du boulevard. Et la foule, des habitués de
ces démonstrations et de ces plaisirs, s'a-
massait tumultueuse sur-la chaussée,. pour
voir de près les lions en habit rouge, en
feutre gris, en bottes fortes, qui de minute
en minute descendaient devant le fameux
perron, et dont les voitures arrivaient dans
un bruit joyeux de grelots et de claque-
ments de fouet.
Et l'on partait. Ceux qui devaient monter
dans la course emportaient avec eux leur
bride et leur selle. Les coffres des voitures
étaient peuplés de victuailles et.de paniers
de vin de Champagne pour le, lunch sur
l'herbe. Pendant tout le parcours, depuis
la sortie d'Orléans jusqu'au village d'An-
touz, c'étaient des cris, des bousculades,
des paris enragés, des attrapades de voi-
ture à voiture; la folie enfin, débordée et
lâchée, hurlant et galopant, sur la route
poudreuse, comme à Epsom.
Ah le singulier et primitif champ de
courses! Pour tribune, une cahute en plan-
ches mal jointes, décorée de petits dra-
peaux,: une piste non tracée, reconnaissa-
pje seulement aux poteaux blancs, piqués
irrégulièrement dans les champs, de dis-
lance. en distance, suivait les déclivités du
terrain, les trous des fossés, les barres dès
̃iaies!- 1 ̃
Les années suivantes, comme cette pre-
xnièrè tentative ;avait obtenu un grand suc-
:cès, la;Croix:de Berny se fit un peu moins
sauvage éfc pilus moderne. -La casaque rem-
plaça l'habit-rouge les ..petites .industries
qui s'établissent autour d'un hippodrome
pullulèrent/ et les demoiselles on les
appelait des lorettesi y vinrent montrer
leurs' visages maquillés, leurs corsages à la
vierge^ leurs dentelles de Chantilly et
leurs énormes capotes bouton-d'or. Les
intrépides étaient Marie de Buci, Adèle
Rémy, Marie Brochet, Mary Cuine, une
Anglaise qui vit encore, la malheureuse, et
qui roule, dans des métiers inconnus, sa
misère en cheveux blancs et en robes
trôuéjes Mme de Nanjeac, qu'un poète in-
connn avait chantée en ces couplets ga-
lants
_j Madame de Nanjeac, ;<
/̃ -1 La blonde Madeleine,
̃ Préfère le cognac
A tnonsieur de Varenne. ̃
̃> Son goût roturier
•Fait fuir la noblesse. '•* •
II en fait la maîtresse
Il en fait la maîtresse
De François, son cocliar.
La dernière journée de courses à la
Croix de Berny eut lieu le 25 mars 1855.
1882
Ce matin, les drags, en petit nombre,
attendront sur la place de la Concorde,
rangés devant le Cercle de la rue Royale.
Des Champs-Elysées descendront des vic-
torias et des landaus attelés en poste per-
s:
J obérons^ gris; pommelé, à la large* croupe
luisante, la 'Crinière roulée, lés-têtrères or-
nées de queues de renard peèiillon au
cKàpean verni, gilet rouge et culotte xaune,
On suivra le boulevard Saint-Miclierj
Montrouge, ''Bôurg-la-Reine, cette longue
avenue droite, poussiéreuse, bordée d'ar-
bres grêles, avec ses deux rangées ;de vieil-
les maisons grises, et l'on arrivera au car-
refour de la Croix-de-Berny.
Des tribunes comme partout; des book-
makers et des gommeux comme partout.
Parmi les élégantes,. Louise Mairet, éter-,
nelle çommel'ennui Cora Pèarl, obsédante
comme le cauchemar, et trois ou' quatre
tfottins de cabarets de nuit, le pu-
blic de là Marche, d'Enghien et: de Mai-
sons-Laffitte, ce public immuable qui se
transporte, toute l'année, forçat du crottin,
d'un hippodrome à un autre, qui s'imagi-
nera avoir fait œuvre de chic suprême
parce qu'il aura débouché, sur l'herbe,
beaucoup de bouteilles de vin de Champa-
gne, et qu'il aura perdu beaucoup d'argent
sur un cheval sûr, qui n'aura pas couru sa
chance. ̃ ̃̃
V a|RDÉNIAC
i.
LES 'HMiLiSTlS 'rtSSÏS
h. •)» ,̃ -;̃̃ :̃ ̃ ̃' ̃̃ •̃̃ ̃.̃ !< f
Saint-Pétersbourg,ilO avril.
L'assassinat du général Strélnikoff, à
Odessa, a démontré une fois de plus que
les nihilistes n'ont nullement désarmé. La
tranquillité apparente dont on jouit ici,
dans la capitale, s'explique simplement par
le fait que les rôvolutioanaires- oat-tFans-
porté leur activité dans les provinces. L'un
des deux assassins qu'on vient dépendre à
Odessa a déclaré que dans cette ville les
nihilistes étaient réunis au nombre de trois
cents. On aurait beau en pendre deux, il en
resterait toujours deux cent quatre-vingt-
dix-huit autres.
A Moscou, les conspirateurs se prépa-
raient déjà à célébrer selon leur terrible
programme les fêtes du couronnement. On
craint même que cette solénnité ne soit de
nouveau ajournée.
La police avait envoyé, il y a quelque
temps, deux brigades de ses meilleurs
agents à Moscou. Ceux-ci ont déclaré,
après quelques semaines de séjour, que la
ville était infestée de nihilisme, et qu'il fal-
lait y procéder à des perquisitions rigou-
reuses. Sur ce rapport, la police déclara
qu'elle ne pouvait répondre de la sùreté de
l'Empereur à Moscou.
On sait que c'est dans cette ville qu'on
vient enfin d'arrêter le fameux chef des ni-
hilistes, Bogdanovitch, aliàs Kobesetï. Ce
héros de la légende des régicides avait
établi un commerce de fleurs à proximité
du Kremlin. Lorsque la police procéda à
une perquisition domiciliaire chez ce pai-
sible fleuriste, elle découvrit une mine con-
duisant jusqu'à l'antique palais des Czars
et toute'prête à servir les infâmes projets
des assassins.
"Pour se débarrasser de la terre qu'il
fallait enlever en- creusant -cè;tte. mine Ko-
beseff avait imaginé lé commerce de fleurs
les clients qui achetaient des -fleurs vi-
vantes dans cette boutique emportèrent un
peu de terre dans. les: pots et devinrent
ainsi, à leur iasu, les complices des assas-
sins. Heureusement l'autorité a ilairé, à
temps, ces pots-aux:roses et coffré le jar-
dinier.
comte n.
CHRONIQUE
ll muoec une vni
Nous pouvons en parler, de ce musée
dont tout le monde parle aujourd'hui.
Car, c'est ici, au Gaulois, qu'il a reçu le
baptême. Un jour, on vint annoncer à
M. Arthur Meyer, qui dirigeait ce jour-
nal, la visite de quelques Belges.
Nous venons, lui dirent les Belges,
vous proposer une importante affaire.
Paris possède beaucoup de choses, mais
il lui manque un musée. Vous avez le
Louvre, il est vrai, qui n'est pas mal; le
Luxembourg, Cluny, le musée d'artille-
rie et le muséum du Jardin des Plantes,
qui ont leur utilité; mais qu'est-ce que
tout cela, si vous n'avez pas de musée de
cire, ce que nous autres Belges qui sa-
vons l'anglais, appelons un Eden-Gal-
lery? Cet Èden-Gallery nous vous l'ap-
portons. Est-ce dit?
Pardon, mais vous avez sans doute
une idée ? demanda M. Arthur Meyer.
Parbleu et des plus ingénieuses.
Nous moulons en cire tous les souve-
rains du monde, constitutionnels et au-
tres. Nous leur adjoignons des illustra-
tions de l'antiquité et des célébrités du
moyen âge, quelques criminels, des gé-
néraux exotiques et des archevêques in
'̃ partitius enfin, comme il faut être de
son époque, nous représentons une ou
deux Banalités judiciaires, prises de pré-
férence dans la Gazette des tribunaux,
e.t nous montrons le tout au public pour
la modique somme de vingt sous.
• C'est le musée Tussaud que vous
venez d'inventer, répondit M. Meyer.
Ne croyez-vous pas qu'il y ait quelque
chose de plus neuf à tenter ? Un musée,
soit; de la cire, j'y consens. Mais pas de
musée comme celui de Bruxelles, pas de
cire comme celle de la foire de Saint-
Cloud 1
Les Belges manquent parfois d'ima-
fination. Ceux-là n'avaient pas le flair
des amusements parisiens. Ils ne voulu-
rent pas démordre de leur idée pre-
mière. De son côté, M. Meyer avait très
rapidement conçu un vaste plan, artisti-
que et original, et l'idée du musée Gré-
vin, tel qu'il est aujourd'hui, avec Gré-
vin co.mme porte-drajp^auj lui était net-,
tement apparue. 11 en parla à M. de
Werbrouck, dont les conseils, au point
de vue affaire et au point de vue art,
devaient lui être doublement précieux.
M. de Werbrouck, à qui le projet avait
souri, promit son concours.
Il fallait enlever à l'affaire sa couleur
et son accent belges, lui donner l'es-
tampille parisienne. On désintéressa les
compatriotes du baron Beyens, on fit
appel aux capitaux amis qui s'empres-
serent d'affluer. Au bout d une semaine,
il ne restait plus rien de Y Eden-Gallery
et le Mdsée Grévin, solidement cens*
ti tué, venait au monde. Les Beœes-
consolèrent en exhibant, en CTaftiae
hâte, dans une cave, quelques ial|in-
tàbles flg tires en cire que le pffl»C
n'alla pas voir. Et tout fut dit. Ma ¡
Mais tout auissi était à faire. hâ 's`~j.à*
ment commençaient les difficultés. Tmor
ver une idée, c'est bien; mais, la réalise}?,:
c'est mieux. M. Meyer se mit à r.œuYre,
résolument. Ce Parisien, qui, "coMite
tout le monde avait visité des musé^de
eire.mais qui n'en avait fabriqué auçw,
fut d'abord un peu étonné par la tâ^çge
,compliquée et difficile qu'il assumait-
La Bourse, le journalisme et le mônd^
ne sont point précisément l'apprenti^1,
sage naturel du métier qui a immor%<
Usé la veuve Tussaud, et des voix d'an-
ges, au berceau, ne lui avaient pas mur-
muré, dans des rêves, ces prophétiques
paroles « Tu fonderas un musée; à&
cire. » Son esprit d'organisation rapide
et pratique, son activité chercheuse; ej;
ses nombreuses relations le servirent sji.
souhait et lui firent vite surmonter les
premiers obstacles.̃ v
On savait déjà dans le public qUe cette
entreprise était placée sous l'invocatioç
du nom de Grévin, un nom populaire et
délicat à la fois, un nom qui résume ëii
lui tout l'esprit, toute la grâce, tout 1 im-
prévu, tout lé curieux raffiné de la vie
de Paris. C'était une garantie de succès
que ce nom, en même temps qu'une pro-
testation contre la routine et le déjà fait.
Le local trouvé en pleine fièvre de bou-
levard, on se préoccupa du choix d'un
architeete; chotximportant;~caril>fallai~
que la splendeur du cadre répondît aux
merveilles qu'on voulait produire. Et
ce n'était point besogne aisée que de
transformer en monument élégant l'aDr
cien.sombre et enfumé café de Mulhouse-
Un soir, M. Alfred May, l'aimable
administrateur-délégué du Musée Grè-
vin, dînait dans une maison amie avec
M. Brissot. On parla du Musée.
Vous avez vos ciriers? demanda
M. Brissot. Eu êtes-vous satisfaits?
Pas trop, répondit M. May. Les
premiers essais ne nous paraissent pas
excellents. Nous cherchons.
Pourquoi ne viendriez-vous pas
avec moi, à la Pitié, demain, par exemr
pie ? Je vous montrerais des pièces ana-
tomiques d'un rendu parfait. Et peu%
être trouveriez-vous là. ce que vous
cherchez, c'est-à-dire des artistes com-
me il n'y en a pas ailleurs. ,(
Le lendemain, M. May et M. Arthur
Meyer se rendirent avec M. Brissot, à
la Pitié. Ils virent des travaux exécutés
par M. Tramontj bien supérieurs à tout
ce qui avait été fait jusqu'alors Jet incon-
tinent, commanda le buste de M. Grèviri,
à titre d'essai. i
Le buste vint à merveille, un vérita-
ble, chefîd*e&w*e»«Gn --abandonna alpj-s.
les ciriërs de la première heure, et on,
traita avec M: Tramont.
Les gens qui visiteront, à la fin du-
mois prochain, le Musée Grévin nesg
doutent point de l'inextricable comBli-i
cation et de l'infinie- multiplicité des
détails que comporte une entrepiise d©
ce genre. Il faut avoir recours â tous
les "arts, comme à tous les métiers,- de-
puis les peintres, les sculpteurs, les dè>
corateurs, les photographes et les: ci^
riers, jusqu'aux couturiers, costumiers^
modistes, tailleurs, coiffeurs, chapeliers,"
tapissiers, gantiers, joailliers, bottiers
cartonniers et fleuristes. Tout ce qui se
prodiiit dans le monde artistique, in-
dustriel etcommercJar, est mis à contri-
bution, et c'est merveille de voir ces
imaginations composites et ces activités
disparates se réunir et travailler en com-
mun à la confection d'un horrible as-
sassin, par exemple, ou au poniponne-
ment d'une exquise Parisienne. i
Dans les commencements, on tâtonna,
naturellement. Et c'est facile à compren-
dre. Il ne s'agissait pas de reproduire,
comme je l'ai dit, le cabinet de Mme
Tussaud. Le tambour-major, la Femme
qui respire et les voitures de Napoléon.
qui en font le principal ornement, ne
satisfaisaient pas l'idéal de MM. \Ieye?
et Grévin, qui voulaient composeï*/
des attractions plus saisissantes, in-
venter des mises en scène plus noù^
velles. Prendre Tactftali té au bond, fi.xef
une mode, un événement, un homniéJ
qui se lève, une femme qui s'en va faipe!
œuvre d'historien amusant, de philôsp-1
phe agréable et de fantaisiste délicat;*
mettre le rêve à côté de la vie réelle^
mêler la prose et la poésie, donner def
sensations très nettes de toutes les époK
ques, de toutes les nationalités, de tou^
tes. l'es conditions sociales, et revêtîî;'
tout c.e'la d'une vie intense, d'un chànno]
propre, animer tout cela de gestes e'Ç
d'attitudes humains, au moyen dé cettg!'
chos,e implacable et morte: la cire! Û'
faut convenir que le travail n'était pas
mince. ̃•̃
Un pardonne au bronze, au marbre, à*
la pier.re, de ne pas représenter exacte-
ment la vie, ou de la représenter avec; i
une déformation voulue, iin lyrisme con-'
ne mat vouIUe,~lllljTlsmeconc;
venu et en quelque sorte hiératique. Mais1.
la cire, qui non seulement reproduit la"
forme et le modelé, mais le ton des chairs^
la cire qu'on recouvre de vêtements,'
comme si elle était vivante, est tenue a
tous les scrupules, à toutes les brutalités
de la vérité. Elle doit, comme le marbre,'
exprimer la poésie générale d'une chose
ou d'un être; elle doit aussi rendre in-
flexiblement l'intimité de cètetçe,ses ha-;
bitûdes physiques. A la rigueur, on tp-?
ère qu'un marbre soit médiocre, qu'un'
bronze ne soit pas un chef ^'neuvre; il
faut la perfection à la cire.
Les administrateurs du Musée, MM.
Bal, Bertrand, Levy, May etMeyer,çom-
prirent que, pour arriver à ce résultat
difficile, ils devaient s'entourer, non pas
seulement d'artistes de talent, comme
M'.Lebourg, le sculpteur apprécié qui fut
nommé directeur des travaux; comme
M. Ringel, comme M. Carion, comme
M. Jumelin, l'incomparable virtuose dèf
la cire, prêté, par la maison Tramon-t:
comme M. Cornil, le prestigieux déco-
rateur, l'illusionniste savant qui donne,
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