Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-03-25
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 25 mars 1882 25 mars 1882
Description : 1882/03/25 (Numéro 924). 1882/03/25 (Numéro 924).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k524188p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2008
PARIS & Ce~time~. BépARTËM~S ;~AJM8 CSNmaS~~
Samedi 25 Mars 188X
Quinzième Année Deuxième Série Numéro 924
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ANNONCES
MM.Oh.i.agrange.OerÏ ~°~
B< à t'AttntMKtrati~a ~OM'"t(t!
i ADMINISTRATION
boatev~tf< de PEDIXHEUBESACmQHECRES
LM abonaemMts p&rtent dM l"et 16dw moM
~tr~BS SI~M: Dtr
ABONNEMENTS
VAtus TroiB mots.<«IKpARTO~RÉDACTION
.W, hoetcTmr~ dtett ttaHetta, *f'Ef~t
DZ OBUX HEURES A M!Nt
$« WAttUSCRtTS ttt SiSROtK fAS !mfBOa
MFMsmmm
Le personnel judiciaire ) C'est un mau-
vais client il n'a pas l'oreille du juge.
Il ne s'agit pas au surplus de le défen-
dre, mais de Te prendre tomme exemple
de la mauvaise situation faite A tous nos
fonctionnaires, L'exemple est frappant,
et comme il's'agit peut-être du plus im-
portant de tous les services, cette orga-
nisation défectueuse retombe en incon-
vénient de toutes sortes sur chacun de
nou%:
Nous ne parlons pas du ministère pu-
blic. On regarde généralement les mem-
bres du parquet comme étant les agents
directs du pouvoir exécutif. Ils sont cer-
tainement cela nous croyons qu'ils
sont encore autre ;chose et qu'ils doi-
vent avoir une autorité propre, comme
représentants et défenseurs :de la loi.
Mais il n'est pas question de nos idées
théoriques. Puisque tout le monde pa-
raît d'accord pour" laisser au ministre
lé droit de prendre où il lui plaît lesprb-
cureurs généraux et leurs substituts, de
les révoquer m~M~, et de leur im-
poser ses volontés, nous passons outre,
en faisant nos réserves, et en déclarant
que nous ne voulons parler ici que dés
juges.
Il y en a de deux sortes les amovibles
et les inamovibles. Les juges amovi-
bles sont les juges de paix. Il s'agit en
ce moment d'augmenter leur compé-
tence. C'est un bon moyen d'abréger les
procédures. Il n'échappera à personne
que si.on l'augmente dans une forte pro-
portion, presque toutes les anaires se-
.ront.régléespar des magistrats amovi-
bles. Petites anaires, dit-on. Petites,
mais nombreuses. Petites pour vous, qui
~ites les budgets et qui comptez par
milliards; mais dans les familles pau-
vres quelques centaines de francs repré-
sentent la fortune ou la ruine. En aug-
mentant la compétence des juges de
paix, H sera. de toute nécessité de chan-
ger le mode de recrutement et de met-
tre des limites an droit de révocation.
Aujourd'hui, pour être juge de paix,
il faut avoir été nommé juge de paix; il
-n'y a pas d'autre condition. Cependant,
on ne pourrait pas nommer un repris
de justice; il faut aussi que le juge de
paix sache lire et écrire, car, détonne
foi, s'il ne savait pas lire, n'est-il pas
évident qu'il pourrait ~tre la dupe de
son grefner? Ces magistrats ainsi nom-
més entrent dans les familles, se mêlent
de toutes nos anaires, exercent dans
presque tous les cantons de la Républi-
que l'autorité prépondérante. La plu-
part d'entre eux sont souverainement
respectables; il y en a de bien étonnants
~dônt la présencedans lé corps judiciaire
atteste les inconvénients de la toute-
puissance ministérielle. Il ne faut pas
j~lus de façons pour révoquer un juge de
paix que pour le nommer. Nous n'avons
.d'autre garantie que les moeurs publi-
ques. On se croit garanti par les mœurs,
parla publicité et- par la fameuse res-
ponsabilité ministérielle contre les no-
minations et les révocations scandaleu-
ses. Mais qui les connaît, ces nomina-
tiens?
D~/ïc!~ nous donne un beau matin
une fournée de cent juges de paix. Est-
ce qu'on lit cela ? Si on le lit, est-ce qu'on
voit, derrière les noms de ces inconnus,
leur situation, leur passé, leur capacité?
L'institution des juges de paix passe
pour une magnifique institution, et elle
l'est, en éSet, à deux conditions la pre-
mière, c'est qu'on la détruise, et la se-
conde, c'est qu'on la refasse sur un plan
absolument nouveau.
Le ministre de la justice nomme aussi
les autres juges, les inamovibles, comme
il lui plaît. La seule dinérence est qu'il
doit les prendre parmi les licenciés et
qu'il ne les révoque pas. Il peut prendre
un avocat dans un barreau quelconque,
et se dire, comme le sculpteur
SerM-tu Dieu, table ou cuvette? t
Il peut faire de cet avocat un juge à
Carpentras, un premier président à
Montpellier ou un conseiller à la cour
de cassation cela ne dépend que de
lui.
Parmi nos inamovibles, il y en a qui
ont suivi, comme on dit.lacarrière. Ils
s'y sont destinés dès l'école de droit. Ils
ont été d'abord attachés ou suppléants.
Ils ont passé par le parquet. On les a faits
juges, à' Carpentras ou à Quimperlé.~
Le lendemain de leur nomination, ils
ont été candidats pour un tribunal d'as-
sises ou pour. une présidence. S'ils sont~
heureux et s'ils ont du mérite et des
protections, ils arrivent à une place de
conseiller qui leur donne cinq mille
francs de revenu, jusqu'à l'âge de la re-
traite. Voilà la carrière. Il y a bien quel-
ques grandes places les premiers
présidents, qui ont trois fois le trai-
tement des conseillers, et les con-
seillers à la cour de cassation, médio-
crement rétribués par un traitement de
18,000 francs, mais entourés de beau-
coup d'honneurs. Qui peut se natter
d'arriver àces-sommets? Un soldat voit
toutes les nuits, dans ses rêves, les
épaulettes de capitaine, mais jamais, au
grand jamais, le bâton de maréchal.
A'côté de ces juges qui ont monté suc-
cessivement tous les, échelons et qui,
généralement, s'arrêtent vers le milieu
de l'échelle, il y eh a.que l'amitié d'un
dépu.~
Hnb"3nMtd~ dieux e, entbëmNar~s
~bl~s3~t~aqt dé~'die°è~ A, otli`bèmb~d~s
dans des postes 'élevés. Quoique~o~'ès
membres de la hiérarchie placés' ''plus
Ms, en sbunreht très douloureusement
dans leurs intérêts et dans leur amour-
propre, ce n'est pas un mal,, quand le fa-
vorisé a des services éclatants ou. un ta-
lent exceptionnel. Le talent est la pre-
mière richesse d'un état; 'il.est de l'in-
térêt général d'en tirer le plus grand
parti possible.
Exemples: on a oSërt à M. Demo-
lombe, à M. Valette, de siéger a la cour
de cassation; on a bien fait. On'ferait la
même' oSre à M. Rousse, a M. Allou;
tout le monde applaudirait. Un grand
professeu'r de .droit, un avocat de pre-
mier ordre peuvent très bienêtre placés
dans cette cour suprême, où il s'agit
exclusivement de décisions doctrinales.
Nul n'oserait se plaindre,-parce que nul
n'oserait se comparer. Nous demandons
si c'est toujours le cas ?,
N a-t-on jamais payé par une place de
conseiller des services'électoraux, ou,
spectacle plus triste, des capitulations
de conscience? Ne peut-on "citer des avo-
cats médiocres, nommés tout à coup
conseillers, grâce à une amitié puissante,
et transformés~jui bout de trois aùs, en
présidents dë~'chambre, malgré lés
droits supérieurs et la capacité supé-
rieure de leurs collègues? Qui n'a sur
les lèvres le nom, d'un magistrat de pre-
mier ordre dont l'avancement a été ar-
rêté par. un vote indépendant, que le
ministère a puni comme un crime ? Qui
ne sait que les plus hautes places ont été
données à des avocats obscurs qui ne
tenaient même pas le premier rang dans
leur barreau de province ? 9
Au fond, à moins de mérites très écla-
tants, ces nominations dans la magis-
trature assise sont absolument inexcu-
sables. Tout ce qu'on peut dire en fa-
veur d'un ministre qui se les permet,
c'est qu'il n'y a pas de texte de loi qui
le condamne. Ce favori, qui a donné le
mauvais exemple, cet homme médiocre,
ce parvenu scandaleux, une fois établi
sur son siège de premier président, de-
vient le conseiller du ministre pour tou-
tes les mutations et promotions du res-
sort. Il fait toutes lesprësentationspour
les grades, pour les permutations, pour
les croix, pour l'instruction, pour le
service des ordres, pour celui des assi-
ses. Il dispose de la carrière des autres,
lui qui n'a pas de carrière.
On comprend que l'on fasse d'un bon
avocat un procureur général. C'est un
poste de combat,où son éloquence sera
utile, où il aura des risques à cou-
rir. Mais qu'un avocat qui a fait sa for-
tune au barreau, qui voit'les clients s'en
aller, qui senHa fatigue, prenne, par la'
faveur d'un ami, la première place dans
une grande compagnie judiciaire, c'est
ce qu'on ne croirait pas, possible sous
une République; et cependant Jious en
avons vu des exemples..
Conclusion ici comme partout ailleurs
il faut soustraire les fonctionnaires au
pouvoir arbitraire. Leur dignité im-
porte à notre sécurité. S'ils n'ont pas de
garanties pour eux, nous n'en aurons
pas assez contre eux. La fantaisie est ra-
vissante dans les arts, mais: elle est
un peu moins à sa place dans l'adminis-
tration du personnel judiciaire.
Nos Echos
Zcre)Mp<54Mt~MM
En France, le temps est à !a pluie dans l'ouest et
beau dans l'Bst. La température, déjà partout en
hausse, va monter encore..
Le temps est très froid dans les stations élevées
le maximum d'hier a été de–6° au Puy-de-Dôme,
et –tu" au Pie-du-Midi, où cette nuit te thermo-
mètre est descendu à–sss et où la neige con-
tinue.
AUJOURO'HUt
A 6 heurM et demie, dîner au Grand-HOtoI
admission jusqu'à? heurM.
Pendant la durée du dîner, l'orchastre de
M. Desgranges jouera dans la. nouvelle salle de
musique.
MEMO
Potage pot-au-feu
Hors-d'œuvre
Saumon sauce genevoise
Pommes de terre à l'anglaise
Côte de bœuf à la Savarin
< Poularde à la Stanley.
Canetons de Rouen au cresson
Salade
Macaroni gratiné, au parmesan
Savarin au kirsch
Glace
Bombe panachée
Desserts
Fromages, fruits et petitt-fouM
A 8 h. 1/2, a.u Café Divan, séance de billard
par M. Gibelin, professeur du Casino do Vichy.
Le saton des dames est ouvert aux voyageurs.
Piano, orgue, tables de jeux. Dîner à la carte
au restaurant..
Le programme du dîner-concert. (Voir t la
4'P*8<.)
LA POUTtOUE
Nous lisons dans le .Ra~e~ que le e~s est un journal mimstéhel.lje mot
nous a beaucoup surpris. En y réfléchis-
sant, il n'est ni tout à fait juste, ni tout
à fait injuste. Oh ne peut dire que nous
approuvions les laïcisations de M.Ferry;
nous ne pouvons nier que nous soute-
nons de toutes nos forces le plan finan-
cier de M. Léon Say. Demain peut-être,
nous aurons à blâmer quelque résolu-
tion de M. Léon Say il nous serait pé-
nible de le faire, mais nous le ferions
sans hésiter. Au contraire/si M. Ferry
fait quelque ehose de raisonnable et d'u-
tile, nous tnôus empresserons: de le féli-
citer, et (? sera pour nous: un~très vif
plaisiB.~ noti°é
Telte est, à l'égard du ministëre, noti'ê
situati où c'est 1'indôpeiida.iice la plus
'absolue. Nous n'avons point de relations
avec lui noUs n'avons rien à lui demaBL-
der nous n'avons rien à en redouter.
Nous désirons 'qu'ildure, parce qu'en
général nous'n'aimons pas les &rises''et
rinstabilité. Nous craignons un'peu~es
successeurs, en nous rappelant ses pré-
décesseurs. Cette crainte. ne nous em-
pêchera jamais de lui dire là' vérité,
telle que nous la voyons. Notre unique
'amÈition est d'exprimer notre opinion
'sur toutes choses, sans réticence ni ar-
rière-pensée, et d'avertir.le.pays sur ses
véritables intérêts.
LE MONDE ET !LA V!LLE
Voici les nominations dans le haut
clergé parues hier dans le JoMrMS~ o/7~-
'c~
'Mgr Foulon, évêque de Nancy, est
nommé à l'archevêché de Besançon, en
remplacement de M. Paulinier..11 est'.né
en 1823 et a été sacré'ehd867. n'était,
avant sa nomination, supérieuri du petit
séminaire deNotre-Dàme des Champs.
Mgr.TunhM, évêque de' Tarentaise,
est nommé à l'évêchéde:]~.ncy, en rem-
placement de Mgr Foulon. Il est né en
1838 et a été sacré en 18'73.11 avait été
précédemment professeur au séminaire
déChambéry. r
M. Pagis, curé de Salers, est enfin
nommé àl'évêché de Tarentâise, en rem-
placement de Mgr Turihaz.
Chapitre. des grands déptacements
Hier matin, LL. AA. RR. le duc et la
duchesse de Connaught ont quitté Paris
pour se rendre à Biarritz. Le séjour du
prince et de la princesse n'a pas duré
plus de quarante-huit heures.
Le prince de Hohenlohe, ambassa-
deur d'Allemagne,dont nous annoncions
hier l'arrivée à Munich à la suite des
obsèques de sa fille, la comtesse de
Schœnborn, est attendu ce matin même
à l'Ambassade de la rue de Lille.La prin-
cesse de Hohenlohe et sa famille reste-
ront quelques semaines encore en Alle-
magne..
M. le marquis de N.oailles, notre -nou-
vel ambassadeur en Turquie, est arrivé;
hier matin avec sa famille à Paris, d'I-'
talie. L'ambassadeur, qui est accompa-
gné de sa famille, passera à paris la nn.
du Carême, et ne se rendra à son nou-
veau poste qu'après les fêtes de Pâ-
ques.
Annonçons onûn l'arrivée de S. A. le
prince héréditaire de Monaco, qui, après
un court séjour parmi nous, se rendra à'
Portsmo.uth pour s'y embarquer à bord
de son ~achU'-H'tro~Me.
.Le prince est accompagné du comte de
Lamotte, son chambellan..
Ainsi que nous l'avions annoncé, le
colonel Hurnaby a tenté la traversée de
la Manche en ballon.
Une dépêche de Boulogne nous avait
appris déjà que le ballon -EcK~se, qui
portait le colonel, avait été aperçu avant-
hier, vers midi, à une très grande hau-
teur au-dessus de cette ville. Le ballon,~
continuant à prendre la direction du
sud-ouest, a été aperçu vers deux heu-
res, au-dessus de Letouquet, au sud de
Boulogne.
Une dépêche datée hier de Caen, nous
apprend que, après avoir été un instant t
ramené par le vent vers la Manche, le
ballon est venu atterrir, vers six heures,
dans les environs de Caen, où les habi-
tants ont fait à l'audacieux aéronaute un
chaleureux accueil.
M. 'Munkacsy, dont nous avons an-.
noncé le départ pour la Hongrie, est de e
retour à Paris.
Nous avons pari é à. diverses reprises
des ovations et des fêtes qui l'ont ac-
cueilli.
M. Munkacsy est un Parisien, comme
il a tenu à lë~ déclarer lui-même ses
compatriotes;- en mêlant les couleurs
françaises aux couleurs nationales hon-
groises, l'ont compris ainsi,et ont rendu
en même temps hommage au peintre et
au pays qui lui a offert l'hospitalité.
La comtesse de G.une femme d'épée
c't.prMMo ca~e~o, a adressé au fameux
tireur sicilien, le baron de San Màlato,
un cartel en règle, cartel courtois, cela
va sans dire. C'est dans le hall de l'hôtel
du comte de U.au parc Monceau,
qu'aura lieu cette rencontre. La com-
tesse de G. a parié d'être le vainqueur
de cette lutte.
Les paris sont ou verts.
On annonce, pour la semaine de Pâ-
ques
Le mardi, un bal chez Mme Pastré;
le mercredi, un autre chez Mme.Sa-
batier.
C'est au vendredi qu'est nxé le bal
blanc dont Mlle.de la Tremoîlle fera les
honneurs à ses jeunes amies Mlle de
Pourtalès, Mlle de Mercy, Mlle de Ga-
nay, etc. Charmant bouquet aristocra-
tique éclos aux premières fêtes de l'hi-
ver. 1
Un concert, suivi de bal, aura lieu au-
jourd'hui, & la. Mairie du douzième ar-
rondissement, pour l'inauguration de la
grande salle des fêtes.
-Le préfet, de la Seine, le préfet de po-
lice, les députés et les conseillers muni-
cipaux de l'arrondissement assisteront
à cette fête, dont le produit sera versé.
dans la caisse de la Société de secours
mutuels des quartiers Picpus et Quinze-
Vingts.
Brillant bal d'enfants hier chez la
comtesse H. de Villers. Les magnifiques
salons de l'hôtelétaient presque trop
petits pourcontenir tous les bâties qui
avaient été conviés à cette petite fête de
famille. Parmi: les costumes. Jes plus
réussis, citons ceux de .M., Henri de.M.p~
~ho'zon e&pêchëac .napolitain, de~ijp.de
Ctëves~ en. LQais-'XV,; nu.~u-e'1 ea, .G&u:-
.'Choisc, Gastoil.dtiMesniien vieux gro-
gnard, TMerryl en: mousqu.etaire, de
Viltars en paysan :russe,~f lie ~Henriette
~de Vitrae en Transtévërine..Tout ce pe-
Ltit;mondè s'en est donné àceeur-joie et
lorsque l'heure' du goûter est, -venue ter-
m~ter cette charmante matinée, c'est à
qui demanderait de ne pas: anir; encore.
Lespar'les deux enfants de la.oomtesse.
€e soir samedi, réception chez Mme
de Killèrs et, pour la .dernière fois jus-
qu'à Pâques,, chez la comtesse dé Pour-
tât~S.
Eës dernières réceptions du Carême!:
Mercredi dernier, splendide crémail-
lère, avenue Hoche,'chez M.de Salvërtë.
Beaucoup de monde, des salons magni-
Ëq~e, un entrain' charmant..
'Ee même jour réception chez le duc-
dé Broglie soirée sérieuse, mais d'une
extrême élégance.. r
Jeudi; réunion des plus aristocratiques
chez lamarquise de Trévise, dont le bel
hôtel fait angle au coin dësChamps~Ely-
sées et de la rue de Berry. Onfa/fort ap-
plaudi la ravissante Mlle de Ségur, qui
a~'bien 'voulu faire entendre-une voix
aussi fraîche et aussi charmeuse que son
jo~i vidage.
Bepuis quelques jours, près du pas-
sage JouSroy, à l'eadroit où jadis on li-
sait, en lettres d'or: Café de Mulhou-
se, "une grande bande est étalée sur
laquelle on lit ces mots "Musée
Grëvin. x
Le musée Grévin termine, en effet, sa
dërniëre toilette; et on peut espérer
qu'il ouvrira ses portes au public à la nn
du mois prochain.
On ne peut se taire une idée de l'ac-
tivité, de la nëvre qui règne, en ce mo-
ment, dans ce monument qui étonnera
Paris, non seulement par les surprises
du spectacle, mais encore par la splen-
deur et l'originalité de l'aménagement
et-de l'architecture. Peintres, sculpteurs,
tapissiers, doreurs, costumiers et ciriers
sont sur les dents.
Noms reviendrons très prochainement
sur ce: très intéressant, -musée, auquel
nous prédisons un grandissime succès,
et qui laissera bien loin derrière lui
toufcequi a été.traité en ce genre à
Londres et ailleurs.
Les retardaAa.ires sorbâtent de rentrer,
abandonnant ennn les" bo~ds enchantes
d~~MéditeMa~ôe. Le duc de Pomar est
arrivé l'autre semaine. Les princesses
Troubetzkoï également.
On attend Mme Dundas, la dernière
hirondelle fugitive.
La. duchesse de Valence est toujours
fort souffrante. Le grand dîner qu'elle
devait donner jeudi a dû êtrecontre-
mandé. Ses salons ne se rouvriront qu'a-
près Pâques.
Un service anniversaire pour .le repos s
de l'âme de la reine Marie-Amélie a eu
lieu hier matin, à dix heures, dans la
petite chapelle de Notre-Dame-de-Com-
passion, route de la Révolte.
Tous les membres de la famille d'Or-
léans actuellement à Paris assistaient à
cette messe, qui a été dite par l'aumô-
nier de la chapelle.
La. comtesse de la Mures vient de par-
tir, appet'ée subitement à Montélimart,
par la maladie très grave de sa belle-
mëre..
A l'occasion de la délivrance de S.
A. R. la princesse Guillaume de Prusse,
qui est attendue dans le courant du mois
de mai, des prières publiques seront
dites dans toutes les églises d'Allemagne
à partir du 2 avril.
Une dépêche de New-York nous ap-
prend que le grand poète américain
Longfelîbw est agonisant.
On connaît Hauteur d'J?faM~MK? etde
~.BMïM~M, poèmes essentiellement na-
tionaux, qui exhalent le parfum des fo-
rêts et du sol américains. Naguère en-
core, il était parmi nous, et la nouvelle
de la maladie du poète affectera certes
bien des Parisiens et desamants des let-
tres.
M.Lôngfellow est âgé de soixante-
quinze ans.
Lés mariages
M. le comte de Lambertye, épouse la
aile do la duchesse de Soto-Mayor, une
des plus grandes fortunes d'Espagne.
Le prince Philippe de Bourbon doit
épouser Mlle Mackay; si le mariage
n'est point ofnciel, il est un fait certain,
c'est que Mme Mackay ne dit pas non,
d'eu iî faut conclure qu'il n'y a pas de
fumée sans feu.
NOUVELLES A LA MAtM
Entre boulevardiers:
Ta connais le petit Jules ?. je viens
de déjeuner avec Hui. Il m'a raconté
qu'en '1870 il était à la tête d'une compa-
gnie.
–Il aurait pu ajouter: compagnie.
d'assurances contre la gr~le.
La grêle de balles, surtout 'En
voilà un qui m'a fait poser t.
–GommentiBaptiste, encore grist.
C'est la troisième fois depuis quinze
jours).
Monsieur le baron me pardonnera.
C'est la faute à mes parents. j'étais
tout petit quand il m'ont voué au bleu t
Querelle coojug&le:
Je vous dis, madame, que vos men-
aonges.sont.mutiles. je sais que vous
me trompez).
Et moi; .~e vous soutien~ que ce n est t
pa~vrai'
–Comment'vous persistez!
Mais certainement. Du moment
.que vous le savez, je ne vous trompe
P UMOOM)M
EMORE M. PAUL
M. Paul Bert répond ou fait répondre,
dans la jR~<&K~Me /y6[Mp~s~, que, le,
~~e étant devenu plus poh dans son
dernier article, cela lui permet d avouer
avec bonhomie qu'il s fait quelques vi-
rements. lia pris les gratincafions de
nn. d'année sur ie's reliquats de divers
chapitres, et princtpa.lement sans doute
sur~euxduchapitre XlV. Mais il af-
ûrme que cela s'est toujours tait.
Apres cette déclaration, il &e;sent, ait-
'il, « à son aise pour avouer qu'h,n Ap-
prouve pas ces systèmes de comptât)~'
îité, ces grâtincatibns, ces paiements
d'employés sur d'autres chapitres que
.celui du personnel.
Ainsi M. I~ulBert reconnaît ses torts<
:I1 nous semble que cela doit nnir la po-
lémique.
II se défend en disant que d'autres ont
eu les mêmes torts avant lui. Le~c~,
,dit-il, a bien fait de blâmer ces habi-
tudes, mais H n'aurait pas dû les impu-
ter seulement à M. PaulBert, qui n'est
pas seul coupable.
Le chapitre XIV, dont il est question,
contient les allocations relatives aux
cultes protestants. Il se divise en quatre
parties traitements, indemnités et se-
cours, dépenses des séminaires, Algérie.
Il ne peut y avoir de reliquat que sur les
indemnités et secours. C'est ce qui a
permis autincations avaient été prises sur les
quatre-vingt mille francs alloués comme
fonds de secours aux pasteurs ou à leurs
veuves.
M. Paul Bert a bien raison de confes-
ser que cette petite somme destinée
aux malheureux devrait être sacrée.
PETITS POÈMES PARISIENS
)Les ~Enfants de ta Bmehcas e
I, =- a (\
C'est la nuit~une nuit froide et pâle. Un
homme, v,êtu d'un costume,de. voyage et
coin'é/d'un petit chapeau, marche a grands
pasle.long du mur d'un pafç. De temps à
au~rê~ cet homme s'arrête, écoute. T.'silencieux. Seule/la brise balance'ies hàu-
'tesbrahches des chênes et bruit dans les
sapins/qui font des masses noires. Arrivé
à un endroit où une large crevasse s'ouvre
.dans le mur, l'inconnu siffle un air de la
yo~MM~Mji'. Un air de ÏCE7/ ~c,
au loin, lui répond. A; ce moment, neuf
heures sonnent à l'horloge de la chapelle,
lentement.
.L'homme tire un, revolver de sa poche,
s'assure que les batteries sont en bon état,
puis, escaladant un amas de moellons ébou-
lés, il parvient à hauteur de la crevasse,
franchit le mur et disparaît de l'autre
côté.
II.
–Tout est prêt?
–'Tout:
La voiture ?
–Attelée. Elle attend, comme toutes
les voitures en ces circonstances,~ la petite
porte du parc. Il n'y avait pas de petite
porte~maisj'en ai fait ouvrir une, spéciale-
ment.
~1// ~t~/1. On ne se doute de rien ?
De rien. J'ai encore remis cinquante
centimes, ce matin, aux domestiques et
leur ai promis un billet de faveur pour le
Châtelet.
–Après? La duchesse?
Elle est en prière, dans son ora-
toire.
–Baptiste 1
Monsieur le sous-préfet.
Sais-tu que c'est très chic, ce que nous
faisons là?
Très chic; monsieur. Mais nous serons
blagués par Zola, qui dira que nous agis-
sons en romantiques détraqués.
C'est vrai, mais Montépih tu n'y
penses pas, à Montépin ? Par la mort de
Dieu! 1
Ecoutez donc monsieur écoutez
donc.!
L'homme s'est armé de son revolver. Un
bruit s'est fait entendre.
–Qui vive) s'ëcrie-t-il.
–-C'est un lapin qui rôde, monsieur.
Mais le bateau qui doit emmener les en-
fants, le bateau vous ne m'en parlez
pas?
Il chauffe, dans le bassin d'Argen-
teuil.
-M~F~/
–Tu dis?
J'ai dit ~4~ ~g~ comme mon-
sieur, pour être plus romantique.
Partons t
m
Le château dresse dans le ciel sa masse
seigneuriale. Tout dort. Deux fenêtres seu-
lementsont éclairées.
C'est là, fait Baptiste, en montrant du
doigt les raies de lumière brillant entre
les fentes des persiennes c'est là qu'ils
sont, les chérubins..
Tu as les échelles?
Oui, monsieur, pure soie, garanties
pure soie au bazar du Voyage.
–Les crampons? q
Les voici. Solides, allez 1
Dis-moi, cette lune m'ennuie.
Il en faut, monsieur, c'est l'usage (72
c~K~.)
C'est ta lune
Qui, dans la nuit brune.
–Tetairas-tu, imbécile) J'entends des
pas sur le sable. Nous sommes perdus.
De grands cris, des hommes portant des
torches accourent cernent les deux ro-
mantiques, qui cherchent en vain à &é<
,chapper;
~~i êtes-vous? dem~4~~es~pm-
.mes en agitant les torches q~'f~tes.-vous
à cette'heure?
Vous allez le savoir, repond l'inconnu
d'une voix ferme..
~V S;
Messieurs, je pourrais vous dire que
nous venons pour le recensement; ]e
pourrais vous dire, comme dans les comé-
dies de Sardou; que nous venions pour
voler les diamants de la~dùchesse~; je pour-
rais vous dire beaucoup de choses. Je me
contenterai de vous dire ceci messieurs,
il y a ici, derrière ;ces fenêtres,; des: en-
.fants qui n'ont point leur mère là-bas, en
Italie, il y a une mère qui n'a point, ses en-
fants. J'ai voulu mettre une; c~lèpre ro-
mance en action et réunir des enfantsà leur
mère. Je suis un ancien: sous-préfet, mes-
sieurs Dieu me jugera. )t
–Vous avez oublié, monsieur, dit lun
des'hommés, qu'il y ai des circonstances
où les meilleures romances subissent des
variantes, et qu'aujourd'hui celle que vous
invoquez se'chante ainsi: .<
LMMez'tes enfants~'leurs gra.hd'merës.
V ')''
Et Voila comment Mme la duchesse',de
Chevreuse peut. encore embrasseï ses
petits-enfants, les enfants de son Mis, le
~uc.de~haulnes.~
u u `.a.r u
~E3S'~D'U'E~
Après avoir attendu pa.tiemtdeBt le juge-
ment du triMttat correctionnel sur tagres~
siOR dont .11 avait été victime -de.la partie
M. Lesueur, M. Périvi~ qui,s'était trouvé
offensé par les- articles P~h~dans trois
journaux, a.eRvoyé ses témptns à chacun
des directeurs de ces journaux.
M. Cornély a le pfëMier reçu daM .la. soi-
rée d'avant-hiër, les amis ~M.~VM~
qui étaient MM. Gilbert Detpit et Georges
Ôhnet. Ces messieurs ont été mis en_ rap-
port. hier, a/vec MM. le commandant Blanc
et Gaston JolUvet qui ont'répondu .au nom
de leur client que, tout en acceptant la res-
ponsabilité des. articles publies dans som
journal, M. Cornély ne croyait, pas qml
dût donner à M. -Périvier une .réparation
par les armes.
M Dûment, de son côté, ayant repa
MM. Adolphe Belot et d6 Garnieres, aa
nom du secrétaire de la rédaction,du .Ft-
le colonel Thévenet et M. Henry Fouquier.
.Ceux-cî ont déclaré que M. Dumont, na.
vaitpas, dans les articles pQbhés ~s son
journal, dépassé le droit qu'on a :de sen~
parer d'un lait public et ndicule_ pour en
rire/et qu'il n'y avait donc pas heB~de Jé-
tracter ces articles,Bt d'en donner Tépa-
ration:
~~Quant à M. Etiévant, auquel M, Périvier
avait envoyé MM.'Boiot.et Albert Second,
il a été répondu en son nom que, sa mère
étant gravement malade, et lui même at-
teint d'un érysipèle, il ne pouvait pou! M
moment constituer de témoins.
Ennn. pour terminer la nomenclature de
tout cet échange de témoins, disons que,
M. Edwards s'étant trouvé offensé pari ar-
ticle qu'à publié hier matin M,.Périyier.il
a envoyé a celui-ci deux de ses amis, MM.
André Barbes et Maurice Lefèvre.pour
lui demander une rétractation ou Une ré-
paration par les armes. i ')
'
Puisque nous racontons les échanges?'
toniques de témoins, complétons notre
série en disant qu'à la suite d'une discus-
sion MM. Gustave Naquet et de'Malherbe
s'étaient également'envoyé leur amis. Ceux-
ci étaient, pour M: Naquet, MM. Léonce
Ferret et Léon Richard, et, pour M. de
Malherbe, MM. de Saint-Sauveur et Arnaud
de Foïard. v
Dans l'entrevue qu'ils ont eue ensemble,
'ces messieurs ont déclaré que la discus-
sion était née d'un malentendu et qu'il n'y
avait pas lieu à rencontré. M. S.
CALEME PÛHTM
.Jmtea MOCHE;
J'avais l'intention de consacrer à un
certain nombre de petits jacobins, pres-
que anonymes, qui grouillent sur les
hautes banquettes de la Chambre, un
article collectif, une manière de revue,
dans laquelle je me serais moins atta-
ché aux individus qu'à l'espèce ,~t au-
omd'eux n'aurait eu 1~ droit de s en
plaindre, puisque le propre de leur doc-
trine est précisément le sacrince de 1 in-
dividu. Naturellement, M. Jules Roche,
députe du Var, aurait trouvé place dans
cecapharhaùm; avec une mention sp&-
ciale, car il en eût été un des ornements.
Mais, en vérité, il n'y a pas moyen de
procéder ainsi; l'équité le défend. M<
Jules Roche, député du Var, a pris en
deux ou trois mois une importance que
l'on peut appeler capitale; et il a mérité
d'être servi à part. Apres a voir rendu
justice, en deux colonnes, à M. Barodet
qui est presque un soleil couché, je
manquerais a toutes les lois de la-pro-
portion et de la perspective politiques,
si je mettais dans le tas M. Jules Roche,
qui est un soleil levant, et qui nous ar-
rive tout droit de Toulon, comme Bona-
parte.
Qui connaissait M. Jules Roche Fan-, r
née dernière? Il faisait ou essayait de
faire quelque bruit au Conseil municipal
de Paris mais sa réputation, toute lo-
cale, ne dépassait guère les limites du
pavillon de Flore. Il a quitté, pour pren-
dre son vol, ce triste reste des Tuileries;
mais il y rentrerait un jour comme em-
pereur que je n'en serais pas autrement
confondu. Il en prend le chemin. Depuis
que M. Jules Roche est député, il est
devenu un personnage énorme; on ne
l'appelle même plus monsieur ou ci-
toyen, on dit Jules Roche, gros comme
le bras. v
Il y a des gens à qui la fortune vient
ainsi, rapide et prodigieuse, comme un
Samedi 25 Mars 188X
Quinzième Année Deuxième Série Numéro 924
"h IDrB:' C.sr.N'
A<
ANNONCES
MM.Oh.i.agrange.OerÏ ~°~
B< à t'AttntMKtrati~a ~OM'"t(t!
i ADMINISTRATION
boatev~tf< de
LM abonaemMts p&rtent dM l"et 16dw moM
~tr~BS SI~M:
ABONNEMENTS
VAtus TroiB mots.<«
.W, hoetcTmr~ dtett ttaHetta, *f'Ef~t
DZ OBUX HEURES A M!Nt
$« WAttUSCRtTS ttt SiSROtK fAS !mfBOa
MFMsmmm
Le personnel judiciaire ) C'est un mau-
vais client il n'a pas l'oreille du juge.
Il ne s'agit pas au surplus de le défen-
dre, mais de Te prendre tomme exemple
de la mauvaise situation faite A tous nos
fonctionnaires, L'exemple est frappant,
et comme il's'agit peut-être du plus im-
portant de tous les services, cette orga-
nisation défectueuse retombe en incon-
vénient de toutes sortes sur chacun de
nou%:
Nous ne parlons pas du ministère pu-
blic. On regarde généralement les mem-
bres du parquet comme étant les agents
directs du pouvoir exécutif. Ils sont cer-
tainement cela nous croyons qu'ils
sont encore autre ;chose et qu'ils doi-
vent avoir une autorité propre, comme
représentants et défenseurs :de la loi.
Mais il n'est pas question de nos idées
théoriques. Puisque tout le monde pa-
raît d'accord pour" laisser au ministre
lé droit de prendre où il lui plaît lesprb-
cureurs généraux et leurs substituts, de
les révoquer m~M~, et de leur im-
poser ses volontés, nous passons outre,
en faisant nos réserves, et en déclarant
que nous ne voulons parler ici que dés
juges.
Il y en a de deux sortes les amovibles
et les inamovibles. Les juges amovi-
bles sont les juges de paix. Il s'agit en
ce moment d'augmenter leur compé-
tence. C'est un bon moyen d'abréger les
procédures. Il n'échappera à personne
que si.on l'augmente dans une forte pro-
portion, presque toutes les anaires se-
.ront.régléespar des magistrats amovi-
bles. Petites anaires, dit-on. Petites,
mais nombreuses. Petites pour vous, qui
~ites les budgets et qui comptez par
milliards; mais dans les familles pau-
vres quelques centaines de francs repré-
sentent la fortune ou la ruine. En aug-
mentant la compétence des juges de
paix, H sera. de toute nécessité de chan-
ger le mode de recrutement et de met-
tre des limites an droit de révocation.
Aujourd'hui, pour être juge de paix,
il faut avoir été nommé juge de paix; il
-n'y a pas d'autre condition. Cependant,
on ne pourrait pas nommer un repris
de justice; il faut aussi que le juge de
paix sache lire et écrire, car, détonne
foi, s'il ne savait pas lire, n'est-il pas
évident qu'il pourrait ~tre la dupe de
son grefner? Ces magistrats ainsi nom-
més entrent dans les familles, se mêlent
de toutes nos anaires, exercent dans
presque tous les cantons de la Républi-
que l'autorité prépondérante. La plu-
part d'entre eux sont souverainement
respectables; il y en a de bien étonnants
~dônt la présencedans lé corps judiciaire
atteste les inconvénients de la toute-
puissance ministérielle. Il ne faut pas
j~lus de façons pour révoquer un juge de
paix que pour le nommer. Nous n'avons
.d'autre garantie que les moeurs publi-
ques. On se croit garanti par les mœurs,
parla publicité et- par la fameuse res-
ponsabilité ministérielle contre les no-
minations et les révocations scandaleu-
ses. Mais qui les connaît, ces nomina-
tiens?
D~/ïc!~ nous donne un beau matin
une fournée de cent juges de paix. Est-
ce qu'on lit cela ? Si on le lit, est-ce qu'on
voit, derrière les noms de ces inconnus,
leur situation, leur passé, leur capacité?
L'institution des juges de paix passe
pour une magnifique institution, et elle
l'est, en éSet, à deux conditions la pre-
mière, c'est qu'on la détruise, et la se-
conde, c'est qu'on la refasse sur un plan
absolument nouveau.
Le ministre de la justice nomme aussi
les autres juges, les inamovibles, comme
il lui plaît. La seule dinérence est qu'il
doit les prendre parmi les licenciés et
qu'il ne les révoque pas. Il peut prendre
un avocat dans un barreau quelconque,
et se dire, comme le sculpteur
SerM-tu Dieu, table ou cuvette? t
Il peut faire de cet avocat un juge à
Carpentras, un premier président à
Montpellier ou un conseiller à la cour
de cassation cela ne dépend que de
lui.
Parmi nos inamovibles, il y en a qui
ont suivi, comme on dit.lacarrière. Ils
s'y sont destinés dès l'école de droit. Ils
ont été d'abord attachés ou suppléants.
Ils ont passé par le parquet. On les a faits
juges, à' Carpentras ou à Quimperlé.~
Le lendemain de leur nomination, ils
ont été candidats pour un tribunal d'as-
sises ou pour. une présidence. S'ils sont~
heureux et s'ils ont du mérite et des
protections, ils arrivent à une place de
conseiller qui leur donne cinq mille
francs de revenu, jusqu'à l'âge de la re-
traite. Voilà la carrière. Il y a bien quel-
ques grandes places les premiers
présidents, qui ont trois fois le trai-
tement des conseillers, et les con-
seillers à la cour de cassation, médio-
crement rétribués par un traitement de
18,000 francs, mais entourés de beau-
coup d'honneurs. Qui peut se natter
d'arriver àces-sommets? Un soldat voit
toutes les nuits, dans ses rêves, les
épaulettes de capitaine, mais jamais, au
grand jamais, le bâton de maréchal.
A'côté de ces juges qui ont monté suc-
cessivement tous les, échelons et qui,
généralement, s'arrêtent vers le milieu
de l'échelle, il y eh a.que l'amitié d'un
dépu.~
Hnb"3nMtd~ dieux e, entbëmNar~s
~bl~s3~t~aqt dé~'die°è~ A, otli`bèmb~d~s
dans des postes 'élevés. Quoique~o~'ès
membres de la hiérarchie placés' ''plus
Ms, en sbunreht très douloureusement
dans leurs intérêts et dans leur amour-
propre, ce n'est pas un mal,, quand le fa-
vorisé a des services éclatants ou. un ta-
lent exceptionnel. Le talent est la pre-
mière richesse d'un état; 'il.est de l'in-
térêt général d'en tirer le plus grand
parti possible.
Exemples: on a oSërt à M. Demo-
lombe, à M. Valette, de siéger a la cour
de cassation; on a bien fait. On'ferait la
même' oSre à M. Rousse, a M. Allou;
tout le monde applaudirait. Un grand
professeu'r de .droit, un avocat de pre-
mier ordre peuvent très bienêtre placés
dans cette cour suprême, où il s'agit
exclusivement de décisions doctrinales.
Nul n'oserait se plaindre,-parce que nul
n'oserait se comparer. Nous demandons
si c'est toujours le cas ?,
N a-t-on jamais payé par une place de
conseiller des services'électoraux, ou,
spectacle plus triste, des capitulations
de conscience? Ne peut-on "citer des avo-
cats médiocres, nommés tout à coup
conseillers, grâce à une amitié puissante,
et transformés~jui bout de trois aùs, en
présidents dë~'chambre, malgré lés
droits supérieurs et la capacité supé-
rieure de leurs collègues? Qui n'a sur
les lèvres le nom, d'un magistrat de pre-
mier ordre dont l'avancement a été ar-
rêté par. un vote indépendant, que le
ministère a puni comme un crime ? Qui
ne sait que les plus hautes places ont été
données à des avocats obscurs qui ne
tenaient même pas le premier rang dans
leur barreau de province ? 9
Au fond, à moins de mérites très écla-
tants, ces nominations dans la magis-
trature assise sont absolument inexcu-
sables. Tout ce qu'on peut dire en fa-
veur d'un ministre qui se les permet,
c'est qu'il n'y a pas de texte de loi qui
le condamne. Ce favori, qui a donné le
mauvais exemple, cet homme médiocre,
ce parvenu scandaleux, une fois établi
sur son siège de premier président, de-
vient le conseiller du ministre pour tou-
tes les mutations et promotions du res-
sort. Il fait toutes lesprësentationspour
les grades, pour les permutations, pour
les croix, pour l'instruction, pour le
service des ordres, pour celui des assi-
ses. Il dispose de la carrière des autres,
lui qui n'a pas de carrière.
On comprend que l'on fasse d'un bon
avocat un procureur général. C'est un
poste de combat,où son éloquence sera
utile, où il aura des risques à cou-
rir. Mais qu'un avocat qui a fait sa for-
tune au barreau, qui voit'les clients s'en
aller, qui senHa fatigue, prenne, par la'
faveur d'un ami, la première place dans
une grande compagnie judiciaire, c'est
ce qu'on ne croirait pas, possible sous
une République; et cependant Jious en
avons vu des exemples..
Conclusion ici comme partout ailleurs
il faut soustraire les fonctionnaires au
pouvoir arbitraire. Leur dignité im-
porte à notre sécurité. S'ils n'ont pas de
garanties pour eux, nous n'en aurons
pas assez contre eux. La fantaisie est ra-
vissante dans les arts, mais: elle est
un peu moins à sa place dans l'adminis-
tration du personnel judiciaire.
Nos Echos
Zcre)Mp<54Mt~MM
En France, le temps est à !a pluie dans l'ouest et
beau dans l'Bst. La température, déjà partout en
hausse, va monter encore..
Le temps est très froid dans les stations élevées
le maximum d'hier a été de–6° au Puy-de-Dôme,
et –tu" au Pie-du-Midi, où cette nuit te thermo-
mètre est descendu à–sss et où la neige con-
tinue.
AUJOURO'HUt
A 6 heurM et demie, dîner au Grand-HOtoI
admission jusqu'à? heurM.
Pendant la durée du dîner, l'orchastre de
M. Desgranges jouera dans la. nouvelle salle de
musique.
MEMO
Potage pot-au-feu
Hors-d'œuvre
Saumon sauce genevoise
Pommes de terre à l'anglaise
Côte de bœuf à la Savarin
< Poularde à la Stanley.
Canetons de Rouen au cresson
Salade
Macaroni gratiné, au parmesan
Savarin au kirsch
Glace
Bombe panachée
Desserts
Fromages, fruits et petitt-fouM
A 8 h. 1/2, a.u Café Divan, séance de billard
par M. Gibelin, professeur du Casino do Vichy.
Le saton des dames est ouvert aux voyageurs.
Piano, orgue, tables de jeux. Dîner à la carte
au restaurant..
Le programme du dîner-concert. (Voir t la
4'P*8<.)
LA POUTtOUE
Nous lisons dans le .Ra~e~ que le e
nous a beaucoup surpris. En y réfléchis-
sant, il n'est ni tout à fait juste, ni tout
à fait injuste. Oh ne peut dire que nous
approuvions les laïcisations de M.Ferry;
nous ne pouvons nier que nous soute-
nons de toutes nos forces le plan finan-
cier de M. Léon Say. Demain peut-être,
nous aurons à blâmer quelque résolu-
tion de M. Léon Say il nous serait pé-
nible de le faire, mais nous le ferions
sans hésiter. Au contraire/si M. Ferry
fait quelque ehose de raisonnable et d'u-
tile, nous tnôus empresserons: de le féli-
citer, et (? sera pour nous: un~très vif
plaisiB.~ noti°é
Telte est, à l'égard du ministëre, noti'ê
situati où c'est 1'indôpeiida.iice la plus
'absolue. Nous n'avons point de relations
avec lui noUs n'avons rien à lui demaBL-
der nous n'avons rien à en redouter.
Nous désirons 'qu'ildure, parce qu'en
général nous'n'aimons pas les &rises''et
rinstabilité. Nous craignons un'peu~es
successeurs, en nous rappelant ses pré-
décesseurs. Cette crainte. ne nous em-
pêchera jamais de lui dire là' vérité,
telle que nous la voyons. Notre unique
'amÈition est d'exprimer notre opinion
'sur toutes choses, sans réticence ni ar-
rière-pensée, et d'avertir.le.pays sur ses
véritables intérêts.
LE MONDE ET !LA V!LLE
Voici les nominations dans le haut
clergé parues hier dans le JoMrMS~ o/7~-
'c~
'Mgr Foulon, évêque de Nancy, est
nommé à l'archevêché de Besançon, en
remplacement de M. Paulinier..11 est'.né
en 1823 et a été sacré'ehd867. n'était,
avant sa nomination, supérieuri du petit
séminaire deNotre-Dàme des Champs.
Mgr.TunhM, évêque de' Tarentaise,
est nommé à l'évêchéde:]~.ncy, en rem-
placement de Mgr Foulon. Il est né en
1838 et a été sacré en 18'73.11 avait été
précédemment professeur au séminaire
déChambéry. r
M. Pagis, curé de Salers, est enfin
nommé àl'évêché de Tarentâise, en rem-
placement de Mgr Turihaz.
Chapitre. des grands déptacements
Hier matin, LL. AA. RR. le duc et la
duchesse de Connaught ont quitté Paris
pour se rendre à Biarritz. Le séjour du
prince et de la princesse n'a pas duré
plus de quarante-huit heures.
Le prince de Hohenlohe, ambassa-
deur d'Allemagne,dont nous annoncions
hier l'arrivée à Munich à la suite des
obsèques de sa fille, la comtesse de
Schœnborn, est attendu ce matin même
à l'Ambassade de la rue de Lille.La prin-
cesse de Hohenlohe et sa famille reste-
ront quelques semaines encore en Alle-
magne..
M. le marquis de N.oailles, notre -nou-
vel ambassadeur en Turquie, est arrivé;
hier matin avec sa famille à Paris, d'I-'
talie. L'ambassadeur, qui est accompa-
gné de sa famille, passera à paris la nn.
du Carême, et ne se rendra à son nou-
veau poste qu'après les fêtes de Pâ-
ques.
Annonçons onûn l'arrivée de S. A. le
prince héréditaire de Monaco, qui, après
un court séjour parmi nous, se rendra à'
Portsmo.uth pour s'y embarquer à bord
de son ~achU'-H'tro~Me.
.Le prince est accompagné du comte de
Lamotte, son chambellan..
Ainsi que nous l'avions annoncé, le
colonel Hurnaby a tenté la traversée de
la Manche en ballon.
Une dépêche de Boulogne nous avait
appris déjà que le ballon -EcK~se, qui
portait le colonel, avait été aperçu avant-
hier, vers midi, à une très grande hau-
teur au-dessus de cette ville. Le ballon,~
continuant à prendre la direction du
sud-ouest, a été aperçu vers deux heu-
res, au-dessus de Letouquet, au sud de
Boulogne.
Une dépêche datée hier de Caen, nous
apprend que, après avoir été un instant t
ramené par le vent vers la Manche, le
ballon est venu atterrir, vers six heures,
dans les environs de Caen, où les habi-
tants ont fait à l'audacieux aéronaute un
chaleureux accueil.
M. 'Munkacsy, dont nous avons an-.
noncé le départ pour la Hongrie, est de e
retour à Paris.
Nous avons pari é à. diverses reprises
des ovations et des fêtes qui l'ont ac-
cueilli.
M. Munkacsy est un Parisien, comme
il a tenu à lë~ déclarer lui-même ses
compatriotes;- en mêlant les couleurs
françaises aux couleurs nationales hon-
groises, l'ont compris ainsi,et ont rendu
en même temps hommage au peintre et
au pays qui lui a offert l'hospitalité.
La comtesse de G.une femme d'épée
c't.prMMo ca~e~o, a adressé au fameux
tireur sicilien, le baron de San Màlato,
un cartel en règle, cartel courtois, cela
va sans dire. C'est dans le hall de l'hôtel
du comte de U.au parc Monceau,
qu'aura lieu cette rencontre. La com-
tesse de G. a parié d'être le vainqueur
de cette lutte.
Les paris sont ou verts.
On annonce, pour la semaine de Pâ-
ques
Le mardi, un bal chez Mme Pastré;
le mercredi, un autre chez Mme.Sa-
batier.
C'est au vendredi qu'est nxé le bal
blanc dont Mlle.de la Tremoîlle fera les
honneurs à ses jeunes amies Mlle de
Pourtalès, Mlle de Mercy, Mlle de Ga-
nay, etc. Charmant bouquet aristocra-
tique éclos aux premières fêtes de l'hi-
ver. 1
Un concert, suivi de bal, aura lieu au-
jourd'hui, & la. Mairie du douzième ar-
rondissement, pour l'inauguration de la
grande salle des fêtes.
-Le préfet, de la Seine, le préfet de po-
lice, les députés et les conseillers muni-
cipaux de l'arrondissement assisteront
à cette fête, dont le produit sera versé.
dans la caisse de la Société de secours
mutuels des quartiers Picpus et Quinze-
Vingts.
Brillant bal d'enfants hier chez la
comtesse H. de Villers. Les magnifiques
salons de l'hôtelétaient presque trop
petits pourcontenir tous les bâties qui
avaient été conviés à cette petite fête de
famille. Parmi: les costumes. Jes plus
réussis, citons ceux de .M., Henri de.M.p~
~ho'zon e&pêchëac .napolitain, de~ijp.de
Ctëves~ en. LQais-'XV,; nu.~u-e'1 ea, .G&u:-
.'Choisc, Gastoil.dtiMesniien vieux gro-
gnard, TMerryl en: mousqu.etaire, de
Viltars en paysan :russe,~f lie ~Henriette
~de Vitrae en Transtévërine..Tout ce pe-
Ltit;mondè s'en est donné àceeur-joie et
lorsque l'heure' du goûter est, -venue ter-
m~ter cette charmante matinée, c'est à
qui demanderait de ne pas: anir; encore.
Les
€e soir samedi, réception chez Mme
de Killèrs et, pour la .dernière fois jus-
qu'à Pâques,, chez la comtesse dé Pour-
tât~S.
Eës dernières réceptions du Carême!:
Mercredi dernier, splendide crémail-
lère, avenue Hoche,'chez M.de Salvërtë.
Beaucoup de monde, des salons magni-
Ëq~e, un entrain' charmant..
'Ee même jour réception chez le duc-
dé Broglie soirée sérieuse, mais d'une
extrême élégance.. r
Jeudi; réunion des plus aristocratiques
chez lamarquise de Trévise, dont le bel
hôtel fait angle au coin dësChamps~Ely-
sées et de la rue de Berry. Onfa/fort ap-
plaudi la ravissante Mlle de Ségur, qui
a~'bien 'voulu faire entendre-une voix
aussi fraîche et aussi charmeuse que son
jo~i vidage.
Bepuis quelques jours, près du pas-
sage JouSroy, à l'eadroit où jadis on li-
sait, en lettres d'or: Café de Mulhou-
se, "une grande bande est étalée sur
laquelle on lit ces mots "Musée
Grëvin. x
Le musée Grévin termine, en effet, sa
dërniëre toilette; et on peut espérer
qu'il ouvrira ses portes au public à la nn
du mois prochain.
On ne peut se taire une idée de l'ac-
tivité, de la nëvre qui règne, en ce mo-
ment, dans ce monument qui étonnera
Paris, non seulement par les surprises
du spectacle, mais encore par la splen-
deur et l'originalité de l'aménagement
et-de l'architecture. Peintres, sculpteurs,
tapissiers, doreurs, costumiers et ciriers
sont sur les dents.
Noms reviendrons très prochainement
sur ce: très intéressant, -musée, auquel
nous prédisons un grandissime succès,
et qui laissera bien loin derrière lui
toufcequi a été.traité en ce genre à
Londres et ailleurs.
Les retardaAa.ires sorbâtent de rentrer,
abandonnant ennn les" bo~ds enchantes
d~~MéditeMa~ôe. Le duc de Pomar est
arrivé l'autre semaine. Les princesses
Troubetzkoï également.
On attend Mme Dundas, la dernière
hirondelle fugitive.
La. duchesse de Valence est toujours
fort souffrante. Le grand dîner qu'elle
devait donner jeudi a dû êtrecontre-
mandé. Ses salons ne se rouvriront qu'a-
près Pâques.
Un service anniversaire pour .le repos s
de l'âme de la reine Marie-Amélie a eu
lieu hier matin, à dix heures, dans la
petite chapelle de Notre-Dame-de-Com-
passion, route de la Révolte.
Tous les membres de la famille d'Or-
léans actuellement à Paris assistaient à
cette messe, qui a été dite par l'aumô-
nier de la chapelle.
La. comtesse de la Mures vient de par-
tir, appet'ée subitement à Montélimart,
par la maladie très grave de sa belle-
mëre..
A l'occasion de la délivrance de S.
A. R. la princesse Guillaume de Prusse,
qui est attendue dans le courant du mois
de mai, des prières publiques seront
dites dans toutes les églises d'Allemagne
à partir du 2 avril.
Une dépêche de New-York nous ap-
prend que le grand poète américain
Longfelîbw est agonisant.
On connaît Hauteur d'J?faM~MK? etde
~.BMïM~M, poèmes essentiellement na-
tionaux, qui exhalent le parfum des fo-
rêts et du sol américains. Naguère en-
core, il était parmi nous, et la nouvelle
de la maladie du poète affectera certes
bien des Parisiens et desamants des let-
tres.
M.Lôngfellow est âgé de soixante-
quinze ans.
Lés mariages
M. le comte de Lambertye, épouse la
aile do la duchesse de Soto-Mayor, une
des plus grandes fortunes d'Espagne.
Le prince Philippe de Bourbon doit
épouser Mlle Mackay; si le mariage
n'est point ofnciel, il est un fait certain,
c'est que Mme Mackay ne dit pas non,
d'eu iî faut conclure qu'il n'y a pas de
fumée sans feu.
NOUVELLES A LA MAtM
Entre boulevardiers:
Ta connais le petit Jules ?. je viens
de déjeuner avec Hui. Il m'a raconté
qu'en '1870 il était à la tête d'une compa-
gnie.
–Il aurait pu ajouter: compagnie.
d'assurances contre la gr~le.
La grêle de balles, surtout 'En
voilà un qui m'a fait poser t.
–GommentiBaptiste, encore grist.
C'est la troisième fois depuis quinze
jours).
Monsieur le baron me pardonnera.
C'est la faute à mes parents. j'étais
tout petit quand il m'ont voué au bleu t
Querelle coojug&le:
Je vous dis, madame, que vos men-
aonges.sont.mutiles. je sais que vous
me trompez).
Et moi; .~e vous soutien~ que ce n est t
pa~vrai'
–Comment'vous persistez!
Mais certainement. Du moment
.que vous le savez, je ne vous trompe
P UMOOM)M
EMORE M. PAUL
M. Paul Bert répond ou fait répondre,
dans la jR~<&K~Me /y6[Mp~s~, que, le,
~~e étant devenu plus poh dans son
dernier article, cela lui permet d avouer
avec bonhomie qu'il s fait quelques vi-
rements. lia pris les gratincafions de
nn. d'année sur ie's reliquats de divers
chapitres, et princtpa.lement sans doute
sur~euxduchapitre XlV. Mais il af-
ûrme que cela s'est toujours tait.
Apres cette déclaration, il &e;sent, ait-
'il, « à son aise pour avouer qu'h,n Ap-
prouve pas ces systèmes de comptât)~'
îité, ces grâtincatibns, ces paiements
d'employés sur d'autres chapitres que
.celui du personnel.
Ainsi M. I~ulBert reconnaît ses torts<
:I1 nous semble que cela doit nnir la po-
lémique.
II se défend en disant que d'autres ont
eu les mêmes torts avant lui. Le~c~,
,dit-il, a bien fait de blâmer ces habi-
tudes, mais H n'aurait pas dû les impu-
ter seulement à M. PaulBert, qui n'est
pas seul coupable.
Le chapitre XIV, dont il est question,
contient les allocations relatives aux
cultes protestants. Il se divise en quatre
parties traitements, indemnités et se-
cours, dépenses des séminaires, Algérie.
Il ne peut y avoir de reliquat que sur les
indemnités et secours. C'est ce qui a
permis au
quatre-vingt mille francs alloués comme
fonds de secours aux pasteurs ou à leurs
veuves.
M. Paul Bert a bien raison de confes-
ser que cette petite somme destinée
aux malheureux devrait être sacrée.
PETITS POÈMES PARISIENS
)Les ~Enfants de ta Bmehcas e
I, =- a (\
C'est la nuit~une nuit froide et pâle. Un
homme, v,êtu d'un costume,de. voyage et
coin'é/d'un petit chapeau, marche a grands
pasle.long du mur d'un pafç. De temps à
au~rê~ cet homme s'arrête, écoute. T.
'tesbrahches des chênes et bruit dans les
sapins/qui font des masses noires. Arrivé
à un endroit où une large crevasse s'ouvre
.dans le mur, l'inconnu siffle un air de la
yo~MM~Mji'. Un air de ÏCE7/ ~c,
au loin, lui répond. A; ce moment, neuf
heures sonnent à l'horloge de la chapelle,
lentement.
.L'homme tire un, revolver de sa poche,
s'assure que les batteries sont en bon état,
puis, escaladant un amas de moellons ébou-
lés, il parvient à hauteur de la crevasse,
franchit le mur et disparaît de l'autre
côté.
II.
–Tout est prêt?
–'Tout:
La voiture ?
–Attelée. Elle attend, comme toutes
les voitures en ces circonstances,~ la petite
porte du parc. Il n'y avait pas de petite
porte~maisj'en ai fait ouvrir une, spéciale-
ment.
~1// ~t~/1. On ne se doute de rien ?
De rien. J'ai encore remis cinquante
centimes, ce matin, aux domestiques et
leur ai promis un billet de faveur pour le
Châtelet.
–Après? La duchesse?
Elle est en prière, dans son ora-
toire.
–Baptiste 1
Monsieur le sous-préfet.
Sais-tu que c'est très chic, ce que nous
faisons là?
Très chic; monsieur. Mais nous serons
blagués par Zola, qui dira que nous agis-
sons en romantiques détraqués.
C'est vrai, mais Montépih tu n'y
penses pas, à Montépin ? Par la mort de
Dieu! 1
Ecoutez donc monsieur écoutez
donc.!
L'homme s'est armé de son revolver. Un
bruit s'est fait entendre.
–Qui vive) s'ëcrie-t-il.
–-C'est un lapin qui rôde, monsieur.
Mais le bateau qui doit emmener les en-
fants, le bateau vous ne m'en parlez
pas?
Il chauffe, dans le bassin d'Argen-
teuil.
-M~F~/
–Tu dis?
J'ai dit ~4~ ~g~ comme mon-
sieur, pour être plus romantique.
Partons t
m
Le château dresse dans le ciel sa masse
seigneuriale. Tout dort. Deux fenêtres seu-
lementsont éclairées.
C'est là, fait Baptiste, en montrant du
doigt les raies de lumière brillant entre
les fentes des persiennes c'est là qu'ils
sont, les chérubins..
Tu as les échelles?
Oui, monsieur, pure soie, garanties
pure soie au bazar du Voyage.
–Les crampons? q
Les voici. Solides, allez 1
Dis-moi, cette lune m'ennuie.
Il en faut, monsieur, c'est l'usage (72
c~K~.)
C'est ta lune
Qui, dans la nuit brune.
–Tetairas-tu, imbécile) J'entends des
pas sur le sable. Nous sommes perdus.
De grands cris, des hommes portant des
torches accourent cernent les deux ro-
mantiques, qui cherchent en vain à &é<
,chapper;
~~i êtes-vous? dem~4~~es~pm-
.mes en agitant les torches q~'f~tes.-vous
à cette'heure?
Vous allez le savoir, repond l'inconnu
d'une voix ferme..
~V S;
Messieurs, je pourrais vous dire que
nous venons pour le recensement; ]e
pourrais vous dire, comme dans les comé-
dies de Sardou; que nous venions pour
voler les diamants de la~dùchesse~; je pour-
rais vous dire beaucoup de choses. Je me
contenterai de vous dire ceci messieurs,
il y a ici, derrière ;ces fenêtres,; des: en-
.fants qui n'ont point leur mère là-bas, en
Italie, il y a une mère qui n'a point, ses en-
fants. J'ai voulu mettre une; c~lèpre ro-
mance en action et réunir des enfantsà leur
mère. Je suis un ancien: sous-préfet, mes-
sieurs Dieu me jugera. )t
–Vous avez oublié, monsieur, dit lun
des'hommés, qu'il y ai des circonstances
où les meilleures romances subissent des
variantes, et qu'aujourd'hui celle que vous
invoquez se'chante ainsi: .<
LMMez'tes enfants~'leurs gra.hd'merës.
V ')''
Et Voila comment Mme la duchesse',de
Chevreuse peut. encore embrasseï ses
petits-enfants, les enfants de son Mis, le
~uc.de~haulnes.~
u u `.a.r u
~E3S'~D'U'E~
Après avoir attendu pa.tiemtdeBt le juge-
ment du triMttat correctionnel sur tagres~
siOR dont .11 avait été victime -de.la partie
M. Lesueur, M. Périvi~ qui,s'était trouvé
offensé par les- articles P~h~dans trois
journaux, a.eRvoyé ses témptns à chacun
des directeurs de ces journaux.
M. Cornély a le pfëMier reçu daM .la. soi-
rée d'avant-hiër, les amis ~M.~VM~
qui étaient MM. Gilbert Detpit et Georges
Ôhnet. Ces messieurs ont été mis en_ rap-
port. hier, a/vec MM. le commandant Blanc
et Gaston JolUvet qui ont'répondu .au nom
de leur client que, tout en acceptant la res-
ponsabilité des. articles publies dans som
journal, M. Cornély ne croyait, pas qml
dût donner à M. -Périvier une .réparation
par les armes.
M Dûment, de son côté, ayant repa
MM. Adolphe Belot et d6 Garnieres, aa
nom du secrétaire de la rédaction,du .Ft-
.Ceux-cî ont déclaré que M. Dumont, na.
vaitpas, dans les articles pQbhés ~s son
journal, dépassé le droit qu'on a :de sen~
parer d'un lait public et ndicule_ pour en
rire/et qu'il n'y avait donc pas heB~de Jé-
tracter ces articles,Bt d'en donner Tépa-
ration:
~~Quant à M. Etiévant, auquel M, Périvier
avait envoyé MM.'Boiot.et Albert Second,
il a été répondu en son nom que, sa mère
étant gravement malade, et lui même at-
teint d'un érysipèle, il ne pouvait pou! M
moment constituer de témoins.
Ennn. pour terminer la nomenclature de
tout cet échange de témoins, disons que,
M. Edwards s'étant trouvé offensé pari ar-
ticle qu'à publié hier matin M,.Périyier.il
a envoyé a celui-ci deux de ses amis, MM.
André Barbes et Maurice Lefèvre.pour
lui demander une rétractation ou Une ré-
paration par les armes. i ')
'
Puisque nous racontons les échanges?'
toniques de témoins, complétons notre
série en disant qu'à la suite d'une discus-
sion MM. Gustave Naquet et de'Malherbe
s'étaient également'envoyé leur amis. Ceux-
ci étaient, pour M: Naquet, MM. Léonce
Ferret et Léon Richard, et, pour M. de
Malherbe, MM. de Saint-Sauveur et Arnaud
de Foïard. v
Dans l'entrevue qu'ils ont eue ensemble,
'ces messieurs ont déclaré que la discus-
sion était née d'un malentendu et qu'il n'y
avait pas lieu à rencontré. M. S.
CALEME PÛHTM
.Jmtea MOCHE;
J'avais l'intention de consacrer à un
certain nombre de petits jacobins, pres-
que anonymes, qui grouillent sur les
hautes banquettes de la Chambre, un
article collectif, une manière de revue,
dans laquelle je me serais moins atta-
ché aux individus qu'à l'espèce ,~t au-
omd'eux n'aurait eu 1~ droit de s en
plaindre, puisque le propre de leur doc-
trine est précisément le sacrince de 1 in-
dividu. Naturellement, M. Jules Roche,
députe du Var, aurait trouvé place dans
cecapharhaùm; avec une mention sp&-
ciale, car il en eût été un des ornements.
Mais, en vérité, il n'y a pas moyen de
procéder ainsi; l'équité le défend. M<
Jules Roche, député du Var, a pris en
deux ou trois mois une importance que
l'on peut appeler capitale; et il a mérité
d'être servi à part. Apres a voir rendu
justice, en deux colonnes, à M. Barodet
qui est presque un soleil couché, je
manquerais a toutes les lois de la-pro-
portion et de la perspective politiques,
si je mettais dans le tas M. Jules Roche,
qui est un soleil levant, et qui nous ar-
rive tout droit de Toulon, comme Bona-
parte.
Qui connaissait M. Jules Roche Fan-, r
née dernière? Il faisait ou essayait de
faire quelque bruit au Conseil municipal
de Paris mais sa réputation, toute lo-
cale, ne dépassait guère les limites du
pavillon de Flore. Il a quitté, pour pren-
dre son vol, ce triste reste des Tuileries;
mais il y rentrerait un jour comme em-
pereur que je n'en serais pas autrement
confondu. Il en prend le chemin. Depuis
que M. Jules Roche est député, il est
devenu un personnage énorme; on ne
l'appelle même plus monsieur ou ci-
toyen, on dit Jules Roche, gros comme
le bras. v
Il y a des gens à qui la fortune vient
ainsi, rapide et prodigieuse, comme un
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