Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-05
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 décembre 1925 05 décembre 1925
Description : 1925/12/05 (A16,N5472). 1925/12/05 (A16,N5472).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4603840f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
Aucune pensée vraie, aucune
résolution pure, aucun acte
d'amour n'a existé en vain.
ROBERTSON.
16me Année. — N° 5,472. — Pierre Lafitte, fondateur.
N c. Paris, Seine, S.-et-Oise
£U et Seine-et-Marne
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (XIDI)
)épartementa nre.
et Colonies 25
VOIR
EN PAGE 6
.......... NOS ■■■■■•
ILLUSTRATIONS
SAMEDI
5
DECEMBRE 1925 -
........................ 1
Saint Sabas
Adr. télégr. : Excel-Paris. — Tél., : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
LE SÉNAT A SIÉGÉ HIER APRÈS-MIDI ET CETTE NUIT
POUR ACHEVER LA DISCUSSION DU PROJET FINANCIER
Après le rapport de M. Bérenger qui, au nom de la commission des finances,
invite la Haute Assemblée à voter le projet, prennent la parole, au cours du
débat de l'après-midi, MM. Tissier, Gourju, Jénouvrier, Massabuau, Japy,
Flaissières, François-Marsal, Gaston Menier, Loucheur et Héry.
AU COURS DE LA SÉANCE DE NUIT M. BRIAND ADRESSE UN ÉMOUVANT APPEL AU SÉNAT
Puis M. Millerand fait une déclaration et son intervention
déchaîne à gauche un violent tumulte.
L'ARTICLE 4 CONCERNANT L'INFLATION EST VOTÉ PAR 196 VOIX CONTRE 59
Le Sénat a siégé hier après-midi
ct. cette, nuit pour achever la discus-
sion du projet de loi instituant des
mesures exceptionnelles destinées a
assurer l'équilibre de la Trésorerie.
La Haute Assemblée était à peu
près au complet hier après-midi
quand s'ouvrit le débat '. les tribunes
réservé-es au public étaient combles.
Au banc du gouvernement avaient
pris place MM. Briand. Loucheur,
René Renoult, Laval, Jourdain, Pain-
levé, Benazet et Daniélou.
MM. Paul Doumer, Henry Bérenger,
Fernand Marraud et Rap'haël-Georges
Lévy étaient au banc de la commis-
sion des Finances.
M. Henry Bérenger lut d abord son
rapport ; plusieurs sénateurs se plai-
gnirent en effet, de ne pas être en
possession de ce document. M. de
Selves, qui présidait, souligna que ce
document était inséré au Journal
( IIiciel paru le matin, et qu il avait
été distribué seulement aux séna-
teurs de 10 heures à midi.
Les critiques de M. Tissier
M Tissier qui succéda au rappor-
teur général fit une âpre critique des
projets qu'il voit gros de conséquen-
ces fâcheuses. Le sénateur de \au-
cluse regrette que le déficit nous
amène à établir in extremis des im-
pôts rétroactifs. II constate que «nous
sommes à la merci des manœuvres de
la finance internationale et des ad-
versaires de la politique démocrati-
que qui menace de faire tomber nos
nuances ».
De nombreuses réclamations ac-
cueillent ces paroles.
L'orateur conclut ainsi :
Si nous votons aujourd'hui une
nouvelle inilanon, qui sèra sinvie^ fatale-
ment de beaucoup d'autres, c est la
France qui en subira les conséquences
funestes. Je crie il mes collègues: « Pre-
nez trarde■ de mal servir l'intérêt natio-
nal en recourant une fois de plus à une
émission de billets de banque ! 1).
M. Gourju se rallie au projet parce
que celui-ci est imposé au gouverne-
ment comme aux Chambres par une
véritable force, majeure.
M. Jenouvrier estime qu il faut
donner une nouvelle orientation a
notre politique intérieure de ma-
nière à rétablir la confiance dans le
pays. Puis l'orateur critique les mo-
nopoles et demande au chef du gou-
vernement de refaire la France par
l'ordre et par l'union.
M. Massabuau voudrait que le pays
fût renseigné sur l'instruction judi-
ciaire ouverte contre ceux qui
avaient pratiqué certaines manœu-
vres contre le franc.
M. Gaston Japy combat le projet et
se prononce plus spécialement contre
l'inflation qu'il considère comme
« un crime ).
Pour M. Flaissièrcs, sénateur des
Bouches-du-Rhône, le seul remède
l'st dans la suppression du «capital
individuel » et son remplacement par
le « capital collectif i>.
Cependant, l'orateur annonce qu'il
votera le projet parce qu'il a con-
fiance en M. Briand, qu'il félicite
pour l'n'more accomplie à Locarno.
M. François-Marsal
Après une courte suspension de
séance, M. François-Marsal a la pa-
l'ole.
Il constate, dès l'abord, que le gou-
vernement demande aux Chambres de
voter très vite un projet qui aura de
graves conséquences pour notre éco-
nomie nationale.
Le sénateur du Cantal fait ensuite
un exposé technique de la question.
Pariant de la crise de trésorerie,
l'orateur affirme « qu'elle ne pro-
vient pas du machiavélIsme d'un,
parti qui aurait accumulé les é-ehéall-
ces sur une année ».
— Cette crise, ajouta-l-il, provient des
conséquences de la guerre. L'Etat a dû
employer, l'Allemagne ne payant pas,
tous les moyens pour faire face à ses
('ngagp!11cn!:,. L'Etat est ainsi devenu,
par la force des choses, la plus grande
banque de dépôt du monde. La confiance
dans cette grande banque détermine les
mouvements des bons de la Défense :
ceux-ci sont la résultante de l'impres-
sion qu'éprouve le pays sur la valeur de
ceux qui dirigent cette grande banque,
c'dst-à-clire du gouvernement.
Depuis quand les remboursements
sont-ils multipliés ? Depuis douze mois.
c'est-à-dire depuis le moment 0\1 a été
rompue l'union sacrée. A cela sont ve-
nues s'ajouter les menaces proférées, non
contre les jouisseurs, non oonlrc ceux
qui gaspitter.t, ou étalent un luxe insp-
lent, et contribuent a faire hausser le prix
de la vie, ceux-lit sont considérés commue
des consommateurs, mais contre ceux
qui travaillent, produisent- épargnent et
veulent transférer it leurs enfants le
fruit de leur épargne. '. *
Ces paroles ont provoqué des pro-
testations et des interruptions îi
gauche.
M. François-Marsal poursuit par la
défense des porteurs de rentes fran-
çaises. et reprend en partie la thèse
qu'il avait soutenue récemment dans
un discours prononcé à Luna Park,
Puis il examine la situation moné-
tairc"et les différents problèmes
qu'elle soulève.
L'ancien président du Conseil se
prononce, lui aussi, contre l'inflation
parce qiVeile engendre toutes sortes
de périls; et, il. ajoute, pour conclure :
— M. le président du Conseil disait
hier, devant ,1a commission des f)n;uict.'s,
son hostilité à l'inflation, et cependant
c'est lui qui demande aujourd'hui 6 mil-
liards de nouvelle inflation.
Eh bien, devant ce spectacle, je me
prends à penser il certains incidents de
Ja dernière crise ministérielle et à cer-
tains projets financiers débattus ou pré-
sentés devant l'autre Assemblée. Mais,
d'un autre côté, je songe à l'union natio-
nale dont je désire ardemment, comme
M. le président du Conseil, le rétablisse-
ment, et si M. Briand nous déclare net-
tement que c'est à ce rétablissement de
l'union nationale qu'il entend consacrer
tous ses efforts, je demanderai à mes
amis de laisser passer un projet jugé né-
cessaire à la politique de redressement
qu'il faut instaurer dans notre pays.
L'orateur qui a été apiplaudi sur
un grand nombre de fauteuils reçoit,
M. HENRY CHÉRON
(Phot. Henri Manuel.)
en regagnant sa place, les félicita-
tions de ses a;mis..
M. GLlst on- Monter -le remplace a la
tribune. Il fait une .'légère - critique
du projet et adjure lt't, goúverÜcment
de laisser au travai 1 l'espoi r d'une
juste rémunération. Le' sénateur dé;
Seine-et-Maniè terminé en annrfn-:
çant' qu'il votera le projet, mats avec
t'e&poir que tout sera fait pour-évi-
ter, dans t'avenir, de nouvelles
innations. - -
M. Henry; Chéron dit tout le illilal
qu'il pense de iflation. mais lui st
ses amis voteront le projét pour que
l'Etat puisse faire face à tous ses'
englligemenls."
M. Loucheur
M. Loucheur répond aux orateurs.
Le ministre des Finances remer-
cie la commission sénatoriale d'avoir
rapporté si diligemment le projet et
insiste.. poiii- I*adQptio.ii de celui-ci.
Il ajoute :
— Nous avons à solder d'ici le 31 dé-
cembre, des obligations extrabudgétaires
qui atteignent presque 5 milliards. La
marge entre nos besoins certains et les
événements qui pourraient survenir est
faihie, Aussi nous vous demandons une
accélération du recouvrement des im-
pôts. Le retard du vote du budget a re-
culé la distribution des avertissements.
L'inflation que nous vous demandons
à une contre-partie. celle des impôts que
nous vous prions de voter. Ceci est la
meilleure preuve que nous ne voulons
pas continuer à émettre des billets.
Au reste, les emprunts faits par J'Elat
à la Banque en 192."» ont servi en partie
à des remboursements de la dette publi-
que intérieure et extérieure jusqu'à con-
currence de 11 milliards environ.
Aller d'inflation en inflation ce serait
nn malheur irréparable pour le pays. II
faut. donc faire face autrement aux be-
soins de la Trésorerie, réaliser un com-
plet. équilibre budgétaire et pour cela
créer de nouvelles ressources, qui .servi-
ront en partie à commencer l'amtirtisse-
ment de la dette.
Il sera indispensable que nous abor-
dions le problème monétaire avec des
projets bien défini. Le gouvernement
déposera, la semaine prochaine, quatre
projets différents, niais constituant uni
ensemble, devant la Chambre. J'ajoute
que notre effort consistera avant tout à
faire le nécessaire pour éviter d'appor-
ter de nouveau aux Chambres un projet
analogue au projet actuel.
M. Hérv fait avec vigueur le pro-
cès die l'inflation. Le sénateur radi-
cal socialiste des Deux-Sèvres ter-
mine par ces paroles :
— Le pays n'a jamais consenti à une
politique finaneière de' faiblesse et de
d'ssimulution. Il ne veut plus d'inflation.
En ne votant pas le projet qui nous est
soumis, je ne volerai pas contre le gou-
vernement; je voterai pour le régime
et pour la France.
La Séance est alors suspendue.
SÉANCE DE NUIT
La séance est reprise à 31 Il. 30. et
M. Labrousse défend le. parti radi-
cal contre les attaques dont il est
l'objet. Il rappelle la politique finan-
cière de M. François-Marsal..
M. François-Marsal réplique, puis
le président du Conseil monte à la
tribune.
Déclaration de M. Briand
; Le chef du gouvernement vient
adresse)' une exhortation. Il dit. no-
tamment :
— 1.orsqlle j'ai accepté le, pouvoir, :j'ai
été guidé 1)(ir celle considération qu'une
longue crise t ût eu les plu* graves in-
convénienls. Si je vous demande une
nouvelle inflation et (le lourds impôts,
c'est qu'aucun autre procédé n'était pos-
sible... ,
D'ingénieux sijslcmcs fiscaux pou-
vaient apporter des ressources dans, un
certain délai. Mais il fallait des ressour--
ces immédiates pour garnir la. caisse et
permettre à l'Etat, de faire face à ses
engagements.
Je n'examinerai pas longuement la si-,
tuation de nos finances, de noire Tré-
sorerie, de notre change; je ne recher-
cherai pas quels sont tes meilleurs im-
pôts, ce sera l'œuvre (te -clemaiii.
Les critiques du passé, les récrimina-,
lions sur les actes et sur les méthodes,
ce sont jeux de l'esprit, possibles en
temps ordinaire et alors qu'on n'a pas
à craindre, qu'une-parole échappée à un
orateur puisse créer des ravages.
Aujourd'hui, un esprit de solidarité na-
tionale doit nous élever ,au-dessus' des
partis. '? :
UN ATHLÈTE BULGARE DE VINGT-DEUX ANS
SUPPORTE PAISIBLEMENT UN TAXI CHARGE
DE NEUF PERSONNES ET PESANT 2,000 KILOS
FERITCHANOFF TORD UNE BARRE DE FER DANS SES DENTS, AUTOUR DE SON COU ET SUR SA
TETE. — En Bas : L'EXPERIENCE DE L'AUTO
Les rares passants qui se trouvaient, vers Il h. 30, boulevard Soult, purent assister, hier, à quelques exercices de force comme on n'en voit pas souvent
dans la rue. Voulant donner à quelques Parisiens une preuve de l'extraordinaire puissance de ses muscles, un jeune athlète bulgare rééditait, en effet,
une expérience qu'il tenta déjà avec succès à Bucarest. Etendu à plàt ventre sur le sol, Peter Feritchanoff se fit placer sur 'le dos un plan incliné en
bois long de 4 mètres et large de 2. Un taxi chargé de neuf personnes passa ensuite sur ce plan sans que l'écrasé volontaire parût en souffrir le moins du
monde. Il supporta l'expérience avec tant de facilité qu'il put ensuite tordre autour de son cou et dans ses dents des barres de fer de 2 centim. de diamètre.
LA MAISON HANTÉE
DE RONQUEROLLES
NE LIVRE PAS
SON SECRET
AUX CURIEUX
M. Bringer, commissaire de la police
mobile, désigné pour enquêter sera-
t-il plus heureux que les spirites ?
L'un de ces derniers, M. Maurice
Voillemier, a en vain tenté d'entrer
en relations avec l'esprit frappeur
qui hante la demeure de Mme Douvry
et des fouilles pratiquées dans la
maison n'ont donné aucun résultat,
ce qui n'a point empêché l'esprit de
manifester encore sa présence.
Le parquet de Clermont (Oise)
s'occupe de la maison hantée de Ron-
querolles. A sa demande le commis-
saire de police divisionnaire de la
première brigade mobile a chargé M.;
Bringer, commissaire de police mo-
bile, de se rendre sur les lieux où
se trouvent déjà bon nombre de cu-
rieux et un spi ri te.
M. Maurice Voillemier, qui partage
la foi de Conan Doyle, essaya d'entrer
en relations avec l'esprit frappeur
par l'intermédiaire classique d'une
table. Mais en vain.' il interrogea le
meuble et le mystère.' L'esprit resta
muet comme la table. -
Peut-être la police mobile arri-
vera-t-elle à une ^conclusion ! Mais
s'il y a plaisanterie, celle-ci est l'œu-
vre d'un plaisant habile et personne
ne saurait dire où il se dissimule. Un
de nos confrères a môme fait explo-
1 ilr sinon l'au-delà, du moins le sous-
sol à l'aide d'un perforeuse améri-
caine à air comprimé.: Pas trace de
'soutel'I'ain, de cachette autour de là
maison et pas davantage au-dessous.
Ces sonda,ges et ces inquisitions
n'ont d'ailleurs nullement impres-
sionné l'esprit qui, .sans même atten-
dre la fin du jour est revenu hier
après-midi: C'est du moins ce qu'af-
firme un voisin qui, entendant les
coups traditionnels, aurait pénétré
dans le logement de Mme Douvry et
serait entré pendant quelques minu-
les en.; conversation.avec l'esprit. II
est dommage que cette conversation
ne se soit pas produite quelques heu-
res plus tôt; elle fut au surplus dé-
nuée d'intérêt. l'énigmatique person-
nage ayant borné ses révélations à
dire par les deux coups d'usage qu'il
n'en ferait aucune.
Le mystère de la maison hantée est
impénétrable
L'administration organise deux concours importants
POUR FACILITER
LA CIRCULATION
ON VEUT CRÉER
DES GARAGES
SOUTERRAINS
4a, solis "Il.inlissioli de passages et
garages souterrains s'est réunie hier
matin à 11 heures, à la préfecture de
ipolice, sous ¡oa présidence de M. Mo,
• rain. Il a été procédé à f'ëLaborat.ion
Viu programme d'un concours pour
Tétudú de passages souterrains reliés
à des garages entre la Madeleine et
la place de la République afin d'as-
surer une meilleure circulation dans
la direction nord. nord-sud et d'amé-
liorer aussi là circulation des artè-
res environnantes. Une somme de
100.000 francs sera demandée au
Gonseil municipal pour récompenser
les projets les meilleurs. .,
POUR ASSAINIR
L'AIR VICIÉ PAR
LES GAZ DÉLÉTÈRES
ON RECHERCHE
UN APPAREIL
L'air de Paris devient de plus en
plus irrespirable...
Comment s'en étonner, déclare
M. Massard qui indique, dans une
proposition au Conseil municipal que
le nombre des automobiles qui cir-
culent quotidiennement dans Paris
est évalué à 60,000 et que chacune
dégage, en six heures, une moyenne
de 15 mètres cubes de gaz.
ï<& tii-,il est-il sans remède ?
M. Massard ne le pense pas. Il faut,
déclare-t-il. trouver l'appareil qui
annihilera les gaz délétères. Pour cela
un concours doit être organisé.
Cette proposition a été renvoyée
à l'administration préfectorale.
LE PRINCE HÉRITIER D'ANNAM A QUITTÉ LA FRANCE
INSTANTANE PRIS A SON ARRIVEE A MARSEILLE, AVANT-HIER
Le petit prince Vinh Tuy, héritier du trône d'Annam, qui va assister aux
funérailles solennelles de son père, l'empereur défunt Kaïn Dinh, s'est em-
barqué, hier après-midi, à Marseille, sur le paquebot « Fontainebleau », cour-
rier d'Extrême Orient. Il voyage en compagnie de sc-i* v-us-ui, le je :ine prince
Vuoï, et de M. et Mme Charles.
UN CONFLIT AU SEIN
DE LA FÉDÉRATION
INTERNATIONALE
DE FOOTBALL
ASSOCIATION
Le secrétaire de la F.I.F.A., le Hol-
landais Hirschmann, n'a pas l'heur
de plaire à tout le monde.
Aussi le président de la Fédération
Internationale de Football Associa-
tion, le Français M. Rimet, a-t-il con-
voqué le bureau, à Paris, pour le jeudi
17 décembre, afin d'examiner la si-
tuation et, s'il est nécessaire, d'avan-
cer la date du congrès qui doit se te-
nir à Rome, en mai 1926.
Y a-t-il des divergences de vue,
voire des menaces d,c scission au sein
de la Fédération Internationale de
Football Association (F.I.F.A.), qui
groupe les fédérations de quarante-
deux pays du monde ? Le sport uni-
versel des temps présents va-t-il de-
venir un jeu uniquement national,
limité par les frontières de chaque
Etat ?
La Polognr. sur l'instigation d'un
dirigeant suédois 'et d'un officiel all-
trichien. a pris l'initiative de provo-
quer un avant-congrès de In F.I.F.A..
en attendanL le congrès officiel qui
doit se tenir â Rome en mai 1926. La
Belgique, de son côté.. manifeste l'in-
tention de réunir à Bruxelles les re-
présentants des fédérations natio-
nales.
Dans toute cette affaire, il semble
bien qu'il s'agit moins d'une discorde
entre les fédérations que d'un ..essai
de révolution de palais. le secrétaire
,ci(. la F. L F. A.. le Hollandais M.
'Hirschmarin, n'ayant, pas l'heur de
plaire à tout le monde. Mais le pré-
.sident de Ja F.J.F.A., le Français
M. Rimet, qui dirige aussi la Fédé-
ration Française de Football, a con-
voqué pour le jeudi 17 décembre, a
Paris, le bureau de la^'.I.F.A.. c'est-
à-dire : les trois vice-présidents. le
Danois M. Oestrup. le Suisse M. Bon-
net; le Belge M. le comte d'Oultre-
mont. le secrétaire M. Hirschmann,
et l'auditeur, le Hongrois M. Fischer.
Le bureau examinera la situation
avancera, s'il le juge nécessaire,
la date d11 congrès de Rome. Félici-
tons-le d'aller de l'avant et de veil-
ler au maintien de l'unité dans le
jeu que toutes les races de la terre
,'pratiquenf, avec autant de goûté e!
qui ..-sure. lui seul, II' sucres des
jeux olympiques rénové;:.
LA FOULE NE CESSE
DE DÉFILER DEVANT
LES GRANDS MAGASINS
POUR L'EXPOSITION
DES JOUETS
La vente a déjà commencé et un
magasin a réalisé 150,000 francs
de recettes, dans le rayon
des jouets, pour la pre-
mière journée.
QUELQUES PRIX REMARQUÉS
Décembre, mois de la Noël, mois des
étrennes, mois des jouets. Déjà, depuis
lundi, l'exposition des magasins ayant
d'innombrables pignons — et étalages
— sur rue attire la foule et nécessite
des barrières et un double service d'or-
dre: employés et agents.
Voici, derrière la glace, une reconsti-
tution de fête foraine avec le saut de la
mort en automobile et des manèges tour-
billonnants. Plus loin, on s'écrase pour
voir une fête japonaise avec montagnes
roses, jonques, dragons lumineux et dé-
filé de personnages en costumes de cour.
y oici, dans une sierra, l'attaque d'une
diligence par des brigands armés de
i escopette, de l'espingole ou du trom-
blon. Une princesse s'est évanouie de-
vant l'audace des bandits espagnols. On
lui porte secours, on tente de la relever,
elle retombe éternellement
— Elle ne s'aide pas, prononce une
voix puérile. '
LA MISSION FRANCO-
AMÉRICAINE PROROK
DÉCOUVRE LE TOMBEAU
D'UNE REINE DU HOGGAR
AU SAHARA
C'est une magnifique sépulture,
vieille de plusieurs milliers d'an-
nées et qui contient un mobilier
très riche. Elle renferme le
corps de la Tinhanan.
46 CAISSES DE RICHESSES
Les objets recueillis ont été em-
ballés dans 46 caisses; la mis-
sion en a fait don au gouverne-
ment général de l'Algérie.
UNE VÉNUS DE PIERRE SCULPTÉE,
DE L'ÉPOQUE AURIGNACIENNE
EST UN OBJET D'ART UNIQUE
ALGER. 4 décembre. — On se sou-
vient qu'une mission franco-améri-
caine dirigée par le comte Byron de
Prorok, membre honoraire de la
Société royale de géographie d'An-
gleterre, et M. Reygasse, administra-
teur de la commune mixte de Te-
bessa, accompagnés des professeurs
Denny et Tyrell, et de plusieurs
journalistes américains, a entrepris,
le 15 octobre dernier, un voyage'
COMTE BYRON DE PRORUK
d'études anthropologiques au cœur
du SaliafaftWHrttr rêgtWï du Ho g 5'H r.
Près de Tamanrasset, cette mis-
sion a découvert une magnifique sé-
pulture vieille de plusieurs milliers
d'années, contenant un mobilier très
riche. De. retour il Alger, hier 3 dé-
cembre," le, comte Byron de Promit
nous n fait les déclarations suivan-
tes :
-t Apres avoir parcouru une bonne
partie de I}CI région du lloggar, nous som,.
nies >arrivés près dé Tamanr'a^set.
nous avons découvert, sous le saJ¡:t un
immense tombeau analogue au fameux
« tombeau de la chrétienne J) à Blida.
t/avant ouvert, nous sommes restes
muets .d'admiration : nous nous tr'.u-
vions'en présence de la reine TinÎlorwn.
Quelles spieii(leui,s! Quelles iii,a,,nidi
ccnces! Allongée dans son sarcopna^'e,
la reine, merveilleusement conservée,
était IÓut entourée de J¡undelellcJ:;. Lu
diadème' d'or, piqué d'etoi)cs. couron-
nait sa fine tête. Cinq colliers de pierres
précieuses ornaient son cou et elle I\\'.!if.
aux bras, dix-huit bracelets, dont ne;:f
en >01' eLn'put' en argent. Autour d'cli<\
tout, un mobilier en boi.s fin sculpté, œu-
vre des me.iikurs artistes du 1('1\1[:"',
était, intact; une multitude d'açcessde toilette, de vérilable's petits bijoux
d'art, ces mille riens qui décore!)! un
intérieur de la femme, retinrent lon-r-
temps notre vive curiosité, ainsi que di-
vers bijoux en cuivre et en verre irsé.
Et, A côte de cela, brillait de !V.?x
éclatants un monceau de p'erres rn.\-
c.icuses : agates, émeraudes, rubis,
onyx et que sais-je encore ! t Non huu
de' n. une colonnelte d'or. d'une lis no
élégante, était posée près dl' coupes fine-
ment ciselées, darus lesquelles se trou-
vait la nourriture apportée à la rr inc.
pour sa v'e de )':
Nous découvrîmes également unr" su-
perbe Vénus de pierre sculptée, de Irèn e
centimètres de bautcur, datant de l'épo-
que aurignacienne, que nous avons - r-
nonirnée la Vénus libyenne. Je crois que.
avec la Vénus de LausseNe. actucf!('nt'nt.
en Belgique, c'est un objet d'art unique
au monde.
Nous avons embai)e toutes ces 1 cho-
ses dans quarante-six caisses que nous
avons emportées avec noi-x. Nous venons
d'en faire don au gouvernement gen >ut
de l'Algérie.
Le jour: même de son arrivée à
Alger, le comte Byron de Prorok --t
embarqué sur le paquebot Gourar-
ricur-Général-Chanzy. à destination
de la France, où il compte faire plu-
sieurs conférences sur les résultats
de sa mission.
LE PRIX DU PAIN A PARIS
La commission départementale
consultative chargée de Jix('r'in prix-
limite des farines panifiables s ^st
réunie hier matin. Les délibérations
ont abouti au ,mainticn pur et simple
de la cote officieux précédente, S'iit
177 francs, le quintal. '
En conséquence le prix du pii>n, a
Paris, demeure fixé à 1 fr. G5 le kilo.
Les cours des blés ont, en effet,,
depuis sa dernière réunion, suivi' les
fluctuations des changes, et ¡.,'ils
avaient assez sensiblement baissé
jusqu'à mardi dernier, ils se sont
ensuite relevés dans, une proportion
à peu près équivalente.
La fermeture de la Bourse
des valeurs le samedi
Par arrêta du préfet de police, ta
Bourse des valeurs sera fermée i<-~
samedis 5, 12. 19 et 20 décembre.
LIRE EN DERNIERE HEURE :
Les importantes déclarations de
M. de Jouvenel en Syrie.
Aucune pensée vraie, aucune
résolution pure, aucun acte
d'amour n'a existé en vain.
ROBERTSON.
16me Année. — N° 5,472. — Pierre Lafitte, fondateur.
N c. Paris, Seine, S.-et-Oise
£U et Seine-et-Marne
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (XIDI)
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SAMEDI
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LE SÉNAT A SIÉGÉ HIER APRÈS-MIDI ET CETTE NUIT
POUR ACHEVER LA DISCUSSION DU PROJET FINANCIER
Après le rapport de M. Bérenger qui, au nom de la commission des finances,
invite la Haute Assemblée à voter le projet, prennent la parole, au cours du
débat de l'après-midi, MM. Tissier, Gourju, Jénouvrier, Massabuau, Japy,
Flaissières, François-Marsal, Gaston Menier, Loucheur et Héry.
AU COURS DE LA SÉANCE DE NUIT M. BRIAND ADRESSE UN ÉMOUVANT APPEL AU SÉNAT
Puis M. Millerand fait une déclaration et son intervention
déchaîne à gauche un violent tumulte.
L'ARTICLE 4 CONCERNANT L'INFLATION EST VOTÉ PAR 196 VOIX CONTRE 59
Le Sénat a siégé hier après-midi
ct. cette, nuit pour achever la discus-
sion du projet de loi instituant des
mesures exceptionnelles destinées a
assurer l'équilibre de la Trésorerie.
La Haute Assemblée était à peu
près au complet hier après-midi
quand s'ouvrit le débat '. les tribunes
réservé-es au public étaient combles.
Au banc du gouvernement avaient
pris place MM. Briand. Loucheur,
René Renoult, Laval, Jourdain, Pain-
levé, Benazet et Daniélou.
MM. Paul Doumer, Henry Bérenger,
Fernand Marraud et Rap'haël-Georges
Lévy étaient au banc de la commis-
sion des Finances.
M. Henry Bérenger lut d abord son
rapport ; plusieurs sénateurs se plai-
gnirent en effet, de ne pas être en
possession de ce document. M. de
Selves, qui présidait, souligna que ce
document était inséré au Journal
( IIiciel paru le matin, et qu il avait
été distribué seulement aux séna-
teurs de 10 heures à midi.
Les critiques de M. Tissier
M Tissier qui succéda au rappor-
teur général fit une âpre critique des
projets qu'il voit gros de conséquen-
ces fâcheuses. Le sénateur de \au-
cluse regrette que le déficit nous
amène à établir in extremis des im-
pôts rétroactifs. II constate que «nous
sommes à la merci des manœuvres de
la finance internationale et des ad-
versaires de la politique démocrati-
que qui menace de faire tomber nos
nuances ».
De nombreuses réclamations ac-
cueillent ces paroles.
L'orateur conclut ainsi :
Si nous votons aujourd'hui une
nouvelle inilanon, qui sèra sinvie^ fatale-
ment de beaucoup d'autres, c est la
France qui en subira les conséquences
funestes. Je crie il mes collègues: « Pre-
nez trarde■ de mal servir l'intérêt natio-
nal en recourant une fois de plus à une
émission de billets de banque ! 1).
M. Gourju se rallie au projet parce
que celui-ci est imposé au gouverne-
ment comme aux Chambres par une
véritable force, majeure.
M. Jenouvrier estime qu il faut
donner une nouvelle orientation a
notre politique intérieure de ma-
nière à rétablir la confiance dans le
pays. Puis l'orateur critique les mo-
nopoles et demande au chef du gou-
vernement de refaire la France par
l'ordre et par l'union.
M. Massabuau voudrait que le pays
fût renseigné sur l'instruction judi-
ciaire ouverte contre ceux qui
avaient pratiqué certaines manœu-
vres contre le franc.
M. Gaston Japy combat le projet et
se prononce plus spécialement contre
l'inflation qu'il considère comme
« un crime ).
Pour M. Flaissièrcs, sénateur des
Bouches-du-Rhône, le seul remède
l'st dans la suppression du «capital
individuel » et son remplacement par
le « capital collectif i>.
Cependant, l'orateur annonce qu'il
votera le projet parce qu'il a con-
fiance en M. Briand, qu'il félicite
pour l'n'more accomplie à Locarno.
M. François-Marsal
Après une courte suspension de
séance, M. François-Marsal a la pa-
l'ole.
Il constate, dès l'abord, que le gou-
vernement demande aux Chambres de
voter très vite un projet qui aura de
graves conséquences pour notre éco-
nomie nationale.
Le sénateur du Cantal fait ensuite
un exposé technique de la question.
Pariant de la crise de trésorerie,
l'orateur affirme « qu'elle ne pro-
vient pas du machiavélIsme d'un,
parti qui aurait accumulé les é-ehéall-
ces sur une année ».
— Cette crise, ajouta-l-il, provient des
conséquences de la guerre. L'Etat a dû
employer, l'Allemagne ne payant pas,
tous les moyens pour faire face à ses
('ngagp!11cn!:,. L'Etat est ainsi devenu,
par la force des choses, la plus grande
banque de dépôt du monde. La confiance
dans cette grande banque détermine les
mouvements des bons de la Défense :
ceux-ci sont la résultante de l'impres-
sion qu'éprouve le pays sur la valeur de
ceux qui dirigent cette grande banque,
c'dst-à-clire du gouvernement.
Depuis quand les remboursements
sont-ils multipliés ? Depuis douze mois.
c'est-à-dire depuis le moment 0\1 a été
rompue l'union sacrée. A cela sont ve-
nues s'ajouter les menaces proférées, non
contre les jouisseurs, non oonlrc ceux
qui gaspitter.t, ou étalent un luxe insp-
lent, et contribuent a faire hausser le prix
de la vie, ceux-lit sont considérés commue
des consommateurs, mais contre ceux
qui travaillent, produisent- épargnent et
veulent transférer it leurs enfants le
fruit de leur épargne. '. *
Ces paroles ont provoqué des pro-
testations et des interruptions îi
gauche.
M. François-Marsal poursuit par la
défense des porteurs de rentes fran-
çaises. et reprend en partie la thèse
qu'il avait soutenue récemment dans
un discours prononcé à Luna Park,
Puis il examine la situation moné-
tairc"et les différents problèmes
qu'elle soulève.
L'ancien président du Conseil se
prononce, lui aussi, contre l'inflation
parce qiVeile engendre toutes sortes
de périls; et, il. ajoute, pour conclure :
— M. le président du Conseil disait
hier, devant ,1a commission des f)n;uict.'s,
son hostilité à l'inflation, et cependant
c'est lui qui demande aujourd'hui 6 mil-
liards de nouvelle inflation.
Eh bien, devant ce spectacle, je me
prends à penser il certains incidents de
Ja dernière crise ministérielle et à cer-
tains projets financiers débattus ou pré-
sentés devant l'autre Assemblée. Mais,
d'un autre côté, je songe à l'union natio-
nale dont je désire ardemment, comme
M. le président du Conseil, le rétablisse-
ment, et si M. Briand nous déclare net-
tement que c'est à ce rétablissement de
l'union nationale qu'il entend consacrer
tous ses efforts, je demanderai à mes
amis de laisser passer un projet jugé né-
cessaire à la politique de redressement
qu'il faut instaurer dans notre pays.
L'orateur qui a été apiplaudi sur
un grand nombre de fauteuils reçoit,
M. HENRY CHÉRON
(Phot. Henri Manuel.)
en regagnant sa place, les félicita-
tions de ses a;mis..
M. GLlst on- Monter -le remplace a la
tribune. Il fait une .'légère - critique
du projet et adjure lt't, goúverÜcment
de laisser au travai 1 l'espoi r d'une
juste rémunération. Le' sénateur dé;
Seine-et-Maniè terminé en annrfn-:
çant' qu'il votera le projet, mats avec
t'e&poir que tout sera fait pour-évi-
ter, dans t'avenir, de nouvelles
innations. - -
M. Henry; Chéron dit tout le illilal
qu'il pense de iflation. mais lui st
ses amis voteront le projét pour que
l'Etat puisse faire face à tous ses'
englligemenls."
M. Loucheur
M. Loucheur répond aux orateurs.
Le ministre des Finances remer-
cie la commission sénatoriale d'avoir
rapporté si diligemment le projet et
insiste.. poiii- I*adQptio.ii de celui-ci.
Il ajoute :
— Nous avons à solder d'ici le 31 dé-
cembre, des obligations extrabudgétaires
qui atteignent presque 5 milliards. La
marge entre nos besoins certains et les
événements qui pourraient survenir est
faihie, Aussi nous vous demandons une
accélération du recouvrement des im-
pôts. Le retard du vote du budget a re-
culé la distribution des avertissements.
L'inflation que nous vous demandons
à une contre-partie. celle des impôts que
nous vous prions de voter. Ceci est la
meilleure preuve que nous ne voulons
pas continuer à émettre des billets.
Au reste, les emprunts faits par J'Elat
à la Banque en 192."» ont servi en partie
à des remboursements de la dette publi-
que intérieure et extérieure jusqu'à con-
currence de 11 milliards environ.
Aller d'inflation en inflation ce serait
nn malheur irréparable pour le pays. II
faut. donc faire face autrement aux be-
soins de la Trésorerie, réaliser un com-
plet. équilibre budgétaire et pour cela
créer de nouvelles ressources, qui .servi-
ront en partie à commencer l'amtirtisse-
ment de la dette.
Il sera indispensable que nous abor-
dions le problème monétaire avec des
projets bien défini. Le gouvernement
déposera, la semaine prochaine, quatre
projets différents, niais constituant uni
ensemble, devant la Chambre. J'ajoute
que notre effort consistera avant tout à
faire le nécessaire pour éviter d'appor-
ter de nouveau aux Chambres un projet
analogue au projet actuel.
M. Hérv fait avec vigueur le pro-
cès die l'inflation. Le sénateur radi-
cal socialiste des Deux-Sèvres ter-
mine par ces paroles :
— Le pays n'a jamais consenti à une
politique finaneière de' faiblesse et de
d'ssimulution. Il ne veut plus d'inflation.
En ne votant pas le projet qui nous est
soumis, je ne volerai pas contre le gou-
vernement; je voterai pour le régime
et pour la France.
La Séance est alors suspendue.
SÉANCE DE NUIT
La séance est reprise à 31 Il. 30. et
M. Labrousse défend le. parti radi-
cal contre les attaques dont il est
l'objet. Il rappelle la politique finan-
cière de M. François-Marsal..
M. François-Marsal réplique, puis
le président du Conseil monte à la
tribune.
Déclaration de M. Briand
; Le chef du gouvernement vient
adresse)' une exhortation. Il dit. no-
tamment :
— 1.orsqlle j'ai accepté le, pouvoir, :j'ai
été guidé 1)(ir celle considération qu'une
longue crise t ût eu les plu* graves in-
convénienls. Si je vous demande une
nouvelle inflation et (le lourds impôts,
c'est qu'aucun autre procédé n'était pos-
sible... ,
D'ingénieux sijslcmcs fiscaux pou-
vaient apporter des ressources dans, un
certain délai. Mais il fallait des ressour--
ces immédiates pour garnir la. caisse et
permettre à l'Etat, de faire face à ses
engagements.
Je n'examinerai pas longuement la si-,
tuation de nos finances, de noire Tré-
sorerie, de notre change; je ne recher-
cherai pas quels sont tes meilleurs im-
pôts, ce sera l'œuvre (te -clemaiii.
Les critiques du passé, les récrimina-,
lions sur les actes et sur les méthodes,
ce sont jeux de l'esprit, possibles en
temps ordinaire et alors qu'on n'a pas
à craindre, qu'une-parole échappée à un
orateur puisse créer des ravages.
Aujourd'hui, un esprit de solidarité na-
tionale doit nous élever ,au-dessus' des
partis. '? :
UN ATHLÈTE BULGARE DE VINGT-DEUX ANS
SUPPORTE PAISIBLEMENT UN TAXI CHARGE
DE NEUF PERSONNES ET PESANT 2,000 KILOS
FERITCHANOFF TORD UNE BARRE DE FER DANS SES DENTS, AUTOUR DE SON COU ET SUR SA
TETE. — En Bas : L'EXPERIENCE DE L'AUTO
Les rares passants qui se trouvaient, vers Il h. 30, boulevard Soult, purent assister, hier, à quelques exercices de force comme on n'en voit pas souvent
dans la rue. Voulant donner à quelques Parisiens une preuve de l'extraordinaire puissance de ses muscles, un jeune athlète bulgare rééditait, en effet,
une expérience qu'il tenta déjà avec succès à Bucarest. Etendu à plàt ventre sur le sol, Peter Feritchanoff se fit placer sur 'le dos un plan incliné en
bois long de 4 mètres et large de 2. Un taxi chargé de neuf personnes passa ensuite sur ce plan sans que l'écrasé volontaire parût en souffrir le moins du
monde. Il supporta l'expérience avec tant de facilité qu'il put ensuite tordre autour de son cou et dans ses dents des barres de fer de 2 centim. de diamètre.
LA MAISON HANTÉE
DE RONQUEROLLES
NE LIVRE PAS
SON SECRET
AUX CURIEUX
M. Bringer, commissaire de la police
mobile, désigné pour enquêter sera-
t-il plus heureux que les spirites ?
L'un de ces derniers, M. Maurice
Voillemier, a en vain tenté d'entrer
en relations avec l'esprit frappeur
qui hante la demeure de Mme Douvry
et des fouilles pratiquées dans la
maison n'ont donné aucun résultat,
ce qui n'a point empêché l'esprit de
manifester encore sa présence.
Le parquet de Clermont (Oise)
s'occupe de la maison hantée de Ron-
querolles. A sa demande le commis-
saire de police divisionnaire de la
première brigade mobile a chargé M.;
Bringer, commissaire de police mo-
bile, de se rendre sur les lieux où
se trouvent déjà bon nombre de cu-
rieux et un spi ri te.
M. Maurice Voillemier, qui partage
la foi de Conan Doyle, essaya d'entrer
en relations avec l'esprit frappeur
par l'intermédiaire classique d'une
table. Mais en vain.' il interrogea le
meuble et le mystère.' L'esprit resta
muet comme la table. -
Peut-être la police mobile arri-
vera-t-elle à une ^conclusion ! Mais
s'il y a plaisanterie, celle-ci est l'œu-
vre d'un plaisant habile et personne
ne saurait dire où il se dissimule. Un
de nos confrères a môme fait explo-
1 ilr sinon l'au-delà, du moins le sous-
sol à l'aide d'un perforeuse améri-
caine à air comprimé.: Pas trace de
'soutel'I'ain, de cachette autour de là
maison et pas davantage au-dessous.
Ces sonda,ges et ces inquisitions
n'ont d'ailleurs nullement impres-
sionné l'esprit qui, .sans même atten-
dre la fin du jour est revenu hier
après-midi: C'est du moins ce qu'af-
firme un voisin qui, entendant les
coups traditionnels, aurait pénétré
dans le logement de Mme Douvry et
serait entré pendant quelques minu-
les en.; conversation.avec l'esprit. II
est dommage que cette conversation
ne se soit pas produite quelques heu-
res plus tôt; elle fut au surplus dé-
nuée d'intérêt. l'énigmatique person-
nage ayant borné ses révélations à
dire par les deux coups d'usage qu'il
n'en ferait aucune.
Le mystère de la maison hantée est
impénétrable
L'administration organise deux concours importants
POUR FACILITER
LA CIRCULATION
ON VEUT CRÉER
DES GARAGES
SOUTERRAINS
4a, solis "Il.inlissioli de passages et
garages souterrains s'est réunie hier
matin à 11 heures, à la préfecture de
ipolice, sous ¡oa présidence de M. Mo,
• rain. Il a été procédé à f'ëLaborat.ion
Viu programme d'un concours pour
Tétudú de passages souterrains reliés
à des garages entre la Madeleine et
la place de la République afin d'as-
surer une meilleure circulation dans
la direction nord. nord-sud et d'amé-
liorer aussi là circulation des artè-
res environnantes. Une somme de
100.000 francs sera demandée au
Gonseil municipal pour récompenser
les projets les meilleurs. .,
POUR ASSAINIR
L'AIR VICIÉ PAR
LES GAZ DÉLÉTÈRES
ON RECHERCHE
UN APPAREIL
L'air de Paris devient de plus en
plus irrespirable...
Comment s'en étonner, déclare
M. Massard qui indique, dans une
proposition au Conseil municipal que
le nombre des automobiles qui cir-
culent quotidiennement dans Paris
est évalué à 60,000 et que chacune
dégage, en six heures, une moyenne
de 15 mètres cubes de gaz.
ï<& tii-,il est-il sans remède ?
M. Massard ne le pense pas. Il faut,
déclare-t-il. trouver l'appareil qui
annihilera les gaz délétères. Pour cela
un concours doit être organisé.
Cette proposition a été renvoyée
à l'administration préfectorale.
LE PRINCE HÉRITIER D'ANNAM A QUITTÉ LA FRANCE
INSTANTANE PRIS A SON ARRIVEE A MARSEILLE, AVANT-HIER
Le petit prince Vinh Tuy, héritier du trône d'Annam, qui va assister aux
funérailles solennelles de son père, l'empereur défunt Kaïn Dinh, s'est em-
barqué, hier après-midi, à Marseille, sur le paquebot « Fontainebleau », cour-
rier d'Extrême Orient. Il voyage en compagnie de sc-i* v-us-ui, le je :ine prince
Vuoï, et de M. et Mme Charles.
UN CONFLIT AU SEIN
DE LA FÉDÉRATION
INTERNATIONALE
DE FOOTBALL
ASSOCIATION
Le secrétaire de la F.I.F.A., le Hol-
landais Hirschmann, n'a pas l'heur
de plaire à tout le monde.
Aussi le président de la Fédération
Internationale de Football Associa-
tion, le Français M. Rimet, a-t-il con-
voqué le bureau, à Paris, pour le jeudi
17 décembre, afin d'examiner la si-
tuation et, s'il est nécessaire, d'avan-
cer la date du congrès qui doit se te-
nir à Rome, en mai 1926.
Y a-t-il des divergences de vue,
voire des menaces d,c scission au sein
de la Fédération Internationale de
Football Association (F.I.F.A.), qui
groupe les fédérations de quarante-
deux pays du monde ? Le sport uni-
versel des temps présents va-t-il de-
venir un jeu uniquement national,
limité par les frontières de chaque
Etat ?
La Polognr. sur l'instigation d'un
dirigeant suédois 'et d'un officiel all-
trichien. a pris l'initiative de provo-
quer un avant-congrès de In F.I.F.A..
en attendanL le congrès officiel qui
doit se tenir â Rome en mai 1926. La
Belgique, de son côté.. manifeste l'in-
tention de réunir à Bruxelles les re-
présentants des fédérations natio-
nales.
Dans toute cette affaire, il semble
bien qu'il s'agit moins d'une discorde
entre les fédérations que d'un ..essai
de révolution de palais. le secrétaire
,ci(. la F. L F. A.. le Hollandais M.
'Hirschmarin, n'ayant, pas l'heur de
plaire à tout le monde. Mais le pré-
.sident de Ja F.J.F.A., le Français
M. Rimet, qui dirige aussi la Fédé-
ration Française de Football, a con-
voqué pour le jeudi 17 décembre, a
Paris, le bureau de la^'.I.F.A.. c'est-
à-dire : les trois vice-présidents. le
Danois M. Oestrup. le Suisse M. Bon-
net; le Belge M. le comte d'Oultre-
mont. le secrétaire M. Hirschmann,
et l'auditeur, le Hongrois M. Fischer.
Le bureau examinera la situation
avancera, s'il le juge nécessaire,
la date d11 congrès de Rome. Félici-
tons-le d'aller de l'avant et de veil-
ler au maintien de l'unité dans le
jeu que toutes les races de la terre
,'pratiquenf, avec autant de goûté e!
qui ..-sure. lui seul, II' sucres des
jeux olympiques rénové;:.
LA FOULE NE CESSE
DE DÉFILER DEVANT
LES GRANDS MAGASINS
POUR L'EXPOSITION
DES JOUETS
La vente a déjà commencé et un
magasin a réalisé 150,000 francs
de recettes, dans le rayon
des jouets, pour la pre-
mière journée.
QUELQUES PRIX REMARQUÉS
Décembre, mois de la Noël, mois des
étrennes, mois des jouets. Déjà, depuis
lundi, l'exposition des magasins ayant
d'innombrables pignons — et étalages
— sur rue attire la foule et nécessite
des barrières et un double service d'or-
dre: employés et agents.
Voici, derrière la glace, une reconsti-
tution de fête foraine avec le saut de la
mort en automobile et des manèges tour-
billonnants. Plus loin, on s'écrase pour
voir une fête japonaise avec montagnes
roses, jonques, dragons lumineux et dé-
filé de personnages en costumes de cour.
y oici, dans une sierra, l'attaque d'une
diligence par des brigands armés de
i escopette, de l'espingole ou du trom-
blon. Une princesse s'est évanouie de-
vant l'audace des bandits espagnols. On
lui porte secours, on tente de la relever,
elle retombe éternellement
— Elle ne s'aide pas, prononce une
voix puérile. '
LA MISSION FRANCO-
AMÉRICAINE PROROK
DÉCOUVRE LE TOMBEAU
D'UNE REINE DU HOGGAR
AU SAHARA
C'est une magnifique sépulture,
vieille de plusieurs milliers d'an-
nées et qui contient un mobilier
très riche. Elle renferme le
corps de la Tinhanan.
46 CAISSES DE RICHESSES
Les objets recueillis ont été em-
ballés dans 46 caisses; la mis-
sion en a fait don au gouverne-
ment général de l'Algérie.
UNE VÉNUS DE PIERRE SCULPTÉE,
DE L'ÉPOQUE AURIGNACIENNE
EST UN OBJET D'ART UNIQUE
ALGER. 4 décembre. — On se sou-
vient qu'une mission franco-améri-
caine dirigée par le comte Byron de
Prorok, membre honoraire de la
Société royale de géographie d'An-
gleterre, et M. Reygasse, administra-
teur de la commune mixte de Te-
bessa, accompagnés des professeurs
Denny et Tyrell, et de plusieurs
journalistes américains, a entrepris,
le 15 octobre dernier, un voyage'
COMTE BYRON DE PRORUK
d'études anthropologiques au cœur
du SaliafaftWHrttr rêgtWï du Ho g 5'H r.
Près de Tamanrasset, cette mis-
sion a découvert une magnifique sé-
pulture vieille de plusieurs milliers
d'années, contenant un mobilier très
riche. De. retour il Alger, hier 3 dé-
cembre," le, comte Byron de Promit
nous n fait les déclarations suivan-
tes :
-t Apres avoir parcouru une bonne
partie de I}CI région du lloggar, nous som,.
nies >arrivés près dé Tamanr'a^set.
nous avons découvert, sous le saJ¡:t un
immense tombeau analogue au fameux
« tombeau de la chrétienne J) à Blida.
t/avant ouvert, nous sommes restes
muets .d'admiration : nous nous tr'.u-
vions'en présence de la reine TinÎlorwn.
Quelles spieii(leui,s! Quelles iii,a,,nidi
ccnces! Allongée dans son sarcopna^'e,
la reine, merveilleusement conservée,
était IÓut entourée de J¡undelellcJ:;. Lu
diadème' d'or, piqué d'etoi)cs. couron-
nait sa fine tête. Cinq colliers de pierres
précieuses ornaient son cou et elle I\\'.!if.
aux bras, dix-huit bracelets, dont ne;:f
en >01' eLn'put' en argent. Autour d'cli<\
tout, un mobilier en boi.s fin sculpté, œu-
vre des me.iikurs artistes du 1('1\1[:"',
était, intact; une multitude d'açcess
d'art, ces mille riens qui décore!)! un
intérieur de la femme, retinrent lon-r-
temps notre vive curiosité, ainsi que di-
vers bijoux en cuivre et en verre irsé.
Et, A côte de cela, brillait de !V.?x
éclatants un monceau de p'erres rn.\-
c.icuses : agates, émeraudes, rubis,
onyx et que sais-je encore ! t Non huu
de' n. une colonnelte d'or. d'une lis no
élégante, était posée près dl' coupes fine-
ment ciselées, darus lesquelles se trou-
vait la nourriture apportée à la rr inc.
pour sa v'e de )':
Nous découvrîmes également unr" su-
perbe Vénus de pierre sculptée, de Irèn e
centimètres de bautcur, datant de l'épo-
que aurignacienne, que nous avons - r-
nonirnée la Vénus libyenne. Je crois que.
avec la Vénus de LausseNe. actucf!('nt'nt.
en Belgique, c'est un objet d'art unique
au monde.
Nous avons embai)e toutes ces 1 cho-
ses dans quarante-six caisses que nous
avons emportées avec noi-x. Nous venons
d'en faire don au gouvernement gen >ut
de l'Algérie.
Le jour: même de son arrivée à
Alger, le comte Byron de Prorok --t
embarqué sur le paquebot Gourar-
ricur-Général-Chanzy. à destination
de la France, où il compte faire plu-
sieurs conférences sur les résultats
de sa mission.
LE PRIX DU PAIN A PARIS
La commission départementale
consultative chargée de Jix('r'in prix-
limite des farines panifiables s ^st
réunie hier matin. Les délibérations
ont abouti au ,mainticn pur et simple
de la cote officieux précédente, S'iit
177 francs, le quintal. '
En conséquence le prix du pii>n, a
Paris, demeure fixé à 1 fr. G5 le kilo.
Les cours des blés ont, en effet,,
depuis sa dernière réunion, suivi' les
fluctuations des changes, et ¡.,'ils
avaient assez sensiblement baissé
jusqu'à mardi dernier, ils se sont
ensuite relevés dans, une proportion
à peu près équivalente.
La fermeture de la Bourse
des valeurs le samedi
Par arrêta du préfet de police, ta
Bourse des valeurs sera fermée i<-~
samedis 5, 12. 19 et 20 décembre.
LIRE EN DERNIERE HEURE :
Les importantes déclarations de
M. de Jouvenel en Syrie.
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