Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-25
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 avril 1925 25 avril 1925
Description : 1925/04/25 (A16,N5248). 1925/04/25 (A16,N5248).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46039913
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
Résistons sans crainte a l'opinion
du monde, pourvu toutefois que notre
respect pour nous-même croisse en
proportion de notre indifférence pour
elle. Mmo SWETCHINE.
Igme Année. — N° G,248. — Pierre Lafitte, fondateur.
Aftc. Paris, Seine, S.-et-Oise
ZU .et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements O Ce.
et Colonies 2. 0
- VOIR
EN PAGE 6
M........ NOS *
ILLUSTRATIONS
iiiiliiiiiiiiitiiiiiMiiimiiiiiiMiiiiiiiiiiiiii
SAMEDI
25
AVRIL 1925
«
Saint Marc
Itlf III II lll m ni il il mu ii m m
Àdr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
L'ABOMINABLE GUET-APENS QUE TENDIRENT AUX JEUNESSES PATRIOTES
DES BANDES CRIMINELLES DE COMMUNISTES ARMÉES ET ORGANISÉES
RECONSTITUTION DE L'ATTENTAT COMMUNISTE DE LA RUE DAMREMONT AU MOMENT OU LES ASSASSINS BLESSENT MOR-
TELLEMENT DEUX DE LEURS VICTIMES, DEVANT LE NUMERO 133. — Dans les médaillons : DEUX DES MEURTRIERS : à gauche, MARC
BERNARDON ; à droite, JEAN CLERT.
(Cette reconstitution a été effectuée d'après les renseignements fournis par des témoins et d'après les rapports officiels.)
.... v- > m.. -
L'ANGLE DES RUES DU POTEAU ET DAMREMONT OU SE PRODUISIT LE GUET-APENS
Le pointillé indique le trajet suivi par les adhérents aux « Jeunesses patriotes », qui venaient de la station du Nord-
Sud Jtfles-Joffrin. On voit, sur notre photographie : 1. l'école de garçons de la rue du Poteau où se tenait la
réunion de l'Union nationale ; 2. le point où deux des victimes tombèrent, devant le numéro 133 de la rue Damré-
mont, sous, les balles des assassins ; 3. point où tomba la troisième victime, devant le numéro 142 de la même rue.
POUR LA DÉFENSE
DE L'ORDRE PUBLIC
Le gouvernement dit
" être prêt à user des
rigueurs de la loi à
l'égard des chefs de
bande qui se figure-
raient qu'ils pourront
armer, encadrer des
hommes et leur com-
mander le feu".
Les sanglants incidents 4c la rue
Damrémont ont été évoques hier à
la tribune de la Chambre-
/.C ministre de l'Intérieur et le pré-
sident, du Conseil ont cu, en effet, à
répondre aux trois interpellations de
MM. Taittinger, Ybarnégaray et Rei-
bel; interpellations déposées hier ma-
fin et dont le gouvernement a accepté
la discussion immédiate.
Comme on le verra dans le compte
rendu de la séance que nous publions
pu paye 5, la Chambre s'est montrée
à peu près unanime-pour flétrir les
M. TAJTTINGEII, d/ymté de Paris, et
M. ScimAMUQv» minisire de l'Inté-
rieur.
(Pilot. lIenrl Manuel.)
actes criminels de jeudi soir et M.
Tait langer a obtenu un véritable suc-
cès quand il a montré lù danger d'une
situation qui amènerait les citoyens
à se défendre cllxTmêmcs.
La Chambre a non moins applaudi
DEUX DES-TROIS VICTIMES
DE LA FUSILLADE COMMUNISTE :
-LILLET ET MARCIIAL
CINQ DES BLESSÉS QUI FURENT
FRAPPÉS RUE DAMRÉMONT
En haut, de gauche_ei..à droite :
ALtI. André Detraux et Joseph Dol-
linger. En bas, de gauche à droite :
MM. André Sushii, Pierre Wol-
fesperger et Martial Lapeyre, tous
blessés à la jambe ou au pied.
le gouvernement, quand il a affirmé
sa volonté de défendre. seul, l'ordre
public, et les paroles énergiques de
M Painlevé qui s'est déclaré prêt il
user des rigueurs de la loi à l'égard
des « chefs de bande qui se fi(Jure-
raient qu'ils pourront armer, enca-
drer des hommes et leur comman-
der le feu. »
Un ordre du jour de confiance des
groupes du cartel a été adopté à main
levée après avoir obtenu 330 voix
contre 204 sur la lJi'ioi'il,:, et 315
voix, contre 188 pour la partie expri-
mant la confiance au gouvernement.
Par l'organe da M. Maginot, l'oppo-
8ilion avait fait ses réserves et dé-
claré attendre les actes du gouverne-
ment. '■
Quant à M. CacA tin, qui défendit
Ses amis communistes, il n'avait pas
craint de soutenir qu'e les provoca-
lions étaient venues des « bandes, 01'-
mées organisées par les puissances
capitalistes »...
LA NUIT SANGLANTE
Récit de l'attentat qui fit 14 victimes — 3 morts et
11 blessés sérieusement atteints — que les agresseurs
abattirent en leur tirant dans le dos.
Voici les renseignements complets
sur l'attentat de la rue Damrémont
que nous avons annoncé, hier en der-
nière heure.
Une réunion électorale avait été
organisée jeudi soir par la Ligue ré-
publicaine nationale dans le préau
des écoles 113, rue Championnet.
M. Paul Taittinger, député de la Seine,
devait, au cours de la réunion, pré-
senter aux électeurs M. Raoul Saba-
tier, candidat aux élections munici-
l'ales, Pour assurer le service d'ordre
intérieur, M. Taittinger avait fait
appel a une trentaine de membres des
Jeunesses, patriotes.
La réunion, qui était annoncée
pour 20 h. 30, devait être contradic-
toire. Les candidats communistes et
socialistes avaient * été invités, mais
i's ne se rendirent pas a l'invitation.
Six cents personnes environ se te-
naient dans le préau, tandis que trois
cents autres, qui n'avaient pu y péné-
trer, stationnaient aux abords, ou cir-
culaient dans les rues voisines en at-
tendant la sortie.
A l'intérieur du préau tout se passa
d abord de façon assez calme. Mais la
réunion devint houleuse quand, à
22 heures, M. Taittinger monta à la
tribune. Les communistes présents
dans la salie tentèrent d'empêcher
M. Taittinger de parter; des paroles
assez vives furent échangées entre
les partisans des divers candidats
laissant prévoir que des incidents re-
grettables pouvaient se produire.
En présence de i'cn'ervcscence qui
se, m an if estait, et craignant qu'une
bagarre violente ne se produisît à la
sortie, un commissaire de la Ligue
républicaine nationale téléphona
alors au Cirque de Paris où se te-
nait une réunion donnée par M. Mil-
Jerand afin de demander du renfort,
car il estimait, que la vie de M. Tait-
tinger se trouvait en péril.
Les renforts arrivent
Une cinquantaine de membres des
Jeunesses patriotes quittèrent alors
Je Cirque de Paris se rendant à l'ap-
pel de leur camarade. Ils débarquè-
rent à la station du Nord-Sud de la
place Jules-Joft'rin'vers 22 h. 30. Sous
la surveillance de M. Soulier, commis-
saire de police, et de ses agents, ils
s'engagèrent afors dans la rue du
Poteau, pour gagner le 113 de la rue
Championnet. Mais arrivés à l'angjle
Ç9 la rue Championnet ils se heurtè-
rent à un barrage d'agents qui les
obligèrent à continuer leur route vers
aa rue Belliard,
Parvenus au carrefour formé par
les rues du Poteau et Damrémont.
les membres des Jeunesses patriotes
s'apprl-taienL il remonter la rue
Damrémont pour se rapprocher le
plus possible du préau de la rue
Championnet, quand ils croisèrent un
groupe de communistes qui s'était
massé devant le débit situé au 133 de
la rue Damrémont. D'autres groupes
dû communistes se trouvaient, d'ail-
leurs. il l'angle des rues Championne
et Damrémont, à l'angle des rues du
Poteau et Championnet, à l'angle des
rues Championnet et Vincent-Com-
point, ainsi que dans le passage du
Champ-Marie donnant dans la rue
Damrémont.
Le passage des ligueurs fut salué
des cris « Vivent les soviets ! ». Sans
s'émouvoir et sans répondre à la pro-
vocation qui était manifeste, la pe-
tite colonne continua son chemin.
Soudain, un' cf'i fut lancé, chez les
communistes :
— Secteur. d'Asnières, ■■ section 1. en
tirailleurs !.
Et cc fut la fusillade.
La fusillade
Se déployant d'un trottoir à l'au-
tre et barrant en quelque sorte ia
rue Damrémont, les communistes ti-
rèrent sur les ligueurs une trentaine
de coups dé revolver. Les coups de
feu se succédaient avec une telle ra-
picli té que l'on eut dit, suivant l'ex-
pression d'un, témoin, le tir d'une mi-
[railleuse.. De,-z cris de douleur s'élé-
vèrent de toutes parts, cependant que
les assistants, s'enfuyaient dans tou-
tes les direct ions, M. Edmond Mar-
chai fut atteintmortellement devant
CARTE DU LIEU DE L'ATTENTAT
La liane 'noire indique le chemin
que suivirent les « Jeunesses pa-
triotes ». Les pointillés indiquent
les coins de rues oÙ étaient mas-
sés les communistes armés de re-
volvers et prêts au guel-apcns.
le 133 de la rue Damrémont. A quel-
ques pas-de lui, s'abattait son cama-
rade, M. Joseph Trullet, atteint d'une
balle au ventre. Un troisième,
M. Fernand TilIet, fut frappé devant
le-142 de la même rue. Mais il se
traîna jusqu'au débit situé à l'angle
des rues Championnet et Damrémont,
où se couchant sur une til)le. il mur-
mura : «Je suis touché. A boire!
à boire!)) Puis H expira.
Une quinzaine d'autres personnes
qui avaient été blessées furent trans-
portées à Bichat et à Tenon.
Entre temps, les agents eyclistes de
service qui avaient entendu la fusil-
lade s'étaient mis à la poursuite des
meurtriers. Comme deux de ces der-
niers allaient être al[eints, ils mirent
en joue les agents, mais, les chargeurs
de leurs brownings étant épuisés, ce
fut une menace vaine. Ils furent cap-
turés sans peine et amenés au poste
de la rue Belliard, où, après avoir été
fouillés, ils furent trouvés porteurs
de cartes d'adhérents à des cellules
communistes.
L'un est un nommé Jean-Pierre
Clert, trente-cinq ans, graveur, do-
micilié 49, rue de Bretagne; l'autre,
un nommé Marc-Joseph Bernardon,
vingt-sept, ans, manoeuvre, demeurant
10, passage Monlgallet, à Reuilly.
PREMIER INTERROGATOIRE
DES MEURTRIERS
Ait Morain, préfet de police, aussi-
tôt prévenu, se rendait sur les lieux,
avec MM. Guichard, directeur de la
police municipale, et Brissot, direc-
teur de son cabinet. Une enquête
commençait immédiatement.
Interrogé, le graveur Jean-Pierre
Clert déclara n'avoir fait feu qu'à
deux reprises. Le manœuvre Bernar-
don, pour sa part. se défendait, fort
énergiquement et niait sa participa-
tion à t'attentât,. Longtemps il garda
cette attitude, et ce ne fut qu'après
avoir été longuement « cuisine » par
le brigadier-chef Itousselet, de la
police judiciaire, qu'il consentit à
faire des aveLix. Il reconnut avoir tire,
mais en invoquant, toutefois, l'ex-
cuse de la légitime défense.
Cette affirmation paraît invrai-
semblable. Il semble, au contraire,
que Les deux communistes tirèrent
résolument sans provocation aucune.
D'ailleurs, ils brûlèrent toutes
.leurs cartouches. Les brownings sai-
sis entre leurs mains avaient leur
chargeur vide.
Ils ont certainement brûlé seize
cartouches, dont onze, au'moins, ont
porte. Et les meurtriers paraissent
avoir la pratique de ces armes puis-
qu'ils avaient pris soin de viser très
bas.
LA CHAMBRE ET LE SÉNAT
S'AJOURNENT AU 15 MAI
Après avoir adopté, par 3ô7 voix
contre 29 eL sans le modifier, le pro-
jet de douzièmes provisoires que lui
avait' renvoyé le Sénat, la Chambre,
par 380 voix contre 200, s'est ajour-
née hier soir ail 25 mai.
Sur la proposition de M. Henry
Simon. elle a toutefois décidé que son
président pourrait la convoquer le
12 mai si le Sénat avait achevé à
cette date l'examen du budget.
Mais dans la soirée, le Sénat déci-
dait de son côté de s'ajourner au
25 mai sous la réserve que, si les cir-
constances l'exigeaient, -il pourrait
être convoqué avant cette date
UN AVION ALLEMAND
SURVOLE LA RHÉNANIE
Un avion allemand-a survolé hier la
zone rhénanc,
On ignore s'il s'agit d'une erreur de
pilote (rendue /lien difficile par la to-
pographie de terril dires traversés parmi
fleuve de l'importance du Rhin), d'un
accident de \o), ou d'une manifestation
privée, de caractère politique, à la veille
des élections allemandes..
En tout étaL de cause, le fait constitue
une infraction aux articles li2, 113 et 44
de la section JTI du traité de Versailles.
relatifs il la stricte neutralisation de la
rive gauche du Hhin. 11 est donc possi-
ble que les gouvernements alliés deman-
dent des explications au gouvernement
allemand.
LE ROI ET LA REINE D'ANGLETERRE PASSENT UNE JOURNEE A PARIS
Le roi George V et'la reine Mary
sont arrivés hier matin à la gare de
Lyon. Sur le quai se trouvaient une
quarantaine de personnes entourant
l'ambassadeur lord Crewe et lady
Crewe.
Le reiue Mary descendit la pre-
mière du wagon-salon, vêtue d'une
robe beige presque blanche et coiffée
d'un chapeau de paille mauve orné de
Heurs mauves et rose pâle. Le roi,
en noir, portait un pardessus bleu
marine et était coiffé d'un chapeau
haut de forme briliatil,.
Tandis que l'ambassadeur lord
Crewe s'avançait vers le roi pour le
saluer, lady Crewe faisait une révé-
rence à la reine et lui baisait la main.
Puis les souverains se rendirent à
l'ambassade et, de là, à l'Elysée, où
le président de la République offrait
un déjeuner en leur honneur.
Le déjeuner à l'Élysée
A ce déjeuner assistaient :
M. le président du Sénat et Mme de
Selves ; M. Herriot, président de la
Chambre ; M. et Mme Raymond Poin-
caré, MM. Painlevé. Briand, Mme Emile
Borel, M. le maréchal eL Mme la maré-
chale J offre ; les maréchaux Foch, Fran-
eliet d'Espere)'. MM. Jules Cambon. Ro-
bert de Fiers, Marcel Prévost. Albert Bes-
nard et Laroche.
Aucun discours ne fut prononcé au
cours de ce déjeuner tout à fait privé.
A l'Arc de Triomphe
A 15 heures précises, je roi arri-
vait en automobile a l'Arc de Triom-
phe. La foule était si dense avenue
des Champs-Elysées que deux^ auto-
mobiles durent précéder immédiate-
ment la voiture royale pour lui
frayer un passage.
Pendant que le roi s'approchait, de
LES SOUVERAINS DE GRANDE-BRETAGNE A L'ELYSEE ET SUR LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU
i. L'arrivée de la reine à l'Elysée : un officier de la maison militaire du président de la République, le capitaine
Vedel, baise la main de la souveraine ; 2. sur la place de l'Etoile, le roi arri /e en automobile, acclamé par la foule ,
3. le roi (x) se recueille' devant la tombe du soldat inconnu, sur laquelle il vient de déposer une couronne ; 4. le roi,
le maréchal Foch et le général Gouraud à l'Arc de Triomphe.
!rl tombe du soldat inconnu, la foule
massée derrière la haie (](,, soî(.Iats du
21" colonial poussait de frénétiques :
c. Hip! hip! hurrah! ». L'allacllé mi-
litaire déposa sur la tombe une im-
mense couronne de lauriers "vet'ts
largement drapée d'une échappe aux
couleurs britannique-!. Le roi se te-
nait légèrement incliné vers la dalle
funéraire.
Après avoir passe la garde d'hon-
neur en revue, le souverain adressa
la parole au maréchal Foch, au géné-
rai Gouraud, gouverneur de Paris, et
au général Charpy, commandant la
place. Puis, tandis que la musique
jouait. successivement le God save
the King et la Marseillaise, le roi
serra la main au colonel Abbof, pré-
sident de la Légion britannique, et,
longuement acclamé, rehiont.a en
voiture.
La visite de M. Doumergue
A 16 heures précises, M. Gaston
Doumergue gagna l'ambassade d'An-
gleterre pour- rendre au roi sa visite.
Le président de la République n'était
accompagné, que du général Lasson.
La visite dura quarante minutes.
Le départ des souverains britanni-
ques s'effectua par la gare de la porte
Maillot.
Sur le guéridon du salon du wagon
royal, la présidence de la Républi-
que avait fait placer Une splendide
gerbe de roses pâles. "
A 18 h. 5, les souverains, salues de
longs vivats, descendirent sur le quai,
de la gare. Lord Crewe et lady Crewe
les accompagnaient.
A 18 h. 30, le train s 'ébratila, Un
arrêt au cours de la nuit devant per-
mettre aux souverains de se reposer,
le train n'arrivera à Calais que ce
matin, à 9 h. 30.
M. DE FLEURIAU
VIENT CONFÉRER
AVEC M. BRIAND
Il lui a communiqué toutes infor-
mations utiles sur l'état actuel
de l'opinion britannique.
On envisage une entrevue assez
prochaine entre MM. Briand
et Chamberlain.
M. Briand a reçu, hier, M. de Fleu-
ri au, ambassadeur de France à Lon-
dres, venu prendre contact avec le
nouveau ministre des Affaires étran-
gères et avec le président du Conseil
pour leur, communiquer toutc's in-
formatioIls uti les sur l'état actuel de
l'opinion britannique et les senti-
ments qui dominent, Liiii,s les cercles
officiels de Londres.
On a cru voir, en Ang')et(\rre, une
corrélation entre le voyage à Paris
de M. de Fleuriau et l'annonce —
d'ailleurs inexacte ---- d'une visite
très prochaine de MM. Painlevé et
Briand à Londres.
Le. ministre des Affaires étrang-è-
res n'a encore pris aucune décision
à cet égard. C'est il peine s'il a eu le
temps d'étudier le rapport complé-
mentaire du maréchal Foch à la con-
.ference des ambassadeurs et de pro-
céder à l'examen des -v quêtions.
étrangères en cours de négociations.
Mais M. Briand est trop partisan
des conversations directes- propres
à déblayer le terrain des conférences
interalliées, pour différer au delà du
temps strictement nécessaire à son
installation les entretiens que l'on
M. BRIAND, ministre des Affaires
étrangères, et M. DE FmURtAU.
ambassadeur de France à Londres.
paraît souhaiter à Londres.
Il est donc possible qu'une entre-
vue soiL envisagée, dans un délai
assez court, entre MM. Briand et
Chamberlain.
M. de Fleuriau a certainement, fait
part à M. Briand de l'dvotution cons-
tatée par lui dans les procédés de !a
diplomatie 'britannique, beaucoup
moins formalistes et beaucoup plus
cordiaux que pa1',(e passé. La bonne
volonté du gouvernement an?iahs -à
chercher des solutions satisfaisantes
pour la France est indubitable, Cil
dépit (l'assez fortes divergences de
vues sur les moyens de parvenir à
une organisation rationnelle de la
sécurité européenne.
Aux stériles discussions de prin-
cipes ont succède ces derniers mois
des conversations amic:des. presque'
qno'idtennes. entre le Foreign Office
et ]'ambassa()e de France à Londres.
M. Briand s'est trop spontanément
déclaré « ]')iomme des cotn'ersa-
tions » poiy qu'on puisse douter
qu'il fasse de son mieux afin de dis-
siner tous malentendus entre Paris
et Londres.
— M. P.
UN FERMIER, SA FEMME
ET SA FILLE
TUÉS PAR DES BANDITS
* BnrXELLER, ?'I avril. — Près i!P,
Rebaix. un riche fermier. nommé
Carinn. sa femme et sa t'He, vivaient
dans les ))a'imen)s d'une importante
ferme, en compagnie d'une bonne et
d'un bercer. La nuit dernière, trois
bandits Tirent irruption dans la
chambre de la famille Carion. r.e.
fermier pnt fi peine se dresser sur
son Iii, : trois détonâtions'retentirent.
et ie malheureux s'écroula, atteint de
deux balles dans la tète et d'.une à la
poitrine.
Sa femme engagea une lutte vio-
lente avec les a:;sa;,;sins, mais cfu\.-
ci, sous la menace de pistolets auto-
matiques, la contraignirent a ouvrir
le coffre-fort, de Carion, puis l'abat-
tirent de quatre coups de feu.
"Enfin. J'enfant des fermiers, un*
fillette de sept ans, qui, par ses TH
menaçait d'attirer l'attention de voi-
sins. fut à son tour tuée de iro s
balles dans la-tête.
Les misérables se partagèrent PIt-
suite les valeurs du coffre-fort. ■•t.
notamment. le contenu d'un p nier
empli de pièces d'argent, dont il rem-
plirent, leurs poches.
La servante, terrorisée, assi: ;: ù.
cette scène de sauvagerie, teni: l'l,
respect par les. bandits, Ceux-ci nvant'
quitté la'pièce, elle appela le br ••.
qui. armé d'un-fusil, se lança c r a-
geusement à la poursuite des : '3.';'
sins. Cenx-ci. se retournant, u^nfc
l'hl par trois fois. et le berger, 1 1; - é
grièvement, s'affaissa devant la
de la ferme.
M. Carion employant une quir>.de domestiques I)OIOII,'tis. et, d' m n
part. la servante, ayant entendu bs
bandits se servir d'un dialecte qu'eim
croit .être celui employé par les va-
lets du fermier, les soupçons se sont
portés sur des Polonais; deux do
ceux-ci, travaillant à Bntine-Je-
Cornte, ont été arrêtés dans la ma-
tinée. sur ia route d'Ath à Tournai.
Ils ont été confrontés avec ie ber-
ger, et maintenus 1':11 éfar d'arresta-
lion. pe fortes présomptions pèsent
sur eux.
Résistons sans crainte a l'opinion
du monde, pourvu toutefois que notre
respect pour nous-même croisse en
proportion de notre indifférence pour
elle. Mmo SWETCHINE.
Igme Année. — N° G,248. — Pierre Lafitte, fondateur.
Aftc. Paris, Seine, S.-et-Oise
ZU .et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements O Ce.
et Colonies 2. 0
- VOIR
EN PAGE 6
M........ NOS *
ILLUSTRATIONS
iiiiliiiiiiiiitiiiiiMiiimiiiiiiMiiiiiiiiiiiiii
SAMEDI
25
AVRIL 1925
«
Saint Marc
Itlf III II lll m ni il il mu ii m m
Àdr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
L'ABOMINABLE GUET-APENS QUE TENDIRENT AUX JEUNESSES PATRIOTES
DES BANDES CRIMINELLES DE COMMUNISTES ARMÉES ET ORGANISÉES
RECONSTITUTION DE L'ATTENTAT COMMUNISTE DE LA RUE DAMREMONT AU MOMENT OU LES ASSASSINS BLESSENT MOR-
TELLEMENT DEUX DE LEURS VICTIMES, DEVANT LE NUMERO 133. — Dans les médaillons : DEUX DES MEURTRIERS : à gauche, MARC
BERNARDON ; à droite, JEAN CLERT.
(Cette reconstitution a été effectuée d'après les renseignements fournis par des témoins et d'après les rapports officiels.)
.... v- > m.. -
L'ANGLE DES RUES DU POTEAU ET DAMREMONT OU SE PRODUISIT LE GUET-APENS
Le pointillé indique le trajet suivi par les adhérents aux « Jeunesses patriotes », qui venaient de la station du Nord-
Sud Jtfles-Joffrin. On voit, sur notre photographie : 1. l'école de garçons de la rue du Poteau où se tenait la
réunion de l'Union nationale ; 2. le point où deux des victimes tombèrent, devant le numéro 133 de la rue Damré-
mont, sous, les balles des assassins ; 3. point où tomba la troisième victime, devant le numéro 142 de la même rue.
POUR LA DÉFENSE
DE L'ORDRE PUBLIC
Le gouvernement dit
" être prêt à user des
rigueurs de la loi à
l'égard des chefs de
bande qui se figure-
raient qu'ils pourront
armer, encadrer des
hommes et leur com-
mander le feu".
Les sanglants incidents 4c la rue
Damrémont ont été évoques hier à
la tribune de la Chambre-
/.C ministre de l'Intérieur et le pré-
sident, du Conseil ont cu, en effet, à
répondre aux trois interpellations de
MM. Taittinger, Ybarnégaray et Rei-
bel; interpellations déposées hier ma-
fin et dont le gouvernement a accepté
la discussion immédiate.
Comme on le verra dans le compte
rendu de la séance que nous publions
pu paye 5, la Chambre s'est montrée
à peu près unanime-pour flétrir les
M. TAJTTINGEII, d/ymté de Paris, et
M. ScimAMUQv» minisire de l'Inté-
rieur.
(Pilot. lIenrl Manuel.)
actes criminels de jeudi soir et M.
Tait langer a obtenu un véritable suc-
cès quand il a montré lù danger d'une
situation qui amènerait les citoyens
à se défendre cllxTmêmcs.
La Chambre a non moins applaudi
DEUX DES-TROIS VICTIMES
DE LA FUSILLADE COMMUNISTE :
-LILLET ET MARCIIAL
CINQ DES BLESSÉS QUI FURENT
FRAPPÉS RUE DAMRÉMONT
En haut, de gauche_ei..à droite :
ALtI. André Detraux et Joseph Dol-
linger. En bas, de gauche à droite :
MM. André Sushii, Pierre Wol-
fesperger et Martial Lapeyre, tous
blessés à la jambe ou au pied.
le gouvernement, quand il a affirmé
sa volonté de défendre. seul, l'ordre
public, et les paroles énergiques de
M Painlevé qui s'est déclaré prêt il
user des rigueurs de la loi à l'égard
des « chefs de bande qui se fi(Jure-
raient qu'ils pourront armer, enca-
drer des hommes et leur comman-
der le feu. »
Un ordre du jour de confiance des
groupes du cartel a été adopté à main
levée après avoir obtenu 330 voix
contre 204 sur la lJi'ioi'il,:, et 315
voix, contre 188 pour la partie expri-
mant la confiance au gouvernement.
Par l'organe da M. Maginot, l'oppo-
8ilion avait fait ses réserves et dé-
claré attendre les actes du gouverne-
ment. '■
Quant à M. CacA tin, qui défendit
Ses amis communistes, il n'avait pas
craint de soutenir qu'e les provoca-
lions étaient venues des « bandes, 01'-
mées organisées par les puissances
capitalistes »...
LA NUIT SANGLANTE
Récit de l'attentat qui fit 14 victimes — 3 morts et
11 blessés sérieusement atteints — que les agresseurs
abattirent en leur tirant dans le dos.
Voici les renseignements complets
sur l'attentat de la rue Damrémont
que nous avons annoncé, hier en der-
nière heure.
Une réunion électorale avait été
organisée jeudi soir par la Ligue ré-
publicaine nationale dans le préau
des écoles 113, rue Championnet.
M. Paul Taittinger, député de la Seine,
devait, au cours de la réunion, pré-
senter aux électeurs M. Raoul Saba-
tier, candidat aux élections munici-
l'ales, Pour assurer le service d'ordre
intérieur, M. Taittinger avait fait
appel a une trentaine de membres des
Jeunesses, patriotes.
La réunion, qui était annoncée
pour 20 h. 30, devait être contradic-
toire. Les candidats communistes et
socialistes avaient * été invités, mais
i's ne se rendirent pas a l'invitation.
Six cents personnes environ se te-
naient dans le préau, tandis que trois
cents autres, qui n'avaient pu y péné-
trer, stationnaient aux abords, ou cir-
culaient dans les rues voisines en at-
tendant la sortie.
A l'intérieur du préau tout se passa
d abord de façon assez calme. Mais la
réunion devint houleuse quand, à
22 heures, M. Taittinger monta à la
tribune. Les communistes présents
dans la salie tentèrent d'empêcher
M. Taittinger de parter; des paroles
assez vives furent échangées entre
les partisans des divers candidats
laissant prévoir que des incidents re-
grettables pouvaient se produire.
En présence de i'cn'ervcscence qui
se, m an if estait, et craignant qu'une
bagarre violente ne se produisît à la
sortie, un commissaire de la Ligue
républicaine nationale téléphona
alors au Cirque de Paris où se te-
nait une réunion donnée par M. Mil-
Jerand afin de demander du renfort,
car il estimait, que la vie de M. Tait-
tinger se trouvait en péril.
Les renforts arrivent
Une cinquantaine de membres des
Jeunesses patriotes quittèrent alors
Je Cirque de Paris se rendant à l'ap-
pel de leur camarade. Ils débarquè-
rent à la station du Nord-Sud de la
place Jules-Joft'rin'vers 22 h. 30. Sous
la surveillance de M. Soulier, commis-
saire de police, et de ses agents, ils
s'engagèrent afors dans la rue du
Poteau, pour gagner le 113 de la rue
Championnet. Mais arrivés à l'angjle
Ç9 la rue Championnet ils se heurtè-
rent à un barrage d'agents qui les
obligèrent à continuer leur route vers
aa rue Belliard,
Parvenus au carrefour formé par
les rues du Poteau et Damrémont.
les membres des Jeunesses patriotes
s'apprl-taienL il remonter la rue
Damrémont pour se rapprocher le
plus possible du préau de la rue
Championnet, quand ils croisèrent un
groupe de communistes qui s'était
massé devant le débit situé au 133 de
la rue Damrémont. D'autres groupes
dû communistes se trouvaient, d'ail-
leurs. il l'angle des rues Championne
et Damrémont, à l'angle des rues du
Poteau et Championnet, à l'angle des
rues Championnet et Vincent-Com-
point, ainsi que dans le passage du
Champ-Marie donnant dans la rue
Damrémont.
Le passage des ligueurs fut salué
des cris « Vivent les soviets ! ». Sans
s'émouvoir et sans répondre à la pro-
vocation qui était manifeste, la pe-
tite colonne continua son chemin.
Soudain, un' cf'i fut lancé, chez les
communistes :
— Secteur. d'Asnières, ■■ section 1. en
tirailleurs !.
Et cc fut la fusillade.
La fusillade
Se déployant d'un trottoir à l'au-
tre et barrant en quelque sorte ia
rue Damrémont, les communistes ti-
rèrent sur les ligueurs une trentaine
de coups dé revolver. Les coups de
feu se succédaient avec une telle ra-
picli té que l'on eut dit, suivant l'ex-
pression d'un, témoin, le tir d'une mi-
[railleuse.. De,-z cris de douleur s'élé-
vèrent de toutes parts, cependant que
les assistants, s'enfuyaient dans tou-
tes les direct ions, M. Edmond Mar-
chai fut atteintmortellement devant
CARTE DU LIEU DE L'ATTENTAT
La liane 'noire indique le chemin
que suivirent les « Jeunesses pa-
triotes ». Les pointillés indiquent
les coins de rues oÙ étaient mas-
sés les communistes armés de re-
volvers et prêts au guel-apcns.
le 133 de la rue Damrémont. A quel-
ques pas-de lui, s'abattait son cama-
rade, M. Joseph Trullet, atteint d'une
balle au ventre. Un troisième,
M. Fernand TilIet, fut frappé devant
le-142 de la même rue. Mais il se
traîna jusqu'au débit situé à l'angle
des rues Championnet et Damrémont,
où se couchant sur une til)le. il mur-
mura : «Je suis touché. A boire!
à boire!)) Puis H expira.
Une quinzaine d'autres personnes
qui avaient été blessées furent trans-
portées à Bichat et à Tenon.
Entre temps, les agents eyclistes de
service qui avaient entendu la fusil-
lade s'étaient mis à la poursuite des
meurtriers. Comme deux de ces der-
niers allaient être al[eints, ils mirent
en joue les agents, mais, les chargeurs
de leurs brownings étant épuisés, ce
fut une menace vaine. Ils furent cap-
turés sans peine et amenés au poste
de la rue Belliard, où, après avoir été
fouillés, ils furent trouvés porteurs
de cartes d'adhérents à des cellules
communistes.
L'un est un nommé Jean-Pierre
Clert, trente-cinq ans, graveur, do-
micilié 49, rue de Bretagne; l'autre,
un nommé Marc-Joseph Bernardon,
vingt-sept, ans, manoeuvre, demeurant
10, passage Monlgallet, à Reuilly.
PREMIER INTERROGATOIRE
DES MEURTRIERS
Ait Morain, préfet de police, aussi-
tôt prévenu, se rendait sur les lieux,
avec MM. Guichard, directeur de la
police municipale, et Brissot, direc-
teur de son cabinet. Une enquête
commençait immédiatement.
Interrogé, le graveur Jean-Pierre
Clert déclara n'avoir fait feu qu'à
deux reprises. Le manœuvre Bernar-
don, pour sa part. se défendait, fort
énergiquement et niait sa participa-
tion à t'attentât,. Longtemps il garda
cette attitude, et ce ne fut qu'après
avoir été longuement « cuisine » par
le brigadier-chef Itousselet, de la
police judiciaire, qu'il consentit à
faire des aveLix. Il reconnut avoir tire,
mais en invoquant, toutefois, l'ex-
cuse de la légitime défense.
Cette affirmation paraît invrai-
semblable. Il semble, au contraire,
que Les deux communistes tirèrent
résolument sans provocation aucune.
D'ailleurs, ils brûlèrent toutes
.leurs cartouches. Les brownings sai-
sis entre leurs mains avaient leur
chargeur vide.
Ils ont certainement brûlé seize
cartouches, dont onze, au'moins, ont
porte. Et les meurtriers paraissent
avoir la pratique de ces armes puis-
qu'ils avaient pris soin de viser très
bas.
LA CHAMBRE ET LE SÉNAT
S'AJOURNENT AU 15 MAI
Après avoir adopté, par 3ô7 voix
contre 29 eL sans le modifier, le pro-
jet de douzièmes provisoires que lui
avait' renvoyé le Sénat, la Chambre,
par 380 voix contre 200, s'est ajour-
née hier soir ail 25 mai.
Sur la proposition de M. Henry
Simon. elle a toutefois décidé que son
président pourrait la convoquer le
12 mai si le Sénat avait achevé à
cette date l'examen du budget.
Mais dans la soirée, le Sénat déci-
dait de son côté de s'ajourner au
25 mai sous la réserve que, si les cir-
constances l'exigeaient, -il pourrait
être convoqué avant cette date
UN AVION ALLEMAND
SURVOLE LA RHÉNANIE
Un avion allemand-a survolé hier la
zone rhénanc,
On ignore s'il s'agit d'une erreur de
pilote (rendue /lien difficile par la to-
pographie de terril dires traversés parmi
fleuve de l'importance du Rhin), d'un
accident de \o), ou d'une manifestation
privée, de caractère politique, à la veille
des élections allemandes..
En tout étaL de cause, le fait constitue
une infraction aux articles li2, 113 et 44
de la section JTI du traité de Versailles.
relatifs il la stricte neutralisation de la
rive gauche du Hhin. 11 est donc possi-
ble que les gouvernements alliés deman-
dent des explications au gouvernement
allemand.
LE ROI ET LA REINE D'ANGLETERRE PASSENT UNE JOURNEE A PARIS
Le roi George V et'la reine Mary
sont arrivés hier matin à la gare de
Lyon. Sur le quai se trouvaient une
quarantaine de personnes entourant
l'ambassadeur lord Crewe et lady
Crewe.
Le reiue Mary descendit la pre-
mière du wagon-salon, vêtue d'une
robe beige presque blanche et coiffée
d'un chapeau de paille mauve orné de
Heurs mauves et rose pâle. Le roi,
en noir, portait un pardessus bleu
marine et était coiffé d'un chapeau
haut de forme briliatil,.
Tandis que l'ambassadeur lord
Crewe s'avançait vers le roi pour le
saluer, lady Crewe faisait une révé-
rence à la reine et lui baisait la main.
Puis les souverains se rendirent à
l'ambassade et, de là, à l'Elysée, où
le président de la République offrait
un déjeuner en leur honneur.
Le déjeuner à l'Élysée
A ce déjeuner assistaient :
M. le président du Sénat et Mme de
Selves ; M. Herriot, président de la
Chambre ; M. et Mme Raymond Poin-
caré, MM. Painlevé. Briand, Mme Emile
Borel, M. le maréchal eL Mme la maré-
chale J offre ; les maréchaux Foch, Fran-
eliet d'Espere)'. MM. Jules Cambon. Ro-
bert de Fiers, Marcel Prévost. Albert Bes-
nard et Laroche.
Aucun discours ne fut prononcé au
cours de ce déjeuner tout à fait privé.
A l'Arc de Triomphe
A 15 heures précises, je roi arri-
vait en automobile a l'Arc de Triom-
phe. La foule était si dense avenue
des Champs-Elysées que deux^ auto-
mobiles durent précéder immédiate-
ment la voiture royale pour lui
frayer un passage.
Pendant que le roi s'approchait, de
LES SOUVERAINS DE GRANDE-BRETAGNE A L'ELYSEE ET SUR LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU
i. L'arrivée de la reine à l'Elysée : un officier de la maison militaire du président de la République, le capitaine
Vedel, baise la main de la souveraine ; 2. sur la place de l'Etoile, le roi arri /e en automobile, acclamé par la foule ,
3. le roi (x) se recueille' devant la tombe du soldat inconnu, sur laquelle il vient de déposer une couronne ; 4. le roi,
le maréchal Foch et le général Gouraud à l'Arc de Triomphe.
!rl tombe du soldat inconnu, la foule
massée derrière la haie (](,, soî(.Iats du
21" colonial poussait de frénétiques :
c. Hip! hip! hurrah! ». L'allacllé mi-
litaire déposa sur la tombe une im-
mense couronne de lauriers "vet'ts
largement drapée d'une échappe aux
couleurs britannique-!. Le roi se te-
nait légèrement incliné vers la dalle
funéraire.
Après avoir passe la garde d'hon-
neur en revue, le souverain adressa
la parole au maréchal Foch, au géné-
rai Gouraud, gouverneur de Paris, et
au général Charpy, commandant la
place. Puis, tandis que la musique
jouait. successivement le God save
the King et la Marseillaise, le roi
serra la main au colonel Abbof, pré-
sident de la Légion britannique, et,
longuement acclamé, rehiont.a en
voiture.
La visite de M. Doumergue
A 16 heures précises, M. Gaston
Doumergue gagna l'ambassade d'An-
gleterre pour- rendre au roi sa visite.
Le président de la République n'était
accompagné, que du général Lasson.
La visite dura quarante minutes.
Le départ des souverains britanni-
ques s'effectua par la gare de la porte
Maillot.
Sur le guéridon du salon du wagon
royal, la présidence de la Républi-
que avait fait placer Une splendide
gerbe de roses pâles. "
A 18 h. 5, les souverains, salues de
longs vivats, descendirent sur le quai,
de la gare. Lord Crewe et lady Crewe
les accompagnaient.
A 18 h. 30, le train s 'ébratila, Un
arrêt au cours de la nuit devant per-
mettre aux souverains de se reposer,
le train n'arrivera à Calais que ce
matin, à 9 h. 30.
M. DE FLEURIAU
VIENT CONFÉRER
AVEC M. BRIAND
Il lui a communiqué toutes infor-
mations utiles sur l'état actuel
de l'opinion britannique.
On envisage une entrevue assez
prochaine entre MM. Briand
et Chamberlain.
M. Briand a reçu, hier, M. de Fleu-
ri au, ambassadeur de France à Lon-
dres, venu prendre contact avec le
nouveau ministre des Affaires étran-
gères et avec le président du Conseil
pour leur, communiquer toutc's in-
formatioIls uti les sur l'état actuel de
l'opinion britannique et les senti-
ments qui dominent, Liiii,s les cercles
officiels de Londres.
On a cru voir, en Ang')et(\rre, une
corrélation entre le voyage à Paris
de M. de Fleuriau et l'annonce —
d'ailleurs inexacte ---- d'une visite
très prochaine de MM. Painlevé et
Briand à Londres.
Le. ministre des Affaires étrang-è-
res n'a encore pris aucune décision
à cet égard. C'est il peine s'il a eu le
temps d'étudier le rapport complé-
mentaire du maréchal Foch à la con-
.ference des ambassadeurs et de pro-
céder à l'examen des -v quêtions.
étrangères en cours de négociations.
Mais M. Briand est trop partisan
des conversations directes- propres
à déblayer le terrain des conférences
interalliées, pour différer au delà du
temps strictement nécessaire à son
installation les entretiens que l'on
M. BRIAND, ministre des Affaires
étrangères, et M. DE FmURtAU.
ambassadeur de France à Londres.
paraît souhaiter à Londres.
Il est donc possible qu'une entre-
vue soiL envisagée, dans un délai
assez court, entre MM. Briand et
Chamberlain.
M. de Fleuriau a certainement, fait
part à M. Briand de l'dvotution cons-
tatée par lui dans les procédés de !a
diplomatie 'britannique, beaucoup
moins formalistes et beaucoup plus
cordiaux que pa1',(e passé. La bonne
volonté du gouvernement an?iahs -à
chercher des solutions satisfaisantes
pour la France est indubitable, Cil
dépit (l'assez fortes divergences de
vues sur les moyens de parvenir à
une organisation rationnelle de la
sécurité européenne.
Aux stériles discussions de prin-
cipes ont succède ces derniers mois
des conversations amic:des. presque'
qno'idtennes. entre le Foreign Office
et ]'ambassa()e de France à Londres.
M. Briand s'est trop spontanément
déclaré « ]')iomme des cotn'ersa-
tions » poiy qu'on puisse douter
qu'il fasse de son mieux afin de dis-
siner tous malentendus entre Paris
et Londres.
— M. P.
UN FERMIER, SA FEMME
ET SA FILLE
TUÉS PAR DES BANDITS
* BnrXELLER, ?'I avril. — Près i!P,
Rebaix. un riche fermier. nommé
Carinn. sa femme et sa t'He, vivaient
dans les ))a'imen)s d'une importante
ferme, en compagnie d'une bonne et
d'un bercer. La nuit dernière, trois
bandits Tirent irruption dans la
chambre de la famille Carion. r.e.
fermier pnt fi peine se dresser sur
son Iii, : trois détonâtions'retentirent.
et ie malheureux s'écroula, atteint de
deux balles dans la tète et d'.une à la
poitrine.
Sa femme engagea une lutte vio-
lente avec les a:;sa;,;sins, mais cfu\.-
ci, sous la menace de pistolets auto-
matiques, la contraignirent a ouvrir
le coffre-fort, de Carion, puis l'abat-
tirent de quatre coups de feu.
"Enfin. J'enfant des fermiers, un*
fillette de sept ans, qui, par ses TH
menaçait d'attirer l'attention de voi-
sins. fut à son tour tuée de iro s
balles dans la-tête.
Les misérables se partagèrent PIt-
suite les valeurs du coffre-fort. ■•t.
notamment. le contenu d'un p nier
empli de pièces d'argent, dont il rem-
plirent, leurs poches.
La servante, terrorisée, assi: ;: ù.
cette scène de sauvagerie, teni: l'l,
respect par les. bandits, Ceux-ci nvant'
quitté la'pièce, elle appela le br ••.
qui. armé d'un-fusil, se lança c r a-
geusement à la poursuite des : '3.';'
sins. Cenx-ci. se retournant, u^nfc
l'hl par trois fois. et le berger, 1 1; - é
grièvement, s'affaissa devant la
de la ferme.
M. Carion employant une quir>.
part. la servante, ayant entendu bs
bandits se servir d'un dialecte qu'eim
croit .être celui employé par les va-
lets du fermier, les soupçons se sont
portés sur des Polonais; deux do
ceux-ci, travaillant à Bntine-Je-
Cornte, ont été arrêtés dans la ma-
tinée. sur ia route d'Ath à Tournai.
Ils ont été confrontés avec ie ber-
ger, et maintenus 1':11 éfar d'arresta-
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