Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1901-10-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 octobre 1901 27 octobre 1901
Description : 1901/10/27 (N1). 1901/10/27 (N1).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6817962s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
Nof. Nouvelle Série.
Le Numéro : CINQ CENTIMES
DIMANCHE 27 OCTOBRE 1901
LES DROITS de
MM
direction, rédaction et administration
54, Rue Poussin, 54
PARIS, (16me Arrondissement)
5
Centimes
Directeur : Ernest DUPUY
5
Centimes
DIRECTION. RÉDACTION ET ADMINISTRATION
54, Rue Poussin 54,
PARIS, (16”' Arrondissement)
La Semaine
LES EXILES
Le Parlement est rentré le 22. La
première séance de la Chambre a été
très mouvementée. Après une déclara
tion du président du Conseil, la propo
sition Basly sur le salaire minimum et
la réduction de la journée de t avail a
été r poussée par 321 voix contre 254.
La Chambre après avoir discuté l’or-
dre du jour s’est ajournée à jeudi.
M Waldeck-Rousseau a répondu à
la Fédération des mineurs que le gou
vernement ne peut faire autre chose,
pour le moment, qu'étudier leurs reven
dications.
—o—
L’impression da s le monde minier
st que, malgré 1 ajournement de la
grève générale par le Comité fédér a’,
il est possible qu elle éclate le 1 " no
vembre.
Notre pays offre à cette heure
l’étonnant spectacle d’un cultiva
teur qui criblerait son grain de
façon à jeter au vent le plus pur
froment. Sur tous les points de
nos frontières, des convois d’hom
mes et de femmes quittent le sol
natal. Si l’on tient pour de hautes
vertus le désintéressement, le sa
crifice de soi-même, la pratique
de la charité sous toutes ses for
mes, il est difficile de contester à
ces bannis une des premières
places dans l’élite morale de la
nation.
Les préfets de la Loire et de Saône:
et-t oire, ont fait afficher des arrêtés
interdisant le transport des ar nés
transformées et donnant trois jouis a
leurs d-lenteurs pour en effectuer le
dépôt a la mairie. A No itceau, depuis
1 affichage de l'arrèté préfecoral, deux
fusils seulement ont été déposés au
co ni ss riat.
—O—
Le Conseil des ministres se et occupé
des mesures prises ou a prendre pour
assurer la liberté du travail, au cas
d’une déclara on de grève générale.
Un mouvement judiciaire et adminis
tra if a été signe ainsi qu un projdt de
loi modifi nt le régime de l inscription
maritime.
—o—
M. Santos-Dumont a accompli avec
succes l’épreuve qui avait été imposée
aux ballons dirigeables.
—o—
On affirme que Léon XIII lancera
sous peu une encyclique contre les
anarchistes.
—O—
Il est question d’une guerre immi
nente entre la Russie et le Japon.
—o—
Les Etats-Uois viennent de passer
avec l’Angleterre une
laquelle ils sont seuls
rantir la neutralité
Panama.
convention par
chargés de ga-
du canal de
—O—
Le gouvernement
français serait
res lu a ne pas accorder un plus long
délai a U Turquie pour remplir ses
obli. cations A onstantinople, on s’ac-
c r e à dire que 1 s exigences le la
France fout le jeu des ambitions de
l’allemagne en Orient.
—o—
Le Sénat n’a tenu qu’une courte
séance d’un quart d’heure et a pris
congé jusqu’à vendredi.
—o—
L’agitation continue en Espagne. On
signale d? nombreux meetings dans les
provinces.
i>es nouvelles de la Côte d’Ivoire con
firment que le colonel Combes y a livré
de sérieux combats aux tribus révoltées.
Toute préoccupation religieuse,
mise à part, ils pourvoient à l'un
des besoins que la raison hu
maine ressent le plus vivement.
Nos moralistes sont d’accord pour
signaler comme des dangers so
ciaux le développement croissant
de l’égoïsme et la poursuite exclu-
sive des jouissances matérielles :
ces hommes et ces femmespropa-
gent la sublime contagion du re
noncement, l’exemple d’une vie
uniquement consacrée à des fins
supérieures. Je le demande ici
aux personnes les plus éloignées
de toute idée mystique : n’y a-t-il
pas, au seul point de vue philoso
phique, un intérêt général à con
server parmi nous ce ferment de
vie spirituelle ? Cependant la na
tion l'élimine comme un virus
malfaisant ; comme elle ferait de
ses repris de justice.
On aurait pu croire que cette
exode d’une fraction de nos conci
toyens — et quels concitoyens ! —
ferait événement dans la vie na
tionale, qu’il susciterait une émo
tion communicative. On se serait
naïvement trompé. La masse du
pays ne s’est pas émue. Habituée
aux congrégations, reconnaissan
te de leurs services, attristée de
leur départ, elle les laisse partir
avec cette résignation timide et
cette veulerie qui sont les caracté
ristiques de notre temps. Docile
à tous les jougs, pulvérisé par
tant de révolutions, détaché de
tout 3e qui n'est pas la sastifaction
des intérêts immédiats, notre peu
ple ressemble à un grand troupeau
de brebis qui se laisserait saigner
par quelques chacals sans même
bêler. Ayons le courage d’avouer
ce qui crève les yeux : la France
assiste à l’émigration de ses reli-
gieuxet de ses religieuses, c’est-à-
dire à son appauvrissement moral,
avec l’indifférence distraite d’un
prodigue, qui ne sait pas le prix
de son or.
E. M. DE VOGUÉ.
—O—
Dans le prochain Conseil des minis
tres anglais, une importante déclara
tion sera arrêtée au sujet de la guerre
sud-africaine.
i
PRESSURÉS ET
TRO MPES
Nous sommes un peuplé en deçà den
ce, frivole, inconstant comme les athé
niens et peu sérieux... cest l’opinion-
que l’on a de nous à l’étranger ; elle est
un peu sévère et méritée à certains
égards.
Foncièrement, nous valons mieux
que les apparences.
Si l’on nous juge d'après notre gou
vernement, nous sommes la dernière
des nations. Heureusement, nous n'a
vons pas fait un bail à vie avec la bande
à Monis qui fait litière-de tout ce qui
est noble, sacré et généreux.
L'amour de la Patrie, de la Famille
et de la Religion transforme de simples
laboureurs en héros. Les Boers éton
nent le monde par leur courage ; et,
par ce temps de monstrueux égoïsme,
on les laisse exterminer par une nation
de brigands... Il n’y aurait qu’un mot
à dire, qu’un signe a faire pour mettre
fin à cette iniquité. Mais République et
Monarchie restent muettes, leur silence
équivaut à dire « Assassinez ! »
La France est tombée si bas qu'on
n a plus besoin de sa permission pour
tirer le moindre coup de canon en
Europe ou ailleurs.
Il y a beau temps que les élans géné
raux, les actions chevaleresques ne sont
plus en faveur.
Nommés pour veiller aux intérêts
primordiaux de la France, nos gouver
nants se rabaissent à des questions de
personnalilés et de sectes.
Patrie-Famille-Religion année qui
font la force d une nation, sont chaque
jour battus en brèche par une tourbe
de sans-cœur, de sans-patrie et par
ceux-là même qui sont chargés de les
défendre. La religion est tournée en
ridicule. On n'affecte de ne croire à
rien. Tout s est tait tout seul d’après
certains imbéciles... Donc une sorte de
création spontanée ; croyance plus
ridicule que celle de la génération
spontanée dont Pasteur a démontré la
fausseté et l'absurdité
Les plus ignorants se targuent de ne
point croire à l’existence de celui dont
la main puissante fait rouler les deux
(Gœth).
Mais ils croient à l'ouvrier créateur i
de la casquette à trois ponts ou du gi
bus à cl quequi abrite leurs têtes vides. '
La vue d’une soutane leur fait pous
ser les hauts cris ... Un bœuf fonce sur |
le rouge, ils fuient devant le noir Hor- i
resco referens ! La rencontre d'une |
cornette est considérée comme un mau- |
vais présage.
Ces mêmes esprits-forts croient au '
mauvais œil, à la jettatura, à la guigne.
Mais pourquoi en vouloir à des per
sonnes qui ne vivent que pour prier et
faire du bien à leur prochain.
Pourquoi ? demandez-le à nos gou
vernants sectaires !... d abord, pour
complaire aux 25 mille francs-maçons,
qui conduisent la France à l'abîme
ensuite pour détourner sur autrui la
haine vigoureuse que devrait avoir pour
leur mauvaise gestion, tout bon cito
yens.
Prêtres, religieux, sœurs des pauvres
ne sont que les boucs émissaires de .
leur politique au résultats négatifs.
Les Barabas qui nous régissent béné
ficient de l’injustice que Ion commet
envers des justes.
Ceux-ci, traités en parias sont obli
gés de s’expatrier. Et, chose mons
trueuse, on voit des catholiques français
aller chercher dans des pays hospita
liers et protestants la liberté de prier et
de se dévouer. Même les saintes filles
de St Vincent-de-Paul vouées à la garde
et au soulagement des malades ne
trouvent point grâce devant les suppôts
de Satan dont Waldeck est le chef.
Etrange contradiction ! les sectaires, |
qui votent des lois iniques contre les
religieux sont les premiers à confier
leurs enfants aux congréganistes ; et :
dès qu’ils ressentent la moindre coli
que ils font appeler à leur chevet les
religieuses qu’ils persécutent. Lâches, j
ils composent avec leur conscience !
Fourbes, ils trompent leurs électeurs ..
Nous arrivons à la décadence ro
maine. On promet au peuple monts et
merveilles — panem et circenses.
D'ailleurs, qu’est-ce qu'un program
me ? une amorce aux électeurs, un
miroir aux alouettes dont on n’a cure
après l’élection.
Qu’est-ce qu'un serment, disait le
mime Laberius « un emplâtre à guérir
les dettes. » Programme, serment, pro
messes s’équivalent. La grande ques
tion est d'arriver par tous les moyens.
Après l'élection, un grand nombre de
députés faméliques capables de tout
pour assouvir leurs rancunes ou leurs
appétits mais capables de rien s’il s’agit
du bien public — n’aspirent qu à se
tailler un gros fromage de Hollande
dans un Panama quelconque.
Ville à vendre s’écriait Jugurtha en I
s éloignant de Rome....
Députés à acheter porte un écriteau
visible pour certains privilégiés .Allons,
Messieurs, au plus offrant.
Et voilà comment s’exp
uent cer-
tains votes,votes tout d abord incompré
hensibles, et comment des modérés
s’affublent de la peau socialiste. Mais
cette politique d’intérêt personnel et
pour complaire à Waldeck produit des
résultats déplorables.
" t politique de haine, de persécu-
oe socialisme se traduira à la fin
On a d’ailleurs photographié des balles
en marche et reproduit cette gaine d’air
longtemps niée par la science.
1 ans toutes ces expériences si inté
ressantes pour le public, le tir, dont la
précision est parfaite sans le secours
d une hausse, n a été accompagné d’au
cune fumée et on ne percevait qu’une
détonation assez faible
Cette
tion et <
de l’année par une carte a payer de 200
millions.
Sous la République à Waldeck, le
peuple est vraiment une éponge à pres
surer. C’est en vain qu’on a fait passer
les contribuables au vomitorium, il
nont plus rien dans l’estomac ni dans
leur bourse. On a serré le pressoir à
fond, il ne rend plus la vis ne peut
plus tourner ... c'est le déficit.
Pour les éminents services qu’ils ont
rendus à la Patrie, l’Histoire a mis
comme une auréole de gloire au front
de quelques grands ministres... à celui
de Waldeck-Rousseau elle imprimera
an stigmate indélébile de flétri s si 1e
LES EFFETS D’UNE BALLE LEBEL
L’Académie de médecine a voulu, der
nièrement, se rendre un compte absolu
des effets de la balle du fusil Lebel, et
elle a examiné en détail les lésions
produites par ce nouveau projectile sur
les corps humains.
Une vingtaine de cadavres ont été
choisis comme cibles et placés, debout,
à 200, 400, 600, 1,000, 1,400, 1,600 et
2,000 mètres, c’est-à-dire aux distances
ordinaires du tir de combat.
Le premier résultat du tir est assez
curieux à enregistrer : le fusil Lebel, du
calibre de 8 millimètres, produit des
effets aussi sérieux et au moins aussi
graves que le fusil ancien du calibre de
11 millimètres; le volume et le poids
sont plus faibles, la décharge aussi forte
ce qui est déjà un premier progrès.
Les blessures ont été étudiées par le
docteur Delorme et quelques-uns de ses
confrères, et on a constaté qu’elles
étaient très petites d’ouverture, très dan
gereuses et très difficiles par conséquent
dans leur traitement.
Aux termes de la déclaration officielle
faite par M. Delorme à l’Académie, « les
orifices d’entrée et de sortie des sétons
cutanéo-musculaires se présentent avec
4 ou 6 millimètres de diamètre. L’ori
fice de la plaie diminue de diamètre
quand la vitesse s’abaisse ; il augmente
quand la vitesse s’élève.
» Les perforations faites à travers les
aponévroses sont variables suivant la
constitution de l’aponévrose et la vitesse
du projectile.
» Les perforations musculaires ont
des dimensions un peu supérieures à
celles des orifices cutanés.
» A des distances inférieures à 300
mètres, on peut obtenir des effets ex
plosifs, des orifices cutanés, des perfo
rations musculaires énormes. »
Les blessures ainsi produites sont à
peu près inguérissables.
» Sur les os, on retrouve toutes les
lésions typiques que produisent les bal
les du fusils Gras.
» Pour les diaphyses, les lésions sont
des gouttières et des perforations à
grandes es [uilles,des fractures simples,
transversales ou obliques.
Les ruptures des os sont plus rares.
La balle Lebel a une telle vitesse qu’elle
traverse les os sans les casser; et la
rupture n'est occasionnée que par les
balles frappant indirectement, par la
tengente.
Le procès-verbal constate cette diffé
rence entre les deux projectiles :
« A l’encontre de ce qu’on observait
avec la balle du fusil Gras, les fractures
ne peuvent guère être produites par le
contact direct de la balle qui frappent
tangentiellement.
> Les os courts se laissent échancrer,
perforer par les nouvelles balles plus fa
cilement que par les anciennes.
» On avait dit que les balles de calibre
réduit de plomb dur et à enveloppe mé-
tallique ne se fragmentaient pas au con
tact des os : cependant nous avons ob-
servé parfois des déformai ions de pointe
qui s’accompagnent de la perte de l’en-
veloppe métallique. »
Ces déformations de la balle ne se
constatent que dans les tirs à longue
portée. Le projectile ne s’applatit pas
entièrement mais il se hérisse de petites
pointes de plomb qui restent dans la
plaie et en rendent encore plus compliqué
le traitement.
La balle Lebel possède une telle vi
tesse qu’elle pousse devant elle, da!s
tout son parcours, une certaine quantité
d’air.
Les expériences de l’Académie font
prouvé. Deux balles ont été tirées sur
un peuplier : la première, à plus de
2,000 mètres, n’a pas perforé l’arbre,
mais on a constaté par l’orifice d’entrée
de la balle plusieurs bulles d’air; la se
conde, tirée à 1,200 mètres, a traversé
l’arbre, et la présence d’aucune bulle
d'air n'a été constatée, ce qui prouve
bien que l'air avait été, dans ces deux
Cas, propulsé par la balle. . 4
F
LA NOUVELLE MÉRIDIENNE
La section de Géodésie du Sei vice
géographique de l’Armée a terminé en
1888 la mesure des angles de la nouvelle
Méridienne de France. Ce travail a duré
dix-neuf ans. Il avait été commencé sur
l’initiative du Bureau des Longitudes,
en vue d’obtenir une révision de la trian
gulation de la France, conduite du sud
au nord, en partant de la base dite de
Perpignan, mesurée par Delambre à la
fin du siècle dernier. Depuis les Pyré
nées jusqu’à la parallèle de Bourges, ce
remarquable travail de précision a été
exécuté par le général Perrier et le lieu
tenant-colonel Bassot, et de Bourges à
Rosendaël-les-I Junkerque, point extrême,
par le lieutenant-colonel Bassot et le
commandant Defforges. Dans la région
comprise entre les Pyrénées et Rodez,
on a retrouvé la plupart des repères de
l’ancienne chaîne mesurée par Méchain,
et on s’est relié sans difficulté à la
chaîne des Pyrénées, à celle du littoral
méditerranéen et au parallèle de Rodez.
' Entre Rodez et Dunkerque, les repères
établis par Delambre avaient disparu et
il a fallu constituer un nouvel enchaîne
ment, afin d’obtenir les meilleures for
mes de triangles. Entre Gien et Fontai
nebleau et au passage de la Somme, l’o-
nération a été des plus laborieuses ; il a
fallu s’élever au dessus du sol, à des
hauteurs qui ont varié de 12 à 13 mètres,
et élever des pylônes faits de deux char
pentes indépendantes, dont l’une sup
portait l’observateur et l’autre l’instru-
ment. Entre Rodez et Dunkerque, on
n’a pu se relier qu’au parallèle moyen
d’Amiens. Les jonctions avec les paral
lèles de Bourges et de Paris nécessitent
des triangulations spéciales qui seront
exécutées ultérieurement. Pour la région
du Nord, la méridienne française a été
soudée à la triangulation belge, côté
Cassel Kemmel et a la triangulation an
glaise par le côté Cassel-Harlettes, dans
les environs de Dunkerque.
Toutes les observations ont été faites
avec le cercle azimutal réitérateur à
quatre microscopes, muni d’une limbe
de 0m 42 de diamètre et d’une lunette,
pourvue elle-même d’un fil mobile à l’o
culaire, de sorte que l’erreur possible
en plus ou en moins ne dépasse pas
cinq secondes centésimales. En chaque
station, les directions ont été obtenues
par tour d’horizon, et chacune d’elles ré
sulte de 20 séries de mesures, correspon
dant à 20 origines équidistantes du
limbe. Partout on a recoupé tous les
sommets visibles, afin d’obtenir des di
rections supplémentaires conduisant à
des vérifications. On a fait constam
ment usage, comme points de mire, de
signaux lumineux produits soit par des
miroirs héliostates pendant le jour, soit
ar des collimateurs optiques à lampe
e pétrole pendant la nuit. L’enchaîne
ment depuis les Pyrénées jusqu'à Dun
kerque, comprend 88 stations, avec 475
directions. Le nombre total des trian- i
gles possibles est de 186 ; il existe 25
polygones en quadrilatères ayant des
directions supplémentaires ; en ligures
une fois compensées, le nombre des
triangles nécessaires au calcul de la
chaîne se trouve réduit à 61 Des obser
vations astronomiques ont été faites à
Carcassonne, Rodez, le Puy-de-Dôme,
Soligny-le-Vif, Paris et Rosendaël-les-
Dunkerque : quatre autres stations se
ront créées. Le réseau ne s’appuie ac
tuellement que sur deux bases an
ciennes, celle de Melun et celle de Per
pignan ; mais il est relié à deux bases
nouvelles fixées à Juvisy et à Dunker
que et qui seront mesurées }acessam-
ment. On savait, par Delap’ e même.
lèle moyen, 25,018m20). un vingt-cinq
millième en plus; Montifaux-Assigny
(méridiennede Fontainebleau, 23,283 93)
un quatorze mi lième en moins ; — Base
de Melun (11,84181), un trente-huit
millième en moins; — Narlu-Lihons
(parallèled'Amiens,27,210m05),un vingt-
deux millième en plus ; — Cassel-Har-
lettes 37,259m4 1 ), un soixante millième
en moins. Comparée aux raccords avec
les réseaux étrangers, notre triangula
tion donne une différence de : 0m29 en
moins «avec l’Espagne sur 30,140 m 86 ; —
de 0 m 25 en moins avec la Belgique sur
22,98 1m2 ; — 0m23 en moins avec l’An
gleterre sur 37,459"41 ; — 0 m 18 en moins
avec l’Italie sur 26,009m67, côté Meu-
nier-Teuriciret. Cette différence insigni
fiante et systématique doit tenir à une
imperfection dans la base de Perpignan.
Car. en prenant pour origine la base es
pagnole de Vich, fixée avec les procédés
modernes de précision, on obtient, pour
le réseau français, une différence de :
Omosen moins, soit un sept cent soixante
millième sur le réseau belge; —0m12
en plus, soit un trois cent dix millième
sur le réseau anglais ; — 0 m 07, soit un
trois cent soixante dix millième sur le, ré-
seauitalien. Ces chiffres démontrent sut-
fisamment l’exactitude des nouvelles
mesures et la perfection de la nouvelle
méridienne.
Conseil des ministres
Voici une description de la salle où
les ministres se réunissent en conseil et
à la toilette de laquelle est en train de
procéder le Garde-Meuble :
Cette salle, l’une des plus belles de
: l Elysée, s’appelait autrefois la salle
des Souverains ; dans les boiseries qui
la décorent, des boiseries vraiment in
comparables, on peut voir en effet,
encadrés en frise, les portraits de Pie
IX, de François-Joseph, de Victor-
Emmanuel, du prince consort et de la
reine Victoria, du roi François-d’Assise
et de la reine Isabelle II, enfin du tsar
Alexandre II.
Le centre est occupé par une table
ovale à tapis vert ; onze chaises empire,
bois doré, maroquin vert, plus un fau
teuil en acajou incrusté de thuya et
orné de tètes de lions en bronze ciselé,
le fauteuil du Président. A chaque
place, un buvard très ordinaire ; mais
devant celui du Président, un encrier
en marbre rouge, acheté par M. Félix
Faure, qui rélégua dans l’antichambre
des huissiers, l’encrier de bazar qui
avait servi a tous ses prédécesseurs
depuis M. Thiers. Enfin sur une con
sole, entre les deux fenêtres donnant
sur le jardin, la Baigneuse de Falconnet,
dont 1 air d’innocence est presque pour
surprendre, rencontré là...
On voit que nos gouvernants,, tandis
qu iis soccupent du bonheur de la
France, ont, comme dit l’autre, de
quoi se « rincer l’œil ».
BONHEUR RUSTIQUE
SONNET
que la longueur de la basedePerpigpan,
calculée à partir de 1 base de Miun,
2 rigueur
.e es ingé-
ignalé dans
s des dis-
7,000 de
nœuds de
Les bois, sous le frisson des froidures prochai-
est inférieure de ' ' •
mesurée. On sav -
nieurs géogapha3 .Y
l’ensemble du réseau
cordances c’elevent ju:
la longneus des ccies
l’ancien: méridiev ue aved
[nes.
Dévêtent sous le vent leur feuillage chamois.
Les hêtres, les bouleaux, les châtaigniers, les
[chênes
Geignent tordant leurs bras, exhalant leurs
iemois...
de Dr:
mosme
tainebi.
parallèle
en et L parallèle moyen. La
A la vetite méridienne de Fon-
cette
déseccord
of de Feipijasnqu
. ait en partie disparaître |
nce, mais elle a augmenté le
Lire les deux bases de Melun 1
Les sentiers sont perlés de noisettes, de faines
De nèfles, de doux glands, de sorbes et de noix
Où les écureuils roux font de bonnes aubaines
Qu’ils cachent pour l’hiver dans leurs gîtes
1 sournois.
té à 1m 82,
dienne calcuice
a donné les rés
Bugorach
25,083m19,
plus; — F
"hc k
* JUN f
‘u E 1 ‘
JUali: U. J
elle méri-
Perpignan
: Teuch
énèes),
. . llièmeen
.-Pons (chaine
Hî --
r p v roi ua.
Parmi les fayards bruns, est la cabanne en
[chaume
D’un bûcheron qui chante aux coups bruyants,
rhythmés.
De sa hache argentée : — il est heureux cet
[homme,..
5‘l tut:
ecoenddezte (arall.
5 ). 0n cent millier’,
oMQeluydeSzérvam •
Seul,... en paix, au milieu des bois inanimés !
Si le bonheur n’est qu’une illusion,... en somme,
il existe un secret en des recoins aimés...
Louis LANTHEAUME.
« Ma Gerbe d’Aurore »
(Tous droits réservés;.
Le Numéro : CINQ CENTIMES
DIMANCHE 27 OCTOBRE 1901
LES DROITS de
MM
direction, rédaction et administration
54, Rue Poussin, 54
PARIS, (16me Arrondissement)
5
Centimes
Directeur : Ernest DUPUY
5
Centimes
DIRECTION. RÉDACTION ET ADMINISTRATION
54, Rue Poussin 54,
PARIS, (16”' Arrondissement)
La Semaine
LES EXILES
Le Parlement est rentré le 22. La
première séance de la Chambre a été
très mouvementée. Après une déclara
tion du président du Conseil, la propo
sition Basly sur le salaire minimum et
la réduction de la journée de t avail a
été r poussée par 321 voix contre 254.
La Chambre après avoir discuté l’or-
dre du jour s’est ajournée à jeudi.
M Waldeck-Rousseau a répondu à
la Fédération des mineurs que le gou
vernement ne peut faire autre chose,
pour le moment, qu'étudier leurs reven
dications.
—o—
L’impression da s le monde minier
st que, malgré 1 ajournement de la
grève générale par le Comité fédér a’,
il est possible qu elle éclate le 1 " no
vembre.
Notre pays offre à cette heure
l’étonnant spectacle d’un cultiva
teur qui criblerait son grain de
façon à jeter au vent le plus pur
froment. Sur tous les points de
nos frontières, des convois d’hom
mes et de femmes quittent le sol
natal. Si l’on tient pour de hautes
vertus le désintéressement, le sa
crifice de soi-même, la pratique
de la charité sous toutes ses for
mes, il est difficile de contester à
ces bannis une des premières
places dans l’élite morale de la
nation.
Les préfets de la Loire et de Saône:
et-t oire, ont fait afficher des arrêtés
interdisant le transport des ar nés
transformées et donnant trois jouis a
leurs d-lenteurs pour en effectuer le
dépôt a la mairie. A No itceau, depuis
1 affichage de l'arrèté préfecoral, deux
fusils seulement ont été déposés au
co ni ss riat.
—O—
Le Conseil des ministres se et occupé
des mesures prises ou a prendre pour
assurer la liberté du travail, au cas
d’une déclara on de grève générale.
Un mouvement judiciaire et adminis
tra if a été signe ainsi qu un projdt de
loi modifi nt le régime de l inscription
maritime.
—o—
M. Santos-Dumont a accompli avec
succes l’épreuve qui avait été imposée
aux ballons dirigeables.
—o—
On affirme que Léon XIII lancera
sous peu une encyclique contre les
anarchistes.
—O—
Il est question d’une guerre immi
nente entre la Russie et le Japon.
—o—
Les Etats-Uois viennent de passer
avec l’Angleterre une
laquelle ils sont seuls
rantir la neutralité
Panama.
convention par
chargés de ga-
du canal de
—O—
Le gouvernement
français serait
res lu a ne pas accorder un plus long
délai a U Turquie pour remplir ses
obli. cations A onstantinople, on s’ac-
c r e à dire que 1 s exigences le la
France fout le jeu des ambitions de
l’allemagne en Orient.
—o—
Le Sénat n’a tenu qu’une courte
séance d’un quart d’heure et a pris
congé jusqu’à vendredi.
—o—
L’agitation continue en Espagne. On
signale d? nombreux meetings dans les
provinces.
i>es nouvelles de la Côte d’Ivoire con
firment que le colonel Combes y a livré
de sérieux combats aux tribus révoltées.
Toute préoccupation religieuse,
mise à part, ils pourvoient à l'un
des besoins que la raison hu
maine ressent le plus vivement.
Nos moralistes sont d’accord pour
signaler comme des dangers so
ciaux le développement croissant
de l’égoïsme et la poursuite exclu-
sive des jouissances matérielles :
ces hommes et ces femmespropa-
gent la sublime contagion du re
noncement, l’exemple d’une vie
uniquement consacrée à des fins
supérieures. Je le demande ici
aux personnes les plus éloignées
de toute idée mystique : n’y a-t-il
pas, au seul point de vue philoso
phique, un intérêt général à con
server parmi nous ce ferment de
vie spirituelle ? Cependant la na
tion l'élimine comme un virus
malfaisant ; comme elle ferait de
ses repris de justice.
On aurait pu croire que cette
exode d’une fraction de nos conci
toyens — et quels concitoyens ! —
ferait événement dans la vie na
tionale, qu’il susciterait une émo
tion communicative. On se serait
naïvement trompé. La masse du
pays ne s’est pas émue. Habituée
aux congrégations, reconnaissan
te de leurs services, attristée de
leur départ, elle les laisse partir
avec cette résignation timide et
cette veulerie qui sont les caracté
ristiques de notre temps. Docile
à tous les jougs, pulvérisé par
tant de révolutions, détaché de
tout 3e qui n'est pas la sastifaction
des intérêts immédiats, notre peu
ple ressemble à un grand troupeau
de brebis qui se laisserait saigner
par quelques chacals sans même
bêler. Ayons le courage d’avouer
ce qui crève les yeux : la France
assiste à l’émigration de ses reli-
gieuxet de ses religieuses, c’est-à-
dire à son appauvrissement moral,
avec l’indifférence distraite d’un
prodigue, qui ne sait pas le prix
de son or.
E. M. DE VOGUÉ.
—O—
Dans le prochain Conseil des minis
tres anglais, une importante déclara
tion sera arrêtée au sujet de la guerre
sud-africaine.
i
PRESSURÉS ET
TRO MPES
Nous sommes un peuplé en deçà den
ce, frivole, inconstant comme les athé
niens et peu sérieux... cest l’opinion-
que l’on a de nous à l’étranger ; elle est
un peu sévère et méritée à certains
égards.
Foncièrement, nous valons mieux
que les apparences.
Si l’on nous juge d'après notre gou
vernement, nous sommes la dernière
des nations. Heureusement, nous n'a
vons pas fait un bail à vie avec la bande
à Monis qui fait litière-de tout ce qui
est noble, sacré et généreux.
L'amour de la Patrie, de la Famille
et de la Religion transforme de simples
laboureurs en héros. Les Boers éton
nent le monde par leur courage ; et,
par ce temps de monstrueux égoïsme,
on les laisse exterminer par une nation
de brigands... Il n’y aurait qu’un mot
à dire, qu’un signe a faire pour mettre
fin à cette iniquité. Mais République et
Monarchie restent muettes, leur silence
équivaut à dire « Assassinez ! »
La France est tombée si bas qu'on
n a plus besoin de sa permission pour
tirer le moindre coup de canon en
Europe ou ailleurs.
Il y a beau temps que les élans géné
raux, les actions chevaleresques ne sont
plus en faveur.
Nommés pour veiller aux intérêts
primordiaux de la France, nos gouver
nants se rabaissent à des questions de
personnalilés et de sectes.
Patrie-Famille-Religion année qui
font la force d une nation, sont chaque
jour battus en brèche par une tourbe
de sans-cœur, de sans-patrie et par
ceux-là même qui sont chargés de les
défendre. La religion est tournée en
ridicule. On n'affecte de ne croire à
rien. Tout s est tait tout seul d’après
certains imbéciles... Donc une sorte de
création spontanée ; croyance plus
ridicule que celle de la génération
spontanée dont Pasteur a démontré la
fausseté et l'absurdité
Les plus ignorants se targuent de ne
point croire à l’existence de celui dont
la main puissante fait rouler les deux
(Gœth).
Mais ils croient à l'ouvrier créateur i
de la casquette à trois ponts ou du gi
bus à cl quequi abrite leurs têtes vides. '
La vue d’une soutane leur fait pous
ser les hauts cris ... Un bœuf fonce sur |
le rouge, ils fuient devant le noir Hor- i
resco referens ! La rencontre d'une |
cornette est considérée comme un mau- |
vais présage.
Ces mêmes esprits-forts croient au '
mauvais œil, à la jettatura, à la guigne.
Mais pourquoi en vouloir à des per
sonnes qui ne vivent que pour prier et
faire du bien à leur prochain.
Pourquoi ? demandez-le à nos gou
vernants sectaires !... d abord, pour
complaire aux 25 mille francs-maçons,
qui conduisent la France à l'abîme
ensuite pour détourner sur autrui la
haine vigoureuse que devrait avoir pour
leur mauvaise gestion, tout bon cito
yens.
Prêtres, religieux, sœurs des pauvres
ne sont que les boucs émissaires de .
leur politique au résultats négatifs.
Les Barabas qui nous régissent béné
ficient de l’injustice que Ion commet
envers des justes.
Ceux-ci, traités en parias sont obli
gés de s’expatrier. Et, chose mons
trueuse, on voit des catholiques français
aller chercher dans des pays hospita
liers et protestants la liberté de prier et
de se dévouer. Même les saintes filles
de St Vincent-de-Paul vouées à la garde
et au soulagement des malades ne
trouvent point grâce devant les suppôts
de Satan dont Waldeck est le chef.
Etrange contradiction ! les sectaires, |
qui votent des lois iniques contre les
religieux sont les premiers à confier
leurs enfants aux congréganistes ; et :
dès qu’ils ressentent la moindre coli
que ils font appeler à leur chevet les
religieuses qu’ils persécutent. Lâches, j
ils composent avec leur conscience !
Fourbes, ils trompent leurs électeurs ..
Nous arrivons à la décadence ro
maine. On promet au peuple monts et
merveilles — panem et circenses.
D'ailleurs, qu’est-ce qu'un program
me ? une amorce aux électeurs, un
miroir aux alouettes dont on n’a cure
après l’élection.
Qu’est-ce qu'un serment, disait le
mime Laberius « un emplâtre à guérir
les dettes. » Programme, serment, pro
messes s’équivalent. La grande ques
tion est d'arriver par tous les moyens.
Après l'élection, un grand nombre de
députés faméliques capables de tout
pour assouvir leurs rancunes ou leurs
appétits mais capables de rien s’il s’agit
du bien public — n’aspirent qu à se
tailler un gros fromage de Hollande
dans un Panama quelconque.
Ville à vendre s’écriait Jugurtha en I
s éloignant de Rome....
Députés à acheter porte un écriteau
visible pour certains privilégiés .Allons,
Messieurs, au plus offrant.
Et voilà comment s’exp
uent cer-
tains votes,votes tout d abord incompré
hensibles, et comment des modérés
s’affublent de la peau socialiste. Mais
cette politique d’intérêt personnel et
pour complaire à Waldeck produit des
résultats déplorables.
" t politique de haine, de persécu-
oe socialisme se traduira à la fin
On a d’ailleurs photographié des balles
en marche et reproduit cette gaine d’air
longtemps niée par la science.
1 ans toutes ces expériences si inté
ressantes pour le public, le tir, dont la
précision est parfaite sans le secours
d une hausse, n a été accompagné d’au
cune fumée et on ne percevait qu’une
détonation assez faible
Cette
tion et <
de l’année par une carte a payer de 200
millions.
Sous la République à Waldeck, le
peuple est vraiment une éponge à pres
surer. C’est en vain qu’on a fait passer
les contribuables au vomitorium, il
nont plus rien dans l’estomac ni dans
leur bourse. On a serré le pressoir à
fond, il ne rend plus la vis ne peut
plus tourner ... c'est le déficit.
Pour les éminents services qu’ils ont
rendus à la Patrie, l’Histoire a mis
comme une auréole de gloire au front
de quelques grands ministres... à celui
de Waldeck-Rousseau elle imprimera
an stigmate indélébile de flétri s si 1e
LES EFFETS D’UNE BALLE LEBEL
L’Académie de médecine a voulu, der
nièrement, se rendre un compte absolu
des effets de la balle du fusil Lebel, et
elle a examiné en détail les lésions
produites par ce nouveau projectile sur
les corps humains.
Une vingtaine de cadavres ont été
choisis comme cibles et placés, debout,
à 200, 400, 600, 1,000, 1,400, 1,600 et
2,000 mètres, c’est-à-dire aux distances
ordinaires du tir de combat.
Le premier résultat du tir est assez
curieux à enregistrer : le fusil Lebel, du
calibre de 8 millimètres, produit des
effets aussi sérieux et au moins aussi
graves que le fusil ancien du calibre de
11 millimètres; le volume et le poids
sont plus faibles, la décharge aussi forte
ce qui est déjà un premier progrès.
Les blessures ont été étudiées par le
docteur Delorme et quelques-uns de ses
confrères, et on a constaté qu’elles
étaient très petites d’ouverture, très dan
gereuses et très difficiles par conséquent
dans leur traitement.
Aux termes de la déclaration officielle
faite par M. Delorme à l’Académie, « les
orifices d’entrée et de sortie des sétons
cutanéo-musculaires se présentent avec
4 ou 6 millimètres de diamètre. L’ori
fice de la plaie diminue de diamètre
quand la vitesse s’abaisse ; il augmente
quand la vitesse s’élève.
» Les perforations faites à travers les
aponévroses sont variables suivant la
constitution de l’aponévrose et la vitesse
du projectile.
» Les perforations musculaires ont
des dimensions un peu supérieures à
celles des orifices cutanés.
» A des distances inférieures à 300
mètres, on peut obtenir des effets ex
plosifs, des orifices cutanés, des perfo
rations musculaires énormes. »
Les blessures ainsi produites sont à
peu près inguérissables.
» Sur les os, on retrouve toutes les
lésions typiques que produisent les bal
les du fusils Gras.
» Pour les diaphyses, les lésions sont
des gouttières et des perforations à
grandes es [uilles,des fractures simples,
transversales ou obliques.
Les ruptures des os sont plus rares.
La balle Lebel a une telle vitesse qu’elle
traverse les os sans les casser; et la
rupture n'est occasionnée que par les
balles frappant indirectement, par la
tengente.
Le procès-verbal constate cette diffé
rence entre les deux projectiles :
« A l’encontre de ce qu’on observait
avec la balle du fusil Gras, les fractures
ne peuvent guère être produites par le
contact direct de la balle qui frappent
tangentiellement.
> Les os courts se laissent échancrer,
perforer par les nouvelles balles plus fa
cilement que par les anciennes.
» On avait dit que les balles de calibre
réduit de plomb dur et à enveloppe mé-
tallique ne se fragmentaient pas au con
tact des os : cependant nous avons ob-
servé parfois des déformai ions de pointe
qui s’accompagnent de la perte de l’en-
veloppe métallique. »
Ces déformations de la balle ne se
constatent que dans les tirs à longue
portée. Le projectile ne s’applatit pas
entièrement mais il se hérisse de petites
pointes de plomb qui restent dans la
plaie et en rendent encore plus compliqué
le traitement.
La balle Lebel possède une telle vi
tesse qu’elle pousse devant elle, da!s
tout son parcours, une certaine quantité
d’air.
Les expériences de l’Académie font
prouvé. Deux balles ont été tirées sur
un peuplier : la première, à plus de
2,000 mètres, n’a pas perforé l’arbre,
mais on a constaté par l’orifice d’entrée
de la balle plusieurs bulles d’air; la se
conde, tirée à 1,200 mètres, a traversé
l’arbre, et la présence d’aucune bulle
d'air n'a été constatée, ce qui prouve
bien que l'air avait été, dans ces deux
Cas, propulsé par la balle. . 4
F
LA NOUVELLE MÉRIDIENNE
La section de Géodésie du Sei vice
géographique de l’Armée a terminé en
1888 la mesure des angles de la nouvelle
Méridienne de France. Ce travail a duré
dix-neuf ans. Il avait été commencé sur
l’initiative du Bureau des Longitudes,
en vue d’obtenir une révision de la trian
gulation de la France, conduite du sud
au nord, en partant de la base dite de
Perpignan, mesurée par Delambre à la
fin du siècle dernier. Depuis les Pyré
nées jusqu’à la parallèle de Bourges, ce
remarquable travail de précision a été
exécuté par le général Perrier et le lieu
tenant-colonel Bassot, et de Bourges à
Rosendaël-les-I Junkerque, point extrême,
par le lieutenant-colonel Bassot et le
commandant Defforges. Dans la région
comprise entre les Pyrénées et Rodez,
on a retrouvé la plupart des repères de
l’ancienne chaîne mesurée par Méchain,
et on s’est relié sans difficulté à la
chaîne des Pyrénées, à celle du littoral
méditerranéen et au parallèle de Rodez.
' Entre Rodez et Dunkerque, les repères
établis par Delambre avaient disparu et
il a fallu constituer un nouvel enchaîne
ment, afin d’obtenir les meilleures for
mes de triangles. Entre Gien et Fontai
nebleau et au passage de la Somme, l’o-
nération a été des plus laborieuses ; il a
fallu s’élever au dessus du sol, à des
hauteurs qui ont varié de 12 à 13 mètres,
et élever des pylônes faits de deux char
pentes indépendantes, dont l’une sup
portait l’observateur et l’autre l’instru-
ment. Entre Rodez et Dunkerque, on
n’a pu se relier qu’au parallèle moyen
d’Amiens. Les jonctions avec les paral
lèles de Bourges et de Paris nécessitent
des triangulations spéciales qui seront
exécutées ultérieurement. Pour la région
du Nord, la méridienne française a été
soudée à la triangulation belge, côté
Cassel Kemmel et a la triangulation an
glaise par le côté Cassel-Harlettes, dans
les environs de Dunkerque.
Toutes les observations ont été faites
avec le cercle azimutal réitérateur à
quatre microscopes, muni d’une limbe
de 0m 42 de diamètre et d’une lunette,
pourvue elle-même d’un fil mobile à l’o
culaire, de sorte que l’erreur possible
en plus ou en moins ne dépasse pas
cinq secondes centésimales. En chaque
station, les directions ont été obtenues
par tour d’horizon, et chacune d’elles ré
sulte de 20 séries de mesures, correspon
dant à 20 origines équidistantes du
limbe. Partout on a recoupé tous les
sommets visibles, afin d’obtenir des di
rections supplémentaires conduisant à
des vérifications. On a fait constam
ment usage, comme points de mire, de
signaux lumineux produits soit par des
miroirs héliostates pendant le jour, soit
ar des collimateurs optiques à lampe
e pétrole pendant la nuit. L’enchaîne
ment depuis les Pyrénées jusqu'à Dun
kerque, comprend 88 stations, avec 475
directions. Le nombre total des trian- i
gles possibles est de 186 ; il existe 25
polygones en quadrilatères ayant des
directions supplémentaires ; en ligures
une fois compensées, le nombre des
triangles nécessaires au calcul de la
chaîne se trouve réduit à 61 Des obser
vations astronomiques ont été faites à
Carcassonne, Rodez, le Puy-de-Dôme,
Soligny-le-Vif, Paris et Rosendaël-les-
Dunkerque : quatre autres stations se
ront créées. Le réseau ne s’appuie ac
tuellement que sur deux bases an
ciennes, celle de Melun et celle de Per
pignan ; mais il est relié à deux bases
nouvelles fixées à Juvisy et à Dunker
que et qui seront mesurées }acessam-
ment. On savait, par Delap’ e même.
lèle moyen, 25,018m20). un vingt-cinq
millième en plus; Montifaux-Assigny
(méridiennede Fontainebleau, 23,283 93)
un quatorze mi lième en moins ; — Base
de Melun (11,84181), un trente-huit
millième en moins; — Narlu-Lihons
(parallèled'Amiens,27,210m05),un vingt-
deux millième en plus ; — Cassel-Har-
lettes 37,259m4 1 ), un soixante millième
en moins. Comparée aux raccords avec
les réseaux étrangers, notre triangula
tion donne une différence de : 0m29 en
moins «avec l’Espagne sur 30,140 m 86 ; —
de 0 m 25 en moins avec la Belgique sur
22,98 1m2 ; — 0m23 en moins avec l’An
gleterre sur 37,459"41 ; — 0 m 18 en moins
avec l’Italie sur 26,009m67, côté Meu-
nier-Teuriciret. Cette différence insigni
fiante et systématique doit tenir à une
imperfection dans la base de Perpignan.
Car. en prenant pour origine la base es
pagnole de Vich, fixée avec les procédés
modernes de précision, on obtient, pour
le réseau français, une différence de :
Omosen moins, soit un sept cent soixante
millième sur le réseau belge; —0m12
en plus, soit un trois cent dix millième
sur le réseau anglais ; — 0 m 07, soit un
trois cent soixante dix millième sur le, ré-
seauitalien. Ces chiffres démontrent sut-
fisamment l’exactitude des nouvelles
mesures et la perfection de la nouvelle
méridienne.
Conseil des ministres
Voici une description de la salle où
les ministres se réunissent en conseil et
à la toilette de laquelle est en train de
procéder le Garde-Meuble :
Cette salle, l’une des plus belles de
: l Elysée, s’appelait autrefois la salle
des Souverains ; dans les boiseries qui
la décorent, des boiseries vraiment in
comparables, on peut voir en effet,
encadrés en frise, les portraits de Pie
IX, de François-Joseph, de Victor-
Emmanuel, du prince consort et de la
reine Victoria, du roi François-d’Assise
et de la reine Isabelle II, enfin du tsar
Alexandre II.
Le centre est occupé par une table
ovale à tapis vert ; onze chaises empire,
bois doré, maroquin vert, plus un fau
teuil en acajou incrusté de thuya et
orné de tètes de lions en bronze ciselé,
le fauteuil du Président. A chaque
place, un buvard très ordinaire ; mais
devant celui du Président, un encrier
en marbre rouge, acheté par M. Félix
Faure, qui rélégua dans l’antichambre
des huissiers, l’encrier de bazar qui
avait servi a tous ses prédécesseurs
depuis M. Thiers. Enfin sur une con
sole, entre les deux fenêtres donnant
sur le jardin, la Baigneuse de Falconnet,
dont 1 air d’innocence est presque pour
surprendre, rencontré là...
On voit que nos gouvernants,, tandis
qu iis soccupent du bonheur de la
France, ont, comme dit l’autre, de
quoi se « rincer l’œil ».
BONHEUR RUSTIQUE
SONNET
que la longueur de la basedePerpigpan,
calculée à partir de 1 base de Miun,
2 rigueur
.e es ingé-
ignalé dans
s des dis-
7,000 de
nœuds de
Les bois, sous le frisson des froidures prochai-
est inférieure de ' ' •
mesurée. On sav -
nieurs géogapha3 .Y
l’ensemble du réseau
cordances c’elevent ju:
la longneus des ccies
l’ancien: méridiev ue aved
[nes.
Dévêtent sous le vent leur feuillage chamois.
Les hêtres, les bouleaux, les châtaigniers, les
[chênes
Geignent tordant leurs bras, exhalant leurs
iemois...
de Dr:
mosme
tainebi.
parallèle
en et L parallèle moyen. La
A la vetite méridienne de Fon-
cette
déseccord
of de Feipijasnqu
. ait en partie disparaître |
nce, mais elle a augmenté le
Lire les deux bases de Melun 1
Les sentiers sont perlés de noisettes, de faines
De nèfles, de doux glands, de sorbes et de noix
Où les écureuils roux font de bonnes aubaines
Qu’ils cachent pour l’hiver dans leurs gîtes
1 sournois.
té à 1m 82,
dienne calcuice
a donné les rés
Bugorach
25,083m19,
plus; — F
"hc k
* JUN f
‘u E 1 ‘
JUali: U. J
elle méri-
Perpignan
: Teuch
énèes),
. . llièmeen
.-Pons (chaine
Hî --
r p v roi ua.
Parmi les fayards bruns, est la cabanne en
[chaume
D’un bûcheron qui chante aux coups bruyants,
rhythmés.
De sa hache argentée : — il est heureux cet
[homme,..
5‘l tut:
ecoenddezte (arall.
5 ). 0n cent millier’,
oMQeluydeSzérvam •
Seul,... en paix, au milieu des bois inanimés !
Si le bonheur n’est qu’une illusion,... en somme,
il existe un secret en des recoins aimés...
Louis LANTHEAUME.
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