Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-01-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 janvier 1900 19 janvier 1900
Description : 1900/01/19 (A2,N729). 1900/01/19 (A2,N729).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k68179102
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
TROISIEME ANNEE. - N 729
CETTTIME
Il de visiter de jan-
alie et le Littoral
ival de Nice) ; les
et la Syrie et Pa-
suivant l'itinéraire
Vendredi 19 Janvier 1900
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Ordre et Progrès par la Plévolution française
nements et billets,
Desroches, 21, rue
à Paris.
EM INS DE FER
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pire Paris et Franc-
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mins je 1er de l’Est
es services les plus
les entre Paris et
[assurés par la voie
Hz et par celle d'A-
elle-Metz :
k, départ : 8 h. 30
1. 20 soir; Franc-
10 42 ; — it et 2*
8 h. 25 soir; Metz,
F rancfort-sur-Mein,
se”, Francfort-sur-
atin; Metz, départ;
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toute l'année, dans
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[prix très réduits, em
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Dauphiné, la Taren-
[Provence, ies Py re-
la Suisse, l’Autriche
tes ies gare» de l’iti-
ht D’ORLEANS
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Ions thermales et hi-
letdu golfe de Gas-
tz, Dax, Pau, Salies-
n° 106 (Orléans)
retour, avec réduction
t de 20 010 en 2” et 3’
culés au tarif général
ectivement suivi, sont
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gnie d’Orléans, pour
et hivernales du ré-
ment pour :
Dax, Guethary(hahc),
an-de-Luz, Salies-de-
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AIRE. ILLUSTRÉE
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PARIS : 1 an, 20 fr. ; C mois, 10 fr. ; 8 mois, 5 fr. 50
PARCE ET ALGÉRIE : 1 an, 24 fr. ; 6 mois, 13 fr. ; 3 moi», T fr.
ETRANGER 7 1 an, 35 fr. ; 6 mois, 18 fr. ; 9 mois, 10 fr.
REDACTION ET ADMINISTRATION :
6, place de la Bourse. 6, et aux bureaux du Jo ura.
24 — Rue Chauchat — 24
- • : — = —
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉES NE SONT PAS RENDUS
TÉLÉPHONE 102.99
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U’NNCOMBRENEN
Voici plusieurs séances que la
Chambre consacre aux questions de
chemins de fer. Le Temps fait à ce
sujet un bien étrange raisonnement.
Cette prolongation, dit-il, « donne un
avant-goût de ce que deviendraient
les débats parlementaires si toutes les
oies ferrées étaient exploitées par
Etat Evidemment, chaque député
urait son mot à dire. C’est pour le
oup qu’on n’en finirait plus! »
Le Temps n’a pourtant pas pu per-
, re de vue que l’examen du budget
nnexe des chemins de fer de l’État
/a tenu qu’une part relativement
modeste dans ces longs débats. Lors-
u’on nous montrait, à la fin de la
emaine dernière, notre agriculture
. ntravée dans la vente de tous ses
roduits, qu’il s’agisse de blé, de
.aille, de bétail ou de pommes, parce
iju’elle ne trouve jamais le matériel
lécessaire à ses expéditions, quand
on citait tous les marchés rompus
comme devenus inexécutables par
aute de moyens de transport, c’était
urtout la Compagnie de l’Ouest qui
était sur la sellette, et il n’y a à peu
près aucun réseau à la charge du
quel on ne pût relever des insuffi
sances analogues, quoique dans des
proportions moins criantes. Chaque
députe, que le Temps en soit bien
convaincu, aurait eu son mot à dire
sans qu’il faille attendre pour cela un
changement dans le régime des che
mins de fer.
C’est le budget des conventions qui
servait de texte à ces débats; notre
confrère s’imagine-t-il que cela soit
une simplification? Il y a cette com
plication, au contraire, que le minis
tre des travaux publics, quand on lui
signale des abus qui se perpétuent,
qui parfois s'aggravent, des amélio- ‘
rations sur lesquelles tout le monde
est d’accord et qui sont sans cesse
ajournées, est souvent réduit à faire
chorus avec ses interpellateurs et à
demander à la Chambre de le forti
fier dans sa lutte contre des résistan
ces souvent sans prétexte sérieux.
Mais la cause principale de la pro
longation de la discussion a été le
débat enfin institué sur les causes de
la catastrophe de Juvisy et sur les
moyens de prévenir la reproduction
des malheurs de cet ordre et de cette
gravité.
La catastrophe s’est produite pen
dant les vacances. Il nest personne
qui ne doute que, si les Chambres
avaient alors été en session, il se se
rait produit, surle champ, des débats
très animés : personne n’en eût été
surpris et n’eût pu trouver déplacé
qu'il fût fait écho à l’émotion géné
rale. On était même alors presque
unanime à considérer que les inter
pellations provoquées par cet événe
ment sinistre seraient de celles
qu’on serait amené à tirer de la foule
des interpellations beaucoup plus
oiseuses et dont on ne pourrait ajour
ner le développement.
Au commencement de la session
extraordinaire, on s’est mis d’accord
pour lier ces interpellations à la dis
cussion du budget ; on ne prévoyait
pas, à ce moment, que cette remise
dût conduire la Chambre à l’année
1900. Le débat n’en était pas devenu
moins nécessaire. Il ne s’agissait pas
de déterminer la responsabilité de
tel ou tel agent; c’est aux tribunaux
qu’appartient cette recherche. Mais
il y a à réformer l’état de choses qui
multiplie les risques de pareils acci
dents et qui demande, pour les évi
ter, des prodiges incessants de vigi
lance à tous les agents.
On a décidé de doubler les voies
dans la section comprise entre Bréti-
gny et Paris,où le nombre de trains en
gagés quotidiennement, surtout dans
la saison d’été où les trains supplé
mentaires se multiplient, est infini-
ment trop élevé.
Ce n’est pas seulement le nombre
des trains qui crée un danger, c’est
leur diversité d’allure. Cet espace
dune trentaine de kilomètres où
viennent converger toutes les lignes
du réseau, même celles qui ont été
divisées jusque-là, est en même temps
ligne de banlieue.C’est un malheureux
train de banlieue,s’arrêtant à tout bout
de champ, qui, pour avoir perdu quel
ques minutes, barra le chemin à un
Express assez longtemps pour qu’un
autre express parti après vint rattra
per celui-ci et le briser.
Nous avons déjà rappelé comment
la Compagnie d’Orléans avait, il y a
Plus de quarante ans, sollicité la con-
cession d’une seconde ligne entre
Paris et Tours ; c’était pour parer à
1 encombrement. Ce devait être une
ligne de décharge pour laquelle on
erait transiter le plus grand nombre
possible de trains venant de Bordeaux.
Qu de Nantes. Elle était concédée à
deux voies, naturellement, et les ex
propriations faites en conséquences.
Mais la Compagnie, en premier lieu,
a obtenu d’embrancher cette ligne a
Brétigny au lieu de la faire partir di
rectement de Paris, ce qui a accru aux
abords de la capitale l’encombrement
qu’elle avait prétendu faire cesser.
Elle s’est fait autoriser à différer in
définiment la pose de la seconde voie ;
elle a fait mettre à son obligation, lors
des conventions, la condition d’un
certain trafic kilométrique, et depuis
ce temps, elle reste systématique
ment enfermée dans ce cercle que
l’on peut sans exagération qualifier
de vicieux : elle fait passer par cette
ligne Dourdan - Chateaudun - Ven
dôme le moins de marchandises et de
voyageurs qu’elle peut, la voie uni
que ne se prêtant pas à un mouve
ment actif, et en même temps elle
s’assure de ne point atteindre le tra
fic qui l’obligerait à poser la seconde
voie.
De la sorte, l’engorgement qu’il
s’agissait il y a quarante ans d’éviter
entre Tours et Pans pt qui était alors
le prétexte de la demande en conces
sion, dont la vraie raison n’était que
la crainte d’une concurrence, n’a fait
que s’aggraver, aux Aubraisd’abord,
et à partir de Brétigny ensuite. La
prétendue ligne de dérivation n’a fait
qu’y apporter un affluent de plus.
Dans cette situation devenue insou
tenable à tous les yeux et dont on
gémit à présent, la faiblesse des pou
voirs publics a bien eu sa part de
responsabilité, mais on reconnaîtra
aussi que la part principale revient
au travail persévérant de la Compa
gnie pour faire altérer les conditions
de ses concessions et de son cahier
des charges.
siècle,Chateaubriand,de Noailles et Edouard
Hervé.
Nouvelle à 14 Aal
çue en termes violents, et débordant de
sentiments nationalistes.
M. Cluseret ne sait pas flatter et il le
montre à son
Voici une p
propre égard.
hrasede sa circulaire :
L’Occupation d ln-Salah
Le parti hostile à la France, qui attaqua la
mission Flamant, le 28 décembre dernier, à
Igosten, et qui subit la défaite que l’on con
naît, s’était retiré à l’ouest d’In-Salah, dans
les oasis de l’Inrhar et de l’Aoulef.où il cher
cha à réparer ses pertes en recrutant quel
ques renforts. Il parvint à reconstituer un
effectif d’environ 1,300 combattants qui tirent
un retour offensif sur In-Salah avec l'intention
de s'emparer de ce ksar et d’en déloger la
mission. Ils étaient en vue d’In-Salah dans la
matinée du 5 janvier, lorsque les chefs de
l’escorte, qui avaient fait surveiller leurmar-
che, partirent au-devant d’eux avec les
spahis sahariens du capitaine Germain et le
goum du capitaine Pein, formant un en
semble effectif de 192 hommes. Le combat
commença vers neuf heures par des feux de
tirailleurs et se dessina, une heure après,par
une vigoureuse offensive des spahis et du
oum qui désorganisèrent les assaillants,puis
es rompirent, les poursuivirent et leur cau
sèrent les pertes suivantes :150 tués,200bles
sés, 14 prisonniers. Ils leur ont, en outre,
tué ou pris une centaine de méharas et de
goumiers blessés.
Le lendemain, une partie de la population
d’In-Salah,qui se tenait encore sur la réserve
et attendait les événements, a fait sa sou
mission.
La mission a dû recevoir un premier envoi
de munitions avec l’avant-garde des renforts,
qui la rejoindront le 19 janvier, avec le capi
taine Baumgarten.
ECHOS
A l’exposition des femmes artistes, nous
avons remarqué les miniatures de Mlle Ode-
rien et notamment celle de Madame la du
chesse du T..., le portait de la dame en blanc
a aussi son charme tout particulier, l’ensem
ble des portraits exposés a une note aristo
cratique que l’artiste sait indiquer délicate
ment.
Les portraits de jeunes enfants sont vi
vants et conservent leurs qualités d’enfant.
Hier mercredi dix-sept janvier 1900, à
4 heures, a eu lieu au siège de l’Union des
Femmes de France, 29, Chaussée d'Antin,
une conférence par Monsieur le Docteur R.
Durand-Fardel, ancien chef de clinique de
la Faculté de Médecine sur « Les Cures
Thermales. »
Nous trouvons dans le numéro de Janvier
de la Revue Socialiste, un article remarqua
ble de Gustave Rouanet sur les «Députés so
cialistes et la protection du travail,» une ré
ponse de Kautsky à la préface de Bernstein,
préface parue dans le numéro de novembre
de la même revue. A côté du roman d’Eugène
Fournière, le « Rêve de Pierre Davant » qui
excite vivement la curiosité des lecteurs,
nous lisons le travail de Maurice Claverie,
« Une expérience intéressante » (Le gaz aux
gaziers), celui de Louis Durieu, sur la « Na
turalisation des Juifs Algériens, « et de Paul
Louis. « La plus grande Allemagne, Le
Mouvement social » d'Adrien Veber, < la
Revue des Livres », de Gustave Rouanet
complètent cet intéressant numéro.
Le grand-duc régnant de Mecklem bourg-
Schwerin a quitté Cannes pour se rendre à
Berlin.
Gourdiflot a oublié son mouchoir. Il enire
dans le premier magasin aperçu pour en
acheter un.
Le garçon de magasin,après lui avoir donné
l’objet,lui demande, affable :
— Et avec ça ?
— Avec ça? reprend Gourdiflot, avec ça?...
Eh ! bien, je me mouche !
Si ma vieille peau peut une dernière fois
être utile à mon pays, qu’elle serve à battre
le rappel des patriotes autour de son dra
peau.
M. Cluseret ignore-t-il l’origine des
peaux de tambour?
BAPTÊME FORCÉ
La Candidature Mercier
Le général Mercier adresse l’appel suivant
aux électeurs sénatoriaux de la Loire-Infé
rieure :
Monsieur le DÉLÉGUÉ,
Vous savez déjà, parmalettre du 2 dé
cembre au comle de Juigné. comment
ma candidature au Sénat a été posée dans
votre département. J’ai nettement indi-
que que je la place en dehors et au-des
sus des luttes habituelles des partis.
Je ne vous parlerai donc ni de vos pré
férences politiques, que je ne connais
pas, ni des miennes. Ce n’est pas au mo
ment même où la maison brûle qu’il con
vient de disserter sur les conditions dans
lesquelles on la réparera. Il faut, avant
tout, combattre l'incendie et s’efforcer de
l’éteindre : France, d’abord !
.levons propose donc de réunir nos
efforts pour arracher notre pays aux
sans-patrie de diverses sortes qui le rui
nent et qui le déshonorent — pour pro
téger contre leurs attaques l’armée qui
est notre dernière sauvegarde — pour
rendre la France aux vrais Français, —
pour confier les divers emplois de son
gouvernement à des mains respectables
et sachant nous faire respecter.
Tel est le but que je poursuivrai éner
giquement, si vous voulez bien m’accor-
der votre suffrage, que j’ai l’honneur de
vous demander à titre de protestation
nationale.
Je ne me dissimule pas que j’ai le
désavantage de ne pas être un enfant de
la Loire-Inférieure et d’avoir, par con
séquent, à me mettre au courant de bien
des questions d’intérêt local. Mais c’est
une affaire de travail, et le travail ne
m‘a jamais effrayé.
Plusieurs hautes personnalités de votre
région ont déjà commencé obligeamment
mon éducation à cet égard. Je la com
pléterai en allant prochainement et fré
quemment vous visiter, afin de m’en
tretenir avec vous de tout ce qui inté
resse votre riche et patriotique départe
ment.
Veuillez agréer, Monsieur le délégué,
l’expression de mes sentiments les plus
distingués et tout dévoués.
Général A. Mercier.
Cette lettre appelle quelques observa
tions.
M. Mercier déclare ne pas connaître et
ne pas vouloir connaître les préférences
politiques de ses électeurs. (Les électeurs
de M. Mercier, ancien ministre républi
cain, sont monarchistes).
France d'abord. C’est la devise d’au
jourd’hui. Celle d’hier était : < Lui ou
moi. » « France d’abord » veut dire Mer
cier d'abord. La besogne des électeurs
sénatoriaux de la Loire-Inférieure est,
paraît-il, de soustraire un criminel aux
lois existantes.
Arracher le pays aux sans patrie,
rendre la France aux vrais Français,
confier les divers emplois du gouverne
ment à des mains respectables.
Traduisez : « Il faut remplacer les
ennemis de M. Mercier par des amis de
M. Mercier. »
Les gens respectables sont, paraît-il,
ceux que la violation de la loi, les faux,
la collusion, la forfaiture ne sauraient
émouvoir, et les autres ne sont pas des
Français.
Mercier a fait condamner Dreyfus pour
échapper au châtiment qui le menace. Il
veut se faire nommer sénateur pour le
même motif.
Comme l’a très judicieusement fait
observer notre rédacteur en chet, l’entrée
au Sénat de M. Mercier n’écartera pas le
châtiment, elle nécessitera la suspension
de l’immunité parlementaire, voilà tout.
Notre excellent confrère Victor Char-
bonne! vient de signaler en ces termes
un fait qui démontre jusqu’à quel point
les cléricaux poussent l’audace :
Ils ne peuvent plus brûler, iis baptisent.
Une fillette de dix ans, Germaine Duval,
était à la campagne chez ses grands-parents,
à Combs-la-Ville ; Germaine n'était point
baptisée.
Un jésuite passa pour prêcher une mission,
confesser les femmes et faire venir à lui les
petits enfants.
Comment! Pas baptisée, cette gentille fil
lette que le jésuite et le curé rencontrèrent
un jour, en faisant des visites de racolage.
Le jésuite et le curé eurent vite trouvé. La
bonne allait à confesse. On lui imposa, par
pénitence et sous peine d’enfer, de faire bap
tiser l’enfant — secrètement, puisque la ra
mifie est très libre penseuse.
A heure dite, elle conduisit la fillette à l’é
glise. Le jésuite, le curé et une dame dévote,
directrice du patronage catholique, firent en
trer la petite victime épouvantée, formèrent
les portes de l’église, répandirent les béné
dictions et l’eau, et menacèrent du diable la
pauvre baptisée si jamais elle racontait à
quelqu’un ce qui venait de se passer.
De retour à la maison, l’enfant eut une
crise de larmes et, affolée de la peur du dia
ble, elle ne consentit que peu à peu à dire
cette étrange histoire de baptiseurs à son
grand-père, M. A Colleau (11, rue de la
Gaîté), de qui nous tenons ces renseigne
ments.
M. Colleau, grand-père, et M. Duval, père
, de la fillette, ont remis une plainte entre les
mains du procureur de la République de Me
lun. Ce fonctionnaire voudrait bien ne pas
marcher contre le jésuite, le curé et la bonne.
Il est israélite. On lui dit : < Vous ne pouvez
pas vous montrer républicain; vous feriez sa
voir que vous êtes juif! >
Entre temps, le jésuite est rentré en quel
que Gesû, et le curé, déplacé par l'évêque de
Meaux, a été nommé aumônier dans un cou
vent de femmes, où il n’y a pas, parait-il,
d’enfants à baptiser.
Quant à la bonne, renvoyée comme vous
pensez, elle a tout de suite trouvé refuge et
appui.
La pourvoyeuse des baptêmes à portes
closes est maintenant chez M. le comte de
Mun, député, en son château des environs
de Dammartin (Seine-et-Marne).
conduire les enfants du peuple aux exer
cices d’une mission prêchéepardes moi
nes fanatiques, dont on ignore tout,
même la nationalité. C’est ce qui a eu
lieu à Fourmies, avant son arrivée, au
scandale de tous les bons citoyens.
Dans une lettre que j'ai écrite à un
prêtre républicain en 1885, lettre qui
commence à être connue des électeurs
du Nord, y compris les membres du cler
gé, je disais : « Dans toute commune ru
rale, on ne voit guère que deux édifices
qui dominent les humbles toits des fer
mes et des maisonnettes des travailleurs
des champs : l’église et l’école. L’une
semble se dresser contre l’autre. C’est un
grand mal. Que tous les prêtres fassent
comme vous, qu'ils suivent la parole du
Christ plutôt que les ordres d’une congré-
gation et la paix régnera dans l’Eglise
et dans la Société. »
Nous n’en sommes pas là. Pour les clé-
ricaux, ne pas faire de politique, c’est
faire de la politique réactionnaire et
antirépublicaine.
Souvenons-nous de ce que disait le
R. P. Bailly, le moine fondateur des
Croix au congrès ecclésiastique de
Reims: « Il y a des questions où N N. SS.
les évêques ont le droit de laisser leurs
prêtres se compromettre sans se com
promettre eux-mêmes, par exemple l'ac
tion du clergé dans le journalisme...
Mgr Lannois répond en pareil cas au
préfet : Ce prêtre a usé de ses droits de
citoyen. »
Tant que les prêtres nous feront ainsi
la guerre, il appartiendra aux amis de la
lumière et du progrès de dévoiler et de
combattre leurs projets, et nous dirons
aux instituteurs : Usez de vos droits de
citoyens et faites de la politique républi
caine ; remplissez vos devoirs d’éduca
teurs et faites des républicains.
MAXIME LECOMTE.
• Sénateur du Nord
AMIS DEL ARMÉE’
La Mission de Béhagle
LES
Instituteurs et la Politique
Le fauteuil où s’assoiera, dans quelques
jours, sous la Coupole, M. Paul Deschanel,
est celui qu’occupa le premier 1 abbé de Bois-
robert, véritable créateur de l Académie fran
çaise, car ce fut sur la proposition et d après
un plan de Roisrobert, son principal colla
borateur dramatique, que Richelieu fonda
cete.“PP?Es-hanel en est seulement le
douzième titulaire, et parmi ses onze prédé
cesseurs on compte cinq auteurs dramall
ques qui sont, avec Boisrobert, Campistron,
Destouches, Boissy etChamfort;deux poètes,
Segrais et Marie-Joseph Chénier; un paléo
graphe, Sainte-Palaye ; et, enfin, dans ce
On a eu raison de conserver des doutes
lorsqu’on donnait pour certaine la mort
de l’explorateur de Béhagle, captif de
Rabah, que son vainqueur aurait laissé
succomber, faute d’aliments. Notre com
patriote, qui se trouve à Dikoa, est bien
vivant et toute son infortune se borne à
être retenu prisonnier. Cette bonne nou
velle a été transmise par M. Rousset, ad
ministrateur à Oubingui. On avait égale
ment cru que M. de Béhagle avait été
saisi par surprise. Le second de la mis
sion, M. Mercuri, donne des détails très
différents sur sa rencontre avec le chef
indigène et sa capture. Il s’était promis,
de propos délibéré, de rendre visite à
Rabah. Se doutait-il qu'il allait se cons
tituer prisonnier ! Une lettre de M. Mer
curi, portant la date de N’delé, le 12 sep
tembre 1899 rapporte à ce sujet :
Les nouvelles qui me sont parvenues du
Baguirmi m’apprenaient que M.de Béhagle
s’était avancé jusqu'aux avant-postes de Ra
bah et avait demandé à le voir.
On l’avait désarmé et interné en attendant
la réponse. Rabah l'a fait demander à Dikoa
où il a été conduit. Depuis je n'ai plus de
nouvelles.
Peau d’Ane
M. Cluseret, député, qui se porte
élections sénatoriales du Var, vient
aux
d’a-
dresser aux électeurs une circulaire con
Il est récemment tombé sur la tête des
instituteurs du Nord dévoués à la Répu
blique, une cascade réfrigérante sous
forme d'allocutions et de recommanda
tions ; surtout leur a-t-on dit, ne faites
pas de politique.
Ils en avaient donc fait? Quand, où et
comment ? A quoi cela rimait-il et
qu‘est-ce que cela voulait dire ?
Le préfet a commencé, lorsqu’inaugu-
rant ses fonctions, il a reçu le corps en
seignant. Mais je m’empresse de recon
naître que le préfet n’a nullement péché
contre l’esprit républicain. Il a été sim
plement mal renseigné par le directeur
départemental, lequel d’ailleurs a quitté
la région. Le préfet, venant du midi, le
directeur avait omis de le mettre au cou
rant de ce qui se passe chez nous, où,
d’une façon générale, l’instituteurestsou-
cieux de de ses devoirs, n’empiète sur au
cun droit et même exerce avec une cer
taine timidité ses droits de citoyen.
Naturellement, en faisant ses adieux
aux instituteurs, le directeur départe
mental a renchéri sur les paroles du re
présentant du Gouvernement et a lancé
le trait du Parthe.On abien voulu l’excu
ser, je crois qu’on a eu tort, parce qu’il
savait très bien ce qu'il disait et à qui il
s’adressait.
Naturellement encore, certains inspec
teurs primaires, j’en connais au moins
un, ont emboîté le pas, et voilà les insti
tuteurs qui se demandent ce qu’on leur
veut et quelles sont leurs fautes.
Je suis certain d’entrer dans les vues
de notre ministre de l’instruction publi
que, M. Leygues, dont la clairvoyance et
le républicanisme sont hors de conteste
en rassurant nos braves instituteurs et
en leur disant ce que le maréchal de
Mac-Mahon disait au nègre : Continuez !
Oui, continuez à bien servir la Répu
blique et à la faire aimer. Soyez les paci
ficateurs et les éducateurs ; travaillez à
l’émancipation et à l’élévation des esprits;
souvenez-vous que l’enseignement civi
que rentre dans votre œuvre si considé
rable et si honorable.
Vous n’êtes pas des hommes de parti,
des hommes de faction. Vous dédaignez
avec raison de vous jeter dans les ba
garres électorales.
Mais vous faites œuvre républicaine;
c’est votre honneur et votre devoir et vous
vous refuseriez à bon droit à faire œuvre
4e réaction et d’obscurantisme.
C’est certainement ce qu’à voulu dire
M. le préfet du Nord en vous parlant. En
vous recommandant de ne pas faire de
politique, il a entendu la politique de
haine contre les institutions et les hom
mes de la République.
Ce n’est pas lui qui aurait permis de
Le général de Taradel, avant de quit
ter Audi pour prendre possession du
gouvernement militaire de Perpignan, a
passé la revue de la 38- brigade d’infan-
terie et a profité de l’occasion pour adres
ser à ses anciennes troupes une allocu
tion d’adieu.
A côté de fort belles paroles surle pa
triotisme des populations de la Gasco
gne, du Languedoc et du comté de Foix,
le général a eu l’idée originale de mettre
au premier rang des vertus qui font
l’homme de guerre, l’amour de la reli
gion.
Et aussitôt les journaux cléricaux de
se pâmer en chœur laudatif! Ils trouvent
que ce langage est réconfortant pour les
vrais amis du pays.
Que ces gens-la sont donc compromet
tants pour ceux qu’ils rêvent d’exploi
ter ! S’ils n’avaient rien dit de cet inci
dent, nous l’eussions certainement passé
sous silence. Ils ont voulu nous forcer à
protester. C’est fait.
la Réforme du Code militaire
VII
Venu après la loi de M. Constans sur
la publicité de l'instruction, loi votée
puis rendue applicable aux tribunaux
militaires, la loi nouvelle complète les
garanties que tout accusé rencontre de
vant lestribunaux dedroit commun, mais
que le code militaire a refusé impi
toyablement jusqu’ici.
Voici le résumé de ces améliorations
en temps de paix :
1 Tout accusé, quelque soit son grade,
même s’il n’est que soldat, aura toujours
dans le conseil de guerre, deux juges de
son grade, garantie réservée jusqu’ici
seulement aux officiers.
2’Des peines sévères empêcheront le
renouvellement du crime de 1893 par le
président, même s'il en recevait encore
l'ordre du ministre de la guerre, son
chef, puisqu'il est malheureusement en
core dans un service commandé. Une
pourra plus, dans la chambre du conseil,
être mis sous les yeux des juges, aucune
pièce étrangère au dossier de la procé
dure ; il ne pourra être fait au conseil
aucune communication verbale venant
du dehors.
3* Le vote se fera, comme aux assises,
au scrutin secret, et les bulletins blancs
seront en faveur de l’accusé, comme aux
assises.
Les juges auront donc l'indépendance
du vote qui leur était refusée par le sys
tème des conseils de guerre; le juge était
obligé de répondre à haute voix aux ques
tions posées par le président, son chef
hiérarchique, maître de sa carrière, et
ce juge ne pouvait même pas s’abstenir,
s’il était incertain : les jurés le font bien;
pourquoi pas les membres du conseil de
guerre qui ne sont, en somme, que des
jurés ?
4* La loi de sursis seradésormaisappli-
cable aux militaires.
5* Enfin les jugements seront motivés,
et le peuple français, au nom de qui se
rend la justice, saura à l’avenir pourquoi
est condamné celui qui a été soumis au
jugement prononcé par ses délégués.
Mais il restera une double lacune.
Pourquoi les militaires qui ne compa
raîtront plus devant les conseils de
guerre que pour les délits militaires,
n’auront-ils pas la faculté de faire appel,
faculté que leur accorde la loi lorsqu’ils
sont jugés par des tribunaux de droit
commun?
Pourquoi les militaires qui comparaî
tront devant le conseil de guerre pour
des crimes militaires, n’auront-ils pas la
garantie de voir statuer sur leur mise en
accusation par un tribunal spécia —
rantie qu’ils auront pour un crim’
droit commun devant la juridiction
droit commun ? N’est-il pas monstrue
de les laisser encore soumis à l’absolu
bon plaisir d’un seul homme, le com
mandant de corps d’armée ?
Il ne nous reste plus à examiner main
tenant que le code pénal (Livre IV du
code de justice militaire)
CODE PÉNAL MILITAIRE
Nouvel article 185
« Les peines en matière de crimes mi-
« litaires sont celles portées au code pé-
< nal, pour les crimes de droit commun,
a sous les réserves suivantes :
«1La dégradation civique est rem-
€ placée par la dégradation militaire ;
« 2° La peine de mort n’est accompa-
< gnée de la dégradation militaire que
« lorsque le présent code le dit expressé-
< ment.
Mais quoi qu’il ait déjà donné,toujours
et dans tous les cas aux juges.la faculté
d’accorder les circonstances atténuantes,
M.Massé ajoute par l’article 5 de son pro
jet:
« En temps de paix, la peine de mort
« pour crimes militaires est supprimée ;
< elle est remplacée par une des peines
« inférieures dans l’échelle de grada-
« tion.
Le rapprochement que je viens de
faire de cet article 15 du projet de M. Mas
sé, avec l’article 13 de son projet par le
quel il donne à l’article 185 du code sa
nouvelle rédaction nous montre qu’il y
a. dans son article 15, une répétition
inutile.
L’article 186 du code est ainsi conçu:
« Les peines en matière de délit sont :
< 1 La destitution ;
« 2 Les travaux publics ;
« 3 L’emprisonnement;
< 4* L’amende. »
Il y a lieu de le modifier sur deux
points :
1* Il faut ajouter le mot militaire après
le mot délit, puisqu’il ne s’agit plus que
de délits militaires ;
2- Il faut supprimer.4- l’amende, car le
code pénal militaire ne le prononce pas
et l’article 195 du code de justice mili
taire est ainsi conçu :
« Lorsque les lois pénales (ordinaires)
< prononcent la peine de l’amende, les
< tribunaux peuvent remplacer cette
« peine par un emprisonnement de six
« jours à six mois. »
D’ailleurs la cour de cassation astipulé,
le 19 novembre 1873,que cette substitution
ne doit jamais avoir lieu à l’égard des
civils.
Enfin il semblerait au moins rationnel
d’insérer à la suite de cet article 186,
l’article 271 tel que le rédige M. Massé
dans l’article 6 de son projet.
< Sont laissées à la répression de l’au-
< torité militaire et punies d’une prison
« disciplinaire dont la durée ne peut ex-
< céder deux mois, toutes infractions
« aux règlements relatifs à la disci-
< pline. »
11 conviendrait également d’y insérer
enfin l’article 16 et dernier du projet de
M. Massé, ainsi rédigé:
< Les condamnés aux travaux publics
< et les détenus dans les pénitentiers
» et prisons militaires sont rayés des
« contrôles de l’armée pendant la durée
< de leur peine ».
Il est, en effet, prudent et sage, quand
on touche à ce monument législatif si
bizarre qui s’appelle le code de justice
militaire, d’éviter d’augmenter encore le
désordre, les confusions, l’incohérence,
qui frappent les gens de loi appelés par
hasard à consulter le code.
Voilà pour la place de l’article 16 du
projet de M. Massé ; quant à ses motifs,
les voici :
Deux individus sont condamnés en
semble pour le même délit — à la même
peine : — l’un est civil, l’autre militaire.
Le civil est enfermé dans une prison
civile, le militaire l’est dans une prison
militaire.
Le premier frappe son gardien-chef, on
lui inflige de la prison; le deuxième frap
pe le sien, il est condamné à mort.
Or, le temps passé en prison, dans un
pénitencier, dans les ateliers de travaux
Sublics, ne compte pas dans l’évaluation
u temps que ce condamné doit au
service militaire, soit par appel, soit par
engagement ou rengagement volontaire.
Alors il n’est pas au service militaire !
Alors, pourquoi lui applique-ton l’arti
cle du code pénal qui condamne à mort
le militaire qui frappe son supérieur
« sous les armes (?) ou dans un service
« commande (?) puisqu’il n’est pas au
« service militaire ? »
Colonel Croissandeau,
avocat.
Los Elections Sénatoriales
Seine. — La Petite République publiait
hier matin une note qui émane du Comité
électoral socialiste et qui est signée par
MM. René Viviani, au nom des députés so
cialistes de la Seine, Parisot, pour les con
seillers généraux socialistes de la banlieue,
Navarre, pour le groupe socialiste du Con
seil municipal de Paris. Camélinat, pour les
délégués sénatoriaux de la banlieue, au nom
de leurs collègues socialistes.
« Le parti socialiste, dit cette note, prendra
part à l’élection sénatoriale du 28 janvier,
non plus seulement par l'initiative de quel
ques-uns de ses membres, mai» en vertu
d’une décision réfléchie, formelle de la majo
rité des organisations qui la composent.
«Dès le début,le parti socialiste, sans sacri
fier une parcelle de l’intégralité de son pro
gramme par une démarche précise, a fait ap
pel au concours du parti radical, afin d'assu
rer au vote du 28 janvier le caractère qu'il
doit avoir. Pour l’élection des délégués séna
toriaux de Paris, cet appel a été entendu et
l’objectif atteint en partie. Il serait désirable
ue cette entente présidât aussi à la formation
e la liste des candidats. Les intérêts person-
nels, les intérêts de clocher doivent s’effacer
devant cette nécessité politique. »
CETTTIME
Il de visiter de jan-
alie et le Littoral
ival de Nice) ; les
et la Syrie et Pa-
suivant l'itinéraire
Vendredi 19 Janvier 1900
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U’NNCOMBRENEN
Voici plusieurs séances que la
Chambre consacre aux questions de
chemins de fer. Le Temps fait à ce
sujet un bien étrange raisonnement.
Cette prolongation, dit-il, « donne un
avant-goût de ce que deviendraient
les débats parlementaires si toutes les
oies ferrées étaient exploitées par
Etat Evidemment, chaque député
urait son mot à dire. C’est pour le
oup qu’on n’en finirait plus! »
Le Temps n’a pourtant pas pu per-
, re de vue que l’examen du budget
nnexe des chemins de fer de l’État
/a tenu qu’une part relativement
modeste dans ces longs débats. Lors-
u’on nous montrait, à la fin de la
emaine dernière, notre agriculture
. ntravée dans la vente de tous ses
roduits, qu’il s’agisse de blé, de
.aille, de bétail ou de pommes, parce
iju’elle ne trouve jamais le matériel
lécessaire à ses expéditions, quand
on citait tous les marchés rompus
comme devenus inexécutables par
aute de moyens de transport, c’était
urtout la Compagnie de l’Ouest qui
était sur la sellette, et il n’y a à peu
près aucun réseau à la charge du
quel on ne pût relever des insuffi
sances analogues, quoique dans des
proportions moins criantes. Chaque
députe, que le Temps en soit bien
convaincu, aurait eu son mot à dire
sans qu’il faille attendre pour cela un
changement dans le régime des che
mins de fer.
C’est le budget des conventions qui
servait de texte à ces débats; notre
confrère s’imagine-t-il que cela soit
une simplification? Il y a cette com
plication, au contraire, que le minis
tre des travaux publics, quand on lui
signale des abus qui se perpétuent,
qui parfois s'aggravent, des amélio- ‘
rations sur lesquelles tout le monde
est d’accord et qui sont sans cesse
ajournées, est souvent réduit à faire
chorus avec ses interpellateurs et à
demander à la Chambre de le forti
fier dans sa lutte contre des résistan
ces souvent sans prétexte sérieux.
Mais la cause principale de la pro
longation de la discussion a été le
débat enfin institué sur les causes de
la catastrophe de Juvisy et sur les
moyens de prévenir la reproduction
des malheurs de cet ordre et de cette
gravité.
La catastrophe s’est produite pen
dant les vacances. Il nest personne
qui ne doute que, si les Chambres
avaient alors été en session, il se se
rait produit, surle champ, des débats
très animés : personne n’en eût été
surpris et n’eût pu trouver déplacé
qu'il fût fait écho à l’émotion géné
rale. On était même alors presque
unanime à considérer que les inter
pellations provoquées par cet événe
ment sinistre seraient de celles
qu’on serait amené à tirer de la foule
des interpellations beaucoup plus
oiseuses et dont on ne pourrait ajour
ner le développement.
Au commencement de la session
extraordinaire, on s’est mis d’accord
pour lier ces interpellations à la dis
cussion du budget ; on ne prévoyait
pas, à ce moment, que cette remise
dût conduire la Chambre à l’année
1900. Le débat n’en était pas devenu
moins nécessaire. Il ne s’agissait pas
de déterminer la responsabilité de
tel ou tel agent; c’est aux tribunaux
qu’appartient cette recherche. Mais
il y a à réformer l’état de choses qui
multiplie les risques de pareils acci
dents et qui demande, pour les évi
ter, des prodiges incessants de vigi
lance à tous les agents.
On a décidé de doubler les voies
dans la section comprise entre Bréti-
gny et Paris,où le nombre de trains en
gagés quotidiennement, surtout dans
la saison d’été où les trains supplé
mentaires se multiplient, est infini-
ment trop élevé.
Ce n’est pas seulement le nombre
des trains qui crée un danger, c’est
leur diversité d’allure. Cet espace
dune trentaine de kilomètres où
viennent converger toutes les lignes
du réseau, même celles qui ont été
divisées jusque-là, est en même temps
ligne de banlieue.C’est un malheureux
train de banlieue,s’arrêtant à tout bout
de champ, qui, pour avoir perdu quel
ques minutes, barra le chemin à un
Express assez longtemps pour qu’un
autre express parti après vint rattra
per celui-ci et le briser.
Nous avons déjà rappelé comment
la Compagnie d’Orléans avait, il y a
Plus de quarante ans, sollicité la con-
cession d’une seconde ligne entre
Paris et Tours ; c’était pour parer à
1 encombrement. Ce devait être une
ligne de décharge pour laquelle on
erait transiter le plus grand nombre
possible de trains venant de Bordeaux.
Qu de Nantes. Elle était concédée à
deux voies, naturellement, et les ex
propriations faites en conséquences.
Mais la Compagnie, en premier lieu,
a obtenu d’embrancher cette ligne a
Brétigny au lieu de la faire partir di
rectement de Paris, ce qui a accru aux
abords de la capitale l’encombrement
qu’elle avait prétendu faire cesser.
Elle s’est fait autoriser à différer in
définiment la pose de la seconde voie ;
elle a fait mettre à son obligation, lors
des conventions, la condition d’un
certain trafic kilométrique, et depuis
ce temps, elle reste systématique
ment enfermée dans ce cercle que
l’on peut sans exagération qualifier
de vicieux : elle fait passer par cette
ligne Dourdan - Chateaudun - Ven
dôme le moins de marchandises et de
voyageurs qu’elle peut, la voie uni
que ne se prêtant pas à un mouve
ment actif, et en même temps elle
s’assure de ne point atteindre le tra
fic qui l’obligerait à poser la seconde
voie.
De la sorte, l’engorgement qu’il
s’agissait il y a quarante ans d’éviter
entre Tours et Pans pt qui était alors
le prétexte de la demande en conces
sion, dont la vraie raison n’était que
la crainte d’une concurrence, n’a fait
que s’aggraver, aux Aubraisd’abord,
et à partir de Brétigny ensuite. La
prétendue ligne de dérivation n’a fait
qu’y apporter un affluent de plus.
Dans cette situation devenue insou
tenable à tous les yeux et dont on
gémit à présent, la faiblesse des pou
voirs publics a bien eu sa part de
responsabilité, mais on reconnaîtra
aussi que la part principale revient
au travail persévérant de la Compa
gnie pour faire altérer les conditions
de ses concessions et de son cahier
des charges.
siècle,Chateaubriand,de Noailles et Edouard
Hervé.
Nouvelle à 14 Aal
çue en termes violents, et débordant de
sentiments nationalistes.
M. Cluseret ne sait pas flatter et il le
montre à son
Voici une p
propre égard.
hrasede sa circulaire :
L’Occupation d ln-Salah
Le parti hostile à la France, qui attaqua la
mission Flamant, le 28 décembre dernier, à
Igosten, et qui subit la défaite que l’on con
naît, s’était retiré à l’ouest d’In-Salah, dans
les oasis de l’Inrhar et de l’Aoulef.où il cher
cha à réparer ses pertes en recrutant quel
ques renforts. Il parvint à reconstituer un
effectif d’environ 1,300 combattants qui tirent
un retour offensif sur In-Salah avec l'intention
de s'emparer de ce ksar et d’en déloger la
mission. Ils étaient en vue d’In-Salah dans la
matinée du 5 janvier, lorsque les chefs de
l’escorte, qui avaient fait surveiller leurmar-
che, partirent au-devant d’eux avec les
spahis sahariens du capitaine Germain et le
goum du capitaine Pein, formant un en
semble effectif de 192 hommes. Le combat
commença vers neuf heures par des feux de
tirailleurs et se dessina, une heure après,par
une vigoureuse offensive des spahis et du
oum qui désorganisèrent les assaillants,puis
es rompirent, les poursuivirent et leur cau
sèrent les pertes suivantes :150 tués,200bles
sés, 14 prisonniers. Ils leur ont, en outre,
tué ou pris une centaine de méharas et de
goumiers blessés.
Le lendemain, une partie de la population
d’In-Salah,qui se tenait encore sur la réserve
et attendait les événements, a fait sa sou
mission.
La mission a dû recevoir un premier envoi
de munitions avec l’avant-garde des renforts,
qui la rejoindront le 19 janvier, avec le capi
taine Baumgarten.
ECHOS
A l’exposition des femmes artistes, nous
avons remarqué les miniatures de Mlle Ode-
rien et notamment celle de Madame la du
chesse du T..., le portait de la dame en blanc
a aussi son charme tout particulier, l’ensem
ble des portraits exposés a une note aristo
cratique que l’artiste sait indiquer délicate
ment.
Les portraits de jeunes enfants sont vi
vants et conservent leurs qualités d’enfant.
Hier mercredi dix-sept janvier 1900, à
4 heures, a eu lieu au siège de l’Union des
Femmes de France, 29, Chaussée d'Antin,
une conférence par Monsieur le Docteur R.
Durand-Fardel, ancien chef de clinique de
la Faculté de Médecine sur « Les Cures
Thermales. »
Nous trouvons dans le numéro de Janvier
de la Revue Socialiste, un article remarqua
ble de Gustave Rouanet sur les «Députés so
cialistes et la protection du travail,» une ré
ponse de Kautsky à la préface de Bernstein,
préface parue dans le numéro de novembre
de la même revue. A côté du roman d’Eugène
Fournière, le « Rêve de Pierre Davant » qui
excite vivement la curiosité des lecteurs,
nous lisons le travail de Maurice Claverie,
« Une expérience intéressante » (Le gaz aux
gaziers), celui de Louis Durieu, sur la « Na
turalisation des Juifs Algériens, « et de Paul
Louis. « La plus grande Allemagne, Le
Mouvement social » d'Adrien Veber, < la
Revue des Livres », de Gustave Rouanet
complètent cet intéressant numéro.
Le grand-duc régnant de Mecklem bourg-
Schwerin a quitté Cannes pour se rendre à
Berlin.
Gourdiflot a oublié son mouchoir. Il enire
dans le premier magasin aperçu pour en
acheter un.
Le garçon de magasin,après lui avoir donné
l’objet,lui demande, affable :
— Et avec ça ?
— Avec ça? reprend Gourdiflot, avec ça?...
Eh ! bien, je me mouche !
Si ma vieille peau peut une dernière fois
être utile à mon pays, qu’elle serve à battre
le rappel des patriotes autour de son dra
peau.
M. Cluseret ignore-t-il l’origine des
peaux de tambour?
BAPTÊME FORCÉ
La Candidature Mercier
Le général Mercier adresse l’appel suivant
aux électeurs sénatoriaux de la Loire-Infé
rieure :
Monsieur le DÉLÉGUÉ,
Vous savez déjà, parmalettre du 2 dé
cembre au comle de Juigné. comment
ma candidature au Sénat a été posée dans
votre département. J’ai nettement indi-
que que je la place en dehors et au-des
sus des luttes habituelles des partis.
Je ne vous parlerai donc ni de vos pré
férences politiques, que je ne connais
pas, ni des miennes. Ce n’est pas au mo
ment même où la maison brûle qu’il con
vient de disserter sur les conditions dans
lesquelles on la réparera. Il faut, avant
tout, combattre l'incendie et s’efforcer de
l’éteindre : France, d’abord !
.levons propose donc de réunir nos
efforts pour arracher notre pays aux
sans-patrie de diverses sortes qui le rui
nent et qui le déshonorent — pour pro
téger contre leurs attaques l’armée qui
est notre dernière sauvegarde — pour
rendre la France aux vrais Français, —
pour confier les divers emplois de son
gouvernement à des mains respectables
et sachant nous faire respecter.
Tel est le but que je poursuivrai éner
giquement, si vous voulez bien m’accor-
der votre suffrage, que j’ai l’honneur de
vous demander à titre de protestation
nationale.
Je ne me dissimule pas que j’ai le
désavantage de ne pas être un enfant de
la Loire-Inférieure et d’avoir, par con
séquent, à me mettre au courant de bien
des questions d’intérêt local. Mais c’est
une affaire de travail, et le travail ne
m‘a jamais effrayé.
Plusieurs hautes personnalités de votre
région ont déjà commencé obligeamment
mon éducation à cet égard. Je la com
pléterai en allant prochainement et fré
quemment vous visiter, afin de m’en
tretenir avec vous de tout ce qui inté
resse votre riche et patriotique départe
ment.
Veuillez agréer, Monsieur le délégué,
l’expression de mes sentiments les plus
distingués et tout dévoués.
Général A. Mercier.
Cette lettre appelle quelques observa
tions.
M. Mercier déclare ne pas connaître et
ne pas vouloir connaître les préférences
politiques de ses électeurs. (Les électeurs
de M. Mercier, ancien ministre républi
cain, sont monarchistes).
France d'abord. C’est la devise d’au
jourd’hui. Celle d’hier était : < Lui ou
moi. » « France d’abord » veut dire Mer
cier d'abord. La besogne des électeurs
sénatoriaux de la Loire-Inférieure est,
paraît-il, de soustraire un criminel aux
lois existantes.
Arracher le pays aux sans patrie,
rendre la France aux vrais Français,
confier les divers emplois du gouverne
ment à des mains respectables.
Traduisez : « Il faut remplacer les
ennemis de M. Mercier par des amis de
M. Mercier. »
Les gens respectables sont, paraît-il,
ceux que la violation de la loi, les faux,
la collusion, la forfaiture ne sauraient
émouvoir, et les autres ne sont pas des
Français.
Mercier a fait condamner Dreyfus pour
échapper au châtiment qui le menace. Il
veut se faire nommer sénateur pour le
même motif.
Comme l’a très judicieusement fait
observer notre rédacteur en chet, l’entrée
au Sénat de M. Mercier n’écartera pas le
châtiment, elle nécessitera la suspension
de l’immunité parlementaire, voilà tout.
Notre excellent confrère Victor Char-
bonne! vient de signaler en ces termes
un fait qui démontre jusqu’à quel point
les cléricaux poussent l’audace :
Ils ne peuvent plus brûler, iis baptisent.
Une fillette de dix ans, Germaine Duval,
était à la campagne chez ses grands-parents,
à Combs-la-Ville ; Germaine n'était point
baptisée.
Un jésuite passa pour prêcher une mission,
confesser les femmes et faire venir à lui les
petits enfants.
Comment! Pas baptisée, cette gentille fil
lette que le jésuite et le curé rencontrèrent
un jour, en faisant des visites de racolage.
Le jésuite et le curé eurent vite trouvé. La
bonne allait à confesse. On lui imposa, par
pénitence et sous peine d’enfer, de faire bap
tiser l’enfant — secrètement, puisque la ra
mifie est très libre penseuse.
A heure dite, elle conduisit la fillette à l’é
glise. Le jésuite, le curé et une dame dévote,
directrice du patronage catholique, firent en
trer la petite victime épouvantée, formèrent
les portes de l’église, répandirent les béné
dictions et l’eau, et menacèrent du diable la
pauvre baptisée si jamais elle racontait à
quelqu’un ce qui venait de se passer.
De retour à la maison, l’enfant eut une
crise de larmes et, affolée de la peur du dia
ble, elle ne consentit que peu à peu à dire
cette étrange histoire de baptiseurs à son
grand-père, M. A Colleau (11, rue de la
Gaîté), de qui nous tenons ces renseigne
ments.
M. Colleau, grand-père, et M. Duval, père
, de la fillette, ont remis une plainte entre les
mains du procureur de la République de Me
lun. Ce fonctionnaire voudrait bien ne pas
marcher contre le jésuite, le curé et la bonne.
Il est israélite. On lui dit : < Vous ne pouvez
pas vous montrer républicain; vous feriez sa
voir que vous êtes juif! >
Entre temps, le jésuite est rentré en quel
que Gesû, et le curé, déplacé par l'évêque de
Meaux, a été nommé aumônier dans un cou
vent de femmes, où il n’y a pas, parait-il,
d’enfants à baptiser.
Quant à la bonne, renvoyée comme vous
pensez, elle a tout de suite trouvé refuge et
appui.
La pourvoyeuse des baptêmes à portes
closes est maintenant chez M. le comte de
Mun, député, en son château des environs
de Dammartin (Seine-et-Marne).
conduire les enfants du peuple aux exer
cices d’une mission prêchéepardes moi
nes fanatiques, dont on ignore tout,
même la nationalité. C’est ce qui a eu
lieu à Fourmies, avant son arrivée, au
scandale de tous les bons citoyens.
Dans une lettre que j'ai écrite à un
prêtre républicain en 1885, lettre qui
commence à être connue des électeurs
du Nord, y compris les membres du cler
gé, je disais : « Dans toute commune ru
rale, on ne voit guère que deux édifices
qui dominent les humbles toits des fer
mes et des maisonnettes des travailleurs
des champs : l’église et l’école. L’une
semble se dresser contre l’autre. C’est un
grand mal. Que tous les prêtres fassent
comme vous, qu'ils suivent la parole du
Christ plutôt que les ordres d’une congré-
gation et la paix régnera dans l’Eglise
et dans la Société. »
Nous n’en sommes pas là. Pour les clé-
ricaux, ne pas faire de politique, c’est
faire de la politique réactionnaire et
antirépublicaine.
Souvenons-nous de ce que disait le
R. P. Bailly, le moine fondateur des
Croix au congrès ecclésiastique de
Reims: « Il y a des questions où N N. SS.
les évêques ont le droit de laisser leurs
prêtres se compromettre sans se com
promettre eux-mêmes, par exemple l'ac
tion du clergé dans le journalisme...
Mgr Lannois répond en pareil cas au
préfet : Ce prêtre a usé de ses droits de
citoyen. »
Tant que les prêtres nous feront ainsi
la guerre, il appartiendra aux amis de la
lumière et du progrès de dévoiler et de
combattre leurs projets, et nous dirons
aux instituteurs : Usez de vos droits de
citoyens et faites de la politique républi
caine ; remplissez vos devoirs d’éduca
teurs et faites des républicains.
MAXIME LECOMTE.
• Sénateur du Nord
AMIS DEL ARMÉE’
La Mission de Béhagle
LES
Instituteurs et la Politique
Le fauteuil où s’assoiera, dans quelques
jours, sous la Coupole, M. Paul Deschanel,
est celui qu’occupa le premier 1 abbé de Bois-
robert, véritable créateur de l Académie fran
çaise, car ce fut sur la proposition et d après
un plan de Roisrobert, son principal colla
borateur dramatique, que Richelieu fonda
cete.“PP?Es-hanel en est seulement le
douzième titulaire, et parmi ses onze prédé
cesseurs on compte cinq auteurs dramall
ques qui sont, avec Boisrobert, Campistron,
Destouches, Boissy etChamfort;deux poètes,
Segrais et Marie-Joseph Chénier; un paléo
graphe, Sainte-Palaye ; et, enfin, dans ce
On a eu raison de conserver des doutes
lorsqu’on donnait pour certaine la mort
de l’explorateur de Béhagle, captif de
Rabah, que son vainqueur aurait laissé
succomber, faute d’aliments. Notre com
patriote, qui se trouve à Dikoa, est bien
vivant et toute son infortune se borne à
être retenu prisonnier. Cette bonne nou
velle a été transmise par M. Rousset, ad
ministrateur à Oubingui. On avait égale
ment cru que M. de Béhagle avait été
saisi par surprise. Le second de la mis
sion, M. Mercuri, donne des détails très
différents sur sa rencontre avec le chef
indigène et sa capture. Il s’était promis,
de propos délibéré, de rendre visite à
Rabah. Se doutait-il qu'il allait se cons
tituer prisonnier ! Une lettre de M. Mer
curi, portant la date de N’delé, le 12 sep
tembre 1899 rapporte à ce sujet :
Les nouvelles qui me sont parvenues du
Baguirmi m’apprenaient que M.de Béhagle
s’était avancé jusqu'aux avant-postes de Ra
bah et avait demandé à le voir.
On l’avait désarmé et interné en attendant
la réponse. Rabah l'a fait demander à Dikoa
où il a été conduit. Depuis je n'ai plus de
nouvelles.
Peau d’Ane
M. Cluseret, député, qui se porte
élections sénatoriales du Var, vient
aux
d’a-
dresser aux électeurs une circulaire con
Il est récemment tombé sur la tête des
instituteurs du Nord dévoués à la Répu
blique, une cascade réfrigérante sous
forme d'allocutions et de recommanda
tions ; surtout leur a-t-on dit, ne faites
pas de politique.
Ils en avaient donc fait? Quand, où et
comment ? A quoi cela rimait-il et
qu‘est-ce que cela voulait dire ?
Le préfet a commencé, lorsqu’inaugu-
rant ses fonctions, il a reçu le corps en
seignant. Mais je m’empresse de recon
naître que le préfet n’a nullement péché
contre l’esprit républicain. Il a été sim
plement mal renseigné par le directeur
départemental, lequel d’ailleurs a quitté
la région. Le préfet, venant du midi, le
directeur avait omis de le mettre au cou
rant de ce qui se passe chez nous, où,
d’une façon générale, l’instituteurestsou-
cieux de de ses devoirs, n’empiète sur au
cun droit et même exerce avec une cer
taine timidité ses droits de citoyen.
Naturellement, en faisant ses adieux
aux instituteurs, le directeur départe
mental a renchéri sur les paroles du re
présentant du Gouvernement et a lancé
le trait du Parthe.On abien voulu l’excu
ser, je crois qu’on a eu tort, parce qu’il
savait très bien ce qu'il disait et à qui il
s’adressait.
Naturellement encore, certains inspec
teurs primaires, j’en connais au moins
un, ont emboîté le pas, et voilà les insti
tuteurs qui se demandent ce qu’on leur
veut et quelles sont leurs fautes.
Je suis certain d’entrer dans les vues
de notre ministre de l’instruction publi
que, M. Leygues, dont la clairvoyance et
le républicanisme sont hors de conteste
en rassurant nos braves instituteurs et
en leur disant ce que le maréchal de
Mac-Mahon disait au nègre : Continuez !
Oui, continuez à bien servir la Répu
blique et à la faire aimer. Soyez les paci
ficateurs et les éducateurs ; travaillez à
l’émancipation et à l’élévation des esprits;
souvenez-vous que l’enseignement civi
que rentre dans votre œuvre si considé
rable et si honorable.
Vous n’êtes pas des hommes de parti,
des hommes de faction. Vous dédaignez
avec raison de vous jeter dans les ba
garres électorales.
Mais vous faites œuvre républicaine;
c’est votre honneur et votre devoir et vous
vous refuseriez à bon droit à faire œuvre
4e réaction et d’obscurantisme.
C’est certainement ce qu’à voulu dire
M. le préfet du Nord en vous parlant. En
vous recommandant de ne pas faire de
politique, il a entendu la politique de
haine contre les institutions et les hom
mes de la République.
Ce n’est pas lui qui aurait permis de
Le général de Taradel, avant de quit
ter Audi pour prendre possession du
gouvernement militaire de Perpignan, a
passé la revue de la 38- brigade d’infan-
terie et a profité de l’occasion pour adres
ser à ses anciennes troupes une allocu
tion d’adieu.
A côté de fort belles paroles surle pa
triotisme des populations de la Gasco
gne, du Languedoc et du comté de Foix,
le général a eu l’idée originale de mettre
au premier rang des vertus qui font
l’homme de guerre, l’amour de la reli
gion.
Et aussitôt les journaux cléricaux de
se pâmer en chœur laudatif! Ils trouvent
que ce langage est réconfortant pour les
vrais amis du pays.
Que ces gens-la sont donc compromet
tants pour ceux qu’ils rêvent d’exploi
ter ! S’ils n’avaient rien dit de cet inci
dent, nous l’eussions certainement passé
sous silence. Ils ont voulu nous forcer à
protester. C’est fait.
la Réforme du Code militaire
VII
Venu après la loi de M. Constans sur
la publicité de l'instruction, loi votée
puis rendue applicable aux tribunaux
militaires, la loi nouvelle complète les
garanties que tout accusé rencontre de
vant lestribunaux dedroit commun, mais
que le code militaire a refusé impi
toyablement jusqu’ici.
Voici le résumé de ces améliorations
en temps de paix :
1 Tout accusé, quelque soit son grade,
même s’il n’est que soldat, aura toujours
dans le conseil de guerre, deux juges de
son grade, garantie réservée jusqu’ici
seulement aux officiers.
2’Des peines sévères empêcheront le
renouvellement du crime de 1893 par le
président, même s'il en recevait encore
l'ordre du ministre de la guerre, son
chef, puisqu'il est malheureusement en
core dans un service commandé. Une
pourra plus, dans la chambre du conseil,
être mis sous les yeux des juges, aucune
pièce étrangère au dossier de la procé
dure ; il ne pourra être fait au conseil
aucune communication verbale venant
du dehors.
3* Le vote se fera, comme aux assises,
au scrutin secret, et les bulletins blancs
seront en faveur de l’accusé, comme aux
assises.
Les juges auront donc l'indépendance
du vote qui leur était refusée par le sys
tème des conseils de guerre; le juge était
obligé de répondre à haute voix aux ques
tions posées par le président, son chef
hiérarchique, maître de sa carrière, et
ce juge ne pouvait même pas s’abstenir,
s’il était incertain : les jurés le font bien;
pourquoi pas les membres du conseil de
guerre qui ne sont, en somme, que des
jurés ?
4* La loi de sursis seradésormaisappli-
cable aux militaires.
5* Enfin les jugements seront motivés,
et le peuple français, au nom de qui se
rend la justice, saura à l’avenir pourquoi
est condamné celui qui a été soumis au
jugement prononcé par ses délégués.
Mais il restera une double lacune.
Pourquoi les militaires qui ne compa
raîtront plus devant les conseils de
guerre que pour les délits militaires,
n’auront-ils pas la faculté de faire appel,
faculté que leur accorde la loi lorsqu’ils
sont jugés par des tribunaux de droit
commun?
Pourquoi les militaires qui comparaî
tront devant le conseil de guerre pour
des crimes militaires, n’auront-ils pas la
garantie de voir statuer sur leur mise en
accusation par un tribunal spécia —
rantie qu’ils auront pour un crim’
droit commun devant la juridiction
droit commun ? N’est-il pas monstrue
de les laisser encore soumis à l’absolu
bon plaisir d’un seul homme, le com
mandant de corps d’armée ?
Il ne nous reste plus à examiner main
tenant que le code pénal (Livre IV du
code de justice militaire)
CODE PÉNAL MILITAIRE
Nouvel article 185
« Les peines en matière de crimes mi-
« litaires sont celles portées au code pé-
< nal, pour les crimes de droit commun,
a sous les réserves suivantes :
«1La dégradation civique est rem-
€ placée par la dégradation militaire ;
« 2° La peine de mort n’est accompa-
< gnée de la dégradation militaire que
« lorsque le présent code le dit expressé-
< ment.
Mais quoi qu’il ait déjà donné,toujours
et dans tous les cas aux juges.la faculté
d’accorder les circonstances atténuantes,
M.Massé ajoute par l’article 5 de son pro
jet:
« En temps de paix, la peine de mort
« pour crimes militaires est supprimée ;
< elle est remplacée par une des peines
« inférieures dans l’échelle de grada-
« tion.
Le rapprochement que je viens de
faire de cet article 15 du projet de M. Mas
sé, avec l’article 13 de son projet par le
quel il donne à l’article 185 du code sa
nouvelle rédaction nous montre qu’il y
a. dans son article 15, une répétition
inutile.
L’article 186 du code est ainsi conçu:
« Les peines en matière de délit sont :
< 1 La destitution ;
« 2 Les travaux publics ;
« 3 L’emprisonnement;
< 4* L’amende. »
Il y a lieu de le modifier sur deux
points :
1* Il faut ajouter le mot militaire après
le mot délit, puisqu’il ne s’agit plus que
de délits militaires ;
2- Il faut supprimer.4- l’amende, car le
code pénal militaire ne le prononce pas
et l’article 195 du code de justice mili
taire est ainsi conçu :
« Lorsque les lois pénales (ordinaires)
< prononcent la peine de l’amende, les
< tribunaux peuvent remplacer cette
« peine par un emprisonnement de six
« jours à six mois. »
D’ailleurs la cour de cassation astipulé,
le 19 novembre 1873,que cette substitution
ne doit jamais avoir lieu à l’égard des
civils.
Enfin il semblerait au moins rationnel
d’insérer à la suite de cet article 186,
l’article 271 tel que le rédige M. Massé
dans l’article 6 de son projet.
< Sont laissées à la répression de l’au-
< torité militaire et punies d’une prison
« disciplinaire dont la durée ne peut ex-
< céder deux mois, toutes infractions
« aux règlements relatifs à la disci-
< pline. »
11 conviendrait également d’y insérer
enfin l’article 16 et dernier du projet de
M. Massé, ainsi rédigé:
< Les condamnés aux travaux publics
< et les détenus dans les pénitentiers
» et prisons militaires sont rayés des
« contrôles de l’armée pendant la durée
< de leur peine ».
Il est, en effet, prudent et sage, quand
on touche à ce monument législatif si
bizarre qui s’appelle le code de justice
militaire, d’éviter d’augmenter encore le
désordre, les confusions, l’incohérence,
qui frappent les gens de loi appelés par
hasard à consulter le code.
Voilà pour la place de l’article 16 du
projet de M. Massé ; quant à ses motifs,
les voici :
Deux individus sont condamnés en
semble pour le même délit — à la même
peine : — l’un est civil, l’autre militaire.
Le civil est enfermé dans une prison
civile, le militaire l’est dans une prison
militaire.
Le premier frappe son gardien-chef, on
lui inflige de la prison; le deuxième frap
pe le sien, il est condamné à mort.
Or, le temps passé en prison, dans un
pénitencier, dans les ateliers de travaux
Sublics, ne compte pas dans l’évaluation
u temps que ce condamné doit au
service militaire, soit par appel, soit par
engagement ou rengagement volontaire.
Alors il n’est pas au service militaire !
Alors, pourquoi lui applique-ton l’arti
cle du code pénal qui condamne à mort
le militaire qui frappe son supérieur
« sous les armes (?) ou dans un service
« commande (?) puisqu’il n’est pas au
« service militaire ? »
Colonel Croissandeau,
avocat.
Los Elections Sénatoriales
Seine. — La Petite République publiait
hier matin une note qui émane du Comité
électoral socialiste et qui est signée par
MM. René Viviani, au nom des députés so
cialistes de la Seine, Parisot, pour les con
seillers généraux socialistes de la banlieue,
Navarre, pour le groupe socialiste du Con
seil municipal de Paris. Camélinat, pour les
délégués sénatoriaux de la banlieue, au nom
de leurs collègues socialistes.
« Le parti socialiste, dit cette note, prendra
part à l’élection sénatoriale du 28 janvier,
non plus seulement par l'initiative de quel
ques-uns de ses membres, mai» en vertu
d’une décision réfléchie, formelle de la majo
rité des organisations qui la composent.
«Dès le début,le parti socialiste, sans sacri
fier une parcelle de l’intégralité de son pro
gramme par une démarche précise, a fait ap
pel au concours du parti radical, afin d'assu
rer au vote du 28 janvier le caractère qu'il
doit avoir. Pour l’élection des délégués séna
toriaux de Paris, cet appel a été entendu et
l’objectif atteint en partie. Il serait désirable
ue cette entente présidât aussi à la formation
e la liste des candidats. Les intérêts person-
nels, les intérêts de clocher doivent s’effacer
devant cette nécessité politique. »
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