Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-01-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 janvier 1900 20 janvier 1900
Description : 1900/01/20 (A2,N730). 1900/01/20 (A2,N730).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6817911g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
TROISIEME ANNEE. — N‘ 730
55 CENTIMES
Il w——Z zy
e L 1900
Samedi 20 Janvier 190 1—
Caris, départ : 8 h. 30
■ h. 20 soir; Franc.
■ : 10 42; - 1- et 2.
■ : 8 h. 25 soir ; Metz,
• Francfort-sur-Mein,
masse*, Francfort-sur-
“matin; Metz, départ;
■vée : 10 h. 30 soir; —
■oït-sur-Moin, départ:
■ail : minuit 52; Paris,
■ DE PARIS A LYON
ITERRANEE
".-M. organise, avec le
I Desruches, plusieurs
liront de visiter de jan-
| l'Italie et le Littoral
arnaval de Nice) ; les
Nil, et la Syrie et Pa-
rix suivant l’itinéraire
seignements et billets,
ence I esroches, 21, rue
tre, à Paris.
PAAIS : 1 an, 20 fr. ; 6 mois, 10 fr. ; 3 mois, 5 fr. 50
FRANCE ET ALGÉRIE : 1 an, 24 fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, 7 fr.
ETRANGER • 1 an. 35 fr. : 6 mois, 18 fr.; 3 mois, 10 fr.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION^:
DE L'HOMME
Ordre et Progrès par la Révolution îrançaise
Rue Chauchat
= === = ===== —-------=-----====-3
LES ANNONCES SONT BECUES CHIEZ MM. LAGRANGE. CERF & C"
6, place de la Bourse, 6, et aux bureaux du Journe
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉES NB SONT PAS RENDUS
TÉLÉPHONE 108.99
M. Méline
— —IVN
■du ERRANÉE
B. M. organise, avec 1»
Bis Voyages modernes,
gui permettront de vi-
s le janvier au mois de
pte, la Haute-Egypte,
-Sainte et la Syrie ; Ica
‘Algérie et l’Italie,
prix suivant l'itinéraire
nseignements et billets,
rence des Voyages mo-
helle, à Paris.
Beaucoup des anciens amis de M.
Méline ne se lassent pas de regretter
qu’il ait succombé à l’ambition de
devenir premier ministre et de diri
ger les affaires du pays. Ils com
parent ce qu’était cet homme et ce
qu’il est devenu.
Ministre de l’Agriculture, prési-
dent du Groupe agricole, président
de la Commission des Douanes, il était
*RANRARIS-LYos
fendre la candidature de M. Motte
contre celle de Guesde. M. Caillaux
compte parmi les ralliés à la Répu
blique. Si je ne me trompé, MM. Del-
cassé, Leygues, Decrais, faisaient par
tie du groupe des progressistes prési
dés par M.Méline.Ces hommes cepen-
| dant ont été suivis par les radicaux,
les radicaux socialistes et les socia
listes. parce qu’ils se sont réunis de
bonne foi, avec désintéressement,
avec courage, pour une œuvre répu
blicaine. Qu’ils agissent, qu’ilstravail-
lent avec persévérance à cette œuvre,
c'est cela seulement que nous leur
demandons. Les réactionnaires les
—. ""e
xes.
lant toute l’année, dans
| situées sur les itiné-
le voyages circulaires à
tremement variés, per-
des prix très réduits, en
sse, les parties les plus
rance (notamment l’Au-
e Dauphiné, la Taren-
la Provence, les Pyré-
lie. la Suisse, l'Autriche
toutes les gares de ru-
la plus grande influence du Parle
ment. Il avait notre confiance comme
notre gratitude. Il n’avait pas dénié- I combattent et espèrent en M Méline
rité de la République. Il était entouré Voilà tout le secret delà situation
du respect de tous sans acception de l actuelle.
Toutes les fois qu’on peut dire d’un
état de vie, quel qu’il puisse être : si tout
le monde embrassait cet état, le genre
humain serait perdu, il est démontré que
cet état ne vaut rien, et que celui qui le
prend nuit au genre humain autant qu’il
est en lui. Or il est clair que, si tous les
garçons et toutes les filles s'encloîtraient,
le monde périrait : donc la moinerie est
par cela seul l’ennemie de la nature hu
maine, indépendamment des maux af
freux qu’elle a causés quelquefois. Il
faut qu’il y ait des maisons de retraite,
pour la vieillesse, pour l inflrmité, pour
la difformité; mais, par le plus détesta
ble des abus, les fondations ne sont que
pour la jeunesse et les personnes bien
conformées.
de l’influenza dans les autres pays d’Europe.
C’est donc le moment pour ' chacun, de
rendre les précautions d’usage pour éviter
es atteintes du mal.
La Chambre et les Elections Sénatoriales
11 est probable que la Chambre s’ajournera
dès samedi prochain jusqu’au lendemain des
élections sénatoriales, c’est-à dire une dizai
ne de jours afin de permettre à ceux des mem
bres appartenant à des départements soumis
au renouvellement sénatorial de s'y rendre
durant la dernière semaine de la période élec
torale.
avecenergie pour que tout soit prêt avant
1 ouverture de l’exposition universelle.
Nouvelle à la Main
Encore un comble,
Pour un agent des mœurs:
D’arrêter le bitume parce qu’il fait...
trottoir.
le
Dure mais juste leçon
■ ER D’ORLEANS
■ 1999-1900
Btour de famille, pour
•males et hivernales,
feu Golfe de Gascogne,
■tz. Dax, Pau, Salies-
I F. N° 106 (Orléans.)
Bille de 1, 2 et 3‘classes,
action de 20 a 400r0, sui-
personnes, sont délivrés
es les gares du réseau
tâtions thermales et hi-
us condition d’effectue r
m de 300 kilomètres (al-
s), notamment par :
;. Dax, Guéthary (halte),
nt-Jean-de-Luz, Saiies-
: 33 jours, non compter
t d’arrivée
parti...
Et depuis?
Certes, il a encore ses fidèles.
Mais beaucoup d’amis se sont dé
tournés et ne reviendront jamais plus.
Loin d’être resté l’homme de tous,
M. Méline est un homme de combat.
Il représente une politique haineuse
et agressive pour les républicains
avancés. Il personnifie la politique
d’alliance avec les réactionnaires et
les cléricaux.
C'est une chute lamentable, et M.
Méline reviendrait au pouvoir qu’il
serait encore plus à plaindre, parce
qu'il serait condamné de plus en plus
a renier son passé, a justifier les dé-
POUR PRÉVENIR UN ÉCHEC
On annonce que le général Rebillot
retire sa candidature nationaliste dans la
Haute-Saône, devant l’accueil significa
tif qui lui a été fait par les électeurs sé
natoriaux.
LES MOINES
7 • • • • •
Allez, allez, monsieur, je vous jure que
mes filles ne seront jamais religieuses,
elle apprendront à filer, à coudre, à faire
de la dentelle, à broder, à se rendre uti
les. Je regarde les vœux comme un at
tentat contre la patrie et contre soi-
même.
—Expliquez-moi,je vous prie,comment
il se peut faire, qu’un de mes amis, pour
contredire le genre humain, prétende
que les moines sont trèsutiles à la popu
lation d’un Etat, parce que leurs bâti
ments sont mieux entretenus que ceux
des seigneurs, et leurs terres mieux cul- l
tivées. ।
donnance du Corps menca,
TRAITEMENT
> pl us efficace 13
ASTHME
z la POUDRE on U' CLiT
OC MARSEILLE
Invoi gratis d’uno boite d’essai.
Chaushat.
he 8 h. 12. — La Gren
de Pierrot. par la troupe
iens,
) — De midi à
• t par escali r
fiances et les résistances des républi
cains, à mériter les avances et la con
fiance des réactionnaires.
Parmi ceux qui ont vu clairement
où allait M. Méline. on peut citer
M. Jonnart, le distingué député du
Pas-de-Calais. M. Jonnart n’a plus
voulu le suivre, et M. Méline paraît
n’avoir pas compris pourquoi. Il mo
rigène son ancien ami et cherche à le
faire rentrer dans la petite chapelle
où il officie.
La lettre du leader de la République
réactionnaire n’est pas. très substan
tielle. On y chercherait vainement
un programme précis : on y trouve
une phraséologie creuse et qui a mal
heureusement beaucoup trop servi.
M. Méline, par exemple, reproche
à M. Jonnart de s’endormir sur un
volcan qui fume. C’est un peu vieil
lot, et on songe tout de suite à la fa
meuse phrase de Joseph Prudhomme:
le char de l’Etat navigue sur un vol
can.
Le fond de la lettre de M. Méline,
c’est que cet ancien président du
Conseil ne s’explique pas qu’on
Les moines sont-ils plus utiles que
moi à la patrie?
— Non, mon cher voisin.
— Servent-ils comme moi à la popula
tion du pay s?
— Non, au moins en apparence.
— Cultivent-ils la terre ?
— Non ; ils prient Dieu pour vous.
— Eh bien! Je prierai Dieu pour eux.
Partageons !
— Un frère quêteur d’un couvent de
Paris s’est vanté publiquement que
sa besace valait quatre mille livres de
rente.
— C’est une somme considérable dans
une société nombreuse, où les dépenses
diminuent par la quantité même des
consommateurs ; car il en coûte bien
moins à dix personnes pour vivre en
semble que si chacun avait séparément
son logis et sa table.
| — Ila voulu rire ; il sait trop bien que
1 dix familles qui ont chacune cinq mille
livres de rente en terre, sont cent fois,
mille fois plus utiles qu'un couvent qui
jouit d’un revenu de cinquante mille livres
et qui a toujours un trésor secret. Il vante
les belles maisons bâties par les moines;
et c’est précisément ce qui irrite les ci
toyens; c’est le sujet des plaintes de l’Eu
rope. Le vœu de pauvreté condamne les
palais,comme le vœu d’humilité contredit
l'orgueil, et comme le vœu d’anéantirsa
race contredit la nature.
COMME ILSÉCRIVENTL IIISTOIRE
Sous ce titre, M. Joseph Reinach pu
blie dans le Siècle un article fort intéres
sant dans lequel il relève quelques
inexactitudes qui — comme par hasard
— se sont glissées sous la plume de M.
Henri Galli.
Ce dernier, dans la Reçue Hebdoma
daire , consacre une étude à M. Dérou-
lède et il rapporte, entre autres choses,
que Gambetta et Déroulède mis en pré
sence se reconnurent et se comprirent.
J’ignore, dit M. Reinach, si Gambetta avait
rencontré Déroulède sous l’Empire ou pen
dant la Défense nationale ; mais voici ce dont
je suis certain :
Le 24 juin 1878, Gambetta présidait, au
théâtre de Versailles, le banquet commémo
ratif de la naissance du général Hoche ; il y
prononça l’un de ses plus beaux discours.
Je faisais partie de la rédaction de la Ré
publique française-, M. Déroulède me pria
de le présenter (ou de le représenter) à Gam
betta. Ce que je fis.
M. Déroulède avait laissé passer les an
nées les plus difficiles de la République sans
rechercher Gambetta. Je ne lui en fais pas un
reproche; je constate un fait.
M. Galli raconte également que c’est
grâce à M. Déroulède que le général de
Miribel fut nommé par Gambetta, chef
de l’Etat-Major général.
Il faut, répond à ceci M. Reinach, n’avoir
connu ni Gambetta ni le général Campenon,
alors ministre de la guerre, pour risquer une
pareille anecdote.
tique d’Aeclimata-
tous les jours comme le
raphe Lumière. —
jours, salle des têtes des
S CHEMINS DE FER
L’OUEST
commande instamment à
de vouloir bien enlever
ettes qui peuvent se trou
as afin d’éviter les erreurs
scrire sur les colis leur
a la gare destinataire.
tte inscription, MM. les
nt aux bibliothèques des
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•t 4 u/o
«I 4 0/0
et 4 0/0
puisse gouverner après lui et pour
lui.pour peu qu’un tel gouvernement
dure, il engendrera les pires catas
trophes, l’abomination de la désola
tion. L'esprit des réformes de M. le
général de Galliffet, l’opportunité des
projets de M. Waldeck-Rousseau lui
échappent,et,ce qu’il comprend moins
encore, c’est que nous puissions
supporter un ministère qui compte
parmi ses membre M. Millerand.
On aura beau parler à M. Méline
de l’apaisement qui s’est fait dans
tout le pays à la suite de la terminai
son de l’affaire Dreyfus, de l’ordre
qui règne partout depuis que l’on a
châtié quelques conspirateurs et
qu’on a rudement secoué les agita
teurs de tout acabit, du succès de
l'arbitrage du président du Conseil
dans l'affaire du Creusot, de l’esprit
d'union et de concorde qui règne
entre tous les républicains décidés à
défendre nos institutions et à les faire
progresser. A chaque point M. Mé
line s'arrêtera pour répondre : Et M.
Millerand ?
Eh bien! dirons-nous à M. Méline,
pour nous débarrasser de sa sempi
ternelle tarte à la crème, M. Mille
rand, nous le connaissons. C’est un
bon républicain,un orateur éloquent,
un esprit très distingué et très avisé.
Nous ne partageons pas toutes ses
idées, mais M. Millerand ne nous
inspire pas la terreur qui vous affole.
Il nous apparaît même que c’est une
mauvaise plaisanterie que de soutenir
que le parti collectiviste a pris pos
session du pouvoir, parcequeM. Mil-
lerand fait partie du cabinet. M. Mil
lerand conserve ses idées et ses aspi
rations ; mais il est entré au minis
tère dans un but et avec un objet dé
terminé : la défense de la République.
Il travaille avec ses collègues à faire
aboutir, non pas son programme par
ticulier, mais le programme du mi
nistère, de ce ministère dans lequel,
il faut bien le redire, il y a une ma
jorité de modérés et beaucoup d’amis
de M. Méline, d’anciens amis, si vous
voulez.
M. de Galliffet n’a donné, que je
sache, aucun gage à la libre pensée
n i à la révolution. M. Waldeck-
Rousseau est venu à Roubaix dé’
— La vie monacale, quoiqu’on en dise,
n’est point du tout à envier. C’est une
maxime assez connue, que les moines
sont des gens qui s’assemblent sans se
connaître, vivent sans s'aimer, et meu
rent sans se regretter.
— Vous pensez donc qu’on leur rendrait
un très grand service de les défroquer
tous ?
— Ils y gagneraient sans doute,
| et l’Etat encore davantage; on rendrait à
la patrie des citoyens et des citoyennes
I qui ont sacrifié témérairement leur li
berté dans un âge où les lois ne per
mettent pas qu’on dispose d’un fond de
dix sous de rente ; on tirerait ces ca
davres de leurs tombeaux ; ce serait une
vraie résurrection. Leurs maisons de
viendraient des hôtels de ville, des hôpi
taux, des écoles publiques, ou seraient I
affectées à des manufactures...
il y a certainement dans les cloîtres
beaucoup de talents ensevelis qui sont
perdus pour l’Etat.
— Ce n’est donc pointpar haine contre
les moines, que vous voulez les abolir?
— C’est par pitié pour eux. C’est par
amour pour la patrie. Je pense comme
vous. Je ne voudrais pas que mon fils fût
moine; et si je croyais que je dusse avoir
des enfants pour le cloître, je ne couche-
rais plus avec ma femme. Quel est en
effet le bon père de famille qui ne gé
misse de voir son fils ou sa fille perdus
pour la société? Cela s’appelle se sauver;
mais un soldat qui se sauve quand il
faut combattre est puni. Nous sommes
tous les soldats de l’Etat; nous sommes à
la solde de la société, nous devenons des
déserteurs quand nous la quittons. Que
dis-je ! les moines sont des parricides
qui étouffent une postérité tout entière.
Quatre-vingt-dix mille cloîtrés, qui
braillent ou qui nasillent du latin, pour
raient donner à l’Etat chacun deux su
jets: cela fait cent soixante mille hom
mes qu’ils font périr dans leur germe. Au
bout de cent ans, la perte est immense ;
cela est démontré. Pourquoi donc le mo
narchisme a-t-il prévalu ? Parce que le
gouvernement fut presque partout détes
table et absurde depuis Constantin;
parce que l’empire romain eut plus de
moines que de soldats ; parce qu il y en
avait cent mille dans la seule Egypte;
parce qu’ils étaient exempts de travail et
de taxe ; parce que les chefs des nations
barbares qui détruisirent l’empire, s’éfant
faits chrétiens pour gouverner des chré
tiens, exercèrent la plus horrible tyran
nie; parce qu’on se jetait en foule dans
les cloîtres, pour échapper aux fureurs
de ces tyrans, et qu’on se plongeait dans
un esclavage pour en éviter un autre ;
parce que les papes, en instituant tant
d’ordres différents de fainéants sacrés, se
firent autant de sujets dans les autres
États ; parce qu’un paysan aime mieux
être appelé mon révérend père, et don
ner des bénédictions, que de conduire la
charrue ; parce qu’il ne sait pas que la
charrue est plus noble que le froc ; parce
qu’il aime mieux vivre aux dépens des
sots, que par un travail honnête ; enfin,
parce qu’il ne sait pas qu’en se faisant
moine il se prépare des jours malheu
reux, tissus d’ennui et de repentir
JUSTICE PO"R DREYFUS !
L'Aurore vient de remettre au secré
tariat de la présidence sa pétition :
Les soussignés demandent la justice pour
Dreyfus.
Cette pétition est revêtue de quaranie-
quatre mille sept cent soixante (44,760)
signatures.
Le Tramway île la Rue du 4 Septembre
Le ministère des travaux publics com
munique la note suivante :
Après une instruction complémentaire à
laquelle il a lui-même procédé avec rapidité,
M. Pierre Baudin a autorisé la compagnie à
reprendre et à achever les travaux pour la
construction du tramway de Noisy-le-Sec à
l’Opéra. En raison des services qu’elle est
appelée à rendre aux populations intéressées
et des facilités de communications nouvelles
qu’elle va donner, la ligne projetée ne pou
vait être modifiée, et le ministre des travaux
publics l'a immédiatement reconnu.
Toutefois, la circulation dans la rue du
4 Septembre étant considérable à certaines
heures, M. Pierre Baudin a pris les mesures
nécessaires pour éviter tout encombrement
de se produire. Il a décidé notamment, que
les voitures du tramway devraient pouvoir
circuler dans les deux sens, de manière à ne
pas nécessiter au point terminus de la place
de l’Opéra plus d’une voiture à la fois.
Aux heures où la circulation est particu
lièrement intense dans la rue du Quatre Sep
tembre ou dans les rues adjacentes, le mi
nistre des travaux publics a prévu que le
service du tramway pourrait être réduit, si
la nécessité en était démontrée. Enfin, il a
prescrit au contrôle de veiller constamment
au bon entretien de la chaussée et d’en exiger
la réparation immédiate dès que des ornières
viendraient à se produire le long des rails.
Le ministre des travaux publics a ainsi
donné satisfaction, dans la mesure légitime, 1
aux intérêts en présence, sans entraver en
rien la construction d’une ligne vivement ré
clamée, et qu’il désire lui-même voir s’ache
ver au plus tôt.
Nous avons annoncé, il y a quelques
jours que nous étendions notre enquête
sur la décentralisation au monde aca
démique et aux personnes faisant partie
d’associations particulières, et pouvant
nous donner des renseignements utiles
sur cette question.
Demain, nous commençons cette nou
velle série, par une interview de M.
Enfin, M. Galli cite une anecdote in
vraisemblable, d’après laquelle M. de
Galliffet se serait opposé, en 1887, à la
réintégration dans l’armée du duc d’Au
male — réintégration demandée par M.
Déroulède, qui demandait décidément
beaucoup de choses.
Il n’y a qu’un tout petit malheur à celte
histoire, c’est qu’à l'époque du ministère
Gambetta (novembre 1881-janvier 1882), le
duc d’Aumale était INSPECTEUR D’AR
MEE et faisait partie du conseil supérieur
de la guerre.
Le duc d’Aumale n’a donc nas pu exprimer
à M. Déroulède le regret de ne plus faire
partie de l’armée; M. Déroulède n’a pas de
mandé à Gambetta d’y faire rentrer le duc
d'Aumale; le « fameux entourage » n'a pas
eu à protester : le général de Galliffet, qui
était l'un des amis les plus intimes du duc
d'Aumale, n'a point tenu le grossier propos
qu’un lui a prêté.
J’ajoute que Gambetta eut, au mois de jan-
vier 1882. ridée d’envoyer le duc d’Aumale
comme ambassadeur extraordinaire de la
République au couronnement du tzar Alexan
dre 111. 11 le dit, devant moi, à M. Léon Re
nault qui l’a souvent raconté.
Parmi les nombreuses sociétés d’an
ciens militaires qui se sont constituées, à
Paris, depuis la guerre, celle des Turcos
se distingue par la parfaite union entre
tous ses membres qui se connaissent
tous-, leurs familles assistent aux petites
fêtes qu’on y donne fréquemment. On
prie de rester chez eux tous les politi
ciens.
Samedi dernier, la réunion absolument
familiale et périodique était commencée
déjà, lorsqu’un tumulte interrompit sou
dain celvi des artistes amis qui était en
scène.
Un inconnu, non invité, voulait entrer
dans la salle sans produire la carte exigée
pour éloigner les professionnels du
chahut nationaliste.
Le quidam le prit de haut.
« J’entre partout », affirma-t-il, comme
Napoléon à Léoben.
« Puisque vous me refusez rentrée, je
ferai, dans la Patrie, un ai licle contre
la société.
« Tant mieux, lui répondit froidement
un des commissaires préposés à la ré
ception des invités. Vous nous rendrez
service. »
Le blackboulé a tenu parole, et la
Patrie de lundi renfermait son expecto
ration linéaire.
Les turcos, qui s’arrachent celte confi
dence plaintive, s’en tiennent les côtes,
et, parmi eux, en première ligne, l’an
cien président de la société dont le nom
a été si ridiculement invoqué par l’ex
pulsé.
.Un des turcos reconducteurs.
L’opinion publique est trop légitime
ment préoccupée de la situation qui nous
est faite par l’hostilité de nombreux fonc
tionnaires, pour que ces vœux ne reçoi
vent pas satisfaction sous une forme ou
1 sous une autre.
I On peut même se demander à ce sujet
si le refus de la Chambre d’en finir avec
cette question ne serait pas le commen
cement d'un vif mouvement d’opinion
en faveur d’une épuration complète du
personnel actuel.
Et nous ne saurions trop engager les
hésitants à méditer sur celté hypothèse.
LA POLITIQUE
Histoire de Godillots
Je me rappelle avoir, il y a quelque
vingt ans, entendu ce refrain ;
; Si l’Angleterre n’était pas occupée
de façon très désastreuse dans l’Afri
que du Sud, pouvons-nous être cer
tains qu’elle ne chercherait pas noise
à l’une des puissances continentales?
nous répétaient hier un russe et un
hollandais avec lesquels nous dî
nions.
Voilà où notre voisine en est arri
vée avec ses perpétuelles machina
tions. On la considère comme la bête
noire de l’Europe, tant sur notre con
tinent que sur le reste du globe.
Egorge-t-on les Arméniens? C’est
l'Angleterre qui est cause du massa
cre. On retrouve en effet ses émissai
res au point de départ de tout acci
dent de ce genre.
Avons-nous, nous Français, un in
cident en Chine, à Saint-Domingue,
ou en Amérique du Sud, c’est un An
glais qui est la cause première de
l'incident.
Il y a-t-il à Madagascar ou dans le
centre de l’Afrique, une révolte con
tre notre autorité, outrage-t-on nos
couleurs, les principaux coupables
sont ou des pasteurs anglais, ou des
explorateurs anglais, ou des traitants
anglais.
" L’Aurore ” poursuivie
M. de Solanges, maréchal des logis du 31*
dragons, que V Aurore a accusé d’être respon
sable de la mort du soldat Bernard, assigne
notre confrère Lhermitte et le gérant de
V Aurore, M. Perrenx, à comparaître devant
la Cour d'assises de la Seine, le 2 février
prochain.
L‘A urore espère que les dépositions des
témoins feront la lumière sur cette affaire.
Fusillier Lartiflot
Ousque sont vos godillots?
La rime n’est guère riche et l’idée
manque certainement d'envolée. Le So
leil va-t-il nous rééditer celle ineptie ?
On le croirait presque, à sa façon mys
térieuse et tragique de nous raconter
«un fait étrange et bien propre à émou
voir l’opinion publique » qui se serait
passé au ministère de la guerre.
Un fonctionnaire de cette administra
tion aurait fait observer àM. de Galliffet
que le chiffre des paires de chaussures
prévu pour la mobilisation ne serait plus
atteint; et le général aurait eu l’outre-
cuidance de répondre : « Il nous faut
d’abord affecter tous : os fonds disponi
bles à la fabrication des canons. »
Notre confrère attend un démenti.
Allons, M. le Ministre, hâtez-vous de
répondre! Qu avez-vous fait de toutes
ces semelles? Les a-t-on mises dans le
rata ?
Ousque sont vos godillots?
Si une terre est soustraite traîtreu
sement à un pays, si une conquête
illégale est essayée, il n’y a toujours
que la Grande-Bretagne qui puisse
être accusée,sans danger de setrom-
ÉCHOS
Le 40 e banquet de l’Association amicale des
Anciens Elèves du Lycée Saint-Louis aura
lieu, sous la présidence de M. Flandin, an
cien Procureur général, ancien député, le
mercredi 31 janvier 1900, à sept heures préci-
cises, chez Marguery (entrée par larued’Hau-
teville, n 1).
Après le banquet, soirée musicale et litté
raire.
On s’inscrit soit au Lycée, soit chez Mar-
ery.
PAUVRE CAINT -ANTOINE
Le rôle de saint Antoine de Padoue com-
mence à devenir très délicat.
Lundi, en effet, le bedeau de l’église Saint-
Eugène a trouvé aux pieds de la statue de ce
saint le cadavre d’un enfant nouveau-né.
La malheureuse femme qui a déposé aux
pieds du saint le cadavre de son enfant espé
rait-elle que saint Antoine ferait recouvrer la
vie au pauvre bébé?
Une instruction est ouverte. Si saint Antoine
est encore honnête, il fera trouver la coupable.
LE PROJET LEYGUES
per.
Et on s’étonne après cela qu’il n’y
ait que la Grèce — elle n’a pas de
colonies — qui ne triomphe pas des
désastres qui ont marqué les premiers
pas des armées anglaises dans le sud-
africain.
Si le ministre de la guerre de la
grâcieuse Majesté Victoria est occupé,
la diplomatique britannique, elle,
pourrait consacrer un peu de temps à
l’étude de certaines questions en sus
pens qui gênent, dans la réalité, l‘é-
lasticité des relations franco-anglai
ses.
M. Chamberlain, au lieu de faire
des gros yeux qui n’effraient per
sonne, et de se livrer à des rodomon
tades qui le rendent profondément ri-
' dicule, serait plus utile à son pays
en étudiant le moyen de régler le
plus pacifiquement du monde, un
vieux compte qui existe entre la
France et l’empire britannique.
Aux quatre coins de la terre, Mes
sieurs les Anglais nous ont cherché
chicane. Jamais moment ne fut plus
opportun pour régler les différents
existant et qui découlèrent des exi
gences intolérables des loyaux sujets
de la reine Victoria.
ALBERT SÔREL, secrétaire général
de la présidence du Sénat, membre de
l’Académie des sciences morales et poli
tiques.
Rappelons que dans le monde parle
mentaire, nous avons déjà publié les
interviews de :
général
ibre de
M. TROUILLOT, ancien ministre
des colonies et député du Jura ;
M. MAURICE FAURE, vice-prési
dent de la Chambre et député de la
Drôme;
M. HENRY BOUCHER, ancien mi
nistre du commerce et député des Vos-
ges.
M. GHEN AVAZ, déput é de l’Isère.
L’influenza en Europe
M. Couyba, député de la Haute-Saône, qui
se proposait de prendre part à la discussion
du budget des beaux-arts et de l'instruction
publique est depuis quelques jours atteint
d’une pneumonie.
Voici le dernier bulletin des médecins qui
le soignent : MM. les docteurs Degoix et Ra-
biori. Etat général faible, nécessitant encore
le repos intellectuel le plus absolu et lesplus
grands soins.
Rappelons qu’en littérature, M.Couyba est
le chansonnier Maurice Boukay.
H y a quelques jours, nous annoncions que
l’influenza faisait à Londres des ravages im
portants.
Voici, à présent, qu’une dépêche nous ap-
S rend que la même maladie épidémique sévit
Barcelone uvec une intensité extrême, au
point que dans la majorité des magasins ou
ateliers, le quart du personnnel seulement a
pu prendre le travail.
Comme à Londres, l’épidémie se présente
avec un caractère grave et la mortalité a aug
menté dans une énorme proportion.
En présence de la rapidité avec laquelle se
propage actuellement la maladie, il y a tout
lieu de craindre qu’elle ne gagne rapidement
les autres villes d’Espagne.
De meme, il est à redouter que dans un
temps prochain, nous n’assistions à un réveil
Pas banales,les autorités d’El Paso (Texas)
Elles ont eu la géniale idée de transformer
l’exécution d’un assassin sur la grande place
de la ville, en une représentation au bénéfice
de la femme et des enfants du condamné
qui se trouvaient dans le plus absolu dénue
ment.
On a fait élever des estrades sur la place
et on a vendu les places d’un à deux dollars.
La somme recueillie, tous frai.? déduits, s’est
élevée à plus de 5,000 francs qui ont été
versés entre les mains de la femme du sup
plicié.
Celui-ci avant de subir sa peine, a remer
cié les autorités de leur initiative pleine d’hu
manité.
On ne dit pas si les bénéficiaires assistaient
à cette fête de famille.
Le différend qui s’était élevé entre le com
missariat américain et le commissariat turc,
au sujet de la coupole, semble heureusement
aplani. Les travaux du pavillon ottoman ont
repris toute leur activité et vont être poussés
Quand M. Leygues a saisi la Chambre
du projet de loi tendant à exiger désor
mais des fonctionnaires quelques années
de passage dans un établissement uni
versitaire, la question s’est immédiate
ment posée de savoir si ce projet devait
être soumis à l’examen de la commission
spéciale ou s’il devait être renvoyé à la
grande commission dite de l’enseigne-
ment qui passait — à bon droit d’ail-
leurs — pourhostile à tout réforme de ce
genre.
On se rappelle que c’esi à la sollicita-
tion de M, Ribot que la chambre s’est
décidée à laisser examiner ce projet par
la grande commission de l’enseigne
ment.
Mais nous avons entendu ce jour même
plusieurs députés déclarer hautement
dans les couloirs que, si, par une sorte
de déférence vis-à-vis de M. Ribot, ils
avaient voté ainsi qu’il leleur demandait,
ils n’en étaient pas moins résolus, si la
grande commission de l’enseignement
repoussait le projet gouvernemental, à
voter contre les conclusions de cette
commission.
Le moment est proche où ces députés
nous montreront sans doute qu’ils sont
hommes de parole.
En effet, dans une séance qu’elle a te
nue hier, la Commission de l’enseigne
ment a repoussé le projet de M. Leygues.
La majorité des opposants n’est pas très
élevée — surtout si on tient compte du
nombre des absents — mais enfin elle
suffit et un rapport hostile ne tardera pas
à être déposé.
Nous croyons fermement que cette fin
de non recevoir ne sera pas du goût de la
Chambre. Il n’est pas possible que celte
grosse question des fonctionnaires — éle
vés dans un esprit diamétralement op
posé à l’esprit moderne, à l’esprit répu
blicain — ne soit pas résolue, sinon con
formément au projet du gouvernement,
du moins dans un sens très voisin. ।
Nous serions heureux d’apprendre
que tous les points litigieux soulevés
par notre voisine à Terre-Neuve, à
Madagascar, au Siam, au Maroc, en
Chine, partout enfin où nous la pou
vons rencontrer, vont être l'objet
d’une étude approfondie des diploma
tes des îles Britanniques et de France
et que satisfaction nous sera donnée
complètement, sans arrière pensée
d’aucune sorte.
Que l’on ne dise pas que nous abu*
sons de la situation. Cela ne serait
pas juste. Nous demandons que toute
chose soit arrangée commeil convient.
Si le moment semble mal choisi à
l’Angleterre,pourquoi n’avoir pas ré
glé chaque point à son heure. Les
fautes, les erreurs de notre voisine,
ne doivent pas nous être préjudicia
bles.
Et puis, si on peut admirer les An
glais en Angleterre, où la liberté est
grande,où les institutions sont mieux
appropriées aux besoins du pays que
chez les autres peuples, on doit se
défier des Anglais partout ailleurs.
Nous jugeons le moment propice à
un règlement général ; que Messieurs
les Anglais veuillent bien nous com
prendre et tout ira au mieux pour la
paix universelle et notre contente
ment.
Le gouvernement de l’Empire bri
tannique est trop fin pour ne pas s’a
percevoir que notre demande est
juste... et veut une rapide exécu
tion.
55 CENTIMES
Il w——Z zy
e L 1900
Samedi 20 Janvier 190 1—
Caris, départ : 8 h. 30
■ h. 20 soir; Franc.
■ : 10 42; - 1- et 2.
■ : 8 h. 25 soir ; Metz,
• Francfort-sur-Mein,
masse*, Francfort-sur-
“matin; Metz, départ;
■vée : 10 h. 30 soir; —
■oït-sur-Moin, départ:
■ail : minuit 52; Paris,
■ DE PARIS A LYON
ITERRANEE
".-M. organise, avec le
I Desruches, plusieurs
liront de visiter de jan-
| l'Italie et le Littoral
arnaval de Nice) ; les
Nil, et la Syrie et Pa-
rix suivant l’itinéraire
seignements et billets,
ence I esroches, 21, rue
tre, à Paris.
PAAIS : 1 an, 20 fr. ; 6 mois, 10 fr. ; 3 mois, 5 fr. 50
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M. Méline
— —IVN
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B. M. organise, avec 1»
Bis Voyages modernes,
gui permettront de vi-
s le janvier au mois de
pte, la Haute-Egypte,
-Sainte et la Syrie ; Ica
‘Algérie et l’Italie,
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nseignements et billets,
rence des Voyages mo-
helle, à Paris.
Beaucoup des anciens amis de M.
Méline ne se lassent pas de regretter
qu’il ait succombé à l’ambition de
devenir premier ministre et de diri
ger les affaires du pays. Ils com
parent ce qu’était cet homme et ce
qu’il est devenu.
Ministre de l’Agriculture, prési-
dent du Groupe agricole, président
de la Commission des Douanes, il était
*RANRARIS-LYos
fendre la candidature de M. Motte
contre celle de Guesde. M. Caillaux
compte parmi les ralliés à la Répu
blique. Si je ne me trompé, MM. Del-
cassé, Leygues, Decrais, faisaient par
tie du groupe des progressistes prési
dés par M.Méline.Ces hommes cepen-
| dant ont été suivis par les radicaux,
les radicaux socialistes et les socia
listes. parce qu’ils se sont réunis de
bonne foi, avec désintéressement,
avec courage, pour une œuvre répu
blicaine. Qu’ils agissent, qu’ilstravail-
lent avec persévérance à cette œuvre,
c'est cela seulement que nous leur
demandons. Les réactionnaires les
—. ""e
xes.
lant toute l’année, dans
| situées sur les itiné-
le voyages circulaires à
tremement variés, per-
des prix très réduits, en
sse, les parties les plus
rance (notamment l’Au-
e Dauphiné, la Taren-
la Provence, les Pyré-
lie. la Suisse, l'Autriche
toutes les gares de ru-
la plus grande influence du Parle
ment. Il avait notre confiance comme
notre gratitude. Il n’avait pas dénié- I combattent et espèrent en M Méline
rité de la République. Il était entouré Voilà tout le secret delà situation
du respect de tous sans acception de l actuelle.
Toutes les fois qu’on peut dire d’un
état de vie, quel qu’il puisse être : si tout
le monde embrassait cet état, le genre
humain serait perdu, il est démontré que
cet état ne vaut rien, et que celui qui le
prend nuit au genre humain autant qu’il
est en lui. Or il est clair que, si tous les
garçons et toutes les filles s'encloîtraient,
le monde périrait : donc la moinerie est
par cela seul l’ennemie de la nature hu
maine, indépendamment des maux af
freux qu’elle a causés quelquefois. Il
faut qu’il y ait des maisons de retraite,
pour la vieillesse, pour l inflrmité, pour
la difformité; mais, par le plus détesta
ble des abus, les fondations ne sont que
pour la jeunesse et les personnes bien
conformées.
de l’influenza dans les autres pays d’Europe.
C’est donc le moment pour ' chacun, de
rendre les précautions d’usage pour éviter
es atteintes du mal.
La Chambre et les Elections Sénatoriales
11 est probable que la Chambre s’ajournera
dès samedi prochain jusqu’au lendemain des
élections sénatoriales, c’est-à dire une dizai
ne de jours afin de permettre à ceux des mem
bres appartenant à des départements soumis
au renouvellement sénatorial de s'y rendre
durant la dernière semaine de la période élec
torale.
avecenergie pour que tout soit prêt avant
1 ouverture de l’exposition universelle.
Nouvelle à la Main
Encore un comble,
Pour un agent des mœurs:
D’arrêter le bitume parce qu’il fait...
trottoir.
le
Dure mais juste leçon
■ ER D’ORLEANS
■ 1999-1900
Btour de famille, pour
•males et hivernales,
feu Golfe de Gascogne,
■tz. Dax, Pau, Salies-
I F. N° 106 (Orléans.)
Bille de 1, 2 et 3‘classes,
action de 20 a 400r0, sui-
personnes, sont délivrés
es les gares du réseau
tâtions thermales et hi-
us condition d’effectue r
m de 300 kilomètres (al-
s), notamment par :
;. Dax, Guéthary (halte),
nt-Jean-de-Luz, Saiies-
: 33 jours, non compter
t d’arrivée
parti...
Et depuis?
Certes, il a encore ses fidèles.
Mais beaucoup d’amis se sont dé
tournés et ne reviendront jamais plus.
Loin d’être resté l’homme de tous,
M. Méline est un homme de combat.
Il représente une politique haineuse
et agressive pour les républicains
avancés. Il personnifie la politique
d’alliance avec les réactionnaires et
les cléricaux.
C'est une chute lamentable, et M.
Méline reviendrait au pouvoir qu’il
serait encore plus à plaindre, parce
qu'il serait condamné de plus en plus
a renier son passé, a justifier les dé-
POUR PRÉVENIR UN ÉCHEC
On annonce que le général Rebillot
retire sa candidature nationaliste dans la
Haute-Saône, devant l’accueil significa
tif qui lui a été fait par les électeurs sé
natoriaux.
LES MOINES
7 • • • • •
Allez, allez, monsieur, je vous jure que
mes filles ne seront jamais religieuses,
elle apprendront à filer, à coudre, à faire
de la dentelle, à broder, à se rendre uti
les. Je regarde les vœux comme un at
tentat contre la patrie et contre soi-
même.
—Expliquez-moi,je vous prie,comment
il se peut faire, qu’un de mes amis, pour
contredire le genre humain, prétende
que les moines sont trèsutiles à la popu
lation d’un Etat, parce que leurs bâti
ments sont mieux entretenus que ceux
des seigneurs, et leurs terres mieux cul- l
tivées. ।
donnance du Corps menca,
TRAITEMENT
> pl us efficace 13
ASTHME
z la POUDRE on U' CLiT
OC MARSEILLE
Invoi gratis d’uno boite d’essai.
Chaushat.
he 8 h. 12. — La Gren
de Pierrot. par la troupe
iens,
) — De midi à
• t par escali r
fiances et les résistances des républi
cains, à mériter les avances et la con
fiance des réactionnaires.
Parmi ceux qui ont vu clairement
où allait M. Méline. on peut citer
M. Jonnart, le distingué député du
Pas-de-Calais. M. Jonnart n’a plus
voulu le suivre, et M. Méline paraît
n’avoir pas compris pourquoi. Il mo
rigène son ancien ami et cherche à le
faire rentrer dans la petite chapelle
où il officie.
La lettre du leader de la République
réactionnaire n’est pas. très substan
tielle. On y chercherait vainement
un programme précis : on y trouve
une phraséologie creuse et qui a mal
heureusement beaucoup trop servi.
M. Méline, par exemple, reproche
à M. Jonnart de s’endormir sur un
volcan qui fume. C’est un peu vieil
lot, et on songe tout de suite à la fa
meuse phrase de Joseph Prudhomme:
le char de l’Etat navigue sur un vol
can.
Le fond de la lettre de M. Méline,
c’est que cet ancien président du
Conseil ne s’explique pas qu’on
Les moines sont-ils plus utiles que
moi à la patrie?
— Non, mon cher voisin.
— Servent-ils comme moi à la popula
tion du pay s?
— Non, au moins en apparence.
— Cultivent-ils la terre ?
— Non ; ils prient Dieu pour vous.
— Eh bien! Je prierai Dieu pour eux.
Partageons !
— Un frère quêteur d’un couvent de
Paris s’est vanté publiquement que
sa besace valait quatre mille livres de
rente.
— C’est une somme considérable dans
une société nombreuse, où les dépenses
diminuent par la quantité même des
consommateurs ; car il en coûte bien
moins à dix personnes pour vivre en
semble que si chacun avait séparément
son logis et sa table.
| — Ila voulu rire ; il sait trop bien que
1 dix familles qui ont chacune cinq mille
livres de rente en terre, sont cent fois,
mille fois plus utiles qu'un couvent qui
jouit d’un revenu de cinquante mille livres
et qui a toujours un trésor secret. Il vante
les belles maisons bâties par les moines;
et c’est précisément ce qui irrite les ci
toyens; c’est le sujet des plaintes de l’Eu
rope. Le vœu de pauvreté condamne les
palais,comme le vœu d’humilité contredit
l'orgueil, et comme le vœu d’anéantirsa
race contredit la nature.
COMME ILSÉCRIVENTL IIISTOIRE
Sous ce titre, M. Joseph Reinach pu
blie dans le Siècle un article fort intéres
sant dans lequel il relève quelques
inexactitudes qui — comme par hasard
— se sont glissées sous la plume de M.
Henri Galli.
Ce dernier, dans la Reçue Hebdoma
daire , consacre une étude à M. Dérou-
lède et il rapporte, entre autres choses,
que Gambetta et Déroulède mis en pré
sence se reconnurent et se comprirent.
J’ignore, dit M. Reinach, si Gambetta avait
rencontré Déroulède sous l’Empire ou pen
dant la Défense nationale ; mais voici ce dont
je suis certain :
Le 24 juin 1878, Gambetta présidait, au
théâtre de Versailles, le banquet commémo
ratif de la naissance du général Hoche ; il y
prononça l’un de ses plus beaux discours.
Je faisais partie de la rédaction de la Ré
publique française-, M. Déroulède me pria
de le présenter (ou de le représenter) à Gam
betta. Ce que je fis.
M. Déroulède avait laissé passer les an
nées les plus difficiles de la République sans
rechercher Gambetta. Je ne lui en fais pas un
reproche; je constate un fait.
M. Galli raconte également que c’est
grâce à M. Déroulède que le général de
Miribel fut nommé par Gambetta, chef
de l’Etat-Major général.
Il faut, répond à ceci M. Reinach, n’avoir
connu ni Gambetta ni le général Campenon,
alors ministre de la guerre, pour risquer une
pareille anecdote.
tique d’Aeclimata-
tous les jours comme le
raphe Lumière. —
jours, salle des têtes des
S CHEMINS DE FER
L’OUEST
commande instamment à
de vouloir bien enlever
ettes qui peuvent se trou
as afin d’éviter les erreurs
scrire sur les colis leur
a la gare destinataire.
tte inscription, MM. les
nt aux bibliothèques des
l’étiquette» gommées au
aruet de 10 étiquettes.
ARN 3 Ks
COMPTA
Précé-
dent* 'l
cours
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378 ./.
./. 1
26 ./.à
... ./
391 ..
•t 4 u/o
«I 4 0/0
et 4 0/0
puisse gouverner après lui et pour
lui.pour peu qu’un tel gouvernement
dure, il engendrera les pires catas
trophes, l’abomination de la désola
tion. L'esprit des réformes de M. le
général de Galliffet, l’opportunité des
projets de M. Waldeck-Rousseau lui
échappent,et,ce qu’il comprend moins
encore, c’est que nous puissions
supporter un ministère qui compte
parmi ses membre M. Millerand.
On aura beau parler à M. Méline
de l’apaisement qui s’est fait dans
tout le pays à la suite de la terminai
son de l’affaire Dreyfus, de l’ordre
qui règne partout depuis que l’on a
châtié quelques conspirateurs et
qu’on a rudement secoué les agita
teurs de tout acabit, du succès de
l'arbitrage du président du Conseil
dans l'affaire du Creusot, de l’esprit
d'union et de concorde qui règne
entre tous les républicains décidés à
défendre nos institutions et à les faire
progresser. A chaque point M. Mé
line s'arrêtera pour répondre : Et M.
Millerand ?
Eh bien! dirons-nous à M. Méline,
pour nous débarrasser de sa sempi
ternelle tarte à la crème, M. Mille
rand, nous le connaissons. C’est un
bon républicain,un orateur éloquent,
un esprit très distingué et très avisé.
Nous ne partageons pas toutes ses
idées, mais M. Millerand ne nous
inspire pas la terreur qui vous affole.
Il nous apparaît même que c’est une
mauvaise plaisanterie que de soutenir
que le parti collectiviste a pris pos
session du pouvoir, parcequeM. Mil-
lerand fait partie du cabinet. M. Mil
lerand conserve ses idées et ses aspi
rations ; mais il est entré au minis
tère dans un but et avec un objet dé
terminé : la défense de la République.
Il travaille avec ses collègues à faire
aboutir, non pas son programme par
ticulier, mais le programme du mi
nistère, de ce ministère dans lequel,
il faut bien le redire, il y a une ma
jorité de modérés et beaucoup d’amis
de M. Méline, d’anciens amis, si vous
voulez.
M. de Galliffet n’a donné, que je
sache, aucun gage à la libre pensée
n i à la révolution. M. Waldeck-
Rousseau est venu à Roubaix dé’
— La vie monacale, quoiqu’on en dise,
n’est point du tout à envier. C’est une
maxime assez connue, que les moines
sont des gens qui s’assemblent sans se
connaître, vivent sans s'aimer, et meu
rent sans se regretter.
— Vous pensez donc qu’on leur rendrait
un très grand service de les défroquer
tous ?
— Ils y gagneraient sans doute,
| et l’Etat encore davantage; on rendrait à
la patrie des citoyens et des citoyennes
I qui ont sacrifié témérairement leur li
berté dans un âge où les lois ne per
mettent pas qu’on dispose d’un fond de
dix sous de rente ; on tirerait ces ca
davres de leurs tombeaux ; ce serait une
vraie résurrection. Leurs maisons de
viendraient des hôtels de ville, des hôpi
taux, des écoles publiques, ou seraient I
affectées à des manufactures...
il y a certainement dans les cloîtres
beaucoup de talents ensevelis qui sont
perdus pour l’Etat.
— Ce n’est donc pointpar haine contre
les moines, que vous voulez les abolir?
— C’est par pitié pour eux. C’est par
amour pour la patrie. Je pense comme
vous. Je ne voudrais pas que mon fils fût
moine; et si je croyais que je dusse avoir
des enfants pour le cloître, je ne couche-
rais plus avec ma femme. Quel est en
effet le bon père de famille qui ne gé
misse de voir son fils ou sa fille perdus
pour la société? Cela s’appelle se sauver;
mais un soldat qui se sauve quand il
faut combattre est puni. Nous sommes
tous les soldats de l’Etat; nous sommes à
la solde de la société, nous devenons des
déserteurs quand nous la quittons. Que
dis-je ! les moines sont des parricides
qui étouffent une postérité tout entière.
Quatre-vingt-dix mille cloîtrés, qui
braillent ou qui nasillent du latin, pour
raient donner à l’Etat chacun deux su
jets: cela fait cent soixante mille hom
mes qu’ils font périr dans leur germe. Au
bout de cent ans, la perte est immense ;
cela est démontré. Pourquoi donc le mo
narchisme a-t-il prévalu ? Parce que le
gouvernement fut presque partout détes
table et absurde depuis Constantin;
parce que l’empire romain eut plus de
moines que de soldats ; parce qu il y en
avait cent mille dans la seule Egypte;
parce qu’ils étaient exempts de travail et
de taxe ; parce que les chefs des nations
barbares qui détruisirent l’empire, s’éfant
faits chrétiens pour gouverner des chré
tiens, exercèrent la plus horrible tyran
nie; parce qu’on se jetait en foule dans
les cloîtres, pour échapper aux fureurs
de ces tyrans, et qu’on se plongeait dans
un esclavage pour en éviter un autre ;
parce que les papes, en instituant tant
d’ordres différents de fainéants sacrés, se
firent autant de sujets dans les autres
États ; parce qu’un paysan aime mieux
être appelé mon révérend père, et don
ner des bénédictions, que de conduire la
charrue ; parce qu’il ne sait pas que la
charrue est plus noble que le froc ; parce
qu’il aime mieux vivre aux dépens des
sots, que par un travail honnête ; enfin,
parce qu’il ne sait pas qu’en se faisant
moine il se prépare des jours malheu
reux, tissus d’ennui et de repentir
JUSTICE PO"R DREYFUS !
L'Aurore vient de remettre au secré
tariat de la présidence sa pétition :
Les soussignés demandent la justice pour
Dreyfus.
Cette pétition est revêtue de quaranie-
quatre mille sept cent soixante (44,760)
signatures.
Le Tramway île la Rue du 4 Septembre
Le ministère des travaux publics com
munique la note suivante :
Après une instruction complémentaire à
laquelle il a lui-même procédé avec rapidité,
M. Pierre Baudin a autorisé la compagnie à
reprendre et à achever les travaux pour la
construction du tramway de Noisy-le-Sec à
l’Opéra. En raison des services qu’elle est
appelée à rendre aux populations intéressées
et des facilités de communications nouvelles
qu’elle va donner, la ligne projetée ne pou
vait être modifiée, et le ministre des travaux
publics l'a immédiatement reconnu.
Toutefois, la circulation dans la rue du
4 Septembre étant considérable à certaines
heures, M. Pierre Baudin a pris les mesures
nécessaires pour éviter tout encombrement
de se produire. Il a décidé notamment, que
les voitures du tramway devraient pouvoir
circuler dans les deux sens, de manière à ne
pas nécessiter au point terminus de la place
de l’Opéra plus d’une voiture à la fois.
Aux heures où la circulation est particu
lièrement intense dans la rue du Quatre Sep
tembre ou dans les rues adjacentes, le mi
nistre des travaux publics a prévu que le
service du tramway pourrait être réduit, si
la nécessité en était démontrée. Enfin, il a
prescrit au contrôle de veiller constamment
au bon entretien de la chaussée et d’en exiger
la réparation immédiate dès que des ornières
viendraient à se produire le long des rails.
Le ministre des travaux publics a ainsi
donné satisfaction, dans la mesure légitime, 1
aux intérêts en présence, sans entraver en
rien la construction d’une ligne vivement ré
clamée, et qu’il désire lui-même voir s’ache
ver au plus tôt.
Nous avons annoncé, il y a quelques
jours que nous étendions notre enquête
sur la décentralisation au monde aca
démique et aux personnes faisant partie
d’associations particulières, et pouvant
nous donner des renseignements utiles
sur cette question.
Demain, nous commençons cette nou
velle série, par une interview de M.
Enfin, M. Galli cite une anecdote in
vraisemblable, d’après laquelle M. de
Galliffet se serait opposé, en 1887, à la
réintégration dans l’armée du duc d’Au
male — réintégration demandée par M.
Déroulède, qui demandait décidément
beaucoup de choses.
Il n’y a qu’un tout petit malheur à celte
histoire, c’est qu’à l'époque du ministère
Gambetta (novembre 1881-janvier 1882), le
duc d’Aumale était INSPECTEUR D’AR
MEE et faisait partie du conseil supérieur
de la guerre.
Le duc d’Aumale n’a donc nas pu exprimer
à M. Déroulède le regret de ne plus faire
partie de l’armée; M. Déroulède n’a pas de
mandé à Gambetta d’y faire rentrer le duc
d'Aumale; le « fameux entourage » n'a pas
eu à protester : le général de Galliffet, qui
était l'un des amis les plus intimes du duc
d'Aumale, n'a point tenu le grossier propos
qu’un lui a prêté.
J’ajoute que Gambetta eut, au mois de jan-
vier 1882. ridée d’envoyer le duc d’Aumale
comme ambassadeur extraordinaire de la
République au couronnement du tzar Alexan
dre 111. 11 le dit, devant moi, à M. Léon Re
nault qui l’a souvent raconté.
Parmi les nombreuses sociétés d’an
ciens militaires qui se sont constituées, à
Paris, depuis la guerre, celle des Turcos
se distingue par la parfaite union entre
tous ses membres qui se connaissent
tous-, leurs familles assistent aux petites
fêtes qu’on y donne fréquemment. On
prie de rester chez eux tous les politi
ciens.
Samedi dernier, la réunion absolument
familiale et périodique était commencée
déjà, lorsqu’un tumulte interrompit sou
dain celvi des artistes amis qui était en
scène.
Un inconnu, non invité, voulait entrer
dans la salle sans produire la carte exigée
pour éloigner les professionnels du
chahut nationaliste.
Le quidam le prit de haut.
« J’entre partout », affirma-t-il, comme
Napoléon à Léoben.
« Puisque vous me refusez rentrée, je
ferai, dans la Patrie, un ai licle contre
la société.
« Tant mieux, lui répondit froidement
un des commissaires préposés à la ré
ception des invités. Vous nous rendrez
service. »
Le blackboulé a tenu parole, et la
Patrie de lundi renfermait son expecto
ration linéaire.
Les turcos, qui s’arrachent celte confi
dence plaintive, s’en tiennent les côtes,
et, parmi eux, en première ligne, l’an
cien président de la société dont le nom
a été si ridiculement invoqué par l’ex
pulsé.
.Un des turcos reconducteurs.
L’opinion publique est trop légitime
ment préoccupée de la situation qui nous
est faite par l’hostilité de nombreux fonc
tionnaires, pour que ces vœux ne reçoi
vent pas satisfaction sous une forme ou
1 sous une autre.
I On peut même se demander à ce sujet
si le refus de la Chambre d’en finir avec
cette question ne serait pas le commen
cement d'un vif mouvement d’opinion
en faveur d’une épuration complète du
personnel actuel.
Et nous ne saurions trop engager les
hésitants à méditer sur celté hypothèse.
LA POLITIQUE
Histoire de Godillots
Je me rappelle avoir, il y a quelque
vingt ans, entendu ce refrain ;
; Si l’Angleterre n’était pas occupée
de façon très désastreuse dans l’Afri
que du Sud, pouvons-nous être cer
tains qu’elle ne chercherait pas noise
à l’une des puissances continentales?
nous répétaient hier un russe et un
hollandais avec lesquels nous dî
nions.
Voilà où notre voisine en est arri
vée avec ses perpétuelles machina
tions. On la considère comme la bête
noire de l’Europe, tant sur notre con
tinent que sur le reste du globe.
Egorge-t-on les Arméniens? C’est
l'Angleterre qui est cause du massa
cre. On retrouve en effet ses émissai
res au point de départ de tout acci
dent de ce genre.
Avons-nous, nous Français, un in
cident en Chine, à Saint-Domingue,
ou en Amérique du Sud, c’est un An
glais qui est la cause première de
l'incident.
Il y a-t-il à Madagascar ou dans le
centre de l’Afrique, une révolte con
tre notre autorité, outrage-t-on nos
couleurs, les principaux coupables
sont ou des pasteurs anglais, ou des
explorateurs anglais, ou des traitants
anglais.
" L’Aurore ” poursuivie
M. de Solanges, maréchal des logis du 31*
dragons, que V Aurore a accusé d’être respon
sable de la mort du soldat Bernard, assigne
notre confrère Lhermitte et le gérant de
V Aurore, M. Perrenx, à comparaître devant
la Cour d'assises de la Seine, le 2 février
prochain.
L‘A urore espère que les dépositions des
témoins feront la lumière sur cette affaire.
Fusillier Lartiflot
Ousque sont vos godillots?
La rime n’est guère riche et l’idée
manque certainement d'envolée. Le So
leil va-t-il nous rééditer celle ineptie ?
On le croirait presque, à sa façon mys
térieuse et tragique de nous raconter
«un fait étrange et bien propre à émou
voir l’opinion publique » qui se serait
passé au ministère de la guerre.
Un fonctionnaire de cette administra
tion aurait fait observer àM. de Galliffet
que le chiffre des paires de chaussures
prévu pour la mobilisation ne serait plus
atteint; et le général aurait eu l’outre-
cuidance de répondre : « Il nous faut
d’abord affecter tous : os fonds disponi
bles à la fabrication des canons. »
Notre confrère attend un démenti.
Allons, M. le Ministre, hâtez-vous de
répondre! Qu avez-vous fait de toutes
ces semelles? Les a-t-on mises dans le
rata ?
Ousque sont vos godillots?
Si une terre est soustraite traîtreu
sement à un pays, si une conquête
illégale est essayée, il n’y a toujours
que la Grande-Bretagne qui puisse
être accusée,sans danger de setrom-
ÉCHOS
Le 40 e banquet de l’Association amicale des
Anciens Elèves du Lycée Saint-Louis aura
lieu, sous la présidence de M. Flandin, an
cien Procureur général, ancien député, le
mercredi 31 janvier 1900, à sept heures préci-
cises, chez Marguery (entrée par larued’Hau-
teville, n 1).
Après le banquet, soirée musicale et litté
raire.
On s’inscrit soit au Lycée, soit chez Mar-
ery.
PAUVRE CAINT -ANTOINE
Le rôle de saint Antoine de Padoue com-
mence à devenir très délicat.
Lundi, en effet, le bedeau de l’église Saint-
Eugène a trouvé aux pieds de la statue de ce
saint le cadavre d’un enfant nouveau-né.
La malheureuse femme qui a déposé aux
pieds du saint le cadavre de son enfant espé
rait-elle que saint Antoine ferait recouvrer la
vie au pauvre bébé?
Une instruction est ouverte. Si saint Antoine
est encore honnête, il fera trouver la coupable.
LE PROJET LEYGUES
per.
Et on s’étonne après cela qu’il n’y
ait que la Grèce — elle n’a pas de
colonies — qui ne triomphe pas des
désastres qui ont marqué les premiers
pas des armées anglaises dans le sud-
africain.
Si le ministre de la guerre de la
grâcieuse Majesté Victoria est occupé,
la diplomatique britannique, elle,
pourrait consacrer un peu de temps à
l’étude de certaines questions en sus
pens qui gênent, dans la réalité, l‘é-
lasticité des relations franco-anglai
ses.
M. Chamberlain, au lieu de faire
des gros yeux qui n’effraient per
sonne, et de se livrer à des rodomon
tades qui le rendent profondément ri-
' dicule, serait plus utile à son pays
en étudiant le moyen de régler le
plus pacifiquement du monde, un
vieux compte qui existe entre la
France et l’empire britannique.
Aux quatre coins de la terre, Mes
sieurs les Anglais nous ont cherché
chicane. Jamais moment ne fut plus
opportun pour régler les différents
existant et qui découlèrent des exi
gences intolérables des loyaux sujets
de la reine Victoria.
ALBERT SÔREL, secrétaire général
de la présidence du Sénat, membre de
l’Académie des sciences morales et poli
tiques.
Rappelons que dans le monde parle
mentaire, nous avons déjà publié les
interviews de :
général
ibre de
M. TROUILLOT, ancien ministre
des colonies et député du Jura ;
M. MAURICE FAURE, vice-prési
dent de la Chambre et député de la
Drôme;
M. HENRY BOUCHER, ancien mi
nistre du commerce et député des Vos-
ges.
M. GHEN AVAZ, déput é de l’Isère.
L’influenza en Europe
M. Couyba, député de la Haute-Saône, qui
se proposait de prendre part à la discussion
du budget des beaux-arts et de l'instruction
publique est depuis quelques jours atteint
d’une pneumonie.
Voici le dernier bulletin des médecins qui
le soignent : MM. les docteurs Degoix et Ra-
biori. Etat général faible, nécessitant encore
le repos intellectuel le plus absolu et lesplus
grands soins.
Rappelons qu’en littérature, M.Couyba est
le chansonnier Maurice Boukay.
H y a quelques jours, nous annoncions que
l’influenza faisait à Londres des ravages im
portants.
Voici, à présent, qu’une dépêche nous ap-
S rend que la même maladie épidémique sévit
Barcelone uvec une intensité extrême, au
point que dans la majorité des magasins ou
ateliers, le quart du personnnel seulement a
pu prendre le travail.
Comme à Londres, l’épidémie se présente
avec un caractère grave et la mortalité a aug
menté dans une énorme proportion.
En présence de la rapidité avec laquelle se
propage actuellement la maladie, il y a tout
lieu de craindre qu’elle ne gagne rapidement
les autres villes d’Espagne.
De meme, il est à redouter que dans un
temps prochain, nous n’assistions à un réveil
Pas banales,les autorités d’El Paso (Texas)
Elles ont eu la géniale idée de transformer
l’exécution d’un assassin sur la grande place
de la ville, en une représentation au bénéfice
de la femme et des enfants du condamné
qui se trouvaient dans le plus absolu dénue
ment.
On a fait élever des estrades sur la place
et on a vendu les places d’un à deux dollars.
La somme recueillie, tous frai.? déduits, s’est
élevée à plus de 5,000 francs qui ont été
versés entre les mains de la femme du sup
plicié.
Celui-ci avant de subir sa peine, a remer
cié les autorités de leur initiative pleine d’hu
manité.
On ne dit pas si les bénéficiaires assistaient
à cette fête de famille.
Le différend qui s’était élevé entre le com
missariat américain et le commissariat turc,
au sujet de la coupole, semble heureusement
aplani. Les travaux du pavillon ottoman ont
repris toute leur activité et vont être poussés
Quand M. Leygues a saisi la Chambre
du projet de loi tendant à exiger désor
mais des fonctionnaires quelques années
de passage dans un établissement uni
versitaire, la question s’est immédiate
ment posée de savoir si ce projet devait
être soumis à l’examen de la commission
spéciale ou s’il devait être renvoyé à la
grande commission dite de l’enseigne-
ment qui passait — à bon droit d’ail-
leurs — pourhostile à tout réforme de ce
genre.
On se rappelle que c’esi à la sollicita-
tion de M, Ribot que la chambre s’est
décidée à laisser examiner ce projet par
la grande commission de l’enseigne
ment.
Mais nous avons entendu ce jour même
plusieurs députés déclarer hautement
dans les couloirs que, si, par une sorte
de déférence vis-à-vis de M. Ribot, ils
avaient voté ainsi qu’il leleur demandait,
ils n’en étaient pas moins résolus, si la
grande commission de l’enseignement
repoussait le projet gouvernemental, à
voter contre les conclusions de cette
commission.
Le moment est proche où ces députés
nous montreront sans doute qu’ils sont
hommes de parole.
En effet, dans une séance qu’elle a te
nue hier, la Commission de l’enseigne
ment a repoussé le projet de M. Leygues.
La majorité des opposants n’est pas très
élevée — surtout si on tient compte du
nombre des absents — mais enfin elle
suffit et un rapport hostile ne tardera pas
à être déposé.
Nous croyons fermement que cette fin
de non recevoir ne sera pas du goût de la
Chambre. Il n’est pas possible que celte
grosse question des fonctionnaires — éle
vés dans un esprit diamétralement op
posé à l’esprit moderne, à l’esprit répu
blicain — ne soit pas résolue, sinon con
formément au projet du gouvernement,
du moins dans un sens très voisin. ।
Nous serions heureux d’apprendre
que tous les points litigieux soulevés
par notre voisine à Terre-Neuve, à
Madagascar, au Siam, au Maroc, en
Chine, partout enfin où nous la pou
vons rencontrer, vont être l'objet
d’une étude approfondie des diploma
tes des îles Britanniques et de France
et que satisfaction nous sera donnée
complètement, sans arrière pensée
d’aucune sorte.
Que l’on ne dise pas que nous abu*
sons de la situation. Cela ne serait
pas juste. Nous demandons que toute
chose soit arrangée commeil convient.
Si le moment semble mal choisi à
l’Angleterre,pourquoi n’avoir pas ré
glé chaque point à son heure. Les
fautes, les erreurs de notre voisine,
ne doivent pas nous être préjudicia
bles.
Et puis, si on peut admirer les An
glais en Angleterre, où la liberté est
grande,où les institutions sont mieux
appropriées aux besoins du pays que
chez les autres peuples, on doit se
défier des Anglais partout ailleurs.
Nous jugeons le moment propice à
un règlement général ; que Messieurs
les Anglais veuillent bien nous com
prendre et tout ira au mieux pour la
paix universelle et notre contente
ment.
Le gouvernement de l’Empire bri
tannique est trop fin pour ne pas s’a
percevoir que notre demande est
juste... et veut une rapide exécu
tion.
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