Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1946-10-09
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 octobre 1946 09 octobre 1946
Description : 1946/10/09 (A62,N21930). 1946/10/09 (A62,N21930).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t559686c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/01/2021
RENDANT UN ECLATANT HOMMAGE
A L'HEROÏSME DES COMBATTANTS ALGERIENS
M. MICHELET affirme à Alger :
m K t
4 fr.
LE GRAND QUOTIDIEN DE L'AFRIQUE OU NORD
Publicité Alger: Havas, 57, r. d’Isly (Conc. de l’Agence Africaine) LE PETIT ALGERIEN 9, Bd Laferrière, ALGER — Tél. 396-55 et la suite — Ch. P. 20-21
«
L’AFRIQUE DU NORD
un des berceaux
de nos armées
1 est un élément capital de notre
système de défense nationale »
Le Ministre a présidé au Plateau des Glières une
magnifique revue des troupes d’Afrique
Dans l'après-midi, M. MICHELET et sa suite, après l'inspection de la
base aérienne de BLIDA, ont visité l'Ecole des Cadres de CHERCHELL
4 e Séance plénière de la Conférence de la Paix
A l'égard de l'Italie
cherchons la reconstruction
et non la vengeance
déclare
M. G. BIDAULT
MM. SPAAK et BEVIN plaident pour l’ex-alliée de l’Allemagne
Ci-contre :
M. MICHELET pro
nonce son discours
au Monument aux
Morts
Ci-dessoçs :
Alors que les déta
chements de l’Ar
mée d’Afrique défi
lent, M. MICHE
LET (au 1 er plan)
MM. Y. CHATAI-
GNEAU, GAZAGNE
les généraux Henry
MARTIN, de VI-
TROLLES et l’ami
ral RONARC’H sa
luent les drapeaux
L’ARRIVEE A ALGER
 U débarcadère, quai d'Abbeville, à 8 heures, la musique du 1 er
Régiment de Tirailleurs et des délégations de toutes les armes
sont massées dans un ordre impeccable. C'est M. Tubert, Maire
d'Alger, qui reçoit le Ministre et lui souhaite la bienvenue. Salut aux
couleurs, « Marseillaise », et M. Michelet passe une rapide inspection
des troupes, mitraillé par les photographes et les cinéastes.
A ses côtés, l'Amiral Lemonnier, le Gouverneur Général Y. Cha-
taigneau, l'Amiral Ronarc'h, commandant les forces maritimes en Mé
diterranée, le Général Henry Martin, commandant la 10 e Région, M.
Périllier, Préfet d'Alger, le Général Monclar, commandant p.i. la Divi
sion d'Alger, etc...
ben Brahlm, caïd des caïds de Guer-
rara.
Il remet également la Médaille de
la Résistance au lieutenant-colonel
Dulau, aux capitaines Reusser et
Douât et aux lieutenants Boùrgois,
Briand et Anglard.
C’est ensuite le défilé, toujours
épatants, nos soldats d’Afrique, fan
tassins, troupes de choc, génie, train,
zouaves, tirailleurs, aviateurs, moto
risés, font grande Impression par leur
allant et leur belle tenue.
Le défilé terminé, après avoir fé
licité le général Gentis qui présente
les troupes, le cortège ministériel
gagne le Monument aux Morts.
A l’Hôtel de la X° Région
Puis le ministre se rend à l’Hôtel de
la X mo Région militaire où lui sont
présentés les corps constitués, les pèr-
sonnels et les représentants des syn
dicats, des ateUeivs de l’Armée, les re
présentants des associations patrioti
ques et d’anciens combattants, les
déportés des camps d’Allemagne, no
tamment ceux de Dachau parmi les
quels M. Michelet retrouvera plusieurs
de ses camarades de détention avec
lesquels 11 évoquera des souvenirs. Le
ministre des Armées, vivement ap
plaudi par les Algérois massés sur les
trottoirs, gagne le plateau des Glières
pour assister à une imposante prise
d’armes.
Le ministre, qui vient de débarquer du « Georges Leygues », salue le drapeau et écoute
la « Marseillaise »
La
revue
au plateau des Glières
C’est tout un symbole que cette
cérémonie militaire au Plateau des
Glières. Entouré de toutes les per
sonnalités civiles et militaires venues
l’accueillir, M. Michelet, Ministre des
Armées, acclamé par une foule den
se, préside la parade. Auparavant 11
remettait les Insignes de Grand Of
ficier de la Légion d’Honneur au
bachaÿra Brahlm Saïd, de Sidi-Aïs-
sa, et la rosette d’Officier à SI Affarl
Au Monument aux Morts
Les troupes présentent les hon
neurs avenue Pasteur, tandis que les
avions en vagues de trois survolent
le cénotaphe. Minute de silence, son
nerie aux morts. L’épée à la main
le ministre ranime la flamme après
avoir déposé une superbe gerbe cra
vatée aux couleurs de France. Puis
la cérémonie du Souvehir terminée,
M. Michelet prononce le discours sui
vant dans lequel il magnifie l’Armée
d’Afrique au cours de l’Histoire, de
puis Bugeaud jusqu'aux dernières
campagnes d’Allemagne.
Discours de M. MICHELET
De Philippeville à Alger
à bord du “Georges LEYGUES”
(De noire envoyé spécial Roger FRISON-ROCHE)
La nuit était tombée depuis longtemps lorsquè le « Georges-
Leygues » appareilla. Les projecteurs du bord fouillaient le ciel, attar
dant parfois leurs recherches sur un nuage léger comme un flocon
d'argent. Philippeville, Stora, reflétaient leurs lumières dans les plans
d'eau du port. La passe franchie, le croiseur prit sa vitesse normale
de 24 nœuds laissant derrière lui un sillage phosphorescent. La mer
était calme. Le Ministre et les personnalités officielles ne parurent pas
ce soir là sur le pont.
Cinq heures du matin. La lune a il rédige le discours qu’il prononcera
disparu, on distingue vaguement les tout à l’heure devant le monùment
côtes ; devant nous les feux de posi- aux Morts.
tion d’un navire de guerre : c est le jj es av j ons de chasse passent en
croiseur léger « Le Malin », parti u ra se-motte sur le croiseur. Une trou-
aussi de Philippeville et qui \a.pren- pe de daup hi n s s’ébat devant la
dre le sillage du << Georges-Ley gués ». proue Les escorteurs virent bord sur
Une silhouette solitaire sur la plage k orq croisent dans la baie. Un
arrière du croiseur : le general Hen- jçjpgqpg de sous-marin sort de l’eau,
ry Martin respire la brise manne. p asse a tribord, équipage au garde-à-
Nous échangeons quelques mots. « Le vous hord à bord on échange les
Ministre —nous dira le Commandant honneurs. C’est le S.202, capturé aux
de la X- Région — a tenu a venir Allemands, remis en état et dont c’est
en Alger exalter 1 héroïsme de 1 Ar- j a première sortie sous équipage
mée d Afrique, à magnifier le sacri- f ran ç a j S Entrée dans la darse,
flee des enfants de 1 Algérie. Nul L’équipage est à la bande. Sur la
pays n a fait un effort humain sem- p j a g e a rrière, une section de fusil-
blable compte tenu de sa population. h erSj e t i a musique du « Georges-
Et, à Cherchell, dans cette ccole Leygues » se préparent pour la céré-
d’aspirants qui a forme jes cadres de mon j e des couleurs. M. Michelet la
l’Armée nouvelle, il rappellera aux p r ésid e , devant tous les officiers pré
jeunes, 1 exemple sublime de leurs sents sl , r j e nav i re de guerre. A
jeunes anciens, dont tant dorment l'amirauté on tire les salves d’hon-
maintenant, en Tunisie, en Italie, sur eur
les côtes de Provence, en Corse, et ' ,, _ , .
tout le long de la voie sacrée qui les Peu apres, M. Yves Chataigneau,
a menés jusqu’au Danube. » gouverneur general de 1 Algérie, mon-
_ , . . , , ,, , te l échelle de coupee. Il est reçu par
Grand jour maintenant. Mer d hui- j e jviiiiistre dans les appartements de
I e - l’Amiral. Ensuite M. Michelet prend
A bâbord et à tribord six patrouil- congé et remercie le capitaine de
leurs de côte forment escorte. Bien- vaisseau Vuillaume, commandant le
tôt la colline de la Bouzaréah sort de croiseur, le félicite pour la belle te-
la brume, la vue d'Alger se précise, nue de l’équipage et descend à terre.
Accompagné du chef d état-major gé- g ur j e q Ua h j es troupes terrestres
néral de la Marine, le vice-amiral Le- rendent les honneurs au beau navire,
monnier, M. Michelet visite les ins- ^ Le ^j a h n » rentre à quai, suivi des
tallations du croiseur. Puis il gagne escor t e urs
la passerelle, bavarde amicalement
avec les journalistes présents. Il ne
cache pas son admiration pour la ter
re africaine. Il se retire ensuite dans
la chambre de veille de l’Amiral, jus
te au-dessus de la passerelle, et là.
tandis que le croiseur réduisant sa vi
tesse, se prépare à franchir la passe,
Reportage photographique
S. ROLANDO fils
exclusivité « Dépêche »
Voici les principaux extraits du discours de M. Michelet :
« Il n’est plus possible qu’un ministre des Armées se limite dans ses
inspections, à la France métropolitaine ». Ce n’est pas seulement parce que
les distances sont considérablement réduites par la vitesse des avions, c’est
surtout parce que, dans la dernière guerre, l’Afrique du Nord est devenue
un des berceaux de nos armées et que, désormais, toute conception doit
considérer l’Afrique du Nord, et même toute l’Afrique française, comme un
élément capital de notre système de défense nationale.
« Je crois que le jour où une ar- a fait découvrir qu’elle pouvait être
mée de débarquement est partie du essentiellement orientée vers un au-
sol africain vers la France a consacré tre but et vers d’autres horizons, ce
la fin d’une période de notre histoire furent les conditions de l’armistice de
militaire, la fin d’une certaine forme 1940.
de notre armée d’Afrique. Au pied La France n’avait pour ainsi dire
de ce monument qui rappelle avec plus d’armée, mais immédiatement,
force que les armées françaises d’au- dans l’Afrique du Nord comme en
jourd’hui n’existeraient pas si les France non occupée, on se mit à sau-
sacrifices nécessaires n’avaient pas ver ce qu’on pouvait en prévision
été consentis par les armées d'hier, d’une reprise de la guerre et l’idée
je trouverais injuste de ne pas évo- se fit jour très vite de reconstituer
quer d’abord cette première forme une armée nouvelle sur le sol même
de l’Armée d’Afrique, dont l’œuvre de l’Afrique du Nord,
représente une des réussites les plus U ne s'agissait plus d’envoyer des
originales, les plus fécondes de no- soldats de la Métropole en Afrique,
tre histoire militaire ». mais de former et d’équiper, en les
, , recrutant sur place, des troupes des-
L armee au service tinées à se battre. Cela devait abou-
. . tir, après la préparation du débar
de 1 économie Civile quement allié du 8 novembre, avec
l’aide puissante de nos alliés, à la
« C’est pourquoi l’heure est peut- constitution de la nouvelle Armée
être venue d’esquisser un bilan de d’Afrique dont nos cœurs de résis-
l’œuvre accomplie par toutes ces gé- tants accueillirent avant tant d’en-
nérations d’Africains. Si, dès 1845, thousiasme les exploits qui nous ont
après avoir construit 500 ,lieues de épargné la honte et qui ont fait de
routes, 16 ponts et un nombre déjà nous des vainqueurs,
considérable de maisons et d’édifices, Ces exploits, vous les - connaissez, et
le maréchal Bugeaud pouvait dire : je n’en retracerai pas l’histoire, mais,
« L’Armée a rempli bien d’autres rô- au jour de son premier passage offi-
les que celui de la guerre », que ciel en Alger, naguère capitale du
pourrions-nous dire aujourd’hui ? Le gouvernement de la Libération, le mi-
génie militaire a construit des mil- nistre des Armées du G.P.R.F., issu
liera de kilomètres de routes natio- de la Résistance, a le devoir d’en
nales, les autres armées ont tracé rappeler les étapes, et d’exprimer so
dés pistes innombrables. Et n’a-t-on lonnellement la reconnaissance du
pas inauguré, il y a seulement deux gouvernement unanime et de la Fran-
ans, la « Roçade Sud » qui, de Té- ce tout entière aux Armées qui se
bessa à El-Aricha, relie par les sont formées ici, à tous ceux qui les
Hauts-Plateaux les lisières de Tu- ont mises sur pied et animées, à tous
nisie à celle du Maroc ? les chefs qui les ont encadrées et
« Actuellement encore, l’Armée par- commandées. Les étapes de la vic-
ticipe à la construction d’une an- toire, jalonnées de tous les morts
tenne ferroviaire de 150 kilomètres dont nous conservons vivant le sou-
entre Stil et El-Oued (tout à fait venir, furent d’abord la Tunisie. Une
dans le Sud algérien). assistance recueillie rendait récem-
La mise de l’ensemble des armées ment hommage à. Gammarth, à tous
au service de l’économie civile dont morts tombés sur le territoire tu-
le ministère actuel a fait presque un nisien. Ce fut la campagne d Italie,
point de doctrine, n’est qu’une ex- °ù I e génie militaire frafiçais se re
tension à toutes les unités françaises v f^ a , m ême qu aux jours les plus
d’un usage pratiqué depuis plus d’un glorieux. Ce furent pour finir les
siècle par l’ensemble de l'Armée campagnes de France et d Allemagne
d’Afrique ». ou la rapidité de la décision et 1 ar-
Le ministre rappelle ensuite l'œu- deur de 1 exécution réalisèrent pies-
vre sociale et scientifique remarqua- due 1 impossible,
ble des médecins et pharmaciens mi- Hommage
litaires, notamment dans les terri- ,
toires du Sud, et il enchaîne : au général Henry MARTIN
« Pour de tels bienfaits, la vieille
Armée d'Afrique a droit à l’entière Je me suis fait un principe de ne
gratitude de tous ceux qui en ont nommer personne, dans une évoca-
profité et de tous ceux qui savent tion que je veux être celle de tous
que les rapports entre les Français les artisans de la victoire et spécia-
et les populations qu’ils rencontraient lement des morts. Je vous demande-
étaient faits pour devenir de plus en rai pourtant la permission de faire,
plus humains, et bientôt fondés sur en raison des circonstances, une ex-
une amitié réciproque. Il n’y a d’ail- ception, et de souligner, parlant de-
leurs rien de révolu dans ces prati- vant lui au moment où il va quitter
ques, et l’Armée d’Afrique d’aujour- l’Armée après une carrière entiere-
d’hui ne songe évidemment pas à ment consacrée au service de la Fran-
renoncer à la tradition. c 9> fl ue c es ^ au général Henry- Mar-
Un seul fait suffira pour en con- Un que nous devons le succès de 1 ex-
vaincre : l’armée de l’Air a, tout ré- pédition de Corse.
cemment, sauvé de la famine des po- Votre entrée dans Ajaccio et votre
pulations du Sud en parachutant les occupation du terrain sans prepara-
sacs de blé indispensables ». ^ îon d a u cne sorte, est un triomphe
de 1 audace dont vous avez sujet
De 1942 à la victoire d’être fier, mon général, ainsi d’ail
leurs que la Marine nationale. « Je
« Ce qui a marqué le tournant du suis l’interprète de tout le gouverne-
destin de l’Armée d’Afrique, ce qui ment en vous exprimant son admira
tion et sa reconnaissance pour les
services que vous avez rendus à la
Patrie comme je l’étais hier en vous
conférant, sur le front de vos trou
pes, le grand cordon de la Légion
d’honneur. »
Tels furent les hauts faits de l’Ar
mée de la Libération que nous avons
nommée l’Armée d’Afrique. Et quel
autre nom lui donner ? Tout cepen
dant la distinguait de l’ancienne ar
mée d’Afrique : le recrutement, les
méthodes d’instruction, l’e m p 1 o i,
l’Afrique devenait base de départ et
c’était pour l’Europe que cette armée
se préparait. En fait, elle était une
armée en tout point analogue à d’au
tres, et désormais, quand on parlera
d’Armée d’Afrique on ne songera plus
qu’à une armée de même type que
d’autres, appelée au même titre que
d’autres à servir pour la défense de
l'une quelconque des terres françai
ses. C’est un fait acquis depuis 1942.
La France et l’Afrique
sont étroitement
complémentaires
Un autre ne l’est pas moins : c’est
que la vitesse des engins suscepti
bles d’être utilisés en cas d’un nou
veau conflit oblige à modifier l’échel
le des distances de protection et à
considérer que de ce point de vue ia
France et l’Afrique sont étroitement
complémentaires.
Les problèmes de défense nationa
le sont désormais étudiés en fonction
de cette donnée et cela ne fait qu'ac
centuer le rapprochement et la soli
darité entre ces deux parties du ter
ritoire français. Nous n’avons d’ail
leurs qu’à suivre le chemin sur le
quel nous sommes depuis longtemps
engagés.
L’alignement des soldes
et l’égalité de commandement
Le ministère des Armées est allé
de l’avant, l’œuvre des « Amitiés
Africaines » et des « Dar-el-Askri »,
créée par le maréchal Franchet d’Es-
perey, apporte assistance matérielle
et morale aux anciens soldats et dé
fend éventuellement les droits de
leurs veuves et de leurs orphelins
La « Maison du Blessé de guerre mu
sulman » accueille les blessés en ins
tance d’appareillage ou de réforme
Le ministère des Armées s’est parti
culièrement penché, ces derniers mois
sur les difficultés d’ordre pécuniaire
et a pu en résoudre un certain nom
bre en obtenant l’alignement de cer
taines soldes et indemnités des Fran
çais musulmans sur celles des Fran
çais de la Métropole- placés dans la
même situation. Le principe de l’éga
lité de commandement allant de pair
avec l’égalité des mérites techniques
est entré dans l’usage et j’ai décidé
de faire appel à des officiers , supé
rieurs musulmans dans l’armée nou
velle de la Nation. Nous n’avons
d’ailleurs qu’à nous réjouir des déci
sions que les autorités civiles pren
nent parallèlement, en particulier de
la récente organisation de la vie mu
niçipale. Ces différentes mesures dé
mocratiques démontrent clairement
que nous cherchons à réaliser des
rapports fraternels entre tous ceux
qui servent sous les plis du drapeau
tricolore, sans distinction d’origine,
ni de croyances. Ainsi s’élabore in
sensiblement cet échange entre civi
lisations, légitime recherche d’un
pays qui voit dans la culture dont il
est le dépositaire une richesse tou
jours susceptible de s’accroître et
toujours destinée à une plus large
communication à tous les peuples.
Car si la France entend bien faire
face dans toutes les parties de son
territoire, à toutes ses obligations,
elle n’entend pas moins rester fidèle
à la devise républicaine qui constitue
une des sources les plus pures et les
plus sûres de sa grandeur. »
Visite de la Maison
du blessé de guerre
musulman
Reçus, par M. Chenillot, directeur,
et Mme Oms, infirmière major, le mi
nistre des Armées et sa suite officielle
visitèrent, à la Robertsau, la Maison
du Blessé de Guerre Musulman, qui
héberge une centaine de mutilés et
d’invalides.
Après s'être entretenu avec les bles
sés, parmi d'autres militaires décorés,
11 remit la Médaille militaire et ila
Croix de guerre avec palme au sergent
Bouchaïd Mohamed, du 3 me R.T.A.,
blessé par un éclat d’obus à la jambe
le 11 janvier 1945, en Alsace, à la li
sière ouest de Bettenhoffen.
M. Michelet parcourut ensuite l’in
firmerie, le réfectoire, les dortoirs, la
cuisine et toutes les dépendances de
cet hôpital modèle, situé au bon air
et dans la verdure.
Terminant son inspection, le minis
tre traduisit sa satisfaction au direc
teur en ces termes : « C’est propre,
bien tenu, impeccable ».
Chez les Limousins
Peu après, M. Michelet se rendait
à la Brasserie Bab-Azoun où il était
l’hôte de la société régionaliste « les
Limousins ». Répondant aux souhaits
de bienvenue de M. Léger, président,
le Ministre complimenta ses compa
triotes de maintenir les liens qui les
unissent-" à leur chère province et de
travailler au renouveau de la France.
Au M.R.P.
Quelques instants plus tard, dans la
même brasserie, M. Michelet était re
çu par les adhérents algérois du
M.R.P. Manifestation intime, au
cours de laquelle le Ministre des Ar
mées Invita ses amis à poursuivre
l’action entreprise par eux en Algérie.
Puis le Ministre, qu’accompagnaient
MM. Yves Chataigneau et Gazagne,
gagna la résidence des Oliviers pour
déjeuner et prendre un court instant
de détente.
M. Michelet s’est ensuite rendu
chez M. Ben Gana où un thé était
offert en son honneur. Dans l’après-
midi, il a poursuivi sa tournée d’ins
pection dans le département d’Alger.
(Suite pane 4)
Paris (F.P.). — La 4™ séance plé
nière de la Conférence de la Paix
s’est ouverte hier matin à 9 h. 30
sous la présidence de M. Molotov.
M. SPAAK
Intervenant le premier dans le dé
bat M. Spaak, délégué belge, criti
que à propos du traité de paix avec
l’Italie, les méthodes employées par
la conférence dans ses commissions.
Il affirme ensuite que pour régler la
question allemande une procédure
différente devra être déployée. ■ Je
trouve, dit-il, le traité avec l’Italie
trop dur, et faisant le procès des ac
tivités fascistes en Italie, M. Spaak
appelle les efforts antifascistes ac
complis depuis l’effondrement de
Mussolini. Ne faut-il pas, interroge-
t-il. tirer les conséquences d’une co
belligérance acceptée, et surtout ne
faut-il pas aider la jeune République
italienne ? L’orateur regrette tout
particulièrement la rigueur des clau
ses économiques car, dit-il, elles sont
un trop lourd fardeau.
M. RZYMOWSKI
M. Rzymowski, délégué polonais,
qui succède à M. Spaak, affirme que
la première préoccupation de la Po
logne est de liquider le fascisme
dans le monde et particulièrement
dans les pays ex-ennemis. Or, à ce
point de vue, le traité de paix avec
l’Italie ne le satisfait pas entière
ment. Il critique la ligne française
adoptée comme frontière italo - you
goslave et lui préfère la ligne biélo
russe qui laisse Gorizia à la You
goslavie et réduit le territoire libre
à la seule ville de Trieste. -
L’orateur m’élève enfin contre les
clauses économiques et particulière
ment les réparations exigées de l’Ita-
lie.
(Suite pane 4)
LONDRES. — Le premier ministre
britannique n’a pas reçu encore • de ré
ponse au second message qu’il a en
voyé au président Truman.
Fin des combats
en IRAN
Téhéran. — Le combat a pris fin
en Iran. Le gouvernement et les re
belles négocient. Le Shah a décrété
les élections parlementaires.
Une personnalité autorisée a dêela-
ré hier que le texte des nouvelles
propositions faites par M. Nasser
Kachkai au gouvernement de Téhé
ran était parvenu dans la capitale
iranienne.
De son côté, la radio iranienne an
nonce que Chiraz est complètement
encerclée par les forces rebelles dont
une colonne se dirige maintenant
vers Persepolis.
Dans son premier article, James Came-
ron utilisant les documents de John Dea -
ne Potter t correspondant de guerre au
Japon, et du fameux envoyé spécial amé
ricain à, Hiroshima John Hersey, décrivait
les terribles effets de la bombe atomique.
U poursuit ci-dessous son récit et en dé
gage la leçon :
U DÉPÊCHE ALGÉRIENNE
paraîtra demain
sur 6 PAGES
Vous y trouverez en plus des in
formations habituelles :
— LE TEXTE INTEGRAL DE LA
CONSTITUTION.
— LE COMPTE RENDU DU VOYA
GE DE M. MICHELET EN ORA-
NIE.
— La suite du reportage sensation
nel : « Le monde doit-il repartir
à zéro ? ».
— Une visite à l’Ecole de Cavalerie
à Hussein-Dey. ,
— La chronique des livres, etc...
M. Yves CHATAIGNEAU
part aujourd’hui
pour PARIS
Alger (F.P.). — Le Gouverneur Gé
néral Chataigneau qui accompagne
aujourd’hui dans sa tournée dans
le département d’Oran le Ministre
des Armées, repartira directement dès
son retour d’Oran, de l’aérodrome de
Maison-Blanche pour Paris, au dé
but de l’après-midi.
Dernière Minute
Alerte à Jérusalem
Jérusalem (F.P.). — Les soldats et
la police sont en état d’alerte à Jé
rusalem, annonce t-on en dernière
minute. Les troupes ont reçu l’ordre
de rejoindre leux cantonnement.
D’autre part, un attentat contre
un train chargé de troupes a eu lieu
hier après-midi au Sud de Haïfa
Une bombe a fait explosion sous ia
locomotive, sans causer de domma
ges. On ne signale aucune victime.
Un reportage sensationnel de James CÀMERON
Le drame des radiations
Pincher raconte : « A cet instant, l'uranium contenu dans la
bombe devint, d'un petit morceau de métal froid qu'il était, une
masse gazeuse, dont le volume augmentait à tout instant, d'une tem
pérature q;ui se chiffrait par millions de degrés. Autour de cette
masse se formait une immense zone d'air incandescent.
« Une averse de rayons gamma — radiations capables de péné
trer des murs épais de plusieurs pieds — s'abattirent à la vitesse
de la lumière, accompagnés de balles invisibles ; particules et neu
trons des atomes d'uranium dissociés.
« Suivit la bombe, fendant l’air, que, telle qu’on la fit lors de cette
mettant en pièces constructions et expérience, n’était qu’à l’àge de l’arc
êtres humains. Puis le souffle chaud et des flèches. »
de l’air, un super-ouragan bruyant
se déchaîna instantanément, mais Et ce 11 était rien ...»
assez longtemps pour broyer et ré-
duire en poussière le bois et la Voici ce qu - en dit pi nc her :
pierre. « La bombe atomique, telle qu’ella
« Ceux qui moururent dans 1 ex- est ma i n t e nant, est une arme ex
plosion eurent une fin relativement trêmement inefficace. Elle ne con-
adoucie. Ce furent les gens qui tient pas plus de 150 livres de p i u _
s’étaient mis à l’abri qui souffrirent ^ 0 nium ou d’uranium. Quand elle
le plus. Beaucoup d’entre eux pa- explose, l’effet de l’explosion est
raissaient sans blessures. Leur mort plus grand que ce l u i de 20 tonnes
fut plus lente, mais certaine. » de t.n.t. Encore cela ne représen-
, ij* te-t-il que le dixième d’un pour
La sequelle des maladies cent de l’énergie totale de la bom-
be.
« Les rayons gamma détruisent les « L’explosion désintègre la bom-
tissus vivants tels que ceux du cer- provoquant l’incendie atomique
veau, du foie et du cœur. 95 des a ) ors que seule une minuscule frac-
gens qui se trouvaient à 800 inètres tion de l’énergie totale a été libé-
de la bombe et survécurent à 1 ex- r ée. La bombe peut être et sera amé-
plosion, moururent après quelques ii or ée, sans changer le taux de l’ex-
heures, même quelques _ jours de p i os if qu’elle contient, de telle sorte
maladie, de fièvre et d’hémorragies. que son pouvoir soit égal à un mil-
« Ceux qui se trouvaient plus éloi- i ion de tonnes de T.N.T. C’est-à-
gnés de la bombe, mais encore dans d j re que son efficacité sera accrue
le rayon d’action de l’averre radio- seulement de 5 % — et ce n’est
active, moururent plus lentement. qu ’ U ne faible estimation. »
La moëlle de leurs os fut détruite, Smyth enfin, a dit dans son rap-
de même que les globules de leur por t ;
san £; . , Même si un faible pourcentage
«Aussi des gens souffrirent- s seulement de j a matière contenue
dune anémié incurable et, p dans j a bombe devait être rendu
une quinzaine de jours, perdiren générateur d’énergie, la civilisation
leurs cheveux, leurs gencives com- & ... . • •i
, , , . , , aurait le moyen de se suicider a
mencerent a saigner, et leur peau , ,,
se détacha en lambeaux. . . , .
« La plupart d’entre eux mouru- « Et pourtant ceci n est pas une
rent de suffocation. Leur sang de- limite. Le poids de 1 explosif peut
vint trop léger pour transporter être augmente autant qu on le de-
l’oxygène suffisant à leurs pou- sire et, sans aucun doute, il existe-
mons ra bientôt une bombe capable de
« Or, ce que nous ne devons pas réduire Londres au néant. »
oublier, c’est que la guerre atomi- (Suite page 4)
'
_
LA REVUE DES TROUPES. — Chasseurs, commandos, tirailleurs, marins, aviateurs défilent avec allant, acclamés par la foule
A L'HEROÏSME DES COMBATTANTS ALGERIENS
M. MICHELET affirme à Alger :
m K t
4 fr.
LE GRAND QUOTIDIEN DE L'AFRIQUE OU NORD
Publicité Alger: Havas, 57, r. d’Isly (Conc. de l’Agence Africaine) LE PETIT ALGERIEN 9, Bd Laferrière, ALGER — Tél. 396-55 et la suite — Ch. P. 20-21
«
L’AFRIQUE DU NORD
un des berceaux
de nos armées
1 est un élément capital de notre
système de défense nationale »
Le Ministre a présidé au Plateau des Glières une
magnifique revue des troupes d’Afrique
Dans l'après-midi, M. MICHELET et sa suite, après l'inspection de la
base aérienne de BLIDA, ont visité l'Ecole des Cadres de CHERCHELL
4 e Séance plénière de la Conférence de la Paix
A l'égard de l'Italie
cherchons la reconstruction
et non la vengeance
déclare
M. G. BIDAULT
MM. SPAAK et BEVIN plaident pour l’ex-alliée de l’Allemagne
Ci-contre :
M. MICHELET pro
nonce son discours
au Monument aux
Morts
Ci-dessoçs :
Alors que les déta
chements de l’Ar
mée d’Afrique défi
lent, M. MICHE
LET (au 1 er plan)
MM. Y. CHATAI-
GNEAU, GAZAGNE
les généraux Henry
MARTIN, de VI-
TROLLES et l’ami
ral RONARC’H sa
luent les drapeaux
L’ARRIVEE A ALGER
 U débarcadère, quai d'Abbeville, à 8 heures, la musique du 1 er
Régiment de Tirailleurs et des délégations de toutes les armes
sont massées dans un ordre impeccable. C'est M. Tubert, Maire
d'Alger, qui reçoit le Ministre et lui souhaite la bienvenue. Salut aux
couleurs, « Marseillaise », et M. Michelet passe une rapide inspection
des troupes, mitraillé par les photographes et les cinéastes.
A ses côtés, l'Amiral Lemonnier, le Gouverneur Général Y. Cha-
taigneau, l'Amiral Ronarc'h, commandant les forces maritimes en Mé
diterranée, le Général Henry Martin, commandant la 10 e Région, M.
Périllier, Préfet d'Alger, le Général Monclar, commandant p.i. la Divi
sion d'Alger, etc...
ben Brahlm, caïd des caïds de Guer-
rara.
Il remet également la Médaille de
la Résistance au lieutenant-colonel
Dulau, aux capitaines Reusser et
Douât et aux lieutenants Boùrgois,
Briand et Anglard.
C’est ensuite le défilé, toujours
épatants, nos soldats d’Afrique, fan
tassins, troupes de choc, génie, train,
zouaves, tirailleurs, aviateurs, moto
risés, font grande Impression par leur
allant et leur belle tenue.
Le défilé terminé, après avoir fé
licité le général Gentis qui présente
les troupes, le cortège ministériel
gagne le Monument aux Morts.
A l’Hôtel de la X° Région
Puis le ministre se rend à l’Hôtel de
la X mo Région militaire où lui sont
présentés les corps constitués, les pèr-
sonnels et les représentants des syn
dicats, des ateUeivs de l’Armée, les re
présentants des associations patrioti
ques et d’anciens combattants, les
déportés des camps d’Allemagne, no
tamment ceux de Dachau parmi les
quels M. Michelet retrouvera plusieurs
de ses camarades de détention avec
lesquels 11 évoquera des souvenirs. Le
ministre des Armées, vivement ap
plaudi par les Algérois massés sur les
trottoirs, gagne le plateau des Glières
pour assister à une imposante prise
d’armes.
Le ministre, qui vient de débarquer du « Georges Leygues », salue le drapeau et écoute
la « Marseillaise »
La
revue
au plateau des Glières
C’est tout un symbole que cette
cérémonie militaire au Plateau des
Glières. Entouré de toutes les per
sonnalités civiles et militaires venues
l’accueillir, M. Michelet, Ministre des
Armées, acclamé par une foule den
se, préside la parade. Auparavant 11
remettait les Insignes de Grand Of
ficier de la Légion d’Honneur au
bachaÿra Brahlm Saïd, de Sidi-Aïs-
sa, et la rosette d’Officier à SI Affarl
Au Monument aux Morts
Les troupes présentent les hon
neurs avenue Pasteur, tandis que les
avions en vagues de trois survolent
le cénotaphe. Minute de silence, son
nerie aux morts. L’épée à la main
le ministre ranime la flamme après
avoir déposé une superbe gerbe cra
vatée aux couleurs de France. Puis
la cérémonie du Souvehir terminée,
M. Michelet prononce le discours sui
vant dans lequel il magnifie l’Armée
d’Afrique au cours de l’Histoire, de
puis Bugeaud jusqu'aux dernières
campagnes d’Allemagne.
Discours de M. MICHELET
De Philippeville à Alger
à bord du “Georges LEYGUES”
(De noire envoyé spécial Roger FRISON-ROCHE)
La nuit était tombée depuis longtemps lorsquè le « Georges-
Leygues » appareilla. Les projecteurs du bord fouillaient le ciel, attar
dant parfois leurs recherches sur un nuage léger comme un flocon
d'argent. Philippeville, Stora, reflétaient leurs lumières dans les plans
d'eau du port. La passe franchie, le croiseur prit sa vitesse normale
de 24 nœuds laissant derrière lui un sillage phosphorescent. La mer
était calme. Le Ministre et les personnalités officielles ne parurent pas
ce soir là sur le pont.
Cinq heures du matin. La lune a il rédige le discours qu’il prononcera
disparu, on distingue vaguement les tout à l’heure devant le monùment
côtes ; devant nous les feux de posi- aux Morts.
tion d’un navire de guerre : c est le jj es av j ons de chasse passent en
croiseur léger « Le Malin », parti u ra se-motte sur le croiseur. Une trou-
aussi de Philippeville et qui \a.pren- pe de daup hi n s s’ébat devant la
dre le sillage du << Georges-Ley gués ». proue Les escorteurs virent bord sur
Une silhouette solitaire sur la plage k orq croisent dans la baie. Un
arrière du croiseur : le general Hen- jçjpgqpg de sous-marin sort de l’eau,
ry Martin respire la brise manne. p asse a tribord, équipage au garde-à-
Nous échangeons quelques mots. « Le vous hord à bord on échange les
Ministre —nous dira le Commandant honneurs. C’est le S.202, capturé aux
de la X- Région — a tenu a venir Allemands, remis en état et dont c’est
en Alger exalter 1 héroïsme de 1 Ar- j a première sortie sous équipage
mée d Afrique, à magnifier le sacri- f ran ç a j S Entrée dans la darse,
flee des enfants de 1 Algérie. Nul L’équipage est à la bande. Sur la
pays n a fait un effort humain sem- p j a g e a rrière, une section de fusil-
blable compte tenu de sa population. h erSj e t i a musique du « Georges-
Et, à Cherchell, dans cette ccole Leygues » se préparent pour la céré-
d’aspirants qui a forme jes cadres de mon j e des couleurs. M. Michelet la
l’Armée nouvelle, il rappellera aux p r ésid e , devant tous les officiers pré
jeunes, 1 exemple sublime de leurs sents sl , r j e nav i re de guerre. A
jeunes anciens, dont tant dorment l'amirauté on tire les salves d’hon-
maintenant, en Tunisie, en Italie, sur eur
les côtes de Provence, en Corse, et ' ,, _ , .
tout le long de la voie sacrée qui les Peu apres, M. Yves Chataigneau,
a menés jusqu’au Danube. » gouverneur general de 1 Algérie, mon-
_ , . . , , ,, , te l échelle de coupee. Il est reçu par
Grand jour maintenant. Mer d hui- j e jviiiiistre dans les appartements de
I e - l’Amiral. Ensuite M. Michelet prend
A bâbord et à tribord six patrouil- congé et remercie le capitaine de
leurs de côte forment escorte. Bien- vaisseau Vuillaume, commandant le
tôt la colline de la Bouzaréah sort de croiseur, le félicite pour la belle te-
la brume, la vue d'Alger se précise, nue de l’équipage et descend à terre.
Accompagné du chef d état-major gé- g ur j e q Ua h j es troupes terrestres
néral de la Marine, le vice-amiral Le- rendent les honneurs au beau navire,
monnier, M. Michelet visite les ins- ^ Le ^j a h n » rentre à quai, suivi des
tallations du croiseur. Puis il gagne escor t e urs
la passerelle, bavarde amicalement
avec les journalistes présents. Il ne
cache pas son admiration pour la ter
re africaine. Il se retire ensuite dans
la chambre de veille de l’Amiral, jus
te au-dessus de la passerelle, et là.
tandis que le croiseur réduisant sa vi
tesse, se prépare à franchir la passe,
Reportage photographique
S. ROLANDO fils
exclusivité « Dépêche »
Voici les principaux extraits du discours de M. Michelet :
« Il n’est plus possible qu’un ministre des Armées se limite dans ses
inspections, à la France métropolitaine ». Ce n’est pas seulement parce que
les distances sont considérablement réduites par la vitesse des avions, c’est
surtout parce que, dans la dernière guerre, l’Afrique du Nord est devenue
un des berceaux de nos armées et que, désormais, toute conception doit
considérer l’Afrique du Nord, et même toute l’Afrique française, comme un
élément capital de notre système de défense nationale.
« Je crois que le jour où une ar- a fait découvrir qu’elle pouvait être
mée de débarquement est partie du essentiellement orientée vers un au-
sol africain vers la France a consacré tre but et vers d’autres horizons, ce
la fin d’une période de notre histoire furent les conditions de l’armistice de
militaire, la fin d’une certaine forme 1940.
de notre armée d’Afrique. Au pied La France n’avait pour ainsi dire
de ce monument qui rappelle avec plus d’armée, mais immédiatement,
force que les armées françaises d’au- dans l’Afrique du Nord comme en
jourd’hui n’existeraient pas si les France non occupée, on se mit à sau-
sacrifices nécessaires n’avaient pas ver ce qu’on pouvait en prévision
été consentis par les armées d'hier, d’une reprise de la guerre et l’idée
je trouverais injuste de ne pas évo- se fit jour très vite de reconstituer
quer d’abord cette première forme une armée nouvelle sur le sol même
de l’Armée d’Afrique, dont l’œuvre de l’Afrique du Nord,
représente une des réussites les plus U ne s'agissait plus d’envoyer des
originales, les plus fécondes de no- soldats de la Métropole en Afrique,
tre histoire militaire ». mais de former et d’équiper, en les
, , recrutant sur place, des troupes des-
L armee au service tinées à se battre. Cela devait abou-
. . tir, après la préparation du débar
de 1 économie Civile quement allié du 8 novembre, avec
l’aide puissante de nos alliés, à la
« C’est pourquoi l’heure est peut- constitution de la nouvelle Armée
être venue d’esquisser un bilan de d’Afrique dont nos cœurs de résis-
l’œuvre accomplie par toutes ces gé- tants accueillirent avant tant d’en-
nérations d’Africains. Si, dès 1845, thousiasme les exploits qui nous ont
après avoir construit 500 ,lieues de épargné la honte et qui ont fait de
routes, 16 ponts et un nombre déjà nous des vainqueurs,
considérable de maisons et d’édifices, Ces exploits, vous les - connaissez, et
le maréchal Bugeaud pouvait dire : je n’en retracerai pas l’histoire, mais,
« L’Armée a rempli bien d’autres rô- au jour de son premier passage offi-
les que celui de la guerre », que ciel en Alger, naguère capitale du
pourrions-nous dire aujourd’hui ? Le gouvernement de la Libération, le mi-
génie militaire a construit des mil- nistre des Armées du G.P.R.F., issu
liera de kilomètres de routes natio- de la Résistance, a le devoir d’en
nales, les autres armées ont tracé rappeler les étapes, et d’exprimer so
dés pistes innombrables. Et n’a-t-on lonnellement la reconnaissance du
pas inauguré, il y a seulement deux gouvernement unanime et de la Fran-
ans, la « Roçade Sud » qui, de Té- ce tout entière aux Armées qui se
bessa à El-Aricha, relie par les sont formées ici, à tous ceux qui les
Hauts-Plateaux les lisières de Tu- ont mises sur pied et animées, à tous
nisie à celle du Maroc ? les chefs qui les ont encadrées et
« Actuellement encore, l’Armée par- commandées. Les étapes de la vic-
ticipe à la construction d’une an- toire, jalonnées de tous les morts
tenne ferroviaire de 150 kilomètres dont nous conservons vivant le sou-
entre Stil et El-Oued (tout à fait venir, furent d’abord la Tunisie. Une
dans le Sud algérien). assistance recueillie rendait récem-
La mise de l’ensemble des armées ment hommage à. Gammarth, à tous
au service de l’économie civile dont morts tombés sur le territoire tu-
le ministère actuel a fait presque un nisien. Ce fut la campagne d Italie,
point de doctrine, n’est qu’une ex- °ù I e génie militaire frafiçais se re
tension à toutes les unités françaises v f^ a , m ême qu aux jours les plus
d’un usage pratiqué depuis plus d’un glorieux. Ce furent pour finir les
siècle par l’ensemble de l'Armée campagnes de France et d Allemagne
d’Afrique ». ou la rapidité de la décision et 1 ar-
Le ministre rappelle ensuite l'œu- deur de 1 exécution réalisèrent pies-
vre sociale et scientifique remarqua- due 1 impossible,
ble des médecins et pharmaciens mi- Hommage
litaires, notamment dans les terri- ,
toires du Sud, et il enchaîne : au général Henry MARTIN
« Pour de tels bienfaits, la vieille
Armée d'Afrique a droit à l’entière Je me suis fait un principe de ne
gratitude de tous ceux qui en ont nommer personne, dans une évoca-
profité et de tous ceux qui savent tion que je veux être celle de tous
que les rapports entre les Français les artisans de la victoire et spécia-
et les populations qu’ils rencontraient lement des morts. Je vous demande-
étaient faits pour devenir de plus en rai pourtant la permission de faire,
plus humains, et bientôt fondés sur en raison des circonstances, une ex-
une amitié réciproque. Il n’y a d’ail- ception, et de souligner, parlant de-
leurs rien de révolu dans ces prati- vant lui au moment où il va quitter
ques, et l’Armée d’Afrique d’aujour- l’Armée après une carrière entiere-
d’hui ne songe évidemment pas à ment consacrée au service de la Fran-
renoncer à la tradition. c 9> fl ue c es ^ au général Henry- Mar-
Un seul fait suffira pour en con- Un que nous devons le succès de 1 ex-
vaincre : l’armée de l’Air a, tout ré- pédition de Corse.
cemment, sauvé de la famine des po- Votre entrée dans Ajaccio et votre
pulations du Sud en parachutant les occupation du terrain sans prepara-
sacs de blé indispensables ». ^ îon d a u cne sorte, est un triomphe
de 1 audace dont vous avez sujet
De 1942 à la victoire d’être fier, mon général, ainsi d’ail
leurs que la Marine nationale. « Je
« Ce qui a marqué le tournant du suis l’interprète de tout le gouverne-
destin de l’Armée d’Afrique, ce qui ment en vous exprimant son admira
tion et sa reconnaissance pour les
services que vous avez rendus à la
Patrie comme je l’étais hier en vous
conférant, sur le front de vos trou
pes, le grand cordon de la Légion
d’honneur. »
Tels furent les hauts faits de l’Ar
mée de la Libération que nous avons
nommée l’Armée d’Afrique. Et quel
autre nom lui donner ? Tout cepen
dant la distinguait de l’ancienne ar
mée d’Afrique : le recrutement, les
méthodes d’instruction, l’e m p 1 o i,
l’Afrique devenait base de départ et
c’était pour l’Europe que cette armée
se préparait. En fait, elle était une
armée en tout point analogue à d’au
tres, et désormais, quand on parlera
d’Armée d’Afrique on ne songera plus
qu’à une armée de même type que
d’autres, appelée au même titre que
d’autres à servir pour la défense de
l'une quelconque des terres françai
ses. C’est un fait acquis depuis 1942.
La France et l’Afrique
sont étroitement
complémentaires
Un autre ne l’est pas moins : c’est
que la vitesse des engins suscepti
bles d’être utilisés en cas d’un nou
veau conflit oblige à modifier l’échel
le des distances de protection et à
considérer que de ce point de vue ia
France et l’Afrique sont étroitement
complémentaires.
Les problèmes de défense nationa
le sont désormais étudiés en fonction
de cette donnée et cela ne fait qu'ac
centuer le rapprochement et la soli
darité entre ces deux parties du ter
ritoire français. Nous n’avons d’ail
leurs qu’à suivre le chemin sur le
quel nous sommes depuis longtemps
engagés.
L’alignement des soldes
et l’égalité de commandement
Le ministère des Armées est allé
de l’avant, l’œuvre des « Amitiés
Africaines » et des « Dar-el-Askri »,
créée par le maréchal Franchet d’Es-
perey, apporte assistance matérielle
et morale aux anciens soldats et dé
fend éventuellement les droits de
leurs veuves et de leurs orphelins
La « Maison du Blessé de guerre mu
sulman » accueille les blessés en ins
tance d’appareillage ou de réforme
Le ministère des Armées s’est parti
culièrement penché, ces derniers mois
sur les difficultés d’ordre pécuniaire
et a pu en résoudre un certain nom
bre en obtenant l’alignement de cer
taines soldes et indemnités des Fran
çais musulmans sur celles des Fran
çais de la Métropole- placés dans la
même situation. Le principe de l’éga
lité de commandement allant de pair
avec l’égalité des mérites techniques
est entré dans l’usage et j’ai décidé
de faire appel à des officiers , supé
rieurs musulmans dans l’armée nou
velle de la Nation. Nous n’avons
d’ailleurs qu’à nous réjouir des déci
sions que les autorités civiles pren
nent parallèlement, en particulier de
la récente organisation de la vie mu
niçipale. Ces différentes mesures dé
mocratiques démontrent clairement
que nous cherchons à réaliser des
rapports fraternels entre tous ceux
qui servent sous les plis du drapeau
tricolore, sans distinction d’origine,
ni de croyances. Ainsi s’élabore in
sensiblement cet échange entre civi
lisations, légitime recherche d’un
pays qui voit dans la culture dont il
est le dépositaire une richesse tou
jours susceptible de s’accroître et
toujours destinée à une plus large
communication à tous les peuples.
Car si la France entend bien faire
face dans toutes les parties de son
territoire, à toutes ses obligations,
elle n’entend pas moins rester fidèle
à la devise républicaine qui constitue
une des sources les plus pures et les
plus sûres de sa grandeur. »
Visite de la Maison
du blessé de guerre
musulman
Reçus, par M. Chenillot, directeur,
et Mme Oms, infirmière major, le mi
nistre des Armées et sa suite officielle
visitèrent, à la Robertsau, la Maison
du Blessé de Guerre Musulman, qui
héberge une centaine de mutilés et
d’invalides.
Après s'être entretenu avec les bles
sés, parmi d'autres militaires décorés,
11 remit la Médaille militaire et ila
Croix de guerre avec palme au sergent
Bouchaïd Mohamed, du 3 me R.T.A.,
blessé par un éclat d’obus à la jambe
le 11 janvier 1945, en Alsace, à la li
sière ouest de Bettenhoffen.
M. Michelet parcourut ensuite l’in
firmerie, le réfectoire, les dortoirs, la
cuisine et toutes les dépendances de
cet hôpital modèle, situé au bon air
et dans la verdure.
Terminant son inspection, le minis
tre traduisit sa satisfaction au direc
teur en ces termes : « C’est propre,
bien tenu, impeccable ».
Chez les Limousins
Peu après, M. Michelet se rendait
à la Brasserie Bab-Azoun où il était
l’hôte de la société régionaliste « les
Limousins ». Répondant aux souhaits
de bienvenue de M. Léger, président,
le Ministre complimenta ses compa
triotes de maintenir les liens qui les
unissent-" à leur chère province et de
travailler au renouveau de la France.
Au M.R.P.
Quelques instants plus tard, dans la
même brasserie, M. Michelet était re
çu par les adhérents algérois du
M.R.P. Manifestation intime, au
cours de laquelle le Ministre des Ar
mées Invita ses amis à poursuivre
l’action entreprise par eux en Algérie.
Puis le Ministre, qu’accompagnaient
MM. Yves Chataigneau et Gazagne,
gagna la résidence des Oliviers pour
déjeuner et prendre un court instant
de détente.
M. Michelet s’est ensuite rendu
chez M. Ben Gana où un thé était
offert en son honneur. Dans l’après-
midi, il a poursuivi sa tournée d’ins
pection dans le département d’Alger.
(Suite pane 4)
Paris (F.P.). — La 4™ séance plé
nière de la Conférence de la Paix
s’est ouverte hier matin à 9 h. 30
sous la présidence de M. Molotov.
M. SPAAK
Intervenant le premier dans le dé
bat M. Spaak, délégué belge, criti
que à propos du traité de paix avec
l’Italie, les méthodes employées par
la conférence dans ses commissions.
Il affirme ensuite que pour régler la
question allemande une procédure
différente devra être déployée. ■ Je
trouve, dit-il, le traité avec l’Italie
trop dur, et faisant le procès des ac
tivités fascistes en Italie, M. Spaak
appelle les efforts antifascistes ac
complis depuis l’effondrement de
Mussolini. Ne faut-il pas, interroge-
t-il. tirer les conséquences d’une co
belligérance acceptée, et surtout ne
faut-il pas aider la jeune République
italienne ? L’orateur regrette tout
particulièrement la rigueur des clau
ses économiques car, dit-il, elles sont
un trop lourd fardeau.
M. RZYMOWSKI
M. Rzymowski, délégué polonais,
qui succède à M. Spaak, affirme que
la première préoccupation de la Po
logne est de liquider le fascisme
dans le monde et particulièrement
dans les pays ex-ennemis. Or, à ce
point de vue, le traité de paix avec
l’Italie ne le satisfait pas entière
ment. Il critique la ligne française
adoptée comme frontière italo - you
goslave et lui préfère la ligne biélo
russe qui laisse Gorizia à la You
goslavie et réduit le territoire libre
à la seule ville de Trieste. -
L’orateur m’élève enfin contre les
clauses économiques et particulière
ment les réparations exigées de l’Ita-
lie.
(Suite pane 4)
LONDRES. — Le premier ministre
britannique n’a pas reçu encore • de ré
ponse au second message qu’il a en
voyé au président Truman.
Fin des combats
en IRAN
Téhéran. — Le combat a pris fin
en Iran. Le gouvernement et les re
belles négocient. Le Shah a décrété
les élections parlementaires.
Une personnalité autorisée a dêela-
ré hier que le texte des nouvelles
propositions faites par M. Nasser
Kachkai au gouvernement de Téhé
ran était parvenu dans la capitale
iranienne.
De son côté, la radio iranienne an
nonce que Chiraz est complètement
encerclée par les forces rebelles dont
une colonne se dirige maintenant
vers Persepolis.
Dans son premier article, James Came-
ron utilisant les documents de John Dea -
ne Potter t correspondant de guerre au
Japon, et du fameux envoyé spécial amé
ricain à, Hiroshima John Hersey, décrivait
les terribles effets de la bombe atomique.
U poursuit ci-dessous son récit et en dé
gage la leçon :
U DÉPÊCHE ALGÉRIENNE
paraîtra demain
sur 6 PAGES
Vous y trouverez en plus des in
formations habituelles :
— LE TEXTE INTEGRAL DE LA
CONSTITUTION.
— LE COMPTE RENDU DU VOYA
GE DE M. MICHELET EN ORA-
NIE.
— La suite du reportage sensation
nel : « Le monde doit-il repartir
à zéro ? ».
— Une visite à l’Ecole de Cavalerie
à Hussein-Dey. ,
— La chronique des livres, etc...
M. Yves CHATAIGNEAU
part aujourd’hui
pour PARIS
Alger (F.P.). — Le Gouverneur Gé
néral Chataigneau qui accompagne
aujourd’hui dans sa tournée dans
le département d’Oran le Ministre
des Armées, repartira directement dès
son retour d’Oran, de l’aérodrome de
Maison-Blanche pour Paris, au dé
but de l’après-midi.
Dernière Minute
Alerte à Jérusalem
Jérusalem (F.P.). — Les soldats et
la police sont en état d’alerte à Jé
rusalem, annonce t-on en dernière
minute. Les troupes ont reçu l’ordre
de rejoindre leux cantonnement.
D’autre part, un attentat contre
un train chargé de troupes a eu lieu
hier après-midi au Sud de Haïfa
Une bombe a fait explosion sous ia
locomotive, sans causer de domma
ges. On ne signale aucune victime.
Un reportage sensationnel de James CÀMERON
Le drame des radiations
Pincher raconte : « A cet instant, l'uranium contenu dans la
bombe devint, d'un petit morceau de métal froid qu'il était, une
masse gazeuse, dont le volume augmentait à tout instant, d'une tem
pérature q;ui se chiffrait par millions de degrés. Autour de cette
masse se formait une immense zone d'air incandescent.
« Une averse de rayons gamma — radiations capables de péné
trer des murs épais de plusieurs pieds — s'abattirent à la vitesse
de la lumière, accompagnés de balles invisibles ; particules et neu
trons des atomes d'uranium dissociés.
« Suivit la bombe, fendant l’air, que, telle qu’on la fit lors de cette
mettant en pièces constructions et expérience, n’était qu’à l’àge de l’arc
êtres humains. Puis le souffle chaud et des flèches. »
de l’air, un super-ouragan bruyant
se déchaîna instantanément, mais Et ce 11 était rien ...»
assez longtemps pour broyer et ré-
duire en poussière le bois et la Voici ce qu - en dit pi nc her :
pierre. « La bombe atomique, telle qu’ella
« Ceux qui moururent dans 1 ex- est ma i n t e nant, est une arme ex
plosion eurent une fin relativement trêmement inefficace. Elle ne con-
adoucie. Ce furent les gens qui tient pas plus de 150 livres de p i u _
s’étaient mis à l’abri qui souffrirent ^ 0 nium ou d’uranium. Quand elle
le plus. Beaucoup d’entre eux pa- explose, l’effet de l’explosion est
raissaient sans blessures. Leur mort plus grand que ce l u i de 20 tonnes
fut plus lente, mais certaine. » de t.n.t. Encore cela ne représen-
, ij* te-t-il que le dixième d’un pour
La sequelle des maladies cent de l’énergie totale de la bom-
be.
« Les rayons gamma détruisent les « L’explosion désintègre la bom-
tissus vivants tels que ceux du cer- provoquant l’incendie atomique
veau, du foie et du cœur. 95 des a ) ors que seule une minuscule frac-
gens qui se trouvaient à 800 inètres tion de l’énergie totale a été libé-
de la bombe et survécurent à 1 ex- r ée. La bombe peut être et sera amé-
plosion, moururent après quelques ii or ée, sans changer le taux de l’ex-
heures, même quelques _ jours de p i os if qu’elle contient, de telle sorte
maladie, de fièvre et d’hémorragies. que son pouvoir soit égal à un mil-
« Ceux qui se trouvaient plus éloi- i ion de tonnes de T.N.T. C’est-à-
gnés de la bombe, mais encore dans d j re que son efficacité sera accrue
le rayon d’action de l’averre radio- seulement de 5 % — et ce n’est
active, moururent plus lentement. qu ’ U ne faible estimation. »
La moëlle de leurs os fut détruite, Smyth enfin, a dit dans son rap-
de même que les globules de leur por t ;
san £; . , Même si un faible pourcentage
«Aussi des gens souffrirent- s seulement de j a matière contenue
dune anémié incurable et, p dans j a bombe devait être rendu
une quinzaine de jours, perdiren générateur d’énergie, la civilisation
leurs cheveux, leurs gencives com- & ... . • •i
, , , . , , aurait le moyen de se suicider a
mencerent a saigner, et leur peau , ,,
se détacha en lambeaux. . . , .
« La plupart d’entre eux mouru- « Et pourtant ceci n est pas une
rent de suffocation. Leur sang de- limite. Le poids de 1 explosif peut
vint trop léger pour transporter être augmente autant qu on le de-
l’oxygène suffisant à leurs pou- sire et, sans aucun doute, il existe-
mons ra bientôt une bombe capable de
« Or, ce que nous ne devons pas réduire Londres au néant. »
oublier, c’est que la guerre atomi- (Suite page 4)
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LA REVUE DES TROUPES. — Chasseurs, commandos, tirailleurs, marins, aviateurs défilent avec allant, acclamés par la foule
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