Presse et revues
4 pages
Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-11-12
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 novembre 1885 12 novembre 1885
Description : 1885/11/12 (A1,N119). 1885/11/12 (A1,N119).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5432540
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
PRE FECTIJf fK D'A !•
JOURIIAL POLITIQUE QUOTJDlEjf
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois Un an
Algérie . 4.5© 9 *8
France. © 12 24
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n* 9, ancien hôtel Bazin."; ■
•' UL ' <1 J : 1 '
Tontes les «ommuaie&tious relatira» aux auBso&tfc et récimsa. âvrtniÿX, «t,
Algérie, être adressées à T AGENCE HAVAS, boaleyard da 1 a ïUpaltiicrc^ âî#*-
Sn France, les communicatioae sont re^aes savoir
A Marskilue, chei M, Gostàvx âLLÀRD, rue daBausset, À';
A Paris, chés SIM. ÀUDBOURS et C?«^place de la Bourse, 10 ,
Et par leurs carre»*pud*sU«
La DEPECHE ALGÉRIENNE est désignée pour l’insertion de» annouoes légales J utiioiaire» èt autres exigées pour la validité des procédure» et contrats
1' III I.NJ —• iim 'lui— —,.,t ■ I. I...II II. IM.IM. ■ —
SERVICE TELEGRAPHIQUE HE LV DEPECHE
Avant la séance.
Paris, iO novembre, 4 h. 50, soir.
Les couloirs du Palais Bourbon sont
absolument calmes avant la séance, mal
gré les bruits qui avaient couru relative
ment à une prétendue manifestation que
les anarchistes devaient faire aux abords
du Palais Bourbon, manifestation à la
quelle les journaux cléricaux avaient prê
té avec empressement la publicité de leurs
colonnes.
Quelques centaines de curieux causent
par petits groupes sur les quais et le Pont
de la Concorde. Quatre ou cinq agents de
police su fusent à maintenir la circula
tion. Les curieux assistent avec une in
différence presque absolue à Ventrée des
députés, que, pour la plupart, ils ne con
naissent pas. Aucun cri n’est proféré.
Aucun mouvement ne se manifeste sur le
passage de MM. Michelin et Camelinat que
Von affirmait devoir être acclamés. L’ar
rivée de Basly, lui-même, laisse la foule
absolument calme. **
A partir de une heure et demie, les dé
putés commencent à affluer dans les cou
loirs.
L’arrivée des nouveaux élus, qui sont
obligés de décliner leurs noms et qualités
au personnel du service de la Chambre,
donne lieu à quelque confusion.
L’animation devient bientôt très gran
de, car beaucoup de nouveaux députés
amènent avec eux leurs parents et leurs
amis, qu’il devient bientôt impossible de
çaser dans les tribunes. On parle beau
coup dans les couloirs, mais aucune indi
cation sur l’orientation politique ne se
dégage encore des conversations.
Pari -, 10 novembre, 5 b. 35, soir.
La foule s’est augmentée aux abords de
la Chambre ; des mesures d’ordre sont
prises. Aucun incident à signaler.
Les couloirs de la Chambre sont très
animés. L’accord des députés est fait sur
le choix de M. Floquet comme président
et Anatole de La Forge vice-pfésident
provisoire.
Bans la sal e des séances de la Cham
bre, les premiers instants •sont consacrés
à l’installation des nouveaux dcputés.
Be nombreux serrements de mains sont
échanges. M. Ferry assiste" ffîîifffêanve'.
La Séance.
Paris, 10 novembre-, 6 h. 28 soir.
A l’ouverturo de la séance, M. Blanc,
doyen d’âge, monte an fauteuil de la pré
sidence et prononce l’allocution suivan
te :
“ Je salue les nouveaux députés que la
“ France vient d’élire et je suis heureux
“ de constater qu’une fois encore le pays
“ a déclaré qu’il voulait rester républi-
“ cain ; mais il nous a fait entendre de
“ salutaires avertissements auxquels il
“ convient que tous se conforment.”
(Vifs applaudissements.)
L’orateur énumère ensuite les travaux
et les réformes à accomplir. Il dit qulil
convient de s’appliquer à relever l’agri
culture nationale et à améliorer la si
tuation des ouvriers ; S faut simplifier
l’organisation administrative, épurer le
personnel dans le sens républicain, faire
de sévères économies et donner au pays
une bonne loi.de recrutement. La Cham
bre y travaillera en poursuivant sa mar
che en avant, incessante, paisible, mais
résolue. ("Applaudissements.J
L’orateur dit en terminant :
“ Permettez à votre doyen d’âge de
“ vous rappeler qu’il est un descendant
“ de ces Allobroges qui, en 1792,
s’écriaient devant l’Assemblée natio-
“ nale : Nous venons à toi, beau pays de
“ France, parce que tu es la liberté.
“ Aujourd’hui que la Savoie est réunie
“ à la grande famille fra,nçaise, plus
“ heureux que nos pères, nous nous
“ écrions à notre tour : France ! nous
“ t’aimons comme une mère que l’on
“ a retrouvée ; nous te servirons comme
“ une mère que l’on ne veut plus perdre.
“ (Acclamations prolongées.)”
Les parties du discours de M. Blanc où
il a fait allusion aux réformes ont été
plus particulièrement applaudies par la
partie radicale de la Chambre, Le passage
sur la nécessité d’une épuration du per
sonnel a été accueilli par une double sal
ve d’applaudissements de toute la majo
rité. Enfin, la péroraison a valu au pré
sident d’âge une véritable ovation. M.
Blanc n’a pas lu son discours, il lia pro
noncé avec une grande fermeté et une
remarquable facilité d’élocution.
Élection du bueeau.
Paris, 10 novembre, 6 h. 49, soir.
La Chambre passe ensuite à l’élection
de son bureau provisoire.
M. Floquet est élu président par 392
voix sur 450 votants.
M. Anatole de la Forge ost élu premier
vice-président par 430 voix.
L’élection plu deuxième vice-président
donne lieu à 2 tours de scrutin.
Premier tour : M. Spüller 223 voix,
M. Pierre Blanc 197.
deuxième tour : M. Pierre Blanc 231
voix, élu ; M. Spüller 210 voix.
La Chambre s’ajourne à jeudi.
—
Nouvelles Parlementaires
Paris, 10 novembre; 5 h. 40, matin.
L’ “Officiel” publie le décret nommant
M. Comot, ministre de l’agriculture et
M. Bautresme, ministre du commerce.
Paris, 10 novembre, 8 h. 55 malin.
Une réunion préparatoire à la réunion
plénière des gauches a eu lieu au Grand
Orient. File a d’abord choisi M. Floquet
comme candidat à la présidence provi
soire de la Chambre, et M. Anatole de la
Forge comme candidat à la vice-prési
dence.
La réunion a ensuite discuté l'ordre du
jour de la réunion plénière.
MM. Bocliefort et Georges Perin ont
demandé l’évacuation de Madagascar et
du Tonkin
MM. Rivet et Belaporte ont déclaré
qu’il fallait attendre d’abord l’avis du
gouvernement.
Paris, 10 novembre, 4 h. 52, soir.
Les détails de la réunion d’hier soir au
grand Orient commencent à être connus.
Pendant la discussion au sujet de la no
mination du second vice-président pro
visoire, M. Lockroy a demandé à
M J . Thomson, si les membres de l’ancienne
union républicaine avaient un candidat,
Le nom de M. Spüller fut prononcé, mais
M,: Rochefort et M. Raspail combattirent
sa candidature en prenant pour prétexte,
l’attitude de M. Spüller au sujet des affai
res du Tonkin. M. Lockroy ayant de
mandé à MM. Thomson et Etienne de
faire connaître leurs opinions, M- Thom
son déclara qu’il attendrait l’avis du
gouvernement.
On annonce, d’autre part, qu’une cen
taine de membres de la droite se sont
réunis dans la matinée. Us décidèrent de
voter pour M, Floquet pour le poste de
président et pour M. de La Forge comme
premier vice-président, si le deuxième
vice-président est accordé à la droite.
Bans le cas contraire la droite voterait
en blanc.
Paris, 10 novembre, 5 h. 37, soir.
Après de longs débats pour le choix du
deuxième vice-président provisoire,
M. Spüller a été finalement accepté par
les gauches.
Les droites qui n’ont pu obtenir le
deuxième vice-président voteront en
blanc.
: . ......
AU 'SENAT
Paais, 10 novembre, 3 h. 50, soir,
ti» rentrée.
La rentrée du Sénat s’est effectuée dans
un calme extraordinaire.
Quelques sénateurs présents , dans les
couloirs, s’entretenant des élections, sont
d’avis que le résultat de cellos-ci n’a pas
produit dans le pays l’impression défa
vorable qu’on a dit, et que les députés
républicains arriveront facilement à une
entente qui rendra cette législature
féconde en résultats.
Les trois groupes républicains réunis
avant la séance décident après l’échange
de quelques observations, d’attendre la
déclaration ministérielle avant de régler
l’ordre des travaux du Sénat.
lia séance.
A 2 heures la séance est ouverte devant
des banquettes presque vides et des tri
bunes absolument désertes. M. le Prési
dent Leroyer après avoir lu le décret de .
convocation des 'Chambres et rappelé que
le bureau élu en janvier reste en fonc
tions, fait l’éloge des quatre sénateurs
Fayolle, Robin, Jumeau et Lâbitte, décé
dés pendant les vacances.
Projet de désolution.
M. Fresneap dépose un projet de réso
lution ainsi conçu :
“Le Sénat nommera immédiatement
dans ses bureaux une Commission de
9 membres chargée de faire une enquête
sur les provenances, lâ qualité et les
prix des fournitures militaires e.t autres
inscrites au budget de l’Etat et qui devra
déposer dans le plus bref délai Am rap
port sur les réformes à introduire dans
cette partie des dépenses publiques.”
Malgré l’insistance de É. Fresneau, le
Sénat repousse l’urgence demandée.
Question an ministre île la guerre.
M. Lenoèl questionna le général Cam-
penon au sujet du fonctionnement du
service des remontes en Normandie.
L’orateur signale ce fait que les che
vaux refusés par les'Comités de la re
monte sont achetés aux éleveurs par des
marchands forains, qui réussissent . à les
faire accepter le lendemain par ces
memes Comités,
Le ministre de la guerre répond qu’il
Va immédiatement prescrire une enquête
■sur les faits qui viennent d’être signalés
et qu’il est fermement résolu à empêche i*
de semblables pratiques.
Proposition du président.
Sur la proposition de M. Leroy er, le
Sénat maintient à son ordre du jour les
projets présentés au cours de la dernière
législature.
La séance est levée à 2 heures 45 et
renvoyée à lundi .
INFOüâÂTIONS eT BRUITSlVERS
Paris, 10 novembre, 5 h. 40, matin.
New-York : Riel a obtenu un nouveau
sursis jusqu’au 16 novembre.
Paris, 10 novembre, 8 h, 55, matin.
Madrid : L’état du maréchal Serrano
continue à s’améliorer.
Londres : On mande d’Alexandrie au
“Baily-News” que 30,000 soudanais sont
concentrés à Abou-Eamecl. 4,000 dervi-
chesfaveo 6,000 esclaves marchent contre
les avant-postes anglais de Handek.
Paris, 10 novembre, 1 h. 55, soir.
Un conseil de cabinet a eu lieu dans la,
matinée à l’Elysée. M. Comot assistait,
aux délibération qui portèrent sur les
crédits supplémentaires à demander pour
1886. J >
- M. Portier, inspecteur en chef du
service administratif et financier de 1 a
marine et des colonies, est nommé direc
teur du service des colonies.
- Le Conseil de cabinet de jeudi revise
ra le texte de la déclaration ministérielle
qui sera soumis samedi à l’approbation
de M. Crévy.
Paris, 10 novembre, 5 h. 58, soir„
La nomination de M. Portier, comme
directeur des colonies, implique’ la sup
pression du sous-secrétariat d’Etat de la
marine et des colonies.
Le Conseil, qui s’est réuni dans la ma
tinée, s’est également occupé de la sup
pression du sous-secrétariat des finances.
Aucuns décision n’a été prise. Toutefois^
M. Sadi-Carnot incline vers son main
tien.
Paris, 10 novembre, 5 IV, 40, matin.
Londres : Un banquet a eu lieu à Cuil-
dlmll dans la soirée, sous la présidence
du lord-maire.
Lord Salisbury, abordant la question
des Balkans, déclare qu’il serait illogi
que de ne pas rétablir je traité de Berlin;
il se refuse à donner des renseignements
sur les travaux de la Con férence- ; il dé
clare toutefois que l’admission des désirs
de la Roumélie ne rencontre aucune oppo
sition dans le sein de la Conférence.
Lord Salisbury, d’autre part, désap
prouve l’attitude de la, Grèce et de la Ser
bie; il termine en déclarant que l’Angle
terre désire d’abord le maintien de l’in
tégrité de l’Empire ottoman qui est
garantie par l’Europe ; elle souhaite en
suite que l’arrangement convenu par les
puissances satisfasse les populations aux
quelles il sera applicable et décourage;
îes tentatives futures contre l’intégrité
de la Turquie.
Paris, 10 novembre 1 h. 55, soir.
Le roi Milan de Serbie a informé cer *
tains cabinets qu’il se verra, prochaine
ment forcé de franchir la frontière .
' —— —
JOURIIAL POLITIQUE QUOTJDlEjf
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois Un an
Algérie . 4.5© 9 *8
France. © 12 24
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n* 9, ancien hôtel Bazin."; ■
•' UL ' <1 J : 1 '
Tontes les «ommuaie&tious relatira» aux auBso&tfc et récimsa. âvrtniÿX, «t,
Algérie, être adressées à T AGENCE HAVAS, boaleyard da 1 a ïUpaltiicrc^ âî#*-
Sn France, les communicatioae sont re^aes savoir
A Marskilue, chei M, Gostàvx âLLÀRD, rue daBausset, À';
A Paris, chés SIM. ÀUDBOURS et C?«^place de la Bourse, 10 ,
Et par leurs carre»*pud*sU«
La DEPECHE ALGÉRIENNE est désignée pour l’insertion de» annouoes légales J utiioiaire» èt autres exigées pour la validité des procédure» et contrats
1' III I.NJ —• iim 'lui— —,.,t ■ I. I...II II. IM.IM. ■ —
SERVICE TELEGRAPHIQUE HE LV DEPECHE
Avant la séance.
Paris, iO novembre, 4 h. 50, soir.
Les couloirs du Palais Bourbon sont
absolument calmes avant la séance, mal
gré les bruits qui avaient couru relative
ment à une prétendue manifestation que
les anarchistes devaient faire aux abords
du Palais Bourbon, manifestation à la
quelle les journaux cléricaux avaient prê
té avec empressement la publicité de leurs
colonnes.
Quelques centaines de curieux causent
par petits groupes sur les quais et le Pont
de la Concorde. Quatre ou cinq agents de
police su fusent à maintenir la circula
tion. Les curieux assistent avec une in
différence presque absolue à Ventrée des
députés, que, pour la plupart, ils ne con
naissent pas. Aucun cri n’est proféré.
Aucun mouvement ne se manifeste sur le
passage de MM. Michelin et Camelinat que
Von affirmait devoir être acclamés. L’ar
rivée de Basly, lui-même, laisse la foule
absolument calme. **
A partir de une heure et demie, les dé
putés commencent à affluer dans les cou
loirs.
L’arrivée des nouveaux élus, qui sont
obligés de décliner leurs noms et qualités
au personnel du service de la Chambre,
donne lieu à quelque confusion.
L’animation devient bientôt très gran
de, car beaucoup de nouveaux députés
amènent avec eux leurs parents et leurs
amis, qu’il devient bientôt impossible de
çaser dans les tribunes. On parle beau
coup dans les couloirs, mais aucune indi
cation sur l’orientation politique ne se
dégage encore des conversations.
Pari -, 10 novembre, 5 b. 35, soir.
La foule s’est augmentée aux abords de
la Chambre ; des mesures d’ordre sont
prises. Aucun incident à signaler.
Les couloirs de la Chambre sont très
animés. L’accord des députés est fait sur
le choix de M. Floquet comme président
et Anatole de La Forge vice-pfésident
provisoire.
Bans la sal e des séances de la Cham
bre, les premiers instants •sont consacrés
à l’installation des nouveaux dcputés.
Be nombreux serrements de mains sont
échanges. M. Ferry assiste" ffîîifffêanve'.
La Séance.
Paris, 10 novembre-, 6 h. 28 soir.
A l’ouverturo de la séance, M. Blanc,
doyen d’âge, monte an fauteuil de la pré
sidence et prononce l’allocution suivan
te :
“ Je salue les nouveaux députés que la
“ France vient d’élire et je suis heureux
“ de constater qu’une fois encore le pays
“ a déclaré qu’il voulait rester républi-
“ cain ; mais il nous a fait entendre de
“ salutaires avertissements auxquels il
“ convient que tous se conforment.”
(Vifs applaudissements.)
L’orateur énumère ensuite les travaux
et les réformes à accomplir. Il dit qulil
convient de s’appliquer à relever l’agri
culture nationale et à améliorer la si
tuation des ouvriers ; S faut simplifier
l’organisation administrative, épurer le
personnel dans le sens républicain, faire
de sévères économies et donner au pays
une bonne loi.de recrutement. La Cham
bre y travaillera en poursuivant sa mar
che en avant, incessante, paisible, mais
résolue. ("Applaudissements.J
L’orateur dit en terminant :
“ Permettez à votre doyen d’âge de
“ vous rappeler qu’il est un descendant
“ de ces Allobroges qui, en 1792,
s’écriaient devant l’Assemblée natio-
“ nale : Nous venons à toi, beau pays de
“ France, parce que tu es la liberté.
“ Aujourd’hui que la Savoie est réunie
“ à la grande famille fra,nçaise, plus
“ heureux que nos pères, nous nous
“ écrions à notre tour : France ! nous
“ t’aimons comme une mère que l’on
“ a retrouvée ; nous te servirons comme
“ une mère que l’on ne veut plus perdre.
“ (Acclamations prolongées.)”
Les parties du discours de M. Blanc où
il a fait allusion aux réformes ont été
plus particulièrement applaudies par la
partie radicale de la Chambre, Le passage
sur la nécessité d’une épuration du per
sonnel a été accueilli par une double sal
ve d’applaudissements de toute la majo
rité. Enfin, la péroraison a valu au pré
sident d’âge une véritable ovation. M.
Blanc n’a pas lu son discours, il lia pro
noncé avec une grande fermeté et une
remarquable facilité d’élocution.
Élection du bueeau.
Paris, 10 novembre, 6 h. 49, soir.
La Chambre passe ensuite à l’élection
de son bureau provisoire.
M. Floquet est élu président par 392
voix sur 450 votants.
M. Anatole de la Forge ost élu premier
vice-président par 430 voix.
L’élection plu deuxième vice-président
donne lieu à 2 tours de scrutin.
Premier tour : M. Spüller 223 voix,
M. Pierre Blanc 197.
deuxième tour : M. Pierre Blanc 231
voix, élu ; M. Spüller 210 voix.
La Chambre s’ajourne à jeudi.
—
Nouvelles Parlementaires
Paris, 10 novembre; 5 h. 40, matin.
L’ “Officiel” publie le décret nommant
M. Comot, ministre de l’agriculture et
M. Bautresme, ministre du commerce.
Paris, 10 novembre, 8 h. 55 malin.
Une réunion préparatoire à la réunion
plénière des gauches a eu lieu au Grand
Orient. File a d’abord choisi M. Floquet
comme candidat à la présidence provi
soire de la Chambre, et M. Anatole de la
Forge comme candidat à la vice-prési
dence.
La réunion a ensuite discuté l'ordre du
jour de la réunion plénière.
MM. Bocliefort et Georges Perin ont
demandé l’évacuation de Madagascar et
du Tonkin
MM. Rivet et Belaporte ont déclaré
qu’il fallait attendre d’abord l’avis du
gouvernement.
Paris, 10 novembre, 4 h. 52, soir.
Les détails de la réunion d’hier soir au
grand Orient commencent à être connus.
Pendant la discussion au sujet de la no
mination du second vice-président pro
visoire, M. Lockroy a demandé à
M J . Thomson, si les membres de l’ancienne
union républicaine avaient un candidat,
Le nom de M. Spüller fut prononcé, mais
M,: Rochefort et M. Raspail combattirent
sa candidature en prenant pour prétexte,
l’attitude de M. Spüller au sujet des affai
res du Tonkin. M. Lockroy ayant de
mandé à MM. Thomson et Etienne de
faire connaître leurs opinions, M- Thom
son déclara qu’il attendrait l’avis du
gouvernement.
On annonce, d’autre part, qu’une cen
taine de membres de la droite se sont
réunis dans la matinée. Us décidèrent de
voter pour M, Floquet pour le poste de
président et pour M. de La Forge comme
premier vice-président, si le deuxième
vice-président est accordé à la droite.
Bans le cas contraire la droite voterait
en blanc.
Paris, 10 novembre, 5 h. 37, soir.
Après de longs débats pour le choix du
deuxième vice-président provisoire,
M. Spüller a été finalement accepté par
les gauches.
Les droites qui n’ont pu obtenir le
deuxième vice-président voteront en
blanc.
: . ......
AU 'SENAT
Paais, 10 novembre, 3 h. 50, soir,
ti» rentrée.
La rentrée du Sénat s’est effectuée dans
un calme extraordinaire.
Quelques sénateurs présents , dans les
couloirs, s’entretenant des élections, sont
d’avis que le résultat de cellos-ci n’a pas
produit dans le pays l’impression défa
vorable qu’on a dit, et que les députés
républicains arriveront facilement à une
entente qui rendra cette législature
féconde en résultats.
Les trois groupes républicains réunis
avant la séance décident après l’échange
de quelques observations, d’attendre la
déclaration ministérielle avant de régler
l’ordre des travaux du Sénat.
lia séance.
A 2 heures la séance est ouverte devant
des banquettes presque vides et des tri
bunes absolument désertes. M. le Prési
dent Leroyer après avoir lu le décret de .
convocation des 'Chambres et rappelé que
le bureau élu en janvier reste en fonc
tions, fait l’éloge des quatre sénateurs
Fayolle, Robin, Jumeau et Lâbitte, décé
dés pendant les vacances.
Projet de désolution.
M. Fresneap dépose un projet de réso
lution ainsi conçu :
“Le Sénat nommera immédiatement
dans ses bureaux une Commission de
9 membres chargée de faire une enquête
sur les provenances, lâ qualité et les
prix des fournitures militaires e.t autres
inscrites au budget de l’Etat et qui devra
déposer dans le plus bref délai Am rap
port sur les réformes à introduire dans
cette partie des dépenses publiques.”
Malgré l’insistance de É. Fresneau, le
Sénat repousse l’urgence demandée.
Question an ministre île la guerre.
M. Lenoèl questionna le général Cam-
penon au sujet du fonctionnement du
service des remontes en Normandie.
L’orateur signale ce fait que les che
vaux refusés par les'Comités de la re
monte sont achetés aux éleveurs par des
marchands forains, qui réussissent . à les
faire accepter le lendemain par ces
memes Comités,
Le ministre de la guerre répond qu’il
Va immédiatement prescrire une enquête
■sur les faits qui viennent d’être signalés
et qu’il est fermement résolu à empêche i*
de semblables pratiques.
Proposition du président.
Sur la proposition de M. Leroy er, le
Sénat maintient à son ordre du jour les
projets présentés au cours de la dernière
législature.
La séance est levée à 2 heures 45 et
renvoyée à lundi .
INFOüâÂTIONS eT BRUITSlVERS
Paris, 10 novembre, 5 h. 40, matin.
New-York : Riel a obtenu un nouveau
sursis jusqu’au 16 novembre.
Paris, 10 novembre, 8 h, 55, matin.
Madrid : L’état du maréchal Serrano
continue à s’améliorer.
Londres : On mande d’Alexandrie au
“Baily-News” que 30,000 soudanais sont
concentrés à Abou-Eamecl. 4,000 dervi-
chesfaveo 6,000 esclaves marchent contre
les avant-postes anglais de Handek.
Paris, 10 novembre, 1 h. 55, soir.
Un conseil de cabinet a eu lieu dans la,
matinée à l’Elysée. M. Comot assistait,
aux délibération qui portèrent sur les
crédits supplémentaires à demander pour
1886. J >
- M. Portier, inspecteur en chef du
service administratif et financier de 1 a
marine et des colonies, est nommé direc
teur du service des colonies.
- Le Conseil de cabinet de jeudi revise
ra le texte de la déclaration ministérielle
qui sera soumis samedi à l’approbation
de M. Crévy.
Paris, 10 novembre, 5 h. 58, soir„
La nomination de M. Portier, comme
directeur des colonies, implique’ la sup
pression du sous-secrétariat d’Etat de la
marine et des colonies.
Le Conseil, qui s’est réuni dans la ma
tinée, s’est également occupé de la sup
pression du sous-secrétariat des finances.
Aucuns décision n’a été prise. Toutefois^
M. Sadi-Carnot incline vers son main
tien.
Paris, 10 novembre, 5 IV, 40, matin.
Londres : Un banquet a eu lieu à Cuil-
dlmll dans la soirée, sous la présidence
du lord-maire.
Lord Salisbury, abordant la question
des Balkans, déclare qu’il serait illogi
que de ne pas rétablir je traité de Berlin;
il se refuse à donner des renseignements
sur les travaux de la Con férence- ; il dé
clare toutefois que l’admission des désirs
de la Roumélie ne rencontre aucune oppo
sition dans le sein de la Conférence.
Lord Salisbury, d’autre part, désap
prouve l’attitude de la, Grèce et de la Ser
bie; il termine en déclarant que l’Angle
terre désire d’abord le maintien de l’in
tégrité de l’Empire ottoman qui est
garantie par l’Europe ; elle souhaite en
suite que l’arrangement convenu par les
puissances satisfasse les populations aux
quelles il sera applicable et décourage;
îes tentatives futures contre l’intégrité
de la Turquie.
Paris, 10 novembre 1 h. 55, soir.
Le roi Milan de Serbie a informé cer *
tains cabinets qu’il se verra, prochaine
ment forcé de franchir la frontière .
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