Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-08-21
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 août 1885 21 août 1885
Description : 1885/08/21 (A1,N36). 1885/08/21 (A1,N36).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5448181
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
Première année. --- N° 36.
PRÉFECTURE D > Aï:(ï^
DEPOT LEGAT
Le numéro 5 centimes. / 0 / Vendredi, 21 août 1885.
La Dépêche Algérienne
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois Un an
Algérie 4.50 g ||
France... « 43 34
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Toutes les communications relatives aux annnonces et réclames doivent, @sr
Algérie, être adressées à l’AGENCE HAVAS, boulevard de la République, Alger!
En France, les communications sont reçues savoir :
A Marseille, chez M. Gustave ALLARD, rue du Bausset, 4 ;
A Paris, chez MM. ÂUDBOURG et O, place de la Bourse, 10,
Et par leurs correspondants.
La DÉPÊCHE ALGÉRIENNE est désignée pour l’insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats.
Alger, le 20 Août 1885.
LES HOUES DD JOUR
svi
M. LÉO N R ENAULT
M. Léon Renault est né à Alfort (Seine)
le 24 septembre 1839. U est fils du savant
■vétérinaire, membre de 1 académie de mé
decine, mort en 1863. Après de brillantes
études aux lycées Bonaparte es. St-Louis, il
suivit le cours de droit, fut reçu avocat,
devint en 1861 secrétaire de M. Hébert, et
prit bientôt une place honorable dans le
bareau de Paris. Il fut appelé le 5 novem
bre 1870,aux fonctions de secrétaire général
de la préfecture de police qu’il quitta un des
derniers, après les évènements nu 18 ^mars
1871. Nommé, le mois suivant, préfet, du
Loiret, il eut à réprimer une tentative d in
surrection à Montargis et à rétablir les sei -
Vices publics désorganisés par l’invasion.
L’habileté d’administrateur . dom il fit
preuve, le fit appeler par M. Ibicrs au pos
te difficile de préfet de police, la ~1 novem
bre 1871. Refusant pour lui-même le sup
plément de traitement alloué à un de ses
prédécesseurs, il augmenta celui des petito
employés, régla l’avancement et épura le
personnel. Démissionnaire le .1 mai *8/3,
il consentit à rester à son poste sur la de
mande deM.de Mac-Mahon et de ses mi
nistres, et vit, en février 1874, ses atlribu-
iions augmentées de celles de directeur de
la sûreté générale avec le titre de conseiller
d’Etat en service extraordinaire
Candidat républicain aux élections du 20
lévrier 1876, dans l’arrondissement de Cor-
beil il eut pour concurrent M. le prince de
Wa«ram, ancien sénateur de l’empire, qui
se recommandait de M. Buffet, ministre de
l’intérieur. Dans cette circonstance, M. Léon
Renault n’hésita point à donner sa démis
sion de préfet de police le 9 tôvi’iei.
Elu à une écrasante majorité Contre ie
prince de Wagram, il prit place au centre
gauche et en devint bientôt un des membres
les plus distingués Après le coup d Etat
du 16 mai, contre lequdl il protesta, il tut
un des 363 députés qui refusèrent un vote
de confiance au cabinet Broglie II fut réélu
le 14 octobre contre le même concurrent et
fit, à la nouvelle Chambre, partie de la fa
meuse commission des 18, chargée de diri
ger la majorité républicaine contre les en
treprises extra-parlementaires du cabinet
Rochebouët Elu président da centre gauene
Ig 7 février 1878, il prononça un discours
remarquable, sur les progrès de 1 opinion
républicaine et traça un progiamme e
gouvernement libérai.
Feuilleton de L.i DÉPÊCHE ALGÉRIENNE
. n° 36.
LA
I BE MMfflIÈSl
PAR
Georges OHNET
Le fils de Carvajan la vit s’incliner de
vant lui. H essaya de parler, ses lèvres re
muèrent sans articuler aucun son et, chan
celant. plus écrasé par la fière humilité
d’Antoinette qu’il ne l’avait été par l’inso
lence de Robert, à pas lents, il s’éloigna.
Qq vas-tu ? lui dit son père l’arrêtant
à 1a. porte du bal. Rappelle-toi ce que tu di
sais à l’instant. Veux tu avoir l’air de
fuir ^
— Ab ! que m’importe ? s’écria le jeune
homme en c mtinuant à marcher du côté de
l’obscurité, comme s’il eût voulu y cacher
son désespoir.
— Ne veux-tu pas te venger ? reprit Car
vajan, en arrivant sur la route. Dis un mot,
et je mets tous ceux qui t’ont bravé à ta
pierci.
_ Jamais !
— Que prétends-tu donc faire !
M’éloigner. Quitter pour toujours, cette
fois, ce pays où je ne trouve que des.soucis
et des amertumes... M’en aller loin des
M. Léon Renault est certainement un des
hommes les plus compétents de la Chambre
sur les questions administratives; on se rap
pelle encore ses remarquables rapports.
C’est également un orateur de talent et
d’une correction parfaite. C’est un des rares
qui aujourd’hui parlent couramment la lan
gue de Voltaire.
Les électeurs de Corbeil enverront cer
tainement M. Léon Renault à la nouvelle
Chambre, qui comptera de la sorte un
membre sérieux et d’un républicanisme
éprouvé.
En tri de devenir
tant
Le Petit Colon fait les plus louables efforts
pour démontrer le républicanisme ardent de
M. Fallet, mais il n’y peut parvenir et n’y
parviendra pas.
Tout d’abord, je lui fais remarquer que,
pour un organe qui se qualifie de radical,
d’intransigeant même, il est bien coulant
pour l’opportuuisme de son colonel, car je
ne suppose pas qu’il veuille attribuer à ce
brave officier les opinions politiques de
Rochefort, voire même de Ciémenceau, à
moins que ce ne soit au point de vue algé
rien .
Si M. Fallet est républicain, il l’est, à
l’eau de rose, de façon à pouvoir être sou
tenu par le journal réactionnaire d’Alger,
dont il a demandé le concours et qui, au
jourd’hui le compte parmi les conserva
teurs.
En tout cas, et sur ce point, je ne crois
pas que M. Charles Marchai me contredise.
Il y a une grande différence, au point de
vue religieux, entre les opinions de M. Fal
let et celles de la citoyenne Paule Minck,
tant admirée du jeune rédacteur en chef du
Petit Colon.
Que dirait l’éminente libre-penseuse si
elle avait pu iire cette étonnante profession
de foi, que M. Charles Marchai n’a pas
voulu publier, dans laquelle, le fervent ca
tholique, dont les soi-disant radicaux de
Médéa et M. Karouby ont fait un conseiller
général, disait que, sans religion aucune
société n’élait possible.
Remarquez bien que je ne fais pas un
crime à M. Fallet, d’avoir des sentiments
religieux tout-à-fait opposés à l’irréligio
sité de son protégé, je respecte trop la li
berté de conscience, mais j’ai le droit de le
blâmer d’avoir caché son drapeau, d’avoir
trompé ses électeurs sur la qualité de la
chose vendue.
J'ai le droit de le blâmer de dire aux
uns : je suis radical, MM. Basset et Mar
chai vous l’affirmeront, et aux autres : je
suis clérical, et si vous en doutez, consultez
les rédacteurs de l'Union Africaine auxquels
q’ai la ma profession de foi.
Les citations faites par le Petit Colon
d’une brochure publiée en 1871, par le colo
nel Fallet, prouvent — ce que je n’ai jamais
contesté — que le colonel est bon patriote
et que, comme tant d’autres, après nos dé
sastres il a cessé d’être bonapartiste.
Mais ces citations ne prouvent point du
tout qu’il est républicain.
Il y a des patriotes dans tous les partis, et
n’être pas ou n’être plus bonapartiste ne
veut pas dire qu’on est républicain.
Le duc d’Aumale est un excellent patriote,
qui n’a aucune estime pour Bazaine et n’est
pas bonapartiste mais n’est pas le moins du
monde républicain.
Qu’on laisse donc tranquille, ce bon M.
Fallet ; c’est un patriote, je n’en doute pas,
mais c’est aussi un catholique. Au fond, je
m’en moque. Ce que je redoute chez lui, ce
sont ses habitudes par trop militaires, sa
manie de dénonciation et aussi sa trop
grande faeilfié à rendre publiques les confi
dences qui lui ont été faites par des gens
qui croyaient pouvoir compter sur sa discré
tion, sans compter bien d’autres défauts que
peut-être les enquêtes qu’il demande, feront
découvrir. \
chef éclairé et intelligent de plus à son ac
tif.
X
M. Etienne, désireux de rassurer autant
que faire se pouvait les viticulteurs algé
riens, a demandé à M. le ministre de l’Agri-
culture de vouloir bien faire établir un dé
pôt de sulfure de carbone dans chacun des
trois départements algériens.
Le ministre a répondu par lettre au dé
puté qu il adhérait au projet et qu’il invitait
le Gouverneur général à lui adresser des
propositions pour l’établissement de ces
dépôts.
X
On affirme que M. Aymé, maire d’Oran,
est décidé à se séparer de M. Arnaud, se
crétaire de la mairie, dont les électeurs ne
veulent plusT
Le dit. employé serait placé dans un bu
reau indépendant du cabinet du maire..
Informations algériennes
M. Pons, commis rédacteur à la Préfec
ture d’Alger, vient d’être nommé commis
ordinaire aux mêmes appointements au
Gouvernement général.
X
M. Dandrade, sous-chef de bureau au
Gouvernement général, prendra possession
de son poste demain.
M. Badin, qui a été nommé chef du 3°
bureau et qui en remplit les fonctions de
puis la mise à la retraite de M. Yéritê, sera
officiellement installé à partir du 15 sep
tembre.
Nous pouvons, dès aujourd’hui, féliciter M.
Budin de l’avancement mérité qu’il vient
d’obtenir.
Le Gouvernement général compte un
LETTRE D’AKBOU
Monsieur le Rédacteur,
Je ne veux pas connaître l’auteur de la
correspondance qui paraît dans le Républi
cain de Çonstantine et qui émane d’Akbou
sous l’anonymat ; mais, il me semble, qu’a
vant de vouloir désigner un fonctionnaire
aussi honorable que M. Billard, adminis
trateur de la commune mixte, il serait né
cessaire de prendre des renseignements sur
l’honorabilité des gens qui vous rensei
gnent.
M. Billard a, parmi la population d’Ak-
bou, beaucoup d’amis et ce qui le prouve,
c’est :
1° Le punch qui vient de lui être offert au
cercle militaire. On a pu s’y rendre compte
de l’amitié franche et cordiale qui entoure
cet administrateur qui, par son zèle et sa
bonne administration, a su obtenir de l’a
vancement sur place. Ce succè- prouve que
malgré quelques mauvais hâbleurs et êerï-
vasiers, l’administration supérieure a su
se rendre compte de ce qu’elle devait faire,
2° La soirée offerte le 30 juillet, au Bord],
par l’administrateur à ses nombreux amis,
soirée pendant laquelle n’a cessé de régner
la plus franche gaieté, à tel point que, seuls
les rayons du soleil levant ont su arrêter
danseuses et danseurs.
Dans l’article du 29 juillet dernier, para
dans le Républicain Constantinois, le par
ti intransigeant et clérical prétend avoir
battu le candidat proposé par M. Billard.
D’abord, il n’y a pas eu de candidat proposé
par lui, mais il s’est trouvé deux étrangers
qui, la veille du vote, c’est-à-dire le 18 juil
let, se sont rendus à S-'ddouk, pour payer-
bière et limonade afin de faire de la propa
gande contre l’administrateur et l’insulter.
luttes, des débats, des embûches et des per
fides... Oublier tout, jusqu’au nom que
vous m’avez rendu si lourd à porter.
— Pascal !
— Mon père, vous avez semé la haine...
Il ne faut donc pas que je m’étonne si on
nous insulte et si on nous menace... Mais
je ne pourrais pas vivre ainsi. Je préfère
partir.
— On dira que tu as eu peur...
— Soit !
— Alors tu veux m’abandonner ?
Vous n’avez pas besoin de moi, mon
père : vous l’avez bien prouvé.
— C’est donc moi qui m’attacherai à toi,
dit Carvajan en passant son bras sous celui
de son fils... Tu veux rentrer, rentrons.
Demain, quand tu seras plus calme nous
raisonnerons.
Et, tournant le dos à la fête, les deux
hommes se dirigèrent vers La Neuville.
Dans la salle de danse, l’émotion causée
par l’intervention de Mlle de Clairefont n’é
tait pas encore calmée. La tante de Saint-
Maurice, d’abord pétrifiée, avait fini par re
prendre ses esprits et, la figure fulgurante :
— Ah ! çà, mais qu’est-ce que tout cela
signifie ? gronda-t-elie... Deviens-tu folle,
ma fille ? Tu fais des politesses à ce jeune
« malôtier », quand il méritait une bonne
leçon pour son impertinence...
— Non ! tante, c’est nous qui avons eu
tous les torts... Il fallait ne pas venir ici,
où nous savions que nous n’avions rien que
de mauvais à attendre Il fallait surtout
ne pas provoquer ce jeune homme...
— Mais tu n’as donc pas vu le vieux sa
cripant de père, riant d’avance de la bonne
plaisanterie qu’il ffiisait, en t’exposant à te
trouver nez à nez avec son fils ?...
Antoinette hocha la tête avec tristesse.
— Ne nous attaquons pas à cet homme :
nous ne serions pas les plus forts... Cédons
le terrain, c’est ce que nous avons de mieux
à faire.
Elle s’appuya fortement sur le bras de
Croix-Mesnil. Elle paraissait épuisée. La
tante Isabelle suivit avec Robert. Arrivée à
la voiture qui les attendait sous la garde du
vieux Bernard, Mlle de Clairefont voulut
faire monter son frère. Mais il refusa, dé
clarant qu’il ne se sentait pas en humeur de
rentrer.
— Que vas-tu, faire ? demanda Antoinette,
pleine d’inquiétude.
— Ce que je fais tous les ans à la fête :
m’amuser, en dépit de ce rabat-joie de Car
vajan.
- Promets-moi que tu ne vas pas re
prendre la querelle ! Oh ! viens avec nous :
tu m’inquiètes ; il me semble qu’il va t’arri
ver malheur...
Robert eut un geste d’impatience.
— Petite fille, je trouve que tu te mêles
beaucoup trop de ce qui ne te regarde pas.
Rentre te coucher, et aie un sommeil sans
rêves. C’est ce qu’il y a de plus sain pour
une enfant de ton âge. Quant à la façon
dont doit agir un garçon tel que moi, elle
est. toute tracée, et tes exhortations n’y
changeront rien... Bonsoir...
Il prit la jeune fille par la taille, l’enleva
comme une plume, l’embrassa, et la posa,
sur les coussins de la voiture.
-- Robert, sois prudent ! s’écria la vieille
Saint-Maurice, toujours en éveil quand il
s’agissait de son Benjamin.
— Ne craignez rien, tante, dit—il avec an
gros rire ; si on veut me manger, on ne
m’avalera toujours pas d’une seule bou
chée ...
— Il ferma la portière et cria au cocher ;
—■ Allez !
Et, sifflant entre ses dents, il se diriges*,
vers la salle de danse en traversant le jar«* •
din du cabaret. Là, les gens du pays s’en
donnaient sans contrainte et sans vergogne,.
Dans la nuit tiède, traversée par le vol ra
pide des chauves-souris qui effleuraient de
l’aile les lanternes vénitiennes éclatantes an
milieu de la verdure, au bruit amorti des
instruments, les buveurs criaient à plein
gosier, et tapaient à tour de bras.
Le vieux Cbasseveot, grimpé sur un ton
neau, chantait d’une voix enrouée une chao«»
son grivoise. 'C’était la quatrième de la soi
rée, et, entre temps, il allait, de table en
table, boire un petit verre d’eau-de-vie ou
une chope de bière. II ne paraissait pasivre >
mais sa gaieté devenait plus furieuse, ses
gestes plus heurtés, et sa chanson plus or- '
durière.
Dans un coia, le gendarme préposé à la
surveillance de l’ordre, car les paysans,
quand ils étaient ivres, se battaient souvent
à se tuer, assis sur un tabouret, écoutait lo,
braconnier en riant.
i
, i
PRÉFECTURE D > Aï:(ï^
DEPOT LEGAT
Le numéro 5 centimes. / 0 / Vendredi, 21 août 1885.
La Dépêche Algérienne
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois Un an
Algérie 4.50 g ||
France... « 43 34
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Toutes les communications relatives aux annnonces et réclames doivent, @sr
Algérie, être adressées à l’AGENCE HAVAS, boulevard de la République, Alger!
En France, les communications sont reçues savoir :
A Marseille, chez M. Gustave ALLARD, rue du Bausset, 4 ;
A Paris, chez MM. ÂUDBOURG et O, place de la Bourse, 10,
Et par leurs correspondants.
La DÉPÊCHE ALGÉRIENNE est désignée pour l’insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats.
Alger, le 20 Août 1885.
LES HOUES DD JOUR
svi
M. LÉO N R ENAULT
M. Léon Renault est né à Alfort (Seine)
le 24 septembre 1839. U est fils du savant
■vétérinaire, membre de 1 académie de mé
decine, mort en 1863. Après de brillantes
études aux lycées Bonaparte es. St-Louis, il
suivit le cours de droit, fut reçu avocat,
devint en 1861 secrétaire de M. Hébert, et
prit bientôt une place honorable dans le
bareau de Paris. Il fut appelé le 5 novem
bre 1870,aux fonctions de secrétaire général
de la préfecture de police qu’il quitta un des
derniers, après les évènements nu 18 ^mars
1871. Nommé, le mois suivant, préfet, du
Loiret, il eut à réprimer une tentative d in
surrection à Montargis et à rétablir les sei -
Vices publics désorganisés par l’invasion.
L’habileté d’administrateur . dom il fit
preuve, le fit appeler par M. Ibicrs au pos
te difficile de préfet de police, la ~1 novem
bre 1871. Refusant pour lui-même le sup
plément de traitement alloué à un de ses
prédécesseurs, il augmenta celui des petito
employés, régla l’avancement et épura le
personnel. Démissionnaire le .1 mai *8/3,
il consentit à rester à son poste sur la de
mande deM.de Mac-Mahon et de ses mi
nistres, et vit, en février 1874, ses atlribu-
iions augmentées de celles de directeur de
la sûreté générale avec le titre de conseiller
d’Etat en service extraordinaire
Candidat républicain aux élections du 20
lévrier 1876, dans l’arrondissement de Cor-
beil il eut pour concurrent M. le prince de
Wa«ram, ancien sénateur de l’empire, qui
se recommandait de M. Buffet, ministre de
l’intérieur. Dans cette circonstance, M. Léon
Renault n’hésita point à donner sa démis
sion de préfet de police le 9 tôvi’iei.
Elu à une écrasante majorité Contre ie
prince de Wagram, il prit place au centre
gauche et en devint bientôt un des membres
les plus distingués Après le coup d Etat
du 16 mai, contre lequdl il protesta, il tut
un des 363 députés qui refusèrent un vote
de confiance au cabinet Broglie II fut réélu
le 14 octobre contre le même concurrent et
fit, à la nouvelle Chambre, partie de la fa
meuse commission des 18, chargée de diri
ger la majorité républicaine contre les en
treprises extra-parlementaires du cabinet
Rochebouët Elu président da centre gauene
Ig 7 février 1878, il prononça un discours
remarquable, sur les progrès de 1 opinion
républicaine et traça un progiamme e
gouvernement libérai.
Feuilleton de L.i DÉPÊCHE ALGÉRIENNE
. n° 36.
LA
I BE MMfflIÈSl
PAR
Georges OHNET
Le fils de Carvajan la vit s’incliner de
vant lui. H essaya de parler, ses lèvres re
muèrent sans articuler aucun son et, chan
celant. plus écrasé par la fière humilité
d’Antoinette qu’il ne l’avait été par l’inso
lence de Robert, à pas lents, il s’éloigna.
Qq vas-tu ? lui dit son père l’arrêtant
à 1a. porte du bal. Rappelle-toi ce que tu di
sais à l’instant. Veux tu avoir l’air de
fuir ^
— Ab ! que m’importe ? s’écria le jeune
homme en c mtinuant à marcher du côté de
l’obscurité, comme s’il eût voulu y cacher
son désespoir.
— Ne veux-tu pas te venger ? reprit Car
vajan, en arrivant sur la route. Dis un mot,
et je mets tous ceux qui t’ont bravé à ta
pierci.
_ Jamais !
— Que prétends-tu donc faire !
M’éloigner. Quitter pour toujours, cette
fois, ce pays où je ne trouve que des.soucis
et des amertumes... M’en aller loin des
M. Léon Renault est certainement un des
hommes les plus compétents de la Chambre
sur les questions administratives; on se rap
pelle encore ses remarquables rapports.
C’est également un orateur de talent et
d’une correction parfaite. C’est un des rares
qui aujourd’hui parlent couramment la lan
gue de Voltaire.
Les électeurs de Corbeil enverront cer
tainement M. Léon Renault à la nouvelle
Chambre, qui comptera de la sorte un
membre sérieux et d’un républicanisme
éprouvé.
En tri de devenir
tant
Le Petit Colon fait les plus louables efforts
pour démontrer le républicanisme ardent de
M. Fallet, mais il n’y peut parvenir et n’y
parviendra pas.
Tout d’abord, je lui fais remarquer que,
pour un organe qui se qualifie de radical,
d’intransigeant même, il est bien coulant
pour l’opportuuisme de son colonel, car je
ne suppose pas qu’il veuille attribuer à ce
brave officier les opinions politiques de
Rochefort, voire même de Ciémenceau, à
moins que ce ne soit au point de vue algé
rien .
Si M. Fallet est républicain, il l’est, à
l’eau de rose, de façon à pouvoir être sou
tenu par le journal réactionnaire d’Alger,
dont il a demandé le concours et qui, au
jourd’hui le compte parmi les conserva
teurs.
En tout cas, et sur ce point, je ne crois
pas que M. Charles Marchai me contredise.
Il y a une grande différence, au point de
vue religieux, entre les opinions de M. Fal
let et celles de la citoyenne Paule Minck,
tant admirée du jeune rédacteur en chef du
Petit Colon.
Que dirait l’éminente libre-penseuse si
elle avait pu iire cette étonnante profession
de foi, que M. Charles Marchai n’a pas
voulu publier, dans laquelle, le fervent ca
tholique, dont les soi-disant radicaux de
Médéa et M. Karouby ont fait un conseiller
général, disait que, sans religion aucune
société n’élait possible.
Remarquez bien que je ne fais pas un
crime à M. Fallet, d’avoir des sentiments
religieux tout-à-fait opposés à l’irréligio
sité de son protégé, je respecte trop la li
berté de conscience, mais j’ai le droit de le
blâmer d’avoir caché son drapeau, d’avoir
trompé ses électeurs sur la qualité de la
chose vendue.
J'ai le droit de le blâmer de dire aux
uns : je suis radical, MM. Basset et Mar
chai vous l’affirmeront, et aux autres : je
suis clérical, et si vous en doutez, consultez
les rédacteurs de l'Union Africaine auxquels
q’ai la ma profession de foi.
Les citations faites par le Petit Colon
d’une brochure publiée en 1871, par le colo
nel Fallet, prouvent — ce que je n’ai jamais
contesté — que le colonel est bon patriote
et que, comme tant d’autres, après nos dé
sastres il a cessé d’être bonapartiste.
Mais ces citations ne prouvent point du
tout qu’il est républicain.
Il y a des patriotes dans tous les partis, et
n’être pas ou n’être plus bonapartiste ne
veut pas dire qu’on est républicain.
Le duc d’Aumale est un excellent patriote,
qui n’a aucune estime pour Bazaine et n’est
pas bonapartiste mais n’est pas le moins du
monde républicain.
Qu’on laisse donc tranquille, ce bon M.
Fallet ; c’est un patriote, je n’en doute pas,
mais c’est aussi un catholique. Au fond, je
m’en moque. Ce que je redoute chez lui, ce
sont ses habitudes par trop militaires, sa
manie de dénonciation et aussi sa trop
grande faeilfié à rendre publiques les confi
dences qui lui ont été faites par des gens
qui croyaient pouvoir compter sur sa discré
tion, sans compter bien d’autres défauts que
peut-être les enquêtes qu’il demande, feront
découvrir. \
chef éclairé et intelligent de plus à son ac
tif.
X
M. Etienne, désireux de rassurer autant
que faire se pouvait les viticulteurs algé
riens, a demandé à M. le ministre de l’Agri-
culture de vouloir bien faire établir un dé
pôt de sulfure de carbone dans chacun des
trois départements algériens.
Le ministre a répondu par lettre au dé
puté qu il adhérait au projet et qu’il invitait
le Gouverneur général à lui adresser des
propositions pour l’établissement de ces
dépôts.
X
On affirme que M. Aymé, maire d’Oran,
est décidé à se séparer de M. Arnaud, se
crétaire de la mairie, dont les électeurs ne
veulent plusT
Le dit. employé serait placé dans un bu
reau indépendant du cabinet du maire..
Informations algériennes
M. Pons, commis rédacteur à la Préfec
ture d’Alger, vient d’être nommé commis
ordinaire aux mêmes appointements au
Gouvernement général.
X
M. Dandrade, sous-chef de bureau au
Gouvernement général, prendra possession
de son poste demain.
M. Badin, qui a été nommé chef du 3°
bureau et qui en remplit les fonctions de
puis la mise à la retraite de M. Yéritê, sera
officiellement installé à partir du 15 sep
tembre.
Nous pouvons, dès aujourd’hui, féliciter M.
Budin de l’avancement mérité qu’il vient
d’obtenir.
Le Gouvernement général compte un
LETTRE D’AKBOU
Monsieur le Rédacteur,
Je ne veux pas connaître l’auteur de la
correspondance qui paraît dans le Républi
cain de Çonstantine et qui émane d’Akbou
sous l’anonymat ; mais, il me semble, qu’a
vant de vouloir désigner un fonctionnaire
aussi honorable que M. Billard, adminis
trateur de la commune mixte, il serait né
cessaire de prendre des renseignements sur
l’honorabilité des gens qui vous rensei
gnent.
M. Billard a, parmi la population d’Ak-
bou, beaucoup d’amis et ce qui le prouve,
c’est :
1° Le punch qui vient de lui être offert au
cercle militaire. On a pu s’y rendre compte
de l’amitié franche et cordiale qui entoure
cet administrateur qui, par son zèle et sa
bonne administration, a su obtenir de l’a
vancement sur place. Ce succè- prouve que
malgré quelques mauvais hâbleurs et êerï-
vasiers, l’administration supérieure a su
se rendre compte de ce qu’elle devait faire,
2° La soirée offerte le 30 juillet, au Bord],
par l’administrateur à ses nombreux amis,
soirée pendant laquelle n’a cessé de régner
la plus franche gaieté, à tel point que, seuls
les rayons du soleil levant ont su arrêter
danseuses et danseurs.
Dans l’article du 29 juillet dernier, para
dans le Républicain Constantinois, le par
ti intransigeant et clérical prétend avoir
battu le candidat proposé par M. Billard.
D’abord, il n’y a pas eu de candidat proposé
par lui, mais il s’est trouvé deux étrangers
qui, la veille du vote, c’est-à-dire le 18 juil
let, se sont rendus à S-'ddouk, pour payer-
bière et limonade afin de faire de la propa
gande contre l’administrateur et l’insulter.
luttes, des débats, des embûches et des per
fides... Oublier tout, jusqu’au nom que
vous m’avez rendu si lourd à porter.
— Pascal !
— Mon père, vous avez semé la haine...
Il ne faut donc pas que je m’étonne si on
nous insulte et si on nous menace... Mais
je ne pourrais pas vivre ainsi. Je préfère
partir.
— On dira que tu as eu peur...
— Soit !
— Alors tu veux m’abandonner ?
Vous n’avez pas besoin de moi, mon
père : vous l’avez bien prouvé.
— C’est donc moi qui m’attacherai à toi,
dit Carvajan en passant son bras sous celui
de son fils... Tu veux rentrer, rentrons.
Demain, quand tu seras plus calme nous
raisonnerons.
Et, tournant le dos à la fête, les deux
hommes se dirigèrent vers La Neuville.
Dans la salle de danse, l’émotion causée
par l’intervention de Mlle de Clairefont n’é
tait pas encore calmée. La tante de Saint-
Maurice, d’abord pétrifiée, avait fini par re
prendre ses esprits et, la figure fulgurante :
— Ah ! çà, mais qu’est-ce que tout cela
signifie ? gronda-t-elie... Deviens-tu folle,
ma fille ? Tu fais des politesses à ce jeune
« malôtier », quand il méritait une bonne
leçon pour son impertinence...
— Non ! tante, c’est nous qui avons eu
tous les torts... Il fallait ne pas venir ici,
où nous savions que nous n’avions rien que
de mauvais à attendre Il fallait surtout
ne pas provoquer ce jeune homme...
— Mais tu n’as donc pas vu le vieux sa
cripant de père, riant d’avance de la bonne
plaisanterie qu’il ffiisait, en t’exposant à te
trouver nez à nez avec son fils ?...
Antoinette hocha la tête avec tristesse.
— Ne nous attaquons pas à cet homme :
nous ne serions pas les plus forts... Cédons
le terrain, c’est ce que nous avons de mieux
à faire.
Elle s’appuya fortement sur le bras de
Croix-Mesnil. Elle paraissait épuisée. La
tante Isabelle suivit avec Robert. Arrivée à
la voiture qui les attendait sous la garde du
vieux Bernard, Mlle de Clairefont voulut
faire monter son frère. Mais il refusa, dé
clarant qu’il ne se sentait pas en humeur de
rentrer.
— Que vas-tu, faire ? demanda Antoinette,
pleine d’inquiétude.
— Ce que je fais tous les ans à la fête :
m’amuser, en dépit de ce rabat-joie de Car
vajan.
- Promets-moi que tu ne vas pas re
prendre la querelle ! Oh ! viens avec nous :
tu m’inquiètes ; il me semble qu’il va t’arri
ver malheur...
Robert eut un geste d’impatience.
— Petite fille, je trouve que tu te mêles
beaucoup trop de ce qui ne te regarde pas.
Rentre te coucher, et aie un sommeil sans
rêves. C’est ce qu’il y a de plus sain pour
une enfant de ton âge. Quant à la façon
dont doit agir un garçon tel que moi, elle
est. toute tracée, et tes exhortations n’y
changeront rien... Bonsoir...
Il prit la jeune fille par la taille, l’enleva
comme une plume, l’embrassa, et la posa,
sur les coussins de la voiture.
-- Robert, sois prudent ! s’écria la vieille
Saint-Maurice, toujours en éveil quand il
s’agissait de son Benjamin.
— Ne craignez rien, tante, dit—il avec an
gros rire ; si on veut me manger, on ne
m’avalera toujours pas d’une seule bou
chée ...
— Il ferma la portière et cria au cocher ;
—■ Allez !
Et, sifflant entre ses dents, il se diriges*,
vers la salle de danse en traversant le jar«* •
din du cabaret. Là, les gens du pays s’en
donnaient sans contrainte et sans vergogne,.
Dans la nuit tiède, traversée par le vol ra
pide des chauves-souris qui effleuraient de
l’aile les lanternes vénitiennes éclatantes an
milieu de la verdure, au bruit amorti des
instruments, les buveurs criaient à plein
gosier, et tapaient à tour de bras.
Le vieux Cbasseveot, grimpé sur un ton
neau, chantait d’une voix enrouée une chao«»
son grivoise. 'C’était la quatrième de la soi
rée, et, entre temps, il allait, de table en
table, boire un petit verre d’eau-de-vie ou
une chope de bière. II ne paraissait pasivre >
mais sa gaieté devenait plus furieuse, ses
gestes plus heurtés, et sa chanson plus or- '
durière.
Dans un coia, le gendarme préposé à la
surveillance de l’ordre, car les paysans,
quand ils étaient ivres, se battaient souvent
à se tuer, assis sur un tabouret, écoutait lo,
braconnier en riant.
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